La métaphore du canari
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La métaphore du canari
La métaphore du canari Essai théâtral sur la liberté, le cerveau et les muscles Conception et mise en (cage de) scène de Claire Truche, pour comédiens, trapéziste, et musicien... « Un oiseau né en cage pense que voler est une maladie. » Alejandro Jodorowski Avec Elie Rauzier : circassien - trapéziste Rémi Rauzier : comédien François Salès : musicien 1ère étape de travail, janvier 2016 Production Nième Compagnie Contact Claire Truche [email protected] La métaphore du canari Essai théâtral sur la liberté, le cerveau et les muscles Préambule En mettant en scène en 1991 le dossier d’instruction de l’anarchiste Casério, je ne soupçonnais pas que je commençais à suivre un fil qui m’amènerait aujourd’hui au Théâtre Astrée. Et pourtant là - sans que je le sache, naissaient les bases de ce qui allait faire ma recherche théâtrale : de quoi est donc pétri un être humain, face à l’Autre, si semblable et si différent ? Quel est ce mystère qui nous rend si fascinant et si… con à la fois ? L’histoire du monde contemporain ne peut s’écrire sans la science. D’où ce désir profond d’être comme un maillon, une particule, entre les chercheurs et le public. En « revendiquant » ma totale ignorance au départ de chaque projet, c’est sans doute une façon pour moi de découvrir des contrées inconnues. Ce chemin se trace au gré des rencontres, notamment celles avec les scientifiques. Se laisser guider ensuite par l’instinct, un genre de flair théâtral. Cela me permet ensuite de partager avec les spectateurs de façon accessible, et, je l’espère, avec humour, toutes les récoltes passionnantes faites durant ce voyage. Ainsi, de spectacles en spectacles, j’ai abordé l’ethnologie, la linguistique, la sociologie, le réchauffement climatique, les neurosciences, et même les mathématiques... En créant La métaphore du canari, je poursuis ce travail en explorant toujours plus quel genre de drôle d’oiseau nous sommes... Le propos... Quand j’étais petite et peu importe quand, dans ces quelques années qu’on appelle enfance, on m’a offert un canari. Tout seul, et déjà dans sa cage. Tout seul, parce qu’on n’avait pas su déterminer son sexe ; dans sa cage, parce qu’il était né, avait fait ses premières plumes dans une cage et qu’il fallait bien le transporter. En bref, ce petit canari de deux mois, jaune clair, au duvet pâle sous le jabot et aux pattes orange pensait peut-être (ou pas) que le monde faisait 60 cm de large sur 50 de haut et 40 de profondeur. Qu’étaient pour lui ces êtres immenses qui lui apportaient de l’eau, des graines et des fruits ? Et voilà qu’un jour, j’ai eu envie d’ouvrir la cage... Tout d’abord, l’oiseau ne voulut jamais sortir. Il a fallu que je lui fasse peur. Il est sorti. Il est tombé. Son premier vol a fait exactement 60 cm de long. Et ensuite, il a fallu qu’il conquiert son nouvel espace. Petit à petit, de vols en vols. L’espace d’une autre cage, de 6 mètres sur 5m. Etait-il libre comme l’oiseau ? Et derrière les vitres, encore un autre ailleurs. Une autre cage ? Une autre liberté ? Que sait-on de la pensée du canari... Voilà le point de départ de l’histoire. Après une première période de recherche où il étaient trois sur le plateau, voici les pistes principales : La narration Au début les trois sont « La petite fille » et ils racontent « L’histoire de quand j’étais petite ». Histoire sur laquelle nous allons bâtir la Métaphore, en plusieurs chapitres : Arrivée du canari Mâle ou femelle ? Captivité La peur (de sortir de la cage) Premier saut dans le vide Première chute Adaptation à son nouveau milieu (le salon) Adaptation des habitants (du salon) à ce nouvel arrivant Goût immodéré pour le miroir (du salon) Une fenêtre s’ouvre vers une autre liberté (y a-t-il un après salon ?) Dégénérescence Mort du canari… Ces chapitres s’ouvrent selon la tradition littéraire de la phrase introductive « Où il sera