magazine - Lausanne Tourisme

Transcription

magazine - Lausanne Tourisme
magazine
a r c h i t e c t u r e
&
d e s i g n
Décoration du beau, du chic, de l’insolite, Loft New yorkais
à Beyrouth, verre et vert en belgique/ Designers-news
nouveaux visages du design libanais/ Aménagement La cuisine
des chefs/ Ambiance Let´s party/ Balade Lausanne, une ville
qui mue/ Évasion les couleurs du Rajasthan/ Dossier spécial
Hôtels à Paris, Londres, Marseille, Courchevel et strasbourg
Balade
La Voie du Chariot, à l’entrée
du quartier du Flon.
Médiévale dans son quartier historique
balnéaire, 19e siÈcle, à Ouchy en bordure
du lac Léman, Lausanne JOUIT aussi d’une
architecture avant-gardiste à repérer au
milieu de ses collines. Du Rolex Learning
Center à l’Ecole cantonale des Arts, la
courbe sophistiquée répond à la ligne
pure. Nouveau laboratoire d’art, le
quartier du Flon, en plein centre-ville, a
gardé son cachet de zone industrielle;
mais ici, les murs ont des coussins et les
arbres sont en métal.
On a failli lui passer à côté. Emportée par l’élan, à la
sortie du métro sous son toit végétalisé, on a amorcé une
montée vers le quartier Saint-François et la Cathédrale
Notre-Dame, puis tenté une descente vers le village d’Ouchy
et tourné le dos au quartier du Flon. La faute à la déclivité
de cette ville aux collines multiples et au centre introuvable.
116 - dÉco magazine
Photos: Valérie Appert.
L’architecture,
Lausanne en fait
tout un Flon
Elle est faite de monts et de vaux que relient des ponts de
pierre, des passerelles métalliques, des escaliers couverts,
des ascenseurs urbains et un vaillant métro tendu entre le
lac Léman et le nord de la ville, à 800 m d’altitude, en lieu et
place d’un vieux train à crémaillère qui remplaçait lui-même
la ficelle, un antique funiculaire. Pour retrouver la trace du
quartier du Flon, il faut se coller à la tour Bel Air, 55 mètres
de silhouette années 30, premier gratte-ciel de Lausanne, et
plonger le regard en contrebas. Dans la vallée coulait une
rivière; la vallée a été remblayée pour surélever le sol, mais le
Flon continue à couler en rivière souterraine. Dans ce creux
nivelé, le quartier du Flon a longtemps consacré ses 5 hectares
et ses rangs d’entrepôts au stockage des marchandises en
plein centre-ville. Aujourd’hui, il se couvre d’immeubles
avant-gardistes, de magasins tendances et de lieux branchés.
Bienvenue au Flon, le quartier qui monte… sans jeu de mots.
Pourtant, jusqu’aux années 60, personne n’aurait misé
un franc suisse sur ce quartier à vocation industrielle où les
effluves des scieries et des tanneries faisaient fuir le chaland.
Progressivement déserté, il subsiste, vaille que vaille en zone
alternative, accueillant des artistes, des galeries d’art, des
antiquaires, des boîtes de nuit… qui ne rassurent pas plus les
Le Rolex Learning
Center, un bâtiment qui
se soulève de terre.
Le Rolex Learning
Center comporte
14 cours intérieures.
La place de l’Europe,
près du Flon.
riverains. On ne va pas au Flon, on le contourne. Et puis à la
fin des années 80, remise à plat: la ville de Lausanne lance un
concours d’idées pour la réaffectation du quartier. Concertés,
les Lausannois sont invités à donner leur avis par “votation”,
une spécificité suisse. Dix ans et quelques projets plus tard,
la mue commence. Et désormais, pas besoin de contraindre
le Lausannois pour qu’il se rende au Flon, de jour comme de
nuit, pour des emplettes ou une séance de cinéma. C’est le
lieu trendy où l’on flâne. Les anciens locataires de la zone,
galeristes ou antiquaires, sont restés sur place, intégrés dans
un projet urbanistique qui favorise la mixité entre l’ancien,
Dans les courbes du Rolex Learning Center
propices à l’étude ou à la rencontre. Pas d’escalier mais des pentes
Bibliothèque et laboratoire d’apprentissage, le Rolex
douces ou plus abruptes pour atteindre la cafétéria ou descendre
Learning Center est le fleuron architectural de l’EFPF, l’Ecole
vers une zone de repos. Vallées, plateaux, terrasses, enchaînement
polytechnique fédérale de Lausanne. Ses pentes douces, qui
de collines: le Rolex Learning Center se vit comme un paysage. Il est
répondent aux collines de Lausanne, en font un site très novateur.
