Amélioration de la santé bucco- dentaire des personnes en situation
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Amélioration de la santé bucco- dentaire des personnes en situation
Direction des Etudes des Répertoires et des Statistiques RAPPORT D’EVALUATION septembre 2012 Amélioration de la santé buccodentaire des personnes en situation de précarité –des soins pour tousSérie évaluation en santé n° 4 www.msa.fr Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité – « des soins pour tous » Rapport d’évaluation Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 1 AUTEURS Mme Véronique DANGUY, M. Jean-Marie BLANCHOZ. Docteurs Gérard Birou et Brigitte Duboc Comité de lecture : Chirurgiens-dentistes conseil du réseau MSA : Dr Françoise GEORGE (chef de projet de l’action – MSA Gironde) Drs Rozen GUILLAS et Catherine FLORENT (MSA Armorique) Dr Louisanne LARIVEN-BLANGONET (MSA Portes de Bretagne) Dr Geneviève CORNU (MSA Sèvres-Vienne) Dr Catherine BENGUIGUI (MSA Ain-Rhône) Caisse centrale de la Mutualité sociale Agricole Direction des Etudes et des Répertoires Statistiques : M. Alain PELC Département Evaluation et Etudes en Santé : Mme Véronique DANGUY M. Jean-Marie BLANCHOZ Mme Magali GUIBAL Direction Déléguée aux Politiques Sociale M. Franck DUCLOS Direction de la Santé Pôle Politiques de Santé et Gestion du Risque Dr Jean-Louis DEUTSCHER Echelon National du Contrôle Médical Dr Gérard BIROU Service Prévention Santé Mme Penda SALL N’DIAYE Mme Josiane MESTDAGH Direction de l’Action Sanitaire et Sociale et des Services aux personnes M. Bruno LACHESNAIE Dr Brigitte DUBOC Les auteurs tiennent à remercier le personnel médical et administratif des MSA qui a élaboré la procédure de l’action (cf. annexe 8) ainsi que ceux qui l’ont mise en œuvre. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 2 SOMMAIRE INTRODUCTION __________________________________________________________ 10 I PRESENTATION DE L’ACTION __________________________________________ 12 I.1 Précarité et pauvreté ______________________________________________ 12 I.2 Contexte sanitaire _________________________________________________ 13 I.3 Objectifs de l’action _______________________________________________ 14 I.4 Description de l’action _____________________________________________ 14 I.4.1 Détection des bénéficiaires ________________________________________ 15 I.4.2 Examen du bénéficiaire par le chirurgien-dentiste conseil ________________ 15 I.4.3 Examen du bénéficiaire par le chirurgien-dentiste traitant________________ 15 I.4.4 Entrée du bénéficiaire dans le dispositif et financement des soins ___________ 16 I.5 Objectifs de l’évaluation____________________________________________ 17 I.5.1 Evaluer la mise en place organisationnelle et le financement de l’action _____ 17 I.5.2 Décrire l’état de santé bucco-dentaire des bénéficiaires__________________ 17 I.5.3 Evaluer l'impact de l'action sur les bénéficiaires _______________________ 17 II MATERIEL ET METHODE _______________________________________________ 18 II.1 Populations d'étude _______________________________________________ 18 II.1.1 Cohorte des bénéficiaires________________________________________ 18 II.1.2 Sous-population de l'évaluation sanitaire des personnes précaires ________ 18 II.1.3 Sous-population de l'étude du plan de soins, de sa réalisation et de son financement ___________________________________________________________ 18 II.2 Recueil des données_______________________________________________ 18 II.3 Données recueillies ________________________________________________ 19 II.3.1 Données organisationnelles (par caisse et par année civile) ____________ 19 II.3.2 Données de la fiche sanitaire (par participant) _______________________ 19 II.3.2.1 Données sociodémographiques_____________________________ 19 II.3.2.2 Données sanitaires ________________________________________ 20 II.3.2.3 Habitudes de prévention, d'hygiène et de suivi, besoins en soins et en informations _____________________________________________________ 21 II.3.3 Données du questionnaire complémentaire (par participant) ____________ 21 II.3.3.1 Données sociodémographiques _____________________________ 21 II.3.3.2 Rapport du bénéficiaire à la santé bucco-dentaire _____________ 21 II.3.3.3 Plan de soins prévus ______________________________________ 22 II.3.3.4 Soins réalisés _____________________________________________ 22 II.3.3.5 Financement du plan de soins ______________________________ 22 II.4 Indicateurs calculés _______________________________________________ 23 II.4.1 Schéma dentaire _______________________________________________ 23 II.4.2 Schéma prothétique ____________________________________________ 23 II.5 Gestion et traitement des données __________________________________ 24 II.5.1 Sélection des caisses participant à l'étude ___________________________ 24 II.5.2 Gestion des incohérences ________________________________________ 25 II.5.2.1 Liens entre les schémas dentaire et prothétique ______________ 25 II.5.2.2 Liens entre tartre, besoin de détartrage et indice gingival ______ 26 II.5.2.3 Liens entre plan de soins et soins réalisés ____________________ 26 II.5.2.4 Cohérences des prestations sociales reçues___________________ 26 II.5.2.5 Valeurs manquantes _______________________________________ 26 II.5.3 Traitement statistique des données ________________________________ 26 Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 3 III LA MISE EN PLACE ORGANISATIONNELLE______________________________ 28 III.1 Description de l'action _____________________________________________ 28 III.1.1 La caisse Ain Rhône (01-69) _____________________________________ 28 III.1.2 La caisse d’Armorique (22-29) ___________________________________ 28 III.1.3 La caisse de Loire-Atlantique Vendée (44-85)________________________ 29 III.1.4 La caisse de Gironde (33) _______________________________________ 29 III.1.5 La caisse de Sèvres Vienne (79-86) ________________________________ 29 III.1.6 La caisse de Dordogne Lot-et-Garonne (24-47) ______________________ 30 III.1.7 La caisse Portes de Bretagne (35-56) ______________________________ 30 III.2 Nombre de personnes détectées ____________________________________ 31 III.3 Charge de travail des intervenants __________________________________ 33 III.4 Les actions de communication ______________________________________ 35 III.5 Le coût de l'action_________________________________________________ 36 IV LA SANTE BUCCO-DENTAIRE DES BENEFICIAIRES ________________________ 38 IV.1 La population d'étude______________________________________________ 38 IV.2 Les pratiques d'hygiène et de suivi bucco-dentaire_____________________ 40 IV.3 L'état bucco-dentaire des participants________________________________ 40 IV.3.1 Dents cariées _________________________________________________ 40 IV.3.2 Dents obturées ________________________________________________ 42 IV.3.3 Dents absentes ________________________________________________ 43 IV.3.4 L'indice CAO _________________________________________________ 45 IV.3.5 Liens avec la prévention, le suivi et le tabagisme _____________________ 46 IV.3.6 L'indice gingival_______________________________________________ 47 IV.3.7 Autres indicateurs bucco-dentaires ________________________________ 48 IV.4 L'état prothétique des participants___________________________________ 48 IV.4.1 Les prothèses consolidant une dent obturée _________________________ 48 IV.4.2 Les prothèses remplaçant une dent absente__________________________ 49 IV.4.3 Le nombre de dents absentes non remplacées ________________________ 50 IV.4.4 Le taux de non remplacement des dents absentes _____________________ 51 V PLAN DE SOINS, REALISATION ET FINANCEMENT ________________________ 53 V.1 La population d'étude______________________________________________ 53 V.2 Perception de l'état de santé bucco-dentaire __________________________ 54 V.3 Renoncement aux soins ____________________________________________ 55 V.4 Le plan de soins __________________________________________________ 56 V.5 Les soins réalisés _________________________________________________ 57 V.6 Le financement des soins __________________________________________ 59 V.6.1 Le financement global des soins___________________________________ 59 V.6.2 Les bénéficiaires dont les soins ont été pris en charge par les dispositifs habituels 61 V.6.2.1 Prise en charge exclusivement par l'AMO et l'AMC ____________ 61 V.6.2.2 Prise en charge par la CMU-c _______________________________ 61 V.6.3 Les bénéficiaires pour lesquels un financement complémentaire a été alloué 62 V.6.4 Bénéficiaires ayant eu un reste à charge _______________________ 63 V.6.5 Les différents modes de financement des caisses ______________________ 64 VI DISCUSSION _________________________________________________________ 65 VI.1 Intérêts et limites de l'action________________________________________ 65 VI.2 Intérêts et limites de l'évaluation ____________________________________ 66 VI.2.1 Intérêts de l'évaluation __________________________________________ 66 VI.2.2 Limites de l'évaluation __________________________________________ 66 Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 4 VI.3 Analyse de la mise en place organisationnelle _________________________ 67 VI.3.1 Le recrutement des bénéficiaires __________________________________ 67 VI.3.2 Nombre de bénéficiaires et charge de travail ________________________ 68 VI.3.3 Les frais de fonctionnement ______________________________________ 69 VI.4 Analyse de la santé bucco-dentaire des bénéficiaires___________________ 69 VI.4.1 Principaux résultats ____________________________________________ 69 VI.4.2 Différences selon les catégories de population _______________________ 70 VI.4.2.1 Différences selon le sexe ___________________________________ 71 VI.4.2.2 Les bénéficiaires de la CMU-c _______________________________ 71 VI.4.2.3 Les bénéficiaires de l'AAH ou d'une pension d'invalidité ________ 71 VI.5 Analyse de la réalisation du plan de soins et de son financement ________ 72 VI.5.1 La réalisation des soins _________________________________________ 72 VI.5.2 Le financement des soins ________________________________________ 72 CONCLUSION_____________________________________________________________ 74 BIBLIOGRAPHIE __________________________________________________________ 77 ANNEXES ________________________________________________________________ 79 1 Fiche d’évaluation des soins par le chirurgien-dentiste conseil _____________ 79 2 Fiche d’examen remplie par le chirurgien-dentiste traitant ________________ 81 3 Construction du score EPICES ________________________________________ 83 4 Correspondances entre schéma dentaire et dents _______________________ 84 5 Synthèse de la méthodologie des caisses _______________________________ 85 6 Effectifs de l’étude sur la santé bucco-dentaire __________________________ 86 7 Effectifs de l’étude sur le plan de soins, sa réalisation et son financement __ 87 8 Groupe projet « Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire- des soins pour tous »_____________________________________________________________ 88 Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 5 TABLE DES ILLUSTRATIONS : FIGURES Figure 1 : Proportions de personnes retenues et de personnes participantes ______ 32 Figure 2 : Répartition de la pop. par sexe Figure 3 : Répartition de la pop. par profession _______________________________ 38 Figure 4 : Répartition de la pop. par âge Figure 5 : Répartition de la pop. par caisse __________________________________ 38 Figure 6 : Proportion de bénéficiaires des différentes prestations ________________ 39 Figure 7 : Schéma dentaire, proportion de dents cariées non soignées ___________ 42 Figure 8 : Schéma dentaire, proportion de dents obturées ______________________ 43 Figure 9 : Schéma dentaire, taux de dents absentes ___________________________ 45 Figure 10 : Répartition de la population selon le GI ____________________________ 47 Figure 11 : Proportions de suivi dentaire, brossage quotidien et tabagisme dans la population selon la valeur du GI_____________________________________________ 47 Figure 12 : Arcades complètes et dents absentes non remplacées selon le sexe ___ 50 Figure 13 : Schéma dentaire, taux de non remplacement des dents absentes _____ 52 Figure 14 : Répartition de la pop. par sexe Figure 15 : Répartition de la pop. par profession ______________________________ 53 Figure 16 : Répartition de la pop. par âge Figure 17 : Répartition de la pop. par caisse __________________________________ 53 Figure 18 : Proportion de bénéficiaires des différentes prestations _______________ 54 Figure 19 : Raisons du renoncement aux soins ________________________________ 55 Figure 20 : Boxplot de la dépense totale engagée par individu pour la réalisation des soins ____________________________________________________________________ 59 Figure 21 : Participation des différents acteurs financiers _______________________ 60 Figure 22 : Participation des différents acteurs financiers selon selon le montant total des soins_________________________________________________________________ 60 Figure 23 : Boxplot du montant des prestations extralégales ____________________ 62 Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 6 TABLE DES ILLUSTRATIONS : TABLEAUX Tableau 1 : Nombre de bénéficiaires aux différents stades du dispositif, par caisse et par année ________________________________________________________________ 31 Tableau 2 : Charge de travail des divers intervenants, par caisse et par année, en nombre de demi-journées _________________________________________________________ 33 Tableau 3 : Actions de communication menées ___________________________________ 35 Tableau 4 : Coût de la mise en place de l'action, par caisse et par année ______________ 36 Tableau 5 : Détail du cumul de prestations ______________________________________ 39 Tableau 6 : Pratiques d'hygiène et de suivi, tabagisme _____________________________ 40 Tableau 7 : Suivi, brossage quotidien et tabagisme selon l'âge_______________________ 40 Tableau 8 : Nombre moyen de dents cariées calculé sur 28 dents ____________________ 41 Tableau 9 : Nombre moyen de dents cariées selon les prestations ____________________ 41 Tableau 10 : Nombre moyen de dents obturées, calculé sur 28 dents _________________ 42 Tableau 11 : Nombre moyen de dents obturées selon les prestations _________________ 43 Tableau 12 : Nombre moyen de dents absentes, calculé sur 28 dents _________________ 44 Tableau 13 : Nombre moyen de dents absentes selon les prestations _________________ 44 Tableau 14 : Indice CAO moyen, calculé sur 28 dents______________________________ 45 Tableau 15 : Indice CAO moyen selon les prestations ______________________________ 46 Tableau 16 : C, A, O, CAO moyens selon la prévention, le suivi et le tabagisme _________ 46 Tableau 17 : Prévalences d'indicateurs bucco-dentaires, par sexe ____________________ 48 Tableau 18 : Nombre moyen de prothèses fixes, calculé sur 28 dents _________________ 49 Tableau 19 : XBI moyen, calculé sur 28 dents ____________________________________ 49 Tableau 20 : Indice XBI moyen selon les prestations_______________________________ 50 Tableau 21 : Nombre moyen de dents absentes non remplacées, calculé sur 28 dents____ 51 Tableau 22 : Nombre moyen de dents absentes non remplacées, calculé sur 28 dents____ 51 Tableau 23 : Evaluation de l'état bucco-dentaire selon les bénéficiaires ________________ 54 Tableau 24 : Perception de l'état bucco-dentaire selon les prestations perçues __________ 55 Tableau 25 : Nombre de patients et proportion ayant besoin d'un acte dentaire _________ 56 Tableau 26 : Nombres moyens de dents à traiter pour les soins chirurgicaux et les actes prothétiques___________________________________________________________ 57 Tableau 27 : Besoins en soins des bénéficiaires et réalisation de ceux-ci dans le cadre de l'action _______________________________________________________________ 57 Tableau 28 : Nombres de dents à traiter prescrits et réalisés ________________________ 58 Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 7 SYNOPSIS Titre de l’action Chef de projet Objectif de l’action Objectifs de l’évaluation Méthodologie de l’action / population Données recueillies Méthodes Plan dentaire institutionnel – Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité « des soins pour tous » Dr Françoise GEORGES Réintégrer dans la filière de soins un assuré préalablement détecté comme précaire et améliorer son état bucco-dentaire Evaluer la mise en place organisationnelle et le financement de l'action Décrire l'état de santé bucco-dentaire des personnes en situation de précarité Evaluer l’efficacité de l’action à partir de la réalisation des soins dentaires prescrits aux bénéficiaires Détection des bénéficiaires : basée sur un repérage à « visage humain », par les détecteurs sans procédure. Examen du bénéficiaire par le Chirurgien-Dentiste Conseil (CDC) : Evaluation par le CDC des soins nécessaires. Dialogue engagé sur l'importance des soins dentaires et sur la question de leur financement avec pour principe une dispense d'avance de frais et une recherche de financement personnalisé. Confirmation par le bénéficiaire du choix du Chirurgien-Dentiste Traitant (CDT). Examen du bénéficiaire par le CDT : Le CDC prend contact avec le CDT pour lui présenter la démarche et obtenir son adhésion au projet. Le bénéficiaire prend ensuite rendez-vous avec le CDT pour un examen bucco-dentaire. A l'issue de celui-ci, le CDT adresse un plan de soins au CDC qui étudie avec l'ASS les possibilités de financement qui détermineront la réalisation du plan de soins. Données sociodémographiques Evaluation des besoins en soins par le CDC Données bucco-dentaires et sanitaires du bénéficiaire Données organisationnelles Recueil : Centralisation à la Caisse Centrale de la MSA de l’ensemble des fichiers anonymisés reçus des caisses de MSA. Traitement des données : - Nettoyage de la base - Description de l’état bucco-dentaire de la population, des habitudes de prévention et des besoins en soins - Etude du plan de soins, de sa réalisation et de son financement Période d’évaluation Outils : Exploitation des données sous SAS® et Excel® 2006-2009 Dossier CNIL Accord obtenu (N° 1168812) Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 8 LEXIQUE AAH ALD AMC AMO ANR API ASPA ASS BBD CCMSA Cetaf CES CAO CDC CDT CMU-c CNIL EPICES ESAT GDR GI IRDES MSA PDI RMI RSA SST XBI Allocation aux Adultes Handicapés Affection de Longue Durée Assurance Maladie Complémentaire Assurance Maladie Obligatoire Nombre de dents Absentes Non Remplacées par une prothèse Allocation de Parent Isolé Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées Action Sanitaire et Sociale Bilan Bucco-Dentaire : examen réalisé par un chirurgien-dentiste traitant dans le but de dépister, d’informer et de motiver les patients à l’hygiène bucco-dentaire Caisse Centrale de la Mutualité Sociale Agricole Centre Technique d’Appui et de Formation des centres d’examens de santé Centre d’Examen de Santé Indicateur qui mesure l’état dentaire d’une personne ou d’une population. Il est constitué par la somme de ses différents indices : C, A et O Indicateur C : Nombre de dents cariées à traiter Indicateur A : Nombre de dents absentes Indicateur O : Nombre de dents obturées Chirurgien-Dentiste Conseil Chirurgien-Dentiste Traitant Couverture Maladie Universelle Complémentaire Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés Evaluation de la Précarité et des Inégalités de santé pour les CES Etablissement et Service d’Aide par le Travail Gestion du Risque Indice Gingival Indice variant de 0 à 3 indiquant l’inflammation de la gencive Institut de Recherche et de Documentation en Economie de la Santé Mutualité Sociale Agricole Plan Dentaire Institutionnel : plan de prévention bucco-dentaire lancé en juillet 2006 par la MSA qui consiste à proposer des actions de dépistage et de sensibilisation à tous les âges clés pour la santé bucco-dentaire Revenu Minimum d’Insertion Revenu de Solidarité Active Santé et Sécurité au Travail Indicateur qui mesure l’état prothétique d’une personne ou d’une population. Il est constitué par la somme de ses différents indices : X, B et I Indicateur X : Nombre de dents remplacées par une prothèse amovible Indicateur B : Nombre de dents intermédiaires de bridge Indicateur I : Nombre de dents absentes remplacées par un implant Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 9 INTRODUCTION La Mutualité Sociale Agricole a mis en place en 2006, un programme national global pour améliorer la santé bucco-dentaire de ses ressortissants et réduire les inégalités de santé : le Plan Dentaire Institutionnel (PDI). Ciblé sur les moments clés de la santé buccodentaire ou certaines populations à risque, ce plan prévoit un accompagnement buccodentaire de tous les ressortissants agricoles, avec des actions destinées à couvrir les principaux risques dentaires tout au long de la vie. L’action « Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité – des soins pour tous » a été intégrée dans le PDI pour répondre aux problématiques spécifiques que rencontre cette population. La précarité s’accompagne d’un état bucco-dentaire moins bon que dans la population générale et d’un accès aux soins plus difficile. [1, 2, 3] Ces caractéristiques, connues au moment de l’élaboration du plan dentaire, sont attestées par des études ultérieures, confirmant l’intérêt d’une action dans ce domaine. Les personnes en situation de précarité ont une santé bucco-dentaire plus dégradée que les autres. Une enquête menée en 2008 sur les assurés du régime général et de la MSA montre que 35% des personnes précaires, tous régimes confondus, ont, au moment d’un bilan bucco-dentaire, au moins une dent cariée non traitée, contre 21% chez les personnes non précaires. [5] Or, une mauvaise santé bucco-dentaire peut avoir des répercussions sur l’état de santé général et un délabrement dentaire être un obstacle de plus à une réinsertion sociale. [6, 7, 8, 9, 10, 11] Les facteurs expliquant cette situation relèvent à la fois du manque d’information dont dispose cette population sur l’importance et le coût des soins dentaires, sur ses droits, d’un accès au soins plus difficile en raison notamment du montant élevé des soins prothétiques pour les personnes n’ayant pas de couverture complémentaire, du manque de structures publiques dispensant des soins dentaires. Par ailleurs, des problèmes à résoudre plus urgents que la santé bucco-dentaire, font que les personnes en situation de précarité prennent encore moins soin de leur bouche que les autres. La population agricole compte une plus forte proportion de personnes en situation de pauvreté financière. Une enquête sur les revenus fiscaux et sociaux de 2007 montre que 10,2% des ménages allocataires de prestations familiales de la MSA vivent sous un seuil de bas revenus, contre 7,2% dans la population générale allocataire ou non de prestations familiales. [4] Grâce à son guichet unique, la MSA dispose de différents temps de contact avec ses ressortissants lui permettant de détecter les personnes en situation de précarité (action sanitaire et sociale, santé au travail, prévention, affiliation, recouvrement…) et de leur proposer un accompagnement global retracé dans son plan de lutte contre la précarité. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 10 L’action « Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité – des soins pour tous », inscrite tout d’abord à titre facultatif dans le plan dentaire de la MSA et intégrée à son plan de lutte contre la précarité, propose un accompagnement en soins bucco-dentaires aux personnes préalablement détectées comme précaires, pour d’une part, améliorer leur santé dentaire et d’autre part, les réintégrer durablement dans une filière de soins générale dont ils sont bien souvent éloignés. Le présent rapport détaille l’évaluation de cette action selon trois axes. Il s’agit tout d’abord de détailler la mise en place organisationnelle de l’action qui n’a pas été la même dans toutes les caisses à travers la méthodologie, les modes de recrutement ou encore les financements. Il sera ensuite dressé un état des lieux bucco-dentaire des personnes en situation de précarité participantes. Enfin, l’efficacité de l’action sera jugée à travers la réalisation du plan de soins et son financement. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 11 I PRESENTATION DE L’ACTION I.1 Précarité et pauvreté « La précarité est l’absence d’une ou plusieurs des sécurités […] permettant aux personnes et aux familles d’assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales et de jouir de leurs droits fondamentaux. L’insécurité qui en résulte peut être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus ou moins définitives. Elle conduit à la grande pauvreté, quand elle affecte plusieurs domaines de l’existence, qu’elle devient persistante, qu’elle compromet les chances de réassumer ses responsabilités et de reconquérir ses droits par soi-même, dans un avenir prévisible. » La précarité est ainsi définie par Joseph Wresinski1 et cette définition est celle actuellement acceptée par l’Etat français. La précarité est caractérisée principalement par un manque de certitudes quant à l’avenir qui peut mener à la pauvreté. Précarité et pauvreté sont donc deux notions distinctes mais intimement liées. [12] La précarité peut recouvrir plusieurs formes. La première d’entre elles est la précarité liée à des revenus faibles ne permettant pas de disposer d’un filet de sécurité suffisant. Mais elle peut tout aussi bien être relationnelle ou affective, quand un manque de relations sociales peut conduire à un isolement. On peut aussi distinguer la précarité sanitaire qui est le fait de ne pas être en mesure de faire face à d’éventuels problèmes de santé qui pourraient survenir dans l’avenir. La précarité est donc un état à un instant T reposant sur des facteurs très divers. De par son aspect multifactoriel, il est difficile de la mesurer sans la confondre avec la pauvreté. Néanmoins, le Centre Technique d’Appui et de Formation des centres d’examen de santé (Cetaf) a construit un score individuel de précarité, dénommé EPICES (Evaluation de la précarité et des inégalités de santé pour les CES), qui prend en compte la plupart des facteurs susnommés. La construction de ce score est donnée en annexe. [13] La pauvreté, quant à elle, est le manque de ressources matérielles suffisantes ou des conditions de vie qui ne permettent pas aux personnes d’exister dignement selon leurs droits légitimes et vitaux et qui les condamne à survivre péniblement au jour le jour. On distingue deux types du pauvreté : la pauvreté monétaire et la pauvreté en conditions de vie. Un individu est considéré dans un état de pauvreté monétaire lorsque ses revenus sont inférieurs à un seuil, dénommé seuil de pauvreté. Le seuil de pauvreté est déterminé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l’ensemble de la population. L’Union Européenne et la plupart des pays européens utilisent un seuil à 60% de la médiane des niveaux de vie, bien que la France ait utilisé jusqu’à récemment un seuil à 50%. En 2008, le seuil à 60% était de 949 € mensuel pour une personne seule et 13% de la population française vivait en dessous. [14] La pauvreté en conditions de vie se définit par un manque global d’éléments de bienêtre matériel. Un ménage est dit pauvre en conditions de vie lorsqu’il cumule au moins huit Joseph Wresinski était un prêtre diocésain français, il a fondé le mouvement des Droits de l’Homme ATD Quart Monde. 1 Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 12 privations ou difficultés sur vingt-sept recensées par l’INSEE. Ces privations peuvent se réunir dans quatre grandes catégories qui sont l’insuffisance de ressources (remboursements d’emprunts élevés par rapport aux revenus, découvert bancaire…), les retards de paiement, les restrictions de consommation (impossibilité de se payer une semaine de vacances, d’acheter de la viande, d’offrir des cadeaux…) et les difficultés de logement (surpeuplement, pas de toilettes…). [14] I.2 Contexte sanitaire S’il n’y a pas à proprement parler de maladies bucco-dentaires liées à la précarité, il n’en demeure pas moins que la santé bucco-dentaire des personnes en situation de précarité est plus dégradée que dans la population générale. La santé bucco-dentaire n’est pas considérée comme une préoccupation majeure par la plupart des gens. C’est d’autant plus vrai pour les personnes en difficulté qui ont bien souvent des problèmes plus urgents à résoudre. Pourtant, une bouche en mauvais état peut être handicapante socialement et surtout avoir des répercussions sur l’état de santé général. La pathologie bucco-dentaire la plus fréquente est l’atteinte carieuse qui, sans traitement, progresse inexorablement vers la perte de la dent. La très grande majorité des jeunes de 20 ans (95%) ont ou ont déjà eu au moins une dent cariée, traitée ou non. [15] La maladie parodontale est une affection qui touche les tissus de soutien de la dent et qui aboutit progressivement à la perte de l’organe dentaire. 75% des adultes de 40 ans en souffrent. En outre, des maladies parodontales ou des caries non traitées peuvent entraîner des complications infectieuses au niveau du cœur, des poumons ou de l’appareil locomoteur. Ainsi, 30% des endocardites infectieuses et des abcès pulmonaires ont une origine buccodentaire. Les parodontites peuvent aussi entraîner par infection la perte d’endoprothèses. [15] Une denture en mauvais état peut aussi poser des problèmes esthétiques. Les relations humaines et la vie sociale des personnes peuvent s’en trouver affectées. Il n’existe pas d’études quantifiant cet aspect, mais il paraît cependant évident que les prothèses dentaires ont une fonction esthétique qui ne doit pas être négligée. Les personnes en situation de précarité ont moins recours au dentiste que les autres. Chez les personnes les moins précaires (1er quintile du score EPICES), le non recours aux soins dentaires est de 10,9% quand il est de 34,2% chez les personnes appartenant au dernier quintile. [16] Dans la population générale, 9,8% des personnes renoncent aux soins dentaires pour des questions financières. C’est la catégorie de soins qui est la plus touchée par le renoncement, loin devant la lunetterie (4,1%). [16] Pourtant, les soins conservateurs (traitement de carie, détartrage, extraction…) sont remboursés à 70% par l’assurance maladie obligatoire et les tarifs sont opposables. Un manque d’information quant à la prise en charge des soins est peut-être à prendre en compte pour pondérer ces résultats. En revanche, selon une étude, la variable dentaire la plus liée à la précarité est le nombre de dents absentes non remplacées par une prothèse. [11] Ce constat semble avoir un lien direct avec le coût des soins prothétiques qui sont laissés à la libre interprétation des praticiens traitants et très mal remboursés par l'assurance maladie obligatoire. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 13 Ayant moins de ressources financières et un plus faible recours aux soins dentaires, les personnes en situation de précarité ont un état bucco-dentaire plus dégradé que celui de la population générale. Ainsi, le Centre Technique d’Appui et de Formation des centres d’examen de santé (Cetaf) a mis en évidence que 35% des personnes précaires avaient au moins une carie non traitée au moment d’un examen bucco-dentaire contre 21% chez les personnes non précaires. De la même manière, le taux de personnes ayant au moins cinq dents absentes, remplacées ou non par une prothèse, passe de 36% à 20%. [5] Une étude de l’Institut de Recherche et de Documentation en Economie de la Santé (IRDES) a montré que, outre le fait d’être plus dégradé, l’état bucco-dentaire des personnes précaires se détériore plus vite avec l’âge. Le nombre de dents absentes non remplacées des personnes en situation de précarité passe de 1,8 chez les patients âgés de moins de 25 ans à 10,0 chez les plus de 50 ans alors qu’il varie de 0,5 à 2,3 pour les mêmes classes d’âge en population générale. [7] Néanmoins, il est à noter que, parallèlement à l’état bucco-dentaire de la population générale, l’état bucco-dentaire des personnes précaires s’améliore génération après génération dans les mêmes proportions, même si l’écart entre les deux populations reste sensiblement le même. [16] Enfin, les liens entre pauvreté et état bucco-dentaire sont sensiblement les mêmes que ceux existant entre précarité et état bucco-dentaire. I.3 Objectifs de l’action L’objectif principal de cette action est de réintégrer dans la filière de soins un assuré préalablement détecté comme précaire en lui proposant : - une évaluation bucco-dentaire par le chirurgien-dentiste conseil - une orientation vers le chirurgien-dentiste traitant de son choix pour établir un plan de soins - une recherche de financement adapté à chaque cas Cette action envisage pour la première fois un accompagnement des chirurgiensdentistes traitants ainsi que des adhérents autour d’un projet thérapeutique pour améliorer la santé bucco-dentaire et la prise en charge des personnes en situation de précarité. A court terme, cette action doit permettre d’améliorer la santé bucco-dentaire des personnes précaires et de les sensibiliser à l’importance de la prévention en matière de santé bucco-dentaire. A moyen terme, les bénéficiaires devront être réintégrés dans une filière de soins traditionnelle et capables d’engager eux-mêmes les actions nécessaires à leur santé. I.4 Description de l’action Cette action est facultative, seules les caisses qui le désiraient l’ont mise en place. Après la désignation de l’équipe de pilotage interne à chaque caisse et l’estimation de la charge financière du projet, l’action se déroule en plusieurs phases. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 14 I.4.1 Détection des bénéficiaires Les situations de précarité répondent à des critères multiples (précarité générale, économique, médicale, issue d’un état de fait chronique…) qui rendent difficile le repérage systémique de telles populations. De plus, il est difficile de mobiliser cette population qui est par définition exclue du système de soins traditionnel. Aussi, le repérage des personnes en situation de précarité peut se faire soit individuellement, soit collectivement par exemple au niveau des structures d’insertion par le travail agricole, ou lors des Instants Santé (bilan de santé proposé par la MSA à tous ses ressortissants entre 25 et 74 ans). La détection est basée sur un repérage à « visage humain », sans procédure complexe. C’est la présomption personnelle et donc subjective du détecteur qui déterminera l’entrée du bénéficiaire dans le dispositif. La situation de précarité ne fait pas non plus l’objet d’une validation a posteriori. Grâce à son guichet unique (cotisations, famille, santé, retraite) la MSA dispose de nombreux temps de contact différenciés avec ses adhérents lui permettant une détection large des personnes en situation de précarité. Chaque secteur de la caisse peut être amené à signaler un cas au service d’action sanitaire et sociale afin de permettre la prise en charge de l’adhérent. Les élus de la MSA participent également à cette détection. Après détection, une fiche de liaison entre les détecteurs internes et le chirurgiendentiste conseil est mise en place. Elle précise le motif d’orientation vers ce dernier, la date de la dernière visite chez un praticien traitant, l’existence ou non d’un chirurgien-dentiste traitant, et le moyen de financement des soins bucco-dentaires envisagés par le bénéficiaire. Elle permet également de recueillir le consentement du bénéficiaire, ses coordonnées et l’existence ou non d’une assurance complémentaire. I.4.2 Examen du bénéficiaire par le chirurgien-dentiste conseil A l’aide de la fiche de liaison, le chirurgien-dentiste conseil (CDC) prend rendez-vous avec le bénéficiaire au point d’accueil MSA le plus proche de son lieu de travail ou de résidence, ou à l’occasion des Instants Santé. Il examine ce dernier, évalue les soins dont il a besoin et engage le dialogue avec l’assuré sur l’importance des soins dentaires. La question du financement est également abordée avec pour principe une dispense d’avance de frais et une recherche de financement personnalisé afin d’éviter un reste à charge pour l’adhérent. A la fin de l’entretien, le chirurgien-dentiste conseil fait confirmer au bénéficiaire le choix du chirurgien-dentiste traitant. Une fiche sera remplie durant l’entretien avec les coordonnées du bénéficiaire, des informations sur son suivi médical et bucco-dentaire et l’évaluation des soins à prévoir. I.4.3 Examen du bénéficiaire par le chirurgien-dentiste traitant A l’issue de la rencontre avec le bénéficiaire, le chirurgien-dentiste conseil prend contact avec le praticien traitant choisi par l’assuré. Le but de cet entretien est de l’informer qu’il a été choisi par le bénéficiaire, de lui expliquer la démarche et d’obtenir son adhésion au projet. Si le praticien adhère, le chirurgien-dentiste conseil lui adresse un dossier contenant Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 15 la fiche d’examen, une enveloppe T pour le retour des documents et des plaquettes informatives. Le bénéficiaire prend ensuite rendez-vous avec le chirurgien-dentiste traitant pour un bilan bucco-dentaire initial qui comporte : - un entretien avec l’assuré concernant ses habitudes d’hygiène, de suivi buccodentaire et d’alimentation - un examen complet de la bouche - des conseils personnalisés - une évaluation de soins bucco-dentaires à effectuer Le praticien remplit ensuite la fiche d’examen et la retourne à la caisse à l’aide de l’enveloppe T. Le cas échéant, il envoie aussi le plan de soins envisagé pour le bénéficiaire. Le chirurgien-dentiste conseil réceptionne la fiche, contrôle et valide les données qui sont saisies dans un fichier Excel® ad hoc. Les honoraires du bilan, qui s’élèvent à 30 €, sont ensuite versés directement au praticien traitant. A ce stade, il n’y a donc pas d’avance de frais de la part du bénéficiaire. Les données anonymisées de la fiche d’examen sont envoyées annuellement à la Caisse Centrale de la Mutualité Sociale Agricole (CCMSA) pour traitement. I.4.4 Entrée du bénéficiaire dans le dispositif et financement des soins Dans le cas où des soins bucco-dentaires sont à prévoir pour réhabiliter la bouche du bénéficiaire, les chirurgiens-dentistes conseils et traitants discutent ensemble du plan de soins en fonction de la situation sanitaire et financière de l’assuré. Une fois le plan de soins défini, sera traitée la question du financement des soins. Les soins dentaires sont pris en charge à 70% du tarif de responsabilité par l'assurance maladie obligatoire. Si le participant bénéficie de la CMU-c, un panier de soins est pris en charge à 100% en tiers payant. En outre, les tarifs des soins conservateurs (traitement de carie, détartrage, extraction…) sont opposables. Dans le cadre de l'action, la MSA prend en charge par l'intermédiaire du FNPEISA : - le bilan bucco-dentaire sur une base forfaitaire de 30€. - le ticket modérateur des radiographies réalisées lors du bilan bucco-dentaire. - les frais d’affranchissement et le coût de l’enveloppe T. Les soins dentaires sont pris en charge à 70% du tarif de responsabilité par l'assurance maladie obligatoire. En outre, les tarifs des soins conservateurs (traitement de carie, détartrage, extraction…) sont opposables. Si le participant bénéficie de la CMU-c, un panier de soins est remboursé à 100%. Pour les patients ne bénéficiant pas de la CMU-c, le reste à charge concerne donc: - le ticket modérateur de 30%. - les dépassements d’honoraires que peuvent pratiquer les professionnels pour les soins prothétiques ou orthodontiques ainsi que sur tous les actes pour certains professionnels de santé bénéficiant du droit permanent à dépassement d’honoraires (DP). Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 16 Une partie ou la totalité du reste à charge peut être financée par une assurance maladie complémentaire si le bénéficiaire en possède une. Après une vérification des droits éventuels à la CMU-c ou à l’ACS par les services compétents de la caisse, en fonction des cas et du reste à charge pour l'assuré, le chirurgien-dentiste conseil demande une prise en charge au service d’action sanitaire et sociale (ASS) pour combler partiellement ou totalement le reste à charge pour l'assuré, et lui proposer, le cas échéant, d’adhérer à une mutuelle. Par ailleurs, le service d’ASS peut être amené à rechercher d’autres sources de financement (conseil général, mairie, associations…). Après avoir eu connaissance des différents modes de financement et du reste à charge pour lui-même, le bénéficiaire accepte ou non de suivre le plan de soins. S’il accepte, il sera suivi pendant toute la réalisation des soins par le chirurgien-dentiste conseil. I.5 Objectifs de l’évaluation Cette évaluation propose de décrire la mise en place organisationnelle de l’action dans chaque caisse, de dresser un état des lieux bucco-dentaire des bénéficiaires et d’étudier leur réintégration dans un système de soins traditionnel. Elle doit permettre en outre d'évaluer la portée de l'action et de conclure quant à ses possibilités de généralisation. I.5.1 - décrire les différentes déclinaisons de l'action mises en place dans chaque caisse étudier le mode de recrutement des bénéficiaires décrire la charge de travail des divers intervenants I.5.2 - - Décrire l’état de santé bucco-dentaire des bénéficiaires décrire les habitudes d’hygiène et de suivi des bénéficiaires décrire les états dentaire et prothétique des participants étudier les inégalités selon le sexe, l’âge ou les prestations sociales perçues I.5.3 - Evaluer la mise en place organisationnelle et le financement de l’action Evaluer l'impact de l'action sur les bénéficiaires dresser le tableau de bord des plans de soins étudier les soins dentaires réalisés par les bénéficiaires en fonction du plan de soins étudier le financement des soins et sa ventilation selon les différents financeurs étudier la réalisation des plans de soins pointer les différences qui pourraient exister selon le sexe, l’âge ou le financement des soins Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 17 II MATERIEL ET METHODE II.1 Populations d'étude II.1.1 Cohorte des bénéficiaires L'individu statistique est une personne préalablement détectée comme précaire qui a été sensibilisée à l'action par le chirurgien-dentiste conseil de la caisse participante. La population cible regroupe l'ensemble des personnes sensibilisées. La population source regroupe les personnes sensibilisées qui sont entrées dans le dispositif. II.1.2 Sous-population de l'évaluation sanitaire des personnes précaires Il s'agit de l'ensemble des bénéficiaires dont la fiche d'examen a reçu une double validation : - une validation de la part du chirurgien-dentiste conseil de la caisse ayant vérifié la qualité de remplissage des données - une validation du statisticien de la CCMSA s’étant assuré par un traitement automatisé de la cohérence des données II.1.3 Sous-population de l'étude du plan de soins, de sa réalisation et de son financement Il s'agit de l'ensemble des bénéficiaires à qui a été proposé un plan de soins dont les données demandées ont été fournies à la CCMSA par le chirurgien-dentiste conseil de la caisse et validées par la personne en charge de l'étude. II.2 Recueil des données Les données recueillies lors de l'examen de prévention, ainsi que leur traitement, font l'objet d'une déclaration auprès de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) (Récépissé de la déclaration initiale du 20 novembre 2006 – dossier n°1168812 ; déclaration complétée en 2008 décision CIL 08-19 du 14 novembre 2008). Les données organisationnelles sont collectées sur des feuilles pré-formatées par les référents de l'action, dans chaque caisse de MSA, à partir de leur suivi de population invitée et de leur suivi d’activité. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 18 Pour les données sanitaires, une fois la fiche d'examen déclarée conforme par le chirurgien-dentiste conseil de la caisse, elle est saisie sur un masque de saisie Excel® qui alimente une base de données. L'ensemble des supports de recueil de données remonte aux référents régionaux de l'action qui les valident et les transmettent à la CCMSA pour traitement. Par ailleurs, pour compléter l'étude, il a été demandé a posteriori aux chirurgiensdentistes conseils des caisses participantes de fournir des données relatives au plan de soins, à sa réalisation et à son financement. Une feuille pré-formatée Excel® leur a été fournie. Ces données sont anonymes. II.3 Données recueillies II.3.1 Données organisationnelles (par caisse et par année civile) Mode(s) de recrutement des bénéficiaires Types d'action de communication engagée Nombre de personnes détectées Nombre de personnes examinées par le chirurgien-dentiste conseil Nombre de personnes retenues Nombre de participants Nombre de chirurgiens-dentistes traitants participant Charge de travail en nombre de vacations par catégorie d'acteurs : chirurgiendentiste conseil, service ASS, médecine du travail, service prévention, service communication, autres secteurs) Répartition par acteur des activités (détection des bénéficiaires, relances, saisie des données, suivi de la consommation de soins, autre activité) Coût par poste de la mise en œuvre de l'action (frais d'affranchissement, coût des examens, frais de communication spécifique dentaire, autre frais) Coût par financeur des soins consécutifs (AMO, AMC, apport personnel, autre financement, ASS) II.3.2 Données de la fiche sanitaire (par participant) II.3.2.1 Données sociodémographiques Année de naissance Sexe Département d'affiliation Profession, à choisir parmi les valeurs suivantes : - Agriculteurs exploitants, y compris les chefs d’entreprises agricoles tels que par exemple les paysagistes non salariés, - salariés d'exploitation : salariés dans le secteur de la production (agriculture et forêt), - salariés de coopérative : salariés du secteur alimentaire et agroalimentaire ainsi que les salariés des coopératives de transformation, Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 19 - salariés autres : salariés du secteur tertiaire (organismes professionnels agricoles – MSA, Crédit Agricole – salariés des entreprises de services à la personne ou à l’entreprise (aide à domicile en milieu rural, paysagistes salariés), - autres : retraités et cotisants volontaires II.3.2.2 Données sanitaires Pathologie(s) générale(s) ayant un retentissement sur l'état bucco-dentaire. Si oui, à préciser parmi les valeurs suivantes - Diabète - Cancer des voies aéro-digestives - Radiothérapie cervico-faciale - Syndrome d'immuno-dépression - Traitement immuno-suppresseur - Syndrome sec - Traitement sialoprive - Traitement anticoagulant ou anti-aggrégant plaquettaire - Autre pathologie Schéma dentaire : il s'agit d'un schéma représentant les 32 dents sur lequel le chirurgien-dentiste traitant indique les dents qui sont absentes (A), obturées (O) ou cariées (C). Schéma prothétique : c'est un schéma similaire au schéma dentaire sur lequel le chirurgien-dentiste traitant indique les différentes prothèses que le participant porte : élément unitaire fixe (F), élément de prothèse amovible (X), implant (I) ou intermédiaire de bridge (B) Présence de plaque dentaire Présence de tartre Indice gingival (GI) : c'est un indice variant de 0 à 3 pour évaluer le degré d’inflammation de la gencive 0 : pas d’inflammation 1 : inflammation discrète, peu de changement de forme et de couleur 2 : nflammation marquée, hypertrophie gingivale avec saignement provoqué 3 : inflammation importante, rougeur, hypertrophie accentuée avec saignement spontané et ulcération Douleurs Mobilités dentaires Infection Adénopathie Présence de lésions des muqueuses, si oui, à préciser Signe de dysfonctionnements de l'appareil manducateur, si oui, à préciser Cas particulier, si oui à préciser Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 20 II.3.2.3 Habitudes de prévention, d'hygiène et de suivi, besoins en soins et en informations Suivi dentaire régulier Année de la dernière visite Tabagisme Brossage quotidien Besoins en soins (choix multiples) : - Détartrage - Soins conservateurs - Extractions / chirurgie - Prothèses - Autres, à préciser Besoins en soins spécialisés (choix multiples): - Soins parodontaux - Soins occlusaux - Orthopédie dento-faciale - Autre, à préciser Besoins d'informations (choix multiples): - Prévention - Alimentation, alcool, tabac - Traitements - Prise en charge des soins - Autres, à préciser II.3.3 Données du questionnaire complémentaire (par participant) II.3.3.1 Données sociodémographiques Année de naissance Sexe Date de l'examen par le chirurgien-dentiste conseil Prestations sociales dont bénéficie l'assuré, à choisir parmi : CMU-c, pension d'invalidité, ASPA, AAH, RMI-RSA, API, FSV (Fond de Solidarité Vieillesse) II.3.3.2 Rapport du bénéficiaire à la santé bucco-dentaire Année de la dernière visite chez un dentiste Dentiste traitant habituel (oui/non) Etat bucco-dentaire jugé satisfaisant par le bénéficiaire (oui/non) Nécessité de soins bucco-dentaires selon le bénéficiaire (oui/non) Soins en cours ou prévus (oui/non) Renoncement aux soins, si oui à préciser parmi les valeurs suivantes : - Peur du dentiste Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 21 - Difficultés financières Inutilité Echec précédent Manque de temps Eloignement du cabinet dentaire Autre, à préciser II.3.3.3 Plan de soins prévus Consultation chez un chirurgien-dentiste traitant (oui/non) Radiographie panoramique (oui/non) Détartrage (oui/non) Soins conservateurs (oui/non) Soins chirurgicaux (oui/non), si oui nombre de dents à extraire Couronnes à prévoir (oui/non), si oui, nombre de couronnes Prothèse adjointe maxillaire à prévoir (oui/non), si oui, nombre de dents Prothèse adjointe mandibulaire à prévoir (oui/non), si oui, nombre de dents Implantologie (oui/non), si oui, nombre de dents Autre, à préciser II.3.3.4 Soins réalisés Consultation chez un chirurgien-dentiste traitant (oui/non) Radiographie panoramique (oui/non) Détartrage nécessaire (oui/non) Soins conservateurs (oui/non) Soins chirurgicaux (oui/non), si oui nombre de dents à extraire Couronnes (oui/non), si oui, nombre de couronnes Prothèse adjointe maxillaire (oui/non), si oui, nombre de dents remplacées Prothèse adjointe mandibulaire (oui/non), si oui, nombre de dents remplacées Implantologie (oui/non), si oui, nombre de dents remplacées par un implant Autre, à préciser II.3.3.5 Financement du plan de soins Dépense totale pour la réalisation des soins Part financée par l'assurance maladie obligatoire Part financée par l'assurance maladie complémentaire Part financée par la CMU-c Part financée par le bénéficiaire Part financée par le service ASS Autre financement, préciser Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 22 II.4 Indicateurs calculés II.4.1 Schéma dentaire C : nombre de dents cariées à traiter, recensées sur le schéma dentaire. A : nombre de dents absentes, recensées sur le schéma dentaire. O : nombre de dents obturées, recensées sur le schéma dentaire. Il s'agit de caries ayant été traitées. CAO : somme des indicateurs C, A et O. Il indique le nombre de dents cariées, obturées ou absentes de chaque individu. Il mesure qualitativement et quantitativement l'état dentaire d'une population. Plus il est élevé, plus l'état dentaire est dégradé. II.4.2 Schéma prothétique F : nombre d'éléments unitaires fixes (couronnes, dents à tenon, pilier de bridge) recensés sur le schéma prothétique X : nombre de dents absentes remplacées par une prothèse amovible, recensées sur le schéma prothétique. B : nombre d'intermédiaires de bridges recensés sur le schéma prothétique I : nombre d'implants recensés sur le schéma prothétique XBI : somme des indicateurs X, B et I. Il s'agit du nombre de dents absentes remplacées par une prothèse Dents absentes non remplacées (ANR) : A – (X + B + I). C'est le nombre de dents absentes qui n'ont pas été remplacées par une prothèse. Taux de non remplacement des dents absentes: (A-XIB) / A. Il s'agit de la proportion, exprimée en pourcentage de dents absentes qui n'ont pas été remplacées par une prothèse. Tous ces indicateurs seront calculés sur 28 dents. En effet, les dents de sagesse sont très souvent absentes dans la population sans que cela ne soit un signe de mauvais état bucco-dentaire. Les comptabiliser aurait donc entraîné un biais. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 23 II.5 Gestion et traitement des données II.5.1 Sélection des caisses participant à l'étude La méthodologie de l'action laissant beaucoup de liberté aux caisses, le fait d'avoir été recensé comme ayant mené l'action recouvre des pratiques relativement différentes. A titre d'exemple, certaines caisses n'ont effectué que des avis sur devis, d'autres ont intégré cette action dans le plan précarité en ne fournissant qu'un bon d’examen bucco-dentaire aux personnes bénéficiaires sans accompagnement ni aide à la prise en charge de soins dentaires nécessaires. Ainsi, pour garder une certaine homogénéité dans la méthodologie, toutes les caisses n'ont pas été retenues dans l'étude. Pour ce faire, il fallait que les critères fondamentaux de la méthodologie soient mis en œuvre. Ces critères ainsi définis sont : - une recherche des personnes en situation de précarité - un accompagnement pendant toute la réalisation du plan de soins par le chirurgien-dentiste conseil de la caisse - une recherche de financement adapté à chaque cas, avec éventuellement une participation du service ASS A partir de ces critères, les caisses suivantes ont été retenues pour participer à l'étude2 : Région Aquitaine Bretagne Pays de la Loire Poitou-Charentes Rhône-Alpes Caisse Dordogne Lot et Garonne Gironde Armorique Porte de Bretagne Loire-Atlantique Vendée Sèvres-Vienne Ain Rhône Dpt 2006 2007 2008 2009 24 33 22 29 35 56 85 79 86 69 Les données utilisées ont été celles des années de 2006 à 2009 pour pouvoir constituer une base de données suffisamment importante. Par ailleurs, seule la caisse de Dordogne Lot-et-Garonne (24-47) n'a pas transmis les données du questionnaire complémentaire. Tous les autres résultats ont été transmis. Les différences entre les résultats relèvent essentiellement de la méthodologie de mise en œuvre de l’action et de l’investissement du chirurgien-dentiste conseil, mais très peu de particularités géographiques. Ainsi, il a été décidé que les résultats locaux seraient présentés par caisse pour plus de clarté. 2 Les caisses recensées comme ayant mené l'action mais non retenues dans l'étude sont les suivantes : Sud-Aquitaine (64), Auvergne (03 43 63), Côtes Normandes (14 50), Berry Touraine (36), Sud-Champagne (10 52), Franche-Comté (25 39), Midi-Pyrénées Nord (82), Nord Pas-de-Calais(59 62), Provence Azur (13) et Picardie (02) Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 24 II.5.2 Gestion des incohérences Les bases de données fournies à la CCMSA ont fait l'objet d'une série de tests automatisés afin de pointer les informations manquantes ou incohérentes. II.5.2.1 Liens entre les schémas dentaire et prothétique Toutes les associations entre schéma dentaire et schéma prothétique ne sont pas possibles. A titre d'exemple, une dent ne peut pas être à la fois notée comme cariée sur le schéma dentaire et porteuse d'un implant sur le schéma prothétique. Souvent, l'incohérence provenait d'un oubli manifeste du chirurgien-dentiste traitant qui notait la présence d'une prothèse sans mettre la bonne codification associée sur le schéma dentaire. Ainsi, les remplacements suivants ont été effectués : Schéma dentaire Schéma prothétique observé Observé Corrigé F Vide O X Vide A B Vide A I Vide A Pour les autres incohérences, il n'y avait pas de moyen de déterminer si le chirurgiendentiste traitant s'était trompé sur le schéma dentaire ou sur le schéma prothétique. Il a donc été décidé de supprimer les individus contenant, sur une dent au moins, les couples de valeurs suivants : Schéma dentaire Schéma prothétique C X C B C I A F O X O B O I Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 25 II.5.2.2 Liens entre tartre, besoin de détartrage et indice gingival Plusieurs incohérences entre la présence de tartre et le besoin de détartrage ont été notées. Ainsi certains patients présentaient du tartre sans qu’il ne soit noté de besoin de détartrage et vice-versa. Les règles suivantes ont été adoptées : - Si le patient présente du tartre, le besoin de détartrage est systématiquement renseigné à oui et si l'indice gingival (GI) est manquant ou égal à 0, il est noté à 1. - Si le besoin de détartrage est coché sans qu'il ne soit fait mention de tartre, ni le GI, ni la présence de tartre ne sont retraités car il n'est pas possible de savoir à quel degré était atteint le patient. II.5.2.3 Liens entre plan de soins et soins réalisés Quelques incohérences ont été notées entre les soins réalisés et le plan de soins prévu. Certains soins furent réalisés sans qu'ils soient notifiés dans le plan de soins. Dans ce cas, le soin réalisé a été coché à oui dans le plan de soins prévu. II.5.2.4 Cohérences des prestations sociales reçues Certains individus ont été notés comme bénéficiant d'une allocation du Fond de Solidarité Vieillesse tout en ayant moins de 55 ans, ce qui n'est théoriquement pas possible. Dans ce cas, ils ont été considérés comme n'en bénéficiant pas. II.5.2.5 Valeurs manquantes Pour certains individus, seuls étaient disponibles leur fiche sanitaire ou le questionnaire de données complémentaires, ce qui explique la constitution de deux souspopulations d'étude différentes. Au final, sur 255 individus, 208 ont été inclus dans l'évaluation sanitaire et 202 dans l'évaluation concernant le questionnaire des données complémentaires. II.5.3 Traitement statistique des données Les données ont été traitées à la CCMSA avec les logiciels SAS V9® et Excel®. Les résultats sont présentés avec leur intervalle de confiance à 95% pour les apprécier à leur juste valeur. Pour mesurer la différenciation entre les sexes, les risques relatifs des hommes par rapport aux femmes ont été calculés avec leur intervalle de confiance à 95%. Pour justifier des liens entre les variables, le test utilisé pour les données qualitatives a été le test du Chi-2. La normalité des données quantitatives a été testée par le test de Shapiro-Wilk. Selon le résultat de ce test, les moyennes ont été comparées par le test de Wilkoxon en cas de non normalité, par le test de Student dans l'autre cas. Pour l'évaluation organisationnelle, les liens ont été mis en évidence par l'intermédiaire du cœfficient de corrélation de Pearson. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 26 Les proportions de certains indicateurs sur les différentes dents sont présentées à l'aide de schémas prothétiques. Les correspondances entre ces schémas et les dents sont présentées dans l’annexe 4. Les distributions des sommes engagées ont été illustrées par des boxplots. Les valeurs extrêmes sont celles se situant au dessus du 3ème quartile + 1,5 fois l'intervalle interquartile. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 27 III LA MISE EN PLACE ORGANISATIONNELLE Cette action étant facultative, seules les caisses qui le désiraient l’ont mise en place. Par ailleurs, la méthodologie de l’action laissant la place à l’interprétation et offrant une marge de manœuvre, les mises en place organisationnelles ont été très différentes d’une caisse ou d’un département à l’autre. Cette partie se propose de décrire exhaustivement l’organisation de mise en place dans chaque caisse pour mettre en œuvre l’action « Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité – des soins pour tous ». Un tableau synthétique de ces spécificités locales est présenté en annexe 5. III.1 Description de l'action III.1.1 La caisse Ain Rhône (01-69) L’action a été mise en place en 2009. Le chirurgien-dentiste conseil a informé les services sociaux de la caisse de la teneur de l’action et de ses finalités tout en leur demandant de lui adresser des personnes susceptibles d’entrer dans le dispositif. Il a été décidé dans cette caisse que les personnes entrant dans le dispositif ne devaient pas bénéficier de la CMU-c, partant du principe que les personnes qui en bénéficient n’ont pas besoin d’apports financiers pour réhabiliter leur bouche. Les services sociaux n’ont adressé aucune personne pouvant prétendre à intégrer le dispositif. A la suite d’un changement de chirurgien-dentiste conseil, l’action est temporairement abandonnée. III.1.2 La caisse d’Armorique (22-29) L’action a été mise en place en 2006 dans le Finistère (29) et en 2008 dans les Côtesd’Armor (22). Les chirurgiens-dentistes s’appuient sur les Instants Santé3 pour repérer les bénéficiaires potentiels. Les personnes susceptibles d’entrer dans le dispositif sont invitées sur un ou deux jours et sont examinées par le chirurgien-dentiste conseil. S’il y a des besoins en soins et que les personnes sont volontaires pour participer à l’action, elles sont orientées vers un chirurgien-dentiste traitant. Quelques bénéficiaires potentiels sont aussi adressés aux chirurgiens-dentistes conseils via la médecine du travail ou le service d’action sanitaire et sociale (ASS). Les besoins d’aide financière pour réaliser les plans de soins sont présentés par le chirurgien-dentiste au service ASS, et discutés au cas par cas. En 2009, un plan de communication a été mis en place avec des rédactions d’articles et une communication sur les sites inter et intra net. Des courriers aux professionnels de santé ont également été envoyés. Les Instants Santé sont des bilans de santé préventifs gratuits proposés par la MSA à ses ressortissants. Ils sont au nombre de six au cours d’une vie et couvrent une tranche d’âge allant de 16 à 74 ans. 3 Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 28 III.1.3 La caisse de Loire-Atlantique Vendée (44-85) L’action a été mise en place en 2008. La détection des personnes susceptibles d’entrer dans le dispositif est faite par les service ASS et santé et sécurité au travail (SST) qui adressent les coordonnées de ces dernières au chirurgien-dentiste conseil. Pour entrer dans le dispositif, une personne seule doit avoir moins de 1 200 € de revenu mensuel. Il est ajouté à ce seuil 300 € par personne supplémentaire dans le ménage. Les personnes détectées sont essentiellement des demandeurs d’emploi. Un financement global pour la réalisation des soins dentaires est attribué chaque année par l’ASS. Le budget alloué à chaque bénéficiaire est attribué en fonction du devis établi par le chirurgien-dentiste traitant. Il prend en compte la réalisation de la totalité des soins, déductions faites des autres prestations (assurance maladie obligatoire, complémentaire…), le but étant que l’assuré ne règle rien. Le chirurgien-dentiste conseil accompagne les bénéficiaires tout au long du plan de soins en s'entretenant avec lui, en suivant la réalisation de son plan de soins ou en le relançant si nécessaire. III.1.4 La caisse de Gironde (33) L’action a été menée dans cette caisse en 2006 et 2007 selon le protocole défini. Les personnes susceptibles d’entrer dans le dispositif sont adressées au chirurgien-dentiste conseil après détection par le service ASS. Une enveloppe est allouée chaque année pour le financement de cette action. Tous les restes à charge sont intégralement pris en charge, dans la limite du budget octroyé par l’ASS. Quand l’enveloppe est vide, plus aucun bénéficiaire n’entre dans le dispositif. Le chirurgien-dentiste conseil assure l’accompagnement du bénéficiaire jusqu’à complète réalisation du plan de soins. L’action a été arrêtée en 2008, faute de financement par l’ASS. III.1.5 La caisse de Sèvres Vienne (79-86) Dans cette caisse, l’action a démarré en 2007. Le chirurgien-dentiste conseil se rend sur les chantiers d’insertion par le travail agricole. Il y fait un exposé sur la prévention buccodentaire et la prise en charge des soins puis effectue un bilan bucco-dentaire aux personnes volontaires. Si la personne a des besoins en soins et souhaite entrer dans le dispositif, elle est orientée vers un chirurgien-dentiste traitant. Le chirurgien-dentiste conseil se met luimême en relation avec le praticien traitant pour l’informer de la démarche et discuter du plan de soins et du suivi du patient. Les personnes entrant dans le dispositif venant des chantiers d’insertion sont des personnes actives. Au fil du temps, les praticiens traitants ont connaissance de l’action et peuvent, le cas échéant, adresser des patients au chirurgiendentiste conseil. L’ASS alloue un budget global annuel à l’action. Les restes à charge sont financés intégralement aux bénéficiaires. Quand l’enveloppe est épuisée, plus personne n’entre dans le dispositif. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 29 III.1.6 La caisse de Dordogne Lot-et-Garonne (24-47) L’action a été mise en place en 2006 et suit le protocole établi. Le repérage des personnes précaires est effectué par les services SST et ASS. Les personnes retenues sont ensuite suivies tout au long du plan de soins par le chirurgien-dentiste conseil. Le budget est attribué au cas par cas par le service ASS avec pour principe une prise en charge totale des soins bucco-dentaires. III.1.7 La caisse Portes de Bretagne (35-56) L’action a été mise en place dans le Morbihan (56) en 2008 selon le protocole établi. Le chirurgien-dentiste conseil visite certains chantiers d’insertion par le travail agricole à la demande du service prévention santé, en binôme avec un médecin vacataire au service de la prévention santé. Ainsi, les assurés détectés en situation de précarité bénéficient le même jour d’un examen médical et d’un examen dentaire permettant de formaliser les besoins en soins et de leur prodiguer des conseils de santé bucco-dentaire. En cas de besoins en soins bucco-dentaires, les personnes se voient expliquer l’action et sont incitées à prendre rendezvous chez le chirurgien-dentiste traitant de leur choix. Le chirurgien-dentiste conseil adresse une enveloppe contenant une fiche d’examen personnalisée, une plaquette et un courrier à destination du praticien traitant choisi quand il a connaissance d’une prise de rendez vous. La réalisation du plan de soins est suivie via les bases de remboursement de l’assurance maladie et, si besoin, les participants sont relancés par téléphone pour prise de rendez-vous. A réception de la fiche d’examen, le chirurgien-dentiste conseil se met en contact avec le praticien traitant pour discuter du plan de soins et du financement en cas de besoin prothétique. Il n’y a pas eu pour l’instant de financement extralégal4 de la caisse car les assurés nécessitant des prothèses bénéficiaient de la CMU-c ; quant à ceux qui n’en bénéficiaient pas (très minoritaires), ils avaient une assurance complémentaire et leur état ne nécessitait que des soins conservateurs. Depuis octobre 2009, une enveloppe contenant la fiche d’examen personnalisée, la plaquette et le courrier à destination du praticien traitant est remise le jour même de l’examen à l’assuré afin qu’il puisse la remettre directement à son praticien lors du premier rendez-vous. 4 Extralégal : qui vient compléter les remboursements de l’Assurance maladie, de la mutuelle ainsi que de l’AMO-AMC Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 30 III.2 Nombre de personnes détectées Tableau 1 : Nombre de bénéficiaires aux différents stades du dispositif, par caisse et par année Caisse Dpt 22 Année 2008 2009 29 35-56 56 33 33 Nombre de personnes retenues Participants Nombre de Nombre de / personnes CDT participants retenues participants 51 23 45% 20 58% 27 70 52 52 30 205 95 55 31 2008 311 85 58 41 2009 310 88 79 38 2006 22-29 Nombre de Nombre de personnes personnes examinées détectées par le CDC 60 53 2007 2008 24 79-86 86 44-85 44-85 Global 26 71% 26 48% 28 12,5% 37 30 5 2006 17 12 8 8 100% 6 2007 0 0 0 0 - 0 2007 18% 11 100% 5 4 4 4 2008 79 57% 37 2009 2006 24-47 50% 100% 4 - 2007 19 19 5 5 100% 4 2008 23 22 9 5 56% 4 2009 20 17 14 14 100% 13 2008 28 25 10 9 90% 7 2009 0 0 0 0 - 0 15 12 5 5 1 120 521 380 218 2008 2009 100% 100% 58% 5 181 Source : MSA Les personnes détectées sont les personnes susceptibles d'entrer dans le dispositif, repérées par les différents acteurs. Les personnes retenues sont celles qui, à l'issue de l'examen mené par le chirurgien-dentiste conseil, se voient proposer par ce dernier d'entrer dans le dispositif. Les participants sont les personnes qui entrent effectivement dans le dispositif, en faisant réaliser un bilan bucco-dentaire par un praticien traitant. Le nombre de personnes détectées, examinées, retenues ou participantes est très variable d’une caisse à l’autre. Ces variations sont dues à la fois aux modes de recrutement et aux budgets alloués pour les caisses fonctionnant avec un budget global. Les résultats de l’année 2006 ne portent que sur un semestre, ils sont donc mécaniquement moins élevés que ceux des autres années. Après une année de mise en place et de montée en charge, le nombre de personnes détectées, examinées, retenues ou participantes reste sensiblement le même. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 31 100% 100% 100% 80% 100% 80% 72% 60% 60% 40% 40% 20% 20% 0% examinées retenues source : MSA 0% 58% retenues participantes source : MSA Figure 1 : Proportions de personnes retenues et de personnes participantes Les personnes retenues pour entrer dans le dispositif représentent 72% des personnes examinées par les chirurgiens-dentistes conseils. Et 58% des personnes retenues pour entrer dans le dispositif, c'est-à-dire ayant des besoins bucco-dentaires, sont effectivement participantes. Il est à noter que ce sont les caisses où il y a le moins de personnes retenues que le rapport des participants aux personnes retenues est le plus fort. Le coefficient de corrélation entre ces deux indicateurs, de -0,5 illustre cet état de fait, et semble indiquer que les caisses où il y a moins de bénéficiaires sont celles qui les amènent le plus, en proportion, à participer. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 32 III.3 Charge de travail des intervenants Tableau 2 : Charge de travail des intervenants, par fonction, par caisse et par année, en nombre de demi-journées Caisse Dpt 22 22-29 29 35-56 33 24-47 56 33 24 79 79-86 86 44-85 44-85 Global Année Service ASS CDC Médecine du travail / Prévention Service com Autres(1) Total 2008 7 6 0 1 13 27 2009 45 14 1 1 8 69 2006 8 3 2 0 1 14 2007 31 1 0 0 13 45 2008 31 1 0 0 13 45 2009 53 5 1 1 8 68 2008 3 0 0 0 0 3 2009 12 1 1 0 3 17 2006 18 13 0 0 2 33 2007 9 2 0 1 5 17 2006 3 1 0 0 2 6 2007 6 1 0 0 4 11 2008 2 0 0 0 0 2 2007 17 0 9 0 0 26 2008 16 4 0 0 3 23 2009 28 5 0 0 18 51 2008 10 7 0 0 2 19 2009 0 0 0 0 0 0 2008 2 0 0 0 0 2 2009 5 1 0 0 0 6 95 484 306 65 14 4 (1) Autres : secrétariats des contrôles médicaux et dentaires, services gestion du risque et santé Source : MSA Le nombre total de vacations est très différent selon les caisses et les années. Il varie de 69 demi-journées dans les Côtes d’Armor en 2009 à 2 en 2008 en Dordogne et en LoireAtlantique Vendée. Dans la plupart des caisses, on observe une montée en charge au fil des années. Après cela, on observe dans quelques caisses une diminution du nombre de vacations, ce qui laisse supposer, soit un abandon de l’action, soit que celle-ci fonctionne avec un moindre investissement en termes de charge de travail. Les chirurgiens-dentistes conseils effectuent la majorité des vacations (63%). Ce ratio est toujours supérieur à 50%. Le minimum est observé en Gironde (54% sur les deux années). Viennent ensuite la catégorie « Autres » (20%) et « ASS » (13%). En ce qui concerne la répartition des différentes activités, la détection des bénéficiaires potentiels est effectuée la plupart du temps par le service ASS et dans une moindre mesure par la médecine du travail ou la médecine préventive. L’intervention ou non de ces acteurs est fortement liée au mode de recrutement décidé par la caisse. Il est à noter que dans la caisse Sèvres Vienne, le chirurgien-dentiste conseil prend part au repérage. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 33 Les relances des participants, qu’elles soient faites par courrier ou téléphone, la saisie des données et le suivi de la consommation de soins sont presque toujours assurés par le chirurgien-dentiste conseil ou le secrétariat médical. Dans les Deux-Sèvres, ces activités sont effectuées par le service Gestion du Risque (GDR) en lien avec le chirurgien-dentiste conseil. Tableau 3 : Nombre moyen de vacations par personne retenue et par participant Caisse Dpt 22 22-29 29 35-56 56 33 33 24-47 24 79 79-86 86 44-85 44-85 Global Année Nombre de Nombre de vacations vacations par par personne participant retenue 2008 0,5 1,2 2009 1,3 2,3 2006 2,3 4,7 2007 0,9 1,6 2008 0,8 1,1 2009 0,9 1,8 2008 3,0 4,0 2009 0,8 4,3 2006 4,1 4,1 2007 - - 2006 6,0 6,0 2007 3,7 3,7 2008 - - 2007 5,2 5,2 2008 2,6 4,6 2009 3,6 3,6 2008 1,9 2,1 2009 - - 2008 1,0 1,0 2009 2,0 2,0 1,3 2,2 Source : MSA Le nombre de vacations par personne retenue, qui peut figurer l’investissement en termes de charge de travail à mettre en œuvre d’entrée, est relativement variable, de 0,5 à 6,0. Globalement il est de 1,3, ce qui veut dire qu’en moyenne, il faut un peu plus d’une demi-journée de travail pour détecter une personne ayant des besoins bucco-dentaires, susceptible d’entrer dans le dispositif. Le nombre de vacations par personne participante est mécaniquement plus élevé. Il peut être considéré comme la charge de travail nécessaire à l’aboutissement du processus. Globalement il est de 2,2, avec de grandes disparités selon les caisses, puisqu’il varie de 1,1 à 6,0. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 34 Par ailleurs, il existe une forte corrélation positive entre le nombre total de vacations et le nombre de personnes détectées (0,68), le nombre de personnes examinées par le chirurgien-dentiste conseil (0,78), le nombre de personnes retenues (0,82) et le nombre de participants (0,86). Ces corrélations positives indiquent que plus la charge de travail est importante, plus nombreuses seront les personnes concernées par le dispositif ou vice-versa. Le constat est le même lorsque l’on étudie le nombre total de vacations effectuées par le chirurgien-dentiste conseil. III.4 Les actions de communication Tableau 4 : Actions de communication menées Caisse Dpt Année 13 2006 2007 2008 2009 Pages internet et intranet, journal interne, courrier aux professionnels de santé, revue locale de l’assurance maladie, commission paritaire conventionnelle 18 2008 Courrier aux professionnels de santé, action présentée à l’ASS 2 Pages internet, journal interne, information collective à l’ensemble des acteurs 11 22 2009 29 35-56 56 33 33 2009 2006 2007 2006 24-47 24 2007 2008 2007 79 2008 2009 79-86 86 Nombre de vacations Pages internet, journal interne, courrier aux professionnels de santé, revue locale de l’assurance maladie, commission paritaire conventionnelle 2008 22-29 Type de communication 2008 2009 Information collective à l’ensemble des acteurs 1 Pages internet, journal interne, courrier aux professionnels de santé, information dans les chantiers d’insertion au travail non communiqué Pages internet, journal interne, courrier aux professionnels de santé, information dans les chantiers d’insertion par activité économique non communiqué Source : MSA Seule la caisse Loire-Atlantique Vendée (44-85) n’a pas mis en place de communications pour promouvoir l’action. Les actions de communication menées visent à informer les différents acteurs de l’existence de l’action et de son protocole. Elles prennent souvent la forme d’informations diffusées sur les pages internet et intranet des sites de la caisse, d’envois de courriers d’information aux professionnels de santé. Il est à noter que dans la caisse de Sèvres Vienne (79-86), le chirurgien-dentiste conseil s’est déplacé dans des chantiers d’insertion par le travail pour présenter l’action. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 35 La charge de travail pour les actions de communication est variable d’une caisse à l’autre et d’une année à l’autre. III.5 Le coût de l'action Dans cette partie, ne seront détaillés que les coûts concernant la mise en place de l’action. Les coûts relatifs à la réalisation des soins seront abordés plus loin. Tableau 5 : Coût de la mise en place de l'action, par caisse et par année Caisse Dpt 22 22-29 29 35-56 56 33 33 24-47 24 79 79-86 86 44-85 44-85 Global 2008 16 € Frais de communication Autres frais spécifique dentaire 690 € - 2009 36 € 900 € - 35 € 971 € 2006 39 € 90 € - 156 € 285 € 2007 305 € 660 € - 490 € 1 455 € 2008 361 € 1 230 € 50 € 882 € 2 523 € 2009 491 € 1 140 € 46 € 913 € 2 590 € Année 2008 Frais d’affranchissement - Coûts des examens Total 706 € 30 € - - 30 € - 143 € 2009 23 € 120 € - 2006 6€ 90 € - 192 € 289 € 2007 - 60 € - 56 € 116 € 2006 - 30 € - - 30 € 2007 1€ 120 € - - 121 € 2008 - - - 2007 8€ 150 € - - 158 € 2008 10 € 150 € - - 160 € 2009 8€ 210 € - - 218 € 2008 12 € 60 € - - 72 € - - 2009 - - - - - 2008 - - - - - 2009 5€ 60 € - - 1 321 € 5 790 € 96 € 2 724 € 65 € 9 932 € Source : MSA Les coûts engagés pour mettre en place l’action varient énormément d’une caisse à l’autre. Dans certains cas, il semble qu’il n’y ait pas de frais de fonctionnement. Cela concerne des années où aucun bénéficiaire n’a été inclus dans le dispositif. Les coûts de fonctionnement peuvent être supérieurs à 2 500 € sur une année, c’est le cas notamment de la caisse du Finistère en 2008 et 2009. Les frais entrant dans la catégorie « Autres » regroupent surtout les frais de déplacement du chirurgien-dentiste conseil, et beaucoup plus marginalement, les frais d’impression ou de téléphone. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 36 Ce sont les coûts des examens qui participent le plus aux frais de fonctionnement. Ils représentent 76% des frais engagés pour toutes les années et toutes les caisses. Les coûts engendrés sont aussi directement liés au nombre de vacations du chirurgien-dentiste conseil (R=0,80) et au nombre de vacations total (R=0,75). Tableau 6 : Coût de la mise en oeuvre par personne retenue et par participant Caisse Dpt 22 22-29 29 35-56 56 33 33 24-47 24 79 79-86 86 44-85 44-85 Global Coût par personne retenue Coût par participant 2008 14 € 31 € 2009 19 € 32 € 2006 47 € 95 € 2007 30 € 52 € 2008 43 € 62 € 2009 33 € 68 € 2008 30 € 30 € 2009 6€ 36 € 2006 36 € 36 € 2007 - - 2006 10 € 30 € 2007 40 € 40 € 2008 - - 2007 32 € 32 € 2008 18 € 32 € 2009 16 € 16 € 2008 7€ 8€ 2009 - - 2008 0€ 0€ 2009 22 € 22 € 27 € 46 € Année Source : MSA Globalement, la mise en œuvre de l’action coûte 27 € par personne retenue et 46 € par participant. Il y a de grandes disparités selon les caisses : le coût par personne retenue passe ainsi de 6 € en 2009 dans la caisse Portes de Bretagne à 47 € en 2006 dans le département du Finistère. Le coût par participant varie lui de 8 € en 2008 dans la Vienne à 95 € en 2006 dans le Finistère. Par ailleurs, les frais sont directement liés au nombre de bénéficiaires : les coefficients de corrélation entre le coût total et le nombre de personnes détectées, examinées par le chirurgien-dentiste conseil, retenues ou participantes, sont tous supérieurs à 0,91, preuve du lien très fort qui unit ces deux composantes de l’action. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 37 IV LA SANTE BUCCO-DENTAIRE DES BENEFICIAIRES Il sera dressé dans cette partie un bilan de la santé bucco-dentaire des personnes en situation de précarité ayant fait réaliser le bilan bucco-dentaire par leur chirurgien-dentiste traitant. IV.1 La population d'étude Les résultats présentés dans cette partie proviennent des fiches d'examen remplies par les chirurgiens-dentistes traitants lors du bilan bucco-dentaire. La population d'étude s'élève à 208 individus et se répartit comme suit : 75% 50% 62,5% 41,6% 37,6% 50% 37,5% 25% 9,9% 25% 9,9% 1,0% 0% 0% Homme Agriculteur exploitant Femme Salarié d'exploitation Salarié de coopérative Salarié du tertiaire Autre Source : MSA Source : M SA Figure 2 : Répartition de la pop. par sexe 45,2% 50% Figure 3 : Répartition de la pop. par secteur d’activité 80% 75,5% 30,3% 25% 24,5% 40% 14,4% 0% 0% Moins de 40 ans De 40 à 55 ans Plus de 55 ans 22-29 1,9% 4,8% 2,4% 1,0% 24-47 33 35-56 44-85 79-86 Source : MSA Source : M SA Figure 4 : Répartition de la pop. par âge Figure 5 : Répartition de la pop. par caisse La population étudiée est relativement hétérogène : les hommes sont surreprésentés par rapport aux femmes (62,5% vs 37,5%) et plus des trois-quarts des participants proviennent de la caisse d'Armorique (22-29). En ce qui concerne les professions, la plupart des bénéficiaires (41,6%) sont dans la catégorie "Autre" qui peut concerner aussi bien des ayants-droit, que des chômeurs, des retraités ou encore des personnes travaillant dans un Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 38 Etablissement de Service d’Aide par le Travail (ESAT)… La répartition par profession met aussi en évidence la forte proportion de salariés du tertiaire (37,6%) alors que les personnes exerçant une profession agricole (agriculteur exploitant, salarié d'exploitation ou de coopérative) ne représentent globalement que 20,8% de la population. Par ailleurs, pour une sous-population de 157 individus, il était indiqué si ces derniers bénéficiaient d'une prestation sociale ou de la CMU-c. Ils se répartissent comme suit : 40% La majorité des prestations versées aux bénéficiaires sont dues à un état physique déficitaire. 33,8% reçoivent l'AAH et 21,0% ont une pension d'invalidité. Le nombre de bénéficiaires de l'API, du RMI ou du RSA est beaucoup plus marginal (1,9%). Par ailleurs, 13,4% des individus bénéficiaient de la CMU-c. 33,8% 21,0% 20% 13,4% 8,3% 1,9% 1,9% API RMI-RSA 0% AAH INVA ASPA CMU-c Source : MSA Figure 6 : Proportion de bénéficiaires des différentes prestations 16 individus cumulent deux prestations qui se répartissent comme suit : Tableau 7 : Détail du cumul de prestations Prestations AAH Invalidité CMU-c ASPA API AAH Invalidité CMU-c ASPA API RMI-RSA 5 1 0 0 0 1 6 1 0 1 0 3 0 0 0 RMI-RSA Source : MSA Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 39 IV.2 Les pratiques d'hygiène et de suivi bucco-dentaire Tableau 8 : Pratiques d'hygiène et de suivi bucco-dentaire, tabagisme, selon le sexe Population étudiée (n= 208) Hommes Femmes Risque relatif IC 95% du risque relatif Suivi dentaire régulier 36,5% ± 6,5% 34,6% ± 8,2% 39,7% ± 10,9% 0,87 [0,61 ; 1,25] Brossage quotidien 42,3% ± 6,7% 34,6% ± 8,2% 55,1% ± 11,0% 0,63 [0,46 ; 0,86] Tabagisme 29,3% ± 6,2% 33,1% ± 8,1% 23,1% ± 9,4% 1,43 [0,89 ; 2,30] Source : MSA La proportion de participants ayant des pratiques d’hygiène et de suivi positives est relativement faible. Seuls 36,5% d'entre eux déclarent être suivis régulièrement sur le plan dentaire, et moins de la moitié de la population se brosse les dents quotidiennement (42,3%). Si la différence entre les hommes et les femmes n'est pas significative en ce qui concerne le suivi, il apparaît que ces dernières sont plus nombreuses à se brosser les dents régulièrement (55,1% vs 34,6%). Par ailleurs, une forte proportion de participants déclare fumer (29,3%) sans qu'il n'y ait de différence significative entre les hommes et les femmes. Il est à noter que parmi les 21 individus bénéficiant de la CMU-c, seuls 3 d'entre eux déclarent être suivis régulièrement par un praticien. Tableau 9 : Suivi, brossage quotidien et tabagisme selon l'âge Moins de 40 ans n=…. De 40 à 54 ans n=… 55 ans et plus n=…. Suivi dentaire régulier 45,1% ± 13,7% 31,9% ± 9,4% 36,5% ± 11,9% Brossage quotidien 35,3% ± 13,1% 39,4% ± 9,9% 52,4% ± 12,3% Tabagisme 29,4% ± 12,5% 38,3% ± 9,8% 15,9% ± 9,0% Source : MSA Les pratiques d’hygiène et de suivi ne sont pas significativement différentes selon l’âge, exception faite du tabagisme, les participants de 40 à 54 ans fument plus que ceux ayant plus de 55 ans (38,3% vs 15,9%). IV.3 L'état bucco-dentaire des participants IV.3.1 Dents cariées Au moment du bilan bucco-dentaire, 40,4% de la population n'a aucune dent présentant une carie non soignée. Plus d'un quart de la population en a 5 ou plus (25,5%). Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 40 Tableau 10 : Nombre moyen de dents cariées non soignées calculé sur 28 dents Variable Classe Population étudiée Hommes Sexe Femmes Moins de 40 ans Age De 40 à 54 ans 55 ans et plus C moyen 2,93 3,56 1,87 2,96 3,61 1,89 Intervalle de confiance 95% [2,37 ; 3,49] [2,76 ; 4,36] [1,21 ; 2,53] [1,90 ; 4,03] [2,64 ; 4,57] [1,10 ; 2,68] p-valeur5, test de Wilcoxon 0,0029 Seuls les plus de 55 ans sont significativement différents des autres tranches d'âge Source : MSA Le nombre de dents cariées s'élève à 2,93 sur 28 dents. Les hommes en ont relativement plus que les femmes (3,56 vs 1,87). Tableau 11 : Nombre moyen de dents cariées non soignées selon les prestations Variable CMU-c AAH Invalidité Modalité C moyen Oui Non Oui Non Oui Non 4,86 2,24 1,85 2,96 1,79 2,80 Intervalle de confiance 95% [2,78 ; 6,93] [1,61 ; 2,86] [1,14 ; 2,56] [2,11 ; 3,81] [0,38 ; 3,20] [2,12 ; 3,48] p-valeur, test de Wilcoxon 0,0016 0,6603 0,0434 Source : MSA Les participants bénéficiant de la CMU-c ont significativement plus de dents cariées non soignées que ceux qui n'en bénéficient pas (4,86 vs 2,24). Il n'y a pas de différence significative selon que les bénéficiaires perçoivent l'AAH. En revanche, les participants titulaires d'une pension d'invalidité ont moins de dents cariées au moment du bilan buccodentaire que ceux qui n’ont pas de pension d’invalidité (1,79 vs 2,80). La p-valeur correspond à la probabilité que l'hypothèse du test d'égalité des moyennes soit vérifiée. Dans le tableau, il y a 0,29% de chance que les moyennes des hommes et des femmes soient égales. Dans les faits, si la p-valeur est inférieure à 0,05 (ou 5%), les moyennes sont considérées comme différentes. 5 Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 41 Figure 7 : Schéma dentaire6, proportion de dents cariées non soignées Les dents les plus souvent cariées sont les incisives supérieures, 11, 12, 21 et 22, ainsi que la canine 23, la prémolaire 35 et les molaires 37 et 47. Elles le sont dans plus de 13% des cas. A l'inverse, les incisives 31 et 41 ainsi que la dent 46 ne sont cariées que dans 4% à 7% des cas. IV.3.2 Dents obturées Au moment du bilan bucco-dentaire, un peu moins de 20% des participants n'a aucune dent obturée (19,2%). En revanche, pour 19,2% d'entre eux, le nombre de dents obturées est supérieur ou égal à 10. Tableau 12 : Nombre moyen de dents obturées, calculé sur 28 dents Variable Classe Population étudiée Hommes Sexe Femmes Moins de 40 ans Age De 40 à 54 ans 55 ans et plus O moyen 5,61 5,10 6,45 6,22 5,23 5,67 Intervalle de confiance 95% [4,91 ; 6,30] [4,29 ; 5,91] [5,18 ; 7,71] [4,89 ; 7,54] [4,20 ; 6,27] [4,31 ; 7,02] p-valeur, test de Wilcoxon 0,1249 Aucune différence significative entre les âges Source : MSA Une dent obturée est une dent cariée qui a été soignée. Le nombre moyen de dents obturées est de 5,61. Il n'y a pas de différence significative, ni selon le sexe, ni selon l'âge. 6 Les correspondances entre le schéma dentaire et les dents sont présentées en annexe 4. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 42 Tableau 13 : Nombre moyen de dents obturées selon les prestations Variable CMU-c AAH Invalidité Modalité O moyen Oui Non Oui Non Oui Non 5,04 5,65 6,92 4,88 5,82 5,50 Intervalle de confiance 95% [2,88 ; 7,21] [4,78 ; 6,51] [5,50 ; 8,35] [3,93 ; 5,82] [4,00 ; 7,64] [4,60 ; 6,40] p-valeur, test de Wilcoxon 0,7303 0,0112 0,8167 Source : MSA La seule différence significative observée, quant au nombre de dents obturées selon les prestations perçues, concerne l'AAH ; les personnes bénéficiant de cette prestation ont significativement plus de dents obturées (6,92 vs 4,88). Figure 8 : Schéma dentaire, proportion de dents obturées Le schéma dentaire du taux de dents obturées est parfaitement symétrique entre les parties gauche et droite de la bouche. Ce sont les canines et les incisives qui sont le moins souvent obturées, dans 4% à 8% des cas pour les dents mandibulaires, de 13% à 18% des cas pour les dents maxillaires. Les molaires 16, 17, 26, 27, 36 et 46 sont obturées pour plus de 29% des participants. IV.3.3 Dents absentes Au moment du bilan bucco-dentaire, 24 participants n'avaient aucune dent absente (11,5%) et 11 avaient la totalité de la denture absente (5,3%). Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 43 Tableau 14 : Nombre moyen de dents absentes, calculé sur 28 dents Variable Classe A moyen Population étudiée Hommes Sexe Femmes Moins de 40 ans Age De 40 à 54 ans 55 ans et plus 8,56 8,33 8,94 3,14 8,31 13,30 Intervalle de confiance 95% [7,48 ; 9,63] [7,04 ; 9,62] [7,00 ; 10,87] [1,83 ; 4,44] [6,80 ; 9,84] [11,35 ; 15,25] p-valeur, test de Wilcoxon 0,9648 Toutes les moyennes sont significativement différentes les unes des autres Source : MSA En moyenne, les participants ont 8,56 dents absentes au moment du bilan buccodentaire. Il n'y a pas de différence entre les hommes et les femmes. En revanche, le nombre moyen de dents absentes augmente régulièrement avec l'âge. Ainsi, les personnes de moins de 40 ans ont 3,14 dents absentes quand celles de 55 ans et plus en ont 13,30. Tableau 15 : Nombre moyen de dents absentes selon les prestations Variable CMU-c AAH Invalidité Modalité A moyen Oui Non Oui Non Oui Non 9,14 9,26 5,30 11,26 10,76 8,85 Intervalle de confiance 95% [5,53 ; 12,75] [7,81 ; 10,72] [3,55 ; 7,05] [9,56 ; 12,96] [7,50 ; 14,02] [7,38 ; 10,32] p-valeur, test de Wilcoxon 0,8443 <0,0001 0,2737 Source : MSA La seule différence significative observée, quant au nombre de dents absentes selon les prestations perçues, concerne l'Allocation aux Adultes Handicapés (AAH). Les personnes bénéficiant de cette prestation ont significativement moins de dents absentes (5,30 vs 11,26). Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 44 Figure 9 : Schéma dentaire, taux de dents absentes Ce sont les incisives, les canines et la première prémolaire inférieure qui sont le moins souvent absentes (moins de 20% des cas). Les molaires 26, 36 et 46 sont quant à elles, absentes quasiment une fois sur deux. IV.3.4 L'indice CAO Au moment du bilan bucco-dentaire, seulement un individu n'avait aucune dent cariée, obturée ou absente. Pour 24 participants, la totalité de la denture était atteinte. Tableau 16 : Indice CAO moyen, calculé sur 28 dents Variable Classe Population étudiée Hommes Sexe Femmes Moins de 40 ans Age De 40 à 54 ans 55 ans et plus CAO moyen 17,09 16,99 17,26 12,31 17,16 20,86 Intervalle de confiance 95% [16,13 ; 18,05] [15,80 ; 18,19] [15,62 ; 18,90] [10,65 ; 13,98] [15,75 ; 18,57] [19,43 ; 22,28] p-valeur, test de Wilcoxon 0,8637 Toutes les moyennes sont significativement différentes les unes des autres Source : MSA En moyenne, les participants ont 17,09 dents absentes, cariées ou obturées. S'il n'y a pas de différence significative selon le genre, le CAO augmente régulièrement avec l'âge. Ainsi, il passe de 12,31 pour les participants de moins de 40 ans à 20,86 pour ceux de 55 ans et plus. Cette progression est essentiellement due aux dents absentes. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 45 Tableau 17 : Indice CAO moyen selon les prestations Variable CMU-c AAH Invalidité Modalité CAO moyen Oui Non Oui Non Oui Non 19,05 17,15 14,08 19,10 18,36 17,15 Intervalle de confiance 95% [15,71 ; 22,38] [15,93 ; 18,36] [12,16 ; 15,99] [17,48 ; 20,41] [15,80 ; 20,92] [15,87 ; 18,42] p-valeur, test de Wilcoxon 0,2406 <0,0001 0,4231 Source : MSA La seule différence observée concerne les bénéficiaires de l'AAH. Ces derniers ont un CAO significativement plus faible que ceux qui n'en bénéficient pas (14,08 vs 19,10). IV.3.5 Liens avec la prévention, le suivi et le tabagisme Tableau 18 : C, A, O, CAO moyens selon la prévention, le suivi et le tabagisme Variable Modalité C A O CAO Suivi dentaire régulier Brossage quotidien Oui Non Oui Non Oui Non 1,53 3,73 2,19 (NS) 3,47 (NS) 5,34 1,92 5,97 10,05 7,16 9,58 7,44 (NS) 9,02 (NS) 7,99 4,23 7,61 4,13 4,74 (NS) 5,97 (NS) 15,49 18,02 16,97 (NS) 17,18 (NS) 17,52 (NS) 16,91 (NS) Tabagisme NS = Différence non significative entre les deux modalités Source : MSA Les participants qui sont suivis régulièrement sur le plan dentaire ont significativement moins de caries et de dents absentes que ceux qui ne le sont pas (respectivement 1,53 vs 3,73 et 5,97 vs 10,05). En revanche, ils comptent plus de dents obturées (7,99 vs 4,23). Si le nombre de dents cariées et le CAO ne sont pas différents selon que le participant déclare se brosser les dents ou non, la composition de ce dernier indice varie. Ainsi, les personnes qui se brossent les dents tous les jours ont moins de dents absentes (7,16 vs 9,58) et plus de dents obturées (7,61 vs 4,13). Enfin les personnes qui fument ont plus de dents cariées que les autres (5,34 vs 1,92). Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 46 IV.3.6 L'indice gingival 56,9% 60% La grande majorité de la population a un indice gingival de 1 ; cela correspond à une petite inflammation sans que cela soit alarmant. Pour 23% de la population, le GI est de 2 et pour 6,7%, de 3. Il n'y a pas de différences significatives pour cet indicateur selon le sexe où l'âge. 30% 23,1% 13,3% 6,7% 0% 0 1 2 3 Source : MSA Figure 10 : Répartition de la population selon le GI 80% Suivi dentaire régulier Brossage quotidien 65% 46% 46% 44% 41% 40% Tabagisme 36% 36% 27% 27% 15% 15% 3 0 8% 0% GI : 0 1 2 3 0 1 2 1 2 3 Source : MSA Figure 11 : Proportions de suivi dentaire, brossage quotidien et tabagisme dans la population selon la valeur du GI Bien que les graphiques semblent montrer que l'indice GI est lié à un suivi dentaire régulier, à un brossage quotidien et au tabagisme, il n'y a de lien statistique significatif que dans le cas du brossage quotidien : au fur et à mesure que le GI augmente, la proportion de participants qui se brossent les dents diminue ; de 65% quand le GI est de 0, elle passe à 15% quand celui-ci est de 3. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 47 IV.3.7 Autres indicateurs bucco-dentaires Les indicateurs concernant la plaque dentaire, le tartre, la douleur, les mobilités dentaires, etc. sont présentés en deux modalités : présence / absence. Tableau 19 : Prévalences d'indicateurs bucco-dentaires, par sexe Population étudiée Hommes Femmes Risque relatif IC 95% du risque relatif Plaque dentaire 61,1% ± 6,6% 65,4% ± 8,2% 53,9% ± 11,1% 1,21 [0,95 ; 1,54] Tartre 73,6% ± 6,0% 76,9% ± 7,2% 68,0% ± 10,4% 1,13 [0,95 ; 1,35] Douleurs 8,7% ± 3,8% 7,7% ± 4,6% 10,3% ± 6,7% 0,75 [0,31 ; 1,82] Mobilités dentaires 15,9% ± 5,0% 13,9% ± 5,9% 19,2% ± 8,8% 0,72 [0,39 ; 1,35] Infection 10,9% ± 4,2% 10,0% ± 5,2% 11,5% ± 7,1% 0,87 [0,39 ; 1,93] Adénopathie 0,5% ± 0,9% 0,8% ± 1,5% 0,0% Lésions muqueuses 2,4% ± 2,1% 1,5% ± 2,1% 3,9% ± 4,3% 0,40 [0,07 ; 2,34] Dysfonctionnement de l'appareil manducateur 5,3% ± 3,0% 4,6% ± 3,6% 6,4% ± 5,4% 0,72 [0,23 ; 2,28] Source : MSA Il n'y a aucune différence significative entre les hommes et les femmes pour les indicateurs étudiés dans le tableau ci-dessus. Une forte proportion de participants présente du tartre et/ou de la plaque dentaire au moment du bilan bucco-dentaire (73,6% et 61,1%). Ce sont les deux indicateurs où les prévalences sont de loin les plus élevées. Les mobilités dentaires touchent 15,9% de la population, et plus d'un participant sur 10 présente une infection (10,9%). Il est à noter aussi que 8,7% des patients ressentent des douleurs. Par ailleurs, il n'y a aucune différence statistique pour ces indicateurs selon l'âge du participant ou les prestations dont il bénéficie. IV.4 L'état prothétique des participants IV.4.1 Les prothèses consolidant une dent obturée Au moment du bilan bucco-dentaire, plus de la moitié des participants (59,1%) n'avaient aucune prothèse fixe en bouche (type couronne). Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 48 Tableau 20 : Nombre moyen de prothèses fixes, calculé sur 28 dents Variable Classe Population étudiée Hommes Sexe Femmes Moins de 40 ans Age De 40 à 54 ans 55 ans et plus F moyen 1,60 1,35 2,01 1,12 1,54 2,06 Intervalle de confiance 95% [1,21 ; 1,98] [0,91 ; 1,78] [1,27 ; 2,75] [0,47 ; 1,77] [1,02 ; 2,07] [1,18 ; 2,94] p-valeur, test de Wilcoxon 0,1699 Aucune différence significative entre les âges Source : MSA Le nombre moyen de prothèses fixes présentes au moment du bilan bucco-dentaire est de 1,60. Il n'y a aucune différence significative, ni entre les sexes, ni entre les âges. Il n'y a pas non plus de différences significatives selon les prestations reçues. IV.4.2 Les prothèses remplaçant une dent absente Au moment du bilan bucco-dentaire, la majorité des participants ayant au moins une dent absente (60,3%), n'avaient aucune prothèse remplaçant une dent absente (prothèse amovible, intermédiaire de bridge ou implant). Tableau 21 : XBI moyen, calculé sur 28 dents Variable Classe Population étudiée Hommes Sexe Femmes Moins de 40 ans Age De 40 à 54 ans 55 ans et plus XBI moyen 3,83 3,23 4,83 0,20 2,98 8,05 Intervalle de confiance 95% [2,79 ; 4,87] [2,00 ; 4,46] [2,95 ; 6,72] [0,00 ; 0,41] [1,57 ; 4,39] [5,64 ; 10,46] p-valeur, test de Wilcoxon 0,0779 Toutes les moyennes sont significativement différentes les unes des autres Source : MSA En moyenne, les participants ont 3,83 prothèses en bouche remplaçant des dents absentes. Il n'y a pas de différence significative entre les hommes et les femmes. En revanche, le nombre de prothèses augmente régulièrement avec l'âge. Ainsi, les personnes de moins de 40 ans en ont très peu (0,20 en moyenne), quand celles qui ont entre 40 et 54 ans en ont 2,98, et les plus de 55 ans 8,05. Ces prothèses sont essentiellement des prothèses amovibles ; sur 3,83 prothèses en bouche, 3,65 sont de ce type. Les nombres moyens d'intermédiaires de bridge et d'implants sont beaucoup plus marginaux (respectivement 0,18 et 0,01). Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 49 Tableau 22 : Indice XBI moyen selon les prestations Variable CMU-c AAH Invalidité Modalité XBI moyen Oui Non Oui Non Oui Non 3,90 4,78 1,96 6,04 7,09 4,02 Intervalle de confiance 95% [0,65 ; 7,16] [3,32 ; 6,24] [0,38 ; 3,54] [4,25 ; 7,83] [3,43 ; 10,75] [2,64 ; 5,39] p-valeur, test de Wilcoxon 0,8833 0,0007 0,1181 Source : MSA La seule différence significative observée concerne les bénéficiaires de l'AAH qui ont significativement moins de prothèses en bouche que ceux qui n'en bénéficient pas (1,96 vs 6,04). IV.4.3 100% 75% Le nombre de dents absentes non remplacées Plus de 10 dents absentes non remplacées 12% 37% 9% 32% Entre 4 et 10 dents absentes non remplacées 3 dents absentes non remplacées ou moins Aucune dent absente non remplacée 50% 27% Aucune dent absente 31% 25% 18% 10% 0% 10% 14% Hommes Femmes Source : MSA Figure 12 : Arcades complètes et dents absentes non remplacées selon le sexe Un homme sur 5 (20%) et près d'une femme sur 3 (32%) présentent lors du bilan bucco-dentaire deux arcades complètes, réelles ou prothétiques. Pour 31% des hommes et 27% des femmes, le nombre de dents absentes non remplacées est compris entre 1 et 3. Une grande partie de la population présente entre 4 et 10 dents absentes non remplacées (37% des hommes et 32% des femmes), alors que pour 12% des hommes et 9% des femmes, le nombre de dents absentes non remplacées est supérieur ou égal à 10. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 50 Tableau 23 : Nombre moyen de dents absentes non remplacées, calculé sur 28 dents Variable Classe Population étudiée Hommes Sexe Femmes Moins de 40 ans Age De 40 à 54 ans 55 ans et plus Dents absentes non remplacées 4,73 5,10 4,10 2,94 5,34 5,25 Intervalle de confiance 95% [3,98 ; 5,48] [4,12 ; 6,08] [2,92 ; 5,28] [1,63 ; 4,25] [4,24 ; 6,44] [3,72 ; 6,79] p-valeur, test de Wilcoxon 0,1169 Seuls les moins de 40 ans sont significativement différents des autres Source : MSA Les participants ont en moyenne 4,73 dents absentes non remplacées. Il n'y a pas de différence entre les sexes, et les moins de 40 ans en ont significativement moins que les autres tranches d'âge (2,94 vs 5,34 et 2,94 vs 5,25). Par ailleurs, il n'y a pas non plus de différence significative selon les prestations perçues. De plus, 28,4% de la population présentait lors du bilan bucco-dentaire au moins 5 prémolaires ou molaires absentes non remplacées. IV.4.4 Le taux de non remplacement des dents absentes Plus de la moitié des participants ont un taux de non remplacement de 100%, c'està-dire aucune dent absente remplacée par une prothèse. Par ailleurs, plus le nombre de dents absentes augmente, plus la proportion de patients n'ayant aucune prothèse baisse. Cette proportion est de 80% lorsque le nombre de dents absentes est inférieur ou égal à 6. Elle n'est plus que de 16% quand les participants présentent 20 dents absentes ou plus. Tableau 24 : Nombre moyen de dents absentes non remplacées, calculé sur 28 dents Variable Classe Population étudiée Hommes Sexe Femmes Moins de 40 ans Age De 40 à 54 ans 55 ans et plus Taux de non remplacement 71,5% 75,9% 63,8% 92,5% 77,2% 50,8% Intervalle de confiance à 95% [65,7% ; 77,2%] [69,0% ; 82,7%] [53,6% ; 74,0%] [85,0% ; 100%] [69,4% ; 85,0%] [39,9% ; 61,6%] p-valeur, test de Wilcoxon 0,0342 Toutes les moyennes sont significativement différentes les unes des autres Source : MSA En moyenne, 71,5% des dents absentes ne sont pas remplacées par une prothèse. Cette proportion est plus élevée chez les hommes que chez les femmes (75,9% vs 63,8%) et diminue au fur et à mesure que l'âge augmente ; de 92,5% chez les moins de 40 ans, elle est de 77,2% chez les participants ayant entre 40 et 54 ans et de 50,8% chez ceux qui ont 55 ans et plus. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 51 En ce qui concerne les prestations perçues, la seule différence observée concerne les bénéficiaires de l'AAH, qui ont un taux de non remplacement des dents absentes plus élevé que ceux qui n'en ont pas (79,9% vs 63%). Figure 13 : Schéma dentaire, taux de non remplacement des dents absentes D'une manière générale, les dents sont de moins en moins remplacées au fur et à mesure que l'on s'approche des secteurs postérieurs de la bouche. Ainsi les incisives, les canines inférieures et les dents 11, 21 et 23 absentes, ne sont pas remplacées dans moins de 10% des cas, alors que cette proportion dépasse 37% pour les molaires 36 et 46. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 52 V PLAN DE SOINS, REALISATION ET FINANCEMENT Il sera étudié dans cette partie le plan de soins prescrit aux bénéficiaires, ainsi que sa réalisation et son financement. Les données proviennent du suivi, par les chirurgiensdentistes conseils, des bénéficiaires entrés dans le dispositif. V.1 La population d'étude Pour cette partie, la population d'étude compte 202 individus qui se répartissent comme suit : 45,5% 50% 75% 58,4% 33,8% 41,6% 50% 25% 10,4% 25% 9,7% 0,7% 0% 0% Homme Agriculteur exploitant Femme Salarié d'exploitation Salarié de coopérative Salarié du tertiaire Source : MSA Source : M SA Figure 14 : Répartition de la pop. par sexe 25% Figure 15 : Répartition de la pop. par secteur d’activité 80% 44,1% 50% Autre 60,9% 30,7% 25,3% 31,7% 40% 4,0% 2,0% 1,5% 33 35-56 44-85 0% 0% Moins de 40 ans De 40 à 54 ans 55 ans et plus 22-29 79-86 Source : MSA Source : M SA Figure 16 : Répartition de la pop. par âge Figure 17 : Répartition de la pop. par caisse Des disparités importantes existent dans la population d'étude ; elle compte plus d'hommes que de femmes (58,4% vs 41,6%) et 92,6% des bénéficiaires proviennent des caisses d'Armorique et de Sèvres Vienne (respectivement 60,9% et 31,7%). Par ailleurs, la grande majorité de la population n'a pas de catégorie socioprofessionnelle définie (45,5%), plus du tiers sont salariés du tertiaire (33,8%) et les agriculteurs, salariés ou exploitants, Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 53 représentent 20,8% de la population. Les bénéficiaires n'ayant pas de catégorie professionnelle définie travaillent pour beaucoup dans des ESAT. Il est à noter que 48 individus n'ont pas renseigné leur profession. Plus du quart des bénéficiaires bénéficient de l'AAH (26,7%) et une pension d'invalidité est versée à 17,3% de la population. Les prestataires de l'ASPA sont moins nombreux (6,4%). Ceux de l'API ou du RMI-RSA sont beaucoup plus marginaux (1,5%). Enfin, 10,4% des personnes bénéficient de la CMU-c. 40% 26,7% 17,3% 20% 10,4% 6,4% 1,5% 1,5% API RMI-RSA 0% AAH INVA ASPA CMU-c Source : MSA Figure 18 : Proportion de bénéficiaires des différentes prestations Par ailleurs, les individus cumulant plusieurs prestations sont exactement les mêmes que dans l'évaluation sanitaire (voir Tableau 5). V.2 Perception de l'état de santé bucco-dentaire Tableau 25 : Evaluation de l'état bucco-dentaire selon les bénéficiaires Etat bucco-dentaire jugé satisfaisant Nécessité de soins bucco-dentaires Population étudiée Hommes Femmes Risque relatif IC 95% du risque relatif 34,7% ± 6,6% 36,4% ± 8,7% 32,1% ± 10,0% 1,13 [0,77 ; 1,68] 66,8% ± 6,5% 64,4% ± 8,6% 70,24% ± 9,8% 0,92 [0,76 ; 1,10] Source : MSA Un peu plus d'un tiers des bénéficiaires jugent leur état bucco-dentaire satisfaisant au moment de la rencontre avec le chirurgien-dentiste conseil (34,7%), tandis que 66,8% considèrent avoir besoin de soins. Il n'y a pas de différence ni selon le sexe, ni selon l'âge. Par ailleurs, dans leur grande majorité, les bénéficiaires qui jugent leur état buccodentaire satisfaisant, pensent ne pas avoir besoin de soins et vice-versa. Seuls 4 individus pensent avoir un mauvais état bucco-dentaire et pas besoin de soins ; 13 considèrent au contraire que malgré leur état bucco-dentaire jugé satisfaisant, des soins sont à prévoir. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 54 Tableau 26 : Perception de l'état bucco-dentaire selon les prestations perçues Variable Modalité Variable Modalité Prévalence Oui Non Oui Non Oui Non 23,8% 35,9% 53,7% 27,7% 48,6% 31,7% CMU-c AAH Invalidité Etat bucco-dentaire satisfaisant p-valeur, test du Chi-2 Nécessité de soins Prévalence p-valeur, test du Chi-2 75,0% 68,6% 47,2% 77,5% 48,6% 73,8% 0,2699 0,0006 0,0470 0,5551 <0,0001 0,0035 Source : MSA La perception de l'état bucco-dentaire n'est pas différente selon que le participant bénéficie de la CMU-c ou non. En revanche, les bénéficiaires de l'AAH ou d'une pension d'invalidité sont plus nombreux à juger leur état bucco-dentaire satisfaisant (respectivement 53,7% vs 27,7% et 48,6% vs 31,7%). Mécaniquement, ils sont donc moins nombreux à considérer avoir besoin de soins. V.3 Renoncement aux soins Parmi les 202 personnes étudiées, 110 déclarent avoir renoncé aux soins, soit 55,3% ± 6,9% de la population, sans qu'il n'y ait de différence ni selon le sexe, ni selon l'âge, ni selon la CMU-c. En revanche, les bénéficiaires de l'AAH ou d'une pension d'invalidité sont significativement moins nombreux à renoncer aux soins (respectivement 24,0% vs 66,9% et 31,4% vs 61,4%). 100% 70,9% 50% 17,3% 17,3% 11,8% 5,5% 3,6% 0% Difficultés financières Peur du dentiste Inutilité Echec précédent Manque de temps 0,9% Eloignement du cabinet Autre raison Source : MSA Figure 19 : Raisons du renoncement aux soins Les participants ayant renoncé aux soins pouvaient indiquer plusieurs raisons, ce qui explique que le total soit supérieur à 100%. Les difficultés financières sont le premier motif Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 55 de renoncement aux soins ; elles concernent 70,9% de la population. Viennent ensuite la peur du dentiste (17,3%) et le sentiment d'inutilité à engager des soins dentaires (11,8%). Les bénéficiaires indiquant comme raison au renoncement un échec précédent, un manque de temps ou l'éloignement du cabinet sont plus marginaux (respectivement 5,5%, 3,6% et 0,9%). Enfin, 17,3% des participants invoquent d'autres raisons qui recouvrent, entre autres, une absence de douleur, de la négligence ou des problèmes sanitaires plus importants à régler. Par ailleurs, il est à noter que sur les 13 individus bénéficiaires de la CMU-c ayant renoncé aux soins, 6 l'on fait en raison de difficultés financières et 4 par sentiment d'inutilité. Beaucoup de personnes titulaires d'une pension d'invalidité renoncent également aux soins pour des raisons financières (7 sur les 11 ayant renoncé aux soins). V.4 Le plan de soins Tableau 27 : Nombre et proportion de patients ayant besoin d'un acte dentaire Acte Radiographie panoramique Détartrage Soins conservateurs Soins chirurgicaux Couronne Prothèse adjointe maxillaire Prothèse adjointe mandibulaire Implants Nombre de patients 13 121 94 66 65 93 83 4 Proportion 6,4% 59,9% 46,5% 32,7% 32,2% 46,0% 41,1% 2,0% Source : MSA Le tableau ci-dessus synthétise les actes ayant été prescrits suite à l’entretien entre le chirurgien-dentiste conseil et le praticien traitant, le plan de soins et traduit ainsi les besoins en soins des bénéficiaires. Plus de la moitié d'entre eux ont besoin d'un détartrage (59,9%). Les soins conservateurs concernent 46,5% des bénéficiaires et les soins chirurgicaux, 32,7%. Plus des deux tiers des patients (68,8%) ont besoin de soins prothétiques. Les soins prothétiques prescrits sont majoritairement des prothèses adjointes maxillaire ou mandibulaire (respectivement 46,0% et 41,1% des patients) ou des couronnes (32,2%). Le nombre de patients ayant besoin d'implants est beaucoup plus marginal (2,0%). Les besoins en soins ne sont pas différents selon le sexe ou l'âge. En revanche, 71,4% des bénéficiaires de la CMU-c ont besoin de soins conservateurs. Cette proportion tombe à 43,7% chez ceux qui n'en bénéficient pas. Le constat est le même pour les soins chirurgicaux (66,7% vs 28,7%). Les bénéficiaires de l'AAH se voient plus prescrire des détartrages (75,9% vs 54,1%) mais moins de soins prothétiques en général, que ce soit des couronnes ou des prothèses adjointes (14,8% vs 38,5% pour les couronnes, 20,4% vs 55,4% pour les prothèses adjointes maxillaires, 20,4% vs 48,7% pour les prothèses mandibulaires). Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 56 Tableau 28 : Nombre moyen de dents à traiter pour les soins chirurgicaux et les actes prothétiques Acte Soins chirurgicaux Couronne Prothèse adjointe maxillaire Prothèse adjointe mandibulaire Implants Nombre de dents 3,94 3,74 9,89 7,72 1,75 Source : MSA Quand les bénéficiaires ont besoin de soins chirurgicaux, ils ont en moyenne un peu moins de 4 dents à se faire extraire (3,94). Les prothèses adjointes sont prescrites pour un nombre de dents élevé (9,89 pour le maxillaire, 7,72 pour la mandibule), ce qui n'est ni le cas des couronnes (3,74), ni celui des implants (1,75). V.5 Les soins réalisés Tableau 29 : Besoins en soins des bénéficiaires et réalisation de ceux-ci dans le cadre de l'action Actes Consultation chez un praticien traitant Radiographie panoramique Détartrage Soins conservateurs Soins chirurgicaux Couronne Prothèse adjointe maxillaire Prothèse adjointe mandibulaire Implantologie Nombre de bénéficiaires en ayant besoin 195 13 121 94 66 65 93 83 4 Nombre de bénéficiaires l'ayant réalisé(1) 188 10 92 89 56 (38) 55 (49) 69 (62) 62 (56) S* Pourcentage(1) 96% 77% 76% 95% 85% (58%) 85% (75%) 74% (67%) 75% (67%) 25% (25%) S* Donnée confidentielle, en application du secret statistique Source : MSA (1) Les nombres entre parenthèses, pour les soins portant sur un nombre précis de dents, concernent les bénéficiaires qui ont effectué les soins sur la totalité des dents. Les autres ne l'ont effectué que partiellement. Dans leur grande majorité, les bénéficiaires réalisent les soins dont ils ont besoin. Hormis la consultation initiale chez le praticien traitant, ce sont les soins conservateurs qui sont le plus souvent réalisés, dans 95% des cas, ainsi que les actes chirurgicaux et la pose de couronnes (85% et 85%). Les trois quarts des radiographies, des détartrages et des poses de prothèses prescrits sont aussi réalisés. Il est à noter que ce sont les soins chirurgicaux qui sont le moins souvent menés à leur terme ; 85% de la population les débute mais seulement 58% les termine. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 57 Tableau 30 : Nombre de dents à traiter prescrit et réalisé Acte Nombre de dents à extraire Nombre de couronnes à poser Taille de la prothèse adjointe maxillaire Taille de la prothèse adjointe mandibulaire Nombre d'implants Nombre de dents à traiter prescrit 4,16 4,16 10,53 8,29 3,00 Nombre de dents à traiter réalisé 4,23 4,00 10,52 8,42 3,00 Source : MSA Les nombres calculés dans le tableau ci-dessus ne tiennent compte que des bénéficiaires ayant réalisé la totalité ou une partie des soins prescrits, ce qui explique que les nombres ne soient pas les mêmes que dans le tableau 26. Quand les bénéficiaires réalisent les soins qui leur sont prescrits, ils les effectuent sur la quasi totalité des dents, parfois même, certaines dents non prévues initialement dans le plan de soins sont traitées. Ainsi le nombre d’extractions est plus important que prévu dans le plan de soins, d’autant plus que beaucoup de patients ne sont pas allés au bout des soins. Au final, 113 bénéficiaires ont effectué la totalité des soins prescrits, soit 55,9% de la population, sans qu'il ne soit observé de différence entre le sexe, l'âge ou les prestations versées. Cependant, les participants n'ayant pas réalisé la totalité de leurs soins sont, dans leur grande majorité, entrés dans le dispositif en 2008 ou 2009 et se sont vus prescrire des soins prothétiques. Ces soins étant effectués sur le long terme, ces personnes sont peut-être encore dans un parcours de soins. Seules 13 personnes peuvent être considérées comme n'ayant sûrement pas effectué la totalité des soins prescrits. Pour ces personnes, les soins non réalisés sont dans leur majorité des soins prothétiques. Dix personnes ont renoncé aux soins dentaires après l'examen de prévention effectué par le chirurgien-dentiste conseil. Ils ne se sont pas rendus chez un praticien traitant et n'ont effectué aucun des soins prescrits. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 58 V.6 Le financement des soins V.6.1 après. Le financement global des soins Les financements engagés ont été fournis pour 203 participants. Ils sont détaillés ci- Minimum 1er quartile Médiane Moyenne 3ème quartile Maximum 0 41 601 1 184 1 770 9 875 € € € € € € Figure 20 : Boxplot de la dépense totale engagée par individu pour la réalisation des soins Le boxplot (fig.20) permet d'avoir une vue d'ensemble des dépenses engagées pour réaliser les soins dentaires. La moitié des dépenses sont comprises entre 41 € et 1 748 € quand la médiane est de 619 €. Par ailleurs, 7 valeurs extrêmes sont supérieures à 5 000 € ; elles concernent des patients qui ont eu d'importants soins prothétiques à effectuer (plus de 10 dents). Les dépenses sont nulles pour 28 participants, soit en raison de la non réalisation des soins (25 personnes), soit parce que les soins nécessaires, en général un détartrage, ont été réalisés lors du bilan bucco-dentaire. Les calculs ne seront effectués que sur les 175 bénéficiaires pour lesquels une dépense a effectivement été engagée après le bilan bucco-dentaire. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 59 100% 3.0% Reste à c harge pour le bénéficiaire 1.4% autres 75% 49.6% Action Sanitaire et Sociale 50% CMU c omplémentaire 3.0% 19.2% Assurance Maladie Complémentaire 25% Quasiment la moitié des dépenses engagées pour la réalisation des soins ont été versées par l’ASS (49,6%). L'assurance maladie obligatoire finance un peu moins d'un quart des soins (23,8%) quand les complémentaires santé prennent en charge 19,2%. Seulement 3,0% des dépenses ont été engagées par les bénéficiaires. Assurance Maladie Obligatoire 23.8% 0% Source : MSA Figure 21 : Participation des différents acteurs financiers 1.9% 3.2% 100% 1,7% 4,2% 11,8% 17.6% 75% 2.8% 1.0% 16.3% 2.4% 2,4% 45.8% 56.3% 21.8% 50% 6.3% 76.6% 25% 18.6% 47.7% 1.7% RAC Autre ASS CMU-c AMC AMO 1,7% 19.1% 23.2% 20.0% 3ème quartile [822 € ; 1 920 €] 4ème quartile [1 921 € ; 9 876 €] 0% 1er quartile [16 € ; 131 €] 2ème quartile [132 € ; 821 €] Source : MSA Figure 22 : Participation des différents acteurs financiers selon le montant total des soins Les dépenses totales engagées ont été réparties en quartiles, le 1er quartile représentant les 25% des sommes les plus faibles et le quatrième quartile les 25% les plus élevées. L'assurance maladie obligatoire participe, en proportion, de moins en moins aux soins au fur et à mesure que les montants augmentent. Ainsi, si plus des trois quarts du financement (76,6%) sont assurés par l'AMO quand le montant des soins est faible, cette dernière ne participe plus qu'à hauteur de 20% pour les sommes les plus élevées. La Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 60 participation des fonds d’ASS évolue de manière inverse ; il est inexistant pour les sommes les plus faibles mais constitue plus de la moitié du financement des soins les plus élevés (56,3%). La participation de l'assurance maladie complémentaire reste constante, comprise entre 17,6% et 21,8%. Les bénéficiaires, dont la prise en charge n’est pas assurée à 100% par l’AMO et non CMU-c, ont pour 80% d’entre eux une complémentaire. Dans cette souspopulation, la contribution de l’AMC est de 27 %. Il est à noter que pour le second quartile, le reste à charge fourni par le bénéficiaire constitue plus de 10% du financement (11,8%). V.6.2 Les bénéficiaires dont les soins ont été pris en charge par les dispositifs habituels V.6.2.1 Prise en charge exclusivement par l'AMO et l'AMC Pour 61 des 175 bénéficiaires ayant engagé des soins bucco-dentaires, le montant des soins a été financé intégralement par l'AMO et l'AMC. Ces bénéficiaires provenaient tous de la caisse d'Armorique (22-29). Les dépenses engagées sont, dans l'ensemble, assez faibles. Pour 43 patients, elles sont inférieures à 200€ ; pour 14 autres, elles sont comprises entre 200€ et 500€. Enfin, 4 patients ont eu des dépenses supérieures à 650€, le maximum étant 1 236€. La moyenne était de 169€ et la médiane de 94€. Pour 21 personnes, les dépenses ont été prises en charge exclusivement par l'AMO. Ces patients sont tous bénéficiaires de l'AAH ou d'une pension d'invalidité et pris en charge à 100% par l'AMO. Quand il y a eu un apport de l'AMC, ce dernier était en moyenne de 38% de la dépense totale. Pour 41 bénéficiaires, seuls des soins conservateurs ou chirurgicaux ont été effectués. Pour les autres, des soins prothétiques étaient à prévoir ; parmi ceux-ci 4 les ont fait réaliser au moment du remplissage du questionnaire. Toutefois, 16 personnes n'ayant pas fait de soins prothétiques, ne peuvent pas être considérées comme ayant abandonné l'action, en raison de leur entrée récente dans le dispositif. V.6.2.2 Prise en charge par la CMU-c Pour 12 bénéficiaires, les soins ont été pris en charge par l'AMO et la CMU-c. Pour ces patients, le montant des soins s'échelonnait de 66 € à 3 962 €. La moyenne était de 986 € et la médiane de 501€. La plupart des plans de soins étaient inférieurs à 1 000 € ; pour 3 bénéficiaires, ils étaient compris entre 1 000 et 2 000 €, et seul un patient a engagé des soins supérieurs à 3 000 €. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 61 Dans l'ensemble, pour ces patients, le plan de soins était global. Seuls 2 patients n'ont pas eu de soins chirurgicaux à faire, et 2 autres n'ont pas eu de soins prothétiques. La très grande majorité de ces patients a réalisé ou est en train de réaliser le plan de soins. Très peu d'individus peuvent être considérés comme l'ayant abandonné. Enfin, ces bénéficiaires provenaient exclusivement des caisses d'Armorique (22-29) et de Portes de Bretagne (35-56). Ils n’ont eu aucun reste à charge. V.6.3 Les bénéficiaires pour lesquels un financement complémentaire a été alloué Le cœur de l'action évaluée est de réintégrer un assuré dans la filière de soins, en lui fournissant éventuellement une aide extralégale pour financer ses soins bucco-dentaires. Dans le protocole national, cette aide est soit apportée par l’ASS de la caisse MSA ou recherchée auprès d’autres financeurs. La moitié de la population étudiée a bénéficié d’une aide extralégale provenant des fonds d’action sanitaire et sociale de la MSA (87 sur 175 participants). Pour 6 bénéficiaires, de Gironde et des Cotes d’Armor, une aide a été apportée par AGRICA7, en complément du financement ASS. Minimum 1er quartile Médiane Moyenne 3ème quartile Maximum 1 1 1 6 96 551 091 370 744 946 € € € € € € Figure 23 : Boxplot du montant des prestations extralégales AGRICA est un groupe de protection sociale complémentaire (retraite, épargne, prévoyance, santé) destiné aux salariés du monde agricole. 7 Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 62 En moyenne, les prestations extralégales étaient de 1 370 €. La moitié d'entre elles étaient comprises entre 551 € et 1 744 €. Dans quelques cas, les sommes engagées étaient relativement élevées, supérieures à 3 500 € pour atteindre au maximum 6 946 €. Une participation extralégale est indépendante d'un financement par l'assurance maladie complémentaire. En revanche, très peu de participants ayant reçu une participation de l'ASS ont eu un reste à charge à fournir (9). En moyenne, la participation extralégale représentait 57% du montant des soins engagés avec de fortes disparités : la proportion varie ainsi de 7% à 91%. Par ailleurs, un lien existe entre la part du financement extralégal et la dépense totale : plus le montant des soins est élevé, plus la prestation extralégale sera, en proportion de la dépense totale, élevée. Les plans de soins financés en partie par une prestation extralégale sont relativement importants, d'une valeur moyenne de 2 360 € contre 400 € en moyenne quand il n'y en a pas. Ainsi, la totalité des participants avaient des soins prothétiques prévus dans leur plan de soins, avec 14,7 dents à traiter en moyenne. Enfin, 5 bénéficiaires d'une prestation extralégale n'ont pas réalisé la totalité du plan de soins. V.6.4 Bénéficiaires ayant eu un reste à charge Dans certains cas, le bénéficiaire devait financer lui-même une partie des soins ; cela a été le cas pour 24 d'entre eux, tous affiliés à la caisse d'Armorique (22-29). Les sommes déboursées par les bénéficiaires sont assez disparates ; pour 10 d'entre eux, elles sont inférieures à 100 € ; 10 autres ont dépensé entre 100 et 500 € pour la réalisation des soins dentaires ; pour 3 autres, les sommes sont de l'ordre de 600 € ; enfin, un bénéficiaire a fourni 2 077 €. La moyenne est de 304 € et la médiane de 145 €. Les participants ayant un reste à charge ont bénéficié par ailleurs en grande majorité d'une prise en charge d’une partie des soins par une assurance complémentaire. En revanche, seulement 9 d'entre eux ont reçu une aide extralégale. La part du reste à charge du bénéficiaire dans les dépenses totales varie de 1,3% à 79,1% sans que cela ne soit corrélé au montant de la dépense. Pour 9 bénéficiaires, la part fournie était inférieure à 15% du montant des soins ; pour 10 autres, elle était comprise entre 15% et 50% ; 5 participants ont eu un reste à charge supérieur à la moitié du montant des soins engagés. Le montant total du plan de soins est un peu plus faible pour les patients ayant eu un reste à charge que pour les autres (1 114 € vs 1 409 €). Pour 20 participants, des soins prothétiques étaient prévus. Par ailleurs, 16 participants qui ont eu un reste à charge à fournir, bénéficiaient d'une pension d'invalidité ou de l'AAH. Ceux-ci ont, en moyenne, un reste à charge plus important que ceux qui n'en bénéficient pas (394,25 € vs 123,13€). Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 63 Enfin, il est à noter qu'aucun patient ayant eu un reste à charge à fournir n'a abandonné le plan de soins. V.6.5 Les différents modes de financement des caisses La méthode à suivre pour financer les plans de soins a été laissée à l’appréciation des caisses. Deux tendances se dégagent : dans trois caisses (Loire-Atlantique, Gironde et Sèvres Vienne) une enveloppe annuelle est allouée par l’ASS. Dans ce cas, l’action est conduite dans la limite de l’enveloppe et le nombre de bénéficiaires dépend de cette allocation du montant des plans de soins. Dans deux caisses, Armorique et Dordogne/Lot-etGaronne, les chirurgiens-dentistes conseils ont sollicité l’ASS au cas par cas en fonction des devis établis. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 64 VI DISCUSSION VI.1 Intérêts et limites de l'action L'action « Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité – des soins pour tous », intégrée au PDI vise en premier lieu à permettre de réhabiliter la bouche des personnes préalablement détectées comme précaires, et ainsi de les réintégrer dans le système de soins. De par son accompagnement permanent des bénéficiaires, cette action est aussi une action de prévention qui permet de sensibiliser les personnes à l’importance de la santé bucco-dentaire, pour des raisons tant sanitaires qu’esthétiques. Le volet pédagogique est réalisé par le chirurgien-dentiste conseil, qui rappelle les notions d’une bonne hygiène buccodentaire, les risques de complications infectieuses locales et à distance des pathologies carieuses et parodontales, leur répercussion sur l’état de santé général et enfin, la nécessité d’un dépistage régulier des éventuelles lésions, bénignes ou cancéreuses, de la cavité buccale et du rôle de la consommation de tabac et/ou d’alcool sur leur survenue. Différentes études ont pointé l’état bucco-dentaire plus dégradé des personnes en situation de précarité d’une part, et des ressortissants agricoles d’autre part. Mettre en place cette action de prévention était donc pertinent afin de tenter de réduire ces inégalités. Un peu moins de 10% des personnes issues de la population générale renoncent aux soins dentaires ; cette proportion atteint 34% parmi la population précaire. Les soins dentaires sont les soins auxquels renonce le plus rapidement la population, devant la lunetterie. Le renoncement aux soins dentaires est dû essentiellement à des difficultés financières, bien que les tarifs des soins conservateurs soient opposables et remboursés à 70% par l'assurance maladie. Un manque d'information quant à la prise en charge des soins, les droits éventuels à la CMU-c sont peut-être à prendre en compte dans le renoncement aux soins pour raisons financières. Les autres motifs de renoncement aux soins peuvent être une peur du dentiste ou un sentiment d'inutilité. Ces différentes raisons du renoncement soulignent l'importance de la sensibilisation des personnes à l'utilité des soins dentaires. Cette sensibilisation, prévue par un contact personnel et individuel avec les bénéficiaires apparaît donc pertinente. L'accompagnement tout au long du plan de soins du bénéficiaire par le chirurgien-dentiste conseil permet aussi de limiter les abandons en cours de traitement et de s'assurer que le plan de soins est bien suivi. Cependant, il n'en demeure pas moins que les soins prothétiques sont très faiblement remboursés et que la variable dentaire la plus liée à la précarité est le nombre de dents absentes non remplacées. Les difficultés financières sont donc une réalité. Ainsi, mettre en place une action qui propose, au cas par cas, une aide financière en sus pour permettre aux personnes de se réhabiliter la bouche est important pour que celle-ci soit efficace. De par son accompagnement individualisé, la mise en œuvre et le suivi de cette action sont chronophages, limitant ainsi le nombre de bénéficiaires du dispositif. Cette action demande aussi des financements importants dans le domaine extralégal, qui sont soit attribués au cas par cas, soit globalement par année. Ces aides limitent aussi le nombre de bénéficiaires et la reconduction de ces financements entraîne une incertitude sur la Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 65 pérennisation de l'action. La poursuite de cette action est donc très liée à la disponibilité du chirurgien-dentiste conseil et à l'obtention de financements. Enfin, le mode de repérage des personnes en situation de précarité et leur égibilité étant laissés à l’appréciation du chirurgien-dentiste conseil et des travailleurs sociaux de la caisse, le profil des personnes précaires recrutées est très différent d’une caisse à l’autre. VI.2 Intérêts et limites de l'évaluation VI.2.1 Intérêts de l'évaluation Cette action facultative a connu un mode de mise en œuvre relativement spécifique à chaque caisse. En décrivant chacun d’eux, l'évaluation permet d’en pointer les similitudes et les différences, et ainsi offrir un partage d’expériences et constituer une référence pour faire évoluer le protocole national, pour le déployer sur tout le territoire et faciliter la mise en place de l’action dans les caisses. L'évaluation de la mise en place organisationnelle permet de quantifier précisément le coût de la mise en oeuvre de cette action, tant sur le plan de la charge de travail que sur les frais de fonctionnement et ainsi de mesurer les investissements que demande ce type d'action. L'évaluation sanitaire permet d'avoir une première vue de l'état de santé buccodentaire des personnes en situation de précarité bénéficiaires de l'action. L'étude des besoins en soins de la population, de la réalisation du plan de soins et de son financement, permet de conclure quant aux apports de l'action pour les bénéficiaires. L'étude du financement donne un ordre de grandeur du coût de l'action. Elle pourra servir de référence pour les caisses désirant mettre en place l'action ou dans un souci de pérennisation sur plusieurs années. VI.2.2 Limites de l'évaluation Cette évaluation s'appuie sur une population d'étude assez faible : 208 individus ont été inclus dans l'évaluation sanitaire ; 202 ont participé à l'évaluation des besoins en soins, du suivi du plan de soins et de son financement. Les personnes recrutées, et préalablement détectées comme précaires, ont des profils très différents et des problématiques différentes (chômeurs, personnes travaillant en ESAT…). De par la définition même de précarité, qui peut recouvrir des réalités très diverses, il est très difficile d'approcher et de quantifier une population précaire. Il n'a pas été possible de standardiser les données pour cette raison et aussi à cause de la faible taille de la population. Il est probable que certaines catégories sont surreprésentées par rapport à d'autres, notamment en termes d'âge ou de sexe. Par ailleurs, le recrutement a été ciblé sur certaines structures qui ne recouvrent pas la totalité de la précarité en milieu agricole. Les personnes incluses dans l’étude sont aussi celles qui avaient des besoins en soins bucco-dentaires. De ce fait, l’état bucco-dentaire des Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 66 personnes étudiées doit être plus médiocre que celui de l’ensemble de la population en situation de précarité. Il ne faut pas non plus occulter le caractère déclaratif de certaines variables sanitaires ou en relation avec la perception de l'état bucco-dentaire des participants, ce qui constitue un autre biais de l'étude. De la même manière, l'appréciation par les chirurgiens-dentistes conseils des besoins en soins des bénéficiaires peut varier d'un praticien à l'autre. Le plan de soins prévu est lui aussi lié à l'expérience personnelle, et donc subjective, du chirurgien-dentiste traitant ainsi qu'à la situation personnelle du bénéficiaire. Enfin, l'implication du chirurgien-dentiste conseil de la caisse joue un très grand rôle dans la réussite ou non de l'action. Ainsi, il convient d'être très prudent dans toute généralisation de ces résultats à d'autres populations ou d'autres zones géographiques. Le volet sensibilisation et éducation du patient n’est pas évalué dans cette étude. Enfin, notamment en raison des effectifs très réduits, il a été difficile de comparer l’efficacité des différentes méthodes mises en place par les caisses, en particulier au niveau du recrutement ou du financement. VI.3 Analyse de la mise en place organisationnelle VI.3.1 Le recrutement des bénéficiaires Les caisses qui ont mis l'action en place n'ont pas du tout eu les mêmes modes de détection et de recrutement des personnes en situation de précarité. Cette liberté et les différentes approches possibles étaient inscrites dans le protocole de l’action. Certaines se sont appuyées sur les Instants Santé, les ESAT, des associations d'aide aux personnes en difficulté, d'autres ont collaboré avec les services internes de la caisse, ASS et SST… Une caisse a commencé à mettre en place un maillage local de praticiens traitants qui, le cas échéant, peuvent adresser certains patients au chirurgien-dentiste conseil. De la même manière, les critères d'entrée dans le dispositif étaient différents d'une caisse à l'autre. Pour certaines, le simple fait d'être une personne en situation de précarité avec des besoins bucco-dentaires était une condition suffisante, d'autres caisses ont mis en place des plafonds de revenus à ne pas dépasser pour entrer dans le dispositif. De même pour une caisse, les bénéficiaires de la CMU-c n’étaient pas éligibles partant du principe qu’il n’y avait pas besoin d'apport financier supplémentaire pour réhabiliter la bouche de ces personnes, alors que les autres caisses, qui considéraient que l’accompagnement des patients dans le parcours de soins était un des piliers de l’action, les ont incluses. Ces différents modes de recrutement et d’inclusion des bénéficiaires sont en lien avec l’approche individualisée des situations en précarité et avec la définition multiforme de celleci. Elle renvoie à de multiples situations, tant dans sa définition officielle que dans les choix méthodologiques locaux. Si le concepteur de l’action souhaite une plus grande uniformité de la population incluse, des outils existent, notamment le score EPICES édité par le Cetaf. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 67 Il a été montré que si l'action bénéficiait globalement à tous les participants, elle n’apportait pas à tous le même service. Cette action étant construite autour de deux axes : accompagnement personnalisé et aide financière, certains participants n'ont bénéficié de l'apport que d'un seul axe, soit d'un accompagnement, soit d'un financement extralégal. Sans remettre en cause les marges de manœuvre de chaque caisse, il serait peut-être pertinent d'engager un travail sur le type de service qui peut être proposé aux personnes en situation de précarité (accompagnement personnalisé, social, sensibilisation, prévention et accompagnement technique dans le domaine dentaire et / ou aide financière), pour ainsi mieux définir le mode d’inclusion de la population. Cette réflexion pourrait conduire à développer une action à géométrie variable, dans laquelle les critères et l’importance de la population à inclure se feraient en fonction des moyens mobilisables. VI.3.2 Nombre de bénéficiaires et charge de travail Evaluer le bien-fondé de cette action en mesurant le nombre de bénéficiaires entrés dans le dispositif serait contraire au caractère spécifique et adapté localement pour la mise en place de l’action. Toutefois, il faut relever que 58% des personnes retenues sont effectivement participantes après les différents stades de recrutement et que le nombre de personnes participantes varie énormément d'une caisse à l'autre et d'une année à l'autre. Le volume de la population incluse dépend du mode de recrutement : individuel ou collectif. Les caisses de MSA ayant intégré le plus de bénéficiaires ont associé les modes de recrutement individuel et collectif. La charge de travail varie elle aussi beaucoup d'une caisse à l'autre et est directement liée au volume du recrutement. Globalement, 63% des vacations sont assurées par le chirurgien-dentiste conseil. Ce ratio est supérieur à 50% pour toutes les caisses et toutes les années. Il prend notamment en charge, outre le premier examen bucco-dentaire, les éventuelles actions de sensibilisation et le suivi des bénéficiaires (entretiens réguliers avec le bénéficiaire, suivi de la consommation de soins, relances si nécessaire…). Le nombre total de vacations et le nombre de vacations effectuées par le chirurgiendentiste conseil sont corrélées très fortement au nombre de bénéficiaires. Ces deux indicateurs évoluent dans le même sens et soulignent l'importance de l'implication des acteurs en général et du chirurgien-dentiste conseil en particulier dans le dispositif. C’est une action très chronophage, il faut compter en moyenne un peu plus d’une journée de travail par participant (rapport entre la charge de travail totale et le nombre de personnes dont le plan de soins a été suivi). Mais la variabilité de cet indicateur entre les caisses, de 0,8 jour en moyenne en Armorique à plus de 3 jours en Gironde, invite à explorer les possibilités de rationalisation du processus et par la même, d’économie d’échelle. Néanmoins, le nombre de bénéficiaires de l’action « Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité – des soins pour tous » dépend directement des moyens humains, et en particulier du temps de CDC, qui lui sont alloués par la caisse. Le mode de recrutement est semble-t-il adapté à cette disponibilité. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 68 VI.3.3 Les frais de fonctionnement Les frais de fonctionnement de l'action varient beaucoup et sont directement liés au nombre de bénéficiaires. Le plus important poste de dépense est les honoraires du premier bilan bucco-dentaire (30 €) qui représentent 76% du budget de fonctionnement global. Les autres dépenses concernent notamment l'affranchissement des lettres et les frais de déplacement du chirurgien-dentiste conseil. Les frais de communication, d'impression ou de téléphone sont beaucoup plus marginaux. Le ratio rapportant l’ensemble des frais de fonctionnement pris en charge par le fonds de prévention au nombre de participants est de 46 €. VI.4 Analyse de la santé bucco-dentaire des bénéficiaires VI.4.1 Principaux résultats Les bénéficiaires de cette action ont en moyenne un indice CAO élevé, de 17,09, calculé sur 28 dents. Ce sont les dents absentes qui participent le plus à cet indicateur (8,56 dents absentes en moyenne). Seuls 11,5% des patients n'ont aucune dent absente. Le nombre moyen de dents obturées est de 5,61. Les participants ont également un nombre moyen de caries non traitées important (2,93) et au moment du bilan bucco-dentaire 59,6% des bénéficiaires avaient au moins une carie non traitée. Si les dents les plus souvent obturées ou absentes sont situées dans les secteurs postérieurs de la bouche, il apparaît que les dents du secteur antérieur, donc visibles sont très souvent cariées (dans 13% à 17% des cas pour les dents 11, 12, 21, 22 et 23). Ces résultats, en plus des problèmes de santé bucco-dentaire qu'ils posent, révèlent que l'aspect esthétique de la bouche est bien souvent négligé par les bénéficiaires. En moyenne, sur 8,56 dents absentes, seules 3,83 sont remplacées par une prothèse amovible, un implant ou un intermédiaire de bridge. Parmi les personnes ayant au moins une dent absente, le taux de non remplacement des dents absentes atteint 71,5%. Ce sont les dents des secteurs postérieurs de la bouche qui sont le moins souvent remplacées, dans plus de 30% des cas pour les molaires. Quand elles sont remplacées, les dents le sont dans leur grande majorité par des prothèses amovibles. Par ailleurs, le nombre de prothèses fixes remplaçant une dent absente (type intermédiaire de bridge) est de 1,60. Au moment du bilan bucco-dentaire, un peu moins d'un quart (24,5%) de la population présentait une arcade complète, réelle ou prothétique. Pour 35,1% de la population, le nombre de dents absentes non remplacées était compris entre 4 et 10 et pour 11,1%, il était supérieur à 10. Une part non négligeable de la population a ainsi un besoin important de soins prothétiques. La majorité de la population (56,9%) a un indice GI de 1, ce qui représente une inflammation discrète. Pour 29,8% des bénéficiaires, il est de 2 ou 3, une inflammation marquée ou importante. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 69 Près des trois quarts de la population a une présence de tartre (73,6%) et 61,1% a de la plaque dentaire. Par ailleurs, les mobilités dentaires touchent 15,9% de la population, les infections 10,9%, et 8,7% de la population souffre de mobilités dentaires. Un peu plus du tiers de la population déclare être suivie régulièrement sur le plan dentaire (36,5%) et 42,3% dit s'astreindre à un brossage quotidien. Une forte partie de la population fume (29,3%). Ces trois indicateurs sont liés statistiquement à l'état buccodentaire, notamment dans la composition du CAO. Ainsi, les personnes non suivies sur le plan dentaire ont plus de dents cariées ou absentes que les autres (respectivement 3,73 vs 1,53 et 10,05 vs 5,97) et moins de dents obturées (4,23 vs 7,99). Les personnes qui déclarent ne pas se brosser les dents quotidiennement ont plus de dents absentes et moins de dents obturées (respectivement 9,58 vs 7,16 et 4,13 vs 7,61). Enfin, les fumeurs ont beaucoup plus de dents cariées (5,34 vs 1,92). Plus de la moitié de la population a renoncé aux soins (55,6%). Parmi les raisons avancées pour expliquer ce renoncement, 70,9% invoquent des difficultés financières, 17,3% une peur du dentiste et 11,8% l'inutilité des soins dentaires. Les renoncements ne sont pas uniquement d'ordre financier et ces résultats soulignent l'importance d'accompagner une part non négligeable des bénéficiaires pour les sensibiliser et leur donner une nouvelle image des soins bucco-dentaires. Le plan de soins prévu permet de constater le fort besoin en soins bucco-dentaires des bénéficiaires. Ainsi, 59,9% d'entre eux ont besoin d'un détartrage, 32,7% ont besoin d'extraction ou de chirurgie et 46,5% de soins conservateurs. Des difficultés financières ne sont pas la principale cause de la non réalisation de ces soins. Ils sont en effet remboursés à 70% par l'assurance maladie obligatoire (voire à 100% pour les bénéficiaires de la CMU-c) et les tarifs des chirurgiens-dentistes sont opposables. Le manque d'information sur l'importance des soins bucco-dentaires, sur les droits et également des priorités autres semblent beaucoup mieux expliquer le fait que ces soins ne soient pas effectués. A titre d'exemple, 71,4% des bénéficiaires de la CMU-c ont besoin de soins conservateurs, contre 43,7% chez ceux qui n'en bénéficient pas. Le besoin en soins prothétiques est également très important. 75,5% des bénéficiaires ont au moins une dent absente non remplacée et les chirurgiens-dentistes estiment que 68,8% des patients ont besoin de soins prothétiques. Plus que ces nombres, le fort besoin en soins prothétiques est exprimé par le nombre de dents sur lequel il doit être effectué. Ainsi, quand les patients ont besoin d'une prothèse adjointe maxillaire, c'est en moyenne sur 9,9 dents (7,72 dans le cas de la prothèse adjointe mandibulaire). Il y a donc un besoin important qui relève à la fois de l’information et de la prise en charge. VI.4.2 Différences selon les catégories de population La faible taille de l'échantillon ainsi que l'impossibilité de standardiser les résultats a limité le nombre de différences pouvant être observées entre les catégories de population. Quelques-unes ont quand même pu être mises en évidence. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 70 VI.4.2.1 Différences selon le sexe Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à déclarer se brosser les dents quotidiennement (55,1% vs 34,6%). Elles ont également moins de caries en bouche au moment du bilan bucco-dentaire (1,87 vs 3,56). Le nombre moyen de dents absentes, de dents absentes non remplacées, de prothèses remplaçant une dent absente n’est pas significativement différent entre les hommes et les femmes. En revanche, parmi les bénéficiaires ayant au moins une dent absente, le taux de non remplacement est plus élevé chez les hommes que chez les femmes (75,9% vs 63,8%). Ainsi, les femmes semblent avoir des comportements plus préventifs et un recours plus fréquent aux soins bucco-dentaires. Elles présentent moins de caries non soignées que les hommes lors du bilan bucco-dentaire. Toutefois, leur état bucco-dentaire fonctionnel n’est pas significativement différent de celui des hommes. VI.4.2.2 Les bénéficiaires de la CMU-c Seuls 14,3% des bénéficiaires de la CMU-c déclarent être suivis régulièrement sur le plan dentaire contre 37,5% chez ceux qui n'en bénéficient pas. Ils ont également plus de dents cariées que la moyenne (4,9 vs 2,2). S’il n'y a pas de différences entre le nombre de dents absentes, de dents absentes non remplacées, de prothèses, ils sont plus nombreux à avoir besoin de soins conservateurs (71,4% vs 43,7%) et de soins chirurgicaux (66,7% vs 28,7%). Cette population qui, en théorie, ne rencontre pas d’obstacle financier pour accéder aux soins dentaires y a moins recours que la moyenne et de ce fait présente un état buccodentaire plus dégradé. Ceci peut s’expliquer par un manque d'information, notamment sur les conditions tarifaires ou sur l'importance des soins bucco-dentaires. Cette négligence est importante et il serait intéressant d’explorer d’autres facteurs explicatifs sur une population plus importante. VI.4.2.3 Les bénéficiaires de l'AAH ou d'une pension d'invalidité Les bénéficiaires de l'une de ces deux prestations, bien souvent travaillant en ESAT, ont un meilleur état bucco-dentaire et un meilleur recours aux soins que le reste de la population. Ainsi les bénéficiaires d'une pension d'invalidité ont significativement moins de dents cariées que les autres (1,79 vs 2,80). Le nombre de dents obturées, signe de soins réalisés, est plus élevé chez les bénéficiaires de l'AAH (6,92 vs 4,88). Ces derniers ont également beaucoup moins de dents absentes (5,30 vs 11,26) et donc moins de prothèses en bouche (1,96 vs 6,04). En revanche, leur taux de non remplacement des dents absentes est plus élevé (79,9% vs 63,0%). Enfin, ils sont plus nombreux à avoir besoin de détartrage (75,9% vs 54,1%) et à considérer leur état bucco-dentaire satisfaisant (53,8% vs 27,7%). Ce meilleur état bucco-dentaire s’expliquerait en partie par l’accompagnement sanitaire des personnes travaillant en ESAT par le personnel de ces centres, avec l’instauration d’un suivi médical et dentaire basé sur des visites de contrôle régulières. Par ailleurs, ces assurés sont souvent sous curatelle et les dépenses de santé jugées prioritaires par le curateur. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 71 VI.5 Analyse de la réalisation du plan de soins et de son financement VI.5.1 La réalisation des soins Les plans de soins prescrits aux bénéficiaires sont souvent importants et longs à être réalisés en intégralité, ce qui augmente les risques d'abandon. Mais, dans leur grande majorité, les bénéficiaires réalisent les soins dont ils ont besoin. Ainsi, les soins conservateurs et les soins chirurgicaux sont réalisés dans respectivement 94% et 85% des cas. Au moment de l'étude, les trois quarts des prothèses amovibles prévues avaient été elles aussi réalisées. Quand les soins portaient sur un nombre précis de dents, il a été montré que la quasi-totalité des dents étaient traitées, exception faite des soins chirurgicaux. Sur les 202 bénéficiaires, 113 ont réalisé le plan de soins en totalité, sans qu'il ne soit noté de différence selon le sexe ou le bénéfice d’une prestation sociale. Parmi les personnes ne l'ayant pas réalisé en totalité, beaucoup sont entrées dans le dispositif en 2008 ou 2009 aussi au moment du recueil des données, il n'était pas possible de conclure que les soins avaient été abandonnés, en raison du délai nécessaire de réalisation des soins prothétiques. Seules 13 personnes ont abandonné le plan de soins en cours. Pour celles-ci, ce sont des soins prothétiques qui n'ont pas été réalisés. Dix autres personnes ont abandonné le dispositif après l'examen de prévention effectué par le chirurgien-dentiste conseil. Ils ne se sont pas rendus chez un praticien traitant pour établir un plan de soins. Ainsi, le taux d'abandon global est limité à 11%,. Les échanges avec les chirurgiens-dentistes conseils ont permis de mettre en évidence l'importance du suivi des bénéficiaires par ces derniers. Accompagner le bénéficiaire tout au long de la réalisation du plan de soins, en le relançant si nécessaire, est une raison du succès du dispositif, au même titre que l'aide financière apportée. Parfois même, les bénéficiaires n'ont besoin que d'un accompagnement pour réaliser leurs soins bucco-dentaires. C'est le cas par exemple des bénéficiaires de la CMU-c qui n'ont besoin d’aucun financement complémentaire et n’ont aucune avance de frais à effectuer. VI.5.2 Le financement des soins Le coût des soins bucco-dentaires réalisés par les bénéficiaires s'échelonne de 16 € à 9 875 €. La médiane est de 601 € et la moyenne de 1 184 €. Pour 9 patients, les dépenses engagées sont supérieures à 5 000 €. Ceux-ci ont effectué d'importants soins prothétiques, portant sur plus de 10 dents. Globalement, un peu moins d'un quart de la dépense engagée est remboursée par l'Assurance maladie obligatoire (23,8%), et les prestations extralégales du fonds d’Action Sanitaire et Sociale représentent quasiment la moitié des dépenses engagées (49,6%). Les soins ont été pris en charge à hauteur de 19,2% par les assurances complémentaires, et globalement le reste à charge fourni par les bénéficiaires n'a été que de 3,0%. Il est intéressant de noter qu’au fur et à mesure de l’augmentation du montant des soins, la prise en charge de l'Assurance maladie obligatoire diminue en proportion, et les prestations extralégales augmentent dans le même temps. Ainsi, si l'on considère le premier quartile des dépenses, comprises entre 16 € et 131 €, L’'Assurance maladie obligatoire Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 72 rembourse de 76,6% de la dépense sans qu’aucune prestation extralégale n'ait été accordée. Pour le dernier quartile, dépenses supérieures à 1 921 €, l'Assurance maladie obligatoire ne prend en charge que 20,0% des dépenses, et les prestations extralégales 56,3%. Ceci est en lien avec la composition du plan de soins, les dépenses élevées sont synonymes de soins prothétiques, très mal remboursés par l'assurance maladie obligatoire. Quant à la prise en charge des assurances maladies complémentaires, elle ne varie pas selon le montant de la dépense et reste autour de 20% en moyenne sur l’ensemble des plans de soins. Les bénéficiaires, dont la prise en charge n’est pas assurée à 100% par l'Assurance maladie obligatoire et non CMU-c, ont pour 80% d’entre eux une complémentaire. Au sein de cette population, la contribution de l'Assurance maladie complémentaire est de 27 %. Et l’on peut constater que les contrats dont bénéficient les participants complètent bien la prise en charge de l’assurance maladie obligatoire pour les soins conservateurs, mais offrent une prise en charge très partielle des soins prothétiques. Ce constat permet de souligner l'importance de l'aide financière pour que les personnes en situation de précarité puissent faire réaliser des soins dentaires mal pris en charges par les dispositifs courants. Le montant des prestations extralégales s'échelonne de 96 € à 6 946 €. Le montant médian est de 1 370 €. Selon les cas, cette contribution représente de 7% à 91% de la dépense engagée, elle finance des plans de soins relativement coûteux et principalement des soins prothétiques que les bénéficiaires n'auraient pas pu réaliser sans elle. Par ailleurs, 24 participants ont eu un reste à charge à fournir, 9 d'entre eux bénéficiant dans le même temps d'une prestation extralégale. Ce reste à charge est en moyenne de 304 €. Aucun d'entre eux n'a abandonné le plan de soins en cours de traitement, ce qui tendrait à montrer que la responsabilisation des bénéficiaires en leur demandant une participation, même symbolique, est un gage d'engagement de ceux-ci et donc de réussite du dispositif. Seule la caisse d’Armorique a effectué ce choix méthodologique. En moyenne, les prestations extralégales sont de 680 € par participant en incluant ceux qui n’en ont pas bénéficié. Le coût de la mise en œuvre de l’action est en moyenne de 46 €. Ainsi, si l’on additionne ces deux montants, la somme à débourser pour amener une personne en situation de précarité à réhabiliter sa bouche dans le cadre de cette action est en moyenne de 726 €. Cet indicateur, quoique soumis à de très fortes variations, offre néanmoins un premier aperçu de l’effort financier à consentir. L'action ayant été bénéfique pour la très grande majorité des participants, il n'est pas possible de déterminer si un mode de financement est plus efficace qu'un autre. Seules quelques considérations peuvent être prises en compte : le fait d'aller chercher un financement au cas par cas entraîne une surcharge de travail pour le chirurgien-dentiste conseil mais cette méthode permet l'individualisation de l'action : chaque personne volontaire peut, a priori, bénéficier de l'action sans être tributaire des autres participants qui en auraient bénéficié avant. Une enveloppe prédéfinie permet d'avoir une vue d'ensemble et de planifier l’intervention dans le temps. En revanche, ce sont les premiers volontaires qui bénéficient de l'action, ceux arrivant une fois l'enveloppe épuisée sont obligés d'attendre le prochain financement, malgré des besoins bucco-dentaires peut-être plus importants et/ou plus urgents. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 73 CONCLUSION Cette étude constitue une évaluation de l'action « Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité – des soins pour tous ». Cette action, du Plan Dentaire Institutionnel de la Mutualité Sociale Agricole, vise à réintégrer dans la filière de soins des assurés préalablement détectés comme précaires. De caractère facultatif; sept caisses de Mutualité Sociale agricole l’ont menée entre 2006 et 2009. Cette action est construite autour de deux axes : accompagner les bénéficiaires tout au long de la réalisation du plan de soins et leur apporter éventuellement une aide extralégale quand ceux-ci ne peuvent pas financer eux-mêmes le reste à charge. Les renoncements aux soins dentaires sont principalement dus à des difficultés financières mais également imputables à d’autres facteurs, à un manque d’information sur l’importance de ces soins, sur leur prise en charge, à une peur du dentiste ou encore à des préoccupations plus prégnantes. Toutes ces raisons étant souvent mêlées. C’est pourquoi, les volets information, accompagnement du patient et financier ne peuvent être disjoints pour réintégrer les personnes dans une filière de soins bucco-dentaires. Bien que la population étudiée ne soit pas représentative de la population agricole en situation de précarité et qu’il n’ait pas été possible de standardiser les résultats. Cette étude constitue un premier aperçu de la santé bucco-dentaire des ressortissants participants. Celleci est très médiocre avec notamment 2,93 dents cariées non traitées en moyenne lors du bilan bucco-dentaire et 8,56 dents absentes, remplacées dans seulement 28,5% des cas. Il est très probable que ces résultats soient surestimés, car les participants ont été recrutés par les chirurgiens-dentistes conseil sur des critères de besoin en soins. Il a été noté assez peu de différences selon le sexe, l’âge ou les prestations sociales dont bénéficient les participants. Du fait de l’état bucco-dentaire dégradé, les besoins en soins sont importants dans cette population ; 59,9% des participants ont besoin d’un détartrage, 32,7% d’extractions ou de chirurgie, 46,5% de soins conservateurs et 68,8% de soins prothétiques. Ces forts besoins en soins justifient la mise en place de cette action. Le protocole de l’action laisse une marge de manœuvre aux Caisses ce qui se traduit par des mises en œuvre assez différentes. De plus, la définition de la précarité recouvre des réalités diverses, ce qui a conduit à recruter des publics variés selon les Caisses. S’il a été avéré que les bénéficiaires ont tous eu un intérêt à entrer dans le dispositif, les différents volets de l’action n’ont pas bénéficié de la même façon à tous. La moitié des participants avait besoin uniquement d’un accompagnement alors que pour l’autre moitié une aide financière était également nécessaire pour que le plan de soins soit réalisé. Ainsi, pour la population précaire l’efficacité de l’action se trouve dans le fait de financer des soins dentaires tout en accompagnant le bénéficiaire dans la réalisation de ceux-ci. L’étude a permis de pointer le lien étroit entre le nombre de bénéficiaires et la charge de travail du chirurgien-dentiste conseil. Ceci résulte notamment de la réalisation du bilan bucco-dentaire initial, pour toute la population identifiée comme précaire, et du suivi de la réalisation du plan de soins par le chirurgien-dentiste conseil. La bonne marche de l’action est donc complètement dépendante de l’investissement des chirurgiens-dentistes conseils. Il est à noter que les bilans bucco-dentaires réalisés par les chirurgiens-dentistes conseils jouent beaucoup dans la motivation de ces derniers comme dans celle des bénéficiaires. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 74 Cette étude constitue une première estimation du montant de l’aide financière extralégale nécessaire à la mise en œuvre de l’action. La moitié des participants a bénéficié d’une prestation extralégale qui représente en moyenne 49,6% de la dépense totale et les patients n’ont eu dans leur grande majorité aucun reste à charge à fournir. Même si cette aide extralégale n’a pas empêché quelques personnes d’abandonner le plan de soins en cours de réalisation, il n’en demeure pas moins que sans elle, beaucoup de bénéficiaires n’auraient pas pu engager l’ensemble du plan de soins dentaire. Cette aide extralégale doit être obtenue par le chirurgien-dentiste conseil auprès du fonds d’action sanitaire et sociale, ce qui augmente d’autant sa charge de travail et ne permet souvent pas d’envisager l’action sur le long terme. Il n’a pas été noté de différence dans l’efficacité de l’action selon que les chirurgiens-dentistes disposaient d’une enveloppe globale ou allaient chercher les financements au cas par cas. Enfin, le succès de cette action est démontré par le fait que quasiment tous les bénéficiaires entrés dans le dispositif vont au bout de leur parcours de soins, le taux d’abandon n’étant que de 11%. Cette étude a permis de mettre en évidence que l’action « Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité – des soins pour tous » est très bénéfique pour les participants et qu’ainsi elle les réintègre dans un dispositif de soins bucco-dentaires. Néanmoins, la réussite de cette action repose sur deux facteurs essentiels : l’implication du chirurgien-dentiste conseil et l’obtention de financements extralégaux. Sans l’un ou l’autre de ces aspects, elle ne peut pas fonctionner. Dans cette version facultative, plusieurs options ont été prises par les caisses qui constituent autant de « modèles » à utiliser pour créer une action rénovée, harmonisée, mais en prise avec la réalité. Il s’agit de déterminer quels sont les objectifs en termes de population à prendre en charge et quels sont les moyens humains et financiers qui peuvent être consentis, afin de faire les choix qui détermineront la méthode d’intervention. Des préconisations, peuvent être faites à l’issue de l’évaluation afin de généraliser cette action. En premier lieu, la pérennisation de l’action ne peut être envisagée qu’à la condition d’avoir une visibilité à moyen terme sur les financements extralégaux. Du montant de ce financement va dépendre la portée de l’action, en termes d’effectif de population bénéficiaire et de contenu des plans soins, avec un arbitrage éventuel entre ces deux indicateurs – un financement peu élevé pour compenser des restes à charge sur des plans de soins composés principalement de soin conservateurs, option qui peut bénéficier à un grand nombre, ou à l’opposé, une prise en charge de plans de soins comprenant des soins prothétiques, nécessitant un financement important, permettant une restauration complète d’états dentaires très dégradés, mais ne pouvant bénéficier, à montant égal, qu’à un nombre restreint de personnes. En second lieu, le volet accompagnement, essentiel à l’action, nécessite des moyens humains importants. Ici aussi l’investissement consenti va influer directement sur la portée et la population bénéficiaire de l’action. Les populations les plus précarisées, en rupture avec le système de soins, réclament un temps consacré à la motivation et à l’accompagnement relativement important. Alors que l’inclusion de personnes motivées mais dont l’accès aux soins est freiné principalement par des difficultés financières, est synonyme d’un suivi allégé. Il y a donc des arbitrages à faire en termes de moyens au regard des objectifs poursuivis. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 75 D’autre part, les chirurgiens-dentistes conseils devront être accompagnés à l’aide d’un protocole plus défini, notamment avec le rajout des critères d’inclusion et d’outils de suivi adéquats. En fonction des arbitrages réalisés le protocole pourrait intégrer un référentiel de prise en charge des plans de soins, comprenant un panier de soins et des tarifs de référence, des préconisations en termes de détection des populations précaires, de critères d’inclusion de la population bénéficiaire -l’utilisation du score EPICES est à examiner dans ce cadre-. Par ailleurs, des pistes peuvent être étudiées pour tenter de réduire la charge de travail des chirurgiens-dentistes conseils, en examinant, par exemple, les possibilités de délégation au moins partielle au personnel administratif du contrôle médical, des opérations de suivi du plan de soins ainsi que les relances. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 76 BIBLIOGRAPHIE 1 Cetaf Géographie de la santé – données 2005, 2008 2 OBSERVATOIRE REGIONAL DE LA SANTE PAYS DE LA LOIRE La santé observée dans les Pays de la Loire. Données démographiques et sociales. Projections de population et vieillissement, décembre 2003. http://www.santepaysdelaloire.com 3 MIZRAHI An, MIZRAHI Ar Evolution de la consommation bucco-dentaires et renoncements aux soins CREDES, 1993 4 BIYIK BIYIK JR La pauvreté en milieu agricole. Synthèse de l'enquête revenus fiscaux et sociaux 2007 MSA, Direction des Etudes, des Répertoires et des Statistiques – Février 2010 5 Observation de la santé bucco-dentaire chez les adultes. Données 2008 des examens de santé du régime général et de la mutualité sociale agricole Cetaf - 2011 6 HASSOUN D. Précarité et état de santé bucco-dentaire Thèse. Faculté d'odontologie de Paris VII – 1998 7 BEYNET A, MENAHEM G Problèmes dentaires et précarité Questions d'économie de la santé n°48 – Février 2002 8 MOULIN JJ, DAUPHINOT V, DUPRE C, SASS C, LABBE E, GERBAUD L, GUEGUEN R Inégalités de santé et comportement : comparaison d'une population de 704 128 personnes en situation de précarité à une population de 516 607 personnes non précaires, France, 1995-2002 BEH n°43/2005 – Octobre 2005 9 BORGES DA SILVA G, MINGUET-FABBRI J, ORGEBIN JY, HERTER G, CHANUT C Inégalités sociales de santé dentaire : la mesure du risque et des besoins sanitaires Santé Publique 2003, vol 15, n°3, pp 347-358 10 DUPRE C, GUEGUEN R, ROLAND E La santé bucco-dentaire des adultes 35-44 ans examinés dans les centres d'examens de santé entre 1999 et 2003 Cetaf, 2004 11 AZOGUI-LEVY S, BOURDILLON F, ITTAH-DESMEULLES H, SOUAMES M, AZERAD J Etat dentaire, recours aux soins et précarité Revue d'épidémiologie et de santé publique, vol 54 n°3, Juin 2006, pp203-211 Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 77 12 WRESINSKI J Grande pauvreté et précarité économique et sociale Journal Officiel, Avis et rapports du conseil économique et social, séances des 10 et 11 févriers 1987 13 SASS C, MOULIN JJ, GUEGUEN R, ABRIC L, DAUPHINOT V et al. Le score EPICES : un score individuel de précarité. Construction du score et mesure des relations avec des données de santé, dans une population de 197 389 personnes BEH n°14/2006 - Avril 2006 14 BERTHOD-WURMSER M, OLLIVIER R, RAYMOND M, VILLERS S, FABRE D Pauvreté, précarité, solidarité en milieu rural Inspection générale des affaires sociales, rapport – Septembre 2009 15 GUILLAS R, FLORENT C Amélioration de la prise en charge des personnes précaires Présentation orale – Novembre 2010 16 ALLONIER C, DOURGON P, ROCHEREAU T Enquête sur la santé et la protection sociale 2008 Rapport IRDES, n° 1800 – Juin 2010 Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 78 ANNEXES 1 Fiche d’évaluation des soins par le chirurgien-dentiste conseil Evaluation des besoins en soins par le praticien conseil « Accompagnement bucco-dentaire : des soins pour tous » MSA / … / …/ MOIS- ANNEE / … / … / / … / … / N° FICHE /…/…/…/ INFORMATIONS CONCERNANT LE BENEFICIAIRE NOM : _________________________________________________________ PRENOM : _____________________________________________________ NUMERO IMMATRICULATION : / … / … / … / … / … / … / … / … / … / … / … / … / … / DATE DE NAISSANCE : / … / … / / … / … / /… / … / … / … / SITUATION : Actif Salarié Exploitant RMI Retraite Autre (à préciser) __________________ FINANCEMENT DES SOINS (hors AMO) : Personnel CMU C Complémentaire MSA Autre (à préciser) ___________________ Les informations, recueillies sur la fi che d’examen, sont facultativ es et confidentielles et d estinées au chirurgien-dentiste co nseil d e la MS A. Elles fo nt l’ objet d’u n tra itement dé claré à la CNIL qui a p our finalité d ’améliorer l’état b ucco-dentaire d es re ssortissants agricoles en p révenant les ris ques et d’adapter la prise en charge des soins dentaires par une meil leure connaissance des besoins. Conformément à l’article 27 de la de la loi relati ve à l’Inf ormatique, aux Fichiers et aux Libertés du 6 janvier 1978, vous bénéfi ciez d’ un droit d’accès, de rectification et d’opposition pour les informations vous concernant av ant le ur anony misation, auprès du directeur de la caisse de MS A.».avant leur anonymisation, auprès du directeur de la caisse de MSA.». Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 79 « Accompagnement bucco-dentaire : des soins pour tous » N° FICHE / … / … / … / INTERROGATOIRE DU PATIENT SUIVI MEDICAL A quand remonte votre dernière visite chez le médecin /… / … / … / … / (année) OUI NON Avez-vous un médecin traitant habituel Etes-vous suivi pour une pathologie particulière Si oui laquelle : ___________________________________________ Bénéficiez-vous d’une exonération du ticket modérateur Si oui, pour quelle affection : _________________________________ Etes-vous fumeur Avez-vous une alimentation équilibrée SUIVI DENTAIRE A quand remonte votre dernière visite chez un dentiste /… / … / … / … / (année) OUI NON Avez-vous un dentiste traitant habituel Selon vous, votre état bucco dentaire est-il satisfaisant Selon vous, nécessite-t-il des soins Avez-vous des soins en cours ou prévus (délai<3 mois) Avez-vous renoncé aux soins dentaires Si oui, pour quelle(s) raison(s) : Peur du dentiste Echec précédent Difficultés financières Manque de temps Inutile Eloignement du cabinet Autre (à préciser) __________________________ SCHEMA DENTAIRE 18 17 16 15 14 13 12 11 21 22 23 24 48 47 46 45 44 43 42 41 31 32 33 34 C = cariée F = fixe (couronne, DT) Nombre de dents : Nombre de dents : C:/…/…/ F:/…/…/ A = absente (non remplacée) X = remplacée par prothèse amovible A:/…/…/ X:/…/…/ EVALUATION DES SOINS A PREVOIR (cocher si oui seulement ) Consultation chez un Chirurgien-Dentiste Radiographie panoramique Détartrage nécessaire Soins conservateurs Soins chirurgicaux Couronne(s) à prévoir Prothèse adjointe maxillaire à prévoir Prothèse adjointe mandibulaire à prévoir Implantologie 25 27 28 35 36 37 38 O = obturée (si reprise de carie, noter C) I = inter de bridge O : / … / …/ I : / … / …/ Consultation urgente 26 C+A+O : / … / … / Nombre de dents à extraire : Nombre total / … /… / Nombre de dents /… / … / Nombre de dents /… / … / Autre (à préciser) / … /… / Les informations recueillies, sur cette fiche d’examen, sont facultati ves et confidentielles et destinées au chirurgien-dentiste co nseil d e la MS A. Elles fo nt l’ob jet d’ un tra itement dé claré à la CNIL qui a p our fi nalité d’améliorer l’état b ucco-dentaire d es r essortissants agricoles en prévenant le s risq ues et d ’adapter la p rise en charge des soins dentaires par une meilleure connaissance des besoins. Conformément à l’article 27 de la de la loi relative à l’Inf ormatique, aux Fichiers et aux Libertés du 6 jan vier 1978, vous b énéficiez d’un droit d’accès, de rectification et d’opposition pour le s informations vous concernant avant leur anonymisation, auprès du dir ecteur de la caisse de MSA. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 80 2 Fiche d’examen remplie par le chirurgien-dentiste traitant MSA de……………………….. « ACCOMPAGNEMENT BUCCO-DENTAIRE : DES SOINS POUR TOUS » FICHE D’EXAMEN – BON DE PRISE EN CHARGE Pour être pris en charge par la MSA, le bilan bucco-dentaire doit être réalisé dans les 6 mois qui suivent la date anniversaire. Veuillez remplir ce document en cochant la ou les cases correspondantes comme suit - voir notice d’utilisation au verso. DONNEES CONCERNANT LE BENEFICIAIRE ADMINISTRATIVES «Nom» «Prénom» Courrier du «Date_invitation_bis «Matricule» - «sous_regime» Agriculteur exploitant Salarié de coopérative Profession : Salarié d’exploitation Salarié autre Autre GENERALES Pathologie (s) générale(s) ayant un retentissement sur l’état bucco-dentaire (à préciser) : ……………………………………………………………………………………………………………………………….. Suivi dentaire régulier Année de la dernière visite EXAMEN BUCCO-DENTAIRE INDICE CAO C = Cariée (même si obturée ou couronnée) A = Absente (remplacée ou non) O = Obturée (sauf si reprise de carie, noter "C") rossage quotidien PROTHESES F = élément unitaire fixe (couronne, dent à tenon, pilier de bridge) X = dent absente remplacée par prothèse amovible I = dent absente remplacée par un implant B = dent absente remplacée par intermédiaire de bridge 18 17 16 15 14 13 12 11 21 22 23 24 25 26 27 28 18 17 16 15 14 13 12 11 21 22 23 24 25 26 27 28 48 47 46 45 44 43 42 41 31 32 33 34 35 36 37 38 48 47 46 45 44 43 42 41 31 32 33 34 35 36 37 38 Inflammation gingivale GI* : 0 1 2 Plaque dentaire Tartre Douleurs 3 Mobilités dentaires Anomalies au niveau des muqueuses A préciser……………………………………………… ……………. ………………………………………………………………………… EVALUATION GENERALE DES BESOINS Détartrage Soins conservateurs Extractions/ chirurgie Prothèses utres………………………………… Signe(s) de DAM* A préciser……………………………… ……………………………………….. BESOINS EN SOINS SPECIALISES : SOINS EN SOINS : A B Tabac Parodontaux Occlusaux ODF A utre(s)……………………… ………………………………… Infection Adénopathie Cas particulier A préciser………………….. …………………………….... BESOINS D’INFORMATION(S) EN : A Prévention Alimentation, alcool, tabac Traitements Prise en charge des soins utres………………………..…….. Les informations, fa cultatives, r ecueillies s ur c ette f iche d’e xamen d e pr évention bu cco-dentaire so nt co nfidentielles e t destinées au chirurgien-dentiste co nseil de la MSA. Ell es f ont l’objet d’un tr aitement déc laré à la C NIL q ui a pour finalité d’améliorer l’état bucco-dentaire des ressortissants agricoles en prévenant les r isques et d ’adapter la prise en charge des soins dentaires p ar une meilleure co nnaissance des bes oins. Conformément aux d ispositions de la l oi r elative à l’Informatique, au x Fichiers et au x Libertés du 6 jan vier 1978, v ous bénéficiez d’un d roit d’ accès, de rectification e t d’opposition pour les informations vous concernant avant leur anonymisation, auprès du directeur de la caisse de MSA. « BILAN BUCCO-DENTAIRE …………………………………. » PRISE EN CHARGE DE L'EXAMEN DE PREVENTION Assuré-bénéficiaire : N° ASSURE : «Matricule» ASSURE : «Nom1» «Prénom1» BENEFICIAIRE : «Nom» «Prénom» NE(E) LE : «Date_Naissance» Signature du bénéficiaire valant "Bon pour accord de participation" : «c_sous_regime». Cachet et signature du praticien attestant l’exécution des actes N° d’identification du praticien : _______________________ Date de l'examen : Montant des honoraires : 30 euros (réglés directement au praticien par la Caisse) Les informations contenues dans la partie prise en charge de cet imprimé ont pour finalité de permettre le règlement des honoraires du praticien réalisant l’examen. En application de la Loi du 6 janvier 1978 modifiée relative à l’Informatique, aux Fichiers et Libertés vous disposez d'un droit d'accès et de rectification auprès de votre CMSA. Pour obtenir le règlement de vos honoraires, veuillez retourner au chirurgien-dentiste conseil de la caisse de MSA cette fiche dûment complétée et signée, accompagnée d'un RIB dans les 30 jours qui suivent la date de réalisation de l’examen. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 81 Notice d'utilisation CETTE FICHE : doit être adressée, dûment complétée, par le chirurgien-dentiste au chirurgiendentiste conseil de la Caisse de Mutualité Sociale Agricole à l’aide de l’enveloppe T fournie à l’assuré. PARTIE "EXAMEN BUCCO-DENTAIRE DENTAIRE" Deux schémas dentaires sont à renseigner. L’un reflète l’état dentaire et permet d’établir le CAO. Sur l’autre doivent figurer les prothèses présentes en bouche, selon leur type. Chaque case ne peut être renseignée que par une lettre et une seule. Précision sur le principe à utiliser pour le codage Dans le cas d'une reprise de carie sur obtura tion, la dent sera considérée comme cariée. *Le degré d’inflammation gingivale est calculé par un indicateur : l’indice gingival GI. Calcul du GI : la gen cive de to utes le s d ents est e xaminé, la moyenne des observations est cotée comme suit : 0 : pas d’inflammation 1 : inflammation discrète, peu de changement de forme et de couleur 2 : inflammation marquée, rougeur, œdème et h ypertrophie gingivale avec saignement provoqué 3 : inflammation importante, rougeur, hypertrophie accentuée avec saignement spontané et ulcération. *Signes de DAM : signes de dysfonctionnement de l’appareil manducateur. PARTIE "EVALUATION GENERALE DES BESOINS" Cette partie doit refléter aussi fidèlement que possible l’ensemble des besoins en soins (conservateurs, chirurgicaux, parodontaux, prothétiques ou spécialisés) que l’état de la bouche du patient nécessiterait id éalement ainsi que les besoins en informations exprimés par l’intéressé. PARTIE "PRISE EN CHARGE DE L'EXAMEN DE PREVENTION" Cette derniè re partie e st destinée a u règlement des honora ires de l’examen-bilan au praticien. P ar sa sign ature, l’assuré formalise son a ccord de par ticipation à ce dispositif. SOINS CONSECUTIFS Les soins consécutifs à l'examen d evront êt re portés par le praticien sur une feuille d'honoraires S3153b et feront l'ob jet d'une p rise en charge dans les cond itions habituelles (droit commun). Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 82 3 Construction du score EPICES Les 11 questions du score EPICES Question Rencontrez-vous parfois un travailleur social ? Bénéficiez-vous d’une assurance maladie complémentaire ? Vivez-vous en couple ? Êtes-vous propriétaire de votre logement ? Y a-t-il des périodes dans le mois où vous rencontrez de réelles difficultés financières à faire face à vos besoins (alimentation, loyer, EDF…) ? Vous est-il arrivé de faire du sport au cours des 12 derniers mois ? Êtes-vous allé au spectacle au cours des 12 derniers mois ? Êtes-vous parti en vacances au cours des 12 derniers mois ? Au cours des 6 derniers mois, avez-vous eu des contacts avec des membres de votre famille autres que vos parents ou vos enfants ? En cas de difficulté, y a-t-il des personnes dans votre entourage sur qui vous puissiez compter pour vous héberger quelques jours en cas de besoin ? En cas de difficulté, y a-t-il des personnes dans votre entourage sur qui vous puissiez compter pour vous apporter une aide matérielle ? Constante Oui 10,06 - 11,83 - 8,28 - 8,28 Non 0 0 0 0 14,80 0 - 6,51 - 7,10 - 7,10 0 0 0 - 9,47 0 - 9,47 0 - 7,10 0 75,14 Le score EPICES est un score individuel de précarité. Les coefficients des réponses sont ajoutés à la constante. La personne est considérée comme étant en situation de précarité si elle obtient un score supérieur ou égal à 40,2. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 83 4 Correspondances entre schéma dentaire et dents Derniers chiffres des numéros de dents 1 ou 2 3 4 ou 5 6, 7 ou 8 Nom des dents Incisives Canines Prémolaires Molaires Les dents se terminant par le chiffre 8 ne sont pas présentes sur les schémas dentaires car il s'agit des dents de sagesse qui n'ont pas été prises en compte dans cette étude. Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 84 5 Synthèse de la méthodologie des caisses Caisse Repérage 01-69 ASS SST Assos d’insertion par le travail 22-29 Instants Santé Médecine du travail ASS ESAT 44-85 ASS SST 33 Critère d’inclusion spécifique Ne pas bénéficier de la CMU-c Mode de financement Couverture des dépenses Observations complément. Aucun bénéficiaire susceptible d’entrer dans le dispositif n’a été adressé au chirurgien-dentiste conseil ASS au cas par cas Demande de financement à AGRICA Selon les cas, possibilité de laisser un resta à charge au bénéficiaire ASS enveloppe annuelle 100% ASS ASS enveloppe annuelle 100% 79-86 ESAT Chantiers d’insertions par le travail CDT ASS enveloppe annuelle 24-47 ASS SST ASS au cas par cas 35-56 Chantiers d’insertion par le travail Pas de financement extralégal pour l’instant Plafond de revenu Accompagne ment du plan de soins 100% 100% Suivi via les bases maladies Relances si nécessaires Suivi des bénéficiaires et relances si nécessaires Suivi des bénéficiaires et relances si nécessaires En majorité des demandeurs d’emploi Faute de financement, action abandonnée Suivi des bénéficiaires et relances si nécessaires Maillage territorial mis en place avec l’aide des CDT Suivi des bénéficiaires et relances si nécessaires Suivi via les bases de conso de soins et relances si nécessaires Beaucoup de CMU-c et de personnes avec une AMC Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 85 6 Effectifs de l’étude sur la santé bucco-dentaire Catégorie Population totale Sexe Hommes Femmes Âge Moins de 40 ans De 40 à 55 ans Plus de 55 ans Profession Agriculteur exploitant Salarié agricole Salarié de coopérative Salarié du tertiaire Autre Non réponse Caisse Armorique (22-29) Dordogne Lot-et-Garonne (24-47) Gironde (33) Porte de Bretagne (35-56) Loire-Atlantique Vendée (44-85) Sèvres Vienne (79-86) Effectif 208 130 78 51 94 63 20 20 S* 76 84 6 157 4 10 5 S* 30 S* Donnée confidentielle, en application du secret statistique Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 86 7 Effectifs de l’étude sur le plan de soins, sa réalisation et son financement Catégorie Population totale Sexe Hommes Femmes Âge Moins de 40 ans De 40 à 55 ans Plus de 55 ans Profession Agriculteur exploitant Salarié agricole Salarié de coopérative Salarié du tertiaire Autre Non réponse Caisse Armorique (22-29) Dordogne Lot-et-Garonne (24-47) Gironde (33) Porte de Bretagne (35-56) Loire-Atlantique Vendée (44-85) Sèvres Vienne (79-86) Effectif 202 118 84 51 89 62 16 15 S* 52 70 48 123 0 8 4 S* 64 S* Données confidentielles, en application du secret statistique Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité 87 8 Groupe projet « Amélioration de la prise en charge buccodentaire - des soins pour tous » (2004-2005) MSA GIRONDE Dr Françoise GEORGES (Chef de projet – chirurgien dentiste conseil) M. Benoit COMBES (Sous-Directeur) Mme Gnenaëlle CAMBUZAT (chargée d’études GDR) Dr Françoise DAVID (médecin du travail) Mme Véronique SEGUY (responsable service communication) Fédération Grand Sud Dr Sylvie ANDUZE-ACHER (chirurgien-dentiste Conseil) MSA Tarn et Garonne Dr Bernard ANDUZE-ACHER (chirurgien-dentiste Conseil) MSA Saône et Loire Dr Myriam BALITEAU (chirurgien-dentiste Conseil) MSA Dordogne, Lot et Garonne Dr Philippe POISSON (chirurgien-dentiste Conseil) CAISSE CENTRALE DE LA MUTUALITE SOCIALE AGRICOLE Direction de la Santé Dr Brigitte DUBOC (médecin stomatologue conseiller technique national chef de projet du Plan Dentaire Institutionnel) Mme Annick WINNOCK (responsable service prévention santé) Mme Josiane MESTDAGH (chargée de mission - service prévention santé) Amélioration de la prise en charge bucco-dentaire des personnes en situation de précarité – 88 MSA Caisse Centrale Direction de la Santé Direction des Etudes et des Répertoires Statistiques Les Mercuriales Echelon National du contrôle Médical Alain PELC 40, rue Jean Jaurès Dr Gérard BIROU Dép. régulation, Evaluation et Etudes en Santé 93547 Bagnolet Cedex Véronique DANGUY, Barbara ZAMPARO, J-M BLANCHOZ