question de… ». Ils sont interrompus par des scènes traitées de façon très différentes, qui nous permettent de prendre du recul par rapport à l’histoire, de la regarder par un autre bout de la lorgnette, par exemple avec des passages de « réclames », nous mettant à une place d’objets consommateurs consommés, ou encore des points de vue scientifiques. Car il m’est important que tout cela soit documenté, historicisé, et…(dé)cérébralisé. Sur scène Sur scène le musicien joue de la cage. Celle-ci, sonorisée, devient le cadre musical de l’histoire. L’imaginaire voyageant ainsi de cette cage à taille réelle, celle du salon, à la cage de scène, devenue le terrain d’exploration de l’oiseau (et du trapéziste). Cela permet de changer d’échelle au gré du regard de chacun. Et si le trapéziste est le canari lorsqu’il évolue dans les airs, les rôles ne sont pas spécifiquement attribués à un comédien. Tour à tour, chacun pourra incarner l’Oiseau, La petite fille de l’histoire ou les autres apparitions. Et la science dans tout ça ? A travers cette Métaphore, plusieurs questionnements (et d’autres à venir), notamment à propos de la domestication des animaux par l’homme, et, (donc?) de l’homme par l’homme. Qu’est-ce qu’un homme « sauvage » ? A-t-il jamais existé ? L’homme est-il un singe domestiqué ? À quoi devons-nous consentir pour vivre parmi les autres ? La barbarie est-elle l’aboutissement d’une certaine forme de domestication et d’obéissance, ou une résistance à celles-ci ? Sommes nous asservis à la force de nos muscles, au fonctionnement de notre cerveau ?… Que signifie vraiment être (voire se sentir) libre ?... J’ai déjà eu des premières rencontres avec des chercheurs, intéressés et prêts à nous suivre sur ce projet... Yves Rossetti professeur de médecine, Hôpitaux de Lyon, professeur à l’université Lyon 1, membre de l’équipe « Integrative, Multisensory, Perception, Action and Cognition Team » du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (CRNL) et spécialiste de la parole non violente. Dominique Autier-Derian : consultante de Animal Welfare Consulting, Ethologue-Vétérinaire comportementaliste-formatrice conseil, spécialisée dans le domaine du comportement et du bien être animal. Alex Lena - aujourd’hui chargé de la culture scientifique à l’université Lyon 1, il a suivi une formation de paléo-anthropologue, spécialisé dans les traces de domestication. et d’autres rencontres sont à venir. Claire Truche Claire Truche, a pris la direction artistique du Théâtre Astrée (Campus Lyon Tech -La Doua) à Villeurbanne depuis octobre 2014. Elle y mène notamment, que ce soit dans ses créations ou dans sa programmation, tout un travail qui mêle les Arts et les Sciences. Suite à une formation au Conservatoire de Grenoble, elle devient comédienne en 1985, metteure en scène en 1991, et crée la Nième Compagnie en 1992. Depuis, c’est plus d’une quarantaine de spectacles qu’elle a créé, ayant toujours à coeur de jouer en et hors les murs des théâtres afin de favoriser la rencontre avec des publics très variés, et de tenter de perpétuer l’idée d’un théâtre « populaire et savant ». Elle revendique une recherche basée sur des études toujours très documentées (scientifiques, sociologiques, ethnographiques ou autres), pour offrir aux spectateurs une parole théâtrale, si possible poétique et avec humour, sur notre condition d’humains toujours ballottés dans ce monde en pleine mutation. Claire Truche est également comédienne, lectrice, auteure, et elle a élaboré des projets avec des théâtres et/ou festivals (Corbas, Tournon (07), La Grave-Villar d’Arène (05), Seyssinet (38), Saint Antoine l’Abbaye (38) Saint Flour (15)...) en direction de publics non professionnels. Son expérience de lectrice l’a amené également à enregistrer des textes (romans, théâtre), que ce soit pour des supports audio ou pour la radio. Toujours prête à se lancer dans des aventures atypiques hors des sentiers uniquement théâtraux, elle a