Page 320 Chandigarh, mythe et réalité « City - DETAIL
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∂ 2013 ¥ 4 ∂ – Revue d’Architecture 2013 ¥ 4 ·Réhabilitations Résumé français1 Résumé français Traduction: Xavier Bélorgey, architecte E-Mail: [email protected] ‡ Vom Louvre bis zur Wohnmaschine ‡ Alte Substanz – neue Nutzung ‡ Chandigarh: Mythos und Wirklichkeit Zeitschrift für Architektur + Baudetail · Review of Architecture · Revue d’Architecture Serie 2013 · 4 · Sanierung · Refurbishment · Réhabilitation · Riqualificazione Vous trouverez une présentation en image de tous les projets sous: www.detail.de http://www.detail.de/architektur/news/sanierung-umnutzung-ergaenzung-020873.html http://www.detail-online.com/architecture/news/refurbishment-020880.html Page 320 Chandigarh, mythe et réalité « City Beautiful », belle ville, c’est ainsi que Chandigarh se nomme elle même. City Beautiful nous accueille sur le site communal de la ville, dans toutes les agences touristiques et dans les publications officielles. Mais cette appellation ne fait pas tant référence à la beauté des bâtiments de la ville. Elle se réfère davantage au fait que Chandigarh est une ville relativement propre et surtout très verte. Elle a, c’est les chiffres que communique son administration, le taux le plus important d’espaces verts des villes d’Asie, environ 60%. Mais cela n’est pas encore suffisant: la ville modèle, conçue en 1950, dispose d’autres superlatifs. Elle connaît les meilleurs revenus par tête en Inde, les prix des terrains les plus chers et actuellement un véritable essor économique qui est pratiquement deux fois plus important que celui du reste du pays. Ses habitants apprécient Chandigarh pour sa qualité de ville indienne, avec une infrastructure qui fonctionne, suffisamment d’eau et d’électricité, une ville sans embouteillages et sans les pics de pollutions que l’on retrouve dans les autres villes de l’Inde. Pour les architectes, dans le monde entier, Chandigarh est aussi un mythe, la version construite du projet de Le Corbusier, même si la ville exemplaire moderne est en train de perdre justement son visage « moderne ». Rapprochement Le trajet entre la gare, un peu excentrée, et le centre ne dure pas longtemps. Une motorikscha pétaradante a besoin d’à peine un quart d’heure sur des voies larges avec peu de trafic. On ne voit pratiquement pas les maisons qui sont cachées derrière des grands arbres. De la même façon, on ne retrouve rien de la vie animée et colorée si caractéristique des autres villes indiennes. Et l’arrivée dans le secteur 17, défini par son concepteur Le Corbusier comme le cœur de la ville peut même sembler triste. Même si les boutiques s’alignent les unes derrière les autres on ne voit ici rien qui rappelle v raiment une vie publique. Au lieu de cela, des façades en béton grises et répétitives avec toujours les mêmes modules de gardecorps, plutôt lourds, des enduits qui se détachent et surtout des façades placardées de réclames colorées laissant place à de rares surfaces libres mais très dégradées. A côté des publicités criardes qui dominent tout, ce sont les armatures en acier rouillé et les tas d’ordures qui donnent un peu de couleur. C’est ça Chandigarh, l’icône de la modernité, la destination rêvée des architectes du Monde entier? Les autres secteurs sont un peu moins tristes que le centre avec leur airs de faubourg et leurs immeubles d’habitation imposants et bien sûr les bâtiments sculpturaux de Le Corbusier pour le gouvernement, le Capitole. Mais tous sont aussi menacés de ruine. En l’occurrence le mauvais état de ses bâtiments publics n’est pas le seul problème de Chandigarh. Actuellement la ville, conçue à l’origine pour 500000 personnes, dépasse le million d’habitants et étouffe littéralement sous la croissance sauvage qui prend la forme de bidonville. C’est pour cette raison que la volonté de mettre fin aux réglementations urbaines imposées par les concepteurs se fait entendre de plus en plus fort. Ces réglementations limitent la densité, le nombre d’étages ainsi que la proportion des espaces verts. Comme partout, le marché immobilier voudrait pouvoir jouir de plus de liberté. Et son influence est très importante en Inde. Cela permet de comprendre le fait que le Ministère de l’Intérieur Indien ait laissé tomber, sans explication, la demande en 2008 de faire classer Chandigarh au patrimoine mondial de l’humanité par L’Unesco ; la demande n’est jamais arrivée jusqu’à Paris. Comment Chandigarh peutelle aujourd’hui répondre aux conditions actuelles sans perdre son caractère spécifique et incomparable ? Retour en arrière: la construction de Chandigarh Pour comprendre Chandigarh, il faut revenir à son origine. Ses racines remontent à 1947, quand la colonie royale a obtenue de la Grande-Bretagne son indépendance. La frontière entre les deux nouveaux états ; le Pakistan et l’Inde est tracée plus ou moins au hasard. Des courants de réfugiés gigantesques ; des guerres civiles et des milliers de morts en sont les conséquences. Le nouveau tracé de la frontière divise aussi l’ancienne province indo-britannique du Pendjab au nord-ouest, l’une des régions les plus fertiles et riches de l’ancienne colonie. Son ancienne capitale, Lahore, l’une des villes exceptionnelles du sous continent indien tombe aux mains du Pakistan plutôt islamique. La partie du Pendjab qui est demeurée en Inde a besoin d’une nouvelle capitale. Mais le président Nehru a beaucoup plus d’ambition. Il souhaite une ville moderne qui permette d’ancrer l’identification de tout le pays. Une ville qui puisse permettre de symboliser le développement et l’évolution de l’Inde nouvelle. En référence à l’un des villages qui se trouve sur le terrain choisi, la nouvelle ville sera appelée du nom de la déesse hindoue Chandi. Celle-ci représente la force et l’énergie nécessaires aux transformations dans le cours éternel de la vie. Albert Mayer, un urbaniste américain très demandé est chargé de ce projet ambitieux et en réalise immédiatement le plan directeur. Peu de temps après, le chef de projet et auteur de l’essentiel du plan trouve la mort dans un accident d’avion ; les responsables indiens profitent de l’occasion pour consulter d’autres concepteurs. Ils finissent par solliciter Le Corbusier en 1950 sur la recommandation du couple d’architectes anglais Drew et Maxwell Fry. Nehru et le Corbusier forme le tandem idéal de maître d’ouvrage et de concepteur. Le président charismatique et sa vision politique « bâti une nouvelle ville, … l’expression de la croyance de la nation dans le futur » laisse à son architecte carte blanche. Ce dernier est suffisamment sûr de lui pour savoir faire devenir réalité cette commande exceptionnelle. Le projet lui offre la chance de réaliser sa vision de la Ville Radieuse esquissée quelques années plus tôt et de construire 2 Résumé français plusieurs grandes réalisations aussi sculpturales que monumentales. Une seule difficulté subsiste, difficile à régler : les indiens responsables du projet exigent un architecte en chef sur le terrain. Comme le maître franco -suisse n’est pas prêt à cela (« nous pouvons concevoir votre ville ici, au 35 de la rue de Sèvres ») il convainc son cousin et ancien associé Pierre Jeanneret de s’associer et l’envoie à Chandigarh. Le Corbusier lui-même promet de venir pendant la phase de projet et de chantier, deux fois par an un mois; Jeanneret quant à lui reste pendant 12 ans sans interruption. La structure urbaine En seulement quelques jours, Le Corbusier modifie le plan directeur d’Albert Mayer, inspiré des cités-jardins, lors de son premier séjour à Chandigarh en février 1951. Il réduit la surface d’emprise et transforme en lignes droites, en accord avec sa méthodologie rationnelle, les voies transversales courbes qui relient les différents secteurs. Pour répondre à son amour de la voiture et à sa fascination de la vitesse il dimensionne les voiries trop largement. Aujourd’hui encore, 60 ans après la construction de la ville les rues sont empruntées en majorité par des bicyclettes et des motorischkas. Mais surtout, les pistes de circulation surdimensionnées empêchent la cohésion urbaine ainsi que toute forme d’urbanité. Le Corbusier reprend la structure d’ « urban villages » du plan de Mayer en les rebaptisant « secteurs ». De nombreux traits de l’urbaniste américain se retrouvent dans le projet réalisé. C’est valable pour l’implantation du Capitole, au nord et hors du reste bâti de la ville, tout comme pour le centre ville ou pour toutes les bandes vertes qui dépassent les limites des secteurs. Le