Corrige du Brevet Blanc
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Corrige du Brevet Blanc
CORRIGÉ DU BREVET BLANC D’HISTOIRE-GÉOGRAPHIE N°1 (01/02/14) En préambule L’épreuve d’Histoire-Géographie, Éducation civique dure 2 heures. Elle comporte trois grandes parties. La Première Partie est consacrée à l’Histoire On attend du candidat qu’il : - réponde à des questions qui portent sur les repères chronologiques inscrits au programme d’Histoire (cf. les repères de 6è, 5è, 4è et 3è) et qui permettent de vérifier la connaissance des notions, d’acteurs et de faits historiques essentiels. Ces questions appellent des réponses de longueur inégale dont l’une d’elles peut être l’objet d’un développement ; - ait la capacité de travailler sur un document en relation avec le thème du programme d’Histoire. Il s’agit de l’identifier, d’en dégager le sens, de prélever des informations, et si on le demande, de porter sur ce document un regard critique en indiquant son intérêt ou ses limites. Le candidat est guidé par des questions ou des consignes. La Deuxième Partie est consacrée à la Géographie On attend du candidat qu’il : - localise sur un fond de carte des repères inscrits au programme de Géographie ; - réponde à des questions permettant de vérifier la connaissance de notions, d’acteurs et de situations géographiques. Ces questions appellent des réponses de longueur inégale dont l’une d’elles peut être l’objet d’un développement ; - ait la capacité de travailler sur un document se rapportant à un thème du programme de Géographie. Il s’agit de l’identifier, d’en dégager le sens et de prélever des informations. Le candidat est guidé par des questions ou des consignes ; - qu’il ait la capacité, si on le demande, de réaliser une tâche cartographique simple. 1 La Troisième Partie est consacrée à l’Éducation civique On attend du candidat qu’il : - réponde à des questions permettant de vérifier la connaissance de valeurs, de principes, de notions et d’acteurs ; - ait la capacité de travailler sur un document se rapportant à un thème du programme d’Éducation civique. Il s’agit de l’identifier, d’en dégager le sens, en rendant compte du problème politique ou social qu’il illustre. Le candidat est guidé par des questions ou des consignes. Notation de l’épreuve L’épreuve est notée sur 40 points. 13 points pour la Première Partie 13 points pour la Deuxième Partie 10 points pour la Troisième Partie 4 points pour la Maîtrise de la Langue (Source : http://eduscol.education.fr/cid59348/les-trois-epreuves-ecrites-du-dnb.html#lien2 ) PREMIÈRE PARTIE : HISTOIRE (13 points) I. Questions (8 points) 1. Pour chaque période ci-dessous, proposez Vè s. avant J.-C. : Périclès. (1 pt) Surnommé L’Olympien, Périclès est un grand personnage à la tête de la cité d’Athènes (pendant 15 ans, il sera constamment réélu stratège de la cité entre 443 et 429 av. J.-C.), il renforce la démocratie comme régime politique exemplaire de la Grèce et embellit la cité en lançant un programme de construction sur l’Acropole avec le Parthénon. 2 Buste de Périclès portant l'inscription « Périclès, fils de Xanthippe, Athénien ». Marbre, copie romaine d'après un original grec de Crésilas (430 av. J.-C.) musée de Pio-Clementino (Musées du Vatican à Rome). Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Périclès XVè-XVIè s. : La Renaissance (1 pt) Période de renouveau intellectuel et artistique en Europe. Une nouvelle vision de l’homme et du monde (l’humanisme) s’impose. La peinture, l’architecture, la sculpture sont en plein essor grâce à la redécouverte de l’art de l’Antiquité. Pour une présentation synthétique de la Renaissance, cliquez sur le lien ci-dessous : http://www.grandpalais.fr/fr/article/la-renaissance 1852-1870 : Le Second Empire (1 pt) Louis-Napoléon Bonaparte met fin à la IIde République en s’emparant du pouvoir par un coup d’État. Il rétablit l’Empire et devient Napoléon III. En 1870, sa défaite face à la Prusse provoque la chute de l’Empire. 3 Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon 1er, a conduit les destinées de la France pendant près de deux décennies, du coup d’État de 1851 à la défaite de 1870, durant une période qualifiée de Second Empire (le premier Empire étant celui fondé par son oncle). Lui-même, en restaurant l’empire pris pour nom de règne Napoléon III (le nom de Napoléon II étant réservé au fils de Napoléon 1er, qui n'a jamais régné). D'emblée, il a instauré un régime dictatorial et limité très strictement la liberté d'expression. Mais au fil des années, le régime a évolué vers des formes plus libérales, proches d'un régime parlementaire. Avec l'impératrice Eugénie, Napoléon III a animé une vie de cour brillante, aux Tuileries (Paris), à Fontainebleau et à Compiègne, sans oublier les stations thermales et balnéaires créées sous son égide (Biarritz...). Cette cour est ouverte à toute la bourgeoisie sans esprit de classe et se montre accueillante pour les gens de lettres. Les orléanistes, partisans de la monarchie, se rallient à Napoléon III de bonne grâce, de même que certains leaders républicains sincères, tels Émile Ollivier ou encore l'historien Victor Duruy. La société française s'est transformée sous l'impulsion de Napoléon III plus vite qu'en aucune autre période de son Histoire. C'est à cette époque qu'elle a accompli sa révolution industrielle. L'empereur prend lui-même en main la politique économique et sociale du gouvernement. Convaincu des bienfaits du libre-échange, il signe en 1860 un traité de libre-échange avec le Royaume-Uni. Il institue aussi une union monétaire, l’Union latine, qui a englobé jusqu'à la Première Guerre mondiale de nombreux pays. Enfin, il accorde le droit de grève aux ouvriers. Avec son ministre Victor Duruy, l'empereur relance l'instruction publique. Paris change aussi de visage. Napoléon III engage à marches forcées la rénovation de la capitale avec le baron Haussmann, préfet de la Seine. Outre-mer, au Sénégal, au Cambodge, en Cochinchine, en Nouvelle-Calédonie, les troupes marines de Napoléon III jettent les bases d'un