Modeling social interactions and their effects on - ETH E
Transcription
Modeling social interactions and their effects on - ETH E
Diss. ETH No. 23445 o Modeling social interactions and their effects on individual decision making A thesis submitted to attain the degree of Doctor of Sciences of ETH Zurich (Dr. sc. ETH Zurich) presented by Maroussia Favre Master of Science MSc. in Physics, École Polytechnique Fédérale de Lausanne born on June 18th, 1985 citizen of Provence (VD), Switzerland accepted on the recommendation of Prof. Dr. Didier Sornette, examiner Prof. Dr. Alan P. Fiske, co-examiner 2016 Abstract In this thesis, we are interested in the influence of social environment on individual decision making. We develop models of social interactions and culture, with the aim to facilitate their integration into theories of individual decision making. In an interdisciplinary mindset, we adopt approaches derived from the study of physics to model and quantify aspects of individual decision making under risk and uncertainty, social relationships, population dynamics and cultural contexts. Each study adopts a different methodology, including the use of mathematical modeling, empirical data analysis, computer-based simulation, and qualitative literature review. We motivate this work in the first chapter by highlighting the gap between theories of individual and social decision making. This introduction also summarizes subsequent chapters by providing simple examples illustrating their key ideas. We start by considering a theory of individual decision making and gradually extend our scope to social relationships, populations and societies. In the second chapter of this thesis, we test a theory of decision making, quantum decision theory (QDT), on an empirical dataset. QDT is built on a mathematical formulation inspired by quantum mechanics with the assumption that decision making is inherently probabilistic. This theory offers a prediction for the frequency with which an option is chosen by one decision maker at different times, or by different decision makers in a population. We find that QDT predictions are in agreement with our results at the level of groups and could be refined at the individual level. The dataset shows gender differences in risk-taking behavior, a first hint of the role that social interactions may play in individual decision making. To further investigate gender differences risk-taking behavior, we develop in the third chapter an agent-based model (ABM) of a population composed of females and males with interactions between genders. We quantify the effect of social and biological factors on population dynamics and gender-specific variance in reproductive success. This ABM allows us to investigate the degree of population heterogeneity and kind of mating system most likely to reproduce features of ancestry lines inferred by genetic analyses on humans. Our results support the hypothesis that we may be descended from men who were successful in a highly competitive context, while women were facing a smaller competition for reproductive success. Present generations inherited the genes and culture of these ancestors, which provides insights into gender-specific competitiveness and risk-taking behavior. We then broaden the scope of our study by generalizing the analysis of social interactions. In the fourth chapter, we introduce a generic model of relationships between two persons or I groups. We propose that this model provides a coding for relational models theory (RMT), a theory of human social relationships (Fiske, 1991, 1992). RMT posits four “relational models” or templates for coordinated social action, to which two limiting cases are added, the asocial and null interactions. We offer a mathematical demonstration that the categories of social relationships arising from our model are exhaustive. Accordingly, we support the idea that the relational models form an exhaustive set of all types of relationships based on social coordination. Interacting people thus have a limited repertoire of structures of social relationships to choose from. The endless possible implementations and combinations of these basic forms account for the rich diversity of social life. Social relationships are themselves influenced by the cultural setting they constitute. In the fifth chapter, we examine the forms that social relationships can take within different cultural contexts by combining two theories. We use again RMT to provide us with categories of social relationships. To describe cultural settings, we use plural rationality theory (PRT), also called cultural (grid-group) theory (Douglas, 1982; Thompson et al., 1990), which posits a typology of four social forms, called “ways of life” or “cultural biases.” The latter are sets of values, beliefs, preferences and perceptions, including perceptions of risks. For each cultural bias, we find congruent implementations of all relational models in the literature of RMT and PRT. This study contributes to clarify the relation between RMT and PRT, and generally between social relationships and culture. In conclusion, we come full circle with a richer understanding of social relationships and cultural contexts, as well as their influence on individual decision making. II Résumé Dans cette thèse, nous nous intéressons à l’influence de l’environnement social sur la prise de décision