Corbusier compare de façon très imagée le parti de son projet au corps humain et les espaces verts aux poumons. Les rues sont les veines et les artères, le complexe gouvernemental la tête et le centre ville le cœur. Le Corbusier et son équipe ont conçu à l’origine 46 secteurs, chacun de 1200 par 800 mètres, une mesure qui découle du Modulor ; tous les secteurs sont distribués par un système de voiries hiérarchisées en 7 types de rues (7V), de la route départementale au chemin domestique. Chaque secteur fonctionne comme une unité en autarcie avec un centre commercial et tous les équipements infrastructurels. Malgré leurs dimensions identiques les secteurs sont structurés différemment. La densité et, de fait, la structure bâtie, augmentent du Nord vers le Sud. Les couches sociales aux revenus les plus élevés résident au Nord. Une bande de maisons individuelles borde le complexe gouvernemental, une décision quelque peu contradictoire, qui sera largement critiquée plus tard. Tout comme la décision de regrouper ensemble dans les mêmes types de résidences et dans les mêmes secteurs les mêmes groupes de revenus. On compte en tout, ordonnés selon le niveau 2013 ¥ 4 ∂ de revenu, des fonctionnaires et des employés d’état, 14 types de maisons qui suivent les catégories HIG (High Income Group) ou L. Les maisons de qualité, la plupart conçues par Pierre Jeanneret, Maxwell Fry et Jane Drew expriment un charme particulier qui résulte aussi de la qualité des murs en maçonnerie de briques apparentes produites sur place. L’ambition de la construction des maisons avec des matériaux simples et économiques associés aux techniques de préfabrication des poutres, des linteaux, des fenêtres et des portes ont eu une valeur de modèle dans toute l’Inde. Le plan directeur de Chandigarh a éveillé de nombreux débats et controverses. Vikramaditya Prakash, professeur d’urbanisme à Seattle et originaire de Chandigarh voit dans l’ordonnance urbaine, les secteurs et la bonne orientation qui en résulte, avec le parti vert, les qualités essentielles du projet. D’autres critiquent les voiries beaucoup trop larges (comme Vittorio Magnago Lampugnani) ou expliquent l’échec du centre ville par une erreur de conception. Sensibilité en béton brut Le Corbusier s’intéresse lors de son premier séjour en Inde aux modes de construction locaux, plusieurs pages de ses carnets d’esquisse le prouvent. Son objectif est de réaliser une architecture adaptée au climat sans recours aux climatisations coûteuses. Il s’inspire des traditions locales et s’intéresse aux principes de ventilation et de protection solaires naturels. Toutes les façades, des maisons jusqu’au parlement, sont équipées de « brise-soleil » pour créer de l’ombre. Alors que le maître confie la conception des immeubles d’habitation individuels mais aussi de tous les équipements comme les hôpitaux, écoles, théâtre et cinémas, pour la plupart, à ses collaborateurs, il se charge personnellement de la conception des bâtiments du Capitole : la Cour Haute, le parlement, et le Palais du gouverneur (non construit). Pour ce faire toutes les conditions de travail locales, la main d’œuvre économique et les matériaux bruts autochtones sont parfaitement adaptés. C’est ainsi qu’il parvient à donner à ses bétons bruts une surface particulièrement sensible grâce aux banches réalisées à la main selon des méthodes difficiles à obtenir en Europe. En voyant les murs fraîchement débanchés il écrit, avec une grande satisfaction et avec la sincérité qu’on lui connaît, à sa mère : « We have accomplished, with age-old methods, suddenly the most beautiful concrete ever made, anywhere ». Il met en œuvre ses banches en bois au calepinage parfaitement composé en priorité dans les ouvrages spécifiques, comme par exemple pour réaliser la rampe monumentale de la Haute Court. Pour les plus grandes surfaces il utilise davantage les banches métalliques habituelles en Inde qui laissent des empreintes relativement irrégulières. Il décide de mettre en œuvre un calepinage plutôt vertical pour éviter toute comparaison avec la maçonnerie et décide aussi ici, parfois au grand dam des fonctionnaires indiens, de ne jamais reprendre les bétons et de ne pas les enduire. Les expérimentations de Le Corbusier avec le béton coïncident avec une époque où il s’intéresse de plus en plus aux formes organiques et plastiques. Il travaille presque en même temps à la chapelle de Ronchamp (début de la conception 1950) et les deux projets s’influencent mutuellement. C’est ainsi que l’architecte parisien décide, satisfait de l’expressivité de ses bétons indiens, de laisser brute la coque qui forme la toiture de la chapelle de Ronchamp et de ne pas l’enduire après coup, comme les façades de la même chapelle. Quant au parti urbanistique du complexe gouvernemental, avec les distances gigantesques qui séparent les différents bâtiments, il est certain que les opinions peuvent différer. Par contre, chaque bâtiment appartient sans aucun doute aux objets les plus puissants que l’architecture du 20e siècle ait produit. C’est le cas, aussi bien du parasol monumental qui franchit la Haute Court, que du secrétariat monumental avec ses façades si subtilement plastiques ou du parlement avec sa toiture sculpturale. La forme de la salle d’audience, une parabole coupée par une toiture plate aurait été inspirée par la tour de refroidissement d’une centrale d’Ahmedabad. C’est en tout cas ce que rapporte le collaborateur de l’époque Balkrishna Vithaldas Doshi, présent au moment de sa découverte. Zone interdite Malgré sa nouvelle capitale le Pendjab ne trouve jamais le calme. Ses nouveaux bâtiments gouvernementaux, aussi extraordinaires soient-ils, ne peuvent pas l’aider politiquement. En 1966, peu de temps après son achèvement l’état est à nouveau divisé entre la partie dominée par les Sikhs qui continue à porter le nom de Pendjab et l’Haryana hindoue. Depuis, Chandigarh est la capitale commune de ces deux états. Chandigarh elle-même est administrée comme un territoire d’unification directement par le gouvernement de Delhi. Les deux chambres se partagent le Parlement à tour de rôle. Il est évident que cette situation a pour conséquence toute une série de dysfonctionnements. Quand, au milieu des années 80, des perturbateurs religieux sont arrivés en ville les mesures de sécurité ont été renforcées. Depuis, tous les bâtiments du gouvernement sont refermés par des militaires armés et accessibles seulement aux détenteurs de laisser-passer extraordinaires. La population est totalement coupée des insignes de sa démocratie. Ce n’est pas seulement la promesse de Nehru qui est transformée à l’absurde. C’est aussi le parti urbain de Le Corbusier, dont les faiblesses comptent l’insuffisance de liens visuels entre la ville et le capitole, qui subit encore d’autres dégâts. L’espace surdimensionné entre les bâti- ∂ 2013 ¥ 4 ∂ 2011 ¥ 12 Résumé français 3 ∂ Revue d’architecture Résumé français3 Abonnement édition originale (en allemand et anglais, résumés en français à télécharger) ments du gouvernement se transforme en zones dévastée bordée de clôtures. Les bâtiments eux-mêmes continuent à rayonner leur expression monumentale, malgré leurs bétons qui s’effritent, les carreaux cassés ou les tas de mobilier remisés sur le toit du Palais de Justice. Même la terrasse monumentale si expressive, par sa forme et sa dimension, du Secrétariat se présente comme un no man’s land dévasté. Plus rien ne demeure de la vision corbuséenne du toit comme espace de vie urbaine. Au lieu de cela le regard s’accroche sur des bosquets de mauvaises herbes, sur des dalles de béton cassées, des citernes d’eau et des tracés de câbles. Une petite tente grise finit même par avoir un caractère idyllique, quelques employés l’ont construite sous l’ auvent pour faire une sieste après leur repas de midi. Catalyseur de la modernité indienne La construction de Chandigarh apporte, à son époque, un énorme élan pour le développement de l’architecture moderne indienne: « d’un seul coup l’Inde s’est trouvée au cœur de l’action. Les architectes du monde entier venaient voir les bâtiments de Le Corbusier et étaient profondément touchés » se souvient Charles Correa, qui deviendra une star de l’architecture indienne. Le béton brut, le plus possible coulé dans des banches en bois réalisées artisanalement était devenu subitement international et absolument dans le coup. « Paul Rudolf en Amérique, Kenzo Tange au Japon, les néo brutalistes en Grande-Bretagne : tous voulaient exploiter une technologie constructive qui était très chère aux États-Unis