c`est géant ! c`est géant ! c`est géant ! c`est géant ! c`est géant

Transcription

c`est géant ! c`est géant ! c`est géant ! c`est géant ! c`est géant
Dossier réalisé par Marie-Anne Rabouille, Conseillère Pédagogique en Arts Plastiques du Douaisis et Christine Van Belleghem, Conseillère Pédagogique en Arts Plastiques de l’Avesnois
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
GÉANT, ANTE
n. et adj.
I. N. Être d’une taille
anormalement grande. 1.
MYTH. Être fabuleux, né de
la Terre (Gaïa) et du Ciel
(Ouranos). => cyclope,
titan. Le Géant Atlas.
Combat des Géants et des
Dieux. => gigantomachie.
Être fabuleux, gigantesque,
génie bienfaisant ou malfaisant. => ogre. Le géant
Gargantua.Les géants des
carnavals wallons. GÉOL.
Marmite des géants. 2.
Personne atteinte de gigantisme. PAR EXT. Personne dont
la taille, sans être la conséquence de troubles pathologiques, dépasse largement
la moyenne. => colosse.
LOC. A pas de géant : très
rapidement. Avancer, progresser à pas de géant. 3.
FIG. Personne remarquable,
hors du commun.
=>
génie,
héros,
surhomme,
titan.
Les
géants de la pensée, de
l’art. LOC. Les géants de la
route : les champions cyclistes. (Choses : pays, forces,
etc.) «Le monde est simplifié
: deux géants se dressent
seuls» (Sartre). => supergrand,
superpuissance.
Les géants de l’industrie.
II. Adj. 1. Dont la taille
dépasse de beaucoup la
moyenne. => colossal,
énorme,
gigantesque,
grand, immense. Projection sur écran géant. Tortue
géante. Ville géante. =>
mégapole. SPORT. Slalom
géant.
Spécialiste
du
slalom géant (Géantiste n.).
2. ASTRON. Étoile géante,
très lumineuse et de grand
rayon. SUBST. Une géante
rouge. Une naine est moins
lumineuse qu’une géante.
3. (Intensif) FAM. Extraordinaire (en bien). C’est
géant ! => fabuleux, formidable, génial, super.
CONTR. nain, petit.
1
DANS CE DOSSIER, VOUS TROUVEREZ :
Les raisons qui peuvent motiver votre engagement dans ce travail :
Les géants, pourquoi ?
Nous essayons d’expliciter les objectifs à atteindre en s’engageant dans ce projet,
puis nous vous donnons quelques éléments théoriques.
Dans la partie intitulée «un soupçon de pédagogie», nous tentons d’expliquer en quoi
cette thématique peut être fondatrice. Nous décrivons la démarche qui nous semble
pertinente à envisager, à adopter : elle privilégie l’alternance et l’interaction de temps
de réception et de production et les aspects interdisciplinaires.
Un paquet de pistes de travail :
Dans cette partie du dossier, nous proposons des pistes de travail variées... en privilégiant des entrées techniques, elles auraient pu être notionnelles, plastiques... Ces
propositions d’activités se réfèrent pour toutes les techniques envisagées à quatre
orientations :
- figurer le géant,
- traduire la démesure,
- représenter le défilé,
- exprimer la fête.
Nous avons souhaité vous faciliter la lecture du document et répondre, nous l’espérons à vos attentes efficacement. Il vous appartient de butiner les propositions, de
choisir les pistes les plus adaptées à votre projet, en veillant à ce que vos élèves aient
pu expérimenter l’éventail de techniques le plus large.
Dans chaque partie technique, nous avons proposé quatre orientations possibles
inhérentes à un travail sur les géants.
Quelques textes, documents et œuvres d’art pour la classe, une bibliographie :
Nous avons sélectionné des textes littéraires qui peuvent déclencher ou enrichir des
situations de production... mais aussi des livres, des documents pédagogiques...
BONNE LECTURE...
Avertissement
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
AVERTISSEMENT
2
UNE QUESTION............................................................................. 4
Les géants : Pourquoi ?............................................................................ 5
UN PEU D’HISTOIRE........................................................................ 6
Les géants : figures emblématiques de la région du Nord .............................. 7
Les
Les
Les
Les
géants
géants
géants
géants
:
:
:
:
un artisanat au service d’une tradition populaire .......................... 9
leurs origines mythologiques, bibliques, symboliques .................... 9
ici, ailleurs, hier, aujourd’hui... demain .................................... 15
défilé de mots ..................................................................... 16
UN SOUPÇON DE PÉDAGOGIE .................................................... 18
Les géants, comment ? .......................................................................... 19
Une démarche pour des cheminements..................................................... 20
Les aspects interdisciplinaires .................................................................. 21
Le musée de classe............................................................................... 22
UN PAQUET DE PISTES DE TRAVAIL ............................................... 23
Je m’interroge, je recherche, je rencontre, je questionne, j’interviewe.............. 24
Je collecte, collectionne, mets en scène .................................................... 25
Je dessine ........................................................................................... 26
Je peins .............................................................................................. 29
Je grave ............................................................................................. 31
Je réalise des collages........................................................................... 32
Je réalise des photomontages ................................................................. 34
Je sculpte des bas-reliefs ........................................................................ 36
Je réalise des assemblages..................................................................... 38
Je sculpte des rondes-bosses ................................................................... 40
Je transforme des images ....................................................................... 42
Je photographie ................................................................................... 44
Je filme ............................................................................................... 46
J’installe .............................................................................................. 48
Je me mets en scène ............................................................................. 50
Je mixte .............................................................................................. 50
J’imagine ............................................................................................ 51
Je réalise un livre .................................................................................. 53
QUELQUES TEXTES, DOCUMENTS,
RÉFÉRENTS POUR LA CLASSE ........................................................ 56
LEXIQUE....................................................................................... 76
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................ 77
DES STRUCTURES CULTURELLES DE RÉFÉRENCE .............................. 80
Sommaire
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
SOMMAIRE
3
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
UNE
QUESTION
4
S’intéresser aux géants :
- c’est accorder un statut à une tradition ancestrale qui relie des hommes, des familles
au-delà des appartenances culturelles,
- c’est découvrir les signes de reconnaissance et d’appartenance à un groupe,
- c’est étudier l’origine des géants (lieux et époques), leur rôle, leur évolution au fil des
siècles, s’interroger sur leur pérennité... c’est aussi s’intéresser au patrimoine historique
et folklorique, à la sociologie, à l’ethnologie...
Être acteur de la tradition :
- c’est, le temps d’un événement festif, vivre un rendez-vous annuel, un spectacle populaire constitué d’une succession de rituels, d’un enchaînement de numéros orchestrés
pour un public,
- c’est découvrir un spectacle qui s’adapte, qui évolue au fil du temps, qui vit... en s’appliquant paradoxalement à reproduire un rituel, avec les acteurs qui le conçoivent et
pour les spectateurs qui le reçoivent...
S’engager :
- c’est construire ensemble, bâtir «un projet» qui respecte les potentialités et les compétences de chacun... dans une perspective de «monstration». C’est réinvestir des
composantes, des dominantes relatives à la «connaissance» et à l’appropriation d’un
domaine patrimonial et culturel,
- c’est développer savoirs, savoir-faire, savoir-être... dans un souci d’évolution de l’individu tout entier,
- c’est trouver des solutions aux problèmes liés à la représentation, à la démesure, au
rapport au corps...
C’est l’occasion de découvrir la dimension patrimoniale des géants pour l’adapter à
des intentions pédagogiques, éducatives spécifiques...
Les géants... Pourquoi ?
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
LES GÉANTS... POURQUOI ?
5
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
UN
PEU
D’HISTOIRE...
6
Dans le Nord de la France, les géants sont fort nombreux. Certains vivent en couple,
voire en famille. Ils font partie de la culture populaire ; ils naissent, sont baptisés, se
marient et font des enfants.
Leur origine reste mystérieuse. Des historiens continuent à se questionner sur leur existence.
Considérés comme des protecteurs, les géants personnifient : des héros mythologiques,
bibliques ou historiques, des héros légendaires, imaginaires, des personnages réels qui
ont marqué l’histoire de certaines localités, des corporations, des métiers (métiers de la
mer, de la mine...) le plus souvent traditionnels, beaucoup plus rarement des animaux ou
des créatures fabuleuses. Autant d’effigies qui participent au folklore local.
Les géants : figures emblématiques de la région du Nord
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
LES GÉANTS : FIGURES EMBLÉMATIQUES
DE LA RÉGION DU NORD
Pour illustrer les diverses origines de nos géants, voici quelques exemples :
- à Douai : Gayant et sa famille, son épouse : Marie Cagenon, ses enfants : Jacquot, Fillon, Binbin. Gayant est un guerrier. (lire page 27 de l’album de PAPIERSKIBRÉDY ANNE-MARIE, Contes traditionnels des Flandres, Milan).
- à Denain : Cafougnette est un mineur connu grâce à Jules Mousseron.
- à Cassel : Reuze-papa est un brave guerrier, il a épousé Reuze-maman. (lire page
124 de l’album de PAPIERSKI-BRÉDY ANNE-MARIE, Contes traditionnels des Flandres,
Milan).
- à Caudry : Batisse et Laïte, ouvrier tulliste et raccommodeuse et leur fille Caudryne
née en 1995.
- à Cambrai : Martin, Martine, les deux jacquemarts (géants tractés et non portés.
(lire page 39 de l’album de PAPIERSKI-BRÉDY ANNE-MARIE, Contes traditionnels des
Flandres, Milan).
- à Lille : Lydéric et Phinaert sont deux héros légendaires. (lire page 63 de l’album de
PAPIERSKI-BRÉDY ANNE-MARIE, Contes traditionnels des Flandres, Milan).
- à Steenworde : Jean le bûcheron
- à Orchy : Porchy le cochon
- à Maubeuge : Mabuse l’artiste peintre
- à Brebières : Siquidgar le meunier
- à Bourbourg, Gédéon le carillonneur
- à Berlaimont, le Bouzouc, le dragon mythique
- à le Quesnoy, Pierre Bimberlot
- à Bailleul, Gargantua, héros rabelaisien
- à Aniche, Kopierre, tambour-major et aide-forgeron
- à Valenciennes : Binbin
- à Estaire : Aliboron, l’âne et bien d’autres...
Remarque : Gayant signifie géant en picard, Reuze signifie géant en flamand.
Pour connaître leur histoire, consulter :
- l’ouvrage : CAUDRON CHRISTINE, FILATRIAU JEAN-PIERRE, Sous les Jupes des géants, Éditions La Voix du Nord,
- le site : http://www.geants-carnaval.org.fr
La sortie des géants s’inscrit dans une dimension festive et dans la tradition des cortèges
de géants portés. Figures emblématiques de notre patrimoine régional, ils participent aux
événements, aux festivités, sont les témoins de notre histoire et véhiculent notre mémoire
collective.
7
EXTRAITS
BERNARD COUSSÉE, Sacré Carnaval, Collection Rites et Traditions
Les géants : figures emblématiques de la région du Nord
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
«Si ces géants sont de construction récente, ils perpétuent néanmoins, à leur
manière, l’association originelle du carnaval et du géant. Cette affirmation
peut paraître a priori curieuse pour le nord de la France, où le géant processionnel apparaît historiquement à l’occasion des processions religieuses.
Pourtant cela n’est pas contradictoire car lorsque le géant est construit, c’est
pour représenter un élément païen dans la procession, et on peut dès lors légitimement penser qu’il matérialise quelque vieux souvenir sacré, qu’un simple
concours de circonstances serait susceptible de faire rapidement resurgir des
profondeurs de l’âme humaine. La coexistence du carnaval et du géant ne fut
donc jamais vraiment oubliée, et c’est si vrai que lorsqu’après la Révolution
française on chercha à associer les deux éléments, cela se fit aisément. C’est
sans doute d’ailleurs pourquoi des villes comme Douai ou Cambrai, qui conservèrent pour des raisons historiques leurs sorties de géants en dehors des
jours gras, firent aussitôt appeler leurs fêtes, des carnavals d’étés !
Tout nous prédispose donc à faire du géant, dont Gargantua n’est qu’un
avatar, la divinité carnavalesque par excellence. Celle-ci fut à l’origine identifiée au mannequin sacrifié sur le bûcher et c’est probablement par souci
économique, que le géant fut par la suite épargné et conservé, puis remplacé
par un pantin de paille, substitut de l’homme sauvage. En fait, ce dernier et
le géant ne sont qu’un seul et même personnage. L’un et l’autre s’acoquinent
facilement avec des Maures, dont l’évocation fait souvent remonter à la surface de la mémoire quelque image gigantesque. Tous deux se heurtent à des
chevaliers dans des combats épiques et titanesques. Ensemble ils témoignent
de leur appartenance au camp du sauvage. Arnold Van Gennep regrette
qu’il n’y ait pas de mythe sous-jacent au carnaval et qu’en conséquence, les
personnages qui l’animent ne puissent pas être des divinités. Or le travail
produit par J. J. Hatt démontre à l’évidence que ces mythes existent. Toutefois, on ne saurait se satisfaire, dans cette recherche des origines mythologiques, d’une méthode trop rapide qui brûlerait les étapes. Il convient donc
d’avancer pas à pas en établissant, dans un premier temps, l’existence d’une
équivalence entre le carnaval et le géant, antérieurement à 1531, date de
la publication de l’œuvre de Rabelais. Or l’évocation d’un San Gorgomillaz
en 1496, et l’existence d’une dévotion à un saint Golias ou Geulias des
avant les XIIe et Xllle siècles, pourraient fort bien satisfaire à cette exigence.
L’existence de ces deux saints, antérieurement à la Renaissance, prouverait
ainsi que lorsqu’un Gargantua, de nos jours encore, s’avance vers le bûcher
où il doit périr c’est, au-delà d’un masque historique, à un rite proprement
religieux qu’il nous est donné d’assister.»
8
S’intéresser aux géants, c’est découvrir une tradition populaire et artisanale. La fabrication des géants relève de techniques particulières :
- la sculpture : modelage, moulage,
- la vannerie : la structure du géant est appelé panier, elle est traditionnellement réalisée en osier. Ce matériau léger et résistant peut être assoupli pour être travaillé,
- la menuiserie (structure intérieure),
- la peinture,
- la couture.
Les géants sont portés par un ou plusieurs hommes, certains géants dansent... les matériaux utilisés doivent répondre à une double exigence : solidité mais aussi légèreté.
Les géants : un artisanat au service d’une tradition populaire. Les géants : leurs origines mythologiques, bibliques, symboliques
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
LES GÉANTS : UN ARTISANAT
AU SERVICE D’UNE TRADITION POPULAIRE
LES GÉANTS : LEURS ORIGINES
MYTHOLOGIQUES, BIBLIQUES, SYMBOLIQUES
Une recherche et une réflexion élargies nous ont paru indispensables dans la cadre de
cette recherche. Elles permettent au lecteur d’avoir une base de connaissances plus riche,
des représentations multiples du géant.
Nous avons choisi d’évoquer les aspects mythologiques, bibliques et symboliques bien
que la filiation patrimoniale ne soit pas toujours évidente.
Pourtant, d’un point de vue pédagogique, il est judicieux de raconter aux élèves l’histoire
de toutes sortes de géants... afin d’alimenter leur imaginaire...
LEURS ORIGINES MYTHOLOGIQUES
La mythologie gréco-romaine
Les géants de l’Antiquité sont des monstres mythiques. Ils sont les enfants de Gaïa : la
Terre, nés du sang qui coule de la blessure de son époux Ouranos mutilé par Cronos
pour venger les Titans enfermés dans le Tartare par Zeus. Leur destinée est étrange, leur
origine est divine, il sont cependant mortels.
9
Extraits de IRÈNE AGHION, CLAIRE BARBILLON, FRANÇOIS LISSARRAGUE : Héros et
EXTRAITS
Dieux de l’Antiquité, Guide iconographique, Tout l’art encyclopédie, Flammarion,
GÉANTS
Gr., lat., esp. et all. Gigantes ; ital. Giganti ;angl. Giants.
Monstres mythiques.
TRADITION
Les Géants sont les fils de Gaïa, le terre, nés du sang d’Ouranos mutilés par
Cronos. D’origine divine, ils sont cependant mortels, à condition d’être tués à
la fois par un mortel et par un dieu. Ils tentent de prendre d’assaut l’Olympe
en entassant montagne sur montagne, le Pélion sur l’Ossa. Avec l’aide du
mortel Hercule, les dieux les repoussent et les enterrent sous les volcans, où
il grondent encore.
REPRÉSENTATIONS
Les représentations du combat des dieux contre les géants (gigantomachie)
sont innombrables. La céramique attique et italiote du VIe au IVe avant J. -C.
en fournit plus de trois cents exemples. Le thème est également fréquent dans
le décor des temples, où il rappelle la suprématie des dieux.
Attributs : Arbres, Rochers.
Sources : Ovide, Métamorphoses I, 151-162
Extraits de OVIDE,
Les géants : leurs origines mythologiques, bibliques, symboliques
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
La gigantomachie (lutte des dieux et des géants)
Elle propose une représentation fort ancienne et variée des combats qui opposent dieux
et géants et de leur défaite.
Dès leur naissance, les géants menacent l’Olympe, les dieux réagissent.
De nombreuses divinités ont lutté contre les géants : Zeus, Athéna aidé d’Héraclès. Dionysos aidé dans sa lutte par les satyres, Arès, Jupiter, Aphrodite, Poséidon...
Les dieux et Hercule les emprisonnent sous les volcans. Ce sont des créatures énormes,
chevelues et barbues, dotées d’une force incroyable. Certains géants sont représentés
avec un corps de serpent, d’autres sont des êtres ailés.
Alcyanée est tué par Athéna aidée d’Héraclès. Porphyon est foudroyé par Zeus et achevé
d’une flèche tirée par Héraclès. Eurytos est tué par Dionysos d’un coup de thyrse...
Les géants sont parfois confondus avec les titans et d’autres monstres dotés eux aussi
d’une force prodigieuse et d’une taille immense. Les contes et légendes populaires réservent une large place aux histoires de géants.
Les Métamorphoses I, 156
Les Géants
Mais les hauteurs de l’éther ne devaient pas être un asile plus sûr que la terre
car les Géants, à ce qu’on assure, voulurent conquérir le royaume des cieux
et entassèrent, pour s’élever jusqu’aux astres, montagnes sur montagnes.
Alors le père tout-puissant fracassa l’Olympe sous les traits de la foudre et fit
crouler le Pélion à bas de l’Ossa, qui le soutenait. Comme les corps de ces
combattants barbares gisaient ensevelis sous une telle masse, leur ouvrage,
la Terre, sur qui avait abondamment coulé le sang de ses enfants, en fut,
dit-on, imbibée ; elle anima ses flots encore chauds et elle en forma, pour ne
pas voir finir les derniers rejetons de sa race, d’autres êtres à face humaine.
Mais cette race méprisa les dieux ; elle fut, entre toutes, avide des horreurs
du carnage et ne respira que la violence ; on reconnaissait qu’elle avait été
créée avec du sang.
OVIDE, Les Métamorphoses I, 156, Folio
Traduction de Georges Lafaye
10
EXTRAITS
Les géants : leurs origines mythologiques, bibliques, symboliques
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
Extraits de OVIDE,
Les Métamorphoses XIV, 176
Quelles furent mes pensées (si tant est que la terreur ne m’enleva pas alors tout
sentiment et toute pensée), lorsque, abandonné, je vous vis gagner la haute
mer ? Je voulus crier ; mais je craignais de trahir ma présence à l’ennemi
; les cris d’Ulysse lui-même faillirent perdre votre navire. J’ai vu le Cyclope
arracher de la montagne un roc immense et le précipiter au milieu des ondes
; j’ai vu encore ses bras dignes des Géants lancer des pierres énormes avec
autant de force que le ferait une machine de guerre et j’ai tremblé que votre
navire ne fût submergé par les flots et les vents ; j’oubliais que je n’étais plus
à bord avec vous. Après que la fuite vous a soustraits à une mort certaine, le
Cyclope parcourt tout l’Etna en gémissant. Et il tâte de la main les arbres qu’il
rencontre devant lui. Privé de la vue, il se heurte aux rochers ; alors, tendant
vers la mer ses bras souillés de sang, il maudit toute la race des Achéens : «
Oh ! Si quelque hasard, s’écrie-t-il, me ramenait Ulysse ou un de ses compagnons sur qui j’assouvirais ma colère, dont je pourrais dévorer les entrailles
et déchirer de ma main les membres tout vifs, dont le sang inonderait mon
gosier et dont la chair broyée palpiterait sous mes dents, je compterais pour
rien ou pour peu de chose le malheur qui m’a ravi la lumière. A ces menaces
notre féroce ennemi en ajoute encore bien d’autres ; je blêmis d’horreur en
contemplant son visage, qui porte les traces humides du carnage, ses mains
cruelles, son orbite vide, insensible à la lumière, sa taille et sa barbe, ou le
sang humain est resté figé. La mort que je redoutais était là devant mes yeux
et pourtant ce n’était encore que le moindre des maux que je redoutais. J’étais
convaincu qu’il allait me saisir et engloutir mes entrailles dans les siennes.
Une image était restée fixée dans mon esprit, celle du moment où je l’avais
vu à trois ou quatre reprises précipiter deux de mes compagnons contre terre,
puis, étendu sur leur corps, comme un lion hérissé, enfouir dans son ventre
avide leurs entrailles, leurs chairs, leurs os remplis de
blanche moelle et leurs membres encore palpitants. Un frisson m’envahit tout
entier ; mon sang s’était arrêté dans mes veines, tant j’étais atterré. En le
voyant mâcher ces mets sanglants, les rejeter de sa bouche et en vomir les
morceaux pêle-mêle avec du vin, je me représentais le destin aussi misérable
qui m’était réservé. Pendant de longs jours je me tins caché ; je tremblais
au moindre bruit ; je redoutais la mort et je la souhaitais en même temps ;
j’apaisais ma faim avec des glands, avec de l’herbe mêlée à des feuilles.
J’étais seul, sans ressources, sans espoir, victime abandonnée au trépas et à
la vengeance du monstre, lorsque enfin j’aperçois de loin ce navire. Par mes
gestes je supplie qu’on me donne le moyen de fuir ; je cours au rivage et
l’on me prend en pitié ; c’est ainsi qu’un Grec a été recueilli sur un vaisseau
troyen. Mais toi, à ton tour, ô le plus cher de mes compagnons, raconte-moi
tes aventures, celles de ton chef et de l’équipage qui avec toi s’était remis à
la merci des flots.
OVIDE, Les Métamorphoses XIV, 176, Folio
Traduction de Georges Lafaye
La mythologie nordique
Les géants sont aussi fort nombreux. Les géants de glace, ennemis des dieux sont des
créatures qui possèdent des pouvoirs maléfiques. Les géants de la pierre personnifient
les montagnes.
Les dieux vivent dans un lieu nommé Asgard, il sont menacés par les géants. D’anciennes
légendes racontent les luttes entre les dieux et les géants du Nord, les géants du gel et
de la montagne qui vivent dans la cité de Jötunsheim.
Ymir, le premier géant, né des glaces est le père de tous les géants de la glace. Il fut tué
par Odin, Vili et Ve, fils d’une géante de glace. Après la mort d’Ymir, tous les géants
sont noyés dans son sang. Une nouvelle race de géant est engendrée par deux d’entre
eux qui réussissent à s’échapper.
Le corps d’Ymir sert à construire le monde. Ses os deviennent des montagnes, sa chair la
terre, son crâne le ciel, son sang alimente les fleuves et la mer.
Il existe bien d’autres géants nordiques : Gerda, Geirrod, Grid, Gjalp, Hrungnir...
11
Extraits de GASTON DUCHET-SUCHAUX, MICHEL PASTOUREAU : La Bible et les saints,
Guide iconographique, Tout l’art encyclopédie, Flammarion
EXTRAITS
DAVID
Ital. Davide.
TRADITION
David propose au roi de relever le défi du Géant Goliath. Pour convaincre
Saül, il rappelle qu’il a su protéger son troupeau contre le lion et l’ours. Saül,
une fois convaincu par David de le laisser se battre seul contre le géant
philistin, lui offre des armes que refuse David. Il se battra armé de sa seule
fronde. David sort vainqueur de sa lutte contre Goliath, qu’il tue d’une pierre
lancée par sa fronde.
REPRÉSENTATIONS
On le représente en tout jeune homme avant le combat, prêt à lancer la
fronde. Le thème a inspiré de nombreux artistes italiens après le XIVe siècle
(Donatello, XVe siècle, Florence, Bargello). Au XVIIe siècle, Caravage peint
David vainqueur, tenant d’une main l’épée, et de l’autre le tête de Goliath.
Le Bernin a sculpté David prêt à lancé la pierre de sa fronde (marbre, XVIIe
siècle, Rome, galerie Borghèse).
Les géants : leurs origines mythologiques, bibliques, symboliques
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
LEURS ORIGINES BIBLIQUES
SAMSON
Ital. Sansone ; angl. Sampson ; all. Samson.
