Module III
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TERMINOLOGIE Manuel Sevilla Muñoz Elena Macías Otón Module III Formation de termes Thème 8: Éléments pour la formation de termes 8.1. Lexème 8.2. Morphème 8.3. Désinence 8.4. Affixe 8.5. Élément formant 8.6. Mot 8.7. Lexie Thème 9 : Procédés de formation de termes 9.1. Formation de termes avec des ressources de la même langue 9.1.1. Dérivation 9.1.2. Composition 9.1.3. Dérivation parasynthétique 9.1.4. Réduction 9.1.5. Extension du signifié 9.1.6. Changement de catégorie grammaticale 9.2. Formation de termes avec des ressources d’autre langue 9.2.1. Emprunt lexique 9.2.2. Calque lexique 9.2.2. Calque sémantique Thème 10: Nomenclatures 10.1. Nomenclature botanique 10.2. Nomenclature chimique 10.3. Nomenclature de virus 10.4. Nomenclature de réfrigérants 1 Thème 8: Éléments pour la formation de termes (terminologie lexico-terminologique) Les termes, comme les mots, se créent à travers une combinaison plus ou moins complexe de lexèmes et de morphèmes. 8.1. Lexème Le lexème est l’ « unité minimale de signification appartenant au lexique » (ATILF). « D'une manière générale, l'emploi du terme « lexème » permet d'éviter l’ambiguïté du terme « mot ». C’est facile à dire que « chantant » est une forme du mot « chanter », comme dit la grammaire traditionnelle. [...] De cette façon, on présente une opposition de trois termes : mot phonique ou graphique vs. mot grammatical vs. lexème ». Dubois propose l'exemple suivant de cette triade: Mot phonique ou graphique : danse Mots grammaticaux : e 3 personne du singulier du présent d’indicatif e 2 personne de l’impératif Substantif singulier Lexème : dans- Les mots grammaticaux sont des formes flexionnelles, considérant « flexion » le processus morphologique par lequel se modifient les mots variables (substantifs, pronoms, adjectifs, verbes) par la présence de désinences de genre, de nombre ou personne verbale. Le lexème peut être identifié par le RADICAL, la RACINE ou la BASE d'un mot. 8.2. Morphème Nous considérons morphème l'unité significative minimale du système linguistique (Lewandowski, 1982). Le morphème n'a pas d'autonomie, il doit être lié à un mot. On peut distinguer deux types de morphèmes : des morphèmes flexionnels (les désinences), qui ont seulement une fonction grammaticale, et des morphèmes dérivatifs (les affixes), avec signification et, parfois, fonction grammaticale. 8.3. Désinence Élément variable à la finale d'un mot, qui, ajouté au radical sert à marquer chacune des formes verbales […] ou nominales […] (ATILF). Pour les adjectifs, les substantifs et les pronoms il y a des désinences de genre et de nombre. Pour les verbes il y a des désinences de personne et nombre et celles qui indiquent l'infinitif, le gérondif et le participe. 2 8.4. Affixe Un affixe est un morphème dérivatif qui se rattache au radical d'un mot ou à un élément formant, en accomplissant des fonctions différentes: Indiquer la fonction syntaxique du radical ou de l'élément formant (morphème causal) dans les langues avec cas. Modifier la catégorie grammaticale du radical ou de l'élément formant (nominalisation, adjectivation, etc..). Modifier le signifié du radical ou de l'élément formant. Les affixes peuvent être antéposés (préfixes), intercalés (infixes) ou postposés (suffixes) au radical ou à l'élément formant pour créer des mots dérivés. Préfixe C'est un affixe, c'est-à-dire, un morphème dérivatif, qui est antéposé à une unité lexicale pour former un nouveau mot avec certaine relation sémantique avec l’unité lexicale précédente. Les préfixes restreignent ou modifient le signifié des mots auxquels ils sont antéposés, par exemple, inconcevable, apolitique. Une base lexicale peut être précédée d'un ou plusieurs préfixes : Un préfixe Installer Install-ation Pré-installation Deux prefixes Chiffrer Dé-chiffrer Déchiffra-ble In-déchiffrable Suffixe C'est un affixe, c'est-à-dire, un morphème dérivatif, qui est postposé à une unité lexicale ou à un radical pour former un nouveau mot avec certaine relation sémantique avec la première. Beaucoup de suffixes, mais pas tous, modifient la catégorie grammaticale de l'unité lexicale à laquelle ils sont ajoutés; par exemple, le suffixe -tion/-ation forme des substantifs à partir de verbes (le substantif « variation » dérive du verbe « varier » par suffixation -ation); dans le mot comptabilité, cependant, on forme un substantif à partir d'un autre substantif (comptable) au moyen du suffixe -ité. Une base lexicale peut aller suivie d'un ou plusieurs suffixes : Un suffixe Faculté Facultat-if Deux suffixes Associer Associ-ation Associationnisme Infixe Fernando Lázaro Carreter définit l’infixe de la manière suivante : 3 L'affixe qui s'introduit à l'intérieur d'un mot. Par exemple, l'infixe -et-, dans le mot « fermeture ». Pour désigner cet élément morphologique on a proposé d'autres noms : suffixe secondaire et syllabe intercalée (A. Demesteter), élément de dérivation (G. Flechia); chaînon [A. Zwischenglied] (Gamillscheg); avantsuffixe (A. Prati); infixe (H. Lausberg). Ce dernier terme a été accepté par Y. Malkiel (1958) qui propose distinguer « un interfixe antérieur ou post-préfixe, très rare en espagnol, d’un interfixe postérieur ou avantsuffixe assez commun ». Selon la terminologie introduite par Yakov Malkiel, les infixes sont des éléments atones qui n'ont pas de fonction grammaticale ni significative, mais seulement morpho-phonématique : ils lient uniquement la base lexicale avec les affixes selon la morphologie et la propre phonétique d'une langue : En « sauvetage », l’interfixe « –et » évite le diphtongue « ea ». Selon le Trésor de la Langue Française Informatisé, un infixe est l’affixe s'insérant à l'intérieur d'un mot, d'une racine afin d'en modifier le sens. Tout infixe a pour fonction essentielle de modifier le point de saisie d'une notion. (...) boiter, modifié par la quantité de notion exprimée par -ill- donne boitiller, « ne pas boiter exactement » (B. POTTIER, Systématique des éléments de relation, Paris, Klincksieck, 1962, p. 179). Quelques exemples d’infixes sont les suivants : -er-, forteresse (fort-er-esse) -i-, altimètre (alt-i-mètre) -o-, chimiothérapie (chimie-o-thérapie) 8.5. Élément formant L’ATILF utilise le terme « élément formant » ou « formant »; cependant, ce n'est pas une dénomination employée de forme généralisée dans toutes les œuvres lexicographiques. Par ailleurs, entre les dictionnaires qui le considèrent terme, il n'y a pas d'unanimité dans la liste d'éléments compris sous cette dénomination. La discussion principale réside peut-être dans leur condition ou non d’affixe ou confixe, tandis que leur contenu sémantique est celui d'un mot, tous les affixes n’ont pas de position fixe (antéposé ou postposé) et, bien qu’ils ne soient pas autonomes, ils peuvent former des mots en se combinant avec des affixes sans se joindre à une base lexicale. Les caractéristiques principales des éléments formants sont les suivantes : Leur contenu sémantique est celui d'un substantif (biblio-) ou un adjectif (germano-). Malgré leur équivalence sémantique à un mot, ils n'ont pas d'autonomie; ils doivent se joindre à un mot, à d'autre élément formant ou à un affixe pour créer un mot : o kilomètre : kilo - (él. formant) mètre (mot). o autotrophe : auto - (él. formant) - trophe (él. formant) 4 o électrocardiogramme : électro - (él. formant) cardio - (él. formant) - gramme (él. formant) o diathermie : dia (préfixe) - thermie (él. formant) Y il a des éléments formants qui sont toujours antéposés, d’autres qui sont toujours postposés et d’autres qui peuvent être antéposés ou postposés : o thermos - (mis devant) : thermodynamique, thermomètre, thermonucléaire. o -plastie : rhinoplastie, autoplastie. o phone-/-phone : téléphone, mensaphone, allophone, télégraphe, phonothèque, phonologie. La plupart des cas sont d'origine savante (gréco-latine), bien qu'il y ait une exception, comme atto - et femto-, du norvégien et du danois et nor-/ nord- probablement d'origine française. Ils sont utilisés dans la formation de mots du français actuel. L’ATILF classe comme éléments formants les particules regroupées antérieurement dans des catégories différentes, ainsi, leur nombre a augmenté dans ce dictionnaire. Par ailleurs, la nécessité de nommer des nouveaux concepts des domaines spécialisés a provoqué aussi l'incorporation de nouveaux éléments formants. 8.6. Mot Le « mot » est un terme difficile à définir, puisqu'il représente des concepts différents en fonction des différentes théories linguistiques. La définition de l’ATILF considère le mot comme le « son ou groupe de sons articulés ou figurés graphiquement, constituant une unité porteuse de signification à laquelle est liée, dans une langue donnée, une représentation d'un être, d'un objet, d'un concept, etc. » 8.7. Lexie Selon Dubois, « dans la terminologie de B. Pottier, le lexie est l'unité de comportement lexical. Elle s'oppose au morphème, un signe linguistique inférieur, et au mot, l'unité minimale construite. C'est donc l'unité minimale fonctionnelle significative de la parole ». Dubois propose quelques types de lexies : La lexie simple peut être un mot : chien, table, idéaliste. La lexie composé peut contenir quelques mots : tire-bouchon. La lexie complexe est une séquence stéréotypée : être un moulin à paroles, en avoir ras le bol de quelque chose, O.N.U. (aussi les proverbes, etc..). Il y a certains auteurs qui proposent prendre la lexie comme unité au lieu du mot à l’heure d’analyser la phrase; cependant, les composés syntagmatiques, les sigles, les unités phraséologiques, etc. sont considérés du point de vue de la lexicologie et toutes ces formes ont assigné un signifié et une catégorie grammaticale, puisqu'elles accomplissent la même fonction dans la phrase que les mots simples. 