n°51 – mai 2008 - Association Lève
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n°51 – mai 2008 - Association Lève
Association « LEVE-TOI ET MARCHE » « Il était perdu et il est retrouvé » (Luc 15) Mai 2008 N° 51 « Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, pour avoir caché cela à ceux qui ont la science et l’entendement et pour l’avoir révélé aux tout petits.» Luc 10, 21 Pour les uns comme pour les autres, il s’en passe des choses à « Lève-toi et Marche » ! Le matin se lève et à la clarté nouvelle, les pensées se projettent loin en avant dans le temps qui se présente, mais pour aller où ? Question que chacun porte en lui … Autant de séquences répétées, toujours semblables et jamais les mêmes, espacées comme des pointillés portés par une ligne invisible, sans lien apparent entre eux. La nouveauté du jour a parfois quelque chose d’usé, le neuf peut être lourd à porter et les heures ellesmêmes, plus elles passent plus elles ressemblent à une corde qui s’effiloche. Il faut pourtant bien s’y accrocher ! Dans la communauté « Lève-toi et Marche », permanents et accompagnateurs savent ce que vivre ces luttes épuisantes veut dire pour l’autre : les visages muets comme les fausses assurances parlent. Les résidents de leur côté savent qu’ils peuvent se confier à ceux qui ont choisi d’être leur compagnon d’un temps. De toute une journée éprouvante, il y a sans doute quelques petites lumières à glaner puis à en faire une gerbe et la rendre à celui qui, parce qu’il avait les yeux embués, ne pouvait les distinguer. De tels moments sont possibles parce que, dans une humble discrétion, des personnes s’activent pour que les repas soient prêts, la maison rangée et sente bon, que les affaires soient réglées sans retard. L’accompagné est plus grand que celui qui accompagne et ce dernier connaît l’exigence du service dont il a été revêtu, et d’abord pour luimême : « Redressez vos mains inertes et vos genoux qui fléchissent et faites-vous des sentiers droits pour y marcher afin que le boiteux ne s’y blesse pas mais plutôt qu’il guérisse » (He 12, 12-13). Ici, on apprend, non pas à donner de l’espérance à l’autre, mais à entendre et épouser sa vie, à éveiller l’espérance qui est en lui quelque fois comme un signal faible ou encore exprimée en son contraire. Servir à « Lève- Toi et Marche » comme en d’autres lieux caritatifs, c’est entrer à l’école de l’Amour, la seule où il n’y a ni premier ni dernier, ni concours d’entrée, ni diplôme décerné. Mais il y a un Maître rencontré dans le pauvre qui, à travers ses pleurs, ses cris, ses souffrances, ses combats, sa quête, nous ramène à l’essentiel : vivre, être soi, être libre. Accompagnateur et résident Tel un tisserand habile et appliqué, Dieu tisse la nouvelle création, ne perdant aucun fil de vue, même quand l’un d’eux se trouve être en dessous. Il voit déjà l’œuvre achevée, sa beauté et son harmonie mais pour l’instant, Il a besoin de toutes ces séquences, comme plus haut, qui constellent notre temps. L’invisible qui les trame, leur donne un sens et une orientation, c’est la prière de chacun, grâce que le Seigneur dispense inlassablement dans les cœurs, lien qu’Il crée sans cesse entre Lui et nous. « Mon Père ne s’arrête pas d’œuvrer, et j’œuvre moi aussi » nous dit le Christ (Jn 5, 17). Quand un fil passe au dessus, il atteint à sa vraie couleur dans la lumière de la joie de Dieu. S’opère alors pour la personne une re-création et dans une prise de conscience, peut-être s’écriera-telle « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi t’ai-je abandonné ? »(Marc 15.34). Comme le rappelle Vatican II : « En réalité, le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné ». Pour ces gens proscrits et délaissés qui arrivent chez nous, la guérison passe par l’acceptation de dépendre des autres. Mais les ténèbres de l’erreur et du péché ont rompu le lien avec Dieu et avec les autres pour finalement enfermer la personne en elle-même. Commence le travail du thérapeute, celui qui fait selon ce qu’ordonne le Christ : « Déliez-le et laissez-le aller » (Jn 11,44). Parce qu’il est l’Amour, Dieu