nouvel empire colonial que la IIIe République aura à cœur d'étendre. Le gouvernement impérial voit dans les conquêtes coloniales une occasion de manifester la grandeur de la France. Mais l'empereur, imbu de principes humanitaires et désireux de faire prévaloir en Europe le «principe des nationalités» (une nation, un pays), mène par ailleurs une diplomatie brouillonne. C'est ainsi qu'il s'engage aux côtés du Royaume-Uni dans une guerre, victorieuse mais éprouvante contre la Russie, en Crimée. Il intervient aux côtés des chrétiens d’Orient puis entraîne la France dans de graves déconvenues, au Mexique comme en Italie. Enfin gravement affaibli par la maladie et poussé de l'avant par l'opinion publique, elle-même manipulée par l'habile chancelier allemand Bismarck, il engage une guerre désastreuse contre les armées de la Prusse et des autres États allemands. Cette guerre va lui coûter son trône et ternir de façon quelque peu excessive le bilan de son règne. Source : http://www.herodote.net/1851_1870-synthese-67.php?resume=1 4 Portrait de Napoléon III par Franz Xaver Winterhalter (1853) Le portrait de Napoléon III reprend le modèle louis-quatorzien en réintroduisant le grand manteau d’hermine et le trône. Le nouvel empereur s’inscrit dans la lignée de son oncle en prenant le nom de Napoléon III. Il se fait représenter en uniforme et décoré de la Légion d’honneur. Le manteau du sacre, accroché à ses épaules, semble flotter derrière lui et le touche à peine. Cet élément essentiel de sa dignité impériale est comme dissocié de sa personne. Les abeilles, emblèmes napoléoniens, ont disparu, les aigles impériales sont à peine visibles sur la couronne, et le sceptre est caché sous le manteau. La seule allusion un peu significative au Premier Empire réside dans le fauteuil de trône qui ressemble à s’y méprendre à celui de Napoléon Ier, mais reste dans l’ombre. Source : http://www.histoire-image.org/pleincadre/index.php?i=670&id_sel=1162 5 2. Pourquoi la Première Guerre mondiale est-elle une guerre totale ? La réponse doit être organisée et structurée par des arguments La réponse à cette question doit s’appuyer sur des arguments qui doivent s’articuler en trois temps. D’abord, il s’agit de trouver les trois idées : - Ière idée : Une mobilisation démographique (une mobilisation de masse). - IIè idée : Une mobilisation de l’économie des pays en guerre (une mobilisation industrielle, économique et financière hors du commun). - IIIè idée : Une mobilisation idéologique par la censure et la propagande (une mobilisation psychologique des soldats et des civils : le « bourrage de crâne »). Une fois trouvées ces trois idées, il faut les développer à l’aide d’exemples vus en cours notamment (au moins un exemple par idée). Enfin, une phrase (minimum) d’introduction et une phrase (minimum) de conclusion sont à rédiger. Exemple ci-dessous de réponse attendue sous forme de tableau pour une meilleure compréhension de l’exercice demandé. 6 Phrase(s) d’introduction : Ière idée : Une mobilisation démographique IIè idée : Une mobilisation économique IIIè idée : Une mobilisation idéologique (le « bourrage de crane ») Phrase(s) de conclusion Organisation de la réponse Exemple 1 : La Première Guerre mondiale dure Exemple 2 : La Première Guerre mobilise à la fois les populations et l’économie des quatre années (1914-1918). Sa durée va lui pays en guerre. donner un caractère total. Exemple 1 : Près de 70 millions de soldats ont Exemple 2 : Tous les hommes en âge de porter l’uniforme se mobilisent ou sont combattu durant les quatre années du conflit. mobilisés. 13 millions d’Allemands et 8,5 millions de Français vont porter l’uniforme Les empires coloniaux comme la Grande durant cette guerre. Bretagne et la France vont mobiliser leurs Les industries ont alors besoin de main-d’œuvre. Des Européens comme les Polonais, colonies qui vont fournir des contingents de les Espagnols, les Portugais et les Grecs sont appelés à travailler dans les usines des soldats (cf. les troupes coloniales). pays en guerre. La main-d’œuvre des colonies est, elle aussi, sollicitée : d’Afrique du Nord et Équatoriale, d’Asie du Sud-Est (l’Indochine). Il n’est pas rare de voir arriver une main-d’œuvre venue de Chine pour travailler dans les usines d’armements. En France, l’industrie d’armement emploie 1,7 million de personnes en 1918 (contre 50 000 en 1914). ¼ de cet effectif est composé de femmes, un ouvrier sur 12 a moins de 18 ans. À noter que les Allemands réquisitionnent de la main-d’œuvre dans des régions occupées et l’envoient travailler en Allemagne. Le fait nouveau, c’est l’arrivée massive des femmes dans les usines d’armements Exemple 1 : En France, en Angleterre, comme Exemple 2 : Progressivement, le conflit se durcit et l’année 1916 transforme la guerre. en Allemagne, l’économie est prise en main par Elle devient une guerre industrielle (cf. Verdun 300 000 morts, la Somme 1,1 millions de les gouvernements et mise au service de la soldats tués). Pour continuer à fabriquer des armes, les pays ont besoin de ressources guerre : il faut nourrir et vêtir des millions de financières nouvelles. Plusieurs moyens sont à leur disposition : augmenter les impôts, soldats, leur livrer des armements en quantité émettre de nouveaux billets ou recourir à l’emprunt (auprès de la population ou d’un croissante (1 million d’obus peuvent être tirés pays). Ces politiques ne sont pas sans conséquence sur l’économie. L’augmentation en un seul jour !). La guerre demande ainsi une des impôts freine la consommation des ménages. La création de nouveaux billets production industrielle d’obus, de canons, de diminue la valeur de la monnaie et entraîne une hausse des prix : l’inflation. Mais le fusils, de chars, etc. recours à l’emprunt est un moyen d’impliquer toute la population d’un pays à l’effort de Pour cela, l’État demande aux industriels de se guerre ou s’il est contracté auprès d’un pays étranger de se rendre plus dépendant (ex. reconvertir pour produire du matériel de guerre la France envers les Etats-Unis). en grande quantité (par exemple avec les entreprises Renault et Citroën pour la France ; l’entreprise Krupp pour l’Allemagne). Exemple 1 : Tous les pays en guerre ont Exemple 2 : Les gouvernements des pays en guerre utilisent la censure et la l’obsession de contrôler les informations propagande afin de rassurer les populations à l’arrière. Il faut faire passer l’idée que tout venues du front afin de ne pas démoraliser les se passe bien au front. La population doit garder le moral et la foi en la victoire. C’est ce populations civiles. La presse écrite notamment qui lui permet de tenir face à la mort d’un proche. Sa mort est la promesse d’une est censurée et une propagande parfois victoire ! grotesque y est diffusée (par ex. dans un À noter que la création des correspondants de guerre est tardive (1917-1918). Les quotidien français : « les balles allemandes ne journalistes restent encore loin de la zone des combats. Ce sont les généraux et les tuent pas !). politiques qui diffusent l’information Exemple 1 : La Première Guerre mondiale est Exemple 2 : La Première Guerre mondiale se transforme progressivement en une une guerre totale car elle mobilise toutes les guerre totale à la fin du conflit (Clemenceau utilisera le terme de « guerre intégrale » ressources humaines des pays en guerre ainsi dans un discours à la Chambre des députés en novembre 1917) avec la mobilisation que leur économie et toute la société. des forces démographiques, économiques et idéologiques. Barème 0,5 pt intro et concl 1,5 pt Idée et au moins un exemple développé 1,5 pt Idée et au moins un exemple développé 1,5 pt Idée et au moins un exemple développé 0,5 pt si intro et concl 7 II. Travail sur le document (5 points) L’ouverture de la Conférence de la paix « Une assemblée du monde entier est réunie pour décréter sa propre transfiguration. À la France qui supporta le poids le plus lourd des sacrifices pendant quatre années et demie échoit le juste honneur de recevoir et de présider. Monsieur Poincaré [président de la République ; Clemenceau, qui représentera la France à cette conférence, est président du Conseil] aura à sa droite le président américain Wilson dont la haute conscience morale illumine l’aurore de l’ère libératrice. À sa gauche, M. Lloyd George, c’est-à-dire la grande et puissante Angleterre […]. Mais la pensée se porte aussi vers ceux qui ne sont pas là : ni l’Allemagne, ni l’Autriche-Hongrie, ni la Bulgarie, ni la Turquie ne sont admises à prendre part à la délibération solennelle. On leur signifiera la sentence. La Russie également est absente, emportée dans son tourbillon de bolchevisme et de folie. » Extrait d’un article paru dans l’hebdomadaire français L’Illustration, le 25 janvier 1919 1. Quelle est la nature du document ? Quelle est sa date de parution ? Ce document est un article de presse (ou un texte). Il est publié le 25 janvier 1919. 0,5 pt si uniquement la nature et la date sont justes. N.B. : Le document se situe donc après l’armistice du 11 novembre 1918 qui arrête les combats sur le front Ouest. 2. Dans quel pays se déroule la Conférence de la paix ? Comment l’article justifie-t-il ce choix ? La Conférence de la paix se déroule en France (cf. lignes 1 et 2 : « À la France qui supporta le poids le plus lourd des sacrifices pendant quatre années et demi échoit le juste honneur de recevoir et de présider. »). 0,5 pt si la France est citée. L’article justifie ce choix en affirmant que la France a été le pays le plus touché de la Triple Entente (ligne 1 : « À la France qui supporta le poids le plus lourd des sacrifices (…) ») à la fois territorialement (cf. la « zone rouge » : le pays est occupé pendant quatre années par les troupes des puissances centrales) et démographiquement (environ 1,7 million de morts). 8 0,5 pt si l’expression « supporta le poids le plus lourd des sacrifices » est utilisée. 3. Quelles sont les trois principales puissances de la Conférence ? Pourquoi vont-elles y jouer un rôle majeur ? La France (cf. Poincaré et Clemenceau), les Etats-Unis (cf. Wilson) et la Grande Bretagne (ou Royaume-Uni / Angleterre) (cf. Lloyd George) sont les trois principales puissances de la Conférence. 0,5 pt si les trois puissances sont citées. Ces trois puissances vont jouer un rôle majeur car elles sont les vainqueurs de la Première Guerre mondiale. 0,5 pt si le mot « vainqueur » est utilisé dans la réponse. 4. Quelles sont les puissances absentes ? Pourquoi le sont-elles ? Les puissances absentes sont l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la Bulgarie et la Turquie. 0,5 pt si les quatre puissances sont citées. N.B. : La Russie est aussi absente car elle a signé un traité de paix avec les puissances centrales en mars 1918 (traité de BrestLitovsk en Biélorussie) qui a mis fin à sa participation à la Triple Entente. De plus en 1919 elle ne fait ni partie des vainqueurs, ni des perdants d’ailleurs. Depuis la prise de pouvoir des bolcheviks en 1917, elle est devenue indésirable sur la scène internationale jusqu’en 1920, voire jusqu’à la signature du traité de non-agression en août 1939 entre Hitler et Staline. Ces puissances sont absentes car elles ont perdu la guerre selon les Français, les Anglais et les Américains. 0,5 pt si dans l’explication il y a l’idée de défaite des puissances centrales. N.B. : Dans les faits, cette défaite est plus ambiguë. Certes, la supériorité des Alliés est déterminante grâce aux troupes américaines et à l’amélioration de l’armement mais l’Allemagne a le sentiment de ne pas avoir perdu car elle obtient un succès éclatant sur le front de l’Est (traité de Brest-Litovsk) et surtout elle n’a pas connu d’occupation de son territoire par des troupes ennemies (contrairement à la France notamment). L’épuisement, l’indiscipline des troupes, l’épidémie de grippe (cf. la grippe espagnole), l’abdication de Guillaume II le 9 novembre (en plein soulèvement révolutionnaire spartakiste) et la proclamation d’un nouveau régime politique par les sociaux-démocrates (cf. République de Weimar) finissent par aboutir à l’armistice du 11 novembre 1918 qui n’est pas une défaite du point de vue allemand (d’où l’incompréhension du « Diktat » de Versailles). 