5 Bibliografía DUBOIS, J. et al. (1986): Diccionario de lingüística, Fuenlabrada, Alianza Editorial, S.A. LAZARO CARRETER, F. (1984): Diccionario de términos filológicos, Madrid, Gredos. LEWANDOWSKI, T. (1982): Diccionario de lingüística, Madrid, Cátedra. REAL ACADEMIA ESPAÑOLA (200122) Diccionario de la Lengua Española, www.rae.es TORRES MARTINEZ, M. (2006): “Tratamiento de los «elementos compositivos» en la lexicografía española académica y extraacadémica del siglo XX”, en Dolores Azorín Fernández (dir.), El diccionario como puente entre las lenguas y las culturas del mundo. Actas del II Congreso Internacional de Lexicografía Hispánica, Universidad de Alicante. KILANI-SCHOCH M., DRESSLER W. (2005) : Morphologie naturelle et flexion du verbe français, Narr Francke Attempto Verlag GmbH + Co KG, Tübingen. 6 Thème 9 : Procédés de formation de termes La fixation de nouveaux termes spécifiques pour chaque domaine de la connaissance est un processus naturel dans les champs spécialisés, un processus qui est né de la nécessité de nommer, de la forme la plus précise possible, les concepts qui sont découverts ou se forgent à travers la recherche. En principe, il n'y a pas de relation entre terme, concept et référant, mais, du point de vue du processus de formation du nouveau terme, cette corrélation s'établit et devient acceptable. Ensuite, nous analyserons les mécanismes de formation de termes en nous fondant sur la casuistique exposée par Clavería et Torruella (Sager, 1993 : 316339). Ces deux auteurs offrent une série de mécanismes regroupés en deux blocs en fonction des ressources employées pour créer les nouveaux termes : s'ils procèdent de la même langue ou d'autres langues. 9.1. Formation de termes avec des ressources de la même langue Ce groupe contient trois types de mécanismes de formation: formels (formation de termes basée sur la modification de la forme par combinaisons entre les éléments lexicaux et par réduction), sémantiques (expansion du signifié d'un mot préexistant dans la langue) et fonctionnels (changement de catégorie grammaticale d’un mot pour former un autre). À continuation nous allons commenter chaque mécanisme de formation de termes, en présentant quelques exemples. 9.1.1. Dérivation Dans les processus de dérivation les termes se génèrent en ajoutant à une base lexicale un ou plusieurs préfixes, un ou plusieurs suffixes ou plusieurs préfixes et suffixes. Ce mécanisme de formation de termes est assez souvent utilisé dans les lexiques avec taxonomies très élaborées, comme les nomenclatures de médecine, de chimie et de biologie, et dans le système international d'unités, dans lequel les multiples et sous-multiples de chaque unité de mesure sont indiqués par un préfixe. Dans la préfixation on ne modifie pas la catégorie de la base lexicale, mais on restreint le concept initial représenté par cette base lexicale, comme nous observons dans les exemples suivants : Base léxica Aerobio, político Oxydant Boiser Infection Fonction Sol Centrique Galactique Prefijo a(n)antidedesdysentreexextra- Término nuevo anaerobio, apolítico antioxydant déboiser désinfection dysfonction entresol excentrique extragalactique 7 Perméable, organique Cellulaire Veineux Natal, opératoire Foliation Espèce, sol Planter ininterintrapos(t)présoustra(n)(s)- imperméable, inorganique intercellulaire intraveineux postnatal, postopératoire préfoliation suos-espèce, sous-sol trasplanter Dans la suffixation se produit un changement dans le signifié de la base lexicale et, en général, une modification de la catégorie grammaticale : Catégorie du Catégorie de la nouveau terme base lexique Verbe Substantif Adjectif Substantif Substantif Verbe Adjectif Substantif Adjectif Verbe Exemples base lexique revêtir transformer réviser aborder élastique important pepin voltio libre-échange cristal strate imperméable solide tétraplégie défense imposer produire suffixe -ment -tion -eur -age -(i)té -ance -(i)ère -age -isme -iser -ifier -izar -fier -ique -if -ble -if nouveau terme revêtement transformation réviseur abordage elasticité importance pepinière voltage libre-échangisme cristalliser stratifier imperméabiliser solidifier tétraplégique defensif imposable productif 9.1.2. Composition Les mots composés autant que les composés syntagmatiques résultent d'un processus de composition dans lequel certaines bases lexicales se joignent pour former une nouvelle expression dont le signifié peut être la somme des sens des éléments lexicaux qui se joignent ou pour obtenir un sens idiomatique, dans une plus grande ou moindre mesure, en relation avec le signifié d’un ou quelques éléments constituants ou, finalement, ils peuvent ne pas être en rapport avec ceux-ci. La différence entre un mot composé et un composé syntagmatique se trouve dans l’union des éléments lexique-constitutifs dans le mot composé et la séparation graphique entre les mots qui forment le composé syntagmatique. 9.1.2.1. Les mots composés Un mot composé résulte de l'union de deux ou plusieurs d'éléments lexicaux, soit des mots, radicaux ou éléments formants. Dans le processus de composition on peut supprimer une partie d’un des éléments qui forment le mot final (procédé de radicalisation c'est-à-dire de formation d'une racine). 8 Des mots de catégories grammaticales différentes peuvent se joindre pour former un mot composé : Adjectif + Substantif Cour-circuit, malformation Adjectif + Adjectif Clair-obscur, aigre-doux Substantif + Substantif chlorofluorcarbon Verbe + Substantif Pare-chocs, parapluie Il se peut qu’on récupère un mot grec ou latin et le combiner avec un élément formant (la plupart d'entre eux sont d'origine gréco-latine) ou un mot du castillan pour former un mot composé. Par exemple, graptolithes (pierre) se forme à partir du mot grec graptos (écrit) et l'élément formant lithe d'origine grecque (λίθoς). Graptolithes : groupe de polypiers fossiles de l'ère primaire dont on trouve des empreintes surtout dans le Silurien. Les Graptolites, fossiles marins du Silurien, furent rangés dans les Hydraires (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 666). Prononc. et Orth. : [ ]. Cf. chrysolit(h)e. Étymol. et Hist. 1850 (BARRANDE, Graptolithes de Bohème ds Gde Encyclop.). Empr. au lat. sc. graptolithus (1744, LINNÉ Syst. Nat., Regnum Lapideum, p. 17), composé du gr. « gravé » et « pierre ». (ATILF) En réalité, nous pourrions parler d'un radical d'origine gréco-latine encore non reconnue comme élément formant. D'autres exemples sont : Coprophage : copro - (excrément, du Grec kópros) + -phage (élément formant) Brachycéphale : brachy - (court, du Grec brachys) + -céfale (élément formant) Egocentrisme : ego (moi, du latin ego) + centre +-isme (suffixe) Lignifier : ligni - (bois, du latin lignum) + -fier (suffixe) Parfois, quand il n’y a pas un terme qui identifie une notion, celle-ci est décrite au moyen de la combinaison syntaxique d'éléments lexicaux, en constituant un syntagme qui est fixé dans la langue et se lexicalise en devenant un mot ou terme, ce que Maillot (1997 : 138-148) appelle les termes complexes, où des substantifs, des adjectifs et des verbes s'associent. Selon Clavería et Torruella ces combinaisons son, spécialement, syntagmes nominaux des trois types que nous indiquons à continuation : a) Syntagme nominal formé par un substantif et un ou plusieurs adjectifs étant en rapport entre eux avec des relations hiérarchiques différentes: tissu mou énergies renouvelables acier inoxydable temps mort pattes réglables disque dur 9 numéro atomique poids atomique gaz naturel déchets solides urbains charbon végétal b) Syntagme nominal formé par un substantif déterminé à un syntagme prépositionnel de valeur spécificative : bande de roulement ligne de production dispositif d'arrêt capteur d'image émetteur de rayons X générateur haute tension bouche d'homme robinet d’arrêt câble de puissance câble de donnée La préposition de est l'employée avec plus une fréquence dans ces syntagmes prépositionnels, mais aussi on utilise d'autres prépositions (dans, à, par, avec, sans...) comme nous apprécions dans les exemples suivants : lait dans une poussière clôture au vide fissure par fatigue cycle direct avec décharge libre vole sans moteur pompe à réfrigérant Et même, on trouve des composés syntagmatiques sans préposition : chemise chaleur c) Syntagmes par coordination : ce sont des combinaisons des exemples antérieurs mais par coordination, comme dans soupage de compression et de décompression, loi de l'offre et de la demande, etc. Outre la coordination, il y a d'autres combinaisons de syntagmes, comme on peut observer dans les exemples suivants : chaîne de galvanisation à chaud mousse de polyéthylène à cellules fermées vanne de réduction de pression 9.1.3. Parasynthèse Pour Clavería et Torruella les parasynthétiques