et en Europe mais qui était pour nous, en Inde, absolument légitime et représentait même une possibilité économique. On pouvait vraiment parler d’adrénaline ! » Et dans les faits, utiliser la construction de Chandigarh en profitant du transfert des connaissances dans l’architecture a toujours été une volonté de ses fondateurs et avant tout autre de Jawaharlal Nehru. C’est ainsi que l’on recherchait en Occident les meilleurs concepteurs pour en profiter le plus possible. Presque toute l’élite de l’architecture indienne de la deuxième moitié du XXe siècle, de Balkrishna V. Doshi à Charles Correa étaient en contact avec Le Corbusier même sans appartenir directement à son équipe. L’un d’entre eux, à l’époque le plus âgé de ces architectes et un protégé particulier du maître, est Manmohan Nath Sharma, recruté en 1965 par Pierre Jeanneret pour être architecte en chef de Chandigarh. C’est dans cette fonction qu’il a encore réalisé quelques projets de Le Corbusier comme le Musée d’architecture de Chandigarh et qu’il a enrichi la ville de nombreuses réalisations personnelles. Aujourd’hui le vieux maître d’œuvre fait revivre encore une fois l’époque de la naissance de Chandigarh dans sa maison moderne en maçonnerie brute. Il ra- ‡ Vom Louvre bis zur Wohnmaschine ‡ Alte Substanz – neue Nutzung ‡ Chandigarh: Mythos und Wirklichkeit Zeitschrift für Architektur + Baudetail · Review of Architecture · Revue d’Architecture Serie 2013 · 4 · Sanierung · Refurbishment · Réhabilitation · Riqualificazione L’édition originale de DETAIL (en allemand et nglais) comporte 12 numéros par an avec a 2 exemplaires de DETAIL Green. Chaque numéro traite un thème constructif spécifique à partir d’exemples construits analysés en profondeur avec de textes, des photos et des plans. DETAIL, revue internationale d’architecture aborde la construction à partir de dessins de détail, à l’échelle et accompagnés de légendes exhaustives, mis au point spécialement pour chaque numéro. 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Pour l’envoi dans les pays de l’UE sans No. VAT : 7% TVA en sus. Conditions tarifaires avril 2013. Institut fuer internationale Architektur-Dokumentation GmbH & Co. KG · Postfach 201054 · 80010 Muenchen · Allemagne Tel.: +49 89 38 16 20-0 · Fax: +49 89 39 86 70 · E-Mail: [email protected] Commandes en ligne : www.detail.de/boutique 4 Résumé français conte son enfance à Lahore et ses années d’études d’architecture pendant les années 40 à Bombay. Quand il apprend, en 1949 à Londres, jeune architecte, la construction de la nouvelle capitale du Pendjab il modifie spontanément tous ses plans d’expatriation aux États-Unis et retourne en Inde « pour servir son pays ». Sharma, qui faisait partie de l’équipe d’Albert Mayer au début, raconte comment les jeunes architectes dormaient dans des tentes dans une ville naissante dans laquelle, à part les baraques construites par Pierre Jeanneret et le bureau de chantier, aucune maison n’était encore construite, pas plus que la moindre infrastructure, « pas de cinéma, pas de théâtre, pas de restaurant ou de café ». « Quand nous avons conçu la ville nous nous sommes occupé d’architecture 24 heures sur 24 se souvient avec délice le vieil homme. « Toute la journée sur la planche à dessin et à la tombée du jour, jusque très tard dans la nuit, nous débattions d’architecture ». Aujourd’hui M.N. Sharma voit « son » Chandigarh de plus en plus menacé ; par les investisseurs qui exigent une réglementation plus souple et une densité plus grande, des pouvoirs publics qui laissent plusieurs bâtiments se dégrader, mais aussi par de plus en plus de pilleurs sans scrupules qui revendent dans les maisons de ventes aux enchères internationales le mobilier des palais du gouvernement. Sharma représente le danger de plus en plus croissant que les règles rigoureuses telles qu’elles ont été définies par Le Corbusier et qui sont aujourd’hui toujours valables puissent être abolies et que les portes soient ouvertes à la croissance sauvage. Vikramāditya Prakāsh dénonce aussi le développement néo-libéral de la périphérie de Chandigarh et le manque de coordination entre les trois corps gouvernementaux qui sont en charge de la métropole à l’échelle de la région. La croissance et l’étalement incontrôlé des villes satellites et des bidonvilles arrivent de l’est et du nord et s’approchent de plus en plus près du Capitole sur une zone que Le Corbusier souhaitait garder non constructible. Rien ne devait troubler le rapport entre ses bâtiments sculpturaux et le relief pré-hymalayen. Effet plein d’ironie : les bâtiments du gouvernement, les symboles de la démocratie sont dans les quartiers où les plus pauvres vivent et sont les plus présents en arrière plan (ill. 20). Un effet de mise en scène qui n’existe pas dans le fier plan de Chandigarh, puisqu’ici l’image de la « tête » est beaucoup trop loin du tronc. Charles Correa dénonce aussi la croissance incontrôlée, tout comme l’absence des systèmes de transports publics et la « folie de dépendre en même temps de trois gouvernements ». En même temps, il s’engage comme aucun autre architecte indien pour réviser, un demi siècle après sa construction, le Plan de Chandigarh : « je sais qu’il y a des gens qui pensent que le simple fait d’y penser est déjà sacrilège, mais il faut 2013 ¥ 4 ∂ que cela se fasse ». Il est persuadé que cela serait même dans le sens de la pensée de Le Corbusier. Finalement ce dernier ne cessait pas de répéter que la priorité majeure repose dans la planification pour satisfaire les besoins humains. Sauver Chandigarh Avant que la ville ne soit livrée à la croissance sauvage de l’auto organisation il est nécessaire de définir des critères d’urbanisme et des zones à densifier pour l’adapter au mieux aux besoins de l’évolution démographique. Il existe des terrains et l’un ou l’autre des défauts de conception pourraient être corrigés. Il serait aussi tout aussi juste de définir de nouveaux règlements architecturaux qui ne fixent pas seulement la taille du bâti ou son matériau mais qui donnent aussi une image d’ensemble. Comment intégrer correctement aux façades les réclames? Comment traiter le rajout d’installations techniques ou d’appareils de climatisation n’importe où ? Pour la protection des grandes réalisations de Le Corbusier de nombreux experts demandent la création d’un comité scientifique qui pourrait mettre sur pieds un parti réaliste de réhabilitation, dans les règles de l’art et dans le respect de leur caractère patrimonial. Chandigarh fait l’objet de plusieurs grands défis. Il est absolument indispensable de mettre en œuvre des mesures nécessaires pour que la ville conserve son caractère. C’est la politique qui doit faire les premiers gestes et montrer qu’elle est partie prenante. Il n’est pas encore trop tard. Page 342 Cinémathèque à Madrid Ces dernières années, le site du Matadero, qui fut occupé entre 1907 et 1927 par les bâtiments des anciens abattoirs municipaux, est en train de se transformer en un campus culturel. Pour transformer un complexe situé à l’angle nord-est du site, les architectes ont fait appel à un concept inhabituel, directement lié à l’art cinématographique par les jeux raffinés de ses espaces intérieurs qui alternent entre clarté et obscurité. L’équipement qui rassemble plusieurs bâtiments existants et qui est consacré surtout aux films documentaires et expérimentaux comprend, en plus des archives deux salles de projection, des studios pour le film ou la télévision, des bureaux, un bar et une cour pour des projections estivales en plein air. Pour conserver l’atmosphère puissante des bâtiments existants en pierre et briques et pour l’intégrer dans le projet de reconversion de nombreuses réparations ont été entreprises : de nouveaux pieux pour renforcer les fondations ou des renforts en acier dans les murs pour stabiliser les fissures et la création de nouveaux planchers en béton. Les ajouts neufs contrastent avec l’existant par le traitement foncé des sols, plafonds et revêtements des murs. Mais c’est surtout un autre élément qui caractérise les espaces intérieurs : un tressage de tuyaux en plastique sur une structure en tubes d’acier enveloppe des escaliers étroits et les vides des niveaux des archives, tout en habillant les murs et les plafonds des salles de projection comme des paniers monumentaux. Des LED intégrés le long des tubes porteurs éclairent en orange le tressage sur trois niveaux et enveloppent les rayonnages sombres d’une lumière chaude. Des LED sont aussi intégrés dans le tressage gris foncé de la grande salle et lui