9 5. En relisant bien cet extrait, dites pourquoi la France semble avoir adopté une position agressive dès l’ouverture cette conférence de la paix. Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le document. Cet article donne le sentiment que la France, dès l’ouverture de la conférence, est dans une position agressive. En effet, selon l’article, c’est la France qui a le plus souffert (l. 1 et 2 : « À la France qui supporta le poids le plus lourd des sacrifices pendant quatre années et demi (…). »). Aucun mot des morts britanniques (1,4 million de soldats tués) et surtout des morts allemands (près de 2 millions). Le ton de l’article est à la fois condescendant et moralisateur. Condescendant car la France, avec ses alliés américains et britanniques, est présentée comme le pays qui va transformer le monde de l’après-guerre (cf. l’utilisation à la ligne 1 du mot « transfiguration », qui fait aussi référence à la «transfiguration » du Christ après son sacrifice) car c’est la France qui a le plus souffert (du point de vue de l’article). Moralisateur car l’utilisation des mots ou expressions comme « le juste honneur » (l. 2) « délibération solennelle », « sentence » (l. 6) et « folie » (l.7 à propos du bolchevisme qui a plongé la Russie dans une guerre civile) suggère que cette conférence de paix sera une sorte de tribunal de justice qui va rendre son jugement et condamner ceux qui sont coupables d’avoir mené l’Europe dans la tragédie de la guerre. Et c’est à la France, soutenue par deux alliés de poids (les Etats-Unis de Wilson « dont la haute conscience morale illumine l’ère libératrice » l. 4 et la « grande et puissante Angleterre » l. 4-5), qui préside cette conférence (cf. l. 2), que revient la responsabilité de « rendre justice » afin que le monde puisse à nouveau se relever, renaître et se transformer en un monde meilleur. Mais pour cela, les coupables doivent payer. N.B. : Cette question doit évaluer les capacités critiques de l’élève. Il s’agit de contextualiser l’article avec les connaissances apprises en cours : la situation politique de l’Allemagne en 1919, la guerre civile en Russie qui s’intensifie, la soif de vengeance de la France. Grâce à ces connaissances, l’article est restitué dans son contexte : il s’agit de faire payer à l’Allemagne notamment l’occupation du pays et les victimes françaises de la guerre. D’où l’incompréhension des Allemands qui ont changé de régime politique. L’Empire est remplacé par une République qui n’est en rien responsable du déclenchement du conflit ! L’Allemagne sera uniquement convié à signer le traité à Versailles qu’elle considérera comme un « Diktat ». 1 pt si l’élève a identifié les mots ou les expressions qui peuvent faire penser à une attitude agressive (voire à de la vengeance) et si l’élève amorce un début d’explication. 0,5 pt si l’élève réussit à développer une analyse critique du texte. 10 DEUXIÈME PARTIE : GÉOGRAPHIE (13 points) I. Questions (7 points) 1. Repères (3 pts) Placez sur le fond de carte les cinq premières aires urbaines suivantes : Paris, Lyon, Marseille-Aix-en-Provence, Toulouse et Lille Il s’agit, dans cette première partie, de localiser sur le fond de carte de la France les cinq premières aires urbaines. Si les cinq aires urbaines sont bien localisées : 1 pt. Si une erreur de localisation : 0,5 pt. Si deux erreurs de localisation : 0 pt. Complétez la légende en choisissant des figurés et des couleurs adaptés. Il existe plusieurs figurés de surface (voir fiche méthode du langage cartographique ci-dessous) : - des figurés de surface, - des figurés ponctuels, - des figurés linéaires (des traits et des flèches). N.B. : L’épaisseur des figurés ponctuels et linéaires varie en fonction de l’intensité des phénomènes géographiques. Les couleurs répondent à un code. Le choix de la couleur dépend ainsi de la dynamique du phénomène géographique observé. Si la dynamique est forte, la couleur doit être chaude (choisir le rouge par ex.). Si la dynamique est plus faible, la couleur choisie doit être plus froide (orange, jaune ou bleu, par ex.). L’élève doit utiliser le dégradé de couleurs. 11 Fiche méthode : UTILISER UN LANGAGE CARTOGRAPHIQUE Des plages de couleurs pour les informations qui s’étendent en surface Les figurés linéaires : les traits 1 Quelques figurés linéaires Des figures géométriques pour représenter une information à un endroit précis Les figurés linéaires : les flèches 1 Axe routier Flux migratoires Fleuve IIIII Importation Voie ferrée 2 Etablir une hiérarchie Axe routier majeur Axe routier secondaire Des traits ou lignes pour figurer une limite, un axe, des cours d’eau Quelques figurés linéaires Exportation 2 Etablir une hiérarchie Flux touristiques + Important - Des flèches pour représenter une dynamique, un mouvement, un flux 12 Corrigé de la carte : Si hiérarchisation des informations apparaît et si le code des couleurs est respecté : 2 pts. Si début de hiérarchisation et code des couleurs respecté : 1 pt. Si absence de hiérarchisation et code des couleurs pas bien respecté : 0,5 pt. Lille Paris Lyon Toulouse Marseille-Aix-en-Provence Légende : : Aire urbaine de Paris : Autres aires urbaines : Ville où siège une institution européenne : Région Alsace 13 2. Qu’est-ce qu’une aire urbaine ? Une aire urbaine (ou aire métropolitaine) est un ensemble formé par un pôle urbain (ville-centre avec sa banlieue) et sa couronne périurbaine. Selon l’INSEE, l’aire urbaine doit offrir un minimum de 5 000 emplois et 40% au moins des résidents des communes périurbaines travaillent dans le pôle urbain ou les communes attirées par celui-ci. En d’autres termes, l’aire urbaine repose essentiellement sur des critères économiques (notamment l’emploi) qui mesurent l’attractivité et le dynamisme du pôle urbain (ou de la métropole). 1 pt si dans la réponse sont utilisés les termes de « ville », « ville-centre », « banlieue, « couronne périurbaine », « communes périurbaines ». 