fiche sur l`analyse de la valeur

ÉTUDE DE BENCHMARKING SUR LES DÉCHETS DANS LES MÉTHODOLOGIES D’ACTION SUR LES COÛTS
ET SUR LES COÛTS DANS LES MÉTHODOLOGIES D’ACTION SUR LES DÉCHETS DES ENTREPRISES
9.ANALYSE DE LA VALEUR et
CONCEPTION À COÛT OBJECTIF :
OPTIMISER LES COÛTS ET SATISFAIRE LES BESOINS
Type de méthode :
Supports de diffusion de la méthode :
Méthode de conception optimale et réduction des coûts
Acc Accompagnement par des bureaux d’études.
Littérature abondante, normes AFNOR et européennes.
Type de structure proposant la méthode :
Bureaux d’études dans les domaines de la conception,
innovation, réduction des coûts, achats
Secteur d’activités :
Initialement créée pour le secteur industriel, cette
méthode s’applique aussi aux services et secteur public.
Taille d’entreprises :
Toute
Nature des coûts des déchets couverts :
Cette méthode s’appliquant à l’ensemble du processus
de production, les coûts de production et les coûts de
gestion sont a priori couverts, ainsi que les coûts
externes de gestion.
Champs environnementaux couverts :
Tous (même si ce n’est pas l’objectif initial)
Pays où la méthode est mise en œuvre :
Tous pays industrialisés, avec des variantes nationales
Langues disponibles :
Toutes. De nombreuses sources proposent des
informations sur cette méthode1.
RÉSUMÉ
L’analyse de la valeur (AV) est une méthode d’optimisation de la conception de produits, services et
organisations, qui permet de mobiliser les compétences requises dans une démarche structurée. Sa
spécificité tient dans la mise en œuvre du raisonnement « valeur », qui vise à augmenter l’utilité et/ou
diminuer les coûts pour ses parties prenantes, tout au long du cycle de vie.
La Conception à Coût Objectif (CCO ou Design To Cost, DTC) suit la même démarche, après la définition
d’un « coût objectif » plafond prédéterminé et un cahier des charges fonctionnel. Elle vise à supprimer
toutes les ressources qui ne contribuent pas directement aux fonctions du produit ou service final.
La réduction des coûts des déchets passe donc par l’élimination des matières inutilement consommées
pour la production et la réduction des coûts de gestion de ces déchets.
1
Voir par exemple http://www.npd-solutions.com/dtc.html
ANALYSE
Difficulté de
mise en œuvre
:-/
-
Coût
Langue
Des résultats probants nécessitent une réelle capacité pour l’entreprise à se
remettre en question et les compétences nécessaires (en interne ou en externe).
:-/
Un aUn accompagnement par un bureau d’études peut être effectué à partir de 20
k€.
Il est possible pour l’entreprise de mener une démarche sans accompagnement si
elle dispose des compétences en interne.
:-)
De nombreux bureaux d’études spécialisés ou non disposent d’animateurs
expérimentés, voire certifiés, dans de nombreux pays. En France, voir l’AFAV.
OBJECTIF DE LA MÉTHODE
L’objectif de l’Analyse de la Valeur est de réduire les coûts d’un produit/service ou d’une organisation, ou de
« concevoir une solution parfaitement adaptée aux besoins de son utilisateur et, ceci, au coût le plus faible »2.
La Conception à Coût Objectif (Design To Cost) vise à réduire les coûts à un niveau défini comme optimal. Cette
méthode est souvent appliquée dans le cadre d’une démarche d’optimisation des achats, ou de recherche
d’innovation.
On parle de Reconception à Coût Objectif (Redesign To Cost) lorsque cette démarche est utilisée pour améliorer une
solution existante.
Remarque : l’optimisation ou la conception d’un produit ou service peut être l’occasion de s’informer sur
l’écoconception. Cette méthode de conception prend en compte l’ensemble des impacts environnementaux du
produit ou du service sur toute sa durée de vie. Pour en savoir plus : consultez le site Internet de l’ADEME dans la
rubrique Domaines d’intervention / Management environnemental et écoproduits3.