résultent de la préfixation et la suffixation simultanée d'une base lexicale, c'est pourquoi ils incluent cette procédure de formation de mots dans la dérivation. Cependant, dans la définition de « parasynthèse » du DRAE c’est la composition et la dérivation 10 simultanée, par ce que le phénomène de la parasynthèse se trouve entre la composition et la dérivation, selon cette dernière définition. Dans des sources différentes, la conception de la parasynthèse fluctue entre l'une des deux commentées ici, bien qu'il y ait aussi des œuvres où les deux voies de formation de parasynthétiques sont contemplées. Ici nous choisirons ce dernier point de vue, c'est-à-dire on considérera la parasynthèse comme le processus de préfixation et suffixation simultané et aussi celui de la composition et dérivation simultanée, et pour cette raison nous la considérons comme un processus différent de la dérivation et la composition même s’il a des points communs avec les deux processus. L’emploi du mot « simultané » pour définir les deux processus de formation de parasynthétiques est cruciel, donc puisqu'un mot qui, par exemple, est suffixé pour former un autre mot et après préfixé pour former un autre ne sera pas parasynthétique mais dérivé d'un dérivé. C'est le cas du mot "inorganique", formé en deux étapes par l'union d'un préfixe (in-), une base lexicale organe) et un suffixe (-ique) : inorganique = in - + organique organique = organe + -ique Nous observons que, même si le terme « inorganique » est préfixé et suffixé, l'incorporation du préfixe et du suffixe se fait en deux étapes et pas d'une forme simultanée, donc ce ne sera pas un mot parasynthétique mais un dérivé d'un dérivé (ou une double dérivé). Dans le cas, de « encolure », nous apprécions le préfixe en-, la base lexicale col et le suffixe -ure. Les deux affixes se joignent en même temps à la base lexicale, comme dans le cas de « désherber ». D’autres exemples de mots parasynthétiques sont les suivantes : imbattable embourgeoiser encourager décourager courager aguerrir 9.1.4. Réduction L’ATILF définie la réduction comme la transformation d'un mot en un mot plus court par abrègement, apocope, évolution phonétique, etc. Nous nous trouvons donc face à un processus de formation de termes par lequel la base lexicale se réduit, en générant des variantes formelles qui peuvent coexister avec des formes complètes. La réduction est l'ensemble de mécanismes comprenant les abréviations, les troncations, les sigles, les acronymes et les symboles. Dans tous ces cas il y a un degré de lexicalisation 11 différent, dès les formes compressées qui coexistent avec l'expression complète jusqu'à l’expression originale; ainsi, la réduction « kilo » et le sigle « TGV » ont respectivement substitué « kilogramme » et « train à grande vitesse »; cependant, R&D et FM s’utilisent en même temps que « recherche et développement » et « modulation de fréquence », même s’il est vrai que les formes réduites sont plus fréquemment employées. Pour Maillot (1997 : 318-328), les abréviations, les sigles et les acronymes répondent à un phénomène commun : la substitution d’un ou plusieurs mots par le commencement du mot. En employant les premières lettres d'un mot on obtiendra une abréviation ; un groupe d'initiales abréviatives, un acronyme ; et les premières lettres de plusieurs mots, un sigle. 9.1.4.1. Troncation Procédé d'abrègement des mots polysyllabiques qui consiste à supprimer une ou plusieurs syllabes à l'initiale ou, plus souvent, à la finale (ATILF). Bien que la réduction et le mot de départ ne s’utilisent pas toujours indistinctement, il peut arriver que le registre ou le contexte détermine l'emploi d’une des deux formes. Quelques exemples sont les suivants : apéro, pour apéritif bus, pour autobus cinéma, pour cinématographe métro, pour métropolitain polio, pour poliomyélite prof, pour professeur prolo, pour prolétaire resto, pour restaurant stéréo, pour stéréophonique taxi, pour taximètre 9.1.4.2. Abréviations Mode de réduction des mots savants (techn., sc., admin.) passés dans la langue commune, familière ou populaire. L'abréviation et le mot ont le même signifié. La différence d’emploi se trouve dans le style, le genre du texte ou dans le registre. La différence entre l’abréviation et la troncation, c’est que l'abréviation est une représentation d’un mot, alors que la troncation substitue le mot, c'est-à-dire dans la troncation il y a un processus de lexicalisation et dans l'abréviation non. Dr, pour Docteur id, pour idem M, pour Monsieur Mme, pour Madame 12 Me, pour Maître S. Em., pour Son Éminence av., pour avenue bd, pour boulevard Cap, pour capitale av. J.-C., pour avant Jésus-Christ apr. J.-C, pour après Jésus-Christ N.D.T., pour note de la traduction N.D.E., pour note de l’éditeur Admin., pour administration H.T., pour hors taxes 9.1.4.3. Siglaison D’après l’ATILF la siglaison est la formation de sigles à partir des lettres initiales de termes formant une unité lexicale fréquemment employée. Lorsque l'abréviation porte sur une unité syntagmatique ou phraséologique pour ne laisser subsister que certaines lettres initiales des mots appartenant à cette unité, on parle de siglaison. Le DRAE définit aussi un sigle comme chacune des lettres d'un sigle, c'est-àdire, on peut considérer ONU bien comme « sigle » ou bien comme « trois sigles ». Voyons quelques exemples de sigles : GPS (global positioning satellite) PVC (polyvinyl chloride) LED (light-emitting diode) PUR (polyurethane) CFC (chlorofluorocarbone) EDF (Électricité de France) Dans les sigles, il y a un processus de lexicalisation qui prend comme point de départ la représentation des initiales suivies par points (U.H.T., P.V.C, C.I.P.), pour perdre ensuite les points (UHT, PVC, CIP) et le considérer, plus tard, comme un mot sur lequel vont s’appliquer les règles de l'usage de majuscules pour les noms propres (Smic) ou d’accentuation (cégétiste= membre de la CGT). 9.1.4.4. Acronymes Selon l’ATILF, un acronyme est un « groupe d'initiales abréviatives plus ou moins lexicalisé. On les prononce comme s'il s'agissait d'un nouveau mot, «prononciation intégrée» (l'/Urs/) ou en considérant chaque lettre séparément, «prononciation disjointe» (/U.R.S.S./)`` (DUPR. 1980). » Des acronymes formés avec les lettres initiales de l'expression complète : 13 UNESCO, de United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization FAO, de Food and Agriculture Organization OTAN, d’Organisation du traité de l'Atlantique Nord OPEP, d’Organisation des pays exportateurs de pétrole ISO, de International Standarization Organization DIN, de Deutsche Industrie Norm Ovni, d’objet volant non identifié Sida, syndrome d'immunodéficience acquise Des acronymes formés avec les lettres initiales de l'expression complète et un autre lettre: SNCF, de Société nationale des chemins de fer français Sonar, de sound navigation and ranging Des acronymes formés avec des syllabes initiales de l'expression complète : Front Polisario, de Frente Popular de Liberación de Saguía el Hamra y Río de Oro Mercosur, de Mercado Común del Sur Des acronymes formés avec le commencement de quelques mots et la fin d’autres mots de l'expression complète (mots valise): émoticon = emotion + icône (emotion + icono) bureautique = bureau + informatique domotique = domestique + électrique Dans tous les cas nous nous trouvons face à un processus de lexicalisation, comme explique le Diccionario Panhispánico de Dudas: Il est très fréquent que [...], après une première phase dans laquelle les acronymes sont écris avec des majuscules par sa condition originaire de sigles (OVNI, SIDA) s’incorporent au lexique commun de la langue et s’écrivent avec des lettres minuscules (ovni, sida), sauf, naturellement, quand il s'agit de noms qui exigent l'écriture de l’initiale majuscule (Unesco, Unicef). Les acronymes omettent dans sa formation les articles, les prépositions et les conjonctions qui apparaissent dans la dénomination complète, sauf s'ils sont nécessaires pour faciliter la prononciation : ASSEDIC (Association pour l'emploi dans l'industrie et le commerce), MEDEF (Mouvement des entreprises de France). 9.1.4.5. Symboles Pour le DRAE, les symboles sont un type de réduction avec un caractère scientifique ou technique. Bien qu'on utilise dans les sciences expérimentales et la technologie un grand nombre de symboles, ceux-ci s'emploient aussi, moins fréquemment, dans d'autres domaines. 