0,5 pt si l’explication est incomplète. N.B. : Pour le géographe français J. Lévy, l’urbanisation de la France est achevée (elle frôle les 100%). Le phénomène urbain organise l’espace français comme celui de l’Europe et, chaque jour davantage, l’ensemble de la planète. Il soutient que les modifications de la définition de l’aire urbaine par l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) ne font qu’entretenir le trouble autour de l’urbanisation qui aurait une limite et que le monde rural serait à peu près stable depuis une trentaine d’années. Dans les faits, on observe pourtant une progression constante de l’urbanisation en France. Cette urbanisation du territoire provoque ainsi un étalement urbain qui se caractérise par un mouvement extensif des surfaces urbanisées en périphérie des villes. 3. En vous appuyant sur des exemples vus en cours, expliquez le phénomène de périurbanisation et dites quelles en sont les conséquences sur l’environnement, sur l’économie et sur l’urbanisation des villes. N.B. : La réponse attendue doit être organisée en s’appuyant sur les thèmes indiqués (environnement, économie et urbanisation des villes) enrichis d’arguments. Une phrase d’introduction et une phrase de conclusion sont conseillées. Au moins un exemple par idée est attendu. Le tableau ci-dessous peut permettre une meilleure compréhension de ce qu’il fallait rédiger comme réponse à la question posée. 14 Phrase(s) d’introduction : Ière idée : Les conséquences environnementales IIè idée : Les conséquences économiques IIIè idée : Les conséquences sur l’urbanisation des villes Phrase(s) de conclusion Organisation de la réponse Exemple 1 : Le phénomène de périurbanisation Exemple 2 : La périurbanisation est un phénomène urbain qui s’explique par caractérise le paysage français depuis les années un mouvement de « retour » ou de « fuite » des citadins vers les campagnes, 1960-1970. à partir de la fin des années 1960 et du début des années 1970, dans des espaces ruraux tout en continuant de travailler dans la ville-centre. Exemple 1 : La périurbanisation est une manifestation Exemple 2 : La périurbanisation se manifeste par un étalement urbain au de l’étalement urbain (extension des surfaces détriment des espaces ruraux et des communes périurbaines qui sont urbanisées à la périphérie des villes). Ce mouvement littéralement absorbées par le pôle urbain. Cette extension des surfaces d’extension urbaine suit les principaux axes de urbanisées s’effectue le long des principaux axes de communication. Par communication (routiers et ferroviaires notamment). Il exemple, au Nord de la métropole Strasbourg, on observe (le long de réduit ainsi les espaces consacrés à la production l’autoroute A4 et de la voie de chemin de fer) un essor spectaculaire de agricole et augmente les déplacements individuels. lotissements pavillonnaires (maisons individuelles standardisées) à L’utilisation massive de l’automobile entraîne à la fois Souffelweyershiem, Lampertheim, Vendenheim et Hoerth notamment. Cet une pollution au CO2 dans les aires urbaines étalement a pour double conséquence une perte d’espaces agricoles et une (dégradation de la qualité de l’air dans les métropoles utilisation massive de l’automobile qui dégrade la qualité de l’air dans les françaises) et une congestion urbaine aires urbaines. (embouteillages quotidiens autour des métropoles : cf. les autoroutes autour de Strasbourg par ex.) . Exemple 1 : Le mouvement de « fuite » ou de Exemple 2 : Le phénomène périurbain est en fait un mouvement centrifuge « retour » des citadins vers les espaces ruraux des populations urbaines (notamment des « classes moyennes ») vers les s’explique aussi par le désir d’un logement plus communes rurales qui offrent un logement plus spacieux et plus accessible spacieux et plus confortable car le prix du foncier y par rapport aux prix du m2 pratiqués dans les centres métropolitains. Cet est plus abordable que dans les métropoles. De plus, attrait des communes rurales proches des métropoles est accentué par le la mobilité est facilitée car les infrastructures routières développement des infrastructures qui facilitent la mobilité vers les lieux de accompagnent le mouvement périurbain. travail localisés dans les métropoles. Exemple 1 : Cette extension des surfaces urbanisées Exemple 2 : La volonté de maîtriser l’étalement urbain des métropoles a pour provoque une prise de conscience des politiques conséquence de développer de nouveaux projets urbains autour de la « ville urbaines qui tentent de maîtriser ce phénomène. La durable ». Il s’agit de construire une ville à taille humaine qui met l’accent sur mise en place des SCOT (Schéma de cohérence les transports collectifs et alternatifs (bus, tram, vélo, voitures électriques territoriale) et l’application du concept de la « ville partagées), sur les commerces de proximité et l’installation des entreprises durable » dans les projets urbanistiques traduisent dans ces nouveaux quartiers (entreprises travaillant essentiellement dans le cette volonté de contrôler l’étalement urbain. Dans le domaine du tertiaire), sur les espaces verts (parcs, revalorisation « des projet des Deux Rives à Strasbourg, l’accent est mis coulées vertes », des berges de fleuve) et les voies piétonnes (« les grandes sur la « redensification » des espaces urbains grâce magistrales »). Les projets urbains de Lyon Confluences, du Grand Paris, de aux transports en commun (tram notamment), aux L’île Nantes, de Strasbourg les Deux Rives et Bordeaux Garonne ont tous la commerces de proximité et à la valorisation même ambition : limiter l’étalement urbain par une « redensification » urbaine d’espaces verts. « durable ». Exemple 1 : Le développement du phénomène de Exemple 2 : Les conséquences de la périurbanisation entraînent des périurbanisation en France à la fin des années 1960 phénomènes de pollution urbaine (rejet massif de CO2) et des pertes change radicalement le paysage urbain et provoque d’espaces agricoles (colonisés par des logements plus spacieux et moins nombre de conséquences économiques et chers). Toutefois, une redéfinition de la ville est engagée sous l’angle de environnementales. « ville durable » (diversité, redensification et valorisation de l’environnement). Barème 0,5 pt intro et concl 0,5 pt Idée et au moins un exemple développé 0,5 pt Idée et au moins un exemple développé ,5 pt Idée et au moins un exemple développé 0,5 pt si intro et concl 15 4. Que signifie l’expression « mode de transport doux » ? L’expression « mode de transport doux » fait référence aux transports non polluants (ou moins polluants) comme les transports collectifs (bus et tram). Mais d’autres modes de transport peuvent être qualifiés de « mode de transport doux » : le vélo ou la voiture électrique partagée. 