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JEAN-FRANÇOIS HEIM
TABLEAUX - DESSINS - SCULPTURES
LOUIS-GABRIEL BLANCHET
Versailles 1701 - Rome 1772
Ecole française
PORTRAIT PRESUME D’EDME BOUCHARDON
Huile sur toile
H. 0,91 m ; L. 0,77 m
DATE : vers 1728-1732
PROVENANCE : Collection privée, France
L’identification du sculpteur représenté ici avec Edme Bouchardon s’appuie sur la
comparaison avec ses autoportraits. Le plus proche se trouve dans un carnet d’esquisses
exécutées à Rome1, aujourd’hui conservé à la Pierpont Morgan Library, New York. Trois
autoportraits se trouvent au Louvre2. On y reconnaît les traits assez marqués de Bouchardon :
une bouche aux lèvres charnues, un nez busqué, de grands yeux aux sourcils épais et courts et
un front fuyant.
Bouchardon, Autoportrait, tiré du Vademecum, Pierpont Morgan Library, New York
Bouchardon, Autoportrait en tricorne,
Louvre Inv. 24313
Bouchardon, Autoportrait de profil vers la
gauche, Louvre Inv. 23847
1
Carnet d’esquisses appelé le Vade-mecum, conservé à la Pierpont Morgan Library, New York, voir Cara
Dufour Dension, Le dessin français. Chefs d’œuvres de la Pierpont Morgan Library, cat. exp. Paris, 1993,
p. 104-106 (ill. p. 105, no. 45).
2
Inv. 24313, 23847 et 35119.
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Edme Bouchardon était pensionnaire à l’Académie de France à Rome de 1723 à 1732.
Blanchet a pu le peindre entre son arrivée à Rome en novembre 1728 et le départ de
Bouchardon en printemps 1732. Les pensionnaires se faisaient fréquemment des portraits les
uns les autres3.
Louis-Gabriel Blanchet est né à Versailles en 17014, fils d’un valet de chambre. Nous
ne savons que peu de choses sur sa formation artistique qui s’est probablement déroulée à
Paris. En 1727 Blanchet obtient le deuxième Grand Prix après Pierre Subleyras. Toutefois
admis à l’Académie de France à Rome, Blanchet y est pensionnaire à partir de 1728. Il se lia
d’amitié avec Pierre Subleyras et Joseph Vernet.
Blanchet fut l’un des rares artistes français du XVIIIe siècle à ne plus jamais revenir en
France. Le séjour d’un peintre pensionnaire à Rome était normalement d’une durée de trois à
quatre ans et Blanchet aurait dû repartir au printemps 1732, mais ce n’était qu’en novembre
1733 qu’il fut enlevé de la liste des pensionnaires. Il gardait tout de même son logement au
palais Mancini car il était au service de l’ambassadeur de France à Rome, le duc de SaintAignan5. De 1735 à 1737, Blanchet assista Pierre Subleyras dans une grande commande pour
le couvent des Chanoines réguliers du Latran à Asti6.
A la cour des Stuart exilés à Rome, Blanchet fréquentait les peintres anglais James
Barry, James Forrester et Richard Wilson. Entre 1737 à 1739, il eut la chance de recevoir
commande de plusieurs portraits de la famille des Stuart7, ce qui renforçait sa réputation de
portraitiste.
Blanchet resta toute sa vie étroitement lié à l’Académie de France à Rome. JeanFrançois de Troy, directeur de 1738 à 1751, fut un soutien important8 pour Blanchet, dont
l’inconstance et le caractère dépensier le menaient régulièrement dans des impasses. En 1752,
il fut mis en prison pour ses dettes et libéré grâce aux contributions d’amis français. Natoire,
directeur de l’Académie à partir de 1752, refusa définitivement de l’aider en 1753. Ce ne fut
que son mariage en 1755 avec Annunziata Dies, fille d’un orfèvre vénitien et d’une mère
3
Pierre Subleyras (entourage de), Portrait de Guillaume Coustou, Christie’s, 2 nov. 2005, lot. 90.