surtout un exemple rare d’audace formelle qui remplit sa fonction:
favoriser de nouveaux modes d’apprentissage chez les étudiants,
Le Rolex Learning Center ne se visite pas: il s’éprouve à la force du
libres d’échanger ou de s’isoler, de circuler ou de s’effondrer au
mollet. On monte, on descend, on affronte ses vallonnements, on
creux d’une colline avec leur ordinateur portable au milieu de poufs
contourne ses vides. Mieux que le regard, ici c’est le déplacement
multicolores. Cette forme organique innovante ne se contente pas de
qui renseigne sur la forme de l’édifice. Pourtant, vu du ciel, le Rolex
surprendre; elle provoque chez le visiteur une expérience réellement
Learning Center ressemble à un rectangle classique percé de trous;
inédite d’appréhension de l’espace. Rien d’étonnant si le Rolex Leaning
abordé de côté. Il se présente comme deux coques (sol et toit) qui se
Center sert de décor au dernier film des frères Larrieu, L’Amour est
soulèvent de terre en parallèle. Mais à l’intérieur, sa géographie, toute
un crime parfait. Matthieu Amalric y joue un professeur perturbé qui
en ondulations, prive le visiteur de ses repères.
invite ses élèves à analyser la notion de paysage dans la littérature. Le
Réalisé sur le campus des universités de Lausanne par l’agence
Rolex Learning Center s’y déploie comme une métaphore à plusieurs
japonaise Sanaa pour rassembler les 14 bibliothèques de la ville,
niveaux: métaphore d’un propos littéraire, de l’esprit méandreux du
des lieux de réunion et des espaces d’apprentissage, cette structure
professeur et d’une région, le canton de Vaud dont on perçoit la ligne
étendue sur 88000 m2 ne comprend ni mur ni cloison: ce sont les
des montagnes derrière les longues et sinueuses baies vitrées.
changements de hauteur du sol qui délimitent des espaces d’intimité,
rolexlearningcenter.epfl.ch
dÉco magazine- 117
Balade
Les bâtiments en verre
tout neufs sont faits
pour refléter l’ancien.
Contempler le Flon, en
contrebas du toit-terrasse
de la FNAC.
L’ECAL une école dans
une ancienne usine
de bas nylon.
L’ECAL.
L’ECAL, une école sans égale
collectifs. Ils disposent sur place d’une imprimerie en quadrichromie,
C’est à quelques kilomètres des rues en pente rude de Lausanne, à
d’un auditorium sponsorisé par Ikéa, d’un véritable studio de
Renens, dans la proche banlieue. Impossible de rater, au milieu des
tournage et d’une gigantesque galerie d’art, l’ELAC. Sous la direction
pavillons et des petits immeubles, ce bâtiment gris au revêtement
d’intervenants choisis parmi les designers ou les photographes les plus
métallique qui aspire, dès leur sortie du bus, des colonnes de
réputés, les étudiants de l’Ecal participent à des concours dont ils sont
jeunes gens décontractés. Une silhouette de construction industriel,
souvent lauréats et s’impliquent constamment dans des partenariats
des touches de couleurs primaires, un graphisme éminemment
avec des entreprises. Cette hyperactivité assure la visibilité de l’école
photogénique: l’École cantonale des Arts de Lausanne a le siège qui
et forge des étudiants opérationnels dès leur arrivée dans le monde
sied à sa réputation. Iconique, forcément. Créée en 1821, éparpillée
professionnel. Difficile de se promener dans Lausanne sans que l’on
pendant des décennies sur trois sites lausannois trop étroits, l’Ecal
ne vous signale l’intervention d’étudiants de l’Ecal dans la déco d’un
s’est installée en 2007 dans cette ancienne usine de bas nylon revue
hôtel ou l’aménagement d’un bâtiment. Aux dernières nouvelles, les
et corrigée en 18 mois par l’architecte suisse Bernard Tschumi.
