C O N T A T S - CGT Macif Siège Social
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C O N T A T S - CGT Macif Siège Social
CONTA Journal d’information du syndicat CGT à destination des salariés du Siège Social Siège Social N° 10 : MON SALAIRE EN 2008 : QUEL CINÉMA NOUS FAIT LA DRH Avril 2008 C G T TS Touchez pas au grisbi ! Dans Espace RH (onglet "Ma rémunération") des explications synthétisent le fonctionnement des variations de salaire. À noter : 1. dans les tableaux, "Salaires maxima" = salaire de fonction hors 13ème mois, prime de vacances... 2. salaire 2008 = salaire au 31/12/2007 + augmentation collective du 1/1/2008 (1,40 % du salaire minimum, décidée par l’employeur seul, aucun syndicat n’ayant cautionné le pourcentage accordé). Depuis le 1er janvier 2007, date d’application du NCS (Nouveau Contrat Social, signé par la seule CFE-CGC), le montant du salaire se décompose comme suit : 1. on prend le salaire minimum de fonction du niveau, 2. on ajoute « la prime d’expérience » (1 % du salaire minimum du niveau par année d’expérience « théorique » suivant le coefficient atteint au 31/12/2006, puis 1% par an, toujours du salaire minimum du niveau), 3. enfin, certains salariés ont des droits acquis affectés à la Prime de transposition. On obtient ainsi le salaire de fonction, auquel sont ajoutées diverses primes et indemnités : - primes collectives : prime de vacances, 13ème mois, … - primes liées à des qualifications professionnelles (prime de langue, par ex.) ou à des critères personnels (indemnité de garde, indemnité de lieu de travail...). Au 1er janvier 2007 + Primes Salaire minimum de fonction du niveau = salaire de référence + prime d’expérience + contribution éventuelle Collectives variables en fonction des absences (vacances, 13ème mois…) - Reconnaissant une qualification (prime de langue…) personnelles - Suivant la situation familiale (indemnité de garde…) ou professionnelle (lieu de travail…) Salaire brut Salaire de fonction Au 1er janvier 2008 Augmentation collective de 1,40 % sur salaire minimum de fonction + primes (sauf la prime éventuelle de transposition, « gelée ») L’employeur inclut dans la rémunération : o la prime d’équipe : réservée au réseau (les 1.200 salariés du Siège ne sont pas concernés) o l’intéressement et la participation : nous ne les abordons pas ici, car ces sommes sont aléatoires, variables d’une année à l’autre. En 2007, la participation était si faible (poins de 80 €) qu’elle a été versée directement sur le salaire et non sur le compte géré par Gestépargne. Du coup, le salarié ne peut plus se projeter dans l’avenir : son budget devient pour partie imprévisible. Augmentation individuelle : au 1er juillet Accrochez-vous, le scénario est un brin complexe. 1er acte (introduction) : L’enveloppe globale des augmentations individuelles a été calculée sur la base de 1,24 % de la masse globale des salaires minima de fonction dans l’UES Macif sur le principe que chaque salarié aura atteint ses objectifs. Cette enveloppe est ensuite distribuée sur les filiales et régions en fonction des salaires minima de fonction des effectifs de la région ou filiale. Puis chaque Direction du Siège Social reçoit son « enveloppe ». Ci-dessous tableau des minima en 2007, les minima 2008 font 1,40 % de plus (effet NAO) : 2ème acte (action) : l’encadrement de proximité fait passer les entretiens de progrès et inscrit dans le document EP si la « contribution » (résultats et compétences) est « partiellement atteinte », « atteinte », « dépassée »… ou « non atteinte ». 