BO du mois édito News - Pagesperso
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No 3 Mars 2005 édito La communauté à Lyon ! Oui, on attendait mieux. Suite à la conférence de presse de Howard Shore à Londres l’année dernière, on attendait vraiment un passage du maestro dans la capitale des Gaules avec sa symphonie sous le bras. Résultat des courses, un concert à Lyon en février 2006, certes, mais sans Shore et à la Halle Tony Garnier, pas franchement réputée pour son acoustique. Mais bon… On va s’en contenter. Faites nous signe, si vous venez. On fera une mégafête, au moins… Pour terminer, merci pour vos louanges à propos de l’opus 21 spécial Morricone. Il n’en reste plus, mais, selon la demande, nous prévoyons un retirage. Encore un grand merci à Christophe Lemaire! Christophe News : - Concert Seigneur des Anneaux à Lyon : le 10 et 11 Février 2006 à la Halle Tony Garnier. L’Orchestre National de Lyon, soit 200 musiciens (dont les choeurs), interpréteront la musique d’Howard Shore sous la direction de John Mauceri. Durant le concert seront projetés sur un écran géant les illustrations de John Howe et Alan Lee. Renseignements et réservation dès le 4 Avril 2005 à l’Auditorium de Lyon. 04.78.95.95.95 - La BO de Star Wars: Revenge of the Sith sortira le lundi 2 mai en Europe et le mardi 3 mai aux USA. Le cd sera accompagné d’un dvd bonus d’une durée de 70 minutes qui contiendra 16 clips musicaux remixés en 5.1. - Oscar, César et compagnie: Jan Kaczmarek a remporté l’Oscar de la meilleure musique film pour Finding Neverland. En France, c’est Bruno Coulais qui a remporté le César pour les Choristes. B.O. mois du Sky Captain and the World of Tomorrow (Edward Shearmur) Sony Il y a quelque chose de foncièrement sympathique dans l’histoire de ce film, rêvé par son créateur qui a mis des années à produire tout seul sur son PC les six premières minutes de son métrage, puis de la success story qui a suivi la rencontre avec le producteur Jon Avnet qui, impressionné par cette démo, donna carte blanche à Kerry Conran. Hélas, la success story s’est arrêtée là, le film ayant connu des résultats décevants au box-office US et n’ayant pas vraiment eu sa chance chez nous vu sa distribution. Sky Captain a pourtant de quoi séduire : tout, du script jusqu’aux choix de mise en scène en passant par la décoration, les dialogues etc. se veut un hommage à des années 30-40 rêvées et à leur cinéma, ce qui se traduit par un feu d’artifice esthétique assez culotté au vu des normes actuelles, notamment au niveau de la désaturation des couleurs et du choix d’un grain d’image très particulier. Cette approche cinéphilique et émerveillée de la mise en scène fait écho à la démarche qui était celle de Steven Spielberg dans 1941 (qui, en plus de ses qualités comiques, était avant tout le prétexte à une reconstitution méticuleuse du Hollywood des années 40) et les Indiana Jones. Le rapprochement n’a bien sûr pas échappé au compositeur, qui nous offre ici, une partition qui se situe dans la continuité du travail de John Williams pour les films précités qui, lui-même, s’était inspiré des scores d’aventure de Max Steiner et des conventions des musiques de serials. L’approche pourrait sembler banale, mais se révèle des plus rafraîchissante dans le paysage de la musique de film actuelle. Aujourd’hui que les dernières voix des âges d’or et d’argent se taisent, il est bon de savoir qu’un jeune compositeur est encore capable d’écrire des thèmes mélodiques qui ne se résument pas à trois notes ânonnées, à une idée percussive ou à l’énième utilisation d’un instrument pseudo-exotique, méthodes qui tiennent souvent lieu d’inspiration musicale. Inutile d’attendre la fin d’un drone atmosphérique de 20 minutes ou de rentrer dans une rêverie métaphysique pour s’intéresser au score de Sky Captain : l’album commence et ne vous lâche plus pendant près d’une heure. L’organisation thématique dessine un schéma actanciel des plus classiques : un thème principal héroïque, inoubliable dès la première écoute, ouvre l’album en fanfare, le love theme est une des inventions les plus originales de cette partition : sa mélodie oblique évite tout sentimentalisme et correspond bien à la personnalité ambitieuse de Polly. Le thème du méchant retentit dans les cuivres de façon menaçante au cours de séquences d’action d’anthologie et un second thème héroïque associé au personnage joué par Angelina Jolie apporte un renouvellement thématique bienvenu dans le dernière partie du score. Mais ce qui fait toute la valeur de ce score, c’est l’enthousiasme qui transparaît dans chaque note, le plaisir communicatif de revivifier sans complexes les principes incontournables qui nous ont fait aimer la musique de film, et que les soi-disant innovateurs miment maladroitement en disant les renouveler pour mieux masquer leur incompétence crasse. Sky Captain, le film comme la musique, nous offre un plaisir trop rare pour être négligé : ne passez pas à côté ! E. A. OURS Responsable de publication : Christophe Olivo Rédacteurs : Isabelle Thomas, Christophe Olivo et Eric Avenas Maquette : Eric Avenas Date de parution : le 30 mars 2005 http://perso.wanadoo.fr/ thegoldenage/leitmotiv/