Version Complète - Ministère de l`Energie
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Sommaire Energie & Mines N°10 - Mars 2009 Partenariat 54 ■ Mise en production de Pagoreni Performances 4 ■ 24 Février : Visite de Monsieur le Président de la République à Oran International spécial Opep ■ Spécial 151 Conférence extraordinaire de l’Opep à Oran International ■ GPL : Sonatrach à la 2e place en 2012 ■ M. Chakib Khelil à Skikda, In Amenas et Tamanrasset ■ Hassi Messaoud : Plan de développement du gisement ■ Sonelgaz va investir 29 milliards de dollars ■ Distribution gaz : Objectif 57% ■ Mines : La montée en cadence ■ Mines : ANGCM, objectifs atteints ■ Loi de finances 2009 : Nouvelles dispositions Ressources humaines 68 e 68 ■ Pour un nouveau Bretton Woods ■ LNG 16 - Oran : Le Centre des conventions au rendez-vous Culture 102 ■ Art et écologie 44 ■ 5e Conférence formation du secteur de l’Energie et des Mines ■ IAP : Sortie d’une première promotion de 420 techniciens vénézuéliens Forum féminin 51 ■ Deux jeunes femmes aux chantiers Energie & Mines Revue du secteur de l’Energie et des Mines ISSN 1112-4873 Dépôt légal : 1094-2004 N° 10 - Mars 2009 Directeur de la publication Sid Ali Hattabi Conseillère de la rédaction Ouardia Arkam Assistantes Samia Guessoum Halima Chehri (Secrétariat), Lila Rahma (Documentation), Karima Oumaouche (Coordination technique), Riad Fernani (Maquette) Rédaction Ministère de l’Energie et des Mines, Val d’Hydra, Alger Tél. : 021 48 82 56 Fax : 021 48 81 84 site web : www.mem-algeria.org email : [email protected] Service abonnement et publicité Tél. : 021 36 92 36 / 021 36 92 22 Fax : 021 36 07 97 Diffusion, régie publicitaire Sarl Baosem Conception et réalisation : Alpha Design Crédit photos : Sonelgaz, Alpha Design Les manuscrits, photographies ainsi que tout autre document adressés ou remis à la rédaction ne sont pas rendus et ne peuvent faire l’objet d’aucune réclamation. Les articles publiés dans Energie et Mines n’engagent que leurs auteurs. Reproduction autorisée sous réserve d’indication de la source. PERFORMANCES performances Le poids des réalisations Durant les cinq dernières années : des projets d’envergure internationale et une poursuite des efforts de raccordement au gaz et d’électrification des ménages ■ Le secteur de l’énergie et des mines a eu son importante part de mutation et de développement lors des cinq dernières années avec, notamment, le lancement de projets d’envergure internationale et une poursuite des efforts de raccordement des plus lointaines localités du pays en énergie électrique et au gaz de ville, chapeautés par une refonde du cadre réglementaire du secteur. L’Algérie, qui a tiré profit de la hausse des prix du pétrole ayant frôlé la barre des 150 dollars le baril en juillet dernier, a été déterminée à investir une bonne partie de ses recettes - de près de 80 milliards de dollars pour 2008 pour l’exécution de projets permettant d’assurer une source de revenus stable et moins dépendante des fluctuations des cours des hydrocarbures sur les marchés mondiaux. Medgaz, Galsi ainsi que le TSGP sont les plus importants projets structurants grâce auxquels l’Algérie s’est confirmée comme un partenaire énergétique fiable dans la région euro-méditerranéenne. D’un coût total de plus d’un milliard de dollars, le gazoduc Medgaz, devant relier l’Algérie directement à l’Espagne, est destiné à augmenter de 8 milliards de mètres cubes les exportations gazières algériennes et à sécuriser l’approvisionnement de l’Europe en gaz naturel. Un autre mégaprojet de la même envergure, celui du gazoduc Galsi, doit aussi voir le jour en 2009 pour acheminer directement en Italie un volume annuel de 8 milliards de mètres cubes de gaz. D’une longueur de 1 470 km, ce mégaprojet permettra de renforcer les capacités du gazoduc Enrico-Mattei, qui traverse la Tunisie, et portera à 40 milliards de mètres cubes les exportations de gaz algérien vers l’Italie. Toujours dans le domaine des grands projets gaziers qui vont remodeler le paysage énergétique de la région, le Transsaharan gazoduc pipeline (TSGP) devrait acheminer le gaz vers les marchés européens à partir du sud du Nigeria via le Niger et l’Algérie, puis la Méditerranée. Energie & Mines 4 mars 2009 D’une longueur d’environ 4 300 km, il devrait alimenter le marché européen à hauteur de 20 à 30 milliards de mètres cubes par an vers 2015. Un nombre record de 75 découvertes d’hydrocarbures a été, par ailleurs, enregistré depuis 2004, dont 37 en effort propre de la compagnie Sonatrach et 38 en partenariat avec des sociétés étrangères. Le pic a été atteint en 2007 avec une vingtaine de découvertes dont 8 en effort propre et 12 en association avec des partenaires étrangers. Ces découvertes ont été réalisées au moment où la production de plusieurs gisements potentiels dans le monde est en net déclin, alors que certains pays comme l’Indonésie sont passés au rang d’importateurs d’énergie en raison de l’assèchement de leurs ressources. En outre, des investissements importants, dont le montant total frôle la centaine de milliards de dollars, ont été engagés à moyen et long terme dans le secteur de l’énergie. Sur cet ensemble, une enveloppe de 63 milliards de dollars pour la période 2008-2012 est destinée à développer les activités internes ou à l’international du Groupe Sonatrach. L’objectif de ces investissements est de diversifier le partenariat avec les sociétés pétrolières internationales et d’impulser la coopération dans le domaine technologique ainsi que la promotion d’associations basées sur les investissements financiers et managériaux. Le Groupe Sonatrach a, d’autre part, développé une nouvelle tendance vers des secteurs à vocation hors hydrocarbures. Il s’agit d’investissements liés, notamment, à la réalisation d’usines de pro- performances duction d’ammoniac et d’urée à Oran (7 000 tonnes par jour d’urée et 4 000 t/jour d’ammoniac) et à Arzew (4 400 t/jour d’ammoniac et 3 450 t/jour d’urée). Le domaine de dessalement de l’eau de mer a été, lui aussi, investi par ce Groupe qui contrôle l’agence Algerian Energy Company (AEC) chargée de l’exécution du programme de réalisation de 13 stations de dessalement à travers tout le littoral algérien pour la production de 2,2 millions de mètres cubes/j d’eau. Deux de ces unités (Alger et Oran) sont déjà en exploitation alors que la livraison des 11 restantes se fera au fur et à mesure à partir de cette année qui doit enregistrer également la réception du premier million de mètres cubes d’eau dessalée. S’agissant des efforts fournis par les pouvoirs publics pour acheminer toutes les localités du pays en électricité et en gaz de ville, un investissement de 29 milliards de dollars pour la période 2007-2017 a été engagé par le Groupe Sonelgaz à cette fin. Le taux moyen de pénétration de gaz est de 41% en 2008, au moment où la moyenne nationale de raccordement à l’électricité est passée à 98%. Une réforme structurelle a été, en parallèle, engagée par les pouvoirs publics pour adapter la politique énergétique nationale par la mise en place de cadres et d’institutions destinés à répondre aux défis liés à la croissance constante des besoins internes et externes en énergie. Plusieurs lois ont été ainsi promulguées dont celle relative aux hydrocarbures en 2005 avant d’être amendée une année plus tard. Des outils et des programmes ont été, d’autre part, mis en œuvre, comme l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (Aprue) afin de maîtriser l’énergie ou encore la société New Energy Algeria (Neal) pour le développement des énergies renouvelables en Algérie. S’agissant des énergies renouvelables, un objectif de porter à 5% la part de ces énergies dans la production électrique vers 2015 a été fixé par l’Algérie. Pour cela, plusieurs projets ont été lancés, notamment, la centrale hybride (gaz-solaire) de Hassi R’mel, d’une capacité de 150 MW qui sera livrée en 2010, et une étude pour la réalisation d’une ferme éolienne de 10 MW. Quant à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, un projet de loi préparé par le ministère de l’Energie sera prochainement soumis au Conseil du gouvernement alors que la première centrale nucléaire civile en Algérie sera mise en exploitation en 2020, toujours selon M. Khelil. Le domaine minier a, pour sa part, connu une nouvelle dynamique à la faveur de la loi minière adoptée en 2001 définissant le cadre juridique de cette activité en Algérie. Ainsi, plusieurs partenariats ont été conclus avec des leaders mondiaux dans le secteur minier, tandis que l’investissement direct étranger est estimé à plus de 300 millions de dollars. En outre, plus d’un millier de titres miniers ont été octroyés ces cinq dernières années permettant à l’Etat d’engranger des revenus dépassant les 7,5 milliards de dinars. Sonatrach annonce 4 découvertes de gaz La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach a annoncé la réalisation de quatre découvertes de gaz, dont une en effort propre et les trois autres en association avec des partenaires étrangers. La découverte faite par Sonatrach, en effort propre, a été effectuée dans le bassin d’Illizi à la suite du forage du puits IKNO-1 (In Akamil Nord Ordovicien-1) situé dans le périmètre Tinhert (bloc 239a), a précisé la compagnie dans un communiqué. Ce puits a produit à partir du réservoir Ordovicien 3 11 852m /h de gaz avec une pression de 2 500 Psi sous duse 32/64”. La seconde découverte a été réalisée en association avec le consortium Repsol exploration Algeria SA/RWEDEA dans le bassin de Reggane à la suite du forage KLS-1 (Kahlouch Sud-1), situé dans le périmètre Reggane Nord (blocs 351c, 352c). Le test effectué sur ce puits d’exploration a produit 3 26 208 m /h de gaz avec une pression en tête de 3 551 Psi sous duse 32/64”. L’association a entrepris des travaux de délinéation pour préciser l’étendue de la découverte, précise-t-on de même source. Le troisième puits découvert dans le bassin de l’Ahnet, dans le périmètre M’sari Akabli (blocs 341a3, 339a1, 337a1), en association avec le consortium Repsol Exploration Algeria SA/REWDEA AG/Edison International a produit du gaz à partir de deux réservoirs du Dévonien (Emsien et Siégenien) ayant débité respectivement 3 10 375 m /h avec une pression de 1 519 Psi (duse 32/64”) et 4 583 m3/h avec une pression de 812 psi (duse 32/64”), selon Sonatrach. La compagnie indique par ailleurs avoir réalisé sa quatrième découverte dans le bassin de Berkine en association avec le consortium Repsol Exploration Algeria SA/Gas Natural SDG. Ce puits, découvert à la suite du forage du puits AL-2 (Azzel-2) dans le périmètre de Gassi Chergui Ouest (blocs 214a, 216a.b) a produit du réservoir du Silurien avec une pression de 1 035 Psi (duse 32/64”), précise encore le communiqué de Sonatrach. Ces quatre découvertes sont les premières de l’année en cours. En 2008, le Groupe Sonatrach avait réalisé 16 découvertes d’hydrocarbures, dont 9 en effort propre et 7 en association avec ses partenaires. Cinq des découvertes ont été réalisées par Sonatrach dans le bassin d’Illizi et les quatre autres dans les bassins de Amguid Messaoud, Ahnet et Oued Mya. Les 7 découvertes en association ont été effectuées par Medex et Statoil Hydro, avec deux découvertes chacune, et les trois autres par BP, BG/Gulf Keystone et CNPC. Trois découvertes ont été réalisées dans le bassin d’Illizi, deux dans le bassin de Gourara et les deux autres à Béchar, Oued Namous et Oued Mya. Energie & Mines 5 mars 2009 PERFORMANCES performances 53e anniversaire de la création de l'UGTA et 38e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures Le Président de la République aux côtés des travailleurs ■ Arzew sera l’une des plus grandes plaines productrices au monde de GNL et d’ammoniac. Arzew, en cette double journée commémorative de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de l’UGTA, a réservé au Président de la République un accueil digne des grands événements. Une foule compacte, portée par le jeu de nombreuses troupes folkloriques, a accompagné sur son trajet le Président qui a prononcé dans la salle omnisports de la ville un discours à l’occasion du e 53 anniversaire de la création de e l’UGTA et du 38 anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures. Dans son discours prononcé dans une salle archicomble, le Président de la République a rendu un hommage appuyé au monde du travail remontant à la création même de l’UGTA, une organisation ouvrière, creuset du nationalisme et qui, grâce au dévouement de ses membres, a renforcé la liberté d’action du FLN engagé alors en plein combat libérateur. Des hommes tels que Aïssat Idir, en pleine nuit coloniale, ou Abdelhak Benhamouda, lors de la décennie noire, qui, par leur sacrifice suprême, ont permis à l’Algérie d’exister. Le monde du travail, hier engagé dans un combat libérateur, et dans un passé récent, debout face aux actes terroristes visant à détruire son outil de production est aujourd’hui un élément cardinal dans ce vaste chantier de reconstruction du tissu socio-économique… Cet hommage que le Président de la République a longuement développé dans la salle omnisports d’Arzew a été, à plusieurs reprises, ponctué par des applaudissements d’une assistance emportée par l’événement. Energie & Mines 6 mars 2009 Une seconde piste pour l’aéroport Es-Senia Auparavant, le Président de la République dès son arrivée à l’aéroport d’Es Senia, a inspecté et procédé à l’inauguration de la seconde piste de l’aéroport qui a vu son importance s’accroître ces dernières années au point de nécessiter son extension et sa mise à niveau par la mise en place de plusieurs équipements et aires que le trafic international exige. D’autant plus qu’Oran qui vient tout juste d’abriter la réunion des pays exportateurs de pétrole (Opep) se prépare déjà à un autre rendez-vous énergétique majeur puisqu’il concerne le Congrès mondial du gaz prévu en 2010. Un événement qui verra l’arrivée de milliers d’experts et de compagnies pétrolières et gazières du monde entier. La seconde piste d’atterrissage que le Président de la République a inaugurée a été confiée à un consortium portugobrésilien, Zagob-Andrade. Il s’agit d’une piste longue de 3 000 m de type A, dotée de quatre bretelles qui vient renforcer l’actuelle piste d’une longueur équivalente. GNL 3/Z : 4,3 millions/tonnes/an D’Es-Senia, le Président de la République s’est dirigé à Arzew, plus précisément à Béthioua où il a procédé à la pose de la première pierre du futur complexe GNL 3. C’est le consortium Snam-Projetti (Italie), Chyoda (Japon) qui a décroché ce mégaprojet dont le coût de réalisation dépasse les 280 milliards de dinars, soit 4,55 milliards de dollars. Il est prévu que ce nouveau train GNL entre en production en 2012, il n’emploiera pas moins de 2 000 travailleurs. Il permettra à l’Algérie de rester leader mondial dans le commerce du GNL, si on prend en considération le chantier similaire lancé à l’est du pays, à Skikda, dans cette seconde plaine pétrolière dont dispose le pays. Le projet verra la réalisation de deux bacs de stockage de propane et de butane, d’une jetée avec brise-lames et d’un quai pour le chargement de méthaniers d’une capacité allant de 3 40 000 à 220 000 m . Deux entreprises ont été sélectionnées successivement dans un premier temps, puis écartées, avant que ne soit retenu le consortium Snam-Projetti (Italie), Chyoda (Japon). Une première fois, en 2005, le projet en question a été confié au Groupe espagnol Repsol et Gaz Natural à hauteur de 80%, alors que la réalisation des 20% restants était confiée à l’entreprise Sonatrach. Le contrat a été résilié en 2005 en raison du retard enregistré par les Espagnols dans la réalisation du projet. Une seconde fois en raison (entre autres) de certains équipements (des turbomachines de cycle General Electric/Nuovo Pignone) qui ne répondent pas aux exigences de Sonatrach et qu’avait retenu Petrofac/IKPT un consortium. Avec ce nouveau train de gaz naturel liquéfié d’Arzew (GNL 3Z), Sonatrach ambitionne de produire quelque 30 millions de tonnes de GNL d’ici à 2012. Ce projet d’envergure s’inscrit dans la continuité du vaste programme ambitieux tracé par Sonatrach pour le développement du GNL dans l’objectif performances de l’exportation de 85 milliards de mètres cubes/an de gaz à l’horizon 2012. Financé par Sonatrach, le nouveau train GNL aura une capacité de production de plus de 4 millions de tonnes de GNL/an et sera réalisé dans un délai maximal de 50 mois. Ce train de GNL sera alimenté par le gaz naturel provenant des champs de Gassi Touil et de Rhourd Nouss. La construction de ce train de GNL par voie sèche sera accompagnée par celle en moyens de stockage des produits finis constitués de deux bacs de stockage de GNL 3 d’une capacité de 160 000 m chacun, d’un bac de stockage de propane d’une 3 capacité de 56 000 m , d’un bac stockage de butane d’une capacité de 3 12 000 m et enfin d’une sphère de stockage de gazoline d’une capacité de 3 1 800 m . Sonatrach occupera, une fois concrétisés les projets du troisième train de gaz liquéfié à Arzew et de celui de Skikda, la deuxième place au niveau mondial en matière d’exportation du gaz liquéfié (GPL) à l’horizon 2012. Ammoniac : parmi les premiers producteurs au monde La troisième étape de la visite présidentielle a été consacrée à la pose de la première pierre pour la réalisation d’un complexe d’ammoniac (4 000 tonnes/jour) et d’urée (7 000 tonnes/jour). La construction de ce complexe a été confiée, en avril 2008, a un consortium composé des sociétés Mitsubishi Heavy Industries (Japon) et Daewoo Engineering Construction (Corée du Sud). Une fois commencé ce complexe, qui s’étendra sur une superficie de 90 ha, il devra être réalisé dans un délai de 43 mois. Sa réception définitive est prévue pour août 2013 et générera des rentrées estimées à 1 milliard de dollars par an. C’est selon le système de financement «project finance» que ce projet a été ficelé entre la société El Djazairia El Omania Lil Asmida, filiale commune du Groupe Sonatrach et du Groupe omanais Suhail Bahwan, et un consortium de banques publiques composé du CPA, chef de file, la BEA, la BNB, la BDL et la CNEP. Ces dernières devront financier le projet à hauteur de 75%, soit une contribution dépassant les 2,06 milliards de dollars sur un coût global estimé à 2,7 milliards de dollars. Le reste du financement (25% du coût global) proviendra des fonds propres de Sonatrach et de Suhail Bahwan. Arzew deviendra ainsi un pôle stratégique de production d’engrais avec la réalisation de trois usines d’ammoniac en partenariat respectivement avec Orascom (Egypte), Suhail Bahwan (Oman) et Fertiberia (Espagne) de craking d’éthane et de production d’oléfines avec Total (France) et du complexe de méthanol avec le consortium international Almer. Rappelons que le Président de la République avait aussi procédé au lancement du chantier, en décembre de l’année écoulée, de la future usine en partenariat avec Orascom. Moderniser le cadre de vie A chacune de ses visites à Oran (il en e est à sa 11 !), le Président de la République n’a eu de cesse de mettre l’amélioration du cadre de vie des Oranais dans son agenda de travail. Que ce soit par le lancement de chantiers de construction de logements, d’inauguration de cités et de résidences, l’inauguration ou le lancement de chantiers de réalisation de station de dessalement. Cette fois aussi, la réhabilitation des immeubles a été au centre de sa visite de l’après-midi. Au siège de la wilaya, il a particulièrement suivi les explications portant sur les mesures envisagées pour réhabiliter des centaines d’habitations. En effet, Oran, hélas, a fini par subir les attaques perfides du temps. De nombreux quartiers aussi bien dans sa partie originelle, Sidi El Houari, ou dans le centre-ville, relativement moderne, connaissent, surtout en hiver, des effondrements d’immeubles. Après des années de demi-mesures ou d’actions ponctuelles prises dans l’urgence pour loger des familles jetées à la rue suite à l’effondrement de leur habitation, les pouvoirs publics ont pris la décision d’opérer à la racine et d’engager une action d’envergure pour atta- quer sur plusieurs fronts cette plaie qui porte une atteinte à l’image de la cité. 600 immeubles sont concernés dans un premier temps par cette réhabilitation dont l’ouverture des plis pour un premier quota de 200 immeubles se fera pour sélectionner les entreprises qui seront chargées de cette opération de réhabilitation et dont le coût avoisine les 70 milliards de centimes. Il a fallu un financement dégagé dans le cadre du programme complémentaire présidentiel pour rendre possible cette réhabilitation dont on parle depuis au poins dix ans. Dans un premier temps, la réhabilitation concernera les immeubles dont l’état de vétusté est jugé léger et récupérable. De ce point de vue-là, le centre-ville sera prioritaire. Les travaux se baseront sur le traitement des parties communes, de l’étanchéité et des façades en préservant leur cachet architectural. Selon les résultats préliminaires fournis au Président de la République, quatre opérations du vieux bâti sont en cours et comportent trois volets (diagnostic technique de construction, mise en place de SIG, enquête socioéconomique) et ont concerné trois communes (Oran, Mers El Kebir et Arzew) sur une base de 54 000 logements et 950 équipements. A tire d’illustration, la réhabilitation du quartier de Sidi El Houari concernera 30 000 habitants. Jusqu’à l’heure actuelle, 1 326 logements ont été diagnostiqués et le travail est loin d’être terminé, tout comme à El Hamri (autre quartier prioritaire) où les opérations de diagnostic sont toujours en cours. Par la suite, le Président de la République s’est rendu dans la daïra de Bir El Djir où il a inauguré une cité de 590 LSP qui a coûté 1 412 645 318, 54 DA et inauguré 6 000 places pédagogiques au niveau du pôle universitaire. Ce qui permettra de desserrer la pression exercée sur l’université d’EsSenia en