14 Le DRAE distingue entre deux groupes de symboles, ceux qui sont constitués de signes non-alphabétiques et ceux qui sont formés par lettres, la même division établit par Maillot (1997 : 329), mais avec différente dénomination : des symboles littéraux (lettres) et des symboles graphiques (non-alphabétiques). Un symbole, plus qu’une représentation abrégée d'une expression verbale, c’est une représentation d'un concept qui possède aussi une représentation verbale. Le symbole occupe physiquement un espace beaucoup plus réduit que l'expression verbale équivalente ce qui est un avantage pour son inclusion dans des formules et textes graphiques divers (plans, schémas, etc.). Les symboles formés par des lettres sont immuables, ils ne répondent pas aux règles grammaticales; par exemple, ils ne présentent pas de variation de nombre : 1 m = un mètre 2 m = deux mètres Ils ne vont pas non plus suivis d'un point, puisqu’ils ne sont pas des abréviations. On trouve différents types de symboles: Symboles de magnitudes Symboles d’unités de mesure Symboles alphabétisables Symboles d’éléments chimiques Symboles de points cardinaux Symboles mathématiques Symboles non alphabétisables Symboles de monnaies Symboles de schémas électriques Symboles utilisés en dessin technique Symboles alphabétisables et non alphabétisables combinés F, force a, accélération h, hateur kg, kilogramme oz, once N, Newton He, hélium Au, or Hg, mercure N, nord SO, sud-ouest SSE, sud-sud-est 1, 2, 3... %, pourcentage x ó ·, multiplication Ø, diamètre €, euro £, livre sterling ¥, yen $, dollar –, courant continu ~, courant alternatif , prise de terre Largueur et type de tracé d’une ligne, trames, etc. R&D, recherche et développement A-4, A-3 CO2, dioxyde de carbone 9.1.5. Extension du signifié La modification de la valeur sémantique d'un terme est un mécanisme pour la formation de termes dans les lexiques spécialisés. Dans le processus 15 d'extension du on ajout des nouveaux signifiés à un mot préexistant. On ne génère pas un nouveau terme. L'extension du signifié peut partir de l'évolution du signifié d'un mot dans la langue commune ou il se peut qu’il y ait un transfert d'un champ thématique à un autre. Un exemple de terme qui passe d'un domaine spécialisé à un autre est celui de « canard », du domaine de la musique « note manquée par un musicien » au domaine du journalisme « fasse nouvelle ». On a recours aux métaphores pour générer des termes à partir des expressions de la langue commune et ainsi, au moyen de cette procédure, ils subissent une spécialisation sémantique. Ainsi, le pied s'emploie pour désigner les éléments de support de meubles et de machines. En chimie organique, les atomes de carbone ont la propriété de se joindre entre eux en formant des chaînes, dans lesquelles les atomes de carbone seraient les chaînons, et des anneaux, quand un lien s'établit entre deux atomes de la même chaîne. On à aussi recours aux métonymies où il y a une relation sémantique entre deux mots -ou deux acceptions d’un mot- dont les référents sont liés par solidarité (logique, physique). Dans la métonymie, le glissement de sens se déclenche à partir des mécanismes suivants: contenant – contenu : je bois un petit verre. abstrait – concret : Réunion au Palais Bourbon. partie – tout : les casques bleus en mission. 9.1.6. Changement de catégorie grammaticale Dans ce procédé aucun changement ne se produit dans la forme du mot dont la catégorie grammaticale change, sauf si la catégorie du nouveau mot utilise des désinences différentes à celles de départ. Par ailleurs, le changement de catégorie grammaticale implique une extension de signifié. Clavería et Torruella proposent quatre cas de formation de termes par changement de la catégorie grammaticale, ceux-ci peuvent être regroupés en deux types : A. - Les adjectifs de composés syntagmatiques, restreignant le signifié du substantif du syntagme qui constitue le composé, prennent le signifié et la catégorie du composé, en se déplaçant aux substantifs. Par exemple, l'adjectif différentiel s'emploie comme substantif dans les mathématiques (à partir d'une fonction différentielle), en mécanique (différentielle de fermeture), en électrotechnique (interrupteur différentiel). D'un autre point de vue, cette procédure pourrait être considérée bien comme un abrègement ou réduction, puisqu'il part d'un composé syntagmatique, composé de quelques mots qui devient un seul mot qui substitue le syntagme original. 16 B. – Certains adjectifs (Clavería et Torruella considèrent trois types concrets) se convertissant en substantifs sans modifier sa forme et en adoptant les nouveaux signifiés, qui sont sémantiquement rattachés à l'adjectif de départ. B.1. - Les adjectifs finis en –(t)eur (suffixe pour former des adjectifs et des substantifs verbaux marquant l'agent qui réalise l'action) peuvent se convertir en substantifs, pour désigner l'appareil qui réalise l'action du verbe à partir duquel on génère l'adjectif. Voyons l’explication de l’ATILF à ce propos : -(a)teur/-(a)trice. [La base est le plus souvent le rad. d'un subst. en -(a)tion; elle peut être aussi un verbe.] A. Le subst. (souvent adjectivable) désigne un agent humain. 1. [C'est un subst. var. en genre.] a) [La base est le rad. d'un subst. en -(a)tion, avec en parallèle un verbe :] acclamateur, accusateur, admirateur, administrateur, adorateur, adulateur, agitateur, animateur, annonciateur, annotateur, appréciateur, argumentateur, assimilateur, citateur, civilisateur, collaborateur, colonisateur, conciliateur, conjurateur, consolateur, consommateur,conspirateur, contemplateur, continuateur, coopérateur, créateur, déclamateur, décorateur, démonstrateur, démoralisateur, dénonciateur, dépréciateur, désorganisateur, dévastateur, dilapidateur, dissipateur, dominateur, donateur, éducateur, émancipateur, estimateur, exagérateur, expérimentateur, expiateur, explorateur, exportateur, exterminateur, fabricateur, falsificateur, fécondateur, fondateur, formateur, fomentateur, fornicateur, etc. b) La base est un rad. obtenu par commutation avec -(a)tion, sans qu'existe parallèlement un verbe : acteur, adjudicateur, auditeur, aviateur, compétiteur, compositeur, constructeur, correcteur, corrupteur, délateur, détenteur, déprédateur, directeur, divinateur, éditeur, électeur, instigateur, inspecteur, instituteur, inventeur, investigateur, législateur, moniteur, négateur, précepteur, prédicateur, persécuteur, prestidigitateur, producteur, promoteur, prospecteur, protecteur, rédacteur, rédempteur, répétiteur, séducteur, traducteur, etc. c) [La base est un verbe (il n'y a pas de subst. en -(a)tion) :] accompagnateur, blasphémateur, calomniateur, commentateur, cultivateur, dessinateur, dispensateur, ordonnateur, réformateur, sacrificateur, scrutateur, testateur, triomphateur. d) [Il n'y a ni verbe ni subst. en -(a)tion :] contempteur, conducteur, curateur, géniteur, orateur, salvateur, sectateur spectateur, tuteur, zélateur. 2. [C'est un subst. masc.] a) [La base est le rad. d'un subst. en -(a)tion, avec en parallèle un verbe :] argumentateur, dégustateur, distillateur, immolateur, navigateur, versificateur. b) [La base est le rad. d'un subst. en -(a)tion sans verbe en parallèle :] abstracteur, définiteur, descripteur, dissecteur, exacteur, instructeur, percepteur, proscripteur, répartiteur. c) [Il n'y a ni verbe, ni subst. en -(a)tion :] amateur, buccinateur, gladiateur, prosateur, sénateur; appariteur, chiropracteur, contrefacteur, docteur, imposteur, licteur, pasteur, provéditeur, prosecteur, rhéteur, etc. 3. B. [C'est un subst. fém. :] cantatrice, impératrice, vocératrice. Le subst. (gén. adjectivable) désigne un agent inanimé (il a, comme tel, un genre fixe). 1. [Il est au masc.] 17 a) Le mot désigne en même temps la pers. (avec variation de genre). [La base est le rad. d'un subst. en -(a)tion, avec en parallèle un verbe :] adaptateur, compilateur, indicateur, manipulateur, modérateur, opérateur. [La base est le rad. d'un subst. en -(a)tion :] collecteur, distributeur, facteur, interrupteur, rectificateur. b) Il désigne uniquement un agent de l'inanimé : [La base est le rad. d'un subst. en -(a)tion avec en parallèle un verbe :] accélérateur, accumulateur, amplificateur, aspirateur, carburateur, combinateur, commutateur, comparateur, condensateur, détonnateur, élévateur, épurateur, fixateur, générateur, incubateur, inhalateur, irrigateur, isolateur, modificateur, obturateur, oscillateur, pulvérisateur, réfrigérateur, régulateur, révélateur, séparateur, stabilisateur, totalisateur, transformateur, vaporisateur. [La base est le rad. d'un subst. en -(a)tion :] alternateur, dénominateur, extincteur, inducteur, injecteur, numérateur, projecteur, radiateur, réacteur, récepteur, réflecteur, secteur, tracteur. [La base est un verbe :] alternateur, retardateur, résonateur. [Il n'y a ni subst. en -(a)tion, ni verbe :] percolateur, sécateur, téléscripteur, vecteur. 2. [Le subst. est au fém.] a) Il désigne en même temps un animé : médiatrice, reproductrice. b) Il désigne seulement un inanimé : bissectrice, locomotrice. 3. [Il y a deux subst. de genre différent ou un subst. ayant les deux genres.] a) [Le subst. est au masc. :] automoteur. « Péniche à moteur calculateur. « Machine à calculer utilisant les cartes perforées » excitateur, électr. « Appareil (...) servant à décharger un condensateur générateur (de vapeur). « Chaudière » modulateur. « Appareil, ensemble d'appareils qui modulent un courant, une onde » moteur. « Appareil servant à transformer une énergie quelconque en énergie mécanique » perforateur. « Instrument servant à perforer » b) [Le subst. est au fém. :] automotrice. « Autorail » » » calculatrice. « Machine de bureau qui effectue les quatre opérations arithmétiques... » excitatrice (1893) , électr. « Dynamo qui envoie le courant continu à un alternateur » génératrice (d'électricité). « Machine transformant une énergie quelconque en énergie électrique » modulatrice. « Lampe qui effectue le changement de fréquence par modulation » motrice. « Voiture à moteur qui en entraîne d'autres » perforatrice. 