CE QUE VOUS - Courrier cadres
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CE QUE VOUS - Courrier cadres
N°107 • FÉVRIER / MARS 2017 #START-UP #COWORKING #LIFESTYLE NOUVELL FORMUL E E DOSSIER MACINTOSH Échecs et réussites d’une machine à cash Dans la tête des bébés start-upers INTELLIGENCE ARTIFICIELLE Les robots menacent-ils les cols blancs ? ORGANISATION PLONGÉE AU CŒUR DE facebook Quand l’entreprise fait tomber les murs La méthode Claude Onesta COURRIERCADRES.COM R E G A N A M LIBÉRÉ GRATUIT Supplément Le Nouvel Entrepreneur : Les secrets d’une reprise réussie FRANCE edito )"11: “You know what ? I’m happy”. C’est par ces mots, la voix de Droopy en plus, qu’Yves Decaens, qui était alors mon professeur de radio, entamait il y a près de 15 ans l’une de ses revues de presse. Le monde allait déjà mal, les journaux ne manquaient pas de s’en faire écho, et ce jour-là, l’invité politique de la matinale assis près de moi ne vous donnait pas forcément foi en l’être humain. Pourtant, dans le studio de France Inter, le second degré permettait aux incorrigibles optimistes de voir la lumière naître au cœur du chaos. Les robots sont désormais capables de remplir les missions de certains cols blancs que l’on pensait protégés… Et alors ? Réinventons nos métiers. Tout va trop vite et la fatigue gagne les équipes ? Sachons redonner “l’envie d’avoir envie”. L’entreprise se libère et parle de se passer des managers… Libérons le cadre ! La presse est morte… Repensons totalement nos contenus et donnons vie au papier augmenté. Les organisations peinent à s’adapter ? Cherchons l’inspiration en dehors des clous ! est édité par Groupe Courrier Cadres (société Cadres et Dirigeants Interactive) SASU au capital de 5 259 659.00 euros RCS PARIS 532 425 279 100, rue La Fayette 75010 Paris Tél. : 01 84 16 56 60 - Fax : 01 84 16 56 61 Code A.P.E. : 5814 Z Numéro de commission paritaire : 1119 T 83914 Numéro ISSN : 02206994 Impression : Imprimerie LÉONCE-DEPREZ Dépôt légal : à parution Diffusion : MLP Courrier électronique : [email protected] Courrier électronique par service : I[XZk`[email protected] 8Yfee\d\[email protected] =XYi`ZXk`fe1 [email protected] N\[email protected] DIRECTION Gérant et ;`i\Zk\li[\cXglYc`ZXk`fe : Laurent MINAUD I[XZki`Z\\eZ_\]1Aline GÉRARD RÉDACTION Aline GÉRARD, Julie TADDUNI, Innocentia AGBE, Marie ROQUES, Camille BOULATE Le souvenir d’une chronique radiophonique d’un autre âge, les fulgurances d’un marin du Vendée Globe face aux 50e Hurlants, l’attitude d’un personnage de roman, les agacements de votre collègue de coworking du jour… Dans cet inventaire à la Perec, se cachent des réponses pour qui sait garder l’esprit ouvert. C’est pour toutes ces raisons que Courrier Cadres a décidé à travers cette nouvelle formule de tout repenser. Dans une économie en mutation, nous voulons vous permettre d’anticiper les changements pour ne pas les subir mais vous les approprier. Et surtout créer des ponts avec d’autres univers afin de prendre du recul, susciter le débat et faire tomber les murs. Puisque l’on ne peut empêcher la terre de tourner, façonnons-la. Audacieux, le monde de demain vous appartient. Alors, heureux ? Aline Gérard Rédactrice en chef Ont participé à ce numéro : Eve MENNESSON et Camille PINET RÉALISATION Direction artistique : Jérémie HEYLEN Maquette : Jérémie HEYLEN Logo et Poster : Sara LARDENOIS ILLUSTRATIONS ET PHOTOS : Shutterstock (sauf mention contraire) Photo couverture : Vincent FLOURET JOURNALISTE REPORTER D’IMAGES Mickaël ICARD AUDIOVISUEL / PHOTOGRAPHE Camille BIDAN RESPONSABLE COMMERCIAL & MARKETING Florian LAVENU fl[email protected] Tél : 01 84 16 56 82 F ÉV RIER / MARS 2 0 17 MARKETING CHARGÉE DE PROMOTION Christelle SIMON [email protected] Tél : 01 84 16 56 80 Copyright : “Courrier Cadres” Toute reproduction d’articles ou de dessins, sur tous supports y compris Internet, doit faire l’objet d’une demande écrite auprès de la direction du magazine. COMPTABILITÉ & ADMINISTRATIF [email protected] SERVICE ABONNEMENT F:@=8D&:FLII@<I:8;I<J1 100, rue La Fayette - 75485 Paris cedex 10 Tél. : 01 85 34 71 00 [email protected] GESTION & MARKETING DE LA DIFFUSION Bo Conseil Directeur : Otto BORSCHA [email protected] Tél. : 09 67 32 09 34 La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans le magazine est interdite. La rédaction n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des objets, textes ou photos qui lui sont adressés pour appréciation ou spontanément. Tous les prix indiqués dans les pages sont donnés à titre indicatif. COURRIERCADRES.COM Ce numéro contient le supplément gratuit Le Nouvel Entrepreneur - Reprise d’entreprise, Les secrets de la réussite. Ainsi que le poster gratuit 10 adresses pour coworker à Paris. Allez-y, testez... Snapez et découvrez sommaire FÉVRIER / MARS 2017 VIE DE L’ENTREPRISE 10 10 Remue-méninges 14 Dans les coulisses de Facebook 16 Le recruteur masqué 18 Nuage de mots : Big data 14 DOSSIER : LES BÉBÉS START-UPERS 20 22 Valentin Reverdi, l’optimiste 24 Philippine Dolbeau, déjà courtisée 26 Paul Poupet, dénicheur de talents 28 Louis Haincourt, l’expérimenté 30 Guillaume Benech, le médiatique 32 D’HIER À DEMAIN 32 Dans le rétro : Macintosh 34 Chronique du XXIe siècle 36 Au vert : Faguo s’engage pour la reforestation 38 MANAGER 38 Jeu de rôle : l’entreprise libérée 39 Au quotidien : le mélange des mots 40 Vie de bureau : faut-il brûler les Power Point ? 42 Progresser : l’aventure épique des entreprises 44 30 OUT OF THE BOX 44 Dans la peau de Georges Simenon 46 Entretien avec Claude Onesta 50 Agora : intelligence artificielle et emploi cadre 46 F ÉV RIER / MARS 2 0 17 COURRIERCADRES.COM 53 OPEN THINKING 54 Crise de motivation au travail ? 56 Virer les managers et après ? 58 Innovation de rupture TENDANCE : L’ENTREPRISE FAIT TOMBER LES MURS 60 FAITES DÉCOLLER VOTRE CARRIÈRE 68 60 68 Mutation : retour à la terre 70 Social network : identifiez votre cible ! 72 Internationnal : parole d’expat’ au Canada 78 Métier : digital évangéliste LA BOÎTE À OUTILS DU DIRIGEANT 81 82 Contrôle informatique et vie privée du salarié 84 La neutralité religieuse dans l’entreprise 87 54 72 WAY OF LIFE 87 Argent : changer d’assurance-emprunteur 90 Drive : SUV et Crossovers, le nouveau standard 92 Style : faites du costume votre meilleur allié 93 Culture : imaginaire et réalisme 94 High-tech : un cloud rien que pour vous 97 Courrier 98 Heures sup : notre sélection de livres pro Nouveau ! 90 COURRIERCADRES.COM Courrier Cadres passe au papier augmenté. Votre magazine est désormais enrichi grâce à SnapPress. Téléchargez l’application dans votre smartphone ou votre tablette, snapez les pages de ce numéro et accédez à de nombreux contenus complémentaires. Bonne expérience ! FÉVR IER / M AR S 2 0 17 sommaire web courriercadres.com Sans dessus dessous Guillaume Gibault, fondateur du Slip Français, met le cap sur l’international. R. DUVIGNAU/REUTERS VIDÉO Enquête VTC : l’indépendance contrôlée. Com’ de crise Tambouille Rumeur : voici la recette qui fonctionne à tous les coups. William Saurin : comment une telle fraude a-t-elle pu passer inaperçue ? À PICORER VIDÉO Fixation des objectifs, comment ça marche? 5 étapes pour négocier une augmentation de salaire F ÉV RIER / MARS 2 0 17 “Je suis en partie responsable de mon burn-out” COURRIERCADRES.COM 7*&%&-n&/53&13*4&3&.6&.¢/*/(&4 À travers des actus insolites et sérieuses autour du monde, Courrier Cadres vous propose un regard incisif sur la Planète travail. LE JAPON LANCE LE PREMIUM FRIDAY Par Aline Gérard. Pour retrouver ces articles et vidéos, snapez cette page ! Éric Bellion dans les 50e Hurlants P uisqu’il est question de tour du monde, commençons par prendre le terme au pied de la lettre avec les marins du Vendée Globe. Parmi les projets un peu fous, celui d’Éric Bellion, sur Comme un seul homme. Si le navigateur, formateur en management, avait l’expérience des tours du monde et du grand large, il ne connaît pas encore l’aventure en solitaire. Avant d’entrer dans les 50e Hurlants, il livrait cette réflexion : “La solitude, c’est ce que vivent tous ceux et celles qui tentent l’aventure de la différence. La plupart des gens sont là pour nous dissuader, parce que la différence fait peur, et ils refusent de sortir de leur zone de confort. [Dans cette aventure], les moindres décisions que je prends sont lourdes. C’est dur mais je m’aperçois que j’ai des ressources que je ne connaissais pas. Je me fais de plus en plus confiance, je suis en train de me découvrir. Le choix de cette différence, c’est la clé pour s’épanouir, épanouir les autres et créer !” -&4)0..&4 "610670*3 L a campagne de la Présidentielle française le prouve. Les femmes sont encore rares au plus haut niveau du pouvoir, et les derniers mois ont été particulièrement meurtriers. Pour quelle raison fait-on encore naturellement plus confiance à un homme qu’à une femme ? Courrier International revenait en décembre sur un article paru dans The conversation. Le journal explique que les “biais implicites” sont le résultat de raccourcis que notre esprit développe pour gagner en efficacité face à des situations complexes. Parmi les points soulevés, l’arrivée d’un enfant pour une femme fait qu’elle est “soudain considérée comme moins compétente, ce changement de regard ne s’applique pas aux hommes qui deviennent pères”. Pour résoudre le problème, de la motivation s’impose, tout comme la mise en œuvre de recrutements anonymisés ou encore de mentorat. F ÉV RIER / MARS 2 0 17 COURRIERCADRES.COM Partir plus tôt pour éviter le burn-out ! Au pays du Soleil levant, où il est difficilement concevable de partir du bureau à 18 heures, les salariés multiplient les heures supplémentaires. 20 % des Japonais travaillent 50 heures par semaine. En outre, sur les 20 jours de congés auxquels ils ont droit, ils prennent en moyenne moins de la moitié. Les surmenages et les suicides sont fréquents. Pour des questions de santé publique mais aussi gagner en productivité et accroître la consommation, le gouvernement a décidé d’inciter salariés et fonctionnaires à quitter leur poste à 15 heures le dernier vendredi de chaque mois, comme le soulève Bloomberg. Ce Premium Friday, sera lancé le 24 février. BRISER LES CHAÎNES D ans les locaux d’Audi en Bavière, Le Monde découvrait en novembre (l’article a été publié en janvier) le projet d’assemblage modulaire de la marque. Les chercheurs ont en effet imaginé une usine flexible et reconfigurable, à base de modules. Objectif, rompre avec la fameuse chaîne d’assemblage qui manque cruellement de souplesse. Le journaliste Éric Béziat décrit ainsi que : “le véhicule en cours de montage est placé sur un chariot autonome, un AGV (véhicule à guidage automatique). Il n’y a plus de ligne, mais des stations d’assemblage avec deux ou trois opérateurs, réparties sur toute la surface de l’usine. Le véhicule est porté d’une station à l’autre par son AGV, qui est capable, grâce à un algorithme, de choisir le chemin optimal”. La marque teste également l’utilisation de drones pour apporter les pièces légères dans l’usine. En route vers la gamification ! */$0.1¢5&/$&3*.& "7&$$0/'*"/$& Pourquoi les incompétents se croient-ils si doués ? C’est la question que pose le journal Le Monde. Dans cet article, publié en novembre dernier, le journaliste Pierre Barthélémy rappelle les enseignements de l’étude de David Dunning et Justin Kruger, deux psychologues américains de l’université Cornell, publiée en 1999. Selon leur hypothèse, il existerait chez les incompétents, un biais psychologique qui les pousse à surestimer leurs capacités et leurs performances. Une idée qu’ils ont mise à l’épreuve, à travers une série d’expériences : “À chaque fois, les participants devaient faire un exercice et auto-évaluer leur prestation. (…) Systématiquement, les sujets les moins aptes surestimaient de beaucoup leur capacité à réussir l’épreuve. À l’inverse, les plus doués des participants avaient un peu tendance à se dévaluer.” Un réflexe courant en entreprise avez-vous dit ? COURRIERCADRES.COM H O O L H U R ¶ / SDWURQ GX Medef ident du . s ré p , z a ll tt Pier re Ga irectoire de Radia et du d Le groupe ou l’artiste qui vous replonge dans votre jeunesse Michel Legrand avec toutes les musiques de film qu’il a composées magistralement comme un “Été 42” , ou encore “His Eyes Her Eyes” du film mythique L’affaire Thomas Crown avec Steve McQueen et Faye Dunaway que je chantonne très souvent. L’album pour se lever du bon pied Stan Getz interprétant au saxo les grands standards de Bossa Nova de Carlos Jobim comme “Wave”, “Desaffinado”, “Triste”... Le morceau qui vous donne l’impression que tout est possible “Rhapsodie in blue” de Gerschwin, subtil mélange de classique et de jazz, m’inspirant enthousiasme, optimisme et joie de vivre. L’album qui vous permet de couper après le travail Concertos 1, 2 et 3 pour piano de Rachmaninov. Solennels, puissants, grandioses, dépaysants... Et pour moi terriblement déstressant. L’artiste sur lequel vous êtes incollable en société Chopin pour la classique et David Bowie pour la chanson. L’artiste que vous trouvez irrésistible mais que vous assumez difficilement Georges Brassens en général, et ses chansons grivoises comme “Le fantôme” avec ses gauloiseries aux accents à la fois tellement drôles et poétiques : “C’était tremblant, c’était troublant. C’était vêtu d’un drap tout blanc...” FÉVR IER / M AR S 2 0 17 Écoutez la playlist en snapant cette page 7*&%&-n&/53&13*4&3&.6&.¢/*/(&4 $&46/*7&34*5¢4 26*'03.&/5 -&4.*--*"3%"*3&4 Q uels sont les établissements qui ont formé les plus grandes fortunes du monde ? Le Times Higher Education, repris par Courrier International midécembre, a analysé les parcours des 500 personnalités les plus riches de la planète (classement Forbes). Ces hommes (à hauteur de 90 %) sont passés dans l’ordre, par Harvard, Columbia, Stanford, Cornell, l’Université de Pennsylvanie et Yale. Rien de très nouveau donc. La surprise vient du nombre de super-riches n’ayant pas le moindre diplôme universitaire : “Bill Gates, fondateur de Microsoft, et Mark Zuckerberg, créateur de Facebook, font partie de ces étudiants qui ont quitté Harvard sans diplôme. (…) Le deuxième homme le plus riche du monde, le magnat espagnol Amancio Ortega [créateur de Zara], a abandonné l’école à 14 ans.” TECHNO ADDICTS ! C ourrier International toujours. Le journal relevait en décembre dans The Atlantic, un portrait de Tristan Harris, ancien “philosophe produit” chez Google et cofondateur du mouvement Time Well Spent. Comme l’explique l’article, l’homme “tente de faire une place à l’intégrité morale dans la conception des logiciels. Autrement dit, il veut persuader le secteur du numérique de nous aider à décrocher plus facilement des appareils que ce dernier nous vend.” Car dans la même logique que pour l’addiction à la cigarette, dont on sait aujourd’hui que la simple volonté ne suffit pas toujours à décrocher, les industriels ont les cartes en main. “Dire que je suis responsable de mon utilisation des outils numériques, c’est omettre que de l’autre côté de l’écran il y a un millier de personnes dont le boulot est d’annihiler la responsabilité dont je peux faire preuve”. EN VEILLE Vinci a annoncé le 23 novembre dernier porter plainte contre X, à la suite d’une usurpation d’identité qui s’est traduite par l’envoi à certains médias de fausses informations. Ces allégations mensongères faisaient notamment état d’une révision des comptes consolidés de Vinci à la suite à de supposées malversations comptables et du licenciement du directeur financier. Le cours de la Bourse avait été fortement impacté. <DKRR a confirmé début janvier le départ prochain de sa PDG Marissa Mayer. Celui-ci intervient dans le cadre de la cession à l’opé- F ÉV RIER / MARS 2 0 17 rateur Verizon du cœur de métier du groupe (sites, messagerie…). Ces activités Internet reprises conserveront le nom de Yahoo !, tandis que la partie société d’investissement (qui gère notamment la participation de 15 % dans le groupe chinois Alibaba), prendra le nom d’Altaba. COURRIERCADRES.COM 7*&%&-n&/53&13*4&$06-*44&4 Aux quatre coins du monde, un symbole du pays accueille les visiteurs… …Une DS pour la touche Made in France et des portes de métro au niveau des ascenseurs ! En dehors de l’effet design industriel, les plafonds ont été volontairement laissés à nu pour illustrer l’une des valeurs de l’entreprise : “This journey is 1 % finished” Pour plus de photos, snapez cette page. Les salariés qui souhaitent se concentrer peuvent s’installer dans de petites salles près de l’open space pour s’isoler. DE L’AUTRE CÔTÉ DU MUR '"$�, Au printemps 2016, Facebook France emménageait dans de nouveaux bureaux dans le quartier de la Bourse à Paris. Des locaux qui traduisent la dynamique que veut insuffler l’entreprise. Par Aline Gérard. Les noms des différents espaces sont issus d’un brainstorming des équipes. Au programme, second degré et envies culinaires ! Collaborateurs comme visiteurs sont conviés à laisser vagabonder leur créativité sur un mur qui cette fois n’est plus virtuel. Photographies Mickaël Icard. Un espace a été spécifiquement dédié à FAIR (Facebook Artificial Intelligence Research). Les locaux ont été pensés pour permettre à l’équipe de recherche qui travaille sur l’intelligence artificielle de s’étoffer. Dans la cafétéria, salle Banana Cake, les collaborateurs peuvent venir gratuitement petitdéjeuner, déjeuner ou diner. Et ce même en famille. De la terrasse, une vue sur tout Paris. 7*&%&-n&/53&13*4& LE RECRUTEUR MASQUÉ 7064"7&;1&65£53&6/".* %"/46/$"#*/&5%&3&$365&.&/5 J En début d’année, les bonnes résolutions concernent aussi la recherche d’un nouveau job. On constate à cette période une explosion des demandes de candidats en recherche de nouvelles opportunités. À toutes ces personnes, je leur donne un conseil : cultivez une affinité avec votre recruteur ! e me souviens d’un consultant dont le coach sportif se trouve être le meilleur ami du candidat qu’il rencontre. Cette personne était compétente au même titre que d’autres candidats mais, du fait de ce lien privilégié, son profil s’est retrouvé en haut de la pile. Lorsque vous rencontrez un recruteur, sachez vous montrer un peu curieux car vous connaissez peutêtre quelqu’un qui le connaît ou partagez avec lui une passion (un sport ou un art). En identifiant ce lien, vous parviendrez à donner une autre dimension à votre entretien, une certaine confiance. Ok, mais pourquoi ? Deux avantages majeurs. D’une part, le stress naturel dans le cadre d’un processus d’embauche se trouve gommé : la relation devient plus décontractée et spontanée. vous étiez dans cette entreprise de distribution, vous avez travaillé avec Monsieur X… - ah oui, c’est vrai… ” : fonctionner de la sorte est un excellent ice-breaker pour engager une conversation. Autre solution : identifiez les éventuels groupes de discussion ou associations professionnelles dans lesquels intervient le recruteur. Vous pouvez aussi regarder Facebook mais sachez faire preuve de retenue : ne confondez surtout pas curiosité et intrusion dans la vie privée. Q MARQUEZ LES ESPRITS Pour savoir qui se cache derrière le recruteur masqué, snapez cette page. D’autre part, vous allez marquer le recruteur. Tout l’enjeu est de trouver un point d’accroche : une relation ou un centre d’intérêt commun. Je peux vous assurer que, si 10 à 15% de l’entretien d’embauche se déroule sur un sujet plus personnel, c’est très positif. Mais comment faire ? Il s’agit simplement de faire preuve de curiosité. Googlisez le nom du recruteur et essayez d’en apprendre un peu plus sur lui, son parcours, ses prises de parole dans les médias, ses éventuels hobbies… Consultez ensuite son profil LinkedIn : quelle est sa formation, dans quelles entreprises a-t-il travaillé, quels sont ses centres d’intérêt, quelles sont ses relations… J’ai le souvenir de cet appel d’un candidat. “Je me permets de vous appeler car quand F ÉV RIER / MARS 2 0 17 COURRIERCADRES.COM INCREA TOUS LES TALENTS S’Y RETROUVENT 7*&%&-n&/53&13*4&/6"(&%&.054 N e pas rater le coche du Big Data. Telle est devenue l’obsession d’un certain nombre d’acteurs de l’entreprise. Au grand désespoir parfois des ingénieurs ou fournisseurs de services qui ne savent plus comment faire comprendre aux décisionnaires qu’il ne s’agit pas juste de “faire du Big Data”. Comme souvent avec les nouveaux termes tendance, il est utilisé à toutes les sauces. “C’est devenu une espèce de mot clé, de buzz word repris partout, un terme fourre-tout avec des définitions parfois un peu ambiguës, analyse Philippe Besse, professeur à l’Insa de Toulouse au sein du département de génie mathématique et modélisation, et à l’Institut de mathématiques, et membre du bureau de la plate-forme Biostatistique de la Génopole de Toulouse. À la base, le Big Data, ce sont les données massives récoltées par les entreprises et c’est un terme qui de fait est lié aux technologies qui permettent de les stocker et de les analyser”. Pour Philippe Besse, il y a également un aspect sociétal qui va avec cette définition, comme la datafication du quotidien qu’engendre le stockage de ces données. Au départ, la notion de Big Data est un concept popularisé en 2012, traduisant le fait que les entreprises se trouvent confrontées à des volumes de données (data) à traiter de plus en plus importants, représentant un véritable enjeu commercial et marketing. Pourtant, le professeur note que ce terme est associé aussi bien à la masse de données perçue comme un eldorado, que comme une menace à la Big Brother. “Le Big Data est donc à la fois un remède et un poison selon qui vous parle. Mais tout va dépendre de l’usage que l’on en fait et de son dosage en fin de compte.” Toute la complexité se trouve ici, la définition du Big Data varie selon les communautés qui s’y intéressent en tant qu’usager ou même fournisseur de services. “Le Big Data doit valoriser ces masses de données importantes, rappelle Philippe Besse. Il doit être capable de les analyser. C’est ainsi que de nouveaux métiers apparaissent.” Place ainsi au chief data officer, au data miner, ou encore au master data manager. Par Julie Tadduni. #bigbrother Big data #données #stocker #analyser F ÉV RIER / MARS 2 0 17 COURRIERCADRES.COM %044*&3 P.24 PHILIPPINE DOLBEAU, 17 ANS, DÉJÀ COURTISÉE P.28 LOUIS HAINCOURT, 21 ANS, L’EXPÉRIMENTÉ P.22 VALENTIN REVERDI, 19 ANS, L’OPTIMISTE JEUNES ET AMBITIEUX DANS LA TÊTE DES LUCAS VERBEKE, MICKAËL ICARD, OLIVIER EZRATTY Par Innocentia Agbe. I F ÉV RIER / MARS 2 0 17 l est loin le temps où l’histoire de Steve Jobs inventant les prémices d’Apple dans son garage sortait de l’ordinaire. Depuis, la génération Z, née à partir de la seconde moitié des années 90, biberonnée aux success-stories de l’ère digitale, sait que tout est possible. Moins timide et impressionnée par ses aînés que la génération d’avant, elle veut changer le monde et tient entre ses mains des savoirs et aptitudes dont COURRIERCADRES.COM P.30 GUILLAUME BENECH, 17 ANS, LE MÉDIATIQUE P.26 PAUL POUPET, 25 ANS, DÉNICHEUR DE TALENTS BÉBÉS START-UPERS ont particulièrement besoin les entreprises, notamment la culture digitale et celle de l’intrapreneuriat. Mais, entreprises, êtes-vous vraiment prêtes à leur laisser la place qu’ils savent mériter ? Car ils sont une armada, déjà start-upers et bourreaux de travail à leurs jeunes