Université d`Ora Faculté des Scienc Départe
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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE Université d'Oran Ahmed BEN BELLA 1 Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie Département de Biologie Laboratoire Réseau de Surveillance Environnementale (L.R.S.E) Thèse présentée pour l’obtention du diplôme de Doctorat en SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT Option : Evaluation et Gestion des Ressources Halieutiques Contribution à l’étude de la biologie de la reproduction, de la croissance, et de la Pêcherie, de la langoustine Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) et la dynamique de la population exploitée dans la région de Béni-Saf. Présenté par: Djamel BEKRATTOU Soutenu le: 15 / 12 / 2015 devant la commission du jury composé de: Président : M r. T. SAHRAOUI Professeur. Université d'Oran. Directeur de thèse: M r. Z. BOUTIBA Professeur. Université d'Oran. Examinateur : M r. M. BOUDERBALA Professeur. Université d’Oran. Examinateur : Mme. D.L.SOUALILI Maître de Conférences A. Université de Mostaganem. Examinatrice : Mlle. N. BENAMAR Maître de Conférences A. Université de Mostaganem. Examinateur : M r. M.E.A. BENDIMERAD Maître de Conférences A. Université de Tlemcen. DEDICACES A mes chers Parents, ma Mère qui m’a beaucoup aidé et soutenu; mon Père qui n’a cessé de veiller à mon bien être et m’encourager, tout le temps. A mes Frères et mes Sœurs. A mes Oncles, Tantes et les familles : BEKRATTOU Merci a Vous tous. REMERCIEMENTS Je tiens à remercier particulièrement mon Directeur de thèse, Monsieur le Professeur Zitouni BOUTIBA, Responsable du Laboratoire de Réseau de Surveillance Environnementale (LRSE) du Département de Biologie, Faculté des Sciences de la nature et de la vie, de l’Université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella, pour m’avoir encouragé à poursuivre mes études de postgraduation. En outre, il a bien voulu promouvoir mon travail de recherche tout en prodiguant ses précieux conseils et orientations avec persévérance, ainsi que son soutien moral durant la réalisation de ce travail. Enfin, il ma fait confiance et je l’assure de ma profonde reconnaissance et lui manifeste ma haute considération. Il m’est particulièrement agréable de pouvoir exprimer mes vifs et sincères remerciements à Monsieur Tewfik SAHRAOUI Professeur au Département de Biologie,Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie à l’Université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella, pour l’honneur qu’il me fait en acceptant la Présidence du jury. J’exprimer toute ma reconnaissance à Mesdemoiselles Nardjes BENAMAR Maitre de conférence à l’Université Abdelhamid Ibn Badis de Mostaganem pour s’être intéressé à mon travail et pour avoir accepté de l’examiner en siégeant au sein de ce jury. Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à Madame Dina Lina SOUALILI Maitre de conférence A à L'université Abdelhamid Ibn Badis de Mostaganem de m’avoir fait l’honneur d’examiner ce travail. J’exprime également mes sincères remerciements à Monsieur Mohamed EL Amine BENDIMERAD, Maître de Conférence A à L'université Abou Bekr Belkaid de Tlemcen, et ancien chercheur au sein du laboratoire réseau de surveillance environnementale (LRSE), pour s’être intéressé à mon travail et pour avoir accepté de l’examiner en siégeant au sein de ce jury. Qu’il me soit permis de lui exprimer ma sincère gratitude. Je tiens à remercier vivement Monsieur Mohamed BOUDERBALA, Professeur au Laboratoire Réseau de surveillance environnementale (LRSE), Département de Biologie, Faculté des Sciences, Université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella, pour avoir bien voulu prendre part au jury. Je le remercie pour l’honneur qu’il me fait en acceptant de juger ce travail. L’occasion m’est offerte pour lui témoigner toute ma gratitude. J’adresse toute ma gratitude à Monsieur MOUFFOK Salim pour son support et ses encouragements. Merci à mes collègues enseignants du Laboratoire Réseau de Surveillance Environnementale, en particulier Messieurs O.H ROUANE, L. BENSAHLA, A. BELGUERMI, F. CHARHOUR, Mesdames A. BOUTIBA, S. KACHOUR, S. CHAHROUR, D. CHEMLAL, F. SAHNOUNI, D. MERZOUG, Mesdemoiselles A. BRAHIM TAZI, pour leurs conseils toujours attentionnés et souvent bien vus. Je réserve mes remerciements particuliers à ma famille et en premier lieu, mon Père et ma Mère, mes frères, et mes sœurs, je leur suis reconnaissant pour leur soutien et leurs encouragements. Enfin, mes remerciements les plus intenses vont à tous ceux qui ont contribué de prés ou de loin à la réalisation de ce travail ,J’espère n’avoir oublié personne, et si c’est le cas que j’en sois pardonné. LISTE DES ABREVIATIONS ALG: Algérie. CPUE: Captures par unité d’effort. D.P.R.H: Département de la Pêche et des Ressources Halieutiques. ELEFAN: Electronic Length Frequency Analysis. F.A.O: Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture. FISAT: The FAO-ICLARM Stock Assessment Tools. GOV: Grande Ouverture Verticale. GPS: Global Position System. ICLARM: International Center for Living Aquatic Resources Management. J.O: Journal officiel. L.F.D.A: Electronic Length Frequency Analysis Lc: Longueur céphalothoracique. M.P.R.H: Ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques. MATET: Ministère de l’Aménagement du territoire de l’Environnement et du Tourisme. MRP: Potentiel Maximumde Reproduction. N.O Visconde de EzAa : Navire océanographique Visconde de Eza SIMPER: Pourcentage de Similitude VPA : Virual population analysis. W.M.D.W: Western Mediterranean Deep Water LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Etat de la flottille de pêche des principaux ports de la région ouest (DPRH, 2010). 43 Tableau 2 : Caractéristiques des équipements acoustiques embarqués. 50 Tableau 3 : Tailles minimales marchandes des principales espèces de Crustacés. 64 Tableau 4 : Aperçu sommaire des stades de maturité appliqués chez les femelles N. norvegicus, ainsi que les caractéristiques macroscopiques équivalentes. 68 Tableau 5 : Pourcentage des sexes de Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758). 71 Tableau 6a : Différents paramètres de taille des mâles et des femelles chez N. norvegicus (Linnaeus, 1758). 74 Tableau 6b : Différents paramètres de poids des mâles et des femelles chez N. norvegicus (Linnaeus, 1758). 74 Tableau 7 : Pourcentages des femelles et des mâles chez N. norvegicus (Linnaeus, 1758) des différentes régions méditerranéennes. 78 Tableau 8 : Tallies de premières maturités sexuelles (L50) des femelles chez N.norvegicus (Linnaeus, 1758) de différentes régions 80 Tableau 9 : Résumé de la composition de taille de la capture totale de Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758). 88 Tableau 10 : Résultats des paramètres de croissance pour les femelles et les mâles Nephrops noprvegicus (Linnaeus, 1758). 90 Tableau 11 : Equation de croissance de Von Bertalanffy 90 Tableau 12 : Croissance pondérale 91 Tableau 13 : Correspondance des âges en poids chez N. norvegicus (Linnaeus, 1758). 93 Tableau 14 : Paramètres de croissance obtenus par différents auteurs, par sexe dans différents secteurs de Méditerranée. 94 Tableau 15 : Relation taille- poids de N.norvegicus selon divers auteurs. 95 Tableau 16 : Les zones de pêche de langoustine du la baie de Béni Saf. 103 Tableau 17 : Valeurs de la mortalité totale Z calculée pour N. norvegicus de la baie d’Ain Témouchent. 113 Tableau 18 : Mortalité naturelle (M) de la langoustine N. norvegicus de la baie de Béni Saf 114 Tableau 19 : Valeurs de la mortalité par pêche (F) de N. norvegicus de la baie de Béni Saf. 115 Tableau 20 : Production mensuelle de la langoustine Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) au port de Bouzedjar de l’année 2014, (DPRH, 2014). 118 Tableau 21 Données d’entrée du logiciel VIT (Virtual Populations Analysis) et de l’analyse de cohorte par la longueur et par l’âge de la population de N. norvegicus de la baie de Béni Saf. 118 Tableau 22 : Évolution du rendement pondéral par recrue Y/R, par biomasse B/R et par SSB pour différentes valeurs du facteur d’effort de pêche (F’) de la langoustine pêché dans la baie de Béni Saf. 120 Tableau 23 : Principaux résultats de l’analyse virtuelle de la population de la langoustine de la baie de Béni Saf obtenus par le logiciel VIT. 122 LISTES DES FIGURES Figure 2 Figure 3 : Morphologie générale externe latérale d'une femelle Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1857) : Aspect général de Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758). Morphologie des caractères sexuels externes du Nephrops norvegicus mâle et femelle : 10 11 Figure 4a : 12 Figure 4b : Aspect général d’un appareil génital mâle de N. norvegicus (Linnaeus, 1758) 12 Figure 5 : Cycle vital de la langoustine N. norvegicus (Linnaeus, 1758) (Mente et al. 2009). 15 Figure 6 : Répartition géographique de Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) (FAO, 2013). 18 Figure 7 : Langoustine dans son terrier camera de surveillance Adopté par ICES Science (2005). : Carte représentative de la côte algérienne. : Étagement des différentes zones du bassin méditerranéen Occidental (Collignon, 1991). : Extension comparée du plateau continental et du talus de la côte algérienne (Leclaire, 19 : Productivité phytoplanctonique en Méditerranée. Concentrations annuelles (mg.m3) en chlorophylle totale à la surface entre septembre 1997 et décembre 2001 (Bosc, 2004 in Bensahla Talet, 2014). : Circulation générale de l’eau atlantique modifiée (MAW) en Méditerranée occidentale (Millot & Taupier-Letage, 2005). : Circulation générale de l’Eau intermédiaire Levantine (LIW) en Méditerranée occidentale (Doglioli, 2011). : Circulation générale de l’eau profonde (DW : Deep Water) en Méditerranée (Millot & Taupier-Letage, 2005b). 28 : 1) Image de température de surface (SST) obtenue par radiométrie infrarouge (juin 1998). 2) Trajectoires des flotteurs # 09, # 11, # 14, # 39 et # 88 du 31 septembre 1997 au 26 décembre 1997 couleurs codées selon la température potentielle in situ. Emplacement des ancrages (croix) équipé de courantomètres à 100, 350, 1000 et 1800 m de profondeur (Testor & Gascard, 2005). 33 Figure 16a : Salinité de surface dans le bassin méditerranéen (psu) (Millot & Taupier-Letage, 2005a). 34 Figure 16b : 36 Figure 17 : Distribution de la salinité associée avec la LIW dans le bassin Est-Algérien (profondeur entre 250 et 650 m) campagne Mediprod-5,6 et ELISA (Millot & Taupier-Letage, 2005a). Figure 18 Figure 19a Figure 19b : : : Figure 1 Figure 8 Figure 9 Figure 10 Figure 11 Figure 12 Figure 13 Figure 14 Figure 15 (Og: Orifices sexuels; Th: thélycium; Pc: pléopodes copulateur (Pétasma); 3, 4, 5, troisième, quatrième et cinquième paire de pléopodes). Aspect général d'un appareil génital femelle de N. norvegicus (Linnaeus, 1758). 1972). Distribution de la température associée avec la LIW dans le bassin Est-Algérien (profondeur entre 250 et 550 m) campagne Mediprod-5,6 et ELISA (Millot & TaupierLetage, 2005b). Figure 20a Localisation de la côte d’Ain Témouchent. Vue du port de Béni Saf. Port de Béni Saf (plan d’amarrage, de circulation et organisation des publics portuaires). : Vue du port de Bouzedjar. Figure 20b : Port de Bouzedjar (plan d'amarrage, de circulation et organisation des espaces publics portuaires). 9 23 24 27 30 31 32 37 39 40 40 41 42 Figure 21 Figure 22 : : Caractéristiques d’un chalut de fond deux faces (Deschamps et al., 2003). Caractéristiques des panneaux utilisés pour le chalut (Refes, 2011). 45 46 Figure 23 : Schéma d’un petit chalut (Structure des mailles) (Ifremer, 2010). 47 Figure 24 : Gréement au niveau d’un guindineaux (Deschamps et al., 2003). 48 Figure 25 : Chalut de fond à deux faces (Deschamps et al., 2003). 51 Figure 26 : Chalut de fond à quatre faces (in Ribensahm et al, 2004). 52 Figure 27 : Chalut sélectif de type « Asselin » (in Ribensahm et al, 2004). 53 Figure 28 : Caractéristiques des chaluts (Deschamps et al., 2003). 55 Figure 29 : Positionnement des capteurs sur le chalut GOC73 (Bertrand et al., 1997). 56 Figure 30 : Différents types de bourrelets (Deschamps et al., 2003). 56 Figure 31 : Le treuil (Deschamps et al., 2003). 57 Figure 32 : Equipement de navigation : le sondeur. 58 Figure 33 : Equipement de télédétection : le GPS. 58 Figure 34 : Accessoires du Scanmar. 59 Figure 35 : Emplacement du Système Scanmar sur le chalut. 59 Figure 36 : Le régime relatif aux zones de pêche. 61 Figure 37 : Figure 38 Figure 39 Figure 40 Figure 41 Aspect macroscopique des stades de maturité sexuelle chez la femelle de N. norvegicus à travers l’examen macroscopique des gonades (stades:1à5). : Courbe d'abondance des mâles et des femelles en fonction de la taille chez N. norvegicus (L. 1758). Les résultats du test-2 mettent en évidence la dominance des sexes en fonction des mois de prélèvement (* p<0.05 significatif). : Distribution des sexes en fonction des mois chez Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) Les résultats du test-2 mettent en évidence la dominance des sexes en fonction des mois de prélèvement : Evolution mensuelle des fréquences des différents stades de maturité sexuelle chez les femelles Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758). 68 Taille de première maturité sexuelle de l’espèce Nephrops norvegicus (L. 1758). Mensuration de la longueur céphalothoracique chez N. norvegicus (L., 1758) au moyen d’un pied à coulisse. 76 82 : 71 72 74 Evolution de l’indice de condition (Kn) avec erreur standard en fonction des saisons chez les deux sexes chez Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758). 75 Mesure du poids total chez N. norvegicus (Linnaeus, 1758). 83 Figure 42 Figure 43 : : Figure 44 Figure 45 : Figure 46 : Détermination de a, b et r2 chez les mâles : Distribution mensuelle de fréquence de longueur (barres rouge: femelles; barres bleu: mâles) de la langoustine capturés sur le littoral d’AinTémouchent. Le nombre d'individus mesurés par sexe (F: femelles; M: mâles). 88 90 Figure 47 : Détermination de a, b et r2 chez les femelles 90 Figure 48 : Détermination de a, b et r2 chez les deux sexes 90 Figure 49 : Figure 50 : Evaluation annuelle du chalutier au niveau de port de Bouzedjar. 97 Figure 51 : Evaluation annuelle du chalutier au niveau de port de Béni-Saf. 97 Figure 52 : Débarquements annuels des poissons démarsaux et de langoustines 98 Courbe de croissance linéaire de N. norvegicus (Linnaeus, 1758). N.norvegicus. (Linnaeus, 1758) Figure 53 : Moyenne mensuelle des CPUE des ports de Béni-Saf et Bouzedjar. 98 Figure 54 : Moyenne mensuelle des CPUE standardisées (avec erreur standard) de port de Bouzedjar. 99 Figure 55 : Productions mensuelle de la langoustine en (Tonnes) débarquée au port de Bouzedjar. 96 Figure 56 : Cartographie de la baie d’Ain Témouchent, où sont mentionnées les isobathes et les zones de pêche de la langoustine. Figure 57 : Fréquence de la faune associée à la langoustine Figure58 : Courbe de mortalité totale (Z) de Jones & Van Zalinge (1981) des deux sexes chez N. 111 norvegicus (baie de Béni Saf). Figure 59 : 112 Figure 60 : Mortalité naturelle (M) établie selon la méthode Pauly (1980) chez N. norvegicus de la baie de Béni Saf. Figure 61 : 114 Figure 62 Figure 63 : : Probabilités de recrutement chez les deux sexes de la langoustine N. norvegicus de la baie de Béni Saf données par le logiciel FISAT II. Probabilités de première capture de la langoustine N. norvegicus de la baie de Béni Saf. Évolution du rendement pondéral par recrue Y/R, par biomasse B/R et par SSB pour différentes valeurs du facteur d’effort de pêche de la langoustine Nephrops norvegicus (L. 1758) pêché dans la baie de Béni Saf. Figure 64 : Mortalité par pêche (F) virtuelle par classes de taille chez la langoustine Nephrops norvegicus (L.1758) de la baie de Béni Saf obtenue par analyse virtuelle de la population (VPA). 120 Figure 65 : Schéma représentant l’état du stock de la langoustine N. norvegicus (L. 1758) dans la baie de Béni Saf obtenue par analyse virtuelle de la population (VPA). 122 Courbe de recrutement chez les deux sexes de la langoustine N. norvegicus de la baie de Béni Saf. 101 113 116 118 Résumé Le thème de ce travail, est l’étude de la langoustine Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758). Cette étude, réalisée sur la frange côtière d’Ain Témouchent est destinée, à pallier en partie, le manque de données concernant la biologie et la pêcherie de Nephrops norvegicus (Linneaus, 1758) afin de contribuer à l’aménagement de cette pêche accessoire aux Crustacés. L’objectif de cette thèse est donc une description des principales caractéristiques biologiques de cette espèce sur une période de 12 mois, sa pêcherie, ainsi qu’une analyse de l'état de l'exploitation. L’étude de la reproduction a défini la période de ponte aux mois de novembre à avril avec une phase maximale de maturation des gonades en mars. La taille de première maturité sexuelle des femelles déterminées à été 33 mm de longueur céphalothoracique (Lc). Les paramètres de croissance de Von Bertalanffy diffèrent considérablement entre les sexes, avec des valeurs plus élevées de la longueur asymptotique (L∞), du coefficient de croissance (k) et de l'index de croissance (Ф) en faveur des mâles. Ces paramètres estimés au niveau de la zone d’étude sont en accord avec la croissance rapide et la longévité importante de ce Crustacé en Méditerranée, pouvant atteindre 18 ans. Les différents aspects examinés sur la biologie et la dynamique des populations de la langoustine dans les eaux algériennes ne diffèrent pas de manière significative des secteurs méditerranéens. Concernant sa répartition, elle peut se rencontrer entre 180 à 550 mètres de profondeur au niveau des eaux de la région de Béni-Saf, les plus fortes densités sont observées entre 280 à 400 mètres près des zones coralliaires. Concernant la faune associée, les fonds de pêche en Algérie au-dessous de 400 m demeurent quasiment inexploités jusqu’au siècle dernier, et pourrait expliquer l'importance plus élevée de Poissons dans les assemblages sur les fonds de la zone d’étude que d'autres secteurs exploités en Méditerranée occidentale. Les statistiques de pêche commerciales nous permettent de constater que l’effort de pêche d’effort (CPUE) diffère entre les secteurs méditerranéens et la frange côtière de Béni Saf. A l’aide de certains logiciels récents, une approche analytique de l’exploitation par le modèle de l’analyse de population virtuelle (VPA) et du rendement par recrue (Y/R) montre que le coefficient de la mortalité totale, de la mortalité naturelle et de la mortalité par pêche est estimé à 3.013 an-1, 0.496 an-1, 2.534 an-1, respectivement. La biomasse totale équilibrée de la langoustine Nephrops norvegicus des côtes de Béni Saf est de l’ordre de 51.63 t ; le stock semble être à sa limite minimale d’exploitation selon la concordance entre les résultats du rendement par recrue donné par le FISAT II et ceux du VIT4. Mots clés : Nephrops norvegicus; reproduction ; croissance ; répartition ; faune associée, exploitation, zones de nourricerie, baie Béni-Saf, Méditerranée occidentale. ABSTRACT The to pic of this research task, is the study of the species Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) or smal spotted cat shark. .This present study, carried out on the coast al oranian fringe, is intended, to mitigate partly, the lack of data concernin,biology and the fisheries of Nephrops norvegicus (Linnaeus,1758), in order to contribute to the adjustment of this Bycatch. The objective of this thesis is thus a description of the principal biological characteristics of this species over one12 months period its fisheries, as well as ananalysis of the state of the exploitation. The study of reproduction defines the period of laying, from November to April with strong maturations of the ovaries during the period March. The lentgh of maturity estimated to 36 cm. The parameters of growth of von Bertalanffy differ considerably between the sexes, with higher values of the asymptotic length (L∞), coefficient of growth(k) and index of growth(Ф) in favour of the males. The parameters estimated with the level of the zone of study arein agreement with the slow growth and the long life (being able to reach18 years) considered for this Shell fishing the Mediterranean. The various aspects examined on the biology and the dynamics of the populations of Norway lobster in Algerian water do not differ significantly from the Mediterranean sectors. From the point of view of its distribution, it can meet between 180 and 550 m depth to water level in the region of Beni Saf, and the highest densities are observed between 280-400 meters near coral zones. The statistics results show that the catch per unit effort CPUE differs between mediterranean sectors and Béni Saf coastlal fringe. Using some recent software, an analytical approach to the exploitation by the model of virtual population analysis (VPA) and yiel per recruit (Y/R) will be undertaken. The coefficient of total mortality, natural mortality and fishing mortality is estimated at 3.013 year-1, 0.496year-1, 2.534 year-1, respectively. The balanced total biomass was estimated at 51.63 t. the stock appears to be is at its minimum operating limit. Keywords: Nephrops norvegicus; reproduction, growth, distribution, associated fauna; Exploitation, zones of nursery, Béni Saf bay; Western Mediterranean. الملخص ِٛضٛع ٘زا اٌثحس ٘ ٛدساعح Nephrops norvegicusظشاد اٌثحش إٌش٠ٚع.)Linnaeus, 1758 ( ٟ ٙ٠ٚذف ٘زٖ اٌذساعح ،اٌر ٟأظش٠د ػٍ٘ ٝاِش اٌغاحٍ ٟػ ٓ١ذّٛشٕد ٌٍرؼ٠ٛض ف ٟظضء ػذَ ٚظٛد ت١أاخ ػٍٝ األح١اء ٚايَ عّى١ح Nephrops norvegicusإٌش٠ٚع ِٓ )Linnaeus, 1758( ٟأظً اٌّغاّ٘ح ف ٟذط٠ٛش ٘زا ػشض١ح ٌظ١ذ األعّان اٌمشش٠اخ. ٚاٌٙذف ِٓ ٘زا اٌؼًّ ٘ٚ ٛطف اٌخظائض اٌثٌٛٛ١ظ١ح اٌشئ١غ١ح ٌٙزٖ األٔٛاع ػٍِ ٝذٜ األعّانٚ ،ذحٍ١ال ٌٍحاٌح االعرغالي. 12شٙشاٌّ ،ظا٠ذ دساعح اٌرىاشش فِ ٟذج اٌرث١١ض ِٓ ٔٛفّثش إٌ ٝأتشِ ً٠غ اٌّشحٍح اٌمظٔ ِٓ ٜٛضٛض اٌغذد اٌرٕاعٍ١ح ِاسط .حعُ إٌضط األٚي ِٓ اإلٔاز ػاصِح ػٍ ٍُِ33 ٝطٛي دسع (LC). اٌّؼٍّاخ ّٔ (Von Bertalanffy) ٛذخرٍف اخرالفا وث١شا ت ٓ١اٌعٕغٚ ،ٓ١اٌم ُ١األػٌٍٍ ٝطٛي ِماسب )∞،(L ٚإٌِّ ٛؼاًِ (ن )ِٚؤشش إٌٌّ(Ф) ٛظاٌح اٌزوٛس ٘.زٖ اٌّؼٍّاخ اٌّمذسج فِٕ ٟطمح اٌذساعح ذرفك ِغ إٌّٛ اٌغش٠غ ٚاٌؼّش اٌط٘ ِٓ ً٠ٛزٖ اٌمشش٠اخ ف ٟاٌثحش األت١ض اٌّرٛعظٚ ،ذظً إٌ18 ٝعٕٛاخ. فحض اٌعٛأة اٌّخرٍفح ٌٍثٌٛٛ١ظ١ا ٚدٕ٠اِ١ى١اخ اٌغىاْ ِٓ إٌش٠ٚط ظشاد اٌثحش ف ٟاٌّ١اٖ اٌعضائش٠ح ال ذخرٍف وص١شا ػٓ ِٕاطك اٌثحش األت١ض اٌّرٛعظ. ِٓ ظٙح إٌظش ف ٟذٛص٠ؼٙا ،فئٔٗ ّ٠ىٓ ذٍث١ح تِ180-550 ٓ١رش ف ٟػّك اٌّ١اٖ ِٓ ِٕطمح تٕ ٟطافٌٛٚ ،حظد أػٍ ٝاٌىصافاخ تِ280-400 ٓ١رش تاٌمشب ِٓ إٌّاطك coralliaires. َ 400ال ذضاي غ١ش ِغرغٍح ٚفّ١ا ٠رؼٍك باألٔٛاع اٌحٛ١أ١ح اٌّشذثطح تٙإِٚ ،اطك اٌظ١ذ ف ٟاٌعضائش ألً ِٓ ذمش٠ثا حر ٝاٌمشْ اٌّاضّ٠ٚ ،ٟىٓ أْ ذفغش أّ٘١ح أوثش ِٓ اٌّعاٌظ اٌحٛخ ػٍ ٝاألِٛاي ِٓ ِٕطمح اٌذساعح ِٓ ذؼًّ لطاػاخ أخش ٜف ٟغشب اٌثحش األت١ض اٌّرٛعظ. اإلحظاءاخ اٌغّى١ح اٌرعاس٠ح ذغّح ٌٕا أْ ٔش ٜأْ اٌعٙذ ظٙذ ٚإٌّاطك اٌٙاِش١ح اٌغاحٍ١ح تٕ ٟطاف. )٠(CPUEخرٍف ت ٓ١اٌثحش األت١ض اٌّرٛعظ تّغاػذج تؼض اٌثشاِط اإلحظائ١حٙٔ ٛ٘ٚ ،ط ذحٍ ٍٟ١العرغالي ّٔٛرض اٌرحٍ ً١اٌغىأ ٟاٌظا٘شٚ(VPA) ٞاٌؼائذ ٌىً ِعٕذ )(Y / Rذث ٓ١أْ ِؼاًِ ِعّٛع اٌٛف١اخ٠ٚ ،مذس ِؼذي اٌٛف١اخ اٌطث١ؼ١ح ٔٚفٛق األعّان ف3.013 ٟ عٕح ،-1ص 2.534 ،1 0.496عٕح ،-1ػٍ ٝاٌرٛاٌ. ٟاٌىرٍح اٌح٠ٛ١ح اٌىٍ١ح ِرٛاصٔح ِٓ Nephrops norvegicus عٛاحً تٕ ٟطاف ٘ ِٓ ٛأظً ِٓ 51.63س؛ ٠ثذ ٚأْ األٚساق اٌّاٌ١ح ٌرى ْٛػٍ ٝحذ أدٔ ٝاٌرشغٚ ً١فما ٌالذفاق تٔ ٓ١رائط اٌؼائذ ٌىً ِعٕذ اٌر ٟلذِٙا ٚFISAT IIذٍه ِٓ VIT4. كلمات مفتاحية Nephrops norvegicus :اٌرىاشش ،إٌّٛ؛ اٌرٛص٠غ؛ اٌحٛ١أاخ اٌّشذثطح تٙا ،االعرغالي ِٕ ،اطك اٌرغز٠ح ،تٕ ٟطاف ٘اِش عاحً تٕ ٟطاف ،غشب اٌثحش األت١ض اٌّرٛعظ. SOMMAIRE Introduction PARTIE I: BILAN DES CONNAISSANCES : PRESENTATIONDEL’ESPECE I 1 1-1 2 II III IV a b V POSITION SYSTÉMATIQUE ET DIAGNOSE DE L'ESPÈCE Systématique Noms vernaculaires Description et diagnose Reproduction et cycle biologique de l’espèce La métamorphose Comportement et déplacement Migration Distribution géographique et habitat Environnement Position dans la chaîne trophique de la langoustine Prédateurs de l’espèce Nephrops norvegicus 3 3 6 7 12 16 16 16 17 18 19 20 PARTIEI: BILAN DES CONNAISSANCES: CARACTERISTIQUE DE LA ZONE D’ETUDE I 1-1 II II-1 II-2 2-1 2-2 2-3 a 4-1 4-2 4-3 4-4 III 1 1-1 1-2 1-3 Caractéristiques générales du Littoral algérien Géomorphologie du Littoral algérien FACIES SÉDIMENTAIRES ET PEUPLEMENTS BENTHIQUES Couverture sédimentaire Hydrologie Eaux atlantiques modifiées (MAW, Modified Atlantic Water) Eaux intermédiaires levantines (L.I.W: Levantine Intermediate Water) Eaux profondes (WMDW Western Mediterranean Deep Water) Le courant algérien Salinité Températures Précipitations Vents Aperçu des ports de la zone d’étude Situation de la zone Le port de Béni Saf Le port de Bouzedjar Evaluation de la flottille et des débarquements au niveau des deux ports. 