Dolce Vita au Club Med de San Salvador aux Bahamas

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Dolce Vita au Club Med de San Salvador aux Bahamas
Vol. 36
No 5 Automne 2013
5,95 $
Dolce Vita au Club Med de
San Salvador aux Bahamas
La Croatie à voile
Véritable retour au Moyen âge!
Naviguer par gros temps
Les manœuvres • Partie II
Passion Pêche
L’automne, la saison des poissons-nageurs
Essais
Le RAM 1500 maintenant disponible avec un moteur V6 Pentastar
Restez en contact avec vos proches avec l’inReach de Delorme
Pur Plaisir
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[email protected]
Par Joani Hotte-Jean
Automne 2013
Vol. 36 No 5
Éditeurs
Daniel Hébert et Nicole Bonneville
Rédaction
Nicole Bonneville
Joani Hotte-Jean
Collaborateurs
Denise Gauthier
Jean-Louis Lévesque
Nathalie Mudita Aubut
Bernard Labrecque
Réal Larose
Georges Leblanc
Étienne Giroire
Mike Milne
Monique Reeves
Michel Brassard
Nathalie Mudita Aubut
Daniel Lévesque
Jacques Chalifour
Hilda Luyt
Brian Minton
Directeur Ventes et Marketing
Daniel Hébert
Téléphone : (450) 663-4141
Télécopieur : (450) 668-7511
Tél. sans frais : 1-866-433-3553
Ventes nationales
Wayne Arthurs
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Télécopieur : (905) 458-3285
Rédaction
Téléphone : (450) 663-4141
Télécopieur : (450) 668-7511
Courriel : [email protected]
Distribution
Messageries Dynamiques
Québec Yachting Inc., 43 rue De Dinan, Laval, Québec,
H7N 2X8, publie sept (7) parutions, soit le magazine
Québec Yachting cinq fois par année ainsi que le
Guide des marinas et le Guide d’achat une fois par année.
Québec Yachting se fera un plaisir de recevoir votre courrier.
Veuillez faire parvenir vos lettres et commentaires à l’attention
de la rédaction à l’adresse indiquée ci-dessus.
Québec Yachting ne s’engage pas à retourner les manuscrits,
photos ou illustrations non réclamés.
Copyright © 2002 Québec Yachting Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de cette publication ne
peut être reproduite sans l’autorisation écrite des éditeurs.
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Publications disponibles en kiosque.
Droits d’abonnement courants : 21,05 $ (taxes incluses) par
année. Envoi de publications canadiennes - Convention numéro 41515515
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d’adresse et les exemplaires non livrables à :
Québec Yachting Inc., 43, rue De Dinan, Laval, Québec,
H7N 2X8. Port de retour garanti.
Conseil Canadien
de la Sécurité
Nautique.
À LA BARRE
Vivez un automne de rêves et
d’aventures avec Québec Yachting!
L
’automne est une saison haute en couleur! Souvent pluvieuse et fraîche, elle est
synonyme du remisage de notre bateau. Québec Yachting vous offre, avec cette
nouvelle parution, de prendre du temps pour vous, de relaxer en rêvassant au moment
où vous pourrez enfin remettre votre embarcation à l’eau et naviguer…
Certains d’entre vous projettent de conduire leur motomarine par temps frisquet? N’hésitez pas
à consulter le reportage Quoi porter quand on conduit une motomarine : l’importance d’être
bien protégé. Vous en apprendrez ainsi davantage sur les vêtements et accessoires essentiels :
combinaison isothermique, chaussures, gants, bandeau, casque et lunettes. Puis, quand vous serez
prêt à ramener votre engin à la maison, la lecture du texte Les remorques pour motomarines :
mieux conçues et plus faciles à entretenir pourrait bien vous être utile pour choisir une remorque
qui répondra à tous vos besoins.
Dans la parution Été 2013, Brian Minton répondait à la question suivante : comment bien se
préparer pour naviguer par gros temps? Dans ce numéro, il vous explique comment manœuvrer
en pareille situation selon les vagues que vous devrez affronter et le type de bateau que vous
possédez. Il vous donnera quelques stratégies à employer dans une mer de face, en situation
d’approche en vent arrière et plus encore!
Après avoir raconté l’achat de leur voilier Dance me à l’étranger, Jacques Chalifour et Hilda Luyt sont
de retour avec un reportage sur la Croatie à voile. Ils vous dépayseront avec ce retour au Moyen
Âge totalisant 1400 milles nautiques et 75 escales. Ensuite, Monique Reeves vous fait part de
son voyage au Club Med de l’île San Salvador dans l’archipel des Bahamas. Tout en vous relatant
l’histoire de la ville et de ses habitants, elle vous décrira ses vacances mémorables à cet endroit
réputé pour la plongée sous-marine et autres activités sportives.
Monique vous présente aussi le Réseau du capitaine, qui existe depuis 30 ans. Nicole Gaudreault
et André Fleury sont bénévoles pour cette communauté de navigateurs qui sert à échanger des
informations par radio et qui rend accessible au www.lereseauducapitaine.qc.ca la position
et les déplacements des bateaux, le blogue et les carnets des navigateurs, etc. De son côté,
Michel Brassard vous conseille à propos de la gestion des ressources à bord : l’eau, l’électricité
et le carburant.
Denise Gauthier et Jean-Louis Lévesque d’Alero vous reviendront dans la parution Hiver 2014
sur leur voyage en Afrique du Sud, mais pour le moment, ils vous dressent les portraits d’Élise et
Frank qui naviguent depuis 30 ans un peu partout sur la planète et, depuis 1976, sur leur voilier
Ouais-Ouais, un cotre aurique de 10 mètres qui a côtoyé plus de 375 ports et 52 pays.
Quant à Étienne Giroire, il vous fait le récit de sa Route du rhum 2010 dont le départ fut la
réalisation d’un rêve, mais dont le dénouement abrupt s’est transformé en cauchemar avec le
naufrage de son voilier ATNinc.com. Continuons avec le skipper Georges Leblanc qui a vécu un
parcours d’Halifax à Rimouski moins houleux à bord de l’Océan Phénix, même s’il a eu des ennuis
avec son moteur alors qu’il était presque rendu à destination. Ensuite, Daniel Lévesque, dans sa
chronique Compétitions de voile, vous annonce que Rodolphe Victorri, de Saint-Pierre-et-Miquelon,
accompagné de sa fille Dina, 14 ans, a battu un record de vitesse dans la Classe Mini 650 avec son
voilier Shanawdithit lors de la 2e édition de la Route Rimouski-Anticosti.
En terminant, Bernard Labrecque vous renseigne sur le nouveau diagramme de classification des
sources (CATegory of Zone Of Confidence – CATZOC) qui apparaît sur les nouvelles cartes marines
en format papier afin de vous aider à prendre de meilleures
décisions sur le chemin à emprunter lors de vos prochaines
escapades. En ce qui concerne la pêche, Réal Larose distingue
pour vous les différences entre les poissons-nageurs, fort utiles
en cette saison. Vous saurez tout sur leur forme, grosseur, couleur
et sur la profondeur à laquelle ils peuvent être récupérés.
N’oubliez pas de tenter votre chance avec la grille de mots croisés
de Nathalie Mudita Aubut sur le thème de la direction nautique
et de consulter la chronique Lecture de Monique Reeves.
Automne 2013
QUÉBEC YACHTING
Joani Hotte-Jean
3
SOMMAIRE
32
CHRONIQUES
3
À LA BARRE
6ÉCHOS
22 NICOLE GAUDREAULT ET
ANDRÉ FLEURY
Au cœur du Réseau du capitaine 24 PASSION PÊCHE
L’automne, la saison
des poissons-nageurs
26 CONNAISSEZ-VOUS CATZOC?
32 LA CROATIE À VOILE
Véritable retour au Moyen Âge!
38 LA RETRAITE À VOILE
Gérer ses ressources
44 COMPÉTITIONS DE VOILE
Route Rimouski-Anticosti
48CALENDRIER
REPORTAGES
12 DOLCE VITA AU CLUB MED DE
SAN SALVADOR AUX BAHAMAS
16 NAVIGUER PAR GROS TEMPS
Les manœuvres • Partie II
18 UN SPORT EN PLEINE ÉVOLUTION
La motomarine, d’hier à
aujourd’hui • Partie IV
ESSAIS
28 SYSTÈME DE COMMUNICATION
DELORME
Restez en contact avec vos proches avec
l’inReach de Delorme
29 LE RAM 1500 MAINTENANT
DISPONIBLE AVEC UN MOTEUR
V6 PENTASTAR
Département
30NOUVEAUTÉS
36AVENTURE
Ouais-Ouais, le cotre aurique
d’Élise et Frank
40 RETOUR DANS LE PASSÉ
Étienne Giroire raconte sa Route
du Rhum 2010
46 VENT DU LARGE
De Halifax à Rimouski à bord
de l’Océan Phénix
53 COURTAGE, SERVICES,
ET CARTES D’AFFAIRES
En couverture: Coucher de soleil au Club Med
de San Salvador aux Bahamas.
48LECTURE
54PASSE-TEMPS
Mots croisés • La direction nautique
40
20
4
16
QUÉBEC YACHTING
Automne 2013
ÉCHOS
PAR JOANI HOTTE-JEAN
Photo de groupe prise sur la plage de Treadwell Bay lors du Rendez-vous Jeanneau.
Réussite pour le premier Rendez-vous Jeanneau
organisé par des Québécois
L
a Marina Lennox et le Groupe JSO Québec (Groupe de propriétaires de voiliers Jeanneau) ont organisé un premier Rendez-vous
Jeanneau, les 20 et 21 juillet dernier, au lac Champlain, plus précisément à la plage de Treadwell Bay, communément appelée
Plage de Deep Bay. Le samedi, plus d’une trentaine de participants ont pu effectuer de nouvelles rencontres et ont eu le plaisir de
partager des prix de présence à l’effigie de Jeanneau (chandails, casquettes, verres, etc.). Une formule 5 à 7 avait été prévue où il était
possible d’apporter sa nourriture et sa boisson, puis de pratiquer quelques activités comme la pétanque et le jeu de fer. Le 21 juillet, à 10 h,
une navigation amicale sur le lac Champlain a permis à tous de se retrouver pour une dernière fois.
Vous êtes propriétaire d’un voilier Jeanneau et souhaitez devenir membre du Groupe JSO Québec? Il vous suffit de faire parvenir vos coordonnées à
[email protected].
6
QUÉBEC YACHTING
Automne 2013
CHRONIQUE
ÉCHOS
PAR MONIQUE REEVES
C’est donc avec beaucoup de faste et d’éclat que la Société d’histoire de
Boucherville, en collaboration avec le Club nautique de Mézy et la Ville
de Boucherville, a organisé cette escale du Roter Sand, un voilier-école
de 26 mètres basé à Rimouski, rebaptisé pour l’occasion L’Aigle d’Or. Sur
le pont, 22 jeunes Françaises personnifiaient les Filles du Roy et saluaient
avec enthousiasme les nombreux spectateurs.
Le capitaine Daniel Marsolais a eu l’honneur de transporter à bord de
son voilier Marso Polo les époux Pierre Boucher et Jeanne Crevier vers
Montréal, où s’est tenu en après-midi un bal d’époque réunissant les
passagères de L’Aigle d’Or et autres invités d’honneur.
Club nautique de Mézy.
La Société d’histoire des Filles du Roy, fondée à Québec en 2010, veut
de cette façon rétablir la réputation quelque peu entachée de ces jeunes
Françaises arrivées en Nouvelle-France dès 1663.
Le voilier L’Aigle d’Or fait
escale au Club nautique
de Mézy à Boucherville
Rappelons que le roi de France Louis XIV avait répondu favorablement à
la demande de Pierre Boucher, sieur de Trois-Rivières et futur fondateur
de Boucherville, d’envoyer des femmes pour marier les colons. Il y avait
à cette époque une véritable crise démographique. On comptait 14 fois
plus d’hommes que de femmes!
L
Le voilier L’Aigle d’Or a parcouru le Saint-Laurent durant une semaine et
accosté à Tadoussac et Québec où l’accueil fut très chaleureux, car sa
venue coïncidait avec le début des Fêtes de la Nouvelle-France.
e Club nautique de Mézy à Boucherville s’est joyeusement
plongé dans le passé le samedi 17 août dernier. En effet,
dans le cadre du 350e anniversaire de l’arrivée des Filles
du Roy en Nouvelle-France, une fête a eu lieu pour commémorer
cet événement.
Références : www.ecomaris.org et www.lesfillesduroy-quebec.org.
ÉCHOS
PAR JOANI HOTTE-JEAN
Deuxième position pour le
Québec aux Jeux d’été du
Canada 2013
L
es Jeux d’été du Canada 2013 se sont déroulés à Sherbrooke
du 2 au 17 août 2013. Le Québec s’y est démarqué en
obtenant 172 médailles (or : 53; argent : 58; et bronze : 61),
ce qui lui a permis de se hisser en 2e position sur le tableau des
médailles, derrière l’Ontario qui en a amassé 213, soit 41 de plus.
Les athlètes québécois en canoë-kayak y ont remporté 10 médailles d’or,
d’argent ainsi que de bronze. Ceux en aviron sont retournés à la maison
avec 4 médailles de bronze et Christine Lavallée a gagné l’or en voile au
2.4mR para mixte (voilier monoplace). L’équipe féminine du Québec,
composée de Virginie Lavallée-Corbeil et de Florence Pépin-Delhaes, a
réussi à décrocher une médaille d’argent en voile dériveur double – 29er.
Visitez le www.jeuxducanada2013.ca
renseignements sur vos disciplines favorites.
8
Virginie Lavallée-Corbeil et Florence Pépin-Delhaes de l’équipe féminine
du Québec en voile dériveur double – 29er. Crédit photo : Dany Coulombe.
QUÉBEC YACHTING
Automne 2013
pour
obtenir
d’autres
ÉCHOS
PAR JOANI HOTTE-JEAN
Léonard Cormier, le gagnant de la Solo Valcour 2013.
Départ de la Solo Valcour 2013.
Léonard Cormier remporte
la Solo Valcour 2013
L
a 6e édition de la Solo Valcour a eu lieu le 17 août 2013 sur le lac Champlain et 27 participants ont pris part à cette course en solitaire.
Il s’agit d’un record puisque 22 personnes s’y étaient enregistrées en 2012. Habituellement, le parcours est de 12 milles nautiques
(22,22 km), mais celui-ci a été revu à 6,2 milles nautiques (11,48 km) en raison des vents qui soufflaient entre 5 et 8 nœuds (9,26
et 14,82 km/h). Léonard Cormier, le capitaine de Shaka, un voilier X-95 de X-Yachts, a remporté le trophée Marius D’Eschambeault en
se hissant en tête du classement général. Cet Américain, qui a remporté la victoire pour la première fois cette année, n’en était pas à sa
première participation à la Solo Valcour. La majorité des voiliers ont franchi la ligne d’arrivée après 1 heure et demie à 2 heures 45 minutes
de navigation.
Une classe pour bateaux équipés d’un enrouleur de grand-voile avait été ajoutée par souci d’équité envers tous les concurrents et un abri pouvait servir
en cas de pluie pour la remise des prix ainsi que pour la fête après la régate. Le comité organisateur est très fier de cette dernière édition et remercie
tous ses commanditaires qui permettent d’offrir cet événement de plus en plus populaire depuis 2008.
Le trophée Marius D’Eschambeault existe pour rendre hommage à un ancien membre du comité organisateur de la Solo Valcour, qui est
malheureusement décédé au début de l’été 2012 près de l’île Valcour.
Vous pouvez consulter les résultats complets de la Solo Valcour en naviguant jusqu’au www.solovalcour.com.
Aperçu des résultats de la Solo Valcour 2013
Classe
Position
Gagnant
Capitaine
Nom du voilier
Modèle du voilier
Léonard Cormier
Shaka
X-95 de X-Yachts
Classe A
1er
François Bertheau
Chaïka
Sun Odyssey 42i de Jeanneau
Classe A
2e
Jean-Pierre Turgeon
Galilée
First 44.7 de Bénéteau
Classe A
3e
Miro Balcar
Endo-X
X-46 de X-Yachts
Classe B
1er
Léonard Cormier
Shaka
X-95 de X-Yachts
Olivier Bouverat
Lotus
Lotus 40
Richard Leboeuf
Ajin San
Gib Sea 10.5
Classe B
2
Classe B
3e
Classe C
1er
Alex De Greef
Osprey
Catalina 27
Classe C
2e
André Dufort
Dirigo
Mirage 27
Classe C
3e
Yves Vachon
Saint-Yves
Tanzer 26
10
e
QUÉBEC YACHTING
Automne 2013
PUBLIREPORTAGE
Par Réal Larose
L’entreprise a aussi procédé à plusieurs investissements afin d’acquérir
de nouveaux équipements spécialisés dans le but de remettre à neuf
tous les types de moteurs hors-bord, à deux et quatre temps. CVTechAAB, reconnue pour le réusinage de moteurs, le replacage de cylindres
Nika-Tech et la distribution de pièces de moteurs de haute qualité, offre
aujourd’hui une gamme complète de moteurs remis à neuf pour le
secteur marin. Le but avoué : offrir des moteurs hors-bord et « inboard »
de première qualité, garantis pendant un an, dans un programme
d’échange contre le moteur défectueux pour répondre rapidement aux
besoins grandissants de sa clientèle.
CVTech-AAB acquiert
Marine Medics
Employés de CVTech-AAB.
C
VTech-AAB, une entreprise de Thetford Mines, est fière
d’annoncer l’acquisition de Marine Medics, une des plus
importantes entreprises spécialisées dans la remise à neuf et
la réparation de moteurs hors-bord au Canada. Toutes les opérations
de Marine Medics, une entreprise ontarienne, seront transférées et
intégrées aux opérations de CVTech-AAB à Thetford Mines. Cette
acquisition est le fruit de plusieurs mois de négociations et elle va
permettre à l’entreprise de se positionner comme le leader canadien
dans le domaine.
En plus d’offrir un service mécanique complet sous un même toit,
CVTech-AAB distribue fièrement les produits WSM, Wossner, Wiseco,
Kimpex, Solas, Pro-Marine, HPP, Winderosa, L.A. Sleeve, Advance Sleeve,
Koyo, Kibblewhite, Hipertech, Del West et beaucoup plus!
