JOIE ET FECONDITE DE LA VIE EN SECTEUR
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JOIE ET FECONDITE DE LA VIE EN SECTEUR
JOIE ET FECONDITE DE LA VIE EN SECTEUR Frères et sœurs, cela fait plus de trente ans que l’on nous répète que : « Le Secteur Pastoral est l’unité pastorale de base pour le diocèse d’Evry-Corbeil-Essonnes ». Mais il en est encore beaucoup pour qui cela paraît toujours étranger et lointain. Un peu de pédagogie ne ferait pas de mal. « Nous appelons Secteur Pastoral un ensemble territorial de plusieurs communes ». C’est dire que notre secteur est composé de plusieurs communes que sont Bièvres, Igny, Vauhallan, Palaiseau, Villebon et Villejust. Il a pour nom secteur de Palaiseau. On nous dit aussi que « Dans le Secteur, chaque paroisse, chaque Mouvement, chaque Service, conservent leur originalité, leur physionomie propre, et leurs objectifs ». Ceci devrait rassurer ceux qui ont peur de se faire manger par la grosse machine qu’est le secteur. En fait le secteur ne peut se construire au détriment de la proximité, c’est-à-dire d’une paroisse. En revanche, au risque de mourir, la paroisse ne peut vivre en autarcie par rapport au secteur, en ignorant complètement ce qui s’y fait et s’y vit. « L’unité n’est aucunement confusion…L’union vraie ne tend pas à dissoudre les uns dans les autres, mais à les accomplir les uns par les autres…L’union différencie, la solidarité solidifie » (H de Lubac, Catholicisme, p.287). Pour élargir notre horizon, regardons ce qui se vit et se fait aujourd’hui autour de nous. Au niveau politique et industriel, l’heure est au regroupement des forces et non au repliement sur soi. Ainsi, par exemple, on parle de communauté d’agglomération, de grand pôle universitaire qui regroupera les grandes écoles sur le plateau de Saclay. L’Eglise n’est pas en reste : dans les diocèses de province on regroupe les paroisses. Et dans notre diocèse on commence à regrouper certains secteurs. Et pourtant, dans notre région parisienne, c’est la croix et la bannière quand on nous demande de nous réunir comme aujourd’hui : car nous sommes dérangés dans nos habitudes et dans nos conforts ; on nous prive d’une célébration à portée de main, chez nous sous notre clocher et on nous oblige au déplacement, à la rencontre des autres. Reconnaissons-le tout de suite : nous sommes encore des enfants gâtés de l’Eglise de France. Mais pour combien de temps ? Vivre et travailler en secteur nous aide en quelque sorte à anticiper ce qui se vit aujourd’hui et se vivra demain. Frères et sœurs, il y a de la joie et du bonheur à vivre et à travailler en Secteur: Demandez aux membres du conseil pastoral de secteur, à ceux de l’équipe communication du secteur, à ceux du conseil de secteur des affaires économiques, à l’équipe de préparation au mariage, aux animateurs de l’aumônerie ou du catéchuménat…. Certes, cela exige beaucoup de rencontres, de contacts, d’échanges, de dialogue et de négociation. Mais les fruits obtenus sont à la hauteur de ce prix : connaissance et enrichissement mutuels, communion, entraide et solidarité dans la mission ; nous recevons du Secteur plus que nous lui donnons ; nous y prenons conscience que l’Eglise n’est pas limitée à notre paroisse ; nous y gagnons en organisation plus simplifiée et plus efficace, en économie d’énergie et de temps, en convivialité, en ouverture aux autres et à leurs différences enrichissantes, en échange de compétences et en soif de toujours mieux faire. Vivre en secteur nous apprend à faire réellement Eglise et à porter ensemble la mission du Christ. Comme vous le voyez la vie en Secteur est plutôt fructueuse. Se vérifie alors cette affirmation du courage de l’avenir : «(…) le Secteur Pastoral est un lieu de mission, un lieu de coresponsabilité différenciée, un lieu de communion. » (Le courage de l’avenir, p. 14). J’en veux pour preuve la manière dont les célébrations des obsèques pendant les vacances d’été de ces deux dernières années ont été gérées : cet été quelques personnes de BIV sont allées assurer les célébrations à LVV et l’été passé, c’étaient les gens de LVV qui sont allées les assurer à BIV et à Palaiseau. Le service du téléphone du secteur