TRADITION
Héros biblique d’une force exceptionnelle, Samson incarne la lutte contre les
Philistins. Sa force se manifeste dans plusieurs épisodes: il déchire un lion
«en deux, comme on déchire un chevreau» ; il incendie un champ de blé de
ses ennemis en y lâchant trois cents renards porteurs de torches ; il tue mille
Philistins avec une mâchoire d’âne après s’être débarrassé des cordes qui
l’entravaient. L’histoire de Samson et Dalila est la plus célèbre. Elle révèle
que la force du géant réside dans ses cheveux. Trahi par Dalila qui lui rase
ses sept tresses, Samson est livré aux Philistins, qui lui crèvent les yeux et le
bafouent en lui faisant tourner la meule. Ses cheveux ayant repoussé, Samson
éprouva sa vigueur retrouvée en déracinant un arbre. Les Philistins l’ amènent
dans le temple de leur dieu Dagon pour les divertir ; Samson se venge en
abattant deux des colonnes de la seule force de ses bras. Le temple s’effondre ; Samson périt avec tous les Philistins.
REPRÉSENTATIONS
Samson est traditionnellement représenté comme un homme dans la force de
l’âge, aux longs cheveux.
DALILA
Hébr. Delîlâh ; gr. ital. et esp. Dalila ; angl. Delilah ;
all. Delila.
TRADITION
L’histoire de Dalila, femme d’origine hébraïque ou philistine, qui conduit
Samson à la mort par les artifices de la séduction, est connue par le Livre
des Juges (16,4-21). A l’instigation des « tyrans des Philistins », elle tente de
soustraire à Samson le secret de sa force gigantesque. Une première fois,
Samson la dupe en lui apprenant qu’il suffirait de le lier avec de grosses
cordes pour l’affaiblir et le réduire à merci. Or le géant qu ‘est Samson brise
sans effort ces cordes. Dans un deuxième temps, il lui suggère de le lier avec
des cordes neuves, et rompt ces cordes «comme se rompt le cordon d’étoupe
lorsqu’il sent le feu». Le troisième essai échoue aussi. Dalila mêle sept tresses
de la chevelure de Samson avec la chaîne d’un tissu, puis la comprime à
l’aide du peigne du tisserand. Mais Samson ne perd rien de sa force et «arrache le peigne, le métier et la chaîne». Dalila, dans un suprême effort, déploie
toutes les ressources de son charme. Samson cède enfin, et lui révèle : «Le
rasoir n’a jamais passé sur ma tête, car je suis consacré à Dieu depuis le sein
de ma mère». Qu‘on le rase, et toute sa force se retirera de lui. Les Philistins,
appelés par Dalila, arrivent, «et ils avaient l’argent en main» pour rétribuer sa
trahison. Dalila endort Samson «sur ses genoux», et un homme en profite pour
lui raser ses cheveux. Privé de sa force, Samson est capturé; les Philistins lui
crèvent les yeux. Il tourne la meule. On se moque
12
EXTRAITS
CHRISTOPHE
Hébr. Delîlâh ; gr. ital. et esp. Dalila ;
angl. Delilah ; all. Delila.
VIE ET LÉGENDE
Un ensemble de légendes s’est constitué en Asie Mineure autour d’un certain
Christophoros, qui aurait été martyrisé sous Dèce (?). Hormis son nom ( « qui
porte le Christ » ), on ne sait rien de précis sur ce martyr, sinon qu’il fut vénéré
en Chalcédoine à partir du Ve siècle. Christophe est devenu un Cananéen
géant. Il entend servir le souverain le plus puissant du monde et se met au
service de Satan. Or, il s’aperçoit que la vue d’un crucifix suffit à faire fuir
celui-ci. Il s’engage au service du Christ, aide les voyageurs à traverser un
cours d’eau dangereux. Un soir, un enfant fait appel à lui. Il le charge sur
ses épaules. L’enfant devient de plus en plus lourd ; le géant, appuie sur son
bâton, parvient enfin à la rive opposée sur laquelle un ermite le guide avec
sa lanterne. «Je suis le Christ, ton roi, lui révèle alors l’enfant, tu as porté sur
tes épaules celui qui a créé le monde. Pour preuve, ajoute-t-il, enfonce ton
bâton dans le sol : demain, il aura fleuri et portera des fruits». La prédiction
se réalise.
REPRÉSENTATIONS
Christophe est généralement un géant ; l’enfant juché sur ses épaules, souvent
nu, étend la main dans un geste de bénédiction ou tient le globe.
EXTRAITS
LEURS ORIGINES SYMBOLIQUES
Les géants : leurs origines mythologiques, bibliques, symboliques
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
de lui et on l’oblige à faire le bouffon. Il meurt en abattant de la force de
ses bras deux colonnes du temple des Philistins, car sa force lui est soudain
rendue par Dieu. Il entraîne dans son trépas tous les Philistins qui se trouvent
à l’intérieur du temple.
REPRÉSENTATIONS
Les sculpteurs de miséricordes de stalles ont souvent choisi de montrer Dalila
profitant du sommeil de Samson pour lui couper ses cheveux.
Rembrandt a peint les Philistins qui, appelés par Dalila, aveuglent le géant
désarmé et l’obligent à tourner une meule, comme un esclave.
Extrait Dictionnaire des symboles, Robert Laffont
Les géants ont été mis au monde par le Terre (Gaïa), pour venger les Titans
enfermés par Zeus dans le Tartare. Ce sont des êtres chtoniens, symbolisant
la prédominance des forces issues de la Terre par leur gigantisme matériel
et leur indigence spirituelle. Ils sont la banalité magnifiée. Image de la
démesure, au profit des instincts corporels et brutaux comme les sauriens des
premiers âges, ils renouvellent les batailles des Titans.
«Ce sont des êtres énormes d’une force invincible, d’un aspect effroyable. Ils
ont une épaisse chevelure, une barbe hirsute et leurs jambes sont des corps
de serpents. (Orid, 164).
Ils ne peuvent être vaincus et c’est un des traits les plus remarquables de la
mythologie, que sous les coups conjugués d’un dieu et d’un homme. Zeus
lui-même a besoin d’Héraclès avant que celui-ci soit immortalisé, pour abattre
Porphyrion : le dieu foudroie, le héros achève le géant avec ses flèches. Pour
tuer Éphialtès, dont il a crevé l’œil gauche, Apollon a besoin d’Héraclès
qui achève le géant, en lui crevant l’œil droit. Tous les dieux adversaires
des géants, Athéna, Dionysos, Aphrodite, Poséidon etc... laissent à l’être
humain le soin d’exterminer le monstre. On ne saurait exagérer la portée de
ce mythe [...]
Le mythe des géants est un appel à l’héroïsme humain. Le géant représente
tout ce que l’homme doit vaincre pour libérer et épanouir sa personnalité.
Bon nombre de personnages mythologiques celtiques sont aussi des géants
mais en règle générale le gigantisme est une marque non pas de l’autre
monde mais des fomoires ou puissances inférieures. [...]
13
EXTRAITS
Le livre de poche,
GÉANTS
De nombreuses cultures antiques considéraient les géants
comme des symboles de la nature primitive et informe, telle qu’elle se présentait avant sa conquête et sa domestication par l’homme civilisé. [...] La
découverte de grands ossements d’animaux fossiles a longtemps renforcé
cette explication mythique puisqu’on considérait que ces os étaient ceux de
géants préhistoriques (d’après la théorie du paléontologue viennois O. Abel,
1875-1946) de même que les monumentales constructions de pierre du
néolithique furent souvent attribuées par le passé à des géants. Il était question dans la mythologie grecque de géants et de Titans issus des premières
générations de dieux, et qui avaient été vaincus par les dieux olympiens. [...]
On note la présence mystérieuse et assez allusive de géants dans la Bible,
lorsqu’il est dit que certaines filles d’hommes se seraient accouplées avec eux
(sous le nom de Néphilim ; Genèse VI, 1-4). [...] Ces unions dénotent, dans
le texte biblique, la perversion croissante des hommes qui va être à l’origine
du déluge, suscité par Dieu, afin de purifier sa création. Certaines mythologies considèrent les géants comme des symboles des forces destructrices
de la nature, telles que les avalanches ou les tremblements de terre. [...] Les
géants apparaissent souvent comme des êtres mal intentionnés, qui finissent
par être vaincus grâce à la ruse et au courage du héros (tel Polyphème, la
cyclope vaincu par Ulysse). [...] Selon la théorie avancée par Edgar Dacqué
(1878-1945), les légendes qui ont trait à des géants et à des dragons
seraient un rappel des époques primitives, dans le sens d’une survivance de
l’image des grands reptiles, héritage dont l’origine remonterait aux premiers
hommes.
Les géants : leurs origines mythologiques, bibliques, symboliques
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
Extraits de MICHEL CAZENAVE : Encyclopédie des symboles, La Pochothèque,
14
Les géants sont fort nombreux dans le Nord, le Pas-de-Calais, les Flandres, mais aussi en
Languedoc, en Provence (plus particulièrement au sud). Certains pays restent fidèles à la
tradition des géants : les Pays-Bas, la Belgique, l’Angleterre, l’Allemagne, l’Autriche, la
Suisse, l’Italie, l’Espagne, le Portugal... Géographiquement, ces lieux se révéleraient être
d’anciens carrefours d’échanges commerciaux, des lieux où s’installaient les anciennes
foires du Moyen-Âge.
L’origine et leur histoire interrogent toujours. Un certain mystère plane sur l’existence des
géants.
Dans l’Antiquité, les sacrifices religieux donnent lieu à des processions.
Les fêtes païennes sont remplacées par des cortèges religieux. Les processions sont
destinées à célébrer les saints patrons et à promener les reliques. L’Église choisit ses
héros religieux. Des saints sont célébrés pour leur héroïsme. Les géants représentent des
personnages bibliques (Saint Christophe : géant chrétien).
Au Moyen âge, les foires concentrent et divertissent la population. Au cours de ces fêtes,
des figures grotesques destinées à distraire et à amuser apparaissent dans les cortèges.
Dans le Nord de la France, les géants apparaissent au XVe et XVIe siècle. Gayant est né à
Douai en 1530. Les géants qui participent aux processions religieuses sont interdits. Les
événements historiques et religieux marquent la vie des géants et rythment leur apparition
ou leur disparition : la Réforme, la Contre-Réforme, la révolution les condamnent. Les
géants douaisiens détruits en 1770, reconstruits en 1777, disparaissent de nouveau. Les
habitants fêtent leur retour au XIXe siècle.
Depuis le XXe siècle, les naissances se multiplient...
Les géants : ici, ailleurs, hier, aujourd’hui... demain
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
LES GÉANTS :
ICI, AILLEURS, HIER, AUJOURD’HUI... DEMAIN
15
DÉFINITIONS
GÉANT, ANTE
n. et adj.
I. N. Être d’une taille anormalement grande. 1. MYTH. Être fabuleux, né de la Terre (Gaïa)
et du Ciel (Ouranos). => cyclope, titan. Le Géant Atlas. Combat des Géants et des
Dieux. => gigantomachie. Être fabuleux, gigantesque, génie bienfaisant ou malfaisant.
=> ogre. Le géant Gargantua.Les géants des carnavals wallons. GÉOL. Marmite des
géants. 2. Personne atteinte de gigantisme. PAR EXT. Personne dont la taille, sans être la
conséquence de troubles pathologiques, dépasse largement la moyenne. => colosse.
LOC. A pas de géant : très rapidement. Avancer, progresser à pas de géant. 3. FIG.
Personne remarquable, hors du commun. => génie, héros, surhomme, titan. Les géants
de la pensée, de l’art. LOC. Les géants de la route : les champions cyclistes. (Choses :
pays, forces, etc.) «Le monde est simplifié : deux géants se dressent seuls» (Sartre). =>
supergrand, superpuissance. Les géants de l’industrie.
II. Adj. 1. Dont la taille dépasse de beaucoup la moyenne. => colossal, énorme, gigantesque, grand, immense. Projection sur écran géant. Tortue géante. Ville géante. =>
mégapole. SPORT. Slalom géant. Spécialiste du slalom géant (Géantiste n.). 2. ASTRON.
Étoile géante, très lumineuse et de grand rayon. SUBST. Une géante rouge. Une naine est
moins lumineuse qu’une géante. 3. (Intensif) FAM. Extraordinaire (en bien). C’est géant !
=> fabuleux, formidable, génial, super.
CONTR. nain, petit.
GÉANT
naire.
Le Petit Robert
personne, animal, végétal etc... qui excède de beaucoup la taille ordi-
GIGANTESQUE
GIGANTISME : développement excessif de la taille humaine
Larousse Universel
Larousse
EXPRESSIONS
A pas de géant : très vite
Aller à pas de géant : faire des progrès
SYNONYMES
noms : colosse, cyclope, demi-dieu, génie, goliath, force de la nature, hercule, mastodonte, monstre, ogre, surhomme, titan...
adjectifs : colossal, démesuré, énorme, gigantesque, grandiose, immense, imposant,
monumental, herculéen, titanesque, grand, long...
familiers : armoire à glace, baraque, balèze, dépendeur d’andouilles, girafe, grande
gigue, malabar, perche...
CITATIONS
Consulter le site : www.citationsdumonde.com
- Et leur amour fut si grand si grand qu’ils eurent des enfants géants. (J. LENOIR, J. LARUE, Les
Nains)
- Si vous apercevez un géant, regardez d’abord la position du soleil, et voyez si le géant
n’est pas l’ombre d’un pygmée. (NOVALIS)
- Géant : grande personne vue par un petit enfant. On dit : «Ah ! les braves géants» ou
«Ah ! Que les géants sont méchants». (PEF, Extrait du dictionnaire des mots tordus)
Les géants, défilé de mots
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
LES GÉANTS, DÉFILÉ DE MOTS
- Peut-être est-on les fourmis de quelque géant invisible. (MARC GENDRON, Les Espaces glissants)
- L’admiration change les proportions entre les hommes, fait de l’un un géant et de l’autre
un lilliputien. (MARTINE LE COZ, Céleste)
- J’ai vu plus loin que les autres parce que je me suis juché sur les épaules de géants.
(ISAAC NEWTON)
- Un nain assis sur la plus haute marche est plus haut qu’un géant dressé sur la plus
basse.. (Adage arabe)
- On ne valse pas avec un géant, sans qu’il vous écrase un peu les pieds. (CLAUDE LELOUCH,
Itinéraire d’un enfant gâté)
16
- Le théâtre est un géant qui blesse à mort tout ce qu’il frappe. (BEAUMARCHAIS)
- Le poète est semblable au prince des nuées. Ses ailes de géant l’empêche de marcher.
(CHARLES BAUDELAIRE, Albatros)
- La jalousie ne permet jamais de voir les choses telles qu’elles sont. Les jaloux voient le
réel à travers un miroir déformant qui grossit les détails insignifiants, transforme les nains
en géants et les soupçons en vérité. (MIGUEL DE CERVANTÈS)
- C’est un petit pas pour l’homme mais un bond de géant pour l’humanité. (NELL AMSTRONG)
- Un immense besoin d’étonnement, voilà toute l’enfance, et c’est en songeant à cela
que j’applaudis, nature, aux géants que tu formes. (VICTOR HUGO, L’Art d’être grandpère)
- Quel champ de bataille que l’homme ! Nous sommes livrés à ces dieux, à des monstres, à ces géants nos pensées, souvent ces belligérants terribles foulent aux pieds notre
âme. (VICTOR HUGO, Quatre-vingt-treize)
PROVERBES
- Les mots sont des nains, les exemples des géants (Proverbe suisse-allemand).
- Pourquoi mesurer la tombe du géant puisqu’il va se noyer dans le fleuve ? (Proverbe
africain, Bambaro)
Les géants, défilé de mots
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
- Le talent arrive tant bien que mal aux conclusions alors que le génie fait des sauts de
géant. (EDWIN PERCY WHIPPLE, Literature and life : Genius)
17
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
UN
SOUPÇON
DE
PÉDAGOGIE
18
La force de ce sujet d’étude est de permettre des entrées variées... Chaque enseignant,
en fonction des orientations de travail qu’il aura choisies, dans le cadre de son projet de
classe, pourra s’inscrire dans cette recherche...
QUELLE DÉMARCHE ADOPTER ?
Une démarche qui privilégie l’alternance de phases de production et de réception dans
toutes les disciplines, en jetant des passerelles entre elles et en témoignant de la multiplicité des entrées et des implications de la thématique dans le quotidien depuis la nuit
des temps...
QUELLES OPÉRATIONS PLASTIQUES TRAVAILLER ?
-
isoler : cadrer, choisir, cibler...
reproduire : représenter, figurer, ...
associer : rapprocher, juxtaposer, superposer, faire se chevaucher, imbriquer...
transformer : agrandir, allonger, élargir, grandir, grossir, augmenter, élever, développer, pousser, croître, étirer, changer la taille, changer la forme mais aussi changer de
couleur, de forme, de matière, de sens...
QUEL ANCRAGE PRIVILÉGIER ?
Le vécu artistique et culturel, une interview de porteur de géant, une recherche aux archives, des photographies, un reportage photo, une légende...
QUELLES TECHNIQUES CHOISIR ?
Le dessin, la peinture, la gravure, le collage, le photomontage, la photographie, la
vidéo, le cinéma, la sculpture (par retrait, par ajout, par assemblage, par modelage, par
estampage), l’installation et toutes les techniques mixtes possibles...
QUELS PROCÉDÉS EXPÉRIMENTER POUR REPRÉSENTER ET TRADUIRE LA
DÉMESURE, LE DÉFILÉ, LA FÊTE ?
Agrandir, étirer, allonger, grossir...
Accumuler, associer...
Jouer avec la ligne, varier la touche picturale, combiner les couleurs, jouer avec les
valeurs, combiner des formes, utiliser une gestuelle, varier les postures, animer une surface avec des taches, des signes, mettre en tension, déséquilibrer, produire une dissymétrie, rendre flou, brouiller, dissoudre les formes, les contours, sortir du cadre, positionner
dans l’espace, répéter, superposer, segmenter, décomposer, fragmenter, théâtraliser,
figer, exagérer...
QUELLES AUTRES NOTIONS ABORDER ?
Taille : Grand/Petit
Gigantisme
Monumentalité
Démesure
Échelle
Normalité : Norme/Hors Norme
Mémoire
Patrimoine historique - Tradition - Coutume
Les géants... Comment ?
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
LES GÉANTS... COMMENT ?
19
Dans le cadre de ce type de projet, il est essentiel de privilégier l’alternance des phases
de production et de réception. Les unes interagissent avec les autres et donnent tout son
sens au travail de recherche engagé.
Les phases de production trouvent leur ancrage dans l’action, dans le «faire», dans
l’ «agir» et constituent le fondement d’un parcours authentique riche de temps de pratique diversifiés : exploration, manipulation, expérimentation, réinvestissement, apprentissage...
Les phases de réception permettent de constater, avec les élèves, les effets produits, de
dégager, avec eux, de nouvelles pistes de travail. Elles privilégient les temps d’observation et d’analyse d’œuvres d’art qui permettent d’alimenter les recherches en cours,
d’enrichir les productions à venir en tirant parti de démarches, de procédés, de techniques...
Des objectifs incontournables :
Sentir, percevoir, regarder
Réaliser des productions
Agir
Découvrir, explorer et tirer parti de procédés
Découvrir, explorer et tirer parti de techniques
Acquérir une culture
Évaluer
Des étapes à privilégier :
Le tâtonnement, l’expérimentation
La mise en œuvre de projets individuels ou collectifs
L’exploration et l’application de techniques, de procédés, de démarches
La confrontation des réalisations des élèves avec des œuvres d’artistes
L’observation, l’analyse des productions, des démarches des élèves
La découverte d’œuvres d’art
La recherche de documentation, d’images
L’enrichissement du musée personnel, du musée de classe
La présentation et l’exposition des réalisations
Pour cela, il faut varier les situations et les formes de travail mais aussi...
• Pour les productions en deux dimensions
Une démarche au service d’une thématique
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
UNE DÉMARCHE AU SERVICE D’UNE THÉMATIQUE...
Varier les supports :
- bruts ou manufacturés,
- intégraux ou fragmentaires,
en diversifier les formes, les formats, les textures, les couleurs...
Varier les médiums :
- peinture à la détrempe (gouache), peinture à l’huile, éventuellement acrylique, acrovinylique, encre colorée, encre de Chine, encre d’imprimerie, émail vitrail, teinture,
barbotine, substances colorantes naturelles ou artificielles...
en varier la consistance :
- médium sec, épais, visqueux, liquide,
- médium épaissi de colle, de sable, de farine, de sel, de lait en poudre, de sucre,
d’amidon, de produit de lessive...
Varier les outils-médiums :
- crayon, feutre, fusain, pastel, sanguine, carré comté, mine graphite...
Varier les outils :
- les mains, les doigts,
- les outils classiques de toutes tailles, de toutes formes : pinceau, brosse, rouleau,
couteau, pulvérisateur...
- les outils de récupération : raclette, carton fort, peigne, chiffon, éponge, bâtonnet... et tout outil qui laisse des traces variées et énigmatiques...
Varier les plans de travail :
- horizontal (sur table, au sol), vertical, incliné...
Varier les actions :
appliquer, appuyer, arroser, asperger, faire couler, dégoutter, déposer, écraser,
effleurer, étaler, frotter, glisser, gratter, griffer, juxtaposer, lancer, pointiller, poser,
pousser, presser, racler, saupoudrer, tamponner, taper, tapoter, tirer, verser...
• Pour les productions en trois dimensions
Varier les matériaux à explorer pour travailler par retrait, par adjonction, par assemblage... d’où varier les actions...
20
Chaque enseignant prendra soin de se référer aux instructions officielles qui lui permettront de dégager les compétences disciplinaires et transversales que la mise en place de
son projet tend à faire acquérir aux élèves.
Il nous semble important d’insister sur les liens, les passerelles qui peuvent être jetées entre
les disciplines dans le cadre d’une recherche autour du thème des géants.
Exemple non exemplaire... au cycle 3...
LES GÉANTS
un choix parmi une multitude d’autres possibles...
pour une durée de quelques semaines à une année scolaire...
Langue française, éducation littéraire et humaine
- multiplier les situations de communication, les occasions de
dire, lire, d’écrire... d’exprimer,
de s’exprimer... de s’engager
ensemble dans un projet...
- littérature
- écouter, raconter des histoires de
géants, en inventer, en écrire.
- lire des histoires, des récits, des
contes, des légendes, des extraits
littéraires, des poésies, évoquer...
en inventer, en écrire.
- préparer des questionnaires,
interviewer des professionnels du
patrimoine et de la culture : historiens, membres d’associations...
- consulter et tirer parti de documents d’archives.
Éducation scientifique
- mathématiques
- sciences expérimentales et technologie
- fabriquer des géants à petite
échelle, puis à dimension réelle.
- aborder les notions de proportion,
d’échelle, de monumentalité.
- construire ou utiliser des structures portantes : carcasses de
grillage...
- assembler : expérimenter stabilité
et équilibre.
- mesurer.
- expérimenter et retenir des principes de déplacement : tirer, rouler,
porter... se confronter aux exigences techniques.
Éducation artistique
- arts visuels
- histoire/patrimoine
Les géants, aspects interdisciplinaires
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
LES GÉANTS, ASPECTS INTERDISCIPLINAIRES
- s’intéresser aux coutumes et traditions : vecteur de la mémoire
collective.
- situer dans le temps : l’historique, les origines, l’ancrage
(personnage légendaire, historique, local...), l’évolution
dans le temps.
- s’intéresser aux corporations
de géants (les métiers),
aux traditions corporatives
(les manneliers : travail de
l’osier...).
- mesurer la dimension patrimoniale (la sortie des géants :
cortège, défilé carnavalesque..., les fêtes, les rituels)
voir dossier
- éducation musicale
- se constituer un répertoire de
musiques, de chansons traditionnelles et populaires.
Éducation physique et sportive
- danse, expression corporelle
- se déplacer : marche, course,
petit trot : «danse» des géants.
- «vivre» un cortège carnavalesque.
- géographie
- découvrir les géants d’ici : Nord
et Flandres, les localiser sur une
carte : «géants des villes et des
villages».
- s’intéresser aux géants d’ailleurs
: Grande-Bretagne, Belgique,
Espagne, Italie...
21
Le musée de classe permet aux élèves de :
- vivre une approche à la fois sensible, cognitive et culturelle fondée sur l’éducation du regard,
- aborder une réflexion muséologique,
- investir un espace de liberté, un espace de transition entre eux et le monde.
Il s’inscrit dans une démarche qui articule un va-et-vient permanent entre ce qui se fait et
ce qui se regarde. Le musée de classe est vivant, se nourrit du travail et des recherches
des élèves. Le processus en est simple, il s’engage de la manière suivante :
Regarder
Regarder les choses, les objets, les images. Apprendre à les considérer autrement,
pour eux-mêmes, pour leurs qualités plastiques et/ou affectives.
Choisir
Choisir des choses, des objets, des images sans pour autant dans un premier temps
sélectionner en fonction d’un thème, d’une question, d’une idée, d’une notion...