CVTech-AAB
3037, boulevard Frontenac Est, Thetford Mines (Québec) G6G 6P6
Pour commander : 1 800 518-7220 • [email protected]
www.cvtech-aab.com
L’acquisition de Marine Medics a permis à CVTech-AAB de mettre la main
sur plus de 700 « powerheads » de moteurs hors-bord de toutes les
marques populaires, soit BRP, Evinrude, Johnson, OMC, Mariner, Mercury,
Force, Yamaha, Suzuki et autres. Cet inventaire de moteurs va permettre
d’offrir aux clients de l’entreprise une vaste gamme de moteurs remis à
neuf et pouvant être échangés et livrés rapidement.
Automne 2013
QUÉBEC YACHTING
-
.com
LE CHEF DE FILE EN MOTEURS RÉUSINÉS,
REPLACAGE DE CYLINDRES, PIÈCES & ACCESSOIRES
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11
REPORTAGE
PAR MONIQUE REEVES
Dolce Vita au Club Med
de San Salvador aux Bahamas
P
armi les 700 îles et 2000 îlots que compte l’archipel des
Bahamas, San Salvador, en plus de sa splendeur naturelle, a
une renommée historique de taille. C’est ici que Christophe
Colomb, après deux mois et demi en mer, désespéré de ne rien voir
à l’horizon et sur le point de rebrousser chemin vers l’Espagne, arriva
le 12 octobre 1492 à bord de la Santa Maria. Il venait de découvrir le
Nouveau Monde au nom du roi et de la reine d’Espagne.
Ancrant près du rivage de l’île de Guanahani, peuplée alors par les
Indiens Lucuyans, Colomb la rebaptisa San Salvador en hommage au
Saint Sauveur. Entouré de sable blanc et d’eau turquoise, il s’extasia :
« La beauté de ces îles surpasse celle de toutes les autres, aussi vrai que
12
Coucher de soleil sur la mer.
la splendeur du jour surpasse celle de la nuit! » Le cours de l’Histoire en
sera à jamais changé. Colomb n’avait alors aucune idée de la richesse
des fonds marins de l’océan qui berçait les trois navires constituant sa
flotte : la Santa Maria, la Nina et la Pinta! Ayant observé les eaux peu
profondes entourant ces îles, il nomma la région baja mar, « mer basse »
en français, ce qui devint par la suite « Bahamas ».
Des kilomètres de plages inhabitées
San Salvador, avec ses 19 km de long sur 8 km de large, est le sommet
d’une montagne sous-marine qui plonge à 4500 m de profondeur.
On y compte environ 1000 habitants, descendants d’esclaves africains
amenés par les loyalistes américains pour cultiver le coton. Les Lucuyans
ont tous été décimés par les maladies et n’ont survécu que très peu
de temps après l’arrivée des Européens. Après deux siècles aux mains
de réfugiés des Bermudes puis des pirates, les Bahamas deviennent
anglaises en 1717 et obtiennent leur indépendance en 1973 dans le
cadre du Commonwealth. Située loin des circuits touristiques de masse,
l’île est un lieu privilégié pour le ressourcement, la détente et la plongée
sous-marine.
Lors de notre séjour au Club Med de Columbus Isle en février dernier,
j’ai roulé à vélo sur la Queen’s Highway, la route qui fait le tour de l’île,
afin d’en découvrir les attraits. À part quelques vestiges de maisons
abandonnées depuis longtemps et quelques maisonnettes, c’est le calme
plat sous le soleil. Les ruines du Watling’s Castle sont encore visibles à
Sandy Point. George Watling, pirate anglais, fit de l’île son repère au XVIIe
siècle et lui transmit son nom jusqu’en 1925. On le disait très pieux,
empêchant son équipage de jouer aux cartes le dimanche! Mangroves,
immenses plages de sable blanc désertes et mer couleur turquoise se
succèdent tout au long de la route. Je n’ai jamais vu un turquoise aussi
féerique… L’intérieur de l’île est couvert de lacs reliés les uns aux autres.
QUÉBEC YACHTING
Automne 2013
REPORTAGE
Plongeurs près d’un récif.
La vie quotidienne des habitants est très tranquille et n’a pas beaucoup
changé au cours des siècles. Elle est rythmée par la venue hebdomadaire
du bateau de la poste à la marina de Cockburn Town, le village principal.
La criminalité est absente et tout le monde se connaît et vit tranquillement
en paix. Les églises de différentes confessions sont nombreuses, dont
une catholique qui fait belle figure au début du village. Le dimanche, les
chants gospel retentissent dans les chapelles et églises. Une température
magnifique, se situant entre 24 et 28 oC, très ensoleillée, accompagnée
d’un vent léger et ponctuée à l’occasion d’averses très courtes, en fait
un lieu idéal. Les mois d’avril, mai et juin sont les plus appréciés par
les vacanciers.
Malgré sa petite superficie, San Salvador possède un aéroport international
(ZSA) qui permet aux avions de ligne, notamment Bahamasair et Canjet
(pour le Club Med) ainsi qu’aux avions privés d’y atterrir. Héritage
des Américains qui l’avaient construit durant la Deuxième Guerre
mondiale afin de surveiller l’ennemi allemand, l’aéroport continue d’être
opérationnel. Une base navale américaine a aussi été bâtie durant cette
période. De nombreux étudiants américains y séjournent régulièrement,
le printemps venu, pour des stages de recherche en archéologie, biologie
et en sciences naturelles au Gerace Research Centre, au grand plaisir
de Neil Storr, pompier à l’aéroport et propriétaire d’un petit bar qui les
accueille chaleureusement. Neil m’a été d’un grand secours durant mon
périple à bicyclette autour de l’île. Ayant surestimé ma forme physique
et prévu un temps trop court pour compléter le parcours, je me suis
retrouvée devant son café, près du phare de Dixon Hill, épuisée après
30 km! Il en manquait une vingtaine pour terminer le tour de l’île. Il a
aimablement accepté de me ramener au Club Med, emportant mon vélo
dans la boîte arrière de sa camionnette! Ce chic type m’a causé de son
île et de ses rêves d’y ouvrir un petit hôtel. Pas question pour lui de voir
la neige un jour! Il aime bien trop la chaleur, le soleil et le sable blanc
comme des nuages!
Seulement deux hôtels sont présents à San Salvador. Celui du Club Med,
fort bien aménagé en petites maisonnettes colorées de deux étages,
constitue le village et accueille des G.M. (gentils membres) d’Europe
et d’Amérique du Nord. Le vol d’avion, d’une durée de trois heures
directement depuis Montréal, est une denrée rare pour les Bahamas. Le
second, un motel, est situé à la marina de Riding Rock et accueille surtout
des Américains.
Luc Labrecque, pêcheur et résident d’Acton Vale, qui vient régulièrement au Club
Med pour taquiner le poisson (bonefish). Automne 2013
Durant les siècles antérieurs, l’échouage des navires a constitué
un commerce pour les insulaires des Bahamas qui revendaient le
QUÉBEC YACHTING
13
REPORTAGE
tennis de table, natation, volley-ball de plage, planche à voile, kayak de
mer, pêche, voile, motomarine, plongée avec masque et plongée avec
bouteille, ski nautique (à partir d’avril), marche rapide, yoga, stretching,
conditionnement physique et massage… sont ici choyés. Les G.O. sont
là pour encadrer et motiver! Ils ne sont jamais envahissants, laissant les
G.M. libres de participer ou non. Des excursions proposant le tour de
l’île en autobus, une messe gospel, une escapade à High Cay et de
pêche aux gros poissons sont aussi offertes en complément. Les soirées
thématiques amusantes complètent gaiement la journée.
Mon compagnon a fait plusieurs plongées sous-marines, notamment lors
d’une nuit à la pleine lune… Lors de cette sortie, j’étais sur le bateau et la
lueur des lampes sous l’eau indiquant le retour au bateau des plongeurs
sous un ciel étoilé était magique. Leur plongée les a aussi comblés,
particulièrement avec la vue de la langouste multicolore géante.
Coucher de soleil sur Columbus Isle.
butin récupéré à Nassau. Afin de sécuriser le parcours de ces navires
marchands et de mettre fin à cette pratique, plusieurs phares ont été
construits, dont celui de Dixon Hill à San Salvador, un des derniers phares
à être encore alimentés au kérosène. J’y ai rencontré Dave, l’un des deux
opérateurs qui doivent l’alimenter toutes les deux heures et demie durant
la nuit. Monter les 72 marches chaque fois constitue un entraînement
très rigoureux!
Joie de vivre et plongée sous-marine au Club Med
Situé à quelques minutes de l’aéroport, le Club Med est un éden fleuri…
où le plaisir de vivre est roi. Une thérapie garantie contre toutes les grisailles.
Lors de notre visite, les G.O. (gentils organisateurs dont une majorité de
Québécois) nous ont comblés par leur gentillesse, leur énergie et leurs
talents! Charles, le chef du village, est d’une élégance, d’une affabilité et
d’un tact remarquable… sans oublier tous ses nombreux autres talents,
tels que celui de chanteur, de présentateur et d’animateur.
Au Club Med, rien n’est laissé au hasard pour rendre notre séjour agréable.
Cela peut sembler un cliché, mais c’est indéniablement vrai… Que ce
soit le personnel de la salle à manger ou encore les femmes de chambre,
tous désirent rendre nos vacances merveilleuses et y réussissent. Que
l’on recherche la tranquillité ou les activités sportives, l’agencement du
site s’y prête très bien. Les amateurs de tennis, minifoot, pétanque,
Le Club Med de San Salvador (Columbus Isle) est reconnu comme
un endroit très sélect pour la plongée sous-marine. Le club de
plongée Seafari, affilié au Club Med, possède un des seuls caissons de
décompression des Bahamas. Un médecin est aussi sur place et les
installations sont très modernes. Les instructeurs, de nationalité belge,
française et québécoise, sont des plus attentionnés. Deux bateaux de
type catamaran, super équipés avec barres de palier de décompression à
4 mètres et bombonne d’air, permettent des plongées très sécuritaires et
agréables. Les spots de plongée sont très variés avec un impressionnant
tombant, des crevasses, de magnifiques coraux multicolores, des grottes
et tunnels ainsi que des épaves. La visibilité de plus de 30 mètres
permet d’admirer les requins de toutes sortes, dont les marteaux, les
tortues, d’énormes barracudas, mérous et des raies. Des accessoires de
plongée sont offerts en location. Les cours (PADI) pour débutants jusqu’à
un niveau de sauveteur sont aussi proposés. Mon compagnon a eu un
petit pépin avec son ordinateur de plongée et grâce à l’équipement sur
le bateau, ses deux plongées du matin, qui auraient été impossibles,
ont pu avoir lieu en toute sécurité avec le manomètre et le détendeur
prêtés par l’instructeur. Éric Labelle, l’assistant-manager chez Seafari, est
un Québécois très consciencieux et soucieux du bien-être des plongeurs.
Il est aussi opérateur du caisson de décompression, au besoin. Lors de
notre passage, il n’avait pas encore été utilisé depuis le début de l’année.
Les navigateurs, notamment les Québécois qui fréquentent les Bahamas,
peuvent profiter des avantages de ce club de plongée en communiquant
avec le Club Seafari par Internet. On se fera un plaisir d’aller les cueillir ou
encore ils pourront se rendre au bateau avec leur annexe. L’expérience
en vaut vraiment le détour! Les plaisanciers peuvent aussi passer une
journée complète à Columbus Isle afin de profiter des installations
complètes, de la splendide plage et savourer la gastronomie légendaire
du Club Med et des délicieux drinks servis aux bars, et ce, moyennant un
tarif adapté au forfait choisi.
Que de merveilleux moments à retenir de ce séjour si agréable, que ce
soit les conversations avec Julio, le sympathique cuisinier, ainsi que Niki et
Stéphanie à la réception, toujours charmantes et tellement efficaces. Tous
les G.O ., tellement accueillants et divertissants dans ce lieu paradisiaque,
resteront inoubliables…
Références :
Club Med : www.clubmed.com
Bahamas (en anglais seulement) : www.bahamas.com
Seafari : www.seafari-int.com/bahamas_fr.html
14
Le quai et les deux catamarans du club de plongée Seafari.
QUÉBEC YACHTING
Automne 2013
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Automne 2013
QUÉBEC YACHTING
15
REPORTAGE
PAR
BRIAN
Par
Réal MINTON
Larose
Naviguer par gros temps
Les manœuvres • Partie II
L
a plupart des plaisanciers partent sur l’eau sans aucune
planification en cas de gros temps. Même s’ils consultent
souvent les bulletins météo et s’organisent de façon à ne
pas sortir si on prévoit du mauvais temps, une fois sur l’eau, ils ne
s’inquiètent pas trop si le vent se lève, s’il change de direction ou
devient plus soutenu. Ils savent qu’ils peuvent bien manœuvrer
leur bateau.
Dans la dernière édition de Québec Yachting, nous avons traité des
éléments clés à prendre en considération afin d’être bien préparé si les
conditions de navigation se dégradent. Après le bateau et l’équipage,
concentrons-nous maintenant sur les manœuvres à effectuer dans une
telle situation.
Les vagues
Les conditions de vagues varient en fonction de trois choses : la durée
et la force des vents ainsi que leur direction. Les vagues se développent
sur une base temporelle. Si le vent souffle à 15 nœuds, il ne devrait
pas y avoir de problème, mais les vagues pourraient facilement doubler
en hauteur après deux journées consécutives. Pour ce qui est de la
force des vagues, la question est relativement simple. Si le vent souffle
à 20 noeuds, les vagues atteindront le double de celles d’un vent de
10 noeuds. En conclusion, un vent soufflant de la terre vers la mer aura
un effet de vague beaucoup moins important qu’un vent du large, et ce,
en raison d’un fetch plus court.
Le fetch est la distance sur un plan d’eau au-dessus de laquelle souffle
un vent donné sans rencontrer d’obstacle. Ainsi, si vous naviguez près
du rivage, un vent de 30 noeuds pourrait avoir un effet marginal, alors
16
que si vous êtes au large, à plus de 150 km de la côte, des vents faibles
pourront développer de grosses vagues.
Un autre facteur à considérer est l’intervalle entre les crêtes de vagues.
Même si les vagues sont hautes, vous aurez moins à vous inquiéter si
l’intervalle entre ces dernières est plus long. Vous risquez donc moins que
le bateau parte de travers et d’être fortement éclaboussé.
Le type de bateau
Manœuvrer par gros temps sur un bateau à pont ouvert est fort différent
que sur un bateau à pont fermé. Si les vagues frappent l’avant d’un
bateau à pont fermé, elles vont probablement éclabousser le bateau
jusqu’au pare-brise et pénétrer un peu dans le cockpit. Tout devrait bien
aller, pourvu que vos dalots de pont ne soient pas obstrués – vérifiez-les
chaque mois! N’oubliez pas cependant que le fait d’avoir un pied ou deux
d’eau dans le cockpit risque de vous causer quelques problèmes pour
manœuvrer votre bateau.
QUÉBEC YACHTING
Automne 2013
REPORTAGE
Pour un bateau à pont ouvert, cela est plus risqué, et ce, pour deux
raisons. D’abord, si la proue est éclaboussée par les vagues et qu’une
bonne quantité d’eau y pénètre, vous aurez plus de difficulté à
manœuvrer, car ce type de bateau est plus léger. Au lieu des dalots,
vous dépendrez de l’efficacité de vos pompes de cale pour éliminer
l’eau. Donc, ne partez jamais sans elles! Assurez-vous également qu’elles
possèdent une capacité de débit appropriée à la grosseur du bateau et
qu’elles sont correctement installées. Deuxièmement, dans un bateau à
pont ouvert, il sera très important de bien distribuer le poids à bord, qu’il
s’agisse des passagers ou de l’équipement, car cela pourrait faire en sorte
que la proue se remplisse d’eau.
Stratégie à utiliser dans une mer de face
Lorsqu’on fait face à de grosses vagues, il faut bien équilibrer l’assiette du
bateau. Le fait de régler le trim (si disponible) vers le bas et de conserver
une certaine vitesse devrait permettre de relever le nez du bateau. Dans
le cas d’un bateau à pont ouvert, assurez-vous d’une bonne distribution
du poids à bord. Équilibrez également le poids sur les côtés du bateau.
Quand on fonce dans de grosses vagues, tout devient inconfortable à
bord en raison du choc des vagues contre la coque et des éclaboussures.
Si vous naviguez dans un angle de 15 ou 30 degrés, vous gagnerez en
termes de confort et vous aurez moins d’eau projetée à bord. Pour ce qui
est de la vitesse du bateau, tout dépendra de l’intervalle entre les vagues
et de leur cambrure.
L’approche en vent arrière
Tout d’abord, comme pour une mer de face, maintenez le poids à l’arrière
du bateau si vous devez manœuvrer avec un vent arrière. Si vous surfez
une vague et que la proue est trop chargée (à grande vitesse ou avec
un angle d’attaque incorrect), vous risquez de rattraper la vague suivante.
Cela pourrait faire en sorte que la vague projette la proue vers l’arrière
(et vice-versa) et se brise sur l’arrière du bateau. Personnellement, j’ai
constaté que le fait de zigzaguer entre les vagues fonctionne bien. Ce
sera encore plus facile si les crêtes de vagues sont plus espacées et que
vous disposez donc d’un intervalle plus long entre celles-ci.
du côté de la vague. Cela permettra de redresser le bateau MAIS il vous
faudra d’autre part réduire les gaz aussitôt afin de ne pas prendre trop de
vitesse. J’ai personnellement tiré une bonne leçon de cette expérience :
il faut toujours avoir de la puissance en réserve. Si vous manoeuvrez
continuellement à pleine puissance, vous ne pourrez éviter une mise
de travers.
La vitesse idéale
Il y a une vitesse idéale pour chaque bateau, et ce, en fonction de sa coque,
de la puissance de son moteur et de l’action des vagues. Il faut aussi de
la patience afin de trouver « le juste équilibre ». Il vous faudra effectuer
plusieurs essais en augmentant ou en réduisant progressivement la
vitesse du bateau. Lors d’une croisière, mon épouse et moi avons passé
deux journées entières à quai à attendre que les vents se calment avant
de nous décider finalement à repartir. Nous avons trouvé la vitesse idéale
afin de surfer des vagues de 4 à 5 pieds, soit 17 nœuds, et parcouru ainsi
25 milles pour nous rendre à notre destination. Ce jour-là, nous étions
seuls sur l’eau, même s’il faisait vraiment beau.