1. Machine-outil destinée à percer profondément les roches, le sol... 2. Mécanographie. Machine destinée à établir des cartes, des bandes perforées C. [Le dér. est un adj.] 1. [La base est un subst. en -(a)tion, avec un verbe en parallèle :] centralisateur, communicateur, décentralisateur, déformateur, évocateur, excréteur, généralisateur, inhibiteur, ostentateur, préservateur, rémunérateur, sécréteur. 2. [La base est un subst. en -(a)tion :] approbateur, réprobateur. 3. [La base est un verbe :] dévorateur. e Morphol. La dérivation fr. (-eur/euse) se fait à partir de la 3 pers. du sing. A. La finale verbale est une consonne : allum-eur, bluff-eur, collectionn-eur, guillotin-eur, etc. On notera, lorsque la voyelle antépénultième est [ ], le passage à [ ] : ensorcelleur < 18 ensorcelle, acheteur < achète, meneur < mène, semeur < sème, peseur < pèse, etc.; cf. cependant rouspéteur < rouspète. B. La finale verbale prononcée est une voyelle. 1. Lorsqu'elle est suivie du graphème -e, -eur s'ajoute directement au thème : copi-eur, cri-eur, mari-eur, ri-eur, ski-eur, etc.; jou-eur, tu-eur, remu-eur. 2. Il y a élargissement du thème :a) Le graphème final -t, -d, -c est sonorisé : batteur (bat), metteur (met), menteur (ment); dépendeur (dépend), fendeur (fend), fondeur (fond), pondeuse (pond); vainqueur (vainc). b) Élargissement en [s], [z] : [s] : avertisseur, blanchisseur, démolisseur, pervertisseur, vernisseur, etc.; [z] : diseur (dit), confiseur (confit), faiseur (fait). c) Divers : buveur (boit), viveur (vit); preneur (prend), teneur (tient); endormeur (endort). B.2. – De manière semblable, les adjectifs finis en -ant, désinence verbale du participe passé avec le sens d’exécuter l'action exprimée par la base, peuvent devenir des substantifs pour nommer l'agent qui exécute cette action : lubrifier – lubrifiant (adj.) – lubrifiant (sust.) B.3. - Les adjectifs finis en –é (désinence des participes passés des verbes de la première conjugaison), peuvent être substantivés: vertébré (adj.) – vertébré (sust.) C. - À ces cas de transformation d'adjectif en substantif, nous pouvons ajouter quelques transformations de substantifs en verbe et vice versa. Dans ces changements de catégorie grammaticale, la racine ne varie pas, mais les désinences changent, étant donné qu’on utilise des morphèmes flexionnels différents pour verbes et substantifs. C.1. - Formation de substantifs à partir des verbes. La désinence verbale est substituée par les propres désinences de nombre et genre des substantifs. danser – danse chasser – chasse C.2. - Formation de verbes à partir des substantifs avec changement de désinences. orient – orienter C.3. - Formation de verbes à partir des substantifs par préfixation. Le changement des désinences est effectivement réalisé. C.4. - Formation de substantifs à partir d'un verbe par suffixation, avec changement t de désinences. forger - forgeron 19 9.2. Formation de termes avec des ressources d’autre langue 9.2.1. Emprunt lexique L’emprunt lexique a lieu quand une unité lexicale de l'autre langue est adopté, forme et le signifié; bien que, il peut y avoir un processus d'adaptation graphique et phonétique. Ce sont quelques exemples d’emprunts lexiques avec adaptation : connecteur, de l’anglais connector vaseline, de l’anglais Vaseline fullereno, de l’anglais fulleren aspirine, de l’allemand Aspirin blende, de l’allemand blende feldespate, de l’allemand feldspat tungstène, du suédois tungsten narval, du danois narhval rorqual, du norvégien roirkual Quant aux emprunts lexiques qui ont la même forme que dans la langue originelle : fuel, pin, jumper, bypass (de l’anglais) iceberg (du néerlandais ijsberg) permafrost (de l’anglais permafrost) balise (du portugais baliza) gneiss (de l’allemand Gneis) 9.2.2. Calque lexique Un calque lexique est un procédé de création d'un mot ou d'une construction syntaxique par emprunt d’une structure morphologique à une autre langue. Quelques exemples sont les suivants : pluies acides, d’acid rain haute fidélité, d’high fidelity verres de contact, de contact lens effet de serre, de greenhouse effect air conditionné, d’air conditioning imprimante laser, de laser printer science fiction, de science fiction 9.2.2. Calque sémantique Le calque sémantique est un procédé de création d'un mot ou d'une construction syntaxique par emprunt de sens à une autre langue. Avec ce procédé de formation de termes on ne modifie pas le mot de la langue réceptrice, mais on étend son signifié. Par exemple, en anglais mouse a subit 20 un processus d'expansion de signifié et on l’utilise pour représenter aussi un élément informatique. En français, il y avait déjà un mot sémantiquement équivalent, « souris » et un nouveau signifié, comme en anglais, a été attribué à ce mot. Dans le domaine de l'informatique il y a des nombreux exemples provenant de l'anglais: lien, de link page, de page fenêtre, de window câble puissance, de power cable câble pour données, de data cable Tous les auteurs ne croient pas que cette procédure soit le calque, certains la considèrent comme un emprunt sémantique, mais on dirait qu’il est plus approprié de parler de calque, puisqu'on adopte un signifié et celui est attribué à une expression de la langue réceptrice. Bibliografía CARPINTERO SANTAMARÍA, N. y Vila de la Cruz, M.P. (1990): Diccionario de ingeniería industrial, Madrid, Universidad Politécnica de Madrid, Escuela Técnica Superior de Ingenieros Industriales. CABRÉ, M.T. (1993): La terminología. Teoría, metodología, aplicaciones. Barcelona: Ed. Antártida. HERNANDO CUADRADO, L.A. (1999): “La parasíntesis en espaðol”, Didáctica. Lengua y Literatura, 11, 77-94. MAILLOT, J. (1997): La Traducción Científica y Técnica, Madrid, Gredos. MARTÍN CAMACHO, J.C. (2004): El vocabulario del discurso tecnocientífico, Madrid, Asco Libros, S.L. REAL ACADEMIA DE CIENCIAS EXACTAS, FÍSICAS Y NATURALES (1996 3): Vocabulario científico y técnico, Madrid, Espasa-Calpe. REAL ACADEMIA ESPAÑOLA (200122) Diccionario de la Lengua Española, www.rae.es REAL ACADEMIA ESPAÑOLA (2005) Diccionario Panhispánico de Dudas, www.rae.es SAGER, J.C. (1993): Curso práctico sobre el procesamiento de la terminología, Humanes, Fundación Germán Sánchez Ruipérez. 21 Thème 10: Nomenclatures D’après l’ATILF, une nomenclature est l’ensemble de termes classés méthodiquement dans une science, une technologie, un art; par métonymie, c’est une méthode de classement de ces termes. Par exemple, en botanique et zoologie la nomenclature (binaire, binominale) est le système consistant à désigner les êtres vivants ou fossiles par un nom latin ou latinisé formé de deux mots, désignant respectivement le genre et l'espèce; l'ensemble des noms ainsi obtenus. Après la lecture de ces définitions, nous pourrions penser que terminologie et nomenclature sont deux mots qui représentent des concepts similaires, Dubois a signalé la différence (2002, 327), même s’il fournit un exemple peu opportun : Une nomenclature est l’ensemble de noms qu’on donne s’une manière systématique aux objets relevant d’une activité donnée. On parle de la nomenclature des pièces d’une voiture. La nomenclature suppose la biunivocité du rapport signifiant-signifié : un seul nom pour chaque nom, une seule chose pour chaque nom. Ce mot doit être distingué de terminologie, lexique et vocabulaire. De cette définition nous soulignons les aspects suivants : 1. Une nomenclature est un ensemble de noms. 2. Cet ensemble correspond à un ensemble d’objets. 3. Les objets appartiennent au domaine d’une activité (scientifique ou professionnelle). 4. Le rapport entre les deux ensembles (celui des noms et celui des objets) est biunivoque, c'est-à-dire nous avons des paires nom-objet. Un objet ne reçoit pas plusieurs noms, ni plusieurs objets sont désignés par le même nom. 5. La formation des noms et l’établissement de la relation nom-objet sont systématiques, c’est-à-dire il y a un système et des normes, pour former les noms des objets. 6. A partir de l’idée antérieure, nous déduisons qu’il y a quelqu’un (un organisme reconnu et respecté) qui doit développer ces normes et tous ceux qui sont en rapport avec l’activité doivent les accepter. L’exemple de Dubois n’est pas opportun parce qu’il n’existe pas une systématisation pour former les noms des pièces d’une voiture. Ces noms constituent une terminologie et pas une nomenclature. Gutiérrez Rodilla (1998, 209) explique la différence entre une nomenclature et une terminologie: Tandis que la terminologie d'une science pourrait être définie comme la totalité des mots techniques et spécifiques de cette branche de la connaissance, une nomenclature, laquelle doit être normalisée pour avoir du sens, compterait exclusivement avec les termes spécifiques de cette branche de la connaissance approuvées par une communauté 22 scientifique concrète, conformément aux normes préfixées qui déterminent la relation qui doit exister entre les signifiants et les signifiés. C'est-à-dire, la terminologie est assez plus ample que la nomenclature, puisque celle-ci constitue seulement un sous-ensemble d’une terminologie. Une nomenclature surgit au sein d'une activité qui est en charge de l'observation et la description d'un grand nombre de phénomènes naturels ou de la fabrication d'une grande variété d'objets, tous ordonnés de forme hiérarchisée et systématisée. Il est nécessaire d'assigner un nom à chacun des phénomènes ou des