confèrent un éclairage mystérieux jusqu’au début des projections. Après celles-ci une visite au bar-cantine s’impose et permet de se replonger et de revivre fortement l’atmosphère première des anciens abattoirs. Plan masse Échelle 1:10000 Plans • Coupes Échelle 1:750 1 archives cinématographiques 2 studio film et télévision 3bureaux 4 grande salle de projection 5 entrée du cinéma/billetterie 6 vestibule/salle polyvalente 7 petite salle de projection 8 cour/cinéma en plein air 9 bar cantine Coupe verticale Échelle 1:20 1 carreaux de terre cuite 20 mm lit de mortier 40 mm, géotextile panneau de mousse dure 60 mm étanchéité double épaisseur dalle béton armé 120 mm (existant), 2 tuyau de plastique Ø 25 mm 3 tube acier Ø 30 mm 4vitrage isolant verre trempé 8 + vide 15 + verre de sécurité feuilleté 8 mm dans menuiserie acier 5 tôle acier 10 mm 6 tôle acier dans la fenêtre maçonnerie 360 mm 7 plancher bois 20 mm, fibre minérale 50 mm isolant acoustique 40 mm béton armé 250 mm habillage bois gris 20 mm 8 maçonnerie (existant) rénovée 9 habillage bois gris 20 mm panneau de mousse dure 50 mm Tressage Échelle 1:500 a grande salle de projection b petite salle de projection carchives Page 347 Agence d’ingénierie à Rotterdam Les architectes ont mis au point, pour une agence d’ingénierie, un concept de bureaux inhabituel, avec une atmosphère de loft, dans un ancien entrepôt utilisé autrefois en serrurerie industrielle, sur un site particulièrement agréable donnant directement sur la Meuse. La rénovation complète et la modernisation, du point de vue énergétique, ∂ 2013 ¥ 4 ∂ 2011 ¥ 12 Résumé français5 de l’enveloppe du bâtiment à structure acier et remplissage en briques n’ont pas pu être menés à bien pour des raisons financières. Au lieu de cela les zones de travail ont été conçues comme des boites climatisées. Cela a permit de conserver les qualités spatiales du grand volume et de garder la structure métallique particulièrement expressive. Après la démolition de quelques petits éléments plutôt parasites des grandes fenêtres ont été rajoutées dans la halle ; la structure en acier rénovée et toutes les maçonneries existantes et les enduit ravalés. Les zones de travail avec leur ossature porteuse en acier sont rajoutées sur deux niveaux dans le grand volume. Les bureaux sont situés aux deux extrémités de la halle ; au centre de la halle, un peu moins bien tempérée se trouvent les pavillons avec les salles de conférences ou des salles de travail en groupe, la cuisine et une zone de pique nique avec des bancs en bois. À l’étage, des plateformes ouvertes et des passerelles relient les différentes zones de travail et proposent de belles perspectives sur les activités de l’intérieur et sur le voisinage. Les lanterneaux existants et les nouvelles grandes fenêtres remplissent l’espace de lumière naturelle et offrent aussi une vue sur la Meuse. L’expression des nouveaux aménagements est définie par la réduction à quelques matériaux : les panneaux en plastique translucide, le bois brut des escaliers et des accents de couleur jaune. L’apparence diffuse transparente des nouveaux éléments et le jaune lumineux affirment encore leur caractère d’éléments rapportés. C’est ainsi que ce terrain de jeux pour ingénieurs est emplis d’une atmosphère de légèreté. Tous les collaborateurs sont entourés d’espace et de lumière et ont tous un lien direct avec le centre de la halle, centre de l’organisation et de la communication. Plan masse Échelle 1:2500 a ancienne usine métallurgique (existant) b démolition des rajouts disgracieux c nouvelle grande fenêtre d réhabilitation de la charpente e postes de travail dans des «boites» rapportées f distribution et zones de réunion Coupes • Plans Échelle 1:500 1entrée 2réception 3vestiaires 4 salle d’attente 5tribune 6table 7réserve 8terrasse 9 grande salle de conférence 10cuisine 11reprographie 12 petite salle de conférences 13 poste de travail silencieux 14 local technique 15photocopie 16archives 17secrétariat 18 local serveur 19 salle polyvalente 20 local bicyclettes 21bureaux 22 salle de réunion 23direction 24 niche, réunions 25 coin salon 26 bureau de groupe 27bibliothèque 28 poste de travail individuel Coupes verticales Échelle 1:20 1panneau alvéolaire polycarbonate translucide 40 mm 2 poteaux profil acier ¡ 80/40/30 mm 3revêtement tissage vinyle 5 mm, couche de répartition 5 mm, chape ciment renforcée de fibres sur bac acier 50 mm, solives bois 71/221 mm /fibre minérale 100 mm, vide d’air 357 mm, plâtre cartonné 12,5 mm an structure métallique 4renforcement profil aluminium ¡ 80/30/3 mm vitrage isolant dans menuiserie aluminium 5 poteau profil acier HEA 100 6 dalle (existante) béton armé 7 garde-corps plat acier 80/10 mm 8 cloison métallique 225 mm 9panneau contreplaqué 18 mm, poutre acier HEA 240/poutre bois 71/171 mm/fibre minérale 100 mm, structure bois, plâtre cartonné 12,5 mm 10 capotage de lampe plastique translucide 5 mm 11 porte coulissante menuiserie bois vitrage isolant 12plâtre cartonné 2≈ 12,5 mm, poteau acier HEA 100/fibre minérale 100 mm, maçonnerie (existante) Page 352 Foyer d’habitation à Paris Un bâtiment banal, de dix étages en béton armé a été construit, dans les années 60, sur le site historique de la Fondation Eugène Napoléon. Aujourd’hui un ouvrage d’une telle hauteur n’obtiendrait plus de permis de construire. Pour ne pas seulement maintenir la densité du XIIe arrondissement mais pour l’augmenter le propriétaire a décidé de réhabiliter le bâtiment et de l’agrandir. Désormais le foyer, dans sa nouvelle peau perforée et métallique avec des accents ponctuels colorés, moderne et élégante, rayonne une nouvelle urbanité. En approchant par le Boulevard Diderot le site apparaît comme une oasis: 1000 m2 parfaitement ordonnés avec des arbres anciens. La nouvelle salle polyvalente en trapèze reprend l’axe majeur Les nouveaux livres de la série de manuels de construction Définit les bases nécessaires pour maîtriser les aspects essentiels de la construction en architecture. Construire en acier ISBN 978-2-88074-530-1 Schulitz, Sobek, Habermann, revu entièrement en 1999. 404 pages, nombreux dessins et photos. Format 23 ≈ 29,7 cm, broché; € 127,33 TTC frais de port et TVA inclus. ∂ Edition Rénover le bâti ISBN 978-2-88074-930-9 Georg Giebeler, Rainer Fisch, Harald Krause, Florian Musso, Karl-Heinz Petzinka, Alexander Rudoplhi. Mai 2012. 280 pages, nombreuses illustrations et photographies en couleur. Format 23 ≈ 29,7 cm, broché; € 112,35 TTC frais de port et TVA inclus. Conditions tarifaires: 2013 Institut für internationale Architektur-Dokumentation GmbH & Co. KG • Postfach 2010154 • D-80010 Muenchen • Allemagne • Tel.: +49 89 38 16 20-0 • Fax: +49 89 39 86 70 • E-Mail: [email protected] Commandes en ligne : www.detail.de/livres Résumé français 2013 ¥ 4 ∂ de la composition classique, organise les espaces extérieurs et relie l’extension neuve sur trois niveaux avec l’existant. L’architecte a conçu clairement l’extension du côté ouest: une structure en acier rapportée, plusieurs fois pliée, permet d’amoindrir la rigueur du volume cubique. La nouvelle peau d’aluminium perforé enveloppe ancien et neuf et apparaît, en fonction de la lumière, soit grise et transparente soit argentée et plus opaque. Pour obtenir ces effets, de nombreux tests ont permis de déterminer la bonne proportion des perforations. Les ouvertures de l’enveloppe s’orientent vers la façade intérieure, mais avec des variations en dimension et en position qui permettent de prendre une distance ironique par rapport à la façade et d’obtenir une écriture plus légère. Le volume est, en plus, animé par les différences et variations d’épaisseurs entre la façade ancienne et la nouvelle peau. Le soin apporté aux détails du projet est une caractéristique supplémentaire des 141 appartements. Malgré leurs surfaces réduites, le plus petit fait à peine 12 m2, ils semblent généreux, particulièrement grâce au mobilier léger et clair, la séparation en deux parties et les vues directes sur l’extérieur. Pour être encore plus durables, les plans sont flexibles et les cloisons légères; l’isolation thermique des façades et des toitures comprend de nouvelles fenêtres et des éléments photovoltaïques en toiture. Plan masse Échelle 1:3000 Plans R+3 R+1 Rez de chaussée Coupe Échelle 1:500 1 entrée foyer 2 local médias 3inscription 4accueil 5administration 6 machines à laver 7 salle polyvalente 8studio 9 appartement accessible aux PMR 10 appartement pour deux personnes 11 salle de télévision 12 balcon commun Coupe Échelle 1:20 Axonométrie de la structure en acier R+9 