MARDI 26 JUIN – 20H MERCREDI 27 JUIN – 20H Alain Chamfort

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MARDI 26 JUIN – 20H MERCREDI 27 JUIN – 20H Alain Chamfort
MARDI 26 JUIN – 20H
MERCREDI 27 JUIN – 20H
Salle des concerts
Alain Chamfort, Jeanne Cherhal et Sébastien Tellier avec l’Orchestre de la Boule Noire
Alain Chamfort, chant
Jeanne Cherhal, chant
Sébastien Tellier, chant
Orchestre de la Boule Noire :
Fred Pallem, basse et direction
Vincent Taeger, batterie
Ludovic Bruni, guitares
Boris Boublil, claviers
Pierre-Luc Jamain, claviers
Nicolas Stephan, saxophone
Adrien Amey, saxophone et flûtes
Thomas de Pourquery, saxophone et chant
Fabrice Martinez, trompette et bugle
Julien Chirol, trombone
Fin du concert (sans entracte) vers 21h45.
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Le grand art du paradoxe
À la vue de ce programme exceptionnel, absolument inédit, on pourrait s’interroger.
Que viennent faire ensemble Alain Chamfort, vedette de la chanson française dès 1973,
l’inclassable auteur-compositeur et interprète Sébastien Tellier, l’audacieuse chanteuse
Jeanne Cherhal (« révélation » aux Victoires de la musique 2005) et l’Orchestre de la
Boule Noire, dont le nom évoque, selon l’âge que l’on a, les bals populaires des années
trente ou l’âtre des musiques actuelles, attisé par l’innovateur bassiste et chef d’orchestre
Fred Pallem ? Ces artistes ont davantage de points communs qu’il ne semble.
Tous cultivent le grand art du paradoxe. Il faudrait évoquer de la même manière
Jean-Paul Rosselin, producteur et directeur de la Boule Noire qui, en s’associant à l’allumé
de Pallem, a choisi l’inconfort d’un perpétuel questionnement artistique. Ce n’est pas
le tiroir-caisse qui décide autoritairement, mais un Rosselin mélomane, capable de
tomber amoureux d’une mélodie pure autant que de notes dissonantes et trébuchantes.
Quand il a rencontré Fred Pallem, c’était comme si les deux hommes se connaissaient
depuis toujours. Naturellement, cela s’est passé à la Boule Noire, à l’occasion d’un concert
du bassiste. Ouverte en 1830, la Boule Noire a eu un orchestre maison, à l’âge d’or des
clubs de Pigalle, quand leurs pistes de danse accueillaient les guincheurs jusqu’au bout
de la nuit. « L’idée de remonter un orchestre me trottait dans la tête, explique Jean-Paul
Rosselin. J’ai pensé que Fred serait formidable pour mener l’aventure. » Fondateur
d’un big band époustouflant (Le Sacre du Tympan), Pallem bénéficie d’un précieux
savoir-faire… et d’un salutaire grain de folie ! Ainsi ressuscita l’Orchestre de la Boule Noire,
afin de renouer avec la tradition du lieu, mais hors des sentiers battus, résolument. S’il est
un maître-mot pour le leader et ses musiciens, mais aussi pour Alain Chamfort, Jeanne
Cherhal et Sébastien Tellier, c’est celui de rencontre. Le rare plateau réuni ici est le fruit de
rencontres successives, improbables, qui se sont chaque fois révélées fortes et fructueuses.
Un jour, Alain Chamfort débarque à la Boule Noire. Il entend le rutilant orchestre
maison. Et se laisse foudroyer par cette locomotive d’or, qui affole la table d’aiguillage
avec les arrangements volontiers dérangés de Pallem. Quand Isabelle Dhordain
le sollicite pour son émission sur France Inter, « Le Pont des artistes », Alain demande
que l’Orchestre de la Boule Noire l’accompagne. Voilà le nouveau Chamfort qui frappe,
marmonne une bande de petits préjugés tapis dans leurs nids de poussière. Nouveau ?