Vigilance requise
L’action des vagues n’est jamais totalement uniforme. Certains disent
qu’on peut même rencontrer des vagues 9 à 10 fois plus grosses. Je ne
sais pas si c’est vrai, mais sachez toutefois que vous devez toujours rester
vigilant dans de telles conditions. De temps à autre, vous rencontrerez
une vague qui sera de 25 à 50 % plus haute que la moyenne. Portez
toujours votre regard trois ou quatre vagues plus loin, que ce soit dans
une mer de face ou par vent arrière. Ainsi, vous la verrez venir et pourrez
ajuster votre vitesse et votre approche afin de minimiser l’impact. Il est
évidemment préférable d’éviter les surprises.
En manœuvrant avec un vent arrière, la poupe peut avoir tendance à
glisser sur le côté de la vague. Cela se produit habituellement quand
la vitesse du bateau est inférieure à celle des vagues. À la limite, si le
bateau glisse jusqu’à la prochaine vague, cela pourrait entraîner de
lourdes conséquences.
Dernier point et non le moindre
Si vous partez sur l’eau pour une longue période avec un bateau qui
commence à avoir de l’âge, vous courez d’autres risques. En effet, les
réservoirs de carburant se corrodent avec le temps. Ainsi, lorsque votre
bateau se fera brasser dans les vagues, des sédiments du réservoir
pourraient se détacher et obstruer le filtre à carburant. Dans le cas des
moteurs diesel, il y a habituellement deux filtres de chaque côté. Ayez la
bonne idée de n’en utiliser qu’un seul à la fois. Ainsi, vous pourrez les
permuter au besoin. Pour les moteurs à essence, prévoyez emporter
deux ou trois filtres supplémentaires. Il serait bon également de savoir
comment les changer au cas où vous devriez le faire de façon urgente.
Afin d’empêcher le bateau de partir de travers, il faut manœuvrer
directement dans la vague. Vous aurez besoin fort probablement de
plus de puissance afin d’échapper à l’effet de travers. Si le bateau est
équipé de deux moteurs, poussez la manette des gaz du moteur situé
Sachez que ce ne sera pas la fin du monde si jamais vous avez à
manœuvrer dans les grosses vagues! Ce sera pour vous l’occasion
d’exercer vos réflexes. Par la suite, vous ne vous sentirez plus piégé ou
effrayé lors de vos sorties sur l’eau.
Automne 2013
QUÉBEC YACHTING
17
REPORTAGE
Un sport en
pleine évolution
La motomarine, d’hier à
aujourd’hui • Partie IV
Les remorques
pour motomarines
Mieux conçues et
plus faciles à entretenir
L
a plupart des acheteurs de motomarines ne consacrent
pas suffisamment d’attention au choix de leur remorque.
Ils achètent souvent celle qui coûte le moins cher et se
soucient peu de bien l’entretenir. On trouve maintenant sur
le marché quelques nouveautés intéressantes en matière de
remorques de motomarines. Mais peu importe le modèle que
vous choisirez, il vous faudra lui consacrer un minimum de
temps quant à son entretien si vous voulez en profiter mieux et
plus longtemps.
D’abord, il vous faut un modèle suffisamment gros pour supporter le
poids de votre motomarine. Votre concessionnaire pourra vous aider
à cet effet, bien que pour la plupart des nouvelles motomarines, le
type de remorque appropriée soit bien indiqué. Si vous voulez en
être sûr, mesurez la longueur de votre motomarine afin de déterminer
si la remorque est bien adaptée. Cependant, une simple vérification
du tableau de spécifications de chacune devrait suffire. Rappelez-vous
aussi de tenir compte du poids supplémentaire d’un plein réservoir
d’essence ainsi que de l’équipement. Tout comme pour les feux de
position et les chaînes de sécurité qui sont l’objet d’exigences de la loi,
les remorques devraient également être équipées d’un cric et d’une
roue de secours. Outre ces éléments fondamentaux, ce sont des choix
personnels qui entrent en ligne de compte.
Les remorques munies de traverses droites sont les moins
chères, mais la plupart des modèles sur le marché sont équipés
de traverses qui courbent vers le bas en formant un V afin que la
motomarine soit plus basse, donc plus près de l’eau lorsque vient
le temps du déchargement. Les traverses courbées offrent donc une
meilleure solution.
Même si une suspension avec ressort
à lames est efficace, une
suspension à barre
de torsion exigera
18
Remorque pour motomarine Sea-Doo Advanced Tec iCatch.
QUÉBEC YACHTING
Remorque Sea-Doo Move II 2013.
Automne 2013
REPORTAGE
une hauteur minimale et une manœuvrabilité accrue lors du chargement
et du déchargement. En plus de permettre de décharger la motomarine
dans moins de profondeur d’eau, une suspension à barre de torsion
améliore la conduite sur la route. Comme la plupart d’entre vous le savent,
les rampes de mise à l’eau en parfait état ne sont pas monnaie courante.
Les descentes sont souvent raides ou glissantes et il vaut mieux éviter de
descendre trop loin avec la remorque au risque de mettre également votre
véhicule à l’eau!
Le choix du matériau qui entre dans la composition du cadre de la
remorque est également important et il peut faire toute la différence à
long terme. Les remorques en acier peint sont les moins chères. Toutefois,
celles en aluminium ou en acier galvanisé demeurent le seul choix logique
si vous comptez naviguer en eau salée. En plus de mieux résister à la
corrosion, les modèles en aluminium sont plus légers et plus faciles
à remorquer.
Les motomarines sont légères. Même avec le réservoir plein d’essence
et l’équipement, elles ont l’avantage d’être faciles à remorquer derrière
n’importe quel type de véhicule. Toutefois, quand vous en avez deux à
transporter, cela devient une tout autre affaire. En plus de nécessiter une
remorque plus large ainsi qu’un véhicule plus puissant, il faut également
que la remorque soit équipée d’un système de freinage. Hormis ces
facteurs, d’autres considérations s’appliquent.
Les remorques doubles possèdent suffisamment d’espace libre sur
la flèche d’attelage pour pouvoir y placer de l’équipement. Il s’agit d’un
avantage, car on manque souvent d’espace pour transporter tout ce dont
on pourrait avoir besoin. Sachez cependant que les remorques simples
sont également disponibles avec des flèches d’attelage plus longues.
La plupart des remorques sont équipées de glissières recouvertes de tapis
de chaque côté de la remorque. Celles-ci facilitent le chargement et le
déchargement de la motomarine. Cependant, même avec des glissières,
il peut s’avérer parfois difficile de déplacer la motomarine si elle n’est pas
totalement submergée. La présence de rouleaux éliminera ce problème et
permettra de décharger la motomarine sans descendre la remorque trop
loin dans l’eau.
Les nouveaux modèles haut de gamme de remorques Sea-Doo sont
équipés de rouleaux, en plus de présenter de nouvelles caractéristiques
intéressantes qui faciliteront grandement le chargement et le déchargement
d’une motomarine.
entre une suspension avec ressorts à lames ou à torsion) jusqu’au
modèle « Move 1 » équipé de rouleaux ainsi que des systèmes iCatch et
plateforme Walk Pad.
Le système iCatch avec dispositif de déclenchement rapide utilise
une poignée intégrée à la plateforme, qui facilite le chargement et le
déchargement de la motomarine. Le dispositif peut s’actionner aisément
lorsqu’on est assis sur la motomarine. Le système de supports à rouleaux
centre parfaitement la motomarine lors du chargement, tandis que le
système iCatch verrouille automatiquement la proue de la motomarine
sur la remorque.
Pour sa part, le système de plateforme Sea-Doo Walk Pad, en forme de
« U », vous permet de circuler aisément autour de la motomarine lorsque
vous la chargez ou la déchargez. La remorque « Move 1 » est disponible
en plusieurs versions : conventionnelle (rouleaux conventionnels et treuil),
avec iCatch, Walk Pad ou encore avec iCatch et Walk Pad.
On présume que lorsqu’on offre un produit supérieur, comme c’est le cas
avec les systèmes iCatch et Walk Pad, les propriétaires de motomarines
risquent de jouer des coudes pour se ruer chez les concessionnaires
Sea-Doo. Cela est très plausible, car ce sont vraiment de bons produits.
Même si le modèle le plus haut de gamme coûte presque deux fois plus
cher qu’un modèle de base, une forte proportion d’acheteurs plus âgés
devrait s’y intéresser et voir leur vraie valeur.
Toutefois, peu importe leur âge, les propriétaires de motomarines devraient
veiller à effectuer une bonne maintenance de leur engin, comme vérifier
régulièrement l’état des ampoules et connexions électriques, sans oublier
la pression des pneus et particulièrement les mécanismes de roulement.
L’environnement marin est particulièrement dur pour les paliers de roues
des remorques. La meilleure manière d’éviter les problèmes de roulement
qui pourraient endommager votre remorque de motomarine – et
possiblement ruiner votre week-end – est de les entretenir régulièrement
et de les remplacer si nécessaire.
L’utilisation de « Bearing Buddy », soit des chapeaux de rechange de cage
de palier de roue, devrait être suffisante pour maintenir un bon graissage
tout en empêchant l’infiltration d’eau. Selon le fabricant, le fait d’utiliser son
produit (ou encore Sure-Lube) permet d’éviter de remplacer le palier tous
les cinq ans au lieu de chaque année.
En ce qui a trait au produit « Bearing Buddy », il suffit d’utiliser un graisseur
à pression manuelle et de pomper suffisamment de graisse jusqu’à ce que
le piston à ressort de l’unité excède de 1/8 pouce. Tant que vous pouvez
basculer le piston avec vos doigts, il y a assez de graisse dans l’axe. Si le
piston est bien poussé à l’intérieur et qu’il n’y a aucun « jeu » ajoutez de
la graisse.
La gamme de quatre modèles de remorques
Sea-Doo varie du modèle de base muni
d’une colonne de treuil ajustable avec
rouleaux de proue (vous avez le choix
Si vous inspectez régulièrement les paliers de roues, vous n’aurez
probablement pas à les remplacer le printemps suivant. On recommande
de lever chaque roue à l’aide d’un cric et de la faire tourner. Si vous entendez
un grincement ou notez une vibration, vérifiez s’il y a suffisamment de
graisse. Ainsi, vous pourrez partir en paix pour la journée!
Dispositif de déclenchement rapide
pour remorque de motomarine
Sea-Doo Advanced Tec iCatch.
Réceptacle de proue
pour remorque de motomarine
Sea-Doo Advanced Tec iCatch.
Automne 2013
Le choix d’une bonne remorque ainsi qu’un entretien périodique vous
assureront de passer une saison magnifique, et ce, sans craindre d’avoir
des ennuis.
QUÉBEC YACHTING
19
REPORTAGE
Quoi porter quand on
conduit une motomarine
cintre et qu’elle soit bien étendue. Il ne faut absolument pas qu’elle soit
pliée et remisée dans un coin humide.
Un des grands avantages à faire de la motomarine, c’est qu’on est très
près de la surface de l’eau, assis sur un siège et au grand air. Il suffit de
bien s’habiller pour l’occasion.
Il est aussi important de porter des chaussures appropriées. Lorsque
vient le temps de monter à bord d’une motomarine à partir de la plage
ou d’un quai, la plupart des gens portent des sandales ou des chaussures
sport. Sachez que les chaussures indigènes en mousse EVA sont parfaites
pour l’occasion. Plusieurs modèles sont offerts, et ce, pour répondre aux
besoins des adeptes de motomarines du printemps à l’automne.
Au Canada, sauf durant quelques semaines dans le milieu de l’été, il faut
porter une combinaison isothermique ainsi que des chaussures légères
et flexibles. Il est important également de se protéger la tête et les oreilles
durant toute la saison. On recommande aussi de porter des gants en
début de printemps ou à la fin de l’automne.
Quand l’eau est plus froide ou que vous devez marcher dans des fonds
rocheux ou boueux, vous vous devez de porter des chaussures mieux
adaptées et plus confortables. Les bottillons Sea-Doo, entre autres,
comportent une chaussette en néoprène qui vous permettra d’être à
votre aise en début et en fin de saison.
Une fois que vous aurez déterminé vos besoins en termes de protection
isothermique, le reste n’est plus qu’une question de taille, de style ou
de mode, le tout selon vos goûts. Si vous vous baladez très tôt ou tard
durant la saison, il vous faudra une combinaison sèche. La plupart des
adeptes de motomarine seront bien servis par une combinaison standard
en néoprène de 2 ou 3 mm.
En plus de porter une combinaison isothermique de qualité, il vous faut
un gilet de sauvetage ou VFI confortable. Tous les fabricants de bateaux
et les magasins spécialisés en la matière offrent un vaste choix de
modèles et de couleurs. Les produits fabriqués à base de mousse en
néoprène sont confortables, mais de nombreux adeptes de motomarine
préfèrent des matériaux plus traditionnels. Il est important de trouver un
VFI bien ajusté à votre taille, tout en vous offrant une grande liberté de
mouvements, et très confortable. Donc, chacun se doit d’y aller selon ses
propres critères.
L’importance d’être bien protégé
Le choix du modèle varie selon la personne. Toutefois, une combinaison
constituée de deux pièces a des avantages pratiques par rapport à un
costume d’une seule pièce, car vous pouvez porter une seule de ses
composantes. Si vous voulez parcourir de longues distances, un modèle
qui couvre les jambes et monte au-dessus des épaules vous assurera
une bonne protection contre la friction. Si le temps se réchauffe, il suffit
de retirer la partie supérieure du vêtement à l’aide de la fermeture éclair
et de la ranger dans le compartiment de votre motomarine. Plus tard,
lorsque le temps redeviendra plus frais, il vous sera facile de l’enfiler
de nouveau.
Les combinaisons courtes sont idéales pour les journées ensoleillées,
même si le temps est frais. Elles protègent de la friction durant les
longues randonnées, tout en assurant une certaine protection contre le
vent et les éclaboussures.
Rappelez-vous également de bien protéger votre tête contre le vent et
les rayons du soleil. L’idéal est de porter un bandeau ou un casque. Si
vous portez une simple casquette, vous risquez de la perdre à 80 km/h!
Finalement, procurez-vous une bonne paire de lunettes de soleil ou,
encore mieux, des lunettes de conduite spécialement conçues pour
cet usage.
Le fait de vous sentir bien protégé tout en conduisant votre motomarine
fera en sorte que vous vous sentirez non seulement mieux, mais aussi
plus en sécurité.
Puisque le choix d’une combinaison isothermique est souvent une affaire
de mode, les fabricants de motomarines en sont conscients et en profitent
pour présenter leurs nouveaux modèles. Quelle que soit la marque ou
la couleur, une combinaison isothermique nécessitera toujours de bons
soins. Après chaque journée de randonnée, plongez-la dans l’eau propre
pendant au moins une demi-heure, puis rincez-la et suspendez-la sur un
grand cintre en plastique afin de la faire sécher (en prenant soin d’ouvrir
les fermetures éclair). Il est important de bien la laisser sécher sur un
20
QUÉBEC YACHTING
Automne 2013
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STE-MARTHE-SUR-LE-LAC (QC) J0N 1P0
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CHRONIQUE
PAR MONIQUE REEVES
Nicole Gaudreault et André Fleury
Au cœur du Réseau du capitaine
Nicole Gaudreault et André Fleury, du Réseau du capitaine.
Q
uoi de plus affligeant que d’être isolé en pleine mer, sans
possibilité de naviguer sur Internet? Sans pouvoir envoyer
ou recevoir un seul petit courriel? Il faut sans doute l’avoir
vécu pour comprendre la sensation d’isolement engendrée par une
telle situation… à notre époque! Quant au téléphone satellite, il faut
vraiment être très riche pour se l’offrir!
Grâce au Réseau du capitaine, les plaisanciers peuvent recevoir une
communication en direct de Nicole Gaudreault ou André Fleury et écouter
les autres participants, peu importe l’endroit où ils se trouvent dans le
monde. En fait, il s’agit d’une communauté de navigateurs qui s’échangent
des informations sur le déroulement de leur navigation au gré de leurs
destinations, rencontres et aventures. Un lien passionnant!
J’ai eu le plaisir de rencontrer en juin dernier ces deux charmants complices
afin qu’ils me parlent de leur passion pour la radio ondes courtes et de leur
dévouement auprès des marins.
Un peu d’histoire
Le Réseau du capitaine existe depuis 30 ans. Au tout début, Jean-Pierre Déry
et Jean-Yves Caron faisaient de la radio amateur en français, passaient des
messages, donnaient des bulletins météo et offraient un lien téléphonique.
Après avoir effectué des études en électronique et fait carrière dans ce
domaine, André Fleury, retraité depuis 1985, débute comme radioamateur
en dilettante dès 1991, à Varennes. En 1998, après un déménagement, il
procède à l’installation d’une tour de transmission à Saint-Bruno. Puis, le
« Shack », lieu où se font les communications, s’établit désormais à sa
résidence, sur le mont Saint-Bruno. En 2000, Jean-Pierre Déry décède et
André Fleury prend la relève avec Jean-Yves Caron.
22
André Fleury au « shack » du mont Saint-Bruno.
Nicole Gaudreault entre en scène en 2002. Adepte de la voile depuis
l’âge de 18 ans, elle est active au niveau de la CONAM et organise des
cours de radioamateur. Pour cette femme infatigable, les membres du
réseau sont une grande famille à laquelle elle consacre beaucoup de
temps bénévolement. En plus de parler en ondes chaque matin à 7 h
avec les navigateurs, elle retranscrit les conversations sur le site Internet
au bénéfice des amis et de la famille qui les suivent dans leur périple.
Elle fait aussi parvenir aux navigateurs qui le lui demandent des bulletins
météo adaptés à leur situation.
QUÉBEC YACHTING
Automne 2013
CHRONIQUE
Quant à lui, André Fleury met à
jour régulièrement le site Internet
installé depuis 2004 et s’occupe du
matériel électronique nécessaire
au réseau. Sommairement, il
reçoit les communications des
navigateurs au « shack » de
Saint-Bruno. Grâce à la situation
en hauteur du « shack » et de la
tour adjacente qui lui permet de
bien capter les ondes courtes,
les
communications
sont
retransmises au récepteur de
Nicole à Longueuil, qui complète
le travail.
départ pour vivre sur leur voilier
dans les Caraïbes. Celui de la
famille Cat Mousses, partie durant
cinq ans faire le tour du monde et
revenue en juin denier au Canada,
est très intéressant à lire et rempli
d’anecdotes amusantes.