1cassette en tôle d’aluminium anodisé, perforée 2 mm 2structure porteuse en profils acier | 80/80/4 mm et 70/70/4 mm 3lé d’étanchéité double épaisseur , isolant thermique mousse dure 120 mm bac acier avec remplissage béton 110 mm structure aluminium porteuse 40 mm isolant thermique 80 mm panneau de plâtre cartonné 12,5 mm 4 dalle existante béton armé 150 mm 5 panneau HPL 8 mm, laqué structure porteuse aluminium 2≈ 30 mm panneau isolant 70 mm isolant thermique 128 mm structure porteuse aluminium 48 mm panneau plâtre cartonné 2≈ 13 mm 6 poteau / poutre profil acier HEA 160 7 bac acier avec remplissage béton 90 mm 8 revêtement PVC 10 mm, chape 50 mm isolant acoustique 20 mm bac acier avec remplissage béton 110 mm isolant acoustique 52 mm panneau fibre et plâtre 18 mm 9 menuiserie aluminium avec vitrage isolant 10joint extension / bâti ancien, silicone, cordon d’étanchéité, profil bois 5 mm 11revêtement PVC 10 mm, dalle béton armé 160 mm, isolant acoustique 72 mm, Série en ∂ panneau fibre et plâtre 18 mm 12isolant thermique 120 mm, enduit 10 mm mur béton armé existant 280 mm Page 356 Reconversion de l’école « Südstadtschule » de Hanovre en immeuble d’habitation Transformer une école en immeuble d’habitation est encore un projet inhabituel. C’est la société d’aménagement « Plan W » qui en a eu l’idée, en proposant avec les architectes un projet commun de reconversion de l’école désaffectée Sudstadt de Hanovre. Comme si toutes les conditions de départ n’étaient pas encore assez complexes, l’école construite en 1962 pour des aveugles était aussi classée monument historique. Le programme ne consistait pas seulement à intégrer des logements dans l’ensemble en U pour répondre aux intérêts de la maîtrise d’ouvrage mais à conserver l’apparence extérieure en remplissant toutes les normes énergétiques en vigueur aujourd’hui. 16 logements, avec des surfaces entre 60 et 170 m2 se répartissent sur les trois ailes principales du bâtiment: l’ancienne bibliothèque, l’aile des classes et le gymnase. En plus s’ajoutent trois bureaux et une bibliothèque pour jeunes et enfants, issue de l’ancienne bibliothèque de quartier et déplacée de l’aile nord dans l’ancien hall d’entrée de l’école. De par leur situation dans l’existant mais aussi grâce aux souhaits de la maîtrise d’ouvrage, des logements complètement différents ont été créés. Ce sont désormais 4 appartements qui occupent l’ancienne bibliothèque, leurs pièces principales sont orientées sur la cour Les différents volumes répondent à la variété des possibilités et sont aussi bien des sources d’inspiration que d’information traitant le bien fondé et la pertinence des choix et détails constructifs. ∂ Edition Une usine désaffectée se transforme en galerie d’art, une ancienne grange à foin en maison d’habitation. Petit à petit, nous avons à faire à des bâtiments qui ne sont plus utiles dans leur fonction initiale mais dont les espaces se prêtent à de nouvelles utilisations. Des idées c réatives et des partis inhabituels sont tout aussi indispensables que la justesse de l’intervention dans et avec l’existant. L’architecte est confronté pour chaque bâtiment, à des potentiels formels et à des contraintes constructives ou techniques, elles aussi, toujours différentes. Prix réduit! En la série en DETAIL: ‡ Architecture solaire ‡ Construire dans l’existant ‡ Habitat collectif ‡ Intérieurs ‡ Maisons individuelles Construire dans l’existant, Christian Schittich (collectif), Traduction: Xavier Bélorgey, 2006. 176 pages avec de nombreux dessins et photos. Format 23 ≈ 29,7 cm. ISBN 978-3-7643-7637-6; € 81,27 (TTC frais de port et TVA inclus). Institut fuer internationale Architektur-Dokumentation GmbH & Co. KG • Hackerbruecke 6 • 80335 Muenchen • Allemagne • Tel.: +49 89 38 16 20-0 • Fax: +49 89 39 86 70 • E-Mail: [email protected] Commandes en ligne : www.detail.de/boutique Conditions tarifaires: 2013 6 ∂ 2013 ¥ 4 intérieure. Ils sont desservis par une coursive intérieure ce qui permet de ne pas modifier les façades. Des nouvelles fenêtres, toute hauteur, permettent d’obtenir, côté sud, un meilleur lien avec l’espace extérieur. L’aile des classes et l’aile de l’administration ont été fortement transformées, surtout au rez de chaussée. Le préau côté cour qui était à l’origine à 2 mètres du bâtiment a été rajouté aux surfaces habitables et l’espace intermédiaire diminué à trois petits atriums. Cela a permis de créer des petits espaces extérieurs mais abrités et les façades en brique deviennent un élément décoratif intéressant à l’intérieur. Les deux étages supérieurs abritaient à l’origine des salles de classe. Divisés en 5 logements, dont un duplex, ils sont desservis par les deux escaliers existants qui ont été très peu modifiés. La façade ouest a été transformée avec l’ajout de balcon, en accord avec les Monuments Historiques, les allèges sont translucides, elles reprennent le rythme et façades auxquelles elles sont ancrés. C’est dans le gymnase que les plus grandes transformations ont eu lieu : un nouveau plancher a été rajouté pour créer des triplex. Leur accès se fait par la cour centrale, au niveau intermédiaire ; les espaces bas s’orientent sur la cour en creux. Rénover les façades en verre de ce côté est apparu compliqué parce que la disposition des logements ne correspondait pas à la trame. La solution est une nouvelle façade en verre située à environ 1 m derrière l’ossature en béton, l’espace intermédiaire permet la création d’un petit balcon continu. La plus grosse contrainte pour la réhabilitation était de respecter les normes thermiques. Pour atteindre le standard KfW-70 (avec une tolérance au dessous dans une limite de 30%), les ponts thermiques ont été analysés un a un et optimisés par plus d’une centaine de détails spécifiques. Puisqu’il n’était pas possible, à cause du classement des façades, d’isoler le bâtiment par l’extérieur c’est un isolant intérieur qui a été mis en place. En plus de cela tous les vitrages existant ont été remplacés par du triple vitrage. Dans l’ensemble il est étonnant de remarquer combien il est difficile de lire dans le projet final la difficulté de la conception : apparemment l’école s’est transformée sans peine en immeuble d’habitation. Le caractère scolaire est même toujours perceptible dans les espaces semi publics. Plan masse Échelle 1:2500 Ancien programme scolaire: 1bibliothèque 2 aile des classes 3gymnase 4 logement de gardien 5 hall d’entrée Coupes • Plans Résumé français7 Échelle 1:750 6bureau 7logement 8atrium 9duplex 10 bibliothèque enfants et jeunesse 1 accès aux caves 2 salle de bains 3chambre 4entrée 5WC 6repas 7cuisine 8séjour 9vide 1 gravier 40 mm, sable argileux 20 mm (existant) étanchéité bitume triple épaisseur(existant) bardage bois 25 mm (existant) isolant thermique cellulose 220 mm, entre, struc ture bois (existant), soufflée par en bas pare vapeur humidité variable lattes 48/24 mm, contre lattes 48/24 mm revêtement plâtre cartonné 20 mm 2 enduit (existant), dalle béton léger 50 mm (existant) poutre béton armé 270/950 mm (existant) 3 poutre béton armé (existant) 4 parquet lames de bout 23 mm chape ciment 40 mm, isolant acoustique 40 mm, dalle pierre armée 220 mm, enduit intérieur 15 mm 5 poutre acier HEB 220 6résille de façade béton armé 50 mm (existant), repeinte 7porte fenêtre: menuiserie bois avec triple vitrage, U = 0,9 W/m2K 8 poteau béton armé 500/500 mm (existant) 9 parquet lames de bout 23 mm, chape ciment 50 mm, film PE panneau isolant EPS 90 mm dalle béton armé 150 mm (existant) dalle plâtre cartonné suspendue 12,5 mm 10 treillis acier galvanisé 30 mm, support d’ étanchéité lé de bitume élastomère soudé isolant thermique en pente EPS, pare vapeur 11 revêtement plâtre cartonné 12,5 mm isolant thermique silice de calcium actif par capillarité 100 mm 12 parquet lames de bout 23 mm chape ciment 50 mm, film PE panneau isolant EPS 100 mm étanchéité lés bitume soudé enduit 60 mm (existant) dalle béton armé 100 mm (existant) 13enduit léger, isolant thermique intérieur panneaux de calcium silice actif par capillarité 120 mm 14constitution des séparateurs de logement: maçonnerie pierre calcaire 2≈115 mm avec noyau isolant 50 mm, enduit double face Plans logement D4 Échelle 1:400 Double façade de l’ancien gymnase Coupe verticale • Coupe horizontale Échelle 1:20 Coupe sur la façade avec les balcons Échelle 1:20 1 gravier 40 mm (existant) sable argileux 20 mm (existant) étanchéité bitume triple épaisseur (existant) bardage bois 25 mm (existant) structure bois 40/120 mm (existant) panneau de liège expansé 35 mm (existant) dalle à caisson béton