Regrouper
Regrouper des choses, des objets, des images, c’est récupérer, amasser, comparer,
trier... dans un simple tiroir, une boîte...
Compléter
Compléter avec des réalisations des élèves parce qu’une collection ne se limite pas
aux choses, objets ou images trouvés, déjà existants.
Présenter
Présenter un ou plusieurs éléments, les collections doivent être mises en valeur pour
capter l’attention d’un hypothétique spectateur.
Exposer voire s’exposer
Exposer en installant dans un espace choisi pour se donner à voir.
Communiquer
Faire découvrir aux autres sa quête en témoignant de sa volonté de l’enrichir.
Il est intéressant d’expliciter des démarches d’artistes qui ont fait de leur musée personnel
leur production artistique... (Les Musées personnels, Actualités des Arts Plastiques numéro
43)
Le musée de classe
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
LE MUSÉE DE CLASSE...
Dans le cadre d’une recherche autour des géants...
Il est indispensable pour que ce travail soit riche de mener parallèlement et de manière
continue une recherche d’images de tous types :
- Collecter des images avec du texte, des images sans texte, des images publicitaires, des images de science, des images d’histoire, des images de géographie, des
vignettes de bandes dessinées, des photographies de reportage, des photographies
de mode, des illustrations de texte, des images d’architecture, des images d’objet, des
images de sculpture, des images informatiques, des images de cinéma, des affiches,
des diapositives, des photocopies, des cartes postales, des timbres-poste, des reproductions de peinture, des pages de magazine, des couvertures de livre, des photos
de famille, des gravures, des planches de catalogue, des posters, des reproductions
d’œuvres plastiques (dessins, peintures, sculptures dans le musée, dans le paysage,
dans la ville)...
Puis
- Ranger et trier les images... en privilégiant :
- l’axe plastique : couleur, lumière, forme, ligne, matière, composition...
- l’axe thématique : la fête, la foule, le défilé, le mouvement, le déplacement...
- l’axe sémantique : le temps, la démesure, ...
- Présenter, réaliser un mur d’images et de textes...
22
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
UN
PAQUET
DE
PROPOSITIONS
DE PISTES DE
TRAVAIL
Nous avons essayé de
proposer des pistes de
travail variées... Toutes
les possibilités, pour une
orientation donnée, ne
sont pas déclinées dans
chaque partie, elles se
répartissent dans la totalité du dossier...
Il convient à chaque
enseignant en fonction
de son projet de classe,
d’adapter les propositions de travail, au contexte pédagogique dans
lequel il s’inscrit...
Enfin, le document est
loin d’être exhaustif, il se
veut déclencheur, incitateur... Il invite à faire, à
chercher, à rechercher,
à s’engager...
23
• Se documenter, se renseigner... rendre compte.
- Contacter les offices du tourisme, services des fêtes, associations d’histoire locale,
musées, archives municipales, bibliothèques, centres de documentation, photothèques...
- Préparer des questionnaires, interviewer, prendre des notes, rédiger des compterendus, exposer.
- Devenir guide d’un jour...
• S’intéresser à la «vie» des géants.
- Rencontrer des hommes liés à l’existence des géants : les concepteurs, les porteurs,
les responsables municipaux, les responsables de l’entretien des géants.
- Découvrir les lieux : visiter «la maison des géants», s’intéresser à leur condition de
«stockage».
- Consulter «l’agenda» des géants (services des fêtes à la mairie) : dates, lieux de
sortie, fêtes.
- S’intéresser aux textes historiques et légendes...
• Compiler.
- Restituer les recherches, les mettre en scène sous forme d’une plaquette d’information, d’un album, d’un catalogue, d’un imaginer, d’un guide, d’une vidéo, d’un
CDRom... (Pour les illustrations, consulter les pages 53-54)
• Favoriser des échanges.
- Imaginer ou prévoir des rencontres entre les géants de différentes communes à
l’occasion des fêtes.
- Élaborer le projet avec les différents partenaires municipaux et autres : associer les
écoles, les classes.
- Inscrire ces perspectives dans une relation basée sur une correspondance scolaire.
• Organiser des expositions.
- Exposer dans les classes, les écoles, les salles municipales... les recherches et réalisations dans les différents domaines : histoire, français, géographie, arts visuels...
Je m’interroge, je recherche, je rencontre, je questionne, j’interviewe...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
JE M’INTERROGE, JE RECHERCHE, JE RENCONTRE, JE
QUESTIONNE, J’INTERVIEWE...
24
• Collecter des images...
- Collecter des images avec du texte, des images sans texte, des images publicitaires, des images d’histoire, des images de géographie, des vignettes de bandes
dessinées, des photographies de reportage, des photographies de mode, des
illustrations de texte, des images d’architecture, des images d’objet, des images de
sculpture, des images informatiques, des images de cinéma, des affiches, des diapositives, des photocopies, des cartes postales, des timbres-poste, des reproductions de peinture, des pages de magazine, des couvertures de livre, des photos de
famille, des gravures, des planches de catalogue, des posters, des reproductions
d’œuvres plastiques (dessins, peintures, sculptures dans le musée, dans le paysage,
dans la ville)... Constituer une banque d’images...
Puis
- Ranger et trier les images... en privilégiant :
- l’axe plastique : couleur, lumière, forme, ligne, matière, composition...
- l’axe thématique : les géants, les géants au fil des siècles, la fête, le carnaval, le défilé...
- l’axe notionnel : la démesure, l’échelle, le contraste grand/petit, le mouvement...
- Présenter des collections d’images...
- Analyser les procédés utilisés pour figurer des personnages emblématiques, pour
traduire la démesure, pour représenter la foule, pour exprimer la fête... Comparer
les procédés d’une image à l’autre...
• Réaliser un mur d’images...
- Constituer un mur d’images, de textes autour d’un thème, d’une notion, d’un axe
plastique qui regroupe les images collectées, les textes glanés et les productions des
élèves... On peut, par exemple, réunir des cartes postales d’hier et d’aujourd’hui,
sur les géants représentant un corps de métier, sur les figures animales, mythologiques ou non... puis les comparer, relever les différences et similitudes.
- Privilégier un accrochage mobile (punaises, épingles, pâte adhésive...) afin de
faciliter les réaménagements de la sélection d’images, si nécessaire. Le mur d’images doit avoir un caractère évolutif.
• Constituer une collection d’objets : objets-souvenirs ou objets-publicitaires à l’effigie des géants...
- S’intéresser aux produits qui utilisent le nom ou l’image des géants à des fins de
«souvenir touristique» ou à des fins commerciales.
- Collecter des poupées miniatures, des boîtes de bonbons, des assiettes...
- Analyser la dimension publicitaire, commerciale, «mémoire», parfois «kitch» de ces
objets.
- Mettre en scène les objets collectés en les installant dans une vitrine, compléter, si
nécessaire, avec des objets fabriqués par les élèves.
Je collecte, je collectionne, je mets en scène...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
JE COLLECTE, COLLECTIONNE, METS EN SCÈNE...
• Constituer le musée du géant de sa ville, de son village...
- S’intéresser aux musées personnels de MARCEL BROODTHAERS, DE CLAES OLDENBURG...
(Actualité des Arts Plastiques numéro 43, Les Musées Personnels).
- Analyser la démarche des artistes.
- Tirer parti des constats pour s’engager dans la constitution du musée du géant de
sa ville.
- Choisir un lieu, utiliser du matériel de présentation, sélectionner les productions à
donner à voir, faire des choix de regroupement, de rapprochement, de mise en
scène des éléments à communiquer, rédiger des cartels, imaginer un sens de la
visite, concevoir le discours du guide-conférencier, rédiger un catalogue, mener
des visites guidées pour les élèves des autres classes voire pour les parents...
- Imaginer et fabriquer des objets usuels qui auraient appartenus à un géant : couverts, livres, chaise... Utiliser des techniques adaptées, mettre en scène les objets,
les donner à voir...
25
POUR FIGURER UN OU DES PERSONNAGES EMBLÉMATIQUES
• Représenter, reproduire, dessiner un géant d’après modèle «vivant».
-
Choisir un modèle.
Retenir un point de vue : face, profil, dos, trois-quarts.
Varier les cadrages, utiliser pour cela des fenêtres en carton.
Représenter des fragments de géant, les assembler pour tenter de construire le
géant en pied. Varier les médiums...
- Présenter en série les différents dessins du même modèle.
Variante :
- Après assemblage des fragments, réaliser les parties manquantes.
• Représenter, reproduire.
- Tirer parti de toutes les situations pour amener les élèves à représenter des corps
de géants :
- Dessiner des géants, des deux sexes, de tout âge... d’après modèle... d’après la
banque d’images...
- en variant les cadrages : du plan panoramique au très, très gros plan,
- en variant les environnements (l’adulte veillera à expliciter avec les élèves l’importance du rapport environnement/géant : un géant n’est géant que par rapport à
une norme, il peut être disproportionné, démesuré par rapport à un individu, un
objet, un environnement)...
- en variant les outils, les supports, les médiums :
- les outils-médiums : crayon, feutre, fusain, sanguine, pastel, craie, carré
comté...
- les outils : plumes, pinceaux... de toutes tailles, de toutes formes...
- les médiums : encre colorée, encre de Chine...
- les supports de tous grammages, de toutes formes, de toutes tailles, de
toutes les qualités... (Il est judicieux de privilégier des formats allongés).
- en variant les consignes d’exécution : du croquis sommaire au dessin hyper-réaliste,
- en tirant parti de photographies, d’images. Jouer à reproduire en copiant, en
photocopiant, en décalquant, en utilisant une table lumineuse, en projetant une
diapositive, en réalisant des monotypes sur plaque de verre... en expérimentant
des procédés de reproduction en vue d’agrandir (photocopies successives, projection sur écran...),
- en reprenant les contours d’ombres portées au sol...
• Cadrer et dessiner
- Proposer une collection de géants.
- Choisir des images.
- Cadrer : choisir des détails pertinents permettant l’identification des géants sélectionnés.
- Les représenter puis choisir des médiums.
- Présenter.
• Focaliser
- Cadrer des détails sur les géants : parures, bijoux... sur images ou d’après nature,
avec des fenêtres de carton.
- Représenter le plus fidèlement possible.
- Présenter.
POUR TRADUIRE LA DÉMESURE
Je dessine...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
JE DESSINE...
• Choisir un technique pour traduire
- Choisir un extrait littéraire de Gulliver, de Gargantua, de Pantagruel ou encore un
récit mythologique de Hercule...
- Retenir les éléments de contraste les plus importants à traduire.
- Dessiner.
- Présenter.
26
• Adopter un autre regard
- Voir avec les yeux d’un géant et représenter.
- Voir avec les yeux d’un lilliputien et représenter.
- Représenter des «microcosmes», des «macrocosmes» en tirant parti d’une filmographie : Chérie, j’ai rétréci les gosses, Microcosmos, L’Aventure intérieure...
• Illustrer
- Choisir un passage des voyages de Gulliver de J. SWIFT.
- Choisir sa technique et illustrer.
• S’enraciner
- Étudier des extraits de la littérature mythologique... Observer les caractéristiques
des personnages, les procédés utilisés pour les décrire, pour les représenter...
- Imaginer son «Hercule» en tirant parti des interprétations d’autres créateurs : écrivains et illustrateurs...
- Les décrire et les représenter.
• Se projeter
- Étudier des documents historiques, des documents d’archives... Observer les transformations des géants au fil des siècles (costumes...), leur évolution...
- Imaginer et réaliser les géants du futur, des années et siècles à venir...
- Les décrire et les représenter.
POUR EXPRIMER LA FÊTE
• Rendre compte d’un évènement festif d’après modèle, d’après mémoire
- Conserver des témoignages, saisir des instantanés au cours d’un défilé. Encourager
une exécution rapide. Multiplier les esquisses, croquis...
- Observer et analyser les procédés utilisés pour traduire :
- les effets de foule,
- les contrastes de taille (échelle, proportion),
- les expressions de joie, les rires...
- la relation espace/temps...
POUR REPRÉSENTER LE DÉFILÉ
• Dessiner pour traduire le mouvement des corps...
- Représenter, sur un carnet de croquis, les déplacements des géants, des groupes
: ronde, danse, farandole, sarabande... en variant les outils (crayon, feutre, carré
comté, fusain, sanguine...),
- Insister sur la nécessité de fixer sur papier une phase de mouvement... Encourager
une exécution rapide.
- Expérimenter des procédés pour traduire le mouvement, le déplacement, le dynamisme, le déséquilibre, la vitesse...
- le flou, l’estompage, le brouillage,
- l’effacement, la dissolution des lignes, des formes et des contours,
- l’utilisation du trait : les hachures, la variation de l’intensité du trait,
- le frottage, l’utilisation de la gomme,
- l’étirement...
Conseils :
- Varier la qualité, la taille, le format, la couleur des supports (exemples :
dessiner sur canson de couleur avec des craies d’art, dessiner sur canson
noir avec des crayons blancs...)
Je dessine...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
• Dessiner
- Utiliser les images de la collection.
- Choisir différents géants.
- Décalquer des fragments.
- Reconstituer par assemblage des différents fragments un nouveau géant.
27
Variantes :
- Reproduire les silhouettes sur un format géant en les combinant jusqu’à
saturation pour suggérer l’impression de foule.
• Matérialiser la déambulation
- Tracer l’itinéraire du cortège sur un plan.
- Repérer les lieux de stationnement du cortège...
- Figurer les personnages du défilé : le ou les géants, les porteurs... les positionner
sur le plan.
- Jouer sur des points de vue différents (vue aérienne, vision frontale...).
• Illustrer au pied de la lettre
- Choisir l’expression «A pas de géant».
- Dessiner : proposer une image évocatrice.
- Jouer sur l’humour, la dérision...
Je dessine...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
• Réaliser des silhouettes grandeur nature
- Reproduire les silhouettes des élèves en faisant le contour directement autour de
l’individu ou en reprenant le contour d’une projection...
- Détourer les silhouettes, les combiner sur un très grand format pour composer une
ribambelle, une frise ou autre...
28
POUR FIGURER UN OU DES PERSONNAGES EMBLÉMATIQUES
• Habiller
- Fournir à chaque élève une silhouette de géant d’environ 50 x 25 cm.
- Inventer le costume du géant en s’inspirant des images contenues dans la banque,
en prenant en compte l’époque de la «naissance» du géant, son statut... Exemple :
Respecter les origines de Gayant (géant douaisien) du XIVe siècle (1530) et dessiner une collection de vêtements et d’accessoires pour Marie Cagenon, épouse de
Gayant, pour cela consulter des documents historiques représentant les costumes
d’époque).
- Peindre en variant les effets de matière : gouache liquide ou plus ou moins épaissie.
- Présenter en série.
Variante :
- Imaginer la garde-robe de certains géants existants. Respecter les origines
du géant. Faire une recherche sur les costumes à représenter costumes historiques relatifs à une profession, à un métier...).
• Réaliser une galerie de portraits de géants.
- Peindre à la gouache ou aux encres colorées sur des supports de format allongé.
- S’inspirer de la collection d’images.
- Reproduire certains géants.
- Reproduire ou inventer des géants, les baptiser et imaginer leur histoire, leur descendance, leur arbre généalogique.
POUR TRADUIRE LA DÉMESURE
• Déformer
- Peindre des personnages.
- Les reproduire en les allongeant, en les étirant comme ALBERTO GIACOMETTI.
- Les reproduire, en les grossissant, en les enflant... comme NIKI DE SAINT PHALLE ou
FERNANDO BOTERO...
- Présenter en diptyque : Norme/Hors norme.
- Installer une galerie de portraits.
POUR REPRÉSENTER LE DÉFILÉ
• Peindre une foule de gens qui défile...
- Peindre une ville en pleine animation. Choisir une image de ville. Réaliser des
gabarits : silhouettes de personnages en mouvement...
- Enduire de médium (gouache, peinture acrylique) les gabarits, les déposer successivement sur l’image, faire glisser pour obtenir des traces, pour figurer le déplacement...
Variante :
- Utiliser les silhouettes réalisées pour fabriquer pochoirs ou gabarits puis :
- réaliser une succession de silhouettes dessinées et peintes,
- expérimenter diverses compositions pour tester différentes organisations
de la surface : rapprocher, superposer, juxtaposer, chevaucher...
- opposer les notions de multiplicité et d’unité, de saturation et d’isolement, d’ordre et de désordre...
• Réaliser une fresque peinte...
- Reporter des silhouettes de géants et de personnages figurant la foule sur un support
de grand format.
- Composer : associer, juxtaposer, chevaucher...
- Représenter des éléments de paysage : rue, architectures, façades...
- Peindre.
Je peins...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
JE PEINS...
29
• Explorer des «moyens» plastiques pour «dire» la fête...
- S’intéresser à la collection d’images : repérer les procédés utilisés par les auteurs
(peintres, photographes...) pour traduire les mouvements, la liesse, les diverses
sensations colorées ou autres...
- Expérimenter : médiums, outils, supports, procédés, traces... pour renforcer des
impressions, des sensations.
Exemples :
- le flou pour traduire le mouvement et la vitesse des manèges de la fête
foraine,
- la touche picturale (taches colorées) pour peindre une foule bigarrée,
- une gamme de couleurs chaudes pour exprimer l’éblouissement, la lumière
intense et le chatoiement des costumes multicolores d’un défilé...
Je peins...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
POUR EXPRIMER LA FÊTE
30
POUR FIGURER UN OU DES PERSONNAGES EMBLÉMATIQUES
• Graver, imprimer.
- Représenter sur des carreaux de plâtre, des silhouettes de géants, d’individus ordinaires : géant dans la foule, géant avec son porteur, géant dans la ville...
- Utiliser des outils pointus pour «entamer» la surface du carreau.
- Enduire de médium : encre d’imprimerie, gouache épaisse...
- Réaliser plusieurs tirages en déposant successivement plusieurs feuilles.
- Constater les effets d’estompage.
- Présenter la série.
Variante :
- Utiliser des matrices à graver et des outils de différents types :
- matériaux tendres (écorces, linoléum, bloc de paraffine...),
- feuille de polystyrène et crayon à mine cassée,
- plaque d’argile fraîche et pointe sèche (inutile d’encrer, utiliser la couleur naturelle de l’argile humide comme médium),
- plaque de carton épais et outil pointu pour entamer le matériau...
POUR TRADUIRE LA DÉMESURE
• Réaliser des monotypes
- Couvrir une vitre, placée sur une table, d’encre d’imprimerie ou de gouache
épaisse (monochrome ou polychrome en une ou plusieurs couches).
- Dessiner sur la plaque : un géant et son porteur. Encourager une exécution rapide,
une économie de moyens pour traduire la démesure.
- Déposer successivement plusieurs feuilles sur la matrice encrée jusqu’à disparition
du dessin.
- Constater les effets produits, retenir le tirage le plus pertinent.
- Présenter.
POUR REPRÉSENTER LE DÉFILÉ, POUR EXPRIMER LA FÊTE
• Décomposer... Réaliser des pochoirs de gabarits...
- Utiliser un pantin «beaux-arts» pour représenter les différentes postures propres à la
fête. Photographier puis décalquer ou dessiner d’après modèle photographique.
Essayer de représenter différents types de postures : marche d’un individu ivre,
marche d’un individu heureux, marche d’un individu dynamique, marche d’un individu exténué, applaudissements, gestitulations...
- Coller sur des supports épais.
- Détourer les silhouettes obtenues, encrer pour les utiliser comme pochoirs ou gabarits.
- Combiner les silhouettes pour représenter la foule dans une rue ou sur un passage
pour piétons, des concentrations d’individus, des groupes...
• Réaliser des tampons...
- Collecter des rouleaux de bois, des bouteilles ou des petites plaques de contreplaqué.
- Dessiner, sur les plaques ou les rouleaux, des silhouettes humaines dont les postures
expriment la joie, la fête, la danse...
- Reproduire le tracé avec de la colle en tube.
- Coller de la ficelle sur le dépôt de colle pour obtenir un relief.
- Encrer, tamponner successivement sur une feuille de format allongé pour constituer
une foule de personnages...
Je grave...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
JE GRAVE...
31
POUR FIGURER UN OU DES PERSONNAGES EMBLÉMATIQUES
• Habiller des silhouettes de géants.
- Fournir des silhouettes vierges de géants, ainsi qu’une banque de papiers déchirés
ou découpés : les papiers doivent être d’une grande diversité (différents grammages, unis, à motifs, brillants, mats, métallisés, transparents, translucides, opaques...).
- Proposer aux élèves de composer le costume du géant en le couvrant de papiers
qu’ils auront sélectionnés pour leurs qualités plastiques.
- Choisir les papiers les plus pertinents pour traduire des matières, des textures, des
qualités.
- Constater les effets produits en fonction de l’intention de départ : traduire le luxe,
la simplicité, la richesse...
Variantes :
- Proposer des matériaux divers (textiles, plastiques, cartons, papiers...), des
objets, des papiers encrés ou gouachés.
- Coller les silhouettes de géants sur des images (fonds-environnements).
POUR TRADUIRE LA DÉMESURE
• Déchirer pour traduire...
- Fournir des supports kraft de format rectangulaire de 50 x 25 et de 10 x 10 cm.
- Proposer aux élèves de «déchirer» la silhouette d’un géant et celle de son ou ses
porteurs respectivement dans le grand et le petit support en essayant de n’avoir
qu’«un morceau».
- Expérimenter les rapprochements des silhouettes les plus pertinents. Coller.
- Présenter en série.
POUR REPRÉSENTER LE DÉFILÉ
• Animer
- Fournir la photographie photocopiée d’une rue en noir et blanc, de préférence un
alignement de façades (42 x 10 cm).
- Proposer aux élèves des morceaux déchirés de papiers gouachés ou encrés pour
reconstituer des silhouettes enjouées pour composer un défilé (chaque segment de
corps devra être traduit par un morceau de papier déchiré).
- Coller les silhouettes sur le support.
• Peindre autrement
- Observer différentes images de défilé.
- Représenter un défilé : dessiner au trait les grandes lignes de construction pour
placer les différents éléments de la composition (exemple : quelques façades de
maisons, des toits, un coin de ciel, les limites de la foule, l’emplacement des
géants...).
- Gouacher des papiers. Varier les couleurs.
- Déchirer des fragments de papiers gouachés et les coller pour figurer les différents
éléments.
- Faire émerger progressivement les formes par le jeu des surfaces colorées.
- Constater les effets produits.
POUR EXPRIMER LA FÊTE
Je réalise des collages...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
JE RÉALISE DES COLLAGES...
• Tirer parti d’une œuvre...
- Analyser des œuvres de ROBERT DELAUNAY (œuvre retenue : Le Manège des cochons,
1922) : s’interroger sur les procédés utilisés par l’artiste pour traduire la notion de
fête et de mouvement.
- Fournir des cercles de toutes les formes, de toutes les couleurs pour réaliser une
composition qui évoque la fête, le mouvement.
- Constater les effets produits.
32
• Associer mots et images...
- Choisir des images, des fragments d’images, des phrases, des mots relatifs à la
fête.
- Réaliser un collage.
- Ajouter des graphismes, des dessins, des signes.
- Écrire des mots, des phrases... Varier les outils scripteurs.
- Constater les effets produits.
Je réalise des collages...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
• «Réinventer» et «revisiter» l’affichisme...
- Choisir des images de fête : affiches, programmes, photographies...
- Retenir 4 à 5 images de format de préférence identique.
- Les coller successivement les unes sur les autres et procéder à des déchirages.
- Donner l’illusion d’affiches lacérées au fil du temps, des dégradations.
- Constater les effets produits.
- Proposer un temps de réception des œuvres de JACQUES MAHÉ DE LAVILLÉGLÉ, RAYMOND
HAINS, ROTELLA...
33
POUR FIGURER UN OU DES PERSONNAGES EMBLÉMATIQUES
• Isoler et associer des fragments d’images
- Utiliser les images de la collection constituée dans le cadre du musée de classe.
- Photocopier.
- Isoler des éléments dans différentes images : géants, détails de géants, personnages, environnements...
- Détourer les parties sélectionnées.
- Composer de nouvelles images en associant des fragments : rapprocher, juxtaposer, imbriquer, superposer, chevaucher, favoriser des rapprochements cohérents ou
au contraire jouer sur les ruptures pour obtenir des effets insolites.
- Retravailler les photocopies pour unifier : colorier (encre colorée, pastel sec...) ou
accentuer les contrastes noir et blanc (fusain, encre de chine, mine de plomb...)
• Inventer de nouveaux géants
- Photocopier les images de géants (collection d’images).
- Détourer les silhouettes.
- Déstructurer.
- Recomposer les différents fragments pour obtenir de nouveaux géants.
- Insister sur l’aspect insolite.
- Retravailler : colorier au pastel sec, à la craie d’art ou encore à l’encre colorée...
- Présenter la galerie de portraits des nouveaux géants.
POUR TRADUIRE LA DÉMESURE
• Proposer un contexte au géant
- Collecter des images de géants, d’environnements, d’objets, de personnages de
tous types de toutes tailles (les photocopier, les détourer).
- Associer deux images pour produire des effets insolites : un géant sur une fleur, un
géant aussi grand qu’un immeuble...