âges. Nous vous en présentons quelques-uns dans ces pages. Ils ont une vision claire de ce qu’ils attendent de l’entreprise et du bien-être au travail. Q COURRIERCADRES.COM FÉVR IER / M AR S 2 0 17 %044*&3%"/4-"5£5&%&4#¢#¢445"3561&34 VALENTIN REVERDI, Après avoir arrêté l’école à 16 ans, Valentin Reverdi a déjà créé plusieurs entreprises. Particulièrement enthousiaste quant aux qualités des jeunes de sa génération, il sait aussi puiser dans les modèles classiques, notamment pour manager. ’est non sans un brin d’angélisme que Valentin Reverdi, 19 ans, et co-fondateur du site NewsYoung, du magazine en ligne Dissemblances et de l’agence de publicité Cougar, parle de sa génération. “La particularité des personnes appartenant à la génération Z est qu’elles sont tolérantes et ouvertes d’esprit, explique-t-il. À travers Internet, les gens sont bienveillants, ont beaucoup d’humour. Il ne faut pas les prendre pour des ‘cons’. Ils ont accès à tout. J’ai plutôt confiance en la génération Z.” Pourtant, cette génération a aussi des caractéristiques qui effraient, comme la simplicité avec laquelle elle peut se tourner vers les extrêmes politiques ou religieux, le harcèlement en ligne. “Mais en même temps, deux jeunes avec des visions opposées seront capables de se parler. Ils écouteront Nekfeu ou Booba, ils auront des points communs qui prendront le pas sur la politique. C’est pour ça que la culture populaire est hyper importante pour les jeunes. Je pense que si on remettait la culture au centre, on aurait moins de problème.” La culture, c’est justement son cheval de bataille. Après l’ouverture d’un blog pour “documenter l’actualité sous un prisme culturel” alors qu’il vit en Tunisie pendant le Printemps Arabe, il co-crée dès 2012 NewsYoung, une “mini agence de presse”. À 16 ans, il quitte l’école alors qu’il est en seconde et se fait émanciper pour pourvoir créer sa société. Après une expérience d’un an au sein de Canal Plus, il co-fonde le pure player Dissemblances avec une amie. “Magazine de la jeunesse insolente” annonce C F ÉV RIER / MARS 2 0 17 la baseline. “Nous souhaitons proposer des choses moins ‘pute à cliques’ et avec plus de sens. Nous mettons davantage en avant la création que des contenus industriels.” La fameuse quête de sens de cette génération au détriment de la réalité ? Valentin Reverdi fait plutôt preuve d’un irrésistible pragmatisme. Car quand il se rend compte qu’il est difficile de faire vivre ce type de média, il fonde l’agence de publicité Cougar avec un autre jeune, Sofyan Boudouni. “Nous l’avons appelée comme ça car une cougar séduit les jeunes.” Évidemment. “Aujourd’hui, je considère qu’un média ne peut pas vivre sans agence de publicité affiliée. Un LE RETOUR DE LA HIÉRARCHIE média vitrine montre que vous êtes expert sur une thématique ou une niche.” Là, il s’agit de la génération Z. Cougar accompagne les marques afin de les aider à “communiquer de la façon la moins ringarde possible et de manière pointue auprès des jeunes. Ce qui fait sa force est que nos créatifs ont moins de 25 ans et ce sont des personnes qui ont de grosses communautés sur Internet, des Youtubers”. Lancée en août 2016, Cougar a déjà travaillé avec MK2, 20 Minutes ou encore Heetch et Valentin Reverdi prévoit un chiffre d’affaires d’à peu près 90 000 euros. “Pour une première année, c’est bien.” Il travaille surtout avec des freelances. Ses équipes comptent 12 personnes chez Cougar et 5 pour Dissemblances. Avec un tel parcours, quand vient la question Valentin Reverdi entouré notamment de son équipe/ youtubers célèbres de l’agence Cougar (de gauche à droite) : Sébastien Frit, Gaëtan Carré, Maxence Lapérouse, Sofyan Boudouni et Adèle Castillon. COURRIERCADRES.COM 19 ANS, L’OPTIMISTE ÉCOUTE TON CORPS explique-t-il. On fait du teambuilding, on va tous boire un verre de temps en temps…” Mais sous cet apparent classicisme, Valentin Reverdi semble avoir naturellement intégré les nouvelles formes d’organisation du travail, que certaines structures ont tant de mal à mettre en place (à ce sujet lire le dossier de Camille Boulate à partir de la page 60). “Nous n’imposons pas d’horaires de travail. En revanche, ils doivent faire un compte-rendu de ce qu’ils ont fait dans la journée. Ils peuvent exercer de chez eux. Il faut juste qu’ils soient là au moins trois fois par semaine. S’ils veulent travailler le dimanche, ils peuvent. On est flexible sur les horaires car je sais que personne n’aime se lever tôt. Si ton corps n’est pas en mesure de se lever à 8 heures, pas de problème. On peut laisser de la flexibilité sur le corps humain mais pas sur ce qui doit être réalisé.” Et lorsque l’on parle de pont entre les anciennes générations et la sienne, là encore Valentin Reverdi est optimiste et même particulièrement positif. “Je ne vois pas le problème qu’il pourrait y avoir à mélanger des personnes plus âgées et jeunes en entreprise. Je serai ravi d’avoir des gens plus vieux dans la mienne. Ce n’est pas une question d’expérience mais de culture, de langage, de sémantique qui ne sont pas les mêmes. Par exemple, deux créateurs artistiques de 50 et 20 ans pourraient se compléter.” Q “LA FORCE DE NOTRE AGENCE DE PUBLICITÉ EST QUE NOS CRÉATIFS ONT MOINS DE 25 ANS ET DE GROSSES COMMUNAUTÉS SUR INTERNET.”. Une des éditions de Pop Corner, événement créé par l’agence Cougar avec MK2 afin de diffuser les créations de jeunes Youtubers sur grand écran. Valentin Reverdi, co-fondateur du site NewsYoung, du magazine en ligne Dissemblances et de l’agence de publicité Cougar. LUCAS VERBEKE de sa vision de l’entreprise et du management, on pourrait s’attendre à ce qu’il veuille casser les codes, tout revoir. “Je suis pour le modèle classique”, répond en fait Valentin Reverdi. Je ne suis pas fan des entreprises où tout le monde est pote, dans lesquelles il n’y a pas de hiérarchie. Je pense qu’il y a des choses qui ne doivent pas se perdre. Chacun doit avoir son rôle.” On est loin du concept en vogue de l’entreprise libérée. Côté management, “nous sommes à l’écoute, %044*&3%"/4-"5£5&%&4#¢#¢445"3561&34 PHILIPPINE DOLBEAU, 17 ANS, DÉJÀ COURTISÉE Depuis la création de sa société alors qu’elle avait 16 ans, Philippine Dolbeau travaille d’arrache-pied pour lancer New School, un cahier d’appel électronique, tout en suivant ses cours de terminal. Elle a aussi pu aiguiser sa vision de l’entreprise. La lycéenne a eu l’idée de cette application alors qu’elle devait monter un projet de mini-entreprise pour son cours d’économie. L’exercice s’est transformé en expérience professionnelle. Aujourd’hui en terminal littéraire, la jeune chef d’entreprise a depuis appris à gérer une société et à manager. Elle travaille surtout avec des personnes en freelances. “Cela a été très compliqué. Je suis de nature timide. J’ai dû me dépasser.” Une expérience qu’elle pourrait même réutiliser plus tard en tant que salariée, mais pas sûr qu’elle ait envie de le devenir un jour… “Cela me tente de moins en moins maintenant que j’ai goûté à l’entrepreneuriat.” Mais si cela devait arriver, ce serait davantage pour une start-up ou une petite structure. “Je pense que les petites entités permettent d’avoir des échanges et des relations plus humaines.” “LES JEUNES ONT ENVIE DE CHANGER ET CASSER LES CODES. DES ENTREPRISES D’AUJOURD’HUI.”. ien qu’Apple ait souhaité la rencontrer au début du projet de son application New School, un cahier d’appel électronique et automatisé, Philippine Dolbeau, la créatrice de 17 ans, semble avoir gardé la tête froide. “Je les ai retrouvés à Londres en juin 2015, à 15 ans, quand j’étais encore en seconde. Ils m’ont dit que ce serait bien que je commence à avoir un prototype. Je leur ai expliqué que je ne connaissais rien au monde de l’entreprise. Apple m’a remis une liste de sociétés qui utilisaient la même technologie et prêtes à m’aider. Une start-up, avec laquelle je travaille aujourd’hui, a été sélectionnée.” Un simple rôle de conseil pour l’instant, qui est quand même de bon augure. Sa société est officiellement née à ses 16 ans avec l’appui de ses parents. Encore en phase de développement et de test, la start-upeuse préfère attendre “d’avoir un produit au top de sa technologie” avant de le lancer sur le marché. Le décollage est prévu d’ici février, début mars. B F ÉV RIER / MARS 2 0 17 COMME À LA MAISON Philippine Dolbeau a également un attrait pour “les ambiances start-up” et a déjà intégré la notion de bien-être en entreprise. “Par exemple, les développeurs avec lesquels nous travaillons ont des locaux absolument géniaux avec un mini terrain de golf, une cuisine, un baby-foot. Je pense que cela permet d’arriver au travail moins stressé, de se sentir un peu comme chez soi. À mon avis, c’est un facteur d’amélioration de la productivité” Elle pense appartenir à une génération avec des attentes précises envers les entreprises. “Je le vois de plus en plus à travers les tables rondes auxquelles je participe.” Concrètement ? Les jeunes ont envie de changer et casser les codes des entreprises d’aujourd’hui. D’instaurer une ambiance plus cool et que le travail des salariés Q soit davantage valorisé.” COURRIERCADRES.COM %044*&3%"/4-"5£5&%&4#¢#¢445"3561&34 L’open space, comme dans toute entreprise. PAUL POUPET, 25 ANS, DÉNICHEUR DE TALENTS Du code, de l’innovation et de la lecture… aul Poupet, 25 ans, cofondateur de Seed-up, un concept de hacker houses, nous fait faire le tour du propriétaire. “Ça, c’est une perceuse qu’ils se sont amusés à construire”, “là, ils ont démonté un microondes pour voir le mécanisme”. “Ils”, c’est la bande de petits génies que l’entreprise a rassemblée autour d’elle. Le principe de ces maisons est de réunir des développeurs, ingénieurs et designers, ici en l’occurrence 10, qui vivent et travaillent ensemble sur des projets technologiques innovants. Celle où nous rencontrons Paul Poupet est située à Fresnes (Val-de-Marne), et une autre est en cours d’ouverture à Levallois-Perret (Hautsde-Seine). C’est un pavillon de banlieue classique, des chambres, un jardin… et un repère de jeunes travaillant dans le secteur de l’innovation : un atelier pour construire et déconstruire, un open space où plusieurs personnes tapotent sur leurs claviers dans une ambiance joviale, des tableaux et des formules un peu partout, quelques détails un peu geek comme la liste des Pokémons, des petits mots pour rire : “Vous êtes les meilleurs amis, les meilleurs cuisiniers, je m’aime. Amour ! Amour !.” Les habitants de cette hacker house ont entre 19 et 26 ans. Mais il ne faut pas s’y P Reportage vidéo, en snapant cette page. F ÉV RIER / MARS 2 0 17 méprendre, tout ça est très sérieux. Lorsque nous nous asseyons dans le canapé au fond de l’open space pour discuter, Paul Poupet nous explique comment Seed-up a été pensé. “L’idée est de créer des maisons indépendantes où à chaque fois, il y a 10 personnes qui travaillent sur l’innovation.” Afin de pouvoir financer leurs propres projets, et se verser des salaires, l’équipe a en parallèle des missions pour des entreprises qui font appel à elle pour développer des technologies, trouver des solutions. “Cette partie occupe 30 % de notre temps”, explique Paul Poupet. Et à elle seule, elle génère 400 000 euros de chiffre d’affaires. ULTRA START-UP Pour l’instant, les contrats viennent à eux. “Nous avons plus de clients que prévu, constate-t-il. Les sociétés ont besoin de nous. Elles sont en difficulté en ce qui concerne l’innovation. Leur R & D n’est plus adaptée. Elles n’arrivent pas à avoir cette agilité qui permet de s’attaquer à un problème, de réunir plein de jeunes. L’intrapreneuriat, l’intrainnovation, sont juste des slides, des mots. De notre côté, vous nous donnez un problème et en deux semaines nous mettons au point quelque chose de très innovant, créatif et technologique.” Paul Poupet sait aussi vendre son entreprise. Les membres de son équipe proviennent notamment de l’École 42 de Xavier Niel, de l’École Centrale COURRIERCADRES.COM MICKAËL ICARD Via Seed-up, l’entreprise que Paul Poupet a co-fondée, l’entrepreneur a réuni de jeunes diplômés qui vivent et travaillent ensemble autour de projets innovants. Une façon de redonner du sens au travail à ces créatifs qui n’en trouvent plus dans les entreprises classiques. L’espace extérieur pour jouer au ping-pong, au basket ou tenir des réunions. Paul Poupet, co-fondateur du concept de hacker houses, Seed-up. Language de techos. Un atelier pour construire et déconstruire une perceuse ou travailler des projets commandés par des entreprises. Paris, ou encore de masters en informatique. Lui cumule un double cursus en École de commerce (Essec) et d’ingénieur informatique. Du côté de leurs projets personnels, l’équipe travaille notamment sur une clé USB à stockage illimité. Paul Poupet voit Seed-up comme une SABRES LASERS VS ÉMULATION ultra start-up. “Nous créons nos projets comme si nous étions un incubateur”, explique-t-il. Le but est qu’ensuite les membres de l’équipe prennent la tête d’un projet spécifique qui sera une start-up à part entière. Il y a aussi un système de participation. Tous ces éléments permettent de créer de l’engagement selon le jeune entrepreneur. Ce COURRIERCADRES.COM que, selon lui, les entreprises n’arrivent pas à faire auprès des profils créatifs. C’est pour cela qu’il espère continuer à développer des hacker houses, même quand il n’y habitera plus. “Nous n’allons pas vivre à 40 ans dans une hacker house. C’est fait pour les jeunes qui sortent d’école afin qu’ils n’aillent pas se sacrifier dans une grande boîte ou dans une start-up où ils vont manger des pâtes. Il y a une dimension un peu politique et sociale.” Car selon lui, les entreprises ont du mal à laisser la place qu’il faut aux générations Y et Z. “Ce sont des générations auxquelles on a laissé beaucoup d’outils pour faire plein de trucs. Elles ont l’impression que tout est faisable en un clic, et je pense que c’est vrai. De plus, nous sommes dans un pays développé où scolairement on peut arriver à avoir des compétences techniques qui sont très fortes et dans des domaines qui changent tellement rapidement qu’elles n’existent pas forcement en entreprise.” Une envie de “faire” qui selon lui contraste avec le monde de l’entreprise. “En tant que jeune, on nous dit qu’il faut avoir de l’expérience pour faire des choses. Pour moi, le paradoxe est là. Les entreprises auront beau mettre à disposition des Nerfs ou des sabres lasers, ce n’est pas ce qui va créer l’émulation.” La solution ? Je pense qu’il faut d’abord donner de la confiance, inverser le sens de l’expérience. Et dire, ‘nous, on s’en fout, on veut de l’expertise’. L’idée n’est pas de dire que vous êtes foutu à 30 ans mais de Q comprendre ce que chacun peut apporter.” “IL Y A UNE DIMENSION UN PEU POLITIQUE ET SOCIALE DANS NOS HACKER HOUSES.” FÉVR IER / M AR S 2 0 17 %044*&3%"/4-"5£5&%&4#¢#¢445"3561&34 LOUIS HAINCOURT, 21 ANS, L’EXPÉRIMENTÉ À 21 ans et déjà une entreprise de cinq ans d’existence entre les mains, Louis Haincourt, le créateur de Dealer de Coque (vente et fabrication de coques pour mobiles), a pu commencer à se forger une vision du management. Pour lui, c’est l’humain qui doit primer. ouis Haincourt n’est pas un étudiant de l’EM Normandie comme les autres. “Je me suis inscrit dans cette école car on a la possibilité de suivre des cours uniquement le matin pour se consacrer à une autre activité l’après-midi comme le sport ou autres.” Pour le jeune homme de 21 ans, il s’agit de s’occuper de Dealer de Coque, la société spécialisée dans la vente et la fabrication de coques pour téléphones portables qu’il a fondée en 2011, à 16 ans. Depuis, l’entreprise qu’il a créée en stockant des coques chez ses parents a bien évolué : il possède un local de 250 mètres carrés à Douvres-la-Délivrande (Calvados), une boutique en sortie d’entrepôt, un “coques truck” avec lequel il se déplace pour vendre ses produits lors de divers événements, et il continue à commercer via son site Web. Il a travaillé avec des entreprises comme Danette, la SNCF ou encore Netflix et emploie quatre salariés. L connectés, et beaucoup plus rapides avec Internet.” Du coup, forcément, il ne sait pas s’il rejoindra un jour une entreprise, si une telle structure serait vraiment en mesure de le stimuler. “Je ne pense pas que je pourrais reprendre le poste de quelqu’un. Il n’y aurait pas le challenge de partir de rien pour créer quelque chose. Sinon, il faudrait que ce soit une TPE ou une PME où les salariés font plein de choses différentes.” Une méthode qu’il a mise en place dans son entreprise. Son modèle est loin de celui des multinationales et du travail à la chaîne. Il s’agit plutôt de stimuler les salariés, de les faire monter en compétences, le plus haut possible. “Ici, il n’y a pas une personne qui ne prépare que les commandes, une autre qui gère les clients… On gagne peut-être plus d’argent en travaillant comme cela, mais nous, nous fonctionnons comme une start-up. Le but est que les personnes qui traQ vaillent ici puissent me remplacer un jour.” PERSONNE N’EST IRREMPLAÇABLE “J’ai été stagiaire pour Nostalgie pendant deux semaines, c’est ma seule expérience en tant que salarié”, explique-t-il. Pourtant, le jeune chef d’entreprise a dû se construire une vision du management. “Pour moi, c’est un partage d’expérience. J’essaye de mettre l’humain avant tout. Ici, nous sommes tous payés au minimum salarial mais nous mettons des choses en place, comme des chèques cadeaux, une mutuelle vraiment géniale.” Ses collaborateurs ont entre 20 et 25 ans, il constate certains traits communs. “Nous avons de plus en plus un esprit d’auto-entrepreneur, développe Louis Haincourt. Ici, chaque salarié en est un peu un. Chacun soumet ses idées. Et puis nous sommes davantage “LE BUT EST QUE LES PERSONNES QUI TRAVAILLENT ICI PUISSENT. ME REMPLACER UN JOUR.”.. F ÉV RIER / MARS 2 0 17 COURRIERCADRES.COM %044*&3%"/4-"5£5&%&4#¢#¢445"3561&34 GUILLAUME BENECH, 17 ANS, LE MÉDIATIQUE Une jeunesse sur les plateaux de télévision, mais aussi à la tête d’une maison d’édition, d’un magazine culturel... C’est en continuant de suivre ses cours de première littéraire que Guillaume Benech enfile ses différentes casquettes. Il se voit à l’image de sa génération, celle qui ose. e visage de Guillaume Benech, 17 ans, ne vous est peut-être pas inconnu. Au cours de l’année 2016, il a intégré l’équipe du Grand Journal de Canal Plus comme chroniqueur. Faisant, d’un coup, chuter la moyenne d’âge du plateau, et lui conférant le rôle de représentant de la jeunesse. Un registre qu’il assume. “Il faut casser cette image des jeunes qui seraient ‘imbéciles’ et ‘paresseux’. J’aimerais pouvoir changer un peu ça. Et c’est ce que je fais au Grand Journal.” Car lui, les adultes, Guillaume Benech les impressionne plutôt. Il a publié deux romans en auto-édition et le troisième, “William Clarck”, est récemment sorti sous la houlette de Michel Lafon. Il a monté GRAND JOURNAL ET P’TIT MARDI sa maison d’édition il y a deux ans et dirige “Le P’tit Mardi”, magazine culturel publié par cette dernière et distribué dans les lycées, collèges ou encore lieux culturels. “Aujourd’hui, nous sommes une quinzaine à travailler dessus. Il y a 500 points de diffusion et il est tiré à 15 000 exemplaires.” Il touche aussi aux nouvelles technologies. “Je suis à l’initiative d’une technologie de réalité augmentée qui s’appelle Drop.” Ce qui le pousse à continuer et à s’investir dans de nouveaux projets est sûrement ce qui l’a déjà motivé à l’époque à aller au bout de ses ambitions. “C’était surtout une histoire de défi car je faisais ce qui me plaisait. Et puis, je suis quelqu’un d’assez naïf. Quand je vois un projet, je ne pense pas du tout aux difficultés et je me lance.” Une attitude qu’il observe plus généralement parmi les jeunes de sa génération, notamment dans F ÉV RIER / MARS 2 0 17 OLIVIER EZRATTY L “IL FAUT CASSER CETTE IMAGE DES JEUNES QUI SERAIENT ‘IMBÉCILES’ ET ‘PARESSEUX’.”. son lycée rouennais où il est scolarisé en première littéraire. “Nous sommes une génération qui a compris qu’on ne l’aiderait pas forcément à se bouger et qu’elle doit donc le faire elle-même. La moitié de la classe a des projets à côté. On se lance, on ose, alors que ce n’était pas le cas avant.” Chez lui aussi, comme on a pu le lire dans le portrait de Philippine Dolbeau (p.24), l’image des grandes entreprises est sérieusement écornée. “Les structures hiérarchiques que peuvent avoir les grands groupes ne m’attirent pas du tout. Ce n’est pas dans cet esprit que je vois l’entrepreneuriat dans les prochaines années”, explique-t-il. Le but n’est pas que tout le monde soit ami mais de travailler dans un esprit de coworking où on se tutoie, où il n’y a pas de gêne.” Ce qu’il met en pratique dans son entreprise. “C’est un peu l’économie collaborative où tout le monde partage sa vision des choses. Nous avons réuni des jeunes mais aussi des personnes plus expérimentées, des graphistes, des community managers.” Q COURRIERCADRES.COM %n)*&3%&."*/%"/4-&3&530 MACINTOSH ¢$)&$4&53¢644*5&4%n6/& JANVIER 1984 LE MACINTOSH Steve Jobs dévoile, en grande pompe, le premier MacIntosh à Cupertino (Californie), à l’occasion de l’assemblée générale annuelle des actionnaires d’Apple. Présenté comme une véritable révolution, l’ordinateur muni d’une souris et qui ne nécessite pas la maîtrise de diverses lignes de commande, séduit d’emblée le public. Pour la première fois, les actions de commande sont accessibles via des menus déroulants et les différents logiciels s’affichent sous forme d’icônes. Le MacIntosh propose également pour la première fois la possibilité de réduire la taille des polices de caractère en un clic mais aussi de copier-coller du texte. Une véritable avancée pour la bureautique de l’époque. Pour autant, quelques mois plus tard, le prix du MacIntosh reste élevé, soit environ l’équivalent de 6 760 euros, et inaccessible pour la grande majorité des foyers. Fin 1984, moins de 10 000 ordinateurs ont été vendus. JANVIER 2008 LE MACBOOK AIR À l’heure où les mini PC inondent les marchés, Apple présente lors de la Macworld expo, le MacBook Air, que Steve Jobs extrait d’une enveloppe craft au moment de sa présentation. Le nouveau modèle est, à l’époque, l’ordinateur le plus fin du monde tout en étant équipé d’un clavier et d’un écran confortables. Deux ans plus tard, le MacBook Air a déjà connu plusieurs évolutions et notamment le MacBook Air 11 pouces qui voit le jour à l’automne 2010 afin de coller au plus près des attentes des consommateurs. L’une des dernières grandes innovations d’Apple avant le MacIntel et le nouveau MacPro sorti en 2013. F ÉV RIER / MARS 2 0 17 COURRIERCADRES.COM ."