Pour maintenir l`emploi dans l`hôtellerie

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Pour maintenir l`emploi dans l`hôtellerie
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Pour maintenir l’emploi dans l’hôtellerie-restauration, il faut un
taux de change correct à 1,40 Fr. /euro
Résolution de la conférence de l’hôtellerie-restauration d’ Unia du 20 février à Berne
L’hôtellerie-restauration est une des branches qui souffrent le plus de la surévaluation
persistante du franc. Et ce sont les employé-e-s de la branche qui en paient le prix. Le
syndicat Unia demande donc une nouvelle fois à la Banque nationale suisse de fixer un tauxplancher de 1,40 franc pour un euro, afin de protéger les salarié-e-s de l’hôtellerierestauration.
Les dernières statistiques (jusqu’à novembre 2011) démontrent que, de janvier à novembre 2011,
les nuitées dans l’hôtellerie ont reculé de 2% par rapport à l’année précédente, le recul étant
beaucoup plus marqué chez les hôtes étrangers (-3,3%) que chez les touristes suisses. Les pertes
sont à attribuer majoritairement aux touristes européens qui souffrent de taux de change
particulièrement défavorables. L’exemple de l’Allemagne, d’où viennent le plus grand nombre de
visiteurs, qui accuse une baisse de 9,7%, montre très clairement quelles répercussions négatives
exerce le franc surévalué par rapport à l’euro. L’augmentation des visiteurs asiatiques est certes
réjouissante, mais elle ne peut pas compenser le recul des nuitées des pays voisins. La cherté du
franc a en outre conduit à une baisse de la valeur ajoutée brute dans toute l’hôtellerie-restauration
de 2,3% et un recul du nombre de salarié-e-s de 1,3%.
En 2010 déjà, alors que la spéculation sur le franc battait son plein, les syndicats avaient exigé une
intervention résolue de la Banque nationale suisse (BNS) et du Ministre de l’économie. Pendant des
mois cependant, ils ont crié dans le désert. Et ce n’est que l’été dernier, quand la situation s’est
aggravée au point que l’on atteigne la parité entre le franc et l’euro que la BNS a enfin agi en fixant
un taux-plancher de 1,20 Fr. /euro. Cette mesure tardive s’est révélée efficace et a évité des
dommages encore plus conséquents. Mais depuis, la BNS est demeurée passive. Même avec un
taux-plancher de 1,20 Fr. /euro, le franc reste surévalué. Une comparaison sur le long terme avec
l’Allemagne indique qu’un taux correct se situe entre 1,45 et 1,50 Fr./euro. L’Allemagne, ainsi que la
France, l’Italie ou la Hollande sont les principaux pays d’origine des visiteurs de la Suisse.
Maintenir les emplois dans l’hôtellerie-restauration
Les employé-e-s de l’hôtellerie-restauration sont particulièrement touchés par la surévaluation du
franc. Ils attendent donc de la Banque nationale qu’elle combatte efficacement la spéculation sur le
franc et ne s’arrête pas à mi-chemin. La fixation d’un taux-plancher à 1,20 Fr./euro a fait ses
preuves. Ce taux doit maintenant être relevé à 1,40 Fr./euro. A défaut, les conséquences sont
prévisibles. Les établissements qui, à cause du franc fort, souffriraient d’un taux d’occupation
insuffisant vont employer moins de personnel qu’initialement prévu. Ce qui signifie pour les
employé-e-s rémunérés à l’heure moins d’heures de travail et donc moins de salaire à la fin du
mois. Et pour les employé-e-s ayant un contrat fixe, cela générera des heures non travaillées qui ne
pourront souvent pas être rattrapées, ne feront qu’augmenter la pression sur l’emploi et risquent
d’aboutir à des licenciements. Dans les régions qui fonctionnent sur un rythme saisonnier, cela
mène à des suppressions d’emplois anticipées. Le chômage ne va pas seulement augmenter dans
l’hôtellerie-restauration, mais aussi dans d’autres branches qui sont pénalisées par le franc fort. La
Banque nationale suisse a la capacité de changer la donne. Les employeur doivent aussi assumer
leur part de responsabilité dans le maintien de l’emploi et ne pas faire subir aux employé-e-s les
difficultés dues aux taux de change.