1 pt si dans la réponse, les expressions « moins polluant » ou « non polluant », « respect de l’environnement », « transports collectifs » sont utilisées. 0,5 pt si la réponse est imprécise ou si l’explication est confuse. II. Travail sur documents (6 points) La commune de l’Union. Elle appartient à l’aire urbaine de Toulouse et se situe au Nord-Est de la métropole Doc. 1 : Photographie aérienne de l'Union en 1970 (environ 4 600 habitants). Doc. 2 : Photographie aérienne de la commune de l’Union aujourd’hui (12 392 habitants). Source : http://www.geoportail.gouv.fr 1. Quel constat (habitations, occupation de l’espace) pouvez-vous faire en comparant ces deux documents ? La commune de l’Union, située dans l’aire urbaine de Toulouse, a presque triplé le nombre de ses habitants entre 1970 et aujourd’hui. L’observation de ces deux photographies montre que l’Union est une commune marquée par du pavillonnaire, c’est-à-dire des maisons individuelles standardisées. Ce type d’habitation entraîne une occupation spectaculaire de l’espace de la commune. En d’autres termes, la 16 commune de l’Union s’étale au détriment des activités agricoles. 1 pt si dans la réponse les expressions « maisons individuelles » (ou « pavillons ») et « occupation importante de l’espace » (ou « étalement urbain ») sont bien mises en évidence. 0,5 pt si la réponse est confuse. 0 si absence des expressions attendues. 2. Dans quelle agglomération les habitants de l’Union travaillent-ils ? Quel mode de transport utilisent-ils ? Pour leur très grande majorité, les habitants de la commune de l’Union travaillent dans l’agglomération de Toulouse. Pour s’y rendre, ils utilisent l’automobile (ou la voiture). 1 pt si dans la réponse, l’expression « agglomération de Toulouse » ou « aire urbaine de Toulouse » est utilisée. 1 pt si dans la réponse le mot « automobile » ou « voiture » est utilisé. 0,5 pt si réponse confuse. N.B. : Dans son livre Portrait de la France (publié en 2009), le géographe français A. Frémont explique que la croissance de Toulouse repose sur plusieurs phénomènes. L’agglomération bénéficie d’abord de l’extrême modestie des autres centres urbains de la région. Puis, le phénomène de concentration des services administratifs et commerciaux (services publics, centres commerciaux), celui des universités et des activités culturelles ont joué en faveur de la ville. De plus, son statut de métropole d’équilibre (à partir des années 1960) lui permet de bénéficier de nombreuses opérations de décentralisation. Enfin, aujourd’hui, la croissance de l’agglomération toulousaine est portée par des facteurs extérieurs comme l’essor des services aéronautiques (Airbus) et de l’aérospatiale (Ariane), associée à un pôle de recherche de plus de 9 000 chercheurs (qui peut être comparé à celui de Lyon). 3. Comment appelle-t-on ce phénomène urbain ? Quelles en sont les principales causes ? Argumentez votre réponse Il s’agit une nouvelle fois de développer une argumentation autour de deux ou trois idées qui reposent sur des exemples. Le tableau ci-dessus permet une meilleure compréhension de l’exercice. 17 Organisation de la réponse Ce phénomène urbain que l’on peut observer sur les deux photographies est appelé la périurbanisation. Phrase(s) Exemple 1 : La périurbanisation s’explique par Exemple 2 : Plusieurs causes expliquent ce phénomène de « fuite » ou de d’introduction : plusieurs facteurs. « retour » des citadins vers les espaces ruraux. Ière idée : Les raisons économiques Exemple 1 : Les prix des logements et du m2 dans les métropoles ont explosé ces trente dernières années. Certaines catégories sociales (comme les « classes moyennes ») cherchent des logements plus spacieux à des prix plus abordables. De plus, les coûts économiques sont de plus en plus importants pour un citadin (produits de base par ex.) d’où sa décision de vivre loin des centres villes, dans des espaces qui lui permettent de retrouver un pouvoir d’achat satisfaisant. IIè idée : Le cadre de vie Exemple 1 : Une des explications de ce phénomène de périurbanisation est aussi la recherche d’un meilleur cadre de vie. Le monde des campagnes protège du stress de la ville (bruit, pollution de l’air, insécurité, etc.). La campagne permet donc une accession à la propriété (pavillons, maisons individuelles) dans un espace protégé et serein. IIIè idée : La campagne rêvée ou « fantasmée » Exemple 1 : La concentration des principales activités économiques, politiques et culturelles dans les métropoles provoque une sorte de « retour vers le monde des campagnes ». Ce mouvement correspond à la disparition progressive du monde paysan depuis 1945 dans les espaces ruraux et la naissance de l’écologie politique dans les années 1970. Le monde rural se rêve comme l’espace idéal, protégé du stress de la ville qui permet de redécouvrir la nature. Exemple 1 : La périurbanisation est ainsi un phénomène qui s’explique par des facteurs économiques et des aspirations écologiques. Phrase(s) de conclusion Exemple 2 : Les facteurs économiques ont fortement contribué à provoquer ce phénomène de « reconquête » de l’espace rural par des citadins. Les prix des logements sont plus attractifs et plus spacieux par rapport à ceux des centres villes des métropoles dynamiques. Les infrastructures routières et ferroviaires ont facilité la mobilité de ces nouveaux habitants