2
3
www.afav.eu
http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?sort=-1&cid=96&m=3&catid=12922
2/ LA CONCEPTION À COÛT OBJECTIF - ÉTUDE DE BENCHMARKING SUR LES DÉCHETS DANS LES MÉTHODOLOGIES D’ACTION SUR LES
COÛTS ET SUR LES COÛTS DANS LES MÉTHODOLOGIES D’ACTION SUR LES DÉCHETS DES ENTREPRISES
DÉROULEMENT ET MODALITÉS D’ORGANISATION
La spécificité des méthodes d’Analyse de la Valeur et Conception à Coût Objectif tient dans la mise en œuvre du
raisonnement « valeur », qui vise, à travers un questionnement spécifique, à augmenter l’utilité et/ou diminuer les
coûts pour les parties prenantes.
La (re)conception optimale d’un produit ou service avec la méthode d’Analyse de la Valeur, présentée par les normes
AFNOR NF X50-100, 151 et 1524, se fait en plusieurs étapes :
1.
Le lancement du projet est une étape essentielle pour orienter l’action. Il permet de définir le périmètre,
l’objectif (augmenter les revenus ou la qualité, réduire les coûts, les délais ou les risques), l’équipe et le
planning. Cette étape sert également à rechercher l’information sur la solution actuelle et les alternatives
déjà connues. En cas de (Re)Conception à Coût Objectif, un objectif de coût-cible est défini.
2.
L’analyse fonctionnelle (« à quoi ça sert ? ») vise à faciliter et guider l’expression des besoins des parties
prenantes, indépendamment des solutions, en exprimant dans un Cahier des Charges Fonctionnel les
performances requises et les contraintes à respecter à chaque étape du cycle de vie du produit ou
service.
3.
L’analyse de la valeur (« pourquoi ça coûte ? ») relie les coûts de la solution actuelle aux besoins pour
repérer les coûts inutiles ou besoins trop coûteux et prioriser les changements, en incluant les ressources
consommées à chaque étape du cycle de vie.
NB : La méthode MFCA peut être utilisée à ce niveau pour identifier les pertes principales en
termes de coûts et de flux. Cette méthode est décrite dans la fiche MFCA.
4.
L’étape suivante fait appel à la créativité (« changer quoi ? »), pour rechercher et évaluer les idées et
voies de solutions, avec les parties prenantes, sur la base des étapes précédentes. Il s’agit d’optimiser la
valeur, c’est-à-dire de choisir les solutions répondant aux besoins au moindre coût, avec le meilleur
rapport coûts/bénéfices.
5.
Enfin, la réflexion aboutit au choix d’une solution et au suivi de sa réalisation, par un plan de mise en
œuvre.
Ces étapes peuvent être répétées pour affiner la conception de détail ou de variantes (sur le périmètre considéré par
exemple).
4
http://www.boutique.afnor.org/norme/nf-x50-151/management-par-la-valeur-expression-fonctionnelle-du-besoin-et-cahier-descharges-fonctionnel-exigences-pour-l-expression-et/article/701532/fa122246
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OUTILS DISPONIBLES
La méthode se base sur les 3 questions « Valeur » (à quoi ça sert ? pourquoi ça coûte ? changer quoi ?) décrites cidessus, qui peuvent être mises en œuvre sans outil particulier, sur tout type de problématique. La réponse correcte à
ces questions en apparence simples est pourtant souvent difficile et mobilise des compétences variées.
La littérature abonde depuis les années 1960 sur les nombreux outils proposés par les spécialistes et les normes.
Ceux-ci servent à faciliter la mise en œuvre du raisonnement, et ils peuvent être adaptés.
Les outils les plus répandus pour chacune des étapes :
QQOQCCPQ (Qui ? Quoi ?
Où ? Quand ? Comment ?
Combien ? Pourquoi ? Pour
quoi?) est un
questionnement
systématique utilisé dans la
phase de lancement du
projet.
L’Analyse du Cycle de Vie
est la mesure des
ressources nécessaires
pour fabriquer un produit
ou un dispositif et la
quantification des impacts
sur l’environnement de
cette fabrication5.
La matrice des interacteurs
permet de relier entre eux
les interacteurs du produit
ou service (c'est à dire tous
les objets, personnes, ou
éléments de
l'environnement qui
peuvent agir sur ou être
impactés par le produit ou
service), et ainsi identifier
ses fonctions de manière
exhaustive.
L’analyse des
insatisfactions permet de
savoir par exemple si
certaines fonctions sont
mal remplies, et pour
quelles raisons.
L’analyse de sensibilité
permet d’évaluer les
variations de résultats
selon les variations de
variables clés dans un
intervalle déterminé9.