23 23 27 27 29 29 31 32 33 34 36 37 38 38 38 39 41 42 PARTIEI: BILAN DES CONNAISSANCES : TECHNIQUES DE PECHE ET REGLEMENTATION I II 1 1-1 2 2-1 2-2 2-3 3 3-1 a 4 III 1 2 3 4 GÉNÉRALITÉS Les chaluts Manœuvre des chaluts utilisés Relevés bathymétriques Différent types de chalut de fonds (ou différents gréements) Le chalut espagnol (MINIFALDA) Le chalut de fond à quatre faces (semi pélagique) (G.O.V) Le chalut sélectif Caractéristiques des chaluts Equipements complémentaires Le treuil Equipements de navigation et de télédétection REGLEMENTATION Autorisation de pêche Zones de pêche Engins de pêche Tailles minimales marchandes 44 45 48 49 50 50 52 53 54 56 57 57 60 60 60 62 62 PARTIE II: ETUDE DE LA REPRODUCTION I 1 1-1 1-2 1-3 2 3 3-1 4 5 6 II 1 2 MATERIEL ET MÉTHODES Sex-ratio Sex-ratio global Sex-ratio en fonction de la taille Sex-ratio en fonction des saisons Ecart-réduit Etude des stades de maturité sexuelle Etude macroscopique des ovaires Indice gonadosomatique (I.G.S) Étude du facteur de condition Taille à la première maturité sexuelle RÉSULTATS Sex-ratio global Ecart-réduit 64 64 64 65 65 65 66 66 68 68 69 70 70 73 3 3-1 4 5 III 1 2 3 Etude des stades de maturité sexuelle Etude macroscopique des ovaires Etude du facteur de condition Taille de première maturité sexuelle SYNTHESE ET DISCUSSION Distribution des sexes et Ecart-réduit Echelle de maturité et période de ponte Taille de première maturité sexuelle 74 74 74 75 76 76 78 79 PARTIE III: DEMOGRAPHIE, CROISSANCE, ET AGE I 1 1-1 1-2 1-2-1 1-2-2 2 3 3-1 3-1-1 3-1-2 3-2 II 1 2 2-1 2-2 III 1 2 MATERIEL ET METHODES Echantillonnage Protocole d’échantillonnage TRAITEMENTS DES ÉCHANTILLONS Détermination du sexe Mensurations Démographie Etude de la croissance Croissance linéaire Principe de base de l’équation de croissance de Von Bertalanffy (1938) Méthode ELEFAN (Electronic Length Frequency Analysis) Croissance relative (relation taille-poids) RESULTATS Démographie Etude de la Croissance Méthode ELEFAN 2-2 Croissances relatives (Relation taille- poids) SYNTHESE ET DISCUSSION Croissance et âge Relation taille-poids 81 81 81 82 82 82 83 83 84 84 85 88 87 87 89 89 90 92 92 94 PARTIE IV: PECHERIE I 1 2 MATERIEL ET METHODES Flottille et effort de pêche 96 96 97 3 Abondance, biomasse et faune associée à la langoustine Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) RESULTATS Flottille chalutière de la wilaya maritime d’Aïn Témouchent. Flottille et effort de pêche 98 II 1 1-1 1-2 2 3 III 1 2 3 Répartition spatiale et bathymétrique de la langoustine Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) Effort de pêche et capture par unité d’effort Répartition spatiale et bathymétrique de la langoustine Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) Faune associée SYNTHESE ET DISCUSSION Flottille et effort de pêche Répartition spatiale et bathymétrique Faune associée 98 98 98 100 102 103 104 104 105 105 PARTIEV: EXPLOITATION DE STOCK 1 2 2-1 2-2 2-3 3 4 4-1 4-2 5 5-1 5-1-1 5-1-2 5-1-3 5-2 Introduction à l’exploitation des stocks Mortalité Estimation de la mortalité totale (Z) Estimation de la mortalité naturelle (M) Estimation de la mortalité par pêche (F) Recrutement et sélection Analyse virtuelle de la population de langoustine N. norvegicus Rendement par recrue (Y/R) État d’exploitation de la ressource Résultats Estimation de la mortalité Mortalité totale Z Mortalité naturelle M Mortalité par pêche F Recrutement et sélection 107 109 109 109 110 110 111 111 111 112 112 112 113 114 115 5-3 5-3-1 5-3-2 5-3-3 6 Analyse de population virtuelle (Virtual Population Analysis) Données de capture de la langoustine N. norvegicus. Évaluation du rendement par recrue État d’exploitation de la ressource Synthèse et discussion Conclusion Références bibliographiques Annexes Travaux publiés 117 117 117 120 123 126 131 INTRODUCTION Introduction I- PROBLEMATIQUE En Algérie, le secteur de la pêche est en plein essor et a pu se développer en une activité économique méritant toute l’attention qu’on lui a accordé. Elle est considérée depuis l’année 2003, comme un élément important de développement national qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie de la relance économique et du développement des activités de la pêche et de l’aquaculture sur une échéance de 20 ans, offrant près de 9,5 millions d’hectares pour l’exercice de la pêche (J.O. Novembre, 2003). La côte algérienne est partagée en quatorze wilayas maritimes. Ces caractéristiques lui offrent un potentiel remarquable. De nombreux ports de pêche sont modernisés ou en cours de modernisation sur le littoral algérien. Chaque wilaya possède un certain nombre de ports, d’abris de pêche et de plages d’échouage, abritant de très nombreux groupes d'animaux marins d'intérêt économique (MPRH, 2004). La marge continentale de l’Algérie recèle donc des ressources halieutiques non négligeables. En effet, dans le cadre de la prospection de nouvelles zones de pêche en 1982, la campagne océanographique française Thalassa a évalué la ressource pélagique globale à 191 468 tonnes (ISTPM, 1982). Cette biomasse est très proche de celle estimée par la campagne océanographique espagnole en 2003 et 2004, qui est de l’ordre de 187 000 tonnes (in Taleb Bendiab, 2014). Notons que le secteur de la pêche est un élément important de développement national qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie de la relance économique et du développement des activités de la pêche et de l’aquaculture, sur une échéance de 20 ans (J.O. Novembre, 2003). Sur un plan ichthyofaunistique, la baie de Béni-Saf est considérée comme un milieu qui abrite un grand nombre d’espèces. Parmi les Crustacés, on retrouve la langoustine : la pêche de cette ressource ne cesse de se développer avec une production d’environ 33.230 tonnes (DPRH Ain Témouchent, 2013). 1 La demande en langoustine sur le marché algérien et très appréciée en terme culinaire, a considérablement augmentée ces dernières années, principalement en raison de l’essor du tourisme. Conscients de l’intérêt économique représenté par cette espèce, les professionnels ont accentuées leur effort de pêche, dont le prix de vente peut attendre en moyenne 3500DA/ Kg Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) est fréquente sur le littoral de l’extrême Ouest algérien (ports de Ghazaouet, Béni Saf et Bouzedjar) où elle est notamment capturé à des profondeurs allant de 267 à 863 mètres (Massuti et al, 2003). Les plus fortes densités sont observées entre 280 à 400 mètres (C.G .P.M 1982) et (Sarda et Aguzzi, 2012) dans les terriers que cette espèce de Crustacé creuse dans les sédiments boueux près des zones coralliaires. En outre, les études sur cette espèce, sont relativement peu nombreuses en Méditerranée (Bernard et Warluzel, 1969), (Farmer, 1972), (Beaumont et Cassier, 1970), (Morizur, 1981), (Mythilineau et Sarda, 1995), (Stergiou et al, 1997), (Aguzzi et al, 2004), (Bodin, 2006), (Mcquaid et al, 2006), (Anto et al, 2009), (Antonella et Alessandro, 2010), (Sarda et Aguzzi, 2012). En Algérie, un seul travail a été consacré, par Bouchelaghem (1988) pour les besoins de la pêche et Bekrattou (2010) sur le Littoral Occidental algérien. 2-INTERET DE L’ETUDE L'objectif de cette thèse est donc une description des principales caractéristiques biologiques de Nephrops norvegicus sur une période de 12 mois, sa pêcherie, ainsi qu’une analyse de l'état de l'exploitation, et ceci au niveau de la wilaya maritime d’Ain Témouchent (ports de Béni-Saf et de Bouzedjar) où l'état de la connaissance est partielle et limitée à quelques remarques à l'heure actuelle (Bekrattou, 2010; Bekrattou et al, 2015). De plus, ce travail servira, à enrichir les connaissances sur cette espèce, dans la région, et de comparer nos données à celles obtenues chez la même espèce dans d’autres régions méditerranéennes.7 2 III–ESQUISSE DE L’ETUDE Il nous a donc paru opportun de présenter notre travail de recherche selon le plan suivant: En première partie, un bilan des connaissances est scindé en trois principaux volets: un premier volet (i) présentera la biologie et l’écologie du matériel biologique, Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758), ainsi que l’identification des principales Espèces de la famille des Nephropidae exploitées dans la baie d’Ain Témouchent. Un second (ii) décrira les différents aspects de l’écosystème côtier et des conditions du milieu s’appuyant sur une synthèse de toutes les informations disponibles issus de travaux antérieurs sur notre zone d’étude. Un dernier volet (iii) résumera les techniques de pêche et la réglementation en rigueur au niveau des ports de Béni-Saf et de Bouzedjar. La seconde partie concernera l’étude des principaux aspects de la biologie de la reproduction, limitée à l’analyse de l’évolution mensuelle de l’état de maturité des gonades et la détermination de la taille d’apparition de première maturité sexuelle. Deux index biologique sont été aussi estimés pour chaque femelle prélevée: (i) l’indice gonade somatique (IGS), (ii) et l’index relatif de condition (Kn) (Le Cren, 1951). Dans la troisième partie, on a bordera les éléments de base de la dynamique des populations, à savoir: (i) la structure de la population tous le long de l’échantillonnage (ii) les paramètres de croissance, et (iii) la relation taille-poids. Nous avons opté dans ce travail, pour les techniques qui utilisent les méthodes numériques et des programmes informatiques. Une quatrième partie constituera, d’une part, à faire une description rigoureuse de la pêcherie: (i) la répartition des zones de pêche de langoustine au niveau de la frange côtière oranaise (ii) la composition spécifique des captures débarquées, et a d’autre part la flotte qui participe à cette capture, afin d’obtenir une première approche des rendements obtenus. Une cinquième et dernière partie sera consacrée à l'application des modèles analytiques qui sont, a actuellement les plus employés dans la gestion des stocks et des problèmes liés à l’exploitation. 3 Enfin, notre travail s’achèvera par une conclusion synthétique et des recommandations destinées aux gestionnaires de la pêche, aux professionnels, aux écologistes marins et principalement, aux décideurs, pour une conservation et une exploitation raisonnée de la ressource. 4 PARTIE I: BILAN DES CONNAISSANCES : PRESENTATION DE L’ESPECE Partie I: Bilan des connaissances – Présentation de l’espèce INTRODUCTION Cette partie traite respectivement, la position systématique et les clefs de détermination de l’espèce Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758), et permet ainsi d’élargir les connaissances qui existent sur sa biologie et son écologie, principalement pour la population fréquentant la mer Méditerranée et plus précisément notre zone d’étude. I- POSITION SYSTÉMATIQUE ET DIAGNOSE DE L'ESPÈCE 1-Systématique Les Crustacés (Crustacea, Pennant, 1777) appartiennent au phylum des Arthropodes, se caractérisant par un corps segmenté, protégé par un exosquelette chitineux, et des appendices articulés (Zariquiey, 1968). Ces organismes se distinguent des autres classes par la présence de deux paires d'antennes, par la possession de nombreux appendices et par des dispositifs spécifiques comme les branchies, pour extraire l’oxygène de l’eau indispensable à leur respiration (Grimes et al, 2004). La systématique des Crustacés a fait l’objet de plusieurs révisions à travers l'histoire. Parmi celles-ci, nous retrouvons la sous-classe des Malacostracés qui constituent les Crustacés supérieurs. Cette sous-classe comprend quatre super ordres dont celui des Eucaridés qui renferme deux ordres: Les Euphausiacés et les Décapodes (Latreille, 1803). Les Décapodes se caractérisent fondamentalement par la présence de cinq paires d’appendices thoraciques (péréiopodes) d'où leur nom, qui sont utilisés pour la nage pour le sous ordre des Natantia et pour la marche chez celui des Reptentia. Le sous ordre des Reptentia (Burkenroad, 1963), représenté par environ 2500 espèces, regroupe trois (3) infra ordres dont celui des Astacidea (Latreille, 1802) qui se distinguent par plusieurs caractères, notamment, les pleurons du deuxième segment abdominal recouvrant ceux du troisième, et la présence d’un organe copulateur chez les mâles au niveau de la première paire de pléopodes. Les Astacidea, regroupent plusieurs branches qui sont elles mêmes très ramifiées en au moins 06 branches, l’une forme la super-famille des Nephropoidea défini par Dana, 5 Partie I: Bilan des connaissances – Présentation de l’espèce en 1852 et qui se caractérise par la présence des pinces sur les trois premières paires de pattes, et par le fait que la première paire est de loin l plus grande et la plus robuste. Les deux dernières paires de pattes se terminent dans un dactylus simple. Cette super-famille englobe quatre familles et 11 espèces, une d’entre elles, la famille Nephropidés (Dana, 1852) qui représente quarante genres et inclut le genre Nephrops (Leach, 1814). Les espèces de la famille Nephropidés est presque entièrement constitueé d'espèces commerciales ou potentiellement commerciales sont localisées généralement dans les eaux profondes sur fond de vase, et dont, au moins deux sont présentent en Méditerranée; Nephrops norvegicus et Homarus gammarus (Linnaeus, 1758). Nephrops norvegicus fût décrite pour la première fois par Linné en 1758 sous le nom de Cancer narvegicus. Elle a ensuite porté les noms de Astacus norvegicus (Fabricius, 1775) ; Homarus norvegicus (Weber, 1795) ; Nephrops norvegicus (Leach, 1814) ; Nephrops norvegicus meridionalis (Cenarro, 1935). La nomenclature utilisée de nos jours est : Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758), se classant comme suit (De Grave et al. (2009) selon Holthuis, 1987) : 6 Partie I: Bilan des connaissances – Présentation de l’espèce -Embranchement : Arthropodes -Sous- embranchement : Mandibulates (Brunnich, 1772) -Classe : Crustacés (Pennant, 1777) -Sous-classe : Malacostracés (Latrielle, 1806) -Super Ordre : Eucaridés (Calman, 1904) -Ordre : Décapodes (Latrielle, 1802) -Sous-ordre : Macroures reptantia (Burkenroad, 1963) -Infra-Ordre : Astacidea (Latreille, 1802) -Super Famille : Nephropoidea ( Dana, 1852) -Famille : Nephropidés (Dana, 1852) -Genre : Nephrops (Leach, 1814) -Espèce : Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) 1.1- Noms vernaculaires : Les noms vernaculaires de la langoustine diffèrent d’une pêcherie à une autre. — Royaume uni : Norway lobster — Espagne : Cigala, Escamarlanc, Maganto. — Tunisie : Jarradh el bahr. — Maroc : Azeffane, Langoustine. — Italie : Scampo, Scampolo. — France : Langoustine. Yengec — Turquie — Algérie : Gramento. 7 Partie I: Bilan des connaissances – Présentation de l’espèce 2-Description et diagnose La famille Nephropidae a été initialement décrite par James Dwight Dana en 1852. Cet auteur présente la diagnose suivante : ″ces animaux de taille moyenne à grande, à tégument fortement calcifié. Carapace cylindrique, avec un rostre médian denté, bien développé, dépassant le niveau antérieur de l'œil, et orné diversement d'épines, surtout dans la moitié antérieure; yeux mobiles, généralement bien développés et pigmentés de noir. Antennes plus longues que le reste du corps. Queue puissante, avec un éventail bien développé. Les 3 premières paires de péréiopodes terminées par de vraies pinces, la première paire, en particulier ses pinces, extrêmement développées. Mais récemment, plusieurs travaux ont été réalisés dans lesquels, on peut voir une diagnose exhaustive de l’espèce, mener par Farmer (1975), Morizur (1978), Holthuis (1984), Fisher et al, (1987), Sarda, et Lleonart, (1993), Sarda (1995), Rotllant (2005) et Scolding (2012). Chez N. norvegicus le corps formé d’une série de métamères qui ont fusionné en deux tagma. Chez les décapodes, ces deux tagma sont le céphalothorax et l’abdomen (Fig.1). Le rostre dépassant le bord antérieur du pédoncule antennaire, relevé à la base puis infléchi et terminé par une pointe légèrement tournée vers le haut; armé latérodorsalement de 3 à 4 épines de tailles décroissantes vers l'arrière, et ventralement par 2 épines. Mise à part la portion apicale, le rostre est muni dorsalement de 2 carènes longitudinales qui divergent en arrière sur la carapace où elles portent quelques dents aigües plus fortes. En dehors de celles-ci, sur la carapace et de chaque côté, une autre carène, dont la dent antérieure, s'élève en épine post-orbitaire, et sous cette épine une seconde (Fig.1). La partie dorsale du premier segment abdominal perte un sillon transversal entier; les deuxième et troisième segments avec un sillon antérieur entier et un sillon postérieur interrompu; les quatrième et cinquième segments avec les 2 sillons interrompus et se rejoignant de chaque côté d'une saillie longitudinale, médiane et lisse; sixième segment avec 2 sillons longitudinaux. Les pleurs abdominaux sont 8 Partie I: Bilan des connaissances – Présentation de l’espèce terminés par un angle très aigu, seul le bord antérieur de la première plaque est très convexe. Les yeux grands, sont aplatis sur la face supérieure et réniforme. Les flagelles antennulaires presque égaux et plus courts que la carapace. Les flagelles antennaire est plus long que le corps. La première paire de chélipèdes puissants. Bord supérieur de l'ischion très court, et bord inférieur long avec une épine juste à l'apex et parfois d'autres, en arrière, plus petites. Le mérus apparait comprimé latéralement, légèrement convexe vu de face, avec, sur le bord inférieur, 7 dents dont la taille augmente de la base vers l'apex. La carpe à 5 rangées d'épines. Le propode est, très large, à face supérieure aplatie et portant 3 rangées de tubercules, une rangée sur chaque bord et la troisième médiane, la rangée externe possédant des tubercules sur les trois-quarts postérieurs et le quart antérieur étant constituée d'une carène lisse. La face inférieure du propode, plus convexe, présente des rangées de tubercules ou des carènes identiques à celles de la face supérieure. Les doigts des deux chélipèdes se recourbent fortement à leur extrémité; ceux du plus petit chélipède possèdent, sur le bord interne, quelques granulations et sont recouverts de soies courtes et denses; ceux du grand chélipède portent quelques gros tubercules et sont dépourvus de pilosité. Les extrémités latérales du telson sont terminées par une épine. Une suture transversale sur la lame externe des uropodes. Le bord postérieur des uropodes et du telson, de même que toutes les dépressions de la carapace, de l'abdomen et des chélipèdes, sont garnis de poils courts et serrés ayant l'aspect du velours (Fig.1). Nephrops norvegicus marche davantage qu'il nage (Fisher et al, 1987 ; Relini et al, 1999). 9 Partie I: Bilan des connaissances – Présentation de l’espèce PINCE ANTENNE ANTENNULE MAXILLIPEDES OEIL TÊTE CÉPHALOTHORAX PEREIOPODES THORAX ABDOMEN TELSON 5 cm Figure 1. Morphologie générale externe (vue dorsale) d’une langoustine Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) (Fiche F.A.O, 1987). 10 Partie I: Bilan des connaissances – Présentation de l’espèce Cette espèce se distingue par une coloration orange pâle, avec des taches rougeâtre foncé (Fig. 2), particulièrement distinctes sur les doigts de la pince et sur le segment la précédant souvent masquées par la vase ou le sable accroché aux poils. 5cm Figure 2. Aspect général de Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758). Nephrops norvegicus est une espèce gonochorique. Un dimorphisme sexuel très marqué permet de reconnaître immédiatement les mâles et les femelles. Chez le mâle, les deux premières paires de pléopodes sont plus développées que les paires suivantes et dirigées vers l'avant ; elles servent à canaliser l'écoulement du sperme lors du rapprochement sexuel. Les orifices sexuels mâles sont situés à la base de la dernière paire de pattes locomotrices (P5). Chez la femelle, tous les appendices abdominaux sont sensiblement identiques sauf ceux de la première paire qui sont atrophiés et permettent ainsi le jeu des organes copulateurs mâles. Il existe sous l'abdomen des soies ovigères. Les orifices sexuels sont situés à la base de la troisième paire de pattes locomotrices (P3). Il existe également un dimorphisme au niveau des sternites thoraciques. La différence sexuelle externe la plus marquante se trouve chez l'adulte dans la morphologie de la première paire de pléopodes, chez le juvénile dans la morphologie des sternites thoraciques. La différenciation sexuelle externe par la présence d’organes sexuels : Thélycium chez les Femelles et le Pétasma chez les Mâles (Fig.3). 11 Partie I: Bilan des connaissances – Présentation de l’espèce Figure 3. Morphologie des caractères sexuels externes du Nephrops norvegicus mâle et femelle (Og: Orifices sexuels; Th: thélycium; Pc: pléopodes copulateur (Pétasma); 3, 4, 5, troisième, quatrième et cinquième paire de pléopodes). Le pétasma (Fig.4b), avec les appendices masculins, constitue l'appareil copulateur des mâles; il se situe à la base de la dernière paire de pattes locomotrices (P5). Le thélycium (fig.4a) est une modification externe et a une forme triangulaire et ventralement situé à la base de la troisième paire de pattes locomotrices (P3). Il existe également un dimorphisme au niveau des sternites thoraciques, la femelle reçoit le spermatophore du mâle. 12 Partie I: Bilan des connaissances – Présentation de l’espèce Bekrattou D, 2015© Figure 4a. Aspect général d'un appareil génital femelle de N. norvegicus (Linnaeus, 1758). Bekrattou D, 2015© Figure 4b. Aspect général d'un appareil génital mâle de N. norvegicus (Linnaeus, 1758). La différence sexuelle externe la plus marquante se trouve chez l'adulte dans la morphologie de la première paire de pléopodes, chez le juvénile dans la morphologie des sternites thoraciques. II- Reproduction et cycle biologique de l’espèce La reproduction chez les Crustacés est un processus complexe et la clé dans la stratégie biologique qui interagit avec d'autres aspects biologiques, comme la croissance, le comportement et l'alimentation et dépend de divers facteurs environnement (Aiken et Waddy, 1980; Sastry, 1983; Conan, 1985b, Sinclair, 1988, Ligas et al., 2011). Il existe une abondante littérature sur les différents aspects biologiques de la langoustine de reproduction dans différents domaines (Figueiredo et Thomas, 1967a; Farmer, 1975 et Sarda, 1995, Arnold et al., 2009), bien que les mécanismes physiologiques et environnementaux régulation du cycle reproduction restent encore largement méconnus. Les sexes sont séparés et les glandes génitales, situées au-dessus de l'intestin, forment de longs cordons recourbés latéralement en crosse et unies au niveau du 13 Partie I: Bilan des connaissances – Présentation de l’espèce cœur par une bandelette transversale, et d'où partent les canaux évacuateurs des produits génitaux : les spermiductes chez les mâles et les oviductes chez les femelles. Lors de la copulation, le sperme est déposé sous forme de spermatophore (sorte de paquets de spermatozoïdes englués dans une pâte nutritive), La copulation s'effectue ventre à ventre, et ne peut avoir lieu qu'entre un mâle mur et une femelle qui vient de muer (Talidec, 2003). Le mâle, attiré vraisemblablement par une phéromone émise par la femelle venant de muer et qui inhiberait tout cannibalisme, déposerait à l'aide des deux premières paires de pléopodes un seul spermatophore dans la spermathèque de la femelle (Farmer, 1974). Le spermatophore se présente sous la forme d'une gelée dans laquelle se trouvent pris des spermatozoïdes. Le spermatophore, initialement mou, durcit en l'espace de quelques heures. La spermathèque de la femelle porte le nom de "thelycum". C'est une logette située entre les deux dernières paires de péréiopodes; elle est formée par les sternites des deux dernières paires de segments thoraciques. La présence d'un spermatophore dans le thelycum n'est pas décelable extérieurement. La femelle portera le spermatophore jusqu'à la prochaine mue où elle le perdra avec l'exuvie. La femelle adulte mue une fois par an au printemps (Farmer, 1974). Au moment de la ponte, les femelles doivent donc déjà porter un spermatophore. Les œufs, après la ponte, sont fixés aux soies ovigères sous l'abdomen où ils sont incubés. L'incubation dure environ 8 mois. Au cours de l'incubation, les femelles ovigères disparaissent des captures. (Poulsen, 1946 ; Karlovac, 1953 ; Figuueiredo et Thomas, 1967 ; Rice et Chapman, 1971 ; Conan, 1978). Selon ces dernies auteurs les femelles ovigères sont néanmoins capturées durant les premiers jours d'incubation. Les larves éclosent au stade pré-zoé (Farmer, 1975). L'éclosion se produirait essentiellement en mars-avril (Conan, 1978) et coïnciderait donc avec le bloom phytoplanctonique du printemps. La phase larvaire durerait 2 à 3 semaines selon (Poulsen 1946). Elle est pélagique et favorise ainsi une dissémination des larves et un 14 Partie I: Bilan des connaissances – Présentation de l’espèce meilleur ensemencement des fonds. Les post-larves mèneraient une vie benthique semblable à celle des adultes (Farmer, 1975) (Fig. 5). Le développement larvaire de la langoustine diffère dans la littérature, avec entre 3 et 5 stades larvaires séparés suggérés. Trois stades pélagiques nage libre ont été historiquement documentée (Andersen, 1962; Farmer, 1974; Jorgenson, 1925; Karlovak, 1955; Santucci, 1926; Sarda, 1984; Nicosa et Lavalli, 1999, Burton, 2003) et ont été décrits comme: stades I-III; Zoé I-III; Zoé I, Mysis I et II Mysis. Stade IV est généralement considéré comme la première étape post larvaire. Stade 1 (Zoea) De ce stade les 13 premières paires d'appendices sont complètement développées. Vers la fin de la scène, les appendices des deuxième et cinquième segments abdominaux peuvent être considérés comme de petits bourgeons (Jorgensen, 1925). Chromatophores orange sont présents avec des taches jaunes sur les bases et les articulations des péréiopodes. Ces taches jaunes sont visibles au moment du développement des stades larvaires et disparaissent dans la phase post larves (Farmer, 1974). La longueur moyenne des larves à ce stade a été signalée à environ 6,5 mm (Jorgensen, 1925). Stade 2 (Protozoe) Les appendices des deuxième et cinquième segments abdominaux sont présents sous forme de petites structures, mais il n'y a aucun signe des appendices du premier segment. Au moment de l’approche de la seconde mue, les uropodes en développement deviennent visibles sous la nouvelle cuticule en face de la fourche caudale. La taille moyenne d'une larve à ce stade est d'environ 8 mm (Jorgensen, 1925). Stade 3 (Zoea) Les pléopodes des deuxième et cinquième segments abdominaux sont pleinement développés comme le sont les uropodes, mais le premier segment abdominal n'a pas d'appendices. La fourche caudale devrait maintenant être segmentée 15 Partie I: Bilan des connaissances – Présentation de l’espèce hors du dernier segment abdominal. Les larves de cette moyenne des étapes d'environ 10 mm de longueur (Jorgensen, 1925). Stade post larvaire (Mysis) Une fois le troisième stade achevé, la larve entame le premier stade post larvaire. Les jeunes juvéniles de petite taille, possèdent de longues pinces et ont toutes les caractéristiques d'un adulte (Jorgensen, 1925), (Farmer, 1975) suggèrent, que durant la mue qui transforme la larve en un jeune adulte, les juvéniles semblent focaliser leurs énergies dans la production d'une nouvelle forme, en plus d'une petite réserve pour la croissance. Leur taille moyenne est d'environ 11 mm (Jorgensen, 1925). Figure 5. Cycle vital de la langoustine N. norvegicus (Linnaeus, 1758) (Mente et al. 2009). Les larves éclosent au stade prezoè (Farmer, 1975). L'éclosion se produirait essentiellement en mars-avril (Conan, 1978) et coïnciderait donc avec le bloom phytoplanctonique du printemps. Selon Farmer (1975), les larves de N. norvegicus restent de 50 à 60 jours dans le plancton. ). Tuck et al. (1994) ont rapporté que la 16 Partie I: Bilan des connaissances – Présentation de l’espèce langoustine Nephrops norvegicus parut prendre préférentiellement résidence dans des terriers adultes existants. Les juvéniles ont construit leurs propres terriers comme une extension. La phase larvaire durerait 2 a 3 semaines selon Poulsen, 1946. Garrod et Harding (1980) estiment que le taux de mortalité des larves est de 87 %. La métamorphose. Au cours de sa croissance, la langoustine abandonne sa carapace qui devient un peu plus étroite pour la renouveler d'une autre; c'est le phénomène de mue ou exuviation (Quero et Vayne, 2004). La croissance chez Nephrops norvegicus varie géographiquement et, est négativement corrélée avec la densité de terriers (Tuck et al, 1997). Elle est également liée à la disponibilité de la nourriture, à la température de l'eau, et au type du sédiment (Tuck et al, 1997 ; Talidec, 2003). En absorbant le carbonate de calcium (CaCO 3 ) contenu dans l'eau, mais aussi dans une moindre mesure à partir du calcium des gastrolithes contenus dans l’estomac, les Crustacés fabriquent leur nouvelle carapace. Pendant ce temps, leur corps mou et fragile devient la proie des prédateurs. La croissance est donc discontinue, par paliers; on note une brusque augmentation du poids et de la longueur à chaque mue. Les mues sont plus ou moins régulières, mais s'espacent avec l’âge, ce qui correspond à un ralentissement de croissance (Petit, 2004 in Mouffok 2008). III – Comportement et déplacement Migration Cette espèce qui mène une vie benthique à des profondeurs variant de 15m à plus de 800m préférerait un substrat vaseux (Farmer, 1972). Cette préférence est sans doute liée au fait que la langoustine creuse des terriers dans lesquels elle s'abrite. Elle quitte le terrier pour rechercher de la nourriture. Ces périodes d'activité dans la recherche de nourriture se situent à la tombée de la nuit (elle se retire la nuit dans le faux corail) et au lever du jour (Chapman et Howard, 1979). 