TRANSFORM 2015 - CFTC AIR FRANCE

TRANSFORM…ELLEMENT
TRANSFORM 2015
Numéro 10
www.cftcairfrance.fr
Juin 2012
Dans une grande messe organisée le 24 mai au CCE, notre PDG a présenté un point d’étape du projet TransForm 2015. Ce point d’étape est devenu le projet stratégique et industriel dont l’objectif est de retrouver la rentabilité. Nous avons la certitude que l’entreprise conservera son périmètre et sa vocation généraliste, cependant nous observons que ce projet n’aborde pas deux volets importants et qui
nous semblent incontournables:
la modification de l’organisation actuelle qui nous lie au groupe KLM, alors que nous constatons
que les pertes du groupe AF-KL sont directement corrélées avec la mise en place de cette
organisation.
la révolution indispensable du programme construit sur le dogme du coefficient de remplissage
improductif et inadapté aux besoins de la clientèle.
Le projet stratégique et industriel est construit sur cinq thèmes :
La restructuration du court et moyen-courrier
Création d’un pôle régional français
Consolider les Bases Province
Développer Transavia.com
Augmenter la productivité en
maintenant les SKO et en
supprimant 34 avions
Fusionner nos filiales régionales impliquera des tensions sociales
non négligeables.
A ce jour, la rentabilité des Bases Province n’est toujours pas démontrée. La productivité est de 10 % contre 20 % demandé par
le projet sur le court et moyen courrier.
Transavia.com a toujours été déficitaire, de l’ordre de 50 M€ pour un CA à peine supérieur à 900 M€ avec 8 avions. Passer à 22 avions, revient à cibler un trafic loisirs supérieur à 15 millions de
passagers loisirs et prendre le risque de cannibaliser le trafic AF.
Nous sommes dans le domaine de la quadrature du cercle en
pratiquant le transport de masse densifié et en prétendant
améliorer le service au client.
Le redressement du long courrier
Faire moins cher pour retrouver
une dynamique de croissance
Faire mieux à toutes les étapes du
parcours client
Faire la différence par les produits
et les services
L’objectif ciblé pour 2014 est un résultat opérationnel de 750 M€. Les mesurettes évoquées ne sont pas à la hauteur d’un enjeu sous calibré.
C’est ce que nous essayons de faire tous les jours. Là encore ce n’est pas une révolution propre à nous hisser sur le podium mondial
C’est probablement le seul point positif capable d’améliorer la recette unitaire et de retrouver le chemin du profit.
L’accélération et la transformation du cargo
Accélérer la politique de soutes
sur les vols passagers AF
Cette politique est un échec et nous sommes très en deçà des
objectifs fixés.
Ramener la flotte cargo de 5 à 4
B777F
En réduisant notre flotte à 4 B777F nous continuons
d’abandonner la majorité du fret à la filiale Martinair du groupe KL.
A ce niveau du projet industriel et stratégique nous pensons qu’il est temps de se doter d’une Direction Commerciale regroupant les activités passage et fret qui sont très intriquées par les choix engagés. Les efforts de productivité ont des limites lorsqu’ils sont calés sur l’obsession de la réduction des coûts. La profitabilité passe par l’amélioration de la qualité de nos recettes. Cette règle est incontournable.
Escales et Maintenance : le projet est banal et inquiétant
Les chapitres consacrés à l’optimisation du fonctionnement des escales et au développement des segments porteurs de la maintenance et l’optimisation de l’entretien avions ressemblent à des catalogues de bonnes intentions qui ne révolutionneront pas notre avenir. Le groupe SERVAIR n’est même pas cité alors qu’il détient la troisième place mondiale en matière de catering avion.
Ce constat nous laisse perplexes parce qu’il préfigure des désengagements importants par des appels à la soustraitance et la filialisation d’activités considérées comme connexes.
Un dialogue social en apesanteur
Nous prétendons que la modification de l’organisation actuelle doit permettre de dégager plus de 15 % de productivité. Pourtant ce projet industriel tente de fonder son succès sur une vision taylorienne du travail qui date de plus d’un siècle.
C’est bien une transformation à minima qui est proposée. Les 20 % d’efficacité économique seraient principalement obtenus en bloquant les salaires, en modifiant le temps de travail et en rognant les acquis sociaux.
Les bases justes du dialogue social
Nous pointons l'action à la hussarde et unilatérale contre les expatriés qui voient leurs prochains contrats revus à
la baisse de plus de 15 %, selon l'oxymore désormais habituel, dans un silence assourdissant des syndicats. Cette
mesure injuste et mesquine engendrera de la démotivation et de la médiocrité.
Réduire les CJT d’une dizaine de jours démontre une parfaite méconnaissance du sujet particulièrement pour les cadres qui ont conclu une compensation pour les dépassements de temps de travail non rémunérés.
Les bases efficaces du dialogue social
Le dialogue social a commencé par le gel des salaires sur 2 ans, la perte de 3 jours hiver. Aujourd’hui ce sont les classifications, l’ancienneté et le GVT qui sont dans le collimateur. Sur 2 ans, cela représente une économie supérieure 500 M€ pour le groupe Air France. Dans le même temps les autres secteurs n’ont pas vraiment d’engagements formels. De plus, le retour à bonne fortune est énergiquement refusé par une Direction qui n’a guère remis en cause ses privilèges.
Les bases transparentes du dialogue social
Le dialogue social est tellement transparent qu’il n’est ni visible, ni audible. En effet, une véritable omerta
sévit de la part des syndicats signataires qui pourtant affirment qu’ils se réunissent presque tous les jours avec la Direction. Lorsque cette dernière et les signataires ne communiquent pas sur les enjeux et les risques qui nous
concernent tous, nous pouvons nous attendre au pire.
De plus une réunion est programmée à l’extérieur de l’entreprise par la Direction et les syndicats signataires le 20 juin à 14H. Se réunir à l’abri des regards des collègues pour un marchandage est tellement inavouable qu’il leur faut se cacher. C’EST TRANSFORM…ELLEMENT INACCEPTABLE.
Enfin, que penser des syndicats signataires qui acceptent les suppressions d’emplois au nom de 20 % de productivité et qui prétendent dans leurs écrits vouloir sauver les emplois ? Ce n’est pas avec cette démarche schizophrénique qu’ils parviendront à nous convaincre.
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