Crise plurielle. - smooz.4your.net
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DW • 38 Crise plurielle. Mr. Mark Eyskens, Ministre d’Etat Le mot "crise", vocable d'origine grecque, n'est pas nécessairement péjoratif. Il vise un moment critique, de réflexion, d'inflexion, un revirement, un tournant, pour le meilleur mais aussi pour le pire. Les crises peuvent être salutaires. Les crises de toute manière constituent des défis qu'il faut relever. C'est le cas aujourd'hui où il faut restructurer un monde en mutation permanente tous azimuts. 1/ La crise actuelle a éclaté aux États-Unis fin 2007 par de graves problèmes bancaires, conséquence des taux d'intérêt trop bas et de l'emballement dans l'octroi de crédits, souvent dans des conditions risquées. Étant donnée l'imbrication du monde financier, suite à la globalisation, toute la planète fut rapidement contaminée par une crise bancaire. Ce fut la première phase . 2/ Elle s'est vite transformée en une crise économique causant un effondrement de la croissance économique, la fermeture d'entreprises et l'augmentation du chômage. Les gouvernements eurent toutefois une réaction positive à court terme en accordant une aide massive au système bancaire et en injectant de nombreux milliards de dollars et d'euros dans l'économie afin de soutenir la demande. 3/ Mais en 2010 il devint clair que les engagements très importants des États, allant de pair avec des déficits budgétaires et des dettes publiques en hausse rapide, affaiblirent dangereusement les trésors publics, dès lors qu'ils durent s'adresser au marché des capitaux pour financer leurs énormes besoins. En Europe, la Grèce, membre de l'Union monétaire, fut la première victime d'un manque de confiance, par ailleurs attisé par la spéculation mais aussi par le trucage des statistiques officielles communiquées par la Grèce. Ce pays fut dès lors obligé d'emprunter à des taux d'intérêt qui dépassaient largement la moyenne européenne. La hausse des charges financières à supporter par la Grèce rendit les mesures de compression budgétaires quelque peu dérisoires. Après de laborieuses négociations, l'Union européenne a mis au point un mécanisme d'aide à la Grèce en faisant appel également au Fonds Monétaire International. 4/ Les péripéties décisionnelles autour du cas grec mirent en exergue une quatrième crise: celle du fonctionnement des institutions. L'Union européenne, dotée d'une Union monétaire, n'avait pas suffisamment réussi à mettre sur les rails une véritable Union politique, capable d'une gouvernance commune et intégrée, cohérente et efficace en ce qui concerne les politiques budgétaire et fiscale, sans oublier l’harmonisation nécessaire du financement de la sécurité sociale L'Union européenne reste une construction paradoxale dans la mesure où elle est un compromis permanent entre le fédéralisme et le confédéralisme, entre l'inter-gouvernementalisme et des compétences intégrées, entre des décisions prises par le Conseil européen et les Conseils des ministres et des mesures proposées par la Commission européenne, approuvées par le Parlement européen. Le Traité de Lisbonne n'est pas parvenu à vraiment fédéraliser l'Europe, nonobstant certains progrès. Il est vrai que suite à la nomination d'un président du Conseil européen, le Belge Herman Van Rompuy, et d'un Haut représentant à la Politique étrangère en la personne de Lady C. Ashton, – qui sont toutefois ni le président ni le ministre des Affaires étrangères de l’Europe – l'Union européenne dispose aujourd'hui, pour répondre à la boutade d'Henri Kissinger, d'un numéro de téléphone plus ou moins unique. Mais une fois le contact établi, l'alibiphone signale au correspondant qu'il est prié de presser la touche 1 pour l'Allemagne, la touche 2 pour la France, la touche 3 pour la Grande-Bretagne, la touche 4 pour l'Italie, la touche 5 pour l'Espagne, et ainsi de suite jusqu'à la 27e touche. S'ajoute à cela que beaucoup d'États membres au sein de leurs propres structures politiques rencontrent des problèmes aigus de gestion efficace suite à l’instabilité gouvernementale, à de multiples contestations par des groupes de pressions et des partis politiques, à la complexité des problèmes et le déficit d'information du public et des électeurs. La Belgique est manifestement dans ce cas dans la mesure où son système politique est à la fois fédéral et confédéral, doté de nombreux gouvernements, d'innombrables partis politiques et d'une fréquence trop élevée d'élections. La démocratie doit non seulement être représentative des tendances de l'opinion publique. Elle doit aussi être efficace, c'est-à-dire parvenir à résoudre les grands problèmes qui se posent. Or, dès aujourd'hui les gouvernements nationaux sont trop petits pour les grands problèmes et trop grands pour les petits problèmes. 70 % des mesures prises au niveau national sont en fait la conséquence ou la traduction de décisions édictées au niveau européen. La crise financière et économique, nonobstant sa multiplicité, n’est par ailleurs qu’un DW • 39 et d'une stratosphère, serait à terme également entourée d'une noosphère, à savoir une sphère de l'information et partant du savoir et de l'intelligence. Les historiens anglo-saxons scindent l’histoire universelle en deux périodes : BC ou before Christ et AC ou after Christ. Aujourd'hui l'histoire de l'humanité est éclatée en deux époques bien différentes : before computer (BC) et after computer (AC). La révolution des technologies de l'information et des communications, donnant naissance à la société de la connaissance a, me semble-t-il, déclenché deux « crises d'inversion » de l'histoire au cours des dernières 25 années. La première révolution fut principalement politique. Elle a depuis la chute du Mur de Berlin en 1989 conduit à l'implosion du communisme et du socialisme collectiviste. La deuxième révolution, de date plus récente, est de nature économique et sape considérablement le capitalisme libéral. Les deux grandes idéologies qui ont dominé la