étudiants du Bachelor en design industriel ont participé à un workshop
L’édifice offrait une formidable matière architecturale, faite de
objets-souvenirs sur le thème de l’olympisme: dont des cartes postales
plateaux et de piliers en acier et béton, où Tschumi a percé des puits
animées où se révèlent des silhouettes d’athlètes, une «boîte à meuh»
de lumière, rajouté des aplats de rouge, de jaune et de bleu, et dont
avec des sons d’applaudissements et un jeu de billes en bois roulant
il a habillé la façade d’une résille (référence explicite au nylon) toute
sur une petite piste d’athlétisme. Sur la trentaine de projets deux
en ondulations. Ambiance froide et industrieuse pour des étudiants
seront édités. À découvrir prochainement… dans la boutique du Musée
en design graphique ou industriel, arts visuels, photographie,
Olympique de Lausanne.
cinéma… qui occupent des "open-spaces" propices aux projets
www.ecal.ch
118 - dÉco magazine
La Miroiterie, un
bâtiment qui respire.
Le Musée Olympique,
tout juste rénové.
le rénové et le tout neuf. Certains entrepôts ont été rasés,
d’autres conservés pour mettre leurs formes cubiques au
service des boutiques. Les beaux bâtiments Mercier, font
écho aux entrepôts à plan carré avec leurs volumes lisses en
verre sérigraphié. Ils s’intègrent en toute homogénéité dans
le plan orthogonal du quartier; les parois translucides de ces
immeubles neufs ont aussi pour vocation de refléter l’ancien.
La régularité implaçable des rues piétonnes à angle droit,
l’interdiction de construire plus haut que les anciens entrepôts
(il faut pouvoir contempler la ligne bleue du Jura depuis le
Grand-Pont!) isolent le quartier du Flon de ses voisins tout
en étagements et sinuosités. Ce qui fait son grain de folie est
ailleurs. Façades graphiques, matériaux innovants, œuvres
d’art en plein air…
En bordure de la Voie-du-Chariot, la Miroiterie respire. Sur
l’ossature métallique de la bâtisse, conçu par le bureau
Façade en dentelle
pour un bâtiment
en construction.
Faites un saut au Musée Olympique
Avant il était triste, purement chronologique et un peu délaissé.
Aujourd’hui rafraîchi, rouvert en décembre 2013 après deux ans de
travaux, le Musée Olympique de Lausanne domine de son toit en
terrasse et de ses blanches colonnes pseudo-antiques les berges
du lac Léman. C’est le musée olympique de référence (il en existe
25 dans le monde mais c’est Lausanne qui abrite le siège du Comité
International Olympique). Réaménagé par les architectes mêmes
du bâtiment de la Miroiterie, le musée a gardé la rampe en spirale
qui dessert ses trois niveaux mais s’est doté, sur son toit, d’un
café-terrasse panoramique capable de motiver à lui seul une visite
des lieux. Pour être honnête, celle-ci commence au pied du parc,
et au pas de course: 97 marches à grimper, dédiée chacune à un
porteur de torche olympique. Les moins entraînés emprunteront
pour traverser le parc le chemin de promenade, 400 m de long, soit
la longueur précise d’un tour de stade. Car tout ici célèbre le sport,
même les sculptures répandues dans le jardin et signées Botero,
Folon ou Niki de Saint-Phalle. A contrario, quelques installations
sportives de plein air prennent une dimension d’œuvres d’art,
comme cette piste de 100 m où le visiteur se mesure à Usain Bolt
(son record du monde -9 secondes 58- est matérialisé par un
faisceau lumineux). À l’intérieur du musée, les collections purement
olympiques, maquettes de stades, équipements divers… témoignent
de l’esprit des jeux et de l’évolution des disciplines. Dopé à la
technologie, avec ses écrans tactiles et ces films immersifs, le
musée plonge le visiteur dans la ville d’Olympie reconstituée en
3D ou dans les villages des sportifs. Ne pas rater le secteur dédié
à la reconversion architecturale et urbanistique des quartiers
olympiques dans les villes hôtes. Puis déjeuner au TOM Café d’un
saut à la perche: un plat de poisson, bien sûr, ce musée ayant
finalement l’esprit facétieux.
www.olympic.org/museum
dÉco magazine- 119
Balade
La pergola et ses
20 00 feuilles
d’aluminium.