collaboré notamment avec Denis Tricot (Duo du froid, Visites sculptées) et dans le milieu de l’art contemporain, notamment avec Veduta-Biennale d’Art Contemporain de Lyon à trois reprises. Elle a aussi travaillé sur un projet de coopération entre acteurs français et groenlandais. Elle a ainsi créé en 2007 Les campements, une installation comprenant spectacles, expositions, performances, lectures, travail avec les habitants, film. A Vaulx en Velin, lors de la résidence de la compagnie entre 2003 et 2009, Claire Truche a conçu des spectacles ainsi qu’un film avec les habitants. Ce travail s’est poursuivi jusqu’en 2014 avec le groupe de la CRAC (Communauté de Recherche Artistique et Citoyenne). Ces aventures partagées sont devenues tout simplement une nécessité pour elle, peut-être pour se sentir agissant - de façon infime mais si précieuse – dans cette société. Dernières mises en scène depuis 2010 2015 - Petites notes mathématiques de Claire Truche 2014 - Comment je suis devenu stupide - Adaptation du roman éponyme de Martin Page 2014 - Re-création de Bulles ou à quoi je pense et dans quel sens de Claire Truche, Rémi Rauzier et Christophe Mirabel 2013 - Ecriture du Conte du Milieu de Nulle part pour l’exposition de Laurent Mulot Les fantômes de la liberté dans le cadre des Résonnances de la Biennale d’Art Contemporain XII. 2013 - Soirée théâtrocervicale à moins qu’elle ne soit cérébrothéâtrale, conçue et jouée avec le doctorant Gaë tan Sanchez et Claire Truche 2013 - Le camion frontière d’après Jean-Yves Loude 2012 - Bulles ou à quoi je pense et dans quel sens de Claire Truche, Rémi Rauzier et Christophe Mirabel 2012 - Lignes d’erre d’après Fernand Deligny 2011 - 147 mondes minimaux d’après Jonas-Orphée de Patrick Dubost 2010 - Un chacal, des chamots ? Reprise à Avignon et en tournée depuis. Claire Truche a également mis en scène pour d’autres, notamment des compagnies de musique : Le Piano ambulant, Madriam, la Tribu Hérisson, Résonnance Contemporaine, l’Atelier des musiciens du Louvre, Ensemble Odyssée, Raymond et Merveilles... Rémi Rauzier Rémi Rauzier, comédien Après une formation à Paris et à Lyon, il débute avec Michel Véricel, Pascal Papini et Jean-Louis Martinelli. En 1984 il joue avec Chantal Morel qu’il retrouvera ensuite pour de nombreux spectacles. En dehors de ses longues collaborations avec Olivier Maurin, Yves Charreton, Claire Truche et Laurent Fréchuret, il travaillera également avec Philippe Delaigue, Philippe Vincent, Catherine Hargreaves et plus récemment avec Joris Mathieu et Claude-Inga Barbey. Acteur fidèle, artiste curieux, il est également un metteur en scène atypique et un auteur incompris (La geste des manchots, La mort n’est pas irréversible, Pourquoi je fais du théâtre, Bord d’heure lune, Les vilains petits canards, Didascalies pour elle et lui). Élie Rauzier Elie Rauzier : trapéziste Après un deuxième cycle en Arts du Cirque, à Châtelleraut en partenariat avec l’Ecole Nationale de Cirque de Châtelleraut (86) puis des stages qui lui ont permis de s’ouvrir à d’autres pratiques notamment la Commedia Dell Arte avec Carlo Boso, la danse contemporaine avec Hélène Pouzet, le théâtre avec Dominique Toutlemonde et Roser Segura, il intègre la promotion 2010-2013 à l’Académie Fratellini (Saint Denis, 93), spécialité trapèze ballant. En 2013, il est voltigeur au trapèze mini volant dans le spectacle de sortie puis en tournée de l’Académie Fratellini, «C’est déjà commencé». En 2014 il intègre le CirkVOST, dans BoO, où il est voltigeur au cadre coréen, fixe, à la chaise ballant. Depuis 2014, il travaille également à la création de la Compagnie de cirque Fallait pas les inviter. François Salès François Salès est né en 1969 à Marseille. Il vit et travaille à Lyon. Dès son enfance son caractère semble s’accorder à la phrase de Blaise Cendrars : « Il y a aussi dans l’action le contentement de faire quelque chose, n’importe quoi, et le bonheur de se dépenser.» Cet appétit de