Modalités de surveillance d`une analgésie par cathéter nerveux
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Modalités de surveillance d`une analgésie par cathéter nerveux
Instruction Doc. N° : ICLU014A Date : 01/09/2015 Modalités de surveillance d’une analgésie par cathéter nerveux périphérique C.L.U.D Page : 1 / 5 Référence à la procédure : PCLU007 CIRCUIT DE VALIDATION Nom – Prénom – Fonction : M. le Dr J. L’HERMITE – Président du CLUD 15/10/2015 – Signé ONT PARTICIPE A L’ELABORATION DE CE DOCUMENT Rédacteur(s) Bureau CLUD Vérificateur(s) Mme MC. GASTE – Directrice Coordonnatrice Générale des Soins M. de Dr JM. KINOWSKI – Chef de la PUI 1. Objet Cette procédure a pour objet : - De décrire le principe de l’analgésie par cathéter nerveux périphérique - De décrire les modalités de surveillance d’une telle analgésie en service de soins 2. Domaine d’application - les services de Médecine Chirurgie Obstétrique les services de Rééducation le service de Pédiatrie 3. Responsabilités Pour modification de la présente procédure : - le président du CLuD - à la demande des responsables des services qui valident la présentent procédure Pour l’application : - les médecins, - les IDE, IADE, - les sages-femmes, - Les puéricultrices. 4. Références - Article 37 du code de la déontologie Médicale Décret du 29 juillet 2004 abrogeant le décret du 11 février 2002 Circulaire DGS/DH/DAS/SQ2/99/84 du 11 février 1999 relative à la mise en place de protocoles de prise en charge de la douleur aiguë Plan d’amélioration de la prise en charge de la douleur 2006-2010 Article L.1110-5 et 1112-4 du code de la santé publique (loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé) Décret N° 2004- 802 du 29 juillet 2004 relatif aux parties IV et V (dispositions réglementaires du CSP et modifiant certaines dispositions de ce code) Article R4311-5 du Code de la Santé Publique (rôle propre infirmier) Article R4311-7du Code de la Santé Publique (rôle infirmier sur prescription médicale) Article R4311- 8 du Code de la Santé Publique (prise en charge de la douleur) Article R. 4311-12 du Code de la Santé Publique (IADE) Article R. 4311-14 du Code de la Santé Publique (protocoles de soins d’urgence) Modalités de surveillance d’une analgésie par cathéter nerveux périphérique ICLU014A – Page 2 sur 5 5. Documents associés Procédure réfection d’un pansement de cathéter nerveux périphérique ICLU016 Procédure de remplissage d’un diffuseur portable pour analgésie sur cathéter nerveux périphérique ICLU017 6. Corps de la procédure 6.1. PREREQUIS ............................................................................................................................................................................... 2 6.2. SURVEILLANCE COMMUNE A TOUS LES BLOCS ....................................................................................................................... 4 6.3. SURVEILLANCE SPECIFIQUE SUIVANT LES BLOCS .................................................................................................................... 5 6.4. PROCEDURES D’APPEL EN CAS DE PROBLEME ....................................................................................................................... 5 6.1. PREREQUIS o Définition Un cathéter périnerveux périphérique est un fin tuyau en polyéthylène inséré à travers la peau. Son extrémité est placée à proximité immédiate du nerf (en rapport avec le territoire douloureux). Il permet l’administration continue d’un anesthésique local sur une période de plusieurs jours, cela au moyen d’un diffuseur élastomérique (type biberon BAXTER) ou d’une pompe PCA (Rythmic SMD). o But et indications - Analgésie locorégionale en perfusion continue pour traiter le syndrome douloureux qu’il soit aiguë (douleur postopératoire) ou chronique (ex : algodystrophie, pied diabétique, escarre talonnière ...). Cette analgésie permet dans certains cas une rééducation précoce et un retour à domicile plus rapide. o Localisation du dispositif - Membre supérieur : o interscalénique (analgésie épaule, humérus), o supraclaviculaire ou infraclaviculaire ou axillaire (analgésie coude, avant bras, poignet