Brièvement, le Réseau du capitaine
est le maillon essentiel qui
rassemble la grande communauté
des navigateurs. Bien qu’ils soient
Page d’accueil du site Internet du Réseau du capitaine.
majoritairement québécois, des
marins de partout dans le monde
s’y branchent aussi. Sans but
lucratif, le Réseau fonctionne donc grâce au bénévolat. Une campagne
En haute saison, les communications matinales s’échelonnent sur deux
de financement a été lancée et a permis d’amasser près de 5 000 $
heures. Le logiciel Simplex permet aux intervenants de parler par ordre
pour l’achat d’équipement de diffusion. Le matériel électronique de
de présentation. Depuis 2005, « Winlink » propulsé grâce à cinq serveurs
l’installation se chiffre à près de 20 000 $.
(Allemagne, États-Unis et Australie) diffuse des photos, messages et
services météo. Depuis 2008, la diffusion matinale se fait simultanément
On compte de 400 à 500 titulaires d’une licence de radioamateur au
sur le site Internet.
Québec. Ils ne sont cependant pas tous actifs.
Le professeur Maxim Prati donne un cours de radioamateur de
10 semaines. « Nous sommes les seuls à le donner avec un suivi
pratique. C’est un peu compliqué, mais moins qu’à l’époque où le morse
était enseigné. La note de 80 % est exigée et sanctionnée par Industrie
Canada pour passer le cours », explique Nicole. Un séminaire pratique
pour apprivoiser l’appareil et un autre pour configurer l’antenne sur le
bateau s’avèrent nécessaires à une bonne utilisation du réseau. « Ça
prend absolument un séminaire! », ajoute André.
Un autre avantage non négligeable que procure le fait d’être membre du
réseau est la possibilité d’achat en groupe de matériel électronique à un
coût intéressant.
Un site très apprécié
Le site Internet du Réseau du capitaine attire 220 000 visiteurs par
mois, de 1500 à 2000 par jour. On y voit la position des navires, leurs
déplacements, le blogue des navigateurs, etc. Parmi ceux-ci, notons
celui de Prana, très détaillé sur les coûts de la vie à bord, contenant de
nombreuses statistiques et autres informations pertinentes depuis leur
Automne 2013
Une question préoccupante est cependant évoquée par Nicole et André :
la relève. En effet, l’assiduité, la capacité de gérer le site Internet et
l’installation électronique adéquate située en hauteur sont absolument
nécessaires pour opérer la Réseau du capitaine. Difficile de concilier ces
critères! Lorsque les deux collègues prennent leurs vacances durant la
période estivale, un collaborateur du réseau les remplace.
Le Réseau du capitaine est connu dans le monde entier, M. Fleury me
mentionnait qu’il s’entretenait à l’occasion avec des aventuriers au pôle
Nord et au pôle Sud. Il est l’un des derniers réseaux à ondes courtes
francophones dans le monde offerts gratuitement. Du côté américain, le
service Sailmail est disponible pour 270 $ par année pour 10 minutes
par jour.
Une belle réussite et un travail d’équipe exceptionnel font du Réseau du
capitaine un lien et un bienfait unique pour les navigateurs. Longue vie
aux deux animateurs et au Réseau du capitaine!
Site Internet du Réseau du capitaine : www.lereseauducapitaine.qc.ca
QUÉBEC YACHTING
23
PASSION PÊCHE
Par Réal Larose
L’automne, la saison
des poissons-nageurs
Les poissons-nageurs sont particulièrement efficaces en eau froide.
C’est ça que je noue au bout du fil? On n’ajoute pas de ver?
Je le lance et je fais juste le ramener? Et le poisson mord à ça?
C
’est le genre de question qui m’est souvent posée lorsque j’emmène des pêcheurs débutants en excursion et que je leur propose
d’utiliser un poisson-nageur. En effet, les pêcheurs qui pratiquent cette activité depuis un certain temps savent que ce type de leurre
est souvent très efficace. Ce qui est moins connu cependant, c’est que les poissons-nageurs sont particulièrement bons l’automne
lorsque la température baisse et que l’eau se refroidit. Afin de se préparer pour l’hiver, les prédateurs se regroupent et se dirigent vers l’eau
un peu moins profonde pour y chasser. La meilleure façon de trouver ces concentrations de poissons et de leur présenter un mets de choix
au bon niveau, c’est d’utiliser un poisson-nageur.
L’éventail de poissons-nageurs
Même si vous savez que les poissons-nageurs peuvent faire réagir les
poissons, le problème, c’est de choisir le bon modèle. En effet, dans
leur empressement de fournir aux pêcheurs des leurres de formes, de
grosseurs et de couleurs différentes, les fabricants ont mis sur le marché
une quantité tellement grande de produits qu’il est difficile de s’y retrouver.
Chose certaine, ce n’est qu’en examinant attentivement les produits
offerts que vous trouverez des leurres qui peuvent convenir à toutes les
situations de pêche. Pour vous constituer un assortiment polyvalent de
poissons-nageurs, il faut en premier lieu considérer la forme de chacun.
D’une façon générale, ces leurres sont construits pour être récupérés à
trois niveaux : en eau peu profonde, en zone intermédiaire ou en eau
profonde. Pour faire plonger ces leurres flottants sous l’eau, les fabricants
les ont munis de plongeoirs (partie transparente à l’avant du leurre) de
différentes dimensions qui agissent sous la traction du fil. Pour l’eau peu
profonde, vous trouvez des leurres munis d’un petit plongeoir carré d’à
peine 1 ½ cm. Les leurres conçus pour rejoindre les zones intermédiaires
(2 à 3 mètres de profondeur) possèdent généralement un plongeoir
long de 2 à 3 cm. Pour atteindre de plus grandes profondeurs (jusqu’à
7 mètres), il faut qu’un leurre soit muni d’un plongeoir plus volumineux
qui peut frôler les 5 cm de long.
24
Les poissons-nageurs longs et minces imitent bien les proies d’eau libre,
tandis que ceux qui sont courts et trapus ressemblent plus aux proies qui
circulent près des berges.
On trouve des poissons-nageurs munis des trois types de plongeoir
possédant aussi des profils différents. Certains sont longs et minces pour
imiter les proies qui fréquentent les eaux au large. D’autres sont courts et
trapus pour mieux ressembler aux petits poissons qui circulent près des
berges. Enfin, ces leurres sont disponibles dans des formats différents
pour convenir à une variété de prédateurs et, évidemment, dans une
multitude de coloris pour imiter les proies présentes. Donc, l’éventail
est large.
QUÉBEC YACHTING
Automne 2013
PASSION PÊCHE
Poissons-nageurs allongés aux coloris différents.
De bons choix
Pour parer à toute éventualité, il faut posséder un bon échantillonnage
de leurres, mais pour ne pas y laisser son portefeuille, il est préférable de
simplifier vos acquisitions. Un leurre court et trapu ainsi qu’un leurre long
et mince pouvant évoluer à chaque niveau sont un bon point de départ.
Parmi les poissons-nageurs courts et trapus de faible plongée, on trouve
des produits comme l’Aska 60 de Jackall, le Big-O de Cotton Cordell et
le Thin Fin de Storm. Le choix des leurres longs et minces qui évoluent
au même niveau est aussi très vaste. Le fameux Rapala Original flottant
no 7 demeure un classique et devrait partager une place dans votre coffre
avec des produits comme le Squad Minnow et le Rebel Minnow.
À cause de leur profil, les premiers devraient surtout être utilisés près
des berges, car ils imitent des proies qui fréquentent cet environnement.
Même s’ils ne plongent pas très creux, ces leurres sont excellents pour
explorer le dessus des battures, les côtés des longues pointes et les
zones peu profondes longeant les lignes d’herbes. L’automne, tous ces
endroits deviennent les terrains de chasse des prédateurs. En eau libre,
vous pouvez vous servir des modèles longs et minces pour pêcher à la
traîne loin derrière l’embarcation, ou même placer sur le fil, à un mètre à
l’avant du leurre, un lest comme un gratteur de fond pour faire circuler le
leurre à plus grande profondeur.
Si vous ciblez plutôt une profondeur intermédiaire et que vous ne
voulez pas lester votre offrande, vous devez vous servir de leurres munis
d’un plongeoir plus imposant. Il en existe encore tout un assortiment
de modèles qui sont très efficaces. Des leurres trapus comme le
Muscle Deep 10+, le Bomber Fat Free Shad Jr. ou le Rapala DT10 vous
permettent de frapper le fond dans 3 mètres d’eau. Ces contacts avec les
roches qui s’accumulent sur le bout d’une pointe ou qui bordent un talus
sont souvent l’ultime motivation qui fait réagir les gros prédateurs avec
agressivité. Ces chocs avec le substrat donnent au leurre un mouvement
erratique qui simule la frayeur et imite bien les mouvements de fuite
des proies.
Encore une fois, si vous pêchez plus au large, en marge d’une île visible
ou sous-marine, des leurres plus longs peuvent donner de meilleurs
résultats. Des modèles de ces derniers pouvant atteindre de plus grandes
profondeurs sont aussi disponibles. On n’a qu’à penser au Squirrel 76 SP,
au Clakin’ Magnum ou au Deep Long A, pour n’en nommer que
quelques-uns.
Finalement, pour explorer la base des talus en eau très profonde ou pour
localiser des groupes de poissons dans le bassin d’un lac, vous devez
vous tourner vers les poissons-nageurs qui plongent à de très grandes
profondeurs. Ici, le choix est moins grand. Il existe quelques modèles qui
peuvent atteindre de si grandes profondeurs, mais c’est au prix d’un effort
particulier du pêcheur. Il faut que celui-ci pêche à la traîne en laissant une
Automne 2013
grande distance entre l’embarcation et le leurre. Les poissons-nageurs
mentionnés atteignent une profondeur maximale si le pêcheur laisse
sortir de 35 à 40 mètres de fil. Au lancer, il est presque impossible de
dépasser 8 mètres. Il faut lancer à grande distance ou utiliser un truc
que l’on appelle le strolling pour ajouter des mètres à notre lancer. Pour
cette technique, le pêcheur se place à proximité de la cible choisie puis
effectue un lancer à l’opposé de cette cible. Ensuite, il se sert du moteur
électrique ou à essence pour passer au-dessus de la cible et s’éloigner
de celle-ci en laissant filer le fil. Une fois à bonne distance, le pêcheur
bloque le moulinet en tournant la manivelle et récupère le leurre sur
une distance pouvant atteindre 100 mètres. De cette façon, lorsque le
leurre atteint la zone propice, il a déjà plongé à la profondeur maximale
et peut exercer son attrait sur les prédateurs en place. Parmi les modèles
qui sont utilisés pour ce type de présentation, on trouve le Muscle 15+
de Jackall, le Norman DD20 et Le Mann’s Depth Plus 30. Si votre choix
se porte plutôt vers des leurres élancés, le Stretch 20+ de Mann’s ou le
Reef Runner Deep Diver sont d’excellents produits.
Il est préférable d’avoir dans son coffre des leurres de couleurs
naturelles et d’autres de tons plus percutants.
Côté couleurs, il est bon de posséder au moins un exemplaire aux tons
naturels et un exemplaire aux tons plus attractifs de chaque catégorie.
Parmi les couleurs naturelles les plus populaires, on retrouve les leurres
au fini noir et argent, bleu et argent, au fini perchaude et au fini écrevisse.
Pour les coloris un peu plus farfelus dont le but est d’attirer l’attention des
poissons, les leurres Fire Tiger, les leurres rouges et chartreuse (clown) et
les leurres au dos noir et à l’abdomen chartreuse sont les plus populaires.
En tout et partout, en tenant compte du niveau, de la forme et des
couleurs, une douzaine de leurres devraient suffire.
L’équipement
Il est évident que vous pouvez utiliser la canne et le moulinet que vous
possédez pour lancer ou traîner des poissons-nageurs. Les petits modèles
n’imposent pas un stress trop élevé à un équipement pour le lancer léger
ou pour le lancer lourd, conçu pour la pêche à l’achigan ou au doré.
Cependant, si vous désirez vous procurer un équipement plus spécialisé
pour lancer ou traîner les modèles qui plongent plus profondément, votre
choix devrait se tourner vers une canne plus longue (7 ½ pieds) et plus
flexible et un moulinet pour le lancer lourd.
Maximisez votre temps de pêche cet automne en profitant pleinement
de l’efficacité des poissons-nageurs. Quelques exemplaires bien choisis
de ce type de leurre vous permettront de trouver les groupes de poissons
sportifs et de leur offrir, au bon niveau, une proie artificielle qu’ils ne
pourront refuser. C’est bien ça le plaisir à la pêche!
QUÉBEC YACHTING
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CHRONIQUE
PAR BERNARD LABRECQUE
Connaissez-vous CATZOC?
L
a lecture d’une carte marine, à première vue, peut paraître
déroutante pour un néophyte de la mer. On y trouve
beaucoup d’informations dont certaines peuvent s’avérer
parfois difficiles à comprendre au premier coup d’œil. Il est bon de
se familiariser avec les symboles utilisés sur les cartes marines avant
de partir en voyage ou d’avoir suivi un cours de navigation d’une
école accréditée..
Je ne vous apprendrai rien en vous disant qu’une carte marine est
essentiellement une carte routière à l’intention des navigateurs
professionnels et de plaisance. Sur terre, nous voyons très bien les routes
et les dénivelés, même si nous n’avons pas de carte routière avec nous.
Nous pouvons lire les panneaux de signalisation posés sur le bord de
la route pour nous rendre à destination en toute sécurité et dans les
temps estimés. Il en va autrement avec les routes marines! La surface de
l’eau nous cache la grande majorité des dénivelés, la nature du fond, les
écueils, les profondeurs et les courants qui changent au gré des marées.
La lecture du bloc titre d’une carte marine contient une foule d’informations
sur la région qu’elle couvre dont les principales sont l’échelle (numérique
et graphique), la projection, les notes sur les profondeurs, les notes sur
les altitudes, le plan de référence horizontal, l’hydrogramme (régions non
sujettes aux marées) et, tout dernièrement, le diagramme de classification
des sources (CATZOC).
le chemin à prendre pour vous rendre à destination tout en considérant
la qualité des données apparaissant sur la carte marine.
Auparavant, les navigateurs retrouvaient dans le bloc titre les années des
relevés ayant servi à la confection des cartes marines. On ne connaissait
pas l’étendue de chacun des relevés utilisés, le type de relevé (plomb
de sonde, monofaisceau, multifaisceau) et leurs précisions. Avec
l’avènement des cartes électroniques, il devenait possible et essentiel
d’ajouter cette information (métadonnée) pour rendre encore plus
sécuritaire le transport maritime.
L’Organisation hydrographique internationale a donc demandé à l’un de
ses comités internationaux de définir des catégories de zone de fiabilité
(CATegory of Zone Of Confidence – CATZOC) selon l’âge des données, les
types de relevés (mesures ponctuelles, couvertures partielles ou totales),
les instruments utilisés et le traitement pour en arriver à montrer une
profondeur sur la carte marine. Ce comité devait aussi définir des normes
pour la représentation graphique sur les cartes papier des CATZOC
pour les navigateurs ne disposant pas encore de système électronique
de navigation.
Il y en a d’autres, mais je vous réfère aux signes conventionnels,
abréviations et termes connus sous le nom de Carte no 1 pour en
apprendre davantage. J’aimerais cependant revenir sur quelques points
énumérés précédemment avant d’élaborer plus à fond sur le diagramme
des sources.
La projection généralement utilisée en navigation est la projection de
Mercator, parce qu’elle a l’avantage d’offrir peu de déformations du
passage d’une surface courbe à une surface plane et aussi par le fait
qu’un déplacement dans une direction constante sur la terre se traduit
par une ligne droite sur une carte.
La note sur les profondeurs est importante, surtout si vous utilisez plus
d’une carte marine pour naviguer, parce que toutes les cartes ne sont pas
encore métriques pour la représentation des profondeurs. Il ne faut pas
confondre 3 pieds en pensant qu’il s’agit de 3 mètres! À cela, ajoutez les
cartes qui sont encore en brasses (1 brasse = 6 pieds ou 1,83 mètre).
La note sur les altitudes est importante. Par exemple, il ne faut pas oublier
de soustraire le niveau d’eau aux dégagements des obstacles au-dessus
de l’eau en amont du pont Laviolette, à Trois-Rivières, parce qu’ils réfèrent
au zéro des cartes (ligne des basses eaux). Utilisez l’hydrogramme
apparaissant sur la carte si vous ne connaissez pas le niveau d’eau réel
pendant votre sortie.
Le plan de référence horizontal permet de corriger votre récepteur GPS
pour qu’il vous donne les positions en accord avec votre carte marine.
Si vous n’êtes pas sur la bonne référence horizontale, vous pouvez être
jusqu’à 100 mètres de l’endroit où vous pensez être!
Le diagramme de classification des sources est le dernier-né des
informations qui apparaissent ou apparaîtront prochainement sur les
cartes marines. Cette information vous aidera à prendre des décisions sur
26
Diagramme des sources pour la carte marine 1315.
Je vous présente un exemple de diagramme de classification des sources
(CATZOC) que le Service hydrographique du Canada utilise sur ses cartes
papier. Vous remarquerez certainement que le Saint-Laurent a encore
plusieurs secteurs dont la couverture n’est que partielle. Si vous désirez
en apprendre davantage, consultez la dernière édition de la Carte no 1
au www.charts.gc.ca/publications/chart1-carte1/index-fra.asp ou
offrez-vous un cours de rafraîchissement de vos connaissances dans une
école accréditée de navigation.
N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires : ils sont toujours les
bienvenus! Vous pouvez aussi me faire part de sujets qui pourraient faire
l’objet d’une prochaine chronique.
Bonne fin de saison de navigation!
Bernard Labrecque
Président
Association canadienne d’hydrographie
Section du Québec
[email protected]
QUÉBEC YACHTING
Automne 2013
Automne 2013
QUÉBEC YACHTING
27
ESSAI
PAR JOANI HOTTE-JEAN
L’inReach SE de Delorme.
Application Earthmate sur iPad.
Système de communication inReach de Delorme.
Système de communication Delorme
Restez en contact avec vos proches avec l’inReach de Delorme
D
ernièrement, Québec Yachting a essayé l’inReach de
Delorme, une radiobalise bidirectionnelle par satellite
avec GPS, dans le cadre d’un convoyage de trois
semaines sur l’océan Atlantique, de la Martinique dans les Antilles
jusqu’aux Bermudes.