L’ancien quartier alternatif
a laissé des traces.
Le Moulin à Danse, une
institution du Flon.
Lhotel, un
établissement
décoré par les
élèves de l’ECAL.
On aime…
contemporains, une exposition est en cours jusqu’au 16 novembre
Collection de l'Art brut… pour ses œuvres magnifiques en tôle,
2014. Elle présente les dernières acquisitions en verre du musée, dont
épluchures, coquillages, mie de pain… produites, comme sous l’effet
des sculptures monumentales et des pièces de design. Le tout un peu
d’une nécessité vitale, par des hommes et des femmes en marge de
à l’étroit dans un drôle de bâtiment constitué de plusieurs habitations
la société. Condamnés à l’isolement et à l’immobilisme, ces détenus,
du Moyen-Âge et reconnaissable à sa toiture en flèche.
malades mentaux, handicapés ou exilés de toutes origines ont utilisé
www.mudac.ch
ce qu’ils avaient à portée de main pour réaliser des pièces dont ils
perçoivent rarement rarement la dimension artistique. Seule leur
Touches contemporaines, Lhotel
infinie patience et leur sens compulsif du remplissage président à
Dans les chambres toutes blanches, des demi-chaises encastrées
la force de ces œuvres. En 1976, Jean Dubuffet, qui a créé le concept
dans le mur. À l’accueil, une colonne faite de sièges et de tables
d’art brut, a installé sa propre collection dans le château de Beaulieu
empilés est entièrement peinte en blanc. Une fois de plus, les
à Lausanne. Parmi les 60000 pièces du musée, on retiendra ce mur
élèves de l’ECAL sont passés par là: ils ont semé dans cet hôtel très
de cellule d’isolement sculpté à la cuillère. Ou cette robe de mariée
tendance, situé en bordure du quartier du Flon dans un bâtiment
crochetée à l’aiguille à coudre que Marguerite Sirven réalisa… en
historique tout en hauteur, des sculptures réalisées avec du mobilier
tirant les fils de son drap de lit. www.artbrut.ch
qu’ils ont récupérées dans un hôtel voisin en réfection, le Lausanne
Le MUDAC (Musée de design et d’Arts appliqués contemporains)…
Palace.
Pour sa collection fameuse d’œuvres réalisées par des artistes verriers
www.lhotel.ch
120 - dÉco magazine
Balade
Le Flon est aussi une
galerie d’exposition
en plein air.
Une touche
contemporaine dans
le décor historique
du Château d’Ouchy.
La Halle aux
locomotives sera
transformée en pôle
muséal.
Le Château d’Ouchy
immersif avec la reconstitution d’un quartier populaire de Londres et
Sa tour médiévale plantée au milieu d’une bâtisse néogothique
un nickelodéon. Objets et mobiliers personnels et films de famille.
laisse craindre une ambiance à la Walt Disney. Or, le château d’Ouchy
Dans un édifice contemporain seront projetés les chefs d’œuvre de
est un heureux mélange de murs historiques et de décorations
Chaplin. Une opération délicate visant à respecter tout autant l’esprit
contemporaines. Une grande verrière, insérée entre la tour et le
de l’artiste que la dimension ludique et pédagogique d’un lieu de
bâtiment du XIXe siècle, chapeaute bar et réception. Chaque étage de
loisir.