armé 290 mm (existant), dans les caissons vide ventilé 5 mm et isolant fibre bois 160 mm lattes 50/40 mm, entre isolant thermique fibre de bois 40 mm pare vapeur contre lattes 50/20 mm panneau plâtre cartonné 12,5 mm 2 enduit léger 10 mm panneau calcium silice 60 mm 3fenêtre bois avec vitrage de protection solaire, U = 0,9 W/m2K 4 dalle céramique 40 mm (existant) brique de parement 11,5 mm (existant) vide ventilé 40 mm (existant) brique perforée 240 mm (existant) isolant thermique intérieur panneau silice calcium actif par capillarité 120 mm enduit léger 10 mm 5 parquet 20 mm, revêtement PVC (existant) chape 40 mm (existant) isolant acoustique polystyrène 20 mm (existant) dalle à caisson béton armé 290 mm (existant), dans les vides, isolant fibre de bois 210 mm isolant thermique PUR 60 mm (1 m en rive) panneau plâtre cartonné 12,5 mm 6 platine de tête acier galvanisé 150/250/20 mm 7 tôle de finition 250/70/15 mm 8 tirant acier galvanisé 18 mm 9 porte-fenêtre coulissante: menuiserie bois avec vitrage isolant, U = 0,9 W/m2K 10 profil acier inoxydable fi 30/27/3 mm 11allège verre de sécurité feuilleté translucide en verre trempé 8 mm + film PVB + verre trempé 8 mm 12 couvertine tôle pliée 13 profil acier fi 160 mm 14 plancher mélèze rainuré 35 mm bitume sur écarteurs en bois tube acier | 80/80/8 mm bac acier 35 mm tôle acier 2 mm 15 platine de tête 150/270/24 mm Page 362 Blue Box à Bochum Seul un œil averti peut reconnaître des indices de la réhabilitation générale de la « Blue Box » de l’école supérieure de Bochum. Bruno Lambart a construit en 1965 cet ouvrage en acier, un réfectoire provisoire, dans l’écriture rigoureuse du mouvement moderne tardif. Le bâtiment a été utilisé depuis 1971 par la bibliothèque universitaire et quelque peu sous exploité en réserves, les grands vitrages refermés par des panneaux de remplissage laqués en bleu. Et c’est justement à ces années de peu de reconnaissance de ses qualités que le bâtiment doit toujours son appellation. C’est seulement au début des années 1990 que le bâtiment en très mauvais état a été réactivé en « lern-center » de la faculté d’architecture par le professeur Wolfgang Krenz. C’est finalement en 2009 que le financement d’une modernisation complète s’est concrétisé pour la réalisation d’un bâtiment universitaire contemporain et de grande importance. La structure de base du volume sur deux niveaux est restée inchangée: des poteaux d’acier porteurs extérieurs, sur une trame orthogonale de 5 m portent la première charpente « Mero » de l’après guerre. Celle-ci franchit, avec 6 points porteurs intermédiaires et une hauteur d’1,75 m toute la surface du niveau supérieur. La dalle du rez de chaussée est constituée d’éléments-cais- 8 Résumé français sons en béton, préfabriqués, portés par une trame de poteaux. En rive, là où la façade du rez de chaussée est en retrait le toit repose sur des consoles. Un noyau sépare les volumes, aux deux niveaux, en deux zones de tailles différentes. L’accès au bâtiment se fait maintenant par l’ancienne entrée secondaire latérale. L’entrée principale sur le parvis ouest et les 4 escaliers de béton armé centraux ont été démolis. C’est ainsi que l’ancien réfectoire du premier niveau a encore gagné de la surface et sert aujourd’hui d’espace polyvalent. L’enveloppe était en 2009 en tellement mauvais état que le toit et les façades ont dû être complètement changés. Pour répondre aux normes thermiques « EnEv 2009 » il a été nécessaire d’épaissir la toiture, intervention qui ne se voit pas, derrière l’attique existant. Par contre le supplément de charge en toiture et une nouvelle expertise de portance ont imposé de renforcer la structure Mero. Environ 200 barres qui à l’origine n’étaient pas nécessaires ont été complétées et quelques autres membres ont été renforcés. Le détail de jonction supérieure des nouvelles façades ne correspondait plus aux nouveaux profils de la structure Mero et a donc été descendu de 30 cm. Les poussées du vent sont transférées dans une poutre en acier en C soudée par derrière aux poteaux HEB. Cette mesure ne se voit pas de l’extérieur, cachée derrière les cadres existant des lamelles en aluminium. De la même façon les nouveaux stores qui servent de protection solaire réglable restent, derrière, quasiment invisibles. Pour des raisons de sécurité incendie des plafonds F90 en bac acier et plâtre cartonné ferment les montées d’escalier existantes et restantes en partie haute sans toucher la structure de charpente. Deux bandes d’éclairage en trois parties avec des clapets d’évacuation de fumée intégrés assurent le désenfumage et le refroidissement en été. Ces deux fonctions sont complétées par des prises d’air nocturne en allège, une trame de façade sur deux. Aujourd’hui, presque 50 ans après son achèvement, la vision du bâtiment éclairé au crépuscule rappelle le Crown Hall de l’IIT ouvert en 1956. C’est sûrement lié à sa nouvelle fonction ; les étudiants en architecture travaillent à Bochum comme à Chicago, aujourd’hui comme hier, tard le soir. Mais surtout de nombreux détails inspirés du langage architectural moderniste ont été repris dans le parti de réhabilitation particulièrement soigné. C’est ainsi qu’un modèle presque perdu de la modernité est a nouveau rendu utile pour le futur. Plan masse Échelle 1:4000 Plans • Coupe Échelle 1:500 Vue à vol d’oiseau du bâtiment neuf, autour de 1965 1entrée 2vestiaires 2013 ¥ 4 ∂ 3tisanerie 4 entrée secondaire 5bureau 6réserve 7 salle de travail Master 8 salle de travail 1 – 4. semestres 9 salle de travail 5 – 8. semestres 10 pool informatique 11 salle polyvalente Coupe verticale Coupe horizontale Échelle 1:20 1poteau structure porteuse: profil acier HEB 180 (existant) 2lé d’étanchéité simple épaisseur avec système d’accrochage velcro, traitement de surface PIB protection feutre plastique isolant thermique mousse dure PUR 200 mm, pare vapeur bac acier 50 mm en pente tube acier ¡ 70/70 mm, galvanisé tube acier Ø 40 mm/ zone installations techniques plafond suspendu acoustique dalles de laine minérale dans menuiserie aluminium structure tridimensionnelle Mero trame 2500 mm hauteur du système 1750 mm avec tubes acier supplémentaires ou renforcés 3 lasure résine époxy chape ciment 60 mm couche séparatrice film PE isolant acoustique laine minérale 12 mm couche de répartition béton léger 5 –10 mm dalle caisson béton armé 130 mm (existant) suspentes/zone d’installations laine minérale 200 mm dalle suspendue tôle d’aluminium , pliée et peinte par pulvérisation 3 mm 4habillage tôle d’aluminium, pliée et peinte par pulvérisation 3 mm vide ventilé, isolant thermique laine minérale 60 mm 5vitrage isolant verre de sécurité feuilleté 8 mm + vide 16 + verre de sécurité feuilleté 10 mm dans façade poteau poutre aluminium 6 lasure résine époxy chape ciment 50 mm couche séparatrice film PE isolant thermique laine minérale 50 mm couche de répartition béton léger 10 – 20 mm collage bitume 10 mm dalle béton armé (existant) Coupe verticale Coupe horizontale (sous la protection solaire fixe) Détail original 1965 et état après réhabilitation Échelle 1:10 Intérieur du réfectoire vers 1965 1 constitution de la toiture : lé d’étanchéité simple épaisseur, système d’accrochage velcro, traitement de surface PIB, protection feutre plastique isolant thermique mousse dure PUR 200 mm pare vapeur bac acier 50/262,5/0,88 mm en pente tube acier ¡ 70/70 mm, galvanisé écartement tube acier Ø 40 mm/zone d’installations plafond acoustique suspendu panneaux laine minérale dans menuiserie aluminium structure tridimensionnelle Mero 2500 mm hauteur du système 1750 mm avec tubes acier supplémentaires ou renforcés 2tôle d’aluminium pliée peinte par pulvérisation 2 mm profil acier ∑ 60/200 mm 3poteau de la structure porteuse: profil acier HEB 180 (existant) 4rive de toiture: cadre en profils acier 60/90 mm et } 60/60 (existant), rempli de laine minérale 60 mm, pare vapeur film PE 5cassettes tôle d’aluminium 220/70/2 mm peinte par pulvérisation remplies en arrière de laine minérale 65+35 mm 6suspente de la charpente: tiges filetées M 20 soudées sur la console en acier soudé (existant) 7 suspension de la rive du toit: tiges filetées M 20 8 protection solaire fixe aluminium (existant) 9tôle d’aluminium pliée peinte par pulvérisation 3 mm isolant thermique mousse dure PUR 30 mm isolant thermique laine minérale 0-140 mm pare vapeur tôle d’aluminium pliée peinte par pulvérisation 3 mm 10 console acier soudé 11 profil acier ‰ 140/60 mm 12 poteau de façade acier soudé 13vitrage isolant verre de sécurité feuilleté 12 mm + vide 16 mm + verre