Si vous êtes un pêcheur, un plaisancier ou un randonneur qui aime
découvrir et voyager dans les zones sans couverture de téléphonie
cellulaire, soit 90 % de la planète, ce simple et pratique appareil pour
téléphone intelligent et tablette électronique vous permettra de partir
l’esprit en paix et de rassurer votre entourage. Ce produit existe depuis
deux ans et a fait ses preuves : il est durable, étanche à l’eau, aux impacts
et à la poussière. Il peut fonctionner pendant 48 heures s’il est immergé
dans moins de 10 pieds (3 m) d’eau et ses deux piles AA au lithium
possèdent une autonomie d’environ 125 heures. De plus, si vous vivez
une situation d’urgence, vous trouverez utile de pouvoir envoyer un SOS
pour obtenir du secours.
Avant d’utiliser l’inReach, vous devez l’activer au www.inreachcanada.
com, choisir un forfait mensuel, ajouter les renseignements de vos
contacts en cas d’urgence et créer un compte sur explore.delorme.com.
Une fois votre compte créé, vous devez ajouter vos contacts personnels
au Carnet d’adresses et personnaliser vos messages prédéfinis dans le
Carnet des messages.
L’application Earthmate peut être téléchargée sur un iPhone, iPad ou iPod
touch ainsi que sur les téléphones et tablettes électroniques Android.
Pour effectuer l’essai, Québec Yachting a eu recours à celle pour iPad.
Les membres de l’équipage ont donc pu facilement envoyer, recevoir
et consulter l’historique de leurs messages et textos de 160 caractères
ou moins. L’envoi des messages était confirmé par le clignotement de
la lumière DEL associée au signal et quand celui-ci s’était rendu, le
clignotement s’arrêtait. Lors de la lecture d’un message, leur destinataire
pouvait situer la position et la vitesse du bateau sur une carte. Il aurait
aussi été possible de publier des messages sur Facebook et Twitter, mais
nous n’avons pas eu besoin de cette fonction.
28
Si Québec Yachting n’avait pas testé l’inReach avec une tablette
électronique ou un téléphone intelligent, il aurait pu appuyer sur le
bouton de Repérage (Tracking) pour activer le mode autonome afin
d’envoyer ses coordonnées aux 10 minutes à explore.delorme.com.
L’inReach est doté d’un bouton Marche/Arrêt ainsi que d’une fonction
SOS bidirectionnelle. Cela signifie que si vous la déverrouillez et que vous
appuyez sur le bouton SOS, votre position sera relevée automatiquement
jusqu’à ce que vous procédiez à son annulation. L’activation du SOS
engendre la transmission d’un message d’urgence au service de
recherche et de sauvetage GEOS. Quand celui-ci accusera réception de
votre message, le voyant vert du SOS clignotera toutes les 1,5 seconde.
Une équipe devrait alors se déplacer pour vous secourir et vos proches
seront contactés.
Récipiendaire de plusieurs distinctions honorifiques, l’inReach de Delorme
a notamment gagné, en 2012, un prix d’innovation dans la catégorie du
Matériel électronique pour grand public (Consumer Electronics Category),
décerné par la National Marine Manufacturers Association (NMMA) lors
du Salon nautique international de Miami.
En juin 2013, l’inReach SE a fait son entrée sur le marché. Il est doté
de caractéristiques similaires à son prédécesseur, tout en étant muni de
quelques éléments supplémentaires, tels qu’un écran couleur, un clavier
virtuel et un haut-parleur pour entendre les alertes. Un peu plus léger
que l’inReach, il pèse 190 g au lieu de 227 g, mais il ne flotte pas, à
moins d’acheter, en option, un étui protecteur. Sa pile interne au lithiumpolymère pourrait durer jusqu’à 100 heures avant d’être rechargée.
Les deux produits présentés dans cet article sont disponibles chez
Raytech Électronique inc. à Laval au coût de 269,99 $ (plus taxes) pour
l’inReach et de 319 $ (plus taxes) pour l’inReach SE. Vous pouvez obtenir
davantage d’informations en consultant le www.inreachcanada.com et
le www.raytech.ca.
QUÉBEC YACHTING
Automne 2013
ESSAI
PAR MIKE MILNE
consomme également moins d’essence
grâce à une réduction des pertes
parasitiques en chauffant les fluides du
moteur plus rapidement.
En passant, puisque nous parlons de
chaleur et que vous êtes probablement
un plaisancier, vous aimerez sûrement
le volant et les sièges chauffants offerts
en option sur ce modèle. Ceux-ci vous
permettront de vous réchauffer plus
rapidement après une longue balade
sur l’eau par temps frais.
Le camion dispose également de
nouveaux rétroviseurs de remorquage
rabattables qui vous permettront de
garder un œil constant sur votre bateau
en cours de route. L’ajout d’une caméra
de recul vaudra amplement la peine si
vous devez souvent manœuvrer seul
pour reculer et attacher votre remorque.
Le RAM 1500
Des connecteurs à quatre et sept
broches sont offerts de série. De plus, l’écran tactile est prêt pour la
navigation et des prises auxiliaires sont disponibles pour les appareils
mobiles (prise USB, carte SD, etc.).
maintenant disponible avec un
moteur V6 Pentastar
D
e nos jours, l’économie de carburant semble être la
préoccupation de chacun. Que ce soit les gouvernements, les
propriétaires de véhicules et même de bateaux à moteur, tous
veulent en obtenir plus pour chaque litre d’essence consommé.
Pour leur part, les plaisanciers qui utilisent un véhicule pour remorquer leur
bateau veulent le maximum en termes de performances, de puissance
et d’espace. Ils veulent un camion qui possède toutes ces qualités,
mais sans faire trop de compromis sur l’économie de carburant. Vrai ou
faux? Pour en avoir le cœur net, nous avons effectué l’essai du nouveau
RAM 1500 2014 de Chrysler, équipé d’un moteur V6 Pentastar de 305 ch
à faible consommation d’essence.
Dans un monde dominé par les camions dotés d’un moteur V8, les
modèles à six cylindres ne sont habituellement pas considérés comme des
compétiteurs sérieux. Toutefois, le Pentastar de 3,6 L offre une distribution
variable des soupapes, un couple de 269 lb-pi et une boîte de 8 vitesses
TorqueFlite automatique.
Notre camion d’essai était un modèle Crew Cab 4X4 Outdoorsman avec
système de climatisation optimisé, différentiel autobloquant, attelage de
remorque de classe IV ainsi qu’un essieu arrière (en option) possédant
un rapport de pont de 3.55 ainsi qu’une capacité de remorquage de
5850 livres.
Disponible à un prix courant de 52 000 $ (avant les remises et rabais),
notre modèle d’essai était déjà prêt à sortir notre bateau, un Rinker Captiva
186 BR pesant environ 4000 lb, à partir de la rampe de mise à l’eau.
Même si ce modèle RAM a été redessiné, il conserve toujours sa bonne vieille
apparence de camion robuste. Certains changements aérodynamiques lui
donnent maintenant un coefficient inférieur de traînée de 0.363. Cela
signifie plus de rendement pour la même quantité de carburant. Le RAM
Automne 2013
Le fabricant n’a fait aucun compromis en termes d’espace avec son
modèle RAM. L’habitacle est spacieux et on y trouve une grande quantité
de porte-gobelets et de compartiments de rangement. À l’extérieur, le
système de gestion de rangement RamBox inclut une commande de
verrouillage à distance et est idéal pour ranger l’équipement du bateau.
Le système comprend également un système rallonge/diviseur selon vos
besoins de transport.
Le nouveau RAM comprend aussi un système de suspension pneumatique
aux quatre roues à cinq hauteurs distinctes. Pour le mettre à l’épreuve,
nous avons chargé la remorque au maximum. La plupart du temps, les
plaisanciers ont l’habitude de laisser le système ajuster automatiquement
la hauteur du véhicule une fois qu’il a détecté les conditions de charge. Sur
la route, le système permettra de réduire la traînée aérodynamique pour
aider à réduire la consommation de carburant.
En action sur la rampe de mise à l’eau, le sélecteur de vitesses rotatif
électronique permet de changer rapidement de rapport de vitesse et de
passer au mode quatre roues motrices lorsque la rampe est en mauvais
état. Sur la route, la transmission à huit rapports donne d’excellents résultats
en fournissant toute la puissance nécessaire, et ce, sans à-coups, même en
remorquant un bateau dans la circulation dense ou pour garder une vitesse
constante sur l’autoroute.
Avec notre gros Rinker derrière le camion, nous n’avons jamais senti que
c’était un V6 qui faisait le travail! Un arrêt à la station d’essence nous en
a cependant confirmé la preuve. Les évaluations de consommation de
carburant pour ce modèle RAM sont aussi basses que 8,5 L/100 km.
Bien sûr, vous allez brûler davantage d’essence que cela en remorquant
un bateau, mais sachez que ces chiffres demeurent cependant très
impressionnants.
Quand le design et la technologie vont de pair, vous pouvez y gagner en
termes d’économie de carburant tout en ayant le camion qu’il vous faut, et
ce, sans aucun compromis.
QUÉBEC YACHTING
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Nouveautés
PAR JOANI HOTTE-JEAN
Moteurs marins au diesel T4 Evo2 de Nanni
Les nouveaux moteurs marins au diesel T4 Evo2 à quatre temps de Nanni ont été conçus pour satisfaire aux besoins des sportifs tout comme des
pêcheurs. La puissance des T4.200, T4.230 et T4.270 varie à 3600 tr/min de 200 ch à 265 ch. De plus, leur couple maximum se développe à bas
régime, ce qui permet à l’embarcation de déjauger rapidement. Il est possible de maintenir sa vitesse de croisière à un régime peu élevé, réduisant ainsi
le niveau sonore et la consommation de carburant.
Principaux avantages
• Compact, faible encombrement
• Facilité d’installation
• Rapport poids/puissance avantageux
• Couple puissant à bas régime
• Dynamique, réaction rapide aux commandes
• Réponse rapide du turbo
• Moteur de base robuste et fiable, faible coût d’entretien
• Faible niveau sonore et vibratoire
• Disponible en version ligne d’arbre, sterndrive et hydrojet
• Réseau mondial d’assistance Nanni
• Faible consommation de carburant
Vous pouvez obtenir d’autres renseignements sur ces moteurs en consultant le nouveau site Internet de Nanni au www.nannidiesel.com. Pour
commander ce produit, veuillez contacter DelBlanc a/s inc. au www.delblanc.com.
Filets de trampoline pour multicoques d’ATN
Les filets de trampoline d’ATN peuvent être installés sur des multicoques, trimarans ou catamarans. Vous pourrez ainsi marcher
ou vous allonger entre les coques de manière sécuritaire. Les plaisanciers qui naviguent loin des côtes devront privilégier les
filets tressés avec une haute résistance en polyamide ou Dyneema plutôt que ceux offrant moins de résistance aux vagues
qui pourraient rapidement devenir glissants lorsque les conditions météorologiques se détériorent.
• Pour la course : cordage de polyéthylène de 50 mm disponible en noir et vert. • Prix : 105 $ US / m2 ou 9,50 $ US / pi2
• Pour se détendre ou marcher : cordage blanc en polyester de 30 mm. • Prix : 105 $US / m2 ou 9,50 $ US / pi2
• Pour se détendre confortablement : cordage blanc en polyamide 13 mm. • Prix 125 $US / m2 ou 11,50 $ US / pi2
• Pour plus de légèreté : cordage de Dyneema de 60 mm. • Prix 125 $US / m2 ou 11,50 $ US / pi2
Vous pouvez obtenir davantage de détails au www.atninc.com.
Ne perdez plus vos jumelles ou appareils électroniques avec la courroie flottante Vero Vellini
La courroie flottante et ajustable en néoprène de Vero Vellini vous empêche de perdre vos jumelles, appareil photo, GPS ou radio
s’ils tombent par-dessus bord en cours de navigation. Il est facile de la repérer grâce à sa couleur orange. Son rembourrage est
aussi confortable pour le cou.
Naviguez au www.pioneer-research.com/verovellini.asp pour vous renseigner sur les produits Vero Vellini et au
www.gunslingsdirect.com pour vous procurer la courroie flottante au prix de 24,99 $ US.
Vycom’s : nouvelles feuilles en PVC Endurabond
Le 2 juillet 2013, Vycom’s a annoncé la mise sur le marché de nouvelles feuilles EndurabondTM en polychlorure de vinyle
(PVC) de la gamme Seabord pour les besoins marins, dont le soutien de structures avec fixations.
Au moment de la coupe, ce matériau risque moins de s’abîmer. Il serait plus durable que le bois puisqu’il n’absorbe pas
l’humidité et ne pourrit pas. Il adhère bien aux surfaces, les vis le transpercent facilement, puis il est résistant aux chocs et
facile à nettoyer.
Les feuilles standards sont d’une dimension de 48 x 96 po (122 cm x 244 cm) et d’une épaisseur de ¼, ½ ou ¾ po
(d’autres grandeurs sont disponibles sur mesure). Vous pouvez visiter le www.vycomplastics.com pour découvrir
cette nouveauté.
Panneau d’écoutille Outland Hatch Covers
La compagnie Outland Hatch Covers a choisi d’utiliser les matériaux en polychlorure de vinyle (PVC) de Vycom’s Celtec
pour fabriquer ses nouveaux panneaux d’écoutille résistant à la chaleur et aux rayons UV.
Ce nouveau produit comprend deux pièces ainsi qu’une couche rigide de 2 et 3 mm de matériel Vycom’s Celtec. Il n’y a
pas de corde qui retient le tout, mais une fixation, ce qui lui permet de résister à de forts vents. La vitre de l’écoutille est
protégée des rayons du soleil, ce qui fait en sorte que la température n’augmentera pas à l’intérieur du bateau.
Facile à installer et à utiliser, il est disponible en blanc mat, mais vous pouvez le personnaliser avec un dessin de votre
choix en effectuant une commande spéciale. Vous obtiendrez des informations supplémentaires au www.outlandhatchcovers.com.
30
QUÉBEC YACHTING
Automne 2013
Grand répertoire d’embarcations
Des milliers de bateaux à vendre
Par Jacques Chalifour
Photos : Hilda Luyt
REPORTAGE
La Croatie à voile
Véritable retour au Moyen âge!
Quelques édifices côtiers longeant la baie de Split, tout près du palais de Dioclétien datant du III e siècle.
L
a saison 2012 nous aura permis de passer près de quatre
mois à bord de Dance Me, dont plus de trois mois à naviguer
parmi les 1200 îles de l’archipel Croate, 1400 milles nautiques
parcourus de Rovinj aux gorges du Kotor, Monténégro, plus de
75 escales, dix semaines en équipage réduit et quatre avec des
invités formidables.
Mais c’est avant tout un retour au Moyen âge qui caractérise notre
croisière en Croatie où les villes, villages et ports de mer ont préservé
le charme et la tranquillité de l’époque telle qu’on l’imagine, avec ses
allées étroites de pierres polies et ses rues en escaliers sans voitures
ou presque. Il se dégage une impression presque envahissante que le
temps, ici, s’est arrêté et que la population a préservé ses coutumes, ses
habitudes et ses façons de faire centenaires, à l’abri de la globalisation et
de l’aplanissement.
Notre campagne 2012 a été marquée par des moments mémorables, un
incident de parcours dû à une très forte bora (nous en essuierons sept
au total), des invités plus qu’agréables et des rencontres enrichissantes.
Hilda et moi sommes embarqués sur Dance Me le 26 juin pour la
deuxième année consécutive, à Pula, son port d’attache. Il nous aura fallu
une semaine pour les préparatifs d’usage et l’approvisionnement. Nous
quitterons Pula le 4 juillet pour un premier mouillage dans la baie de
Soline, à 5 milles nautiques, où nous nous baignerons pour la première
fois de la saison. L’eau est à 27 °C et la température 33 °C. Le temps est
sec et ensoleillé. Départ canon!
32
Jacques et Hilda, amoureux de la culture et
du style de vie méditerranéen depuis 2005!
De là, nous irons tout au nord, dans un premier temps, pour revoir la
magnifique ville portuaire médiévale de Rovinj. Hilda trouvera le moyen
de se mêler à un mariage croate toujours très coloré. Rien d‘étonnant,
le vin coulait à flot sur le parvis de l’église! Nous repartirons quelques
jours plus tard vers le sud en nous arrêtant une dernière fois à Pula avant
de reprendre définitivement le chemin du sud. Nous contournerons
toutefois la pointe de l’Istrie pour visiter la côte est de cette magnifique
région longtemps sous la domination de la République de Venise et,
subséquemment, sous celle de l’Empire romain, la petite ville de Labin,
juchée tout au sommet d’une colline du littoral, est particulièrement
QUÉBEC YACHTING
Automne 2013
REPORTAGE
Vingt-sept juillet, 3 h du matin, catastrophe! La bora annoncée la veille
et pour laquelle nous avions pris toutes les précautions nécessaires est
plus puissante que prévu et vient à bout de notre position dans la baie de
Punat. Nous sommes ancrés derrière le monastère franciscain. Les rafales
excèdent 65 nœuds et nous projettent dans tous les sens. Dance Me
touche le fond et abîme son safran, ce qui nous obligera à sortir le bateau
de l’eau pour effectuer la réparation. Du coup et par mesure de sécurité,
nous commandons une inspection professionnelle de la coque et du
dormant. Conclusion : seul le gouvernail est abîmé. Dieu merci! Nous
devrons par ailleurs refaire l’antifouling, ce qui nous obligera à passer
dix jours sur le dur dans le chantier naval de Punat, entre un vieux
remorqueur en réparation et une barge de dragage : des voisins plutôt
bruyants sur le coup de 7 h, alors que le chantier maritime se remet
en marche…
Nous reprendrons la mer comme si rien ne s’était passé avec toutefois un
solide bagage d’expérience acquise chèrement. Si on dit que l’expérience
ne s’achète pas, il est paradoxal de réaliser à quel point elle peut
coûter cher!
Nous alternerons les mouillages forains aux arrêts portuaires pour visiter
les villes de Rab, Simuni, Pag et Split, et accélérerons la foulée pour
rejoindre mon frère André à Tivat, au Monténégro, en nous arrêtant à
Dubrovnik, au passage, pour récupérer l’ancre perdue lors du bora de
Punat. Notre expérience des Croates nous permet d’apprécier leur
fiabilité et leur honnêteté.
charmante et témoigne bien de cette époque. Nous réaliserons cette
visite en compagnie de Michel et Renée Hatty, rencontrés au lendemain
de notre première bora dans la baie de Rabac. Tourmondialistes et
marins d’expérience, ils sont une source d’inspiration pour nous. Nous
repartirons le lendemain pour nous arrêter sur les îles du golfe de
Kvarner, Krk, Cres et Pag, en particulier.