$)*/&$"4) Si les Mac font office de référence sur le marché des ordinateurs, la vie du produit n’a pas été un long fleuve tranquille. Trop cher, en avance sur son temps, ou en panne d’inspiration les modèles qui se sont succédé ont façonné le succès actuel. Par Marie Roques. MAI 1994 LE POWERBOOK Chez Apple, l’innovation a toujours été au cœur des priorités même lorsque Steve Jobs n’y était plus. Ainsi, les ordinateurs portables Powerbook qui ont eu du mal à rencontrer leur public ont, sans conteste, introduit de nombreuses nouveautés comme le pavé tactile ou encore la généralisation de la couleur dans la série des Powerbook 500. Sur ce modèle, Apple a soigné le design avec des lignes plus douces. Pourtant le Powerbook 500 restera moins d’un an sur le marché. Le modèle suivant le Powerbook 5 300 va être immortalisé par son rôle dans le film Independance Day dans lequel l’ordinateur sauve le monde de l’attaque des aliens. Une image qui va être largement utilisée par les détracteurs de la machine qui dénoncent des problèmes de conception. MAI 1998 L’IMAC Après avoir sorti de nombreux modèles et expérimenté de nouvelles technologies avec plus ou moins de succès, Apple lance l’iMac. Un modèle qui aurait sauvé l’entreprise à la pomme de la faillite. Avec pour slogan “Sorry, no beige”, “Désolé pas de beige”, Apple annonce la couleur. L’iMac arbore des couleurs acidulées, et est présenté comme un Ovni qui va bousculer tous les codes de l’ordinateur personnel. Successeur du tout premier MacIntosh, l’écran d’accueil de l’iMac affiche un humoristique “Hello again”, soit “Rebonjour”. Un projet qui a vu le jour sous l’impulsion de Steve Jobs de retour aux commandes d’Apple depuis un peu plus d’un an rappelé afin de sauver l’entreprise de la faillite. Avec l’ambition de simplifier la vie de l’utilisateur, l’iMac, présenté comme un ordinateur “tout en un” sera un immense succès commercial avec près de 10 000 exemplaires vendus le jour-même de sa commercialisation. Source : hors-série iCreate, les 30 ans du MacIntosh, 2014. COURRIERCADRES.COM FÉVR IER / M AR S 2 0 17 %n)*&3%&."*/$)30/*26&%699*&4*¡$-& DIVERSITÉ -&4*/¢("-*5¢4-n&.1-0* $0´5&/5%61*# Parmi les raisons invoquées pour expliquer les “problèmes” de l’économie française, on trouve régulièrement le manque de compétitivité, la complexité des normes, le coût du travail, l’absence de start-up véritablement innovantes ou encore l’absence de talents capables. Récemment pourtant, une nouvelle piste très prometteuse est apparue… L Par Haïba Ouaissi, Président du Club XXIe Siècle. a France irait beaucoup mieux si elle parvenait à stopper les ravages de l’inégalité des chances qui pèse trop lourdement sur l’économie française ! Après un premier rapport en 2015, le poids économique des discriminations a été précisément évalué à l’automne 2016 par France Stratégie. Le coût des inégalités d’accès à l’emploi et aux postes qualifiés s’élèverait à lui seul à 150 milliards d’euros par an, soit presque 7 % de notre PIB. Derrière ce chiffre impressionnant se cachent des réalités multiformes : discriminations à l’embauche, plafonds de verre, inégalités de traitement… La représentation de la diversité dans les organes de direction et de gouvernance des entreprises françaises, cruciale pour l’avenir de notre économie, permettrait notamment de corriger cette situation. Ce déficit concerne d’ailleurs tous les postes à responsabilité : la France est ainsi privée de talents nécessaires à sa réussite, riches de plusieurs cultures, de parcours de vie exemplaires, préparés et déterminés à remporter les succès d’aujourd’hui et de demain. La “diversité” est une cause citoyenne à défendre et est surtout un formidable levier de performance pour notre économie et de prospérité pour notre société. C’est par la pédagogie et la preuve par l’exemple que nous rendrons à l’économie française toutes ses chances. Les bénéfices méconnus de la diversité sur le destin des organisations doivent être partagés, valorisés, et diffusés auprès des décisionnaires. Il est grand temps de faire bouger les lignes ! Il faut condamner les abus mais surtout mettre en avant des modèles de réussite utiles à tous, privilégier la dynamique de la confiance à celle de la sanction, citer l’entreprise qui inclut plutôt que celle qui exclut. Avancer avec optimisme vers une France qui compte sur tous ses talents : voilà la bonne résolution que nous souhaitons utilement partager pour 2017 ! Q F ÉV RIER / MARS 2 0 17 IL EST GRAND TEMPS DE FAIRE BOUGER LES LIGNES COURRIERCADRES.COM avec et Avec le soutien de 27mars 2017 PARIS Palais des Congrès Le RDV annuel du handicap en entreprise SENSIBILISATION & FORMATION AU HANDICAP 500 Experts mobilisés SOUS TRAITANCE & CO-TRAITANCE EA/ESAT RECRUTEMENT & ACCOMPAGNEMENT RSE, INSERTION, INNOVATIONS SOCIALES & PERFORMANCES BONNES PRATIQUES MISSION HANDICAP 120 Structures du secteur adapté et protégé (EA/ESAT) 50 Conférences & ateliers de formation 3 000 Managers, acheteurs, collaborateurs Infos & inscriptions sur salonhandicap.com et au 01 44 88 46 31 // #salonhandicap %n)*&3%&."*/"67&35 DEPUIS QUE JE SUIS TOUT PETIT, J’AI CONSCIENCE QUE LES CHOSES NE SONT PAS ÉTERNELLES BILAN CARBONE '"(604n&/("(&1063-"3&'03&45"5*0/ L Afin de compenser ses émissions carbone, la marque Faguo s’est lancée, dès l’origine, dans un dispositif de reforestation. Pour chaque article acheté, un arbre planté. Par Marie Roques. a responsabilité environnementale est présente dans la stratégie de Faguo, qui propose notamment des chaussures, vêtements et articles de bagagerie, dès son lancement en 2009. “Quand on crée son entreprise à 22 ans, le but est de monter une affaire viable économiquement, qui puisse faire travailler une équipe, mais également responsable envers l’environnement, détaille Nicolas Rohr, co-fondateur de la marque. Depuis que je suis tout petit, j’ai conscience que les choses ne sont pas éternelles, et qu’il est possible d’être acteur du développement durable à travers plusieurs petits changements.” L’enseigne propose donc un principe simple, planter un arbre pour chaque article vendu. Pour communiquer auprès de ses clients, Faguo fait figurer sur son site Internet, mais aussi sur les boîtes de chaussures et étiquettes de ses textiles, un arbre en pictogramme accompagné de la signature “Pour chaque Faguo, un arbre est planté en France.” L’enseigne travaille avec un pépiniériste F ÉV RIER / MARS 2 0 17 qui les plante “aux bonnes périodes et aux bons endroits”, précise Nicolas Rohr. L’objectif étant de faire sourire le client et de l’inviter à poursuivre cette démarche en allant se renseigner davantage sur le dispositif. “Ils ont souvent très peu de temps à nous consacrer mais se montrent interessés. Toutes les boutiques sont formées pour leur apporter l’information nécessaire.” Le but est RÉDUIRE LA FACTURE CARBONE également de faire comprendre aux clients qu’il est possible de réaliser des gestes simples en faveur de l’environnement. Cette année encore, l’entreprise a mis à jour son bilan carbone. Cela lui permet de suivre ses dépenses en CO2 au niveau de la fabrication des produits, des transports utilisés, des équipes et de Q prendre conscience de la facture réelle. Pour en savoir + : www.faguo-store.com/fr/foret/ COURRIERCADRES.COM ."/"(&3+&6%&3-& F ÉV RIER / MARS 2 0 17 COURRIERCADRES.COM "62605*%*&/."/"(&3 CONDUIRE LES ÉQUIPES Emmanuel Toniutti, PDG de l’International Ethics Consulting Group. L -&.¢-"/(&%&4.054 Dans un environnement économique incertain, manager est un exercice d’équilibriste, afin de maintenir l’engagement des équipes. Par Emmanuel Toniutti (@EToniutti), PDG de l’International Ethics Consulting Group. e vocabulaire utilisé à l’heure actuelle dans les entreprises se résume très souvent aux mots : agilité, flexibilité, innovation, créativité, empathie…De jolis mots certes ! Cependant, ils ne sont pas faciles à mettre en œuvre au quotidien dans la conduite des équipes et des affaires. Et dans un environnement où la croissance est difficile, la pression et le stress augmentant, il est compliqué de maintenir l’énergie nécessaire pour favoriser l’adhésion et le sentiment d’appartenance à l’entreprise. D’ailleurs, il n’est pas certain que nous ayons toutes et tous les compétences pour mettre ces mots à la mode en pratique. Afin d’intégrer la nécessité de leur mise en œuvre il faut définir, au préalable, trois grands concepts : l’entrepreneurship, le leadership et le management. L’entrepreneurship consiste en la capacité à prendre sa vie en main : “entre” – “prendre”. Il invite à créer et innover à partir de rien, il repose sur le talent à avoir et à donner une vision claire du futur dans un environnement incertain. Il nécessite un niveau de sécurité personnelle faible et de confiance en soi élevé car il requiert de se projeter dans un avenir dont l’entrepreneur n’a aucune certitude. Elle ou il croit en ce qu’il fait, parfois même envers et contre tous. QUALITÉS RELATIONNELLES Le leadership est le fait de “mener”, de “conduire”. Il est la capacité à donner du sens et à faire adhérer les équipes à la vision, la mission et la stratégie de l’entreprise. Le leadership demande à développer de l’influence. Une ou un “meneur” se reconnaît au fait qu’elle ou qu’il est suivi. Pour cela, il doit s’adapter aux situations et aux autres, tout en maintenant le cap à atteindre. Le management est le fait de “gérer” un projet, une équipe, une organisation. Il requiert la capacité à ordonner des process et des équipes pour atteindre les objectifs. Ces trois notions ont un point commun essentiel. Elles se font avec les femmes et les hommes qui composent l’organisation. L’entrepreneur, le leader et le manager ont, tous trois, à développer des qualités relationnelles élevées car, dans une entreprise, le plus compliqué n’est pas tant de définir une stratégie et des process mais de les conduire avec les personnes concernées. Le management a donc énormément évolué de nos jours. Les compétences demandées à travers l’agilité, la flexibilité, la créativité, l’innovation et l’empathie sont des qualités liées à la bonne connaissance de soi et de l’autre, la bonne relation à soi et à l’autre. Q IL EST COMPLIQUÉ DE MAINTENIR L’ÉNERGIE NÉCESSAIRE POUR FAVORISER LE SENTIMENT D’APPARTENANCE À L’ENTREPRISE FÉVR IER / M AR S 2 0 17 ."/"(&37*&%?&"6 CAPTER L’AUDITOIRE '"65*-#3´-&3 -&413¢4&/5"5*0/4 108&310*/5 D Utilisé à tort et à travers dans les entreprises, Power Point ne rend pas toujours service à ceux qui l’utilisent. Et si on repensait notre façon de faire des présentations ? Par Eve Mennesson. ans les entreprises, Power Point sert désormais à tout : faire des présentations aux clients, publier des comptes-rendus de groupes de travail, animer des réunions... Stop ! Ce n’est parce que l’on y a accès en deux clics et que toutes les salles de réunion sont désormais dotées de vidéo-projecteurs qu’il faut l’utiliser à chaque occasion. Power Point est loin d’être la réponse à tout ! Ouvrons-nous à d’autres façons de communiquer et utilisons ce logiciel à bon escient. Car, mal utilisé, Power Point est loin d’être un bon ami. Nicolas Beretti, fondateur de Brainswatt, studio dédié à l’accompagnement de l’innovation, et auteur de Stop ! au Power Point, parle même de concurrence déloyale entre la personne qui fait sa présentation et l’outil : “L’assistance, qui lit les slides, n’écoute pas l’orateur”. Autre inconvénient : la linéarité. “Power Point ne permet pas d’avoir de vision globale. Et quand on est à la slide 17, on a déjà oublié ce qui s’était dit à la slide 2”, pointe Sacha Lopez, co-fondateur du Worklab, entreprise spécialisée dans les nouvelles façons de travailler. Car les idées ne font pas que s’enchaîner mais peuvent se compléter, F ÉV RIER / MARS 2 0 17 s’imbriquer. Les listes à puce, omniprésentes dans les présentations Power Point sont également problématiques. “Elles induisent une hiérarchisation des idées”, souligne Sacha Lopez. Nicolas Beretti poursuit : “Le monde est trop complexe pour rentrer dans une liste à puces. Power Point donne donc une illusion de simplification”. En effet, en pensant être concis, on met de côté de l’information, qui peut être importante. Les détracteurs du logiciel citent souvent le crash de la navette Columbia en 2003 qui serait dû à une présentation Power Point qui aurait entraîné de la perte d’informations… RÉINTRODUIRE DE L’INTERACTIVITÉ Nicolas Beretti cite par ailleurs plusieurs biais induits par l’utilisation de Power Point. La personne qui fait sa présentation, tout d’abord, est soumise à l’illusion de connaissance, de contrôle et d’expertise. Les personnes qui assistent à la présentation sont sujettes au biais de manipulation : “On fait dire ce que l’on veut aux slides. C’est un cadre de réflexion qui n’est pas bon”, conclut Nicolas Beretti. Mais comment survivre en entreprise sans Power Point ? Nicolas Beretti conseille d’avoir recours COURRIERCADRES.COM TROIS ALTERNATIVES À POWER POINT Pour les personnes qui ne peuvent pas se passer de logiciels de présentation, voici trois alternatives à Power Point : Prezi : en offrant la possibilité de zoomer et de dézoomer, Prezi permet de ne pas perdre la vision globale de la présentation Bunkr : un logiciel de présentation extrêmement simplifié qui fait la part belle aux illustrations Canva : l’outil pour faire de jolies présentations créatives au bon vieux paperboard, comme Simon Sinek, connu pour ses conférences TED. Cela permet de conserver l’attention de l’auditoire et d’adapter sa présentation aux questions. De réintroduire de l’interaction, ce. que ne permet pas du tout Power Point. Sacha Lopez cite l’invention d’une jeune société rennaise, Klaxoon, qui vient de lancer un boîtier qui permet d’organiser quiz et jeux lors des réunions. UNE IDÉE, UN SLIDE Enfin, nous arrive depuis quelques années des pays anglo-saxons le “mind mapping” : d’un sujet central partent des idées et des sous-idées qui sont toutes reliées entre elles. “Cela permet de ne pas perdre le fil et de garder la globalité du discours, précise Sacha Lopez. Et il n’y a pas de côté hiérarchique avec des idées plus importantes que d’autres”. Mais Power Point n’est pas pour autant à jeter aux oubliettes. Il peut être dans certains cas un outil formidable. L’américaine Nancy Duarte, auteur du livre Slide:ology, rappelle qu’Al Gore a réussi à sensibiliser le monde aux problèmes climatiques grâce à une présentation Power Point. Mais elle reconnaît qu’il faut bien s’en servir pour qu’il soit COURRIERCADRES.COM efficace. Tout d’abord, arrêtons de l’utiliser pour tout ! Et observons quelques bonnes pratiques : pas de textes trop longs ni de listes à puces mais de grandes et belles images et des mots clés. L’objectif étant d’en faire un support à la fois agréable à regarder et synthétique. “La règle est : une idée, un slide”, insiste Sacha Lopez qui conseille de ne pas écrire ce que l’on compte dire oralement. Pour réapprendre à se servir convenablement de Power Point, pourquoi ne pas tenter une expérience de Pecha Kucha ? “Il s’agit d’un format de présentation orale qui vient du Japon et qui consiste à réaliser 20 slides avec 20 images qui se succèdent toutes les 20 secondes”, décrit Sacha Lopez. De quoi faire de belles présentations créatives et synthétiques. Et plus personne ne s’ennuiera jamais en réunion ! Q LE MONDE EST TROP COMPLEXE POUR RENTRER DANS UNE LISTE À PUCES. POWER POINT DONNE UNE ILLUSION DE SIMPLIFICATION FÉVR IER / M AR S 2 0 17 ."/"(&3130(3&44&3 Sophie Bourgeix COHÉSION Jean-François Noubel, expert APM. -&4&/53&13*4&47*7&/5 6/&"7&/563&¢1*26& Les mythes nous racontent notre propre histoire à travers l’aventure de personnages qui ont existé ou qui sont imaginaires. Les histoires d’Ulysse, de Thésée, celles de patrons d’entreprises célèbres nous racontent une histoire de nous-mêmes. Par Jean-François Noubel, expert APM (Association L Progrès du Management), chercheur et formateur en intelligence collective globale. e séquencement de l’histoire est souvent identique, le héros fait son initiation à travers des épreuves et des dangers qu’il surmonte. Puis il revient dans son monde d’origine, différent car il a vécu une transmutation. C’est à partir d’une telle expérience qu’il peut alors inspirer d’autres personnes et transformer le monde par son exemplarité. L’entreprise Bohin est le dernier fabricant en France d’aiguilles et d’épingles. Reprise par Didier Vrac en 1997, elle est devenue à la fois un symbole de modernité et de savoir-faire traditionnel. Une transformation portée par la vision de Didier FIL D’ARIANE Vrac. En 1996, la marque est vieillissante et la concurrence se fait sentir. En deux décennies, il a non seulement maintenu la clientèle française, mais il a aussi réussi à en conquérir une nouvelle à l’export. On vient désormais du monde entier visiter son tout nouveau musée et regarder les ouvriers travailler les aiguilles en direct. Didier Vrac était-il visionnaire ? Il explique s’être surtout imprégné du mythe fondateur de l’entreprise et de son personnage emblématique. La légende raconte en effet que Benjamin Bohin, âgé de 11 ans au début du XIXe siècle, souhaitait prendre le pouvoir dans la société de son père. Après plusieurs fugues, il aurait exigé la direction de l’entreprise, contre son retour. Son père ayant cédé, il se révèle être un industriel astucieux, inventif, ouvert au monde et propulse la société dans la modernité. Lors de l’exposition universelle de 1889, l’établissement reçoit une médaille d’or pour la qualité de ses produits. En 1900, il devient le plus grand fabricant d’épingles en France. Les premières machines automatiques voient le jour. Deux siècles plus tard, elles fonctionnent toujours. Cet épisode a porté la vision de Didier Vrac lorsqu’il a souhaité ouvrir l’entreprise au public. Les entreprises qui ont le feu sacré sont celles dont les dirigeants portent le mythe. Ce sont celles dont les dirigeants proposent une aventure épique et affirment : “Ensemble, nous irons sur la Lune”. Toutes les personnes à l’intérieur de l’entreprise peuvent alors se relier à ce mythe, comme à un fil conducteur. Les collaborateurs qui rejoignent une société pour partager une aventure, un mythe atteignent rapidement l’excellence. Tout l’écosystème humain se retrouve dans cette force. Une force qui traverse, transcende et donc unifie. Q LES ENTREPRISES QUI ONT LE FEU SACRÉ SONT CELLES DONT LES DIRIGEANTS PORTENT LE MYTHE F ÉV RIER / MARS 2 0 17 0650'5)	%"/4-"1&"6 La mécanique à de la machine n so écrire rythmait ue. écriture frénétiq Aux États-Unis, en Belgique comme en France, Georges Simenon a nourri son travail des sensations naissant lor s de ses balades. GEORGES LA TRANSE S Presque 400 romans et de nombreux mbreux autres écrit écrits. ts Écrivain de la sensation, Georges Simenon était aussi l’un des auteurs les plus prolifiques du XXe siècle. Retour sur les méthodes de travail qui ont permis la construction d’une telle œuvre. Par Aline Gérard. imenon a toujours cherché à nourrir la légende. Difficile parfois de différencier ce qui relève du mythe et de la réalité. Les faits sont pourtant là : 192 romans signés de son nom et à peu près le même nombre de romans populaires écrits dans les années 20 sous pseudonymes. Auxquels il convient d’ajouter des grands reportages, des dictées ou encore ses mémoires intimes. Si ses romans dépassent rarement les 200 pages, sa plume était toujours trempée dans l’ambiance des ports, des bistrots de Paris ou des rues de NewYork et dégageait une atmosphère caractéristique. “Souvent une semaine suffisait pour le 1er jet, et puis il fallait compter 4-5 jours pour les corrections. Il en faisait très peu”, souligne Laurent Demoulin, conservateur du fonds Simenon de l’université de Liège. Et cette efficacité record n’était pas une légende, les calendriers de l’auteur le prouvent tout comme les manuscrits. “Il n’y a que pendant 20 ans qu’il a fait une version vraiment à la main, de 1946 à 1966, et seulement pour les romans durs, pas pour les Maigret qu’il a F ÉV RIER / MARS 2 0 17 toujours directement tapés à la machine, poursuit Laurent Demoulin. On constate sur les manuscrits qu’il n’y a presque pas de ratures, cela coule. Et si jamais il y en a une, la solution vient sur la ligne. Cela veut dire qu’elle arrive tout de suite.” Quel était son secret ? Pour le conservateur du fonds, il s’agit avant tout d’une personnalité ayant une énergie vitale extraordinaire. “S’il avait fait du sport, il aurait été un grand champion”. Mais cette énergie n’explique pas tout. Simenon, qui n’était SURRÉALISTE MANIAQUE pas un intellectuel mais quelqu’un de physique, s’appuyait sur un rituel pluriel. Laurent Demoulin relève que la façon de travailler de Simenon mêle à la fois des côtés maniaques (il était très ordonné). Mais qu’il était aussi un peu romantique, proche des surréalistes. L’homme est capable de tout donner en quelques heures. “Il racontait qu’il transpirait énormément en écrivant, il était dans une sorte de transe, comme envahi par le personnage. C’est à la fois de la transe romantique, et de l’organisation méthodique classique. Le mélange COURRIERCADRES.COM SIMENON MÉTHODIQUE était d’une efficacité redoutable.” redoutable ” La première étape du processus consistait à marcher. En se promenant, il se basait d’abord sur des impressions. À partir de micro-sensations, il imagine un personnage et se met dans la peau de ce dernier. La deuxième étape, il la traduisait par l’expression “clean the desk”. Il s’agissait alors de tout organiser dans la vie pratique pour ne pas être dérangé, “régler tous les contrats, appeler le médecin et vérifier que tout le monde était en bonne santé dans la maison. Parce que s’il est dérangé pendant le jet, c’est foutu”. Parallèlement, il procédait au rituel des “enveloppes jaunes” et y notait des détails qui allaient le guider dans le roman. “Ce ne sont que des détails concrets sur les personnages : son âge, son numéro de téléphone, sa profession, sa date de naissance. Ces indications ne sont pas toujours dans le texte. Parfois il y a également un petit plan de la rue, comme dans Le Chat”. Pour Laurent Demoulin, ces éléments concrets devaient l’aider à s’identifier au personnage. “Il plonge dans la peau de celui-ci à tel point que sa fille Marie-Jo, quand il s’arrêtait à midi pour venir manger en famille, devinait l’âge du personnage à sa façon de marcher en venant à table”. En revanche, sur les enveloppes, aucune indication de scénario. Simenon racontait que l’histoire venait au moment où il tapait. “C’est difficile à comprendre car les Maigret sont tout de même des romans policiers, même si ce ne sont pas des romans à énigme construits comme ceux d’Agatha Christie ou de Conan Doyle. Il disait que ce qui Ch compte c’est le personnage, que c’est lui qui le co gguidait. Il y a d’ailleurs un point commun entre la méthode de Simenon qui se met dans la peau du personnage et de Maigret qui se met dans celle d du suspect. Mais cela reste mystérieux.” d Enfin, la clé tenait dans une organisation monaE cale. Il se lève très tôt et écrit de 6 à 9 heures le matin, et transpire des litres. Il écrit un chapitre par jour, directement à la machine, rythmé par le tic-tac mécanique. Après 9 heures il revient à ses affaires, et s’occupe de sa vie de famille. “Quand il y avait une version manuscrite, il procédait également de manière très inhabituelle. Il écrivait son chapitre le soir à la main et le retapait le lendemain matin.” Après cette semaine intensive, il se reposait et relisait pour effectuer des corrections qui ne relevaient plus que de la simplification. “Il ne touche que le style, jamais l’histoire ou la psychologie. C’est du nettoyage, le roman est là !” Simenon disait qu’il ne pouvait pas dépasser plus de 10 chapitres, car physiquement me l’exercice aurait été trop dur. Pour Laurent Demoulin, c’est aussi parce qu’il n’est pas possible De de rester aussi longtemps dans la peau d’un autre. Car le romancier avait une empathie, au sens littéral du terme, poussée à l’extrême. Si l’on trouve IL RACONTAIT QU’IL TRANSPIRAIT ÉNORMÉMENT EN ÉCRIVANT, IL ÉTAIT COMME ENVAHI PAR LE PERSONNAGE. COURRIERCADRES.COM des passerelles entre les méthodes de Maigret et celles de Simenon, le premier est un peu l’envers de l’autre. “Simenon est un aventurier, Maigret un bon bourgeois avec sa mémère. C’est ça la beauté de son œuvre, tout homme a une histoire, le plus médiocre soit-il, et cette histoire mérite d’être racontée.” Voilà ce qui faisait la force d’un auteur à l’écriture obsessionnelle. Q CE QU’IL FAUT RETENIR 'HVEDODGHVSRXUO·LQVSLUDWLRQHWSDOSHUGHVVHQVDWLRQV 8QHFDSDFLWpG·HPSDWKLH ´&OHDQWKHGHVNµHW´'RQRWGLVWXUEµ 8QWHPSVWUqVFRXUWGHSURGXFWLRQUHOHYDQW SUHVTXHGHODWUDQVH 8QHSURGXFWLRQPRQDFDOH FÉVR IER / M AR S 2 0 17 0650'5)	-n&/53&5*&/ CLAUDE ONESTA LIBÉRER LE COURAGE ! E nsemble, ils ont tout gagné ou presque. En 15 ans à la tête des Bleus, ses Costauds et ses Experts ont fait de lui le sélectionneur le plus titré de l’histoire du sport français. Mais depuis quelques mois, ce sont Didier Dinart et Guillaume Gille qui sont sur le bord du terrain pour prendre en charge les questions sportives. C’est depuis les tribunes que le manager général de l’équipe de France observe ses joueurs. Le passeur compte bien voir perdurer l’état d’esprit qu’il a contribué à construire. Des méthodes participatives qui font écho en entreprise.