trempé 8 mm dans façade à montants et traverses aluminium 14 protection solaire store à lamelles 15 profil aluminium ∑ 50/50 mm 16panneau d’angle: tôle d’aluminium pliée peinte par pulvérisation 2 mm, isolant thermique mousse dure PUR 30 mm tôle acier pliée 2 mm Page 369 Réhabilitation de la cité Park Hill à Sheffield Park Hill est la plus grande cité d’habitation d’Europe classée monument historique. Elle domine, sur les hauteurs au dessus de la gare de Sheffield, l’ancienne ville industrielle anglaise autrefois si fière, comme une couronne. Les barres de quatre à treize étages suivent la pente du terrain en formant une ligne d’attique toujours à la même altitude. Au moment de sa livraison, en 1961, ce bâtiment brutaliste de 995 logements aidés n’a pas été perçu que par les architectes comme le symbole d’une explosion moderne, comme le modèle ambitieux d’une cité d’habitations futuriste et comme le projet emblématique d’un grand programme de construction de logements du gouvernement travailliste alors au pouvoir. Le centre ville avait été détruit par les bombardements de la seconde guerre mondiale, les cités ouvrières voisines et en mauvais état ont été les premières démolies. Au lieu de reconstruire des maisons en bande serrées dos à dos l’architecte municipal de l’époque a conçu avec deux jeunes collaborateurs la variante anglaise de l’unité d’habitation. L’esquisse de l’ensemble monumental inspiré autant de Le Corbusier que des Smithsons propose une barre étroite, en double orientation avec des logements sur plusieurs niveaux, très éclairés, parfaitement ventilés et jouissant d’une belle vue sur la ville. Il était vraiment question d’un projet qui dépassait l’exercice de style moderniste. L’équipe municipale et les architectes voulaient créer un microcosme qui fonctionne parfaitement pour Sheffield et ont analysé avec l’aide d’équipes de sociologues les structures sociales des quartiers démolis. C’est ainsi que furent aussi construits à Park Hill des boutiques et des laveries, une école maternelle, un poste de police et quatre pu- ∂ 2013 ¥ 4 bs. La rue intérieure du troisième étage renommée « street in the sky » a aussi repris, pour fonder son identité, les noms de rue des anciens quartiers. Elle devait être un lieu de rencontre pour faire revivre les sentiments de communauté et la vie sociale et être assez large pour que le laitier puisse passer avec sa charrette. Elle permettait aussi de circuler d’un bout à l’autre au sec. Les habitants ont tout de suite été conquis par le chauffage urbain, les salles de bains individuelles et le système de traitement des ordures ménagères. Comme tout le reste de la ville, la cité a connu dans les années 70 et 80 une vague continuelle de dépeuplement. La maintenance a été négligée et les travaux d’entretien n’ont bientôt plus été exécutés, le béton s’est de plus en plus dégradé. Le complexe est devenu un lieu d’éclosion de conflits sociaux avec des parties vides ou occupées et aussi avec des carreaux cassés ou des fenêtre placardées. Si Park Hill n’avait pas été classé en 1998 l’ensemble aurait été entièrement démoli. L’adresse était stigmatisée. Non seulement les traditionalistes mais tous les opposants motivés politiquement en ont fait le symbole de la honte et la preuve de l’échec de la politique du logement de la social-démocratie. L’organisme des monuments historiques a décidé qu’il ne fallait conserver que l’ossature en béton et c’est un investisseur, spécialisé jusque là dans la reconversion de bâtiments industriels en lofts, qui a racheté l’ensemble pour un pfound symbolique. Pour l’instant c’est la partie nord, la plus haute, une barre pliée de 10 à 13 étages qui a été démolie jusqu’à la structure porteuse et ses bétons banchés rénovés avec le plus grand soin. Le changement d’image souhaité à la fois pour le contexte politico-social mais aussi pour le financement désormais en majorité privé des logements est reflété surtout dans les nouvelles façades. Au lieu des remplissages des fenêtres blanches entre les trumeaux qui variaient, de l’ocre au rez de chaussée jusqu’à l’ocre jaune sous le toit ce sont désormais de grandes surfaces vitrées avec des ouvrants en aluminium anodisé rouge signal dans les niveaux bas allant jusqu’aux jaune citron dans les étages supérieurs qui constituent les baies. Elles ont été critiquées pour leur effet plat, par contre, de loin elles paraissent vraiment plus fraîches et seront beaucoup plus durables. Pour éclaircir davantage les chambres les rapports d’ouverture ont été retournés au nord et à l’est, la proportion de verre est désormais de 2/3. Des allèges en béton plus minces avec une surface plus fine et des mains courantes en bois remplacent les anciennes balustrades. La structure du plan avec son unité de trois trames sur trois niveaux pour des types d’appartements sur deux niveaux et la rue intérieure tous les trois étages n’a fondamentalement pas changé. Les qualités indiscutables ont été conservées: les appartements étirés avec une ventilation Résumé français9 transversale, les séjours orientés à l’ouest et au sud et avec au moins un balcon. Les plans ont néanmoins été revus pour être plus ouverts et plus généreux, certaines surfaces en béton sont restées apparentes à l’intérieur. Des petits détails comme les portes à fleur des murs en position ouverte rappellent le soin du projet initial. Les portes d’entrées sont aussi accentuées avec des avancées et des retraits qui rythment les rues intérieures et surtout avec des fenêtres qui assurent désormais un contrôle social dans les parties communes, surtout quand elle permettent de créer des petits bureaux plutôt que des extensions pour les entrées ou les débarras. Le système de chauffage urbain, toutes les installations techniques et l’isolation acoustique ont été mis à jour aux normes actuelles. Une nouvelle entaille de 4 niveaux permet de créer un nouveau portail monumental qui sera surveillé par un concierge. Un escalier de secours extérieur tournant et réfléchissant ainsi que les ascenseurs entièrement vitrés et ouverts sur le panorama urbain marquent la nouvelle entrée. Pour faire de Park Hill une destination dynamique les étages bas sont occupés par des locaux commerciaux accueillant des bars et des restaurants largement vitrés et ouverts sur les espaces extérieurs entièrement reconçus. Dans quelques années l’ensemble du complexe rénové accueillera 874 logements, dont 240, de dimensions variées, seront aidés. Un problème demeure: les logements aidés qui manquent ne seront pas remplacés sur d’autres sites. Cela reste une décision politique plutôt qu’architecturale. Plan masse Échelle 1:7500 1 réhabilitation phase 1 2 densification future Coupe Échelle 1:750 Plan de l’étage de desserte (»street in the sky« ) élévation (développé) Échelle 1:1250 a-d prises de vue des années 60 e, f sections de façades: prises de vue avant/après la réhabilitation Plans Échelle 1:250 Logements en duplex colorés 1 Plan cellule standard 1961 (étage bas/niveau desserte/étage haut) 2 Plan cellule standard 2013 (étage bas/niveau desserte/étage haut) 3 Typologies particulières (typologie extrémité: étage bas/niveau desserte; typologie à la pliure du bâtiment: niveau desserte/étage haut) Coupes verticales • Coupes horizontales Loggia Échelle 1:20 1 structure béton armé (existant), sablée et rénovée 2garde corps tôle acier galvanisé peint par pulvérisation 3 ouvrant aluminium anodisé 4vitrage isolant dans menuiserie aluminium peint par pulvérisation 5main courante bois 100/50 mm sur profil acier } 6revêtement bois 19 mm avec joint creux continu (sur l’ancrage latéral) 7allège pièce préfabriquée béton armé 114/175 (en tout 915) mm 8barres verticales s’affinant vers l’avant 2040/120/670 mm 9plancher bois raboté sur madriers, lé d’étanchéité , isolation thermique 10 enduit, isolant thermique 11système composite d’isolation thermique, mur léger Coupe verticale sur la «rue» échelle 1:20 Page 376 Transformation et réhabilitation d’un bâtiment universitaire à Munich L’Université Technique de Munich occupe dans le quartier Maxvorstadt un îlot complet constitué de plusieurs bâtiments d’époques différentes. Le bâtiment en L en béton brut de l’angle nord-ouest, construit en 1963 sur les plans de l’architecte munichois Franz Hart, avait besoin d’être rénové, particulièrement du point de vue énergétique et sécurité incendie, il ne correspondait plus du tout aux conditions actuelles. Le point de départ de la réhabilitation est constitué par la structure porteuse formée de deux systèmes empilés en béton armé, le système supérieur