déménageant trois facultés, notamment celle des sciences, des sciences islamiques et des sciences commerciales. Energie & Mines 7 mars 2009 PERFORMANCES performances gaz liquéfié Sonatrach pourra occuper la deuxième place mondiale à l’horizon 2012 Le Groupe Sonatrach occupera, une fois concrétisés les projets du troisième train de gaz liquéfié à Arzew et de celui de Skikda, la 2e place au niveau mondial en matière d’exportation du gaz liquéfié (GPL à l’horizon 2012), a indiqué à Oran le responsable du département des études et de développement de l’activité Aval du Groupe, Henni Mekki. Intervenant à l’émission «Forum» de la radio d’Oran, Henni Mekki a affirmé que «la capacité globale de production de ces deux trains est de 9,2 millions de tonnes annuellement, ce qui permettra au Groupe Sonatrach de s’adjuger cette place à l’échelle mondiale». Le même responsable a fait observer que Sonatrach avait perdu, dans les dernières années, sa place dans le marché mondial en matière d’exportation du GPL. La capacité de production annuelle du train de Skikda est de l’ordre de 4,5 millions de tonnes et celle d’Arzew, réalisé sur la base d’un autofinancement est de 4,7 millions de tonnes. Ce dernier contribue à la création de 6 000 à 8 000 postes d’emploi temporaire pendant sa réalisation et 500 autres permanents après son entrée en phase de production, selon le même responsable. Parmi les projets envisagés en partenariat avec d’autres firmes étrangères, l’orateur a cité le projet de réalisation du complexe d’ammoniac et d’urée à la zone industrielle d’Arzew, en voie de concrétisation avec un partenaire du sultanat d’Oman. Ce complexe, qui emploie 4 000 travailleurs temporaires dans sa phase de réalisation et offrira 700 postes d’emploi permanents après sa mise en service, produira 4 000 tonnes d’ammoniac/jour et 3 700 tonnes d’urée/jour, selon M. Henni qui a précisé que celuici se compose de deux unités d’ammoniac et deux autres d’urée. Ce projet en voie de concrétisation et celui d’ammoniac et d’urée en partenariat avec Orascom, dont le Président de la République avait posé la première pierre lors de sa visite dans la wilaya d’Oran en décembre dernier, permettront à l’Algérie d’accaparer une place importante à l’échelle mondiale en matière d’importation de ces deux produits, avec un apport de 5% au marché mondial, selon le même responsable. L’invité de l’émission «Forum» a abordé également les projets de trois unités de séparation du GPL en voie de concrétisation pour une production annuelle d’un million de tonnes chacun, s’ajoutant à 6 millions de tonnes annuellement produites par GPZ, soit une production annuelle globale de 9 millions de tonnes. Il a encore indiqué dans ce même volet que les études et les moyens offerts permettront de réaliser le plus important et le plus grand complexe de séparation du GPL dans le monde. Gaz naturel Un objectif de raccordement de 57% de foyers à fin 2009 Lancé en 1999 par le gouvernement, le programme national gaz est destiné à faire face à la demande croissante de gaz naturel et à mettre en œuvre le modèle de consommation énergétique national recommandé dans la nouvelle loi sur la maîtrise de l’énergie. Une option favorable à un recours progressif et de manière prioritaire et maximale aux hydrocarbures gazeux, à savoir le gaz naturel et le gaz propane liquéfié. Le programme en question a permis sur la période 2000 à 2006 d’élever le taux de pénétration du gaz de 30 à 37%. Les prévisions du Groupe Sonelgaz indiquent que la demande nationale de gaz devra atteindre 19,7 milliards de mètres cubes pour l’année 2009 dont 5,2 milliards de mètres cubes destinés à la distribution publique, 3,2 milliards de mètres cubes pour la consommation des clients industriels et 11,3 milliards de mètres cubes pour les centrales électriques. Energie & Mines 8 mars 2009 Le volume de la demande passera à 22,4 milliards de mètres cubes en 2012 et à 67,1 milliards de mètres cubes à l’horizon 2017 selon le «scénario fort» établi par la Commission de régulation de l’électricité et du gaz. D’autre part, le nombre total des clients abonnés au gaz naturel qui est passé de 2,2 millions environ en 2002 à 2,4 millions en 2007 devra atteindre 4,5 millions en 2017 avec une moyenne d’évolution annuelle estimée à 7,4% et un taux de pénétration évalué à 57% pour l’année en cours. Le Groupe Sonelgaz, résolument engagé dans un plan d’optimisation de l’utilisation du gaz naturel, a réalisé des performances prometteuses pour l’avenir de cette énergie propre et moins coûteuse. En fait, la société table sur un raccordement de 57% des foyers algériens à la fin de 2009, parallèlement au développement d’autres énergies de substitution à partir de l’apport solaire, notamment, dont l’Algérie recèle de grandes potentialités. performances Signature de 4 contrats d’exploration et d’exploitation de périmètres pétroliers Fait marquant, de nouvelles grandes compagnies sont venues agrandir le cercle des partenaires étrangers de Sonatrach. Il s’agit de l’italien ENI, du britannique British Gaz (BG), du Groupe russe Gazprom, qui vient de signer par là officiellement son entrée dans le paysage des hydrocarbures algérien et, enfin, du géant allemand Eon Rhurghaz. L’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT) et quatre compagnies pétrolières internationales ont signé les 4 contrats pour l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures de quatre périmètres pétroliers au sud du pays. D’un montant global de 272 millions de dollars, les contrats concernent deux périmètres situés dans le bassin de Gourara (Kerzaz et Guern El Guessaâ) et deux autres dans le bassin de Berkine (El Assel et Rhourde Bouyakoub). Le premier contrat signé avec la compagnie italienne ENI concerne l’exploration et l’exploitation du périmètre de Kerzaz, d’une superficie de 2 16 042 km . Le deuxième contrat concernant le périmètre de Guern 2 Guessa (12 166 km dans le bassin de Gourara) a été signé avec la compagnie britannique British Gaz (BG). En outre, le contrat d’exploration et d’exploitation du périmètre pétrolier d’El Assel (bassin de Berkine), s’étalant 2 sur 3 083 km , a été signé avec la compagnie allemande EON Rhurghaz. Le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, et le P-DG de Sonatrach, Mohamed Meziane, ont assisté à la cérémonie de signature. Pour rappel, ces quatre périmètres, sur un ensemble de 16, ont été attribués lors d’une séance publique d’ouverture des plis relative au premier appel à la concurrence national et international pour les opportunités de recherche et d’exploitation des hydrocarbures (ALNAFT). Ces périmètres sont tous situés au sud et ont reçu neuf offres. En outre, 52 compagnies préqualifiées ont assisté aux data room organisés par l’agence afin de permettre aux participants de consulter les périmètres proposés totalisant 307 cahiers des charges retirés, a-t-il précisé. Selon lui, le résultat relativement faible de cet appel à la concurrence «reflète plus la conjoncture économique et financière internationale» marquée par une chute libre des prix du brut combinée à un recul des investissements pétroliers sur l’échelle internationale en récession économique qui affecte les pays industrialisés depuis plusieurs mois. Les 12 périmètres restants devraient être relancés en 2009 lors d’un second appel d’offres national et international, explique-t-on. Pour sa part, M. Khelil a affirmé dans une brève allocution que cet appel à la concurrence constitue «la première action d’importance dans le cadre de l’application de la nouvelle loi sur les hydrocarbures». Il a également assuré la disponibilité de l’Algérie, par le biais du Groupe Sonatrach avec le concours de ses partenaires, à apporter sa contribution à l’effort que déploie la communauté internationale en matière de recherche afin de faire face aux besoins mondiaux croissants en énergie. Par ailleurs, M. Khelil expliquera que son département développe une approche «qui permet à tout investisseur sérieux de trouver l’opportunité adéquate pour l’investissement et attendre en retour un investissement honorable», a-t-il dit, ajoutant dans ce contexte que, dans le cadre d’une législation stable et claire, «et bénéficiant d’une coopération de nos structures et de nos experts qui leur permettront un gain certain d’expérience et l’expertise et une connaissance de terrain et du secteur reconnue et avérée ». Il est utile de rappeler que c’est la première fois aussi que de nouvelles grandes compagnies sont venues agrandir le cercle des partenaires étrangers de Sonatrach. Il s’agit de l’italien ENI, du britannique British Gaz (BG), du Groupe russe Gazprom, qui vient de signer par là, officiellement, son entrée dans le paysage des hydrocarbures algériens et, enfin, du géant allemand Eon Rhurghaz, dont les représentants ont tous souligné leur attachement à ancrer beaucoup plus leur présence en Algérie par la multiplication d’opportunités de partenariat et par l’ouverture pour certains de bureaux régionaux à Alger afin de «renforcer nos relations professionnelles», comme le dira un responsable de Gazprom. Ce premier appel à la concurrence nationale et internationale a été lancé en juillet dernier et a abouti à la préqualification de 74 compagnies parmi les 79 qui se sont manifestées. Amel Zemouri Energie & Mines 9 mars 2009 PERFORMANCES performances Financement du complexe d'ammoniac et d'urée de Mers El Hadjadj Un crédit local de 2,06 milliards de dollars Le complexe sera l'un des plus importants au monde avec une capacité de production de 4 000 tonnes métriques par jour d'ammoniac et 7 000 tonnes métriques par jour d'urée granulée. Sonatrach et le Groupe omanais Suhail Bahwan Group Holding (SBGH), à travers leur filiale commune, la société El Djazairia El Omania Lil Asmida (AOA SPA) et un consortium de banques nationales algériennes ont signé au siège de Sonatrach la convention de la clôture financière relative au crédit d’un montant de 2,06 milliards de dollars américains pour le financement du projet de l’usine d’urée & ammoniac de Mers El Hadjadj, implantée dans la zone industrielle d’Arzewn à Mers El Hadjadj. Le consortium de banques publiques dirigé par le Crédit populaire d’Algérie (CPA), en tant que chef de file, agent teneur de comptes et agent de sûreté, comprend la Banque extérieure d’Algérie (BEA), la Banque nationale d’Algérie (BNA), la Banque de développement local (BDL) et la CnepBanque. La société El Djazaria El Omania Lil Asmida SPA, détenue à hauteur de 49% par Sonatrach et 51% par le Groupe omanais Suhail Bahwan Group Holding LLC (SBGH), a été créée le 9 mars dernier. Elle est dotée d’un capital de 200 millions de dollars. Le contrat de construction (EPC), qui a été signé au mois d’avril 2008, a été remporté par le consortium composé des sociétés Mitsubishi Heavy Industries LTD (MHI) et Daewoo Engineering Construction (DEC) Ltd devant l’italien Snamprogetti. Mitsubishi Heavy avait remporté le projet au mois de février pour un coût d’environ 2,4 milliards de dollars. Le délai de réalisation a été fixé à 42 mois, à compter de l’entrée en vigueur du contrat de construction. Le complexe s’étendra sur une superficie de 90 ha et sera situé dans la zone industrielle d’Arzew. Il sera alimenté Energie & Mines 10 mars 2009 par du gaz naturel à hauteur de 2 milliards de mètres cubes par an, selon Sonatrach, le coût global du projet est de 2,7 milliards de dollars et le financement du consortium couvre 75% du coût global du projet. Le reste du financement proviendra des deux actionnaires. Selon le P-DG de Sonatrach, le projet entre dans le cadre de «la mise en œuvre résolue de notre stratégie de développement aval en manifestant clairement la volonté de Sonatrach d’aller de l’avant dans la réalisation de son programme pétrochimique». En ajoutant que «la technique de financement dite “Project Finances” que l’on peut considérer comme encore nouvelle dans le paysage bancaire algérien est devenue un mode de financement incontournable dans un grand nombre de projets de Sonatrach et du secteur de l’énergie et, notamment, quand il s’agit d’un financement de cette envergure et dans lequel notre Groupe est actionnaire». Le responsable de Sonatrach a indiqué aussi que ce complexe, doté d’une technologie de pointe, sera l’un des complexes d’urée & ammoniac les plus importants au monde avec une capacité de production de 4 000 tonnes métriques par jour d’ammoniac et 7 000 tonnes métriques par jour d’urée granulée destinées surtout à l’exportation. Il sera également doté de ses propres utilités avec sa centrale électrique et son unité de dessalement de l’eau de mer. Le P-DG de Lil Asmida, Saâd Suhail Bahwan, a indiqué à la presse que ce projet plaçait la société Suhail Bahwan sur le marché d’investissement algérien au moins pour les 25 prochaines années. Il a aussi précisé que son Groupe examinait la possibilité de développer d’autres projets d’investissement en Algérie, notamment dans le domaine de la valorisation des ressources naturelles. Sonatrach est engagée en partenariat sur trois autres projets dans le domaine de la pétrochimie. Le projet avec les Omanais est l’un des quatre projets qui avaient été conclus sur la base des 49% et 51%. Les trois autres sont respectivement celui de l’ammoniac et de l’urée avec le Groupe égyptien Orascom, de cracking d’éthane et de production d’oléfines avec le Groupe pétrolier français Total et du complexe de méthanol avec le consortium international Almet qui comprend aussi une société privée algérienne. Depuis le mois de juillet dernier, les autorités ont décidé de négocier les autres projets qui n’ont pas encore été approuvés sur la base d’une majorité dans le capital pour l’entreprise nationale (51%-49%). Lies Sahar Remerciements Message de Cherif Rahmani à Chakib Khelil «Monsieur le Ministre de l'Energie et des Mines, C'est avec un grand plaisir que j'accuse réception du n° 07 de la Revue Aval, véritable enrichissement de par son apport à l'actualité de l'industrie du GNL et du raffinage. Acceptez mes félicitations pour cette réussite.» ANALYSE analyse Une performance qui en appelle d’autres Par le Dr Abdelhafid Feghouli (*) «L’Activité Aval vient de réaliser un nouvel exploit dans le domaine de l’industrie du GNL. En effet, la production cumulée de GNL a dépassé, le 13 septembre 2008, le cap de 1 milliard de mètres cubes. A la faveur de la réalisation de cette belle performance, qui restera un fait marquant dans l’histoire de la production et du développement du GNL, il me paraît opportun de saisir cette occasion pour rendre un vibrant hommage à l’ensemble du collectif de l’Activité Aval pour tous les efforts consentis à tous les niveaux d’intervention et de responsabilité. Je perçois cet exploit significatif tel un couronnement de nos politiques mises en œuvre en matière de gestion, d’exploitation, de rénovation et de réhabilitation de nos installations ainsi qu’en matière de développement de nos ressources humaines, véritable levier de tous nos succès. Je rends également un vif hommage à toutes ces femmes et tous ces hommes, visionnaires, pionniers et bâtisseurs, porteurs de convictions et d’anticipations qui ont allumé le flambeau de l’industrie depuis 1964, date phare du démarrage du premier complexe GL4Z et qui ont su le transmettre aux générations chargées de prendre la relève. Cet exploit est appelé à se renouveler à la faveur des projets des deux mégatrains de GNL prévus à Skikda et à Arzew et qui augmenteront de 30% notre capacité de production et contribueront dans la concrétisation des objectifs fixés par Sonatrach en matière d’exportation de gaz naturel. Cette performance doit donc pousser notre détermination à avancer résolument vers nos cibles prioritaires et nous donner les impulsions nécessaires à la réussite des grands chantiers que nous avons engagés. Et là, il est question de l’effort, nouveau et crucial, à fournir pour mener à son terme, dans les meilleurs délais et avec les résultats attendus, notre vaste portefeuille de projets. Ce faisant, nous nous inscrivons pleinement dans la dynamique impulsée par le secteur de l’énergie et des mines et dans la stratégie globale du Groupe Sonatrach à travers notre plan de développement. Ce plan qui attire toute l’attention des responsables du secteur, à leur tête le ministre de l’Energie et des Mines, le Dr Chakib Khelil, et qui vient d’être confronté par les orientations de Son Excellence le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, émises lors de la séance consacrée à la situation et les perspectives du secteur des hydrocarbures. En effet, ces orientations, qui rappellent que les hydrocarbures demeurent encore la source essentielle des rentrées financières du pays, vont dans le sens de l’accélération de la promotion de l’industrie du raffinage et de la pétrochimie à même d’augmenter la plusvalue des hydrocarbures, la veille en permanence à la plus grande valorisation de cette ressource épuisable ainsi qu’à la prolongation de sa durée de vie et son usage comme véritable levier du développement national. Les perspectives à moyen terme confirment la poursuite de l’accroissement de la production nationale d’hydrocarbures fruit des investissements tant de Sonatrach seule qu’avec ses partenaires étrangers. Ainsi donc, avec la réalisation des complexes d’ammoniac prévus respective- ment à Arzew, Mers El Hadjadj et Béni Saf, le complexe de méthanol, celui de vapocraquage d’éthane, le complexe de déshydrogénation du propane, celui de craquage de fuel-oil, le complexe de production d’oléfines, etc., nous aurons mis en place un véritable tissu industriel pétrochimique et contribué à la naissance d’une multitude de PME activant dans ce domaine. Quant à l’industrie du raffinage, elle connaîtra une réelle relance durant les prochaines années, à la faveur de l’entrée en service imminente de l’usine de topping de condensat de Skikda et le lancement du projet de la raffinerie de Tiaret ainsi que grâce au programme de réhabilitation de nos quatre raffineries. Cet ambitieux plan ne saurait être concrétisé sans la mobilisation de toute la ressource humaine requise et sans être accompagné par la maîtrise technologique nécessaire. C’est dans cette optique que la nouvelle organisation de l’activité Aval voit la naissance d’une nouvelle division “Recherche et technologie” ayant pour mission notamment la formalisation de la place de technologie pour l’activité Aval, le développement des axes de la recherche & technologie, la détection des potentiels et le développement des compétences pour la construction de l’avenir. Pour conclure, je reste convaincu que les performances que nous réalisons aiguisent notre capacité à relever les défis du futur. C’est donc à une mobilisation exceptionnelle que nous sommes invités dans le but de renforcer et de préparer les nouvelles équipes de bâtisseurs qui renoueront avec les grandes traditions de la première génération de gaziers constructeurs de la solide base industrielle sur laquelle nous avons appris nos métiers et érigé la puissance de Sonatrach.» A. F. * Vice-président Activité Aval - Sonatrach Energie & Mines 11 mars 2009 PERFORMANCES performances visite de Chakib Khelil à Skikda Les mégaprojets de la wilaya en phase de réalisation La construction du complexe GNL va mobiliser entre 6 000 à 8 000 employés et permettra une fois achevée d’engranger quelque 2 milliards de dollars annuellement à l’Algérie. «L’Algérie est assurée de réaliser 80 milliards de dollars de recettes en d’hydrocarbures en 2008 », c’est ce qu’a indiqué le ministre de l’Energie et r des Mines, D Chakib Khelil, en marge d’une visite de travail dans la wilaya de Skikda. En effet, selon lui, ce résultat sera réalisé «quelles que soient les circonstances», des prix du baril, qui ne cessent d’osciller entre 100 et 110 dollars. Néanmoins, comme il le précisera, «c’est pour 2009 que nous devons nous inquiéter», référence faite à la crise financière aux Etats-Unis et son impact sur les perspectives de consommation mondiale de pétrole. Questionné à propos de la raison des séries de rupture d’alimentation en électricité qui sont intervenues dans plusieurs régions du pays, le ministre a déclaré qu’elles sont dues aux mauvaises conditions météorologiques qui ont causé des dégâts sur de nombreux pylônes. Situation qui a induit le recours au délestage pour alimenter les centrales défaillantes, et ce afin d’équilibrer la fourniture d’énergie électrique à travers le pays. «Il est très rare d’enregistrer une série d’incidents de ce genre en même temps, et c’est ce qui a nécessité le délestage», a-t-il indiqué avant de préciser que les trois projets de centrales d’une capacité de 1 200 MW chacune (Terga, Koudiet Edraouch et Hadjret Enouss), et qui Energie & Mines 12 mars 2009 devraient être réceptionnées prochainement, seront connectées au système national «et en parallèle, une vingtaine de centrales de 50 MW chacune vont venir en appoint dans différentes régions du pays». M. Khelil a ajouté, à ce propos, que l’Algérie doit réaliser, chaque année, une nouvelle centrale électrique pour faire face à l’évolution de l’économie et des besoins croissants qui en découlent en matière d’énergie «si la croissance augmente de 6% annuellement, nous devons faire de même pour l’énergie électrique. En fait, le travail qu’on fait actuellement c’est pour les dix prochaines années», a-t-il affirmé. Auparavant, le ministre avait entamé sa visite dans la wilaya de Skikda en se rendant dans la zone industrielle où toute une série de projets de son secteur est en chantier, comme c’est le cas pour la station de dessalement d’eau de mer où le ministre a procédé à la mise en service de l’une de ses unités, en attendant le démarrage des quatre autres unités dans les prochains jours. 