L`homme de Lyon
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L`homme de Lyon
‘ L’homme de Lyon Sélection 2011 ème 25 ÉDITION par François Guillaume Lorrain - Grasset, 2011 Prix du Roman Historique François Guillaume Lorrain, né en 1970, est journaliste, écrivain et traducteur. Il est également critique de cinéma pour l’hebdomadaire Le Point, passionné d’histoire et fou de sport. L’homme de Lyon est son cinquième livre. www.meuse.fr EN RÉSUMÉ… Huit ans après le décès de son père, le narrateur hérite d’un bien curieux paquet contenant quelques lettres et six photos, à décrypter selon un ordre indiqué. La dernière photo représente la cour déserte d’une école de Lyon prise durant l’été 44, et au verso la mention « c’est là que tout a commencé et que tout a fini ». Obéissant à son père, comme il l’a toujours fait, le narrateur se met en quête de reconstruire une histoire qui le conduit de Lyon à Berlin et de Paris à Menton. La règle du jeu fixée par le disparu amène le narrateur à fouiller dans un passé trouble. Après des suppositions et de nombreuses fausses pistes, le secret se dévoile en fin de roman. QUELQUES REPÈRES HISTORIQUES… Le roman débute de nos jours, en France, mais transporte le lecteur à la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans la ville de Lyon principalement. Grande métropole de la zone sud, Lyon connut pendant la Seconde Guerre mondiale une destinée particulière. C’est là que naissent les trois principaux titres de la presse clandestine et les mouvements qui y sont attachés (Combat, Libération, Franc-Tireur), que se développent précocement les réseaux de résistance et que Jean Moulin met en œuvre l’unification de la Résistance. Mais la ville doit aussi subir l’épreuve de la terrible répression, exercée conjointement par la milice et par l’occupant à partir de la fin de 1942. RICHCOM // 03 29 83 42 24 COMMENTAIRE Toute l’originalité de ce roman tient dans le fait qu’il est construit comme une enquête. On se prend vite au jeu en essayant de répondre à des questions qui nous viennent instinctivement à l’esprit : quel souvenir de la guerre Guy Rolin peut-il avoir alors qu’il n’avait que 12 ans à l’époque ? Que vient faire Jean Moulin dans ce passé ? Pourquoi Guy Rolin rencontrait-il régulièrement un certain Stoglitz, trafiquant allemand ? Pourquoi avoir donné ce prénom à la sœur du narrateur ? Difficile de refermer ce livre sans savoir, alors on avance et on entreprend des fouilles dans le passé de Guy Rolin. Et si mon père m’avait laissé un tel héritage, est-ce que j’aurais eu le courage d’aller jusqu’au bout pour découvrir l’impensable ? Dès le départ on sent que le passé familial est lourd, qu’il renferme un secret qui a contaminé toute une famille à tel point qu’il ne peut être avoué qu’après la mort de Guy Rolin. L’aveu n’en est pas vraiment un puisque c’est à l’auteur de découvrir son passé au moyen d’un jeu de pistes. Les relations entre un père et son fils sont abordées tout au long du roman mais discrètement afin de ne pas oublier l’enquête qui permettra de reconstruire les souvenirs jamais évoqués. Au fil des pages on découvre un homme empêché d’aimer ses enfants, ou tout du moins de le montrer, à cause de son histoire. C’est une fois que toutes les pièces du puzzle seront rassemblées et que les non-dits seront dévoilés, que le narrateur blessé retrouvera des sentiments pour son père ; le travail de deuil pourra enfin commencer. BP 514 • 2 Rue du Port • 55 012 BAR-LE-DUC Cedex Tél. : 03 29 45 09 04 • courriel : [email protected]