La matrice coûts fonction
permet de visualiser les
coûts affectés à chaque
fonction du produit ou
service6.
Le
diagramme FAST (Function
Analysis System Technique)
décompose les fonctions
principales d’un produit ou
service en fonctions
techniques7.
La matrice coûts bénéfices
permet de comparer les
coûts et les bénéfices de
plusieurs scénarios8.
MOYENS À MOBILISER ET DÉLAIS DE MISE EN OEUVRE
Ressources humaines :
Chaque projet d’Analyse de la Valeur doit impliquer les compétences utiles :
 un chef de projet, responsable de l’atteinte du résultat devant les décideurs ;
 les personnes détenant les informations utiles pour répondre à chaque question : utilisateurs, vendeurs, aprèsvente, qualité/sécurité/environnement, concepteurs, acheteurs, fournisseurs, fabricants, experts, gestionnaires,
etc. ;
5
http://www.actu-environnement.com/ae/dictionnaire_environnement/definition/analyse_du_cycle_de_vie_acv.php4
http://www.valorise.com/dossier4/lecon44.htm
7
http://ist.groupe-icam.fr/telechargement/ressources_pedagogiques/20071024160826diagramme_fast.pdf
8
http://www.predictionworks.com/glossary/CostMatrix.html
9
http://www.aei.ca/~bussiere/SFP/Mes%20sites%20Web/analyse_de_sensibilite.htm
6
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

celles concernées par le changement éventuel appelé par la solution retenue, qui doivent être impliquées au
moins dans les étapes de choix ;
un animateur expérimenté en Analyse de la Valeur/Conception à Coût Objectif s’avère utile pour aider les
participants à maîtriser ce raisonnement inhabituel, adapter les outils et ouvrir les solutions vers des domaines
innovants.
Ressources techniques :
La méthode ne requiert pas de moyen technique spécifique, mais suppose de disposer des informations et moyens
d’analyse sur les besoins, performances et contraintes, sur les coûts de la solution actuelle et sur les solutions
alternatives.
Des logiciels ont été développés pour servir de support aux outils et analyses ou au travail collaboratif.
Ressources financières :
L’essentiel des coûts liés à la mise en œuvre de l’Analyse de la Valeur tient dans le temps consacré par les acteurs,
internes ou externes à l’entreprise.
Le coût (interne + externe) d’une démarche d’Analyse de la Valeur varie donc considérablement, de quelques dizaines
à plusieurs centaines de milliers d’euros. Ces opérations ont généralement un retour sur investissement significatif.
Durée de mise en place :
Dans le cas d’un accompagnement par un cabinet de conseil, un projet d’Analyse de la Valeur (jusqu’au lancement
des actions) peut être mis en place en environ deux mois, avec environ une demi-journée par semaine mobilisée sur
le projet. Ces délais varient bien sûr selon le type d’entreprise et sa complexité, et selon les objectifs visés.
Durée d’utilisation :
Cette méthode est adaptée aux moments-clés de reconception des produits et services : nouvelle gamme, projet de
réduction des coûts, concurrence aggravée, nouveau marché, etc.
RÉSULTATS ATTENDUS
Des améliorations de performance (qualité, délais, revenus) et des réductions des coûts et ressources consommées
(matières, énergie, temps, délais, risques, investissement) sont principalement visées. Elles peuvent résulter en une
réduction des déchets et de l’impact environnemental (voire sociétal) issus du processus de production.
Une reconception par l’Analyse de la Valeur ou la Reconception à Coût Objectif génère souvent plus de 10 % de gains,
de 5 % en environnement très contraint à plusieurs dizaines de % (des exemples de gain de 100 % existent).
MÉCANISME DE SUIVI DES ACTIONS
Le suivi des actions doit être fait régulièrement. Des indicateurs peuvent être mis en place sur chaque action, et une
personne désignée pour renseigner ces indicateurs.
La personne en charge du projet peut superviser l’ensemble du suivi.
En cas de difficulté de mise en œuvre, des actions correctives doivent être envisagées.
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TÉMOIGNAGE
L’OPTIMISATION DES ACHATS PERMET LA RÉDUCTION DES EMBALLAGES
Lowendalmasaï
Cabinet de conseil en management
des coûts d’entreprise
Exemple d’une mission au sein d’une
entreprise industrielle de fabrication
de flacons en verre (parfumerie,
cosmétiques, pharmacie)
2009
Olaf de Hemmer,
International Business Manager chez
Lowendalmasaï Purchasing - Paris
M. de Hemmer témoigne de l’expérience de Lowendalmasaï avec une entreprise
industrielle de fabrication de flacons. Celle-ci souhaitait remettre en place une
structure achats (car elle utilisait auparavant celle du groupe central dont elle
venait de se séparer) et optimiser ses coûts.