* Durant les JO, vous aviez déjà en partie passé le relais à Didier Dinart. Il travaille désormais en binôme avec Guillaume Gille. Était-ce difficile pour vous de ne pas intervenir et de laisser faire ? C. O. : C’est douloureux mais nécessaire. Nous sommes dans un fonctionnement très participatif, nous avons vraiment construit une relation et un rôle d’acteur véritable pour les joueurs. Mais, j’ai eu le sentiment par moments que les joueurs se contentaient de devenir obéissants. Et ça m’agace, car c’est un peu le fondement de notre aventure. Je ne peux pas empêcher un jeune entraîneur F ÉV RIER / MARS 2 0 17 d’être dans une forme d’autorité et de dirigisme, pour asseoir son statut. Je le comprends, je pense que c’est aussi nécessaire, mais je ne voudrais pas que cela désarçonne complètement le socle sur lequel nous étions. J’essaie de dire aux gars qu’ils peuvent y amener leur sensibilité, mais qu’ils doivent veiller à ne pas perdre ce qui a fait de cette équipe peut-être, une équipe exceptionnelle. Vous qui intervenez auprès d’entreprises, quel regard portez-vous sur les organisations et leurs dirigeants ? Le monde s’est beaucoup accéléré, la notion de temps s’est réduite. Cette urgence et ce déséquilibre sont angoissants et souvent tout le monde s’y engage avec peur. Pour mieux réagir, il faut être capable d’être mieux réunis, plus en confiance les uns envers les autres. À partir du moment où les gens ont le sentiment d’avoir participé à construire leur projet, ils sont beaucoup plus vigoureux sur la capacité à le défendre. Alors que très souvent, dans des projets plus traditionnels, lorsque le danger arrive et que l’on commence à douter de la réussite, vous allez plus chercher à vous protéger. Au moment où il faudrait être le plus fort, on voit tout le monde s’éparpiller pour aller chercher sa propre protection. Les gens ne se faisant pas confiance, se sont isolés (Retrouvez l’intégralité de la réponse de Claude Onesta en vidéo en snapant cette page). Le management participatif remet-il en cause l’autorité ? Très souvent, dans le monde de l’entreprise, les gens ont l’impression que dès lors que vous allez demander leur avis aux autres, vous allez perdre autorité et leadership. C’est ridicule. Plus vous avez affaire à des gens qui participent, plus on passe du projet du manager au projet de l’équipe. Ce qui veut dire que votre rôle prend toute sa dimension. Les autres sont en ébullition et vous allez devenir celui qui coordonne, celui qui harmonise, celui qui parfois bouscule et à d’autres moments protège. Que pouvez-vous faire quand tout le monde est caché, que personne ne s’engage ? Vous gueulez, COURRIERCADRES.COM MICKAËL ICARD À la rentrée 2016, Claude Onesta annonçait officiellement qu’il quittait le poste de sélectionneur de l’équipe de France de handball, qu’il occupait depuis 2001, pour devenir manager général. Alors que le mondial bat son plein, retour avec l’intéressé sur ce qui a fait la méthode Onesta. Propos recueillis par Aline Gérard. J’AI EU LE SENTIMENT PAR MOMENTS QUE LES JOUEURS SE CONTENTAIENT DE DEVENIR OBÉISSANTS. vous obligez ? Vous avez l’impression que c’est vous qui dirigez mais vous dirigez quelque chose qui n’avance pas. C’est la différence entre le manager et le contremaître. Le contremaître, c’est celui qui évalue, qui tape sur la tête. Le manager, c’est au contraire celui qui va prendre la mesure de la situation, pour parfois la ralentir et rassurer, et à d’autres moments dire qu’il va falloir y mettre un coup, parce qu’on en a besoin tout de suite. Cette capacité à diriger est nécessaire et chez nous les joueurs la réclament. Vous aviez une position d’ancien dans le milieu. Pour ceux qui débutent, est-ce difficile à maintenir ? Oui, c’est pour cela que j’accepte et que je comprends qu’il puisse y avoir un moment d’installation. Dans le management participatif, ce n’est pas parce que vous allez décréter une forme de collaboration et de cohésion nécessaire que vous n’allez pas interférer. Quand j’avais le sentiment que cela ne fonctionnait pas bien, cela ne me gênait pas de dire : “Stop, on arrête tout ! Toi, tu COURRIERCADRES.COM fais semblant. Toi, on est toujours en train de te chercher, tu n’es jamais là !” De temps en temps, je pouvais reprendre la main, devenir très directif, même dirigiste. Mais dès que les choses ont redémarré, à nouveau vous libérez l’autorité. Il y a une forme d’entraînement à l’autonomie qui fait que devant la situation nouvelle, les gens ne sont pas toujours en train d’attendre que vous leur disiez ce qu’il faut faire. Cela signifie-t-il qu’il faut laisser ses équipes commettre des erreurs pour apprendre à gérer les imprévus ? C’est la nature même de la compétition. C’est quelque chose que l’on a préparé de façon rationnelle. On pense que le match va se dérouler d’une manière et tout d’un coup, il va se passer différemment. Si vous n’avez aucune capacité à vous adapter, ni aucune autonomie, vous le subissez. Votre adversaire va donc toujours chercher à vous amener des éléments nouveaux qui vont vous dérouter. D’une certaine façon, la réussite en compétition, FÉVR IER / M AR S 2 0 17 0650'5)	-n&/53&5*&/ c’est votre capacité à analyser les situations et à savoir les gérer. Mais ce sont surtout les joueurs sur le terrain qui la font, c’est à eux d’adapter au plus vite et au mieux les situations. Plus vous avez fait des gens obéissants, plus ils vont être dans l’attente de la réponse que vous leur donnez. Le temps que l’analyse arrive jusqu’à eux et soit mise en œuvre, le match est déjà perdu. Si quelqu’un doit avoir peur, c’est vous. Mais il vaut mieux que vous soyez en éveil permanent avec des gens qui en font trop, que d’être obligé tous les matins d’aller les réveiller. Malheureusement, le monde de l’entreprise c’est ça, la moitié des énergies de l’équipe ou de l’entreprise est dépensée dans des luttes internes, dans des conflits personnels, dans des CLAUDE ONESTA EN QUELQUES DATES gestions de petits pouvoirs. Toute cette énergie qu’on a perdue, c’est un carburant qu’on n’a pas pour atta1957 quer notre adversaire. Or, la vraie Naissance à Albi compétition n’est pas chez nous 2001 mais là-bas. Faire le pari de s’assoSuccède à Daniel cier, c’est se donner la possibilité de Costantini et devient sélectionneur des Bleus gagner plus de matchs. Médaille d’or aux Championnats d’Europe 2008 Médaille d’or aux JO de Pékin 2009 Médaille d’or aux Championnats du monde 2016 Passe la main à Didier Dinart et Guillaume Gille et prend le poste de manager général. L’entreprise libérée est parfois vécue par les salariés comme une façon de réduire les coûts et de leur en demander plus pour pas plus cher... Réduire les coûts, cela a un sens. Mais la conclusion de l’entreprise est souvent accroître la marge pour se la mettre dans la poche. Le problème est de savoir ce que l’on crée ensemble. Ce que génère la performance doit être d’une certaine façon partagé. Comment pourrais-je avoir une équipe qui gagne, si je n’intéressais pas tout le monde à la réussite ? Or dans l’entreprise, qui va être récompensé de son action ? C’est le commercial, c’est le patron, c’est le cadre. Ce qui voudrait dire que les autres réalisent une performance qui n’a pas d’incidence sur le résultat. Penser que la secrétaire ne mérite pas d’être récompensée, cela veut dire que pour elle performance ou échec n’a pas d’incidence. Si je devais faire comme dans le monde de l’entreprise, je dirais à mes joueurs, on va donner les primes au nombre de buts marqués. Comment repère-t-on les cadres sur lesquels s’appuyer et comment les faire monter ? Aujourd’hui, le problème de l’entreprise, c’est comment on accède au statut de cadre. Malheureusement, c’est parce que l’on a été performant dans l’étape précédente. Quelqu’un qui a été performant, on va le faire monter. Sauf que le faire monter, c’est le faire accéder à des rôles de manager. LA MOITIÉ DES ÉNERGIES DE L’ENTREPRISE EST DÉPENSÉE DANS DES LUTTES INTERNES. Un bon expert serait forcément un bon manager... Le modèle de l’entreprise voudrait prouver cela. Que le meilleur des vendeurs sera forcément bon chef des ventes. C’est dramatique. Le manager a la capacité à imaginer, à fédérer, à proposer, ça c’est sa nature. Vous avez des gens qui en revanche sont de vrais loups solitaires. Ils veulent toujours garder suffisamment de distance pour pouvoir suivre si cela leur plaît et s’en éloigner s’ils en ont envie. Très souvent, ceux qui accèdent au rôle de manager sont ceux-là. Parce qu’ils se sont singularisés par leur performance, et l’entreprise qui veut les récompenser n’a pas inventé autre chose. Mais le loup solitaire est fatalement un piètre manager. Ce n’est pas sa nature, s’intéresser aux autres n’est pas dans son schéma F ÉV RIER / MARS 2 0 17 MICKAËL ICARD 2006 de fonctionnement. Ce qui est à revoir également, c’est l’idée même qu’en mettant des strates, on va améliorer le système global. Pourquoi se feraient-ils des passes ? Ce qu’il faut arriver à comprendre, c’est que tous les rôles sont fondamentaux. Très souvent en entreprise, on pense que si la cellule de direction, si les cadres intermédiaires sont opérationnels, le reste va suivre. Regardez le Brexit, regardez Trump... Aujourd’hui, les gens ne suivent plus de manière imbécile et ils finissent même parfois par décider de manière imbécile, par opposition : “Tu ne m’as pas sollicité, tu ne m’as pas écouté, je vais faire le contraire et tu vas être bien emmerdé !”. À très court terme, les décisions prises ne sont pas très judicieuses mais d’évidence, les élites vont devoir se réhabituer à prendre la mesure des gens avec qui ils travaillent. leur !”. Tu veux être le meilleur ? On va essayer. Sauf qu’à chaque fois que tu ne vas pas l’être, je vais te le faire sentir et tu vas devoir réagir. De la même façon, pour les conflits, il s’agit de savoir s’ils sont utiles ou non. Que des personnes se frictionnent un peu, si c’est pour faire avancer le projet, on peut l’accompagner et ne surtout pas l’étouffer. Quand le conflit n’a de but que de servir les intérêts dans l’un ou de l’autre, là c’est autre chose. Celui qui génère des effets préjudiciables au groupe est quelqu’un de dangereux. Si on peut le rattraper et le ramener à de meilleurs sentiments, tant mieux. Quand on ne peut pas on l’élimine. C’est aussi simple que cela. L’humilité est-elle nécessaire au management ? Vous avez de fortes personnalités chez les joueurs. Comment fait-on pour les faire participer au projet collectif et éviter la grosse tête ? Le monde du sport s’est accommodé de cela. Tout compte fait, la forte personnalité est indispensable à la performance. Je me méfie beaucoup plus de ceux qui s’accommodent de tout que de ceux qui disent : “Moi je veux y arriver, je veux être le meil- Tu ne peux pas faire autrement que d’en avoir, car c’est la réalité de la performance qui t’y ramène. L’humilité, c’est se dire : “Je gagne aujourd’hui, je risque de perdre demain”. C’est accepter la prise en compte de tous ces détails qu’il va falloir résoudre. Je suis toujours choqué quand j’écoute les gens dans les comités de direction. Ils ne réfléchissent jamais aux hommes. Ils réfléchissent aux outils, aux règles qu’ils vont mettre en place. Au lieu de t’occuper des outils, occupe toi de la façon dont les gens vont utiliser les outils ! Manager, c’est avoir le courage d’entrer en relation avec les autres. Si tu as peur de tes équipiers, vas-t-en vite. Le rôle de manager est en adaptation et en mouvement perpétuel, dans un équilibre instable permanent. Alors que les types, en progressant dans la hiérarchie sociale, ne recherchent que de la stabilité, du confort, des certitudes et du pognon. Et tu leur dis : “Plus tu montes, plus il faut être en déséquilibre et plus il faut s’adapter aux gens avec qui tu travailles”. D’un seul coup, cela ne les intéresse plus. Sauf que c’est la seule solution. Vous qui avez presque tout remporté, diriez-vous que le succès est un risque ? Si vous ne l’analysez pas de manière fine et lucide, il peut masquer tous les éléments non maîtrisés, qui ne vous ont pas fait échouer mais qui peut-être la fois d’après vous feront échouer. De la même manière que la défaite peut-être perçue comme une manière d’y voir beaucoup plus clair. Le rôle du manager est de tempérer la victoire, et d’une certaine façon la défaite. Une équipe qui gagne, même beaucoup, quand elle est dans cette réflexion permanente, elle sait à chaque fois que cela relève de l’exploit. Et que pour espérer cet exploit, il faut au moins passer par les efforts préalables ! Q *Cette interview a été réalisée en décembre. FÉVR IER / M AR S 2 0 17 Claude Onesta revient en vidéo sur ses débuts en équipe de France et la reconstruction de l’équipe après le départ de figures emblématiques comme Jackson Richardson. Découvrez-la en snapant cette page ? Retrouvez également l’intégralité de cette interview. 0650'5)	"(03" INTELLIGENCE ARTIFICIELLE LES CADRES SONT-ILS MENACÉS Alors que l’automatisation du travail a commencé par des tâches peu qualifiées, l’intelligence artificielle va inévitablement toucher les métiers de cadres. Et le phénomène semble arriver assez vite. Les points de vue croisés de Stéphane Clément, président de Proservia Europe et directeur du développement de Manpower Group France et Lionel Prudhomme, directeur de la filière RH et du Lipse / IGS RH. Entretien réalisé par Marie Roques. La montée de l’intelligence artificielle représentet-elle une menace pour l’emploi ? Stéphane Clément : Au lieu de parler de menace, je dirai plutôt que l’intelligence artificielle (IA) va transformer certains emplois avec sûrement quelques pertes dans un premier temps. Sur les métiers de cadres, cela va plutôt changer la division du travail. Si on se réfère aux études qui sortent chaque année sur le sujet, on voit quand même que d’ici 2019-2025, environ 25 % des emplois cadres seront touchés. Forrester annonce que 140 millions de cadres devront être réorientés d’ici 2025. Ils ne réaliseront plus les mêmes tâches qu’aujourd’hui. L’intelligence artificielle fait, par exemple, son F ÉV RIER / MARS 2 0 17 entrée dans le métier d’avocat. Elle va être capable de réaliser les travaux de lecture de contrats et de back-office administratif. Les avocats pourront alors se concentrer sur leur cœur de métier comme la plaidoirie. L’intelligence artificielle va changer une partie du travail, le défi est de former les personnes sur d’autres tâches à valeur ajoutée. C’est un dispositif de transformation qui se fera sur le long terme. Lionel Prudhomme : Si je prends le rapport publié dernièrement par France Stratégie, en 2020, 60 % des métiers auront disparu. Cette même étude révèle que finalement, l’automatisation ne toucherait que 10 % des métiers et que l’IA ne remplacerait que les tâches répétitives. Il faut essayer de ne pas se faire peur. Tout d’abord COURRIERCADRES.COM CAMILLE BIDAN le robot n’existe pas en lui-même, il y a des hommes derrière. La question centrale se place au niveau de l’accompagnement des salariés et, de ce point de vue, les entreprises changent leur fusil d’épaule et mettent en place des dispositifs pour remédier à ces changements de compétences. Il s’agit d’une impulsion vers une plus grande qualification des personnes dans leur métier. S.C. : Absolument, prenons par exemple l’industrie automobile allemande. C’est l’une des plus robotisées au monde. Aujourd’hui, entre 800 000 et 900 000 personnes y travaillent, c’est 100 000 de plus qu’il y a 20 ans. Les salariés qui étaient sur des postes à la chaîne ont été formés et travaillent désormais au département R&D, design ou encore à la vente. L’enjeu est de transformer rapidement les compétences et d’investir autant dans la transformation RH que dans les nouvelles technologies. accompli ses tâches le plus rapidement et les gens y étaient les plus heureux de travailler. L.P. : Il faut rappeler que cette expérience a été menée dans un environnement simple et non durable. Beaucoup de facteurs ont été gelés. Concernant le management et la prise de décision nous sommes dans l’incertitude. On ne peut pas prévoir comment va se passer demain. Cela oblige les sociétés à repérer les macro-compétences qu’il est nécessaire de développer. Dans cette perspective, l’État doit mettre en place les dispositifs nécessaires en appui avec les opérateurs et proposer des moyens d’accompagnement adaptés. Quel sera, selon vous, l’impact de l’intelligence artificielle sur le sens du travail ? S.C. : Il faut faire comprendre aux gens qu’ils ont plus que jamais besoin de rester employables. Ils doivent mettre en avant leur capacité à se transformer par eux-mêmes et à vouloir le faire. Je pense que l’intelligence artificielle va supprimer bon nombre de tâches répétitives, non intéressantes, que l’on faisait parfois toute sa vie pour aller sur de nouvelles compétences et ainsi favoriser l’épanouissement au travail. ON EST EN TRAIN DE PASSER À UNE NOUVELLE ÈRE TECHNIQUE DERRIÈRE LAQUELLE IL Y AURA TOUJOURS DES HOMMES. Certaines études laissent apparaître la possibilité que les robots aient à l’avenir la capacité de manager et de prendre des décisions. Cela vous semble-t-il plausible ? S.C. : Une chose est sûre, l’intelligence artificielle va libérer du temps, l’une des denrées les plus rares aujourd’hui. Une récente expérience du MIT (Massachusetts Institute of technology) a mis en rapport un groupe managé par un humain, un autre par l’IA et un dernier sur un modèle mixte. Le résultat montre que l’équipe du robot a COURRIERCADRES.COM L.P. : En France, sur l’ensemble de la population active au travail, près de 7 millions de personnes ont connu une transition professionnelle sur les douze derniers mois. C’est énorme, le corps social bouge énormément. Il faut venir en appui pour rendre les dispositifs d’accompagnement plus efficaces et plus réguliers. Les gens ont besoin d’une boussole pour se positionner. On est en train de passer à une nouvelle ère technique derrière laquelle il y aura toujours des hommes. La question est d’accompagner les personnes qui pourraient rester sur le quai. S.C. : Les métiers changent, se transforment, les jeunes reviennent vers l’entrepreneuriat. Nous sommes en face d’une mutation très grande. La seule difficulté est de gérer le timing pendant cette Q période de mutation. FÉVR IER / M AR S 2 0 17 MBA t n e m e g a n a M k s i R & t i d Au e m i t t r a P 484 heures de cours 12 mois 12 modules d’enseignement 1 certificat professionnel RENTRÉES : MARS 2017 NOVEMBRE 2017 Anticiper Maîtriser Manager Démarches et techniques Méthodologies et pratiques de l’audit interne et du risque management Profils Audit & conseil Q Analyste Q Audit Q Chef de projet Q Manager,... Gestion & finance QResponsable administratif et financier Q Contrôleur de gestion Q Credit manager Q Collaborateur de cabinet,... Débouchés QRisk manager QResponsable audit QResponsable contrôle QResponsable conformité 8-14 passage de la Main d’Or 75011 PARIS Tél. : 01 42 74 54 84 [email protected] www.engde.fr 01&/5)*/,*/( 13&/&; )"65&63 %&-" "7&$ Dans chaque numéro, Courrier Cadres et l’EMLyon Business School s’associent pour vous donner accès au savoir et aux derniers travaux des enseignants-chercheurs de l’école de management. L’occasion de prendre de la hauteur sur vos pratiques et votre carrière. S O M M A I R E P. 54 / CRISE DE MOTIVATION AU TRAVAIL ? TOUT EST NORMAL P. 56 / “VIRER LES MANAGERS” ET APRÈS ? P. 58 / L’INNOVATION DE RUPTURE N’EST PAS UNE AFFAIRE DE “TECHNO” COURRIERCADRES.COM FÉVR IER / M AR S 2 0 17 01&/5)*/,*/(13&/&;%&-")"65&63"7&$FNMZPOCVTJOFTTTDIPPM EMLYON BUSINESS SCHOOL CRISE DE MOTIVATION AU TRAVAIL ? Fabienne Autier Sanjy Ramboatiana 1"4%n*/26*¢56%& 5065&45/03."- Dans nos sociétés développées où l’emploi se contracte et laisse à côté du travail un nombre toujours croissant d’individus, ressentir une panne de motivation à l’égard de son travail est un sentiment difficilement avouable. Il l’est encore davantage lorsque nous connaissons cette panne alors que nous avons réussi notre vie professionnelle. Par Fabienne Autier, doyenne de la faculté d’EMLyon et Sanjy Ramboatiana, consultant en management. L orsque nous ressentons des Regardons de plus près la dynamique simplifiée doutes forts vis-à-vis de d’une vie professionnelle d’un individu. C’est un notre travail, nous nous taiparcours sinueux fait de temps d’exploration, sons. Nous redoutons que d’apprentissage et de saturation. Un parcours notre employeur, mais aussi constitué de trois grandes phases et de quatre notre entourage profesrendez-vous. sionnel et personnel, ne les Le S de la vie professionnelle prennent pour un aveu de Le point 1 ou premier rendez-vous représente faiblesse. Pour nos proches, l’entrée dans la vie professionnelle. À partir de employeur ou managers, ce moment, nous devenons autonomes et énonces doutes sur le travail, çons, plus ou moins explicitement, sa place, sa nos rêves de réussite. J’aurai une vie valeur et son ASPIRATIONS comme ceci, une maison comme cela. sens demeurent tabous. Ce rendez-vous inaugure une preÀ EMLyon business school, nous mière phase de la vie professionnelle menons des travaux expérimentaux qui va être centrée sur l’apprentissage sur cette question depuis plusieurs des Obligations. L’enjeu central est, années. Ils s’appuient sur les avanINITIATIVES à partir de maintenant, de maîtriser cées des théories du développement les compétences de base de notre de l’adulte et de l’apprentissage et métier, les comportements attenindiquent tout l’inverse. Loin d’être dus dans l’organisation et de gagner pathologiques, les crises de motiles galons d’un bon professionnel, vation au travail des individus en reconnu comme tel. C’est au bout réussite sont… normales. Elles sont de cet apprentissage que va advenir la marque d’une dynamique interne à l’œuvre dans le rapport au travail. OBLIGATIONS le second rendez-vous et avec lui, la première crise de motivation majeure. Elles sont l’indicateur que l’individu Estimant que nous maîtrisons désormais notre au travail mature. Ce qui était de nature à le motimétier, nous souhaitons “plus”. Plus de périmètre, ver pendant un temps, cesse de jouer ce rôle. La plus de responsabilités, plus de challenge. Ce crise de motivation l’invite à se tourner vers de second rendez-vous inaugure une deuxième phase nouveaux moteurs. 