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LENS : SAVEZ-VOUS D’OÙ VIENNENT LES COULEURS SANG ET OR DU RACING CLUB DE LENS ? COMME TOUT L’ARTOIS, LA VILLE DE LENS FUT ESPAGNOLE DE 1526 À 1648, DATE À LAQUELLE LE GRAND CONDÉ LA RATTACHA AU ROYAUME DE FRANCE (SOUS LA RÉGENCE D’ANNE D’AUTRICHE). EN 1924, LORSQUE LE PRÉSIDENT DU RCL DÉCOUVRE LES DERNIERS VESTIGES DE L’OCCUPATION ESPAGNOLE, IL ABANDONNE LA TENUE NOIRE RAPPELANT LE CHARBON ET ADOPTE LES COULEURS JAUNE ET ROUGE DU DRAPEAU HISPANIQUE. QUAND LE PASSÉ REJOINT LE PRÉSENT… ARRAS : Les souris mangent les rats La fête locale d’Arras s’appelle la fête des rats en souvenir du siège victorieux mené par les soldats de LOUIS XIII contre l’occupant espagnol. Après un long siège, les Français font une brèche dans les remparts et s’emparent de la cité artésienne le 9 août 1640. Ils découvrent alors une inscription ironique laissée par les hispaniques : « quand les Français prendront Arras, les souris mangeront les rats ». Les troupes de LOUIS XIII, répondent sur le même ton de la provocation en effaçant une seule lettre, ce qui devient : « quand les Français rendront Arras, les souris mangeront les rats ». Depuis 1640, Arras est restée française. LECLUSE : un poète en vacances d’été … A l’été 1862, Paul VERLAINE, jeune bachelier, passe ses vacances dans la maison de sa sœur adoptive, Elisa Moncomble. Il la sait mariée mais il en est éperdument amoureux et tente de la conquérir en vain. Il nous en laissera un des Poèmes saturnien intitulé « Après 3 ans » et écrit en 1865 lors d’un retour nostalgique dans la même maison de Lecluse Ayant poussé la porte étroite qui chancelle, Je me suis promené dans le petit jardin Qu’éclairait doucement le soleil du matin, Pailletant chaque fleur d’une humide étincelle. CAMBRAI : Bonbons de la bêtise … La scène se serait passée en 1830. L’apprenti confiseur Emile AFCHAIN, est quelque peu étourdi : non seulement il se trompe dans le dosage Sucre/Menthe, mais en plus il laisse le mélange cuire trop longtemps. Son patron, Jules Despinoy, tente de rattraper la balourdise en mélangeant et en aérant la pâte. Trop tard, cette dernière a blanchi et gonflé. Il gronde son apprenti en lui disant qu’il ne fera dans sa vie que des bêtises ! Les confiseries sont tout de même vendues à un prix cassé . Ô stupeur ! Les clients en raffolent ! La bêtise la plus lucrative fait encore le bonheur des gourmands. LE CATEAU-CAMBRESIS : un traité de paix tant attendu… Après plus d’un demi-siècle de rivalités avec les Espagnols et les Anglais, la paix est enfin entérinée par le traité de paix du CATEAU – CAMBRESIS en 1559. Les clauses dudit traité prévoient des unions matrimoniales scellant le retour de la concorde entre les dynasties françaises et espagnoles. C‘est lors de ces festivités que le roi Henri II décèdera tragiquement lors d’un tournoi parisien en juin, la lance de Montgomery lui ayant traversé la tête. GUISE : Au royaume de l’utopie… En 1846, un industriel d’origine modeste, Jean-Baptiste GODIN, fait fortune à Guise en fabriquant des poêles en fonte plus efficaces que ceux en tôle. Il n’oublie pas qu’il fut lui-même ouvrier et décide d’améliorer le sort de ses employés en leur construisant une cité modèle. Celle-ci est révolutionnaire pour l’époque, avec des appartements lumineux, aérés et tous équipés de l’eau courante, des équipements de loisirs dont une piscine chauffée et une bibliothèque et un système de protection sociale innovant. On visite encore ce familistère, lieu de réflexion sur les limites d’un tel modèle social et les vertus de l’utopie… PARIS : Margot humiliée dans la salle des Cariatides du Louvre La scène se passe en 1583. Le Roi Henri III (qui sera assassiné 6 ans plus tard par le moine fanatique Jacques Clément), ne supporte plus la relation de sa sœur, la reine Margot, avec le beau Jacques Harlay de Champvallon qui se fait conduire dans sa chambre dissimulé dans un coffre de menuisier. Personne n’est dupe et l’ambassadeur de Venise écrit que la cour du Louvre ressemble à un « gran bordello ». Henri III, un soir de fête organisée dans la salle des Cariatides, demande à Margot d’occuper le trône de sa femme, partie en