le rechauffement climatique dans le vercors

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le rechauffement climatique dans le vercors
LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
DANS LE VERCORS
CONSTAT ET SOLUTIONS
Plaine de la Queyrie – Hauts-Plateaux
Julien Ducrotois
Mars 2009
Sommaire
Préambule
3
Introduction
4
1
5
Le réchauffement climatique dans le Vercors
1.1
1.2
2
Evolution du mode de vie d’un habitant du Vercors
2.1
2.2
2.3
2.4
2.5
3
Une prise de conscience tardive
Signes actuels et effets pressentis
L’habitat
L'historique des déplacements dans le Vercors
L’alimentation
Les loisirs
Emissions de GES d'une famille dans le Vercors
Diminuer notre impact écologique
5
6
10
10
13
16
18
19
21
3.1 L’habitat
21
3.2 Les transports
24
3.3 Alimentation
27
3.4 Loisirs
27
3.5 Emissions de GES d'une famille sensibilisée au problème du
réchauffement climatique
28
Conclusion
30
Bibliographie
31
2
Préambule
L’accompagnateur en montagne a pour mission d’assurer la sécurité des randonneurs et de les
sensibiliser au milieu naturel et humain d’un territoire de montagne. Cette sensibilisation
porte souvent sur la protection de la nature, et sur les effets visibles des dégradations que
l’homme peut causer : détritus laissés en forêt, dérangement de la faune sauvage, cueillette
sauvage d’espèces végétales protégées…
Les effets du réchauffement climatique et de la pénurie énergétique qui se préparent pour le
21ème siècle sont moins visibles pour l’instant. Pourtant, il faut s’attendre à des conséquences
catastrophiques : des pénuries d’eau et des baisses de production agricole, une diminution de
la biodiversité …
Les données de ce rapport constitueront un apport de connaissances pour une sensibilisation
des randonneurs dans le cadre de l’activité d’accompagnateur en montagne.
3
Introduction
Le climat de la Terre a beaucoup changé durant les périodes glaciaires du quaternaire, avec
des alternances de réchauffement et de refroidissement. Ces fluctuations, de l’ordre de 4°C,
ont engendré des transformations du massif du Vercors et des disparitions massives d’espèces
animales et végétales. Suite aux épisodes glaciaires, et depuis l’installation des premiers
hommes sur les bords du massif il y a 4000 ans, aucun dérèglement climatique majeur n’a eu
lieu.
Le mode de vie de l’homme s’est profondément transformé depuis le début de l’ère
industrielle (fin du 18ème) : un meilleur confort avec des travaux moins pénibles, beaucoup de
déplacements puis de loisirs. Ces avantages ont cependant un prix puisque plusieurs activités
humaines, notamment l’utilisation des énergies fossiles, rejettent des gaz qui augmentent
l’effet de serre. La température moyenne de la Terre a augmenté de près de 1°C durant le
20ème siècle, et on prévoit une élévation pouvant aller jusqu’à 6,4°C pour le 21ème siècle. Les
prémices des changements sont visibles, et il faut œuvrer rapidement pour minimiser la
catastrophe.
Dans un premier temps, nous nous pencherons sur les signes visibles du réchauffement
climatique à l’échelle du Vercors, et sur les conséquences à prévoir. Nous étudierons ensuite
l’évolution du mode de vie d’un habitant du Vercors, depuis la préhistoire jusqu’à nos jours.
Enfin, nous déclinerons les diverses possibilités permettant de réduire nos émissions de gaz à
effet de serre.
4
1
Le réchauffement climatique dans le Vercors
D’après les experts, le réchauffement global de la planète entre 1990 et 2100 sera de 1,1 à
6,4°C, compris entre 1,8 et 4°C d’après les meilleures estimations. A l’échelle du Vercors, des
suivis sont en cours pour préciser à une échelle locale les évolutions et les changements à
prévoir.
1.1
Une prise de conscience tardive
Le réchauffement climatique est devenu une évidence, mais il a longtemps été attribué à un
phénomène naturel indépendant de l’homme. Il a fallu attendre la fin des années 1980 pour
que le phénomène reçoive une acceptation de la majorité de la communauté scientifique.
1.1.1
L’effet de serre
L’effet de serre est un phénomène naturel qui permet la vie sur Terre. Les Gaz à Effet de
Serre (GES), principalement la vapeur d’eau et le dioxyde de carbone, forment une barrière
autour de la surface du globe permettant de retenir la chaleur du soleil renvoyée par la Terre.
On doit à cet effet de serre une température moyenne de 15°C qui permet à la vie de se
développer. Sans l’effet de serre, il ferait –18°C et toute vie serait alors impossible. Avec
l’avènement de l’ère industrielle, notre mode de vie a engendré des émissions de GES. Le
taux de CO2 s’est élevé de façon inquiétante dans la moitié du 19ème siècle. Après la seconde
guerre mondiale, il explose complètement. D’autres gaz ont aussi un impact sur l’effet de
serre.
1.1.2
Les Gaz à Effet de Serre
Le dioxyde de carbone représente le GES le plus influent. Cependant, la prévention de
l’accroissement de l’effet de serre impose de diminuer les émissions de plusieurs gaz.
Type de GES
Durée de vie dans
l’atmosphère
Origine
dioxyde de carbone CO2
100 ans
Combustion des énergies fossiles
méthane CH4
12 ans
Elevage des ruminants, décharges d’ordures
protoxyde d’azote N2O
120 ans
Utilisation d’engrais azotés
hydrocarbures halogènes
CFC HFC
50000 ans
Climatisation, système de réfrigération
5
1.1.3
Les changements prévus au niveau mondial
Au cours du 20ème siècle, la Terre s’est réchauffée de 0,74°C. Ce chiffre qui peut paraître
dérisoire représente une variation importante pour le système climatique : le niveau moyen
des océans s’est élevé de 17 cm, et les événements météorologiques extrêmes n’ont jamais été
aussi nombreux. On prévoit à l’échelle mondiale pour le 21ème siècle des problèmes de santé
publique avec le développement de maladies infectieuses, une diminution des ressources
agricoles, des pénuries d’eau, une baisse de la biodiversité…
1.2
Signes actuels et effets pressentis
Dans les Alpes, de nombreux signes sont déjà visibles : régression des glaciers, augmentation
des phénomènes d’éboulements, diminution moyenne de la couverture neigeuse de 10 %
depuis 1960. Les effets sur le massif du Vercors sont moins visibles pour l'instant, mais des
études sont en cours et on pressent les changements à venir.
1.2.1
Les études en cours
Plusieurs études sont en cours sur le massif du Vercors. La réserve naturelle des HautsPlateaux qui présente une grande biodiversité et des étages de végétation variés, est
particulièrement suivie.
L’Observatoire éco-climatique
Un observatoire éco-climatique a été récemment mis en place sur la réserve. Il est piloté par la
Parc Naturel Régional du Vercors (PNRV), et rassemble de nombreuses structures de
recherche. Il a pour objectif d’étudier les variations au niveau climatique, de suivre les
ressources en eau, et plusieurs espèces faunistiques et floristiques indicatrices. Ces dernières
sont souvent des reliques glaciaires, inféodées à un écosystème très localisé, et donc
particulièrement sensibles aux changements climatiques.