17 Partie I: Bilan des connaissances – Présentation de l’espèce La langoustine est sédentaire, et n’effectue aucune migration. Elle peut cependant se déplacer si des facteurs défavorables agissent sur son habitat, telle que la mise en suspension de la vase lors d'une tempête (Marine Institute, 2012). IV – Distribution géographique, et habitat Beaucoup d’incertitudes persistent concernant ce Crustacés Nephropidae. Pour certains auteurs la langoustine serait une espèce relique glaciaire et recherchait les eaux plutôt froides. Pour d’autres, il s’agit au contraire d’une espèce méditerranéenne dont l’aire de distribution aurait progressée vers le Nord grâce au Gulf Stream (Barquin et al., 1998). L’espèce recherche les fonds de vase ou de sable vaseux pour y creuser un terrier (Vincent, 2005 ; Kilada et al., 2012). Ceux-ci peuvent être morphologiquement assez simples (Rice et Champman, 1971) ; d’autres apparaissent beaucoup plus complexes (Pampoulie, 2011). Nephrops norvegicus est une espèce marine boréale, vivant en mer Méditerranée et sur le plateau continental du Nord-Est de l'océan Atlantique. La langoustine est présente depuis la bordure orientale de l’Atlantique Nord avec le sud de l’Islande et le nord des côtes norvégiennes jusqu’en Mauritanie. La langoustine est présente à la côte, en Écosse, et plus généralement entre 20 et 800 m environ.Elle fréquente aussi sur les côtes méditerranéennes (Morizur, 1982; Missaoui, 1984; Whithead et al, 1986 ; Quéro et Vayne, 1998). Cependant, cette espèce est absente en Méditerranée orientale, mais très répandue dans tout le bassin occidental, notamment en Espagne, en Sicile, dans l’Adriatique sur les côtes italiennes et en Algérie où on la retrouve abondamment à l’extrême Ouest des côtes de Ghazaouet à Bouzedjar dans les milieux du faux corail plus précisément de la région de Ghazaouet aux Iles Habibas, la langoustine est rare ou presque inexistante au fur et à mesure en se déplaçant a partir de ces îles vers les côtes est du pays (Bekrattou, 2010). 18 Partie I: Bilan des connaissances – Présentation de l’espèce Abondance de l’espèce Figure 6. Répartition géographique de Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) (FAO, 2013). a- Environnement : Elle vit sur des fonds de -15 à -800 m (Quéro et Vayne, 1998). Sa répartition est davantage déterminée par la nature du fond que par la profondeur (Chapman & Bailey, 1987 ; Tully et Hillis, 1995). La langoustine est un animal sédentaire, donc les juvéniles et les adultes viennent dans les mêmes zones géographiques (Chapman, 1980 , Tuck et al, 1994). La langoustine vit seule dans un terrier creusé dans le sédiment qu’elle peut partager avec d’autres espèces comme le gobie (Gibson & Erzi, 1978 ; Tuck et al, 1994). Les terriers présentent un nombre variable d’orifices, selon la taille de l’individu et la région. Ceux des femelles disposent, en plus, d’orifices d’oxygénation, pour permettre une meilleure circulation de l’eau autour des oeufs (Talidec, 2004). Cet animal préfère des sédiments meubles de type sablo-vaseux (Tuck et al., 1997 ; Leotte et al., 2005). Ainsi, les fortes densités de langoustines sont présentes sur les bancs de sédiments fins comme la grande vasière située au Nord du golfe de Gascogne (Abbes, 1991). 19 Partie I: Bilan des connaissances – Présentation de l’espèce La langoustine semble présenter une grande tolérance aux variations de température entre 6,4 et 17,3°C. La langoustine est généralement réservée aux eaux marines (avec une salinité entre 31,8 et 38,8%) et la concentration d'oxygène dissous relativement élevée (entre 5,9 et 9,4 mg O2 / dm3). (Johnson et al, 2013). b- Position dans la chaîne trophique de la langoustine La langoustine est un prédateur omnivore qui chasse toutes les proies potentielles proches de son terrier. Elle chasse ses proies à la vue (Oakley, 1979 ; Cristo et Cartes, 1998 ; Baden et al., 1990). La Langoustine est également capable d'enlever le plancton en suspension pour se nourrir (Loo et al., 1993). Le jour elle reste dans son terrier ; elle le quitte durant les périodes de faible éclairement (aube et crépuscule) pour rechercher sa nourriture (Fig, 7) (Chapman et Rice, 1971, Chapman et al., 1975 ; Aguzzi et al., 2003 ; Talidec, 2004 ; Aguzzi et al., 2004a). le printemps et l’été, la luminosité permet des périodes de chasse plus longues que pendant l’hiver et l’automne (Aguzzi et al., 2004b). Cependant, une forte turbidité de l’eau empêchera la langoustine de sortir pour s’alimenter (Hillis, 1996 ; Maynou et Sarda, 2001). Cette espèce est capturée au chalut lorsqu’elle sort de son terrier à l’aube et au crépuscule (Talidec, 2004 ; Aguzzi et al., 2004b). Figure 7. Langoustine dans son terrier camera de surveillance (Adopté par ICES Science ; 2005). 20 Partie I: Bilan des connaissances – Présentation de l’espèce L’analyse des contenus stomacaux a montré la présence d’une grande variété d’organismes benthiques et épibenthiques comme des Polychètes, des Mollusques Bivalves, des Echinodermes, des Euphausiacés et des Poissons (Thomas & Davidson, 1962 ; Gual-Frau et Gallardo-Cabello, 1988 ; Mytilineou et al., 1992 ; Cristo, 1998 ; Cristo et Cartes, 1998 ; Parslow-Williams et al., 2002, Aguzzi et al., 2003 ; Aguzzi et al., 2004b ). Étant donné que la langoustine reste toujours près de son terrier (Burrows et al., 2003), elle se nourrit des espèces qui vivent à proximité. Ainsi, l’alimentation des langoustines composée essentiellement de Polychètes et les Mollusques Bivalves renseigne bien sur les organismes benthiques présents dans le sédiment (Tuck et al., 1997 ; Leotte et al., 2005 ; Le Loc’h et Hily, 2005). Enfin, elle peut compléter son alimentation par des Poissons (Cristo, 1998 ; Cristo et Cartes, 1998). V- Prédateurs de Nephrops norvegicus N. norvegicus est une proie facile pour les espèces suivantes (Coll et al. 2006, Fishbase, 2013 ): Architeuthis dux (Steenstrup, 1860) Calmar géant (pêché dans les eaux Ouest algerien,Bouzedjar) Chimaera monstrosa (Linnaeus, 1758) Rat de mer Conger conger (Linné, 1758) Congre d’Europe 21 Partie I: Bilan des connaissances – Présentation de l’espèce Trisopterus minutus (Linnaeus, 1758) Capelan (Faux-merlan) Raja clavata ((Linnaeus, 1758) Raie bouclée Merluccius merluccius (Linnaeus, 1758) Merlu commun Scyliorhinus canicula (Linnaeus, 1758) Petite roussette 22 PARTIE I: BILAN DES CONNAISSANCES: CARACTERISTIQUE DE LA ZONE D’ETUDE Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude INTRODUCTION La distribution et l'abondance de l’espèce N. norvegicus (L.1758) sont liées directement aux conditions environnementales qu’elle rencontre. L'environnement peut être considéré comme un espace multidimensionnel dont les axes sont des aspects du biotope dans lequel vit l'espèce (Chapman, 1980). Ainsi, les communautés qui vivent dans un écosystème reflètent la variabilité de l’habitat et les mêmes composants abiotiques. Chaque espèce vit, se reproduit et s’épanouit dans un milieu naturel restreint de variations, qui répond à ses besoin. De ce fait, pour une meilleure approche de l’espèce étudiée et pour apporter plus de précisions sur ses particularités, il est très important de connaître les caractéristiques du biotope dans lequel elle développe sont cycle biologique (Zeghdoudi, 2006 in Taleb Bendiab, 2014). La distribution et l’abondance des espèces sont régies par les conditions environnementales est, ainsi, considérés comme un espace multidimensionnel dont les axes sont des aspects du biotope dans lequel vit l’espèce (Levinton, 1982). Ces axes sont représentés par la profondeur, la température, la salinité, la granulométrie du sédiment ainsi que la géomorphologie (Gray, 1974; Somers, 1987; Somers et al, 1987; Pères, 1989 ; Nystrôm, 2005 ; Carney Almroth et al., 2012). De plus, dans le cas de l'espèce qui nous intéresse, la concentration d’oxygène dissous (Gordina et al, 2001 ; Haselmair et al., 2010.) et l'intensité lumineuse (Tobar et Sarda, 1992). Dans cette partie et dans le cadre de notre étude, nous allons, d’une part, passer en revue les caractéristiques générales du littoral algérien, les aspects physiques, biosédimentaires et hydrologiques qui caractérisent, notre zone d’étude, la baie de Béni Saf, et d’autre part, nous présenterons deux zones portuaires de la wilaya maritime d’Ain Témouchent : les ports de Béni Saf et de Bouzedjar, caractérisés par une activité de pêche d’un grand intérêt économique. 23 Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude 1- Caractéristiques générales du Littoral algérien L’Algérie dispose d’un littoral riche et diversifié qui se situe au cœur de la Méditerranée et s’étant sur une superficie de 2381741 km2. Cette façade maritime longe la Méditerranée d'Est en Ouest sur 1622 km et s’étirent du Nord vers le Sud sur prés de 2000km (MATET, 2009) alternant rivage rocheux, plages sablonneuses et zones humides. Cette dernière est caractérisée par un plateau continental réduit à l’exception de la région de Ghazaouet (Wilaya de Tlemcen) à l’extrême Ouest, et la région d’El Kala (Wilaya d’El Taref) à l’extrême Est (Fig. 8). Figure 8. Carte représentative de la côte algérienne (Bekrattou, 2015). 1.1 Géomorphologie du littoral algérien Le bassin méditerranéen occidental a acquis sa configuration actuelle après une série d’interactions complexes de la convergence des plaques tectoniques africaines et euro-asiatique (Cabane, 2007), avec une arrivée par la suite de sédiments. Actuellement, on peut distinguer cinq unités morphologiques (Fig. 9): le plateau continental, le talus continental, la plaine abyssale, la fosse hadale et le bassin sédimentaire dans la de ces zones, deux d'entre elles sont un intérêt dans notre 24 Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude recherche, elles sont de grande importance dans la distribution de l'espèce et dans l’exploitation de la ressource; il s’agit du plateau continental et du talus continental. Figure 9. Étagement des différentes zones du bassin méditerranéen occidental (Collignon, 1991). Le premier apparaît comme une surface irrégulière et de largeur variable, formé principalement par les sédiments récents (Néogène et Quaternaire) déposé sur une superficie érosive (Diaz del Rio, 1991). Au niveau de notre zone d’étude, le littoral occidental algérien, les sédiments sont rapportés par les principaux oueds, cours d’eau qui les déversent en mer. Le talus continental quant à lui présente par fois, des parties accidentées de grande importance, étendues à partir du bord du plateau, qui constitue des canyons sous-marins (Diaz del Rio, 1991). Les canyons sont des vallées de morphologie abrupte, étroite, en forme de "V". En général, et selon le même auteur, leur origine démarre à proximité de la côte, au niveau du plateau continental jusqu'à la zone 25 Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude supérieure du talus. Leur formation est due à plusieurs mécanismes et processus érosifs et sédimentaires, ainsi qu’aux processus de type tectonique. Généralement, l’érosion sous-marine peut se faire par une combinaison de processus de transport de masse de sédiments de divers types (courants), dans des zones favorisées, pouvant subir une érosion subaérienne. La présence des structures accidentées dans la marge continentale est, dans certains cas, la cause d’oueds qui se jettent en mer, et qui sont des facteurs déterminants pour la genèse des Canyons (ITGME, 1990). Le plateau continental de la baie de Béni Saf est très homogène d’aspect, il est large : plus de quinze kilomètres en moyenne et présent trois zones différentes : une bordure littorale de 0 à 50 m, de pente plus forte que la plate-forme continentale qui lui fait suit de 50 à 150 mètres. Cette plate-forme est limitée à son tour vers le large par le rebord continental, nettement dessiné, qui descend au-dessous de 200 mètres sur un glacis de faible déclivité formant le début de la pente continentale. La bordure littorale peut être abrupte, voire même subverticale (Cap Noé) tandis que la plate-forme continentale est exceptionnellement plane et en pente très douce, sculptée superficiellement en reliefs peu prononcés (Leclaire, 1972). Plus vers l’Est, jusqu’au Cap Figalo, se situe une zone de transition où l’on assiste à la différenciation des unités topographique de la marge continentale algérienne. Il est à remarquer qu’aucune vallée sous-marine ni aucun canyon ne perturbent la régulation de ce plateau (Leclaire, 1972). Les observations du navire océanographique "Thalassa", au cours de sa campagne en 1982 sur le plateau continental algérien précisent que la zone de pêche de Ghazaouat à Bouzedjar, possède un plateau continental qui est l’un des plus larges, sinon le plus étendu de notre côte (Leclaire, 1972, I.S.T.P.M., 1982) (Fig.10). 26 Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude Figure 10. Extension comparée du plateau continental et du talus de la côte algérienne (Leclaire, 1972). 27 Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude II- FACIES SÉDIMENTAIRES ET PEUPLEMENTS BENTHIQUES II-1 Couverture sédimentaire Les recherches environnementales actuelles ou sédimentaires consacrées à la zone marine Ouest algérienne ont fait l’objet de plusieurs études. Nous citons les travaux de Tinthoin (1952); Maurin (1962); Leclaire (1972); Boutiba (1992); Bakalem (2004); Bouras (2007), Kerfouf (2007) et Grimes (2010) qui montrent que le constituant majeur des sédiments au niveau de la côte ouest algérienne est représenté par le calcaire qui tapisse la plate-forme littorale et le rebord continental précisément dans la baie de Béni Saf jusqu’au port de Bouzedjar (Feuille de la baie d’Oran) (Leclaire,1972). Seul le secteur de la Tafna, les îles Habibas et l’île Rachgoun compose un ensemble de roches volcaniques dures. Dans la basse Tafna (Rachgoun à Bled El Haouaria), la prédominance des plages localisées au débouché des oueds ou au pied des falaises est notée, et des falaises qui terminent la partie avale d’un plateau. Ces falaises sont soit des falaises vives (El Guedime) ou des falaises mortes (au Nord de l’embouchure d’Oued El Hallouf). De Sidna Youchaâ à Sidi Med El Ouardini, le littoral se caractérise par le passage brutal des versants vers la mer. A l’extrême Ouest, le littoral des Traras est une façade maritime qui s’étend sur une centaine de km. Elle débute à Rachgoun (embouchure de la Tafna), prés de Béni Saf à l’Est et se termine à l’Ouest près de Foum Kiss à la frontière algéro-marocaine. Ce tracé présente une dessin très sinueux et suit presque régulièrement (Leclaire, 1972). L’orientation générale de la côte algérienne qui est en respect avec les grandes lignes structurale telloatlasique entre Cap Tarsa à l’Est et le Cap Milona à l’Ouest, on distingue deux types morphologiques: des falaises qui forment l’essentiel de ce secteur et des plages ponctuelles et se localisant souvent aux embouchures des oueds ; les exemples les plus frappants sont ceux de Ghazaouet, oued Abdellah, plage des Sels et Marsa Ben-M’hidi (Leclaire, 1972). Le flux des eaux océaniques entrant par le détroit de Gibraltar sous forme de méandres associe son effet à d’autres phénomènes complexes pour engendrer des « upwellings» (Lascaratos, 1998) ou remontées des eaux profondes, d’où un apport en 28 Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude sels minéraux et éléments nutritifs. En effet, Bosc et al., (2004) note que les concentrations en nutriments sont plus élevées dans le bassin occidental que dans le bassin oriental ; ce qui permet le développement de phyto et zooplancton (Fig. 11). Figure 11. Productivité phytoplanctonique en Méditerranée. Concentrations annuelles (mg.m3) en chlorophylle totale à la surface entre septembre 1997 et décembre 2001 (Bosc et al., 2004 in Bensahla Talet, 2014). La végétation est majoritairement représentée par les herbiers de Posidonies peuplant les fonds marins du Sud de la Méditerranée et ayant un rôle très important en apport en O2, frayères et nurseries pour plusieurs espèces de Poissons, Mollusques et Crustacés, ajoutés à cela l’effet du Courant algérien font que la biomasse planctonique et micro-nectonique sont très importantes en saison hivernale. Les travaux de Maurin (1962), Boutiba (1992) mentionnent la présence de : 13 espèces de Mammifères marins (dauphins et phoques) Environ 300 espèces de Poissons Près de 8 espèces de Mollusques dont Calliostoma Millegranus. Les reptiles sont majoritairement représentés par la tortue caouane Caretta caretta et le tortu luth Dermochely scoriacea. On retrouve aussi la présence de Bryozoaires (F. quadrangularis); de Spongiaires (T. miracata); d’Annélides polychètes (A. pallida); de Crustacés (X. couchi), ainsi que huit espèces de Cnidaires, dont Peanatularubra, Veretillum 29 Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude cynomorium et, ainsi que six espèces d’Échinodermes dont Brissopsis lyfera (Maurin, 1962). A partir de 300 jusqu'à 400 m par exemple, les fonds sont recouverts de vase molle en surface plus compacte en profondeur, où vit différentes espèces de fond telles que les squales Eugaleus galeus, Scyliorhinus canicula (Linneaus, 1758), très fréquents ; les crevettes, Aristeus antennatus et Plesionika antigai (Maurin, 1962), les Céphalopodes, Sepietta oweniana (D’Orbigny, 1841), ainsi que d’autres poissons tels que Merluccius merluccius (Linnaeus, 1758), Caelorinchus caelorhincus (Risso, 1810), Epigonus denticulatus (Dieuzeide, 1950), Notacanthus bonapartei (Risso,1840) et Ceratoscopelus maderensis (Lowe, 1839) (in Taleb Bendiab, 2014). Mai, ces fonds restent très souvent dégradés par l’activité intensive des chalutiers (Boutiba, 1992; Madron et al., 2005). II-2 Hydrologie La mer Méditerranée est une mer intercontinentale presque entièrement fermée, située entre l'Europe, l'Afrique et l'Asie et qui s'étend sur une superficie d'environ 2,5 millions de km2. Son ouverture vers l'océan Atlantique par le détroit de Gibraltar est large de seulement 14 kilomètres. Le littoral algérien fait partie de la Méditerranée qui est connue pour être un bassin de concentration où l’évaporation dépasse les apports fluviaux et les précipitations. Ce déficit est responsable d’une baisse du niveau de la mer d’un mètre par an, il est compensé par un flux d’eau atlantique entrant avec une salinité de 36,2 PSU (Benzohra et Millot, 1995). Selon la répartition verticale et horizontale de la température, de la salinité et de la densité en Méditerranée, on distingue trois masses d’eau qui se superposent : 2.1. Les eaux atlantiques modifiées (MAW, Modified Atlantic Water) Du point de vu hydrodynamique, la Méditerranée occidentale est une région complexe où coexiste différents types d’eau. Une eau Atlantique Modifiée (MAW) qui pénètre en surface dans le bassin méditerranéen par le détroit de Gibraltar et circule 30 Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude d'Ouest en Est le long des côtes maghrébines en formant de vastes tourbillons anticycloniques (Millot, 1999). A la sortie de cette mer, la circulation est pratiquement permanente, dirigée des côtes espagnoles (2°W) vers les côtes algériennes (1°W); cette circulation prend ensuite la forme d'une veine de courant qui coule vers l'Est le long de la côte Nord africaine et devient généralement instable à partir de 1-2°E (Millot, 1985). Arrivé aux côtes algériennes, le courant porte le nom de « Courant algérien ». Des méandres puis des tourbillons cycloniques et anticycloniques se développent; les tourbillons dérivent vers l'Est à des vitesses de quelques cm.s-1, mais seuls les anticycloniques peuvent atteindre 100 km de diamètre (fig. 12), puis s’éloignent de la côte. Ils peuvent atteindre des dimensions de plus de 200 km et revenir vers la côte interagir avec la veine de courant. Cette eau est soumise à l’évaporation et au mélange avec les eaux méditerranéennes sous-jacentes ; elle peut atteindre une salinité de 38,3 PSU au niveau du détroit de Sicile (Millot, 1987). Figure 12. Circulation générale de l’eau atlantique modifiée (MAW) en Méditerranée occidentale (Millot & Taupier-Letage, 2005). 31 Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude 2.2. Eaux intermédiaires levantines (L.I.W: Levantine Intermediate Water) Les eaux de la Méditerranée subissent un refroidissement en hiver qui accroît leur densité et les oblige à plonger en profondeur. La LIW, masse d’eau chaude (13-14 °C), la plus salée (∼ 38.5-38.75 PSU) de la Méditerranée occidentale (Lacombe & Tchernia, 1972), se forme lors de la convection hivernale en mer Levantine, en Méditerranée orientale (Fig. 13). Elle se forme principalement au Sud-Ouest de l'Île de Rhodes dans la partie Nord du sous-bassin Levantin en période hivernale (Doglioli, 2011). Figure 13. Circulation générale de l’Eau intermédiaire Levantine (L.I.W) en Méditerranée occidentale (Doglioli, 2011 modifiée). La L.I.W pénètre en Méditerranée occidentale par le détroit de Sicile et effectue alors un parcours cyclonique en longeant les côtes entre 300 m et 800 m de profondeur. Une petite partie de la LIW est entraînée en mer d’Alboran par la MAW, et s’écoule le long des côtes algériennes, mais sans aucune orientation précise d'Est en Ouest sous forme de poches, entraînées probablement par des tourbillons d’intensité moyenne depuis les côtes de la Sardaigne. Le parcours de la LIW entre les détroits de Sicile et de Gibraltar dure environ 25 ans (Millot, 1987a). 32 Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude 2.3. Eaux profondes (WMDW Western Mediterranean Deep Water) Le mélange de l’eau superficielle atlantique MAW et la LIW forment l’eau profonde du bassin Ouest-méditerranéen « WMDW, West Mediterraneen Deep Water » (Fig. 14), qui plonge dans la zone centrale du golfe du Lion pour tapisser le fond du bassin occidental. L’eau intermédiaire d’hiver « WIW, Winter Intermediate Water », prend naissance sur le plateau continental du golfe du Lion et dans le mer Ligure, et forme une veine d’eau entre la MAW et la LIW, qui se retrouve jusque dans le bassin algérien (Benzohra et Millot, 1995). Figure 14. Circulation générale de l’eau profonde (DW : Deep Water) en Méditerranée (Millot & Taupier-Letage, 2005b). AeDW : Aegean Deep Water AdDW : Adriatic Deep Water TDW : Tyrrhenian Deep Water WMDW : Western Mediterranean Deep Water Des mesures récentes ont montré qu’une masse d’eau plus salée, plus chaude et plus vieille que la WMDW, s’étend entre 600 et 1900 m dans le bassin algérien (Rhein et al., 1999 in Grimes, 2010), appelée Eau Tyrrhénienne Profonde « TDW », elle suit 33 Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude le même trajet que la LIW et contribuerait aux flux sortants au détroit de Gibraltar (Millot et al., 2006). a. Le Courant algérien Le Courant algérien (AW), où ses caractéristiques sont spécifiques (Millot, 1985), est un courant côtier initialement (près 0° de longitude) d'une dizaine de km de largeur et entre 100 à 200 km d'épaisseur. Ce courant Est manifestement instable et, comme d'abord déduit de la série de temps actuelle et les images satellites rassemblées pendant la Mediprod-5 expérience (Millot et al., 1997), souvent produit deux sortes de phénomènes méso-échelles. La plupart du temps, le Courant algérien produit des tourbillons relativement petits (dizaine de km dans le diamètre) et peu profonds (100-200 m) qui n'ont pas de conséquences significatives sur la circulation des masses d'eau (Fig. 15). Cependant, à quelques occasions, ce courant se forme relativement en grande méandre qui a en réalité des conséquences pour la circulation de toutes les masses d'eau (Millot et al., 2006). Les tourbillons peuvent transporter de grandes quantités de chaleur et de sels aussi bien que des communautés entières de plancton sur de grandes distances. La durée de vie des tourbillons est connue pour dépasser les 9 mois (Millot, 1987b; Taupier-Letage & Millot, 1988; Millot, 1997). Figure 15. 1) Image de température de surface (SST) obtenue par radiométrie infrarouge (juin 1998). 2) Trajectoires des flotteurs # 09, # 11, # 14, # 39 et # 88 du 31 septembre 1997 au 26 décembre 1997 couleurs codées selon la température potentielle in situ. Emplacement des ancrages (croix) équipé de 4. Facteurs physiquesà 100, du milieu courantomètres 350, 1000 et 1800 m de profondeur (Testor & Gascard, 2005). 