3 D’une capacité de 100 000 m /jour, cette station permettra de satisfaire les besoins en eau potable de la ville de Skikda, de sa zone industrielle où de grands projets sont initiés et de ses environs, ce qui ne manquera pas d’alléger les effets de la pénurie d’eau potable qu’enregistre cette région. Le ministre a ensuite inspecté les travaux de reconstruction des installations du complexe de liquéfaction de gaz naturel (GNL), endommagées par l’explosion survenue en 2004. M. Khelil a souligné que ces installations entreront en production en 2013 pour une capacité globale de 4,5 millions de tonnes/an, le taux de réalisation du chantier devant atteindre 85%, en 2011, at-il précisé. Chakib Khelil s’est ensuite rendu sur le chantier de réalisation du train géant de GNL, lancé en juin 2008, pour une capacité de production de 4,5 millions de tonnes/an, un projet d’un coût global de 2,9 milliards de dollars. La construction de pareil site va mobiliser entre 6 000 à 8 000 employés et permettra une fois achevée d’engranger quelque 2 milliards de dollars annuellement à l’Algérie. Le ministre et la délégation qui l’accompagne se sont également rendus à l’usine de topping de condensat qui a mobilisé une enveloppe financière de plus de 39 milliards de dinars et 313 millions de dollars américains pour être réceptionnée à partir de décembre 2008, avec une capacité de production de 300 000 tonnes/an de gasoil. Ce projet d’envergure a été qualifié de «très important» par Chakib Khelil qui a tenu à rappeler le fait qu’à ce jour l’Algérie importe toujours du gasoil «comme ça, on va approvisionner le marché et même exporter une fois tous les projets achevés». En effet, cette raffinerie sera la deuxième du genre, en capacité, après celle d’Adrar, a souligné M. Khelil, indiquant qu’une raffinerie «trois fois plus grande» est prévue à Tiaret. La salle de gestion des incidents, de l’entreprise de gestion de la zone industrielle a également été une des étapes de Chakib Khelil. Cette structure dotée des moyens électroniques et matériels les plus sophistiqués en matière de sécurité, dont le fameux camion scanner, a fait l’objet de commentaires élogieux de la part des membres de la délégation. Néanmoins, le ministre a insisté sur la nécessité de renforcer le dispositif de surveillance étant donné que les accidents dans ce secteur particulier sont souvent gravissimes. Amel Zemouri performances M. Khelil en visite d’inspection à In Amenas Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a effectué une visite d'inspection aux principaux projets et infrastructures relevant de son secteur à In Amenas, dans la wilaya d'Illizi, dont celui relatif au développement de la centrale électrique d'Alrar. Le projet d'extension de la centrale d'Alrar, située à une centaine de kilomètres à l'est d'In Amenas, tout près des frontières algéro-libyennes, est destiné à palier les déficits en énergie électrique que connaissent les infrastructures pétrolières et d'alimenter les futurs projets dans cette région. La capacité actuelle de production électrique de la centrale d'Alrar est estimée à 33 MW pour des besoins à hauteur de 45 MW, soit un déficit de 12 MW, alors que le projet d'extension, une fois achevé, devrait apporter une production supplémentaire de 54 MW, précise-t-on de même source. La réalisation de ce projet, dont la mise en service est prévue pour le premier trimestre 2011, a été confiée à un consortium italien pour un montant de plus de 3 milliards de dinars. S'adressant aux responsables de ce chantier, M. Khelil a appelé à une plus grande implication des cadres algériens dans l'exploitation de la centrale, notamment en matière d'engineering, en vue d'assurer un meilleur transfert de savoir-faire et de technologie. M. Khelil s'est brièvement arrêté au niveau du centre de traitement de gaz, situé lui aussi à Alrar et composé de 4 trains de production de gaz pour une capacité globale de 24,8 millions de mètres cubes par jour. Cette production est répartie sur 23,4 millions de mètres cubes/jour de gaz sec, 2,9 millions de tonnes/jour de condensat et 2,5 millions de tonnes/jour de GPL, indique-t-on auprès des responsables de cette infrastructure réalisée par une compagnie américaine et mise en service en 1984. Le ministre a, en outre, assisté à une présentation sur l'état d'avancement du projet de développement du champ de Zarzaïtine, à une trentaine de kilomètres de In Amenas. Les objectifs assignés à ce projet portaient, entre autres, sur l'augmentation de la capacité d'injection d'eau à 3 25 000 m /j avant mai 2007, et de la capacité de traitement 3 d'eau produite (décantation) de 11 000 m /j avant mai 2007. L'attribution de ce projet à Sinopec avait eu lieu en 2002 à l'issue d'un appel d'offres, rappelle-t-on de même source. Dans une déclaration à la presse à l'issue de cette présentation, M. Khelil a affirmé que «la situation du projet a été étudiée» en ajoutant, sans donner plus de détails, qu'il prendra «la bonne décision quant à cet investissement à la lumière des résultats obtenus». Le projet de la base de vie de Stah (30 km d'In Amenas) a été également visité par le ministre. Ce projet, visant à améliorer les conditions de vie des employés de Sonatrach dans la région, est d'une capacité de 302 personnes. Chakib Khelil inspecte plusieurs projets à Tamanrasset La science au cœur du désert Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a consacré l'essentiel de sa visite de travail dans la wilaya de Tamanrasset à l'inspection de plusieurs projets en cours de réalisation. Le ministre a visité le site devant accueillir le nouveau siège de l'Institut algérien des mines (IAM), qui sera construit sur une surface de 10 ha et disposera d'une capacité de 200 places pédagogiques. Ce nouveau siège sera doté de toutes les infrastructures pédagogiques nécessaires : salle de cours, ateliers, laboratoires disposant de techniques analytiques des plus performantes, médiathèque, logements pour ingénieurs, etc. M. Khelil a, ensuite, inspecté les travaux de réaménagement de l'Institut national spécialisé de la formation professionnelle (INSFP) en Institut algérien des mines (IAM) pour une durée de trois années qui est le délai prévisionnel de la réalisation du siège définitif de l'IAM. La première formation de l'IAM lancée par M. Khelil sera abritée par le centre universitaire de la wilaya. L'autre projet inspecté par le ministre est le montage de la station électrique de Tamanrasset, composée de cinq groupes diesel d'une puissance de 8,9 MW. D'un coût de 3,4 milliards de dinars, la station sera opérationnelle en août 2009 et devra alimenter la population de Tamanrasset en électricité. Le ministre a également visité le centre de recherche nucléaire de Tamanrasset, dont l'opération de dynamisation va coûter 160 millions de dinars. Ce centre comme celui de Berine (Djelfa) et Draria (Alger) devrait aider à produire de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, a-t-il encore souligné. M. Khelil a clôturé sa visite par l'inspection de l'entreprise d'exploitation des mines d'or (Enor), détenue à 52% par l'australienne Gold Maining Algeria (GMA) et à 48% par Sonatrach. En marge de cette visite, le ministre a indiqué que la production de l'or devrait atteindre 700 kg cette année au lieu des 3 000 initialement prévus à cause du manque d'explosifs cette année. Energie & Mines 13 mars 2009 PERFORMANCES performances Lancement de l’Institut algérien des mines de Tamanrasset Par Chakib Khelil : «De la récession à un développement sans précédent» «Il m’est particulièrement agréable d’assister avec vous à Tamanrasset au lancement de la première formation initiée par le ministère de l’Energie et des Mines et qui s’inscrit dans le cadre du projet de création de l’Institut algérien des mines, dont l’organisation opérationnelle a été confiée pour cette session à l’Ecole des mines d’EI-Abed.» «Les réformes mises en place dans le secteur et notamment dans les mines avec la promulgation de la loi minière et des textes pris pour son application ont permis de créer un environnement transparent, compétitif et incitatif propice à l'investissement dans les activités minières. C'est ainsi que le secteur des mines, de la récession et la fermeture des mines qui le caractérisait dans les années 1990 a vu depuis l'avènement de la loi minière un développement sans précédent des activités minières. Ce nouvel essor peut être illustré par les résultats non exhaustifs suivants : l'accroissement des titres miniers octroyés à travers l'ensemble du territoire national, plus de 2 879 titres miniers ont été octroyés depuis l'année 2000 à ce jour; la réouverture prochaine de la mine de zinc-plomb d'EI-Abed dans la wilaya de Tlemcen ; la mise en production de nouvelles mines à l'instar de celle d'Amesmessa que j'ai eu le plaisir d'inaugurer en janvier 2008 ; l'ouverture dans un futur proche de la mine de zinc-plomb de Oued-Amizour dans la wilaya de Béjaïa ; l'accroissement de la production de substances minérales destinées aussi bien à l'industrie telles que le fer, le phosphate, le feldspath… qu'à la fabrication de matériaux de construction nécessaires à la réalisation des nombreux programmes de développement du gouvernement. Ces réformes ont aussi permis d'encourager les investisseurs étrangers à s'intéresser davantage au potentiel minéral algérien. Actuellement, plus de 30 pro- Energie & Mines 14 mars 2009 jets miniers sont inscrits à l'indicatif des Compagnies minières étrangères de différentes nationalités (australienne, canadienne, chinoise) et dont 11 projets sont situés dans la seule wilaya de Tamanrasset. La stratégie et la politique du secteur des mines développées sont axées sur la valorisation et le développement durable des ressources minérales à travers l'ensemble du pays avec un intérêt particulier pour l'emploi et la formation. Cette perspective vise notamment à assurer l'amélioration de la performance de l'entreprise ou de la structure, favoriser son efficience économique, enrichir les responsabilités du personnel, relever les défis techniques ou technologiques rencontrés. C'est pour répondre à ces besoins croissants en personnel hautement qualifié que le ministère de l'Energie et des Mines a décidé de la création de l'Institut algérien des mines à Tamanrasset qui sera un centre d'excellence, où seront dispensées des formations de haut niveau couvrant tous les domaines des activités minières : l'exploration, le développement des gisements, l'exploitation, le traitement, l'économie minière, la gestion des projets miniers, sans oublier la protection de l'environnement liée à l'industrie extractive. L'institut assurera des formations spécialisées et opérationnelles au profit des ingénieurs et techniciens supérieurs du secteur exerçant dans le domaine des activités minières, en adéquation avec les besoins des institutions, des opérateurs publics ou privés. La formation dans les métiers de la mine, quant à performances elle, telle que boutefeux, chefs de carrière, foreurs, etc. est assurée par l'Ecole des mines d'El Abed que nous avons créée et ouvert déjà en 2003 dans la wilaya de Tlemcen. L'Institut algérien des mines de Tamanrasset sera construit sur une surface de 10 ha octroyée par Monsieur le wali, que je remercie vivement, et disposera d'une capacité de 200 places pédagogiques accompagnées de toutes les infrastructures nécessaires : salles de cours, ateliers, laboratoires disposant de techniques analytiques des plus performantes, médiathèque, logements pour ingénieurs, enseignants et gestionnaires ainsi que toutes les commodités nécessaires à l'épanouissement des résidents de l'Institut : installations sportives, médicales, des zones de récupération, etc. En parallèle à sa principale mission de formation, l'Institut algérien des mines est appelé à abriter et organiser des manifestations internationales techniques et scientifiques dans les domaines de la géologie, des mines et des sciences de la Terre en général, puisqu'il sera équipé et doté des moyens modernes adéquats. En attendant la construction de l'Institut algérien des mines en face du centre universitaire de Tamanrasset, le ministère de l'Energie et des Mines a jugé nécessaire de commencer à répondre à la demande croissante en formation dans des domaines de plus en plus pointus et d'organiser à titre transitoire des sessions de formation dans les locaux du centre universitaire, dont je remercie les responsables pour leur accord d'abriter cette opération, en attendant le réaménagement de l'Institut national spécialisé de la Formation professionnelle (INSFP) mis à notre disposition gracieusement par le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels et que je remercie aussi vivement. Cette première formation ayant pour thème la géostatistique linéaire appliquée à l'estimation des ressources et réserves minières s'étalera sur une durée de trois semaines et sera dispensée par des enseignants de haut niveau. L'envoi des ingénieurs à cette première session par les entreprises et institutions minières, à l'exemple de l'Enor, l'ENG, Ferphos, de SHAval, l'Enof, l'ORGM, du Comena de l'ANPM et l'ANGCM, nous réconforte dans ce choix et nous encourage à persévérer dans cette voie. Enfin, je voudrais féliciter de cette bonne initiative toutes les parties qui ont contribué à la mise en œuvre de cette opération et souhaiter une bonne réussite au démarrage de la première session de formation programmée par le projet de l'Institut algérien des mines dans le domaine des géostatistiques et qui, je suis convaincu, sera très bénéfique aux ingénieurs ici présents durant leurs parcours professionnels.» Gaz naturel Signature d’un contrat de vente et d’achat de gaz naturel entre Sonatrach et Sorfert Algérie Pour approvisionner en énergie l’une des premières unités pétrochimiques algériennes de seconde génération, le Groupe Sonatrach et la société mixte Sorfert Algérie, détenue par Sonatrach et l’égyptien Orascom Construction industrie (OCI), ont signé à Alger un contrat de vente et d’achat de gaz naturel d’une durée de 20 ans. Le contrat porte sur la fourniture, à partir de 2011, de 1,75 milliard de mètres cubes par an de gaz naturel pour l’alimentation du complexe pétrochimique situé à Arzew qui aura une capacité de production de 4 400 tonnes/jour d’ammoniac et de 3 450 tonnes/jour d’urée granulée. L’accord a été signé par Chawki Mohamed Rahal, vice-président de Sonatrach chargé de l’activité Commercialisation, et Oussama Anwar Bishai, P-DG de Sorfert, en présence du ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, et de l’ambassadeur d’Egypte à Alger. Sorfert Algérie est une société conjointe de production de droit algérien détenue par Sonatrach, qui détient 49% des parts, et le Groupe égyptien OCI, qui en détient les 51 % restants, est chargée de la réalisation et l’exploitation d’un grand complexe de production d’ammoniac et d’urée granulée qui doit être réalisé à Arzew dans la wilaya d’Oran. Dans son allocution d’ouverture, le P-DG du Groupe pétrolier et gazier international Mohamed Meziane a expliqué que la mission de Sonatrach est de se donner les moyens pour une valorisation optimale des hydrocarbures «en saisissant les opportunités réelles de valeur ajoutée qu’offre l’économie nationale, la transformation aval, la plus poussée de notre énergie primaire, et en proposant aux investisseurs nationaux et internationaux des associations mutuellement bénéfiques et des avantages comparatifs incontestables. Pour sa part, le P-DG de Sorfert n’a pas hésité à dire toute la satisfaction de sa société d’avoir pu concrétiser «ce partenariat exceptionnel», avec un groupe pétrolier d’envergure mondiale. C. K. Energie & Mines 15 mars 2009 PERFORMANCES performances Plan de développement du champ de Hassi Messaoud Les grands projets énergétiques en cours de réalisation dans la région de Hassi Messaoud s'inscrivent dans le sens du renforcement des capacités de production tant pétrolière qu'électrique. Dans ce sens, des efforts considérables sont consentis pour améliorer les volets inhérents à la gestion des installations énergétiques par l'utilisation de technologies de pointe sur toute la chaîne d'exploitation des hydrocarbures. Le principal objectif ciblé dans le cadre du plan de développement du champ de Hassi Messaoud est de porter la production à 600 000 barils par jour. Dans cette optique, et afin d'avoir une meilleure qualité du brut et un meilleur prix, deux grands projets ont été lancés, à savoir l'Unité de dessalage du brut et l'Unité de traitement et stabilisation du brut (UTBS). L'Unité de dessalage du pétrole brut connaît un taux d'avancement très important. Elle traitera 225 000 barils par jour et diminuera la salinité du brut à 40 ppm au maximum. La réception de l'unité est prévue en septembre 2010. La réalisation de ce projet est assurée par la filiale de Sonatrach, l'ENGTP et le Groupe norvégien Aker Kvaerner. Un autre projet d'envergure est en cours de réalisation : l'Unité de traitement de brut et sa stabilisation (UTBS) de Hassi Messaoud. Le projet, dont la réalisation est confiée à la compagnie italienne Saipem, est er entré en vigueur le 1 août 2007 et sera réceptionné en septembre 2009. Le projet est constitué d'une unité de stabilisation composée de trois trains d'une capacité de production de Energie & Mines 16 mars 2009 100 000 barils/jour chacun, d'une unité de maintenance de quatre bacs de 3 stockage de 50 000 m chacun, d'un 3 bac off spec de 20.000 m et d'un pipeline d'expédition d'huile, d'eau et de gaz de 45 km. Cette unité a pour objectif d'améliorer la qualité du brut, la sécurisation des installations et l'augmentation de la capacité de traitement de la production. Par ailleurs, et compte tenu du volume considérable de ses réserves, l'UTBS permettra aussi l'optimisation de l'exploitation du gisement de Hassi Messaoud. Présentation du gisement de Hassi Messaoud Le champ de Hassi Messaoud se trouve à 900 km au sud d'Alger. Il a été découvert en 1956 et mis en production en 1958. Le champ s'étale sur une 2 superficie de 2 500 km avec une production annuelle de l'ordre de 19 millions de t/an. Ephéméride Le développement du champ de Hassi Messaoud a été réalisé en plusieurs étapes, répondant à l'évolution économique du pays et au développement technologique du marché des hydrocarbures. 1964 : Démarrage de l'injection de gaz 1973 : Démarrage de l'injection d'eau 1976 : Introduction Gas lift 1993 : Premier forage horizontal 2006 : Acquisition de la sismique 3D 2 (2 500 km ) 2007 : Réalisation du Pilot WAG 2007 : Mise en évidence du potentiel Upside Nord, mise en évidence du potentiel des structures du pourtour de HMD. 2008 : Confirmation du potentiel Upside Nord par les forages. 2008 : Mise en évidence de l'extension des gisements à l'est et à l'ouest de Hassi Messaoud. Installations Le champ de Hassi Messaoud comporte d'importantes installations à savoir : • 2 mégacentres de traitement (CIS, CINA), de compression, de stabilisation, de raffinage et de récupération de GPL. • 15 stations satellites de traitement (9 Nord, 6 Sud) • 1 400 puits forés (31/8/08) • 4 000 km de pipelines • 59 manifolds huile Sonatrach/Consortium «Saipem SA/Saipem CA» Projet extraction des liquides des gaz à Hassi Messaoud 2e jalon après l'UTBS Le Groupe pétrolier algérien Sonatrach et le consortium italien Saipem SA/Saipem CA ont procédé le 12 novembre 2008, au niveau du siège de la Direction générale à Alger, à la signature d'un contrat de réalisation d'extraction des liquides des gaz associés à Hassi Messaoud et de séparation de l'huile ligne directe haute pression (LDHP) de la zone du complexe industriel Naili Abdelhamid (ZCINA). Ce contrat d'un montant de près de 1,3 milliard, soit 177 milliards de dinars, a pour objet la réalisation des installations nécessaires pour l'extraction des liquides des gaz associés du champ nord de Hassi Messaoud qui se compose principalement de trois unités de traitement de gaz. Ces installations seront modulaires et conçues d'une manière extensible en fonction de l'évolution de l'augmentation de la production des gaz associés. Par ailleurs, il est prévu, dans ce même contrat, la collecte et la séparation de l'huile haute pression au niveau de la nouvelle zone dénommée ZCINA, composée principalement d'un réseau de collecte d'huile, de séparateurs d'huile, ainsi que de pipelines d'acheminement d'huile. Le délai de l'égalisation des installations en question est de 42 mois. performances But du projet Dans une première phase, il est prévu la récupération des NGL (GPL et condensat) des gaz associés excédentaires du Centre CINA et des gaz en provenance de OMP53 ainsi que les gaz résiduels de l'usine d'extraction des GPL de la zone CINA. Le nombre de trains similaires sera de deux dans cette première phase mais extensible à trois. Les installations serviront à séparer les NGL en GPL et condensat stabilisé aux spécifications du maître de l'ouvrage, à produire un gaz résiduel aussi pauvre que possible en hydrocarbures lourds à renvoyer dans le 40 pouces pour être dirigé vers le CIS pour les besoins de la réinjection dans le gisement. Plan d'implantation des installations Pour ce faire, les futures installations comprendront (au niveau du site) : • Les lignes du gaz de charge, le(s) manifold(s) d'arrivée avec les gares • Les racleurs • Le système de retraitement des produits GPL et condensat • Un by pass total de l'usine de GPL afin de pouvoir envoyer le gaz directement au CIS lors des déclenchements de l'usine d'extraction des NGL • Les pomperies d'expédition des produits GPL et condensat qui doivent être calculées sur la base de trois trains similaires • Les lignes d'évacuations des produits: gaz, GPL, condensat, calculées sur la base de trois trains • Une unité de traitement des eaux huileuses • Une unité de traitement des eaux sanitaires • Les utilités nécessaires au fonctionnement : fuel gas, produits chimiques, méthanol, eau de service, air instrument, air service, azote, eau potable et leur traitement, stockage et système de distribution. Ces dites utilités doivent couvrir les besoins de trois trains • Le bâtiment sécurité, le hangar et atelier sécurité, la (es) sous-station(s) électrique (s), le(s) poste(s) de garde, Fiche technique du projet Description de l’ouvrage • Trois (03) trains de GPL de 8 MM Sm3/j extensible à 4 trains • Une (01) ligne LDHP, séparation triphasique de l'huile haute pression du champ nord de Hassi Messaoud • Un (01) réseau de collecte d'huile et des lignes d'évacuation d’huile et d'eau vers le CINA ainsi que le raccordement avec le GPL pour l’acheminement du gaz de séparation Présentation du projet • Capacité de traitement de gaz de l'installation : 24 millions de SM3/j • Production moyenne de GPL : 4 600 t/jour * Production moyenne de condensat on spec : 300 t/jour • Délais de réalisation : 42 mois • Mise en production prévisionnelle : septembre 2012 Déroulement du processus • Une compression de la charge d'entrée afin de garantir une détente suffisante pour condenser les NGL • Un système de détente pour condenser les NGL • Les séparateurs et colonnes requises pour séparer, produire des produits aux spécifications Sonatrach • Une aire de stockage des produits comportant : – deux (02) bacs à toit flottant pour la production de condensat ; – un bac à toit fixe pour le condensat hors spécification pour une autonomie de un jour de production 3 • Trois sphères de 500 m chacune pour le GPL on spec 3 • Une sphère de 500 m pour le GPL hors spécification • Le bac d'eau incendie (calculé en tenant compte de l'extension à trois trains) et la pomperie • Des systèmes fixes de détection et de protection incendie, • Un laboratoire équipé pour le contrôle de la qualité des produits • Un système de contrôle : DCS/ESD/F/G et SCADA • Un groupe diesel de secours calculé sur la base de trois trains • Le réseau de torche • Un bourbier, un étang d'évaporation étanche • Une base industrielle (bureaux et ateliers) pour la maintenance ainsi qu'un magasin pour les pièces de rechange. • Contrat FEED : ENC 07 416 Z • Mise en vigueur : 2 juillet 2007 • Durée du contrat : 39 semaines • Contractant : Saipem • Montant du contrat : 5 911 307 £ (GBP) • Intégration de la LDHP dans le SCOPE du projet GPL ZCINA : février 2008 • Date de remise des offres techniques : 31 mai 2008 • Date de remise de l’offre commerciale : 18 octobre 2008 In L'Amont Express Energie & Mines 17 mars 2009 PERFORMANCES performances Ville nouvelle de Hassi Messaoud Inauguration du siège de l’établissement de réalisation Le ministre de l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a inauguré le siège de l’Etablissement de la ville nouvelle de Hassi Messaoud (EVNH) dans la wilaya de Ouargla, marquant ainsi le lancement effectif des travaux de réalisation de ce nouveau pôle énergétique et urbain. A la faveur de ce nouveau siège, l’ENVH, composé d’experts dans différents secteurs, pourrait accomplir sa mission d’étude, de suivi et du contrôle du projet de la nouvelle ville de Hassi Messaoud «tout près du site», a affirmé M. Khelil à la presse en marge de la cérémonie d’inauguration. La nouvelle ville du plus grand champ pétrolier de l’Algérie devrait être fin prête dans huit ans, soit en 2016, a ajouté le ministre, précisant que cette date ne va pas marquer l’arrêt des travaux de réalisation du projet qui prévoit de futures extensions. Le siège de l’EVNH, situé en dehors de l’enceinte de l’ancienne ville de Hassi Messaoud, abrite une cinquantaine d’employés. Il est composé, notamment d’un bloc administratif, d’un bloc d’hébergement et d’un restaurant. M. Khelil qui était accompagné lors de cette visite par le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, ainsi que par le gou- verneur de la Banque d’Algérie, M. Mohamed Laksaci, a également participé à une opération de plantation de palmiers dans la région sud du projet afin de protéger la ville nouvelle contre les vents. «Nous avons commencé le boisement de la région sud du projet afin de former une forêt qui pourrait protéger la ville, une fois réalisée, contre les vents du sud», a-t-il indiqué sur ce point. Cette future bande verte devrait comprendre quelque 60 000 palmiers, sur une superficie globale de 312 hectares, a-t-on précisé auprès de l’EVNH. L’inauguration du nouveau siège de l’EVNH ainsi que le lancement du boisement de la région sud du futur Hassi Messaoud marquent le lancement effectif des travaux d’exécution de ce pôle, a souligné le ministre, en poursuivant que l’Etat «mettra tous les moyens nécessaires pour aller jusqu’au bout du projet». M. Khelil a, par ailleurs, présidé la réunion du conseil d’administration de l’EVNH. Tenue à huis clos, cette réunion a été consacrée à l’adoption du budget pour 2009 ainsi que l’examen et l’approbation du système de rémunération de l’établissement, selon le directeur général de l’EVNH, M. Mourad Zeriati. Le contrat de réalisation des études et l’exécution des prestations de suivi, contrôle et coordination du projet de construction de la ville nouvelle de Hassi Messaoud (wilaya de Ouargla) est provisoirement attribué au groupement SNC Lavalin International-SNC Lavalin Maghreb. D’un coût global de 6 milliards de dollars, le projet de cette ville sera réalisé dans un délai de 96 mois dont 16 mois pour les travaux d’engineering. Couvrant une superficie de 4 483 hectares, le projet est destiné à une population de 80 000 habitants et comprend un «îlot énergie» qui constituera le quartier général des compagnies pétrolières opérant sur les champs pétroliers avoisinants. Il est également prévu la construction des immeubles administratifs, des instituts universitaires, des centres de formation, de recherche et de développement, des lieux et centres de culte, des infrastructures, équipements et établissements du sport et de la jeunesse. La ville nouvelle du plus grand champ pétrolier du pays comprendra aussi des zones d’activités destinées à la production de biens et services liés aux activités énergétiques et universitaires. Mise en service d’un pipeline multiproduits «Arzew-Tlemcen» Le secteur de l'Energie et des Mines de la wilaya de Tlemcen vient de voir son potentiel infrastructurel renforcé par un ouvrage de haut niveau visant à assurer à la wilaya dans son ensemble un approvisionnement régulier en carburant. Il s'agit en effet de l'achèvement du pipeline multiproduits qui vient d'être achevé récemment et qui aura un impact considérable sur la région. Avec un coût global de 332 milliards, ce pipeline, qui a connu par le passé un retard dans sa réalisation en raison de certaines contraintes d'ordre technique, permettra au centre enfûteur de Naftal de Remchi de disposer quotidiennement de produits de carburant, notamment en essence (mazout, super) et autres dérivés d'hydrocarbures. Long de 168 km, cet ouvrage de grande envergure dispose d'une salle de contrôle des collecteurs des bacs de stockage, d'une station d'électrification ainsi que de deux Energie & Mines 18 mars 2009 pompes destinées à répondre quotidiennement aux besoins de la wilaya en matière de carburant. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, qui a procédé à sa mise en service, estime que la wilaya de Tlemcen à la faveur de cet équipement n'aura plus recours aux moyens roulants pour s'approvisionner, notamment les camions-citernes et le train de marchandises, des moyens qui ont été le plus souvent à l'origine de fréquents accidents de la circulation. Par ailleurs, il y a lieu de noter que plusieurs localités seront desservies en carburant, notamment celles qui seront localisées sur le tracé de cet ouvrage. Pour rappel, ce pipeline, qui a connu depuis son lancement de grandes contraintes techniques eu égard au relief et à la typologie des terrains, relie la station de raffinage d'Arzew à Remchi, soit une distance de 168 km. performances Une vision limpide du développement durable 13 unités de dessalement en chantier Chakib Khelil a procédé à Tipasa au lancement des travaux de l'unité de Oued Sebt. Les projets de stations de dessalement d'eau de mer de Fouka (daïra de Douaouda) et de Oued Sebt (Gouraya) ont été au centre de la visite dans la wilaya de Tipasa du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Les travaux du chantier de Fouka sont «en bonne voie», a estimé le ministre alors que ceux de Oued Sebt, encore au stade des études d'impact seront lancés cette année. Le ministre a indiqué qu'avec la réception de ces deux unités de désalinisation de l'eau de mer, le secteur de l'énergie disposera de 13 structures dont celle de Tarf qui sera lancée prochainement et produiront 2,25 millions de mètres cubes/jour d'eau dessalée. Dans la daïra de Douaouda, les travaux de la station de Fouka sont à 31,5% depuis leur lancement en février 2008. Cette station, installée sur un site de 8 ha, ayant pour maître d'ouvrage Myah Tipasa, en partenariat avec le canadien SNC Lavalin et une entreprise espagnole Accina Agua, aura une capacité de traitement 3 journalier de 270 000 m avec des 3 rejets estimés à 150 000 m /jour. Le montant de l'investissement est de 180,17 millions de dollars répartis entre Algeria Water Investment Inc (100% SNC Lavalin) qui détient 51% des parts et Algerian Energy Company ( 49%). L'unité de Fouka qui sera mise en service en avril 2009, selon les enga- gements des constructeurs, sera alimentée en énergie électrique à partir de deux postes sources, celui de Ahmer El Aïn et celui de Mazafran avec une capacité de 30 MW chacun. L' eau dessalée par cette usine, qui utilisera le procédé de traitement par l'osmose inverse, sera vendue à la compagnie pétrolière nationale Sonatrach et l'Algérienne des Eaux (ADE) qui alimenteront leurs clients respectifs d'Alger et de Tipasa. L'entreprise canadienne aura un contrat d'exploitation de 25 ans. Dans la commune côtière sur zone ouest de la wilaya, le ministre a visité le site qui abritera à Oued Sebt (Gouraya) une station de désalinisation de l'eau de mer d'une capacité de trai3 tement de 100 000 m /jour. Installée sur une superficie de 6 ha, cette station, inscrite en 2004 comme petite station monobloc, a été érigée en grande structure suite à la visite du ministre de l'Hydraulique, dans la perspective d'une vision à long terme dans cette région appelée à se développer et accueillir des projets d'expansion touristique et qui, jusque-là, a souffert d'un déficit en eau. D'un coût global de 115 millions de dollars américains, les travaux de cette station confiés à une entreprise de Bahrein, Biwater Consortium, n'ont pas encore démarré, attendant la finalisation de l'étude d'impact et la signature de la convention entre les services des domaines et le maître de l'ouvrage, Myah Oued Sebt. Les responsables de l'entreprise ont annoncé le lancement des travaux en janvier 2009 tout en s'engageant à la mettre en service en décembre 2011 avec la même formule, soit la vente de l'eau à Sonatrach et ADE pendant 25 ans. La station sera desservie en électricité à partir de deux postes sources situés à El Khemis et Kherba, dans la wilaya de Aïn Defla. Sur site, le ministre s'est interrogé sur les modalités de connexion avec l'Algérienne des Eaux qui sera branchée sur le réseau de Cherchell, selon les explications du directeur de l'hydraulique, ainsi que sur le débit, voire la pression d'eau envisagée sitôt l'unité mise en service. Avec la réception de ces deux projets, la wilaya de Tipasa comptera trois stations de désalinisation dont la première d'une capacité de traitement d'eau de 3 mer de 5 000 m /jour a été mise en service en juillet 2007 dans la commune de Bou Ismaïl et réalisée par l'entreprise allemande Linde. Energie & Mines 19 mars 2009 PERFORMANCES performances Hyproc Shipping. Cie Une nouvelle politique Le projet de la réorganisation de notre société est entré dans sa phase de mise en œuvre. La résolution de nous projeter vers une forme d’organisation répondant aux standards internationaux commence à se concrétiser sur le terrain par diverses actions d’amélioration. Par Mostepha Mohammedi (*) Ainsi, plusieurs chantiers relatifs aux actions de court terme «Quickwinx» ont été lancés. Parmi ceux-ci on peut citer la «Pilot Team» relative à la fidélisation des équipages qui doit à terme préfigurer le modèle business unit dans le management de la flotte et concernera, dans un premier temps, quatre navires. Cette action s’inscrit, conformément au guide TMSA, dans la nouvelle politique de notre société en matière de gestion des équipages et des plans de relève. Pour marquer également notre volonté de poursuivre le projet de transformation de notre société, qui se fera, je le rappelle, avec tous en observant les règles de transparence et d’équité, un appel à candidatures, dans le cadre de la bourse de l’emploi vient d’être publié pour un premier lot de postes à pourvoir. En effet, cette action vise à doter, déjà, les nouvelles entités organisationnelles, de managers qui deviendront les principaux acteurs du changement. De ce fait, le déroulement du plan d’actions relatif aux quickwins, l’achèvement des actions de gouvernance, la définition des principales politiques de la société, l’alignement des premières organisations (structure de procurement) et la rédaction des cahiers des charges relatifs aux systèmes d’information impriment déjà un engagement irréversible à l’évolution du projet. La future organisation de la société se met en place doucement mais sûrement grâce aux efforts de tous : Process leaders, responsables opérationnels, cadres et partenaires social. La réalisation des objectifs que s’est fixés notre société en lançant ce projet demeure un impératif majeur pour son avenir. Au stade actuel de l’avancement de ce projet, il convient, pour tout un chacun, d’apporter sa brique au nouvel édifice de la maison Hyproc. Il est des moments, dans la vie d’une entreprise, où il est moins risqué d’avancer, en affrontant les changements dans ses modes de gestion et dans sa vision stratégique que de se complaire dans un statu quo organisationnel, rassurant dans l’immédiat, mais très dommageable à long terme. Je tiens particulièrement, à l’occasion qui m’est offerte dans cet espace, à remercier et à encourager tous ceux et toutes celles qui œuvrent pour ce projet, en apportant chaque jour leur contribution, non sans difficulté, tout en assumant leurs fonctions dans le cadre de leurs missions et tâches premières. M. M. * Président-Directeur général De Hyproc Shipping. Cie Avancement du projet Ces derniers mois ont permis d’ores et déjà de réaliser les premières actions préparant la mise en place d’une nouvelle forme de management qui passera en priorité par la reconnaissance et le développement des collaborateurs tout en soutenant le développement de notre société. Les différents ateliers de travail regroupant les équipes Hyproc et Ernst & Young ont permis dans un premier temps : • d’approcher les «meilleures pratiques» et la représentation de processus prêts à être intégrés au sein des systèmes d’information cibles. • De définir des contrats de service et de management dont l’approbation est un préalable indispensable à l’im- Energie & Mines 20 mars 2009 plémentation de l’organisation retenue et une évolution majeure dans le fonctionnement interne de Hyproc. Sur la base de ces travaux, une première étape a été franchie avec la rédaction des cahiers des charges, documents comportant notamment une description des différentes fonctionnalités et des besoins auxquels le futur système d’information doit répondre. En parallèle, des actions de court terme ont été initiées sur les différents chantiers afin de mettre en œuvre des actions ayant un impact palpable sur l’activité quotidienne. Elles sont prises en charge par le personnel Hyproc et conduites par des responsables opérationnels. Ces actions préparent la transformation de la société et l’arrivée du futur système d’information. performances GNL Sonatrach Aval ambitionne d'atteindre un volume de 85 milliards de mètres cubes en 2015 Depuis le démarrage des quatre complexes GNL de Sonatrach Aval, d’une capacité globale de 44 millions de mètres cubes/an, la production de gaz naturel liquéfié a atteint un seuil record de 1 milliard de mètres cubes en septembre 2008. Ce volume sera porté à 85 milliards de mètres cubes à l’horizon 2015, soit une augmentation de 30%, selon les déclarations du Vice-Président de la société, Abdelhafid Feghouli. Cette performance contribuera à confirmer la position de Sonatrach en tant que première compagnie pétrolière et gazière en Afrique et l’un des principaux exportateurs de GNL dans le monde. En fait, l’Algérie exporte annuellement quelques 62 milliards de mètres cubes de gaz, précisera l’intervenant sur les ondes de la Chaîne III. M. Feghouli a affirmé que l’entreprise compte doubler les capacités de transport par gazoduc, notamment vers l’Espagne et l’Italie avec cette ambition d’explorer d’autres marchés citant les Etats-Unis et l’Asie. Aussi, dans le cadre de sa stratégie de déploiement, Sonatrach Aval envisage la création d’une société de distribution de GNL en France. Concernant un éventuel partenariat avec Gazprom, il répondra que la démarche de son entreprise qui ne «dépend pas forcément de Gazprom» consiste à diversifier ses partenariats. «D’autres producteurs de GNL sont aussi très importants comme la compagnie Statoil avec laquelle l’Algérie est liée par un partenariat stratégique», at-il souligné. Dans le même contexte, M. Feghouli ajoutera que les capacités de raffinage de l’Algérie atteindront 26 millions de tonnes en 2009 grâce à l’apport de la nouvelle raffinerie, indiquant que notre pays dispose de 4 raffineries d’une capacité globale de production évaluée à 20 millions de tonnes. Cette capacité sera portée à près de 30 millions de tonnes en 2012, a-til ajouté. Avec la mise en service de la raffinerie de Tiaret, le volume total sera de 45 millions de tonnes en 2014. Ces projections permettront de couvrir les besoins nationaux et de consacrer la moitié de la production à l’export. Sonatrach prend une participation dans un projet gazier au terminal de Rotterdam L’entreprise Sonatrach négocie une prise de participation dans le terminal gazier de Rotterdam (Pays-Bas), d’une capacité de regazéification de 12 milliards de mètres cubes/an, a indiqué à Alger la ministre néerlandaise des me Affaires économiques, M Maria Van Der Hoeven, en visite de travail en Algérie. «Il y a des discussions entre le Groupe Sonatrach et la compagnie néerlandaise (4 gas) sur ce projet de regazéification d’une capacité de 12 milliards de mètme res cubes», a indiqué M Hoeven lors d’un point de presse animé conjointement avec le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, après leurs entretiens au siège du ministère de l’Energie. Ce projet contribuera, a-t-elle ajouté, à la création d’un marché gazier pour toute l’Europe de l’Ouest et, partant, diversifier les sources d’approvisionnement du continent européen. «Notre objectif en Hollande est de réaliser un carrefour de gaz pour toute l’Europe de l’Ouest pour assurer l’approvisionnement de cette région en gaz et en GNL», a-t-elle dit. Pour sa part, M. Khelil a précisé qu’il s’agit de négociations sur une prise de participation par Sonatrach dans les unités de regazéification que la Hollande entend développer dans le terminal de Rotterdam. Le ministre a également fait savoir que la partie algérienne a exprimé son souhait de développement le commerce de GPL entre les deux pays, en ajoutant que Sonatrach a manifesté son intérêt pour la participation dans les unités de stockage et de distribution de ce carburant aux Pays-Bas. La coopération au niveau international dans le domaine gazier a été également au centre des entretiens de M. Khelil me avec M Hoeven. A ce propos, le ministre de l’Energie a indiqué que les deux parties ont abordé la possibilité d’un partenariat entre Sonatrach, la compagnie nigériane des hydrocarbures NNPC et le Groupe anglo-néerlandais Shell pour développer le mégaprojet du gazoduc Transsaharien Gas pipeline (TSGP), devant relier le Nigeria à l’Europe via l’Algérie. D’un montant dépassant les 10 milliards de dollars, le TSGP va acheminer 20 à 30 milliards de mètres cubes de gaz naturel du Nigeria vers l’Europe via l’Algérie et le Niger à partir de 2015. Ce projet devrait augmenter l’approvisionnement de l’Europe en gaz et aussi développer les livraisons de GNL vers les Pays-Bas, a souligné le ministre. Les deux parties ont également discuté des possibilités de coopération dans les énergies renouvelables, a encore fait savoir M. Khelil qui a précisé que l’Algérie recherchait une coopération stratégique dans ce domaine, compte tenu qu’elle représente un futur grand marché dans ce domaine. La Hollande est présente en Algérie à travers la compagnie anglo-néerlandaise Shell qui active dans l’exploration et la production des hydrocarbures et qui assiste également la compagnie nationale Sonatrach dans le domaine du stockage du GNL et des produits pétroliers. Energie & Mines 21 mars 2009 PERFORMANCES performances Sonatrach confirme sa dynamique de croissance Sonatrach a réalisé de nouvelles performances au cours de l’année 2007 sur le plan financier et en termes de projets de développement du potentiel de réserves et de production d’hydrocarbures. Au plan national, Sonatrach SPA enregistre une augmentation de la consommation d’hydrocarbures liquides et gazeux de plus de 3% par rapport à 2006, ce qui confirme la tendance de la croissance économique du pays. Dans ce contexte, l’approvisionnement du marché national a atteint 30,8 millions TEP, en augmentation de 5% par rapport à 2006. Au plan international, le marché pétrolier s’est caractérisé par une grande volatilité des cours du pétrole brut qui ont oscillé entre 50 et 96 $/bb pour le Brent. Les équilibres ont été exacerbés par des facteurs géopolitiques, aggravés par les limites des capacités de raffinage au niveau mondial. Le cours moyen du Brent a ainsi atteint 72,5 $/bb sur l’année, soit une progression de 7 $/bb (11%) par rapport à 2006. L’envolée des prix du pétrole et du gaz a entraîné une situation très tendue du marché des biens et services. Cette situation a affecté d’une manière