individuelle. Nous développons des modèles d’interactions sociales et cultures, dans le but de faciliter leur intégration dans des théories de la prise de décision individuelle. Dans un état d’esprit interdisciplinaire, nous adoptons des approches dérivées de l’étude de la physique pour modéliser et évaluer de manière quantitative certains aspects de la prise de décision individuelle, des relations sociales, de la dynamique des populations et des contextes culturels. Chaque étude adopte une méthodologie différente, comprenant la modélisation mathématique, l’analyse de données empiriques, la simulation sur ordinateur, ainsi que la revue qualitative de littérature. Nous motivons ce travail dans le premier chapitre en mettant en évidence le fossé entre les théories de la décision individuelle et sociale. Cette introduction résume aussi les chapitres suivants en offrant des examples simples illustrant leurs idées clés. Nous commençons par considérer la prise de décision individuelle et étendons graduellement notre champ d’intérêt aux relations sociales, populations et sociétés. Dans le deuxième chapitre de cette thèse, nous testons une théorie de la décision, la théorie quantique de la décision (ou QDT, pour quantum decision theory), sur des données empiriques. La QDT est construite sur une formulation mathématique inspirée par la mécanique quantique en partant de l’hypothèse que la prise de décision est intrinsèquement probabiliste. Cette théorie offre une prédiction concernant la fréquence à laquelle une option est choisie par un individu, ou par différents individus au sein d’une population. Les résultats de notre analyse sont en accord avec les prédictions de la QDT au niveau des groupes. Ces prédictions pourraient être raffinées au niveau individuel. La base de données fait apparaı̂tre des différences entre les sexes dans le domaine du comportement face aux risques, une première indication de l’influence possible des interactions sociales sur la prise de décision individuelle. Afin d’étudier plus en détails les différences de comportement des hommes et des femmes face aux risques, nous développons dans le troisième chapitre un modèle d’agents (ou ABM, pour agent-based model ) représentant une population d’agents mâles et femelles en interaction. Nous quantifions l’effet de facteurs biologiques et sociaux sur la dynamique de la population et la variance du succès reproductif des hommes et des femmes. Cet ABM nous permet d’étudier le degré d’hétérogénéité de la population et le type de système de reproduction les plus susceptibles de reproduire des particularités de lignes d’ascendance déduites par des analyses génétiques sur des humains. Nos résultats soutiennent l’hypothèse que nous pourrions descendre d’hommes qui ont eu du succès dans un contexte très compétitif, alors que les femmes faisaient face à une plus III faible compétition liée au succès reproductif. Les générations présentes ont hérité les gènes et la culture de ces individus, ce qui contribue à éclairer les différences d’attitudes des hommes et des femmes face à la compétition et aux risques. Nous étendons ensuite la portée de notre étude en généralisant l’analyse des interactions sociales. Dans le quatrième chapitre, nous introduisons un modèle générique de relations entre deux personnes ou groupes. Nous proposons que ce modèle fournit une représentation de la théorie des modèles relationnels (RMT, pour relational models theory), une théorie des relations humaines (Fiske, 1991, 1992). La RMT postule quatre “modèles relationnels” ou modèles d’interaction sociale coordonnée, auxquels deux cas limites sont ajoutés, les interactions asociales et nulles. Nous démontrons mathématiquement que les catégories de relations sociales dérivant de notre modèle sont exhaustives. En conséquence, nous soutenons l’idée que les modèles relationnels forment un ensemble exhaustif de tous les types de relations basées sur une coordination sociale. Les personnes en interaction ont donc un répertoire limité de structures de relations sociales parmi lesquelles choisir. Les inépuisables implémentations et combinaisons de ces formes de base sont responsables de la riche diversité de la vie sociale. Les relations sociales sont elles-mêmes influencées par le contexte culturel qu’elles constituent. Dans le cinquième chapitre, nous examinons les formes que peuvent prendre les relations sociales dans différents contextes culturels, en combinant deux théories. Nous utilisons à nouveau la RMT pour nous fournir des catégories de relations sociales. Pour décrire les contextes culturels, nous utilisons la théorie de la rationalité plurielle (PRT, pour plural rationality theory), aussi appelée théorie culturelle (cultural theory: Douglas, 1982; Thompson et al., 1990), qui postule une typologie de quatre formes sociales, appelées “modes de vie” ou “biais culturels.” Ces dernières sont des ensembles de valeurs, croyances, préférences et perceptions, y compris perceptions du risque. Pour chaque biais culturel, nous trouvons des implémentations de tous les modèles relationnels dans la littérature de la RMT et la PRT. Cette étude contribue à clarifier la relation entre la RMT et la PRT, et généralement entre relations sociales et culture. En conclusion, nous terminons avec une plus riche compréhension des relations sociales et contextes culturels, ainsi que leur influence sur la prise de décision individuelle. IV