Mode de vie grandeur nature, le quotidien à bord de Dance Me coule
de source. Je réussis à apprêter l’agneau au four, assaisonné au romarin
sauvage cueilli au passage, et depuis quelques jours, à griller les sardines
et la dorade sur le BBQ, nouveauté 2012. Hilda, quant à elle, est tout
à fait à son aise à garder le bateau tip top, tout comme à effectuer les
manœuvres d’usage. La baignade est au menu quotidiennement, sauf
lorsque nous sommes à quai, ce qui est de moins en moins fréquent.
Nos visites au marché extérieur de fruits et légumes, au comptoir
de poissons et chez le boucher s’avèrent toujours une aventure de
purs plaisirs.
Mon frère se joint à nous le 29 août comme prévu
pour visiter les spectaculaires gorges du Kotor, la
ville murée de Kotor et le magnifique monastère
orthodoxe d’Otpor accroché au sommet des gorges
à près de 2000 m d’altitude. La route pour s’y
rendre s’est avérée une expérience en soi tant elle
était étroite et pour le moins précaire. Un bref arrêt
à l’île de Perast nous permet d’admirer cette église
orthodoxe, « Our Lady of the Rocks », et son recueil
d’histoires de marins disparus en mer.
Le magnifique côté champêtre
de la Croatie au printemps.
Automne 2013
QUÉBEC YACHTING
Retour progressivement vers Split en alternant
encore une fois les mouillages aux quaiages et
en découvrant de nouvelles îles comme Lastovo
et Miljet. Nous remonterons le fiord de Ston avec
beaucoup de prudence, compte tenu du manque
de profondeur et de la possibilité d’ensablement.
Nos efforts seront récompensés car le village muré
de Ston et ses bassins salins datant de 6000 ans
s’avèrent une magnifique découverte. Nous
repartons le lendemain. Les vents adonnent et ce
33
REPORTAGE
telles que Milna, Hvar et Korcula, bien sûr. Nos jeunes
intrépides acquièrent vite le pied marin et se déplacent
aisément sur le bateau. Ils sont admirables, participatifs
et très sympathiques. L’équipage se soude rapidement
et chacun trouve sa place dans une belle harmonie.
Ils nous quitteront deux semaines plus tard à Trogir où
nous sommes allés les déposer. Nous nous reverrons
au cours de l’hiver pour échanger nos photos et
partager nos souvenirs de croisière. Nous serons
heureux de les accueillir à nouveau sur Dance Me.
L’ouvrage impressionnant de
Dubrovnik vu de la mer.
De Trogir, Hilda et moi avons amorcé notre remontée
vers Pula que nous rejoindrons le dimanche 7 octobre,
comme prévu. Au lendemain du départ d’Alex, Julie et
Jonathan, nous choisissons de jeter l’ancre dans la baie
des sept châteaux, voisine de Trogir, au pied du Kastel
Gomilica, toujours habité par une vingtaine de familles.
De là, les mouillages forains désertés succèdent aux
visites de villages côtiers dont le village muré d’Osor,
important centre maritime sous l’Empire romain par
sa position stratégique sur l’Adriatique. Des fouilles
archéologiques ont permis de découvrir des objets
datant de l’âge du bronze. Nous avons eu à cet endroit
le privilège de mouiller sous une église romaine datant
du premier siècle!
Les vents adonnent et nous offrent de belles journées
de voile. L’eau est toujours à 22 °C et on s’y baigne
quotidiennement. Au large des magnifiques îles
de l’archipel des Kornati, nous croisons un banc de
dauphins qui donnent l’impression de nous saluer
au passage. La météo tient bon en dépit du nouveau
cycle lunaire qui s’amorce. La rosée est par ailleurs de
plus en plus importante, ce qui empêche Hilda de
dormir sur le pont à la belle étoile, comme elle adore
le faire les nuits sans lune. L’automne s’impose tout
doucement. Le temps est venu pour nous de rejoindre
notre port d’attache pour désarmer Dance Me, le
remercier de sa bienveillance à notre égard et le
préparer à l’hiver.
Nous nous faisons à l’idée de retourner au Québec
pour y jouir du ski et des soirées froides passées près
du foyer. Quinze octobre, nous quittons Dance Me
Alex, Julie et Jonathan à Trogir, au dernier jour d’une croisière
et le laissons entre les mains expertes de Slaven qui
en boucle de deux semaines mémorables : Split-Dubrovnik-Split.
verra à son entretien au courant de l’hiver. Alors que
sont plusieurs journées de voile sportive, parfois au spi, qui se succèdent.
la campagne 2012 se termine, nous planifions déjà
Deux semaines formidables passées en compagnie d’André se concluent
2013 avec comme objectif de redescendre l’Adriatique pour traverser
par un magnifique souper chez Nostromo devant un savoureux saintle Monténégro et l’Albanie, et séjourner dans l’archipel des Ioniennes,
pierre, devenu notre poisson mythique. De fait, son nom est presque
longer les côtes du Péloponnèse, traverser la mer Égée en nous arrêtant
biblique, car ses deux points noirs de chaque côté sont les marques
au passage sur quelques-unes des Cyclades et du Dodécanèse pour
laissées par saint Pierre alors qu’il le tenait entre ses doigts. André nous
rejoindre Marmaris, en Turquie, où nous hivernerons l’hiver prochain.
quitte. On se dit au revoir en se promettant de récidiver l’an prochain, si
Dieu le veut.
À suivre…
Nous essuyons une autre bora à quai et bien en sécurité cette fois, dans
l’attente de notre prochain équipage composé d’Alexandra et de ses
deux copains, Julie et Jonathan, tous dans la vingtaine, sans expérience
de la voile mais déterminés à vivre l’aventure. Ils auront de la chance
puisqu’ils arriveront au lendemain du mauvais temps. Au cours des deux
prochaines semaines, nous ferons ensemble l’aller-retour sur Dubrovnik
en combinant de nouvelles destinations à quelques incontournables
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QUÉBEC YACHTING
Hilda et Jacques sur Dance Me
Hilda et Jacques naviguent en Méditerranée depuis 2005. Pour tout
commentaire ou information, n’hésitez pas à communiquer avec
eux à l’adresse suivante : [email protected].
Automne 2013
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an au magazine Québec Yachting
AVENTURE
PAR DENISE GAUTHIER ET JEAN-LOUIS LÉVESQUE
Ouais-Ouais, le cotre
aurique d’Élise et Frank
Élise et Frank sur leur voilier Ouais-Ouais.
T
rente ans! Trente ans qu’ils voguent sur les mers du globe, qu’ils vont de port en
port, qu’ils suivent ou précèdent les rassemblements des grands voiliers à travers
le monde. Quelle aventure! C’est en 1976 qu’Élise et Frank font la première mise
à l’eau de Ouais-Ouais, un cotre aurique de 10 mètres pesant le joli poids de 16 tonnes,
qu’ils ont construit de A à Z dans un chantier de la côte ouest. Pourquoi ce nom de
Ouais-Ouais? Vous le devinez sans doute. Élise ayant régulièrement cette expression à la
bouche pour approuver ou affirmer sa compréhension lors des discussions, le bateau en
a hérité.
« Selon les puristes, nous n’avons pas fait le tour du monde, parce qu’il nous manque quelques
degrés de longitude entre New York et Acapulco. » Mais quel parcours! Après une quinzaine
d’années à voguer au gré des flots, ils ont développé l’art des « scrimshaws » et se sont mis à
suivre les grands voiliers à travers le monde. Si bien que pendant un certain temps, Ouais-Ouais
a été intégré à cette fameuse flotte. Il était devenu le plus petit des grands voiliers.
Extrait d’un tableau qui accompagnait l’exposition des scrimshaws
« La collection en scrimshaw de la flotte des grands voiliers » est un projet personnel, une
combinaison de notre vie à bord du bateau, de notre amour des vieux gréements et de l’art
marin du scrimshaw que nous exerçons depuis 20 ans.
36
Voilier Ouais-Ouais.
Ayant construit notre voilier Ouais-Ouais, un cotre à gréement aurique de 10 mètres à
Vancouver, nous avons depuis navigué 375 ports dans 52 pays. Toute la collection est faite
de matériaux récupérés durant le voyage. Les voiliers sont gravés sur de l’os et rivetés à des
plaques de bois de takamaka (originaires des rivages de l’océan Indien), montées sur des
planches de sapin Douglas (coins coupés de notre mât). Le cadre est fait de « Vesi » des
îles Fiji, de « Rimu » de Nouvelle-Zélande et de divers bois durs d’Afrique. Le tapis tressé
« Vaivai » provient des îles Tonga.
QUÉBEC YACHTING
Automne 2013
AVENTURE
Voici un aperçu de quelques gravures.
Le 9 septembre 2001, la Conférence internationale des musées
maritimes avait lieu à Québec et Ouais-Ouais y exposait. C’était
malheureusement deux jours avant que le monde ne change… Ce qui
fait qu’on les a mis en oubli, préoccupés par des problèmes plus graves.
Élise et Frank ont alors traversé l’Atlantique pour atterrir en Europe, là où
les rassemblements sont nombreux et très populaires. Brest en 2002,
Gdynia et Mariehamn en 2003, Brest à nouveau et Douarnenez en
2004, Cagliari en 2005, Cadiz en 2006, La Coruna en 2007, Buenos
Aires en 2010… Ils n’attendaient pas les invitations qui ne venaient pas :
ils se présentaient, exposaient et vendaient les affiches de leurs œuvres
qui étaient d’ailleurs leurs seuls revenus. Car les scrimshaws eux-mêmes
ne sont pas à vendre : ils sont des pièces du musée. La difficulté était
d’obtenir une place à quai, mais ils y parvenaient chaque fois.
Entre les rassemblements, ils se présentaient à des musées maritimes.
La vue des panneaux si bien montés leur ouvrait les portes pour une
exposition : Horta, Amsterdam, Dunkerque, Karlskrona, Lisbonne,
Tigre… De même, les scrimshaws ont pu être admirés sur plusieurs
grands voiliers tels le Bel Espoir, le Sørlandet, le Pommern, le Mercator,
le Dom Fernando II e Glória… sans compter de nombreux yacht-clubs
d’Italie, d’Espagne et le prestigieux yacht-club de Monaco.
Cent soixante gravures composent maintenant les quatre panneaux.
L’ambition d’Élise est d’en arriver à un total de 225, donc d’un cinquième
tableau. Le préalable à chaque gravure est que le capitaine du navire
signe le Livre des Capitaines que possède Ouais-Ouais.
Cette œuvre artistique de longue haleine est devenue un témoin
important de la flotte contemporaine des grands voiliers. Il faudrait sans
doute qu’un organisme prenne bientôt en charge cette magnifique
composition car pour un voilier de 10 mètres, ça commence à faire lourd
et c’est surtout volumineux. Il ne faudrait pas garder caché un tel trésor.
Au moment d’écrire ces lignes, parti du Brésil quelques mois plus tôt,
Ouais-Ouais venait d’atterrir à Melbourne, Australie, et avait comme
destination Vancouver. Un nouveau tour du monde, ou presque.
Automne 2013
QUÉBEC YACHTING
Élise et Frank sur leur voilier Ouais-Ouais.
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Par Michel Brassard
Avec la collaboration de Monique Reeves
LA RETRAITE À VOILE
Gérer ses ressources
Photos : Québec Yachting
Q
uelles sont les ressources généralement limitées à bord d’un
bateau de plaisance?
1. L’eau douce, à moins d’avoir un dessalinisateur.
2. L’électricité, à moins d’employer un groupe électrogène.
3. Le carburant (du groupe électrogène et du moteur) si on dessale
l’eau de mer et qu’on utilise amplement l’énergie électrique.
utilisent des voiles et ne peuvent pas plus que nous faire directement face
au vent. Quand on apprécie les plaisirs de la voile, on n’aime pas trop
entendre et sentir un moteur. Une fois habitué à la très grande fiabilité des
voiles, la relative fragilité des moteurs inquiète. En grande traversée, une
réserve d’eau douce est plus rassurante que le dessalinisateur, facilement
enrayé par quelques joyeux microbes.
Facile de comprendre d’après ces possibilités que les limites dépendent
des moyens techniques dont nous disposons et de nos projets de
déplacements. Au départ, il est utile de nous situer dans ce vaste monde
techno. Avec d’importants moyens financiers et la technologie qu’ils
rendent disponibles, ces limites n’existent pratiquement plus. Un très grand
yacht à moteur pourra traverser les océans et satisfaire les besoins les plus
fantaisistes de tout l’équipage durant des mois. Revenons sur terre! Si vous
prenez la mer ainsi équipé, les îles aux plages frangées de cocotiers vous
font sans doute penser abri fiscal plutôt que paradis terrestre.
Si votre cœur penche côté moteur
Si votre gîte marin ne connaît pas la gîte, vous appréciez sans doute
mieux les bienfaits du groupe électrogène et ceux de son partenaire, le
dessalinisateur. Vos choix de navigation ne sont probablement pas non
plus les mêmes que ceux des voileux. Peu de bateaux à moteur aspirent à
traverser le Pacifique ou même l’Atlantique, sinon pour l’exploit. Mais vous
envisagerez peut-être d’aller mouiller plusieurs semaines au soleil, sous
le vent d’îles désertes. (Bien oui, ça existe toujours!) Un peu comme en
grande traversée, il faut être autonome un bon moment. Vrai que si la côte
n’est qu’à une poignée d’heures, la panne mécanique d’un dessalinisateur
ne sera pas la catastrophe. Préférable tout de même de conserver des
réserves d’eau, car la mer ne sera peut être pas invitante le jour de
la panne...
« À la retraite, notre domicile mobile sera probablement un
voilier de moins de 20 mètres. »
Tout d’abord, pourquoi un voilier? N’est-ce pas archaïque, un voilier? De
fait, un peu, oui. On pourrait avoir développé des embarcations mues par
Éole sans devoir hisser des voiles et prendre des ris, sans tirer des bords,
sans recul face au vent. Comment expliquer alors cet engouement pour
la voile? C’est un peu comme le chauffage de votre maison. L’électricité
tempère silencieusement, efficacement et à bon prix. Alors, pourquoi
un foyer? Parce que c’est agréable (bien qu’inexplicable). Ainsi en est-il
sur l’eau. Il est plus agréable de naviguer à la voile qu’avec des moyens
techniques automatiques. Plus agréable de régler les voiles que d’appuyer
sur des boutons pour que des éoliennes alimentent des moteurs. En
ce moment, de toute façon, ce choix n’existe pas. Il y a bien les navires
du genre Club Med et Royal Clipper qui naviguent « à bouton », mais ils
38
Même sans ces projets de grande traversée ou de Robinson Crusoé, il
arrive assez fréquemment que l’eau disponible dans les îles ne soit pas
recommandable. Aux Grenadines, par exemple, il n’y a d’eau que celle
des citernes qui récoltent la pluie sur les toits. Considérez le nombre de
mouettes et autres pélicans dans le ciel tropical et, comme moi, vous
choisirez de ne pas la boire et même de ne pas en abreuver vos réservoirs.
Il est donc souvent utile de bien gérer cette ressource liquide quand on n’a
pas de dessalinisateur ou qu’on ne désire pas s’en servir. Il faut dire que
lorsque l’osmoseur ne fonctionne pas régulièrement, on doit le traiter pour
prévenir la prolifération de microbes qui boucheraient la membrane. Pas
QUÉBEC YACHTING
Automne 2013
LA RETRAITE À VOILE
très compliqué, ce sorcier de l’eau douce. Essentiellement une pompe, des
filtres et une membrane perforée de trous de 1 nm (un nanomètre = un
milliardième de mètre = 10-9m) à travers lesquels la pompe pousse l’eau
filtrée. Les molécules de sel ne passent pas la membrane : elles sont plus
grosses que les trous. Quand l’eau devant la membrane devient trop salée,
on renverse le flux et on vide pour recommencer avec de l’eau moins
salée. Certains modèles, récupèrent magiquement la pression avant de
vider cette eau hyper salée.
Alors, quel est le problème? Vous aurez tout de suite imaginé la facilité
qu’auront les bactéries à boucher des ouvertures plus petites qu’une
molécule de deux atomes. La pompe doit fournir de 50 à 80 bars
(quatre-vingts fois la pression atmosphérique). Alors, pas facile de contenir
80 bars de pression sans fuir un peu ici et là. Pour conserver la coûteuse
membrane, il faut éviter la prolifération de petits organismes, telles les
bactéries qui sont demeurées en amont de la membrane. Soyez rassuré!
En aval, il n’y a que de l’eau et pas de bactéries ni même de virus qui sont
gigantesques comparativement à une molécule de sel. Pour se débarrasser
de ces microbes, on doit soit utiliser des produits chimiques pour stériliser,
soit faire fonctionner l’osmoseur tous les deux ou trois jours. Évident aussi
qu’il faut beaucoup d’énergie pour produire toute cette pression. Donc,
chère l’eau de l’osmoseur.
Combien d’eau par jour pour un équipage de deux?
La moyenne de consommation d’eau résidentielle par personne par
jour au Québec est d’environ 385 litres. C’est presque la moitié de la
réserve d’eau totale de mon voilier et à deux, c’est facilement suffisant
pour trois semaines. Oui, c’est quarante deux fois moins que la moyenne
québécoise! C’est aussi moins de 10 litres par jour pour deux. Non, ce n’est
pas une performance exceptionnelle.
Voici quelques astuces pour arriver à réduire ses besoins en eau douce
sans pour autant devoir se transformer en chameau :
• Réduire le débit de tous les robinets en installant des rondelles à petite
ouverture, par exemple.
• Installer un économiseur anti-gaspi au robinet de l’évier de cuisine.
Celui-ci permet, une fois le débit et la température réglés, de laisser
couler seulement ce qui est utile en déplaçant légèrement une tige qui
dépasse du bec du robinet. Pour rincer la vaisselle, c’est très efficace.
• Avoir un robinet (pompe à eau de mer actionnée au pied) dans la
cuisine pour se laver les mains et rincer les deux mains libres.