significative les coûts des équipements, de l’ingénierie et la construction avec des conséquences sur les délais de réalisation des projets. C’est dans cet environnement particulièrement complexe et mouvant que Sonatrach a enregistré durant l’exercice 2007 des résultats appréciables. • Le développement du potentiel de réserves et de production d’hydrocarbures avec la mise en évidence de vingt (20) nouvelles découvertes. • Une production primaire d’hydrocarbures de 233,3 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP), en progression par rapport à l’année précédente. Energie & Mines 22 mars 2009 Ce qui fait que la production totale revenant à Sonatrach a été de 224,9 millions TEP et la part de la production revenant aux compagnies associées s’est établie à 8,4 millions de TEP. Par produits, le bilan fait ressortir des productions de 63,8 millions de tonnes de pétrole brut, 152,8 milliards de mètres cubes de gaz naturel, 13,7 millions de tonnes de condensat, 8,6 millions de tonnes de GPL et 40 millions de mètres cubes de GNL. • Un volume commercialisé d’hydrocarbures de 164,9 millions de TEP dont 134,1 exportés et 31 destinés au marché national. Ainsi, même si les volumes d’hydrocarbures exportés par Sonatrach ont légè- rement baissé, le chiffre d’affaires global réalisé de 4 287,6 milliards de dinars enregistre une augmentation de 11% par rapport à 2006. Le chiffre d’affaires à l’exportation est de 4 118,6 milliards de dinars, soit 59,5 milliards USD. Ce chiffre d’affaires intègre également 2,2 milliards USD correspondant aux volumes commercialisés par Sonatrach au titre de la TPE. La part des associés, quant à elle, est de 4 milliards USD, en baisse de 26% par rapport à 2006. Pour le marché national, Sonatrach réalise un chiffre d’affaires 174,8 milliards de dinars. • En matière d’investissements en Algérie, des efforts importants, de performances l’ordre de 30% par rapport à 2006, ont été enregistrés avec un niveau de réalisation en termes de programme physique valorisé de 6,4 milliards de dollars équivalents. Afin de consolider sa position sur les marchés pétroliers et gaziers internationaux, Sonatrach poursuit la modernisation de ses activités de commercialisation et de trading ainsi que le renforcement de sa flotte de transport maritime des hydrocarbures avec l’acquisition de nouveaux navires. Par ailleurs, la politique de partenariat développée par Sonatrach lui a ouvert les marchés internationaux et permis la commercialisation des hydrocarbures en Europe, notamment par le renforcement de sa présence sur le marché italien et ibérique, en Amérique avec une perspective d’entrée sur le marché brésilien et en Asie. Exportations hydrocarbures gazeux 65,9 millions de TEP d’hydrocarbures gazeux exportés en 2007 pour un chiffre d’affaires record de 19,9 milliards USD (associés inclus). Il correspond à une évolution de près de 6% par rapport à 2006 liée à la hausse des prix du pétrole brut et des produits pétroliers sur lesquels les prix du gaz sont indexés. Gaz naturel (GN) 3 35,5 milliards m de gaz naturel exporté en 2007. Un volume en diminution de 6% par rapport à 2006 pour un chiffre d’affaires de 595 milliards de dinars, soit 8,2 milliards USD. Gaz naturel liquéfié (GNL) 39,6 millions de mètres cubes exportés en 2007. Un volume en hausse de 2% par rapport à 2006 pour un chiffre d’affaires de 457 milliard de dinars, soit 6,3 milliards USD. Gaz de pétrole liquéfié (GPL) 7,4 millions de TM de GPL exportés dont 57% de propane et 43% de butane. Ce volume est en hausse de plus de 6% par rapport à 2006. Un chiffre d’affaires de 314 milliards de dinars, soit 4,5 milliards USD. Exportations hydrocarbures Liquides 68,5 millions de TEP d’hydrocarbures liquides exportés en 2007 pour un chiffre d’affaires record de 40 milliards USD. Il est en évolution de 15% par rapport à 2006. Cet accroissement est dû essentiellement à la persistance d’une conjoncture favorable en termes de prix de marché des différents produits pétroliers. Pétrole brut 43,248 millions de TM pour un chiffre d’affaires de 1 759,648 milliards de dinars, soit 25,4 milliards USD. Les exportations de pétrole brut se répartissent par zone géographique comme suit : Amérique : 67, 6% ; Europe : 24% ; Asie : 7,8% ; Océanie : 0,51%. Les exportations par région montrent une augmentation de 11% du volume exporté vers les Etats-Unis au détriment des volumes exportés vers l’Europe. Par ailleurs, les exportations vers l’Asie ont enregistré une hausse en volume de 35%, passant de 2,5 millions de tonnes, en 2006, à 3,4 millions de tonnes en 2007. Produits raffinés 9,877 millions de TM ont été exportés pour une valeur de 403,626 milliards de dinars, soit 5,8 milliards USD. La répartition des exportations s’est établie comme suit : 38% pour l’Amérique ; 14% pour l’Asie. Par destination, l’année 2007 s’est caractérisée notamment par un léger recul de 6% des volumes exportés vers l’Amérique par rapport à l’année 2006 et ce, à la faveur d’une augmentation des volumes destinés à l’Europe et l’Asie. Condensat 12,9 millions TM de condensat exportés en 2007 (part des associés incluse) pour un chiffre d’affaires de 588, 7 milliards de dinars, soit 8,5 milliards USD. Ce volume est en baisse de 3,5% par rapport à 2006. Ces exportations ont été destinées essentiellement aux marchés européen et américain à parts égales. s’est poursuivie en 2007, se traduisant par une augmentation de la consommation nationale de 4% par rapport à 2006. Les ventes Les ventes s’établissent à 36,3 millions TEP de produits pétroliers et gaziers. Ce volume est en hausse de 4% par rapport à 2006. • 19,8 millions TM de pétrole brut livré aux raffineries dont 10,2 millions TM ont été destinés à la consommation nationale pour une valeur de 125,6 milliards de dinars (y compris la raffinerie d’Adrar) 3 • 25,5 milliards m de gaz naturel pour un chiffre d’affaires de 27,6 milliards de dinars. • 1,3 million de TM de GPL pour un chiffre d’affaires de 4,3 milliards de dinars. Près de 15% des ventes de GPL ont été destinés à la clientèle privée. • 335 milliers TM de bitumes vendus tous grades confondus «oxydé et routier» issus de la production nationale, pour un montant de 9,4 millions de dinars. Ceci représente une croissance de 26% par rapport à 2006. Importation Le marché national a absorbé un volume (tous produits confondus) de 1,1 million de TM, en hausse de 36% par rapport à 2006 (807 000 TM) et réparti comme suit : • BRI 358 TM (+8,3%) • Bunker C 266 121 TM (+5%) • Bitumes 313 497 TM (+45%) • Gasoil 217 597 TM • Ethylène 200 TM (-96,7%) La valeur de ces importations est évaluée à 486 millions USD, en hausse de plus de 92% par rapport à 2006 (252 millions USD). La répartition se fait comme suit : • BRI 127 millions USD (+29%) • Bunker C 100 millions USD (+23,5%) • Bitumes 115 millions USD (+74%) • Gasoil 143 millions USD • Ethylène 0,13 millions USD In Market News Marché national La reprise de l’activité économique du pays, amorcée ces dernières années, Energie & Mines 23 mars 2009 PERFORMANCES performances Sonelgaz Première conférence sur l’audit interne Sous le thème «L’audit interne au service de la performance» s’est tenue la première conférence sur l’audit interne du Groupe Sonelgaz à la salle de conférences Djediani-Mohamed, au centre de formation de Ben Aknoun. Le Groupe Sonelgaz, qui est le premier groupe économique algérien à avoir installé ce système d’audit interne en 2004, et est pratiquement aujourd’hui le seul à l’avoir, considère l’audit interne comme étant une clé de bonne gouvernance. Au sein du Groupe, il est défini «comme étant une activité indépendante et objective qui donne à Sonelgaz une assurance raisonnable sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer et contribue à créer de la valeur ajoutée». De par les multiples relations entretenues avec ses différents partenaires, le Groupe Sonelgaz perçoit l’audit interne comme étant une obligation vis-àvis de ses clients, mais aussi vis-à-vis de ses partenaires économiques, de la masse des obligataires et de la Commission de régulation de l’électri- cité et du gaz (CREG). Un audit dont se prévalent en fait toutes les économies des pays les plus développés. De plus, le parachèvement de la transformation du Groupe Sonelgaz en holding, composé de 33 filiales, a exigé l’instauration d’un outil fiable qui est l’audit interne. Ainsi, c’est un dispositif d’accompagnement de la décentralisation de façon à améliorer la réactivité et 50 missions d’audit engagées en 2008 Cinquante missions d’audit ont été engagées par le Groupe Sonelgaz au cours de l’année 2008 et une soixantaine seront lancées en 2009, a indiqué à Alger le directeur du département Audit de Sonelgaz, M. Malik-Salim Mazri, au cours de la première conférence sur ce thème organisée par le Groupe. Ces missions ont généré 300 recommandations qui ont porté notamment sur l’amélioration de la trésorerie (45%), l’amélioration de l’efficacité (30%) ou les risques encourus en matière de gestion. Les opérations d’audit au sein du Groupe ont également permis de constituer une base de données qui seront mises en pratique, a fait savoir M. Mazri, précisant que le Groupe a décidé, il y a quelques années, de lancer des audits avec pour finalité de gérer les infrastructures de Sonelgaz et de satisfaire les 9 millions d’abonnés. Le problème auquel était confrontée l’entreprise est l’indisponibilité des spécialistes de l’audit de qualité, ce qui a rendu nécessaire leur formation en 2004-2005. Energie & Mines 24 mars 2009 «Aujourd’hui, Sonelgaz peut compter sur un effectif global de 48 cadres d’audit», a précisé M. Mazri qui a fait le bilan des opérations menées par le Groupe depuis 2005. De son côté, le P-DG de Sonelgaz, M. Noureddine Boutarfa, a cité le comité d’audit instauré au sein du Sonelgaz et la «fabrication» de compétences dans ce domaine, parmi les principaux acquis assurés par cette entreprise. «Si je devais m’exprimer sur les principaux acquis à ce jour, je citerais la fabrication des compétences et le comité audit dont l’émergence et la mise en place constituent un atout de crédibilité», a dit ce responsable qui a ouvert les travaux de cette conférence. Cette réunion placée sous le thème «Audit au service de la performance» a vu la participation de nombreux experts nationaux et étrangers qui se sont penchés sur la question. L’audit est un organe indépendant et un outil d’analyse dont le rôle est de contrôler et de superviser la gestion en coordonnant les actions entre les différentes structures. performances Signature des conventions entre les sociétés de distribution et Algérie Poste Ces accords sont relatifs au projet d'encaissement des factures d'énergie basse tension/basse pression au niveau des bureaux de poste. Pour faciliter la vie d'une partie de leurs usagers, les sociétés de distribution d'électricité ont signé plusieurs conventions avec Algérie Poste relatives au projet d'encaissement des factures d'énergie basse tension/basse pression au niveau des bureaux d'Algérie Poste. Ces accords concernent en fait une nouvelle forme de partenariat entre les sociétés de distribution (SD) et Algérie Poste. Des entités qui ont mis en place un nouveau mode de paiement qui permet aux abonnés basse tension/basse pression de régler leurs factures d'énergie au niveau des 3 500 bureaux d'Algérie Poste implantés sur le territoire national et reliés au réseau informatique. Ce projet entre dans le cadre du développement des relations de partenariat entre Sonelgaz et Algérie Poste, qui n'en n'est plus à sa première opération. Cette mesure permettra aux quatre sociétés de distribution de réduire le délai crédit client, de soulager les points d'encaissement et les points d'accueil et d'éviter le risque que comporte le transport de fonds. De même, les relations de proximité avec les clients seront améliorées et leurs préoccupations prises en compte. Nos abonnés pourront ainsi diversifier leurs modes de paiement. Les travaux de ce projet ont démarré en juin 2007. Et le schéma suivant explique le mécanisme : un client désireux d'utiliser ce mode de paiement doit se présenter au niveau d'un guichet de poste personnalisé pour le règlement de ses créances. L'agent du guichet d'Algérie Poste procède à une saisie des informations contenues dans la facture présentée par le client. Après encaissement du montant de la facture, un reçu de paiement (portant le cachet du bureau de poste et la signature du guichetier) sera remis à l'abonné. En fin de journée, tous les montants encaissés au niveau des guichets d'Algérie Poste seront traités par le centre national de calcul. Ce dernier procédera à l'affectation des différents montants sur les comptes des services commerciaux ouverts à cet effet. Des tests à blanc ont été réalisés sur les sites pilotes suivants : Belouizdad, Bologhine, Gué de Constantine et El Harrach. Une campagne d'information a été lancée, par la suite, dans ces sites et ceux de Laghouat, de Mila et de Mostaganem. Du 3 au 18 janvier 2009, des tests en réel dans ces sept sites ont porté sur 1 057 mouvements d'encaissement. optimiser l’efficacité du Groupe. Pour assurer cette fonction capitale et qui l’est encore davantage maintenant qu’un important plan d’investissement est en cours d’exécution, des référentiels de bonne gouvernance ont été mis en place. De ce fait, le PrésidentDirecteur général du Groupe Sonelgaz, M. Noureddine Boutarfa, n’a pas omis de mettre en exergue l’importance, mais aussi la nécessité d’un pareil système, notamment dans la gestion interne de l’entreprise, notamment pour ce qui est de ses aspects efficacité, compétitivité et performance. Dans cet ordre d’idées, il a relevé dans son allocution d’ouverture, devant un important parterre d’experts financiers et comptables faisant partie de son groupe, mais aussi de nombreuses autres sociétés d’envergure, que deux principaux acquis sont à mettre sur le compte de cette nouvelle politique, opérationnelle depuis l’année 2005. Il a déclaré à ce sujet : «Si je devais m’exprimer sur les principaux acquis à ce jour, j’en citerais deux en commençant par ce qui me semble le plus important et le plus stratégique, c’est la fabrication des compétences dans ce domaine. Nous nous sommes mis résolument dans une démarche où le potentiel humain de cette fonction fait l’objet d’un investissement permanent sur le plan du développement des compétences et de pérennisation des mécanismes et des outils de développement de ces compétences. Cette démarche a fait qu’aujourd’hui notre filiale IFEG, qui s’est appuyée sur un partenaire privilégié qu’est IFACI, dont la renommée n’est plus à démontrer, est fortement sollicitée. Le second acquis est le comité audit dont l’émergence et la mise en place constituent pour nous un atout de la crédibilité de notre démarche.» Cela s’explique, a ajouté le Président-Directeur général du Groupe Sonelgaz, par deux raisons essentielles. La première est liée à l’instance à laquelle est rattachée ce comité Audit, à savoir le Conseil d’administration de Sonelgaz SPA, la seconde raison, a-t-il noté, est due au fait de sa composition dans la mesure où deux membres de ce comité sont externes au Groupe et au CA et ont été choisis pour leurs compétences et leur notoriété dans les domaines de l’amélioration des modèles de gestion et de gouvernance des sociétés. «Leur liberté d’opinion et la responsabilité qu’ils ont engagée à travers leur adhésion à la charte de l’audit sont pour nous une garantie forte pour la crédibilité de la démarche et l’évaluation permanente des jalons qui sont posés au fur et à mesure du temps», a souligné M. Boutarfa. Amel Z. Sonelgaz va investir 29 milliards de dollars sur la période 2007-2017 La Société nationale de l’électricité et du gaz (Sonelgaz) va investir quelque 29 milliards de dollars sur la période 2007-2017 pour développer ses capacités en matière de production et de distribution d’électricité et de gaz, a annoncé son P-DG, Noureddine Boutarfa. Ce montant sera destiné à financer le programme d’investissement des sept filiales de l’entreprise mère, notamment pour la production d’électricité, avec 5 milliards de dollars (MDS), du transport électricité avec 8 MDS. Le transport du gaz avec 3 MDS, et la distribution avec plus de 6 milliards de dollars, a précisé M. Boutarfa. Lors de la 6e Conférence stratégique internationale sur les opportunités d’investissement dans le domaine de l’énergie en Algérie, M. Boutarfa a souligné que Sonelgaz peut jouer un rôle important dans l’intégration énergétique régionale, la constitution du marché maghrébin de l’électricité et son extension au marché européen ainsi que dans le développement des énergies renouvelables et de l’électronucléaire. S’agissant des énergies renouvelables, le directeur de transformation et de distribution au ministère de l’Energie et des Mines, Lakhdar Benmazouz, a fait savoir, qu’à l’horizon 2050, près de 30% de l’électricité proviendra des énergies alternatives, notamment du solaire. Energie & Mines 25 mars 2009 PERFORMANCES performances Sonelgaz M. Boutarfa expose les grands projets du secteur «Nous prévoyons d’investir 210 milliards de dinars en 2009, dont 125 milliards de dinars en production et transport de l’électricité, soit une augmentation de 23% par rapport à 2008. Cela représente également 145% de notre chiffre d’affaires», a annoncé le P-DG du Groupe de production et de distribution d’électricité et de gaz. «La filialisation de notre engineering et de nos systèmes d’informations en cette nouvelle année 2009 se veut être les prémices d’une aventure fructueuse en matière d’innovation.» C’est avec ce constat que Noureddine Boutarfa, P-DG du Groupe Sonelgaz, a exposé récemment les grandes lignes du programme 2009, imparti à l’entreprise publique. En effet, selon lui, la question de l’approvisionnement énergétique est soulevée avec acuité. Elle l’est d’autant plus aujourd’hui, car les prix du pétrole connaissent une baisse qui n’est bonne ni pour les producteurs, obligés de réduire leur production et de vendre à des prix très bas une ressource fossile non renouvelable, ni pour les pays consommateurs que la récession frappe sévèrement, augurant une ère d’austérité. De ce fait, M. Bouterfa explique que le marché n’a pas su trouver des solutions à la problématique des investissements dans le renouvelable, dévoilant ainsi avec insistance le rôle déterminant de l’Etat comme régulateur, comme planificateur et comme stratège. «A propos des investissements, nos besoins sont de plus en plus importants non seulement pour renouveler notre parc de production vieillissant, mais pour le renforcer davantage afin de faire face à une demande qui croît annuellement de près de 7% par an», at-il estimé. Aussi, selon M. Bouterfa, renforcer la production d’électricité va de pair avec le renforcement des réseaux de transport, des interconnexions et des réseaux de distribution. «D’ici à 2017, le Groupe Sonelgaz va investir près de 20 milliards de dollars, dont Energie & Mines 26 mars 2009 7,5 milliards de dollars pour la réalisation de centrales thermiques au gaz et pas moins de 12,5 milliards de dollars pour le transport et la distribution de l’électricité et du gaz.» Par ailleurs, selon lui, la demande de pointe dans notre pays augmente plus vite que la demande générale. «C’est pourquoi nous allons mettre en service dès 2009 pas moins de 2 000 MW de centrales turbines à gaz pour couvrir une demande qui ne dure, en moyenne, pas plus de trois heures.» La demande de base sera renforcée par les 1 200 MW de la centrale de type cycle combiné de Hadjeret En Nouss dont la mise en service est prévue en mai 2009. Des investissements importants sont également consentis en matière de moyens de compensation. «En 2009, nous prévoyons d’installer 300 MVAR en appoint aux 800 MVAR installés en 2008 afin d’améliorer la tenue de tension et stabiliser le réseau fragilisé par les appareils de climatisation de mauvaise qualité», a-t-il annoncé. En somme, et en dépit des difficultés d’autofinancement du Groupe générées par le gel des tarifs, M. Bouterfa affirme que les prévisions sont bonnes : «Nous prévoyons d’investir 210 milliards de dinars en 2009, dont 125 milliards de dinars en production et transport de l’électricité, soit une augmentation de 23% par rapport à 2008. Cela représente également 145% de notre chiffre d’affaires.» Le P-DG a également annoncé la mise en service prochaine de la dorsale électrique 400 kV (reliant Chafia, wilaya d’El Tarf, à l’Espagne via le Maroc) et l’entrée en production des nouvelles centrales. «Tout au long de l’année 2009, nous nous éloignerons définitivement de la gestion de la production à performances flux tendu et du spectre des délestages et ce, au bénéfice de notre pays.» En matière de programmes publics d’électrification et de distribution publique de gaz naturel, il est prévu un investissement de 37,5 milliards de dinars pour la réalisation de près de 3 000 km de lignes électriques et 5 400 km de canalisations gaz. L’année 2009 devra atteindre un nombre jamais égalé de mises en service de nouvelles distributions publiques du gaz (plus de 200 contre une moyenne de 80 ces dernières années) et permettre ainsi à davantage de citoyens de bénéficier des facilités qu’offre cette forme de livraison de gaz naturel. Dans ce contexte, M. Bouterfa évoque le fait que son vœu le plus cher est de trouver les meilleures voies pour améliorer notre investissement dans le capital humain. Un capital qui permettra «de reconstituer notre force d’ingénierie, d’une part et, d’autre part, de consolider le développement de nos systèmes d’information en mettant à contribution toute l’intelligence de nos ingénieurs et techniciens», a-t-il spécifié, expliquant que «la filialisation de notre engineering et de nos systèmes d’information en cette nouvelle année 2009 se veut être les prémices d’une aventure fructueuse en matière d’innovation». Selon M. Bouterfa, sans les systèmes d’information performants et maîtrisés tant