objets, mais pas d'une façon arbitraire, mais en essayant que les critères utilisés pour classer les objets qui vont être nommés dans le domaine d'une activité concrète soient reflétés dans les noms qui se forment. Conséquemment, la systématisation pour ordonner les phénomènes et les objets doit disposer d'une systématisation parallèle dans la formation des noms, et précisément c’est pour cela que le système de formation de noms d'une nomenclature est différent des systèmes d'autres nomenclatures (les critères utilisés pour ordonner et pour hiérarchiser sont différents entre les différentes activités). Tout d'abord, les objets sont rangés au sein d'une activité et après la nomenclature dérivée est constituée. Sager (1993, 140) explique que les sciences taxonomiques créent des noms à travers un langage artificiel à partir des procédures de formation de mots d’une langue. Le résultat de faire un emploi restreint du langage dans un domaine spécialisé permet de développer des règles pour la formation de noms, conformément aux règles utilisées pour classer les objets qui vont être nommés, règles qui sont compréhensibles et facilement applicables par les utilisateurs potentiels de ce système. De toute façon, selon Gutiérrez Rodilla (1998, 209) les nomenclatures ne sont pas toujours de langages artificiels, il se peut que les règles établissent la manière de sélectionner des ressources de la même langue; ce qui caractérise une nomenclature, c'est la prétention du langage d’une science d’être scientifique, c'est-à-dire qu’il se rapproche le plus possible de la précision ou la neutralité et il se débarrasse des affaires du langage commun. Les nomenclatures ne cherchent pas à être de systèmes inaltérables, en fait, les progrès d'une science en rapport avec les objets qu'elle étudie et qu’on désire nommer identifient, parfois, des concepts erronés en ce qui concerne la classification des objets, ce qui implique la modification des règles établies dans une nomenclature. Les révisions périodiques d'une nomenclature ont comme objet son élargissement et perfectionnement en assurant sa stabilité (Gutiérrez Rodilla, 1998, 210). Quand on réalise des modifications dans une nomenclature, ce n’est pas parce que les normes de celle-ci étaient formulées d'une forme erronée, mais parce que les critères de classification de l'ensemble d'objets qu’on désire nommer ont changé ou ont été corrigés et, en conséquence, le système parallèle de formation et d'assignation de noms doit aussi être changé ou corrigé. 23 En définitive, après avoir utilisé ou après avoir analysé une nomenclature, il faut, tout d'abord, connaître les aspects suivants : l'activité dans laquelle se constitue cette nomenclature, la nature des objets qui sont observés ou son étudiés dans cette activité, les critères employés pour classer lesdits objets. On établira des normes ou conventions dans la nomenclature d’une façon parallèle aux critères utilisés pour classer les objets. Au fur et à mesure que la connaissance de l'activité se développe, des données conseillant ou exigeant modifier les critères de classification des objets peuvent apparaître, et, en conséquence, les normes de formation de termes dans la nomenclature. Par ailleurs, ces termes sont plus que noms, puisque les normes de la nomenclature permettent de condenser dans un substantif une description complexe des caractéristiques de l'objet considérées déterminants pour sa classification de la part de la communauté de spécialistes d'une activité concrète. A continuation actuellement. nous commenterons quelques nomenclatures utilisées 10.1 Nomenclature botanique En 1753, le botanique Suédois Linneo publie son œuvre Species plantarum, dans laquelle il établit les bases de la nomenclature botanique actuelle. Linneo perçoit le royaume végétal comme une grande famille dans laquelle toutes les plantes sont apparentées; le degré de parenté entre deux plantes peut s’observer dans la similitude ou la différence morphologique de ses organes (fleurs, feuilles, bourgeons ...). De cette façon, dans la classification des plantes on établit une hiérarchie, une taxonomie en rapport avec ce degré de parenté. L'élément fondamental dans cette taxonomie, c’est-à-dire le groupe de plantes de caractéristiques égales, est dénommé « espèce ». Chaque espèce est nommée par une paire de mots (nomenclature binomial), le premier mot est le nom du « genre » auquel l'espèce appartient, en étant le genre l'échelon hiérarchique (le taxon) immédiatement supérieur à celui d'espèce. Le deuxième mot nuance le contenu du mot désigné par le genre, en apportant de l’information spécifique, c'est-à-dire de l’information sur l'espèce. Le binôme composé d’un élément générique (relatif au genre) et un autre spécifique (l’espèce) est le nom scientifique de l'espèce. Cette expression est complétée par le nom de l'auteur du nom (complet ou abrégé). À partir du nom du genre on forme les noms des taxons supérieurs, en ajoutant à la racine les différents suffixes (un suffixe déterminé indique que le nom est celui d'un taxon concret). Les taxons inférieurs à une espèce sont indiqués par des abréviations du nom du taxon. La formation des noms de genre et d'espèce est un processus créatif et dépend de la volonté de l'auteur botanique du nom, bien que le Code international de nomenclature botanique établisse quelques recommandations. 24 Par exemple, la Rose canine L. est le nom scientifique du rosier sauvage, dont le nom commun est églantier (« L. » est l'abréviation de Linneo, auteur de ce nom). D'autres espèces du même genre sont Rosa foetida Herrm, Rosa multiflora Thunb., Rosa rugosa Thunb. ex Murray… (toutes commençant par Rosa qui indique le genre auquel ils appartiennent, et avec l’indication du nom de l’auteur). Linneo écrit ses recherches en latin, langue utilisée comme véhicule de la culture tout au long du Moyen Âge et qui s'employait encore à l'époque de Linneo pour la transmission des connaissances scientifiques. De cette façon, la nomenclature botanique utilise des expressions formées selon la grammaire latine, ce qui constitue l'une de ses caractéristiques principales. Nonobstant, on peut utiliser des mots de langues modernes pour former des noms de plantes, mais ils doivent se latiniser. La nomenclature proposée par Linneo dans son Species plantarum a évolué en même temps que la recherche botanique. L'Association for International Plant Taxonomy (IATP) est l'organisme international chargé de veiller à l'actualisation et l'usage correct de la nomenclature botanique. Cette association convoque des congrès périodiquement pour réviser la nomenclature. Le dernier de ces congrès a eu lieu à Vienne en 2005 et a eu comme résultat l’approbation du Code of International Botanical Nomenclature (Code international de nomenclature botanique) en vigueur (McNeill, 2006). Conformément à ce code international, les taxons les plus communs de la nomenclature botanique avec leurs suffixes correspondants et abréviations sont les suivants : TAXON EQUIVALENT SUFFIXE TAXON FRANÇAIS Regnum Divisio o Phylum Subdivisio o Subphylum Classis Subclassis Ordo Subordo Familia Subfamilia Tribus Subtribus EQUIVALENT ABRÉVIATION FRANÇAIS Règne Division Subdivision -phyta -phytina Classe Sous-classe Ordre Sous-ordre Famille Sous-famille Tribu Sous-tribu -opsida -idae -ales -ineae -aceae -oideae -eae -inae Genus Subgenus Species Subspecies Varietas Subvarietas Forma Subforma Genre Sous-genre Espèce Sous-espèce Variété Sous-variété Forme Sous-forme subgen. subsp. var. subvar. f. subf. La plupart des expressions formées dans cette nomenclature sont, par conséquent, des mots dérivés (pour les taxons supérieurs hiérarchiquement au genre) et des composés syntagmatiques (pour les taxons inférieurs hiérarchiquement au genre). Cette nomenclature binomique, originellement envisagée pour le royaume végétal (Plantae), est adoptée avec des légères variations, en ce qui concerne les rangs taxonomiques et les suffixes, à d'autres quatre royaumes, ceux qui correspondent aux organismes unicellulaires eucaryotes (Protista), aux 25 organismes procaryotes (Monera), aux champignons (Fungi) et aux animaux (Animalia). Voyons quelques exemples de noms de taxons d'un rang supérieur à celui du genre : Magnolia est le nom d'un genre qui compte, entre autres espèces, Magnolia grandiflora L. (magnolier). Le nom d'une famille se forme en ajoutant le suffixe -aceae à une racine formée à partir du nom d’un genre; par exemple, le nom de la famille Magnoliaceae est formé à partir du nom du genre Magnolia. À partir de cette racine ou du nom d’un autre famille on forme le nom du taxon immédiatement supérieur et ainsi de suite jusqu'à arriver au nom d'une division. La racine du nom Magnolia est l'un des cas conservé dans les noms de toute l'hiérarchie des plantes : genre Magnolia, famille Magnoliaceae, sous-ordre Magnoliineae, ordre Magnoliales, sous-classe Magnoliidae, classe Magnoliopsidae, subdivision Magnoliophytina, division Magnoliophyta. Les suivants sont exemples de noms de taxons d'un rang inférieur à un genre : Deux sous-espèces de la même espèce : Coronilla valentina L. subsp. valentina Coronilla valentina L. subsp. glauca (L.) Battand. En principe, Linneo a nommé l'espèce Coronilla valentina L., par conséquent, il apparaît comme l’auteur du