Plantu, Libération des camps, 1945-2005
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Plantu, Libération des camps, 1945-2005
Plantu, Libération des camps, 1945-2005 Plantu (Jean Plantureux, 1951) est un caricaturiste et dessinateur de presse. Il publie son premier dessin dans Le Monde en octobre 1972 (illustrant un article à propos de la guerre du Vietnam) alors qu’il était vendeur aux Galeries Lafayette. Depuis 1985 un dessin de Plantu illustre quotidiennement la Une du journal, en particulier pour apporter un éclairage original sur l’actualité politique. Depuis 1991 il dessine aussi pour l’hebdomadaire L’Express. Près de 20 000 de ses dessins ont été publiés depuis le début de sa carrière. Ses dessins lui permettent aussi de prendre position sur des débats de société (racisme et intolérance en particulier) mais aussi de faire passer un message en faveur de la démocratie et de la paix (dialogue par dessins interposés entre le leader palestinien Yasser Arafat et le ministre des affaires étrangères israélien Shimon Pérès en 1990-1992). Il préside l’association « Cartooning for Peace » qu’il a fondée en 2006 sous le patronage de Kofi Annan alors Secrétaire général de l’ONU. Il est l’auteur de timbres postes : en 1998 pour illustrer l’action de l’ONG Médecins Sans Frontières et le soixantième anniversaire de la Libération des camps de concentration nazis en 2005. Pour répondre à la demande de La Poste en 2005, Plantu a réalisé 4 dessins au feutre. Sur celui retenu il a rajouté un fond en aquarelle, préférant cette technique à un aplat de couleur type Photoshop qu’il estime plus froid. Le timbre est d’abord un hommage aux victimes de la déportation, mais il a la particularité de rendre également hommage à ceux qui ont rendu possible leur libération en combattant les troupes nazies, les Américains d’une part et les Soviétiques d’autre part. Il explique qu'il a "cherché à rendre hommage, au-delà du drame des victimes des camps, aux libérateurs : aux Soviétiques et aux Américains. Je dis bien "Soviétiques" plutôt que "Russes", parce que je ne me suis jamais privé de m'en prendre aux Soviétiques, qui pour moi incarnent une dictature ; et pourtant ils ont libéré des camps, leur engagement pour chasser le nazisme s'étant traduit par des millions de morts. Même chose pour les Américains, à l'égard desquels je me suis toujours montré critique en ce qui concerne leur politique étrangère". Il qualifie son projet de timbre « éditorial », en ayant la possibilité de prendre position sur un évènement, comme il peut le faire en Une du Monde. Plantu explique sa démarche de la manière suivante : « Le principe du travail, reste « Qu’est-ce que j’ai envie de raconter ? ». […] Il s’agit d’afficher l’aspect dessin. Il ne s’agit pas de faire une photo. Le dessin exagère certains traits. Evidemment qu’un casque de Russe ou d’Américain n’est pas comme cela dans la réalité. Mais je m’en moque. Et le lecteur sait que cela n’est pas mon problème, pourvu que le choc graphique permette qu’il rentre dans « il y a des gens qui ont souffert », « ces gens là sont libérés », « par qui ». En trois secondes. C’est comme cela qu’il faut voir le timbre : comme un hommage de trois secondes. » (Timbres Magazine, avril 2005). En cela il a fait un choix différents des représentations jusque là choisies par La Poste française pour illustrer la mémoire de la déportation : l’accent était mis sur les camps (à travers les barbelés) ou sur la figure du déporté. Le timbre a été émis le 24 avril 2005 à l’occasion de la Journée nationale du souvenir de la déportation. Le dernier dimanche d’avril a été retenu par une loi de 1954 pour honorer la mémoire de tous les déportés sans distinction et rend hommage à leur sacrifice. A Paris des cérémonies sont ainsi organisés au Mont Valérien (Suresnes), au Mémorial des martyrs de la déportation de l'île de la Cité et au Mémorial du martyr juif inconnu (Mémorial de la Shoah), rue Geoffroy l'Asnier (4ème arrondissement). Thématique : Arts, ruptures, continuités.