dans leur phase du développement que d’exploitation, il n’y a pas grand avenir, d’où la création, le 1er janvier 2009, d’un filiale - qui aura en charge d’offrir dans un horizon 5 à 7 ans des systèmes d’information de type Entreprise ressource planning (ERP) développés par une ressource algérienne - qui sera notre plus grande fierté et la démonstration que nous pouvons entrer avec force dans des domaines jusque-là fermés. De plus, cette filiale aura également pour mission de gérer l’ensemble des systèmes d’information de toutes les sociétés du Groupe Sonelgaz (33), ce qui lui permettra dans une première phase d’acquérir tout le savoir-faire nécessaire à la construction de nos systèmes d’information et, dans une seconde phase, de faire bénéficier la communauté nationale de ses avancées. Quant à l’engineering de Sonelgaz, qui a la charge de réaliser des projets structurants, il assure actuellement la maîtrise d’œuvre de plus de 600 de ces projets. Il devra d’ailleurs réussir dans des délais très courts la mise en service de plus de 6 500 MW en moyens de production d’électricité. En parallèle, les ingénieurs et techniciens feront le suivi de la réalisation d’environ 100 postes de transformation THT/HT. Plus de 4 500 km de lignes THT et HT sont en chantier, auxquelles il faut ajouter 4 500 km de réseau de télécommunication. En matière de canalisations gaz, 9 400 km de réseau de transport et de réseau de distribution publique de gaz sont actuellement en chantier. Enfin, M. Bouterfa signale que les équipes d’engineering sont chargées de réaliser d’ici 2013 un programme dont le financement nécessite plus de 800 milliards de dinars. Amel Zemouri Trois nouvelles filiales viennent transformer le Groupe en holding Les trois filiales tant attendues dans le secteur de l’électricité sont désormais créées. La société Sonelgaz a, en effet, annoncé, via un communiqué, que la cérémonie de signature des statuts de trois nouvelles filiales du Groupe a eu lieu le 24 décembre 2008. De ce fait, les sociétés d’engineering, des systèmes d’information et de la gestion immobilière marquent le parachèvement de la transformation de Sonelgaz en un holding de sociétés conformément à la loi n° 02-01 du 5 février 2002 relative à l’électricité et à la distribution du gaz par canalisations, notamment son article 165, la Société algérienne de l’électricité et du gaz, qui conserve la dénomination de Sonelgaz SPA», est transformée en «holding de sociétés par actions». Désormais, la société holding exercera essentiellement les missions de gestion du portefeuille des actions détenues dans les filiales, celles de l’audit interne et du contrôle ainsi que l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie de développement du Groupe dans son ensemble. Par la signature de ces statuts, la filiale engineering, dénommée Société de l’engineering des infrastructures électriques et gazières, a pour missions d’assurer, dans le cadre du mandat, pour les filiales métier et les sociétés en participation du Groupe Sonelgaz, la maîtrise d’œuvre des projets de réalisation des ouvrages de production et de transport de l’électricité tels que les centrales, les postes et les lignes ; des ouvrages de transport de gaz, y compris les stations GPL, des ouvrages de télécommunications, des infrastructures immobilières et des ouvrages de dessalement de l’eau de mer. Il est entendu que la maîtrise d’œuvre couvre les opérations de conception, d’études, de conduite et contrôle de la réalisation, de réception et de mise en service. Ces prestations de maîtrise d’œuvre seront proposées intégralement ou partiellement aux autres opérateurs par le biais de contrats commerciaux, indique le communiqué, qui précise par ailleurs, que, outre ces activités, cette filiale assure également l’assistance pour le choix du processus et d’entreprises de réalisation, la conclusion, la signature et la gestion et ce pour le compte du maître d’ouvrage, des contrats nécessaires au parfait achèvement de ses ouvrages. Elle a également pour autres missions de porter assistance aux prêteurs dans le cadre des montages de projets en project finance, de même que l’assistance à la maîtrise d’œuvre et d’ouvrage pour compte, gestion et maintenance des réseaux informatiques et dans le cadre d’opérations complexes et, enfin, l’assistance générale à caractère administratif, juridique financier ou technique d’une conduite d’opération. S’agissant de la filiale des systèmes d’informations, dénommée El Djazaïr Information Technology, son secteur d’activité est le domaine des technologies de l’information et de la communication, ses missions se résument en quatre points : • la conception, le développement, l’intégration, l’administration la maintenance et l’hébergement des logiciels de gestion des applications Internet et Intranet (infogérance) ; • l’installation et la maintenance des réseaux informatiques et téléphoniques, l’achat, la vente, la location, la maintenance et la réparation des équipements informatiques ; • l’accompagnement, la formation, le conseil, l’assistance et l’audit dans le domaine des technologies de l’information et de la communication ; • enfin, la troisième filiale qui est la société immobilière de gestion et de développement d’Alger, dénommée Société des infrastructures immobilières, a pour principal objet la gestion et le développement du patrimoine foncier et immobilier. Cette filiale fournit aux sociétés du Groupe des espaces à usage administratif ou industriel (bureaux, salles de réunions, conférences, ateliers et aires de stockage...) et des logements de fonction pour leur personnel moyennant rémunération (contrat de location). Elle a en charge également l’entretien et la rénovation des biens immobiliers tous corps d’état confondus, la maintenance des équipements et le développement des infrastructures immobilières. En outre, elle pourra accomplir toute opération ayant un rapport avec son objet social ou pouvant aider à sa réalisation et généralement toutes opérations financières et commerciales se rattachant à l’objet de la société, indique enfin le communiqué. Energie & Mines 27 mars 2009 ANALYSE analyse Etterkib, une société de délais Par Mohamed Arkab (*) La forte participation d’Etterkib dans la réalisation du programme d’investissement de Sonelgaz fait d’elle une société en pleine activité impliquée dans un processus de réalisation des plus importants. Energie & Mines 28 mars 2009 Tous les chantiers de centrales et postes électriques sont maintenant ouverts et connaissent un pic en matière de mobilisation des moyens humains et matériels. Parallèlement, Etterkib poursuit la réalisation du grand projet relatif à la réhabilitation et à l’extension du réseau anti-incendie de la raffinerie de Skikda ainsi que les travaux de maintenance avec Sonatrach à Hassi R’mel. Nous nous situons en pleine phase de production où l’ensemble du personnel d’Etterkib est mobilisé, avec un renforcement de nos ressources humaines et de nos compétences par de nouvelles recrues qui sont à leur tour impliquées directement et formées. Anciens et nouveaux sont mobilisés pour une meilleure prise en charge des projets et un maximum d’efficacité. En outre, Etterkib est plus que jamais impliquée dans une approche marketing selon une démarche qualité fondée sur la satisfaction et la fidélisation de nos clients et partenaires avec lesquels nous participons en amont de leurs projets et envers qui nous nous engageons à fournir toute aide et assistance nécessaires. L’exemple des projets de réhabilitation et de construction des postes électriques de Sonelgaz Distribution Ouest (SDO) illustre parfaitement cette approche clients (winner-winner), où Etterkib n’a ménagé aucun effort afin de satisfaire toutes les exigences explicites, mais est aussi allée au-delà des cahiers des charges, en provoquant des réunions, audits et expertises sur site pour faire ressortir les besoins implicites du client et les satisfaire davantage. Cette expérience avec SDO nous donne une ouverture sur des projets importants quelle que soit leur nature et pour lesquels Etterkib s’engage à participer en amont de la réalisation, pendant et jusqu’à la mise en service. Toutes ces actions de management sont faites en concertation permanente avec nos partenaires sociaux en tenant compte à la fois de la réussite de la société mais aussi de la condition sociale de nos travailleurs. Cette connivence est parfaitement illustrée par les assemblées générales tenues dans les différents sites et chantiers de la société, à travers le territoire national afin de recenser tous les besoins et problèmes que rencontrent nos travailleurs, et leur transformation en plans d’actions pour une rapide prise en charge. A l’heure actuelle, Etterkib a réussi à disposer d’un plan de charge conséquent pour lequel nous exhortons tout le personnel à tous les niveaux à fournir les efforts nécessaires pour la réalisation des objectifs en matière de performance, de délais et de rentabilité. Pour finir, nous tenons à féliciter l’ensemble de l’encadrement et le collectif des travailleurs au niveau des sites et chantiers en cours qui ont excellé dans la prise en charge des projets en tenant compte de la qualité des prestations, du respect des délais et de la satisfaction de nos clients. Nous insistons par ailleurs à honorer l’ensemble du personnel alloué aux chantiers de transfert de la centrale de Béchar vers Tamanrasset, dont les travailleurs ont prouvé leur capacité à prendre en charge les activités de démontage et de remontage des équipements de la centrale tout en veillant à leur préservation et en réalisant des performances encourageantes en matière de délais et de respect des normes HSE, sans qu’il y ait le moindre accident ou incident malgré la difficulté et la délicatesse de leur mission. Alors continuons tous à préserver ces facteurs de réussite qui font d’Etterkib une société performante qui accélère dans ses ouvrages, respecte les délais et fidélise ses clients et partenaires. M. A. * P-DG Etterkib performances Sétif 75% de couverture en gaz naturel en 2009 ■ 50 000 foyers raccordés depuis 2005 et 41 000 autres en chantier. «Nous attendons un taux de couverture en gaz naturel de l’ordre de 75% en 2009, nous passerons à 85% en 2010 et nous poursuivrons notre démarche avec la même volonté et la même détermination pour traduire les objectifs du programme du Président sur le terrain et toucher à l’horizon 2012 l’ensemble des communes de notre wilaya.» En tenant de tels propos à l’issue des cérémonies de signature de raccordement en gaz de plusieurs localités rurales de la wilaya, M. Bedoui Noureddine, le wali de Sétif, s’il faisait état de chiffres révélateurs qui attestent de la dynamique particulièrement importante qu’aura connue cette wilaya ces dernières années, ne manquait pas de souligner tous ces défis qui seront également relevés à la faveur des programmes initiés par le Président de la République et permettront ainsi de pulvériser tous les records dans un domaine aussi sensible et stratégique que celui du gaz naturel. En se rendant dans de nombreuses localités des deux zones sud et nord de la wilaya, accompagné de M. Belguebli Lemnouar, président de la filiale Sonelgaz Distribution Est (SDE), du président de l’APW, des élus et autorités de la wilaya ainsi que des responsables de Sonelgaz, le wali de Sétif ne faisait en fait qu’imprégner la vitesse de croisière à un élément fort du développement qui constitue l’une des préoccupations majeures des citoyens. La stratégie axiale mise en œuvre à travers la wilaya et qui a permis ce jour de toucher de nombreuses localités et porter le taux de couverture de 36%, en 1999, à plus de 75%, en 2009, grâce à l’encouragement, les orientations et les instructions du Président de la République, comme le soulignera le wali lors de cette visite marathon au contact des populations, abonde aujourd’hui dans le sens de la densifi- cation pour aller vers toutes ces localités rurales. Une démarche forgée par les efforts d’envergure déployés par l’Etat auxquels vient s’ajouter cette contribution du budget de wilaya qui aura tout de même permis de dégager un montant de 300 milliards attestent ainsi la volonté des autorités et des élus locaux de mettre la main à la pâte et financer le raccordement en gaz naturel de plus de 10 communes. Bouhira, Aïn Messaoud, Maouane, Kherba, Takouka et Batha dans la daïra de Aïn Arnat font partie de ce lot avec pas moins de 3 000 foyers qui seront raccordés dans les jours à venir pour un montant de 40 milliards de centimes. Dans la daïra de Hammam Guergour, les populations de Ouled Ayad et de Oued Sebt qui ont assisté aussi sur place à la signature des conventions entre la wilaya et Sonelgaz pour le raccordement de 7 000 foyers et un montant de 10 milliards de centimes n’ont pas manqué d’exprimer un profond sentiment de satisfaction et rendre un vibrant hommage au Président de la République. Dans la commune montagneuse de Tizin Béchar, à la limite de la wilaya de Béjaïa, cette joie sera exprimée au baroud et un accueil extraordinaire réservé au premier responsable de la wilaya. «C’est un rêve qui devient enfin réalité», dira un représentant de la société civile qui savait l’impact d’une telle opération destinée à raccorder enfin plus de 2 500 foyers pour un montant de 35 milliards de centimes. A Aïn Lahdjar, les habitants des localités rurales de R’mada, R’mada Ledjnene et M’zara ne feront pas exception à cette règle de joie intense annonçant l’arrivée prochaine du gaz naturel et ses efforts sur l’impulsion d’une dynamique agricole nouvelle. Partout où il se rendra pour présider ces cérémonies de signature de conventions entre la wilaya et Sonelgaz, le wali ne manquera pas de rappeler les efforts d’envergure consentis par l’Etat à l’effet d’ancrer le progrès dans toutes ces zones dans un contexte d’équilibre qui figure parmi les instructions premières dans la concrétisation du programme du Président de la République depuis le plan de soutien à la relance économique au programme complémentaire destiné à la zone nord, en passant par celui des Hauts Plateaux qui touche 14 communes du sud de cette wilaya. Il soulignera cette complémentarité agissante qui prévaut entre l’APW et le conseil de wilaya et soulignera l’effort consenti par Sonelgaz dans l’accompagnement efficace de cette démarche qui s’est traduite par le raccordement de 50 000 foyers depuis 2005 alors que 41 000 autres sont en voie de l’être. Energie & Mines 29 mars 2009 PERFORMANCES performances Zoom sur… Le réseau transport de l’électricité Le réseau de transport de l’électricité relie les grands centres de production géographiquement dispersés pour alimenter une demande généralement localisée au niveau des villes et des zones industrielles. Il assure l’interconnexion du système électrique et constitue à ce titre son épine dorsale qui relie entre eux tous les centres névralgiques. Le réseau de transport permet la réduction des pertes en ligne par l’usage de la haute tension pour le transfert sur de longues distances d’importantes quantités d’énergie. Son rôle-clé dans l’équilibre dynamique entre la production et la consommation détermine sa structure maillée dans laquelle chaque poste du réseau est secouru par tous les autres pour parer à une éventuelle défaillance du système. Le réseau de transport a acquis une importance particulière dans le nouveau contexte réglementaire en tant que vecteur de développement de la concurrence et point de rencontre des acteurs de ce marché, utilisateurs de ce réseau. La croissance de sa capacité, ainsi que le développement des interconnexions des systèmes à travers les réseaux de transport, tant à l’intérieur qu’au-delà des frontières, devraient ouvrir la voie à des marchés régionaux ou internationaux de l’électricité. En plus du lien qu’il assure dans la chaîne production-transport-distribution, le réseau de transport permet effectivement de : 1 - Mutualiser la production de l’électricité : En effet, construire une ligne électrique entre deux sites de consommation ayant chacun son centre de génération d’électricité est une excellente manière de prévoir un secours mutuel en cas de panne des machines Energie & Mines 30 mars 2009 de production chez l’un ou l’autre. 2 - Localiser géographiquement la production de l’électricité dans des sites où les conditions sont favorables : Existence d’énergie primaire et de possibilité de refroidissement. L’idéal, au moins du point de vue économique, serait de produire l’énergie la où elle devrait être consommée mais cela n’est pas toujours le cas et les sites de production sont souvent loin des centres de consommation, d’où la nécessité de transporter et de distribuer l’énergie électrique. 3 - Palier les insuffisances du stockage indirect (sous forme d’énergie primaire) à l’aide de l’interconnexion générale de la multitude des centres de production et de consommation. Cela pour organiser entre eux une certaine compensation de leurs aléas ou variations et de réguler ainsi aussi bien la consommation globale que les possibilités de production. L’interconnexion de deux réseaux auparavant isolés permet de diminuer le suréquipement que chacun d’eux doit s’imposer de conserver pour assurer la couverture de la consommation de pointe avec une probabilité donnée. 4 - Diminuer les pertes de puissance et de réduire les chutes de tension grâce à la construction d’un réseau de transport en haute et très haute tensions. Dans l’industrie électrique, le réseau constitue un monopole naturel : il est plus efficace, en termes de coût et d’impact sur l’environnement, de gérer les activités de transport en développant un réseau unique plutôt que plusieurs pour la desserte d’une même zone. En effet, on peut très bien concevoir un marché où plusieurs offreurs (producteurs et agents commerciaux) rencontrent plusieurs demandeurs (industriels et acheteurs divers). Mais on ne peut concevoir plusieurs réseaux de transport. Dès lors, on conçoit bien que la concurrence dans le secteur de l’élec- tricité ne puisse être effective que dans le domaine de la production et celui de la commercialisation. Il faut séparer les métiers de transport et de production pour permettre à cette dernière d’entrer en concurrence à côté d’autres dans un marché où les uns et les autres utilisent le même réseau. D’autant que les nouvelles technologies de l’information (mesurage et contrôle) rendent possible cette séparation (Unbundling). Cela permet d’envisager la concurrence dans la production, sans remettre en question le caractère de monopole naturel des réseaux de transport et de distribution. Le transport de l’électricité est réglé. Le gestionnaire du réseau doit assurer les capacités de transit avec la réserve requise et développer le réseau pour les capacités prévisionnelles et il est rémunéré en conséquence selon des tarifs régulés. Ce gestionnaire doit également assurer un accès non discriminatoire des tiers au réseau qui est alors ouvert à tous. Rappelons que l’accès au réseau est le droit reconnu à tout client, distributeur ou producteur de faire transiter par le réseau de transport et/ou de distribution l’énergie électrique ou gazière achetée ou vendue, permettant ainsi la concurrence dans les activités de production et de fourniture en énergie. Il constitue alors, dans la plupart des situations, le seul moyen réaliste d’accès à ce marché. Le gestionnaire du réseau de transport est indépendant du producteur «historique» et joue son rôle d’assurer la capacité, la continuité et la qualité de transit à chacun en toute neutralité et équité. Ces «obligations» dans un système ouvert et concurrentiel sont autant de défis impulsant aux gestionnaires de réseaux une dynamique de recherche d’évolution des réseaux et d’organisation à même d’apporter le maximum d’efficience. Des systèmes d’information performants et des mesurages à la pointe de la technologie font la différence. En effet, même si la production performances d’électricité, où plusieurs concurrents peuvent rivaliser, est totalement séparée du transport d’électricité qui reste un monopole naturel, on parle de système production transport à cause du lien physique de mutualisation de la production de l’électricité indiqué en introduction. Le gestionnaire du réseau de transport qui doit veiller à ce que la capacité nécessaire aux différents usagers soit disponible à tout moment exerce deux fonctions essentielles : • l’exploitation des infrastructures de transport (réalisation des raccordements, maintenance et développement du réseau) ; • la gestion des flux d’énergie (appels des centrales, contrôle des flux, stabilité du système électrique). Ces deux fonctions indispensables à la réalisation des échanges d’énergie sont confiées à une même entreprise ou à deux entités distinctes. Cependant, il est important de signaler que la fiabilité du système se trouve accrue par le fait que l’opérateur du réseau est à la fois propriétaire des lignes de transport et gestionnaire des flux d’électricité. En effet, sa généralisation, notamment en Europe, est observée. Il y a même quelques pays qui, après avoir expérimenté le schéma «Gestionnaire de réseau et Opérateur système séparés», l’ont abandonné pour retourner à celui de Gestionnaire de réseau et Opérateur système intégrés. Pour les raisons déjà indiquées, il est essentiel que le gestionnaire du réseau observe une complète neutralité vis-àvis de l’utilisateur pour qui le réseau constitue la voie naturelle d’accès au marché. Cette neutralité est si nécessaire qu’elle devrait être garantie par des mesures structurelles et des obligations précises. D’autant que, comme indiqué ci-dessus, suite à la libéralisation du secteur électrique, le réseau vise également à remplir un rôle dans la facilitation du marché de l’électricité et à faire en sorte qu’un maximum de transactions commerciales puissent s’exécuter. Les gestionnaires de réseaux gèrent et échangent continuellement un volume important d’informations avec