4 3 2 1 F ÉV RIER / MARS 2 0 17 COURRIERCADRES.COM POUR NOS PROCHES, EMPLOYEURS OU MANAGERS, CES DOUTES SUR LE TRAVAIL, SA PLACE, SA VALEUR ET SON SENS DEMEURENT TABOUS Quelles leçons tirer de ces observations ? Les individus au travail sont des êtres en constant apprentissage et développement. Le passage d’un registre do dominant de motivation à un autre constitue une évolution normale et constructive. Un individu qui a fait le tour d’un registre éprouve naturellement le besoin de se tourner vers un autre pour renouveler sa motivation. Certains, pour nourrir cette dynamique interne changeront de job, de métier et/ ou d’entreprise régulièrement. D’autres pourront, dans le cadre d’un même métier, chercher à renouveler leurs propres moteurs motivationnels. Être acteur de son travail de vie professionnelle mue par les Initiatives. Pour le professionnel désormais reconnu, l’enjeu est de se singulariser en promouvant d’autres façons de faire, de nouvelles approches, de nouveaux projets. Le troisième rendez-vous ouvre sur une crise de motivation plus déroutante. Malgré la réussite et la reconnaissance professionnelles, nous éprouvons un doute sans précédent sur leur sens et leur utilité. Cette étape inaugure une dernière phase de vie professionnelle faite d’ennui et L’APPARITION DES ASPIRATIONS d’endurance si nous choisissons de l’ignorer… ou au contraire de renouveau. À condition que nous nous orientions vers la recherche de nos Aspirations personnelles, c’est-à-dire vers ce qui fait sens et utilité pour nous. Le quatrième rendez-vous est celui de la retraite, de la fin de vie professionnelle. Il ne sera pas vécu de la même façon selon que nous avons enduré la dernière phase de vie professionnelle ou cherché à investir nos Aspirations. Chaque rendez-vous est le marqueur du passage d’un moteur motivationnel à un autre. Ils ne sont pas à redouter. COURRIERCADRES.COM Ce qui est déterminant pour tous dans l’avènement de cette dynamique interne est de cultiver une posture d’acteur vis-à-vis de son travail. Cela consiste à rechercher constamment des espaces d’initiatives, d’aspirations dans son travail plutôt que d’attendre cette possibilité de son employeur ou de son organisation. Cela est vrai dès le démarrage de la vie professionnelle et le devient encore plus à compter du troisième rendez-vous. À partir de là, les seules réponses possibles sont dans les mains de l’individu, et non dans celles de l’organisation qui les emploie. La motivation intrinsèque a pris le pas sur la motivation extrinsèque. Le rôle de l’employeur À ce stade, tout l’enjeu pour les employeurs est de laisser aux individus de l’espace pour qu’ils aillent chercher les activités qui comptent pour eux dans le cadre du travail. Ils ont tout intérêt à en prendre conscience car il s’agit d’un gisement de performance et d’innovation inégalées. Obligations, Initiatives et Aspirations sont les trois registres d’activité qui balisent notre vie professionnelle et constituent la source de notre motivation. Demander à un jeune professionnel de se centrer sur ses aspirations ou maintenir un professionnel mature dans les seules obligations Q est source de démotivation. FÉVR IER / M AR S 2 0 17 01&/5)*/,*/(13&/&;%&-")"65&63"7&$FNMZPOCVTJOFTTTDIPPM EMLYON BUSINESS SCHOOL LEADERSHIP Françoise Dany P 7*3&3-&4."/"(&34d &5"13¡4 Le succès rencontré par la thématique de l’entreprise libérée ou la notion d’intelligence collective est explicite. L’envie est forte d’une transformation radicale des modes de management et du leadership. Par Françoise Dany, directrice des Relations Entreprises, EMLyon Business School. our rendre compte de la nécessaire rupture, des spécialistes de l’entreprise ont choisi d’attirer l’attention avec des affirmations chocs. “First, let’s fire all the managers”, suggère Gary Hamel(1). Son célèbre article pointe le coût des structures dédiées au contrôle des personnes et la nécessité de changer nos croyances en matière de management. Il s’inscrit dans un débat engagé des années plus tôt par Mc Gregor par exemple qui proposait dans sa “théorie Y” de faire confiance aux travailleurs. Il rejoint des analyses récentes, dont celle de Pierre-Yves Gomez(2), JEUX DE POUVOIR qui rappellent que le travail dépasse largement l’emploi et que sa valorisation exige de reconnaître ce qui se produit en dehors de l’emprise des organisations. Si elle sonne la fin de certaines pratiques et plaide pour une revalorisation des savoirs et des décisions des non managers, la rupture proposée ne signifie pas la fin du management ni celle des leaders. Au contraire, elle implique des leaders forts, capables de transformer les organisations pour faire place à un leadership plus largement partagé et distribué en fonction des situations et des besoins en expertise. Bien que célébrée comme une évidence, cette évolution du leadership ne va pas de soi. Elle suppose un exercice subtil du pouvoir par ceux qui en ont officiellement la charge. Ils doivent apprendre à s’effacer au profit d’autres qu’ils devront néanmoins encourager et soutenir, sans jamais être certains que le succès sera au rendez-vous ! Responsables de la performance, ils devront accompagner sans étouffer et surtout accepter des prises de risques qui peuvent se retourner contre eux ou leurs équipes. Parfois moqué par les tenants d’une approche plus “virile” du management, ce leadership qualifié de positif, ou bienveillant, nécessite en définitive beaucoup de courage. Ce qui serait naïf est alors de penser que ces transformations vont s’imposer “naturellement” ou à partir de simples incantations… Q (1) G. Hamel, First Let’s Fire Managers, Harvard Business Review, 2011, 89(12), p48-60. (2) P.Y. Gomez, Intelligence du Travail, Desclée de Brouwer, Paris, 2016 LE LEADERSHIP QUALIFIÉ DE POSITIF NÉCESSITE BEAUCOUP DE COURAGE F ÉV RIER / MARS 2 0 17 COURRIERCADRES.COM paris.em-lyon.com entrepreneurs are makers we now make entrepreneurs in Paris NOUVEAU CAMPUS – PARIS GARE DE LYON Bachelor - MS - MSc - MBA - Formation Continue LYON . SHANGHAI . SAINT-ETIENNE . CASABLANCA . PARIS *Les entrepreneurs sont des créateurs. Nous créons désormais des entrepreneurs à Paris. **Programme post-bac. ***Entrepreneurs visionnaires. Centre pour le Développement du Management Entrepreneurial - C.D.M.E. Société par actions simplifiée au capital de 4.352.710 euros Siège social : 23 avenue Guy de Collongue – 69130 ECULLY - 505 388 017 RCS LYON. Copyright : Gettyimages 01&/5)*/,*/(13&/&;%&-")"65&63"7&$FNMZPOCVTJOFTTTDIPPM RESSOURCES HUMAINES EMLYON BUSINESS SCHOOL -n*//07"5*0/%&361563&/n&45 1"46/&"''"*3&%&o5&$)/0p Quand on évoque la question de l’innovation de rupture, on oublie souvent que l’une des clés de son succès réside dans la prise en compte de la dimension humaine. Qu’il s’agisse de l’angle RH - qui recrutons-nous ? - ou culturel – comment encourageons-nous l’innovation ? -, l’aspect humain est essentiel à toute démarche d’innovation. Voici cinq préceptes RH à suivre pour stimuler la capacité d’innovation au sein de votre organisation. Philippe Silberzahn Par Philippe Silberzahn, professeur de stratégie EM Lyon Business School. 1 La diversité des profils, tu privilégieras Une trop grande homogénéité des profils et des parcours des collaborateurs d’une entreprise nuit à sa capacité créative. Elle doit non seulement s’assurer d’un recrutement diversifié mais aussi veiller à la mise en place de processus qui traduisent cette diversité dans la pratique. 2 Des talents, tu te méfieras Lancer des activités nouvelles, en particulier de rupture, requiert des compétences entrepreneuriales qu’une organisation ne possède pas forcément. Souvent, les “talents” sont de bons élèves, experts de la dernière guerre, pas de la prochaine. Les compétences s’acquièrent par le recrutement de profils entrepreneuriaux ou l’évolution interne par la formation, l’expérimentation ou en envoyant, par exemple, les managers de l’entreprise en immersion dans une start-up. 3 L’innovation, tu protégeras Par définition, l’innovation de rupture met en jeu des ressources, processus et valeurs différentes de l’activité actuelle. Sans protection au plus haut niveau, elle se fera étouffer rapidement sur le terrain, quelles que soient les bonnes F ÉV RIER / MARS 2 0 17 intentions. La solution consiste à isoler le projet dans une entité autonome pour lui laisser le temps de grandir. 4 Les modes de promotion, tu adapteras En incitant ses collaborateurs à innover, l’entreprise doit aussi s’engager. Il s’agit ici de veiller à la reconnaissance de la contribution en termes d’innovation dans les processus de promotion. On veillera à promouvoir ceux qui ont pris des risques même si le projet n’a pas réussi. C’est la posture, plus que le résultat, qui compte. Les managers doivent également être évalués sur la manière dont ils ont encouragé l’innovation au sein de leur équipe. 5 L’incitation à innover, tu renforceras Il n’est pas question de transformer tous les collaborateurs de l’entreprise en innovateurs. L’entreprise doit continuer à mobiliser une grande part de ses ressources pour son activité actuelle. De plus, une injonction péremptoire du type “tous innovateurs !” se révèlera contreproductive et génératrice de stress au sein de l’organisation. Au final le système mis en place doit inciter chacun à innover mais surtout permettre à ceux qui ont des idées de les transformer en résultats concrets… Q COURRIERCADRES.COM CHAQUE ANNÉE +DE 80%* DE NOS STAGIAIRES RETROUVENT UN EMPLOI (*) Source : Étude Emploi pour la DGE WEB DIGITAL QUALITÉ LOGISTIQUE COMMERCE MARKETING / ACHATS Formations pour adultes 100% PROFESSIONNALISANTES 4 mois de cours + 4 mois d’entreprise formations diplômantes reconnues par l’État formations éligibles au CPF Un modèle de formation qui vous mène à l’emploi 5&/%"/$& NOUVELLES FORMES D’ORGANISATION AU TRAVAIL QUAND L’ENTREPRISE FAIT TOMBER LES MURS Enquête réalisée par Camille Boulate u flex-office au télétravail en passant par des espaces personnalisés, les nouvelles formes d’organisation se diversifient et séduisent de plus en plus les entreprises. Ces dernières n’hésitent plus à casser leur tirelire pour adapter leurs locaux aux différents besoins de leurs salariés. Les raisons qui les poussent à changer leur mode d’organisation, et par là même à faire évoluer leur culture d’entreprise, sont diverses : mieux comprendre les nouvelles générations, apporter du bien-être aux collaborateurs sur leur lieu de travail ou encore amorcer une cohésion d’équipe. Quelle que soit la raison affichée, l’objectif de fond pour les employeurs reste toujours le même : faire gagner en efficacité leurs collaborateurs ainsi que les fidéliser au sein de l’entreprise. Mais adapter un modèle d’organisation différent a forcément un impact sur la façon de manager et de travailler pour les collaborateurs qui ont davantage de liberté. C’est donc en toute logique que de D F ÉV RIER / MARS 2 0 17 nouveaux concepts de gestion d’équipe, reposant sur la confiance, l’esprit d’initiative et le travail collectif apparaissent. On peut notamment penser au management agile ou au shadow comex qui apparaissent (voir page 66). Tous ces modèles d’organisation, qu’ils soient liés à l’espace ou au management des équipes, se valent-ils ? Sont-ils si simples à mettre en place ? Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les managers mais également par les collaborateurs qui doivent s’adapter à ces nouveaux écosystèmes ? À ces questions, il n’y a évidemment pas de réponses toutes faites. Cela dépendra de plusieurs choses comme la taille de la société, son champ d’action mais également de la réceptivité au changement de l’ensemble des collaborateurs. Dans ce dossier, nous décryptons aussi bien des systèmes d’organisation, qui commencent à être bien ancrés dans les habitudes des entreprises, comme le télétravail, que des modèles encore balbutiants tels que l’excubation dans des espaces de co-working (voire page 62) ou bien le flex-office (voir page 64). COURRIERCADRES.COM De plus en plus d’entreprises optent pour des formes d’organisation différente, comme ici en intégrant des espaces de co-working. COURRIERCADRES.COM FÉVR IER / M AR S 2 0 17 5&/%"/$&26"/%-n&/53&13*4&'"*550.#&3-&4.634 DES ESPACES MODULAIRES POUR PLUS DE BIEN-ÊTRE COMMENT ÇA MARCHE ? L’idée repose sur la mise en place d’espaces de travail différents liés aux besoins des collaborateurs : cabines téléphoniques insonorisées, espaces de réunions modernes, lieux de travail au calme, bureaux amovibles… Par ailleurs, avoir conscience que la flexibilité offerte par ce types d’espaces peut engendrer une perte de cohésion d’équipe. Cela peut être pallié par des lieux de retrouvailles (terrasses, zones de café) mais aussi des événements internes liés à l’entreprise. COMMENT LE DÉPLOYER ? Effectuer des tests progressifs avec un nombre défini et limité de collaborateurs, afin de déterminer quels sont les modules qui séduisent le plus vos équipes et les inclure dans la démarche. QUELS SONT LES AVANTAGES ? Ne plus avoir des bureaux standardisés mais créer des espaces personnalisés selon les services. Certaines fonctions auront davantage besoin d’espaces de réunions quand d’autres nécessitent des espaces calmes pour une meilleure concentration. QUELS SONT LES PIÈGES À ÉVITER ? Lors des tests, il ne faut pas négliger l’avis des collaborateurs qui n’essaient pas les nouvelles formes d’organisation. QUAND TÉLÉTRAVAIL RIME AVEC EFFICACITÉ “Chez Learn Assembly, la question du télétravail est arrivée assez vite. Parmi la quinzaine de collaborateurs, certains viennent de loin, notamment de province. Donc dès le départ c’était dans notre philosophie mais plus notre entreprise s’étoffait, plus nous nous sommes dit qu’il fallait que l’on balise les choses avec un accord d’entreprise. Les règles sont simples : avoir trois mois d’ancienneté (CDD ou CDI) pour être éligible au télétravail : qui n’est pas g q doit durer au minimum une demi-journée et au obligatoire et qui maximum une u journée… Chaque collaborateur choisit un jour fixe parmi le mardi, mercredi et jeudi, je que l’on considère les plus p propices pour le télétravail. Le lundi et vendredi nécessitant la présence de l’ensemble de nos salariés pour des réunions d’équipes. Dernier point, il ne doit pas y avoir plus de 25 % des effectifs absents la même journée. En tant qu’emSophie Cohendet ployeurs, les avantages sont là : Directrice générale chez les salariés sont plus efficaces et in- Learn Assembly vestis dans leur travail.” F ÉV RIER / MARS 2 0 17 COMMENT ÇA MARCHE ? Autoriser vos collaborateurs à travailler depuis leur domicile durant un temps donné, une fois par semaine par exemple. COMMENT LE DÉPLOYER ? En mettant en place un accord de télétravail permettant de fixer les règles : quelle durée minimum et maximum de télétravail ? Est-ce un jour fixe ? Les salariés doivent-ils impérativement travailler de chez eux ou peuvent-ils exercer d’un tiers lieu ? QUELS SONT LES AVANTAGES ? C’est une vraie valeur ajoutée pour l’entreprise, car cela permet d’attirer des profils pour qui le télétravail est important et de limiter les problèmes de transport pour les collaborateurs. Par ailleurs, cette forme d’organisation rend le travail des employés plus efficace que ce soit chez eux ou une fois de retour dans l’entreprise. COURRIERCADRES.COM MISER SUR L’EXCUBATION POUR INNOVER Géraldine Segond DRH adjointe chez Deloitte “Depuis juillet 2016, 1 000 de nos collaborateurs (sur les 5 000 que compte le groupe) testent plusieurs formes d’organisation sur cinq étages au sein de nos futurs locaux, situés à La Défense. Plus on monte dans les étages, plus il y a un degré de rupture dans l’organisation. Quand au premier étage il y a des bureaux fermés pour les managers, au cinquième nous testons des bureaux totalement ouverts. Des lieux appelés “bibliothèques”, permettant à des collaborateurs de s’isoler pour travailler sur un projet, ont été conçus. Dans ces espaces, le silence est obligatoire (pas de téléphone par exemple). Nous testons également des bureaux qui ne sont plus nominatifs, autorisant les employés à s’installer où ils veulent dans les locaux pour travailler. L’idée c’est qu’à terme, pour la version définitive, nous composions les étages en fonction des besoins de chaque service en piochant dans les différents modules testés pendant ces six mois.” QUELS SONT LES PIÈGES À ÉVITER ? La mise en place du télétravail repose sur la confiance entre employeur et employé. Celle-ci est donc primordiale avant d’opter pour cette organisation. Autre frein : la sécurité et la confidentialité des données pour les entreprises qui travaillent en cloud. COMMENT ÇA MARCHE ? L’excubation repose sur une idée simple : extraire de votre entreprise quelques-uns de vos collaborateurs, entre 5 et 15 au maximum, afin de leur faire découvrir d’autres modes d’organisation. COMMENT LE DÉPLOYER ? En intégrant vos collaborateurs dans des espaces de co-working qui proposent ce type d’initiatives. L’immersion, pour être efficace, doit se faire sur un temps long, entre 6 mois et un an, pour que les collaborateurs puissent s’imprégner de l’esprit de la communauté qu’ils ont intégrée. QUELS SONT LES AVANTAGES ? Faire évoluer son mode d’organisation et sa culture d’entreprise de façon progressive en se confrontant à des entrepreneurs aux différents profils et aux visions novatrices. QUELS SONT LES PIÈGES À ÉVITER ? Ne pas effectuer ce type d’initiative simplement pour redorer l’image de son entreprise. Il faut que l’immersion soit efficace et suivie de prises de décisions une fois les collaborateurs de retour au sein de l’entreprise (conférences auprès des autres salariés, publication de livres blancs sur ces nouvelles formes d’organisation observées). “Seule, une entreprise ne peut pas se réformer ou décréter un changement d’organisation du jour au lendemain. L’excubation permet de les aider à appréhender le changement plus efficacement. Les grandes entreprises nous sollicitent de pplus en raplus pour des raisons très variées : comprendre davantage la génération Y, gagner en agilité, améliorer leur mode de management, etc. Nous accueillons les équipes corporate, par groupe de 5 à 10 personnes, dans nos espaces du Remix pour qu’elles s’immergent. À partir de là, les règles sont claires : les collaborateurs ont une obligation en matière de présence, de participation aux événements et de connexions avec les autres membres de l’espace. Si cela ne se fait pas, l’excubation sera un échec. Par ailleurs, ce type d’immersion reste quelque chose de très volontariste de la part des entreprises mais aussi des collaborateurs. Et ce n’est que le début. Mener une expérience auprès d’une Anthony Gutman dizaine de personnes, c’est bien, mais cela ne suffira pas Co-fondateur du Remix, pour révolutionner l’organisation interne. Il faut qu’il y ait espaces de co-working à Paris un effet boule de neige et que cela devienne récurrent.” COURRIERCADRES.COM FÉVR IER / M AR S 2 0 17 5&/%"/$&26"/%-n&/53&13*4&'"*550.#&3-&4.634 LE FLEX-OFFICE POUR PLUS DE LIBERTÉ Au nouveau siège de Danone, les salariés n’ont plus de bureau personnel. COMMENT ÇA MARCHE ? Le flex-office repose sur un concept simple : des espaces partagés avec des bureaux qui ne sont plus attitrés mais organisés par territoires avec des typologies variées. COMMENT LE DÉPLOYER ? Organiser les bureaux avec des espaces hiérarchisés notamment via des lieux calmes et d’autres destinés aux projets collaboratifs. QUELS SONT LES AVANTAGES ? Principal avantage : offrir une diversité de configurations pour les espaces de travail qui peuvent être organisés de façon classique (îlots de 2, 4 ou 6 personnes) ou plus innovante (bureaux permettant le changement de posture, l’échange avec son voisin, une concentration optimale, etc.) Retrouvez plus de témoignages en snapant cette page. QUELS SONT LES PIÈGES À ÉVITER ? Ce modèle d’organisation suppose la mobilité interne (mais aussi externe) des collaborateurs impliquant la mise en place d’équipements adéquats : ordinateurs portables et téléphones professionnels ainsi que des infrastructures à la hauteur des ambitions et du projet (Wi-fi efficace, messagerie instantanée interne pour échanger entre collaborateurs). Autre point essentiels : prévoir un espace personnel, comme des casiers, pour chacun des salariés qui ne possèdent plus de bureaux attitrés. Attention à ce que les salariés, ne s’appropriant plus leur lieu de travail, ne perdent pas aussi le lien avec l’entreprise. F ÉV RIER / MARS 2 0 17 Danone passe le cap du tout ouvert L’entreprise a rénové son siège social situé à Paris pour en faire un lieu ouvert à tous ses salariés, “au sein duquel transversalité et collaboration sont les maîtres mots”, souligne Danone dans un communiqué. Au total, ce sont 10 000 mètres carrés de bureaux qui ont été réaménagés avec 15 typologies différentes d’espace. Ce projet, appelé New Work, a été centré sur les besoins des collaborateurs d’où la création d’espaces dit “résidentiels” constitués d’open spaces et dédiés aux différentes équipes résidentes, regroupées par fonction. “Les collaborateurs d’une même équipe partagent des bureaux aux configurations multiples, propices pour travailler seul ou à plusieurs”, précise Danone. Des espaces “dynamiques” ont également été développés. Ces derniers, ouverts à tous les salariés du groupe ainsi qu’aux visiteurs, regroupent salles de réunion, petits salons, espaces de créativité, salles silencieuses et lounge pour accueillir les visiteurs. Ce projet “nous permet de proposer un espace accueillant tout en offrant de nouvelles façons de travailler, plus collaboratives, en ligne avec notre ambition”, indique Marc Benoit, directeur général des ressources humaines de Danone. COURRIERCADRES.COM Réunions, rendez-vous, entretiens... vous recherchez une adresse au cœur de Paris ? 