Contribution sur le projet de révision de Bourg-en-Bresse
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Contribution sur le projet de révision de Bourg-en-Bresse
ASSEMBLEE GENERALE du 24.06.2013 - Avis Plan Local d'Urbanisme CONTRIBUTION DE LA CCI DE L'AIN SUR LE PROJET DE RÉVISION DU PLAN LOCAL D'URBANISME DE BOURG-EN-BRESSE – LE 13 MAI 2013 La Chambre est favorable à l'objectif d'affirmation de Bourg-en-Bresse comme pôle d'équilibre de la région Rhône-Alpes, affirmant sa place et celle de son bassin de vie dans l'aire métropolitaine lyonnaise. Les mesures prises dans le cadre du PLU pour renforcer cette attractivité concernent aussi bien l'environnement des entreprises, que les activités économiques elles-mêmes. La Chambre souhaite formuler un certain nombre d'observations relatives à ces orientations, pour une meilleure adéquation du projet de PLU aux besoins des entreprises en matière d'aménagement. 1. Orientations concernant l'environnement des entreprises En matière de cadre urbain, le projet de PLU vise à favoriser l'attractivité de la ville, par : - le développement d'une offre d'habitat adaptée, pour l'accueil d'une population nouvelle ; - la diversification de l'offre de formation, pour répondre aux besoins des entreprises du territoire ; - la valorisation du patrimoine naturel et culturel, pour un cadre de vie et un rayonnement touristique renforcés ; - le soutien au développement des infrastructures pour une meilleure accessibilité. La Chambre est en accord avec ces orientations, qui permettent de répondre aux besoins des entreprises en matière de ressources humaines qualifiées et d'infrastructures de qualité, facteurs clefs de leur compétitivité. Le développement d'une offre de logements de typologie familiale, à proximité immédiate du centreville, et l'amélioration du cadre de vie, est susceptible d'attirer et maintenir une population composée de : - ménages avec enfants, soutenant le dynamisme des commerces et services de centre-ville ; - de catégories socioprofessionnelles supérieures, les cadres ne représentant que 6% de la population burgienne en 2006 selon le diagnostic du PLU. Néanmoins, pour atteindre cet objectif, il convient de veiller à ce que les logements réalisés soient conformes aux attentes de la population ciblée (logements de type intermédiaire bénéficiant d'une bonne desserte) mais aussi à l'amélioration du cadre de vie, s'appuyant notamment sur : - le développement d'une offre de formation, permettant de maintenir sur le territoire des jeunes qui le quittent définitivement, s'ils partent faire leurs études en un lieu éloigné et de répondre aux besoins des entreprises en personnel qualifié ; - la mise à disposition de services culturels et de loisirs, et l'implantation d'équipements à rayonnement régional, tel qu'Ainterexpo. En matière d'infrastructures, la Chambre soutient tout particulièrement l'achèvement de la rocade burgienne, pour une meilleure desserte des activités économiques. Il est essentiel de veiller à la sauvegarde des terrains concernés par ce projet dans les documents d'urbanisme concernés, par l'inscription d'emplacements réservés. La création du pôle multimodal est un équipement essentiel pour l'attractivité de l'agglomération et de l'Ain. Néanmoins, il ne pourra jouer un rôle optimal sans : - la réalisation des contournements ferroviaires de Bourg-en-Bresse et d'Ambérieu-en-Bugey dans le prolongement du CFAL Nord ; - la réalisation de la Branche Sud de la LGV Rhin-Rhône, conférant à Bourg-en-Bresse et à l’Ain un emplacement stratégique sur les réseaux ferrés européens ; - la préservation d'une desserte ferroviaire de qualité. L'Assemblée générale de la Chambre a voté deux motions en septembre 2010 et 2011 pour la préservation de la desserte TGV de Bourg-en-Bresse et son développement vers des horaires adaptés au monde économique. La qualité du service ferroviaire des TER est également primordiale pour assurer les trajets domicile-travail entre les bassins de vie de l'Ain. La création de parkings relais de capacité suffisante au niveau du pôle multimodal est également une condition essentielle à son bon fonctionnement. . Enfin, la couverture de Bourg-en-Bresse et de l'ensemble de l'Ain en fibre optique est également primordiale. Lors du colloque " La fibre, enjeu de compétitivité pour les entreprises de l'Ain" du 20 mars dernier, les organismes consulaires et organisations interprofessionnelles de l'Ain ont signé une motion pour que "tout obstacle, technique ou juridique, au déploiement de la fibre optique soient désormais levés" et "qu'une péréquation soit assurée à une échelle suffisante pour permettre le développement de la fibre dans les zones peu denses de l'Ain". ASSEMBLEE GENERALE du 24.06.2013 - Avis Plan