34 Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude 3.1. Salinité La salinité est un paramètre très important en Océanographie (Fig, 16a). Elle joue un rôle primordial dans la densité et la qualité de l’eau, mais aussi pour la détermination de la vitesse du courant géostrophique Guillard et al, 2004 in Bensahla Talet, 2014). Ce paramètre peut varier d’une région à une autre au sein du bassin méditerranéen en relation avec l’hydrodynamisme et dépend de l’évaporation, d’une part, et des arrivées des eaux douces, dont le débit peut varier considérablement en fonction de la pluviométrie, d’autre part. Figure 16a. Salinité de surface dans le bassin méditerranéen (psu) (Millot & TaupierLetage, 2005a). La salinité de surface est légèrement supérieure en hiver à celles des autres saisons, à cause des vents froids évaporant l'eau et augmentant la salinité. Les valeurs pour les quatre saisons varient en général entre 36.4‰ à l'Ouest et 37.6 ‰ à l'Est, les valeurs sont faibles à l'Ouest, car elles représentent les caractéristiques des eaux qui 35 Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude viennent de l'Atlantique qui a une faible salinité (MAW). Dans la baie d’Oran (Figure, 16b), le taux de salinité est de 36.42 ‰ à 20 m (Millot & Taupier-Letage, 2005 a). Figure 16b. Distribution de la salinité associée avec la LIW dans le bassin Est-Algérien (profondeur entre 250 et 650 m) campagne Mediprod-5,6 et ELISA (Millot & Taupier-Letage, 2005a). En descendant à des profondeurs de 50 à 100 m, la salinité est de 36.38 ‰. Par contre, elle est de 38‰, à des profondeurs de 150 à 200 m. Sous l’influence de l’eau levantine intermédiaire à des profondeurs de 300 à 500 m, la salinité est forte et varie de 36‰ à 38.3‰ (Assassi, 2011). Les salinités enregistrées témoignent bien l’influence des eaux d’origine Atlantique dans cette zone et sont comparables à celles trouvées au large de Béni-Saf lors des travaux de la campagne océanographique Almofront (Folkard et al., 1994) et celles mesurées dans les eaux des îles Habibas et au large des eaux du golfe d’Arzew (Boudjellal et al., 2000). 36 Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude 3.2. Températures Comme pour la salinité, la température est un élément fondamental en Océanographie (Rainboth, 1980; Recasens et al., 2007). Selon ces même auteurs ce facteur contrôle en surface l'intensité des échanges mer-atmosphère et conditionne largement et significativement l'écologie des systèmes marins et côtiers. La température de l’eau est un facteur prépondérant dans la vie des organismes marins, et contribue de façon importante à la distribution géographique des espèces marines. Ainsi, la température détermine les périodes de migrations et de reproduction et bien d’autres facteurs éthologiques et physiologiques. La température moyenne de l’eau atlantique longeant les côtes algériennes est de 20,5°C, les températures sont comprises entre 10.8°C et 15.5°C en période hivernale, contrairement à l’été où ces valeurs atteignent 20°C et plus de 24°C. La colonne d’eau est divisée en trois couches, celle de surface d’eau chaude (15°C), de 500 m à 2000 m Les eaux froides dans les températures sont de l’ordre de 13°C à 13.5°C. se situent au-delà de 2000 m (Figure, 17) (Zemenzer, 2011). La variation des températures moyennes mensuelles enregistrées à la station météorologique de Béni-Saf, sur une période de dix années (2000-2010), révèle l’existence de deux saisons (Annexe 2): - une saison tempérée où la température maximale relevée, en hiver, a atteint 12,60°c en janvier et 13,50°c en février; - une saison chaude avec une température maximale, notée, en été, de 24,71°c en juillet et 26,05°c en août. 37 Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude Fig. 17 - Distribution de la température associée avec la LIW dans le bassin Est-Algérien (profondeur entre 250 et 550 m) campagne Mediprod-5,6 et ELISA (Millot & Taupier-Letage, 2005b). 3-3 Précipitations En Algérie, les précipitations diminuent du Nord en Sud et d’Est en Ouest: trait caractéristique du climat méditerranéen classique. La région de Béni-Saf reçoit en moyenne 300 à 500 mm/an. Les faibles précipitations de la région occidentale s’expliquent par (Annexe 2): - la courbure anticyclonique presque permanente qui s’étend au-dessus des territoires marocain et espagnol et qui empêche l’arrivée des dépressions atmosphériques; - l’Oranais se situe à une altitude plus base que les régions Centres et Est du pays; - les barrières géographiques (abri) représentées par l’Atlas marocain et la cordillère bétique; - la masse d’air polaire maritime froide qui traverse toute la péninsule ibérique et une partie de la mer méditerranéenne perd de son intensité avant d’arriver au dessus de l’Algérie; ce qui explique la faible pluviosité dans l’Ouest algérien (ONM., 2015) 38 Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude les précipitations moyennes mensuelles enregistrées à la station météorologique de Béni-Saf, sur une période de dix années (2000-2010) indique deux saisons distinctes: - une saison pluvieuse avec des précipitations maximales de 52,8 mm en janvier et 59,4 mm en novembre; - une saison sèche avec une précipitation minimale très faible : 0,5 mm en août et 1 mm en juillet. 3-4 Vents La région côtière de Béni-Saf est située à proximité de l’embouchure de l’Oued Tafna; elle se trouve à une altitude de 68 mètres en pleine exposition maritime axée sur le couloir de la vallée de la basse Tafna orientée globalement du Nord au Sud (Aimé, 1991). Cette région se caractérise par des vents plus au moins moyens à faibles. La répartition annuelle de la vitesse moyenne des vents calculée au niveau de la station de Béni-Saf sur la décennie 2001-2010, montre deux maximums : l’un en decembre (2,5m/s), l’autre en janvier (2.6m/s) et un minimum de 1,5 m/s en juillet et août (Annexe 2) (ONM., 2015). III - Aperçu sur les donnés des ports de la zone d’étude 1. Situation de la zone La wilaya d'Ain Témouchent s'étend sur une superficie de 5 000 m2 sur tout le long des 80 km de façade maritime limitée à l’Ouest et à l’Est respectivement par les méridiens 2°00’E et 2°30’E et au Nord par les parallèles 35°20’N et 35°40’N (Fig.18). Elle renferme une biomasse de plus de 60 000 tonnes, selon une évaluation faite en 1982 (I.S.T.P.M., 1982). La capacité d'accueil au niveau des deux ports que compte la wilaya est de 452 unités dont 267 au port de Béni-Saf et 185 au port de Bouzedjar. Les deux ports comportent 14 chantiers de construction et de réparation navale, 6 unités de transformation et une école de formation aux techniques de pêche et d'aquaculture (Bekrattou, 2010). 39 Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude Figure 18. Localisation de la côte d’Ain Témouchent (Bekrattou, 2015). 1-1. Le port de Béni Saf Le port de Béni Saf a été construit en 1877, et est orienté vers le Nord et dispose de deux bassins. L’un destiné uniquement pour les chalutiers et le second comportant des sardiniers et des petits métiers, situé au milieu d’une baie qui s’étend sur 14 Km environ (Fig. 19a). 40 Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude Figure 19a. Vue du port de Béni Saf. Il est protégé naturellement contre les vents d’Ouest. Cependant, il reste exposé à la houle de Nord-Ouest (EGPP., 2009) (Fig. 19b) (Coordonnée géographique : Latitude : 35°13ʼ26ʼʼ N et longitude : 01°23ʼ16ʼʼW). Figure 19b. Port de Béni Saf (plan d’amarrage, de circulation et organisation des publics portuaires) (Bekrattou, 2015). 41 Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude L'accès au port d'effectue par une passe d'environ 160 m de large qui donne sur un plan d'eau de 17 hectares. Le port est abrité par une digue Nord de 500 m qui se raccorde avec la jetée Ouest de 400 m, par une courbe de 60 m de rayon. Le quai Sud de 500 m de long, scinde en deux parties, dont l'une réservée au débarquement des produits halieutiques et l'autre a l'entretien et à l'avitaillement. Le quai est long de 270 m sert à l'accostage des navires de pêche. 1.2. Le port de Bouzedjar Le nouveau port de Bouzedjar fût réalisé en 1985. Les structures d'appuis de ce port sont représentées par des poissonneries, des chantiers navals, des stations d'avitaillement et des fabriques de glace (Fig. 20a). Figure 20a .Vue du port de Bouzedjar. Le port de Bouzedjar (Coordonnée géographique : Longitude 00°00'01"W Latitude 35°33'04" N) se situe au fond de la baie de Béni-Saf compris entre la pointe de Ras Lindles à l'Est et Borj Bouabed à l'Ouest. 42 Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude Les installations portuaires s'étendent sur une largeur totale de 1272 m. Ce canal d'accès à l'Est du port a une largeur de 70 m et une profondeur de 06 m. Le port de Bouzedjar est doté d'un terre-plein et d'une surface de 06 hectares (Fig. 20b). Figure 20b. Port de Bouzedjar (plan d'amarrage, de circulation et organisation des espaces publics portuaires) (Bekrattou, 2015). 1.3 - Evaluation de la flottille et des débarquements au niveau des deux ports. A partir des données qui ont été fournies par la Direction de la Pêche et des Ressources Halieutiques, nous avons essayé de décrire la flottille de pêche au niveau des deux ports. En ce qui concerne la flottille (Tableau, 1) au niveau des deux ports, elle connait une évolution dans la mesure de 185 embarcations enregistrées en 2001, le chiffre est porté à 363 unités en 2010. En termes de collectif marin, et selon les chiffres en notre possession, celui-ci est passé de 3 679 éléments en 2001 à 5000 inscrits en 2009. Les quantités des débarquements capturées annuellement au niveau des deux ports (Béni-Saf et Bouzedjar) augmentent. En effet, l'efficacité de cette flotte 43 Partie I: Bilan des connaissances – Caractéristiques de la zone d’étude chalutière s'accroît d’année en année: les navires sont plus puissants (Annexe, 2) et les méthodes de pêche sont devenues de plus en plus efficaces. Tab 1. Etat de la flottille de pêche des principaux ports de la région ouest (DPRH, 2010). Type de métiers Béni-Saf Bouzedjar Ghazaouet Oran et Arzew Chalutiers 36 48 72 27 Sardinier 20 66 48 70 Petits métiers 131 62 69 131 Thoniers -- 02 -- -- Total 187 176 189 228 44 PARTIE I: BILAN DES CONNAISSANCES : TECHNIQUES DE PECHE ET REGLEMENTATION Partie I: Bilan des connaissances – Techniques de pêche et réglementation I- GÉNÉRALITÉS La baie de Béni-Saf se caractérise par une forte intensité de pêche, et notamment au niveau des ports de Béni-saf et Bouzedjar, lesquels sont présents comme les principaux producteurs en divers produits de pêche et surtout en poisson bleu. L'importance de la flottille de ces deux ports est différente. En effet, c'est au niveau du port de Bouzedjar que l'activité de pêche est la plus importante. Cette activité s'articule autour de trois axes: - La pêche de poissons blancs et Crustacé (chalutiers). - La pêche du Poisson bleu (senneurs). - La pêche réalisée par les petits métiers (palangriers et filets maillants). Les chalutiers sont destinés à la capture des espèces démersales (ou espèces de fond) appelées communément «Poisson blanc» et Crustacés. Les filets utilisés sont désignés sous le terme de «chaluts de fond» et la zone de pêche se situe essentiellement sur le plateau continental. A l’exception des chalutiers appartenant aux sociétés mixtes qui peuvent aller jusqu’à 50 jours en mer, les chalutiers font, dans leur majorité, des marées de moins de 24 heures (Kadari, 1984). Les chalutiers, des navires d’une jauge brute comprise entre 25 et 100 tonneaux, utilisent les arts traînants sur des profondeurs allant de 50 à 500 m sur des fonds non accidentés. Les engins les plus utilisés sur le littoral algérien sont les chaluts de fond de type espagnol (le Huelvano et le Minifalda), le chalut de fond type français (le Charleston) et le chalut de fond de type italien (Magliouche), et le chalut semipélagique (04 faces) (Kadari, 1984). Les senneurs ciblent la capture du poisson pélagique (ou de surface) appelé également «Poisson bleu», représenté principalement par la sardine, l’anchois, l’allache, la melva, la bonite, le maquereau et les thonidés. Les filets utilisés sont, en général, de même conception, mais différents sur le plan du montage, de la longueur, etc., en fonction du type de navire utilisé. On distingue le lamparo (en voie de disparition), les sennes (filets de grandes dimensions) à sardines, à bonites ou à thons (Kadari, 1984). 45 Partie I: Bilan des connaissances – Techniques de pêche et réglementation -la pêche aux petits métiers, une appellation locale qui désigne la pêche effectuée à l’aide de petites embarcations de pêche côtière. Ces dernières utilisent des filets maillants, des palangres, des nasses ou des lignes et capturent différentes espèces de Poissons, de Crustacés, et de Mollusques Céphalopodes qui fréquentent les différents fonds, en particulier, les fonds rocheux (Kadari, 1984). Cette flottille se caractérise par des petites embarcations, de moins de 12 m de longueur et d’une jauge brute allant de 01 à 10 tonneaux. Les engins les plus fréquemment utilisés sont les lignes et les filets maillant sous leurs différentes formes et même la senne est utilisée. Les filets dérivants, quant à eux, malgré leur stricte interdiction, sembleraient exister au niveau des deux ports (Béni Saf et Bouzedjar). Le temps passé en mer varie selon les unités, de 02 heures, allant jusqu’à 48 heures II-Les chaluts Le principe de la technique de pêche au chalut est le même quelque soit le type de filet et le procédé de remorquage utilisé (Fig. 21). Figure 21. Caractéristiques d’un chalut de fond deux faces (Deschamps et al., 2003). 46 Partie I: Bilan des connaissances – Techniques de pêche et réglementation Sur la boucle qui termine chaque aile de chalut, est fixée à un câble mixte (textile acier) dont la longueur varie de 150 à 200 mètres et le diamètre de 16 à 24 mm. Chaque câble mixte se prolonge par un câble d’acier, la jonction des deux câbles est obtenue par l’intermédiaire d’un panneau. Il existe deux panneaux par chalut. Ceux utilisés au niveau des ports de Béni Saf et de Bouzedjar sont tous métalliques (Fig. 22). Figure 22. Caractéristiques des panneaux utilisés pour le chalut (Refes, 2011). Le câble mixte est fixé sur une face du panneau et le câble d’acier est fixé sur l’autre face. Le poids d’un panneau peut varier de 120 à 150 kg environ et la longueur du cadre varie de 1,5 à 2m. La hauteur est de 0,9 0 à 1 m et la semelle est de 7 à 10 cm la taille des panneaux est proportionnelle à la puissance des moteurs. A un cheval de puissance correspond approximativement à un poids de 1kg par panneau (Dalouche, 1980). Les panneaux agissent au cours de la calée comme de véritables cerfs-volants et éloignent les ailes l’une de l’autre permettant ainsi une grande ouverture de la «bouche» du filet (Rey et al, 1997). 47 Partie I: Bilan des connaissances – Techniques de pêche et réglementation Les chaluts sont confectionnés de plusieurs nappes de filet (alèzes) en polyamide dont la taille des mailles diminue graduellement des pointes d’aile à la poche du chalut. La poche du chalut est formée d’une maille étirée de 20 mm (Fig. 23). Figure 23. Schéma d’un petit chalut (Structure des mailles) (Ifremer, 2010). 48 Partie I: Bilan des connaissances – Techniques de pêche et réglementation Au cours de l’opération de mise à l’eau, les chaluts ont été tractés au contact du fond à une vitesse moyenne d’environ 2,5 nœuds. Ils présentent dans le plan horizontal une grande extension de son ouverture due à la présence des ailes. Les panneaux, également responsables de l’ouverture horizontale, sont reliés aux guindineaux ou triangles par des bras (Fig, 24). L’ouverture verticale est assurée par des flotteurs fixés sur la ralingue supérieure appelée corde de dos, la ralingue inférieure de cette ouverture verticale est garnie par des chaînes appelées bourrelet, qui a pour but de déloger les poissons tapis sur le fond et de maintenir le chalut sur le fond. Figure 24. Gréement au niveau d’un guindineaux (Deschamps et al., 2003). 1- Manœuvre des chaluts utilisés Tous les traits de pêche réalisés sont les lieux de pêche habituels des chalutiers professionnels, On a retenu uniquement les traits réalisés durant le jour, la période diurne est définie comme le temps compris entre le lever du soleil et le coucher du soleil selon le protocole MEDITS. La durée du trait a varié de deux à quatre heures en fonction des zones de pêche et on a retenu les traits réalisés sur une sonde constante ou compris dans un étage bathymétrique en sens de la classification MEDITS. La direction du trait est déterminée par la topographie pour maintenir le chalut sur une 49 Partie I: Bilan des connaissances – Techniques de pêche et réglementation même isobathe ou à défaut minimiser le dénivellement. La vitesse du trait était comprise entre 2,5 et 3 nœuds (Bertrand et al., 1997). Il est important que l’engin de pêche garde un bon contact sur le fond pendant toute la durée du trait. Ce point a été vérifié régulièrement par l’observation de l’usure des chaînes du bourrelet ou la présence d’organismes benthiques dans les captures (Gastéropodes ; Bivalves ; Echinodermes ; Ascidies). 1.1-Relevés bathymétriques Afin d’appréhender finement la topographie des zones d’étude, on a relevé automatiquement les profils bathymétriques des sorties en mer réalisés à bord des chalutiers professionnels (Tab. 2). Tous les navires possèdent au moins un sondeur – enregistreur papier ou vidéo d’une fréquence de 12 à 200 kHz. Il s’agit surtout de sondeurs de marque « FURUNO » ou « SIMRAD », qui sont utilisés pour le repérage des fonds de pêche. Tableau 2. Caractéristiques des équipements acoustiques embarqués. Navires Marque Affichage Fréquence Amina (BS0665) FURUNO – LS6100 Vidéo – couleur 50/200 kHz R'Mila (BSO476) SIMRAD – ES60 Vidéo – couleur 12/200 kHz El Jazair (BS0636) FURUNO – FCV585 Vidéo – couleur 50/200 kHz Mimouna Rabeha (BS0663) NAVMAN– Fish4607 Vidéo – couleur 50 kHz Meziane (BS0622) FURUNO – LS 6100 Vidéo – couleur 50/200 kHz 50 Partie I: Bilan des connaissances – Techniques de pêche et réglementation 2-Différent types de chalut de fonds (ou différents gréements) On peut caractériser comme suit les principaux engins de capture, leurs prises fortuites et leurs effets sur les fonds marins : 2.1-Le chalut espagnol (MINIFALDA) Le chalut espagnol ou chalut de fond à deux faces est un filet dérivé de l’engin utilisé dans l’île ibérique. Son introduction en Algérie remonte vers la fin du XIXe siècle (Kadari, 1984). Il est employé essentiellement à l’Ouest, en l’occurrence au niveau de notre zone d’étude. Il est utilisé pour la pêche aux Poissons de fond et des Crustacés. Les espèces capturées sont représentées principalement par le rouget, le merlu, la rascasse, le pageot, la roussette, les faux merlans, la mustelle et les différents Crustacés: crevettes, langoustines (Kadari, 1984). Ce type de chalut possède une forme et un maillage adaptés à la capture de ces Crustacés et son ouverture horizontale est assurée par l’écartement de panneaux divergents. Ils peuvent être fixés directement sur les ailes du chalut ou par l’intermédiaire de câbles (entremises) très courts. Dans un chalut classique à deux faces, Il existe toujours une partie supérieure, le « dessus » et une partie inférieure, le « dessous ». La face du dessus comporte deux ailes supérieures, un grand dos, un dessus d’amorce et un dessus de poche. La face du dessous est constituée de deux ailes inférieures, un ventre, un dessous d’amorce et un dessous de poche. Toute la partie inférieure est plus forte en maillage que la partie supérieure. Les Poissons en déplacement se prennent dans les mailles par les branchies ou les nageoires. Les prises fortuites sont peu nombreuses. Mais à partir d’une certaine hauteur, de petits Cétacés, des Tortues de mer et des Oiseaux marins plongeurs peuvent y rester empêtrer. Ce filet ne cause aucun dégât pour les fonds marins (Rey et al, 1997; Cf. Fig. 25). 51 Partie I: Bilan des connaissances – Techniques de pêche et réglementation Figure 25. Chalut de fond à deux faces (Deschamps et al., 2003). 52 Partie I: Bilan des connaissances – Techniques de pêche et réglementation 2.2- Le chalut de fond à quatre faces (semi pélagique) (G.O.V) Par rapport aux filets à deux faces, les chaluts à quatre faces se distinguent par la présence de deux faces latérales supplémentaires ou côtés (Fig, 26). Selon l'utilisation de l'engin, pêche au fond à faible ou grande ouverture ou pêche pélagique, l'importance relative des faces latérales sera d'autant plus marquée que la hauteur d'ouverture sera plus grande. Le filet lui-même pouvant être traîné à des distances variables du fond (Ribensahm et al, 2004). Ces types de chaluts permettent de capturer des espèces de tailles différentes, qui se trouvent à proximité immédiate du fond. Figure 26. Chalut de fond à quatre faces (in Ribensahm et al, 2004). 53 Partie I: Bilan des connaissances – Techniques de pêche et réglementation 2.3-Le chalut sélectif Ce type de chalut se caractérise par une largeur importante et une ouverture verticale particulièrement faible (Fig, 27). Il peut être utilisé en chalut simple ou double (chalut jumeaux), avec ou sans tangons. Il est parfois équipé d’un dispositif sélectif permettant d’épargner les juvéniles de Poissons tout en gardant une bonne efficacité sur les Crustacés. Figure 27. Chalut sélectif de type « Asselin » (in Ribensahm et al, 2004). 54 Partie I: Bilan des connaissances – Techniques de pêche et réglementation 3- Caractéristiques des chaluts Le chalut est un engin de pêche remorqué par un bateau. Sa forme est celle d’un entonnoir dont les dimensions à l’ouverture sont assurées par différents « accessoires » (câbles, panneaux, flotteurs,….). Le chalut de fond se caractérise par une grande largeur et une faible ouverture verticale. Le chalut pélagique, quant à lui, a des dimensions très importantes à l’ouverture pour pouvoir filtrer un volume d’eau important (Fig, 28). 55 Partie I: Bilan des connaissances – Techniques de pêche et réglementation Figure 28. Caractéristiques des chaluts (Deschamps et al., 2003). (Deschamps et al., 2003) 56 Partie I: Bilan des connaissances – Techniques de pêche et réglementation 3.1- Equipements complémentaires L’utilisation d’un dispositif de contrôle de la géométrie de chalut (ouverture verticale, posée du chalut sur le fond et écartement des pointes ailes), à l’aide de capteurs (capteur d’ouverture de chalut, capteur de hauteur du chalut, capteur de profondeur, capteur de distance parcourue et capteur de vitesse du chalut), est systématique, ils sont placés à des positions précises sur le chalut (Fig. 29 et 30). Figure 29. Positionnement des capteurs sur le chalut GOC73 (Bertrand et al., 1997). Figure 30. Différents types de bourrelets (Deschamps et al., 2003). 57 Partie I: Bilan des connaissances – Techniques de pêche et réglementation a- Le treuil Le treuil monobloc classique (Fig, 31) comporte deux tambours pour le virage et le stockage des câbles de traction (funes) et des poupées latérales pour la manœuvre du chalut ; le treuil monobloc tend à être éclaté, remplacé par deux treuils scindés indépendants et distincts pour la traction (à tension constante) et le stockage des funes. Les deux treuils scindés complétés par des treuils auxiliares de manœuvre qui remplacent les poupées notament et éventuellement une grue hydraulique articulée. Figure 31. Le treuil (Deschamps et al., 2003). 4-Equipements de navigation et de télédétection Dans cette partie, nous aborderons les équipements électroniques qui serviront à la navigation et à la télédétection. 58 Partie I: Bilan des connaissances – Techniques de pêche et réglementation Tous les chalutiers sont équipés d’un sondeur qui permet la détection des bancs par ultrason, improprement baptisé «radar» par les pêcheurs (Fig, 32). La détection des Poissons démersaux et Crustacés n’est pas obtenue au sondeur, mais il donne des informations en image sur le relief des fonds marins. Les traits se font par des calées connues. En effet, la majorité des pêcheurs vont depuis des années vers les mêmes lieux de pêche. Figure 32. Equipement de navigation : le sondeur. On retrouve régulièrement le GPS (Global Position System) qui est très important dans la navigation; il a un rôle de positionnement en mer, mais il reste par fois inutile, car une partie des patrons de pêche ne savent pas l’utiliser pour la navigation (Fig, 33). Figure 33. Equipement de télédétection : le GPS. 59 Partie I: Bilan des connaissances – Techniques de pêche et réglementation Il existe un nouvel appareillage utilisé actuellement dans la rive Nord de Méditerranée. le sont en faite des sortes de capteurs nommés: système Scanmar (Fig.34 et 35) qui donne de nouvelles informations aux patrons de pêche, et les aident à détecter la position du banc de Poissons ou Crustacés, au niveau du cul de chalut, ainsi que le contrôle de l’ouverture de la poche et toutes autres informations relatives au bon déroulement de la cale. Figure 34. Accessoires du Scanmar. Figure 35. Emplacement du Système Scanmar sur le chalut. 60 Partie I: Bilan des connaissances – Techniques de pêche et réglementation III-REGLEMENTATION Le secteur de la pêche en Algérie a inscrit sa politique de gestion et de développement dans un cadre responsable et durable. L’application rigoureuse de cette vision stratégique est nécessaire au regard de la problématique alimentaire et de la ressource halieutique. C’est dans cette optique que la loi N°01-11 du 03 juillet 2001 (M.P.R.H, 2004) relative à la pêche et l’aquaculture a consacrée un ensemble de principes et de dispositions devant permettre, entre autres: -Une exploitation rationnelle et une protection de l’environnement et des ressources halieutiques; -De maîtriser la connaissance de nos ressources biologiques à travers leur évaluation scientifique périodique et l’instauration du suivi de l’effort de pêche. Ainsi, la concrétisation des objectifs contenus dans ce nouveau dispositif juridique se fera progressivement à travers la mise en place des textes d’application qui permettra sans nul doute de pérenniser l’activité de pêche et d’édifier un développement durable. Il s’agit, notamment, des textes traitants les aspects suivants: 1-Autorisation de pêche Décret exécutif n°03-481 du 19 Chaoual 1424 correspondant au 13 décembre 2003 (M.P.R.H, 2004) fixant les conditions et les modalités d’exercice de la pêche. Dans ce décret, il est indiqué que l’exercice de la pêche est subordonné à l’obtention d’une autorisation ou permis de pêche délivré par l’autorité chargé de pêche. 