et main) Membre inférieur : o nerf fémoral au creux inguinal (analgésie cuisse et genou), o nerf sciatique au creux poplité (analgésie cheville et pied) - Modalités de surveillance d’une analgésie par cathéter nerveux périphérique ICLU014A – Page 3 sur 5 o Mise en place du cathéter - Le cathéter est posé en salle de préparation du bloc opératoire (ou au CETD) par un anesthésiste sous échoguidage dans des conditions d’asepsie chirurgicale. La première injection d’anesthésique local est toujours réalisée par l’anesthésiste. Le cathéter peut être fixé soit par un dispositif spécifique autocollant (utilisation courte de 48-72h) ou peut aussi être tunnelisé (pour une utilisation au long court de 2 à 3 semaines) et fixé à la peau par un point de suture ou un pansement pour Picc Line. Lorsque le cathéter est fixé pour une utilisation au long court sur 2 à 3 semaines, le pansement doit permettre de visualiser la zone d’insertion du cathéter afin de pouvoir surveiller le caractère inflammatoire du point de ponction. - - o Type d’anesthésique local utilisé - ROPIVACAÏNE (Naropeine®) à 2 mg/ml : le plus souvent, en poche de 200 ml pour la perfusion continue ou le remplissage du biberon. LEVOBUPIVACAÏNE (Chirocaïne®) à 0,625 ou 1,25 mg/ml : plus rarement. - ATTENTION NE JAMAIS INJECTER EN IV o Mode d’administration des anesthésiques locaux 1. Diffuseur portable élastomérique (« biberon ») Il s’agit d’un réservoir en élastomère dans lequel va être introduit l’anesthésique local. Ce réservoir est protégé par une « bouteille » en polyuréthane transparente. Un capillaire millimétrique va réguler la distribution du produit. C’est la force de rétraction du réservoir qui va permettre la diffusion de l’anesthésique local et le diamètre du capillaire qui va assure un débit continu et constant (5ml/h, 8ml/h ou 10ml/h). Un filtre est parfois intercalé entre la tubulure du diffuseur et le cathéter périnerveux, ou le plus souvent intégré à la tubulure du diffuseur. 2. Pompe PCA L’administration des anesthésiques locaux sur le cathéter périnerveux peut aussi se faire à l’aide d’une pompe PCA. Dans ce cas le mode d’administration est modulable : débit continu et/ou bolus patient et/ou bolus automatique. Modalités de surveillance d’une analgésie par cathéter nerveux périphérique ICLU014A – Page 4 sur 5 6.2. SURVEILLANCE COMMUNE A TOUS LES BLOCS 1. Rythme des surveillances 2. Constantes à surveiller - - Pendant les 48 premières heures : toutes les 4 h Après les 48 premières heures : toutes les 8 heures Fréquence cardiaque, Pression artérielle Température 3. Surveillance de l’efficacité - Signes normaux rapportés par le patient : peau cartonnée, engourdie, qui fourmille et légère lourdeur dans le territoire du bloc choisi. - Paramètres d’évaluation : EN ou EVA Bloc sensitif (insensibilité au froid dans le ou les territoires bloqué(s)) Bloc moteur (score de motricité : 1 = mobilisation normale ; 2 = difficulté de mobilisation ; 3 = mouvement impossible) CAT en cas d’inefficacité antalgique : - Cas n° 1 = douleur + bloc sensitif = « sous-dosage » en Anesthésie Locorégionale (AL) - Cas n° 2 = douleur SANS bloc sensitif = Déplacement du cathéter Dans tous les cas : - Administrer les antalgiques systémiques de recours prescrits - et informer le MÉDECIN ANESTHÉSISTE : Si Cas n° 1 => modification paramètre pompe par le MÉDECIN ANESTHÉSISTE Si Cas n° 2 => retrait du cathéter CAT en cas de bloc moteur : - Si bloc moteur = 2 ou 3 : Informer le MÉDECIN ANESTHÉSISTE pour définir conduite à tenir 4. Surveillance de la tolérance - Surveillance visuelle du point de ponction et/ou orifice du cathéter TOUS LES JOURS : Pansement propre occlusif et transparent Signes inflammatoires : rougeur, chaleur, œdème, douleur au point de ponction, écoulement de pus. Déplacement du cathéter. Si présence d’un signe, informer le MÉDECIN ANESTHÉSISTE pour retrait éventuel du cathéter +/- mise en culture. - Réfection du pansement par 72 heures (voir procédure spécifique) - Protection du membre bloqué pour les cathéters périnerveux : Surveillance des points de compression, position des attelles, immobilisation des membres bloqués