Depuis 2004, on dispose de relevés météorologiques de plusieurs stations situées sur la
réserve : à Derbounouze, Gerland, et au Jardin du Roi. Les ressources en eau sont mesurées
en débit et température sur trois sources des Hauts-Plateaux. Les espèces d’oiseaux étudiées
sont : le Merle à Plastron, le Venturon montagnard, le Bec-croisé des sapins. Les espèces
floristiques sont : L’Androsace lactée (Androsace lactea), le Carex mucronata, le Lycopode
genévrier (Lycopodium annotinum).
Un site internet est en préparation pour l’observatoire éco-climatique.
http://www.parc-du-vercors.fr/nature/reserve.html
Le programme Phenoclim
Le CREA (Centre de Recherches sur les Ecosystèmes d’Altitude) a lancé ce programme en
2004. Ce dernier a pour objectif de suivre la phénologie d’espèces végétales et animales dans
les Alpes (floraison, feuillaison, chute des feuilles, arrivée des oiseaux migrateurs), afin de
mesurer l’impact du changement climatique. Les Alpes françaises comprennent environ 130
points de relevés dont 4 sur le Vercors. Les zones concernées sont : les communes du Gua,
d’Izeron, la maison du Parc à Lans-en-Vercors, la plaine de Darbounouze sur les HautsPlateaux. Les espèces retenues sont notamment le mélèze, le bouleau, le frêne à Lans-enVercors, l'épicéa, le sorbier des oiseleurs sur Darbounouze. Une station météorologique
Phenoclim a été mise en place à Darbounouze.
6
Le CREA recherche des volontaires pour les observations du programme Phenoclim.
http://www.crea.hautesavoie.net/phenoclim/
1.2.2
Les observations climatologiques
Les données fournies par les stations météorologiques de la réserve ne permettent pas un recul
suffisant. Il faut aussi rester prudent, et ne pas se baser sur des épiphénomènes climatiques
comme l'été caniculaire de 2003. Seule leur fréquence sur des temps plus longs permettra de
tirer des conclusions solides. La seule vraie certitude est celle d'un réchauffement global à
l'échelle de la planète.
Etat des lieux
Les informations permettant de décrire au mieux les changements dans le Vercors, et d’établir
des modèles de prédiction, sont issues de 31 stations Météo France situées dans la Drôme et
l’Isère. Ces mesures s’échelonnent sur 1921 à 2006.
Le Vercors est un massif pré-alpin de moyenne montagne qui reçoit des influences
climatiques continentales à l'est, océanique à l'ouest et méditerranéennes au sud. On observe
de nouveaux phénomènes depuis 1975. Les jours de gel annuels sont moins nombreux. Après
1980, les vents du sud ont augmenté et les jours de pluie ont diminué. Enfin, les températures
moyennes ont augmenté depuis 1985. Il n’existe pas de données chiffrées concernant le
nombre de jours d’enneigement dans le Vercors, mais les nombreux témoignages s’accordent
sur une diminution significative depuis les années 1980. Au Col de Porte en Chartreuse, on
est passé progressivement de 1,5 m de neige cumulée en 1960 à seulement 90 cm aujourd’hui,
soit une diminution de 40 %.
Globalement, on peut conclure que durant ces vingt dernières années les influences
méditerranéennes ont augmenté, et les influences des régimes atlantiques ont plutôt eu
tendance à diminuer.
Prévisions
A l'échelle des Alpes, l’élévation de température est comprise entre 1 à 3°C à 1800 m
d’altitude sur les 45 dernières années. L’augmentation est donc plus importante en montagne
que celle annoncée au niveau mondiale. Dans le modèle de prédiction utilisé par l'observatoire
éco-climatique, il est question d'une augmentation de 1°C entre 2000 et 2030, et de 4°C entre
2000 et 2100. Une augmentation de 1°C correspond à une variation altitudinale de 150 m
d’altitude. Par conséquent, on peut prévoir les différents effets que ces modifications
climatiques auront sur la végétation et la faune, mais également sur les activités humaines.
1.2.3
Effets sur le milieu naturel
Le réchauffement a un impact sur les étages de végétation, et les ressources en eau. On
pressent aussi les effets sur les espèces floristiques et faunistiques indicatrices.
Les étages de végétation
La réserve des Hauts-Plateaux rassemble les étages de végétation depuis l'étage montagnard
jusqu'à l'étage alpin. Les modèles cités précédemment indiquent que l'étage alpin était très
présent en 1900, y compris dans la partie sud de la réserve. Un siècle plus tard, soit en 2000,
l'étage alpin est réservé aux crêtes du Grand Veymont. Les hypothèses de réchauffement nous
précisent qu'en 2030, l'étage alpin ne concernerait que la partie sommitale du Grand Veymont.
Pour 2100, avec une hypothèse de réchauffement d’encore 3°C, on assisterait à une
7
disparition de l'étage alpin, à une disparition quasi complète de l'étage subalpin, et à une
apparition de l'étage collinéen sur la réserve.
Sources d'eau
L'eau va être amenée à manquer, sinon au niveau des précipitations puisque nous ne pouvons
pas le prévoir, mais au moins au niveau des sources. En effet, la diminution de la couverture
neigeuse qui est elle à prévoir, va entraîner une baisse d'alimentation des cours d'eau qui sont
dépendants des stockages sous forme de neige.
Flore
Les relevés satellites ont montré que 2003 a été une année de fort stress hydrique, et compte
tenu de l'inertie écologique, a impacté aussi l'activité en 2004. Des années de fortes
sécheresses peuvent avoir un impact sur les peuplements forestiers à plusieurs niveaux :
ralentissement de croissance, mort du peuplement suite à un stress hydrique trop important,
affaiblissement face aux parasites.
L'épicéa et le pin sylvestre sont sensibles aux sécheresses estivales. Ils pourraient être
supplantés par le pin d'Alep qui est plus adapté à des climats arides. On peut aussi craindre le
développement de certains parasites comme l'encre du châtaignier qui craint les basses
températures hivernales, ou la chenille processionnaire du pin dont la larve, qui se développe
en hiver, est sensible aux basses températures, ou encore le bostryche de l'épicéa.
On peut attendre un décalage de la phénologie au niveau des arbres. La période de
photosynthèse a été prolongée de 9 jours au dessus de 1000 m depuis 50 ans. Ainsi, ils
bénéficient d’une période de croissance plus grande si un facteur limitant comme l'eau ou la
carence des sols ne les arrêtent pas. De la même manière, il est admis que l'augmentation du
CO2 dans l’atmosphère engendre une croissance plus rapide des arbres.
Faune
On observe actuellement un recul de certaines espèces comme le Lagopède qui était présent
sur le Glandasse au 20ème siècle, que l’on ne retrouve maintenant que dans des zones plus
élevées. Plusieurs hypothèses peuvent être avancées dont notamment le dérangement par les
skieurs et les randonneurs en raquettes. Mais on peut aussi supposer qu’il est plus prédaté du
fait de la diminution de l’enneigement et de son homochromie, ou qu’il souffre de façon plus
directe des températures plus chaudes. Depuis quelques années, les cigales montent sur le sud
du massif, confirmant l’influence méditerranéenne grandissante.