a créé l’homme, être de relation. L’homme lié a besoin des autres pour être délié. Et quand le lien est défait, alors celui qui était lié peut être en lien avec ses frères. En s’attachant ses Apôtres, le Christ les rend libres. L’homme qui entend Dieu entend aussi les autres. « Le jour de la Pentecôte étant arrivé… il y avait, en séjour à Jérusalem, des Juifs pieux qui appartenaient à toutes les nations qui existent sous le ciel. Au bruit qui se produisit, la foule s’assembla, et ce fut la stupéfaction, chacun les entendant (les Apôtres) parler en sa propre langue. Ils étaient hors d’eux-mêmes et s’émerveillaient : « Tout ces gens qui parlent, disaient-ils, ne sont-ce pas des Galiléens ? Mais comment chacun de nous les entend-t-il parler dans sa langue maternelle ? » (Ac 2, 5-8). En ce jour de Pentecôte, l’Esprit Saint crée les hommes en lien les uns avec les autres. Libérés du confinement à leur vie personnelle dans tous ses aspects, les voilà hors d’eux-mêmes et émerveillés. Ce jour de Pentecôte a vraiment quelque chose d’une re-création. C’est ce qui se tente jour après jour à « Lève- Toi et Marche ». Dans le Seigneur, rien ne se perd, tout se crée. Xavier Echos de la vie de la communauté : « A temps et à contre temps… » Nos résidents vivent de plus en plus dans l’instant, reflétant l’image d’une société qui reste incapable de gérer ses émotions. Celle- ci ne maîtrise plus beaucoup sa capacité à écouter et regarder son interlocuteur, contempler la nature, une œuvre d’art, prendre des temps de silence pour se ressourcer. Les réactions sont parfois surprenantes… Un soir, vers 23 h 30, après une bonne journée de travail, je me suis couché. Avant de m’endormir, je lisais Famille Chrétienne. Vers 23 h 45, la sonnette retentit dans la maison… je descends… l’entrée était éclairée car la porte laisse entrer la lumière me permettant de mettre un nom sur le visage du visiteur nocturne. J’ouvre, et en s’excusant, il m’apostrophe avec une question déroutante : « Depuis combien de temps, l’Esprit Saint existet-il ? » Bien embarrassé, j’invoque justement le Saint Esprit … et réponds du tac au tac : « L’Esprit Saint existe depuis toujours et Jésus est venu pour le confirmer par Sa parole de vie » Le résident semble satisfait de ma réponse, en me remerciant il me quitte aussi sec pour aller dormir ! Hervé, permanent. « Après ma venue dans la région parisienne, j’ai rencontré des personnes qui étaient à « Lève-Toi et Marche » qui m’ont parlé de l’association. Par la suite je fus reçu plusieurs fois par les permanents et Marie-Claire, femme très sympa. Je lui ai raconté ma situation et je fus à deux doigts d’intégrer les lieux à l’été 2005 mais finalement le sort en a décidé autrement. Après avoir déménagé sept fois en quatre ans, j’étais complètement à bout moralement. J’étais consommateur de marijuana et je ne savais plus où donner de la tête : j’ai alors pensé à me faire sauter le citron mais avant je décidai d’aller à « Lève-Toi et Marche » une dernière fois pour parler librement car je savais que là, on allait enfin m’écouter. J’ai rencontré un homme charismatique, Daniel qui ne me repoussa pas et a su m’écouter avec attention. Je fus saisi et je me fixai comme nouveau but de me sortir de cet engrenage ridicule. Je me suis mis à prier avec insistance Jésus-Christ, notre Dieu sauveur, et fus exaucé. J’ai retrouvé un job, de l’aplomb et à l’automne 2007 j’ai intégré « Lève-Toi et Marche » avec plaisir. Enfin je pus reposer ma tête et me ressourcer. Bien sûr les cinq premiers mois n’ont pas été faciles pour moi mais, accompagné par Claire, elle a su m’éclairer quand j’étais dans la pénombre. Aujourd’hui, ça va faire un mois que je bosse à Maximo et je me donne à 100% à mon boulot ! Mon rêve ? Consolider mon job, trouver un appart et passer mon permis. Grâce à Gisèle et à la communauté St Vincent de Paul, j’ai pu m’aérer et voyager à Lourdes : cela m’a fait un bien fou, ça m’a requinqué, ça m’a lavé. Aujourd’hui j’aimerais remercier Serge, le fondateur de « Lève-Toi et Marche » et tout le staff qui fait que cette maison est unique car