les différents partenaires. Ces informations concernent aussi bien la planification, l’exploitation et la maintenance du réseau que la conduite et la mesure des flux d’énergie et des profils de charge. Cela implique la mise en place et la mise à jour d’importantes bases de données. En Algérie, dans les années 1950 et 60, la production d’électricité était essentiellement située au nord : groupement de Darguinah (hydraulique), à Alger-Port, Ravin Blanc et Annaba (thermique) et le réseau de transport se réduisait à quelques lignes 150 kV reliant ces centres et quelques lignes 60 kV alimentant les grandes villes. A l’indépendance, le vaste programme de généralisation de l’alimentation en électricité à tous les foyers a drainé un rapide développement du réseau. La nécessité de bâtir un réseau pour répondre aux exigences du marché, disposer d’une plus grande capacité et assurer une meilleure sécurité du réseau ont amené à développer l’échelon 400 kV pour l’interconnexion internationale et de transit interrégional nord-sud. Avec la publication en 2002 de la loi 02-01 sur l’électricité et le gaz, l’Algérie a initié, à l’instar de ce qui s’est fait dans différents pays, la réorganisation du secteur de l’électricité. Il est nécessaire de rappeler qu’il s’agit d’un secteur fortement intégré dans un seul et même métier qui relève du servie public et dont les investissements étaient à 100% détenus par les filiales de Sonelgaz. Nous avons exposé ci-dessus les motifs de séparation de la production, du transport et de la distribution de l’électricité dès lors qu’il est souhaité qu’une concurrence s’établisse. Ces mêmes motifs ont prévalu dans le cas algérien : • affirmation du libre accès des tiers au réseau de transport, • construction d’un réseau fiable, • opérateur du système électrique indépendant. La neutralité a été conçue en Algérie par la séparation au sein même du transport de la fonction Gestion du réseau (exploitation, maintenance et développement) de celle relevant de la planification et de la conduite du réseau ; le droit d’accès est centré sur un péage de type timbre-poste, uniforme sur tout le territoire algérien. La première relève du Gestionnaire du réseau de transport de l’électricité (GRTE) et la seconde de l’Opérateur du système électrique (OS). Les relations entre le GRTE et l’OS sont gérées par une convention qui est soumise à la Commission de régulation. L’OS est une entreprise dont les agents sont soumis à une obligation de stricte confidentialité et dont aucun actionnaire ne peut posséder une participation supérieure à 10%. Le document de référence pour la planification, le raccordement et la conduite du réseau appelé communément «Grid Code» a été publié sous forme d’arrêté au 21 février 2008. Il fixe les règles techniques de raccordement au réseau de transport de l’électricité et les règles de conduite du système électrique. La gestion du réseau électrique est réglée et les tarifs d’utilisation du réseau de transport sont fixés par le CREG qui veille à ce que le service du GRTE soit assuré et rémunéré dans le respect des règles et la satisfaction des usagers. Le plan de développement du réseau de transport national qui couvre une période de dix ans (2007-2017) a été établi dans la perspective d’une mise à niveau pour une meilleure exploitation. Il préconise la mise en service de dorsales sud-nord et est-ouest en 400 kV qui, en plus de la mise à disposition d’une capacité de réserve, renforcent les évacuations d’énergie et facilitent les transits interrégionaux. Ce qui, à terme, permettrait l’élimination des contraintes techniques (congestions) pouvant générer les discriminations dans l’accès et le raccordement des usagers. La rénovation des centres de conduite ainsi que la réflexion sur l’organisation de la gestion du réseau et de l’efficacité du système d’information correspondant devraient aboutir à la modernisation du système électrique tout en assurant les objectifs de transparence et de non-discrimination. In Equilibres Bibliographie • Henri Persoz, J.-C. Lemoine, P. Sapet, G. Santucci La planification des réseaux électriques • Systèmes d’énergie électrique Guide de référence - Eléments économiques & planification pour les réseaux de transport et distribution d’électricité. • J.-L. Lilien Transport et réseaux de distribution, 2006 • Documentation Ecole de Régulation de Florence (FSR). Energie & Mines 31 mars 2009 PERFORMANCES performances programme de développement 2008-2017 de GRTG-Sonelgaz 9 500 km à réaliser Destiné à satisfaire la demande en gaz naturel des ménages et l’approvisionnement des centrales électriques, le programme arrêté par GRTG, filiale de Sonelgaz chargée du transport du gaz, prévoit pour la période 2008-2013, la réalisation d’ouvrages totalisant une longueur de 9 500 km. Ce programme inclut la construction d’une rocade gazière Est-Ouest d’une longueur de 509 km reliant les wilayas de Khenchela et Sidi Bel Abbès, cet ouvrage devant suivre globalement le tracé de la rocade routière des Hauts Plateaux. Ce projet de rocade gazière est destiné à garantir et sécuriser l’approvisionnement en gaz naturel d’une vingtaine de wilayas des Hauts Plateaux. Les ouvrages programmés par GRTG visent également à assurer l’acheminement du gaz vers les centrales électriques dont la consommation représente à elle seule la majeure partie des volumes transitant par le réseau transport. Pour la seule distribution publique du gaz naturel, la consommation estimée à 4,7 milliards de mètres cubes par an en 2008 devrait passer à 10,6 milliards de mètres cubes en 2017, celle des clients industriels de 3,2 à 5,2 milliards de mètres cubes, et celle des centrales électriques de 11,1 à 15,4 milliards de mètres cubes durant la même période. Bordj Bou Arréridj 17 000 foyers raccordés au gaz naturel Près de 17 000 foyers ont été raccordés entre 2005 et 2008 au réseau de gaz naturel dans la région nord de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, a-t-on appris de la Direction des mines et de l’industrie (DMI). Cette opération a concerné le tiers des habitants des daïras de Mansourah, de Djaâfra et Zemmourah, soit une population estimée à 119 000 âmes, a ajouté la même source. 70 459 foyers sont actuellement raccordés au réseau de gaz naturel dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj «dont l’ensemble des chefs-lieux de daïras et des communes les plus importantes», a-t-on également précisé. Ces raccordements au gaz naturel ont fait «chuter brutalement», au cours de cet hiver, la pres- sion sur les bonbonnes de gaz qui sont aujourd’hui largement disponibles, contrairement aux années précédentes. Selon les responsables de l’entreprise Naftal, la livraison quotidienne à partir du mini-centre enfûteur de Bordj Bou Arréridj, qui est de l’ordre de 7 500 bonbonnes par jour vers les 34 communes, suffit à répondre aux besoins des populations. Les 11 chefs-lieux de communes qui ne sont pas encore alimentés en gaz naturel, dans les zones montagneuses des daïras de Bordj Ghedir, de Mansourah, de Djaâfra et de Zemmourah, sont «programmés pour l’année 2009 au fur et à mesure de l’avancement des travaux de pose de la canalisation principale», ont indiqué les services de la DMI. M’sila Neuf villes alimentées en gaz naturel Neuf villes de la wilaya de M’sila comptant 20 000 foyers ont été raccordées au réseau de gaz naturel entre 1999 et 2009, a-t-on appris auprès de la Direction de l’industrie et des mines (DIM). Les projets d’extension du réseau de gaz, actuellement en cours de réalisation, devraient permettre l’alimentation en cette énergie de 10 000 autres foyers implantés dans cinq villes au cours du premier semestre 2009, at-on indiqué. Dix-sept autres projets Energie & Mines 32 mars 2009 d’extension du réseau de gaz, dont les travaux sont également en cours de réalisation, seront réceptionnés en 2010, a-t-on estimé à la DIM. La wilaya de M’sila a bénéficié également de grands projets d’électrification rurale dont ceux ayant porté sur la construction de 115 km de lignes dans 23 communes et de 505 autres kilomètres dans 33 communes ainsi que les lignes d’alimentation électrique de Salah Bey (Sétif) et de Birghbalou (Bouira) d’une capacité de 400 mégawatts. Le plus important projet électrique est celui de la centrale de Dhraâ El Haja (500 mégawats) dont la réception est attendue entre fin 2009 et le premier semestre 2010, a-t-on indiqué à la DIM. Cent (100) foyers de la localité de Aïn Farès ont été, par ailleurs, équipés courant 2008 de kits de production d’électricité solaire, a-t-on signalé de même source. performances Tizi Ouzou 71 136 foyers reliés au gaz en trois ans Pour rattraper le retard qu’accuse la wilaya de Tizi Ouzou en matière de pénétration du gaz de ville, dont le taux actuel ne dépasse pas les 22% qui est loin de la moyenne nationale, le ministère de tutelle a accordé depuis l’exercice 2005 trois grandes opérations de raccordement en gaz de ville de toutes les localités de la wilaya pour un montant total de près de 950 milliards de centimes, soit 60% du programme national du Président de la République qui est de l’ordre de 14 milliards de dinars. Ainsi, durant ces trois années, pas moins de 71 163 foyers ont été raccordés aux réseaux de gaz naturel, dont 3 192 foyers l’ont été durant l’année en cours. La wilaya de Tizi Ouzou, faut-il le rappeler, aura sa propre boucle d’alimentation en cette source d’énergie par la concrétisation du projet de gazoduc qui ralliera la localité de Bordj Ménaël (Boumerdès) à celle de Azzazga en traversant les localités de Sidi Naâmane et Boudjima. Les travaux de ce gazoduc ont démarré il y a de cela quelques mois au niveau de la région de Makouda, alors que la finalisation des études pour le reste des conduites est en cours. Pour l’instant, ce projet a vu la réalisation de 25 km sur les 62 km de conduites prévues. Le raccordement concernera en premier lieux le chefs-lieux des communes de Makouda, Boudjima, Sidi Naâmane et Tadmaït, avant de toucher tous les villages situés sur ce tracé, l’objectif de la Direction des mines et de l’énergie de la wilaya de Tizi Ouzou est celui d’atteindre un taux de raccordement des foyers en gaz de ville de 60% une fois ces trois opérations concrétisées. Les villageois résidant sur le tracé de ce gazoduc se disent prêts à céder des parcelles de leurs terrains pour voir ce projet concrétiser et bénéficier du gaz dont la population de Tizi Ouzou a tant besoin, surtout en période d’hiver où l’acheminent du gaz butane aux villages se retrouve perturbé pendant de fortes intempéries qui les isolent parfois plusieurs jours. Sidi Bel Abbès 3 000 foyers raccordés au gaz de ville à Ras El Ma Dans le cadre du Programme national du gaz (PNG), 3 000 foyers de la ville de Ras El Ma, distante de 100 km au sudouest du chef-lieu de la wilaya de Sidi Bel Abbès, viennent d’être raccordés au réseau du gaz de ville. La réalisation dudit projet qui s’étale sur 54 km linéaires aura duré 12 mois après son lancement en 2007 et a nécessité une enveloppe financière estimée à 117 milliards de centimes, couvrant les travaux de transport de l’énergie à partir de Telagh, sur une distance de 42 km, et la réalisation du réseau de distribution ainsi que l’opération de raccordement des foyers, soit une population de 15 000 personnes. Reste maintenant l’implication des éléments des services techniques de la Direction régionale de Sonelgaz dans la prévention des accidents domestiques dus au gaz pour dispenser tous les conseils préventifs, portant sur la manipulation des appareils, sur leur conformité et sur les moyens de sauvetage. Par ailleurs, outre le raccordement de la ville de Ras El Ma, le PNG prévoit également la mise en service du réseau de gaz de ville à travers cinq autres communes, à savoir Belarbi, Tilmouni, Mostéla-Ben-Brahim, Belbouche et Sfisef, soit un total de 10 663 foyers pour une enveloppe financière globale de 2 162 millions de dinars. D’autre part, dans le cadre du programme des Hauts Plateaux, la wilaya de Sidi Bel Abbès avait enregistré en 2007 l’inscription d’une opération de raccordement de 23 communes, soit 12 917 foyers et le lancement au début de l’année en cours de la réalisation de raccordement au réseau de gaz de ville de six localités, à savoir Mezaourou, Aïn Tandamine, Dhaya, Oued Sebaâ, Hassi Dahou et Mérine, le tout pour un montant de 8 456 millions de dinars. Cependant, dans le cadre du programme des quartiers et des logements sociaux (POLS), il a été attribué à la wilaya de Sidi Bel Abbès une enveloppe de 157 millions de dinars pour la réalisation d’un programme de 45 km linéaires consacré au raccordement de 4 800 foyers. A la fin de l’exercice 2007, ce projet a vu la réalisation de 20 km, soit le raccordement au réseau de gaz de ville de 2 837 foyers. Après la réalisation de ces projets, le taux de couverture en cette énergie, visé vers 2010, passera à 70%, contre 44% actuellement. Notons enfin que grâce aux efforts considérables consentis par l’Etat à travers l’exécution des différents programmes accordés à la wilaya ces dernières années, le nombre d’abonnés a atteint à travers la wilaya 60 675 foyers. Energie & Mines 33 mars 2009 PERFORMANCES performances Skikda Un taux de couverture de 50% dans la distribution du gaz C’est l’objectif de la Direction de l’énergie et des mines, selon le directeur en charge du secteur lors de la 2e session ordinaire de l’APW, qui a été réservée aux dossiers de la jeunesse, de l’alimentation en gaz et de l’électrification rurale ainsi qu’à la présentation du rapport des rentrées scolaire et universitaire. «C’est un challenge qu’on s’est fixé mais qui reste conditionné par la conjugaison des efforts de toutes les parties prenantes, notamment l’APW dont les propositions sont le socle fondateur de notre travail», déclara-t-il. L’intervenant se targue du lancement de quatre DP (Distribution publique de gaz) depuis ces trois dernières années, « quand j’ai pris mes fonctions, il n’y avait que le DP de la région de Filfila en voie de lancement. Actuellement, on a, en comptant ce dernier, cinq DP en phase d’exploitation, Béni Béchir, Menzel Bendiche, Bouchtata et Djendel». Le PQLS, programme des quartiers et lotissements sociaux, connaît également des avancées notables en dépit des contraintes rencontrées sur le terrain. « Souvent, les plans qui nous sont remis par les services communaux ne sont pas actualisés. A titre d’exemple, on a lancé le programme à la briqueterie sur une distance de 11 km au lieu des 5 initialement prévus», ajoute-t-il. Il admet également que des lacunes existent, plus particulièrement celles soulevées par les élus lors du débat dans la salle. Parmi elles, il convient de signaler le déséquilibre régional dans la distribution du gaz. Aïn Bouziane, Oum Toub et Tamalous sont les régions qui seraient les plus pénalisées. Ce sont les élus qui l’affirment. La dernière citée est normalement la plus mal lotie, vu sa forte population. La couverture demeure disproportionnée par rapport aux potentialités qu’elle recèle. En prévision, à la fin 2008, il est prévu l’atteinte de 87 935 km de réseau de gaz. Le nombre d’abonnés, selon les statistiques arrêtées au 31 Energie & Mines 34 mars 2009 décembre 2007, est de 42 956 familles, 970 particuliers, 785 administrations et 42 entreprises du secteur industriel. La daïra de Skikda se taille la part du lion avec 23 513 abonnés, suivie de Harrouche, avec 5 291 abonnés et Collo avec 3 603. Dans le peloton de queue, on trouve trois daïras : Tamalous, Ouled Attia et Aïn Kechra, démunies totalement du raccordement au gaz naturel. La consommation des ménages a été revue à la baisse en 2007 par rapport à 2006, elle est passée de 448,09 M/TH à 469,17M/TH. Selon un document de Sonelgaz, 21 des 38 communes que compte la wilaya ont eu une consommation nulle en gaz naturel. Dans le cadre du PQLS, la wilaya a bénéficié d’une rallonge de 11 km, touchant 625 familles résidant dans 8 lotissements relevant de trois communes, Skikda, Sidi Mezghiche et Ramdane Djamel. Actuellement, comme déjà rapporté, le taux de couverture a atteint 105%. Le DPE, distribution publique de gaz naturel, a, quant à lui, touché quatre communes citées plus haut. Le nombre de branchements s’élève à 3 558. Le réseau de distribution est de 101 318 km, celui du transport est de l’ordre de 22 65 km. Le taux de couverture en gaz naturel est de 38%. Le défi lancé par le secteur n’est pas irréalisable. Zaïd Zoheir performances Tlemcen 79 000 foyers raccordés au réseau du gaz naturel Dans le cadre de son programme de développement de son réseau de raccordement au gaz naturel, les services de la Direction de la Sonelgaz de la wilaya de Tlemcen ont réalisé, récemment, deux opérations de grande envergure visant à raccorder au réseau du gaz naturel les régions déshéritées et participer activement avec la wilaya à l’amélioration du cadre de vie des citoyens. La première opération réalisée à ce titre concerne le raccordement de 1 058 foyers de la commune de Aïn Youcef en gaz naturel. C’est une entreprise privée et le Groupe Kanagaz qui ont réalisé ce programme qui a permis à une région déshéritée de la wilaya de bénéficier de cette énergie et qui s’approvisionnait par le passé durant les rudes saisons de l’hiver en gaz butane. «Nous tenons à remercier toutes les autorités du pays, à leur tête le Président de la République, pour cette réalisation qui nous réchauffe le cœur», note avec une bonne dose de satisfaction un vieux père de famille. Parallèlement à cette opération de gran- de envergure, Sonelgaz a achevé également une opération de raccordement au gaz naturel de 8 000 foyers localisés sur la bande frontalière, notamment à El Betaim, Bab El Assa, Marsat Ben M’hidi, M’ssamda, Sidi Boudjnane et une dizaine de localités qui étaient par le passé alimentées au moyen du gaz butane. Dans ce cadre, il convient également de souligner qu’un programme similaire a été réalisé à Sebra où, également, cette zone rurale située à l’extrême ouest du chef-lieu de la wilaya vient de bénéficier de cette énergie devenue vitale pour les régions qui ont connu par le passé des moments bien pénibles notamment en hiver où l’approvisionnement au gaz butane arrivait difficilement à satisfaire les besoins de ces régions éloignées de la wilaya. Illizi 1 700 foyers prochainement raccordés au réseau d’électricité Quelque 1 700 foyers de Bordj El Houès et de Bordj Omar Idriss, dans la daïra d’In Amenas (Illizi), seront raccordés en 2009 au réseau électrique, a-t-on appris de la Direction de l’énergie et des mines (DEM). Plus de 270 millions de dinars ont été mobilisés pour l’opération de raccordement et la réalisation d’une nouvelle centrale électrique (5 x 400 KWT) à Bordj Omar Idriss, dont les travaux ont été lancés en janvier dernier par une société étrangère, a précisé la même source. Un projet similaire a été lancé dans la localité de Bordj El Houès. D’une capacité de 6 x 250 KWT, son coût est estimé à 234 millions de dinars. Les travaux ont été confiés également à une entreprise étrangère, selon la même source. Cette opération de raccordement ainsi que l’alimentation des équipements publics en électricité dans ces deux localités éparses permettront l’amélioration des conditions de vie des populations de cette région déshéritée, escompte-t-on. Le taux d’électrification dans la wilaya de Illizi est, selon les statistiques de la DEM, de 96%, alors que la moyenne nationale est de 97%, a signalé la même source. Energie & Mines 35 mars 2009 PERFORMANCES performances Investissements miniers C’est la montée en cadence Longtemps laissé en déshérence quasi totale, en dépit des immenses potentialités qu’il recèle, le secteur des mines a connu depuis la promulgation de la loi minière de 2000 une refonte totale et profonde de ses cadres juridique et organisationnel qui lui permet aujourd’hui de vivre un puissant renouveau. Fruit de cette réforme, l’Agence nationale du patrimoine minier (ANPM) vient à cet égard de présenter un bilan éloquent des avancées qu’elle a réalisées depuis lors en termes de performances. Exerçant en qualité d’organe de l’Etat des prérogatives de puissance publique dans la gestion du patrimoine minier, jusque-là dévolues à l’administration du ministère de l’Energie et des Mines, l’Agence dispose de la personnalité morale et de l’autonomie financière, des statuts lui assurant l’indépendance de son fonctionnement vis-à-vis des opérateurs du secteur notamment. Elle a pour mission principale de mettre en place et de gérer le cadastre minier, de délivrer les titres miniers et de prononcer leur retrait, de suivre l’exécution des titres miniers, d’organiser la mise en adjudication de ses titres, d’établir et de gérer la base de données des activités minières, de délimiter les périmètres miniers et de promouvoir les zones minérales potentielles ainsi que les gisements, de fournir soutien et assistance aux investisseurs et de promouvoir enfin la petite et moyenne exploitation minière ainsi que l’activité minière artisanale. Energie & Mines 36 mars 2009 Après une période de transition de trois ans, le lancement de l’ANPM permet à celle-ci de se prévaloir de résultats prometteurs. Le nombre d’attribution de titres et l’autorisation miniers est ainsi passé de 445 en 2005 à 553 en 2007 après un léger fléchissement enregistré en 2006 en raison de contraintes administratives externes qui continuent de générer encore des difficultés sans entraver toutefois la dynamique enclenchée, mais à condition qu’elles soient levées rapidement. Les opérations d’adjudication ont porté sur des gîtes miniers recelant des substances diverses, principalement le calcaire et les roches pour agrégats, le calcaire pour ciment, le calcaire pour chaux, l’argile pour produits rouges, le sable, la pierre décorative, le gypse et le tuf. Répartis sur quasiment la totalité des wilayas du pays, les sites attribués ont permis à l’Agence de réaliser pour la seule année 2007 des recettes dépassant le milliard de dinars, entièrement