l`exercice de la compétence universelle en droit pénal international
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l`exercice de la compétence universelle en droit pénal international
UNIVERSITE DU QUÉBEC À MONTREAL FACULTÉ DE SCIENCE POLITIQUE ET DE DROIT DEPARTEMENT DES SCIENCES JURIDIQUES L’EXERCICE DE LA COMPÉTENCE UNIVERSELLE EN DROIT PÉNAL INTERNATIONAL COMME ALTERNATIVE AUX LIMITES INHÉRENTES DANS LE SYSTÈME DE LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE MÉMOIRE PRÉSENTÉ COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAÎTRISE EN DROIT INTERNATIONAL PAR SAMUEL DIMUENE PAKU DIASOLWA OCTOBRE 2008 TABLE DES MATIÈRES LISTE DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES ................................................................V LE RÉSUMÉ .........................................................................................................................................VIII INTRODUCTION..................................................................................................................................... 1 PREMIÈRE PARTIE LE RÉGIME JURIDIQUE DU CRIME INTERNATIONAL, DE LA COMPÉTENCE UNIVERSELLE ET DE LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE........................ 5 CHAPITRE I LE CRIME INTERNATIONAL ET LA RESPONSABILITÉ PÉNALE INTERNATIONALE DES INDIVIDUS ................................................................................................. 7 I.1 Définition, identification et nature du crime international................................................................ 10 I.2 Crimes de jus cogens : de la faculté à l’obligation de poursuivre ou de réprimer ........................... 17 I.3 Cadre de mise en œuvre de la responsabilité pénale internationale : la répression du crime international................................................................................................... 26 A. La répression par la voie nationale............................................................................................ 28 B. La répression par la voie des juridictions internationales......................................................... 38 CHAPITRE II L’EXERCICE DE LA COMPÉTENCE UNIVERSELLE EN DROIT PÉNAL INTERNATIONAL .............................................................................................. 43 II.1 Définition et fondement de la compétence universelle.................................................................... 43 II.2 Crimes internationaux relevant de la CU......................................................................................... 53 II.3 Exercice de la CU : organisation et pratique par les États............................................................... 57 II.4 Obstacles à l’exercice de la compétence universelle....................................................................... 74 CHAPITRE III LE RÉGIME JURIDIQUE DE LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE ....................................... 81 III.1 Contours historiques et création de la CPI ..................................................................................... 81 III.2 Caractéristiques, nature, et mission de la CPI ................................................................................ 89 III.3 La compétence de la Cour pénale internationale............................................................................ 94 III.4 L’organisation et la procédure devant la Cour pénale internationale ......................................... 104 iv DEUXIÈME PARTIE LES LIMITES JURIDICTIONNELLES DANS LE SYSTÈME DE LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE ET LES PERSPECTIVES D’UNE ALTERNATIVE ESSENTIELLE : LA COMPÉTENCE UNIVERSELLE ......................... 115 CHAPITRE I LIMITES A LA COMPETENCE JURIDICTIONNELLE DANS LE SYSTEME DE LA COUR PENALE INTERNATIONALE .................................................................................. 117 I.1 Synopsis de limites à la compétence juridictionnelle dans le système de la CPI........................... 117 I.2 Choix et survol de quelques limites................................................................................................. 125 § 1. Limite tirée de l’effet relatif de la Convention de Rome créant la CPI ................................... 125 § 2. Limite tirée du principe de complémentarité de la CPI............................................................ 130 § 3. Limite liée à l’incompétence de la Cour sur les crimes imprescriptibles antérieurs à sa mise en vigueur ...................................................................... 135 § 4. Obstacle tiré de l’étendue minimalement limitée de la compétence matérielle de la Cour.... 138 CHAPITRE II COMPETENCE UNIVERSELLE, ALTERNATIVE AUX LIMITES INHERENTES..................... 146 II.1 L’alternative de la CU profilant du Statut de Rome...................................................................... 153 II.2 Perspectives d’une alternative de CU élargie ‘’concertée’’ .......................................................... 159 CONCLUSION ..................................................................................................................................... 173 SOURCES ET REFERENCES............................................................................................................. 