elle abrite l’espoir et l’amour. J’aimerais beaucoup donner ce que vous m’avez donné, vous aider à mener à bien votre combat contre la précarité. En tous les cas, merci pour tout. » François, résident. Alors que je dispose les coupelles sur un plateau pour y préparer les desserts, Guillaume aidant au pliage du dernier Souffle me remercie de ma présence et de tout ce que nous faisons pour eux. « Je me sens revivre parmi vous comme dans une vraie famille, merci » me dit-il avec un grand sourire. « Ce n’est pas grand-chose un merci, un sourire mais c’et important !» ajoute-t-il, très reconnaissant envers les permanents et les bénévoles qui donnent de leur temps, sont à leur écoute, ce qui leur permet de se sentir à l’aise et de pouvoir avancer sur leur chemin de vie. Je l’ai remercié de sa gentillesse à notre égard et nous sommes très heureux de les accueillir dans ce climat familial et confiant qui leur fait tellement de bien ! Anne, bénévole. Evolution de notre projet d’agrandissement de la maison de Maurepas : Dès l’achat du terrain et de son pavillon, nous avons mis en place une commission chargée des travaux à entreprendre, et la marche à suivre du projet immobilier : réunion chaque quinzaine et débat autour des plans d’agrandissement et de son agencement, les démarches à faire, cadastre, mairie, architecte, corps de métiers (devis) etc … Quatre ou cinq chambres avec douche et toilette sont prévues ainsi qu’une salle commune-détente, bibliothèque et salle informatique, sans oublier la partie « accueil » et administrative. Le terrain sera préservé au maximum pour être utile : un coin jardinage, un coin pour faire du volley ainsi que cinq places de parking. Pour ce qui est du pavillon que nous appelons déjà « la Maison Serge » en mémoire de notre frère fondateur décédé en octobre 2005 : nous avons proposé à nos résidents de participer à le rendre habitable en devenant bénévoles après avoir eux-mêmes été aidés. Lors d’une réunion, nous leur avons fait comprendre l’intérêt de leur action charitable pour ceux qui n’avaient pas encore leur chance. Aussitôt ! Quelle ne fut pas leur joie de pouvoir à leur tour servir leurs frères en recherche d’un toit en donnant un peu de leur temps, quelques heures par semaine. Tous ensemble, nous nous sommes mis au travail : rangement, lessivage, enduit, peinture et nettoyage. Et voici qu’aujourd’hui, deux chambres, le séjour, la cuisine et les sanitaires sont prêts à accueillir agréablement deux nouveaux locataires qui l’occupent depuis quinze jours. Daniel, permanent. Ce « Souffle » vous est offert comme un bouquet, plein de foi et de vie, en ce beau mois de Mai ! Demeurons auprès de la Vierge Marie, étoile de l’espérance pour qui la joie de la résurrection a touché son cœur et qui fut au milieu des disciples, les jours après l’Ascension, afin de prier d’un seul cœur pour le don du Saint Esprit (Ac. 1,14). Merci à vous qui restez attentifs et intéressés par notre vie au quotidien ainsi qu’à l’avenir de notre association : nous recevons des courriers très touchants de votre part, merci ! N’hésitez pas à nous écrire, à entrer en contact avec la communauté pour nous faire part de vos suggestions et/ou de l’aide que vous pourriez nous apporter. Vous serez les bienvenus ! Nous vous remercions de votre soutien dans la prière et des liens fraternels qui nous unissent, La communauté « Lève- Toi et Marche » Don exceptionnel de soutien Pour augmenter la capacité d’accueil et de réinsertion à « LEVE-TOI ET MARCHE » Oui, je souhaite participer à votre projet pour les personnes accueillies et à leur accompagnement Je fais un don de : 25€ 50€ 100€ selon mes possibilités :………€ (par chèque bancaire à l’ordre de l‘association « Lève -Toi et Marche ») Nom, prénom : Adresse : e-mail : « Lève- Toi et Marche » est une association de bienfaisance autorisée à recevoir des dons et legs. 66% de vos dons peuvent être déduits de vos impôts, dans la limite de 20% de votre revenu imposable. 9 ter, rue de Coignières - 78310 MAUREPAS - Tél et Fax : 01 30 50 41 13 Site Internet : www.reinsertion.org Merci pour votre générosité.