Surveillance de l’apparition d’un syndrome des loges (fractures tibia +++, avant-bras +) : œdème, cyanose des extrémités, augmentation du temps de recoloration cutanée, pouls distaux absents, anesthésie ou paralysie du membre - Surveillance toxicité systémique : TOUJOURS VERIFIER QUE LES AL SONT INJECTES SUR LE BON KT (et inversement pour les autres produits en IV) Toujours secondaire à résorption rapide et intense de l’anesthésique local ou à un passage intravasculaire après un bolus de grand volume (ex : dose d’induction) Observation d’un reflux sanguin dans le cathéter (mobilisation secondaire du cathéter exceptionnelle) Signes de toxicité systémique (par ordre d’apparition et de gravité) : Paresthésies péribuccales, goût métallique dans la bouche, sensation d’ébriété, acouphènes Sensation d’étrangeté, somnolence Convulsions (parfois inaugurales) Toxicité cardiaque : collapsus (hypotension artérielle), bradycardie ou tachycardie pouvant aller jusqu'à l’arrêt cardiorespiratoire. CAT en cas de reflux sanguin : clamper le diffuseur ou stopper la pompe et ALLO MEDECIN pour ablation cathéter CAT en cas de signes de toxicité systémique : Arrêt de l’injection de l’AL (ou de la pompe), administration d’O2 au masque à débit maximum (15 L / min), appel du MÉDECIN ANESTHÉSISTE, VVP fonctionnelle, surveiller constantes vitales, scoper le patient, massage cardiaque externe si arrêt cardio-respiratoire à poursuivre pendant 90 min minimum. 5. Surveillance diverses : - Vérifier la qualité de la vidange du diffuseur portable au moins 2 fois par garde (car pas d’alarme si dysfonctionne : parfois vidange trop rapide ou trop lente = prévenir médecin) - En cas d’alarme d’occlusion avec pompe PCA = Vérifier la bonne connection du cathéter à la pince « crocodile » Modalités de surveillance d’une analgésie par cathéter nerveux périphérique ICLU014A – Page 5 sur 5 6.3. SURVEILLANCE SPECIFIQUE SUIVANT LES BLOCS SURVEILLANCE SPECIFIQUE SUIVANT LES BLOCS Bloc et indications KT interscalénique Analgésie de l‘épaule et du bras à l‘exception des deux derniers doigts de la main Bras en écharpe KT infraclaviculaire Analgésie de la moitié du bras aux doigts KT fémoral Analgésie de la face antérieure de la cuisse, du genou et face interne jambe. KT sciatique Analgésie de la jambe, du pied et des orteils sauf face interne de la jambe et malléole interne. KT Péricicatriciel Analgésie péricicatricielle, limitation de l’aire d’hyperalgésie Effets possibles Syndrome Claude Bernard Horner (ptôsis, myosis, enophtalmie) Conduite à tenir Ne nécessite pas l’arrêt de la pompe ==> en informer l’anesthésiste. Blocage du nerf phrénique fréquent : paralysie diaphragmatique importante ± gène respiratoire au repos Arrêt de la pompe et VVP fonctionnelle et allô anesthésiste. Blocage du nerf récurent : voix rauque, trouble de la déglutition Faire boire une gorgée d’eau, détecter une fausse route avant la reprise alimentaire. Extension du bloc : HTA, détresse respiratoire, tétra parésie Dyspnée et douleur thoracique (pneumothorax) Arrêt de la pompe et VVP fonctionnelle et allô anesthésiste. Oxygénothérapie et appel immédiat de l’anesthésiste Risque de chute Aide au lever Marche avec béquilles et/ou attelle du genou sans appui côté bloqué Risque de chute Aide au lever Marche avec béquilles et/ou attelle du genou (risque d‘entorse de la cheville). Hématome au point de ponction Compression locale manuelle avec compresse stérile, prévenir le MAR et le chirurgien 6.4. PROCEDURE D’APPEL EN CAS DE PROBLEME Procédures d’appels en cas de problèmes : o En cas d’urgence vitale : faire le 15 o Sinon : Aux heures ouvrables : ALLO IDE CLUD 8 3618 ou *3896 ou 06 18 03 20 97 La nuit ou jours fériés : ALLO MÉDECIN ANESTHÉSISTE de garde au 8 2206 ou *3356 ou 06 46 09 60 27 PROTOCOLE INTRALIPIDE® 20% : SANS ATTENDRE du renfort en cas de signes de toxicité systémique o bolus initial IVD de 1.5 ml/kg (100 ml) o à réitérer 2 fois à 5 minutes d’intervalle en l’absence de récupération cardio-vasculaire. o Puis perfusion de 0,25 ml/kg/min (400 ml) en 20 minutes. o NB : en cas de convulsion : position latérale de sécurité, O2, canule de Guedel si possible.