Le safran du Léman : du bulbe à l`or rouge
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Le safran du Léman : du bulbe à l`or rouge
Economie 8 Portrait Le safran du Léman : du bulbe à l’or rouge Rien ne prédestinait Michelle Rittiman à se lancer dans la production de safran. Habitant la région depuis maintenant treize ans, de formation comptable et tournée auparavant vers le secteur tertiaire, elle décide de changer de cap en 2010 et crée Safran Léman, située à Marin. « Je suis passionnée par les fleurs depuis toute petite et c’était un moment de ma vie où j’avais envie de faire ce que j’aime. L’idée est venue à la suite d’un reportage à la télévision. J’ai tout de suite été séduite par cette aventure », explique la productrice. Les choses s’enchaînent assez vite : une formation chez un autre producteur, l’achat du terrain à Marin, « une opportunité, car la terre de vigne est idéale pour la culture du safran ». La chance continue à lui sourire pour sa première production en 2010 grâce à un climat estival idéal. « Avec l’aide de ma famille et des amis, nous avons planté près de 34 000 bulbes .» Les premières fleurs apparaissent rapidement et Michelle peut récolter dès le mois d’octobre de la même année, quand la température descend sous les 10 degrés et que les fleurs sont à peine écloses. « La période de fleuraison dure environ un bon mois. La fleur ne se conserve que 24h, c’est pourquoi l’émondage se fait dans la foulée. Il s’agit de couper uniquement le pistil rouge de la fleur. Tout le reste est jeté. Comptez environ 2h pour 1 000 fleurs. Les pistils sont ensuite séchés et vont perdre près de 80% de leur poids. C’est une phase délicate et importante qui déterminera la qualité du safran et assurera sa conservation. » De sa récolte annuelle, Michelle obtiendra 600 grammes de safran, une quantité réduite qui peut expliquer sa dénomination d’or rouge. Le produit est relativement cher mais reste cependant accessible, un gramme se vend 30 € en moyenne, et suffit à parfumer un grand nombre d’assiettes. Michelle écoule sa production sur les marchés et auprès des restaurateurs en 34 000 bulbes plantés déclinant le safran de pour 600 g de safran mille et une manières : confiture, meringues, miel, glace, crème brulée. Le safran a cette vertu de révéler les saveurs d’un plat. Seule ombre au tableau, Michelle Rittimman concède que « ce travail demande beaucoup de temps et d’investissement et il est très difficile d’en vivre car les gens en savent très peu sur ce produit ». Loin de baisser les bras, la jeune productrice se fait la nouvelle ambassadrice locale du safran et organise depuis peu des visites de la safranière auprès des écoles et des particuliers curieux. Michelle n’a pas l’ambition de s’agrandir ou développer une grosse structure, « simplement de continuer à vivre ma passion ». CONTACT Michèle Rittiman, Safran Léman 437 route de Sussinges, Le clos des vignes villa 10, 74200 Marin Tél. 06 71 78 39 70 www.safranduleman.com