Local d'Urbanisme 2. Orientations concernant les activités économiques En matière de développement économique, le projet de PLU s'appuie plus spécifiquement sur les axes suivants : - le renforcement de l'attractivité commerciale du centre-ville, par un renouveau de l'offre en logements et le traitement qualitatif des espaces publics, mais également la réorganisation des déplacements et de l'offre de stationnement ; - le souhait de développer une offre cohérente et attractive en matière d'espaces d'activités, ainsi qu'une offre immobilière adaptée aux nouveaux besoins. La Chambre souhaite formuler un certain nombre d'observations relatives à ces orientations économiques. Tout d'abord, le renforcement de l'attractivité commerciale du centre-ville par un renouveau de l'offre en logements et l'amélioration du cadre urbain est un objectif partagé par la Chambre, comme elle l'a indiqué précédemment. La rénovation des logements vacants du centre-ville doit être une priorité du PLU. Concernant la réorganisation des transports internes à la ville, la Chambre note que le PLU souhaite revisiter le plan de circulation pour mieux desservir le centre-ville. Sur ce point, l'étude de ville de Bourg-en-Bresse fixe comme objectif principal l'amélioration de l'accessibilité et de la signalétique des parkings du centre-ville. La Chambre est également favorable à la mise en place d'une navette pour desservir l'hyper centre de Bourg-en-Bresse permettant d'éviter les nuisances engendrées par le passage de bus de grande capacité. Dans sa contribution sur l'évolution du réseau de bus de Bourg-en-Bresse Agglomération, la Chambre précise néanmoins que la création de parkings-relais s'avère impérative aux terminus de la navette. Par ailleurs, le renforcement des transports en commun et modes doux comme alternatives à l'usage de la voiture ne doit pas avoir pour objectif de pénaliser l'accès des automobilistes au centre-ville. Il s'agit avant tout d'assurer une desserte efficace du centre-ville, adaptée aux besoins de chacun, sans opposer les modes de transports entre eux. En ce sens, l'étude de ville de Bourg-en-Bresse recommande l'amélioration de la perception de la zone 30 par les usagers, et non son extension comme le prévoit le PLU. Par ailleurs, le retraitement de la petite rocade en boulevard urbain, avec l'aménagement de "couloirs" ne doit pas rendre l'écoulement du trafic plus difficile, en diminuant trop fortement l'espace dédié à la voiture. En matière de stationnement, la solution privilégiée par le PLU concernant les chalands est celle de l'utilisation de parkings de proximité, aménagés "en lisière du centre-ville". Si la création de parkings-relais aux abords du centre-ville est une nécessité pour permettre le report modal, cette offre ne permet pas de répondre à tous les besoins en matière de stationnement de la clientèle. Des places de stationnements doivent donc impérativement être préservées en centre-ville pour les achats dans les commerces de proximité (arrêts minutes). Dans sa contribution sur les scénarios d'organisation de stationnement de Bourg-en-Bresse, la Chambre regrettait que l'augmentation du nombre de stationnements ne soit pas envisagée en centre-ville, alors même que celui-ci est en baisse d'attractivité au dépend de la périphérie. Le stationnement est un des paramètres essentiels de revitalisation des commerces : la diminution des places peut entraîner une baisse de leur fréquentation. En centre-ville, il est préférable de prévoir la création de places sur le domaine public pour les activités, car exiger un ratio de stationnement est dissuasif pour l'implantation ou l'extension des commerces de proximité. En revanche, les nombreux programmes de logements inscrits au PLU doivent être accompagnés d'une offre adéquate en stationnement résidentiel, pour éviter l'occupation des places existantes par des voitures "ventouses". Or, plusieurs OAP du PLU prévoient l'implantation de logements en ne précisant pas la capacité des parkings, telles que les OAP du secteur gare et l'OAP Triangle Challes Europe. Concernant ce secteur, de nouveaux parkings doivent être créés pour répondre aux besoins des résidents, sans entraîner de report sur les places actuelles du Champ de Foire. Par ailleurs, le Champ de Foire doit être réorganisé, pour réserver aux chalands les places situées au plus près de l'hypercentre. Le ratio de stationnement exigé en zone urbaine devrait également être relevé au-delà d'une place minimum par logement. La Chambre remarque que la quasi-totalité des zones urbaines du PLU sont susceptibles d'accueillir des activités commerciales, alors même que les pôles commerciaux existants en périphérie immédiate du centre-ville (Carrefour de l'Europe, Les Arbelles) sont