- Présenter en série.
• Revisiter la photo de classe : réaliser une photo de classe de géants.
- Choisir des images de géants. Photocopier.
- Détourer les silhouettes. Les associer ou présenter les géants comme sur une photo
de classe (premier et second rang...).
- Insérer les visages des élèves à la place de ceux des géants...
- Constater les effets produits.
• Jouer sur le contraste géant/environnement.
- Collecter des images de géants et des images d’environnements.
- Détourer les silhouettes de géants.
- Tenter des rapprochements : installer les géants dans «des décors» de manière à
traduire la démesure.
- Retenir les propositions les plus probantes. Accepter les effets insolites, invraisemblables...
- Coller la silhouette du géant sur le «fond».
- Présenter.
Je réalise des photomontages...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
JE RÉALISE DES PHOTOMONTAGES...
POUR REPRÉSENTER LE DÉFILÉ
• Adopter une nouvelle identité.
- Choisir des images de géants et de personnages. Photocopier. Agrandir.
- Détourer les silhouettes. Les associer pour constituer une foule, un cortège.
- Insérer les visages des élèves à la place de ceux des géants...
- Constater les effets produits.
34
• Traduire au sein d’une foule qui défile des relations, des intimités particulières
entre plusieurs personnages.
- Collecter des images représentant des personnages. Les détourer. Composer une
foule.
- Mettre en relation des personnages dans la composition de la foule : Privilégier des
couples, des groupes : famille, amoureux, amis... Associer.
- par rapprochement,
- par juxtaposition,- par superposition,
- par imbrication,
- par le jeux des regards, des mains...
- Retravailler les liens, les mises en relation plastiquement : jeux de ligne, de forme...
ajouts de couleur...
- Constater les effets produits.
POUR EXPRIMER LA FÊTE
• Isoler, extraire pour recomposer.
-
Collecter des images représentant diverses fêtes.
Photocopier et agrandir si nécessaire.
Isoler dans les différentes images des fragments pertinents.
Les découper et les assembler pour composer une nouvelle image.
Retravailler l’ensemble pour unifier plastiquement la composition.
Éventuellement : peindre aux encres colorées ou au pastel sec. Conserver l’image
photocopiée, travailler les passages pour «relier» les fragments entre-eux : fusain,
mine de plomb, encre de chine, pastel à l’huile... (technique mixte).
Je réalise des photomontages...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
• Associer, composer une foule qui défile...
- Dessiner des personnages (quelques uns en pied, d’autres en buste... ), choisir et
utiliser des images... Associer les images et les dessins : assembler, rapprocher,
juxtaposer, superposer, faire se chevaucher... pour composer un collage.
35
POUR FIGURER UN OU DES PERSONNAGES EMBLÉMATIQUES
• Réaliser un bas-relief en terre.
- Fabriquer des plaques d’argile avec un rouleau et des lattes pour obtenir une
épaisseur identique. Sur ces plaques, modeler des corps en travaillant par ajout de
boulettes de terre (souder les parties à la barbotine ou tremper le doigt dans l’eau
puis lisser les parties à souder).
- Travailler par retrait pour accentuer certaines formes.
- Unifier le tout par lissage.
Variantes :
- Graver dans les plaques de terre, une ou des silhouettes avec des outils
différents (du clou au couteau).
- Réaliser des monotypes en utilisant la plaque d’argile comme matrice.
Imprimer les parties du corps.
• Assembler des plaques de terre.
-
Réaliser des plaques en argile de taille identique (carré ou rectangle).
Graver : représenter un géant sur chaque plaque.
S’inspirer de la collection d’images ou inventer.
Présenter sous la forme d’une frise, d’un carrelage, d’un bas-relief.
• Réaliser des médailles ou médaillons.
-
S’inspirer des portraits gravés sur les médailles et sur les pièces.
Modeler des plaques de terre.
Donner la forme de médaillon (souvent ovale).
S’inspirer des représentations gravées sur médaille.
Tracer le contour des figures vues de face ou de profil.
Traduire le modelé. Travailler les creux et les bosses pour faire émerger la représentation du géant.
Variante :
- Utiliser des plaques de pierre ytong, de béton cellulaire. Travailler par
retrait en creusant, grattant avec des outils pointus (clous, râpes...).
POUR TRADUIRE LA DÉMESURE
• Imaginer un peuple de géants et de lilliputiens.
- S’inspirer de la littérature : Gulliver...
- Réaliser un diptyque : Modeler deux compositions identiques présentant le même
nombre de personnages.
- Modeler des géants dans un cas, des lilliputiens dans l’autre cas.
- Rapprocher les deux réalisations pour insister sur l’effet de contraste.
- Retenir la technique des boules de papier journal recouvertes de papier encollé.
POUR REPRÉSENTER LE DÉFILÉ
• Réaliser un bas-relief en plâtre.
Je réalise des bas-reliefs...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
JE SCULPTE DES BAS-RELIEFS...
- Agencer sur une plaque épaisse et rigide des boules et des boudins de papier
journal afin de réaliser les silhouettes du géant et des spectateurs.
- Maintenir les éléments en les collant, en les agrafant, en utilisant de l’adhésif.
- Associer les silhouettes. Composer en les rapprochant, les superposant...
- Insister sur le contraste de taille : grand/petit, géant/spectateurs.
- Recouvrir de bandes plâtrées. Unifier en lissant avec les mains humides.
Variante :
- Utiliser du papier mâché pour fabriquer les silhouettes et du papier de soie
en bandes pour unifier l’ensemble.
- Associer des éléments d’architecture pour représenter maisons, façades...
avant d’introduire les personnages.
36
• Transposer de la deuxième à la troisième dimension
- Choisir une image représentant la fête : carnaval, fête communale, fête foraine...
- Reporter sur un support les lignes essentielles de la composition.
- Épurer «l’architecture» pour simplifier la construction.
- Modeler des formes en papier journal, les maintenir sur le support avec de l’adhésif...
- Recouvrir de papier de soie encollé pour unifier. (Possibilité de peindre après
séchage).
- Présenter les réalisations en deux dimensions et en trois dimensions.
Je réalise des bas-reliefs...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
POUR EXPRIMER LA FÊTE
37
POUR FIGURER UN OU DES PERSONNAGES EMBLÉMATIQUES
• Réaliser des géants par assemblage (non portables)
- Collecter des matériaux et objets divers.
- Associer pour figurer le squelette, la structure... d’un personnage, des objets et des
matériaux pour leur pouvoir d’évocation.
- Tirer parti de la forme de chaque matériau ou objet (exemple : un grand carton
d’emballage percé et traversé d’un manche à balai, un pot de fleur de grande taille
renversé traversé par un tourillon représentant le corps, la jupe, des bouteilles en
plastique lestées encastrées les unes dans les autres).
- Présenter les géants déshabillés ou recouvrir partiellement ou entièrement de matériaux divers : textiles empesés ou non, matériaux en feuille (carton, papier, plastique) pour figurer les vêtements.
Variante :
- Utiliser des éléments naturels : branches de saule souples...
- Utiliser des structures grillagées comme canevas pour tisser, nouer... des
matériaux souples en bande, en fil.
• Produire un assemblage de matériaux pour réaliser des géants non conventionnels
- Assembler des éléments naturels : branches, branchages...
- Assembler des éléments de récupération...
- Assembler des objets ou fragments d’objets... pour construire une figure humaine
monumentale.
- Expérimenter des procédés d’assemblage, les notions d’équilibre, de déséquilibre,
de stabilité.
Variante :
- Collecter des matériaux et des objets pour leur pouvoir d’évocation : tel
objet peut être transformé et devenir une tête...
- Réaliser des géants avec des objets «thématiques». Exemple : un géant cuisinier sera constitué d’objets culinaires récupérés, détournés, transformés.
- Un géant jardinier...
• Réaliser une famille de géants étonnants non portés...
- Expérimenter des structures portantes inhabituelles. Exemple : habiller un vieux
porte-manteau perroquet. Tirer parti de ces objets insolites pour donner au géant
une allure étrange.
- Utiliser diverses techniques d’assemblage pour associer les objets et matériaux
entre eux.
POUR TRADUIRE LA DÉMESURE
• Assembler des éléments identiques.
- Découper des parallélépipèdes de 10 x 2 x 2 cm et de 40 x 4 x 4 cm de polystyrène extrudé. Utiliser ces volumes et des cure-dents pour composer des corps : des
tout-petits, des géants...
- Associer les volumes de polystyrène avec les cure-dents.
- Présenter individuellement ou regrouper dans une production collective.
Je réalise des assemblages...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
JE RÉALISE DES ASSEMBLAGES...
Variante :
- Utiliser la production faite d’éléments de polystyrène comme structure de
base, la couvrir de bandes plâtrées.
• Se donner des règles de construction.
- Construire des géants et des nains avec des matériaux de base identiques.
- expérimenter les mêmes techniques d’assemblage, les mêmes actions, procédés et
opérations plastiques.
- exiger des ressemblances obligatoires et des tailles différentes. Exemple : Possibilité
de décider de partir de deux objets identiques comme structure portante : deux
bouteilles en plastique, une grande, une petite...
38
Je réalise des assemblages...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
- Construire une charpente avec des branchages. Choisir les éléments naturels
d’après leur taille, leur grosseur, les associer, les ligaturer... de manière identique.
- Présenter les productions en vis à vis.
Variante :
- Concevoir un environnement pour insister sur la démesure et renforcer l’effet
de contraste.
- Placer sur un support de taille identique.
- Concevoir deux installations semblables et mettre en scène les géants et
les nains.
39
POUR FIGURER UN OU DES PERSONNAGES EMBLÉMATIQUES
• Façonner une silhouette.
- Fabriquer une silhouette en fil de fer. Recouvrir la structure de boulettes de matériaux
malléables : pâte à modeler, pâte à sel, plastiline, argile...
- Agglomérer les boulettes sur la structure en fil de fer avec les doigts.
- Compléter la structure si nécessaire avec des colombins.
Variantes :
- Recouvrir la structure en fil de fer de bandes plâtrées, de bandes de
textile amidonné ou enduit de barbotine, de textile ou de papier de soie
encollé...
• Modeler un géant en papier mâché.
- Associer des volumes de papier journal pour figurer la tête, le corps, les membres
du géant.
- Enrouler, autour de ces éléments, du fin fil de fer ou du ruban adhésif pour maintenir
l’ensemble.
- Choisir définitivement une position.
- Tremper des bandes de papier journal ou de papier de soie dans la colle et recouvrir la structure de base.
- Peindre la sculpture une fois sèche à la gouache.
Variante :
- Utiliser du papier aluminium.
• Modeler un corps dans du grillage.
- Fournir aux élèves un ou des morceaux de grillage (à poules), du fil de fer, une
pince coupante (attention à la sécurité des élèves).
- Modeler des formes en pliant, tordant, froissant...
- Assembler les morceaux de grillage modelés pour obtenir la carcasse d’un géant
en ligaturant les différentes parties avec du fil de fer.
- Recouvrir ou non la structure obtenue de bandes de papier de soie encollé.
- Peindre ou non.
• Réaliser des sculptures en béton cellulaire ou pierre ytong
- Utiliser des blocs pour travailler la sculpture en ronde-bosse.
- S’inspirer de la banque d’images.
- Choisir un modèle pour le copier, le transposer en trois dimensions.
- Gratter, creuser, user la pierre avec différents outils (clous, râpes, toile émeri...)
pour traduire ce qu’on perçoit ou non sur l’image. Travailler toutes les faces. Tourner
le volume.
Attention :
- Il est préférable de travailler à l’extérieur.
- Il est indispensable de veiller à la sécurité des élèves.
• Modeler des géants.
- Utiliser de l’argile :
- travailler un bloc, par retrait, par ajout,
- travailler la plaque, enroulement de plaque, association voire imbrication
des unes dans les autres, associer des colombins, des boules.
- Travailler l’estampage, l’empreinte, la griffe pour réaliser des motifs décoratifs, des
détails de vêtements, des accessoires, les éléments du visage...
POUR TRADUIRE LA DÉMESURE
Je sculpte...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
JE SCULPTE DES RONDES-BOSSES...
• Se fabriquer une grosse tête
- Collecter des images de grosses têtes de carnaval.
- Utiliser des cartons.
40
Variante :
- «Modeler» du papier mâché sur la structure d’une tête réalisée en grillage.
• Modeler un géant et une foule.
- Utiliser de l’argile pour réaliser un géant et une foule de personnages (adultes et
enfants). Respecter les proportions : fabriquer le géant 5, 6, 7 fois plus grand que
la foule.
- Mettre en scène.
- Installer sous forme d’une maquette.
Variante :
- Réaliser des figures en papier encollé sur armature puis peindre.
POUR REPRÉSENTER LE DÉFILÉ
• Modeler des fragments de corps de géant.
- Multiplier les occasions d’exécuter des croquis, d’après modèle «vivant», avant,
pendant et après la réalisation du modelage des fragments de corps : mains, bras,
jambes, pieds, têtes...
- Modeler dans l’argile, la plastiline ou la pâte à modeler qui durcit à l’air, les fragments de corps du géant.
- Présenter chaque fragment de corps sur socles ou sur tiges individuellement.
- Mettre en lumière successivement chaque sculpture.
Variante :
- Recomposer un corps à partir des fragments réalisés par les différents
élèves, modeler les morceaux manquants.
POUR EXPRIMER LA FÊTE
• Associer forme et couleur
- S’intéresser aux sculptures colorées de NIKI DE SAINT PHALLE...
- Choisir un type de fête.
- Réaliser des personnages en papier mâché sur structure.
- Peindre après séchage avec de la peinture acrylique.
- Choisir des couleurs vives.
- Installer et mettre en scène : concevoir un environnement.
Je sculpte...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
- Évider les yeux, découper la base du carton pour permettre son emboîtement sur
les épaules.
- Concevoir le modelé du visage avec des ajouts de papier, fixer.
- Unifier par recouvrement de bandes de papier de soie encollé. Peindre.
- Porter la grosse tête à l’occasion d’un défilé.
- Se faire photographier.
41
POUR FIGURER UN OU DES PERSONNAGES EMBLÉMATIQUES
• Jouer avec les images
- Utiliser les images de la banque constituée dans le cadre du musée de classe pour
expérimenter différentes transformations d’images : choisir des images de géants
- Changer la couleur, la forme, la matière,
- Déstructurer, recomposer, inventer de nouveaux géants par association de
fragments issus d’images différentes,
- Étirer, allonger,
- Ajouter des graphismes,
- Coller des matières pour traduire des effets de couleur/matière, de
brillance, de transparence : papiers...
- Inventer un environnement : installer le géant dans une rue, dans une foule,
dans un cortège, sur une place, à la montagne, à la campagne, au pôle
nord... rechercher une cohérence ou au contraire, jouer la rupture, l’insolite,
l’humour,
- Poursuivre des fragments d’images, en respectant ou en exerçant une
rupture,
- Photocopier et agrandir pour :
- jouer sur le changement d’échelle,
- agrandir successivement des personnages, traduire progressivement la
démesure,
- détourer des silhouettes,
- assembler pour composer une nouvelle image.
• Compléter.
- Choisir des images de géants.
- Photocopier et agrandir si nécessaire.
- Découper un fragment d’image.
- Coller sur un support.
- Poursuivre l’image.
- Prolonger lignes, formes et couleurs.
- Proposer divers outils : crayons de couleur, pastels secs, pastels à l’huile, feutres...
- Présenter.
Variante :
- Exiger la cohérence ou au contraire laisser libre cours à l’imagination.
POUR TRADUIRE LA DÉMESURE
• Changer la taille : jouer sur les contrastes petit/grand.
- Utiliser un logiciel de traitement de l’image. Transformer : déformer, agrandir, rétrécir... des détails (personnages ou éléments de l’environnement) pour traduire des
oppositions : gigantesque, grand, moyen, petit, lilliputien, minuscule...
- Constater les effets produits.
Je transforme des images...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
JE TRANSFORME DES IMAGES...
• Déformer, expérimenter des déformations
- Choisir des images de personnages en pied.
- Expérimenter des procédés pour agrandir :
- Découper des bandes et les étirer, retravailler les intervalles.
- Photocopier en agrandissant successivement.
- Agrandir en étirant l’image (traitement de l’image par logiciel).
- dessiner d’après copie en allongeant la silhouette.
- Installer le personnage transformé dans un environnement pour traduire le contraste
de taille.
- Constater les effets produits.
Variante : Présenter en diptyque
- le personnage d’origine/le personnage transformé dans le même environnement
42
• Transformer par des ajouts et/ou des retraits : expérimenter des procédés.
- Coller des fragments d’images, des éléments isolés dans d’autres images...
- Superposer des calques, des matières et matériaux transparents, semi-transparents,
opaques.
- Occulter certaines parties, effacer certains détails, amputer certains éléments pour
traduire les contrastes petit/grand et insister sur l’impression de démesure.
POUR REPRÉSENTER LE DÉFILÉ
• Traduire le vide/le plein...
- Choisir l’image d’une rue, d’une place, vide de toute présence humaine. Photocopier l’image en deux exemplaires.
- Animer le lieu par photomontage ou par le dessin, la peinture. Rendre l’effet d’animation, de foule, de défilé...
- Utiliser des images de passants... ou les représenter (en utilisant la technique du
dessin ou de la peinture...). Les détourer, les agencer puis les coller sur l’un des
exemplaires de l’image de base. Saturer l’espace de silhouettes.
- Présenter en diptyque pour insister sur l’effet de contraste.
• Imaginer et matérialiser un parcours pour son géant sur le plan de la ville...
- Repérer sur un plan l’itinéraire possible du géant : départ, arrivée, haltes...
- Reconstituer sur un parcours un itinéraire-mémorial pour le géant... Utiliser des réalisations plastiques et des images existantes (dépliants...)
- Reconstituer un itinéraire-photo...
• Traduire le cheminement.
- Choisir différentes «vues» des rues de sa ville ou de son village (Photographier ou
utiliser des images existantes : cartes postales...).
- Représenter un géant, une famille de géants... ou détourer les silhouettes des figures
dans des images.
- Les installer et les coller sur les photographies de rues (Photocopier les documents
pour les préserver).
- Ajouter la foule, dessiner des personnages et les coller sur les différentes photographies.
- Jouer sur des effets de concentration et de dispersion.
- Présenter la succession des photos retravaillées pour matérialiser un cheminement,
un déroulement et traduire la relation espace/temps.
POUR EXPRIMER LA FÊTE
• Transformer des images
- Collecter des images représentant la fête : kermesse, défilé, bal...
- Utiliser des affiches, des cartes postales anciennes ou récentes, des photographies.
- Photocopier.
- Transformer : colorier, coller des matériaux, des éléments, ajouter des dessins, des
écrits...
- «Mixer» différentes images : combiner, imbriquer, mêler...
- Constater les effets produits.
Je transforme des images...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
• Jouer sur les plans : intervenir sur la composition de l’image avec un logiciel.
- Rapprocher, éloigner, effacer, rendre flou... pour organiser la succession ou l’étagement des plans et traduire les effets de disproportion.
- Constater les effets produits.
• Intervenir sur des images pour suggérer et renforcer des impressions, des sensations.
- Traduire plastiquement : le mouvement, l’explosion, l’agitation, la saturation...
- Renforcer des effets : la danse, le feu d’artifice, la foule en liesse, le défilé, les
manège, le défilé...
- Développer des gestuelles, produire des traces, accentuer des traces, en produire
de nouvelles, utiliser la hachures, la griffure, l’estompage.
43
POUR FIGURER UN OU DES PERSONNAGES EMBLÉMATIQUES
• Photographier, fusiller.
- Photographier un géant. Varier les cadrages et les points de vue.
- Cadrer une partie du corps du géant, la photographier en variant les cadrages, les
points de vue. Privilégier les gros plans, retenir les détails.
- Réaliser un collage de toutes ces photographies en les associant, les rapprochant,
les juxtaposant, les superposant, les imbriquant.
- Photographier le géant sur 360 degrés.
- Présenter la série, insister sur le dévoilement progressif.
• Identifier des détails. Reconnaître des géants.
- S’intéresser aux géants de sa région...
- Réaliser une collection d’images.
- Photographier au cours des manifestations, des visites, des rencontres... des détails
pertinents. Retenir des cadrages.
- Exposer les photographies.
- Retrouver grâce aux détails photographiés l’identité des géants. (Possibilité de
regrouper plusieurs détails correspondant à un même géant).
- Jouer sur les mises en valeur et les présentations. Exemple : pour Gayant, cadrer
une partie de son heaume, pour Marie Cagenon, un détail de son collier, pour
Binbin, le regard...
POUR TRADUIRE LA DÉMESURE
• Réaliser un témoignage photographique
- Raconter en photographies ce que voit le géant, ce que voit le porteur, ce que voit
un chien, un spectateur, un oiseau.
• Exacerber l’impression de gigantisme.
- Faire des choix de prise de vue : plongée, contre-plongée, cadrage serré...
- Insister sur la nécessité de la présence dans la photo d’éléments qui permettent au
spectateur de se rendre compte de l’échelle (présence humaine nécessaire comme
«étalon»).
- Constater les effets produits.
• Fragmenter.
- Fournir aux élèves des fenêtres de carton pour les amener à cadrer différents «morceaux» du géant.
- Photographier en cadrant les fragments sélectionnés.
- Recomposer l’image intégrale du géant en associant les photographies : les rapprocher, les juxtaposer, les faire se chevaucher.
- Photocopier les photographies.
- Retravailler à la couleur pour unifier.
Variante :
- Photocopier les photographies en les agrandissant.
- Recomposer l’image intégrale du géant en réalisant les parties manquantes.
- Retravailler au fusain, au carré comté... pour unifier.
Je photographie...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
JE PHOTOGRAPHIE...
• Photographier en noir et blanc un géant en volume (production d’élève) en variant
les mises en lumière.
- Photographier en conservant le cadrage et les orientations de l’appareil photographique, mais :
- en variant les sources lumineuses : de la lumière du jour à un éclairage
violent,
- en variant les orientations de la ou des sources lumineuses : lumière rasante,
en plongée, en contre-plongée,
- en variant les localisations de la ou des sources lumineuses...
44
POUR REPRÉSENTER LE DÉFILÉ
• Traduire la relation espace/temps.
- Photographier différents moments d’un défilé.
- Choisir un emplacement.
- Photographier le déroulement du défilé. La succession et l’enchaînement des
phases.
- Rendre compte et mettre en valeur les notions de temps, d’espace, de mouvement...
le temps qui se déroule...
- Présenter : choisir une présentation en adéquation avec l’idée de déroulement, de
cheminement.
• Expérimenter le flou photographique.
- Photographier les mouvements de foule, les déambulations, les danses, les marches
en privilégiant le flou de bougé ou le flou de filé.
- Constater les effets produits en fonction du procédé utilisé.
• Cadrer. Cibler le mouvement.
- Choisir de photographier les éléments les plus significatifs du défilé.
- Privilégier des parties de corps : cadrer les jambes qui bougent, les bras qui se
lèvent...
• Mitrailler.
- Photographier de manière continue pendant un laps de temps relativement court un
moment du défilé.
- Présenter la succession des photographies en les juxtaposant pour donner l’illusion
d’un film qui se déroule.
- Analyser les effets produits.
POUR EXPRIMER LA FÊTE
• Réaliser un roman-photo
- Inventer un scénario. Découper le récit : relever les moments importants.
- Composer une équipe : distribuer les rôles (metteur en scène, acteurs, photographes...).
- Expérimenter des prises de vue.
- Choisir les prises de vues les plus pertinentes.
- Recadrer si nécessaire.
- Mettre en page.
Je photographie...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
- Analyser les effets de contraste, d’ombre et de lumière et l’incidence de la lumière
sur la démesure.
- Jouer sur les effets : ombre réelle/ombre portée. Observer la déformation et l’accentuer pour ensuite la photographier.
- Présenter en série.
45
POUR FIGURER UN OU DES PERSONNAGES EMBLÉMATIQUES
• Réaliser un film documentaire sur la fête des géants, sur l’histoire des géants, sur
la légende des géants...
- Reconstituer les éléments glanés au fil des recherches.
- Inventer un scénario.
- Jouer, filmer.
POUR TRADUIRE LA DÉMESURE
• Choisir des points de vue, des angles de prise de vue, des cadrages.
- Se positionner, positionner la caméra... de manière à obtenir des effets particuliers.
- Accentuer la taille des géants.
- Insister sur le contraste de taille des géants, des porteurs, des spectateurs.
- Cadrer la partie supérieure de la foule pour isoler le haut des géants.
- Privilégier des contre-plongées...
• C’est géant !
- Demander aux élèves de tirer parti d’une expression : «C’est géant !» d’inventer
un petit scénario, de jouer, de se mettre en scène et de filmer les différentes propositions.
POUR REPRÉSENTER LE DÉFILÉ
• Utiliser une caméra pour expérimenter la traduction du mouvement du défilé...
- Filmer en plan fixe... La caméra ne bouge pas, elle filme un ou des sujets qui
bougent...
- Filmer en plan panoramique... La caméra bouge sur son axe : gauche-droite,
droite-gauche, haut-bas, bas-haut, elle filme des sujets qui bougent ou ne bougent
pas...