Contrairement aux périodes glaciaires où la température a varié progressivement, de 1°C tous
les mille à trois mille ans, les espèces n’auront que peu de temps pour s’adapter aux
changements.
Si les étages alpins puis subalpins viennent à disparaître, la migration altitudinale ne permettra
pas la survie. En effet, des espèces risquent de se retrouver piégées. Dans un premier temps,
on peut prévoir une diminution des effectifs, puis une baisse de la diversité génétique et donc
une fragilité accrue aux conditions adverses (concurrence entre espèces, maladies…). Ce type
d’appauvrissement conduit à la raréfaction voire à la disparition définitive. Ce sont en priorité
les espèces les plus spécialisées, les moins opportunistes, ou ayant des petits effectifs, qui
seront touchées.
8
1.2.4
Effets sur les activités humaines
Pâturage
Durant les sécheresses estivales, les prairies sont moins riches pour les troupeaux. Par
conséquent, on peut craindre que ces alpages desséchés ne garantissent pas la prise de poids
du bétail, et que l’activité de pâturage diminue dans le Vercors.
Les stations de sports d’hiver
Les vingt derniers hivers ont été très inégaux au niveau de l’enneigement : souvent
déficitaires comme c’était le cas en 2008, parfois de bonnes années comme 2009 où les
activités de ski et de randonnée en raquette se sont faites en continu toute la saison.
Pour qu’une station de sport d’hiver soit économiquement viable, il faut au moins 30 cm de
neige naturelle pendant au moins 100 jours par saison. Il paraît évident que les stations de
moyenne montagne comme celles du Vercors seront les premières touchées. L’enneigement
artificiel qui prend le relais lors des hivers peu enneigés, ne sera bientôt plus possible si la
température continue a augmenter.
Fréquentation estivale et densité de population
Les zones du massif situées près des pôles urbains sont particulièrement peuplées. Les gens
viennent trouver dans le Vercors une qualité de vie qu’ils n’ont pas en ville : le calme et l’air
pur. De la même manière, lors des journées de canicules, on observe une fréquentation très
importante du massif, notamment à proximité de Grenoble. Avec l’élévation des
températures, on peut prévoir une augmentation du nombre de résidents sur le massif, et une
augmentation générale de fréquentation.
9
2
Evolution du mode de vie d’un habitant du Vercors
Avant l’ère industrielle, l’homme avait déjà un impact sur le milieu : il prélevait des pierres
dans les carrières pour édifier des bâtiments, du bois pour la construction et pour le feu,
cultivait la terre et prélevait du gibier pour se nourrir. Depuis le début du 19ème siècle, les
besoins en énergie ont augmenté, les transports se sont développés, l’agriculture s’est
intensifiée. Cette évolution a permis à l’homme de vivre plus confortablement, mais elle a en
contrepartie amené une pollution très importante : le recours aux énergies pour l'habitat, les
transports et l'alimentation représentent 75 % des rejets de gaz à effet de serre responsable du
changement climatique.
2.1
L’habitat
La construction et le chauffage de la maison sont des sources de pollution. Les autres besoins
dans l’habitat sont la production d'eau chaude sanitaire, la cuisson, et l’électricité pour le
réfrigérateur, l'électroménager, l'éclairage.
2.1.1
La construction de la maison
Les premières habitations remontent au moyen-âge. Les matériaux utilisés étaient la pierre,
les lauzes et le bois, exploités dans le massif, transportés par traction animale, et taillés à la
main. Les toits étaient recouverts de chaume, paille provenant des exploitations de seigle. A
partir du 19ème siècle, l’ouverture des routes d’accès permet de faire venir du ciment, des
moellons, et des tuiles des villes. Ces matériaux sont gourmands en énergie pour leur
fabrication, on parle d’une énergie grise importante contenue dans le matériau. De plus, ils
sont transportés sur des distances de plus en plus grandes, créant aussi une pollution par le
transport. A la fin du 20ème siècle, on utilise la laine de verre pour isoler les maisons, or cette
dernière consomme aussi énormément d’énergie pour sa fabrication.
Cabane avec pignons lauzés et toit de chaume
Sornin à Engins
Construction de la Rotonde dans les années 1930 à
Villard de Lans, aujourd’hui hôtel des 4 montagnes
10
2.1.2
Le chauffage de la maison et l’eau chaude
Le bois des forêts du Vercors sert à se chauffer depuis la préhistoire. Le bois a longtemps été
utilisé sous forme de bûche, puis de charbon au moyen âge. Le charbon était surtout produit
pour alimenter les fonderies de la vallée de l’Isère vers lesquelles il était convoyé à dos de
mulets, puis pour les besoins de chauffage en ville.
Charbonnage aux Ecouges
Saint-Gervais
Le bois était brûlé dans des cheminées. On exploitait alors seulement 10 % de l’énergie
contenue dans le bois, les 90 % restants partaient en fumée dans l’atmosphère. Malgré cette
mauvaise efficacité, on utilisait des petites quantités de bois car pendant longtemps seule une
pièce était chauffée dans la maison. L’eau était chauffée sur le feu. Ensuite, on a construit des
poêles qui ont permis d’améliorer sensiblement l’efficacité de la combustion.
Il faut attendre le 20ème siècle pour qu’arrive le chauffage central : un réseau de radiateurs
permet alors de chauffer toute la maison, et de produire l’eau chaude sanitaire. La chaudière
reliée aux radiateurs consomme toujours du bois. Durant la seconde moitié du 20ème siècle, le
fioul et le gaz propane remplacent rapidement le bois car ils offrent un confort d’utilisation
inégalable, et sont moins volumineux. Ces combustibles fossiles engendrent des gaz à effet de
serre importants lors de leur combustion, mais également des quantités énormes pour leur
fabrication (extraction, transport et raffinage).
Ancien poêle servant pour le
chauffage et la cuisine
Les premières bâtisses qui s’équipent du chauffage central sont des hôtels de luxe
hôtel du Parc et du Château à Villard de Lans
11
2.1.3
La production d’électricité
L’électricité arrive dans le Vercors en 1907. Elle était alors produite à partir de centrales
thermiques fonctionnant aux énergies fossiles, et servait essentiellement pour l’éclairage. A la
fin du 20ème siècle, l’homme a développé un nombre incalculable d’appareils électriques. Les
usages indispensables pour l’homme ne sont cependant pas nombreux : la production de froid
pour conserver les aliments, et l’éclairage. L’électricité est aussi parfois utilisée pour le
chauffage et l’eau chaude sanitaire, mais d’un point de vue écologique c’est une aberration :
l’électricité est produite principalement par le nucléaire en France, ce qui pose de nombreux
problèmes (risques d’accidents, traitement des déchets, uranium non renouvelable), alors que
dans le Vercors, on a pu exploiter la ressource hydraulique pour produire l’électricité.
Dès le 13ème siècle, on a utilisé l’énergie mécanique produite par la force des torrents pour
faire fonctionner des moulins : les meules écrasaient les céréales pour faire la farine, les scies
transformaient les grumes en planches et en poutres. Il faut attendre le 20ème siècle pour que la
force de l'eau serve à faire tourner une turbine reliée à un alternateur, permettant ainsi de
produire de l'électricité. Les premières centrales hydroélectriques ont été aménagées sur la
Bourne et le Furon.