légèrement en retrait. C’est justement le retrait qui a donné aux architectes l’idée de concevoir une nouvelle enveloppe en maçonnerie pour le bâtiment: les piles qui déterminent la composition des percements de la façade et qui reprennent la trame des poteaux se retournent en vagues différemment voûtées et confèrent à la façade plutôt rigoureuse une note plus enjouée. À l’intérieur, le bâtiment de la faculté des sciences économiques est démoli jusqu’à l’ossature en béton et la structure existante retravaillée optiquement. Les bétons polis qui constituent les sols et les poutres en béton brut contrastent avec les plafonds dorés et les murs jaunes clairs. L’effet est particulièrement réussi dans le nouveau foyer sur deux niveaux dans lequel un escalier s’élève vers le haut entre deux poutres en béton. De la même manière, la montée d’escalier de l’entrée principale se présente après la réhabilitation beaucoup plus généreusement avec un vide de la hauteur du bâtiment. La façade est traitée dans la continuité, là où au départ un vide entre les bâtiments formait un véritable joint; le nouveau volume est traité par la lumière colorée des vitraux réalisés par différents artistes contemporains. Les architectes auraient volontiers réalisé des espaces encore plus grands dans lesquels la structure à grande portée aurait encore exprimé davantage sa prouesse; les utilisateurs souhaitaient, quant à eux, plutôt une structure morcelée de petits bureaux individuels. 10 Résumé français Plan masse Échelle 1:6000 Coupes • Plans Etage des bureaux, niveau de l’entrée Échelle 1:1000 1 halle d’expérimentation 2 salle de séminaire 3bureau 4bibliothèque 5entrée 6technique 7amphithéâtre 8 réserve toilettes 9tisanerie 10foyer 11 salle informatique 12 postes de travail étudiants 13 salle de réunion 14informatique 15vide 16concierge Coupe horizontale • Coupe verticale Échelle 1:20 1 constitution de la toiture : gravier 60 mm lé de protection lés d’étanchéité bitume soudés double épaisseur isolant thermique EPS 180 mm en pente pare vapeur couche d’apprêt de l’enduit dalle béton armé 160 mm 2 constitution de la façade: parement en briques 240/115/40 mm, fixation par ancrages et structure porteuse acier inoxydable vide ventilé 90 mm isolant thermique laine minérale 160 mm retombée de poutre béton armé 140 mm (existant) 3 menuiserie aluminium 4 vitrage isolant verre trempé 8 mm + vide avec protection solaire 24 mm + verre de sécurité feuilleté 10 mm 5 constitution de la dalle: linoléum 5 mm apprêt, ragréage chape ciment 55 mm couche séparatrice isolant acoustique 15 mm dalle béton armé 120 mm ou 150 mm (existant) 6retombée de poutre béton armé 350/300 mm (existant) 7parement briques 240/115/40 mm, calepinage régulier 8 mur béton armé 160 mm 9 poteau béton armé 400/800 mm (existant) 10 poteau béton armé 200/500 mm (existant) Détails de l’escalier et de la dalle dans le foyer Échelle 1:20 A foyer double hauteur avec escalier Bamphithéâtre C niveau haut du foyer D couloir large de desserte des amphithéâtres 1 contre marche acier inoxydable 4 mm 2 main courante plat acier laqué 50/10 mm 3 dalle béton armé 140 mm, surface lissée à l’hélicoptère, poncée et polie 4 allège béton armé 160 mm, coffrage double face dans des banches en bois non rabotées 5 retombée de poutre béton armé 500/230 mm 6 appui élastomère 7 retombée de poutre béton armé (existant) 8 chape ciment 60 mm, surface polie couche séparatrice isolant acoustique 15 mm poutre et dalle préfabriquée béton armé 150 mm 2013 ¥ 4 ∂ (existant) 9 ancrage périphérique béton armé 10maçonnerie 240 mm, enduit double face chaux plâtre 15 mm E perspective de la structure porteuse Fvide de la monté d’escalier avec des vitraux récupéré dans l’existant 3vide 4 espace extérieur, cour 5 collection égyptienne et romaine 6 antiquité ionique et grecques 7 collection égyptienne et copte 8 exposition des trois antiques 9 niveau mezzanine: art de l’Islam 10 local technique Page 383 Couverture de la cour Visconti du Louvre, Paris Coupe verticale rive de toiture et façade Échelle 1: 20 Coupe habillage de la toiture et structure porteuse Échelle 1: 5 23 ans après l’inauguration de la pyramide de verre, « révolutionnaire » à l’époque, le Louvre s’enorgueille d’une deuxième intervention contemporaine tout aussi spectaculaire, dans une cour de l’aile sud, pour accueillir le nouveau secteur des arts de l’Islam. Le toit translucide et ondulé, comme un voile, semble flotter au dessus de la cour Visconti et par moment même presque toucher le sol. Les architectes ont remporté le concours avec l’idée de ne pas recouvrir entièrement la cour mais seulement de l’occuper avec une structure légèrement en retrait des façades. Ce geste qui laisse les façades anciennes du XVIIIe à l’air libre et parfaitement visibles fait preuve d’un respect exceptionnel par rapport à l’existant ; la structure légère en acier et verre assurant en même temps la qualité des éclairages et de l’espace des nouvelles salles d’exposition. La résille métallique assure l’effet de filtre nécessaire, elle est entièrement enveloppée dans la surface ondulante de la toiture, à l’intérieur et à l’extérieur. Les visiteurs ont accès à la cour par des passages massifs qui conduisent, à la place des sorties, directement dans le nouveau pavillon dont l’ornementation forme l’enveloppe adéquate pour l’exposition. Les 2800 m2 de surface se répartissent sur deux niveaux et donnent accès à plus de 3000 œuvres, la plus grande partie des œuvres les plus importantes de l’art islamique produit entre le 7e et le 19e siècle de l’Andalousie jusqu’en Inde. Le rez de chaussée, caractérisé par sa luminosité et sa transparence, présente des petits objets dans des vitrines et est relié au sous-sol par des escaliers et des vides à l’atmosphère marquée par une lumière diffuse et les murs en béton teintés en noir favorables aux oeuvres fragiles à la lumière, comme par exemple les tapis. En plus de œuvres architecturales exposées comme les portails en bois ou les fragments de mur en céramique c’est la voix d’un récitant qui proclame des poèmes en turc, en perse ou en arabe qui définit l’atmosphère de la pièce. 1revêtement du toit treillage métallique double épaisseur aluminium anodisé 2≈ 6 mm profil acier } 30/20/3 mm 2 fixations ponctuelles sur la structure porteuse 3 vitrage verre trempé 5 mm + film PVB + 5 mm 4 structure porteuse tube acier Ø 60/4 mm 5vitrage isolant TVG 6 mm + vide 20 mm +TVG 6 mm 6panneau sandwich constitué de tôle aluminium 2 mm et isolant thermique XPS 40 mm, membrane d’étanchéité 7revêtement sous face, treillage métallique double épaisseur aluminium anodisé 2 ≈ 6 mm profil acier } 20/20/3 mm 8façade verre de sécurité feuilleté 2≈ 15 mm joints verticaux du vitrage silicone 12 mm 9vitrage verre de sécurité feuilleté 6 mm + vide 14 mm + 2≈ 6 mm 10dalle béton avec agrégats en poussière de marbre et particules de cuivre 45 mm pieds métalliques réglables en hauteur, pare vapeur chape 40 mm, étanchéité , isolant thermique 75 mm, dalle béton armé 160 mm, isolant thermique 55 mm 11 profil acier fi 80/50 mm 12 grille de ventilation 13 panneau acoustique tendu de tissu 40 mm menuiserie acier constituée de profil acier fi 55/40 mm 14panneaux acoustiques suspendus et tendus de tissu Plan de situation échelle 1:10000 1 pyramide (I.M.Pei, 1989) 2 cour Visconti (2012) Coupes • Plans Échelle 1:800 1entrée 2 nouvelles salles d’exposition: art de l’Islam Le geste apparemment simple au premier coup d’œil de l’ondulation évoquant un drapé textile a nécessité une technologie hautement sophistiquée. La géométrie du projet est définie par un processus de calcul informatique qui permet de diviser en petits losanges et triangles les 1700 m2 de la surface totale. Cela permet d’adapter à la forme les 1800 pièces de verre et les 2350 panneaux de résille métallique. La structure relativement légère de 135 tw est constituée de tubes en acier soudés les uns avec les autres et repose sur les poteaux en acier inclinés différemment pour obtenir une stabilité latérale renforcée. Les difficultés d’approvisionnement et le site enclavé du chantier ont constitué une difficulté logistique supplémentaire. Comme il est impossible de livrer quoique ce soit dans la cour avec une grue, en passant au dessus de l’existant, tous les matériaux ont dû être livrés par un accès de seulement 2,70 m de largeur utile. 1structure double épaisseur constituée de tubes acier porteurs et de vitrages triangulaires 2dalle suspendue constituée de treillage métallique anodisé ton or 3montage des panneaux triangulaires sur la toiture