- Filmer en travelling... La caméra avance, recule, elle accompagne les mouvements,
les déplacements d’un sujet...
- Filmer en caméra subjective... La caméra est un acteur... «elle court, saute,
marche....» avec l’acteur...
- Constater les effets produits et développer des stratégies pour donner l’illusion de
fête, de changement d’échelle, de démesure, de gigantisme.
• Expérimenter la technique du dessin animé... Réaliser un film d’animation...
- Représenter vingt vues pour traduire le déplacement d’un groupe de personnages.
- Relier les vues.
- Feuilleter les pages rapidement.
POUR EXPRIMER LA FÊTE
• Réaliser une bande-son.
- Visionner un film qui donne à voir la fête sans le son.
- Inventer la bande-son : musiques, bruits, bruitages, paroles, conversations...
- Comparer avec la bande-son originale.
• Réaliser un film documentaire sur les différentes fêtes..
- Insister sur les similitudes et les différences.
- S’intéresser plus précisément aux manifestations qui concernent sa commune et cela
durant une année.
- Associer images et commentaires dans une perspective d’échanges, de compterendus...
- Tenter sur le plan filmique, de restituer les particularités des différentes fêtes : kermesse, fête foraine, carnaval, fête des géants, foire... pour rendre compte de leurs
spécificités.
Je filme...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
JE FILME...
46
• Filmer.
- Regarder des vidéos pour dégager les intentions, les objectifs, les composantes.
- Expérimenter deux types de démarche :
- Définir au préalable les objectifs, les intentions pour réaliser :
- une vidéo-reportage
- une vidéo-témoignage
- une vidéo-mémoire
- Filmer des temps, des rencontres, des visites, des interviews... puis choisir
des orientations : puiser dans la banque d’images pour sélectionner des
phases relatives au(x) critère(s) retenu(s).
- exemples : au cours d’un défilé carnavalesque, étudier les réactions, les
expressions, les attitudes adoptées par le public : étonnement, surprise,
joie...), s’intéresser à l’expressivité, sélectionner toutes les phases, tous
les moments qui illustrent les notions d’échelle, de gigantisme (contraste
de taille : géant/homme), s’intéresser à la démesure...
Je filme...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
• Réaliser une fiction.
- Inventer une histoire, un scénario.
- Répartir les rôles : élèves-acteurs, élève-cameraman...
- Jouer.
- Filmer.
- Sélectionner les prises de vue.
- Monter.
47
POUR FIGURER UN OU DES PERSONNAGES EMBLÉMATIQUES
• Mettre en espace. Mettre en scène.
- Choisir une représentation de géant en trois dimensions.
- Proposer des environnements divers : cohérents, habituels ou au contraire totalement délirants, insolites.
- Concevoir ces environnements en deux et trois dimensions (technique mixte) : associer peinture, dessin, matériaux, objets divers choisis pour leur qualité(s) plastique(s)
et/ou leur qualité sémantique (voir les œuvres des artistes du combine-painting)
- Raconter les histoires, les aventures... de ces géants.
POUR TRADUIRE LA DÉMESURE
• Mettre en scène.
- Choisir des objets. Les installer dans un espace donné pour créer un environnement
(agencer des tables, des chaises, des bancs, des livres, des cahiers, des cartables...).
- Se mettre en scène et/ou utiliser des poupées, des marionnettes... pour traduire les
contrastes : petit/grand par rapport à l’environnement et aux objets.
- Photographier l’installation. Retenir des points de vue intéressants : plongée/contreplongée, cadrages serrés/ouverts, gros plans/plans larges...
- Analyser les effets produits.
• Donner à voir un objet dans des contextes différents.
- Choisir un géant modelé ou un objet manufacturé.
- L’installer dans des contextes différents. Varier les mises en espace (intérieur/
extérieur).
- Favoriser des rapprochements d’objets ou d’éléments naturels et jouer sur des changements d’échelle.
- Choisir des points de vue et des cadrages de manière à varier les perceptions : une
sculpture de géant monumentale/une sculpture minuscule.
- Photographier les tentatives.
- Présenter en diptyque les effets constatés et contrastés.
POUR REPRÉSENTER LE DÉFILÉ
• Jouer sur le hors-norme, se mettre en scène, mettre en scène.
- Simuler un défilé avec les petits personnages miniatures et un ou des géants.
- Réaliser une installation.
- Inviter les élèves des autres classes à découvrir, voire pénétrer l’installation... pour
devenir les géants du petit peuple constitué.
- Photographier en privilégiant différents points de vue.
Variante :
- Réaliser la maquette d’une rue, y installer un défilé avec des petits personnages de jeux de construction.
- Sensibiliser les élèves aux problèmes liés à la proportion, à l’échelle.
POUR EXPRIMER LA FÊTE
• Construire des manèges.
- Utiliser des matériaux divers (boîtes rondes...) et des objets, les assembler pour
fabriquer des manèges.
- Y installer des petites figurines (jouets ou personnages modelés).
- Installer sur des platines de tourne-disques.
- mettre en mouvement.
- Dessiner, traduire le mouvement par des procédés picturaux ou photographiques
ou photographier.
J’installe...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
J’INSTALLE...
48
POUR FIGURER UN OU DES PERSONNAGES EMBLÉMATIQUES
• Se transformer en géant...
- Choisir une technique pour se donner à voir en géant :
- se dessiner : choisir de se représenter en privilégiant un rapport à l’environnement qui suggère la démesure,
- se costumer : copier des costumes particuliers (époques, métiers...),
- transformer un portrait en pied : allonger, étirer son image,
- réaliser un photomontage : utiliser l’image du corps d’un géant et y ajouter
sa tête,
- réaliser un assemblage : grimper sur une chaise, une table ou des échasses... se costumer comme... se faire photographier en contre-plongée,
- modeler : fabriquer la carcasse d’un géant en grillage, laisser la place
pour la tête, l’habiller, se faire photographier en plaçant sa tête à l’endroit
prévu...
- tirer parti de techniques mixtes...
- Constater les effets produits.
Variante :
- Réaliser la photo de classe d’un groupe de géants.
POUR TRADUIRE LA DÉMESURE
• Réaliser des tableaux vivants.
- Puiser dans la collection d’images.
- Choisir des photographies ou des reproductions d’œuvres d’art.
- Transposer.
- Se mettre en scène, adopter une posture statique.
- Photographier.
- Présenter en diptyque la réalisation et l’image de départ.
POUR REPRÉSENTER LE DÉFILÉ
• Devenir, se transformer en...
- Collecter des images de défilé de toutes les époques.
- Coller son portrait (en pied, en buste ou le visage) sur l’image. Voler l’identité d’un
personnage, mettre son portrait à la place.
- Changer d’identité : devenir spectateur, puis porteur, puis géant, puis...
- Présenter les images transformées.
POUR EXPRIMER LA FÊTE
• Marquer de sa présence.
- Se faire photographier au cours d’une fête dans des lieux différents. Varier les attitudes, les postures, les expressions.
- Faire que cette présence devienne le révélateur des principales composantes de la
fête. Exemple : se faire photographier sur tous les manèges, seul ou avec d’autres
personnes, s’exercer aux différents stands, déguster une barbe à papa...
- Présenter la série de photographies.
Je mets en scène...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
JE ME METS EN SCÈNE...
49
POUR FIGURER UN OU DES PERSONNAGES EMBLÉMATIQUES
• Réaliser une collection de cartes postales.
- Associer différentes techniques ; varier les médiums et les outils.
- Dessiner (feutre, pastel sec...), peindre (gouache, encre colorée), coller des fragments d’images, de matériaux (papier...), superposer des empreintes... des effets
de monotype...
- Présenter une collection de cartes postales originales (respecter le format standard
et la présentation du verso).
• Réaliser un géant en combinant des techniques (combine-painting).
- Associer des productions en deux dimensions avec des collages de matériaux et
d’objets pour obtenir du relief.
POUR TRADUIRE LA DÉMESURE
• Compléter des images
- Choisir un personnage en pied.
- Le transformer pour lui donner une allure de géant.
- Peindre, coller divers éléments.
- Ajouter des graphismes.
- Détourer la silhouette, la coller sur un support.
- Réaliser un environnement (foule, spectateurs, porteurs, paysage...).
- Choisir une échelle pour apprécier le contraste grand/petit.
Variante :
- Le personnage est de petite taille...
POUR REPRÉSENTER LE DÉFILÉ
• Traduire le déplacement.
- Expérimenter des effets de flou, de filé, de glissement.
- Transformer une image qui représente un défilé carnavalesque, le déplacement
d’une foule...
- Réaliser une silhouette. A partir de celle-ci, fabriquer un pochoir et un gabarit
(positif/négatif).
- Recouvrir de gouache. Déplacer le gabarit et le pochoir.
- Exercer des frottages, des balayages sur l’image pour obtenir des traces.
POUR EXPRIMER LA FÊTE
• Combiner. Associer.
- Collecter des images, des textes, des objets... relatifs à la fête.
- Détourer dans les images des éléments.
- Assembler sur un support, les fragments d’images, les textes...
- Travailler à la gouache, au pastel gras, au pastel sec... les relations, les liaisons
entre les différentes parties.
- Coller sur la nouvelle image, les matériaux et objets (petits bonshommes, petits
jouets, papiers divers, cartons...)
- Unifier plastiquement par des jeux de couleur, de ligne...
Je mixte...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
JE MIXTE...
50
• S’interroger sur les états d’âme du géant pendant le défilé...
- Rédiger les pensées du géant au cours du défilé, percevant la foule qui l’acclame,
le néglige,... humble, fier, narcissique... Écrire les remarques du géant (fournir
éventuellement aux élèves une image de foule aux personnages expressifs)...
• Imaginer la vie d’après le défilé...
- Imaginer le calendrier du géant : période de travail, période de congés...
- Rédiger le journal intime du géant dans lequel il livrerait ses états d’âme (géant
victime de la solitude, de la mode, d’un concurrent...)
- Constituer l’album photo du géant.
• Réaliser les objets du quotidien du géant : brosse à dent, service de table, accessoires de costume
en trois dimensions :
- utiliser des objets de récupération,
- travailler sur une structure grillagée, puis en y collant des bandes de papier
encollé,
en deux dimensions :
- dessiner sur du papier de grand format,
- utiliser un projecteur à diapositives pour agrandir l’ombre de l’objet, tracer le
contour.
• Fournir la pièce d’identité d’un géant, demander aux élèves de le représenter :
- Proposer aux élèves la carte d’identité, leur demander de choisir une technique :
dessiner, peindre, réaliser un collage, produire un photomontage... ou encore
assembler des objets de récupération, sculpter dans un parallélépipède allongé de
polystyrène extrudé, modeler du grillage, recouvrir de bandes plâtrées, sculpter...
habiller un mannequin de bois...
• Rédiger le dictionnaire du géant, le code de bonne conduite ou encore l’histoire
de ses ancêtres...
- Écrire le dictionnaire du géant, il pourrait ne contenir que des mots très contrastés :
minuscule, gigantesque, fourmi, dinosaure...
- Illustrer chaque définition en introduisant par la présence du géant dans l’image
une notion de proportion.
- Inventer le code de bonne conduite du géant, il pourrait inventorier les attitudes,
comportements à privilégier avec les porteurs...
- Imaginer une succession de panneaux de signalisation... pour les géants, pour les
porteurs...
- Retracer l’histoire des ancêtres du géant dans l’Histoire.
• Réaliser la fiche de fabrication du géant...
- Inventorier les étapes de fabrication du géant, les corps de métier à solliciter, la liste
de matériel, les schémas explicatifs, les conseils d’assemblage...
- Associer dessins et textes.
• Réaliser l’arbre généalogique du géant...
- Inventorier les géants de la région en faisant une recherche internet, jouer à imaginer des liens de sang entre les personnages, les histoires de familles qui les lient...
- Imaginer par photomontage les descendances possibles.
J’iamgine...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
J’IMAGINE...
51
- Regrouper ou fabriquer les objets d’affection liés à l’existence du géant.
- Installer les textes, les images, les objets pour les donner à voir sur tables, étagères,
- Réaliser des cartels.
- Assurer la visite du musée, prévoir les commentaires...
• Imaginer les souvenirs du géant au fil des ans, réaliser l’album photographique
du géant.
- Associer photographies, dessins, textes.
• Imaginer la famille des géants...
- Réaliser des portraits de chacun des géants, en pied, en gros plan, des portraits de
famille, des portraits de genre, des portraits d’apparat... en variant les techniques :
feutre, pastel, peinture...
ou
- Utiliser des photocopies de photographies agrandies et éclaircies pour retravailler
le sujet à la couleur.
Variante : Un air de famille
- Choisir une image de géant.
- Retenir des détails signifiants pour traduire la ressemblance.
- Réaliser les différents membres de la famille.
• Concevoir des «prototypes»...
- Imaginer les objets souvenirs et/ou objets commerciaux... à lancer sur le marché
dans le cadre d’une campagne publicitaire pour le nouveau géant de la ville.
• S’approprier des procédés et/ou techniques d’artistes pour les réinvestir dans les
tenues des géants...
- Réaliser la silhouette vierge d’un géant.
- S’inspirer du style, de la technique ou d’un procédé d’artiste : par exemple :
analyser les gouaches découpées de HENRI MATISSE, les séries sérigraphiées de
ANDY WARHOL, les déformations de PABLO PICASSO, l’abstraction géométrique de PIET
MONDRIAN...
- Choisir sa technique pour réaliser le projet.
- Constater les effets produits.
Variante :
- Projeter des diapositives d’œuvres sur des silhouettes de géants découpées
dans du papier blanc, reporter lignes et formes puis peindre.
• Réaliser le jeu des sept familles des géants du nord.
• Imaginer le géant-souvenir, porte-clé, boule de neige...
• Imaginer le trophée «Géant» de la course cycliste de la ville...
• Réaliser un reportage journalistique...
J’imagine...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
• Constituer le musée-personnel du géant...
52
LIVRE : Assemblage de feuilles imprimées et réunies en un volume relié ou broché. (Petit
Larousse)
Concevoir un livre, c’est amener les élèves à produire un objet spécifique. La démarche alternera des temps de réception et de production qui vont interagir et assurer la
qualité des cheminements (voir ouvrages pédagogiques dans la bibliographie).
LES TEMPS DE RÉCEPTION
- Montrer, analyser, comparer une grande diversité de types et de styles de livres sur le
plan de la forme et du fond : abécédaire, imagier, dictionnaire illustré, album narratif,
roman, bande dessinée, livre-objet, livre animé, livre-jeu, album documentaire, recueil
de poésies, recueil de chansons, carnet de voyage, livre prescriptif...
- Amener les élèves à concevoir la diversité de la production éditoriale en fonction d’un
lectorat potentiel.
- Construire le rôle de l’auteur, de l’illustrateur, d’en analyser les conséquences sur l’objetlivre : rapport texte/image, techniques, styles, procédés utilisés...
LES TEMPS DE PRODUCTION
- Définir le projet de production : quel type de livre pour qui et pourquoi ?
- Faire des choix pour élaborer les différents points du cahier des charges.
- Produire des prototypes, expérimenter techniques, procédés, mises en pages...
- Faire des choix justifiés et concertés en fonction du projet ébauché.
- Rédiger le cahier des charges : décider d’un type de livre, de la forme la plus adaptée
à son contenu :
- forme : carrée, rectangulaire, ronde, figurative ou autre...
- format : normalisé, à la française, à l’anglaise, à l’italienne...
- taille : minuscule, grand, démesuré...
- reliure : agrafes, spirales, dos carré collé, cousu...,
- qualité du support : nature et qualité du matériau (du papier aux plaques
de bois)...
- illustration : figurative ou non, couleur et/ou noir et blanc, technique (croquis, schéma, photographie, dessin, peinture, collage, photomontage,
gravure, technique mixte...), procédés...
- typographie : calligraphie, traitement de texte, collage de lettres, imprimerie de classe...
- cadrage : plan large, resserré, moyen, gros plan..., type de points de
vue...
- mise en page : place du texte et de l’image,
- fonction et relation texte/image : redondance, complémentarité...,
- moyen de reproduction : photocopie, gravure, imprimerie...
QUELQUES PROPOSITIONS D’ÉCRITURE NON EXEMPLAIRES DANS LE
CADRE DU PROJET : «C’EST GÉANT !»...
Je réalise un livre...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
JE RÉALISE UN LIVRE...
• Inventer l’imagier ou l’abécadaire d’un géant.
• Inventer des histoires, des légendes de géants.
• Inventer, transformer, poursuivre ou réinventer l’histoire, la légende de géants
existants.
• Imaginer de nouveaux géants, leurs origines, leurs histoires...
• Faire se rencontrer les géants d’une région dans une histoire.
• Imaginer les états d’âme d’un géant qui s’ennuie attendant sa sortie annuelle.
• Imaginer les soucis quotidiens d’un géant.
• Imaginer la mascotte d’un géant qui lui relate les événements de la vie du village.
53
QUELQUES PROPOSITIONS POUR RÉALISER DES LIVRESOBJETS...
POUR FIGURER UN OU DES PERSONNAGES EMBLÉMATIQUES
• Jouer avec la forme.
- Présenter un ou des livres à forme particulière en tirant parti de la silhouette du
géant :
Exemple : Papa, maman, ma sœur et moi, PHILIPPE CORENTIN, École des loisirs
POUR TRADUIRE LA DÉMESURE
• Pour la taille
- Présenter des livres géants voire des livres à pénétrer ou encore des livres de format
allongé :
Exemples : Les livres géants voire les livres à pénétrer ou Plouf, PHILIPPE CORENTIN, L’École des loisirs
POUR REPRÉSENTER LE DÉFILÉ,
• Jouer sur un défilé d’images.
- Présenter des livres «accordéon».
Exemple : L’Orange bleue, ABDELLATIF LAÂBI, LAURA ROSANO, Seuil Jeunesse
POUR EXPRIMER LA FÊTE
• Jouer sur l’animation.
- Présenter des livres animés...
Exemple : Les séries Spot
QUELQUES PROPOSITIONS POUR ILLUSTRER LES LIVRES...
Les albums sélectionnés présentent non seulement de vraies qualités plastiques mais aussi
de nombreuses qualités littéraires voire philosophiques...
Ces albums constituent pour les élèves des inducteurs pertinents...
- Découvrir avec les élèves, les techniques et procédés choisis par les illustrateurs.
- S’interroger sur leur utilisation, les explorer, en tirer parti et les réinvestir dans le cadre
du projet spécifique de la classe.
- S’interroger sur la fonction de l’image. Étudier la relation texte/image
Les illustratreurs de ces albums privilégient la mise en scène de personnages en
trois dimensions dans un «décor», ils photographient en ayant un souci de cadrage
évident...
- Les Petits Bonshommes sur le carreau, OLIVIER DOUZOU, ISABELLE CHATELLARD,
Éditions du Rouergue
- Il et Elle, CONSUELO DE MONT MARIN, FRANÇOIS DAVID, Éditions Motus
- Quand je serai grande, MURIEL OTELLI, Seuil
- Jules, GRÉGIE DE MAYER, Mango
Je réalise un livre...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
• Imaginer le monologue d’un géant pendant le défilé.
• Imaginer les géants du futur.
• Rendre compte des informations glanées au fil de l’année...
Les illutratrices de ces albums choisissent, pour la première, la technique du collage
avec des papiers déchirés, pour les autres, des techniques mixtes associant dessin,
collage de divers éléments : papiers, imprimés, matériaux divers...
- Parade, CHARLOTTE LÉGAUT, Éditions du Rouergue
- Lola Cartable, OLIVIER DOUZOU, LAMIA ZIADÉ, Éditions du Rouergue
- Le Billet bleu, ANNIE AGOPIAN, CHARLOTTE MOLLET, Éditions du Rouergue
54
Les illustrateurs de ces albums jonglent avec les techniques mixtes en veillant à épurer
ou à saturer leurs images.
- La Bombe du général, FRÉDÉRIC CLÉMENT, Ipomée, Éditions Albin Michel
- Le Livre épuisé, EUGENIO CARMI, UMBERTO ECO, Éditions Grasset Jeunesse
Ces illustrateurs avec des techniques de dessin différentes ont fait le choix d’un point
de vue étonnant, celui d’un homme-mouche voltigeur pour le premier livre, celui d’un
zoom arrière fulgurant pour le second.
- Icare, OLIVIER DOUZOU, RÉGIS LEJONC, Éditions du Rouergue
- Zoom, ISTVAN BANYAI, Aux couleurs du monde, Éditions Circonflexe, La Joie
par les livres
Dans cette histoire de géant pas comme les autres, Olivier Douzou propose un
cadrage étonnant et une mise en page épurée...
- Mono le Cyclope, OLIVIER DOUZOU, Éditions du Rouergue
L’illustration privilégie la gravure sur une sélection de supports particulièrement choisis...
- Navratil, OLIVIER DOUZOU, CHARLOTTE MOLLET, Éditions du Rouergue
Les textes et images se conjuguent, se prennent l’un pour l’autre...
- Mots de tête, ZAZIE SAZONOFF, Éditions du Rouergue
Le même texte a été illustré par trois illustratrices différentes...
- Nic, Nac, Noc, CHRISTIAN BRUEL, NICOLE CLAVELOUX, KATHIE COUPRIE,... Le
Sourire qui mord
Une histoire si connue et pourtant toute neuve grâce à une illustration en noir et blanc
et une chute douce...
- Mon loup, ANNE BERTIER, Éditions Grandir
C’est le regard porté sur un public qui assiste à un défilé...
- Le Défilé, ÉMILIE CHOLLAT, OLIVIER DOUZOU, Éditions du Rouergue
La succession des images permet la perception du défilement d’une rue...
- Qui est au bout du fil ?, ALICE FRANEK, Éditions du Rouergue
Le texte et l’image traduisent l’accumulation...
- Alboum, CHRISTIAN BRUEL, NICOLE CLAVELOUX, Éditions Être
Le jeu de calques peut être intéressant à utiliser...
- La collection mes premières découvertes, Édition Gallimard
L’illustratrice tire parti de la technique et des procédés du livre animé...
- Alphabet, KVÉTA PACOVSKÀ, Éditions The arts of Kvéta Pacovskà
Un carnet de croquis qui semble être reproduit associe texte et images dans une mise
en page originale...
- Escales, RASCAL, LOUIS JOOS, Éditions Pastel
L’objet-livre, le livre-objet...
- Le Géant, Nathan, est un livre dont les pages se déplient...
- Papa, maman, ma sœur et moi, PHILIPPE CORENTIN, École des loisirs, à la
forme d’une tête...
- L’Orange bleue, ABDELLATIF LAÂBI, LAURA ROSANO, Seuil Jeunesse, est un livreaccordéon...
Je réalise un livre...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
Cet auteur-illustrateur travaille avec des matériaux de récupération pour constituer en
deux dimensions des univers et personnages de «bouts de ficelle»...
- Comme chaque matin, CHRISTIAN VOLTZ, Éditions du Rouergue
Un auteur-illustrateur qui offre une collection qui n’en finit pas de nous emmener dans
son imaginaire grâce à un texte subtil et une illustration en noir et blanc...
- Magasin zinzin, FRÉDÉRIC CLÉMENT, Éditions Albin Michel
N’oublions pas, les illustrateurs d’imagiers qui, pour représenter un objet utilisent
souvent des techniques variées voire novatrices...
- Tout un monde, KATY COUPRIE, ANTONIN LOUCHARD, Éditions Thierry Magnier
55
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
QUELQUES
TEXTES,
DOCUMENTS,
ET
ŒUVRES D’ART
POUR
LES ÉLÈVES...
LEXIQUE...
BIBLIOGRAPHIE...
DES STRUCTURES
CULTURELLES
56
Le Carnaval
Venise pour le bal s’habille.
De paillettes tout étoilé,
Scintille, fourmille et babille
Le carnaval bariolé.
Arlequin, nègre par son masque,
Serpent par ses mille couleurs,
Rosse d’une note fantasque
Cassandre son souffre-douleurs.
Battant de l’aile avec sa manche
Comme un pingouin sur un écueil,
Le blanc Pierrot, forme blanche,
Passe la tête et cligne l’œil.
Le docteur bolonais rabâche
Avec la basse aux sons traînés ;
Polichinelle, qui se fâche,
Se trouve une croche pour nez.
Heurtant Trivelin qui se mouche
Avec un trille extravagant,
A Colombine, Scaramouche
Rend son éventail ou son gant.
Sur une cadence se glisse
Un domino ne laissant voir
Qu’un malin regard en coulisse
Aux paupières de satin noir.
Ah ! fine barbe de dentelle,
Que fait voter un souffle pur,
Cet arpège m’a dit : C’est elle !
Malgré ses réseaux, j’en suis sur.
Et j’ai reconnu, rose et fraîche,
Sous l’affreux profit de carton,
Sa lèvre au fin duvet de pêche,
Et la mouche de son menton.
THÉOPHILE GAUTIER, La Fête, Folio Poésie
Quelques textes...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
LE CARNAVAL
57
Venez à la fête en poésie
Venez à la fête avec moi !
