Où planter des peupliers ? * - Société Royale Forestière de Belgique
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Où planter des peupliers ? * - Société Royale Forestière de Belgique
M . Toufou possède un hectare de terrain très humide, en creux de vallon. Il souhaite le valoriser et décide de planter des peupliers. Un professionnel lui déconseille ce choix car, dit-il, « la station n’est pas adaptée ». Mais M. Toufou n’y prête guère attention. « Le peuplier ça pousse en terrain humide, tout le monde sait cela », pense-t-il. Trois ans plus tard, la majorité de ses peupliers sont secs. Et ceux qui ont survécu n’ont pas grandi d’un pouce. Certes, les peupliers apprécient les terrains humides. Mais pas n’importe lesquels ! Il leur faut de l’eau vive et non de l’eau stagnante. Le terrain de M. Toufou présente un sol argileux imperméable qui laisse l’eau stagnante, très appauvri en gaz. Cela n’a rien à voir avec un sol frais et profond de bord de rivière, très apprécié des peupliers. Les peupliers ont besoin d’au moins 50 cm de sol sans nappe d’eau en période de végétation. Sur son terrain, M. Toufou aurait peut-être pu planter des chênes pédonculés ou de l’aulne glutineux. Plus généralement, il ne faut jamais négliger l’identification de la station avant de décider quelle essence planter ou valoriser. Même si une essence est déjà présente, elle n’est peut-être pas dans son milieu de prédilection. On peut la garder en accompagnement bien sûr, mais pas comme essence prioritaire. LES CONSEILS DE M. DUCHÊNE Où planter des peupliers ? * Pour reconnaître une station, un seul critère ne suffit pas. Le sol a de très nombreuses caractéristiques : sa capacité à absorber les débris végétaux (un sol qui absorbe très rapidement est communément appelé « sol riche »), sa composition chimique, son acidité, sa profondeur, etc. Il faut également tenir compte du climat local et de l’exposition du terrain. Il existe de nombreux guides de stations forestières1 qui permettent d’identifier une station à partir de plantes indicatrices. Ces guides résultent d’un énorme travail de synthèse et simplifient grandement la tâche du sylviculteur. Mais, là encore, il ne faut pas se précipiter : une seule plante indicatrice ne suffit pas pour déterminer une station. Il faut donc suivre attentivement les recommandations du guide. * Article extrait de Forêt de France (n° 471 - mars 2004). C’est grâce à une étroite collaboration entre la Société Royale Forestière de Belgique et la Fédération des Forestiers privés de France que la rédaction de Silva Belgica reprend cet article. 1 Pour la Wallonie, consultez : « le fichier écologique des essences » et « le répertoire des groupes écologiques du fichier écologique des essences ». Pour la Flandre ; voir www.inbo.be 113 - 4/2006 17