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Stéphane Guerry Président Havas Sport et Entertainment et membre du Comex Havas Media “Depuis deux ans, nous sélectionnons 35 personnes, âgées de 26 à 28 ans, pour composer un comex miroir, destiné à nous challenger et nous critiquer sur les différentes décisions stratégiques qui peuvent être prises. L’objectif est également de trouver de nouvelles idées pour faire avancer et moderniser l’entreprise. En ce sens, les membres du comex miroir se réunissent régulièrement pour se pencher sur différents projets innovants et de rupture. Aujourd’hui, nous avons lancé la deuxième édition de cette initiative, que l’on souhaite pérenniser.” QUELS SONT LES AVANTAGES ? Impliquer les plus jeunes collaborateurs dans des projets innovants pour l’entreprise reste le principal avantage. Leur permettre de découvrir réellement leurs différents métiers et voir émerger des talents sont également d’autres points forts. QUELS SONT LES PIÈGES À ÉVITER ? Participer à une telle initiative demande un investissement de la part du collaborateur, tant personnel que professionnel. Il est primordial de bien expliquer à l’ensemble des managers que le temps de travail amputé est important pour le groupe sur le long terme. DU MANAGEMENT AGILE POUR UN ESPRIT START-UP “Le management agile est une façon de voir l’organisation de l’entreprise et fait partie de notre ADN. Nous l’avons mis en place il y a deux ou trois ans maintenant. L’idée était que, au fil de notre développeÉric La Bonnardière Co-fondateur et CEO d’Evaneos ment, nous gardions cet esprit start-up qui nous plaisait. Le management agile, de façon concrète, ce sont des squads évolutives, du travail collaboratif et une grande autonomie de nos collaborateurs. C’est un mode d’organisation qui nécessite que ces derniers soient entrepreneurs, créatifs et innovants en permanence. Cela ne convient pas à tous les profils, notamment à ceux qui ont besoin d’objectifs quotidiens et précis. De notre coté, cela nécessite une confiance en nos collaborateurs, ce qui n’est pas toujours simple en tant que co-fondateur de l’entreprise.” COMMENT ÇA MARCHE ? Cette organisation repose sur l’indépendance des équipes. L’entreprise ne fonctionne plus en silos ni par métiers mais par des équipes interdisciplinaires. COMMENT LE DÉPLOYER ? En rendant les équipes autonomes dans leurs tâches. Composées en moyenne de 5 à 10 personnes, les squads travaillent ensemble pendant un temps défini (entre 3 et 6 mois) selon la teneur des projets qui leur sont confiés. QUELS SONT LES AVANTAGES ? Le développement des projets collectifs est favorisé. Une dynamique d’équipe se forge plus facilement avec un engagement assez fort et un esprit d’innovation permanent entre les collaborateurs. QUELS SONT LES PIÈGES À ÉVITER ? Ce mode d’organisation nécessite un lâché prise important, notamment de la part des managers. Il est important de ne pas tomber dans une position où l’on dicte les règles mais plutôt dans une posture de coach permettant de faire grandir les collaborateurs dans leurs projets. F ÉV RIER / MARS 2 0 17 COURRIERCADRES.COM Propulsez votre carrière avec un MBA Paris +9E=<Aå%9JK Hôtel du Collectionneur (M° Courcelles) SALON DES MEILLEURS MBA: » USD $1,7M. de bourses exclusives réservés aux participants » Présentations: HULT, NEOMA, ESCP Europe + 50 programmes HEC, London BS, IE, ESSEC, ESCP EUROPE, NEOMA, Singapour, RSM, IESE etc... » Panel Entreprenariat EM LYON, IMD... » Forum QS Women in Leadership » Entretiens Connect 121 MBA !&+*!.2ʎ.'-++-* TopMBA.com/courriercadres Entrée gratuite '"*5&4%¢$0--&37053&$"33*¡3&.65"5*0/ DAVID AKPAMAGBO 3&5063-"5&33& Loin des cabinets de consulting et banques d’affaires dans lesquels il aurait pu faire carrière, David Akpamagbo s’est installé dans le Finistère afin de créer “une maison paysanne qui produit des nourritures”. Au cœur des monts d’Arrée, la nature règne en maîtresse. Par Marie Roques. À la simple évocation de son parcours atypique, David Akpamagbo n’a qu’un mot à la bouche : Liberté. “Je suis fait comme ça, je suis quelqu’un de très libre, analyse-t-il d’emblée. Et j’y suis très attaché. On peut même dire que je suis libéral, mais pas forcément au sens économique, débridé du terme. Plutôt au niveau de la pensée. Être capable d’être maître de son destin est quelque chose de très important pour moi.” Le ton est donné. Le jeune chef d’entreprise aujourd’hui âgé de 32 ans a créé le Ponclet, spécialisé dans la production agricole, notamment de beurre et de viande, implanté à Locmélar dans le Finistère. Une destinée qui diffère, à bien des égards, de celle de 2008 Sortie d’HEC Février 2009 Création du Ponclet 2009 Début du tour de France à la rencontre des paysans et éleveurs. QUÊTE DE SENS ses camarades de promotion. “La notion de carrière déjà tracée est quelque chose qui m’angoisse, reprend-il. Je ne veux pas m’enfermer dans une seule trajectoire.” Pourtant à sa sortie d’HEC, un chemin prometteur lui tendait les bras. Il a notamment travaillé aux États-Unis et en France chez Veolia Transport (désormais Veolia Transdev), sous la responsabilité d’Olivier Brousse à l’époque directeur général adjoint. “Une personne à qui je F ÉV RIER / MARS 2 0 17 Qualité et authenticité sont au cœur des priorités de David Akpamagbo. COURRIERCADRES.COM tiens à rendre hommage, précise-t-il. J’ai commencé par un stage dans lequel j’avais beaucoup de marge de manœuvre. Cela m’a permis de découvrir les États-Unis, un pays que j’adore. J’aime beaucoup les Américains, leur état d’esprit positif, très enthousiaste.” À l’issue de cette période de stage, il était même question qu’il continue une fois diplômé, mais cette perspective ne l’enchantait pas particulièrement. “Attention, il n’est pas question de critiquer HEC et les opportunités de carrière que cette belle école peut apporter. J’ai voulu faire cette formation, je me suis battu pendant deux ans de prépa pour cela.” Avec une mère fonctionnaire et un père pilote de ligne, son milieu familial était plutôt éloigné des écoles de commerce. “J’ai choisi cette voie pour rester dans quelque chose de généraliste, mais l’idée était déjà d’entreprendre.” À ce stade, l’essentiel pour lui était de créer une structure qui avait du sens et qui lui permette de concilier son métier et ses passions. Afin de monter son projet, il se tourne vers ses racines. Avec quatre grands-parents paysans au Bénin et en Bretagne, il trouve rapidement sa voie. “Ils m’ont transmis la passion de la terre et des animaux, j’ai vécu des choses extraordinaires avec eux. Aujourd’hui, mon business c’est de produire et vendre des produits de qualité issus d’un savoir-faire artisanal et qui respectent la nature. Mon quotidien est de faire en sorte que mes veaux soient bien portants et que mes vaches mangent le mieux possible.” LA CRÈME DE LA CRÈME Pour monter son affaire, il puise dans ses souvenirs d’enfance. La vie à la ferme, le désordre, les poulets, les chiens. L’heure du biberon pour les agneaux. Les vieilles voitures qui traînaient partout. Et surtout, les produits qu’il mangeait et la cuisine au beurre de sa grand-mère qui l’a largement inspiré. Il se souvient aussi de son grand-père. De la façon qu’il avait d’appréhender la nature et son fonctionnement. “Il s’extasiait devant les cycles naturels lors de pauses sur son tracteur. J’ai toujours eu cette passion d’être au cœur du fonctionnement de la nature. Elle m’anime. Mon défi aujourd’hui est de trouver des financements pour développer mon activité. Nous avons beaucoup plus de demandes que ce que l’on peut produire. Nous avons besoin de fonds pour avancer plus vite.” D’ailleurs au lancement du Ponclet, David Akpamagbo a levé des fonds afin de faire un tour de France. L’ambition était d’aller à la rencontre de la France d paysanne, de ses éleveurs et de sortir la crème de la crème de ce qu’ils pouvaient produire en France. Aujourd’hui, le positionnement a changé. “La crème de la crème, c’est nous qui entendons la produire. L’objectif désormais est d’investir dans des fermes afin de répondre à la demande tout en préservant une qualité optimale.” Les produits du Ponclet sont déjà présents dans les cuisines de plusieurs chefs étoilés et sur les tables de grands restaurants. Q MON QUOTIDIEN EST DE FAIRE EN SORTE QUE MES VEAUX SOIENT BIEN PORTANTS ET QUE MES VACHES MANGENT LE MIEUX POSSIBLE COURRIERCADRES.COM FÉVR IER / M AR S 2 0 17 '"*5&4%¢$0--&37053&$"33*¡3&40$*"-/&5803, *%&/5*'*&;7053&$*#-& Quelles sont les bonnes pratiques à adopter sur les réseaux sociaux pour vous rendre visible ? Comment créer l’engagement de ceux que vous souhaitez toucher ? Dans chaque numéro, nous vous proposons de relever les bonnes pratiques d’un cadre en matière de personal branding. CONSTATS GOOGLE Les profils professionnels apparaissent en premier lors d’une recherche Google. Une identité visuelle constante. Analyse de la marque personnelle de Florent Letourneur, co-fondateur de Happy to Meet You, faite par Renaud Margairaz, stratège en marque personnelle, fondateur d’Éminence. Grande diversité de médias accessibles (vidéos, photos, articles, réseaux sociaux…). Titre court et accrocheur pour donner envie de lire. CONSTATS TWITTER “#” en début de post permettant de le catégoriser et de le faire apparaître dans les feeds d’actualité dédiés et “@” citation de la source pour obtenir un retweet et gagner en visibilité. Choix des mots clés adéquats pour définir ses centres d’intérêt : un positionnement clair et compréhensible rapidement. Partage de contenu d’actualité ou de conseils. F ÉV RIER / MARS 2 0 17 Une belle photo pour illustrer l’article. COURRIERCADRES.COM CONSTATS LINKEDIN C H R O N I Q U E D’HERVÉ BOMMELAER* Réseautez aussi avec votre patron ! Un “call to action” clair (numéro de téléphone, lien vers le site Web professionnel, etc.) Description précise de son activité actuelle et de son parcours. Actif : entre 5 et 10 partages, likes ou commentaires par jour. Un grand nombre de références externes appuyant sa crédibilité (mots clés précis). LES BONNES PRATIQUES À RETENIR - Identifier son public cible - Posséder des profils numériques pertinents et à jour - Comprendre les besoins de son audience - Définir sa ligne éditoriale et s’y tenir - Trois mots clés : clarté/ constance/ cohérence. COURRIERCADRES.COM En cas de licenciement, les études citées par Janet Banks et Diane Coutu dans un remarquable article publié dans la Harvard Business Review, “How to Protect Your Job in a Recession”, montrent que le choix des collaborateurs à licencier en priorité se fait, non pas sur les compétences, mais sur des critères subjectifs. Ainsi, le cadre solitaire, négatif, pessimiste et sans réseaux en interne conduira sans aucun doute la charrette. Alors que la personne positive, sympathique et bien connectée en interne possède beaucoup plus de chances d’échapper à la réduction d’effectifs. Il faut vous rendre indispensable et vous faire remarquer. Dans les périodes troublées, le boss ressent le besoin d’être beaucoup plus sur le terrain pour communiquer avec ses troupes, rassurer et montrer qu’il y a une pilote dans l’avion. De même, il est à la recherche de sources d’informations plus directes et différentes de ce que la structure est habituée à lui fournir. Enfin, il est à l’affût d’idées et de suggestions nouvelles pour bâtir sa propre vision et sa stratégie face à un marché en mutation permanente, et permettre une plus grande réactivité face aux événements. Il vous faut donc réseauter avec lui. Il est clair que tout collaborateur qui possède la capacité à apporter à son dirigeant ce précieux carburant sera considéré avec un œil plus que bienveillant. Par ailleurs, le fait de prendre cette posture de réflexion et de conseil auprès de la direction peut se révéler très motivante pour vous car elle vous permet d’avoir une plus grande influence sur la marche des affaires et de progresser. *Hervé Bommelaer est consultant en transition de carrière (Enjeux & Dirigeants Associés). Il est l’auteur de Booster sa carrière grâce au réseau, mais aussi co-auteur de Recherche d’emploi : secrets de pros, aux Éditions Eyrolles. FÉVR IER / M AR S 2 0 17 '"*5&4%¢$0--&37053&$"33*¡3&*/5&3/"5*0/"- CANADA 1"30-&4%n&91"5n Le Canada a beaucoup d’atouts : un taux de chômage plus bas que dans l’Hexagone, une population jugée accueillante. Encore faut-il savoir quel “Canada” est susceptible de vous plaire ? Entre Toronto, Montréal ou même Yellowknife, quatre expatriés nous racontent leur expérience. Par Innocentia Agbe. D estination populaire, le Canada accueille une population de Français estimée à 150 000 personnes par le ministère des Affaires étrangères et du développement international. Mais ce nombre est probablement inférieur à la réalité au vu de la difficulté de les répertorier. En prenant uniquement en compte ceux qui se sont inscrits sur le registre des Français établis hors de France, Montréal est la destination la plus souvent choisie, suivie par les villes de Québec, Toronto et Vancouver. D’après les témoignages publiés ci-dessous, chercher un travail depuis la France est difficile. En revanche, en se mettant aux méthodes canadiennes une fois sur place : réseautage, dépose de CV directement en entreprise, les portes de l’intégration professionnelle semblent beaucoup plus accessibles. F ÉV RIER / MARS 2 0 17 COURRIERCADRES.COM Mode d’emploi Cité Universitaire de Paris 10 mars 2017 rer votre départ à l’étranger Venez rencontrer les experts sur leurs stands et lors des conférences pour bien réussir votre projet à l’international. UITE ENTRÉE LIBRE ET GR AT 9H-18H Maison Internationale située au cœur de la Cité Universitaire 17 boulevard Jourdan - 75014 Paris www.expatriermodedemploi.org MINISTÈRE MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET DU DÉVELOPPEMENT ET DU DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL INTERNATIONAL Réf. 4057 r e i r t a S exp '"*5&4%¢$0--&37053&$"33*¡3&*/5&3/"5*0/"RÉAL MONT LA BELLE ASCENSION Vincent Eleloué, responsable de magasin Arrivé au Canada en novembre 2013, à Montréal, Vincent Eleloué a gravi les échelons jusqu’à occuper le poste de responsable de magasin pour l’une des principales entreprises du secteur des télécommunications canadien. Détenteur notamment d’un master en Web marketing, il est entré comme vendeur à temps partiel au sein de l’entreprise. Un emploi qu’il imaginait temporaire, avant de travailler dans son domaine d’activité. “Je n’avais pas pour objectif d’arriver sur un poste à responsabilités rapidement. Mais je ne comptais pas mes heures, j’étais professionnel au travail.” Un engagement qui est très vite remarqué. “Ici, peu importe l’âge que vous avez, ça fonctionne vrai- RÉAL MONT ment à la reconnaissance. Si vous travaillez bien, vous pouvez être vite promu. J’ai une collègue qui a le même poste que moi et elle n’a que 22 ans.” Il s’occupe aujourd’hui “du deuxième plus gros magasin du Québec avec une équipe de 11 personnes.” Coût du logement “Vous pouvez habiter en centre-ville pour 900 dollars [environ 645 euros, Ndlr] par mois, tout inclus, dans l’équivalent d’un F2.” Coût de la vie “Mes habitudes de consommation n’ont pas vraiment changé. ” Quartier préféré pour s’installer “J’aime bien le centre-ville, au niveau de la Place des arts. C’est hyper animé.” LA FORCE DU RÉSEAU Estelle Monet , chasseuse de tête Estelle Monet était responsable des ressources humaines dans une société de services informatiques avant de rejoindre Montréal en mai 2015 avec son mari. Elle occupe maintenant le poste de chasseuse de tête, toujours dans le même secteur. “Ici, le mot ‘réseautage’ prend tout son sens que ce soit professionnel ou amical. C’est ce qui vous aide à trouver un emploi.” Et les connexions peuvent se faire très rapidement. Elle, a trouvé son emploi en contactant un ancien de son école pour lui demander des renseignements. Quant à son mari, “nous avons discuté avec des gens dans un parc et dans l’entreprise de l’un d’eux un poste se libérait. Il a contacté mon mari.” Son conseil clé ? “C’est d’aller sur LinkedIn et de contacter les gens qui sont dans la société où vous voulez travailler ou qui exercent le même métier. C’est une population qui aime rendre service. Vous pouvez écrire en demandant ‘quels sont les conseils que vous pouvez me donner ?’. Souvent, cela ouvre des portes.” Coût du logement “Le logement n’est vraiment pas cher, nous avons 100 mètres carrés pour 1 100 dollars [788 euros, Ndlr].” Coût de la vie “Nos salaires sont proches de ce que nous avions en France mais notre qualité de vie est meilleure.” Quartier préféré pour s’installer “Le quartier Rosemont. Pour les jeunes familles il y a tout ce qui faut pour les enfants. ” F ÉV RIER / MARS 2 0 17 COURRIERCADRES.COM INFOS UTILES TRAVAILLER AU CANADA LES PRINCIPALES SOLUTIONS : > Expérience Internationale Canada Ce programme destiné aux personnes âgées entre 18 et 35 ans inclus propose notamment les deux permis de travail suivant : Le PVT (permis vacancestravail) qui permet de vivre et travailler librement dans tout le Canada pendant une période maximale de 24 mois. On y retrouve également le permis “Jeunes professionnels”. Pour pouvoir y prétendre il faut déjà avoir obtenu une offre d’emploi ou un contrat signé (de maximum deux ans). Plus d’informations : http://www.cic.gc.ca/ francais/travailler/eic/ index.asp > La résidence permanente Certaines personnes arrivent directement avec la résidence permanente. Le processus pour l’obtenir est plus long. Mais elle permet d’avoir les mêmes droits qu’un canadien à l’exception du droit de vote. Vous ne pouvez pas non plus vous présenter à une élection ou occuper un poste qui requiert une autorisation de sécurité de haut niveau. L’Officiel de la Annuaire ACTUELLEMENT EN KIOSQUE Plus de 550 fiches réseaux Tout pour devenir franchisé ! www.officieldelafranchise.fr '"*5&4%¢$0--&37053&$"33*¡3&*/5&3/"5*0/"- INFOS UTILES (SUITE) UN TAUX DE CHÔMAGE QUI FAIT DES ENVIEUX En décembre 2016, le taux de chômage était de 6,9 % au Canada. Les provinces les plus populaires auprès des expatriés français sont dans la moyenne : DX4XpEHF HQ2QWDULR HQ&RORPELH Britannique. LE SECTEUR DES RESSOURCES NATURELLES À LA PEINE L’enquête sur la population active publiée en janvier 2017 par Sta tistiques Canada révèle la santé de différents secteurs d’activité. Entre décembre 2015 et 2016 l’emploi a été en hausse de : GDQVO·LQIRU mation, la culture et les loisirs. GDQVODILQDQFH les assurances, l’immobi lier et la location. GDQVOHVVHUYLFHV d’hébergement et de restauration. GDQVOHVVHUYLFHV GDQVODFRQVWUXF tion. GDQVOH commerce de gros et de détails. Il a diminué de : GDQVOHVHFWHXU des ressources naturelles. GDQV l’agriculture. GDQV la fabrication. TO TORON SUCCESS STORY Lulu Cohen-Farnell, fondatrice de Real food for real kids Lulu Cohen-Farnell est arrivée au Canada il y a 17 ans. C’est à la suite de la naissance de son enfant et au moment de le mettre à la garderie que sa destinée professionnelle va drastiquement changer. “J’ai découvert que la nourriture était industrielle. Il n’existait pas de fournisseur de nourriture santé en crèche.” Au début, elle apporte des plats maison pour son propre enfant, ce qui était autorisé à l’époque. L’idée commence à plaire à d’autres structures, et c’est comme cela que naît son entreprise Real food for real kids, en 2004. La société emploie aujourd’hui 180 personnes pour un chiffre d’affaires d’un peu plus de 10 millions de dollars canadiens. Elle a le sentiment qu’au Canada, les gens E WKNIF YELLO peuvent vraiment influer sur les choses. “C’est un pays où les citoyens peuvent changer les lois. Nous avons déjà réussi à faire modifier une loi fédérale, il y a deux ans, qui concernait la définition de ce qui est considéré comme étant de la nourriture locale.” Coût du logement “Les prix des maisons ont beaucoup aug menté.” Coût de la vie “En ce qui concerne les courses, si vous n’achetez pas de plats préparés, ça va.” Son quartier préféré pour s’installer “Nous sommes à l’Est, à Cabbagetown, en plein FHQWUHYLOOH,O\DGHVPDLVRQVYLFWRULHQQHVµ Loisirs “Le Canada est très orienté sport.” HORS DES SENTIERS BATTUS Amin Kessab, consultant en informatique Amin Kessab est arrivé au Canada récemment, en octobre 2016, il a fait le choix de se perdre un peu dans le pays, plus précisément à Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest). Il a d’abord cherché un emploi depuis la France mais la démarche s’est avéré compliquée. Sur place, il a directement déposé des CV auprès d’entreprises informatiques. “À Yellowknife, il n’y a pas beaucoup d’annonces au niveau informatique. Les entreprises recrutent surtout via le bouche-à-oreille. Par exemple, je n’en ai pas vu pour la boîte où je travaille actuellement.” En ce qui concerne l’équilibre entre vies professionnelle et privée, il apprécie l’indépendance qu’on lui confère. “C’est une petite F ÉV RIER / MARS 2 0 17 boîte familiale. On sent plus ce côté-là que la hiérarchie. J’ai une plage horaire fixe de 40 heures par semaine. En ce qui concerne les heures supplémentaires, c’est vraiment en fonction de la charge de travail. Nous sommes très autonomes.” Coût du logement “C’est assez élevé. En moyenne, pour une FKDPEUHLOIDXWSD\HUGROODUV>HQYLURQ euros, Ndlr]” Coût de la vie “Yellowknife est éloigné mais comme la nourriture arrive presque périmée cela équilibre les prix !” Loisirs “En hiver c’est très touristique donc les loisirs sont chers : chiens de traîneau, tour de la ville pour voir les aurores boréales.” COURRIERCADRES.COM '"*5&4%¢$0--&37053&$"33*¡3&.¢5*&3 Dans votre quotidien vous utilisez Google Maps, WhatsApp quand vous êtes à l’étranger… mais êtes-vous si agile en entreprise ? Grâce à ses connaissances techniques et son charisme, le digital évangéliste doit réussir à convaincre chaque salarié de prendre le virage numérique. Par Innocentia Agbe. DIGITAL $)"3*4.