• Rincer la vaisselle à l’eau de mer avant de la laver. On peut aussi la laver
à l’eau de mer et terminer par un rinçage rapide à l’eau douce.
• En se douchant dehors avec la douchette de jupe, dont le débit est
limité, il est possible d’employer seulement deux ou trois litres. Il est
aussi possible de se laver à l’eau de mer et, si nécessaire, de se rincer
ensuite à l’eau douce.
L’électricité est plus facile à économiser que l’eau
Le plus grand consommateur d’électrons est bien le frigo et son petit frère,
le congélateur. Aujourd’hui, les groupes Danfoss 12 V sont devenus très
efficaces et on a le choix de refroidir le condenseur à l’air ou à l’eau.
• Refroidir à l’eau est théoriquement plus efficace mais plus complexe
et donc plus sujet aux pannes.
• Refroidir à l’air est correct si on a soin d’évacuer l’air chaud hors du
compartiment par un conduit. Les ventilateurs sont aussi maintenant
plus efficaces.
Automne 2013
Le gaspillage vient souvent et surtout d’une isolation déficiente. Il faut au
moins 10 cm de mousse polyuréthane ou l’équivalent.
L’éclairage à DEL ne consomme presque rien (sauf le compte en banque
à l’achat). Il est possible de remplacer autant l’éclairage intérieur que les
feux de navigation et de mouillage par des ampoules à DEL.
Il y a trois façons de produire l’électricité à bord :
• Un ou des alternateurs (mus par le moteur et/ou par un
groupe électrogène).
• Une ou des éoliennes.
• Des panneaux photovoltaïques.
Des trois méthodes, la plus silencieuse, la moins chère, la plus fiable est
bien le panneau solaire. Les prix des panneaux ont chuté et il est possible
d’en trouver (eh oui, fabriqués en Chine!) à moins d’un dollar le watt.
Les jours très gris, la production est limitée, mais la batterie reçoit tout de
même des électrons et sans pièce mobile, sans frottement, sans bruit. Le
seul point sombre : la grande surface et donc la prise au vent qui n’est pas
idéale sur un voilier.
L’éolienne doit bouger pour donner ses électrons. De là, bruits, friction,
usure et pannes. Mais elle peut nous approvisionner le jour et la nuit.
Il lui faut du vent cependant, ce qui au mouillage n’est pas toujours le
cas. Chère à l’achat, elle sera probablement souvent d’aucune utilité faute
de brise suffisante. Sa cousine l’hydrolienne, qui fonctionne jour et nuit
dans la mer quand le bateau se déplace, peut satisfaire l’appétit du pilote
automatique autant que celui des GPS et feux de navigation.
Soit on la traîne, soit elle est reliée à l’arbre d’hélice.
Le groupe électrogène peut fonctionner n’importe quand et fournit
amplement de courant. Il est cher, il pue, il dégage moult chaleur et on
l’entend, malheureusement. Il est cher à l’achat et consomme avidement
le carburant. On ne compte pas ses pièces mobiles ni ses pannes. Mais
on l’aime quand même! Surtout quand la pluie tombe doucement à la
verticale depuis trois jours et que l’éolienne est en conciliabule avec les
panneaux solaires pour déclencher la grève.
Le mieux, c’est encore d’être moins énergivore. Un ordinateur portable
de style « netbook » (ou une tablette) avec un petit écran consommera
moins et on peut toujours y brancher un grand écran pour visionner des
films. Une télé, qui peut servir de grand moniteur avec éclairage à DEL,
consomme souvent très peu. Il est possible de trouver, par exemple, un
écran HD de plus de 20 po qui ne dévore que 2 ampères à 12 V. Pour
recharger les piles (de votre ordi, par exemple), utilisez de préférence
un chargeur qui fonctionne directement à partir du 12 V. Les onduleurs
fournissent du courant alternatif de façon fiable, mais ils consomment
(gaspillent) une part de cette énergie. Choisissez un onduleur de capacité
suffisante mais pas beaucoup plus que le besoin. Un onduleur (inverter
selon Shakespeare) de 150 watts consomme ou gaspille beaucoup moins
que celui de 1000 watts.
Pour conserver le carburant, rien de mieux que de faire voile plutôt
que moteur.
Allez! On hisse! C’est bon pour la forme! Pour une fois que la vertu est plus
excitante que le vice!
QUÉBEC YACHTING
39
REPORTAGE
PAR ÉTIENNE GIROIRE
Retour dans le passé
Étienne Giroire raconte sa Route du Rhum 2010
ATNinc.com à quai avant le départ de la Route du Rhum 2010.
« Le 30 novembre 2010, je réalise un grand rêve : je prends le départ
de la Route du Rhum 2010, en solitaire, sur mon trimaran de 12 m
ATNinc.com avec 84 autres voiliers, de Saint-Malo à Pointe-à-Pitre,
en Guadeloupe. Tous les champions sont là, les trimarans géants,
les participants au Vendée Globe pour qui la Route du Rhum sert
de qualification, 45 Class 40, bref une belle collection de bateaux
hauturiers. Dans le mois précédant le départ, plus de 500 000
personnes avaient visité Saint-Malo, démontrant l’intérêt du public
français pour la voile en solitaire et nos superbes montures.
Le départ est grandiose : hélicoptères, bateaux accompagnateurs, foule
considérable sur l’eau. Heureusement, il fait très beau et le vent nous
aide à sortir de la Manche sans problème. Mon premier incident de voile
a lieu au passage du cap Fréhel où le hale-bas de spinnaker se brise.
Je peux le récupérer rapidement grâce à la chaussette de spinnaker
d’ATN. Le temps reste clément. Nous avons beaucoup de chance, car la
Manche, Ouessant et le golfe de Gascogne peuvent être très agités à la
fin de l’automne.
40
La première nuit n’est pas de tout repos. Il y a beaucoup de bateaux sur
l’eau. Je suis entouré de feux de tête de mât et nos sillages se croisent
souvent. Je réussis tout de même à retrouver les habitudes du marin
solitaire : boire un thé chaud, manger des fruits, faire une petite sieste.
Le lendemain après-midi, j’aperçois quelque chose qui flotte droit devant.
On aurait dit un écueil et j’ai vite reconnu un catamaran à l’envers! Il
s’agissait de Formule TAG! En effet, quelques jours avant le départ, Mike
Birch m’avait dit que son ancien bateau avec lequel il avait fait la Route
du Rhum en 1990 s’était retourné dans le golfe de Gascogne, lors d’un
convoyage. Je connais bien ce bateau puisque j’ai été équipier sur celuici en 1984. Le fait de voir ce grand catamaran à l’envers m’a beaucoup
impressionné. Cette vision m’a hanté durant toute la course.
Plus tard, le même jour, la drisse de grand-voile se brise soudainement!
Il faut que je monte au mât pour réparer le mouflage. Grâce à mon
Mastclimber, je le remets en état rapidement, mais je perds du temps et
j’ai de la difficulté à doubler le cap Finisterre.
QUÉBEC YACHTING
Automne 2013
REPORTAGE
Après consultation avec mon routeur surnommé Yvo, je décide
d’emprunter la route sud, c’est-à-dire qu’au lieu de prendre la route
directe, plus courte, mais qui fait passer au milieu des Açores, au travers
du calme de l’anticyclone, je préfère contourner les Açores par le sud,
pour profiter des vents portants qui favoriseront mon trimaran. C’est la
belle partie de la course. Le temps se réchauffe. Le bateau reste à plat
et demeure rapide. Je peux laisser les capots ouverts et les panneaux
solaires emmagasinent bien de l’énergie. Je navigue sous spinnaker la
plupart du temps ou sous screecher quand le vent monte ou refuse.
C’est un grand bonheur de tracer la route vers les Antilles.
Étienne Giroire lors de la Route du Rhum 2010.
Après une semaine de course, la température augmente sensiblement.
La mer est à 25 °C et le ciel est bleu. Je porte un short et un t-shirt
comme en Floride! Rien à voir avec l’Ostar 1992, la course en solitaire
d’Angleterre à Newport, où le vent avait été contraire pendant toute la
durée de l’épreuve. Le ciel était gris et la mer glaciale. J’avais même vu
un bout de glace près de Terre-Neuve!
Mais je suis dans une latitude propice aux orages. De temps en temps,
un nuage noir croise ma route. Le vent monte subitement et souvent très
fort, jusqu’à 40 nœuds. Il faut réagir vite et prendre la barre. En général,
j’affale la grand-voile complètement et continue sous foc de route bordé
plat, prêt à abattre en grand pour réduire le vent apparent.
Ces grains viennent par-derrière, sans bruit, et je me fais surprendre une
nuit sous grand-voile haute et screecher entièrement déployé! Avant que
je puisse l’enrouler, son point d’amure se désolidarise du tambour de
l’enrouleur et il est donc impossible de la réduire. Le vent monte. La voile
bat violemment et secoue le gréement. Je n’ai pas d’autre option que de
la laisser partir à l’eau, en catastrophe, devant le bateau. Elle agit comme
une ancre flottante. Le bateau pivote autour d’elle et je la récupère sur le
pont en vrac total. La voile est intacte, à part son point d’amure déchiré
qui nécessitera une grosse réparation. C’est un problème, car cette voile
est très utile et je suis maintenant sous-toilé.
ATNinc.com en navigation.
Automne 2013
Je suis maintenant à mi-chemin, entre les Açores et les Antilles, route
directe sur Pointe-à-Pitre, et tout va bien à bord. Je parle à ma famille tous
les jours grâce au téléphone Iridium. Je devrais traverser en 18-20 jours.
J’envisage peut-être un podium dans ma classe…
QUÉBEC YACHTING
41
REPORTAGE
Le lendemain, la grand-voile tombe soudainement sur le pont! Ma
réparation en début de course n’a pas tenu et la situation est plus
inquiétante, car la drisse est tombée à l’intérieur du mât! Je dois donc y
monter pour gréer une drisse externe. Bien que le temps soit beau, le
bateau secoue un peu et c’est périlleux d’escalader le mât, mais grâce
à mon Mastclimber, j’y arrive, non sans me faire des bleus partout. En
soirée, je hisse la grand-voile à nouveau jusqu’en tête. Je reprends la
course, mais cette escalade m’a bien fatigué!
La nuit est belle, j’ai réparé la grand-voile, le bateau file bien, droit,
toujours sous pilote automatique. Je réduis la toile pour pouvoir
me reposer tranquillement et je vais m’allonger dans la cabine pour
mieux récupérer.
Je me réveille juste avant le chavirage : j’avais commencé un cycle de
sommeil profond et n’ai pas entendu le grain silencieux me rattraper.
Le bateau accélère, se met sur une coque et chavire sur le côté! Je
me trouve debout dans la cabine, au pied de l’échelle de descente,
alors que le bateau pivote autour de moi. Le bateau ralentit sa rotation
quand la grand-voile se plaque sur la mer et continue jusqu’à s’inverser
entièrement. Je ne suis pas tombé et me trouve avec de l’eau à la
hauteur des épaules, avec un bordel flottant tout autour de moi, dans
mon bateau devenu silencieux.
Douze heures plus tard, je suis récupéré par le porte-conteneurs
Fort-Saint-Georges qui assure la ligne Le Havre – Pointe-à-Pitre. Après
m’avoir accueilli, le commandant donne l’ordre de reprendre la route.
De la passerelle, je vois mon bateau chaviré disparaître dans le sillage…
J’ai tout perdu : passeport, carte de crédit, équipement et, surtout, mon
joli bateau.
Post-scriptum
La grande différence entre mon Ostar 92 et la Route du Rhum 2010 est
la possibilité de communiquer tout le temps, de savoir où l’on se trouve
et également de savoir que d’autres savent exactement votre position.
Cela engendre un sentiment de sécurité pas étranger à mon chavirage.
Je me souviens, en 1992, avoir été très conscient du fait que personne
ne savait ma position exacte et que j’étais seul, vraiment seul. Je ne
pouvais compter sur personne pour m’aider s’il m’arrivait un accident,
démâtage ou chavirage. J’étais donc beaucoup plus prudent et naviguais
d’une manière beaucoup plus conservatrice.
Je pense aussitôt au sac de survie, qui contient un téléphone, GPS, VHF,
équipement de sécurité, ma combinaison de survie et mon canot de
sauvetage. J’ouvre le capot de sécurité, conçu pour s’ouvrir de l’intérieur,
et sors mon canot de sauvetage, tout ça dans la nuit noire, encore dans
le grain. Le canot de sauvetage se gonfle automatiquement et je l’attache
au bateau avec deux rubans afin de pouvoir l’utiliser comme abri.
Étienne Giroire est un Franco-Américain résidant en Floride depuis
1985. Il est président d’ATN inc., une compagnie spécialisée dans
les produits véliques pour faciliter la navigation en équipage réduit,
tels que chaussette de spinnaker, patin d’amure, Mastclimber,
tourmentin facile, etc.
Son trimaran de 12 m a été dessiné par Walter Greene et lui a
permis de remporter, en 1992, la classe 4 de l’Ostar en effectuant
le temps record de 16 jours, 6 heures et 45 min, de Plymouth
à Newport, un record encore valide à ce jour. Auparavant, il avait
navigué avec Mike Birch sur le catamaran géant Formule Tag et
Bruno Peyron sur le catamaran Ericsson.
ATNinc.com a été retrouvé en avril 2011 par un cargo norvégien
dirigé par un capitaine polonais, en route pour le Brésil, en
provenance d’Halifax. Le trimaran a dû être retourné et asséché
afin de le hisser sur le cargo, mais sans succès. Il a donc été laissé
à la dérive.
Sauvetage d’Étienne Giroire lors de la Route du Rhum 2010.
Ma position est 40.21 W x 20.59 N : je suis à
1350 milles des Antilles, au nord du Gulf Stream,
trop loin pour espérer monter une opération de
sauvetage. Il me faut maintenant attendre les secours.
La direction de course sait où je suis. Ma balise Argos
a cessé d’émettre, puisqu’immergée. Jean Maurel,
le directeur de course, m’appelle bientôt. Il organise
les secours.
42
ATNinc.com en 2011.
QUÉBEC YACHTING
Automne 2013
PAR DANIEL LÉVESQUE
PHOTOS : SPI MÉDIAS COMMUNICATION INC.
COMPÉTITIONS DE VOILE
Route Rimouski-Anticosti
Le judicieux pari de Robert Dorais et Philippe Laville
Le voilier Shanawdithit pendant la Route Rimouski-Anticosti.
P
ersonne ne donnait cher de la peau de la Route Rimouski-Anticosti lorsque son
directeur, Paul Bellemare, a démissionné pour des raisons à la fois de santé
et familiales, et ce, quelques mois seulement après l’arrivée et la clôture de
la première édition. Paul Bellemare était l’homme-orchestre. Il avait fait un travail
admirable et plusieurs se demandaient s’il était possible de trouver quelqu’un capable
de donner autant que ce que Paul avait offert au milieu de la voile et de la course au
large à Rimouski. Un autre coup dur a suivi, quelques mois plus tard, avec le départ du
directeur de la marina locale, Christian Gagné, recruté par le Yacht-Club de Québec.
Rimouski perdait, du coup, deux piliers locaux de l’organisation des courses.
Le mandat de redresser la barque a donc été confié à Robert Dorais qui a cherché à mobiliser
et mettre à profit les ressources locales : une tâche qui devait se faire dans une ambiance
un peu triste, on le comprendra. Mais les Rimouskois ne sont pas du genre à s’apitoyer trop
longtemps sur leur sort. Dès le milieu de l’hiver suivant, Robert Dorais se présentait au Salon
du bateau et des sports nautiques de Montréal avec l’idée bien arrêtée de convaincre les
coureurs de prendre part à la deuxième édition de la Route Rimouski-Anticosti.
Des jeunes ont été mis à contribution et des vétérans rappelés au combat : les irréductibles
Jean-Rock Lévesque et Réjean Dubé ainsi que Mathieu Rondeau et Josée Beauchamps. La
course était ainsi relancée. S’ajoute au quatuor : Philippe Laville. Philippe est un monsieur
sérieux. C’est l’éminence grise de la classe émergente des Minis 650 au Québec. Son
expérience et sa capacité d’analyse font de lui un individu qu’on écoute.
Philippe Laville est un gars réaliste. Il n’aime pas beaucoup les « shows de boucane ». Il
représente, au niveau national et nord-américain, les entreprises Wichard Profurl et Cousin
Trestec, spécialisées dans les pièces d’accastillage et les cordages. Il sait comment appliquer
une force intelligente. C’est justement avec cette force tranquille qu’il est en train de procurer
au circuit québécois des Minis ce qu’il lui manquait pour être pris au sérieux.
Dans cette classe, tout un chacun avait l’habitude de vaquer à ses petites affaires. Les marins
ont dû apprendre à se regrouper et à travailler ensemble. Ils ont dû apprendre aussi à s’engager
les uns envers les autres. Bien entendu, comme toute initiative liée au milieu de la voile, les
choses sont rarement simples. Mais cette fois-ci, on peut dire que ça a été la bonne.
44
QUÉBEC YACHTING
Automne 2013
Dina Victorri à la barre de Shanawdithit.
CHRONIQUE
COMPÉTITIONS
DE VOILE
Mais cela ne fut pas sans heurts. Une impressionnante bascule météo,
couplée à un creux dépressionnaire, a généré une mer formée et des
vents avoisinant les 30 nœuds. Seul Shanawdithit a été en mesure de
contourner la pointe est de l’île avant que la fenêtre ne se referme sur
tous les autres. C’est d’ailleurs là que s’est jouée la course, car jusqu’à ce
moment, l’écart se resserrait entre les deux premiers.
Philippe Laville
Philippe Laville a, en plus, convaincu le Français Rodolphe Victorri de
s’impliquer et de venir à Rimouski de Saint-Pierre-et-Miquelon. Autre
coup fumant que la venue d’une vedette du monde canadien de la
course au large, Diane Reid, dont il est l’initiateur! Diane entreprendra
cet automne une traversée de l’Atlantique en Mini 650 dans le cadre de
la célèbre Mini-Transat. Elle est la première Canadienne à s’être qualifiée
pour cette course et pourrait devenir la première à la terminer, ce qui
serait un exploit absolument remarquable.
Diane Reid est donc venue à Rimouski pour courir et faire étalage de
son impressionnant bagage de connaissances au bénéfice du skipper
Jean-François Poliquin qui a eu la chance de faire le tour d’Anticosti
avec cette nouvelle star canadienne de la voile. Pour celles et ceux
qui aimeraient suivre la traversée que fera Diane, vous pouvez visiter
l’adresse suivante : www.minitransat.fr. Le départ aura lieu le dimanche
13 octobre prochain.