Lowendalmasaï est intervenu pour l’aider à optimiser ses achats directs
(nécessaires à la production) et ses frais généraux (informatique, déplacements du
personnel, etc.). La méthode appliquée consiste à mettre en œuvre aux côtés des
acheteurs l’ensemble des leviers d’optimisation des coûts d’achats : commerciaux
(choix des fournisseurs, mise en concurrence, négociations), organisationnels
(consolidation des volumes, réduction des consommations) et techniques
(Redesign to Cost, standardisation).
L’entreprise et Lowendalmasaï ont mis en œuvre une démarche de Redesign to
Cost pour analyser les besoins réels et optimiser la réponse à ces besoins. Il s’agit
de viser au plus juste, pour ne pas avoir de sur-qualité ni de sur-quantité.
L’entreprise a entre autres mené un travail spécifique sur les emballages, dont voici
quelques exemples :
 L’entreprise expédie les flacons à ses clients pour remplissage. Pour
protéger les flacons pendant leur transport, ils sont emballés de façon
standard (croisillons entre les flacons pour éviter les chocs, dans de
grandes boîtes de carton cannelé). Cet emballage n’est que temporaire, il
ne sert pas au client final, qui le jette. Après analyse, il s’est avéré que son
coût pouvait être fortement réduit tout en remplissant sa fonction de
protection contre les chocs, en l’adaptant aux différents types de flacons.
Par exemple, les flacons ronds n’ont besoin d’être protégés que sur la
moitié de leur hauteur (et non l’intégralité), et les croisillons dans les
boîtes peuvent être plus petits s’ils sont mieux positionnés. Ces
modifications ont permis à l’entreprise de réaliser une économie de 40 %,
et de réduire les quantités de déchets chez ses clients.
 L’entreprise fabrique le verre et décore les flacons sur deux sites différents,
éloignés de quelques kilomètres. Les flacons sont protégés durant le
transport entre ces deux sites. Afin d’optimiser ses coûts, l’entreprise a mis
en place de nouveaux emballages, qui peuvent être réutilisés entre les
deux sites. Les emballages sont désormais utilisés en moyenne 8 fois.
 Les cartons contenant les flacons sont posés sur des palettes et maintenus
par du film transparent. Un film moins épais a été mis en place afin de
réduire les achats de matière et donc la production de déchets en aval,
tout en assurant la fonction de maintien du film. Les fabricants de
machines de palettisation ont été consultés afin de trouver l’épaisseur de
film optimale. Ici, l’entreprise a économisé 23 % sur ses achats de film.
Il est important, pour chacune des actions d’optimisation, de prendre en compte
l’ensemble des étapes et des contraintes liées à la fabrication du produit. Ainsi, si
un emballage est modifié, il est crucial de s’assurer qu’il permet toujours de
répondre aux performances exigées (protection, manutention, etc.) et aux
contraintes techniques du procédé. L’analyse doit donc englober toutes les parties
prenantes de l’entreprise (fournisseurs de matière, de machine, clients,
transporteurs, etc.).
Au global, cette démarche Valeur a permis à l’entreprise de réduire ses déchets de
façons significative (non calculée), et de réaliser une économie de 2,5 M€ soit 29 %
du périmètre adressé.
6/ LA CONCEPTION À COÛT OBJECTIF - ÉTUDE DE BENCHMARKING SUR LES DÉCHETS DANS LES MÉTHODOLOGIES D’ACTION SUR LES
COÛTS ET SUR LES COÛTS DANS LES MÉTHODOLOGIES D’ACTION SUR LES DÉCHETS DES ENTREPRISES
RESSOURCES COMPLÉMENTAIRES ET CONTACTS
Cette fiche a été réalisée avec le concours de M. Olaf de Hemmer, International Business Manager chez Lowendalmasaï et
Président de l’AFAV – Valeur et Management.
Contact :
Lowendalmasaï
+33 1 55 65 18 00
http://www.lowendalmasai.com/fr/
[email protected]
Ressource :
Association Française d’Analyse de la Valeur : www.afav.eu
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