La réalité est plus complexe. C’était le même artiste que Serge Gainsbourg portait
haut dans son estime quand, en 1979, il lui offrit les paroles de « Manureva », inspirées
par la disparition tragique du navigateur Alain Colas. La chanson, premier single du
disque Poses (le quatrième d’Alain Chamfort), se vendit à un million d’exemplaires dans
l’Hexagone. Six ans auparavant, Chamfort avait gagné le sommet des hit-parades avec
son tube « L’Amour en France », suivi de « Adieu mon bébé chanteur », « La musique du
samedi », « Joujou à la casse », « Baby Lou »… Dans le sillage de Gainsbourg, Jacques
Duvall crut fermement en le troubadour que le Japon, charmé, surnommait « le petit
prince de la chanson française » et, en 1981, devint son parolier en lui dédiant
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« Rendez-vous au Paradis ». Par ces deux plumes complémentaires, encore complices
aujourd’hui, le public est convié à l’éden d’une langue française (en)chantée.
En France, on a tendance à se méfier des artistes à succès et, dès que celui-ci
les abandonne, à leur tourner le dos. Fin 2001, celui qui naquit à Paname sous le nom
d’Alain Govic (le pseudonyme de Chamfort lui fut suggéré par Claude François) a besoin
d’air frais, il quitte Sony. Il s’en va là où on ne l’attend pas, rejoignant le label indépendant
Delabel, avec lequel il publie en 2003 son premier album studio depuis six ans, Le Plaisir.
Le titre, comme celui de la plage introductive (« Le Grand Retour »), parle de lui-même.
Après plusieurs années de désert, le désir reconquiert son heure et son bonheur.
Jacques Duvall a écrit les textes de cet éloge hédoniste, à l’exception du délicat
« Juste avant l’amour », signé du romancier Michel Houellebecq. Comble du paradoxe,
le succès d’Alain le chanteur a souvent porté ombrage à Chamfort le compositeur.
Pourtant, si l’on tend l’oreille, on savoure richesse mélodique, finesse de l’harmonie,
étroite adéquation entre musique et phrasé de l’interprète…
Alain Chamfort s’initia au piano avant d’aller à l’école et vécut son baptême scénique
à l’âge de cinq ans. Musicien dans l’âme, il discerne aussitôt le talent de ses jeunes pairs,
Fred Pallem, Sébastien Tellier et Jeanne Cherhal. Pianiste à son instar, la chanteuse
nantaise a accompli un travail d’orfèvre, en collaboration avec Albin de la Simone, pour
sa dernière galette, L’Eau. On y retrouve Fred Pallem comme arrangeur de cuivres.
À coup sûr, Alain Chamfort apprécie la créativité de Jeanne, la fine architecture vocale
et chorale, le sens de l’espace et du silence, la délicieuse fluidité de ce disque aquatique.
Rencontre, encore et toujours. En juillet 2006, Pallem, intrigué par l’univers insolite de
Sébastien Tellier, l’invite à la Boule Noire. Avec son album Politics, Tellier se lance, certes,
dans la politique, mais avec une éclairante philosophie de l’absurde. Il est capable de passer,
sans hiatus, de la séduction à la provocation, de même qu’il oscille de façon convaincante
entre saveur acoustique et sonorité électro, humour et révolte. Avec Alain Chamfort et
le gang d’iconoclastes, il est prêt à inventer un monde dans lequel il se sente chez lui.
Les orchestrations de Fred Pallem nous bringuebalent entre l’inconnu, l’insoupçonné
et, soudain, une saveur familière – citation d’une fameuse BO, clin d’œil à un riff de jazz –,
faisant l’effet d’une madeleine de Proust. Avec ces musiciens se dessine une promenade
à travers musique populaire et musique savante, sans œillères, juste pour le plaisir.
Fara C.
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