cure. Devant la foule des courtisans, il laisse éclater sa colère et l’humilie publiquement en la traitant de prostituée. Peu après, Margot doit quitter la cour pour rejoindre celle de son mari à Neyrac en Navarre. Elle ne remettra les pieds à Paris que 22 ans plus tard en1605 où elle s’installe dans l’hotel de Sens. SAINT DENIS : Un Saint Cephalophore ,,, Au IIIème siècle de notre ère, la religion chrétienne fait sans cesse de nouveaux adeptes, au grand désarroi des empereurs romains. A Paris, le premier évêque Denis, en fait les frais : il est décapité. Mais il n’est pas mort pour autant : il ramasse sa tête, la place sous son bras et la porte ainsi sur plusieurs kilomètres jusqu’à la ville qui porte aujourd’hui son nom. Il tend alors son chef à une noble romaine, Catulla, avant de s’effondrer. La basilique sera construite à cet endroit précis, dédié à ce saint Céphalophore ( du grec, « qui porte sa tête »). Les rois de France en feront leur nécropole. Quant à Suger, il fera de l’église, le premier édifice gothique du royaume de France au XIIIème siècle. RIBEMONT : Trahi par une omelette Il ne fait pas bon être Girondin et marquis sous la terreur Montagnarde ( Les Montagnards sont les partisans révolutionnaires de Robespierre ainsi surnommés car ils siégeaient dans les gradins supérieurs de l’assemblée). Le philosophe CONDORCET (1743-1794), né à Ribemont, en sait quelque chose. Pendant plusieurs mois, il mène une vie de clandestinité pour échapper à la guillotine. Au cours de sa cavale, il s’arrête dans une auberge à Clamart. Au moment de commander une omelette , il éveille l’attention des clients et du patron Crespinet en demandant 12 œufs ! Malgré sa tenue modeste, il montre un appétit un peu trop aristocratique ainsi que des manières trop raffinées pour un sans-culotte. Il mourra en prison. Maudite omelette ! TERGNIER Le destin de la ville est étroitement lié aux deux guerres mondiales. C’est à la gare de Tergnier que les plénipotentiaires Allemands, montent dans le train qui les amènent auprès du Marechal Foch dans la clairière de Retondes, L’armistice sera signé le 11 novembre 1918. En 1939-1945, la ville est quasiment rasée car c’est un nœud ferroviaire stratégique à la frontière entre la zone occupée et la zone interdite, elle constitue un enjeu majeur pour l’occupant et la résistance. Les mouvements Libération-Nord, francs tireurs et partisans (FTP) ou encore Organisations civiles et militaires (OCM) multiplient les actions de renseignements et de sabotage des lignes et des convois. La répression allemande est féroce, 7 habitants de la commune meurent dans les camps de concentration. Aujourd’hui, Tergnier commémore ce passé glorieux au travers de son musée de la résistance et de la déportation, Noyon : Cité Royale L’actuelle cathédrale Gothique de Noyon a vu le sacre de deux de nos plus grands souverains. Siège épiscopal dès le VIème siècle, elle eut comme titulaire le célèbre Saint Eloi au siècle suivant dont la dépouille repose sous le maitre autel. En 768, Charlemagne y est couronné Roi des Francs dans l’édifice alors d’architecture romane. Deux siècles plus tard, en 987, Hugues Ier que l’on surnommait CAPET car il possédait la cape de Saint Martin, l’évangélisateur des Gaulles, reçoit en ce lieu même la première couronne de la dynastie capétienne. Noyon, ville royale mais aussi berceau de Jean CALVIN, fondateur du protestantisme français. Sa maison natale présumée a été transformée en musée. SENLIS : Isabelle de Hainaut doit à Senlis la reconquête de son mari En mars 1184, le roi Philippe Auguste a réuni une assemblée de prélats dans la cité de Senlis en vue de répudier son épouse, la fille du comte de Flandres Isabelle de Hainaut. Il lui reproche de ne pas lui avoir encore donné d’héritier alors que la dynastie capétienne n’est pas encore solidement enracinée. Le jour de l’assemblée, la jeune Isabelle tout juste âgée de 14 ans revêt les habits de pénitente et défile pieds nus dans les rues de Senlis. La population est tellement émue qu’un imposant cortège se joint bientôt à elle. Touché par une telle ferveur populaire, le roi renonce à la répudiation. De leur réconciliation naîtra le futur roi LOUIS VIII.