Scierie hydraulique de Lolette
Sortie des gorges d’Engins
Scierie et meunerie hydrauliques
Méaudre
L'énergie éolienne a très peu été utilisée sur le Vercors. On observe sur la commune de
Vassieux-en-Vercors les restes d'anciens moulins à vent.
Vestiges d’un moulin
Vassieux-en-Vercors
12
2.2
L'historique des déplacements dans le Vercors
De la préhistoire à aujourd’hui, nos modes de déplacements sur le territoire du Vercors ont
évolué pour permettre les échanges entre les populations. Les montagnes se sont sillonnées de
voies d’accès adaptées aux moyens de déplacements des différentes époques : d’abord des
sentiers passant par des cols, des pas, puis des routes remontant les gorges. Avec la
démocratisation des engins motorisés en 1960, la pollution s’est accélérée : en France les
transports représentent 26 % des rejets de GES.
2.2.1
Les sentiers et les chemins
Il y a 100 000 ans, les hommes préhistoriques franchissaient les gorges pour venir s’installer à
la belle saison et profiter de ce que pouvait leur apporter le territoire : fruits, gibier et silex.
Sur leurs chemins de chasse des abris temporaires sont aujourd’hui connus sur le territoire :
abris de Méaudre, grotte du Thaîs.
De l’époque romaine, il existe encore des traces de voies de communication. Une route
permettait les échanges entre le Trièves et Diois en passant par les Hauts Plateaux du Vercors.
Cette même voie romaine a permis d’acheminer à dos de mulets de gros blocs de pierres
taillés dans la carrière de la Queyrie vers Die par le pas de Chabrinel, mieux connu
aujourd’hui sous le nom de pas des Econdus.
Au moyen âge, les moines Chartreux et les paysans arpentaient le Vercors et transportaient du
vin, du charbon de bois et du sel. Des « colporteurs » acheminaient les produits fabriqués sur
le territoire vers la vallée et en échange ils montaient des produits que l’on ne trouvait pas sur
le Vercors : laine, outils. Certains chemins, tellement dangereux ont été aujourd’hui
abandonnés même par les randonneurs. C’est le cas du sentier des Ecouges qui reliait la
Chartreuse des Ecouges au village de la Rivière ou bien l’ancienne voie de Combe Laval par
le col de la Machine qui permettait de rejoindre la forêt des Coulmes par le Royans. Ainsi,
pendant des siècles les déplacements se faisaient à pied, à mulet et à cheval.
2.2.2
Les premières routes
Au 19ème siècle, les routes ont remplacé les sentiers et des tunnels ont été creusés pour accéder
plus facilement au cœur du massif. Un réseau routier est créé entre 1827, début de la
construction de la route entre Sassenage et Villard-de-Lans, et 1912, avec la route de la forêt
de Lente. Les voitures à calèche ont pu pénétrer le massif.
Construction de la route de Bouvante
1896
13
Construction de la route des Grands Goulets
Entre 1843 et 1851
A partir du début 20ème siècle les voitures se démocratisent, les échanges s’accélèrent,
l’économie touristique, agricole et sylvicole du plateau se développe. Des grumes entières de
bois sont désormais acheminées en voiture jusqu’aux papeteries de la vallées de l’Isère, les
touristes se déplacent jusqu’au Vercors pour profiter de l’air pur. En 1920, une ligne de
tramway est construite entre Grenoble et Villard-de-Lans. Elle sera abandonnée en 1948 au
profit des bus à essence, moins coûteux.
Une patache
Route d’Engins
1907
Un autocar
Route des Grands Goulets
Transport de bois par traction animale
Méaudre
14
Transport de bois vers les papeteries de Lancey avec des
tracteurs à vapeur
Route des Grands Goulets
1920
2.2.3
Démocratisation des voitures
Depuis les années 1960, nos modes de déplacements ont évolué très rapidement avec la
démocratisation des moyens de locomotion motorisés.
Evolution des temps de déplacement
Pour les jeux olympiques de 1968, certaines des routes connaîtront de nouveaux
aménagements. Aujourd’hui encore, on améliore les itinéraires de communication : le tunnel
des grands Goulets a été inauguré en juillet 2008. Les temps de déplacement ont ainsi été
réduits considérablement. Le trajet Lans-Grenoble se fait 16 fois plus vite aujourd’hui qu’il y
a 3 siècles : 8 h à pied, 6 h en calèche, 2 h en tramway, et 30 min en voiture.
Tunnel des grands Goulets qui rejoint la Chapelle-enVercors et Pont-en-Royans
2008
Les trajets des habitants du Vercors
Les temps de trajet sont réduits et nous pouvons parcourir plus de kilomètres pour se rendre
sur notre lieu de travail. Depuis 1970, la distance entre le domicile et le lieu de travail a
doublé en moyenne. Pourtant la durée de ce trajet est restée la même. Pour aller travailler :
56 % de la population active du territoire travaille hors du Parc, dont près de la moitié à
Grenoble (flux journalier d'environ 800 habitants), 29 % travaillent dans leur commune de
résidence et les 15 % restants dans le Parc.
Sur un territoire rural comme le Vercors, les besoins de déplacement sont aussi plus
importants qu’en zone urbaine. Les hameaux espacés, des villages étalés éloignent les
commerces et les services des lieux d’habitation.
15
L’affluence touristique
Le territoire du Parc naturel régional du Vercors attire de nombreux touristes qui parcourent
des kilomètres pour venir passer leurs vacances. Les émissions des touristes qui viennent en
montagne sont liées à près de 80 % aux transports.
La proximité de grandes villes, Grenoble, Valence et même Lyon en fait aussi une destination
de week-ends. En 1999, le parc de résidences secondaires sur le territoire représente 22 % du
nombre total de logements, jusqu’ à 60 % des logements dans certaines zones du massif (4
Montagnes).
2.3
L’alimentation
L’agriculture représente aujourd’hui 20 % des GES en France.
2.3.1
De la préhistoire au Moyen-âge
Les hommes préhistoriques qui se sont sédentarisés au néolithique sur le Vercors sont
éleveurs et agriculteurs. Ils produisent des céréales, élèvent des porcs et des bœufs.
Au moyen-âge, avec l'occupation grandissante du massif, l'agriculture continue à se
développer. Certaines zones comme le fond synclinal d'Autrans sont intégralement cultivées
pour le labour ou les pâtures. A cette époque, les habitants vivent en quasi-complète autarcie.
Le repas quotidien est composé de rave et de chou qui résistent au froid et à l’altitude, de
bouillies de farine. Plus tard arriveront les pommes de terre, le pain qui deviendra un aliment
central, les haricots, les fèves et les lentilles. Les plus aisés ont des œufs, des volailles, du
gibier.
Les premiers échanges avec la vallée permettent de disposer de ressources indisponibles dans
le Vercors : du sel pour l’alimentation et la conservation des denrées périssables, du vin
venant du Diois.