Le record de 2011 a été pulvérisé. Le duo père-fille de Saint-Pierreet-Miquelon a mis 5 jours 15 heures et 39 minutes pour couvrir les
655 milles nautiques que compte le parcours. Mais il y a plus! Cette
année, trois femmes ont pris le départ : Johanne Longpré sur Pogo Loco,
Diane Reid sur Antidote et Dina Victorri sur Shanawdithit.
Dans le cas de cette dernière, la jeune femme de seulement 14 ans
a secondé son père avec une étonnante habileté et un sang-froid
impressionnant. Dina Victorri est aussi devenue la plus jeune femme à
remporter une course hauturière à la voile au Canada.
Tout cela démontre que la Route Rimouski-Anticosti est promise à un bel
avenir. Il s’agit d’une course très technique. La météo est imprévisible et
l’état de la mer est une boîte à surprises. C’est une course à la mesure
des meilleurs marins du monde. Et on prend pour preuve le fait qu’elle
s’internationalise à sa deuxième édition seulement.
Il reste encore beaucoup à faire pour améliorer le produit, mais les gens
de Rimouski peuvent dire « mission accomplie! ».
La deuxième édition de la Route Rimouski-Anticosti a donc été lancée.
Seulement quatre bateaux ont pris le départ : quatre Minis 650. Il
aurait dû y en avoir cinq, mais l’un d’entre eux a démâté lors du Tour
de l’île d’Orléans. Vous direz sans doute que ce n’est pas beaucoup
de bateaux et vous aurez raison! Mais ce n’est pas la quantité qui fait
la qualité.
Et pour cause, puisque la Route Rimouski-Anticosti a encore offert cette
année une magnifique épreuve de force qui s’est principalement tenue
entre l’équipe de Saint-Pierre-et-Miquelon (Shanawdithit) et celle de
Jean-François Poliquin (Antidote).
Parties le 21 juillet, les équipes ont bénéficié d’un vent portant qui a
permis de belles accélérations et d’enregistrer un temps record pour
enrouler la bouée de l’extrémité est de l’île d’Anticosti.
Automne 2013
QUÉBEC YACHTING
Diane Reid et Jean-François Poliquin à l’aéroport de Québec.
45
PAR GEORGES LEBLANC, SKIPPER
PHOTOS : ÉQUIPE DE VOILE GEORGES LEBLANC
VENT DU LARGE
Les deux mains sur la barre à roue, je me
concentre afin de garder l’étrave face au
vent, bien au centre du sas. Je remarque que
les portes de sortie de l’écluse, tout devant,
s’ouvrent déjà et je vois, entre les deux
énormes panneaux métalliques qui bougent
lentement, l’eau bleue et calme du golfe SaintLaurent. Notre synchronisme est impeccable.
Au moment où il y a pleine ouverture, de la
main et du regard je salue l’éclusier et nous
filons en direction du large. Le golfe ensoleillé
et sans vent permet une navigation relaxante
tout au cours de l’avant-midi. Je découvre
que mes gros mangeurs sont aussi des gars
frileux. J’en ai un à bord qui m’étonne et
m’étonnera toujours; il est habillé de vêtements
confectionnés pour l’Arctique, calé dans pas un,
mais deux sacs de couchage. De plus, une
couverture le recouvre en entier, et ce, malgré
le chauffage qui fonctionne sans interruption.
De Halifax à Rimouski à
bord de l’Océan Phénix
T
out le monde à bord! Nous devons quitter Halifax pour nous rendre à Rimouski le
plus tôt possible. La mer nous attend et semble accueillante pour encore quelques
jours. Tant mieux, car la hâte de mes gars à aller jauger leur endurance n’a d’égale que
leur humour. Le mois d’avril a encore quelques jours à tirer. Les vents sont frais en bordure
de la côte de la Nouvelle-Écosse, surtout pour une première nuit au large. La houle assagit
l’équipage, la noirceur l’inquiète et ce n’est qu’après une vingtaine d’heures de navigation,
au lever du soleil, que nous atteignons l’écluse de Canso.
Le spectacle est grandiose! Le ciel bariolé de rouge et de rose contraste sur le bleu azuré et malgré
la fatigue accumulée, nous nous sentons ragaillardis. Nul besoin de préciser que tous attendent
le déjeuner avec impatience car, depuis le départ, ils sont trois ou quatre à s’être contentés de
miettes, tant ils avaient l’estomac noué. Heureusement, la remontée du canal reliant le golfe
Saint-Laurent à l’Atlantique leur a permis de se rétablir et les voilà déjà aux fourneaux à tourner les
œufs, à griller des rôties qu’ils couvrent généreusement de beurre d’arachide et à concocter des
cafés corsés.
C’est la fête à bord. Autant pour notre odorat que pour nos papilles, et ce, sans parler des estomacs
qui ne cessaient de gargouiller.
Le passage de l’écluse se déroule si bien que nous n’avons pas besoin de nous amarrer. De sa voix
de stentor qui retentit comme un écho dans le sas, l’éclusier nous commande d’avancer lentement
et nous questionne en marchant au même rythme que l’Océan Phénix qui avance vers les portes
de sortie.
– Vous arrivez de loin? Où allez-vous?
Il n’est pas douanier. Peut-être me questionne-t-il par simple curiosité. Je lui réponds
tout de même.
46
– Nous arrivons d’Halifax et allons à Rimouski.
QUÉBEC YACHTING
Automne 2013
L’air ambiant dans notre voilier est probablement
assez humide. Notre zigoto se découvre à
peine quelques secondes en extirpant le
haut du corps de son cocon et, aussitôt, une
légère vapeur s’en échappe. Un petit brouillard
flottant au-dessus de sa tête et ce n’est pas une
auréole. C’est hilarant d’observer la réaction
de tout un chacun! À l’unisson, un fou rire
s’empare de la troupe, forçant ledit personnage
à se recroqueviller à nouveau dans sa bulle en
dissimulant sa tête comme le ferait une tortue
dans sa carapace.
Sans contredit, on peut qualifier ce convoyage
d’agréable, où tout l’équipage blague et
rit la moitié du temps. En contrepartie, je
m’efforce de garder un peu de sérieux à bord
et de naviguer en toute sécurité, car il est
préférable d’avoir l’œil vif plutôt que brouillé
par l’insouciance et l’indiscipline. Il arrive
parfois qu’à la fin avril et en début mai, il y ait
encore des glaces dans différents secteurs.
Effectivement, cette année, de gros blocs de
glace sont encore encastrés sur les rives et aux
parois des falaises. La cime des montagnes
encore blanchies par la dernière tempête nous
transporte dans un monde irréel et tout cela
ne contribue absolument pas à réchauffer
le temps. Les journées de convoyage se
déroulent vite et bien. Je crois que tout baigne
dans l’huile jusqu’à l’instant où le régime de
Teuf Teuf (le moteur) commence à ralentir à la
suite du gommage du filtre à carburant diesel.
Je suis à l’écoute de sa baisse de régime,
toujours prêt à intervenir, tout en continuant à
progresser à petite vitesse.
Voici une complication assez embêtante qui
nous oblige à improviser une halte au port
VENT DU LARGE
de pêche de Rivière-au-Renard. À quelques milles de la côte, nous
entrevoyons déjà le grand quai, d’autant plus que nous y voyons deux
chalutiers surgir de l’intérieur. Notre odorat est soumis à rude épreuve par
une forte odeur de poisson qui envahit notre nez et nous donne l’envie
de le boucher, tellement cette puanteur est tenace. Nul doute, ce relent
de poisson m’est familier. Nous sommes au bon port, mais je ne désire
pas y rester longtemps, juste ce qu’il faut pour nous procurer un nouveau
filtre à carburant et nous continuons notre remontée du fleuve SaintLaurent. L’équipage se retrouve à nouveau pour les 200 derniers milles à
parcourir. La navigation reprend son cours et les ports et villages défilent
sous nos yeux, au rythme des milles avalés.
Nul ne s’attendait à pareille arrivée. Je crois qu’une pièce s’est détachée
et s’est coincée à la jonction du moteur et de la boîte de la transmission.
Peu importe, nous sommes maintenant à bon port. Ça a été un
retour assez facile, par une température plutôt froide, au cours duquel
nous avons eu quelques petits ennuis, mais nous avons trouvé les
solutions appropriées.
Pour l’équipage, le périple prend fin ici sans avoir à se préoccuper de
la suite, tandis que je dois troquer mon ciré contre une salopette de
mécanicien, car ce voilier doit rejoindre le port de Québec d’ici quelques
jours. L’attention est détournée lorsque la sonnerie de mon téléphone
s’active sur l’air de l’Ô Canada. Les gars arborent un sourire narquois,
se plaçant aussitôt au garde-à-vous, les joues gonflées pour mieux
retenir leur fou rire. Complice de leur bouffonnerie, je prononce le
commandement attendu :
Nous laissons sur notre bâbord L’Anse-à-Valleau, Cloridorme, Mont-Louis,
Cap-Chat, Marsoui et nombre d’autres jusqu’à ce que nous atteignions
Rimouski. Je suis confiant en entrant à la marina. Lorsqu’on arrive dans
les zones habituelles de navigation, on a un faux sentiment de sécurité
et on a l’impression qu’il ne peut plus rien nous arriver. Lors de la
manœuvre d’accostage, en passant en marche arrière, un bruit de ferraille
se fait entendre; le moteur semble être la cause de tout ce boucan. Il
s’arrête subitement, ne nous laissant d’autre choix que d’improviser les
manœuvres de manière précipitée en lançant les amarres aux quelques
personnes venues nous accueillir.
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QUÉBEC YACHTING
47
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Festival des cultures du
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Les 20 et 21 septembre 2013
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de Gatineau
Le 29 novembre 2013
LECTURE
Le Domaine des flocons au
parc Jacques-Cartier
Du 31 janvier au 17 février 2014
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cause puisqu’il a une longue expérience de la voile hauturière. Psychologue de formation, il est directeur à Sail The
World, première association européenne de marins qui pratiquent la grande croisière. Les analyses de différentes
situations propices aux conflits permettent de mieux évaluer la réussite d’une éventuelle croisière en couple, avec
des enfants ou des amis. Les témoignages qui y sont relatés sont tous véridiques. Seuls les noms ont été changés.
Tous les types de navigation y sont abordés : la course, le rallye ou la croisière d’agrément. Enfin, les préparatifs, la
répartition des frais, la recherche d’équipiers, la hiérarchie à bord, la cuisine, différents tests de compatibilité entre
équipiers et de judicieuses recommandations y sont exposés. Un petit livre vraiment essentiel avant d’entreprendre
une croisière!
Allo, Québec! Ici l’Europe!
Lucette Provost et Pierre Lefebvre. Les éditions Pierre de Lune. 304 pages. 2012. 28 $
(les deux volumes pour 50 $). Info : pierredelune2.com.
Allo le Nord! Ici le Sud!
Lucette Provost et Pierre Lefebvre. Les éditions Pierre de Lune. 214 pages. 2012. 28 $. Info : pierredelune2.com.
Une saga en deux volumes, qui raconte le voyage d’une durée de sept ans de deux Québécois à bord de leur
voilier de dix mètres Pierre de Lune II. Après un départ de Montréal en 2005 vers les côtes européennes (France,
Espagne et Portugal), ils ont bourlingué durant deux ans pour ensuite traverser l’Atlantique vers le Brésil et l’Argentine,
la mer des Caraïbes et Panama, et finalement remonter vers le Canada. La décision de prendre une préretraite à la
mi-cinquantaine, après une année sabbatique passée en mer (1999-2000), s’est avérée heureuse pour Lucette et
Pierre. Accompagnés de leur équipière, la chienne Mousse, ils ont accompli un impressionnant parcours rempli de
découvertes, de rencontres et d’aventures. Ils partagent avec nous, avec beaucoup d’humour et de sincérité, leurs
faits et gestes quotidiens entrecoupés de photos et de dessins. Une courageuse et captivante expérience!
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26’
29’
32’
32’
32’
33’
34’
35’
36’
37’
38’
39’
40’
41
41’
42’
42’
44’
46’
49’
1989
1984
2006
2007
1975
1976
2008
1980
1961
2004
1987
1985
1987
2014
2002
1974
1983
1992
1998
2008
Quille longue, remorque
Enrouleur, radar, ber sur roues
Guindeau électrique, radar, chauffage
Radar, Bimini, Yanmar 21HP
Cotre, enrouleur, diesel
Yanmar diesel(2008) rénové
10R course et croisière (hors taxe)
Acier, cockpit central
Const. bois acajou, diesel 43HP
2 cabines. Tortola BVI
Pilothouse Motorsailor, 2 cabines
Cat ketch , Yanmar 44 HP, generatrice
Quille courte, 2 cabines, diesel 43 HP
En commande pour livraison 2014
3 cabines, mât enrouleur
Cockpit central, classique, rénové
Cockpit central, 2 enrouleurs
Oceanis 440, 3 cabines, 2 enrl.
3 Cabines, 2 enroureurs
Mât enrouleur, génératrice hors taxes
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29,900 $
122,000 $
109,900 $
24,900 $
25,900 $
124,900 $
19,900 $
29,000 $
99,000 $
179,000 $
74,900 $
79,000 $
Prix sur demande
169,000 $
134,900 $
109,000 $
129,500 $
195,000 $
295,000 $ US
Hébert & Associés
Conseillers Maritimes Inc.
(Depuis 1989)
500, boul. Gouin Est, bureau 203, Montréal (QC), H3L 3R9
BATEAUX MOTEURS
Seahank
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Campion
Albin
Nimbus
Sea Ray
Prowler
Oceania
Shannon
Grand Banks
Atlantic BHM
Island Gipsy
Dawn
Sea Ray
21’
23’
24’
25’
26’
28’
35’
35’
36’
36’
36’
40’
45’
50’
2007
1979
2004
1973
1986
2003
1988
1986
1990
1989
2001
1989
1928
1993
Console centrale, Yamaha 225hp 4 temps
Console centrale, Yamaha 200 HP
Cabine, Mercruiser 225 HP
Trawler, 36HP diesel 2003
Trawler rapide, diesel 135 HP
Merc 4.3 MPI 450 heures, propulseur
Sundeck 10 M
Trawler Sundeck, diesel 135HP
Trawler rapide, 2 diesels
Trawler, 2 Ford Lehman 90HP
Trawler classique, Downeast
Trawler Diesel
Brige deck, classique
Sundancer 500, diesel 500 HP
Tél. : (514) 985-6606 · Fax : (514) 985-6609
39,900 $
19,500 $
25,000 $
29,900 $
39,000 $
59,900 $
44,900 $
64,000 $
109,000 $
129,000 $
239,000 $
99,000 $
139,500 $
185,000 $
Canada et États-Unis : 1-866-531-2645
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PASSE-TEMPS
Par Nathalie Mudita Aubut
Mots croisés
Thème : la direction nautique
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10e horizontale: Grand espar horizontal sur lequel sont enverguées les
voiles auriques et triangulaires.
1
Revêtement de sol, dans le fond du bateau.
2
11e horizontale : Amas de sable qui barre l’entrée d’un port ou
l’embouchure d’un fleuve.
3
Surface supérieure protégeant des intempéries.
4
12e horizontale : Pièce saillante qui forme la proue d’un navire.
5
Celui des quatre points cardinaux qui est
diamétralement opposé au nord, direction de
l’un des pôles.
6
7
8
À la verticale
9
10e verticale : Se dit des terrains que les eaux de mer ou de rivière
(alluvions) laissent à découvert en se retirant.
10
11e verticale : Celui des quatre points cardinaux correspondant à la
direction du pôle qui est situé dans le même
hémisphère que l’Europe et la majeure partie de l’Asie.
11
12
12e verticale : Le fait de naviguer, de se déplacer en mer à bord
d’un navire.
À l’horizontale
1re horizontale : … en forme de banderole, de flèche, de pennon, de
coq, qui tourne à tous vents.
Les réponses
À l’horizontale
1re horizontale
Girouette
10e horizontale
Bôme
Tapis
9e horizontale
Dériveur
Automne 2013
2e horizontale
Gouvernail
QUÉBEC YACHTING
11e horizontale
Barre
Toit
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3e horizontale
Hauban
9e horizontale : Voile de mauvais temps.
4e horizontale
Dérive
8e horizontale : Boucle à ressort se refermant seule, utilisée
pour suspendre, accrocher.
12e horizontale
Étrave
Sud
Fort croc de métal, de bois ou de pierre, qui immobilise
le navire, auquel il est relié par une ligne de mouillage,
en se fixant sur le fond.
5e horizontale
Taquet
7e horizontale : Long poteau (pièce de bois à section circulaire ou
cylindre métallique creux) dressé dans un navire
au-dessus du pont pour porter, à bord des voiliers, les
vergues et leur gréement…
À la verticale
10e verticale
Lais
6e horizontale : Creux dans le pont d’un yacht à voiles.
11e verticale
Nord
5e horizontale : Morceau de bois dur ou de métal portant deux cornes,
fixé en divers endroits du navire pour y tourner des
cordages.
6e horizontale
Cockpit
12e verticale
Navigation
4e horizontale : Dispositif qui empêche un navire, un avion de dériver.
Aileron vertical immergé (navire).
7e horizontale
Mât
Ancre
3e horizontale : Cordage, câble métallique servant à assujettir un mât
par le travers ou par l’arrière.
8e horizontale
Mousqueton
2e horizontale : Ce qui sert à diriger, à conduire.
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Le Ram 2500, la meilleure capacité de remorquage des ¾ de tonne
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Affirmation basée sur la segmentation des pick-up pleine grandeur d’Automotive News. 2 Affirmation basée sur le modèle 3500 uniquement. Basée sur la segmentation des pick-up pleine grandeur d’Automotive News.
Le modèle spécifique et l’équipement de remorquage sont requis pour obtenir la meilleure cote. Pour tous les détails, passez chez votre concessionnaire. 3 Affirmation basée sur l’étude de R. L. Polk Canada, Inc. sur
les immatriculations de véhicules neufs au cours de l’année civile 2012 pour les ventes au détail de grands camions Heavy Duty/Super Duty*. * Les véhicules Heavy Duty/Super Duty comprennent : les camions RAM 2500/3500,
les camions GMC et Chevrolet 2500 et 3500 et les camions Ford F250, F350 et F450.
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