pensée sociétale depuis 250 ans, le libéralisme et le socialisme, engendrées par la première et la deuxième révolution industrielle, s'avèrent être complètement dépassées par les récents développements scientifiques et technologiques. aspect d'un phénomène mondial beaucoup plus fondamental et beaucoup plus vaste, à savoir l'émergence accélérée de la société de la connaissance, portée par les technologies de l'information et des communications (TIC) et leurs applications multiples, toutes dérivées de l'invention de cet outil fabuleux que nous appelons l'ordinateur. Le célèbre philosophe et paléontologue Pierre Teilhard de Chardin avait prédit il y a déjà plus d'un demi-siècle que notre planète, dotée d'une atmosphère Un phénomène de décollectivisation générale, incompatible avec le communisme et le socialisme collectiviste s'est manifesté. Dès lors que la connaissance et la créativité innovatrice sont devenues les facteurs de production les plus importants, la recette marxiste de la collectivisation – la nationalisation – des facteurs de production capitaliste devient inapplicable et donc caduque. La révolution des technologies de l'information et de la communication affecte à son tour le libéralisme d'un phénomène débilitant de déprivatisation. Rien n'est encore privé, toutes les idées, propositions, découvertes et inventions se propagent à travers les réseaux électroniques et digitaux dans le monde entier, souvent à la vitesse de la lumière. Il en résulte que la propriété industrielle et intellectuelle est de moins en moins protégée. Dans certains secteurs, jusqu'à 25 % de la production mondiale est contrefaite ou imitée. Dans certains pays asiatiques, le « copyright » est traduit en « the right to copy ». La globalisation technologique a crée des marchés mondiaux où les fusions et les reprises d'entreprises (mergers and acquisitions) se multiplient. Les contrain- tes concurrentielles et les énormes efforts sur le plan financier qui s'avèrent nécessaires en matière de recherche et de développement forcent les entreprises à agrandir leurs échelles. Une concurrence mortelle s'installe ainsi au niveau de la planète. Les Américains l’appellent « cut the throat over competition ». Il s'agit d’un mode darwinien (the survival of the fittest) de concurrence oligopolistique – en fait de compétition innovatrice – qui réduit les avantages du fonctionnement du marché où les élimine carrément. Le secteur financier joue dans cette évolution un rôle tout à fait stratégique dans la mesure où il est appelé sur les marchés oligopolistiques à financer des entreprises de plus en plus géantes, autour desquelles les petites et moyennes entreprises sont très souvent satellisées. C'est la concurrence à outrance au niveau mondial, allant de pair avec le lancement de nouvelles pratiques financières et de nouveaux produits risqués (toxic products), qui est à la base de l'actuelle crise financière et économique. Avec pour résultat que le capitalisme libéral se trouve atteint autant dans sa crédibilité que dans son efficacité. La crise politique de la fin du XXe siècle et la crise financière et économique du début du XXIe sont les révélateurs d'une crise existentielle des idéologies du passé (socialisme et libéralisme). Il s'ensuit que la communauté mondiale est à la recherche d'une nouvelle vision cohérente de la société, laquelle devra de toute évidence transcender le « googlisme » et « l’internautisme ». Le défi le plus important pour nos sociétés et leur gouvernance est de transformer le déferlement de changements en véritable progrès humain. Il n'est pas interdit de penser que compétition et coopération ne sont pas nécessairement antinomiques et inconciliables. Certains économistes aujourd'hui d'ailleurs parlent de « coopétition », une synthèse de coopération et de concurrence. La gouvernance d’une planète mondialisée, le Globalistan devra être basée sur un nouvel « attelage du marché et de l'autorité » et cela dans un contexte sociétal et mondial complètement différent. Dans un monde internationalisé, il faut une autorité internationale qui puisse appliquer une politique de concurrence efficiente. L'Union européenne en donne l'exemple depuis de nombreuses années en confiant « la politique de concurrence » à un DW • 40 de ses commissaires les plus influents. Une économie globale requiert une gouvernance aussi collective que possible, si l'on veut à l'avenir éviter de nouvelles crises systémiques. C'est la raison pour laquelle il me paraît également souhaitable de promouvoir une beaucoup plus grande coopération entre le Fonds Monétaire International, la Banque mondiale et l'Organisation Mondial du Commerce, allant éventuellement jusqu'à leur fusion. L'on pourrait en même temps envisager qu'au sein des Nations Unies, à côté du Conseil de Sécurité politique l’on crée un « Conseil de Sécurité économique », suffisamment représentatif des forces économiques en présence dans le monde actuel, par exemple en donnant un statut onusien au G20. ses membres. Un déferlement de changements insoupçonnés et inégalés s’annonce. Force est toutefois de souligner que tout changement n'est pas nécessairement amélioration et qu'il faut dès lors faire la distinction entre ce qui est bénéfique et préjudiciable au progrès de l'humanité, entre ce qui finalement est le bien et le mal. Cette très ancienne question à caractère éthique est aujourd'hui plus actuelle que jamais. La communauté internationale doit être organisée. Ce qui implique l'acceptation et l'application d'une éthique du changement. Ethique du changement qui me paraît essentielle et plus importante qu'un changement d’éthique. Le développement de la société de la connaissance inaugure une nouvelle phase dans l'histoire de l'humanité et de Algarve South S outh of Portugal Pine Cliffs Golf Resort In exceptional and secured location: beautiful townhouse for rent in 5 ***** Hotel & Golf Resort for full enjoying and relaxing holidays ! 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