2.3.2
Déclin de l’agriculture au 19ème et 20ème siècle
C'est vers la moitié du 19ème siècle que l'économie rurale traditionnelle basée principalement
sur l'agriculture va basculer. Le réseau routier ouvert au 19ème siècle va désenclaver le massif
et permettre les échanges. L'autarcie diminue, et favorise les échanges de nombreux produits
jusqu'au cœur du massif : on exporte des produits fermiers et on importe des produits
manufacturés. Jusqu'alors, seule la traction animale était utilisée pour les labours, le transport
des marchandises. Au début du 20ème siècle, les machines motorisées, tracteurs et automoteurs
remplacent rapidement les attelages. La dominante agraire laisse place à l'ère industrielle. On
consomme de l'énergie fossile pour la production agricole, et on importe de plus en plus de
produits alimentaires. Aujourd’hui, les exploitations agricoles qui se maintiennent sont
essentiellement des productions laitières, ainsi que quelques élevages bovin ou ovins pour la
viande, quelques apiculteurs, et les nuciculteurs dans la vallée de l’Isère.
16
Labour à la Tancanière
Villard-de-Lans
Début 20ème siècle
Transport du foin par traction animale
Saint-Nizier-du-Moucherotte
Entre 1920 et 1930
(ligne de tramway Grenoble-Villard-de-Lans visible à gauche)
Parmi les premiers tracteurs
Saint-Martin -en-Vercors
1940
2.3.3
Alimentation et gaz à effet de serre
Les aliments ont des impacts différents suivant les distances parcourues entre le lieu de
production et le lieu de consommation, mais également selon le mode de production.
La viande
Elle pèse lourd car pour nourrir les animaux, on utilise souvent des aliments qui ont nécessité
des engrais azotés, responsables des émissions de rejets de protoxyde d’azote. De plus, les
ruminants rejettent du méthane au moment de la digestion. Ainsi la production d’un kilo de
viande rejette la même quantité qu’un trajet en voiture de 220 km pour le veau, de 180 km
pour l’agneau, 70 km pour le bœuf, et 30 km pour le cochon.
17
Les légumes et les fruits
S’ils sont consommés en dehors de leur saison de culture locale, ils émettent bien plus que les
produits locaux de saison, soit à cause du transport s’ils ont poussé ailleurs, soit à cause de
l’énergie nécessaire pour chauffer les serres. Un fruit importé consomme pour son transport
10 à 20 fois plus de pétrole que le même fruit produit localement et acheté en saison.
Les produits congelés et les plats préparés
Ils sont très gourmands en énergie car en plus de celle nécessaire à leur fabrication, ils doivent
être conditionnés spécifiquement et maintenus à température réduite jusqu’à leur
consommation (-18°C pour les produits congelés). De plus, pour fabriquer le froid, on utilise
des gaz frigorigènes, puissants gaz à effet de serre.
2.4
Les loisirs
Les loisirs ont longtemps été réservés à une minorité. C’est à partir de la deuxième moitié du
20ème siècle qu’ils se démocratisent et ont un réel impact sur l’environnement. L’essentiel des
pollutions est engendré pas les flux de voitures, mais certaines activités sont aussi
particulièrement polluantes.
Les prémices de la pollution du tourisme :
Autocar de tourisme qui circule autour de Grenoble
1930
Arrivée du tramway en gare de Saint-Nizier-du-Moucherotte
Le tram est le premier remonte-pente du Vercors. Les skieurs
effectuent des descentes en direction de Grenoble.
2.4.1
Les sports mécaniques
Les sports mécaniques en montagne sont : en hiver, la conduite sur glace et la motoneige, et
en été, le quad et le motocross. Les moteurs puissants des machines consomment des
quantités importantes d’essence, générant des quantités importantes de dioxyde de carbone.
18
2.4.2
Le ski
Le ski de piste nécessite des installations qui consomment de l’énergie : d’une part la
construction des installations, mais surtout le fonctionnement des remontées mécaniques, des
canons à neige et des dameuses.
10 % des pistes des stations d’Autrans et de Villard-de-Lans sont équipées en canon à neige.
Depuis 3 ans, on utilise aussi des canons à neige pour le ski de fond, c’est le cas sur le plateau
de Gève à Autrans.
2.4.3
Le tourisme de bien-être
Le tourisme axé sur le bien-être met parfois à disposition des installations très
consommatrices en énergie : sauna, jacuzzi, hammam.
2.5
Emissions de GES d'une famille dans le Vercors
Prenons l’exemple d’une famille de 4 personnes habitant à Lans-en-Vercors. Nous retenons
volontairement une famille se situant dans la moyenne française en terme d’émissions de
GES.
2.5.1
Habitat
Leur maison de 120m² est chauffée au fioul. Sa performance thermique est équivalente à la
performance moyenne des habitations françaises. Toute la maison est chauffée à 20°C. La
consommation de fioul est de 2500 litres par an pour le chauffage. Leur consommation d’eau
chaude sanitaire 50 litres par personne par jour. La production eau chaude sanitaire est
assurée par la chaudière, et représente 360 litres de fioul par an. Enfin, l’ensemble des
consommations d’électricité représente 4 500 kWh par an, les principaux postes de
consommations étant le réfrigérateur et la cuisson sur plaque électrique.
2.5.2
Transport domicile-travail
La famille possède deux voitures. La première voiture est essentiellement destinée aux trajets
pour le travail à Grenoble. Elle parcourt environ 45 km par jour aller retour, et donc
10 000 km par an. Elle sert aussi pour les courses au supermarché le week-end : 3000 km
par an.
2.5.3
Alimentation
Leur alimentation se compose de produits frais, mais également des plats tout prêts ou
congelés. Ils consomment de la viande tous les jours, et des produits hors saison
occasionnellement.
2.5.4
Loisirs
La deuxième voiture sert rarement en semaine sur le plateau, surtout les week-ends et les
vacances. Elle parcourt 15 000 km par an. Une fois par an, ils effectuent en famille un voyage
aux Caraïbes (4000 km en avion aller-retour).
19
2.5.5
Bilan
Nous avons comptabilisé les principales sources d’émissions de GES. Nous pourrions ajouter
les émissions liées à l’achat de produits manufacturés, et au traitement des déchets mais leur
comptabilisation n’est pas aisée. On convertit toutes les sources de pollution dans une unité
commune : des kilogrammes de carbone (kgC).
Emissions annuelles de gaz à effet de serre d'une famille (en kgC)
3000
2393
2500
1851
2000
1827
1500
1000
713
618
500
267
221
vi
on
A
rs
lo
i si
oi
tu
re
lim
A
V
V
en
ta
tio
n
tra
va
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oi
tu
re
de
ch
au
Ea
u
Ch
au
f
fa
ge
0
La voiture qui sert pour les trajets au travail et les courses au supermarché émet près de 10 %
du total des GES. Chacun des autres postes, habitat, alimentation et loisirs, représente environ
30 %. On remarque l’importance des rejets générés par le chauffage, par le voyage en avion,
et par l’alimentation. L’émission annuelle totale représente près de 8 000 kg de carbone, soit
2 000 kg par personne. La quantité maximale que l’homme peut rejeter sans perturber le
climat est de 500 kg de carbone, il faut donc que cette famille divise ses émissions par 4.
20
3
Diminuer notre impact écologique
Cette dernière partie détaille les différentes initiatives à disposition des habitants et des
touristes pour minimiser leur impact sur le réchauffement climatique. Les thèmes sont les
mêmes que ceux de la deuxième partie : l’habitat, les déplacements puis l’alimentation et les
loisirs.