des communes rurales. L’acquisition d’une voiture est rendue plus simple (grâce aux crédits automobiles mis en place dans les années 1980) et permet à ces « nouveaux ruraux » d’utiliser la voiture pour leurs migrations pendulaires (domiciletravail). Cependant, aujourd’hui les logements de ces communes rurales proches des métropoles sont devenus presque aussi chers que ceux des centres villes. On assiste alors à une « conquête » des communes rurales de plus en plus éloignées des métropoles par les citadins. Exemple 2 : Beaucoup de citadins cherchent à fuir l’environnement des métropoles dans lequel le stress du travail est omniprésent. Acquérir en propriété une maison individuelle spacieuse avec sa famille pour pouvoir profiter d’un jardin et d’une terrasse est une des motivations des citadins. Ou Exemple 2 : La quête d’un espace naturel comme cadre de vie idéal nourrit le phantasme des habitants des villes. En effet, pour les nouveaux habitants urbains des campagnes, le projet de s’installer dans les zones périurbaines rurales répond au rêve de la ruralité nostalgique. De plus, la promotion des « produits du terroir » contribue à alimenter cette nostalgie (par ex. lorsqu’il s ‘agit de « nourriture authentique » contre la « mal bouffe » de l’industrie alimentaire qui inonde le marché des métropoles). Exemple 2 : Les raisons économiques et l’aspiration d’un meilleur cadre de vie expliquent en grande partie le phénomène périurbain. Barème 1 pt 0,5 pt intro et concl 0,5 pt Idée et au moins un exemple développé 0,5 pt Idée et au moins un exemple développé 0,5 pt Idée et au moins un exemple développé 0,5 pt si intro et concl 18 TROISIÈME PARTIE : ÉDUCATION CIVIQUE (10 points) I. Questions (4 points) 1. Parmi les symboles républicains que vous connaissez, citez en deux qui sont issus de la Révolution française ? Le 14 juillet et le drapeau français sont deux symboles issus de la Révolution française. Il y a aussi la Marseillaise qui peut être citée et la devise « Liberté, Égalité, Fraternité ». 1 pt si l’élève répond deux symboles sur les quatre. 0,5 pt si un seul symbole cité. Le 14 juillet : Chaque année depuis 1880, la République fête la Nation au milieu du mois de juillet. Elle se construit sur le souvenir et la signification de deux événements révolutionnaires qui placent le peuple au cœur de l'action, à la fois acteur et objet, sujet et finalité (le 14 juillet 1789 : prise de la Bastille et le 14 juillet 1790 : fête de la Fédération). Cependant les faits portent leur propre histoire et interprétation, et font de la mémoire collective autour du 14 juillet, une reconstruction. Le drapeau français : Emblème national de la Cinquième République, le drapeau tricolore est né de la réunion, sous la Révolution française, des couleurs du roi (blanc) et de la ville de Paris (bleu et rouge). Aujourd'hui, le drapeau tricolore flotte sur tous les bâtiments publics. Il est déployé dans la plupart des cérémonies officielles, qu'elles soient civiles ou militaires. La Marseillaise : A l'origine chant de guerre révolutionnaire et hymne à la liberté, la Marseillaise s'est imposée progressivement comme un hymne national. Elle accompagne aujourd'hui la plupart des manifestations officielles. En 1792, à la suite de la déclaration de guerre du Roi à l'Autriche, un officier français en poste à Strasbourg, Rouget de Lisle compose, dans la nuit du 25 au 26 avril, chez Dietrich, le maire de la ville, le "Chant de guerre pour l'armée du Rhin". Ce chant est repris par les fédérés de Marseille participant à l'insurrection des Tuileries le 10 août 1792. Son succès est tel qu'il est déclaré chant national le 14 juillet 1795. Interdite sous 19 l'Empire et la Restauration, la Marseillaise est remise à l'honneur lors de la Révolution de 1830 et Berlioz en élabore une orchestration qu'il dédie à Rouget de Lisle. La IIIème République (1879) en fait un hymne national et, en 1887, une "version officielle" est adoptée par le ministère de la guerre après avis d'une commission. C'est également sous la IIIème République, le 14 juillet 1915, que les cendres de Rouget de Lisle sont transférées aux Invalides. En septembre 1944, une circulaire du ministère de l'Education nationale préconise de faire chanter la Marseillaise dans les écoles pour "célébrer notre libération et nos martyrs". Le caractère d'hymne national est à nouveau affirmé dans les constitutions de 1946 et de 1958 (article 2). « Liberté, Égalité, Fraternité » : Héritage du siècle des Lumières, la devise " Liberté, Égalité, Fraternité " est invoquée pour la première fois lors de la Révolution française. Souvent remise en cause, elle finit par s'imposer sous la IIIème République. Elle est inscrite dans la constitution de 1958 et fait aujourd'hui partie de notre patrimoine national. Source : http://www.elysee.fr/la-presidence/les-symboles-de-la-republique-francaise/ 2. Donnez la devise de la République. « Liberté, Égalité, Fraternité » est la devise de la République. 1 pt si l’élève cite dans l’ordre la devise de la République. 0,5 pt si elle est citée dans le désordre. N.B. : Le mot « devise » signifie est une brève formule qui définit le caractère symbolique d’une chose ou d’une idée. 3. Depuis 1791, quel est le lieu qui accueille les tombeaux de citoyens qui ont honoré la Nation française ? Le Panthéon est le lieu qui accueille les tombeaux des citoyens qui ont honoré la Nation française. Il se trouve à Paris. 