2-Zones de pêche Décret exécutif n°03 481 du 19 Chaoual 1424 correspondant au 13 décembre 2003 (M.P.R.H, 2011) fixant les conditions et les modalités d’exercice de la pêche. Le régime relatif aux zones de pêche prévoit trois zones de pêche (Fig, 36): La première zone située à l’intérieur de 6 milles marins à partir de la ligne de base mesurée du cap à cap La deuxième zone allant de 6 milles à 20 milles marins 61 Partie I: Bilan des connaissances – Techniques de pêche et réglementation La troisième zone est située au de là de 20 mille marins. L’exercice de la pêche dans chaque zone est relatif aux caractéristiques techniques des navires de pêche. La zone de pêche réservée 32 Milles Marins La zone contiguë 24 Milles Marins Eaux territoriales 12 Milles Marins 3 Milles Marins Zone interdite à la pêche Du 01 Mai jusqu'à 31 Aout Figure 36. Le régime relatif aux zones de pêche (Bekrattou, 2015 modifiée). 62 Partie I: Bilan des connaissances – Techniques de pêche et réglementation 3-Engins de pêche Selon le décret du 4 Rabie El Aouel 1425 correspondant au 24 avril 2004 (M.P.R.H, 2004) fixant les limitations d’utilisation des chaluts pélagiques, semi pélagiques et de fond dans le temps et dans l’espace. Outre la nomenclature des engins de pêche dont l’importation, la fabrication, la détention et la vente sont interdites dans l’article 51 de la loi cadre du 01-11 du 03 juillet 2001, ce décret traite les interdictions relatives à l’utilisation des chaluts dans le temps et dans l’espace. Dans ce décret est interdit l’emploi des arts traînants (chaluts) à l’intérieur des 3 milles marins dans la période allant du 1 er mai au 31 août de chaque année sur tout le littoral algérien. Sont prohibés, également, les chaluts de fond, dont la petite maille étirée est inférieure à 40 mm et les chaluts crevettiers, ainsi que les chaluts pélagiques doivent avoir une maille étirée de 20mm (M.P.R.H, 2004). 4-Tailles minimales marchandes Selon le décret exécutif n°04-188 du 19 Joumada El Oula 1425 correspondant au 7 juillet 2004 (M.P.R.H, 2004) fixant les modalités de capture, de transport et de commercialisation des produits de la pêche n’ayant pas atteint la taille minimale réglementaire. Dans ce cadre sont prohibés la capture, le transport et la commercialisation des espèces n’ayant pas atteint la taille minimale marchande. Celle-ci est indispensable pour empêcher la capture des individus immatures, afin d’éviter la sur exploitation des stocks et assurer la pérennité de la ressource. Le Tableau 3 montre les tailles minimales marchandes des principales espèces de Crustacés (M.P.R.H, 2011). 63 Partie I: Bilan des connaissances – Techniques de pêche et réglementation Tableau 3. Tailles minimales marchandes des principales espèces de Crustacés. CLASSE FAMILLE NOM VERNACULAIRE NOM SCIENTIFIQUE TAILLE MINIMALE (cm) Crevette rouge Aristeus antennatus 4 Gambon rouge Aristeomorpha foliacea 6 Crevette blanche Parapenaeus longirostris 2,5 Crevette japonaise Penaeus japonicus 4 Caramote Penaeus kerathurus 10 Homard Homarus gammarus 10 Langoustine Nephrops norvegicus 5 Palinuridae Langouste rouge Palinurus vulgaris 10 Squillidae Squille Squilla mantis 3 Crustacés Aristeidae Penaeidae Nephropidae 64 PARTIE II: ETUDE DE LA REPRODUCTION PARTIE II: ETUDE DE LA REPRODUCTION INTRODUCTION La connaissance des processus de développement morphologiques, de maturation gonadique, liés à la reproduction d'une espèce, est une base, à prendre en compte afin de mieux comprendre certains comportements de cette dernière. Afin d'établir cette connaissance, il est nécessaire de déterminer la proportion qui existe entre les sexes, la taille de première maturation sexuelle, l'évolution dans le temps de cette maturation, le potentiel maximum de reproduction (MRP), et la détermination, le plus précis que possible, de la période de ponte le long d'un cycle annuel. Pour y parvenir, une série de prélèvements biologiques sur une période de 12 mois s’étalant du mois juin 2011 au mois de juin 2012 (excepté le mois de janvier 2012, où pour cause de mauvais temps, aucune pêche n’a été réalisée). Une étude approfondie a été réalisée sur des individus de l’espèce Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) capturé par la flottille commerciale au niveau des ports de Béni Saf et de Bouzedjar. A partir des prélèvements biologiques, on procèdera à la détermination du sexe, l’état de maturité des gonades et leurs poids, ainsi que la présence de spermatophores. I-MATERIEL ET MÉTHODES 1. Sex-ratio 1.1-Sex-ratio global La proportion des sexes est une caractéristique de l’espèce dont les variations sont par fois en relation avec le milieu. Selon Kertas et Quignard (1984), la sex-ratio est l’un des paramètres qui contribuent au maintien, dans une certaine limite, de la capacité reproductrice de l’espèce. Cet indice représente l’abondance d’un sexe par rapport à l’autre d’une population d’une espèce donnée. La valeur de la sex-ratio, dans ce travail, est donnée par l’expression suivante: Taux de féminité = F/ (F+M) x 100 ou Taux de masculinité = M/ (M+F) x 100 65 PARTIE II: ETUDE DE LA REPRODUCTION 1.2-Sex-ratio en fonction de la taille Cette étude permet d’étudier la distribution des sexes par rapport aux classes de taille de 1 mm de longueur céphalothoracique. 1.3-Sex-ratio en fonction des saisons La détermination de la sex-ratio en fonction des saisons permet de suivre la dynamique de la proportion des deux sexes durant les 12 mois de prélèvements. Il sera calculé un test χ2 (Chi carré) d'hétérogénéité, au risque d’un degré de liberté et de p<0.05 de signification, en utilisant le logiciel STATISTICA Software (StatSoft Inc, 2001) pour déterminer si les prédominances de chaque sexe dans chaque classe de taille, et au cours de tous les mois d’échantillonnage, sont significatives ou non. 2-Ecart-réduit La valeur de l’écart-réduit Ɛ (Schwartz, 1983) est un test d’homogénéité qui permet de comparer les tailles moyennes des mâles et des femelles, dans le cas des grands échantillons: X1: moyenne de l’échantillon femelle X2: moyenne de l’échantillon mâle Б12: variance des femelles Б22: variance des mâles n1: nombre des femelles n2: nombre des mâles 66 PARTIE II: ETUDE DE LA REPRODUCTION 3-Etude des stades de maturité sexuelle 3.1-Etude macroscopique des ovaires Le moyen le plus simple de suivre l’évolution des gonades, c'est-à-dire de connaître l’état de maturité sexuelle d’une espèce est l’observation macroscopique des ovaires en place. La maturité sexuelle a été déterminée à partir des observations macroscopiques adoptant cinq stades de maturité (i) immature ; (ii) début de maturation ; (iii) maturation avancée ; (iv) ponte ; (v) Post-ponte, les œufs sur l'abdomen de la femelle. Le suivi de l’évolution des gonades s’effectue par le moyen le plus simple, C’est-à-dire l’observation macroscopique des ovaires en place, afin de connaître l’état de maturité sexuelle de l’espèce. Les principaux caractères représentatifs du degré de maturité de l’ovaire, visibles à l’œil nu sont : la taille de l’ovaire, et leur coloration (Fig, 37). Sur la base des travaux de plusieurs auteurs sur l’espèce Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) (Farmer (1974) ; Smith (1987) ; Mellinger, (1994) ; Cabello- Rodriguez, (2008) ; Capape et al., (2008), la maturation est définie en 5 stades qui sont résumés sur le tableau 4. 67 PARTIE II: ETUDE DE LA REPRODUCTION Tableau 4 : Aperçu sommaire des stades de maturité appliqués chez les femelles N. norvegicus, ainsi que les caractéristiques macroscopiques équivalentes. Code Stade Couleur Aspect macroscopique 1 Immature Blanc 2 Développement ou début Crème de maturation Ovaires à peine visibles sans dissection. Les gonades se prolongent jusqu'à la première somite de l'abdomen et ont un aspect granulaire. 3 Ponte ou avancée Ovaires sont clairement visibles à travers le tégument. La gonade occupe un tiers de l'espace céphalothoracique. Les gonades se prolongent jusqu'à premier somite de l'abdomen. 4 Ponte Vert sombre Ovaires turgescents occupant l'espace céphalothoracique dorsal ensemble et étendant jusqu'au 2ème somite. Oeufs visibles. 5 Post-ponte ou repos Blanc et Ovaires flasques avec des tâches vertes. Réabsorption de la matière de l'ovaire. Très probablement avec des œufs verts sur pléopodes. Ovaires non visibles sans dissection. Les ovaires sont translucides, minces et filiformes. maturation Vert pâle tâcheté de vert 68 PARTIE II: ETUDE DE LA REPRODUCTION 1 2 4 3 5 Figure 37. Aspect macroscopique des stades de maturité sexuelle chez la femelle de N. norvegicus à travers l’examen macroscopique des gonades (stades:1 à 5). 4- Indice gonadosomatique (I.G.S) Pour préciser l’époque et la durée de ponte, on peut suivre l’évolution saisonnière du poids des gonades par rapport au poids total de l’individu. Dans notre étude, nous avons utilisé la relation de Giese (1958) décrite et appliquée antérieurement sur les Crustacés par plusieurs auteurs (Demestre, 1990 ; MartinezBaños, 1997; Garcia et Rodriguez, 2003). Giese (1958) a utilisé sur les Invertébrés et Vertébrés marins, le rapport du poids des gonades p à celui du poids total du corps P, exprimé en pourcentage, définissant ainsi l’index gonadosomatique: IGS = (p/P) x 100. 5- Étude du facteur de condition De nombreux auteurs se sont efforcés d’exprimer l’état général du Poisson, l’indice de condition (kn) est utilisé afin de connaître les variations morphologiques, le degré d’embonpoint ou de finesse consécutive au développement génital et à l’état de réplétion de l’espèce cible. 69 PARTIE II: ETUDE DE LA REPRODUCTION Comme chez N. norvegicus, il existe une différence de taille et de poids entre les mâles et les femelles, alors nous avons étudié ce facteur de condition à sexes séparés dans le but de mettre en évidence, pour chaque sexe, les différences en fonction du temps. Plusieurs coefficients sont proposés, mais du fait, de l’absence d’isométrie pour la relation taille-poids chez cette crevette (b est différent de 3), nous avons considéré dans cette étude le facteur de condition Kn (Lecren, 1951) qui n'assume pas la croissance isométrique comme d'autres index de condition; et qui reste aussi l’expression la plus fréquemment utilisée (Garcia et Rodriguez, 2003; Guijarro, 2010). Cet index compare le poids corporel (observé) réel d'un individu donné à une norme estimée par la relation taille-poids basée sur la population à partir de laquelle l'individu a été prélevé. Kn = W/Wth avec Wth = a x Lb où W = le poids observé, Wth= le poids théorique estimé à partir de la relation taillepoids, et L= est la longueur totale de l’individu. Pour la détermination de Kn, les calculs sont effectués mensuellement à partir de classe d’1mm de longueur céphalothoracique. 6- Taille à la première maturité sexuelle Elle permet de connaître la contribution des Poissons et des Crustacés de petite taille au renouvellement du stock (reproduction). Plusieurs définitions ont été données à la taille de première maturité sexuelle : Nous avons opté pour une : Approche biologique: La méthode citée par Mac Gregor (1966) pour déterminer la taille à la première maturité sexuelle est la méthode biologique utilisée. 70 PARTIE II: ETUDE DE LA REPRODUCTION Approche statistique : elle a été décrite par Fontana et al., (1969) comme la taille pour laquelle 50 % des individus sont matures. Cette taille est déterminée à partir de l’abscisse correspondant à l’ordonnée 50 % (L50) de la courbe logistique liant le pourcentage de femelles matures aux classes de taille (Nelder, 1961 in Cardenas et al., 1997), correspondant à l’expression : pi = exp (a+b * Li)/ 1+ exp (a+b * Li) pi étant le pourcentage du stade maturité de la classe de taille i; Li étant la classe de taille ; a, b des paramètres qui sont ajustés par un processus logistique. II RÉSULTATS 1-Sex-ratio global À partir d’un échantillonnage de 12 mois représenté par un effectif de 1072 individus de la langoustine sexés, nous obtenons un taux de féminité total de 38,06% pour un taux de masculinité total de 61,94%. Selon le test de significativité, nous remarquons au regard du test de significativité que les mâles sont significativement plus nombreux que les femelles (Tab.5). Tableau 5 : Pourcentage des sexes de Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758). Sexe Effectif Pourcentage Femelles 408 38,06 Mâles 664 61,94 Total 1072 100% La répartition globale des sexes étant insuffisante pour fournir les renseignements sur ces variations en fonction des mois de prélèvements, et de leur taille, il nous est nécessaire de compléter cette partie par une étude de la sex-ratio en fonction de ces paramètres. 71 PARTIE II: ETUDE DE LA REPRODUCTION 1-2 Sex-ratio en fonction de la taille A partir de fréquences de femelles et de mâles par classe de taille, on fera ressortir les courbes d’abondance de taille sur la figure 38 ci-après : 100 90 Frequence % 80 %M %F 70 60 50 40 30 20 10 0 Longueur céphalothoracique (mm) Figure 38. Courbe d'abondance des mâles et des femelles en fonction de la taille chez Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758). Les résultats du test-2 mettent en évidence la dominance des sexes en fonction des mois de prélèvement (* p<0.05 significatif). 72 PARTIE II: ETUDE DE LA REPRODUCTION 1.3- Sex-ratio en fonction des mois La figure 39 illustre graphiquement les variations d’un mois à un autre du taux de masculinité, le pourcentage des mâles reste assez dominant durant tout l’année ; début de l’été et le début de l’automne jusqu’en hiver avant de diminuer dans la période printanière. 90 %M %F 80 Frequence % 70 60 50 40 30 20 10 0 j- 11 j- 11 A- 11 S- 11 O- 11 N- 11 D- 11 F -12 M- 12 A- 12 M- 12 J- 12 Mois Figure 39. Distribution des sexes en fonction des mois chez Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) Les résultats du test-2 mettent en évidence la dominance des sexes en fonction des mois de prélèvement (* p<0.05 significatif). 73 PARTIE II: ETUDE DE LA REPRODUCTION 2-Ecart réduit Les résultats sont comparés à Ɛ théorique (1.96) au taux de sécurité de 95% (Tab. 6a et 6b). Tableau. 6a -Différents paramètres de taille des mâles et des femelles chez N. norvegicus (Linnaeus, 1758). Sexes Mâles Femelles Effectifs 664 408 4,72 4,02 1,26 0,52 12,49 Différence Significatif Tableau. 6b -Différents paramètres de poids des mâles et des femelles chez N. norvegicus (Linnaeus, 1758). Sexes Mâles Femelles Effectifs 664 408 48,90 90,89 562,11 4059,57 15,30 Différence Significatif Les deux valeurs calculée de ε= 12, 49 ; ε= 15, 30 concernant la taille et le poids supérieur à la valeur 1,96 de l’écart-réduit (Tab. 6a et 6b) le constat indique donc un résultat significatif, qui par conséquent, traduirait que les mâles sont en moyenne plus grands que les femelles et plus lourds. 74 PARTIE II: ETUDE DE LA REPRODUCTION 3-Etude des stades de maturité sexuelle 3.1-Etude macroscopique des ovaires Les résultats des observations macroscopiques mensuelles sont illustrés dans la figure 40 ci-dessous. I II III IV V 100 90 Frequence % 80 70 60 50 40 30 20 10 0 J J A S O N D F M A M J Mois Figure 40. Evolution mensuelle des fréquences des différents stades de maturité sexuelle chez les femelles Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758). 4- Etude du facteur de condition La figure 41 représente l’évolution du facteur de condition Kn en fonction des saisons chez les deux sexes de l’espèce étudiée .Nous pouvons noter que les valeurs mensuelles et saisonnières du facteur de condition Kn, présentent des variations irrégulières, notamment chez les mâles. 75 PARTIE II: ETUDE DE LA REPRODUCTION Mâles indice de condition Kn 1,2 1 0,8 0,6 0,4 0,2 0 J J A S O N D F M A M J M A M Mois Indice de condition Kn 1,4 Femelles 1,2 1 0,8 0,6 0,4 0,2 0 J J A S O N D F J Mois Figure 41. Evolution de l’indice de condition (Kn) avec erreur standard en fonction des saisons chez les deux sexes chez Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758). 76 PARTIE II: ETUDE DE LA REPRODUCTION 5-Taille de première maturité sexuelle La taille de première maturité est estimée à 33 cm à partir d’une courbe au point L50 (Fig, 42) Maturité % 100 90 80 Maturité % 70 60 50 40 30 20 10 0 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 Longueur céphalothoracique (mm) Figure 42. Taille de première maturité sexuelle de l’espèce N. norvegicus (L. 1758). III–SYNTHESE ET DISCUSSION 1-Distribution des sexes et Ecart réduit Après un sexage de 1072 individus effectué tout au long des 12 mois d’échantillonnage, nous retrouvons un taux de masculinité de 61,94 %, les mâles sont significativement plus nombreux que les femelles. Ces résultats sont en accord avec les différents travaux réalisés dans différentes régions de la Méditerranée (Tab. 7). 77 PARTIE II: ETUDE DE LA REPRODUCTION Tableau .7- Pourcentages des femelles et des mâles chez N. norvegicus (Linnaeus, 1758) des différentes régions méditerranéennes. Auteurs Région Mâles (%) Femelles(%) Ayza et al (2011) Portugal 51,15 43,33 Aguzzi et al (2004) Espagne 56,67 48,85 Mario et al, (2001) Italie 68,99 31,01 Orsi Relini (1998) Italie 70,28 29,72 Mytilineou et al (1998) Portugal 52,42 47,58 Present travail Béni Saf 61,94 38,06 (Ouest Algérie) Cependant, cette répartition ne fournit pas de renseignements sur ces éventuelles variations. L'étude de la sex-ratio en fonction des paramètres comme la taille et les saisons, nous apporte donc d'autres informations. On peut observer une dominance significative du taux de masculinité durant toute l’année ; les mâles sont plus nombreux chez les individus de grandes tailles (supérieur 56.5 mm) et leur proportion croît avec la taille. Les très grands individus sont exclusivement des mâles. Ce constat pourrait traduire une croissance légèrement plus rapide pour les mâles. Charuau en 1978 (in Mytilineou et al, 1998) formulent une hypothèse selon laquelle la croissance des femelles serait ralentie par des mues moins fréquentes constat confirmé par Bell et al., (2006) travaillant sur la même espece sur les côtes du Royaume-Uni. Dans le même sens, Fontaine et Warluzel (1961) lient la différence du nombre de mues accomplies par les deux sexes à taille égale, à la reproduction. En effet les femelles mobilisant leur réserves de matières organiques pour la maturation des ovaires, n'ont pas le temps nécessaire pour constituer les réserves indispensables à la mue et donc à la croissance. Tendis-que Bailey, (1986); Parslow-Williams et al., (2001) affirment que l’observation de petites tailles chez les femelles est due à la concurrence pour la nourriture ou de l’espace, ou les deux en même temps. 78 PARTIE II: ETUDE DE LA REPRODUCTION Il existe une différence de la sex-ratio en faveur des mâles au cours de la période d'échantillonnage qui peut s'expliquer, d'une part, par la faible proportion de femelles dans les captures vu qu'elles sont moins actives et se cachent plus souvent dans des terriers (Crnkovic, 1965, Jukie, 1971 ; Froglia et Gramitto, 1981 ; Orsi Relini et al, 1998 ; Ungaro et al, 1999). 2- Echelle de maturité et période de ponte Pour ce qui est de la détermination du cycle de reproduction et de la précision de la période de ponte, nous avons abordé une approche macroscopique des différents stades de maturation des ovaires. Nous pouvons avancer, de part l'observation des ovaires du mois de juin jusqu'au mois d’avril, que la période de ponte de l'espèce étudiée dans la zone de Béni-Saf a lieu de novembre à avril avec une phase maximale de maturation des gonades en mars. Nos résultats sont pratiquement similaires à ceux obtenus par d'autres auteurs qui définissent tous, clairement, la période de ponte entre printemps et début d'été. Selon Karlovac (1953), Morizur (1979), Main et Sangster (1981), Froglia et Gramitto (1979, 1981), Sarda et Cros (1984), Sarda (1983a et b, 1985, 1991), Froglia et Gramitto (1988), Orsi Relini et Relini (1989), Sarda et Valladares (1990), Sarda et al. (1993) et Sarda et Lleonart (1993), Tuck et al. (2000), Briggs et al., (2002), Elisabetta et al (2009), ICES, (2012c), cette situation est courante sur toute la côte méditerranéenne. Plusieurs indices sont, aujourd’hui, utilisés pour déterminer et préciser les périodes de reproduction et de ponte des espèces démersales. Ils sont bien décrits avec leurs inconvénients dans le rapport du groupe de travail ISRA-IRD (1979). Il est préférable d’utiliser au moins deux indices lors de l’étude de la reproduction d’une espèce. Pour notre cas, nous avons utilisé pour visualiser les périodes de ponte éventuelles de l’espèce ciblée: l’indice gonado-somatique (IGS) et l’indice de condition (Kn). Les variations mensuelles de l’indice gonado-somatique sont utilisées pour confirmer la période de reproduction déterminée par l’étude des stades de maturation de l’ovaire de l’espèce exploitée dans notre zone d’étude. Il présente un maximum se 79 PARTIE II: ETUDE DE LA REPRODUCTION situant entre les mois de juillet et d’août pour toute la période d’échantillonnage jusqu’à diminuer en septembre pour encore chuter tous les mois d’automne et d’hiver; puis les valeurs recommencent à augmenter au début du printemps (Cf. Fig. 40). 3- Taille de première maturité sexuelle Concernant la taille de première maturité (L50), celle-ci se situe entre 21 et 27 mm Lc (Tab.8) et les femelles de N. norvegicus pêchées dans la Baie de Béni-Saf semblent mûrir tardivement à une taille de 33 mm observation déjà signalée par Powell et Eriksson, (2013) dans la population méditerranéenne où ils ont constaté que les petites femelles ovigères étaient rencontrées entre 23 et 30 mm de longueur céphalothoracique (Lc), avec 50% des femelles mature entre 30 et 36 mm. Nous pouvons aussi rajouter que la taille à la première maturité sexuelle est relativement variable suivant la zone géographique (Cartes et al, 1993). Tableau.8- Tallies de premières maturités sexuelles (L50) des femelles chez N.norvegicus (Linnaeus, 1758) de différentes régions. Auteurs Zones Femelles (L50) Morizur, 1976 France 27 mm Mc quaid et al, 2006 Irlande 21 mm Aguzzi et al, 2004 Espagne 23 mm Sarda et al, 1998 Espagne 24 mm Elisabette et al, 2009 Italie 31 mm Castro et al, 2005 Grèce 26 mm Tuck et al. 2000 Royaume-Uni 21 mm Powell et eriksson, 2013 Royaume-Uni 30-36 mm Présent travail Béni Saf (Ouest algérien) 33 mm 80 PARTIE II: ETUDE DE LA REPRODUCTION Finalement, nous pouvons conclure que les résultats de notre étude suggèrent que les diverses caractéristiques décrivant les aspects de la reproduction de la langoustine dans les eaux Ouest algériennes ne diffèrent nullement de manière significative des autres secteurs méditerranéens. 81 PARTIE III: DEMOGRAPHIE, CROISSANCE ET AGE Partie III : Démographie, Croissance et Relation taille - poids INTRODUCTION Dans cette partie, nous décrirons la structure de taille de la population, sa croissance, son âge, ainsi que la relation taille-poids de l’espèce N. norvegicus, au niveau de la zone d'étude afin d’établir une base de données d’entrée pour l’étude de l’état de l'exploitation de la ressource. I-MATERIEL ET METHODES 1-Echantillonnage La plupart des quantités de produits de la mer étudiées en matière de recherche sur les pêches ne peuvent être observées ou mesurées sur l'ensemble de la population. En effet, il est pratiquement impossible de mesurer toute la masse de poisson prise, encore moins tout le poisson de la mer. En supposant que cet échantillon est représentatif de l'ensemble, on peut estimer la valeur réelle de toute la population. Si le système d'échantillonnage utilisé est bon, il est dès lors probable que le résultat sera très proche de la réalité (Gulland, 1966 ; in Mouffok, 2008). 1.1-Protocole d’échantillonnage Les spécimens que nous proposons d’étudier proviennent de pêches effectuées par des navires professionnels a manière régulière, durant la période de 12 mois allant de juin 2011 à juin 2012 (excepté le mois de janvier 2012, où aucune pêche n’a été effectuée). Au débarquement, le prélèvement d’échantillons était difficile car le transfert des captures par les mareyeurs à leurs destinations se fait très rapidement. En effet, les prises une fois mises en glace sont acheminées vers les points de vente souvent éloignés. De ce fait, l’échantillonnage se fait à bord du navire, lors de l’arrivée du sac du chalut. 82 Partie III : Démographie, Croissance et Relation taille - poids 1.2 - TRAITEMENTS DES ÉCHANTILLONS 1.2.1- Détermination du sexe Les deux sexes se reconnaissent aisément grâce au dimorphisme sexuel, du fait de la différence de conformation de la première paire de pléopodes (Farmer, 1974a ) (Cf. partie I). Chez la femelle, elle se présente sous forme de deux flagelles, souples et pileux. Chez le mâle, elle est développée en deux stylets copulateurs rigides. Les sexes se distinguent entre autres par la position des orifices génitaux. Ceux-ci se situent à la base de la cinquième paire de péréiopodes chez les mâles et de la troisième chez les femelles. 1.2.2- Mensurations -Longueur céphalothoracique (LC): elle est mesurée de l’échancrure supraorbitaire au bord postérieur dorsal du céphalothorax. Cette mesure a été retenue comme paramètre de base, car elle est une mesure plus aisée et plus précise que la longueur totale (Fig. 43). Figure. 43- Mensuration de la longueur céphalothoracique chez N. norvegicus (Linnaeus, 1758) au moyen d’un pied à coulisse. 83 Partie III : Démographie, Croissance et Relation taille - poids -Poids total (Pt): comme mesure, nous avons considéré le poids de l’animal à l’état frais (Fig, 44). Figure.44 –Mesure du poids total chez N. norvegicus (Linnaeus, 1758). Les mesures de longueur sont effectuées avec un pied à coulisse au 1/10 de millimètres prés, et les poids à l’aide d’une balance de précision au 1/100 de gramme prés. 2-Démographie Une première étape a été la détermination de la structure de taille de la population provenant des prélèvements mensuels. L’objectif est de constituer et obtenir une image fiable de la structure démographique des populations de la langoustine de la zone d’étude. 3-Etude de la croissance L'objectif de cette partie est la détermination de caractéristiques des organismes vivants et leur capacité à l'augmentation de taille dès la naissance. A un moment donné, ce phénomène ralentit légèrement avant la mort de l'organisme, jusqu’à même un arrêt total dans certains cas. Il existe une différence du taux de croissance au moment où la différenciation sexuelle commence. 