3.1
L’habitat
Dans le cadre de travaux de construction, ou dans le cadre de réhabilitation d’une maison
ancienne, plusieurs actions peuvent être mises en place.
3.1.1
Les matériaux de construction
Il est possible de minimiser l’impact de la construction d’une maison en se penchant sur
l’énergie grise de chaque matériau. Les matériaux dits écologiques contiennent peu d’énergie
grise. Ils sont aussi moins nocifs pour la santé que les matériaux conventionnels. On peut citer
pour la construction : le bois, la paille. Pour isoler la maison, il existe une multitude de
matériaux écologiques, soit d’origine animale (plume de canard, laine de mouton), soit
d’origine végétale (laine de chanvre ou de lin, ouate de cellulose, liège expansé).
3.1.2
Sobriété et efficacité
L’énergie la moins polluante est celle que l’on ne consomme pas. Pour diminuer les rejets de
GES de l’habitat, il y a donc deux mots d’ordre, la sobriété et l’efficacité.
Consommer moins
La sobriété passe par une diminution des surfaces habitées, et par une température de 19°C
dans les pièces à vivre et 16°C dans les chambres. 1°C en moins représente une économie de
7 % d’énergie. L’eau chaude du ballon doit être réglée à 55°C. Il faut préférer les douches aux
bains, et éteindre les veilles des appareils électriques.
Consommer mieux
L’isolation représente le plus gros potentiel d’économie par rapport au chauffage, qui
représente 70 % de la consommation d’énergie de l’habitat. La réglementation impose des
épaisseurs d’isolants trop faibles au regard de l’enjeu environnemental. Il ne faut pas hésiter à
isoler au-delà des contraintes réglementaires. Dans le cadre de construction, la conception
bioclimatique permet des économies importantes. Une maison compacte consomme moins
qu’une maison de plain pied car elle réduit les surfaces d’échanges avec l’air extérieur. De la
même manière, l’habitat collectif ou mitoyen est plus économe que l’habitat individuel. Le
choix du terrain et l’implantation sont importants : on oriente la maison au sud pour optimiser
les apports solaires et on la protège des vents dominants. On retrouve ces règles de bon sens
dans les constructions anciennes, mais elles ont été oubliées lors de la période de
reconstruction après la seconde guerre.
21
Pour diminuer les consommations d’électricité, on peut, lors du remplacement des
équipements anciens et énergivores, avoir recours à : des lampes basse consommation pour
l’éclairage, des appareils électroménager de classe A. Enfin pour diminuer les consommations
d’eau chaude, on peut mettre des réducteurs de débit sur les robinets et sur la douche.
3.1.3
Les énergies renouvelables
Pour chauffer la maison, pour chauffer l’eau et pour produire l’électricité, les ressources du
territoire sont nombreuses.
Le bois énergie
Le bois est une ressource renouvelable dans la mesure où la forêt est gérée durablement. De
plus, le dioxyde de carbone qu’il rejette lors de sa combustion est réinjecté lors de la
croissance par la photosynthèse.
Aujourd'hui, on peut utiliser efficacement le bois des forêts du Vercors, sous forme de bûche
ou de bois déchiqueté, dans des chaudières ou des poêles modernes qui ont des rendements
élevés par rapport aux anciennes méthodes de combustion. La règle d’or reste bien entendu
d’utiliser du bois sec. Le bois déchiqueté, du fait du confort d'utilisation qu'il offre, peut aussi
être utilisé pour chauffer des bâtiments publics, des écoles, des immeubles.
Ensemble de bâtiments HLM de l’OPAC 38
chauffé par une chaudière au bois déchiqueté,
silo de stockage et chaudière sur la partie
gauche
Autrans
2007
Le granulé de bois est également un combustible du bois énergie, mais il n’existe
actuellement pas de sites de fabrication sur le Vercors. L’usine la plus proche est située dans
la plaine du Dauphiné.
L’énergie solaire thermique
L'énergie solaire peut servir à produire l’eau chaude. Elle peut aussi contribuer au chauffage
de la maison si celle-ci est équipée d’un plancher chauffant et qu’elle est bien isolée. On parle
alors de système solaire combiné, qui combine l’eau chaude et le chauffage.
Chauffage solaire sur une maison bioclimatique en
construction
Villard-de-Lans
2008
22
L’électricité verte
L’électricité verte correspond à l’électricité produite par une source renouvelable : la force de
l’eau, du vent ou le soleil.
□ Centrale hydroélectrique
On utilise toujours l’énergie hydraulique, et elle représente de loin la part la plus importante.
Les centrales appartiennent pour les plus grosses à EDF, certaines à des particuliers.
Globalement, le potentiel de production à partir de l’énergie de l’eau est totalement utilisé sur
le territoire.
Centrale hydraulique de la rivière de la Bourne
Choranche
2004
□ La force du vent
Le potentiel de vent n'est souvent pas suffisant dans le Vercors pour justifier l'installation
d’éolienne. Seul le sud du Vercors présente des intérêts, des projets ont été étudiés sur
Vassieux-en-Vercors mais rien n’a abouti à ce jour.
□ Le solaire photovoltaïque
L’électricité photovoltaïque s’est beaucoup développée depuis 2006. les particuliers et les
agriculteurs peuvent mettre en place des installations sur leur toiture si celle-ci est exposée au
sud et n’est pas masquée par des montagnes ou des arbres.
Capteurs photovoltaïques sur le refuge de Roybon
Saint-Martin-en-Vercors
2007
□ Enercoop
Enercoop est une coopérative qui met en lien des consommateurs d’électricité et des
producteurs d’électricité verte. Il s’agit du seul fournisseur d’électricité dont le
développement est basé uniquement sur les énergies renouvelables.
http://www.enercoop.fr/
23
Le biogaz
Il existe un potentiel de production de biogaz pour la production d’énergie thermique et
éventuellement électrique à partir de la fermentation des déchets organiques. Les
investissements sont très importants, et il n’existe pas actuellement de projet dans le Vercors.
L’huile végétale pure
L’huile végétale pure est produite à partir d’un pressage à froid de graines de tournesol ou de
colza. Elle concerne surtout les agriculteurs qui peuvent l’utiliser en substitution du fioul pour
faire fonctionner les tracteurs. Cependant, les prix actuels des céréales font que la production
d’huile n’est pas intéressante pour le moment. Un projet est en cours dans le Trièves.
Site du PNRV sur l’énergie : http://www.parc-vercors-energie.org
Pour des informations sur les économies d’énergie et les énergies renouvelables :
Isère : http://www.ageden.org Drôme : http://pie.dromenet.org/
3.2
Les transports
Les déplacements inutiles doivent bien entendu être limités au maximum : prendre la voiture
pour aller acheter du pain dans la boulangerie située au bout de la rue est une aberration à bien
des niveaux. Pour se déplacer, plusieurs possibilités s’offrent à nous, et les différents modes
de transport ne rejettent pas la même quantité de CO2 : les transports routiers et aériens sont
les plus émetteurs alors que les transports collectifs le sont beaucoup moins. Les modes doux,
marche à pied et vélo, ne rejettent pas un gramme de CO2.
