Marie-Ѐve MARÉCHAL, intervenante - Observatoire des Politiques

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Marie-Ѐve MARÉCHAL, intervenante - Observatoire des Politiques
Marie-Ѐve MARÉCHAL, intervenante
Née dans le monde agricole, Marie-Ѐve Maréchal est licenciée et agrégée en philosophie.
Après avoir reçu le virus de l’éducation populaire dans le mouvement « Les équipes rurales », son parcours l’a menée ensuite durant
16 ans au centre culturel de Marchin pour y tisser ensemble les fils des expressions par les arts plastiques et des mouvements agissant
dans la société civile. Aujourd’hui sans emploi, la poésie et la philosophie « en sabot » habitent son temps de recul.
Publications récentes :
"Entre-nous. Le collectif à l'épreuve de l'intime", CDGAI, 2014.
De l'urgence de la curiosité
La question de la pertinence des critères actuels de l’évaluation des pratiques culturelles induit inévitablement une cascade d’interrogations sur lesquelles il
est nécessaire de s’arrêter avant de se risquer sur le chemin incertain de leur devenir. Reprendre conscience de la limite épistémologique de la perception,
des conditionnements acquis par l’habitude, du paradoxe inhérent au fait de figer ce qui par nature est en perpétuel changement, et de l’inconfort politique
consistant à s’assurer du bien fondé des subventions en anticipant leurs effets alors que ceux-ci reposent dans le mystère des sensibilités intérieures.
L’incertitude est la condition culturelle, la mutation sociétale est organique avant que d’être conceptuelle, et si la culture est un levier d’émancipation, peut-être
devrions-nous songer aujourd’hui, dans ce bouleversement culturel, que la loi est ultérieure à l’observation : réapprenons à observer, à écouter : chacun se dit
dans son langage, intime ou public, et que l’on ne l’entende pas ne fait pas de lui un désengagé culturel. Démocratiquement, déontologiquement,
humainement, et donc culturellement, l’urgence réside dans notre capacité à redevenir poreux au vivant, à nous étonner de l’autre. Éducation populaire,
expression artistique, peu importe : ce qui compte, c’est d’entendre ce qui est dit et de reconnaître celui qui le dit : nos contemporains défrichent ce que sera
demain. L’institution culturelle aujourd’hui doit faire vœu d’humilité en baissant sa garde.

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