la tour carrée est dédié à une suite; les plus chanceux réserveront la
suite Chevaliers, improbable résurgence ottomane sous son plafond
En 2017: le Pôle Muséal. C’est aujourd’hui une superbe structure
ouvragé, ou la suite Riviera avec vue panoramique sur le lac. On
métallique plongée dans la mélancolie propre aux lieux désaffectés ;
avoue un faible pour la chambre 208: son élégante salle de bains,
l’ancienne halle aux locomotives de Lausanne, avec sa verrière et ses
juste entourée sur trois côtés d’un muret à hauteur d’homme, fait face
travées d’entretien, sera prochainement réaménagée en immeuble
sans complexe à une grande baie vitrée.
transparent rythmé par des lames de béton pour accueillir le Musée
www.chateaudouchy.ch
des Beaux Arts de Lausanne. À partir de 2020, ce terrain triangulaire
À venir
En 2016: le Musée Chaplin
coincé entre deux replis de ville accueillera aussi le Musée de la
Photographie et le MUDAC.
Il faudra longer le lac Léman, monter vers Corsier-en-Vevey et
Pratique
rejoindre le Manoir de Ban où Charlie Chaplin a passé les 25
Informations auprès de l’Office de Tourisme du Canton de Vaud
dernières années de sa vie. Vendue en 2008 à une société privée,
(www.region-du-leman.ch) et de l’Office de Tourisme de Lausanne
cette grande demeure familiale sera transformée en Musée Chaplin.
(www.lausanne-tourisme.ch).
Le muséographe québécois Yves Durand a prévu d’en faire un lieu
Pour s’y rendre depuis Paris: 3h45, par le TGV Lyria. www.tgv-lyria.fr
122 - dÉco magazine
Balade
L’arbre de métal,
emblème du
complexe Flon Ville.
La Tour Bel Air et
la belle courbe de
la Banane.
d’architecture Brauen & Wälchli, des coussins d’air triangulaires
gonflent et dégonflent, sous l’effet d’un compresseur. Ils sont
constitués de quatre membranes, dont l’une en téflon, ce
qui permet de filtrer la lumière et de réguler la température.
C’est la nuit que la Miroiterie, architecture emblématique du
Flon, prend ses habits de fête, soulignée de tubes fluorescents
bleutés. Juste en dessous, un parking souterrain réalisé par les
mêmes architectes; un artiste a glissé à l’intérieur de la rampe
de circulation une œuvre en forme d’arbre, racines au plafond,
tête en bas. Au Flon, tout accessoire urbain navigue entre le
fonctionnel et l’artistique, comme la pergola de l’atelier Oï, un
filet métallique où s’agitent 20000 plaques d’aluminium comme
autant de feuilles dans le vent. Une protection bruissante pour
les buvettes d’été ou la patinoire éphémère en hiver. Juste en
face, un petit édicule aux parois transparentes et facettées
abrite des toilettes publiques; rassurez-vous: dès qu’un usager
se claquemure à l’intérieur, les parois à cristaux liquides
s’opacifient. C’est signé Oloom, une agence de design auquel
on doit aussi l’élément-signature du complexe Flon Ville: un
124 - dÉco magazine
La Banane en
En lisière
du Quartier du Flon.
arbre au tronc en structure tubulaire d’acier et au branchage
en lattes de mélèze. Ses racines servent de bancs publics et
son ombre rayée protège ceux qui dans le quartier viennent y
prendre leur pause déjeuner.
Les institutions du canton de Vaud, dont Lausanne est le cheflieu, ont été les premières à prendre leurs quartiers au Flon, dont
une école, histoire de rediriger la population lausannoise vers
cette zone autrefois malfamée. Puis le tissu urbain s’est métissé
d’établissements de loisirs et de consommation. Peu visible
depuis les collines, encaissé entre les contreforts de l’ancienne
vallée, le Flon reste étonnamment plat comme la main, avec
tous ses bâtiments de même hauteur. On se lance aujourd’hui
à la conquête de ses toits-terrasses, végétalisés, respirant,
éco-conçus. Plus en vogue que de dîner d’une fondue moitiémoitié à la fameuse Pinte Besson, dans le quartier médiéval de
la ville: prendre un verre sur le toit lounge de la Miroiterie. Vue
imprenable sur la Cathédrale, la tour Bel Air, le lac Léman, le nez
à la hauteur des piétons qui traversent le Grand-Pont.
Valérie Appert