1 pt si le Panthéon est cité. N.B. : L’église Sainte-Geneviève est édifiée à partir de 1764 sur ordre de Louis XV par l’architecte Soufflot. Elle se transforme en Panthéon, temple laïque dédié au culte des grands hommes en 1791. Par ce témoin de l’histoire de la France aux XIXe et XXe siècles, on y découvre des valeurs civiques et républicaines liées à la présence des « panthéonisés » (Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, 20 Victor Hugo, Jean Jaurès, Jean Moulin, Pierre et Marie Curie...). L’architecture néoclassique, les peintures, les sculptures et l’expérience scientifique du pendule de Foucault permettent également de confronter symboles religieux et symboles républicains. Source : http://action-educative.monuments-nationaux.fr/fr/accueil/bdd/monument/42 4. Quels sont les quatre grands principes sur lesquels repose la République française ? Le régime républicain français repose sur des principes (un principe est une base sur laquelle repose le fonctionnement de quelque chose). Il y a d’abord le principe de la séparation des pouvoirs. Les pouvoirs législatif (pouvoir de proposer, discuter, voter des lois), législatif (pouvoir de faire appliquer les lois et administrer un État) et judiciaire (pouvoir de faire respecter les lois) doivent être séparés et équilibrés (principe affirmé par Montesquieu dans son ouvrage (De l’Esprit des lois,1748). Cette séparation des pouvoirs est complétée par l’instauration de possibilités de recours contre les excès de pouvoir. Le principe de souveraineté nationale est aussi affirmé dans la République française. L’idée est développée par Rousseau dans son ouvrage, Le Contrat social (1762). Grâce au droit de vote, les citoyens décident, par l’intermédiaire de représentants élus au suffrage universel direct (par ex. l’élection du chef de l’État, les députés) ou au suffrage universel indirect (par ex. les sénateurs) ou par référendum (rejet ou approbation d’une mesure proposée). Les citoyens élisent leurs représentants selon la règle de la majorité mais la minorité peut continuer à s’exprimer. Autre principe républicain, le pluralisme politique ou multipartisme. Il consiste à garantir la présence de plusieurs partis politiques qui doivent traduire les différentes opinions politiques des citoyens. Enfin, le dernier principe est la garantie des libertés fondamentales (comme la liberté d’expression), l’égalité entre tous les citoyens (par ex. égalité devant la loi), le respect de la dignité humaine (par ex. absence de toute discrimination) et la résistance à l’oppression (par ex. la Résistance en France pendant la Seconde Guerre mondiale). Le régime républicain français est donc une démocratie qui repose sur un État de droit dans lequel l’Homme est au centre (cf. Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen du 26/07/1789 et Déclaration universel des droits de l’Homme du 10/12/1948). 1 pt si dans la réponse, les quatre principes sont cités : séparation des pouvoirs, souveraineté nationale, pluralisme politique (multipartisme) et garantie des liberté fondamentales. 0,5 pt si trois ou deux principes sont cités. 0 pt si un seul principe cité. 21 II. Travail sur document (6 points) Extraits de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789, ajoutée au préambule de la Constitution de la Vè République. « […] Article 5 - La loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société. Tout ce qui n'est pas défendu par la loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas. Article 6 - La loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les citoyens, étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. […] » 1. Selon l’article 6, la loi doit être l’émanation de qui ? Expliquez votre réponse. L’article 6 de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen affirme que la loi est l’émanation de la volonté générale. Elle doit, en effet, représentée à la fois l’intérêt de tous les citoyens et doit être issus de ces derniers. Pour cela, les citoyens qui sont en âge de voter élisent des représentants (députés par ex.) qui ont reçu par délégation le pouvoir de proposer, de rédiger, de discuter et de voter des lois. 1 pt si dans la réponse figure « volonté générale » ou « citoyens ». 1 pt si la réponse est bien expliquée : notamment l’élection par les citoyens des représentants. 0,5 pt si la réponse est mal expliquée. 2. Selon l’article 5, quelle notion la loi encadre-t-elle ? La loi, selon l’article 5, encadre la notion de liberté. 1 pt si le mot liberté apparaît dans la réponse. 22 N.B. : Une notion est une idée de quelque chose, un concept, une abstraction. 3. Dans les articles 5 et 6, dites ce que la loi garantit à la société et aux citoyens. Justifiez votre réponse. Organisation de la réponse La loi protège la société contre les désordres et l’anarchie. En d’autres termes, il protège le corps social d’un État (Art. 5). En ce qui concerne les citoyens, la loi repose sur ces derniers. Peu importe l’origine familiale ou sociale, les citoyens sont égaux devant la loi (Art. 6). Justification Si la loi est l’émanation des citoyens (grâce à leurs représentants), elle doit s’appliquer à tous sans distinction. Elle pose ainsi le principe de l’égalité de tous les citoyens et affirme que la loi repose sur le peuple (c’est-à-dire les citoyens). L’article 6 pose ainsi le principe de la souveraineté populaire (chère à Rousseau). Mais les citoyens étant égaux devant la loi, l’article 6 pose aussi le principe de la souveraineté nationale (chère à Séyiès). Elle s’applique en effet à tous et sur tout le territoire. Chaque citoyen est donc protégé par la loi et peut être puni par elle. La loi est une garantie contre les excès de pouvoir et contre une justice arbitraire. Barème 1 pt 1 pt 1 pt si dans la réponse, l’élève expose les garanties de la loi pour la société et les citoyens. 1 pt si la réponse est correctement justifiée : début d’une réflexion. 1 pt si la réponse est confuse. 4. « Tous les citoyens, étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. » : selon vous quel est le principe républicain affirmé dans cet extrait de l’article 6 ? Le principe républicain affirmé dans cet extrait de l’article 6 est le mérite. Il s’agit d’effacer les pratiques en cours pendant l’Ancien Régime : népotisme (favoritisme à l’égard des proches parents), prévarication (s’écarter de la justice, manquement à ses obligations) et dignités accordées en fonction des naissances. Le mérite met ainsi l’accent sur les qualités propres de chacun sans tenir compte de l’origine familiale et sociale des citoyens. 1 pt si le mot mérite est utilisé dans la réponse. N.B. : Le mérite appartient aux notions de justice et d’égalité. 23