nom, mais après des sousespèces de cette espèce ont été découvertes. Le nom de la sous-espèce originellement nommée se répète, bien que le nom de l'auteur ne se répète plus. Dans le cas de la deuxième sous-espèce, on indique, d'un côté, le nom de l'auteur de l'espèce, et de l’autre côté, la sous-espèce. La variété est une variation naturelle d'une espèce; par exemple, Cupressus sempervirens L. var. horizontalis (Mill.) Loudon est un cyprès avec les branches un peu moins verticales que le Cupressus sempervirens L. Dans le cas des formes (f.) le nom de l'auteur n'est pas indiqué, puisqu'il y a déjà certaines formes déterminées qui peuvent être prises par les plantes : Cereus jamacaru fort DC. monstruosus Cereus jamacaru fort DC. variegatus Le cas où deux plantes de taxons différents hybrident (se croisent) d'une forme naturelle sera indiqué par un « x » : le x Cupressocyparis leylandii (Dallim. et A. B. Jackson) Dallimla est un hybride entre deux plantes de genres différents : Cupressus macrocarpa Hartw. ex-Gordon et Chamaecyparis nootkatensis (D. Don) Spach. Le code de nomenclature botanique ne contemple pas les cultivars, les croisements qui sont faits d'une forme artificielle dans les pépinières et qui sont indiqués avec le nom du cultivar entre guillemets, par exemple, Prunus dulcis (Mill.) D.A. Webb 'Ferranduel' et Prunus dulcis (Mill.) D.A. Webb 'Guara', tous les deux sont des cultivars du Prunus dulcis. Pour les cultivars, il n'y a pas d'auteur pour le nom, mais le obtenteur du cultivar, bien qu’il ne soit pas indiqué dans la dénomination et il soit connu (en fait, l'obtenteur d’un cultivar est protégé par des droits d'auteur). 26 10.2 Nomenclature chimique En 1787, Lavoisier, avec un groupe de chimistes français, publie la Méthode de nomenclature chimique, dans laquelle il classe et renomme d'une forme systématique les éléments et les composés chimiques connus à l'époque, en établissant les bases de la chimie moderne et de sa nomenclature. Contrairement à la nomenclature botanique de Linneo, la nomenclature chimique prend comme base la langue française et tout de suite est exportée à d'autres langues, ainsi donc, la même dénomination présente de petites variations en fonction des caractéristiques phonétiques de chaque langue. Cependant, de forme parallèle aux expressions verbales, certaines dénominations symboliques ont forgées, connues comme formules chimiques, composées d'une combinaison de symboles des éléments chimiques (symboles alphabétisables) et des chiffres (symboles non alphabétisables), à qu'ils se joignent à d'autres symboles pour les formes les plus complexes. Ces dénominations symboliques sont réellement universelles, puisque ce sont des expressions extralinguistiques et ne présentent pas de variation d'une langue à l'autre; plus si nous tenons en compte que son expression est uniquement écrite, ils manquent d'une expression orale. Actuellement, la nomenclature chimique est dirigée par l'IUPAC (International Union of la Pure and Applied Chemistry, www.iupac.org), un organisme fondé en 1911, dont les décisions sont acceptées par la communauté chimique internationale. L'IUPAC est chargée de veiller le bon usage de la nomenclature chimique et d'introduire les modifications nécessaires au fur et à mesure que la connaissance de la nature et les caractéristiques des composés chimiques avancent et évoluent. Dans la nomenclature chimique, et grâce aux différences entre les composés inorganiques et les organiques, on peut parler d'une nomenclature de chimie inorganique et d’une autre de chimie organique, avec beaucoup d'aspects communs, mais avec certaines spécificités qui les distinguent. 10.2.1. Nomenclature de chimie inorganique Pour classer les composés inorganiques on tient compte des éléments chimiques qui se combinent pour constituer une molécule et le nombre d'atomes de chacun de ces éléments, ainsi que les types des composés (des composés binaires, acides, sels, etc..), conformément à une typologie préétablie. Nous examinerons ensuite quelques exemples de composés binaires, c'est-àdire ceux où il n’y a qu’une combinaison d’atomes de deux éléments chimiques. Pour les classer et pour les nommer on tient compte, en premier lieu, du fait d’être métalliques ou non métalliques, c'est-à-dire lequel des deux éléments est plus d'électronégative, et aussi le nombre d'atomes de chaque élément. 27 Formule Expression verbale PCl3 PCl5 CCl4 FeH2 FeH3 CuH CuH2 CO CO2 Espagnol tricloruro de fósforo pentacloruro de fósforo tetracloruro de carbono dihidruro de hierro trihidruro de hierro monohidruro de cobre dihidruro de cobre monóxido de carbono dióxido de carbono Français trichorure de phosphore pentachlorure de phosphore tétrachlorure de carbone dihydrure ferrique trihydrure ferrique monohydrure de cuivre dihydrure de cuivre monoxyde de carbone dioxyde de carbone Anglais phosphorus trichloride phosphorus pentachloride carbon tetrachloride ferric dihydride ferric trihydride copper monohydride copper dihydride carbon monoxide carbon dioxide Pour l'expression verbale en langue française, on nomme tout d'abord l'élément non métallique ou plus d'électronégative, auquel s'ajoute le suffixe -ure, comme indicateur de cette caractéristique, et ensuite l'élément métallique ou moins d'électronégative, tous les deux séparés par la préposition "de". La quantité d'atomes de chaque élément est indiquée en incluant un élément formant devant le nom correspondant. De cette façon, et du point de vue de la formation des mots, les dénominations verbales des composés binaires sont composées syntagmatiques (syntagme nominal formé par un substantif déterminé par un syntagme prépositionnel de valeur spécificative), où l’on emploi des noms simples, dérivés et/ou composés. Suffixe indicateur de l’élément non métallique ou plus électronégatif Espagnol Français Anglais -uro -ure -ide Elément formant indicateur du nombre d’atomes de l’élément non métallique ou plus électronégatif Espagnol Français Anglais mono-, di, tri-… Ainsi, dans le cas du trichlorure de phosphore (PCl3), nous avons un composé formé par trois atomes du chlore (indiqué par l'élément formant tri-) et un atome de phosphore. Par ailleurs, le suffixe -ure établit que le chlore est l'élément le plus d'électronégative. 10.2.2. Nomenclature de chimie organique On considéré que la synthèse de l'urée par Wöhler, en 1828, est le point de départ de la chimie organique comme spécialité, mais les règles de sa nomenclature ne seront pas établies jusqu'au congrès de Genève de 1892. Comme dans la chimie inorganique, les dénominations se forment dans chaque langue, en conséquence on peut apprécier de petites variations entre les langues. La classification des molécules est basée sur les principes de la chimie inorganique (éléments chimiques présents, nombre d'atomes, types de molécules...), mais les molécules organiques sont beaucoup plus complexes que les inorganiques, de cette manière, on a recours à certaines simplifications, en tenant compte des aspects communs à tous les composés organiques. Les molécules organiques se forment autour des chaînes d'atomes de carbone, ainsi le premier pas dans la nomenclature de chimie organique consiste à 28 exprimer le nombre d'atomes de carbone d'une molécule, ce qui est obtenu grâce aux éléments formants. Par ailleurs, les liens entre les atomes de carbone peuvent être simples, doubles ou triples, caractéristique qui est indiquée au moyen des suffixes : Élément formant indicateur du nombre d’atomes de carbone nº Espagnol Français Anglais 1 metméthmeth2 etétheth3 proppropprop4 butbutbut5 pentpentpent- Suffixe indicateur du type de lien entre les atomes de carbone tipo Espagnol Français Anglais Sencillo -ano -ane -ane Doble -eno -ène -ene Triple -ino -yne -yne Un élément formant (nombre d'atomes de carbone) suivi d'un suffixe (type de lien entre les atomes de carbone) est déjà la dénomination d'un composé organique. Voyons ensuite quelques exemples : Formule Expression verbale CH4 CH3-CH3 CH2=CH2 CH≡CH CH3-CH2-CH3 CH3-CH2-CH2-CH3 CH2=CH-C≡CH CH3-CH2-CH2-CH2-CH3 CH2=C=CH-CH2-CH3 Espagnol metano etano eteno etino propano butano 1,3 butenino pentano 1,2 pentadieno Français méthane éthane éthène éthyne propane butane 1,3 butényne pentane 1,2 pentadiène Anglais methane ethane ethene ethyne propane butane 1,3 butenyne pentane 1,2 pentadiene Par exemple, l'éthane est un composé avec deux atomes de carbone (élément formant eth-) liés au moyen d'un lien simple (suffixe -ane). Si le lien est double, il s'appelle éthène (suffixe -ène) et, s'il est triple, éthyne (suffixe -yne). Si l'information sur la molécule n'est plus apportée, on comprend que tous les autres liens possibles des atomes de carbone s'établissent avec des atomes d'hydrogène. Dans le cas de 1,3 butenine, (molécule de quatre carbones, selon l'élément formant but-) deux suffixes simultanément utilisés (-ène et-ino) ce qui indique qu'il y a un carbone avec un double lien (le carbone numéro un, indiqué en mettant devant la dénomination le nombre 1) et l'autre avec un triple lien (le carbone numéro trois). Le 1,2 pentadiène est un composé de cinq carbones (élément formant penta) avec deux (élément formant di-) des doubles liens (suffixe -ène), l'un dans le carbone numéro un (1) et l'autre dans le carbone numéro deux (2). Dans