Le cheval blanc de la fête foraine nous emmène au galop à travers la musique et les
chansons, les projecteurs et les néons, au-dessus des vagues de la foule, nougats, pralines et barbe-à-papa, que son galop de bois rythme notre joie !
Venez, venez avec moi !
Au jeu de massacre, j’abats les prisons, je libère le train fantôme, la chenille devient
papillon, mon cheval conquiert un royaume où tous les clowns sont mes amis. A la
grande loterie du monde, j’ai gagné la joie de vivre.
Venez, venez, je vous délivre !
A mon cheval, il pousse des ailes, je lui dis quelques mots à l’oreille, deux ou trois rimes,
une chanson, quelques vers d’un poème, il est Pégase, il vole, il vole en plein ciel, plus
haut que les ballons et les balançoires, plus haut que les baraques de la foire, il s’envole
vers les planètes !
Venez, venez à la fête !
Formula-formulette, formule magique de la fête, un poème la tient cachée, à toi de la délivrer. Fête du cœur, fête des mots, fête de la vie, c’est toujours la fête avec la poésie. Le
grand manège du monde nous emporte dans sa ronde, plus haut, plus loin, plus vite !
Venez, venez, je vous invite !
Que chacun amène avec lui tous ceux qu’il aime, sa famille, ses amis, pour chanter, pour
danser sur les rythmes du temps !
Venez, venez, je vous attends !
Regardez ! Le monde est une grande fête qui rit jour et nuit, et jamais ne s’arrête. Et
l’automne et l’hiver, le printemps et l’été sont le manège ou tourne mon coeur enchanté,
neige ou lilas, soleil ou pluie, avec la poésie, j’ai le cœur en fête !
Venez, venez à la fête avec les poètes !
JACQUES CHARPENTREAU, La Fête, Folio Poésie
Fête foraine
Quelques textes...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
LA FÊTE
Heureux comme la truite remontant le torrent
Heureux le coeur du monde
Sur son jet d’eau de sang
Heureux le limonaire
Hurlant dans la poussière
De sa voix de citron
Un refrain populaire
Sans rime ni raison
Heureux les amoureux
Sur les montagnes russes
Heureuse la fille rousse
Sur son cheval blanc
Heureux le garçon brun
Qui l’attend en souriant
Heureux cet homme en deuil
Debout dans sa nacelle
Heureuse la grosse dame
Avec son cerf-volant
Heureux le vieil idiot
Qui fracasse la vaisselle
Heureux dans son carrosse
Un tout petit enfant
Malheureux les conscrits
Devant le stand de tir
Visant le coeur du monde
Visant leur propre coeur
Visant le coeur du monde
En éclatant de rire.
JACQUES PRÉVERT, La Fête, Folio Poésie
58
II y a un cheval devant.
II y a un cheval derrière.
Et c’est mon cheval cependant
Qui est le premier du manège.
II est blanc comme de la neige
Qui scintille sous la lumière.
II a dans le flanc trois miroirs
Ou je me penche pour me voir.
Et une belle queue en bois
Qui est aussi large que moi.
II est si vif qu’il sauterait
Du manège si je voulais.
Mais je le tiens d’une main ferme.
II sait que c’est moi qui gouverne.
II y a un cheval devant.
II y a un cheval derrière.
II faut qu’il tourne patiemment
A sa place : c’est la première.
MAURICE CARÊME, La Fête, Folio Poésie
Fêtes
La valse est jolie,
Les grands élans du cœur le sont aussi.
Rues,
Une roue valsait éperdument.
Des roues, des robes, des chapeaux, des roses.
Arrosée,
La plante sera prête pour la fête à souhaiter.
PAUL ÉLUARD, La Fête, Folio Poésie
La Fête de Thomas Moore
Pourquoi demander l’heure ? Eh! Qu’importe comment
Le temps a secoué ses ailes sur nos têtes ?
Va, les minutes d’or qui briIlent dans ces fêtes
Sont les trésors d’un Dieu plus jeune et plus charmant.
C’est un enfant qui rit, c’est le plaisir prodigue
D’instants. Si le calcul fixait ce don rapide,
Qui n’en ménagerait chaque parcelle ? Hélas !
Le plaisir glisse et meurt : on ne sent point ses pas.
Comme les baisers d’une femme,
Ils sont trop vifs pour les compter
Trop légers pour les arrêter,
Et l’on n’enchaîne pas la flamme !
Ainsi, remplis la coupe. Eh! qu’importe comment
Le temps roule son cercle et détruit nos journées ?
Va, les minutes d’or, qui valent tant d’années,
Sont les trésors d’un Dieu plus jeune et plus charmant !
MARCELINE DESBORDES-VALMORE, La Fête, Folio Poésie
Quelques textes...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
Le Cheval du manège
59
« Ch’est Carnéval, ch’est l’pus bell’ fiête !
Qu’à bin s’amuser in s’apprête !
Aujourd’hui, point d’lim’, point d’martiaux,
i’ n’ faut point d’ouvrach’, point d’patiaux
Ch’est un plaisi qui vient d’nos pères.
Ch’est por oblier nos misères.
Tâchons d’pindre un drôl, dé vêt’mint
et rigolons tertous s’qu’à d’main.
Qu’in cant’ qu’in dinse à volonté.
L’jour ed’ Carnéval ah queul agrémint
d’êtr’ masqué...»
JULES MOUSSERON
L’ducasse
«Un biau momint, ch’est l’momint dé l’ducasse.
Riche ou bin pauvr’, tout l’monne est bin héreux.
In fait dé l’tarte, et l’gamin, l’air cocasse,
Rasin’ les pron’s et s’in met t’qu’à ses yeux.
Chacun s’armue. In vot l’brav’ ménagère
A ses ferniêt’s qu’all’ met ses blancs rideaux
In vot’ dins l’ru’ des gins qu’ont été quère
Eun’ nuev’ dépoull ou bin un nué capiau»
JULES MOUSSERON, Fleur d’en-bas
La Terre des galibots
«Déjà, pour avoir eun’ bell’ place,
Dins l’ru, pou vindr’ leus affutiaux
les marchands, près d’leu n’étalache,
Ont passé l’nuit su leus ballots.
Dès l’fin matin, s’étal’nt, mêlant-mêlette
Des viellés fouff’s, des vieux bidons,
chabots, chavat’s et mêm’ bottin’s coquettes,
L’pied gauch’ trop court, l’pied drot un peu trop long.
In marchant vit’ cha n’fait mi rien :
L’s aveul’s né l’verront point !...»
JULES MOUSSERON, La Terre des galibots
La Ducasse
[...] «tel est le nom de cette réjouissance qui met le Chtimi en émoi. Ailleurs on dit «fête»
; ici, persiste en sa forme corrompue le souvenir des premiers temps chrétiens, quand
il convint, une fois l’an, de «dédicacer» (doublon de «dédier» dont le dérivé substantif
«dédicace» s’altérera en «ducasse»), un jour chômé au saint Patron local [...]
[...] survivance du «triduum» (trois jours de liesse) antique, la ducasse dure trois jours,
dont deux officiellement admis par les patrons ; le dernier, réservé aux gosses auxquels
les manèges [...] offrent des tours gratuits en signe d’adieu [...]»
JULES JOLY, GÉRARD HAYART, Hommes et traditions populaires en Flandre-Artois, Martelle Éditions
Quelques textes...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
Ch’est Carnéval
60
II y a bien longtemps, vivait, dans la contrée située entre Duclair et Rouen, un bon
géant appelé Gargantua. II était sans malice et aimait rendre service aux pauvres gens.
Un jour, assis dans un creux de la falaise du bord de Seine - qui s’appelle encore
aujourd’hui « la chaise de Gargantua » -, il trempait ses pieds dans l’eau du fleuve pour
les laver. Le soleil brillait, il avait chaud : dans ses deux mains réunies en écope, il prit
un peu d’eau afin de se désaltérer. Au même moment passait une barque, toutes voiles
dehors, qu’il saisit aussi.
Quand le géant prit sa goulée, les mâts et les vergues lui chatouillèrent le gosier au
passage : « Tiens, pensa-t-il, j’ai avalé une poussière. » Une autre fois, alors qu’il se
promenait clans la forêt de Mauny, il vit une pauvre vieille qui ramassait du bois mort.
« Que fais-tu là, ma brave dame ? lui demanda-t-il.
-— Vous le voyez, Messire, je ramasse du bois pour l’hiver.
-— Ton fagot est bien petit. Ce n’est pas avec cela que tu auras chaud. Attends un peu,
je vais t’aider. »
Et le voilà qui arrache en un instant quelques-uns des plus beaux chênes aux alentours et
les attache avec des lianes.
« Grand merci, Messire; mais jamais je n’aurai la force de les amener jusqu’à la
maison.
-— Montre-moi la route », dit Gargantua en saisissant le fagot et l’équilibrant sur son
épaule.
La route est longue et le géant est bien content de déposer son fardeau contre le mur de
la chaumière. Hélas! la maisonnette s’effondre.
« Ouf! j’ai eu bien chaud. N’as-tu rien à boire?
-— II y a du cidre dans le cellier. » Gargantua prend les tonneaux l’un après l’autre et les
vide à la régalade. Pauvre vieille! Elle avait maintenant du bois pour se chauffer, mais
plus de maison pour s’abriter, plus même une goutte de cidre pour se réconforter .
PIERRE DUBUC
Le Mystérieux Géant de Barletta
Sur la place de Barletta, petite ville du sud de l’Italie, se dresse une statue géante. Tous
les habitants l’aiment beaucoup, et en particulier Zia Concetta, une femme âgée et très
sage. Un jour où la ville est menacée par une armée qui veut la détruire, Zia Concetta
décide de demander l’aide du géant. Après avoir discuté un moment ensemble...
Quelques textes...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
Une Légende de Gargantua
« Mes amis, annonça Zia Concetta, notre géant ira à la rencontre de l’armée lui-même.
Vous n’avez que trois choses à faire : « Premièrement, apportez-moi le plus gros oignon
que vous pourrez trouver. Deuxièmement, ne vous montrez pas. Cachez-vous sous votre
lit, dans un placard, dans la cave, au grenier mais ne vous montrez pas. Et troisièmement, ne posez pas de questions! Ayez confiance en notre Mystérieux Géant. » Quelqu’un apporta tout de suite un oignon. « Maintenant, cachez-vous ! » cria Zia Concetta
et la foule se dispersa. « Eh bien, Colosso, lui dit Zia Concetta tandis qu’elle coupait
l’oignon en deux, je te souhaite buona fortuna. »
Le Mystérieux Géant prit une moitié d’oignon dans chaque main, descendit une fois
encore de son piédestal et se mit en route pour rencontrer l’armée. A cinq kilomètres
de la ville, le Mystérieux Géant s’assit au bord de la route et approcha de ses yeux les
morceaux d’oignon. De grosses larmes se mirent à couler le long de ses joues et le géant
sanglota bruyamment.
En parvenant au sommet de la colline, l’armée aperçut un surprenant spectacle ! « Halte
! » s’ écria le capitaine.
L ‘armée fit halte.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? murmura le capitaine à l’un de ses lieutenants.
— On dirait un jeune géant, en train de pleurer, répondit le lieutenant.
— Nous allons bien voir, reprit le capitaine en se dirigeant vers le Mystérieux Géant.
— Je suis le capitaine Minckion, déclara l’officier. Nous sommes ici pour détruire cette
ville. Qui es-tu et que fais-tu là à pleurer ? Réponds-moi sans détour !
— Oh, monsieur, fit le géant en sanglotant, je me suis assis tout seul loin de la ville parce
que les autres garçons de l’école ne veulent pas jouer avec moi. Ils disent que je suis trop
petit. Ils se moquent de moi tout le temps. Ils me traitent de noms désagréables, comme
minuscolo et debole - demi-portion et gringalet. Je suis toujours le dernier choisi pour les
jeux. Aujourd’hui, ils m’ont dit que si j’essayais d’aller à l’école, ils me rosseraient. Je suis
malheureux d’être si petit ! »
61
Che bella testa !
Quelle belle fête il y eut cette nuit-là !
Quand elle fut terminée et que la lune brilla haut dans le ciel, le Mystérieux Géant contempla la ville endormie. Les colombes roucoulaient sur sa tête et sur ses épaules pour
s’endormir. Tout était calme, tout était tranquille. Zia Concetta ouvrit sa fenêtre :
« Buona notte, Colosso, lança-t-elle, et grazie -merci. »
TOMIE
DE
PAOLA, Le Mystérieux Géant de Barletta, Flammarion
Les Nains et le Géant
Le nain Petitou cherche le géant pour lui demander de réparer la meule de son moulin. Il
le trouve endormi dans la vallée.
Sachant qu’il n’était pas facile à réveiller, il prit la plus grosse pierre qu’il put porter,
grimpa sur la figure du géant et frappa de toutes ses forces sur la pointe de son nez. Le
géant murmura dans son sommeil : « Encore un sale moustique ! » Et il continua de ronfler
en faisant trembler les rochers.
« II faut que je lui chatouille la narine, se dit le nain, mais une plume n’y suffirait pas. » II
descendit, coupa une grosse branche avec beaucoup de feuilles, remonta et enfonça la
branche dans la narine en la retournant comme s’il ramonait. « On se réveillerait à moins
! » pensa le nain en souriant. Il ne sourit pas longtemps : « Atchi ! » fit le géant. Il éternua
si violemment que Petitou fut projeté cent mètres plus loin au sommet d’un arbre.
Le géant se frotta les yeux, les ouvrit et vit le nain qui de loin lui faisait des signes désespérés. « Holà ! l’ami, cria le géant avec bonne humeur, qu’est-ce que tu cherches làhaut ? Des nids d’oiseaux ? » Sans bouger, il étendit un bras, cueillit doucement le nain
entre deux doigts et le plaça à califourchon sur son nez. « Tu as une bien vilaine façon
d’éternuer , lui dit le nain ; il ne doit pas faire bon t’approcher quand tu as un rhume de
cerveau !
— Non, sourit le géant ; quand ça m’arrive, je peux compter par milliers les oiseaux
morts autour de moi. On dirait qu’une tempête a passé par là. »
TORE DAHLSTRÖM, Les Nains et le Géant, Castor Poche, Flammarion
Histoire de Sindbad le marin
Le soleil se couchait, et tandis que nous étions dans l’état pitoyable que je viens de
vous dire, la porte de l’appartement s’ouvrit avec beaucoup de bruit, et aussitôt nous en
vîmes sortir une horrible figure d’homme noir, de la hauteur d’un grand palmier. II avait
au milieu du front un seul oeil, rouge et ardent comme un charbon allumé : les dents de
devant, qu’il avait fort longues et fort aiguës, lui sortaient de la bouche, qui n’était pas
moins fendue que celle d’un cheval, et la lèvre inférieure lui descendait sur la poitrine.
Ses oreilles ressemblaient à celles d’un éléphant et lui couvraient les épaules. Il avait les
ongles crochus et longs comme les griffes des plus grands oiseaux. A la vue d’un géant
si effroyable, nous perdîmes tous connaissance et demeurâmes comme morts.
Folio Junior, édition spéciale
Quelques textes...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
Le géant renifla bruyamment et, du coup, les casques des soldats qui se tenaient devant
lui s’envolèrent. [...]
« Ils sont partis ! » hurla Zia Concetta aux habitants tandis que le géant remontait sur son
socle une fois encore. « L‘armée est partie. Vous pouvez sortir maintenant. La ville est
sauvée. Notre géant nous a sauvés ! »
62
II était une fois un petit garçon qui avait un papa géant. Sa maman était comme toutes
les mamans, son grand-père comme tous les grands-pères, sa grand-mère comme toutes
les grands-mères... mais son papa était géant. Un vrai géant, cinq fois grand comme
un être humain.
C’était bien ennuyeux pour toute la famille. Ils étaient obligés d’habiter une maison
sur mesure, haute comme un gratte-ciel, d’avoir une voiture spéciale plus grosse qu’un
camion... et lorsqu’ ils faisaient des courses, il fallait toujours acheter des quantités
incroyables de nourriture.
Heureusement, son papa gagnait beaucoup d’argent : il travaillait dans un cirque où des
gens du monde ,entier venaient le voir. A l’entrée du chapiteau, un monsieur avec un
porte-voix annonçait en criant : «Accourez, messieurs dames, venez voir GIGANTON le
géant, capable de soulever un autobus avec ses occupants, capable de manger deux
énormes chevaux et de n’en laisser que les sabots, capable de briser un mur épais d’ un
seul coup de pied... Entrez, messieurs dames !».
Et ce n’était pas de la blague : tout ce qu’on disait sur son papa était vrai. C’était un
géant réellement étonnant, aux tours de force ahurissants. Le petit garçon, qui s’appelait
Benjamin, en était parfois rempli de fierté ; par exemple quand il se rendait compte que
jamais personne à l’école n’osait lui chercher noise ! Mais le plus souvent, ça le rendait
malheureux d’être le fils d’un géant.
D’abord, il trouvait sa maison trop grande, beaucoup trop grande. Rendez-vous compte
! Les murs étaient si hauts que, lorsqu’on parlait, le plafond renvoyait un écho, exactement comme dans les montagnes. De plus, personne ne venait jamais jouer chez lui.
Les parents craignaient que Giganton n’écrase leurs enfants sans le faire exprès. Et les
copains de Benjamin ne se bousculaient pas vraiment pour entrer dans la maison d’un
géant. Certains qui ne l’avaient même jamais vu disaient qu’ il avait une tête d’ogre, et
qu’il pouvait vous croquer comme on croque un beignet.
D’ailleurs, Benjamin lui-même n’était pas très rassuré lorsque son père était la. Sa voix
terrible le remplissait de frayeur. Du temps où Benjamin était tout bébé, Giganton n’avait
jamais ase jouer avec lui, par crainte de le briser entre ses grosses pattes. Si bien que
le petit garçon n’avait jamais appris à connaître son père. Et désormais, quand le géant
le prenait dans sa main pour lui faire un baiser, il avait les jambes qui tremblaient. il lui
semblait être le Petit Poucet entre les griffes de l’Ogre, et il avait une peur affreuse d’être
dévoré. II passait donc tout son temps à éviter son papa. Si Giganton était dans le salon,
Benjamin restait prudemment dans la cuisine; et s’il venait dans la cuisine, Benjamin filait
dans sa chambre.
MICHEL PIQUEMAL, Beniamin et son Papa, Nathan numéro 24
Jack et le Haricot magique
Quelques textes...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
Giganton
Jack se mit en marche vers cette maison qui lui semblait de plus en plus grande à mesure
qu’il avançait. Enfin il arriva devant une immense porte. II frappa et une énorme femme
à l’air bienveillant lui ouvrit.
«Bonjour , Madame » dit Jack qui se souvint alors qu’il n’avait rien mangé depuis longtemps. «Pouvez-vous me donner une croûte de pain ?» « Viens vite !» répondit la femme.
«Mon mari va rentrer. Je vais voir ce que je peux trouver.» Jack la suivit dans la plus
immense pièce qu’il ait jamais vue. Deux énormes chaises étaient placées près d’une
table si haute que le garçon n’en voyait pas le dessus.
La femme installa Jack sur un tabouret aussi grand qu’un lit et lui donna un croûton qui
avait trois fois taille d’un pain. Tandis que Jack mangeait, le plancher se mit à vibrer, la
vaisselle à remuer dons le buffet et la maison à trembler comme une simple feuille.
«Hélas ! Hélas ! Mon mari est de retour,» dit la femme. «Cache-toi dans le four, sinon il
te mangera pour son goûter !» Jack sauta dans le four, mais laissa la porte entrouverte.
Des pas lourds retentirent et une grosse voix se fit entendre : «Turlututu, chapeau pointu,
ça sent la chair fraîche, vois-tu ! Et qu’il soit mort ou bien vivant, je vais me régaler, foi
de géant !»
«Ce n’est que le mouton que vous avez tué pour votre souper !» dit la femme. Jack jeta
un coup d’oeil hors du four et vit, au-dessus de lui, un énorme géant armé d’une massue
hérissée de pointes, faite avec un tronc d’arbre. Le géant poussa un grognement et se mit
à table. II mangea, se goinfra puis, s’appuyant au dossier de sa chaise, il réclama ses
sacs d’or. Jack entendait le tintement des pièces que le géant comptait. Le bruit diminua
et cessa. Finalement la cuisine ne fut plus que ronflements : le géant s’était endormi.
Aussi doucement qu’il le put, Jack sortit du four, prit un sac d’or, quitta la grande maison
sur la pointe des pieds et courut jusqu’à son arbre Enfin il se retrouva tranquillement dans
sa chambre.
Jacques et le Haricot magique
63
Cela n’avait rien d’humain. Ce ne pouvait l’être. C’était quatre fois plus grand que le
plus grand des hommes. C’était si grand que sa tête dominait les plus hautes fenêtres
des maisons. Sophie ouvrit la bouche pour crier, mais aucun son n’en sortit. Sa gorge,
comme, tout le reste de son corps, était paralysée par la peur.
C’était à n’en pas douter l’heure des ombres. La grande silhouette mince allait son
chemin. Elle marchait en rasant les façades, de l’autre côté de la rue et en se cachant
dans les recoins sombres, à l’abri du clair de lune. Elle s’approchait de plus en plus près,
en avançant par à coups. Elle s’arrêtait puis repartait, puis s’arrêtait encore.
Que pouvait-elle bien faire ?
Ah, mais oui ! Sophie comprenait à présent son manège. La silhouette s’arrêtait devant
chaque maison. Elle s’arrêtait et jetait un coup d’œil par les fenêtres du dernier étage. A
la vérité, il lui fallait se pencher pour pouvoir coller l’œil aux carreaux. C’est dire à quel
point elle était grande.
Elle s’arrêtait et regardait à l’intérieur. Puis elle se glissait jusqu’à la prochaine maison,
s’arrêtait de nouveau, jetait de nouveau un coup d’œil par la fenêtre et ainsi tout au long
de la rue.
La silhouette était maintenant beaucoup plus proche et Sophie la distinguait plus nettement. En l’observant avec attention, elle finit par conclure qu’il devait s’agir d’une sorte
de personne. De toute évidence, ce n’était pas un être humain. Mais sans nul doute,
c’était une personne. Et une grande personne ou, plutôt, une personne géante.
Sophie scruta avec insistance la rue embrumée que la lune éclairait. Le géant (si c’en
était bien un) était vêtu d’une longue cape noire. Dans une main, il tenait ce qui semblait
une très longue et très fine trompette. De l’autre main, il portait une grande valise.
Le géant s’était à présent arrêté devant la maison de M. et Mme Goochey. Les Goochey
possédaient un commerce de primeurs situé au centre de la Grand-Rue et toute la famille
vivait au-dessus de la boutique. Sophie savait que les deux enfants Goochey avaient une
chambre au premier étage, qui donnait sur la rue.
L’œil collé à la fenêtre, le géant regardait à l’intérieur de la pièce où dormaient Michaël
et Jane Goochey. De l’autre côté de la rue, Sophie l’observait en retenant son souffle.
Elle vit le géant faire un pas en arrière et poser sa valise sur le trottoir. Il se pencha,
l’ouvrit et y prit quelque chose qui ressemblait à un bocal, un de ces bocaux carrés munis
d’un couvercle rond. Il dévissa le couvercle et versa le contenu du bocal dans sa longue
trompette.
Sophie s’était mise à trembler en le regardant faire. Elle vit le géant se redresser puis
glisser le pavillon de la trompette par la fenêtre ouverte de la pièce où dormaient les
enfants Goochey. Le géant prit alors une profonde inspiration et pshouff ! il souffla dans
sa trompette. Il n’en sortit aucun bruit, mais il était clair qu’à présent le contenu du bocal
avait été projeté par la trompette dans la chambre des enfants Goochey.
De quoi pouvait-il bien s’agir ? Le géant retira sa trompette de la fenêtre et se pencha
pour ramasser la valise; en même temps, il tourna la tête et jeta un coup d’œil de l’autre
côté de la rue.
Dans la clarté de la lune, Sophie aperçut l’espace d’un instant une énorme tête, longue,
pâle et ridée, dotée d’oreilles gigantesques. II avait un nez en lame de couteau et audessus, deux yeux brillants qui lançaient des éclairs, deux yeux dont le regard tomba
droit sur Sophie. Et ce regard semblait féroce, diabolique. Sophie eut un haut-le-corps
et s’éloigna de la fenêtre en reculant d’un bond. Puis elle traversa en courant le dortoir,
sauta dans son lit et se cacha sous la couverture. Là tremblant de tous ses membres, elle
se recroquevilla et resta sans bouger, comme une souris terrée dans son trou.
L’Enlèvement
Quelques textes...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
Qui ?
Blottie sous la couverture, Sophie attendait. Elle laissa passer une minute environ puis elle
souleva un coin du drap et jeta un coup d’œil dans le dortoir. Pour la seconde fois cette
nuit-là, son sang se glaça dans ses veines et elle voulut crier mais il ne sortit aucun son de
sa gorge. Là, à la fenêtre, il y avait l’énorme tête du géant, longue, pâle et ridée, encadrée par les rideaux qu’elle repoussait de chaque côté, et ses yeux noirs qui lançaient
des éclairs regardaient fixement le lit de Sophie.