Blanchet n’est pas né à Paris en 1705 comme on l’a cru longtemps, voir l’article d’Olivier Michel sur Blanchet
dans Saur Allgemeines Künstlerlexikon, t. 11, Munich, Leipzig, 1995, p. 396-397. Olivier Michel, « Un pittore
francese a Roma, Louis-Gabriel Blanchet », Strenna dei Romanisti, 18 avril 1996, p. 467-486. Edgar Peters
Bowron, Joseph J. Rishel, Art in Rome in the eighteenth century, cat. exp. Philadephia and London, 2000, p. 327328.
5
M. Le Moël, Pierre Rosenberg, « La collection de tableaux du duc de Saint-Aignan », Revue de l’art, 1969 (6),
p. 51-67.
6
Il s’agit du Le repas chez Simon, H. 2 ,15 m ; L. 6,77 m, 1737, musée du Louvre, cf Olivier Michel, Pierre
Rosenberg, Subleyras 1699-1749, cat. exp. Paris, 1987, p. 82.
7
Trois de ces portraits sont conservés à la National Portrait Gallery à Londres : Prince Charles Edward Stuart,
190,5 cm x 141 cm ; Henry Benedict Maria Clement Stuart, Cardinal York, 188,6 cm x 140,3 cm ; Prince James
Francis Edward Stuart, 96,5 cm x 73 cm.
8
De Troy lui confia deux copies au Vatican, La Bataille de Constantin (terminée en 1746, payée le 30 mai 1750,
musée des Beaux-Arts, Lille) et L’Apparition de la croix à Constantin (terminée en 1752, musée du Louvre,
Paris), toutes deux destinées à la manufacture des Gobelins.
4
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française, qui apporta à Blanchet une certaine stabilité économique. Il mourut à Rome en
1772.
Son intérêt pour l’art du portrait se manifesta essentiellement avant 1739 et ensuite à
partir du début des années 1750 quand les touristes anglais revenaient à Rome à la suite du
traité d’Aix-la-Chapelle (1748).
La peinture de Blanchet se caractérise avant tout par son élégance, sa luminosité et
l’éclat des couleurs. Ce portrait nous montre son approche naturaliste et son souci de vérité. Il
était un coloriste raffiné, et ses œuvres se démarquent par la luminosité de ses blancs et la
richesse du traitement de peinture à l'huile. La pose quelque peu dramatique du modèle et la
spontanéité de la touche confèrent à notre portrait un caractère d’immédiateté. A la différence
de la plupart des portraits des Anglais du Grand Tour ou des résidents français peints dans les
années 1750-1760, il émane de ce portrait un air d’intimité. Un autre exemple de portrait
d’artiste peint par Blanchet dans un esprit assez proche en 1736 est celui de Giovanni Paolo
Pannini9. Par contre, les portraits de la famille Stuart datant des mêmes années, gardent, quant
à eux, un caractère bien plus formel et distant.
Bouchardon, âgé d’une trentaine d’années, pose sa main droite sur la tête d’Homère,
moulage du fameux antique conservé au Museo Capitolino à Rome. Rien d’étonnant à la
présence de cette sculpture, tant étudiée par les pensionnaires, mais elle souligne sans doute la
prédilection de Bouchardon pour l’Antiquité. Un portrait de Bouchardon datant des mêmes
années, peut-être peint par lui-même10, attribué aujourd’hui à Pier-Leone Ghezzi, est conservé
à la galerie des Offices à Florence. Il montre le sculpteur avec le buste du baron Stosch, un
portrait de l’antiquaire que par Bouchardon avait créé en 1727.
Blanchet, Portrait présumé d’Edme
Bouchardon, galerie Jean-François Heim
Pier-Leone Ghezzi, Portrait d’Edme
Bouchardon, Florence, Offices Inv. 1890
Nous remercions M. Peter Bowron, M. Christophe Leribault et M. Olivier Michel pour
l’aide qu’ils nous ont apporté à la rédaction de la notice de ce tableau.
9
Sotheby’s Londres, 5 juillet 1995, lot 54.
Louis Réau, « Un portrait de Bouchardon par lui-même à Florence », Beaux-Arts, 15 mars 1927, p. 91-92.
10
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