renforcés et que le centre-ville fait l'objet d'un périmètre de sauvegarde. La généralisation de la mixité fonctionnelle à l'ensemble des quartiers pourrait entraîner une dispersion commerciale, et nuire à la préservation de l'animation du centre-ville. Il serait donc préférable de mieux définir les espaces de la ville dédiés au commerce au sein du PLU. ASSEMBLEE GENERALE du 24.06.2013 - Avis Plan Local d'Urbanisme En ce sens, les polarités commerciales identifiées au sein du centre-ville "élargi" (avenue Alphonse Baudin, avenue Maginot, avenue Charles Robin et boulevard de Brou) doivent être préservées, ainsi que la qualité de leur accessibilité. De plus, la Chambre n'est pas favorable à la création d'ensembles commerciaux qui s'implanteraient autour d'hypermarchés ou de supermarchés hors de zone commerciale définie ou le long d'axes routiers importants, sans continuité urbaine. En l'occurrence, elle s'oppose au développement linéaire de type commercial le long de : - l'avenue Amédée Mercier (OAP "Bouvent Curtafray"). De nouvelles implantations risqueraient de mettre en péril l'équilibre existant, la zone de Pennesuy étant déjà fortement impactée par des friches commerciales et devant faire l'objet d'une restructuration ; - l'avenue Bad Kreuznach, à l'Est de la zone des Granges Bardes, et sur l'OAP des Belouses, à proximité de la rocade. Il convient d'éviter impérativement la juxtaposition linéaire et disparate de bâtiments commerciaux, particulièrement en entrée de ville. Concernant l'instauration d'un périmètre de sauvegarde des commerces au sein du PLU, la Chambre formule les observations suivantes. L'interdiction de changement de destination des commerces en rez-de-chaussée a initialement pour objectif d'éviter la transformation en logements des linéaires commerciaux, pour certaines rues soumises à une forte pression immobilière. En ce sens, ce dispositif est pertinent, à condition d'être utilisé avec discernement en procédant, si nécessaire, à des modifications ultérieures du périmètre initialement fixé, qui comprend la quasi-totalité de l'hypercentre. En effet, si un emplacement a définitivement perdu toute valeur commerciale, sa transformation en logement peut permettre l'accueil d'une clientèle nouvelle pour les commerces qui se maintiennent. Le projet de PLU prévoit aussi l'instauration d'un périmètre de protection renforcée sur un périmètre un peu plus restreint, interdisant la transformation des commerces en services. L'objectif est d'éviter la "tertiarisation" des centres-villes notamment par les banques et assurances, évinçant les activités commerciales. Dans le contexte économique actuel, cette contrainte peut entrainer la vacance de locaux commerciaux, faute de repreneurs. Or, la reprise par une activité de service permet d'éviter un local vacant en front de rue. De plus, l'installation d'activités de services (ou de professions libérales ou paramédicales) peut générer une fréquentation importante, bénéfique aux commerces. La Chambre n'est donc pas favorable à cette mesure particulière, qui est par nature défensive, et crée une servitude pesant directement sur les commerçants. Pour assurer le maintien des commerces sur le long terme, il convient plutôt d'agir sur les paramètres de l'attractivité du centre-ville. Il s'agit, comme évoqué précédemment, de l'accueil de nouvelle population et des conditions d'accessibilité et de stationnement. La reprise de locaux commerciaux existants est également conditionnée à leur mise aux normes d'accessibilité au handicap… Pour plus de cohérence et d'efficacité, il s'agit d'anticiper le respect de cette réglementation contraignante, de façon partagée entre entreprises et collectivités locales. Il s'agit également d'éviter la poursuite d'implantations commerciales concurrentes en périphérie, à l'échelle du bassin de vie, qui ont déjà déstabilisé l'activité commerciale du centre-ville de Bourg-enBresse, et créé des friches commerciales. En ce sens, il est nécessaire d'élaborer un Document d'Aménagement Commercial opposable à l'échelle du SCOT Bourg-Bresse-Revermont. Il permettrait de préciser les localisations des sites commerciaux mais également les typologies de commerces et de services, pour créer une réelle complémentarité entre les pôles commerciaux et zones commerciales. La reconversion des friches commerciales existantes doit aussi être une priorité inscrite dans le PLU, avec l'amélioration des liaisons entre les zones commerciales périphériques et le centre-ville. Il s'agit aussi d'accueillir de nouveaux commerces sur des sites stratégiques en centre-ville, générant de l'attractivité, des flux et de l'animation : - à l'emplacement du cinéma Eden et dans le prolongement de la Cité Judiciaire pour redynamiser le haut