&&5 TÂCHES Prêcher avec méthode Comme le résume Christophe de Bueil, manager practice digitale pour Robert Half, “le métier de digital évangéliste consiste à diffuser une culture digitale dans l’organisation”. Il y a deux fortes dimensions à cette profession selon Noureddine Elislami, associé senior pour Michael Page : “le conseil et la mise en application de la stratégie.” Celle-ci peut être dictée par le chief digital officer, le cas échéant, ou directement par la direction. Noureddine Elislami classe les tâches du digital évangéliste en trois grands axes. Dans un premier temps, il y a l’aspect méthodologique. Pour cela, le digital évangéliste peut utiliser les outils de project management, de lean. Puis on retrouve la dimension technologique en fonction de l’entreprise concernée : data, objets connectés, cloud… et enfin l’axe comportemental. C’està-dire comment faire accepter le changement ? COLLABORATION L’évangélisation pour tous Étant donné ses tâches, le digital évangéliste travaille avec tout le monde ! “C’est un métier très transverse. En général, il accompagne la direction et va fluidifier les relations avec tous les corps de métier, sur l’intégralité de la chaîne de valeur”, développe Christophe de Bueil. On le retrouve également dans tous les secteurs puisque plus aucun n’est épargné par la digitalisation grimpante : commerce, industrie, assurances, santé… À noter : Il existe une autre profession également appelée digital évangéliste. Dans ce cas, sa mission est de développer à l’extérieur, les innovations de son entreprise, et plus globalement de promouvoir la transformation digitale. Il travaille par exemple pour des entreprises comme Microsoft ou Apple. Pour plus de clarté, dans ce papier, nous nous concentrerons sur le digital évangéliste indépendant au niveau technologique et embauché au sein de l’entreprise qu’il doit transformer. F ÉV RIER / MARS 2 0 17 COURRIERCADRES.COM ÉVANGÉLISTE 7&*--&5&$)/0-0(*26& COMPÉTENCES Convertir de futurs fidèles II y a les compétences techniques : “Il faut qu’il ait une très bonne connaissance de tout ce qui se fait en matière de logiciel, de langage, d’innovation. Et qu’il sache où se situe la rupture technologique dans les domaines qui lui sont proches”, explique Claire Romanet, fondatrice du cabinet de recrutement Elaee. Puis les compétences relationnelles. “Ce métier demande du charisme, de l’écoute et aussi de l’humilité”, poursuit-elle. Pour réussir à impulser le changement, le digital évangéliste doit être capable de convaincre les salariés du bien fondé de sa démarche. ACCÈS AU MÉTIER Toutes les routes mènent à Rome Il n’y a pas de parcours type, mais Claire Romanet insiste sur le fait que ce métier nécessite une personne avec un haut niveau d’analyse, “quelqu’un avec au minimum 15 ans d’expérience et un parcours à la fois technologique et stratégique, visible et validé.” SALAIRE Hautes responsabilités, hauts deniers Au-delà de 100 000 euros bruts annuels. “Ce n’est pas en dessous pour un digital évangéliste avec 15 ans de métier”, explique Claire Romanet. Pour Christophe de Bueil, cette rémunération s’explique par le fait que cette profession demande de l’expérience et “quelqu’un capable de gérer ce type de sujets très transverse.” ÉVOLUTION Tout est à écrire Le métier étant récent, difficile de dire précisément où il peut mener. Mais Christophe de Bueil cite plusieurs pistes, comme créer sa boîte de conseil ou encore évoluer en interne pour aller sur des sujets plus opérationnels. COURRIERCADRES.COM FÉVR IER / M AR S 2 0 17 -"#0§5&065*-4 %6%*3*(&"/5 "7&$ Le Groupe Revue Fiduciaire, à travers deux de ses magazines RF Conseil et RF Social, vous propose dans chaque numéro des contenus pratiques pour vous épauler dans votre quotidien. Le premier présente des informations juridiques aux dirigeant de TPE, PME et aux professions libérales. Le second vous apporte l’information nécessaire à la gestion du personnel. S O M M A I R E P. 82 / CONTRÔLE INFORMATIQUE ET VIE PRIVÉE DU SALARIÉ P. 84 / POSER LES RÈGLES DE LA NEUTRALITÉ RELIGIEUSE DANS L’ENTREPRISE COURRIERCADRES.COM FÉVR IER / M AR S 2 0 17 -"#0§5&065*-4%6%*3*(&"/5"7&$ CONTRÔLE INFORMATIQUE DU SALARIÉ #*(#305)&3 1&65*-5065'"*3& Surveiller l’activité de ses salariés sur leur ordinateur professionnel est un droit pour l’employeur. Mais il doit veiller à respecter un certain nombre de principes. $POUSÍMFSMnVUJMJTBUJPOEFT PVUJMTJOGPSNBUJRVFT Usage privé raisonnable : toléré. Il existe de fait une présomption d’utilisation professionnelle d’Internet et de la messagerie au travail. Toutefois une possibilité d’utilisation personnelle d’Internet et de la messagerie est reconnue au salarié, à la condition qu’elle demeure dans des limites raisonnables. Quand y a-t-il usage abusif des NTIC ? L’utilisation à des fins privées des technologies de l’information et de la communication peut être qualifiée d’abusive notamment lorsque le salarié : - mobilise un volume de temps dépassant les limites du raisonnable et, à notre sens, même si sa “productivité” n’est pas affectée ; - bloque à toute autre personne (dont l’employeur) l’accès à son ordinateur ; - navigue sur des sites Internet illégaux (ex. : sites à caractère pornographique ou antisémite) d’enregistrer les frappes de touches du clavier et de les enregistrer, à l’insu de l’utilisateur, en l’occurrence d’un salarié. Dans la mesure où il peut facilement être assimilé à un dispositif d’espionnage, vous ne pouvez justifier sa présence dans votre entreprise qu’en présence d’un fort impératif de sécurité (ex. : lutte contre la divulgation de secrets industriels) et sous réserve, dans ce cas, d’une information spécifique des salariés concernés. Contrôle d’Internet ? Vous pouvez fixer les conditions et limites de l’utilisation d’Internet par vos salariés. Des mesures de prévention et des prescriptions légitimes dictées par l’exigence de sécurité de l’entreprise peuvent ainsi être mises en place Concrètement, vous pouvez installer des dispositifs de filtrage de sites non autorisés (ex. : sites révisionnistes, à caractères pornographique, pédophile, d’incitation à la haine raciale, etc.). Vous pouvez également fixer des limites dictées par l’exigence de sécurité de l’entreprise telles que l’interdiction de télécharger des logiciels, de se connecter à un forum ou d’utiliser un “chat”, ou encore d’accéder à une boîte mails personnelle compte tenu des risques de virus qu’un tel accès est susceptible de présenter. Contrôle permanent de l’ordinateur ? "DDÁTBVYÙDIJFST FUBVYNBJMT Un logiciel “keylogger” (littéralement enregistreur de touches) est capable Consulter les fichiers de l’ordinateur pro ? F ÉV RIER / MARS 2 0 17 Selon la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés), il appartient aux salariés de distinguer leurs fichiers personnels des fichiers professionnels En tout état de cause, sont présumés avoir un caractère professionnel : - les fichiers que les salariés créent et/ ou conservent grâce à l’outil informatique professionel ; - les fichiers stockés sur une clé USB appartenant personnellement à un salarié, lorsque le périphérique est connecté à l’ordinateur professionnel. Sachez que vous êtes en droit de consulter ces documents professionnels sans obtenir l’autorisation des intéressés et sans que leur présence ne soit requise. Quant à votre accès aux documents identifiés comme personnels, vous ne pouvez les consulter qu’en présence du salarié concerné et après l’avoir invité à être présent. En pratique, de nombreux salariés ont pris l’habitude d’intituler “personnel” les dossiers ou fichiers informatiques qu’ils considèrent comme tels. Aussi, pour que la personnalisation du fichier soit valable, la dénomination choisie doit-elle être suffisamment explicite et l’utilisation qui est faite de ce procédé ne doit pas être abusive. Par le passé, les juges ont ainsi estimé COURRIERCADRES.COM la correspondance. Cette règle vaut quand bien même vous auriez interdit l’utilisation de la messagerie à des fins personnelles. Si vous souhaitez vraiment accéder aux e-mails personnels d’un salarié, vous devez saisir le juge pour obtenir l’intervention d’un huissier. Mais pour que le juge ordonne une telle mesure d’instruction, encore faut-il qu’elle soit nécessaire à la protection de vos droits et que vous justifiiez d’un motif légitime (ex : suspicion d’actes de concurrence déloyale). Par ailleurs, l’huissier doit conduire sa mission en présence du salarié ou après qu’il a été appelé. 3ÂTFBVYTPDJBVY RVFMMFTMJNJUFT que la seule dénomination “Mes documents” donnée à un fichier ne lui conférait pas un caractère personnel. De même, la dénomination “données personnelles” d’un disque dur professionnel ne suffit pas à protéger les fichiers qui y sont enregistrés, car cela reviendrait à interdire à l’employeur tout accès à son ordinateur professionnel. Dans ce cas, l’employeur est en droit d’accéder au disque dur. Surveiller la messagerie électronique ? La présomption de caractère professionnel (voir ci-avant) vaut également pour les e-mails contenus dans la messagerie électronique de l’entreprise . En pratique, vous pouvez donc consulter librement, en l’absence du salarié, les e-mails que celui-ci n’a pas identifiés comme personnels (ce caractère personnel apparaît notamment dans l’objet du message ou dans le nom du répertoire dans lequel il est stocké). Attention. Par exception un courrier adressé à un salarié sans qu’il soit expressément privé ou personnel doit être “requalifié” comme tel si le contenu s’avère relever de la vie intime de l’intéressé. En revanche, dès lors que les courriels sont identifiés comme personnels, ils deviennent protégés par le secret de Beaucoup de salariés sont présents et actifs sur divers réseaux sociaux, dont Facebook. Rien d’anormal ni de gênant à cela, sauf quand les propos qu’ils y tiennent critiquent ou discréditent l’entreprise. Liberté d’expression et réseaux sociaux. Le salarié jouit, dans l’entreprise, de sa liberté d’expression. Pour autant, celle-ci connaît des limites et le salarié en abuserait s’il tenait des propos injurieux, diffamatoires ou excessifs à l’encontre de l’entreprise, de ses dirigeants ou encore, de collègues de travail. Le salarié doit également respecter son obligation de discrétion vis-à-vis des informations confidentielles concernant l’entreprise. En principe, tant que les propos du salarié sur l’entreprise, depuis un ordinateur ou téléphone personnel et hors temps de travail, sur un réseau social (ex. : Facebook, Twitter, Periscope) demeurent privés, il ne peut pas lui être fait de reproches. Lorsque les propos du salarié sont publics, la donne est moins claire. Au vu des décisions récentes des juges, une frontière semble se dessiner entre les propos tenus sur un réseau social mais accessible à un “cercle privé” (et nécessairement relativement restreint) ou sur le compte d’un réseau social COURRIERCADRES.COM “ouvert au public” ou à “ses amis et leurs amis”. Dans la première hypothèse, l’abus de la liberté d’expression n’est pas avéré alors qu’il peut l’être dans la seconde (voir tableau en snapant cette page). Sanctionner les abus commis sur les réseaux sociaux. Si vous établissez qu’un salarié a abusé de sa liberté d’expression visà-vis de l’entreprise sur les réseaux sociaux, vous pouvez entamer une procédure disciplinaire dans le respect des règles correspondantes (agir dans les deux mois de la connaissance de la faute, respecter la procédure disciplinaire, etc.). Vous pouvez également demander sa condamnation pour injures publiques (amende et dommages-intérêts) dès lors que : - les termes employés sont outrageants, méprisants, violents ou injurieux, sans pour autant qu’un fait soit imputé à quiconque ; - les propos en cause sont publics. Le salarié pourrait éventuellement se voir reprocher un délit d’injures non publiques, mais, en pratique, la démarche a peu d’intérêt du fait du faible montant de l’amende encouQ rue : 38 € à 750 € selon les cas. LE CAS TWITTER Un salarié, directeur web, utilisait Twitter à des fins extraprofessionnelles, dans le but de promouvoir une société dont il était actionnaire. Son employeur ayant découvert qu’il avait ainsi envoyé 1 336 tweets en 16 mois sur son temps de travail, l’a licencié pour faute grave. L’affaire ayant été portée devant les juges, ceuxci ont fait le calcul : le temps consacré à l’envoi des tweets correspondait en moyenne à moins de 4 minutes par jour. Surtout, ils ont relevé que le salarié n’étant soumis à aucun horaire et ses fonctions l’amenant a être connecté de façon quasi continue à Internet, le fait d’avoir pu consacrer un temps aussi limité à l’envoi de tweets non professionnels n’était pas fautif. Conséquence : l’utilisation de Twitter dans ce cas particulier n’était pas abusif et ne justifiait pas le licenciement du salarié (CA Chambéry 25-2-2016 n° 15-01264) FÉVR IER / M AR S 2 0 17 -"#0§5&065*-4%6%*3*(&"/5"7&$ LIBERTÉS INDIVIDUELLES 104&3-&43¡(-&4%&-"/&653"-*5¢ 3&-*(*&64&%"/4-n&/53&13*4& Le ministère du travail est en passe de diffuser un Guide du fait religieux dans l’entreprise* pour répondre aux questions que le sujet y suscite parfois. Il éclaire notamment la nouveauté de la loi Travail qui permet aux employeurs, sous conditions, d’intégrer le principe de neutralité dans le règlement intérieur. 6OHVJEFQPVSBJEFS MnFNQMPZFVS Le ministère du Travail va diffuser un document de travail intitulé “guide pratique du fait religieux dans les entreprises privées”. Il s’agit d’un guide sans valeur juridique opposable, même si les solutions préconisées sont déduites de principes légaux ou jurisprudentiels déjà connus . Ce guide vise à apporter des réponses concrètes aux questions que le fait religieux peut poser en entreprise, mais également de rappeler les règles fixées par le droit en la matière. Il comporte notamment : - un rappel des notions-clés (liberté de religion, principe de non-discrimination, etc.) ; - des questions/réponses sur des grands thèmes (embauche, exécution du travail, organisation du temps de MANIFESTATIONS DE LA RELIGION DANS L’ENTREPRISE Le Guide du fait religieux dans l’entreprise donne des conseils pour faire face à certains comportements des salariés : - la liberté de manifester sa religion n’autorise pas le prosélytisme, qui peut être défini comme le zèle ardent pour recruter des adeptes, pour tenter d’imposer ses convictions (question/réponse 16) ; - s’il est impossible d’interdire aux salariés de parler de religion dans l’entreprise (question/réponse 19), l’employeur peut réagir au cas par cas lorsque les modalités et les circonstances de ces échanges provoquent un trouble objectif dans l’entreprise ou constituent une faute ; - concernant les attitudes des salariés liées à des questions religieuses (ex. : refus de saluer ou de s’adresser à une personne de sexe différent ou de telle ou telle religion), le règlement intérieur peut rappeler l’obligation de se comporter de manière respectueuse envers tous et sans différence en fonction du sexe ou de la religion (question/ réponse 25). F ÉV RIER / MARS 2 0 17 travail, etc.) avec une entrée selon que le lecteur est soit employeur, soit candidat à l’embauche ou salarié ; - une base documentaire comportant les principales références (textes de loi, avis, rapports, délibérations, principales jurisprudences) liées au fait religieux dans l’entreprise. 1SJODJQFEFOFVUSBMJUÂ EBOTMFSÁHMFNFOU JOUÂSJFVS Poser le principe dans le règlement. - La loi Travail a ouvert la possibilité d’insérer dans le règlement intérieur de l’entreprise une clause relative au principe de neutralité et restreignant la manifestation des convictions des salariés. La liberté de manifester ses convictions religieuses est notamment concernée par cette possibilité (c. trav. art. L. 1321-2-1 ; loi 2016-1088 du 8 août 2016, JO du 9). Si la liberté religieuse reste la règle, dans une entreprise privée ne gérant pas un service public, l’employeur peut introduire dans le règlement intérieur des restrictions à cette liberté pouvant aller jusqu’à la neutralité, sous réserve de respecter des conditions strictes posées par la loi (question/réponse 14). Le ministère du Travail rappelle que la clause de neutralité conduit à limiter l’expression des convictions personnelles des salariés. Il s’agit d’une possibilité ouverte aux employeurs et non d’une obligation. COURRIERCADRES.COM Conditions légales à respecter. - Pour être valables, les restrictions apportées par le règlement intérieur doivent (c. trav. art. L. 1121-1, L. 13212-1 et L. 1321-3) : - être justifiées par l’exercice d’autres libertés et droits fondamentaux ou par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise ; - et aussi être proportionnées au but recherché. Ces conditions s’imposent que l’employeur apporte des restrictions “ponctuelles” à la liberté religieuse (ex. : clause relative aux tenues vestimentaires) ou qu’il adopte un principe général de neutralité. Concrètement, la mise en place de la neutralité peut être justifiée : - par les nécessités de l’activité de l’entreprise vis-à-vis du personnel (respect des règles sanitaires, d’hygiène ou de sécurité) ou des tiers intéressés (ex. : contact permanent avec de jeunes enfants) ; - ou lorsqu’une pratique religieuse individuelle ou collective porte atteinte au respect des libertés et droits de chacun : il peut, par exemple s’agir d’atteintes au droit de croire ou de ne pas croire (dans le cas de pratiques prosélytes ou de comportements exer- çant une pression sur d’autres salariés) ou encore à l’égalité entre les femmes et les hommes. $MBVTFEFOFVUSBMJUÂ SFMJHJFVTFEBOT MFSÁHMFNFOUJOUÂSJFVS Concertations préalables. - Lorsque l’employeur choisit d’intégrer une clause de neutralité dans le règlement intérieur, le ministère du travail l’invite à aller au-delà de son obligation légale de consulter au préalable le CHSCT, pour les sujets qui le concerne, et le comité d’entreprise. Il préconise d’organiser une démarche de concertation avec les représentants du personnel et plus largement, la communauté de travail sous la forme la plus appropriée (consultation, groupe de travail, réunion d’échange). Pour le ministère cette démarche permet une meilleure appropriation du règlement intérieur (guide, préambule). À noter La mise à jour du règlement intérieur suppose de suivre une procédure spé- cifique (consultation du CHSCT et du CE, information de l’inspecteur du travail, formalités de dépôt et publicité) pour être valable (c. trav. art. L. 1321-4). Impact sur les règles vestimentaires. - La clause de neutralité inscrite dans le règlement intérieur peut avoir des conséquences sur les règles vestimentaires applicables dans l’entreprise. En effet, le règlement intérieur peut interdire le port de tenues ou de symboles religieux dans la mesure où cette restriction à la liberté vestimentaire est justifiée par des motifs suffisants et encadrés par la loi. Ceux-ci peuvent, par exemple, tenir à l’obligation de sécurité de l’employeur vis-à-vis des salariés. Ces impératifs peuvent conduire à interdire le port de certaines tenues ou symboles tels que des couvre-chefs (ex. : voile islamique, kippa ou turban sikh) ou des bijoux (ex. : croix). Dans ce cas, l’employeur doit être vigilant sur la manière dont il formule cette restriction. En effet, ce n’est pas en raison de son caractère religieux que tel signe ou telle tenue est prohibé mais en raison de sa conséquence en matière de sécurité, ou d’hygiène ou d’organisation du travail. Enfin, l’employeur doit appliquer les mêmes règles à toutes les religions (question/réponse 15). Impact sur l’espace de travail. - Pour le ministère du Travail, les salariés peuvent être autorisés à disposer des objets personnels, y compris religieux (ex. : accrocher un crucifix, avoir une ménorah sur le bureau), dans leur espace de travail si cela ne cause pas un trouble objectif dans l’entreprise. La réponse pourra donc varier selon que le salarié dispose d’un bureau seul ou non ou travaille ou non dans un espace où il reçoit de la clientèle. La clause de neutralité du règlement intérieur peut aussi permettre de répondre à ce type de situation (question/réponse 18). Q *À l’heure où nous imprimions ces lignes, mi-janvier, la publication définitive n’avait pas encore eu lieu. COURRIERCADRES.COM FÉVR IER / M AR S 2 0 17 Pour retrouver un extrait du guide, snapez cette page NOUVELLE ÉDITION À jour de la loi Travail COLLECTION LES CODES RF LE CODE DU TRAVAIL ANNOTÉ 2017 37E ÉDITION L’outil de référence concret et performant GRF + : mise à jour en temps réel et accès rapide avec le moteur de recherche Un classement pratique et utile des articles Sous les articles en L, les articles en R et D sont rattachés. Les sanctions pénales correspondantes sont placées en fin de titre ou de chapitre. TO OUTE E LA ÉGLE EMEN NTAT TION RÉ SOCIALE E À JO OUR De nombreuses notes approfondies et commentaires d’experts Rédigés en tenant compte des arrêts les plus récents et, pour les points délicats ou controversés, de la position de l’administration (circulaires, réponses ministérielles). Décryptés et enrichis en cas de difficulté d’interprétation ou d’application d’un article. 58,50€ TTC TTC au lieu de 65€ 10 % de réduction immédiate jusqu’au 2/04/2017 3000 pages environ 37e éditionɻParution avril 2017 Optimisation du temps de recherche avec saisie de mots clés Accès immédiat aux articles et vérification des mises à jour Les auteurs : Jean-Marc BERAUD, Stéphane GUILLAUMIN, Benjamin MARCELIS, Nathalie RIBERT, Lysiane THOLY, Florence VASSEUR Moteur de recherche performant avec L’APPLI GRF+ Votre ouvrage devient interactif et bénéficie d’une mise à jour gratuite en continu. GRF+ APPLI GRATUITE PAPIER CONNECTÉ Comment ça marche ? r4DBOOF[MPVWSBHFWJBMBQQMJDBUJPOQPVSBDDÊEFSBVYEFSOJÍSFT NJTFTÆKPVS r*OUFSSPHF[UPVUTJNQMFNFOUWPUSFUÊMÊQIPOFQBSMBSFDIFSDIFWPDBMF PVUFYUFQPVSPCUFOJSVOFSÊQPOTFJNNÊEJBUFFUàBCMF r4DBOOF[VOFQBHFJOUÊSJFVSFQPVSWÊSJàFS Téléchargez gratuitement 4JMBSUJDMFJNQSJNÊFTUUPVKPVSTÆKPVSune sécurité juridique sans équivalence Ä.PUFVSEFSFDIFSDIFWPDBMFPVUFYUF Ä.JTFÆKPVSFOUFNQTSÊFMEFWPUSFPVWSBHF Ä3ÊQPOTFJNNÊEJBUFTVSNPCJMFFUUBCMFUUF Ä%FTDPOUFOVTFYDMVTJGT Groupe Revue Fiduciaire 4JMZBFVEFTDIBOHFNFOUTMÊHJTMBUJGTWPVTBDDÊEF[ BVUPNBUJRVFNFOUBVOPVWFMBSUJDMFFOWJHVFVSMÆFODPSFDFTU QPVSWPVTMBTTVSBODFEFQSPàUFSEVODPOUFOV100 % fiable 4JMZBEFOPVWFBVYBSUJDMFTEFQVJTMBQBSVUJPOEFWPUSFPVWSBHF WPVTprofitez de toutes les nouveautés en ligne et gratuitement. 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Mais c’était sans compter sur la saisine du Conseil Constitutionnel qui a censuré la mesure pour vice de procédure législative. Toutefois, a été maintenue la disposition visant à renforcer l’information de l’emprunteur. Preuve que des efforts restent à faire en la matière. sations annuelles en assurance-emprunteur en 2015. Cette part de marché reste stable malgré une succession de lois qui auraient dû permettre une plus forte concurrence. Dans la plupart des cas, le choix d’un contrat extérieur à la banque se fait initialement à la souscription du prêt. Cette Les économies* réalisées par une assurance individuelle Taux Âge de d’assurance l’emprunteur de la banque Taux de délégation Économie 7000€ 30 0,22% 0,08% Votre banquier prêteur, premier interlocuteur 40 0,45% 0,24% 10500€ Longtemps, les banques ont eu un monopole sur l’assurance-emprunteur (assurance de groupe). La délégation d’assurance (recours à un contrat d’un autre assureur non lié au prêteur) représente 12 % seulement des 8,8 milliards d’euros de coti- 50 0,53% 0,35% COURRIERCADRES.COM * pour un emprunt de 200 000 euros sur 20 ans FÉVR IER / M AR S 2 0 17 9000€ Source : reassurez-moi.fr D La loi Sapin 2 vient renforcer l’information de l’emprunteur s’il souhaite souscrire une autre assurance de prêt que celle proposée par sa banque et ainsi avoir accès à des tarifs moins élevés. Par Pélagie TERLY 8":0'-*'& démarche s’explique par la recherche d’un meilleur tarif notamment lors d’une renégociation de crédit ou lorsque des personnes malades au moment de la souscription sont guéries mais paient toujours une surprime. La délégation d’assurance est également utilisée lorsque la banque refuse d’assurer l’emprunteur qui exerce une profession à risques ou a des problèmes de santé. Ce sont d’ailleurs les assurances individuelles qui couvrent 40 % des risques aggravés. Changer et économiser Comparer les assurances emprunteur est un vrai levier d’économies pour certains ménages. “Un contrat alternatif est plus intéressant pour un profil de 30-40 ans qui peut diviser le taux de l’assurance au moins par deux”, analyse Antoine Fruchard, fondateur de reassurez-moi.fr, courtier en ligne en assurance-emprunteur. “L’économie sera certes moins substantielle pour les profils de 50-60 ans mais ils profiteront d’une garantie plus longue, jusque 85 ans, contre 70 ans pour DES MARGES CONFORTABLES SUR LES CONTRATS GROUPE Isabelle Tourniaire (1), BAO La possible moindre mutualisation des risques des contrats groupe peut-elle entraîner une hausse de tarif pour certains profils ? Non pour la simple raison qu’il n’y a pas de mutualisation à proprement parler. Aucune cible déficitaire n’est financée par les autres, que ce soit les plus âgés ou les personnes en risque aggravé de santé. Des marges confortables sont réalisées sur les contrats groupe aussi bien sur les plus de 20 ans que les plus de 50 ans pour atteindre respectivement en moyenne 70 et 20 % du tarif. Le tarif plus élevé des contrats groupe correspond-il à une meilleure couverture ? Encore non ! L’emprunteur peut trouver chez un autre assureur de meilleures garanties à un tarif moins élevé. Rappelons que le critère numéro 1 d’une bonne couverture est une garantie forfaitaire plutôt qu’indemnitaire (fonction des revenus, ce qui la rend généralement inefficace dans les périodes d’inactivité). (1) responsable des études F ÉV RIER / MARS 2 0 17 un contrat bancaire”. Autre paramètre à prendre en compte : l’assurance-emprunteur, à elle seule, équivaut à plus de 30 % du coût du crédit. “Les emprunteurs se focalisent sur le taux du crédit et oublient celui de l’assurance alors qu’il pèse de plus en plus lourd dans un contexte de taux bas”, constate Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.com, courtier en crédits immobiliers et en assurances emprunteurs. Les taux des assurances de groupe (des banques) sont compris entre 0,3 et 0,5 % du montant du prêt quand les assurances extérieures peuvent descendre à 0,07 % selon le profil, car avec ces assurances, le risque est mesuré individuellement. “De plus, notre tarif est irrévocable alors qu’il peut être modifié dans un contrat groupe sans l’accord du client”, explique Souad Lakhal, responsable juridique de MetLife, spécialiste de l’assurance-emprunteur. Mais ce n’est pas la seule explication... L’écart de taux résulte surtout des fortes marges, en moyenne de plus de 50 %, dégagées par les contrats des banques quand les contrats individuels tournent autour de 10 %. On comprend les raisons de la “chasse gardée” des banques ! Autoriser une résiliation annuelle ouvrirait davantage la concurrence avec une baisse des tarifs des contrats groupe à la clé. Mais il faudra encore attendre. LES EMPRUNTEURS SE FOCALISENT SUR LE TAUX DU CRÉDIT ET OUBLIENT CELUI DE L’ASSURANCE Libre choix de votre assurance Moins chère et offrant une meilleure couverture, l’assurance alternative a de quoi séduire. Alors pourquoi les emprunteurs optent-ils majoritairement pour le contrat plus onéreux de leur banque ? Parce qu’elle s’empresse de proposer “son” assurance de prêt. Quitte à vous expliquer que “l’excellent” taux du crédit proposé n’est possible que si vous souscrivez également l’assurance. À ce stade, pourtant, la loi Lagarde de 2010 vous permet de choisir une assurance individuelle extérieure. Pour cela, une fiche d’information standardisée doit vous être remise mentionnant les caractéristiques des garanties exigées par la banque, ce qui vous permet de comparer avec d’autres assurances. Toutefois, faute de temps, attiré par le taux de crédit et dans un souci de simplification ou par méconnaissance d’un autre choix possible, vous COURRIERCADRES.COM L’ASSUREUR PEUT AUSSI RÉSILIER acceptez la proposition de votre banquier, en loupant une belle économie ! Mais, si votre contrat a moins d’1 an, vous pouvez encore corriger le tir et changer d’assurance-emprunteur. Mais pas tous les ans La loi Hamon de 2014 prévoit que dans un délai de 12 mois à compter de la signature de l’offre de prêt, l’emprunteur peut résilier son assurance(1). La banque doit répondre dans un délai de 10 jours à compter de la réception de l’autre contrat d’assurance substitué et elle ne peut exiger de frais supplémentaires pour l’avenant. Si votre assurance-emprunteur a plus d’un an, une autre disposition de la loi Hamon prévoit aussi la possibilité d’en sortir pour lui en substituer une autre à condition que le contrat initial l’ait prévu. Mais les banques n’ont pas joué le jeu, n’autorisant pas cette possibilité dans leur contrat. Sans compter que la jurisprudence a entretenu le flou sur la résiliation annuelle. “En mars 2015, la cour d’appel de Bordeaux rendait possible une résiliation en considérant que l’article L. 113-12 du code des assurances, permettant la résiliation annuelle d’un contrat d’assurance, s’applique à l’assurance de prêt. Mais, dans un arrêt du 9 mars 2016, la Cour de cassation exclut la possibilité de résilier”, explique Souad Lakhal. “Désormais, dans la loi Sapin 2, le législateur a exprimé clairement l’esprit de la loi en faveur des consommateurs. C’est une position que les juges garderont à l’esprit même si le Conseil Constitutionnel a décidé d’annuler la disposition sur la possibilité de résilier annuellement son assurance de prêt”. C’est dans ce contexte jurisprudentiel confus qu’intervient une mesure L’assureur peut également mettre fin à l’assurance-emprunteur si le risque est aggravé du fait volontaire de l’assuré. Est visée par la mesure une nouvelle activité sportive. Trois conditions doivent être réunies : une pratique régulière de ce sport à risque figurant sur une liste fixée par arrêté ministériel, l’inexactitude des réponses lors de la conclusion du contrat en raison de cette nouvelle activité et la non-déclaration par l’assuré dans un délai de 15 jours suivant cette pratique sportive. de la loi Sapin 2 partant du constat que s’il est possible de résilier son contrat la première année, encore faut-il que la banque l’accepte... Des emprunteurs découragés Que ce soit lors de la souscription du prêt ou de la résiliation au cours de la première année, le choix d’une autre assurance est difficile à mettre en œuvre. Un changement est accepté dès lors que le contrat de substitution remplit les conditions exigées par la banque. Pour encadrer cette équivalence des garanties, une liste de 18 critères parmi lesquels 11 d’entre eux doivent être retenus par le prêteur a été publiée(2). “Plus d’une vingtaine de contrats individuels se conforment déjà à cette grille”, remarque Maël Bernier. De quoi trouver le contrat adéquat ! Pour autant, une récente enquête menée par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) relève de mauvaises pratiques des banques telles que la longueur des délais de réponse ou encore des refus infondés. Lors des débats sur la Loi Sapin 2, le député Pierre-Alain Muet constate ainsi que 50 % des demandes de résiliation sont désormais refusées. Une mesure a donc été votée dans la loi obligeant les banques à préciser, dès l’offre de prêt, les documents que doit contenir la demande de substitution, afin d’éviter les comportements dilatoires des prêteurs. Elle s’applique aux offres de crédit à compter du 1er janvier 2017. Le couperet constitutionnel En revanche, examinée par le Conseil Constitutionnel, la mesure prévoyant un droit de résiliation annuelle de l’assurance-emprunteur a été retoquée. Non pas sur le fond mais sur la forme (cavalier législatif introduit en 2ème lecture sans relation directe avec une disposition restant en discussion). Décidément, la confusion n’est pas facile à dissiper pour cette assurance-emprunteur si chère aux banques... Mais cette possibilité de résiliation devait, à nouveau, être examinée au Parlement suite à un amendement d’un sénateur en fin d’année 2016. À suivre, donc. Q (1) article L.313-30 du Code de la consommation, (2) BAO recense sur son site Internet les critères retenus par chaque établissement COURRIERCADRES.COM FÉVR IER / M AR S 2 0 17 8":0'-*'& drive 467&5$304407&34-&/067&"645"/%"3%"650.0#*-& Les constructeurs comme les clients ne jurent plus que par eux. Toujours plus nombreux, toujours plus populaires, les SUV et Crossover ne cessent de battre des records de vente. Explication d’un phénomène. Par Camille Pinet. J usqu’à la fin des années 80, le monde automobile était assez simple : il était constitué en très grande majorité de berlines. Celui qui cherchait à se distinguer faisait le plus souvent le choix de la performance : il s’agissait de rouler toujours plus vite d’un point A à un point B, tandis que le sport automobile était encore un phénomène de masse. Quelques décennies plus tard, la recherche de sécurité a pris le pas sur le goût du risque tandis que l’âge moyen de l’acheteur de voiture neuve en France a augmenté considérablement en passant de 43,7 ans en 1991 à 55,3 ans en 2015 (enquête NCBS Novembre 2015). Parallèlement, les femmes sont de plus en plus influentes dans la décision d’achat. Autant d’évolutions sociétales profondes qui sont à l’origine d’un phénomène : la montée en puissance des SUV et Crossover, ces véhicules surélevés à l’aspect de 4X4. Hauts sur pattes, ils donnent l’impression de dominer la route et ils facilitent l’installation à bord des plus âgés. Plus imposants, ils affichent des lignes rassurantes de grosses voitures, même quand ils appartiennent aux plus petites catégo- F ÉV RIER / MARS 2 0 17 ries. Et s’ils ne se risquent pour la plupart jamais en dehors des sentiers battus, leur esthétique raconte des histoires d’aventure et de grands espaces. Un substitut à la quête de la vitesse devenue antisociale. Symptôme éclatant : même les marques aux valeurs les plus traditionnelles s’y mettent. On connaît bien sûr les BMW X et le fameux Porsche Cayenne mais en 2016, on a vu débarquer le Jaguar F-Pace et plus récemment encore l’Alfa Romeo TUEURS DE MONOSPACES Stelvio sur lequel la marque italienne en pleine renaissance compte beaucoup. Chez Peugeot, le nouveau 3008 est au cœur de la stratégie de montée en gamme entreprise depuis l’arrivée de son PDG Carlos Tavares. S’il fallait se convaincre que les SUV et Crossover sont tout puissants, il suffirait de constater qu’ils ont tué le monospace, autrefois coqueluche du marché français. De fait, ils sont désormais six dans le top 20 des véhicules les plus vendus chez nous. Et si on n’en juge par le rythme de nouveautés à venir cette année, la tendance n’est pas près de s’inverser. Jusqu’où grimperont-ils ? Q COURRIERCADRES.COM Photo : Christophe ABRAMOWITZ Une heure en France avec Frédérique Le Teurnier et Denis Faroud du lundi au vendredi de 13h à 14h Ecoutez, on est bien ensemble francebleu.fr 8":0'-*'& style 4*56"5*0/40²6/$0456.&4&3"7053&.&*--&63"--*¢ Pour cette première rubrique Conseils Style (CS), nous nous sommes attaqués à l’épineuse question du COSTUME ! S’il paraît indéniable que la tendance est à la disparition progressive de ce dernier et à la “casualisation” des tenues dans la plupart des secteurs, il persiste certaines situations dans lesquelles le port du costume semble inévitable (ou du moins fortement recommandé). Par l’équipe de SoyezBCBG. Voici donc 5 occasions où un costume peut vous être utile (ces situations s’appliquent même aux start-up et autres entreprises où le jean-basket semble régner en maître) 1 L’ENTRETIEN D’EMBAUCHE CS : Costume de couleur bleu marine en laine, chemise blanche à fines rayures bleu marine et cravate rouge bordeaux à damiers. 2 3 Sortez vos plus beaux vêtements, pour séduire votre prospect ou client. On ne refuse jamais rien à quelqu’un d’agréable, qui plus est d’élégant. CS : Costume gris en flanelle, chemise blanche, cravate vert-bouteille et pince cravate grise. L’image que vous dégagez lors d’un entretien d’embauche est très importante, vous vous devez d’être raccord avec l’esprit de l’entreprise convoitée. On attendra alors de se faire embaucher avant de sortir les chaussettes fluo et autres fantaisies toutes aussi gaies. LE DÉJEUNER D’AFFAIRE LA DEMANDE D’AUGMENTATION Vous vous êtes longtemps entraîné devant votre glace pour ce moment. Vous êtes maintenant face à votre N+2 prêt à négocier des “K” supplémentaires sur votre paie. Pourtant, au cours de votre plaidoyer de 40 minutes, votre supérieur décroche et se concentre uniquement sur les détails de votre tenue… C’est peut-être là que tout se jouera : jouez-là sobre. CS : 3-pièces gris anthracite, cravate bleu marine à pois, chemise blanche, boutons de manchettes nacrés et pochette en soie blanche (qui pourra toujours servir à sécher vos larmes en cas de réponse négative). F ÉV RIER / MARS 2 0 17 LA SOIRÉE DE FIN D’ANNÉE 4 Contrairement au déjeuner d’affaire la soirée de fin d’année est un moment de détente où la communication se veut moins formelle, vous opterez donc pour un costume à la fois élégant et dans lequel vous vous sentirez à l’aise. CS : Costume croisé en laine noir, chemise blanche col rond, on fait tomber la cravate et on déboutonne le col de la chemise. LE POT DE DÉPART Si le subterfuge cité ci-contre n’a pas suffi à amadouer votre boss et que vous avez décidé de voguer vers de nouveaux horizons, voici venue l’heure de votre pot de départ ! Ce sera pour vous l’ultime occasion de marquer les esprits de vox ex-collaborateurs. CS : Allez-y franchement : costume prince-de-galles, chaussures à boucles avec patine soutenue et pochette motif cachemire ! Avec un peu de chance, votre N+99 sera conquis et vous proposera de vous réembaucher ! COURRIERCADRES.COM 5 culture 8":0'-*'& *."(*/"*3&&53¢"-*4.& Ce mois-ci, Courrier Cadres vous entraîne dans la France des faits divers et du crime avant de vous offrir une plongée dans les rêves avec la Sylphide et Elsa kopf. Laissez-vous guider ! Par Aline Gérard. MUSIQUE APPEL AU VOYAGE Elsa Kopf, 3, chez Peppermoon Music. BALLET LIVRES PAR MAGIE Les chemins de l’inconscient sont infinis lorsque la réalité devient trop oppressante et qu’il s’agit d’apaiser les tourments. Saisi de doutes, la veille de ses noces avec Effie, le jeune James voit apparaître en songe la Sylphide, créature évanescente, incarnation de l’idéal féminin et de la liberté dont son mariage pourrait le priver. Créée à l’Opéra de Paris en 1832, La Sylphide de Philippe Taglioni marquait l’avènement du romantisme. Ce ballet emblématique, longtemps disparu du répertoire, est présenté dans la reconstitution fidèle de Pierre Lacotte. La Sylphide, du 1er au 16 juillet au Palais Garnier. Les places sont déjà à la vente. PLUMES POLICIÈRES Ils ont arrêté Ravachol, Landru et Mata Hari, démantelé la “bande à Bonnot” et leurs récits ont inspiré des personnages aussi mythiques que le comte de Monte-Cristo, Arsène Lupin, Fantômas ou Maigret… Cet ouvrage indispensable aux amoureux de littérature policière entraîne le lecteur au cœur du XIXe siècle. Il le promène le long des artères parisiennes malfamées, lui fait découvrir la morgue de l’île de la Cité et les prisons surpeuplées. Sous la plume de policiers écrivains, il vogue entre histoires romancées et mémoires véridiques, littérature inspirée et poèmes macabres. Criminelle, politique, mœurs, tous les styles d’affaires sont balayés par la sélection de Bruno Fuligni. COURRIERCADRES.COM Souvenirs de police, par Bruno Fuligni chez Bouquins. FÉVR IER / M AR S 2 0 17 SEVERIN ANN RAY/ONP Avec des ballades douces et feutrées, mais aussi des coups d’éclat cuivrés, des percussions métalliques, des reflets de musiques de film, du lapsteel et de l’autoharpe… ce 3e opus d’Elsa Kopf se veut libre et un appel au voyage. Seule reprise de l’album, “Avec des je, avec des ja”, revisite du célèbre standard brésilien “Você e Eu”. On sent une envie de s’amuser, de s’étonner, d’ouvrir grand les fenêtres. Et si vous découvriez Elsa Kopf ? 8":0'-*'& high tech 6/$-06%3*&/26&10637064 D Vous voulez en savoir plus, Snappez cette page et retrouvez Séverin Marcombes, PDG de Lima en vidéo. Qui a dit que nouvelles technologies et respect de la vie privée étaient inconciliables ? Il est désormais possible de miser sur le cloud personnel pour accéder à vos données de partout. C’est ce que vous propose le boîtier Lima et sa dernière version Lima ultra. Par Aline Gérard. es machines dont vous ignorez tout. Des kilomètres de rangées de serveurs qui tournent en permanence dans les data centers, stockent et traitent des milliards de données parmi lesquelles les photos ou vidéos de votre petite famille ou votre projet de roman… Malgré son côté pratique, vous ne pouvez vous empêcher d’être un peu mal à l’aise à l’idée de tout laisser sur un cloud classique. Mais aussi de payer tous les mois une entreprise qui peut potentiellement accéder à vos données. Grâce à son petit boîtier design, la société française Lima, avec notamment le dernier Lima ultra plus puissant, devrait vous permettre de vous détendre sans faire de vous un paria des nouvelles technologies. Offrir une solution simple permettant aux utilisateurs de synchroniser des données entre leur ordinateur, tablette ou smartphone et d’y accéder partout dans le monde, sans que celles-ci soient pour autant stockées F ÉV RIER / MARS 2 0 17 dans une sorte de brouillard, c’est tout l’objet de l’idée née en 2011. “Une fois qu’il est chez vous avec un disque dur, ce boîtier va réagir comme un cloud et vous permettre d’accéder à vos données de n’importe où, explique Séverin Marcombes, PDG de Lima. Personne ne peut le faire à part l’utilisateur lui-même. Si un jour vous voulez que les infos soient offline, il suffit de le débrancher.” SORTIR DU BROUILLARD Et tout est crypté. Concrètement, comment ça marche ? Vous connectez le boîtier à votre routeur en l’installant derrière la box avec un câble Ethernet. Avec le port USB, vous pouvez ensuite brancher un disque dur. Vous déposerez vos fichiers sur Lima, comme vous le feriez dans n’importe quel autre dossier. Un nouveau monde de cloud s’ouvre à vous ! Q Tarifs : Lima ultra : 129,99 € / Lima original : 99,99 € COURRIERCADRES.COM OUVRE DES BOUTIQUES Vous éprouvez un grand intérêt pour l’univers informatique et high-tech et avez l’âme d’un entrepreneur ? Rejoignez notre réseau de franchisesLDLC.com ! Un réseau de Témoignage d’un de nos franchisés : « Je suis un passionné d’informatique, alors ouvrir une boutique dans un domaine que j’affectionne, le rêve ! Chez LDLC.com, la satisfaction clients et le service sont prioritaires. Nos clients sont experts. Ils attendent de nous un service technique de qualité, avec du répondant derrière. Et ça, ça me plaît ! » projets à pourvoir sur Franchisé de Rouen Enseigne adhérente à la CONTACTEZ-NOUS ! Tél. : 04 26 68 17 81 [email protected] d’infos sur http://franchise.ldlc.com/ ABO NN EZVO U S! 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Conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée en 2004, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent, que vous pouvez exercer en vous adressant à OCIFAM/ Rebondir 100, rue La Fayette - 75485 Paris Cedex 10. Vous pouvez également, pour des motifs légitimes, vous opposer au traitement des données vous concernant. 8":0'-*'& courrier $n&45706426*-&%*5&4 Sur courriercadres.com, par e-mail ou par voie postale, écrivez-nous ! Après une démission 5 LES “Si je quitte mon emploi en CDI pour un autre CDD ou CDI et que ce contrat est rompu par mon nouvel employeur, est-ce que Pôle emploi m’indemnisera étant devenue sans emploi ou considérera-t-il qu’aucune indemnisation ne me sera due, puisque j’étais démissionnaire de mon poste initial ?” Florence. B. La réponse de Sabrina Sab, avocate à la cour : “Si vous avez démissionné, votre situation ne pourra être réexaminée par l’Instance paritaire régionale qu’après 121 jours suivant la date de démission. Elle évaluera vos démarches de recherche d’emploi et les éventuelles reprises d’emploi de courte durée. Elle décidera de vous attribuer ou non les allocations. Pour tout renseignement complémentaire sur les conditions et la procédure, contactez Pôle emploi”. Convention collective “Je suis un micro-entrepreneur, mais j’exerce plusieurs types de services. J’aimerais savoir quelle est la convention collective à laquelle je dois me rattacher ?” Franck. R. Préembule de la rédaction : “En tant qu’entrepreneur vous vous rattachez à un code APE. Le terme de convention collective, qui concerne les salariés, n’est donc pas le bon.” La réponse de Grégoire Leclercq, président de la FEDAE : “Vous devez vous déclarer avec le code APE de l’activité principale, c’est-à-dire de celle que vous exercez en priorité et qui vous amène le plus de chiffre d’affaires. Vous renseignez en activité secondaire toutes vos autres activités. Lors de votre déclaration de chiffre d’affaires, vous renseignez sur les différentes lignes vos recettes pour profession libérale relevant de la CIPAV, pour activités annexes de ventes de marchandises et pour activités annexes de prestations de services commerciales. Enfin, sachez que votre chiffre d’affaires total pour les prestations de service est plafonné à 33 100 euros par an, et que le chiffre d’affaires total de votre micro-entreprise est plafonné à 82 800 euros par an.” SUIVEZ-NOUS SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX ! Courrier Cadres COURRIERCADRES.COM COMMANDEMENTS DE LA RÉDACTION 1 2 LA FOURBERIE TU N’UTILISERAS PAS POUR AVOIR DES INFORMATIONS TES SOURCES ANONYMES TU NE TRAHIRAS PAS 3 DES ARTICLES SANS CORRECTION/ RELECTURE PAR LES INTERVIEWÉS TU PUBLIERAS 5 4 UN ARTICLE TOUT AVANTAGE ERRONÉ TU EN ÉCHANGE DE LA RECTIFIERAS (DÉSOPUBLICATION OU NON LÉ TU SERAS) D’UNE INFORMATION TU REFUSERAS POUR NOUS ÉCRIRE Envoyer-nous vos courriers à l’adresse suivante : Rédaction de Courrier Cadres 100, rue La Fayette - 75010 Paris ou par e-mail à : [email protected] @courriercadres FÉVR IER / M AR S 2 0 17 i C Groupe C Courrier Cadres 8":0'-*'& heures sup /053&4¢-&$5*0/130'&44*0//&--& Tous les mois, retrouvez retrouve notre sélection de livres pour vous ouvrir de nouvelles perspectives. Par Aline Gérard. ANATOMIE DE LA COMMUNICATION Poudre aux yeux, manipulation, propagande, la communication a mauvaise presse parfois à tort, souvent à raison. L’ouvrage dissèque l’univers impitoyable de l’entreprise avec ses mots caoutchouteux et ses stratégies fumeuses mais aussi ses moments d’exaltation. Un regard caustique parfois corrosif en tout cas iconoclaste. Les secrets de la communication sont ici explorés et dévoilés. La communication expliquée à mon patron, de Laurent Sabbah, chez Johnson & Brownson. 331 pages, 18,50 euros. MODE D’EMPLOI Détenez-vous les règles du jeu pour trouver LE bon emploi ? La réussite professionnelle n’est pas qu’une affaire de compétences ou de diplômes. Cette méthode vous donne un accès gratuit à un test en ligne personnalisé, qui vous permettra de mesurer votre niveau de compétence et de découvrir les douze règles du jeu à maîtriser. Elle vous propose également des plans d’action et de développement adaptés à votre profil et de nombreuses autres ressources. The good job, de Jean Pralong, chez Pearson. 165 pages, 26 euros. REBELLE ATTITUDE Brisez la routine et réussissez en dehors du système en suivant cette méthode basée sur l’expérience de centaines d’entrepreneurs. Hackez votre éducation en boostant votre QI, découvrez comment vraiment apprendre efficacement et devenez libre en créant une entreprise qui soit au service de votre vie, plutôt que votre vie au service de votre entreprise… bref rejoignez le mouvement grandissant des rebelles intelligents ! Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études, d’Olivier Roland, chez Alisio. 518 pages, 25 euros. DESSINEZ, C’EST DÉCIDER ! Face aux myriades de start-up et de makers qui font et défont des industries entières en quelques semaines, une décision exige clarté et rapidité. Le décideur doit s’équiper pour être agile, gagner en souplesse et mobiliser. Allié à d’autres pratiques collaboratives, le dessin est un chaînon indispen- sable dans le cycle de décision et surtout il est à la portée de tous : pas besoin de posséder un bon coup de crayon pour passer à l’action ! Dessiner pour mieux décider, de Martin Lauquin et Véronique Olivier-Martin, chez Pearson. 261 pages, 30 euros. F ÉV RIER / MARS 2 0 17 COURRIERCADRES.COM JARDIN DES PLANTES PARC ZOOLOGIQUE DE PARIS MUSÉE DE L’HOMME © M.N.H.N. - M. Cohen, J. Munier, J-F. Krettly LOCATION D’ESPACES 3 SITES PARISIENS VOYONS LES CHOSES EN GRAND POUR VOTRE BUSINESS. Venez rencontrer leboncoin les 1er et 2 février au Salon des Entrepreneurs de Paris, au Palais des Congrès, Porte Maillot. Porteurs de projets, créateurs d’entreprises, dirigeants de TPE/PME, vous souhaitez bénéficier de la puissance du boncoin pour faire connaître votre entreprise, acquérir de nouveaux clients et/ou recruter des collaborateurs ? 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