L`abbé Pascal Burri, nouveau chapelain des Gardes suisses
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L`abbé Pascal Burri, nouveau chapelain des Gardes suisses
connaissez-vous… L’abbé Pascal Burri, nouveau chapelain des Gardes suisses Le nouveau chapelain des Gardes suisses au Vatican est entré en fonction au début de ce mois. Ancien aumônier militaire, Pascal Burri a notamment pour mission d’accompagner spirituellement la centaine de jeunes qui consacrent deux ans ou plus au service de la protection du Pape. ................................................................................................................................................................ En quoi consiste votre ministère au Vatican ? La Garde suisse est un lieu où les jeunes sont dans un état de disponibilité particulier et ces années peuvent orienter une vie. Je vais essayer de leur permettre de découvrir là où Dieu veut qu’ils soient et ce qu’il attend d’eux : être « le sel de la terre et la lumière du monde » à leur façon. Je vais les aider, notamment, à donner un sens à leur serment qui se déroule le 6 mai. Quels sont les points forts de votre ministère ? C’est un ministère varié, comme celui que j’ai eu en paroisse d’ailleurs, et c’est ce qui me plaît. J’aime bien, comme un médecin généraliste, toucher à tout. Le chapelain de la Garde suisse a plusieurs casquettes. Il accompagne les jeunes et les familles des officiers et sous-officiers ; il accueille les groupes en visite au Vatican. Je célèbre la messe chaque jour (les gardes sont tenus de participer à la messe dominicale) et je participe au recrutement (trois fois par année). Il y a aussi le pèlerinage à Lourdes à organiser… Et puis, j’ai aussi des envies comme créer un petit groupe biblique ou visiter de manière plus approfondie cette magnifique ville de Rome ! Avez-vous fait acte de candidature à ce poste d’aumônier de la Garde suisse ? Non, je n’ai pas postulé pour ce poste. L’évêque auxiliaire, Alain de Raemy (an- Moi et mon Eglise L’Eglise est une famille internationale qui n’existe pas pour elle-même. Elle a une mission : elle doit témoigner de l’amour de Dieu comme Jésus l’a fait. Elle doit vivre de l’esprit du Christ. Elle est porteuse de la mission que le Christ a donnée à ses apôtres le jour de l’Ascension. Dans une église, je suis chez moi. cien chapelain) m’a un jour convoqué pour me proposer de prendre cette responsabilité. J’ai téléphoné à cinq amis pour leur demander ce qu’ils feraient à ma place et ils m’ont tous répondu : vas-y ! La seule condition que j’ai posée est que l’ensemble des évêques de la Conférence des évêques de Suisse soit d’accord de proposer mon nom. Et, je me suis dit que si Dieu me veut là, il va aussi m’aider. J’espère pouvoir, dans ce ministère, me nourrir et grandir dans ma propre foi. Pourquoi avoir choisi d’être prêtre ? Je ne pense pas que l’on choisisse d’être prêtre. Peu à peu, on perçoit une voix au fond de son cœur qui nous montre un chemin. Et, on se rend compte que si on écoute cette voix et si on lui fait confiance, on découvre un sens à sa vie. Durant mon adolescence, il y a eu une personne qui a énormément compté dans ces années où justement on se cherche. C’est un prêtre – Joseph Vial – qui a eu, notamment, la bonne idée de nous emmener pour notre profession de foi à Rome. Cela se passait dans les catacombes et c’était très impressionnant. Cela m’a beaucoup marqué. Et dès le moment où le divin passe par l’humain, on se met en route. J’ai mis mes pas dans ceux de ce prêtre et je me suis engagé en paroisse. J’ai aussi découvert ma foi en la transmettant aux autres notamment par les cours de catéchisme. Comment grandit-on comme catholique dans un canton majoritairement protestant ? La famille joue un grand rôle. Je me rappelle très bien être venu auprès de ma maman lui faire signer une dispense de la leçon de religions qui avait lieu à 7h30 avant le début des cours. Sa réaction avait été vive en me précisant qu’il n’était pas question de ne pas suivre cette leçon. Et là, j’ai compris que c’était important. Il y avait aussi une plus forte dynamique paroissiale, un peu comme les missions linguistiques dans les cantons catho- DR Cahier romand de V I VA N T E S ............................................................................................................................................................ Biographie express ............................................. 1965 : naissance à Neuchâtel 1989 : entrée au séminaire de Lausanne, Genève et Fribourg 1994 : licence en sciences religieuses 1995 : ordination dès 1994 : ministères à Bernex, Gruyères et Fribourg 1996-2004 : aumônier militaire liques. L’esprit de communauté était très présent. Comment définissez-vous votre rôle de prêtre ? Il y a deux textes qui m’inspirent. Le premier est celui du bon berger (Jn 10). C’est un modèle qui m’anime, je ne me vois pas faire autre chose. Signifier humblement à travers ma personne que Jésus, que l’on n’a jamais vu, est là. Il veut entrer en relation et je suis un relai. Le second texte est celui des disciples d’Emmaüs (Lc 24) qui correspond aussi à cette idée de révéler la présence de Jésus. Propos recueillis par Marie-Claude Cudry .............................................................................................................................................................................. Cahier romand de Paroisses Vivantes, Saint-Augustin SA, septembre 2014 I