84 Partie III : Démographie, Croissance et Relation taille - poids La croissance moyenne individuelle des espèces exploitées est une donnée de base pour l’étude de la dynamique de populations. Sa connaissance, même approximative, permet une meilleure compréhension de l'évolution des stocks. 3.1- Croissance linéaire : L’étude de la croissance chez les Crustacés est une tache délicate en halieutique. Pour parvenir à ses fins, chaque biologiste des pêches essaye toujours de trouver la méthode qui s’adapte le mieux au cas qui l’intéresse; cela aussi bien pour l’obtention des données de base, c'est-à-dire les données taille-âge, que pour le choix du modèle décrivant la relation entre ces deux variables. De plus, même avec l’aide des techniques les plus récentes, un facteur reste toujours difficile à appréhender, il s’agit du facteur temps, c’est à dire la détermination de l’âge exact des organismes qui est souvent peu sûr, assez approximative, et même voire impossible dans certains cas. 3.1.1- Principe de base de l’équation de croissance de Von Bertalanffy (1938) Il existe plusieurs modèles mathématiques pour exprimer la croissance chez les Crustacés. Une revue détaillée en a été faite par Beverton et Holt (1957), Ursin (1967), Gulland (1983), Sparre et Venema (1996) et Pauly et Moreau (1997). Le modèle le plus utilisé reste celui de Von Bertalanffy (1938) : Lt = L∞ [1-e –k (t-to)] Bien que Von Bertalanffy (1938) ait justifié son modèle par des considérations métaboliques, il est préférable de le voir comme un modèle descriptif, et être prudent de ne pas attribuer trop de signification biologique aux paramètres L∞, K et to qui ne font que résumer l’ensemble des données disponibles. En voici les définitions actuelles: L∞ : longueur asymptotique. Théoriquement, c’est la taille moyenne qu’atteindrait un Poisson qui pourrait vivre et grandir indéfiniment. K : coefficient de croissance (ou paramètre de courbure). Il caractérise la rapidité avec laquelle le Poisson croît vers la longueur asymptotique. 85 Partie III : Démographie, Croissance et Relation taille - poids to : âge théorique pour lequel le Poisson a une longueur nulle. Il désigne le point de départ de la courbe de croissance sur l’axe des temps si le Poisson avait grossi selon le modèle de croissance de Von Bertalanffy (1938). L’expression de l’âge dans l’équation de Von Bertalanffy est en âge conventionnel, qui est compté en référence à une date choisie de manière conventionnelle ou arbitraire. Le plus souvent, cette date est fixée au 1er janvier; l’âge conventionnel est alors égal au nombre du 1er janvier que l’espèce a connu dans sa vie. Des auteurs ont montré que pour les espèces dont la croissance suit l’équation de Von Bertalanffy (1938), les paramètres de croissance L∞ et K sont liés par la relation : Ø’= log K+2log L∞ Toujours, selon ces auteurs, Ø’ est caractéristique de l’espèce et les valeurs de Ø’ d’une espèce donnée suivent une distribution normale ; ce qui implique que leur moyenne permet d’estimer K. Par ailleurs, quelle que soit la méthode utilisée pour estimer L∞ et K, les valeurs de Ø’ d’une espèce donnée devraient être voisines. Pour l’espèce que nous avons étudiée, nous allons calculer Ø’ à travers la méthode de Pauly et Munro (1984). 3.1.2- Méthode ELEFAN (Electronic Length Frequency Analysis) Dans le cadre de ce mémoire, nous utilisons une méthode numérique présentée dans le paragraphe ci-après. La méthode ELEFAN a été proposée pour la première fois par Pauly & David (1981) et modifiée par Sparre (in Sims, 1985), Pauly (1985), Thiam (1986) et Pauly (1987). La description la plus récente peut être trouvée dans Pauly & Moreau (1997). Nous avons utilisé le logiciel LFDA (Kirkwood et al, 2001), outils d'évaluation courante de la FAO pour faciliter aux utilisateurs l’application des modèles mathématiques se composant entre autres de la méthode ELEFAN méthodologies robustes. 86 Partie III : Démographie, Croissance et Relation taille - poids 3.2- Croissance relative (relation taille-poids) Le but de cette étude est de disposer de relations, formalisées en équations, qui permettent de passer d’une dimension à une autre. Parmi ces relations, nous avons retenu celle qui relie la longueur totale (Lt) au poids total (WT). La relation qui lie le poids d’un Crustacé à la longueur est décrite par la formule : W = a Lb W : poids total en gramme. L : longueur en centimètre. a : ordonnée à l’origine. b : coefficient d’allométrie (pente). Grâce à cette équation, il nous est possible maintenant d’estimer a et b par régression linéaire. Si : b < 3 : allométrie minorante. b = 3 : isométrie. b > 3 : allométrie majorante. Ces évaluations ont été déterminées pour les mâles et les femelles séparément, puis il est réalisé un test "S" de significativité (Sokal et Rohlt, 1981) sur la valeur obtenue de b, pour déterminer s'il était ou pas sensiblement différent de la valeur théorique d’isométrie de 3, comparant la valeur obtenue en expression: S= 3 – b/ erreur b 87 Partie III : Démographie, Croissance et Relation taille - poids II-RESULTATS 1-Démographie Pour l'ensemble des prélèvements mensuels réalisés, les longueurs céphalothoraciques oscillent entre 24 millimètres à un maximum de 81 millimètres. Il est à signaler que Les tailles minimales correspondent aux femelles et les tailles maximales correspondent aux mâles (Tab.9). Tableau 9 : Résumé de la composition de taille de la capture totale de Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758). Femelles Mâles Total 408 664 1072 Taille maximales (mm) 62,01 81 71,5 Taille minimale (mm) 24 25 24,5 Moyenne 43 53 48 Individus capturés La distribution des fréquences de taille a été établie. Ainsi, pour l’espèce, des structures de fréquence en taille et par sexe ont été établies mensuellement pour la période allant de juin 2011 à juin 2012. Nous donnons ci-après la structure de la population échantillonnée (Fig. 45). 88 Partie III : Démographie, Croissance et Relation taille - poids 60 % 40 % Juin M=40 F=22 20 0 60 50 40 30 20 10 0 mm 60 50 40 30 20 10 0 Aout M=52 F=14 mm mm Octobre M=44 F=19 % % Décembre M=86 F=28 mm Mars M=65 F=38 % % 60 50 40 30 20 10 0 mm 60 50 40 30 20 10 0 mm 60 50 40 30 20 10 0 Févrie M=55 F=47 mm Avril M=93 F=84 mm Mai M=55 F=30 % % Novembre M=53 F=15 60 50 40 30 20 10 0 mm 60 50 40 30 20 10 0 Septembre M=33 F=13 60 50 40 30 20 10 0 % % % 60 50 40 30 20 10 0 % mm 60 50 40 30 20 10 0 Juillet M=46 F=21 Juin M=38 F=77 60 50 40 30 20 10 0 mm mm Figure 45. Distribution mensuelle de fréquence de longueur (barres rouge: femelles; barres bleu: mâles) de la langoustine capturée sur le littoral d’AinTémouchent. Le nombre d'individus mesurés par sexe (F: femelles; M: mâles). 89 Partie III : Démographie, Croissance et Relation taille - poids 2-Etude de la Croissance 2-1 Méthode ELEFAN L’analyse porte sur la distribution de la totalité des captures échantillonnées lors des 12 mois de travail, de juin 2011 à juin 2012. Les valeurs des paramètres de croissance ont été calculées à l’aide du logiciel LFDA (sous-programme ELEFAN) (Kirkwood et al, 2001). Les tableaux 10 et 11 cidessous, exposent les valeurs de L∞ de K et de to, estimées pour notre espèce, puis remplacés dans l’équation de Von Bertalanffy (1938), ainsi que celles de Ø’ calculées dans la présente étude. Tableau 10 : Résultats des paramètres de croissance pour les femelles et les mâles Nephrops noprvegicus (Linnaeus, 1758). Sexe K (an-1) to Ø’ 84 0.29 -0.337 3.150 61.95 0.73 -0.180 30447 L∞ (mm) Mâles Femelles Tableau 11 : Equation de croissance de Von Bertalanffy (1938). Femelles Lct = 61,95(1-e-0,73 (t + 0,180)) Mâles Lct = 84(1-e-0,29 (t + 0,337)) 90 Partie III : Démographie, Croissance et Relation taille - poids 2-2 Croissances relatives (Relation taille- poids) Les relations biométriques obtenues sont consignées dans le tableau 12. Cette relation reliant la longueur céphalothoracique au poids total indique une forte allométrie minorante (b significativement inférieure à 3) pour les deux sexes et pour tous les mois d’observation. Tableau.12 : Croissance pondérale chez N. norvegicus (L.1758). Sexe Femelles Mâles Sexes combinés 3 Femelles y= 0.003 x 2.294 R² = 0.954 2,5 2 Pt (Kg) 2 r2 0.949 0.954 0.951 b 2. 294 2.282 2.840 Mâles y= 0.0011 x- 2.282 R² = 0.949 2,5 1,5 1 1,5 1 0,5 0,5 0 0 0,25 0,45 0,65 Lc (mm) 0,85 0,25 1,05 Figure 46. Détermination de a, b et r2 chez les mâles N. norvegicus (L.1758). 3 0,45 0,65 Lc (mm) 2 1,5 1 0,5 0 0,25 0,35 0,45 0,85 Figure 47. Détermination de a, b et r2 chez les femelles N. norvegicus (L.1758). Sexes combinés y= 2.840x- 0.036 R² = 0.951 2,5 Pt (Kg) Pt (Kg) a 0.003 0.0011 0.036 0,55 0,65 0,75 0,85 0,95 Lc (mm) Figure 48. Détermination de a, b et r2 chez les deux sexes N. norvegicus (L.1758). 91 Partie III : Démographie, Croissance et Relation taille - poids Dans l’ensemble, la relation allométrique est comparable pour les mâles et les femelles. Pour les deux sexes, les coefficients de détermination obtenus et proches de 1 montrant ainsi, une bonne dépendance entre les différentes variables étudiées. La courbe de croissance résultante pour les femelles et les mâles est représentée respectivement sur la figure 49. Tableau. 13 : Correspondance des âges en poids chez N. norvegicus (Linnaeus, 1758). Age (an) 1 Femelles Mâles Lc(mm) 35.77 Lc(mm) 26.99 2 49.31 41.34 3 55.86 52.08 4 59.01 59.93 5 60.09 65.99 6 60.71 70.52 7 61.57 73.98 8 61.76 76.53 9 61.86 78.41 10 61.91 79.80 11 61.93 80.87 12 61.95 81.66 13 82.25 14 82.69 15 83.01 16 83.26 17 83.45 18 83.59 19 83.69 20 83.77 21 83.83 22 83.88 23 83.91 24 83.93 25 83.94 26 83.96 92 Partie III : Démographie, Croissance et Relation taille - poids 90 80 Carapace Lenght (mm) 70 60 50 Lc(mm) 40 Lc(mm) 30 20 10 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1011121314151617181920212223242526 2526 Age (an) Figure 49. Courbe de croissance linéaire de N. norvegicus (Linnaeus, 1758). III–SYNTHESE ET DISCUSSION 1-Croissance et âge L’étude de la croissance de l’espèce cible Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) a été réalisée en estimant les paramètres de croissance avec des techniques reposant essentiellement sur l’étude de la structure en longueur de la population. L’utilisation du logiciel LFDA (sous-programme ELEFAN) nous a permis de calculer pour la première fois les paramètres de croissance de l’espèce cible au niveau de la façade maritime d’Ain Témouchant. Les paramètres obtenus à partir de l’équation de Von Bertalanffy (1938) ne différent pas significativement entre les deux sexes. Nous obtenons une valeur de la longueur asymptotique (L∞), du coefficient de croissance (kn) et de l’index de croissance (Ф), légèrement différents, en faveur des mâles. 93 Partie III : Démographie, Croissance et Relation taille - poids En général, Les résultats obtenus dans cette étude de croissance sont pratiquement similaires a ceux obtenus par d'autres auteurs en Méditerranée. Nous citons les travaux de : (Morizur, 1979 ; Froglia et Gramitto, 1979 ; Sarda, 1982 ; Sarda et Cros, 1984 ; Sarda, 1983a et b ; Froglia et Gramitto, 1988 ; Orsi Relini et Relini,1989 ; Sarda et al, 1993 ; et Sarda. et Lleonart, 1993 ; Elisabetta et al ,2009 ; Maiorano et al, 2010) et (Bekrattou, 2010) en Algérie, (Cf.Tab.14). Tableau. 14 : Paramètres de croissance obtenus par différents auteurs, par sexe dans différents secteurs de Méditerranée. Loo 89 Males K 0.14 to -0.56 Loo 71.3 Femelles K 0.12 to -1.15 83.4 0.13 -0.33 70.7 0.12 -1.36 Espagne 158.3 85.2 86.8 0.04 0.14 0.14 -2.25 -0.80 -0.84 90.4 75.5 72. 6 0.07 0.14 0.16 -2.11 -0.87 -0.87 Aguzzi et al, 2004 Mario et al,2001 Espagne 91.3 85.7 86.8 94.2 86.5 0.12 0.10 0.10 0.09 0.12 -1.08 -0.52 -0.30 -0.81 -1.05 93.9 71.4 67.0 171.1 67.6 0.09 0.12 0.15 0.03 0.14 -1.61 -0.53 -0.33 -1.80 -0.97 Elisabette et a!, 2009 Italie Orsi Relini, 1998 Italie 83.2 89.0 79.9 81.6 99.8 83.3 0.12 0.11 0.13 0.13 0.09 0.11 -0.87 -1.08 -1.02 -0.89 -1.39 -1.24 63.2 77.4 70.0 65.0 87.8 68.5 0.15 0.11 0.12 0.15 0.08 0.14 -0.89 -1.32 -1.08 -0.76 -1.26 -1.02 81.5 0.11 -0.95 67.0 0.14 -0.88 Castro et al, 2005 Grece Bekrattou, (2010) Beni-Saf (Ouest algérien Beni-Saf (Ouest algérien 120.8 86.4 82.7 93.2 77,50 0.06 0.11 0.12 0.10 0.16 -1.92 0.89 -0.95 -1.10 -0.16 81.8 75.7 73.9 90.3 62.14 0.10 0.13 0.14 0.09 0.36 -1.36 -0.89 -0.47 -1.27 -0.67 84 0.29 -0.337 61.95 0.73 -0.180 Auteurs Mytilineou et al,1998 Region Portugal Sarda et al, 1998 Present travail) Italie 94 Partie III : Démographie, Croissance et Relation taille - poids Les paramètres de croissance de Von Bertalanffy (1938) diffèrent considérablement entre les sexes, avec des valeurs plus élevées de la longueur asymptotique (L∞), du coefficient de croissance (K), et de l'index de croissance (Ф) en faveur des mâles. D’après Sarda (2003a), l’hypothèse d’existence d’un phénomène d’accélération et de déblocage liés à l’activité reproductrice des femelles pourrait être à l’origine de cette différence. Les différents auteurs citent ci-dessus ont également observés cette mémé modèle, mais avec des valeurs plus basses de coefficient de croissance (K), particulièrement pour les femelles. De toute manière, les paramètres de croissance estimes (qui peuvent surestimer ou sous-estimer les paramètres du modèle utilise) au niveau de la zone d'étude sont en accord avec la croissance rapide et la longévité importante (pouvant atteindre 12-26 ans) considérée pour ce Crustacé en Méditerranée. 2- Relation taille poids Les résultats de la relation taille-poids montrent une légère allométrie minorant, contrairement a ce qui est observé dans d'autres secteurs méditerranéens (Tab. 15). Les valeurs ajustées de a et b (W= aL C b) serviront de données d’entrées dans les modèles d’évaluation des stocks. Tableau.15 : Relation taille-poids de N.norvegicus selon divers auteurs. Auteurs Froglia et Gramitto., 1988 Aguzzi et al., 2004 Marano., 1998a Morizur., 1981 Mytilineou et al., 1995 Sarda et al., 1993 Bekrattou., 2010 Présent travail Region Italie Femelles Males a 0.000489 b 3.07 a 0.000246 b 3.28 0.00056 0.0004 0,002 0.0004 0.00043 0,002 3.11 3.169 2,466 3.169 3.12 2,056 0.00036 0.0006 0,004 0.0006 0.00028 0,001 3.19 3.059 2,318 3.059 3.26 2,828 0.003 2.294 0.0011 2.282 Espagn Espagne France Portugal Espagne Beni-Saf (Ouest algerien) Beni-Saf (Ouest algérien) 95 Partie III : Démographie, Croissance et Relation taille - poids Finalement, nous pouvons conclure que les résultats de notre étude suggèrent que les diverses caractéristiques décrivant les aspects de la reproduction et de la croissance de la langoustine dans les eaux de la wilaya d'Ain Témouchent ne diffèrent nullement de manière significative des autres secteurs méditerranéens. 96 PARTIE IV: PECHERIE Partie IV : Pêcherie INTRODUCTION Cette partie a pour objectif de fournir des informations sur la pêcherie des Crustacés. D’une part, c’est connaître la composition spécifique des captures débarquées, et la flotte qui participe à cette capture, afin d’obtenir une première approche du niveau d’exploitation de ces espèces particulièrement N. norvegicus au niveau des ports de pêche de Béni Saf et de Bouzedjar, et d’autre part, d’avoir des confirmation sur les distributions spatiales et bathymétriques de cette espèce. I MATERIEL ET METHODES 1- Flottille et Effort de pêche Pour réaliser ce travail d’investigation, nous avons consulté les documents archivés au niveau de la Direction de la Pêche et des Ressources Halieutiques de la wilaya d’Ain Témouchent (DPRH). Les caractéristiques de la flotte de pêche regroupant chalutiers et petits métiers qui représentent les embarcations pêchant les Crustacés, et son évolution dans le temps, ainsi que les statistiques de pêche annuelles de ces espèces pêchées au niveau des ports de Béni saf et de Bouzedjar ont été récoltées auprès des services concernés et compilées pour la période 1999-2012. Les données acquises ont été employées pour obtenir des valeurs annuelles de captures par unité d'effort (CPUE) pour ces espèces selon l’expression suivante : CPUE = E / Nb. où E = W / J. E : Effort de pêche. Nb : Nombre de bateau. W : Poids des captures (Tonne). J : Jour. 97 Partie IV : Pêcherie De plus, un monitoring quotidien (observations personnelles) des débarquements des sept chalutiers pêchant exclusivement les Crustacés (Langoustine) a été réalisé (sept à Bouzedjar, et trois à Béni saf). Les données obtenues ont été employées pour le calcul de la capture par unité d'effort (CPUE) «standardisée», considérant donc le Jour de pêche Jp comme unité d'effort. CPUE standardisé = E / Nb. Où E= W / Jp. E : Effort de pêche. Nb : Nombre de bateau. W : Poids des captures (Tonne). J : Jour de pêche 2- Répartition spatiale et bathymétrique de la langoustine Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) 31 sorties ont été réalisées sur un chalutier professionnel (Fascicule de navigation maritime. Annexe. 2), opérant d’une manière régulière de juin 2011 à juin 2012, au niveau de notre zone d’étude (de cap Noé jusqu’aux îles Habibas et des enquêtes et ont été réalisées sur le terrain, auprès des patrons et marins pêcheurs des ports de Béni Saf et de Bouzedjar ; afin d’acquérir une connaissance de la distribution spatiale et bathymétrique de l'espèce. Nous avons distribué des fiches d’investigations (Cf. Annexe. 1) sous forme de questionnaires à 20 patrons pêcheurs des chalutiers qui développent leurs activités le long du littoral occidental algérien, où il est noté: le nom du chalutier, le tonnage, la profondeur à laquelle est pêchée la crevette, et le lieu de pêche (coordonnée GPS de la calle). A chaque marée (sortie en mer), les bateaux se sont dirigés vers des zones de pêche bien connues et parfois vers d'autres non prospectées. L'information obtenue sera utilisée comme base de départ afin d’établir une cartographie illustrant les zones 98 Partie IV : Pêcherie de pêche de la langoustine de la baie Béni Saf et du celle de Bouzedjar. Les coordonnées GPS (Global Position System) acquises seront représentées par le logiciel de navigation et de visualisation des cartes marines MaxSea-marine software V.10.3 3-Abondance, biomasse et faune associée à la langoustine Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) Pour compléter notre recherche scientifique, nous nous sommes référés aux informations obtenues au cours de la campagne acoustique et de chalutage espagnole qui a été réalisée sur les côtes algériennes en 2003 et 2004, à bord du navire océanographique espagnol Vizconde de Eza (données non publiées), et a permis de déterminer les rendements par traits de chalut de l’espèce cible, ainsi que sa faune associée au niveau de la zone d’étude. L’abondance standardisée (individus/km²) et la biomasse (kg/km²) de la langoustine par sexe, ont été calculées pour le chalut expérimental. La prédominance des sexes dans chaque échantillon, le rapport entre ces paramètres et la profondeur ont été évalués par régression linéaire (Zar, 1996). Les assemblages démersaux sur le talus et l'importance de la langoustine dans ces derniers, aussi bien que sa distribution bathymétrique, ont été obtenues. Une matrice de données a été réalisée en utilisant l'abondance standardisée (individuels/ km2) de chaque espèce, en considérant seulement les espèces apparaissant dans plus de 15% des échantillons. Un pourcentage de similitude a été calculé au moyen de l'index de Bray-Curtis. L'analyse de pourcentage de similitude (SIMPER) a été employée pour estimer la contribution de l'espèce à chaque trait de chalut. Toutes ces analyses ont été effectuées en utilisant le logiciel Primer (Clarke et Warwick, 1994). II RESULTATS 1-Flottille et Effort de pêche 1-1 Flottille chalutière de la wilaya maritime d’Aïn Témouchent. 99 Partie IV : Pêcherie Nous avons représenté sur un graphe, l’évolution de la flottille au niveau des deux ports Béni Saf et de Bouzedjar qui pêche au chalut de fonds sur une période allant de 2005 à 2014, Nous remarquons sur la figure 50, que le nombre de chalutiers pendant cette période a augmenté de 11 à 48 chalutiers et représente 24,88% de la flottille de pêche basée dans ces ports. Nous observons aussi la présence de petites embarcations dont le nombre a connu une augmentation de 2005 à 2007, puis un déclin en 2009. Chalutiers 55 50 45 40 Nombres 35 30 25 20 15 10 5 0 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 years Années Figure 50. Evaluation annuelle du chalutier au niveau de port de Bouzedjar. Concernant le port de Béni Saf, on relève sur la figure 51 une diminution du nombre de chalutiers de 39 à 36 durant cette même période (2005- 2014). Actuellement, les chalutiers représentent 24,88% de toute la flottille de pêche basée dans le port de Bouzedjar et 22,46% au port de Béni Saf. Chalutiers 40 39 38 Nombres 37 36 35 34 33 32 31 30 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 years Années Figure 51. Evaluation annuelle du chalutier au niveau de port de Béni-Saf. 100 Partie IV : Pêcherie 1-2 Effort de pêche et capture par unité d’effort Les débarquements annuels de 2008 à 2012 (Fig. 52) et les captures de langoustine par unité d'effort (CPUE) (Fig.53) pour la pêche au chalut de fonds ont augmenté respectivement de 2 à 24, 5 tonnes et de 0,4 à 4,1 tonnes/bateau/année respectivement. N. norvegicus Crustacés 14500 90000 70000 9500 60000 50000 40000 4500 30000 N.norvegicus (tons) Demersal fish (tons) 80000 20000 10000 -500 0 2008 2009 2010 2011 2012 Année Figure 52. Débarquements annuels des poissons démarsaux et de langoustines N. norvegicus (Linnaeus, 1758) (2008-2012). 70 60 t/bateau/an 50 40 30 20 10 0 2005 2006 2007 2008 2009 Années 2010 2011 2012 Figure 53. Moyenne mensuelle des CPUE des ports de Béni-Saf et Bouzedjar de la langoustine N. norvegicus (L.1758) (2005-2012). 101 Partie IV : Pêcherie Par ailleurs, la moyenne des CPUE standardisées pour le port a montré des tendances similaires, avec des valeurs en été et en automne plus importantes (Fig. 54). Mois Figure 54. Moyenne mensuelle des CPUE standardisées (avec erreur standard) de port de Bouzedjar. déparquements (Tones) Ainsi, nous pouvons ajouter que les zones de distributions et de biomasse élevée de ce décapode sont agrégées à proximité des zones coralliennes (Fig. 55). 9,00 8,00 7,00 6,00 5,00 4,00 3,00 2,00 1,00 0,00 2010 2011 2012 2013 2014 J F M A M J J A S O N D Mois Figure 55. Productions mensuelle de la langoustine en (Tonnes) débarquée au port de Bouzedjar 102 Partie IV : Pêcherie 2- Répartition spatiale et bathymétrique de la langoustine Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) En ce qui concerne les zones de pêche de langoustine de la wilaya maritime d’Ain Témouchent, nous avons subdivisé cette partie de littoral en portions, de Cap en Cap et que nous avons représentées dans une cartographie (Fig. 56). Les zones de pêche de la baie de Béni Saf s’étendent depuis Ras Acra (Est de la plage de Rachgoun) à l’Ouest et le Borj Bouabed à l’Est, et du Borj Bouabed au Cap Lindles pour ce qui est des zones de pêche de Bouzedjar (Fig. 56). Les différents secteurs réservés à l’activité de la pêche à la langoustine, ainsi que les limites bathymétriques sont présentées sur le tableau 16. Tableau 16 : Les zones de pêche de langoustine du la baie de béni saf. Zones de pêche Latitude Longitude A1 35° 41’ 000’’ N A2 Profondeur minimale (m) Profondeur maximale (m) 01° 21’ 600’’W 336 357 35° 41’565’’ N 01° 21’ 770’’W 362 383 A3 35° 41’000’’ N 01° 22’ 560’’W 430 455 A4 35°47' 107’’ N 01° 15’967’’ W 330 463 A5 35° 45' 165’’ N 01° 19’461’’ W 626 650 A6 35° 47' 107’’ N 01° 15’967’’ W 530 863 A7 35° 30' 917’’ N 01° 38’692’’ W 376 380 A8 35° 37' 820’’ N 01° 37’274’’ W 441 454 A9 35° 22' 025’’ N 01° 49’970’’ W 321 359 A10 35° 40' 113’’ N 01° 28’464’’ W 404 419 103 Partie IV : Pêcherie 104 Partie IV : Pêcherie 3- Faune associée L’analyse du logiciel PRIMER (Clarke et Warwick, 1994) des 14 traits de chaluts expérimentaux, entrepris au niveau du secteur d’étude à des profondeurs s’étalant entre 93-609 m a montré que la langoustine est présente de façon non négligeable. Nous retrouvons aussi dans le même assemblage, l’espèce Parapenaeus longirostris (Lucas, 1946), la famille des Gadidés, des Sélaciens, des Invertébrés (Crustacés et les Céphalopodes). Au total, nous avons répertorié 20 espèces, tous les Poissons et les Crustacés de ces échantillons de campagne expérimentale ont une similitude de 90%. Ces similitudes sont équivalentes à la contribution distincte de l'espèce dans l’assemblage (Fig. 57). Figure 57. Fréquence de la faune associée à la langoustine Nephrops norvegicus. III- SYNTHESE ET DISCUSSION 1-Flottille et effort de pêche Selon Alvarez et al, (1999), la connaissance des caractéristiques structurales des bateaux de pêche qui contribuent à l'effort de pêche, et le rapport entre l'effort de pêche et les captures représentent un point clé important dans la gestion d'une pêcherie. En ce qui concerne nos résultats, ils montrent un développement clair de l’activité de pêche à la langoustine, avec une stabilité du nombre de navires de la flotte chalutière (saturation des quais) et une diminution des débarquements concernant l'espèce cible. 105 Partie IV : Pêcherie La pêche se développe donc au niveau de la région d'Ain Témouchent, et montre une tendance saisonnière au niveau des débarquements, comme on peut l'observer dans d'autres pêcheries a la langoustine en Mer Ligurienne (Froglia et Gramitto, 1979, 1981); en Mer Adriatique (Abello et Sarda, 1982 ; Sarda 1983a et b, 1985, 1991 ; Sarda et Cros,1984 ; Froglia et Gramitto 1988 ; Sarda et Valladares, 1990 ; Sarda et al, 1993 ; et Sarda et Lleonart 1993). Les valeurs les plus élevées ont été relevées pendant l’été et l'automne, ce qui diffère des secteurs méditerranéens du Nord-Ouest où les débarquements maxima ont été rapportés durant la fin du printemps et de l’été. Selon Cartes et Sarda (1992), pendant cette période la disponibilité de nourriture pour les Crustacés décapodes est plus importante, ce qui pourrait expliquer l'abondance des captures saisonnières de cette espèce. On peut remarquer une forte abondance de ce Crustacé Décapodes dans les eaux algériennes oligotrophiques. Cartes et al., (2002) considèrent que la mer d'Alboran possède une production primaire exceptionnellement élevée par rapport à d'autres secteurs méditerranéens. D'ailleurs, la forte influence des courants atlantiques entrant en Méditerranée par le détroit du Gibraltar, et l'existence de nombreux terriers au niveau de la zone coralliaire (Chandelier) fournit un scenario environnemental idéal à l'enrichissement des eaux profondes algériennes (upwellings). 