3ème acte (suspense) : la RH attribuera une augmentation suivant le tableau suivant (bien sûr, aucune augmentation si la contribution est estimée non atteinte) et suivant que le salarié est : - employé ou cadre, - en début de carrière ou en poursuite de carrière (voir page 3) : NON CADRES : EMPLOYÉS Début de carrière Poursuite de carrière Contribution dépassée 2,25 % 1,50 % Contribution atteinte 1,50 % 1% Contribution partiellement atteinte 0,75 % 0,50 % CADRES Début de carrière 3,75 % 2,50 % 1,25 % Poursuite de carrière 2,40 % 1,60 % 0,80 % Rappel : il y a 70 % de cadres au Siège. En grisé, les augmentations inférieures à 1,24 %. Contribution non atteinte 0% 0% 0% 0% L'augmentation (qui prendra effet au 1er juillet 2008) étant tributaire de l'enveloppe fixée par la NAO, on comprend la perversité du système : 1. l’encadrement va devoir évaluer non seulement les résultats (et on peut déjà se demander si la subjectivité va pouvoir être totalement écartée), mais aussi les compétences... 2. si tous les salariés travaillent normalement bien, l’enveloppe globale reçue par la région ou la filiale sera insuffisante, et les pourcentages fixés seront revus à la baisse. L’employeur lui-même prévoit que « le dépassement de la contribution par certains salariés (est) équilibrée par l’atteinte partielle ou la non – atteinte de la contribution par d’autres salariés, à défaut par l’enveloppe globale d’Augmentation Individuelle. » 3. les objectifs sont fixés au plus haut niveau, puis « déclinés » par région, par services, par groupes, par individus… ce qui rend non seulement chaque région concurrente des autres, chaque individu concurrent de son collègue, mais le salarié récent concurrent du salarié ancien, et le cadre concurrent de l’employé. Ces dérives perverses sont inhérentes au système et destructrices de solidarité et de cohésion des groupes de travail ; cela a été mis particulièrement en évidence dans les rapports d’expertise remis aux CHSCT en 2007 par tous les cabinets d’experts missionnés. 4ème acte (flash-back) : « Poursuite de carrière » ou « début de carrière » La « Synthèse Salariale » du Self-service RH indique cet élément. Pour comprendre le calcul ayant servi à déterminer si vous êtes en « début » ou en « poursuite » de carrière, il faut : 1) prendre une calculette et bien maîtriser les tableaux pages 1 et 2 ; 2) soustraire : votre salaire de fonction - salaire minimum de la fonction exercée = contribution ; 3) faire la division : contribution divisée par salaire minimum de la fonction = x %. 4) si x < 6 % (non cadres) ou < 10 % (cadres) : vous êtes en début de carrière. Au-delà : poursuite de carrière. Contribution/salaire de base Employés Cadres <6% < 10 % Début de carrière >6% > 10 % Poursuite de carrière • Les salariés avec 0 % de « contribution » n’ont-ils pas « contribué » à la réussite de la Macif ? • Et les salariés ayant plus de 6 % de contribution (par ex. parce que leur « prime de technicité » entre en ligne de compte) doivent-ils toucher moins d’augmentation individuelle que leurs collègues parce que leur prime (liée au diplôme obtenu) les met en « poursuite de carrière » ? 5ème acte (bouquet final) : Quelle augmentation individuelle possible ? L’augmentation individuelle est fonction du statut (cadre ou non) et se calcule suivant un pourcentage du salaire minimum brut dans le niveau. Ci-dessous augmentations individuelles mensuelles possibles en 2008 : NON CADRES Niveau 1 2 3A 3B 4A 4B Contr. partiellement atteinte Début de Poursuite de carrière carrière 9,68 € 6,45 € 10,62 € 7,08 € 11,76 € 7,84 € 12,62 € 8,42 € 14,25 € 9,50 € 15,41 € 10,27 € Contribution atteinte Début de Poursuite de carrière carrière 19,37 € 12,91 € 21,25 € 14,17 € 23,52 € 15,68 € 25,25 € 16,83 € 28,50 € 19,00 € 30,82 € 20,55 € Contribution dépassée Début de Poursuite carrière de carrière 29,06 € 19,37 € 31,87 € 21,25 € 35,25 € 23,52 € 37,87 € 25,25 € 42,75 € 28,50 € 46,23 € 30,82 € Contr. partiellement atteinte Début de Poursuite de carrière carrière 16,43 € 10,95 € 20,56 € 13,71 € 25,25 € 16,83 € 28,25 € 18,83 € Contribution atteinte Début de Poursuite de carrière carrière 32,87 € 21,92 € 41,12 € 27,42 € 50,50 € 