de l'avenue Alsace Lorraine ; - sur le site du collège Amiot, espace stratégique d'articulation entre le Champ de Foire et l'hypercentre de Bourg-en-Bresse. L'aménagement de ce secteur n'est pas précisé dans le PLU, et ne fait pas l'objet d'une OAP. Sur ce site stratégique, le projet FISAC élaboré en partenariat avec la ville a fait émerger la nécessité : - de prévoir des locaux commerciaux suffisamment vastes et adaptables pour pouvoir accueillir des enseignes à forte attractivité et complémentaires à celles existantes ; - de maintenir et de développer le stationnement de proximité compte tenu des logements, bureaux et commerces qui seront créés, tout en créant quelques espaces verts autour du Carré Amiot ; ASSEMBLEE GENERALE du 24.06.2013 - Avis Plan Local d'Urbanisme - de ne pas fermer cet espace afin de garder une perspective visuelle sur le centre-ville depuis le Champ de Foire. En ce qui concerne les zones d'activités, la Chambre est favorable à leur hiérarchisation pour répondre de façon adaptée à chaque type de demande d'implantation, tout en évitant une concurrence entre collectivités, coûteuses en financements publics. La Chambre est consciente des objectifs retenus par les urbanistes de mixité fonctionnelle au sein des différents zonages. Néanmoins, la vocation des espaces d'activités doit être clairement définie dans le PLU. Ils doivent être affectés en priorité à l'implantation d'entreprises industrielles ou artisanales afin : - de ne pas engendrer de problèmes en raison de la mixité des espaces d'activités, (flux de véhicules) ; - d'éviter la transformation des zones industrielles en centres commerciaux ; - de répondre aux besoins spécifiques des industriels (infrastructures de transports, foncier…) qui ne pourraient être satisfaits ailleurs. La Chambre est favorable à l'interdiction dans le PLU de l'implantation de logements dans les zones d'activités à l'exclusion des "logements de fonction". Les entreprises industrielles ne doivent pas être soumises à des contraintes architecturales trop importantes (couleur des façades, menuiserie, toitures...) et qui se traduiraient par des surcoûts pour la construction des bâtiments. Il apparaît nécessaire, en revanche, de veiller à l'organisation interne de l'espace d'activités, car son image peut rejaillir sur celle des entreprises. La Chambre recommande fortement la réalisation d'aménagements de qualité, en particulier aux abords des grands axes routiers et entrées de ville. Il est nécessaire: - de donner une qualité esthétique à l'espace d'activités par le traitement des espaces libres avec des plantations ; - de valoriser les bâtiments industriels de qualité et masquer les éventuels bâtiments industriels peu esthétiques (plantations, développement en profondeur de l'espace d'activités) ; - d'installer une signalisation qui soit cohérente et mise à jour régulièrement, ainsi que des places de stationnement pour les visiteurs ; - de veiller au devenir des bâtiments vacants et des friches industrielles. La Chambre insiste aussi sur la nécessité de fournir aux entreprises un accès direct à l'eau et à l'énergie d'un débit suffisant ; une desserte informatique à haut ou très haut débit ; un système de collecte et de traitement des eaux pluviales collectif de capacité suffisante ; une collecte et un traitement de leurs déchets. La création de "pépinières" tertiaires ou mixtes, sur l'agglomération est soutenue par la Chambre, pour permettre de répondre à une demande existante en matière de location de petits bureaux. En ce qui concerne les sites industriels existants, le projet de PLU doit réserver des espaces fonciers suffisants pour leur développement sur place, ou, en cas d'impossibilité avérée, faciliter leur déplacement hors du tissu urbain sur des espaces spécialement équipés pour leur accueil. Or, le règlement du PLU interdit les nouvelles implantations d'activités industrielles et d'entrepôts dans l'ensemble des zones urbaines, et limite les extensions des sites existants à 10 % de leur surface de plancher. Cette limitation peut se révéler très stricte et doit pouvoir être assouplie. Par ailleurs, la mutation envisagée par la municipalité sur le secteur Maginot/Egalité doit impérativement être soumise à l'accord des entreprises concernées. Sur ce point, afin d'éviter que l'urbanisation ne rattrape les sites occupés par les entreprises, la Chambre rappelle qu'il il convient avant tout de respecter et faire respecter les règles de base, en matière de risques et de périmètres de protection et d'isolement des activités. Il s’agit également d’interdire la création de lotissements dans le prolongement des zones d’activités existantes, ou de préserver des zones "tampons" entre lotissements préexistants et entreprises.