182 LE RÉSUMÉ La réflexion sur ce thème s’articule autour d’un questionnement axé sur l’utilité de la procédure de la compétence universelle (ci-après CU), comme instrument d’appoint à la lutte contre la criminalité internationale émanant des faits qui relèvent de la compétence de la Cour pénale internationale (ci-après CPI). L’on pourrait se demander si, eu égard au caractère exceptionnel de la procédure de la CU et aux limites recensées dans le système de la CPI, la première pouvait s’avérer nécessaire en vue de pallier à une éventuelle carence de la seconde. Par opposition aux Tribunaux pénaux internationaux ad hoc de l’ex-Yougoslavie et du Rwanda qui ont été mis au point par décision du Conseil de sécurité des Nations Unies, la CPI résulte d’une convention internationale qui, techniquement, n’est pas opposable aux États tiers. Sa compétence matérielle est limitée à trois crimes internationaux nonobstant le fait qu’elle ait le pouvoir ultérieur de connaître le crime de l’agression. Le Statut de Rome qui la crée précise la nature complémentaire de son pouvoir judiciaire et les modalités de fonctionnement. En effet, la CPI ne pourra connaître d’une affaire que dans des conditions préalablement définies, notamment si la justice pénale d’aucun État n’exerce de poursuites contre la personne suspectée d’avoir commis un crime qui relève de ses attributions. Notre préoccupation se fonde sur l’existence de plusieurs paramètres inhérents au régime juridique institué lors de la création de la CPI qui peuvent affecter la mission lui dévolue en général, et de manière particulière la compétence de celle-ci. Il sera démontré comment ils peuvent limiter, de manière provisoire ou définitive, le rôle de la CPI sur la scène internationale des crimes, et aboutir à l’impossibilité d’exercer des poursuites contre leurs auteurs présumés. En effet, la Convention internationale de Rome semble entretenir quelques zones d’impunité. Par exemple, un crime commis sur le territoire d’un État tiers ou perpétré par une personne physique qui en serait originaire devra échapper, par principe, à la juridiction pénale internationale qu’elle a instituée. Autre cas serait celui d’un crime international grave qui serait commis sur l’espace d’un État partie mais ne relevant pas de la compétence de la CPI, et que l’État compétent s’abstiendrait de poursuivre. Dans ces deux hypothèses, la CPI serait désarmée, et ne pourrait diligenter aucune procédure qui aboutirait à la répression du présumé criminel. Ces limites inhérentes nous apparaissent contredire l’objectif imparti à cette institution, à savoir la lutte contre l’impunité des auteurs des crimes internationaux graves qui ont endeuillé le monde au cours du vingtième siècle. C’est dans ces circonstances que la procédure de la CU nous a paru être une alternative utile car, tout État pourrait, conformément au droit pénal international, exercer des poursuites contre la personne aux fins d’obtenir sa condamnation, restaurer la paix et la sécurité internationales, et réparer les torts causés aux victimes. 10 L’intérêt de la rétention d’une telle alternative peut s’articuler sur quelques axes. Primo, sur le plan matériel, la procédure de la CU couvre un éventail des crimes internationaux plus large que ceux dont la compétence a été reconnue à la CPI. Secundo, sur le plan territorial, la CU peut être exercée par tous les États en vertu du droit international conventionnel ou coutumier. Théoriquement, elle couvre potentiellement un espace qui embrasse le monde entier. La dimension territoriale des États qui n’ont pas adhéré au Statut de Rome échappe par principe à la CPI (limite de la compétence territoriale de la CPI). Tertio, en vertu du principe de complémentarité, la CPI ne pourra poser aucun acte de procédure si un État, partie à la Convention de Rome ou non, prenait l’initiative, de manière complaisante ou non, d’amorcer lui-même des poursuites contre le présumé criminel (limite de la compétence en application du principe de la complémentarité). C’est pourquoi, nous croyions que la CU demeure la réponse d’appoint à une éventuelle défaillance de la portée du Statut de Rome sur le plan répressif. Mais elle-même souffre de plusieurs atermoiements à tous les niveaux (gouvernants, doctrinaires, du juge interne ou international, opinion publique internationale). Nous avons pensé que notre contribution, probablement modeste, ne devra pas se limiter à démontrer la pertinence de l’alternative devant le potentiel blocage de la CPI telle que nous l’avions soulevé. La procédure de la CU elle-même devra être repensée. Il nous a paru utile, sinon indispensable, de présenter préalablement les trois socles sur lesquels va se bâtir notre réflexion, à savoir le crime international, la procédure de la CU et la juridiction pénale créée à Rome. C’est à l’issue de l’analyse squelettique de leur régime juridique que nous allons analyser la quintessence de la problématique en étayant, autant que possible, notre approche par quelques exemples puisés dans la jurisprudence sensu lato. Les propositions faites à titre de lege ferenda seront émises au moment opportun. Cette étude amorce un parcours d’approche en droit pénal international que nous espérons développer davantage dans les perspectives de recherche au troisième cycle. Le présent cadre étant académiquement très exigu, plusieurs questions ne pourront pas faire l’objet d’une profonde analyse. À titre d’exemple, les espèces récoltées dans la jurisprudence seront évoquées parfois suivies d’un léger commentaire en bas de page mais non exploitées à fond. Les mots clés sont : le crime international, la compétence universelle, et la Cour pénale internationale.