Un instant plus tard, une main immense aux doigts pâles apparut à la fenêtre et se glissa
à l’intérieur comme un serpent. Elle était suivie d’un bras qui avait l’épaisseur d’un tronc
d’arbre et tout ensemble, bras, main et doigts s’avançaient vers le lit de Sophie. Cette
fois, Sophie cria vraiment, mais pendant une seconde seulement car aussitôt la main
immense s’abattit sur le lit et le cri fut étouffé sous la couverture. Sophie, ramassée sur
elle-même, sentit la force des doigts qui se resserraient autour d’elle puis la soulevaient
de son lit avec draps et couverture, et en un clin d’œil, la main l’emporta au-dehors par
la fenêtre.
64
ROALD DAHL, Le Bon Gros Géant, Folio Junior, édition spéciale
Quelques textes...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
S’il vous est possible d’imaginer quelque chose de plus terrifiant survenant au beau milieu
de la nuit, prière de me le faire savoir !
Et le plus effroyable, c’est que Sophie savait exactement ce qui se passait bien qu’elle
n’en put rien voir. Elle savait qu’un monstre (ou un géant) avec une énorme tête, longue,
pâle et ridée, aux yeux menaçants, l’avait arrachée à son lit en pleine heure des ombres
et l’emportait à présent au-dehors, emmaillotée dans une couverture, après l’avoir fait
passer par la fenêtre.
Et voici ce qui arriva ensuite. Lorsqu’il l’eut sortie du dortoir, le géant emprisonna Sophie
dans la couverture en rabattant les quatre coins et en les maintenant bien fermés entre
ses doigts immenses. Puis, de l’autre main il ramassa la trompette et la valise avant de
déguerpir à toutes jambes.
Sophie, en se tortillant dans la couverture, s’arrangea pour passer le nez à travers une
petite fente laissée libre juste sous la main du géant et put ainsi jeter un regard alentour.
De chaque côté, elle vit défiler à toute allure les maisons du village. Le géant courait
le long de la Grand- Rue et il courait si vite que sa cape noire se déployait derrière lui
comme les ailes d’un oiseau. Chacune de ses enjambées avait la longueur d’un court
de tennis. Il courut ainsi hors du village et bientôt traversa les champs qui s’étendaient
au clair de lune. Les haies qui servaient de clôtures n’étaient pas pour lui un obstacle,
il les enjambait tout simplement, Sur son chemin apparut une large rivière qu’il franchit
d’un bond.
Sophie était accroupie dans la couverture et regardait au-dehors, ballottée contre la
jambe du géant comme un sac de pommes de terre. Ils parcoururent d’autres champs,
sautèrent d’autres haies et d’autres rivières et au bout d’un moment, une pensée terrifiante
traversa l’esprit de Sophie. C’est la faim qui le fait courir si vite, se dit-elle, il a hâte de
rentrer chez lui pour me dévorer en guise de petit déjeuner.
65
Quelques textes...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
Extrait : Contes traditionnels des Flandres, ANNE-MARIE PAPIERSKI-BRÉDY, Milan
Au Moyen Age, la ville de Douai était une cité florissante faisant commerce du drap et du
blé car elle était sur la route qui menait de la Hollande aux foires de Champagne et de
Paris. Un majestueux donjon de pierre dominait le paysage de champs et de rivières qui
entourait la ville. Cette cité si riche était régulièrement assiégée et appartenait, au fil des
guerres, tantôt à la Flandre, tantôt à l’Espagne. Louis XI et Louis XIV dirigèrent eux-mêmes
des batailles pour tenter de la reconquérir. Sous le règne de Charlemagne, un forgeron
nommé Jehan Gelon vivait à Cantin, près de Douai. Il était si grand et si fort qu’on l’appelait Gayant. C’était un brave homme, courageux et joyeux. Pour abriter sa famille, il
avait construit de ses mains une forteresse, qu’on prenait de loin pour une cathédrale.
Marie Cagenon, sa belle épouse, avait donné naissance à trois enfants: la jolie Fillon, le
Jacquot qui serait bientôt plus grand que son père et Tiot Binbin, farceur et espiègle, qui
n’avait pour seul défaut que de loucher de l’œil droit. Leur force et leur haute taille étaient
des marques de famille. Lorsque le père de Gayant mourut, il avait fallu trois paires de
bœufs pour tirer la charrette qui l’amenait au cimetière.
Gayant était un homme riche car il n’avait pas son pareil pour forger des épées légères
et solides tout à la fois. Il avait armé tous les seigneurs des environs, pour ne pas dire du
royaume. Son fils aîné travaillait avec lui à la forge depuis son plus jeune âge. Quand
Gayant et Jacquot tapaient sur leur enclume, on entendait le bruit dans toute la région,
de Waziers à Sin-le-Noble. Lorsque le silence se faisait, les bourgeois savaient qu’il était
temps de travailler. Il était midi ou six heures du soir et les Gayant allaient manger. Marie
avait fait rôtir dans la cheminée un cochon tout entier et cuire dans le four des pains
pesant dix kilos chacun. Outre qu’il était fort, le géant était sobre comme un chameau. Il
avait fait vœu par l’archange saint Michel et son épée dorée de ne boire que de l’eau.
Reconnaissons qu’il avait du mérite, dans un pays où la bière est si bonne. Pour achever
le portrait de ce géant, ajoutons qu’il était bon avec les pauvres et les faibles. Il y avait
chaque jour à sa table, un pèlerin invité à se reposer quelques nuits, une veuve avec ses
enfants ou un aveugle guidé par son chien. Gayant pleura comme un enfant lorsqu’il
apprit la mort de Charlemagne, qu’il avait suivi dans de nombreuses campagnes en
Germanie et en Bohême. L’empereur lui avait même commandé une épée en reconnaissance de ses talents de forgeron. Le bon géant avait bien raison d’être triste. Après la
mort de l’empereur, des guerres de conquête éclatèrent entre les seigneurs du royaume
car chacun convoitait les terres de l’autre. Occupés à se battre entre eux, les chevaliers
laissèrent les ennemis envahirent le royaume de France. Il en vint de partout, par les
plaines, les montagnes et les mers. En Flandre, les Reuzes venus de la mer du Nord
débarquèrent sur les plages. Leurs bateaux de bois effrayèrent les habitants à cause de
leurs proues à tête de dragon. Ils terrorisèrent la population par leur brutalité et leur sauvagerie. Ils ne se reposaient que lorsqu’ils avaient devant les yeux un village en feu, vide de
ses habitants. A Douai, on n’avait d’abord pas cru à l’existence de ces barbares cruels
et féroces. N’y avait-il pas un géant clans la région, aussi bon et courageux ? Il fallut
pourtant bien se rendre à l’évidence lorsque les Reuzes parvinrent aux portes de la cité.
Ils avaient tout détruit derrière eux. Du sommet du donjon, on ne voyait plus que fumées
noires crevant de leur sinistre trace le beau ciel de Flandre. Les habitants, apeurés, vinrent chercher refuge chez les Gayant. Voyant tous ces braves gens regroupés dans la
cour de sa forteresse, le forgeron décida qu’il était temps de remettre de l’ordre dans la
province. Comme le jour se levait, Gayant monta sur ses remparts pour voir de quel côté
se dirigeait l’ennemi. Une surprise l’attendait. Pendant la nuit, les Reuzes avaient établi
le siège autour du domaine. Un fracas terrible retentit soudain. Des catapultes lançaient
des boulets contre les murailles, alors que des guerriers commençaient à escalader les
murs en grimpant comme des singes le long des pierres irrégulières.
Sur un geste de Gayant, les femmes jetèrent de l’eau et de l’huile bouillantes sur les
Reuzes alors que les hommes leur lançaient des flèches enflammées. Les Reuzes portèrent
alors leurs efforts sur la porte de la forteresse, qu’ils réussirent à forcer avec un immense
bélier de bois. Gayant et son fils aîné, armés de leur épée, les attendaient, soutenus
par les villageois qui avaient retrouvé leur courage. Ils mirent bien vite les ennemis en
déroute, faisant tourner leur arme autour de leur tête, taillant en pièces celui qui osait
les approcher. Bientôt, on ne vit plus dans la cour que des cadavres amoncelés, et au
loin quelques Reuzes qui s’enfuyaient le plus vite possible. A la fin de la bataille, les
villageois entouraient le géant qui leur interdisait de lui baiser les mains. Marie vit avec
soulagement son mari et son fils revenir sains et saufs. Elle avait aidé à la victoire en
faisant chauffer l’huile et l’eau et en soignant les blessés. Comme Gayant mourait de soif
elle lui proposa de se rafraîchir :
66
Extrait : Contes traditionnels des Flandres, ANNE-MARIE PAPIERSKI-BRÉDY, Milan
Lydéric et Phinaert
En ce temps là, les seigneurs n’étaient pas tous valeureux et justes. Beaucoup d’entre eux
se conduisaient même comme des bandits de grand chemin. Phinaert de Buc était l’un
des seigneurs de Flandre le plus redouté pendant le règne du roi Dagobert.
... Le prince Phynaert apparut au détour d’un bosquet. C’était un géant portant une
armure noire qui le rendait encore plus effrayant. Salvaert se battit courageusement mais
sa vaillance ne lui permit pas de vaincre Phynaert...
... Vous vous battrez près de la bonne ville de Lille...
... Les deux ennemis s’affrontèrent à la lance montés sur leurs chevaux. Puis, les coups
les ayant projetés à terre, ils continuèrent le combat à l’épée. Lydéric semblait porté par
son désir de vengeance...
... Sans relâche, Lydéric le piquait, le poussait, le bousculait. Il chargea enfin Phynaert de l’estocade finale. Dans un grand cri, le géant s’effondra aux pieds du jeune
homme...
Extrait : Contes traditionnels des Flandres, ANNE-MARIE PAPIERSKI-BRÉDY, Milan
Le Reuze
Beaucoup de villes de Flandre ont leur géant d’osier qui défile le jour de la fête foraine,
qu’on appelle ducasse. Le Reuze de Dunkerque serait venu des pays nordiques au temps
du roi Dagobert. On dit même qu’il serait l’aïeul de Jean Bart.
Au temps du roi Dagobert, Mardyck était l’une des plus belles villes situées sur la mer
du Nord... Dans la brume d’un beau matin d’été, l’homme de vigie vit avec effroi des
bateaux étranges s’avancer vers la cité. Leur proue recourbée était sculptée d’une tête de
dragon colorée et effrayante.
... Les pirates avaient envahi la ville... Ces vikings étaient des Reuzes et se nommaient
eux-mêmes les guerriers de la mer...
Quelques textes...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
- Veux-tu une bonne bière, mon homme. Tu l’as bien méritée !
- Allons, allons, Marie, ma femme, as-tu oublié ma promesse à mon saint archange ? Un
vœu est un vœu. De l’eau, je boirai. J’ai dit et je le ferai.
Marie lui apporta un grand tonneau d’eau fraîche que le géant engloutit d’une traite.
Gayant, s’il était sobre, n’était pas très prudent. Cette eau trop froide lui donna la fièvre
et Marie dut pendant des jours et des jours rester au chevet de son mari. Elle lui fit
manger de la cervelle de lièvre et boire de la tisane de violette. Elle lui fit avaler de la
poudre de pierre précieuse. Rien n’y fit. Ni les saignées du barbier; ni la taupe qu’on lui
attacha vivante sur le ventre ne firent tomber la fièvre qui clouait Gayant au lit. Les Reuzes
eurent vent de la maladie de leur terrible ennemi. Ils en profitèrent pour revenir terminer
leur ouvrage de destruction. Malgré sa fièvre, Gayant comprit que la Flandre avait
encore besoin de lui. Sans écouter les prières de Marie il se leva de son lit et tremblant
endossa son armure. Il était si faible qu’il devait tenir son épée à deux mains.
En sortant de sa forteresse il trouva le courage de crier :
- A moi l’ennemi, suivez-moi.
Les villageois revigorés par la bravoure du bon géant se regroupèrent à sa suite en
hurlant. C’est une troupe déchaînée qui fondit par surprise sur les Reuzes. Les ennemis
persuadés de ne plus rencontrer de résistance à leur conquête de la région étaient tranquillement installés clans un campement près de la Scarpe. Certains pêchaient à la ligne
assis au bord de la rivière. Le courage des Douaisiens menés par leur géant eut vite fait
de leur assurer la victoire. Il ne restait plus un seul Reuze vivant lorsqu’ils quittèrent le
campement. Quand Gayant revint à la forteresse soutenu par Jacquot il tremblait de tous
ses membres. La fièvre l’avait repris de plus belle et ne le lâcha plus. Le géant refusa tous
les remèdes murmurant clans son délire :
- Charlemagne, saint Michel ouvrez-moi la porte du paradis, s’il vous plaît.
Voulant mourir humblement le géant se fit déposer sur une croix de cendre tracée à même
le sol et rendit son dernier souffle.
Extrait : Contes traditionnels des Flandres, ANNE-MARIE PAPIERSKI-BRÉDY, Milan
Martin Martine
Il existe plusieurs légendes à Cambrai qui parlent de Martin et Martine. On raconte qu’ils
seraient des géants qui ont défendu la ville contre un seigneur voisin. Mais ils pourraient
aussi être des amoureux persécutés...
67
Créature gigantesque ne possédant qu’un œil au milieu du front. Maître du tonnerre, de
l’éclair et de la foudre. Forgeron au service des dieux, il peut leur fabriquer des armes.
Il vit tapi dans une caverne, ne sortant que pour chasser s’il n’a pas de bétail à sa disposition. Brutal plutôt que cruel, il n’hésitera pas à vous dévorer si vous l’importunez, mais
vous pouvez lui échapper par la ruse car il n’est pas très malin.
GÉANT
Être immense à la force quasi invincible. Ses rugissements sèment la terreur, ses pas font
trembler la terre.
Il peut assécher une rivière d’un trait s’il a soif, porter des arbres entiers comme des fétus
de paille, construire des palais immenses, balayer d’un geste toute une armée.
GRIFFON
Être gigantesque moitié lion, moitié aigle.
Il possède la puissance du lion et l’énergie de l’aigle. Il garde des trésors et transporte
des héros.
Pour nourrir ses petits, il peut attraper des bœufs entiers et les emporter dans son nid situé
à des hauteurs inaccessibles.
Pour y accéder, vous pouvez vous camoufler sous des peaux de bête de façon qu’il vous
prenne pour un animal ; il vous enlève alors dans ses serres et vous dépose près de son
nid. Il ne vous reste plus qu’à dérober le trésor.
INADADI
Géant des glaces qui porte accrochée à ses mâchoires une bassine remplie d’eau
bouillante.
Dedans, il fait cuire tous les êtres vivants qu’il rencontre : baleines, ours, phoques, et
aussi les hommes.
OGRE
Monstre de grande taille qui a besoin de sa ration quotidienne d’enfants à dévorer.
Il possède de grandes richesses qu’il a généralement volées, ainsi que certains objets
magiques comme des bottes qui font sept lieues à chaque enjambée, ou une poule qui
pond des œufs d’or, ou une épée invincible. Mais vous pouvez arriver à le tromper car
il n’est pas très intelligent.
Quelques textes...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
NADJA, Créatures, École des loisirs
CYCLOPE
68
Chapitre I : De l’origine et antiquité du grand Pantagruel
II ne sera pas inutile ni oiseux de vous remettre en mémoire la première source et origine
d’où nous est né le bon Pantagruel [...]
II vous faut donc noter qu’au commencement du monde, un peu après qu’Abel eut été tué
par son frère Caïn, la terre, imbibée du sang du juste, fut, cette année précise, si fertile
en tous les fruits qui sont produits des ses flancs, et surtout en nèfles, que l’on l’appela
aussi loin qu’on puisse remonter «l’année des grosses nèfles», car avec trois on remplissait un boisseau.
Les gens volontiers mangeaient des dites nèfles : car elles étaient belles à regarder et
délicieuses au goût. [...] les hommes et les femmes de ce temps-là mangeaient avec
plaisir ce beau et gros fruit. Mais il leur en arriva beaucoup d’accidents. Car s’il leur
vint à tous une enflure bien étrange, ce ne fut pas à tous au même endroit. Car les uns
enflaient par le ventre, et le ventre leur devenait bossu comme un gros tonneau ; [...] Les
autres enflaient par les épaules, et ils étaient si bossus qu’on les appelait « montifères »,
c’est-à-dire, «porteurs de montagnes» [...]
D’autres croissaient par les jambes, et à les voir vous auriez dit que c’étaient des grues,
ou bien qu’ils avaient des échasses. [...]
D’autres par les oreilles, qu’ils avaient si grandes que de l’une ils faisaient pourpoint,
chausses et mantelet : et de l’autre ils se couvraient comme d’une cape. [...]
Les autres croissaient en longueur de corps : et de ceux-là sont venus les géants, et par
eux Pantagruel [...]
Chapitre IV : De l’enfance de Pantagruel
[...] Car c’était chose incroyable comment il grandit en corps et en force en peu de
temps.
Je laisse de côté comment, à chacun de ses repas, il humait le lait de quatre mille six
cents vaches. Et comment, pour lui faire un poêlon à cuire sa bouillie, cela occupa tous
les poêliers de Saumur en Anjou, de Villedieu en Normandie, de Bramont en Lorraine ; et
on lui donnait ladite bouillie dans une grande auge qui est encore à présent à Bourges,
près du palais de justice ; mais les dents lui avaient déjà tellement poussé et forci qu’il
cassa un grand morceau de ladite auge, comme cela se voit très bien [...]
Chapitre VII : Comment Pantagruel vint à Paris
Après que Pantagruel eut bien étudié à Orléans, il voulut visiter la grande université
de Paris : mais, avant de partir, il fut averti qu’il y avait une grosse et énorme cloche à
Saint-Aignan d’Orléans qui était par terre depuis presque trois cents ans, car elle était si
grosse qu’aucun moyen ne permettait de la soulever, bien qu’on eut essayé tout ce qu’indiquent Vitruve (De l’architecture), Alberti (Des constructions), Euclide, Théon, Archimède,
et Hiéron (Des inventions), car tout n’y servit a rien. Donc, plein de bonne volonté envers
l’humble requête des citoyens et habitants de la ville, il voulut la porter au clocher qui lui
était destiné. Et de fait, il vint à l’endroit où elle était et la leva de terre avec le petit doigt
aussi facilement que vous le feriez avec une clochette d’épervier . Et avant de la porter
au clocher, il voulut en donner une aubade dans la ville et la faire sonner dans toutes les
rues en la portant dans sa main. Ce qui réjouit fort tout le monde. [...]
Chapitre XVIII : Comment Pantagruel eut victoire étrangement des Dipsodes et des
Géants
Après tous ces propos, Pantagruel appela le prisonnier et le renvoya, disant :
«Va voir ton roi en son camp et raconte-lui ce que tu as vu; qu’il se décide à me festoyer
demain à midi, car dès que mes galères seront venues (demain matin au plus tard), je lui
prouverai par dix-huit millions de combattants et sept mille géants, tous plus grands que
moi, qu’il a commis une folie furieuse en attaquant mon pays.»
Quelques textes...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
PANTAGRUEL
69
Les géants, voyant que tout leur camp était submergé, emportèrent leur roi Anarche à leur
cou, le mieux qu’ils purent hors de la mêlée, comme Énée emporta son père Anchise de
la conflagration de Troie. Quand Panurge les aperçut, il dit à Pantagruel : « Seigneur,
voilà les géants qui sont sortis : donnez dessus avec votre mât, à l’escrime à l’ancienne,
car c’est maintenant qu’il faut se montrer homme de bien. De notre côté nous ne vous
manquerons pas. [...] ce gros paillard d’Eusthénès qui est fort comme quatre bœufs ne
s’y épargnera pas. Prenez courage, tapez au travers d’estoc et de taille.
- Oh, dit Pantagruel, j’ai du courage pour plus de cinquante francs, mais Hercule même
n’osa jamais entreprendre contre deux. [...]
Chapitre XXII : Comment Pantagruel de sa langue couvrit toute une armée et de ce
que l’auteur vit dans sa bouche
Quand Pantagruel et toute son armée entrèrent dans les terres des Dipsodes, tout le
monde se rendait à lui, et en toute liberté, ils lui apportaient les clés de toutes les villes où
il allait, excepté les Salés qui voulurent résister et firent réponse à ses hérauts qu’ils ne se
rendraient pas sinon avec de bonnes raisons.
«Eh quoi, dit Pantagruel, en demandent-ils de meilleures que la main au pot et le verre
au poing ? Allons, et qu’on mette la ville à sac.»
Tous se mirent en ordre, comme décidés à passer à l’assaut. Mais en route, au milieu
d’une grande plaine, ils furent saisis d’une grande averse de pluie. Ils commencèrent à se
trémousser et à se serrer l’un contre l’autre. Ce que voyant Pantagruel leur fit dire par les
capitaines que cela n’était rien, et qu’il voyait bien au-dessus des nuages que ce ne serait
qu’une petite pluie, mais à toutes fins utiles, qu’ils se mettent en place, qu’il voulait les
abriter. Alors ils se mirent en bon ordre bien serrés : Pantagruel tira sa langue seulement
à moitié et les en couvrit comme une poule fait ses poulets.
Cependant, moi qui vous fais ces contes très véritables, je m’étais caché sous une feuille
de bardane qui n’était pas moins large que l’arche du pont de Montreuil ; mais quand
je les vis ainsi bien couverts, je m’en allai me mettre à l’abri avec eux, ce que je ne pus
faire tant ils étaient nombreux - comme on dit, au bout de l’aune, il n’y a plus de drap.
Donc, le mieux que je pus, je montai par-dessus et cheminai bien deux lieues sur sa
langue, si bien que j’entrai dans sa bouche. Mais O dieux et déesses, que vis-je ? Que
Jupiter me frappe de sa foudre à trois pointes si je mens. J’y cheminais comme on fait à
Sainte-Sophie de Constantinople, et j’y vis de grands rochers, comme les montagnes des
Danois, je crois que c’étaient ses dents; et de grands prés, de grandes forêts, de fortes
et grosses villes, pas moins grandes que Lyon ou Poitiers.
FRANÇOIS RABELAIS, Pantagruel, Classiques Pocket
Quelques textes...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
Chapitre XIX : Comment Pantagruel défit les trois cents géants armés de pierre de
taille et Loup-Garou, leur capitaine
70
Préface de Marie-Madeleine Fragonard
Méfions-nous des histoires de géants. Depuis l’Antiquité, leur force est porteuse de mythes
et leur monstruosité corporelle terrifie. Mais tout est affaire d’histoire et, pour le XVIe siècle,
les géants sont des êtres historiques ; les géants sont nos ancêtres, force archaïque
latente dans un monde qui a bien décadé depuis. Et ceci très sérieusement, pas dans les
contes de bonne femme : les savants aident et prouvent. La Bible, hé oui, qui parle de
l’union des anges et des femmes qui engendrent les géants, qui parle de nos patriarches
multicentenaires. L’archéologie, qui découvre parmi les fossiles des os immenses, et confirme l’existence de races gigantesques. La mythologie, qui célèbre la force d’Hercule et
lui attribue les exploits fondateurs de la civilisation occidentale. L’historiographie, qui voit
dans la mythologie non la vie des dieux mais des événements lointains de notre race,
et attribue à Hercule la paternité effective des races royales, dont la plus belle règne en
France, représentée par un roi dont la taille (1,93 m) domine sans peine une humanité
dont la moyenne varie autour de 1,60 m.
Chapitre VI : Comment son nom fut donné à Gargantua, et comment il buvait le
coup
[...] Et on fit venir pour lui dix-sept mille neuf cents vaches de Pontille et de Bréhémont
pour l’allaiter quotidiennement. Car on ne put trouver de nourrice convenable dans tout
le pays, en raison de la grande quantité de lait nécessaire pour l’alimenter.[...]
Chapitre VII : Comment on vêtit Gargantua
[...] Pour sa chemise on leva neuf cents aunes de toile de Châtellerault, et deux cents
pour les goussets en forme de carrés qu’on mit sous les aisselles. [...]
Pour son pourpoint on leva huit cent treize aunes de satin blanc, et pour les aiguillettes
quinze cent neuf peaux et demie de chiens. [...]
Pour ses chausses on leva onze cent cinq aunes un tiers d’étamine blanche. On les
échancra en bandes parallèles, striées et crénelées sur l’arrière, pour ne pas lui échauffer
les reins. Et dans les échancrures bouffait un tissu de damas bleu, autant que de besoin.
Notez d’ailleurs qu’il avait de très belles jambes, bien proportionnées à sa taille. [...]
Pour ses souliers on leva quatre cent six aunes de velours bleu violacé. On les échancra
joliment en barbe d’écrevisse. Pour les semelles, on employa onze cents peaux de vache
brune, taillées en queue de merlu.
Pour sa casaque on leva dix-huit cents aunes de velours bleu, teint de cochenille, brodé
sur les bords de beaux dessins et au centre de pintes en filigrane d’argent, [...] Sa ceinture était de trois cents aunes et demie de serge de soie, mi-blanche, mi-bleue. [...]