33,67 € 56,50 € 37,67 € Contribution dépassée Début de Poursuite de carrière carrière 49,31 € 32,87 € 61,69 € 41,12 € 75,75 € 50,50 € 84,75 € 56,50 € CADRES Niveau 5A 5B 6 7 N’oublions pas : 1. Alors, motivés… ? Il s’agit de sommes mensuelles brutes. Ainsi, un employé de classe 1 en poursuite de carrière qui a dépassé les résultats attendus peut espérer gagner environ 10 € de plus par mois. Il faut raisonnablement se demander si le jeu en vaut la chandelle, car qui dit « résultats dépassés » dit bien souvent stress, surmenage… 2. La carotte peut être alléchante et en cette période de vaches maigres, personne n’a envie de cracher dans la soupe, mais quel prix devront payer la plupart pour déplacer le curseur des résultats vers toujours plus ? Et cela est censé créer de la motivation ? 6ème acte (apothéose) : la garantie d’augmentations salariales (individuelles) Il s'agit d'une sécurisation dans l'hypothèse où les augmentations individuelles allouées pendant une certaine période seraient inférieures à un certain seuil, c'est-à-dire que les objectifs ne seraient pas atteints (ou pas totalement) pendant un certain nombre d'années. Ainsi, la garantie s’applique sur le salaire de fonction minimum après 3 ans, après 7 ans, puis tous les 3 ans (garantie triennale) si le total des augmentations individuelles pendant ce temps est inférieur à la garantie. Garantie d’augmentation individuelle Après 3 années Après 7 années Puis, tous les 3 ans NON CADRES 3,5 % 7,5 % 0,75 % CADRES 5,5 % 12 % 0,75 % Exemple : prenons un non – cadre, poursuite de carrière. En 2008 il n’atteint pas ses résultats (augmentation individuelle = 0 %). En 2009 et 2010 il atteint partiellement ses objectifs1 soit une augmentation de 0,50 % x 2 = 1 % sur ces 3 ans, sa garantie triennale étant de 0,75 %, elle ne jouera pas en juillet 2010 : il a eu 1% d’augmentation individuelle en 3 ans, soit plus que les 0,75 garantis. De plus : 1. on peut se demander si la Macif s’encombrera durablement de salariés que les aléas de la vie rendent moins performants : accidents, problèmes de santé, dépressions, divorces…, sans parler des mandats syndicaux ! 2. si une augmentation individuelle est obtenue pour une autre cause que le résultat des EP, il se peut que le pourcentage de la garantie soit déjà absorbé, il tombe alors à… 0%. Par ex., certains salariés auraient dû bénéficier en 2007 d'un changement de coefficient dans l'ancien système, ils ont reçu une augmentation pendant la période transitoire de la mise en place de NCS, le pourcentage de la contribution qui apparaît dans la 1ère partie de la synthèse salariale a évolué. Il est possible que cette augmentation « absorbe » leur garantie d’augmentation triennale. 3. Le pourcentage de la garantie sera revu régulièrement en fonction de la variation du pourcentage de la contribution. 4. Si l'enveloppe réservée aux augmentations individuelles n'était pas suffisante, la garantie triennale, quant à elle, s’appliquerait, les autres augmentations individuelles (liées au « mérite ») en seraient donc d’autant recalculées à la baisse. Tout ça pour ça ! Quelle usine à gaz ! Les valeurs « sûres » o L’augmentation collective des salaires s’est élevée en 2008 à 1,40 % sur salaire minimum de fonction et primes (sauf prime de transposition). o Cette augmentation collective et la prime d’expérience de 1 % par an sur le salaire minimum de fonction du niveau constituent les seules augmentations sûres de salaire, intéressement et participation étant aléatoires. On voit qu’on est bien loin du rattrapage de la perte du pouvoir d’achat due à l’inflation que seule peut compenser une augmentation collective des salaires. Vous sentez-vous plus motivé(e) et reconnu(e), maintenant ? 1 Nous utilisons les pourcentages prévus pour 2008, ceux des années suivantes étant aléatoires et, bien sûr, non encore fixés par l’employeur.