3.2.1
Les transports en commun
Il existe plusieurs transports en commun sur le massif du Vercors.
Les trains
Trois lignes permettent d’accéder au pied du massif :
La ligne Grenoble-Valence dessert les gares de la vallée de l’Isère : Moirans, MoiransGalifette, Tullins-Fures, Poliénas, Vinay, Saint-Marcellin, Saint-Hilaire-Saint-Nazaire
La ligne Grenoble-Gap dessert le Trièves : Clelles
La ligne Valence-Die-Gap dessert le Diois.
Pour consulter les horaires : http://www.ter-sncf.com/rhone_alpes
Les autocars
Les autocars permettent d’accéder à plus de sites du massif.
□ Isère : TransIsère
La ligne 5100 Grenoble-Villard-de-Lans dessert Fontaine, Sassenage, Engins, Lans-enVercors, Autrans et Méaudre.
La ligne 4500 Grenoble-Mens dessert Vif, Saint-Martin-de-la-Cluze, Avignonet, Sinard,
Monestier-de-Clermont, Roissard, Saint-Michel-les-Portes, Saint-Martin-de-Clelles, Clelles,
Lavars et Prébois.
Transisère a aussi mis en place le réseau skiligne pour inciter les pratiquants de sports d’hiver
d’accéder aux stations sans voiture. Il propose aussi un ensemble tarif et forfait à un tarif
avantageux.
24
Pour consulter les horaires : http://www.transisere.fr/horaires_ligne/
□ Drôme : lignes régulières interurbaines
La ligne 28 Valence-Luc-en-Diois dessert Die depuis Valence.
La ligne 29 Beaurières-Die dessert Chatillon-en-Diois depuis Die.
La ligne 05 Valence-Vercors dessert depuis Valence plusieurs villes du Vercors : St Jean en
Royans, St-Laurent-en-Royans, Ste-Eulalie-en-Royans, Pont-en-Royans, St-Martin-enVercors, La Chapelle-en-Vercors, St-Agnan-en-Vercors, Vassieux-en-Vercors
Pour consulter les horaires : http://www.ladrome.fr/fr/les-services/
3.2.2
Covoiturage
Plusieurs sites internet de covoiturage permettent de faire le lien entre les voyageurs,
conducteurs et passagers. Il peut autant s’agir d’un trajet régulier domicile-travail que d’un
trajet ponctuel pour partir en week-end. Le covoiturage permet de réduire le nombre de
voitures sur la route et ainsi de limiter les rejets de GES. Il permet également d’offrir à des
personnes sans véhicule le moyen de se déplacer de façon conviviale et économique, et de
développer les valeurs de solidarité.
http://www.ecotrajet.com/
http://www.123envoiture.com/
http://www.covoiturage.fr/
Le Syndicat d’Aménagement du Trièves a mis à disposition un site internet pour ses
habitants. Ce site informe aussi sur les horaires des transports en commun.
http://trievoies.c.la/
3.2.3
Favoriser les circuits courts
En développant les commerces et les services de proximité, on peut limiter les distances de
transport. Ces mesures relèvent de la politique d’aménagement des élus du territoire, mais
également des actes de consommation des habitants et des touristes. En consommant
localement, en faisant les courses dans les épiceries plutôt que dans les supermarchés, tout le
monde contribue à maintenir l’activité économique locale et donc à limiter les transports.
3.2.4
Favoriser la découverte par des déplacements non polluants
Les élus du territoire à travers les missions du PNRV ont beaucoup œuvré pour favoriser un
tourisme de marche à pied, de déplacement à cheval et en vélo. Les Grandes Traversées du
Vercors valorisent le territoire par la création d’itinéraires de randonnées associant dans la
dynamique l’ensemble des acteurs économiques. Leur site informe aussi les randonneurs sur
les possibilités d’accès aux départs de randonnées par d’autres moyens de locomotion que la
voiture. Enfin, les chemins du patrimoine permettent de valoriser l’environnement et la
culture par des sentiers piétons au départ du centre des villages.
Site de la GTV : http://www.vercors-gtv.com/
25
3.2.5
Autres initiatives
Les pédibus
Un pédibus est une ligne de ramassage des enfants en direction de l’école, avec des arrêts,
entre lesquels les enfants marchent accompagnés par des adultes. Deux trajets ont été mis en
place à l’école primaire de la commune des Saillants du Gua. Cette action permet à la fois la
sensibilisation des enfants, mais aussi des parents.
Les navettes de sport d’hiver
Dans les communes de Lans-en-Vercors, de Villard-de-Lans et d’Autrans, des navettes en bus
au départ des villages permettent d’atteindre le pied des pistes gratuitement.
Les voitures électriques
La commune de Corrençon-en-Vercors propose la location de voitures électriques pour se
déplacer à proximité. Ces véhicules ont une autonomie de 60 km.
Voiture électrique en location à l’office du tourisme
Corrençon-en-Vercors
2008
La voie verte
La voie verte de Villard-de-Lans est une voie de 1,5 km strictement interdite aux moyens de
locomotion motorisés. Elle est utilisée par les cyclistes les rollers et les piétons.
Voie verte
Villard-de-Lans
2005
Association ressource pour les déplacements alternatifs à la voiture : http://www.adtc-grenoble.org/
26
3.3
Alimentation
En limitant les fruits et légumes qui ne sont pas de saison, les produits qui viennent de loin,
les aliments congelés et les plats préparés, et la consommation de viande, on diminue déjà
considérablement notre impact sur le réchauffement climatique. D’autres initiatives sont
prises sur le Vercors.
3.3.1
Les AMAP et la vente directe
Plusieurs Associations pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne se sont récemment créées
sur le Vercors. Elles associent des maraîchers de la vallée de l’Isère à des groupes de
consommateurs sur le plateau. Les consommateurs s’engagent sur 6 mois ou un an auprès du
producteur, et ce dernier livre à un point donné des paniers hebdomadaires de légumes
variées. Les AMAP peuvent aussi concerner d’autres types de produits (fruit, pain, viande…).
On peut aussi privilégier tous les points de vente directe (marché, vente à la ferme), et
consommer au maximum les produits locaux.
AMAP : association Alliance : http://www.alliancepec-rhonealpes.org/
AMAP Vercors : http://luc.mortier.free.fr/SITEAMAPVERCORS/INDEX.htm
AMAP Autrans-Méaudre : http://amapam.over-blog.com/
Vente directe : Association de Promotion des Agriculteurs du PNRV : http://www.apapvercors.com/
3.3.2
L’agriculture biologique
Certes l’agriculture biologique utilise des engins agricoles émettant du CO2, les ruminants
rejettent aussi du méthane et l’épandage du fumier émet du N2O. Néanmoins, ce mode de
culture n’utilise pas d’engrais azotés de synthèse ni de produits phytosanitaires dont la
fabrication est fortement émettrice en GES. Plusieurs exploitations sont en agriculture
biologique, et il semble que cela soit une bonne voie de développement pour les exploitations
du Vercors, qui sont souvent fortement concurrencées par l’agriculture intensive des zones de
plaine.