ces deux derniers exemples, ainsi que dans celui de l'éthane, si on ne fournit pas des données, on suppose que le reste de liens des atomes de carbone s'établissent avec des atomes d'hydrogène. Il y a en chimie organique des atomes ou des combinaisons d'atomes, lesquels, liés au carbone de la chaîne, lui attribuent des caractéristiques spéciales ou la 29 possibilité de se joindre à d'autres molécules. L'union de ces atomes ou les combinaisons d'atomes aux chaînes basiques, formées uniquement par des atomes de carbone et d'hydrogène, donne lieu à une série limitée de types de molécules (alcools, éthers, etc..). Pour former les noms de ces types de molécules, on met après le nom basique (éthane, méthane, etc..) un suffixe ou un élément formant indiquant le type de molécule. Dans le tableau suivant, nous voyons tous les types des composés organiques, avec les suffixes et les éléments formants correspondants et des exemples de chaque cas. Type de composé Formule générale Alcools R-OH Éthers R-O-R’ Aldéhydes R-C=O Cétones R-C-R’ Acides R-COOH Amines R–NH2 R–NHR’ R–NHR’R’’ Nitriles R-C≡N Amides R–CONHR’ R–CONR’R’’ Suffixe ou élément formant Français Anglais -ol -ol -ol metanol méthanol methanol -oxi -oxy -oxy metoxietano méthoxyéthane methoxyethane -al -al -al etanal éthanal ethanal -ona -one -one propanona propanone propanone -oico -oïque -oic ácido metanóico acid methanoïque methanoic acid Espagnol -amina metilamina -amine méthylamine -amine methylamine -nitrilo metanonitrilo -amida metanamida -nitrile méthylnitrile -amide méthylamide -nitrile methylnitrile -amide méthylamide Les molécules peuvent être plus complexes, mais il y a toujours des règles pour former les dénominations en fonction de leurs caractéristiques chimiques. Finalement, nous aurons une série de noms formés par composés syntagmatiques, mots composés ou dérivés. 10.3. Nomenclature de virus Dans le cas du virus, nous nous trouvons devant un champ où la nomenclature est en train de se développer actuellement. La nomenclature en vigueur est de 2002 elle a été approuvée par l'ICTV (International Committee on Taxonomy of Viruses, http: // www.ictvonline.org/), l'organisme chargé d'élaborer une classification universelle du virus et, en même temps, d'établir une nomenclature systématique. Cet organisme prend comme modèle les nomenclatures des êtres vivants (plantes, animaux, champignons, algues et bactéries), malgré le fait que la classification du virus n'a pas d'implications évolutives ou phylogénétiques c'est-à-dire les virus ne se rangent pas en fonction de leur parenté, facteur qui est pris comme base dans les nomenclatures des êtres vivants. En ce moment, la nomenclature de virus prend des nomenclatures des organismes vivants le nom de quelques taxons (ordre, sous-ordre, famille, sous-famille, genre et sous-genre) qui coexistent avec d’autres taxons propres 30 (sérogroupe, sérotype et souche). Les noms des taxons sont écrits avec des caractères italiques, comme dans la nomenclature botanique, et les suffixes suivants sont utilisés : Ordre Famille Sous-famille Genre Espèce -virales -viridae -virinae -virus -virus Dans le cas de l'espèce, les dénominations se forment dans chaque langue nationale, en ajournant le mot - virus à une racine ou un nom (entérovirus) ou en mettant devant le mot « virus » au nom de la maladie qui produit, par exemple, le virus de l'immunodéficience humaine (dans le nom de la maladie on peut faire référence à l'être vivant qui en souffre et/ou à l'organe affecté). Le texte complet de la nomenclature, ainsi que tous les noms de virus générés jusqu'à la date, peuvent être consultés sur la page de l'ICTV. Le rang « ordre » s'est constitué tardivement et les ordres pour toutes les familles n'ont pas encore été nommés; en fait, jusqu'au 2009 il n’y avait que six ordres nommés, 65 des 87 familles n'avaient pas été encore assignés à aucun ordre. Dans la même année, la liste de l'ICTV recueillait 2.290 espèces de virus. Voilà quelques exemples de noms de taxons différents : Famille Sous-famille Genre Henipavirus Espèce Hendravirus Nipahvirus Morbillivirus cetaceous Paramyxovirinae Morbillivirus Paramyxoviridae Virus de la panleucopénie Virus de la peste de petits ruminants Virus de la peste porcine Virus de la rougeole Respirovirus Pneumovirinae Virus de la parainfluenza humaine 1 Virus de la parainfluenza humaine 3 Pneumovirus Virus syncytial respiratoire humain Metapneumovirus Metapneumovirus humain 10.4. Nomenclature de réfrigérants L'entreprise Du Pont a commencé à produire des gaz réfrigérants (des gaz utilisés dans les réfrigérateurs, les chambres froides, les appareils d'air conditionné, etc.) au début du XXe siècle. Avec le temps, et pour nommer tous 31 les produits, ils ont développé une nomenclature qui a fini pour être standardisé et pour être accepté internationalement. La différence fondamentale des objets nommés par la nomenclature des réfrigérants par rapport aux exemples examinés antérieurement, appartenant à un domaine des sciences, c’est que les réfrigérants sont des produits fabriqués, c'est-à-dire ce sont des produits résultants de l'application d'une technologie. Comme toutes les activités de transformation, la fabrication de réfrigérants est réglée par des normes légales. Les dénominations des réfrigérants, comme les noms de produits commerciaux, et, en conséquence, leur nomenclature, sont aussi réglées par un texte légal. Par l’ordre du 24 janvier 1978 on adopte les instructions MI-IF (Instructions Complémentaires), une série de 17 Instructions a propos des sujets concernant les installations frigorifiques. L'Instruction MI IF 002, intitulé Classification des réfrigérants (fluides frigorifiques), inclut la partie de nomenclature symbolique numérique ce qui représente un échantillon de la étroite relation existante entre la classification de l'ensemble d'objets et la nomenclature pour les nommer puisque les critères pour les classer et les pour nommer sont les mêmes. Du titre nous déduisons les aspects suivants sur cette nomenclature : Elle est symbolique, car les dénominations sont formées avec des symboles et pas avec des mots, ils sont universels. Elle est numérique (elle est alphanumérique, car dans les dénominations de cette nomenclature il y a une combinaison de nombres et de lettres). L'ensemble de règles de cette nomenclature est réduit, dû au fait que l'offre de réfrigérants est assez limitée. Pour classer et nommer les réfrigérants on tient compte de leur composition chimique, prenant comme point de départ la classification et la nomenclature chimique; ainsi, selon la nomenclature de réfrigérants, la dénomination de chaque réfrigérant a sa correspondance symbolique (une formule chimique) et verbal dans la nomenclature chimique. Beaucoup de gaz utilisés comme réfrigérants ont des caractéristiques communes, et comme dans la nomenclature de composés organiques, on pare au commun et on fait attention à la différence entre un composé et l'autre. La plupart de gaz réfrigérants sont des dérivés d’halogénés de l'éthane et du méthane (halogénés veut dire « avec des atomes de chlore, de fluor et/ou de brome »), ce que nous voyons reflété dans les règles de la nomenclature : Les cinq premières règles expliquent comment représenter la composition chimique (éléments chimiques et le nombre d'atomes de chaque élément) de ces composés organiques halogénés. Les deux règles suivantes nuancent les aspects concrets de ces composés (il se peut qu’il y ait des isomères et le type d’union entre les carbones soient ou non saturés). La règle suivante parle de mélanges de ces composés. 32 Il n’y a qu’une règle pour les composés inorganiques, cela reflète l’emploi minoritaire de ces composés comme réfrigérants. Une dernière règle applicable à tous les composés. La cinquième règle est prévue pour le cas de présence de brome dans le composé chimique, et c’est une exception. Normalement, les composés halogénés auront du chlore et/ou fluor et les composés avec du brome seront plutôt rares. Ainsi, nous observons que les critères pris en considération pour nommer les gaz réfrigérants sont parallèles à ceux utilisés pour les décrire et pour les classer. Bibliografía BOE (1978): Orden de 24 de Enero de 1978, por la que se aprueban las Instrucciones Complementarias denominadas Instrucciones MI-IF con arreglo a lo dispuesto en el Reglamento de seguridad para plantas e instalaciones frigoríficas, BOE de 3 de febrero de 1978, www.coitiab.es/reglamentos/inst_frigo/reglamentos/ORD_240178.htm (consulta: 3 de junio de 2010). DUBOIS, J. et al. (1986): Diccionario de lingüística, Fuenlabrada, Alianza Editorial, S.A. GUTIÉRREZ RODILLA, B.M. (1998): La ciencia empieza en la palabra, Capellades, Ediciones Península, S.A. ICTV (2002) : The international code of virus classification and nomenclature, http://www.ictvonline.org/codeOfVirusClassification_2002.asp (consulta: 3 de junio de 2010). MCNEILL, J. et al. (eds.) (2006): International Code of Botanical Nomenclature (Vienna Code), http://ibot.sav.sk/icbn/main.htm (consulta: 3 de junio de 2010). REAL ACADEMIA ESPAÑOLA (200122): Diccionario de la Lengua Española, www.rae.es (consulta: 3 de junio de 2010). SAGER, J.C. (1993): Curso práctico sobre el procesamiento de la terminología, Humanes, Fundación Germán Sánchez Ruipérez. 33