Le dossier

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Le dossier
Les Présidentes
de Werner Schwab
Les Présidentes
de Werner Schwab
Mise en scène de Bea Gerzsenyi
Mise en scène de Bea Gerzsenyi
CONTACT PRODUCTION:
e-mail: [email protected]
mobile: 00 33 6 27 41 73 81
Compagnie Faut Plancher
Elles sont trois femmes, trois
Autrichiennes dans un pays
qui paraît s’être remis de
l’épisode du nazisme. Erna,
vieille bigote excessivement
économe, fantasme sur un
charcutier polonais nommé
Karl Wottila. Grete, vieille
nymphomane voue un amour
absolu à sa chienne Lydie. Et
enfin la petite Marie, la plus
jeune et la plus simple en apparence qui trouve dans le
débouchage des toilettes à
mains nues l’expression de sa
foi…
Réunies toutes trois un aprèsmidi chez Erna, elles vont
nous livrer chacune secrets
infamants et fantasmes abracadabrantesques.
NOTE D’INTENTION
Dramaturge sulfureux et iconoclaste, l’Autrichien
Werner Schwab a créé un petit joyau d’humour noir
cinglant avec ses Présidentes, reines du scato-catho.
Première partie d’une tétralogie intitulée Drames fécaux, Les Présidentes, pièce la plus jouée du dramaturge continue de déranger et d’interroger les répercussions des non-dits post-traumatiques de la grande
Histoire sur l’histoire des gens ordinaires.
Schwab dessine à travers trois portraits de femmes
esseulées mais secrètement assoiffées d’amour des
figures d’incommunicabilité. Le dialogue cède rapidement la place au monologue et à coups de loghorrées délirantes ou carrément fécales, les héroïnes
du fascinant trio de Schwab déversent sur les spectateurs les selles de leur vie ratée et de leurs derniers
rêves. Si la parole stigmatise l’appartenance à une figure de domination, l’église catholique ou l’idéologie
de l’Autriche bien-pensante d’après-guerre, elle est
dans le théâtre de Schwab l’exercice d’une libération.
En effet, la mécanique langagière mise en oeuvre va
conduire ces trois prêtresses du faux-semblant à une
lutte sans merci.
De ce duel infernal émerge une figure expiatoire et rédemptrice, la petite Marie, consacrée reine et martyre
du débouchage des WC à mains nues. Vierge sacrificielle, sainte et folle, réceptacle de toute la saleté du
monde, elle finira égorgée par les deux autres pour la
dissipation de leurs mensonges inouïs et l’émergence
de la vérité.
Le mauvais goût absolu
jusqu’à
l’obscénité caractérise l’univers matériel et
spirituel du trio infernal. La
suspension des objets de
l’immonde quotidien de
ces malheureuses âmes fait
toucher du doigt leur calvaire
et empêche le spectateur
d’en faire une lecture triviale.
Le décor en croix comme la
descente de croix de Marie
achèvent la portée spirituelle
de la pièce.
La métaphore de la merde est bien évidemment
polymorphe derrière l’ombre géante du nazisme.
L’impossible digestion de la barbarie hitlérienne et la
toute puissance de l’église catholique confèrent à la
pièce un propos éminemment politique. Le grotesque
de ces âmes perdues et loufoques, à l’orée de la folie,
apparaît paradoxalement étrangement proche.
La Petite Marie, par sa lucidité et sa folie, incarne à
merveille la dualité des extrêmes. Encadrée par une
messe de bénédiction papale et un sacrifice expiatoire, les Présidentes pourrait presque passer pour
une oeuvre de propagande catholique... Schwab retrouve ici les vertus cathartiques de la grande tragédie
grecque en mettant à nu l’illusion de réalité que la
parole construit.
WERNER SCHWAB l’auteur
Dramaturge autrichien né et mort à Graz
(1958-1993) à trente-cinq ans. D’abord étudiant aux Beaux-arts à Wien, il ne commence
à écrire que trois ans avant sa mort et
produit une trentaine de pièces de théâtre toutes décapantes qui campent un
monde occidental déliquescent. Volontiers
scatologique, voire ordurier et pornographe, Schwab se distingue par un style taillé
à la serpe et étrangement artificiel qui bouscule les conventions théâtrales pour faire
éclore la violence du monde et des rapports
humains. Politique au sens large, la vision
pessimiste de cet iconoclaste de génie est
aussi paradoxalement animée par des figures de rédemption.