faire conduit en général assez naturellement vers une forme de touche-à-tout. Après un bac scientifique il intègre à 18 ans le Conservatoire National Supérieur de Lyon. Etudes musicales et de hautbois, premier prix de haut bois et de musique de chambre, nombreuses expériences en orchestres symphoniques et en musiquede chambre : parcours traditionnel. En 1996 la rencontre avec le compositeur Franck Krawczyk et le chef d’orchestre et pédagogue Jacques Aboulker, et la période d’exaltation artistique qui s’ensuit avec la création de l’Ensemble Haute-Trahison, lui donne le culot de dézoner de son domaine d’apprentissage. Depuis, parallèlement à son métier de musicien au sein de la Compagnie LePiano Ambulant et de l’Ensemble Orchestral Contemporain, il poursuit un travail de plasticien, dans la photographie argentique et les installations, puis dans la vidéo. Nombreuses expositions, créations, spectacles et rencontres artistiques. (Avec les compositeurs F. Krawczyk et T. Pécou, la pianiste et chef d’orchestre M.Giardelli, le plasticien N. Rouxel, les Ensembles Zelig, Odyssée, Piano Ambulant, les Musiciens du Louvre, l’Opéra- Comique, le Châtelet, la cité dela musique, le théâtre de St Quentin, l’opéra de Tours, le MAM de Saint Etienne...) Créée en 1992, la Nième Compagnie est dirigée aujourd’hui par Claire Truche, après une longue collaboration avec Jean-Philippe Salério. Après cinq années en résidence au Polaris de Corbas, et sept années au Centre Culturel Charlie Chaplin à Vaulx-en-Velin, la Nième Compagnie est aujourd’hui au Théâtre Astrée où sa metteur en scène Claire Truche est chargée de la Direction artistique. La Nième Compagnie alterne productions en et hors salles de théâtre. Elle développe ainsi tout un répertoire de «Spectacles Tout Terrain et Tout Chemin» qui favorise la rencontre entre une recherche artistique autour du monde contemporain en grande perturbation (philosophique, politique, climatique...) et des publics issus de milieux culturels très variés. Au Théâtre Astrée, son projet est de proposer, tant dans l’accueil que dans ses créations, tous spectacles mêlant Arts et Sciences. En effet, à l’heure de « l’Anthropocène », les frictions, amours et désamours entre la société et sa science, les fascinations, magies, poésies... ou terreurs qu’elle inspire nous apparaissent comme fondamentales à inscrire dans notre démarche artistique. Claire Truche est auteur, metteur en scène, comédienne et directrice artistique de la Nième Compagnie. Elle revendique un théâtre basé sur des recherches (linguistiques, sociologiques, ethnographiques, scientifiques...) afin d’offrir aux spectateurs une parole - si possible poétique et avec humour - sur notre condition d’humains toujours ballottés dans ce monde en pleine mutation. Plus d’une quarantaine de mises en scènes et certaines à la demande d’autres compagnies et théâtres. Toujours prête à se lancer dans des aventures atypiques hors des sentiers uniquement théâtraux, elle collabore régulièrement avec Denis Tricot Duo du froid, Visites sculptées, ainsi qu’avec la Biennale d’Art Contemporain (Veduta) et diverses Compagnies de Musiques Contemporaines. Claire Truche a également élaboré des projets avec des théâtres et/ou festivals (Corbas, Tournon, La Grave-Vilar d’Arène, Seyssinet, Saint Antoine l’Abbaye, Saint Flour, Vaulx en Velin... ) avec des acteurs non professionnels. Décider d’un nom n’est jamais anodin. Appeler une Compagnie «La Nième», c’est tenter de nommer la nécessité de toujours faire, fabriquer, de partager une parole, du théâtre, des sensations avec et au milieu des autres. Contact Nième Compagnie [email protected] 06 88 88 61 16 www.niemecompagnie.fr La Nième Compagnie, parce que nous sommes toujours les énièmes à entreprendre quelque chose, mais qu’il y a toujours place, nous l’espérons, à l’invention et aux illusions (qu’elles soient à garder, à perdre ou à caresser...) L’illusion du théâtre comme une petite résistance...