Pour sa robe on leva neuf mille six cents aunes moins deux tiers de velours bleu aussi,
tout brodé d’or en biais, qui produisait, sous un certain angle, une couleur ineffable,
comme on en voit au cou des tourterelles, qui réjouissait merveilleusement les yeux des
spectateurs.
Pour son bonnet on leva trois cent deux aunes un quart de velours blanc. Il était de forme
large et ronde à la mesure de la tête [...]
Comme panache il portait une belle grande plume bleue, prise à un pélican de la sauvage Hircanie, joliment pendante sur l’oreille droite.
En guise d’emblème au chapeau, il avait, sur une plaque d’or pesant soixante-huit marcs,
une figure d’émail bien travaillé, [...]
Autour du cou il avait une chaîne d’or pesant vingt-cinq mille soixante-trois marcs d’or,
faite de gros maillons entre lesquels étaient sertis de gros jaspes verts, gravés et sculptés de dragons tous environnés de rayons et d’étincelles, comme les portait jadis le roi
Nechepsos [...]
Quelques textes...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
GARGANTUA
71
Chapitre XX : L’étude et la façon de vivre de Gargantua selon l’enseignement de ses
précepteurs Sorbonagres
[...] Et, parce qu’il était de complexion flegmatique, il commençait son repas par quelques douzaines de jambons, de langues de bœuf fumées, de caviar, d’andouilles, et
autres avant-coureurs du vin.
Pendant ce temps, quatre de ses gens lui jetaient dans la bouche, à tour de rôle et sans
s’arrêter, de la moutarde à pleines pelletées. Puis il buvait un terrifiant coup de vin blanc
pour se soulager les reins. Après il mangeait, selon la saison, des mets au gré de son
appétit, et ne cessait de manger que lorsque le ventre lui tirait. [...]
Chapitre XXI : Comment Gargantua fut formé par Ponocrates de façon si rigoureuse
qu’il ne perdait aucune heure de la journée
[...] Il jetait le javelot, la poutre, la pierre, la javeline, l’épieu, la hallebarde ; il tendait
l’arc, bandait les plus puissantes arbalètes, visait de l’arquebuse, ajustait le canon, tirait
à la butte, au papegai, de bas en haut, de haut en bas, par-devant, de côte, et même
par-derrière comme les Parthes.
FRANÇOIS RABELAIS, Gargantua, Classiques Pocket
Quelques textes...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
Pour ses gants on utilisa seize peaux de lutin et trois de Ioups-garous pour les border
[...]
Comme bagues (son père voulait qu’il en portât pour rappeler son ancienne noblesse)
il avait à l’index de la main gauche une escarboucle grosse comme un œuf d’autruche,
bien joliment enchâssée de l’or le plus fin. A l’annulaire, il avait un anneau fait des quatre
métaux ajustés de la plus merveilleuse façon, sans que l’acier altérât l’or ni que l’argent
ternit le cuivre. [...]
72
Si vous souhaitez engager un travail pédagogique à dominante plastique, voici quelques reproductions d’œuvres d’art qui permettent de s’intéresser à la démesure, à la
monumentalité...
VALISE MUSÉE, LAGOUTTE
- FRANCISCO DE GOYA, Le Colosse (ou la Panique), huile sur toile, Musée du Prado,
Madrid, 115 x 105 cm, 1809
Vous pouvez trouver la diapositive dans le coffret : MINISTÈRE DE L’EDUCATION NATIONALE,
L’Éducation artistique à l’école, Collection Une école pour l’enfant, des outils pour
les maîtres, C. N. D. P.
Nous vous proposons pour cette œuvre une fiche d’aide à la lecture dans la page
suivante.
VALISE LES ARTS DÉCOLLENT CYCLE 1,
- CÉSAR, Le Pouce, Bronze, 12 m., La Défense, 1994
VALISE LES ARTS DÉCOLLENT CYCLES 2 ET 3,
- ÉTIENNE MARTIN, Le Manteau, Tissus, passementeries, cordes, cuir, métal, enveloppe en
toile de bâche et cuir, 160 x 200 x 30 cm, 1962
Pour le changement d’échelle : Rechercher des reproductions d’œuvres d’art de :
- NIKI DE SAINT-PHALLE
- GUSTAVE DORÉ (1823-1883) : Gargantua...
Pour la fête : Rechercher des reproductions d’œuvres d’art de :
- BRUEGEL, ENSOR, GOYA, GUARDI...
Pour les références mythologiques : Rechercher des reproductions d’œuvres d’art de :
- LEROY PAUL, Samson tournant la meule chez les Philistins, 1887, huile sur toile, 220 x
182,5 cm, Musée des Beaux-Arts de Cambrai...
Quelques référents à enrichir...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
QUELQUES RÉFÉRENTS ARTISTIQUES À ENRICHIR...
Dans le livre intitulé : L’Art Fantastique, BRION MARCEL, Albin Michel pages 150 à 153
Quelques références artistiques...
- GIOVANNI DA BOLOGNA, Le Colosse de Pratolino, sculpture, Parc de la Villa Pratolino,
Italie
- GIULIO ROMANO, La Chute des Titans, La Guerre des Titans, peinture, Palazzio del Té
de Mantoue
- Le Colosse de Rhodes, art héllenistique
- Les colosses de Memmon, sculpture égyptienne
- Le Colosso, IVe siècle à Barletta dans les Pouilles
- Saint Charles Borromée, XVIIe siècle, 25 mètres, à Arona, près du lac Majeur
- Statue de la liberté, Port de New York
- Titans pétrifiés, Villa Méraviglia des Orsinis...
- GOYA FRANCISCO, Le Colosse, 1810-1817, aquatinte grattée, 287 x 208, Bibliothèque
Nationale de Paris...
73
FRANCISCO DE GOYA, Le Colosse (ou la Panique), huile sur toile, Musée du Prado, Madrid,
115 x 105 cm, 1809
Vous pouvez trouver la diapositive dans le coffret : MINISTÈRE DE L’EDUCATION NATIONALE,
L’Éducation artistique à l’école, Collection Une école pour l’enfant, des outils pour
les maîtres, C. N. D. P.
Une figure nue et gigantesque coupée aux cuisses se présente de troisquarts dos, surgit des nuages ou peut-être d’une faille dans le relief et se dresse
menaçante dans le ciel.
Sa taille, sa musculature évoquent sa puissance, sa force.
Curieusement, le colosse qui semble être à l’origine de la panique qui
s’est emparée de la population et des animaux, tourne le dos à la scène.
Une impression de précipitation, d’agitation, de désorganisation... de
grouillement... est suggérée par les figures (gens à pied, à cheval, chariots,
troupeaux...) qui s’enfuient dans un désordre indescriptible au premier plan.
La menace est présente, elle n’est pas réellement figurée mais évoquée.
La scène est particulièrement angoissante et dramatique.
L’attitude du colosse, la position du bras et du poing gauches levés
donnent l’impression qu’il s’apprête à combattre, à repousser ou à agresser
l’ennemi.
La position des jambes évoque la marche, on peut supposer qu’il est en
mouvement. Cette impression est renforcée par la foule qui s’enfuit sur la terre et
les nuages qui enveloppent le géant.
L’espace pictural s’organise en plans successifs. Le géant placé à l’arrière-plan occupe presque les deux-tiers du tableau.
Un fort contraste s’installe entre la puissance, la démesure du colosse
suggérée par sa taille et la vulnérabilité des personnages et des animaux.
Cette impression est renforcée par le changement d’échelle.
Une opposition s’installe entre la figure unique du colosse et les multiples
détails du premier plan (unicité/multiplicité).
La palette des couleurs particulièrement sombres est relativement restreinte. Quelques éléments peints dans des teintes vives ponctuent l’ensemble de
l’espace pictural traité dans une dominante de couleurs froides.
La population et les animaux qui fuient dans diverses directions sont
représentés par des petites taches colorées qui se dispersent au premier plan.
Le géant est traité en aplats colorés largement brossés. La touche est
vigoureuse, nerveuse, brutale, elle dévoile les traces laissées par l’outil (coups
de brosse) et renforce l’atmosphère de l’œuvre.
La lumière dont la source se trouve sur la gauche joue d’un fort contraste
de clair-obscur. Elle s’accroche au modelé du corps du colosse et éclaire de
manière diffuse la scène, se focalisant sur certains détails.
Quelques référents à enrichir...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
FICHE D’AIDE À LA LECTURE DE L’ŒUVRE
74
A la fin de 1807, les armées de Napoléon envahissent l’Espagne.
Napoléon veut détrôner les Bourbons d’Espagne pour donner la couronne à
son frère Joseph Bonaparte.
Les espagnols se rebellent contre les troupes françaises. Il résulte de ce
conflit, une guerre, un véritable massacre sur lequel plane l’ombre menaçante
de l’ennemi.
Goya fait certainement allusion à cet événement historique en immortalisant le désastre.
Le colosse qui sème la panique parmi la population est peut-être Napoléon ou alors une créature qui veille et protège l’Espagne.
Représente-t-il une menace pour le peuple qui s’enfuit ? Tente-t-il de
repousser le danger ? Cherche-t-il à protéger la foule terrorisée ? Combat-il des
ennemis invisibles ?... Est-il une menace ou au contraire un protecteur ?
Dans cette œuvre qui met en scène une créature étrange et fantastique,
Goya symbolise la guerre et met en image la peur, la panique, le chaos qu’elle
engendre.
Cette œuvre annonce la série d’estampes intitulée Désastres de la guerre
dans laquelle l’artiste dénonce avec un réalisme violent, la brutalité, l’horreur...
des évènements.
Quelques référents à enrichir...
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
Goya est le peintre de la cour de Charles IV d’Espagne, le tableau a été
exécuté durant la guerre qui oppose les troupes napoléoniennes et les patriotes
espagnols.
75
Définitions extraites du Petit Larousse en couleurs édition 2002
CARNAVAL :
1. Temps des réjouissances profanes, depuis l’Épiphanie jusqu’au
mercredi des Cendres. 2. Réjouissances auxquelles on se livre
pendant le carnaval (bals, cortège, mascarades). 3. (Avec majuscule.) Mannequin grotesque personnifiant le carnaval, enterré
ou brûlé le mercredi des Cendres. Sa Majesté Carnaval. Brûler
Carnaval.
CORTÈGE :
1. Groupe de personnes qui en suivent une autre pour lui faire
honneur : défilé, procession. Cortège nuptial. 2. Fig. Litt. Ce qui
suit, qui accompagne. La guerre et son cortège de misères.
DÉFILÉ :
1. Couloir, passage naturel encaissé et étroit. 2. Ensemble de
personnes qui défilent particulièrement en parade. Défilé de manifestants. 3. Suite, succession de personnes, de choses. Défilé de
visiteurs.
DUCASSE :
Région. (Nord) ; Belgique. Fête patronale, kermesse.
FÊTE :
1. Solennité religieuse ou civile, en commémoration d’un fait
important. Fête nationale : fête officielle de la nation tout entière.
(Célébrée en France le 14 juillet pour commémorer la prise de
la Bastille [14 juillet 1789] et le fête de la Fédération [14 juillet
1790].) 2. Ensemble des réjouissances organisées par une collectivité ou un particulier. Faire la fête : se divertir en buvant, en
mangeant, en dansant ; mener une vie de plaisir. Air de fête :
air gai, riant. Faire la fête à quelqu’un : l’accueillir avec empressement. Être à la fête : éprouver une grande satisfaction. ne pas
être à la fête : être dans une situation désagréable. 3. Jour de la
fête du saint dont on porte le nom. Ça va être sa fête : il va être
malmené ou réprimandé. 4. Québec. Anniversaire de naissance
GIGANTOMACHIE : Combat mythologique des Géants contre les dieux, thème fréquent dans l’art grec.
KERMESSE :
1. Région. Fête patronale et foire annuelle. 2. Fête de bienfaisance, généralement en plein air. Kermesse de l’école, de la
paroisse.
PATRIMOINE :
1. Ensemble des biens hérités du père et de la mère ; ensemble
des biens de famille. 2. Bien, héritage commun d’une collectivité,
d’un groupe humain. 3. Génét. Patrimoine génétique, hériditaire : génome.
PROCESSION :
1. Cérémonie de caractère religieux consistant en un cortège
solennel, accompagné de chants et de prières. 2. Fig. Longue
suite de personnes, de véhicules ; défilé, cortège.
Lexique
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
LEXIQUE
76
OUVRAGES GÉNÉRAUX
AUTOUR DES GÉANTS
AUDEBERT PAUL, Au pays de Gayant, Imprimerie Paul Dutilleux (poèmes)
CHAUSSOIS ROBERT, Géants du Nord-Pas de Calais, Éditions Le Téméraire
CHEVALIER ANNE-MARIE, MESTAYER MONIQUE, SY GEORGES, Regard sur Gayant et sa Cité,
Office du tourisme, Douai
CAUDRON CHRISTINE, FILATRIAU JEAN-PIERRE, Sous les Jupes des géants, Éditions La Voix
du Nord
CERCLE D’ÉTUDE MYTHOLOGIQUE, Les Géants, Édition Cercle d’étude mythologique
COUSSÉE BERNARD, DELEURENCE STÉPHANE, VANDENBERGHE PHILIPPE, Géants d’ici,
DAVID FRANCIS, LE TOURNEUR D’ISON CLAUDINE, Le Réveil des géants, Collection Faut pas
rêver, Édition Hoebeke
DAVID FRANCIS, LE TOURNEUR D’ISON, Le Réveil des géants, Édition Hoebeke
DUCASTELLE JEAN-PIERRE, La Ducasse d’Ath, Éditions La Tradition par l’image
GUESQUIN MARIE-FRANCE, MESTAYER MONIQUE, Gayant - Fêtes et Géants de Douai, Document d’ethnographie régionale du Nord-Pas de Calais, numéro 5
MARCQ THIBAULT, A la table des géants, Édition Duquesne
OVIDE, Métamorphoses, I 150
QUENSON M., Gayant le Géant de Douai, Édition FC. Houtland
SIKÉ (DE) YVONNE, Fêtes et Croyances populaires en Europe, Bordas
ROSINSKI, VANHAMME, Thorgal Géants, Tome 22, Éditions Lombard (bande dessinée)
Fêtes et Géants du Nord : Photographies d’Augustin Boutique (1862-1944), Photothèque Augustin Boutique-Grard, Musée de la Chartreuse, Douai
Géants et Dragons, Les Beaux Livres du Patrimoine, Casterman
AUTOUR DE LA TRADITION DU NORD
BAROJA JULIO CARO, Le Carnaval, Collection Découvertes, numéro 135, Gallimard
BROCHARD YVES, LE BLOND JEAN-FRANÇOIS, Récits et Contes populaires de Picardie, Gallimard
CERCLE D’ÉTUDE MYTHOLOGIQUE, Carnavals de Flandres et d’ailleurs, Édition Cercle
d’étude mythologique
COLLECTIF, La Ville de Douai et son Histoire, Éditions du Bastion
COUSSÉE BERNARD, La Saga des carnavals du Nord, Édition Bernard Coussée
COUSSÉE BERNARD, LAURENT LIBESSART, Les plus Belles Légendes du Nord, La Voix du
Nord
COUSSÉE BERNARD, Légendes, Croyances et Traditions en Douaisis,
COUSSÉE BERNARD, Légendes et Croyances en Boulonnais et pays de Montreuil, Édition
Bernard Coussée
COUSSÉE BERNARD, Sacré Carnaval, Collection Rites et Traditions
DESJEUX BERNARD, Carnaval de Dunkerque, Édition Grandvaux
DUPUIS VÉRA, Jeux, Fêtes et Traditions dans le Nord-Pas de Calais, Éditions FranceOuest
GRIMARD JACQUES, Mémoires du Nord, Éditions Pré aux clercs
HEERS JACQUES, Fêtes des fous et Carnavals, Fayard
LESTOCQUOY, Les Traditions populaires dans le Nord de la France, Édition Phénix
LOTTIN ALAIN, Deux Mille ans du Nord-Pas de Calais, Édition la Voix du Nord
MASSIAN JACQUES, Carnavals, fifres, tambours et cymbales, Édition la Voix du Nord
Carnavals et Mascarades, Bordas
AUTOUR DES LÉGENDES ET CROYANCES
Bibliographie
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
BIBLIOGRAPHIE
BERTHOUD S. HENRY, Légendes et Traditions surnaturelles des Flandres, Bruxelles
1862
Légendes et Croyances en Flandres, C. E. M. Éditions
Légendes et Croyances en Avesnois, C. E. M. Éditions
Légendes et Croyances en Boulonnais et pays de Montreuil, C. E. M. Éditions
Légendes et Croyances en pays de Béthune, C. E. M. Éditions
Les Forêts de l’Avesnois, Mythes et Légendes, C. E. M. Éditions
77
MICHEL CAZENAVE, Encyclopédie des symboles, La pochothèque, Le livre de poche
JEAN CHEVALIER, ALAIN GHEERBRANT, Dictionnaire des symboles, Robert Laffont
IRÈNE AGHION, CLAIRE BARBILLON, FRANÇOIS LISSARRAGUE, Héros et dieux de l’Antiquité,
Guide icônographique, Tout l’art encyclopédie, Flammarion
ÉRIC COBAST, Les Dieux antiques de Stéphane Mallarmé, Collection major, PUF
COMMELIN P., Les Cyclopes, Mythologie grecque et romaine, Garnier
GASTON DUCHET-SUCHAUX, MICHEL PASTOUREAU, La Bible et les saints, Guide icônographique, Tout l’art encyclopédie, Flammarion
AUTOUR DES LIVRES, DE LEUR FABRICATION
PÉDAGOGIE
BOURGUIGNON J. C., GROMER B., STOËCKLER, L’Album pour enfant, Pratique pédagogique, Aramand Colin - Bourrelier
MAGALI MARGOTIN, ANNIE MÉDARD, Créer des livres animés à l’école, CDDP du Tarn et
Garonne, CRDP de Toulouse
Des livres pour jouer réalisés dans les écoles maternelles de la Creuse, CDDP de la
Creuse
LITTÉRATURE JEUNESSE
CHAPMAN GILLIAN, ROBSON PAM, Je fais un livre, Éditions Casterman
La Grande Histoire du livre, Les Racines du Savoirs - Arts, Gallimard Jeunesse
FINEL GÉRARD, SASSIER DANIEL, Un livre, des hommes, de l’auteur au lecteur, Éditions
Savoir-Livre
Bibliographie
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
AUTOUR DES ORIGINES MYTHOLOGIQUES, BIBLIQUES, SYMBOLIQUES DES GÉANTS
78
Albums narratifs - romans
BIONDI GHISLAINE, DAUTREMER REBECCA, Le Géant aux oiseaux, Gauthier Languereau
BURGESS MELVIN, Géante, Gallimard Jeunesse
CARMINATI MURIEL, Le Nombril du monde, Hachette jeunesse
CHOLLAT ÉMILIE, DOUZOU OLIVIER, Le Défilé, Éditions du Rouergue
COUSSÉE BERNARD, LAURENT LIBESSART, Les plus Belles Légendes du Nord, La Voix du
Nord
DAHL ROALD, Le Bon Gros Géant, Gallimard
DOUZOU OLIVIER, Mono le Cyclope, Éditions du Rouergue
DUMAS PHILIPPE, La Petite Géante, École des loisirs
ESCARPIT ROBERT, Tom, Quentin et le Géant Bila, Hachette jeunesse
GRINDLEY SALLY, UTTON PETER, Chhht, École des loisirs
JO, NOVI NATHALIE, La Géante Solitude, Syros
JOUBERT JEAN, Histoires de la forêt profonde, École des loisirs
LEJONC RÉGIS, Les Deux Géants, Éditions du Rouergue
LUNGE LARSEN L., Neuf Contes de géants, Castor Poche, Flammarion
MAC NAUGHTON COLIN, Géant, Albin Michel
NADJA, Le Livre des créatures, École des loisirs
PAPIERSKI-BRÉDY ANNE-MARIE, Contes traditionnels des Flandres, Milan
PLACE FRANÇOIS, Les Derniers Géants, Casterman
PRÉLUTSKY JACK, SIS PETER, Les sorcières du lundi, École des loisirs
RIVAIS YAK, Le Géant des mers, Folio
SCHNEIDER ANTONIE, KESSLER SIGLINT, Angèle et le Géant, Nord-Sud
SOLOTAREFF GRÉGOIRE, Toi grand, moi petit, École cdes loisirs
SWIFT JONATHAN, Les voyages de Gulliver, Nathan
UNGERER TOMI, Le Géant de Zéralda, École des loisirs
WADELL MARTIN, Autrefois, il y avait des géants, Flammarion
RABELAIS, Pantagruel
RABELAIS, Gargantua
PERRAULT CHARLES, Le Petit Poucet
VIDÉO
La Troisième Ronde européenne de géants portés à Steenvoorde, (Renseignements :
Les Amis de Fromulus, mairie de Steenvoorde)
Goliath raconte la petite histoire des géants, Éditions «No Télé», (Renseignements :
Maison des géants, Ath)
L’Aventure intérieure
CDROM
Géants d’Europe : Encyclopédie interactive Bel Nep, (Renseignements : Maison
des géants, Ath)
MUSIQUE
Carnaval du Mont Cassel, Musiques traditionnelles du carnaval de Cassel et
légende des «Reuzes».
CHANSON
DÈS HENRI, Comme des géants, Éditeur Universal
PÉDAGOGIE
Qu’est-ce que le patrimoine ?, REVUE TDC
NUMÉRO
445
Bibliographie
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
OUVRAGES DE LITTERATURE DE JEUNESSE
79
Photothèque Augustin Boutique-Grard
Photographies des fêtes et des géants
Musée de la Chartreuse, rue des Chartreux -59500 Douai
Catalogue : Fêtes et Géants du Nord
Téléphone : 03.27.71.38.85
Télécopie : 03.27.71.38.84
email : [email protected]
Contact : Isabelle Turpin
Service des fêtes de la ville de Douai
La Bibliothèque municipale de Douai
Téléphone : 03.27.97.88.51
Archives municipales
Rue de l’Université - 59500 Douai
Téléphone : 03.27.93.58.47
Contact au service éducatif : Jean-Yves Clisant
Association «La Ronde des Géants»
La ferme d’Ennequin, B. P. 56 - 59374 Loos Cedex
Tel. 03.20.50.14.40
http://www.geants-carnaval.org
La Maison des Géants
Exposition-spectacle
Rue de Pintamont, 18 - 7800 Ath - Belgique
Téléléphone : 00 32 (0) 68.44.57.24 ou 26
Télécopie : 00 32 (0) 68.26.92.39
http://www.ath.be/maisondesgeants/
Email : [email protected]
L’Office du tourisme
70, place d’Armes - 59500 Douai
Téléphone : 03.27.88.26.79
Télécopie : 03.27.99.38.78
Consulter toutes les structures existantes dans dles différentes municipalités et communes. D’une façon générale : les mairies, les archives municipales, les historiens
locaux, les associations d’histoire locale...
SITES
Structures culturelles
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
STRUCTURES CULTURELLES
Sur internet, utiliser un moteur de recherche...
Attention faire une sélection des sites pertinents avant de confronter les élèves aux
recherches...
- http://www.geants-carnaval.org (Association La ronde des géants)
- http://www.ath.be/maisondesgeants (la maison des géants)
- http://www.lille.cci.fr/tourisme/geant (tourisme - lille - Nord Pas de Calais)
- http://www.atland.com (Le règne des géants - cinq continents témoignent)
- http://membres.lycos.fr/gayant (Enfants de Gayant)
- http://fraternet.org/amisdesgeants (Les amis des géants de Seclin)
- http://www.chezcom/epinette/geants (les géants d’Ath)
- http://www.nordnet.fr/leconcours/ecoles/geants/carte (carte des géants)
- utan.lille.free.fr/geants.htm (Histoire des géants de notre région flamande)
- gayant.nordnet.fr (enfants de gayant, le site des géants de Douai)
- www2.ac-lille.fr/stex-steenvoorde
- http://www.rativeau.com/geants (Céline Cuvelier, créatrice de marionnettes et
de géants)
- http://www.foiredutrone.com/historic1.htm
- www.histoiredumonde.net/antiquite/mythologie-nord/geants (histoire du monde)
- www.mythes-et-legendes.net (mythes et légendes)
- www.grenier2clio.free.fr/grec/geant (mythologie gréco-remaine : géants)
- http://perso.wanadoo.fr/morel.and.co/geants (Morel et Cie - carnaval et
géants)
- http://perso.wanadoo.fr/guy.witevrongel/tradition/géants.htm
- www.univ-lille3.fr/www.ufr/idist/jeunet/themes/litteratu/geantsS02sommaire
A quoi servent les histoires de géants ?
Marie-Odile Lefebvre Condamin, Maitrise SID, juin 2002
80
C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT ! C’EST GÉANT !
Dossier réalisé par
Marie-Anne Rabouille, Conseillère Pédagogique en Arts Plastiques du Douaisis et
Christine Van Belleghem, Conseillère Pédagogique en Arts Plastiques de l’Avesnois

Documents pareils