2- Répartition spatiale et bathymétrique Nephrops norvegicus (L. 1758) (Decapoda : Nephropidae) est une espèce avec une large distribution, de côtes atlantiques du Nord-Ouest a l'Est de la Méditerranée (Zariquiey-Alvarez, 1968). La pêche à la langoustine sur la côte occidentale algérienne a été initiée seulement ces dernières années. Selon Mouffok et al (2008b), les fonds de pêche de cette espèce sont demeurés inexploités jusqu'd la fin du siècle dernier, en raison de leur éloignement des ports et une activité de pêche fortement influencée par des conditions atmosphériques (dangereux par temps peu clément), et du manque d'équipement approprié (par exemple : câbles non suffisamment longs, matériels de bord non 106 Partie IV : Pêcherie performants, équipage peu qualifié, vétusté de la flottille de pêche, cherté de la pièce détachée,…….). La pêche au chalut dans la zone d'étude visait du point de vue des Crustacés seulement la crevette blanche Parapenaeus longirostris (Lucas, 1846). Les zones de pêche qui on été relevées montre que les navires opèrent aux des Iles Habibas vers la le Banc de l'Alidade jusqu'd buter vers la zone coralliaire, ou les captures a la langoustine sont les plus abondantes. Nos résultats montrent un développement clair de la pêche a la langoustine N. norvegicus (L. 1758) effectuée sur une gamme de profondeur de 180 à 550 m. Selon Mouffok et al (2008b), actuellement, les fonds de pêche de ce Crustacé en Algérie, sont distribuées à des profondeurs avoisinant les 400 m, tandis que dans d'autres régions de la Méditerranée, la pêche de la langoustine couvre des profondeurs oscillant entre 200 et 750 m Fermer (1975) ; Morizur (1981); Dintheer (1982) ; Relini et Relini (1985), Abello et al (2002). 3- Faune associée Malgré l'imperfection des appréciations quantitatives que l'on peut tirer d'une étude de la faune associée par chalutage (d'une sortie a l'autre, les récoltes en nombre d'individus et en nombre d'espèces sont en effet très variables), l'analyse des résultats met en lumière que les fonds à langoustines les plus riches en espèces et surtout en individus sont situés dans la zone médiane du plateau, entre les immersions 250 et 400 mètres. On constate ainsi très nettement que le poisson capture (Tableau 17) sur ces fonds se rattachent pour la plus grande part à la famille des Gadidés ; l'espèce la plus fréquente est le merlu, Merluccius merluccius (L., 1758), puis par ordre d'importance, Phycis blennoides (Brannich, 1768). Les Selaciens sont peu nombreux à l'exception de la petite roussette Scyliorhinus canicula (L., 1758) qui est assez fréquente. Les Invertébrés qui apparaissent dans les traits, en association avec la langoustine, se rattachent principalement à deux groupes : les Crustacés et les Céphalopodes. Le Céphalopode le plus caractéristique étant le poulpe Octobus vulgaris. (L., 1758). Le Crustacé le plus important de cette faune est la crevette blanche, Parapenacus longirostris (Lucas, 1846). 107 Partie IV : Pêcherie Espèce Nom FAO Nom locale Nephrops norvegicus langoustine Gramento Parapenacus longirostris Crevette blanche Gamba Palinurus elephas Langouste Langouste Phycis blennoides Phycis de fond Mystelle Merluccius merluccius Merlu commun merlan Conger conger Congre d’Europe Congre Trachurus mediterraneus Chinchard à queue jaune Saourine, saurel, thonino Scorpaena loppei Rascasse de Cadenat Rascasse, Scorpa Solea ocellata Sole ocellé Sole Solea nasuta Sole de mer Egée Sole Pagellus bogaraveo Daurade rose Gros yeux Pagellus acarne Pageot acarne Bezzougue Scyliorhinus canicula Petite roussette Chat de mer Octopus vulgaris pieuvre Poulpe Torpedo marmorata Torpille marbrée Raya Hexanchus griseus klipi 108 PARTIE V: EXPLOITATION DE STOCK Partie V: Exploitation de stock 1. Introduction à l’exploitation des stocks Pour la plupart des pêcheries, et selon l’avis des spécialistes en la matière il est impossible d'obtenir toutes les données nécessaires à l’étude de l’exploitation des stocks. Dans ce type de pêche, le scientifique est confronté au choix d'attendre d'avoir une série suffisamment longue pour appliquer les méthodes et les modèles déjà conçus pour cette étude. Aujourd’hui, les Halieutes ont à leur disposition un certain nombre de programmes et de logiciels, qui effectuent l'analyse virtuelle de la population ou d'autres analyses normalement utilisées dans la dynamique des populations (Sims, 1985; Hightower, 1986; Sparre, 1987; Gayanilo et al, 1988; Mesnil, 1988 in Lleonart & Salat, 1997). Le programme VIT (1999-2011© Version 1.3, Lleonart & Salat, 1997) a été conçu pour la pêcherie méditerranéenne afin d’analyser les populations marines exploitées sur la base de données sur les captures, structurées par âges ou par tailles. Ce programme fonctionne avec des pseudo-cohortes. D'après les données de captures avec certains paramètres auxiliaires, le programme reconstruit la population grâce à des vecteurs de mortalité et l’analyse de production par recrue est basée sur la mortalité par pêche (F). L'objectif principal du VIT est d'étudier la dynamique des populations d'un stock soumis à un effort de pêche. Plus précisément, le VIT s’efforce d’étudier le taux d'exploitation, l'interaction entre les engins de pêche et la réaction aux changements dans le mode d'exploitation, à travers la population virtuelle et l'analyse du rendement par recrue. Au cours d’une analyse de cohorte, l’estimation des effectifs du stock à chaque taille ou à chaque âge, ainsi que celle des coefficients instantanés de mortalité par pêche correspondante, se font par la résolution d’un système à deux équations : équation de survie (1) et équation de capture (2). Dans le cas d’une analyse par classes de tailles, elles se présentent sous la forme suivante (Selama, 2008) : 109 Partie V: Exploitation de stock Où : Ci : capture en nombre de chaque âge ; Zi et Fi : mortalités, totale et par pêche de chaque âge i. 𝛮𝑖+1: Nombre de survivants à la fin de l’année pour rendre compte d’une capture Ci de chaque âge i. Δti: intervalle de temps. Une fois que la population a été reconstruite, il est possible d'effectuer une analyse du rendement par recrue et des études sur les effets transitoires de changements dans la structure de la pêche ou le niveau de l'effort de pêche. Le stock de N. norvegicus de la baie d’Ain témouchant n’a pas fait l’objet jusqu’à présent d’aucune étude sur la dynamique de sa population, il nous a paru donc nécessaire et utile d’obtenir une première approximation du niveau d’exploitation optimal de cette espèce au niveau de la zone ciblée dans notre étude. Dans le cas de notre étude, nous avons pris en compte les captures totales de la langoustine de l’année 2012 (DPRH : Direction de la Pêche et des Ressources Halieutiques de la wilaya d’Ain Témouchent, 2012). Outre les données mentionnées ci-dessus, il est nécessaire de saisir un certain nombre de paramètres déjà calculés précédemment: Rapport longueur-poids (W=aLb); Pourcentage de maturité par rapport à la taille; Paramètres de croissance (L∞, K, t0); Mortalité naturelle (M); Proportions des captures par l’engin de pêche; Mortalité par pêche (F). 110 Partie V: Exploitation de stock 2. Mortalité La mortalité étant la disparition des individus durant un intervalle de temps donné. Plusieurs causes de diminution de l’effectif interviennent dans une population soumise à la pêche. - d’une part, les captures résultant des activités humaines. - d’autre part, la mort dite naturelle. 2.1. Estimation de la mortalité totale (Z) La mortalité totale (Z) résultante de la mortalité par pêche (F) et de la mortalité naturelle (M), peut s’exprimer par l’équation : Nt=N0 e-Zt. N0: nombre initial des Poissons à t=0; Nt: nombre de survivants au temps t; Z: mortalité totale; t: temps. Afin d’estimer Z, nous nous sommes basés sur l’analyse des fréquences de taille des captures selon la méthode de Jones & Van Zalinge (1981), méthode graphique qui trace le logarithme népérien de la prise cumulée en fonction du logarithme de la différence (L∞-Li), Li étant la longueur de la classe i, la pente de la droite est Z/K (Connaissant K la constante de l’équation de Von Bertalanffy (1938)), nous pouvons déduire Z. 2.2. Estimation de la mortalité naturelle (M) En réalité, la mortalité naturelle englobe plus d’un seul phénomène naturel de mort physique pour les Halieutes. En effet, dés qu’un animal sort de la zone où s’exerce la pêche que ce soit par migration, maladie, prédation, vieillesse ou décès, il est considéré comme mort. Pour estimer tous ces facteurs, plusieurs méthodes empiriques peuvent être utilisées pour l’évaluation de M (Taylor, 1959; Rikhter & Efanov 1976) et font appel aux paramètres biologiques de l’espèce. Nous avons opté pour la méthode de Pauly 111 Partie V: Exploitation de stock (1980) qui se rapproche beaucoup de la réalité vu qu’elle utilise la température, variable physique mesurable. Ce même auteur a évalué les paramètres de croissance et de mortalité de 175 populations de Poissons vivant dans des eaux de températures moyennes, et il a pu établir la relation générale suivante avec un coefficient de corrélation élevé (r=0,85) : Log M= 0,654 Log K- 0,28 Log L∞ + 0,463 Log T K et L∞: paramètres de l’équation de Von Bertalanffy. T: température moyenne annuelle en degrés Celsius (C°). 2.3. Estimation de la mortalité par pêche (F) Partant de la relation Z=M+F on déduit que F=Z-M. 3. Recrutement et sélection Le recrutement est l’arrivée des jeunes individus dans la pêcherie (Bougis, 1976). D’après Laurec & Le Guen (1982), c’est le processus par lequel la fraction la plus jeune de la population s’intègre pour la première fois à l’ensemble du stock exploitable. On appelle sélection le processus par lequel les individus recrutés entrent progressivement dans la phase exploitée. La sélection ou taux de rétention d’un individu de taille donnée est la probabilité qu’il soit retenu par l’engin de pêche (Garcia & Le Restel, 1981 in Mouffok, 2008). La taille moyenne de recrutement Lr a été déterminée grâce au tracé de la courbe portant les pourcentages des individus cumulés en fonction de la taille, la courbe sigmoïde obtenue possède un point d’inflexion (ordonnée 50%) correspondant en abscisses à la taille moyenne de recrutement Lr. La sélection est le phénomène d’entrée du poisson ou du Crustacés dans les captures (Bougis, 1976) qui dépend de plusieurs facteurs : L’accessibilité qui correspond à la probabilité de présence du poisson sur les lieux de pêche. La vulnérabilité qui correspond à la probabilité que le poisson soit effectivement capturé et dépend des interactions poisson-engin de pêche, 112 Partie V: Exploitation de stock indépendamment du comportement du pêcheur. Accessibilité et vulnérabilité constituent ensemble la disponibilité. L’efficience qui dépend de la stratégie ou la technique de pêche utilisée. Concernant la taille moyenne de sélection Ls elle a été déterminée en extrapolant la courbe de mortalité totale Z déjà établie auparavant vers la gauche. 4. Analyse virtuelle de la population de langoustine N. norvegicus 4.1. Rendement par recrue (Y/R) Parmi les modèles d’évaluation des stocks, on distingue les modèles de production globale équilibrée qui font intervenir les biomasses et statistiques de pêche [modèle de Schaefer (1954, 1957) et Fox (1970)] et les modèles analytiques ou structuraux qui se basent sur le concept de production par recrue, modèles développés par Beverton & Holt, (1957); in Sparre & Venema , 1996). Selon Lleonart & Salat (1997), l’analyse de rendement par recrue Y/R permet une vision plus globale de la population étudiée. Le recrutement et le rendement correspondent respectivement au nombre initial d’individus, et le poids total de la capture. Ainsi, le rendement par recrue peut être obtenu en divisant la capture totale par le nombre de recrues calculées par la VPA. Le programme VIT (Lleonart & Salat, 1997) emploie l’équation ci-dessous qui dérive de l’équation de capture par classe, exprimée en fonction du nombre moyen annuel des individus par classe. Où 113 Partie V: Exploitation de stock 4.2. État d’exploitation de la ressource Un stock de poissons exprimé en nombre d’individus augmente suivant le nombre de nouvelles recrues (R) et la biomasse du stock évolue à la fois en fonction de ce nombre et de la croissance individuelle (C) de l’ensemble des poissons du stock. Le stock diminue proportionnellement à la quantité de poissons qui meurent de causes naturelles (M) (maladie ou prédation) ou par pêche (F), ce facteur étant généralement le premier responsable de la chute des rendements et du déclin des stocks de poissons. Dans le cas d’un stock vierge non exploité, nous avons à l’équilibre : M = R + C Lorsque le stock est soumis à une pression de pêche, trois cas de figures peuvent se présenter : F + M < R + C: Stock sous exploité «underfishing»; F + M > R + C: Stock sur exploité «overfishing»; F + M = R + C : Situation idéale dans la mesure où la production est maximale tout en assurant la pérennité de l’activité et de l’espèce « equilibrium ». Concernant l’état d’exploitation de la ressource, nous avons utilisé le logiciel VIT (Lleonart & Salat, 1997) pour créer différents scénarios par rapport au facteur de mortalité par pêche (F). 114 Partie V: Exploitation de stock 5. Résultats 5.1. Estimation de la mortalité 5.1.1. Mortalité totale Z Les valeurs de la mortalité totale (Z) estimée avec la méthode de la courbe de capture (Fig. 58) à l'aide du FISAT II (Gayanilo et al., 2005) sont mentionnées dans le (Tab. 17) : Tableau 17 : Valeurs de la mortalité totale Z calculée pour N. norvegicus de la baie d’Ain témouchent. Deux sexes Z 3.013 Mâles Femelles 3.211 2.58 r2=0,95. 115 Partie V: Exploitation de stock Figure 58. Courbe de mortalité totale (Z) de Jones & Van Zalinge (1981) des deux sexes chez N. norvegicus (baie de Béni Saf). 5.1.2. Mortalité naturelle M La méthode de Pauly (1980) employée pour l’estimation de la mortalité naturelle (Fig. 59) a donné les résultats mentionnés dans le Tableau 18: Tableau 18: Mortalité naturelle (M) de la langoustine N. norvegicus de la baie de Béni Saf. Sexes confondus M 0.496 116 Mâles Femelles 0.59 1.52 Partie V: Exploitation de stock Figure 59 : Mortalité naturelle (M) établie selon la méthode Pauly (1980) chez N. norvegicus de la baie de Béni Saf. 5.1.3. Mortalité par pêche F L’estimation de la mortalité par pêche de la langoustine est consignée dans le tableau 19. Tableau 19. Valeurs de la mortalité par pêche (F) de N. norvegicus de la baie de Béni Saf. Sexes confondus F 2.534 117 Mâles Femelles 2.621 1.06 Partie V: Exploitation de stock 5.2. Recrutement et sélection La taille moyenne de recrutement Lr a été déterminée grâce à l’extrapolation du point 50% sur l’axe des abscisses et qui donne 40 mm Lc (Fig. 60) correspondant à 1.6 ans d’âge en se référant à l’équation de croissance de Von Bertallanffy (1938) (Cf. Partie 3 : Démographie & croissance) obtenue pour l’espèce dans la baie d’Ain Témouchent. Frequence % 100 75 50 25 Lr = 35 mm 0 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 Lc (mm) Figure 60. Courbe de recrutement chez les deux sexes de la langoustine N. norvegicus de la baie de Béni Saf. L’analyse de la distribution des fréquences de tailles montre que l’intégration des jeunes individus dans le stock exploitable semble importante pendant les mois de juin et juillet (Fig. 61). 118 Partie V: Exploitation de stock Figure 61. Probabilités de recrutement chez les deux sexes de la langoustine N. norvegicus de la baie de Béni Saf données par le logiciel FISAT II. La taille moyenne de sélection Ls ou taille de première capture semble être égale à 35.58 mm de Lc, 1.4 ans (Fig. 62) où 50% des individus peuvent être capturés. Results --------L-75: 30.86 mm L-50: 35.58 mm L-25: 40.30 mm Figure 62. Probabilités de première capture de la langoustine N. norvegicus de la baie de Béni Saf. 119 Partie V: Exploitation de stock 5.3. Analyse de population virtuelle (Virtual Population Analysis) 5.3.1. Données de capture de la langoustine N. norvegicus. Les données statistiques des captures mensuelles de la langoustine Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) de l’année 2014 récoltées au niveau des services statistiques de la wilaya d’Ain Témouchent (Port de Bouzedjar), sont représentées dans le tableau 20. Tableau 20. Production mensuelle de la langoustine Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) au port de Bouzedjar de l’année 2014, (DPRH, 2014). Mois Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jul Aoû Sep Oct Nov Dec Tot 0.516 0.150 0.570 1.245 0.900 0.705 0.978 1.545 0.725 1.150 1.105 0.400 10 D D : Débarquement en tonnes. 5.3.2. Données d’entrée nécessaires pour la VPA Tableau 21: Données d’entrée du logiciel VIT (Virtual Populations Analysis) et de l’analyse de cohorte par la longueur et par l’âge de la population de N. norvegicus de la baie de Béni Saf. n 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 Lc(m m) Clé âge longueur t(an) 2 4 6 8 10 12 14 16 Lc(mm) 46 65.86 75.39 80.11 82.38 83.48 84.02 84.29 Équation de la croissance linéaire Lt =84.53 (1-e- 0.36(t+0.183)). Mortalités (an-1) Z=3.013. M=0.496. F=2.534. Taille de la première maturité sexuelle L50%= 33 mm. Production annuelle : 10 tonnes. 120 18 84.51 Partie V: Exploitation de stock 5.3.3. Évaluation du rendement par recrue Après traitement des données sur VIT, l’évolution du rendement par recrue (Y/R), la biomasse par recrue (B/R) et la biomasse du stock reproducteur SSB (Spawning Stock Biomass) en fonction du facteur d’effort de pêche de la langoustine N. norvegicus pêché dans la baie de Béni Saf sont représentés dans la figure 63 et le B/R SSB Y/R 200 35 180 30 160 25 140 120 20 100 15 80 60 10 40 Rendement par recrue (g/recrue) Biomasse par recrue (g/recrue) Stock de Biomasse Reproductrice(g/recrue) tableau 24. 5 20 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 Facteur d'effort de pêche Figure 63. Évolution du rendement pondéral par recrue Y/R, par biomasse B/R et par SSB pour différentes valeurs du facteur d’effort de pêche de la langoustine Nephrops norvegicus (L. 1758) pêché dans la baie de Béni Saf. - - -Effort de pêche actuel, - - - Effort de pêche maximal 121 Partie V: Exploitation de stock Tableau 22. Évolution du rendement pondéral par recrue Y/R, par biomasse B/R et par SSB pour différentes valeurs du facteur d’effort de pêche (F’) de Nephrops norvegicus (L.1758) pêché dans la baie de Béni Saf. Facteur 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3 3,2 3,4 3,6 3,8 4 Pente à l’origine 186.5726 Y/R 0 21,964 29,031 31,341 31,944 31,858 31,472 30,951 30,374 29,783 29,2 28,636 28,096 27,583 27,098 26,641 26,209 25,802 25,418 25,056 24,714 Biomasse vierge 418495.9 B/R 173,505 119,882 90,079 71,597 59,16 50,288 43,684 38,606 34,6 31,373 28,724 26,516 24,65 23,054 21,673 20,468 19,406 18,464 17,622 16,866 16,182 Résolution 0.2 SSB 128,186 78,991 52,959 37,703 28,042 21,571 17,052 13,797 11,392 9,576 8,178 7,083 6,213 5,51 4,934 4,457 4,056 3,717 3,425 3,173 2,954 Facteur d’effort Max 4 Il apparait de ces résultats (Tableau 21) que : La biomasse du stock vierge est estimée à 186.5726 t (facteur d’effort de pêche=0) Le facteur d’effort actuel (F’=1) correspond à un rendement par recrue égal à 31.858 g, une biomasse par recrue égale à 50.288 g et une biomasse du stock reproducteur égale à 21.571g. Le facteur d’effort (F’=0.8) correspond à un rendement par recrue maximal (MSY : Maximum Sustainable Yield ou production maximale équilibrée) égale à 31.944 g, une biomasse par recrue égale à 59.16 g et une biomasse du stock reproducteur égale à 28.042 g. 122 Partie V: Exploitation de stock 5.3.3. État d’exploitation de la ressource Il ressort après traitement des données que la population de la langoustine de la baie de Béni Saf est constituée comme suit (Tab, 23): L’âge moyen des individus capturés varie ente 0.632 et 8.276 ans avec un âge moyen de 1.976 ans. La taille moyenne des individus capturés varie de 21.48 à 80.48 mm avec une moyenne de 43. 788 mm de Lc. La taille moyenne du stock actuel est de 35.961 mm correspondant à un âge moyen de 1.472 ans et les captures les plus importantes touchent les individus compris entre 65 et 80 mm Lc avec un maximum pour la classe 17 (68.5mm) (1.511 t). Le nombre de spécimens recrutés en une année a été évalué à 9337.11individus avec un maximum (n=1510.4) enregistré pour la classe de taille 1 (20.5-23.5 mm) de Lc, mais en se référant à la taille de recrutement (Lr=35mm) longueur à laquelle, les jeunes poissons s’intègrent pour la première fois au stock exploitable, le nombre de recrues a été évalué à 9337.11 correspondant à une biomasse de 17.63t. La mortalité par pêche (F) analysée par classes de taille de N. norvegicus de la baie d’Ain témouchent montre une forte exploitation de la ressource entre la classe 17 et la classe 18, c'està-dire entre 65.5 - 68.5 mm de Lc avec un maximum (F=2.793) noté pour la cohorte 66 mm (Fig.64). Mortalité par pêche 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 Classe de taille (mm) Figure 64. Mortalité par pêche (F) virtuelle par classes de taille chez la langoustine Nephrops norvegicus (L.1758) de la baie de Béni Saf obtenue par analyse virtuelle de la population (VPA). 123 Partie V: Exploitation de stock La biomasse exploitable (Bmean) est évaluée à 46.781 t et la biomasse du stock reproducteur (SSB) représente 24.553 t. Tableau 23 : Principaux résultats de l’analyse virtuelle de la population du Nephrops norvegicus de la baie de BéniSaf obtenus par le logiciel VIT. Class 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 Current Stock Mean Age Current Stock MeanLength Total Catch 7294,14 15111,28 44186,74 388973,44 360529,72 398991,8 809934,19 609776,31 885541,7 1061271,34 1033874,88 1185487,85 527917,14 727699,72 541996,25 308939,62 611636,28 130290,75 145894,77 Catch mean age Catch mean length 1.976 an VPA-Numbers Initial number 1510,4 1341,47 1183,79 1035,72 878,82 742,92 621,92 503,76 407,84 320,13 243,58 180,77 127,87 92,14 61,76 39,65 24,45 11,9 5,87 VPA-Weight Initial Weight 6883425,66 9092373,01 11365420,15 13559439,15 15216499,09 16591417,66 17543020,32 17632738,89 17445654,7 16514591,1 14979758,52 17117353,99 10849295,09 9066523,77 6996973,3 5137440,08 3600596,16 1980814,85 1099123,09 Mean Weight 1056038,19 1421489,73 1824344 2225210,52 2604469,46 2969754,88 3264404,85 3487227,8 3634416,9 3649114,95 3548925,11 3324896,99 3071136,03 2779134,27 2394388,21 2007494,15 1511598,43 1045350,47 672170,52 VPA-Mortalities F of gear Z 1 0,897 0,007 0,901 0,011 0,914 0,024 1,065 0,175 1,028 0,138 1,024 0,134 1,138 0,248 1,065 0,175 1,134 0,244 1,181 0,291 1,181 0,291 1,247 0,357 1,062 0,172 1,152 0,262 1,116 0,226 1,044 0,154 1,295 0,405 1,015 0,125 1,107 0,217 1.474an Current Stock Critical Age 1,66 an Virgin Stock Critical Age 1,859 an 35.961 mm Current Stock Critical Length 41 mm Virgin Stock Critical Length 44 mm 43.788 mm Turnover Number of recruits, R 74.92% 9337.11 MeanBiomass, Bmean Spawning Stock Biomass, SSB 46781075,1g 24553891,6g L’âge et la longueur critiques pour le stock vierge sont respectivement 1.85 an et 44 mm de Lc, tandis que pour le stock actuel la biomasse maximale (17117353.99g) s’observe à 44 mm de Lc avec un âge de 4 ans. Le taux de renouvellement annuel ou « Turnover » de la ressource a été obtenue à partir du rapport entre la biomasse totale équilibrée (D) et la biomasse moyenne (Bmean) et a été estimé à 74.92% indiquant un bon taux de renouvellement du stock. 124 Biomass Balance, D 51635156,83 g Catch in Weight Partie V: Exploitation de stock 5.3.5. Biomasse totale équilibrée La compilation de toutes les données introduites dans le logiciel VIT (Lleonart & Salat, 1997) nous a permis de donner un aperçu global sur l’état de cette ressource (Fig. 65). Mortalité naturelle 41.64 tonnes 80. 63% Recrutement 6.88 tonnes 13.33% Biomasse totale équilibrée 51.63 tonnes Mortalité pêche 10 tonnes 19.37% Croissance 44.75 tonnes 86.67% Figure 65. Schéma représentant l’état du stock de la langoustine N. norvegicus (L. 1758) dans la baie de Béni Saf obtenue par analyse virtuelle de la population (VPA). Les résultats de l’analyse de la population de Nephrops norvegicus de la baie de Béni Saf font ressortir les points suivants : -la mortalité par pêche touche en majorité les individus dont la taille est comprise entre 65.5 et 68.5 mm. -le rendement par recrue obtenu par l’effort de pêche déployé actuellement est égal à 31.858 g, alors qu’on pourrait avoir un rendement maximal (MSY=31.944g) avec un 125 Partie V: Exploitation de stock effort moindre et cela nous laisse avancer que le stock de la langoustine N. norvegicus de la baie de Béni Saf est à sa limite minimale d’exploitation. 6- Synthèse et discussion La mortalité naturelle (M) de la langoustine N. norvegicus a été évaluée à 0.496 ce qui est presque semblable aux résultats de Symondse et al., (1971), Powell (1979), Jones, (1979), Sterk et Redant., (1989), Conane et al., (1992), Briggs et al., (2002). Ces différences sont dues sans doute aux facteurs environnementaux qui diffèrent d’une région à une autre. L’absence totale de travaux concernant la dynamique des populations de ce Crustacés en Algérie nous laisse juste les résultats de nos travaux comme seule référence locale. Nous avons essayé de décrire la dynamique de ce Crustacé au niveau de la baie d’Ain Témouchent. Toutefois, il apparait après l’analyse des deux populations que la biomasse totale équilibrée D est de l’ordre de 21.53 tonnes dans la mer d'Irlande en Grande-Bretagne et elle n’est que de 51.63 tonnes dans la baie d’Ain Témouchent et ces différences sont sans doute dues au biotope qui change et aux données d’entrée de l’analyse virtuelle (K, t0, L∞, Maturité, tonnage annuel, a, b,....), ainsi qu’aux moyens de pêche utilisés (flottille, techniques et engins de pèches). La mortalité par pêche (F) semble en étroite relation avec l’effort de pêche, car pour la baie de Béni Saf, elle est égale à 2.793 contre seulement 1.13 pour le golfe du Lion (France), 1.27 en mer Tyrrhénienne (Espagne) et 2.44 pour la Grèce en mer Egée. La biomasse totale à l’équilibre (Fig. 65) de la langoustine N. norvegicus (L. 1758) de la région de Béni Saf a été estimée à 51.63 t, les gains sont représentés par l’apport de la croissance pondérale qui participe avec 86.67% (C=44.75 t), tandis que le recrutement n’apporte que (R=6.88 t), soit 13.33%. En contrepartie, les pertes sont représentées par la mortalité naturelle (M=41.64 t), soit 80.63 % et la mortalité par pêche (F=10 t), soit 19.37 %. Le taux de renouvellement calculé (Turnover=74.92%) pour le stock de ce Crustacé à Béni Saf est presque le même que celui trouvé par Guijarro, (2010) travaillant sur la même espèce en Turquie (Turnover=75.62 %) indiquant un bon renouvellement annuel des deux stocks. 