Les Présidentes (1990) et Excédents de
poids, insignifiant : amorphe (1990) ou encore Anticlimax (1994, publication posthume) sont ses pièces les plus connues.
éQUIPE DE CREATION
BEA GERZSENYI
Metteuse en scène et dramaturge
Bea est originaire de Hongrie. Après des
études universitaires de littérature et théâtre à Budapest puis un DESS Politiques
Culturelles Internationales et Gestion des
Arts à Paris, elle tourne avec la Compagnie
de Joseph Nadj. Après avoir monté une
adaptation des Bonnes de Jean Genet,
elle intègre plusieurs ateliers de recherches théâtrales et assiste Tamás Ascher au
Théâtre Katona à Budapest. Depuis 2008
elle s’installe définitivement en France: elle
assiste Adel Hakim, Elisabeth Chailloux au
Théâtre des Quartiers d’Ivry, Magali Léris,
Nicolas Liautard à la Scène Watteau, est
stagiaire au Théâtre du Soleil d’Ariane
Mnouchkine sur Les Naufragés du Fol
Espoir... En 2010 son projet d’adaptation
théâtrale du roman Les amantes d’Elfriede
Jelinek est retenu parmi les cinq projets finalistes du concours “Jeunes metteurs en
scène 2010” du Théâtre 13. Elle reçoit le
Prix d’encouragement de la SACD pour la
mise en scène. En juin 2011, elle présente
Les Biojolistes. En 2012, elle fonde la
Compagnie Faut Plancher. En 2013 elle
met en scène Du sexe de la femme comme champ de bataille de Matéi Visniec,
en 2014 Chat! d’István Örkény et en 2015
Les Présidentes de Werner Schwab avec
son assistante, INGRID KERESZTES.
PHILIPPE BOYAIRE comédien
Après une formation aux cours Alain de
Bock, il rejoint l’Atelier Annuel de Dramaturgie de Nanterre pour préparer en deux ans
une Certification Complémentaire en Théâtre. Il écrit, interprète ou assiste à la mise
en scène des textes variés : Un artiste de la
faim de Kafka au festival d’Aurillac puis Avignon Off, Marcia Hesse de Melquiot au Proscenium, Les circonstances atténuantes de
Labiche au Théâtre du Nord-Ouest, Fanfare
d’Amour: Vaudeville Epique de lui-même au
Off d’Avignon, Vendredi Soir de Laurence
Volbart au Théâtre Pixel.
MARIA DEGANO
comédienne
Elle débute en 1984 avec les Ateliers
théâtre de Créteil puis enchaîne une formation de théâtre et danse au Théâtre du
Fil avec Emmanuelle Lenne et Annette
Coquet (divers rôles tous les ans) en parallèle du Studio Théâtre de Vitry, dirigé
alors par Frédéric Fisbach et animé par
Lucie Nicolas (petits rôles dans L’annonce
faite à Marie de Paul Claudel et Les Feuillets d’Hypnos de René Char). On a également pu la voir dans Victimes du devoir de
Ionesco, mis en scène par Didier Moine et
Chat! d’István Örkény mis en scène par
Bea Gerzsenyi.
CECILE DURAND
comédienne
Diplômée des Cours Florent en 2011, elle se
forme auprès de Damien Bigourdan, Xavier
Florent, Cyril Anrep et Antonia Malinova. Elle
joue, dans une mise en scène collective, Epître aux jeunes acteurs d’Olivier Py puis dans
Le songe d’une nuit d’été de Shakespeare
mis en scène par Damien Bigourdan et Le
Tartuffe de Molière. Elle jouera ensuite dans
La Tectonique des plaques d’après le roman
de Dominique Chryssoulis mis en scène par
Camille Dalo, 13 Objets d’Howard Barker
mis en scène par Nico Charvet, Très chère
Afrique mis en scène par Margaux Meyer.
Spectacle qui reçoit le coup de cœur du jury
au festival de Maisons-Laffitte.