3.3.3
Le programme alimentation, santé et territoire
L’objectif de ce programme démarré en 2008 est de promouvoir une alimentation biologique,
avec une majorité de produits locaux. Il concerne dans un premier temps la restauration
collective : centre de vacances, cantines scolaires, maisons de retraite et maisons
médicalisées. Un inventaire des besoins et des possibilités d’approvisionnement est en cours,
avec en parallèle, une campagne de sensibilisation des divers acteurs concernés : cuisiniers,
agriculteurs, enfants, parents, gestionnaires… A terme, on pourra avoir des mini-centrales
d’achat de produits bio et locaux autant que possible à plusieurs endroits sur le territoire. Ce
projet qui valorise les circuits courts et les produits locaux et biologiques est une excellente
initiative pour réduire les émissions de GES à l’échelle d’un territoire.
3.4
Loisirs
Le moyen le plus efficace pour réduire l’impact des loisirs est de se déplacer en privilégiant
au maximum les modes de déplacements doux et les transports en commun.
27
Certains hébergements touristiques sont équipés d’énergies renouvelables, et/ou possèdent des
bâtiments économes en énergie. Les marques Accueil du Parc du PNRV et les Gîtes Panda
intègrent des dimensions écologiques, et donc parfois les préoccupations liées au
réchauffement climatique.
http://www.parc-du-vercors.fr/nature/hebergement.html
Gîte de la Crécia
Réhabilitation avec une bonne isolation et mise en place
d’un chauffage solaire
Lans-en-ercors
L’association moutain riders travaille auprès des acteurs des stations de montagne pour
promouvoir un tourisme soutenable.
http://www.mountain-riders.org/
Enfin, certains produits touristiques sur le Vercors prennent en compte les préoccupations du
réchauffement climatique. Par exemple, l’association des Accompagnateurs Nature et
Patrimoine à Villard-de-Lans organise le covoiturage pour se rendre au départ des
randonnées, et fait des remises aux clients qui viennent en transport en commun dans le
massif.
http://www.accompagnateur-vercors.com/
3.5
Emissions de GES d'une famille sensibilisée au problème
du réchauffement climatique
Cette fois-ci prenons l’exemple d’une famille qui engagerait des efforts pour minimiser son
impact sur le réchauffement climatique.
3.5.1
Habitat
La famille a décidé de ne pas partir aux Caraïbes cette année et a vendu une des deux
voitures. Elle a ainsi pu investir l’argent économisé dans des travaux d’isolation et un
chauffe-eau solaire. De plus, ils respectent maintenant les températures préconisées par
l’ADEME : 19°C dans les pièces à vivre et 16°C dans les chambres. Ils ont ainsi divisé par
trois leurs consommations d’énergie pour le chauffage, et couvrent pratiquement la totalité de
l’eau chaude avec l’énergie solaire. Ils attendent encore quelques années pour remplacer la
chaudière fioul par une chaudière automatique au bois.
Ils remplacent progressivement leurs ampoules par des lampes basse consommation, et font la
chasse au veille et aux pièces qui restent allumées inutilement, et ont investi dans un
réfrigérateur économe de classe A++. Ils ont ainsi réduit de 40 % leur consommation
d’électricité. De plus ils ont souscrit un abonnement auprès d’Enercoop qui leur garantit que
l’électricité qu’ils consomment provient d’énergies renouvelables.
28
3.5.2
Transport
Les trajets domicile-travail sont maintenant effectués en covoiturage ou en autocar.
3.5.3
Alimentation
Pour les légumes et les fruits, ils se sont engagés dans une AMAP, et consomment ainsi des
produits locaux et de saison. Ils ne consomment plus systématiquement de la viande tous les
jours, et elle provient généralement des élevages du plateau. Ainsi, ils ont pu diminuer les
rejets de GES de leur alimentation par 4.
3.5.4
Loisirs
L’autre voiture restante ne sert plus que pour les déplacements occasionnels en semaine et
pour les week-ends et les vacances. Elle a diminué de 5000 km ses trajets et la voiture ne
parcourt plus que 10 000 km par an.
3.5.5
Bilan
Les rejets liés au chauffage ont été divisés par 3, l’eau chaude est produite essentiellement par
le chauffe eau solaire qui couvre 70 % des besoins. L’électricité provient de sources
renouvelables, et il n’y a plus le trajet en avion. Le changement des habitudes alimentaires a
aussi permis de réduire par 4 les émissions.
Emissions annuelles de gaz à effet de serre d'une famille
sensibilisée aux problèmes du réchauffement climatique (en kgC)
3000
2500
2000
1500
1000
617
598
470
500
80
0
0
0
vi
on
A
rs
lo
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oi
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lim
A
V
V
en
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de
ch
au
Ea
u
Ch
au
f
fa
ge
0
Chacun des postes émetteurs représente maintenant environ 30 % du total annuel de 1 800 kg.
L’objectif de division par 4 des GES est donc atteint, cette famille a réussi à minimiser son
impact sur le réchauffement climatique.
29
Conclusion
Les territoires à une échelle locale auront certainement des réponses très variables au
réchauffement climatique de la planète. Pour le Vercors, on suppose pour le siècle à venir une
élévation de la température, une diminution des ressources en eau et de l’enneigement. Ceci
aura pour conséquence une élévation en altitude des étages de végétation, et donc une
disparition des espèces inféodées aux étages les plus hauts, et une apparition des espèces des
étages inférieurs. Quand le dernier lagopède disparaîtra du Vercors, cultivera-t-on des oliviers
et de la vigne dans le Val de Lans-en-Vercors ?
Parallèlement au réchauffement, il faut aussi se préparer à la raréfaction puis à la pénurie
d’énergie fossile. Nous ne couvrirons jamais nos besoins actuels en énergie, même en
développant activement toutes les filières d’énergies renouvelables. Nous devons œuvrer au
niveau individuel en modifiant nos habitudes de consommation. Il faut également agir au
niveau politique en mettant le développement durable au centre des décisions : développer les
transports alternatifs, soutenir l’économie locale au niveau agricole, sylvicole, touristique,
soutenir les services et les commerces de proximité, sensibiliser tous les publics au
réchauffement climatique.
Enfin, on peut attendre aussi des modifications au niveau du travail des accompagnateurs en
moyenne montagne. Un faible enneigement pourrait diminuer l’activité de randonnée en
raquette, mais en contrepartie, laissé un temps plus important aux activités de randonnée à
pied ou en VTT. Si les phénomènes météorologiques extrêmes sont plus fréquents, et si les
disponibilités en eau diminuent, il faudra redoubler de vigilance lors de la préparation des
randonnées, notamment pour les séjours en itinérance.
La nature ne corrigera pas tous les excès de l’homme et les puits de pétrole ne sont pas des
puits sans fond. Modifions aujourd’hui nos modes de consommation pour aborder l’avenir
plus sereinement.
30
Bibliographie
Le changement climatique, Réseau Action-Climat France, 2007
Transports : moteurs des changements climatiques, Réseau Action-Climat France, 2008
Alimentation : des gaz à effet de serre dans nos assiettes, Réseau Action-Climat France, 2007
Illustration
Terres du Vercors, ouvrage collectif, 2002
Le Vercors, pays, paysans, paysages, Jean-Claude Duclos et Michel Wullschleger, 1990
Paysages du Vercors : entre mémoire et identité, Anne Sgard, 199
31

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