pour les funérailles est assuré par un groupe du secteur constitué autour de Marie-Claude Chesneau. A ce niveau-là, le secteur devient une réalité concrète qui nous ramène au modèle de l’Eglise primitive : « Ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières (…) (ils) étaient unis et mettaient tout en commun » (Ac 2, 42-47). Toutefois cela ne va pas sans difficultés : car faire concrètement un Secteur c’est vivre une histoire et une expérience communes dont la fécondité n’est vérifiable que dans la longue durée, à long terme. Il va donc sans dire que cela demande beaucoup de temps, de patience et de souplesse pour ne pas bousculer les plus réticents ; beaucoup de détermination et d’audace pour ne pas tomber dans l’immobilisme et le découragement ; beaucoup d’écoute de l’Esprit lorsqu’il nous provoque à l’itinérance, à la désinstallation et à la nouveauté. La vie en Secteur n’est jamais définitivement acquise. Elle se construit grâce aux femmes et aux hommes qui font le choix de s’impliquer dans les mêmes événements et les mêmes activités pour le bien de notre Secteur. Prenons donc les moyens nécessaires pour mener nos activités pastorales en Secteur. Encourageons et solidifions les équipes, les services et les mouvements qui travaillent déjà dans ce sens. Engageons les autres dans cette même voie. Avec délicatesse et concertation, levons les obstacles et les résistances. Car vivre en Secteur nous permet de témoigner d’une Eglise plus soudée, plus forte, plus rayonnante et plus attrayante, une Eglise qui donne envie de suivre le Christ. Aussi notre mission en deviendra-t-elle plus légère, plus agréable et plus féconde. C’est à cela que nous aidera le projet pastoral qui va vous être distribué. Son axe principal est la vie spirituelle. Elle est transversale aux deux autres priorités que sont catéchèse pour tous et attention aux familles et aux jeunes ménages. La vie spirituelle nourrit, fortifie et augmente notre foi ; elle purifie et solidifie nos engagements. Elle « réveille en nous le don que nous avons reçu lorsqu’on nous a imposé les mains », elle nous appelle à la fierté de « rendre témoignage à notre Seigneur Jésus-Christ », elle nous procure « la force de Dieu qui nous aide à prendre notre part de souffrance pour l’annonce de l’Evangile et à garder l’Evangile dans toute sa pureté grâce à l’Esprit Saint qui habite en nous ». « Qu'on le veuille ou non, la base de notre foi est spirituelle : en effet, pour qu’elle soit féconde, joyeuse, épanouissante, notre foi doit s’appuyer sur une vie spirituelle solide, permanente, continuellement et régulièrement nourrie, irriguée, entretenue. Pour rendre le Christ plus agréable, plus attrayant, plus désirable, il est préférable que nous soyons, au préalable, animés par une soif d’être saisis par lui, de le connaître et de le faire connaitre, de l’expérimenter, de le vivre avant de l’annoncer aux autres, avant de le rayonner. Celui ou celle qui demeure en Jésus-Christ et en qui il demeure donnera des fruits en abondance (Jn 15,5). En effet, s’il n’est pas un contemplatif (un spirituel), l’apôtre ne peut annoncer le Christ d’une façon crédible. Car il est témoin de l’expérience de Dieu et doit pouvoir dire comme les apôtres : « ce que nous avons entendu (on n’expérimente Dieu par les oreilles), ce que nous avons vu de nos yeux (on l’expérimente par la vue), et que nos mains ont touché du verbe de Dieu (on l’expérimente par le toucher)...nous vous l’annonçons à vous aussi, afin que vous aussi, vous soyez en communion avec nous » (1 Jn 1-3). La fécondité apostolique exige que nous soyons capables d’être en permanence à l’écoute du Seigneur et de lui dire comme Samuel : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute », capables de voir le Seigneur en toute chose et de demeurer avec lui en toute circonstance. Cela passe, bien sûr, par une vie de prière continue, par une continuelle manducation de la parole, par des lectures spirituelles renouvelantes et nourrissantes, par une formation permanente, par des haltes spirituelles, en groupe ou en solitaire. ». Que le projet pastoral puisse nous y aider : telle est ma prière pour aujourd’hui. Père Juvénal Rutumbu