126 Partie V: Exploitation de stock La capture par pêche est importante pour les individus compris entre 15 et 20 mm et la langoustine de la baie de Béni Saf semble être capturée (Ls=35.58 mm) tardivement comparés à celle du golfe du Lion en France qui est capturée à 26.70 mm (González Herraiz et al., 2009).ou espagnoles 28.80 mm (Ragonese et al., 2004). Rappelons que le plateau continental occidental algérien ne fait que 10 km de large au niveau de la zone de Béni Saf (Rosfelder, 1955 ; Maurin, 1962 et Leclaire, 1972) (Partie 2: Caractérisation de la zone d’étude) et que les chalutiers de la baie de Béni Saf exercent entre 100 à 450 m. Selon Quéro et al., (1997), La langoustine est une espèce sédentaire « boueaffectueuses », non limitées à une biocénose particulière ou à une zone biocenotical, qui vit sur les fonds meubles de type sablo-vaseux entre 180 et 550 m (Quéro et al., 1997). Mais elle est plus fréquente entre 280 et 400 m sur les côtes extrême Ouest (de Ghazaouet à Bouzedjar). Le faible taux de recrutement (13.33%), laisse conclure que l’activité du chalut dans la baie de Béni Saf est malheureusement focalisée sur des nurseries et des frayères non seulement de notre espèce, mais de plusieurs espèces démersales. Pour l’effort de pêche actuel dans notre zone d’étude (F’=1, F=1.543), le rendement par recrue est égal à 31.858 g. et semble meilleur que celui signalé par Stamatis et al., (2004) qui le note à 24.206 g (F=0.6) dans la région de l’Italie. Pour exploiter la ressource de façon optimale et raisonnée, il serait préférable de maintenir l’effort de pêche actuel, si ce n’est de l’abaisser de 20% (F’=0.8, F=1.12) du facteur d’effort actuel, ce qui donnerait un rendement par recrue maximal (MSY : Maximum Sustainable Yield) égal à 31.944g. Ce même constat a été observé par Boufersaoui (2012) sur la même espèce et aussi confirmé par les résultats obtenus par Nouar, (2001) ; Mouffok, (2008) travaillant sur la crevette Aristeus antennatus respectivement de la baie d’Alger et la baie d’Oran où cette diminution de l’effort de pêche améliorerait le rendement par recrue. 127 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS Conclusion et Recommandations L’ensemble des points abordés dans les différentes parties de ce travail nous a permis de tirer des conclusions générales sur l’espèce cible Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) et de mettre en avant les différents résultats obtenus à partir de l’étude de la biologie, la croissance la dynamique des populations, ainsi que de la pêcherie au niveau de la façade maritime d’Ain Témouchent (ports de Béni-saf et de Bouzedjar). Il nous a paru donne indispensable de rappeler nos principaux résultats, avant de présenter nos recommandations et les perspectives de recherche que nous souhaiterions développer à l’avenir. Nos observations ont été échelonnées sur 12 mois d’observations et qui nous ont permis d’estimer, pour la première fois à notre connaissance dans cette région, le cycle de reproduction et les paramètres de croissance de l’espèce N. norvegicus. Le calcul de la sex-ratio pour nos échantillons met en évidence une dominance significative des mâles dans les captures. Nous avons retenu la taille de 33 mm de Lc comme taille de première maturité sexuelle, et de 34 mm de Lc comme taille équivalente au potentiel maximum de reproduction chez les femelles. Le suivi de la maturité sexuelle par les observations macroscopique des ovaires, définit une période de ponte de l'espèce étudiée dans la zone de Béni Saf ayant lieu de novembre à avril avec une phase maximale de maturation des gonades en mars. L’étude de la croissance de cette espèce dans cette région a été effectuée grâce au calcul des paramètres de croissance par analyse de fréquence de taille à partir de l’équation de Von Bertalanffy (1938). Ces paramètres diffèrent significativement entre les deux sexes avec des valeurs de la longueur asymptotique (L∞), du coefficient de croissance (K) et de l'index de croissance (Ф), privilégiant les mâles des femelles. Ces paramètres s’intègrent bien aux résultats obtenus par différents auteurs, mais avec des valeurs légèrement supérieures pour la longueur asymptotique, et plus basse pour le coefficient de croissance, mais ce constat confirme la croissance lente de l’espèce et sa longévité considérable pouvant atteindre les 10 ans. 128 Conclusion et Recommandations Nous avons pu calculer dans cette région, les paramètres de croissance de cette espèce par analyse de fréquences de taille. Ces paramètres de croissance de Von Bertalanffy (1938) diffèrent considérablement entre les sexes, avec des valeurs plus élevées de la longueur asymptotique (L∞), du coefficient de croissance (k) et de l'index de croissance (Ф) en faveur des mâles. Les différents auteurs s’étant intéressés aux pêcheries méditerranéennes ont également observés ce même modèle, mais avec des valeurs plus basses de coefficient de croissance, particulièrement pour les femelles. De toute manière, les paramètres de croissance estimés au niveau de la zone d’étude sont en accord avec la rapide croissance et la longévité importante (pouvant atteindre 12-26 ans) considérées pour ce Crustacé en Méditerranée. - Les résultats de la relation taille-poids montrent une forte allométrie majorante, traduisant donc que le poids croît plus vite que le cube de la longueur. Nous pouvons conclure que les différents aspects examinés sur la biologie et la dynamique des populations de la langoustine Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) dans les eaux algériennes révèlent que les diverses caractéristiques décrivant son cycle de vie ne diffèrent pas de manière significative des autres secteurs méditerranéens. Ce travail, basé en grande partie sur des enquêtes et des investigations sur le terrain, des statistiques de pêche commerciales personnelles ainsi que ceux provenant des services concernés (DPRH), nous permet de constater que l’effort de pêche diffère principalement entre les secteurs méditerranéens et la frange côtière de la région de Béni-Saf. En outre, la quasi-absence de la pression de pêche dans les profondeurs audelà de 600 m, fait que la population de langoustine aux profondeurs > 400 m, reste donc une ressource inexploitée. Ce qui peut suggérer qu’à l’avenir, cette espèce, pourrait constituer une ressource potentielle pour la pêche algérienne. Au niveau de la zone d’étude et la répartition de l’espèce cible, elle peut se rencontrer entre 180 et 550 m avec un maximum d’abondance entre 280 et 400 m, sur des fonds de vase molle et noire mêlée de sable au niveau des eaux de Béni-Saf. - L’étude de la faune associée à l’espèce cible à partir des 44 traits de chaluts expérimentaux, entrepris au niveau du secteur d’étude à des profondeurs s’étalant entre 129 Conclusion et Recommandations 180-550 m a montré que la langoustine est l’espèce la plus abondante de cet assemblage, en répertoriant : 16 espèces. On peut remarquer aussi l’importance des espèces bentho-pélagiques (démersales) et benthiques en comparaison aux secteurs de Méditerranée occidentale où l'abondance d’autres espèces commerciales est très rare. Le fait que les fonds de pêche au dessous de 400 m en Algérie demeurent quasiment inexploités jusqu’au siècle dernier pourrait expliquer l'importance plus élevée de Poissons dans les assemblages sur les fonds de la zone d’étude, que d'autres secteurs exploités en Méditerranée occidentale. Cette étude, ayant pour objectif principal la détermination du niveau d’exploitation d’un Crustacé Décapode Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758), nous a permis et aide àestimer les paramètres d’exploitation dont certains sont toujours très difficiles à obtenir, notamment les coefficients instantanée de mortalité naturelle (0.338), (0.86) et par pêche (2.873), (1.72). L’indice de croissance Φ (3.56) indique une forte croissance de ce Crustacé Décapode dans ce secteur précis de la Méditerranée. La mortalité totale a été estimée à 3.030, la mortalité naturelle à 0.496, tandis que la mortalité par pêche est égale à 2.534 touchant en majorité les individus appartenant aux classes de taille entre 65.5 et 68.5 mm. La taille moyenne de recrutement Lr à laquelle les individus s’intègrent pour la première fois au stock exploitable a été déterminée à 35 mm et la taille moyenne de sélection Ls ou taille de première capture semble être égale à 35.58 mm de Lc (1.4 ans). Après analyse de la structure de la population de ce Crustacé, nous avons constaté que : Le facteur d’effort actuel (F’=1) correspond à un rendement par recrue égal à 31,858 g, une biomasse par recrue égale à 31.858 g et une biomasse du stock reproducteur égale à 21.571g. Le facteur d’effort (F’=0.8) reste l’idéal à retenir et correspond à un rendement par recrue maximal (MSY : Maximum Sustainable Yield ou production 130 Conclusion et Recommandations maximale équilibrée) égal à 31,944 g, une biomasse par recrue égale à 59,16 g et une biomasse du stock reproducteur égale à 28,042g. La biomasse du stock vierge est estimée à 4.15 t (facteur d’effort de pêche=0), la biomasse du stock à l’équilibre est importante et représente 51.63 t avec un nombre de spécimens recrutés en une année évalué à 219672 individus. La biomasse exploitable (Bmean) a été évaluée à 46.78 t, la biomasse du stock reproducteur (SSB) représente 24.55 t et la biomasse maximale est égale à 17.11 t représentée par la classe 56 mm. Le taux de renouvellement annuel ou « Turnover » de la ressource a été obtenue à partir du rapport entre la biomasse totale équilibrée (D) et la biomasse moyenne (Bmean) et a été estimé à 74.92% indiquant un bon taux de renouvellement du stock. À la fin de notre travail, nous proposons quelques recommandations qui pourraient être peu acceptées à court terme, mais à long terme assurer la pérennité des espèces tout en conservant à la fois le stock exploitable et l’activité des pêcheurs. Les résultats obtenus à la fin de notre étude peuvent être utilisés pour cerner la bonne période de reproduction (fin d’été et début d’automne) vu que la législation actuelle prévoit la fermeture de la pêche du 1er mai au 31 août, et ne protégeant pas ainsi de manière efficace notre espèce à ponte unique à savoir N. norvegicus. Selon le JORADP (2004), Décret exécutif n° 04-86 du 26 Moharram 1425 correspondant au 18 mars 2004 fixant les tailles minimales marchandes des ressources biologiques, la taille minimale marchande (T.M.M) fixée pour N. norvegicus en Algérie est égale à 5 cm de Lc, (voir partie 1 : contexte halieutique). Or cette taille est inférieure à la longueur de première maturité sexuelle des femelles de l’espèce évaluée à 3.4 cm. Cela nous semble plus qu’insuffisant et il serait recommandé d’augmenter la T.M.M à 7 cm. 131 Conclusion et Recommandations Il est nécessaire de poursuivre cette étude, en étalant nos observations sur plusieurs cycles annuels, afin de vérifier nos estimations et nos hypothèses formulées au cours de ces premiers travaux. La modification de la sélectivité des engins de pêche s’avère indispensable, car l’activité de pêche est concentrée sur les classes de taille 30-40 mm et que les individus capturés à cette taille n’ont pas d’intérêt économique marquant. L’activité chalutière au niveau de la côte occidentale algérienne ciblant les stocks de ressources démersales teles que les Crustacés semble être focalisée sur une profondeur n’excédant pas généralement les 250 m de profondeur où se trouvent les jeunes individus de petite taille (30-40mm) vivant sur le plateau continental. Alors que Nouar (2001), Mouffok (2008) travaillant sur la crevette rouge Aristeus antennatus, et Bensahla Talet (2014) sur le pageot argenté Pagellus acarne pêché respectivement dans la baie d’Alger et d’Oran ont déjà noté la quasi-absence de pression de pêche dans les profondeurs s’étalant au-delà de 400 m, faisant alors des ressources qui se trouvent au niveau de cette strate, y compris, la nôtre une richesse vierge à explorer et à exploiter au-delà de cette profondeur. Le chalutage intensif des zones de pêches exploitées à ce jour dans la baie de Béni Saf a engendré des zones abiotiques (cas des îles Habibas, Banc de l’Alidade, …..) et le remède à ce constat négatif serait : La solution d’urgence, la plus rationnelle serait de pêcher dans d’autres zones que celles où l’on pêche actuellement de façon systématique, afin d’améliorer les rendements et capturant, ainsi, des individus de taille intéressante du point de vue commercial tout en assurant un bon renouvellement du stock, et en respectant les périodes de repos biologique, ainsi que la taille de première maturité sexuelle qui s’avère être un outil indispensable pour assurer la pérennité des ressources halieutiques exploitées. De plus et afin d'éviter les erreurs stratégiques qui ont été commises par le passé dans d'autres secteurs de Méditerranée, quelques aspects devraient être considérés avant d'entreprendre n'importe quel développement de cette pêche profonde. Comme un système de collecte de données permanent, aussi bien qu'une 132 Conclusion et Recommandations stratégie régulière de surveillance de la pêche et des écosystèmes exploités doivent être mis en place (Lleonart et Maynou 2003). D'ailleurs, un système de gestion adapté et de précaution de la pêche est nécessaire. Des rapports étroits entre la collecte de données, l'évaluation et la gestion dans notre pays devraient être établis par les administrateurs-décideurs, les pêcheurs et les écologistes marins. La prise de décision doit se baser sur l'avis scientifique, sans oublier de prendre en considération l'aspect socio-économique du pêcheur. En conclusion, les trois acteurs de la pêche (administration, scientifique et professionnel) devront impérativement travailler ensemble, coopérer, et harmoniser conjointement leurs politiques et leurs stratégies pour un développement durable des méthodes et des engins de pêche, afin de protéger, préserver et gérer nos ressources halieutiques, de manière que ces dernières continuent à répondre aux besoins des générations actuelles et futures. 133 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Références bibliographiques Abbes., R., 1991. Atlas des ressources et des pêches françaises dans les mers européennes, Edition Ouest-France, 99p. Abelló , P., Abella A., Adamidou A., Jukic-Peladic S., Maiorano P., Spedicato M.T. 2002. Geographical patterns in abundance and population structure of Nephrops norvegicus and Parapenaeus longirostris (Crustacea: Decapoda) along the European Mediterranean coasts. Sci. Mar., 66 (Suppl. 2): 125-141. Abelló, P. et F. Sarda., 1982. 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Mt Nom du Navire Construction Année Lieu Moteur Marque Pui (CV) Baudouin 200 cv Baudouin 300 cv 003 004 Hadj Allal Sidi Boucif 1950 1937 065 Khclil 1958 071 072 075 107 Abdellatif Amine Omar Ibil Rochd Ahmed Bouziane Adda Benyekhlef Sofiane Farouk Hadj Miloud Moussafer Otmane Sidi Boubakeur Moussa Zakia Miloud Bladi Azziza el feth Sid Ahmed Farid Selim Beni-Saf Karim Ilies Barakat Allah Sidi Moussa Meftah Hadj Laaredj EX Abdelrafea Hadj Tayeb Ibrahim Elkhalil Boucif Said BirAli 1954 1971 1937 1948 Boni-Saf Beni Saf Beni Saf Beni-Sat Espagne France Alger 15,32 14,20 5,22 4,00 30,03 20,19 Baudouin 300 cv 18,38 4,86 42,13 Baudouin Baudouin Baudouin Baudouin 300 cv 200 cv 150 cv 430 cv 16,56 15,87 17,50 19,47 4,20 5,38 5, 34 5,31 28,41 41,98 32,15 43,63 1972 Espagne Baudouin 430 cv 21,50 5,45 54,63 1979 1987 1964 1972 1982 Espagne Espagne France Espagne Espagne Baudouin Baudouin Baudouin Baudouin Baudouin 430 cv 430 cv 300 cv 300 cv 300 cv 24,38 20,85 17,10 19,00 18,70 6,90 5,80 5,05 5,20 5,20 0 100,23 54,44 35,12 45,00 42,77 1982 1974 1984, 1954 Espagne Espagne Espagne Beni-Saf Baudouin Baudouin Baudouin Baudouin 300 cv 430 cv 430 cv 300 cv 16,60 21,20 21,20 18,45 5,50 6,10 6.10 4,77 41,79 59,22 72.76 42,87 1985 1979 1981 1935 1974 1974 Alger Espagne Espagne Espagne Espagne Espagnc Baudouin Baudouin Baudouin Baudouin Baudouin Baudouin 300 cv 430 cv 287 cv 300 cv 287 cv 287 cv 16,00 15,66 17,92 18,00 21,72 21,72 5,10 5,44 5,60 5,80 6,40 6,40 28,73 47,42 47,23 42,54 69,67 69,67 1972 1972 1995 1980 Arzew Espagne Beni-Saf Espagne Baudouin Baudouin Baudouin Baudouin 300 cv 240 cv 300 cv 430 cv 17,70 15,30 19,55 23,00 5,10 4,76 5,50 6,50 43,00 19,58 60,63 72,60 1981 1981 1997 Espagne Espagne Beni-Saf Caterpillard Baudouin Baudouin 900cv 287 cv 287 cv 23,43 18,05 20,60 5,60 5,50 5,50 54,39 47,8 53,78 155 162 391 Sidi Kadda Hayat Houssame Rayhana Abdelmadjid Ghania Halim Si Rabah 1981 1982 1981 Baudouin Baudouin Baudouin 430 cv 287 cv 430 cv 23,55 21,00 19,68 6,00 5,85 6,54 71,41 51,92 107,50 142 257 Hadj Larbi Hadja Maghnia 1977 1982 Espagne Espagne Mcrs Elkebir Espagne Espagnc Baudouin Baudouin 300 cv 430 cv 19,78 20,30 5,00 6,00 76,00 247 Nihad Yamina exe Mustapha Med 1986 Khmisti Baudouin 175 cv 12.00 4.00 31.66 123 129 130 170 193 174 180 189 208 240 276 302 356 358 132 135 367 378 383 137 138 140 1 394 Long Larg Jauge Annexes Annexes.2 : Flottille chalutière de Bouzedjar (DPRH, 2009). Mt Nom du Navire Construction Année Lieu BSO411 BSO432 BSO434 BSO436 BSO437 BSO444 BSO445 BSO446 BSO461 BSO464 BSO465 BSO470 hadj Brahim Abdelazziz Weatn II Rais Houcine Essafir AEK Djillali Hadj Hasni Zineddine Mehdi Sidi Brahim Rania Hadj Med Kherribat Ayoub Yasser Abdelmalek R'Mila Leila Reda naoui El Kheir Hassiba Anis Rania Sidi Ali I Rania II 1959 1999 1999 2000 1983 2000 2000 1980 2001 1954 2001 2002 Algerie Algerie Algerie Algerie Espagne Algerie Algerie Espagne Algerie Algerie Algerie Algerie Baudouin Baudouin Baudouin Guascor Guascor Baudouin Baudouin Baudouin Baudouin Baudouin Baudouin Guascor 1976 2001 1992 2001 2000 1971 2002 2001 2004 1973 2004 2001 Espagne Espagne Espagne Espagne Espagne Espagne Algerie Algerie Algerie Allemagne Algerie Algerie 2003 Ahmed Yacine Ben Daoued Abdelkrim Meziane Si Slimane Med Amine Meftahi Ahmed Wafaa Safi Melk Allah Machaallah El Jazair Othmane Miloud Neptune IV Erriane El Firdous El Chourouk Mouaatad Mimouna Rabea Amina Hadja Fatna BSO471 BSO474 BSO476 BSO498 BSO499 BS0518 BS0528 BS0534 BS0605 BS0609 BS0613 BS0614 BS0618 BS0619 BS0620 BS0621 BS0622 BS0624 BS0625 BS0628 BS0629 BS0630 BS0631 BS0632 BS0636 BS0637 BS0645 BS0648 BS0649 BS0659 BS0660 BS0663 BS0665 BS0669 BS 686 BS 674 Long Larg Jauge (TX) 200 430 150 430 600 430 450 430 400 287 700 430 18 19,9 15,5 18,6 20 19,6 18,7 16,8 21 19,11 22 21,1 4,62 5,4 4,6 6 6 5,5 5,85 5,6 5,6 5,33 6 6 33,6 69,05 21,83 58,33 69,04 67,1 66,94 37,5 67,2 50,3 48,25 69,2 Baudouin Guascor Kati Mustibushi Mustibushi Baudouin Baudouin Baudouin Guascor Baudouin Baudouin Baudouin 400 600 650 620 720 450 600 300 370 660 660 600 14,92 26 22 25,68 23 20,7 21 18,35 21 21,15 21 22 5,35 6,2 6 6,48 6,6 6,02 6 5,75 6 6,61 5,7 6 39,98 86,53 47 56,49 47 73,68 67,5 64,67 47,07 94,25 44,98 50,03 Algerie Baudouin 668 22 6 61,65 2005 2005 2005 2004 2005 2005 2004 2005 2005 2005 2005 Algerie Espagne Espagne Espagne Espagne Espagne Turquie Turquie Turquie Turquie Turquie Guascor Baudouin Baudouin Guascor Guascor Guascor Baudouin Guascor Baudouin Baudouin Baudouin 450 900 900 900 900 900 900 900 900 900 900 20 25,2 25,1 25,05 25,1 25,1 25 25 25,1 25,1 25,1 6,2 6,2 6,2 6,1 6,1 6,1 7 7 7 7 7 98,8 97,06 97,06 98,08 98,8 98,8 147,97 60 147,94 147,94 147,94 2004 2004 Espagne Turquie Baudouin Baudouin 900 900 25,1 25 6,1 7 94,67 161,04 2007 2006 2006 2006 2006 2006 Turquie Algerie Algerie Korea Korea Italie Baudouin Baudouin Baudouin Baudouin Baudouin Guascor 900 900 900 900 900 670 28 20 22 25,1 25,1 23 7 5,7 6 6,5 6,5 6,3 194 69,85 68,33 145 145 90 2005 Espagne Baudouin 900 25,2 6,2 97,6 2007 Algerie Baudouin 960 22 6 65 Alicia Bey 2006 Espagne Guascor 900 32.00 8.20 324.00 El Hadj Benyouncs 2009 Algerie Baudouin 500 22 6.40 67.38 Cheikh Benaissa Sid Nacer Hadj Hakim Mohamed Mohamed yacine Moteur Marque Pui (CV) Annexes Annexes.2:Fréquence de tailles des mâles et des femelles matures de N. norvegicus des côtes ouest algériennes (Béni Saf). Mâles classe (3mm) 20,5 23,5 26,5 29,5 32,5 35,5 38,5 41,5 44,5 47,5 50,5 53,5 56,5 59,5 62,5 65,5 68,5 71,5 74,5 77,5 80,5 Totals juin juil aout sept octo nov 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1 1 1 0 0 0 2 9 7 10 2 8 10 4 4 3 3 5 3 0 3 0 1 2 1 6 2 4 5 4 3 0 2 2 2 3 2 0 2 5 3 2 6 0 8 4 1 4 4 9 5 3 2 7 2 1 8 6 5 3 6 1 2 5 1 0 4 2 0 4 4 1 2 3 0 3 1 1 3 2 1 1 1 2 1 2 0 1 2 2 2 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 40 46 52 33 44 53 dec févr mars avr mai juin 0 0 1 0 1 0 1 0 0 0 1 0 1 1 1 0 4 0 17 2 5 0 6 1 6 4 5 3 2 0 5 5 4 8 2 2 8 7 8 18 3 2 2 2 4 13 2 5 4 9 3 10 4 4 5 7 6 11 6 7 12 6 8 10 3 6 6 6 7 15 6 3 4 1 1 4 4 1 5 3 5 4 4 1 5 1 4 0 2 1 2 0 1 0 0 1 2 1 2 0 4 3 1 0 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 86 55 65 97 55 38 total 3 4 11 77 42 33 70 39 52 63 73 72 28 35 24 12 21 4 0 0 1 664 juin juil aout sept octo nov dec févr mars avr mai juin 2 0 0 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 4 0 0 0 1 1 2 2 0 0 1 3 0 0 0 0 1 11 5 6 2 2 0 13 8 6 2 5 1 1 4 2 1 2 4 1 11 12 2 11 5 1 4 2 4 5 5 3 9 3 9 3 4 4 3 2 1 3 2 3 12 9 18 8 3 0 0 0 1 1 0 0 0 3 18 1 16 1 2 0 2 4 1 2 1 2 16 1 17 0 1 0 1 2 1 1 2 3 9 1 17 0 0 0 0 0 0 0 0 0 3 0 7 0 0 0 1 0 0 0 0 0 5 0 3 1 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 22 21 14 13 19 15 28 47 38 84 30 77 total 4 6 10 61 56 52 68 40 49 38 10 9 3 2 0 0 0 0 0 0 0 408 Femelles classe (3mm) 20,5 23,5 26,5 29,5 32,5 35,5 38,5 41,5 44,5 47,5 50,5 53,5 56,5 59,5 62,5 65,5 68,5 71,5 74,5 77,5 80,5 Totals Annexes REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE D’ORAN FACULTE DES SCIENCES DE LA NATURE ET DE LA VIE DEPARTEMENT DE BIOLOGIE Laboratoire Réseau de Surveillance Environnementale FORMULAIRE DE RENSEIGNEMENT POUR LES PATRONS DE PECHE Caractéristiques de la flottille Nom du Rais Nom du chalutier Longueur Largeur Moteur Puissance Carburant Tirant d’eau arrière Equipage Treuil Type Caractéristiques des marées Date de la marée Heure du départ Zone et profondeur de pêche Etat de la mer Durée du trait de chalut Nature du fond Nature et taille de la maille Captures Annexes.2 : Modèle de fiche d’investigation. Annexes Annexe.2 : Caractéristiques météorologiques de la baie d’Ain Témouchent. 1- Humidite relative moyenne (en %) Station : BENI SAF Periode : 2001 - 2010 Altitude : 68 m Latitude : 35ー18 N Longitude : 0121 W Annee 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Moyen Janv Fevr Mars Avri Mai Juin Juil Aout Sept Octo Nove Dece Annuel 74 77 75 74 74 80 74 78 81 78 77 76 74 81 77 71 79 79 80 79 78 77 72 73 81 79 83 77 68 73 82 83 77 73 75 78 75 74 79 82 71 70 82 76 80 69 79 78 72 84 63 72 77 72 75 75 79 77 78 77 80 68 76 73 75 76 68 76 72 76 70 78 67 74 71 76 81 77 75 74 75 68 84 76 78 75 79 74 78 76 76 79 80 79 78 79 76 73 76 83 80 79 74 80 74 79 77 78 75 78 81 68 77 80 76 68 73 77 71 74 74 79 79 70 79 79 78 71 80 76 73 76 77 76 77 77 76 77 72 76 77 77 76 2- CUMULS MENSUELS DES PRECIPITATIONS (en mm) Station : BENI SAF Periode : 2001 - 2010 Altitude : 68 m Latitude : 35°18 N Longitude : 01°21 W Annee Janv Fevr 2001 26.6 53.5 2002 2.7 6.1 2003 163,9 107.7 32.6 9.3 2004 22.7 68.2 2005 69.9 106.4 2006 25.9 65.7 2007 26.7 27.1 2008 90.8 13.3 2009 78 51.5 2010 Moyen 111.4 50.9 Mars Avri Mai Juin Juil Aout Sept 5.7 24.6 25.4 48.9 31.6 24.4 23.5 11.6 34.2 77.6 30.8 8.5 0 1 2 4.0 7.1 21.9 5 65.5 22.0 28.0 21.2 16.4 69.9 9.4 34.9 28.9 29.7 11.9 30.5 17.2 48.1 3 31.1 3.4 18.8 5.4 10.2 17.7 0 1.1 3.2 7.9 1.2 7 0 1 0 28.5 4.3 0 0 2.1 1.9 4 0 0 7.9 0 1 39.6 0 7 0 1 0 3 5.7 1.3 4.7 0 4 Octo Nove Dece 10.6 159.4 33.8 23.5 123.4 12.3 32.1 56.7 77.9 69.4 30.3 91.9 23.8 62.4 32.6 8.7 9.6 76.7 101.1 89.6 17.1 19.9 105.5 80.0 134.4 3.3 117.6 23.8 44.0 20.5 39.3 48.1 14.4 19.9 41.7 68.3 53.8 Annuel 310.6 329.3 508.3 368.9 268.4 351.1 417.3 441.3 367.7 439.4 380.2 Annexes 3- Moyenne mensuelle des temperatures moyennes (en ーC) Station : BENI SAF Periode : 2001 - 2010 Altitude : 68 m Latitude : 35ー18 N Longitude : 01ー21 W Annee Janv Fevr Mars Avri Mai Juin Juil Aout Sept Octo Nove Dece Annuel 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Moyen 14.7 13.1 12.7 14.1 11.1 12.2 13.4 13.8 12.7 14.5 13.2 14.0 14.4 12.8 14.4 11.2 12.7 15.0 14.5 13.1 15.7 13.8 25.3 24.9 27.0 25.5 26.5 26.3 25.0 26.2 27.4 26.5 26.1 25.9 25.5 27.7 27.0 25.8 25.8 25.4 26.7 26.9 27.4 26.4 18.2 15.8 15.7 14.7 14.4 15.3 14.6 15.4 14.7 15.6 15.5 17.7 17.0 16.5 16.3 16.9 18.1 15.9 18.0 16.5 17.8 17.1 19.1 19.5 19.5 18.0 21.1 20.0 20.2 19.5 20.1 20.1 19.7 23.6 22.4 24.5 23.3 23.5 22.2 22.5 22.6 23.9 23.4 23.2 23.8 23.8 24.2 24.9 23.5 23.8 23.5 24.4 23.5 24.9 24.0 22.0 20.3 21.4 21.9 20.8 22.0 20.3 20.6 21.8 20.6 21.2 15.3 18.0 16.8 15.5 16.1 19.0 16.3 15.0 19.3 17.0 16.8 13.2 15.8 14.2 13.4 13.5 14.0 13.8 12.5 16.4 15.3 14.2 19.4 19.2 19.5 19.1 18.7 19.3 18.8 19.1 19.7 19.9 19.3 4- MOYENNE MENSUELLE DES VITESSES DU VENT MOYEN (en M/S) Station : BENI SAF Periode : 2001 - 2010 Altitude : 68 m Latitude : 35°18 N Longitude : 01°21 W Annee Janv Fevr Mars Avri Mai Juin Juil Aout Sept Octo Nove Dece Annuel 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Moyen 2.5 7 2.4 3.8 2.1 2.8 1.1 2.0 4.2 4.6 2.6 1.8 1.1 1.7 2.7 2.6 3.7 2.4 1.7 3.3 3.3 2.4 1.3 1.6 9 3.0 2.0 3.0 2.3 3.6 3.4 2.0 2.3 1.2 1.5 2.5 2.5 2.5 2.5 1.3 3.1 3.6 2.0 2.3 1.1 1.8 1.8 3.0 1.2 2.3 1.8 3.7 2.3 3.2 2.2 9 1.2 1.7 1.9 1.8 1.9 1.3 2.5 1.8 2.2 1.7 1.0 7 2.1 2.3 2.5 2.0 3 2.7 1.3 1.7 1.7 5 7 2.0 2.1 1.9 2.2 9 2.1 1.6 1.3 1.5 8 1.0 2.2 1.9 2.5 2.2 1.2 1.5 1.7 2.3 1.7 5 1.1 2.2 2.2 1.4 2.0 1.6 1.8 1.2 2.2 1.6 1.5 2.1 2.9 1.3 3.0 1.9 1.3 2.9 3.2 4.5 2.4 7 1.5 3.8 3.3 2.8 2.2 1.5 3.8 3.5 2.4 2.5 1.1 1.2 2.2 2.5 2.2 2.4 1.4 2.6 2.6 2.6 2.1