reversées au Trésor public. S’y ajoute le lancement en janvier de la même année de la première opération d’adjudication pour exploration de sites miniers recelant des substances telles que l’or, le zinc, le plomb, le cuir, etc. L’opération a rapporté quelque 3,5 millions de dollars. Deux faits majeurs sont à relever en 2007 : l’ANPM a introduit l’attribution de sites miniers pour la production de sable concassé (sable de carrière) afin de faire face à la forte demande induite par le lancement de grands projets nationaux d’infrastructures (autoroute Est-Ouest) et de construction. Enfin, un droit de préférence a été introduit en faveur du propriétaire du sol intéressé par l’activité minière qui lui permet d’exercer pour son propre compte, à condition de s’aligner sur le mieux-disant. Samia Kahina Bouzid Près de 190 titres miniers attribués L’Agence nationale du patrimoine minier (ANPM) a attribué 188 titres miniers à l’issue de six opérations d’adjudication minières en 2008, contre 146 titres en 2007, pour un montant de 65,75 millions de dollars (environ 4,6 milliards de dinars), a appris l’APS auprès de cette agence. Ces attributions concernent 167 titres accordés à l’issue de 4 adjudications pour des substances industrielles destinées à la construction et les travaux publics, dont 150 pour exploration et 17 pour exploitation générant des revenus de 3,68 milliards dinars. En outre, 21 titres relatifs à des substances minérales métalliques ont été délivrés à l’issue de deux opérations d’adjudication pour un montant de 914,29 millions dinars, selon le bilan annuel de l’ANPM. Pour 2007, 133 titres pour des substances industrielles, dont 118 pour exploration et 15 pour exploitation, ont été attribués permettant de générer des recettes de 713,78 millions dinars, alors que 13 titres pour des substances minérales ont été délivrés pour un montant de 238,88 millions dinars (3,41 millions de dollars), rappelle-t-on. Au total, 30 opérations d’adjudication effectuées depuis 2000 dont 27 liées à l’attribution de sites pour des substances industrielles et 3 relatives aux substances minérales ont abouti à l’octroi de 1 013 titres miniers pour un montant global de 8,29 milliards dinars (environ 118,5 millions de dollars). Concernant les substances industrielles, 578 titres miniers ont été attribués pour exploration et performances Selon le DG de l’Enor «La production d’or a atteint 720 kg» L’Entreprise nationale d’or (Enor) enregistre pour l’année 2008 une production en or de l’ordre de 720 kg, d’une valeur financière totale de 1 milliard de dinars. C’est ce qu’a indiqué son directeur général, Mustapha Benzerga, lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne III. Ce dernier a fait savoir que seulement 4 kg ont été écoulés sur le marché local alors que le reste est exporté vers l’étranger, particulièrement en Suisse. Il l’expliquera par le fait que l’an dernier le niveau de mévente sur le marché local était important, ce qui a engendré des déficits financiers à l’Enor. C’est ce qui a motivé, selon lui, la décision de favoriser l’exportation. Il a souligné dans ce contexte que «l’Enor a eu une très mauvaise expérience avec le marché local. L’entreprise était dans l’incapacité d’écouler toute la quantité mise à la vente. Cette mévente a généré une grave crise au sein de l’entreprise». Il va sans dire, toutefois, que l’entreprise est dans la possibilité de couvrir le besoin du marché national. Selon lui, l’Enor est en phase d’étudier les voies et moyens pour vendre et satisfaire le marché national en or. Pour reprendre ses dires, la production nationale enregistrée durant cet exercice a été «maigre». Cependant, pour l’année 2009, il est attendu qu’elle soit meilleure puisqu’une nette progression de la production est attendue, soit à un volume d’une tonne du côté d’Amessmessa d’une valeur de 4 milliards de dinars. Il a fait remarquer, également, qu’avec l’investissement de plusieurs firmes étrangères, l’Enor pourrait augmenter sa production pour atteindre les trois tonnes par an. Si l’on s’en tient à ses déclarations, d’autres gisements viendront s’ajouter prochainement à la mine d’Amessmessa et de Tirak dans le grand Hoggar et ils sont en cours d’exploration par des sociétés étrangères ou vers la mise en adjudication par l’Agence nationale du patrimoine minier. Evoquant les prix de production, Benzerga a fait savoir que ces derniers avoisinent présentement les 550 dollars l’once, ajoutant dans la foulée qu’on est «contraint de passer par une période d’adaptation et de mise au point des procédés avant que le marché local se stabilise». en 2008, plus de 65 millions de dollars de recettes 401 pour exploitation. Les revenus encaissés à l’issue de ces opérations sont de 7,14 milliards de dinars. Ces sites couvrent plusieurs wilayas à travers tout le territoire national et portent, entre autres, sur le calcaire et roche pour agrégats, l’argile, le gypse, le tuf, le sable et sable concassé ainsi que les pierres décoratives, selon l’ANPM. Leur attribution est destinée à améliorer l’offre des matériaux de construction et répondre à la forte demande du marché national, rappelle-t-on. Les sites de substances minérales métalliques couvrent, eux aussi, différentes régions du pays et portent, essentiellement, sur l’or, le fer, le zinc plomb, le cuivre et le wolfram-étain. Leur attribution a généré des entrées de l’ordre de 1,15 milliards de dinars. Selon les explications de l’ANPM, la totalité des recettes encaissées à la faveur de toutes ces opérations, qui proviennent notamment des concessions de titres, de ventes de cahiers des charges et de la taxe superficielle, sont distribuées au profit du budget de fonctionnement des agences minières, du Fonds des collectivités locales et du financement de la recherche géologique. Les appels d’offres pour la promotion de la petite et moyenne mine sont lancés par l’ANPM tous les trois mois, alors que ceux liés à des substances minérales métalliques sont lancés une fois tous les six mois. Par ailleurs, le portefeuille de cadastre minier géré par l’ANPM comprend 2 219 sites, dont 2 151 pour des substances industrielles destinées à la construction et les travaux publics et 68 de substances minérales métalliques, a-t-on indiqué. Leur répartition géographique montre que ces sites sont concentrés dans les régions des Hauts Plateaux comme Tlemcen avec 118 sites, Sétif (106), Constantine (97), Batna (80), Tiaret (72), Médéa (63), Guelma (60) ou encore Mascara (55). Par ailleurs, les investissements réalisés en 2007 dans le secteur minier par les sociétés algériennes et étrangères ont atteint 51,43 millions de dollars et se répartissent entre 41,08 millions de dollars pour l’exploitation minière, 9,59 millions de dollars pour l’exploration et 757,12 dollars pour la prospection, selon des données récentes du ministère de l’Energie et des Mines. Energie & Mines 37 mars 2009 PERFORMANCES performances Rapport d'activités 2005-2007 de l'ANGCM Les objectifs ont été atteints Par Chakib Khelil (*) «L es réformes engagées dans le secteur des mines se sont concrétisées de manière efficace sur le terrain par la mise en place des agences minières (ANPM et ANGCM), instituées par la loi minière qui ont déployé les efforts nécessaires pour leur mise en œuvre. Ainsi, dès son installation, l’ANPM a joué son rôle de promoteur du domaine minier et continue de dynamiser l’activité par les adjudications organisées périodiquement dans la transparence totale. Pour sa part, l’ANGCM n’a pas manqué au rendezvous pour jouer le rôle qui lui est dévolu par la loi minière. Sa mission de mettre en place un service géologique capable de mettre à la disposition du public l’information géologique du sol et du sous-sol du pays est fondamentale et primordiale. Dans ce cadre, le Service géologique national, institué au niveau de l’ANGCM, a lancé un programme national de cartographie géologique et d’inventaire minéral appuyé par la mise en place de la Banque nationale de données géologiques (BNDG) en cours de réalisation et ce, pour répondre à la demande des opérateurs miniers, des scientifiques et des institutions de l’Etat. A côté de cela, la publication de ses bulletins périodiques que nous avons tenu à diffuser aux institutions de l’Etat et aux représentations diplomatiques ont suscité un intérêt de la part de ces derniers qui ont exprimé leurs félicitations pour la qualité de travail et l’intérêt scientifique accordé. Ainsi, les actions engagées par le Service géologique national depuis l’installation de l’ANGCM ne tarderont pas à lui conférer un caractère de service public national et continental d’envergure. L’autre mission qui n’est pas de moindre importance que nous avons confiée à l’ANGCM conformément à la loi minière est la surveillance administrative et technique des activités minières. Cette mission de contrôle est assurée par le corps de la police des mines, institué par la loi minière, et s’exerce en étroite collaboration avec les autorités locales, Energie & Mines 38 mars 2009 les services de la wilaya, les domaines, les impôts, la justice et la Gendarmerie nationale. Leur appui est vivement sollicité pour que nos équipes puissent accomplir leur mission sur le terrain comme il se doit. L’intervention de ce corps, devenu opérationnel sur tout le territoire national, a permis de recenser un nombre important d’exploitations anarchiques défaillantes sur le plan sécuritaire, environnemental et autre. C’est cette situation que nous n’accepterons pas et que nous devons combattre par tous les moyens légaux prévus par les textes législatifs et réglementaires. Outre la surveillance administrative et technique des exploitations minières, le corps de la police des mines est sollicité par les institutions locales et nationales. Je me réjouis de la contribution de ces services dans le règlement des problèmes liés à l’activité minière. L’activité minière contribue incontestablement à la réalisation du programme de développement engagé particulièrement en matière d’approvisionnement d’agrégats pour la construction d’autoroutes, de logements, chemins de fer et autres projets importants. Cependant, nous n’avons pas le droit de développer cette activité sans se soucier de la protection de l’environnement et de la préservation de la santé de nos citoyens, ni de permettre d’exploiter nos richesses minières de manière anarchique. C’est aussi pourquoi je lance un message pour les équipes de l’ANGCM en charge du contrôle minier, de veiller scrupuleusement à l’application des règles d’exploitation minière et d’être fermes dans les décisions qu’ils prennent dans ce cadre. Pour cela, ils doivent s’appuyer sur la loi minière et ses textes d’application, je tiens à leur confirmer mon soutien total dans leur mission qu’ils doivent accomplir avec célérité. A travers ce bilan retraçant l’activité de l’ANGCM durant la période 2005 à 2007, il est possible d’apprécier les efforts déployés par l’ANGCM pour assurer les missions pour lesquelles elle est instituée. Je considère que les objectifs qui lui sont fixés pour ces trois années d’exercice ont été atteints. Les conditions de travail sont maintenant réunies, il est attendu pour les exercices à venir d’autres résultats.» C. K. * Ministre de l’Energie et des Mines performances Hausse de 2,2% de la production industrielle publique La production industrielle du secteur public national a augmenté de 2,2% aux cours des neuf premiers mois 2008, selon les dernières données de l’Office national des statistiques (ONS), qui précisent que cette hausse a été de 3,8% hors hydrocarbures. Quant aux industries manufacturières, elles ont enregistré une variation modérée avec 0,8% avec une tendance à la e baisse au 3 trimestre (–2,4%) et une er «bonne performance» au cours du 1 et e 2 trimestres avec respectivement +2,7% et +2%. Cette hausse a été tirée, essentiellement, par les industries de l’agroalimentaire avec 12,8%, de l’énergie (9,1%), de la chimie, du caoutchouc et du plastique (+8%) et enfin l’industrie des mines et carrières avec 7,9%. Parmi les branches qui ont connu le plus de difficultés au cours des neuf premiers mois de 2008 figurent les industries diverses avec –18,9% et du bois, liège et papier (–10,6%), estiment les experts d’office. La baisse a également concerné les industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques (ISMMEE –5,2%), les cuirs et chaussures (–3,2%), textiles (–1,9%) et les matériaux de construction céramique et verre (–1,1%) ainsi que les hydrocarbures avec –0,6%. La production industrielle du secteur public national a enregistré une hausse de 0,3% en 2007 par rapport à 2006. Cette variation est due notamment à la hausse enregistrée par les secteurs des mines et carrières et de l’énergie. Le nouveau indice sur lequel a été calculée la production industrielle de ces premiers neuf mois 2008 a été élaboré suite aux mutations qui ont été introduites dans le secteur de l’industrie, indiquent les experts de l’ONS. Ainsi, le nombre d’entreprises et filiales sorties du champ de l’enquête de l’ONS sur la production industrielle (privati- sées ou dissoutes) est de 90 entreprises. La liste des produits a été réduite de 54 produits et trois branches d’activités ont été supprimées, à savoir la branche extraction de minerai métallique non ferreux, celle de la fabrication de corps gras et la branche de fabrication d’autres produits alimentaires, précisent les experts de l’Office. L’indice de la production industrielle élaboré par l’ONS a pour objectif essentiel la mesure de l’évolution du volume de production, ce qui explique la prise en compte des quantités physiques par produits, paramètres de base de suivi de la production industrielle. Sur la base des éléments d’enquête approfondie de l’industrie en 1989, près de 480 entreprises et filiales du secteur public ont servi de champ pour l’enquête trimestrielle. La production de ces entreprises et filiales est suivie trimestriellement depuis l’année de base. Hausse de plus de 42% des exportations hors hydrocarbures Les exportations hors hydrocarbures de l’Algérie ont enregistré une hausse de 42,12%, en 2008, passant à 1,89 milliard de dollars, contre 1,33 milliard de dollars en 2007, selon les chiffres publiés par le Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis) des douanes. Malgré cette hausse «relativement importante», les exportations hors hydrocarbures demeurent «marginales» et représentent seulement 2,42% du volume global des exportations. Les produits hors hydrocarbures exportés sont constitués en grande partie par les dérivés des hydrocarbures. Il s’agit, notamment, des hydrocarbures cycliques qui ont augmenté de plus de 210%, passant de 17,9 millions USD à 55,7 millions USD et des huiles et autres produits provenant de la distillation des goudrons en hausse de 51,9%, soit une valeur de 534,8 millions USD contre 351,9 millions USD. A l’exception des produits laminés plats en fer et le zinc sous forme brute qui ont enregistré des baisses respectives de (–40,28%), soit 92,8 millions USD et (–17,81%) soit 50,9 millions USD, les autres produits ont affiché des haus- ses «remarquables». La plus importante augmentation a été enregistrée par les produits des ciments hydrauliques (+633,13%), passant de 6,5 millions de dollars à 48 millions de dollars en 2008, suivis par les produits des phosphates de calcium (+140,3%), passant de 57 millions USD à 137,2 millions USD, déchet et débris de fonte (+115,42%), soit 189,7 millions USD contre 88 millions USD. Les augmentations ont touché également les ammoniacs anhydres (+81,03%), passant de 164,8 millions USD à 298,4 millions USD, les eaux minérales et gazeuses (+70,79%), totalisant 28,8 millions USD, hydrogènes (argon) +54,36, soit 46,7 millions USD et enfin les déchets et débris de cuivre en hausse de 5,37%, soit 85,5 millions USD. Les exportations de l’Algérie ont atteint l’année passée 78,23 milliards de dollars, en hausse de 30,04% par rapport à 2007. Les exportations d’hydrocarbures ont constitué l’essentiel de ces ventes vers l’étranger avec 97,58% de la valeur globale, en accroissement de 29,76% par rapport à 2007. Energie & Mines 39 mars 2009 PERFORMANCES performances Le Président Bouteflika inaugure le Salon national de l’emploi 3,5 millions d’emplois créés entre 1999 et 2008 Organisé par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, ce Salon réunit quelque 800 exposants représentant plusieurs secteurs d’activités et différents dispositifs de création d’emploi, dont 500 microentreprises créées dans le cadre de l’Ansej et 150 autres créées dans le cadre de la Caisse nationale d’assurance-chômage (Cnac). Le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a inauguré au Palais des Expositions des Pins Maritimes à Alger le Salon national de l’emploi (Salem 2009). Avant d’entamer l’inspection des stands, le chef de l’Etat, accompagné du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, de son représentant personnel, Abdelaziz Belkhadem, et de membres du gouvernement, a pris connaissance du bilan de l’emploi (1999-2008) et des perspectives de sa promotion, présentés par un responsable de l’Agence nationale du soutien à l’emploi de jeunes (Ansej). A ce titre, le même responsable a expliqué au Président de la République que 3,5 millions de postes d’emploi ont été créés entre 1999 et 2008, grâce notamment aux différents dispositifs de création de l’emploi lancés par l’Etat. Concernant les perspectives de l’emploi 2009-2013, il est prévu la création de 3 millions de postes d’emploi durant cette période, a-t-on précisé. Le Président Bouteflika a, par la suite, Energie & Mines 40 mars 2009 visité plusieurs stands de jeunes promoteurs ayant bénéficié des différents dispositifs de promotion de l’emploi. Organisé par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, ce Salon réunit quelque 800 exposants représentant plusieurs secteurs d’activités et différents dispositifs de création d’emploi, dont 500 microentreprises créées dans le cadre de l’Ansej et 150 autres créées dans le cadre de la Caisse nationale d’assurance-chômage (Cnac). Onze ministères et plusieurs autres intervenants dans la création et le soutien à l’emploi ont pris part également à ce salon qui s’est étalé jusqu’au 27 février dernier. Cette manifestation se veut un «espace d’information dans le domaine de l’emploi, favorisant les contacts avec les partenaires dans le domaine de la création d’activités (banques, douanes, chambres de commerce)», expliquent les organisateurs. Elle représente aussi un espace d’échanges entre les jeunes chefs d’entreprise, les opérateurs économiques et les jeunes aspirant à monter leurs propres microentreprises, et permettra aux jeunes promoteurs d’exposer les produits et services qu’ils offrent. Plusieurs conférences ont été organisées durant ce salon et ont abordé des thèmes tels que les opportunités d’investissement et de création de microentreprises par les jeunes promoteurs et le bilan et les perspectives des dispositifs de création d’activités. Les performances de l’entreprise et le rôle du Fonds de garantie des crédits aux PME ont été également parmi les thèmes de ces conférences. Le taux de chômage en Algérie a été réduit à 11,3% en 2008, contre 13,8% en 2007, selon les données statistiques d’une enquête réalisée par les services de l’Office national des statistiques (ONS). performances Selon l’ONS 4,3% d’inflation en 2008 en Algérie Le rythme d’inflation moyen en Algérie a atteint 4,3% durant les onze premiers mois de l’année 2008, tandis que les prévisions tablent sur un taux de 4,2% pour toute l’année 2008, selon l’Office national des statistiques (ONS). er La variation enregistrée du 1 janvier à novembre dernier est due essentiellement à une hausse de 7,3% des prix des biens alimentaires, avec 11,9% pour les produits alimentaires industriels et 2,9% pour les produits agricoles frais, précise l’Office. Quant aux prix des produits manufacturés, ils ont progressé de 1,1% alors que ceux des services ont évolué de 2,4% pendant les onze premiers mois de l’année en cours, précise la même source. A l’exception de la baise des prix de la pomme de terre (-25,3%), tous les autres produits du groupe alimentation s’étaient inscrits en hausse dont essentiellement les huiles et graisses (+40,5%), café, thé et infusions (+28,5%), poissons frais (+18,8%), volaille, lapin et œufs (+14,4%), fruits (+14%), légumes (+9,2%), lait, fromage et dérivés (+7,1%), pain et céréales (+3,6%). La hausse des produits du groupe s’étend également aux viandes et poissons en conserve (+2,5%), la viande et abats de mouton (+2,2%), la viande et abats de bœuf (+0,5%) et les sucres et produits sucrés (+0,4%). Concernant le taux d’inflation enregistré durant le mois de novembre 2008, il a connu une évolution de +2,5% par rapport au mois d’octobre (–0,5%), soit une variation mensuelle nettement supérieure à celle relevée le même mois en 2007 (+1%). Cette augmentation s’est traduite, selon l’Office, par une hausse des prix des biens alimentaires à hauteur de +4,5%, se distinguant par un relèvement de 10,1% pour les produits agricoles frais. Des accroissements substantiels de prix ont été observés durant le mois de novembre pour certains produits dont notamment les viandes et abats de mouton (+8%), la viande de poulet (+11,3%), les œufs (+21,8%) et les légumes (18,8%). L’ONS relève, par contre, une baise de 1,1% pour les prix des produits alimentaires industriels en novembre comparativement au mois précédent, en raison d’une baisse des prix des huiles et graisses (–4,4%) et des sucres et produits sucrés (–2,9%). Le rythme annuel d’inflation est passé de 29,04%, en 1994, à 3,5% en 2007, signale-t-on. Il est à rappeler que le plan d’action du gouvernement, adopté par l’APN, table sur un taux d’inflation de 4% pour toute l’année 2008 du fait de l’inflation importée, alors que l’année 2009 devrait connaître une baise du taux d’inflation à 3,5%, soit le même taux enregistré en 2007. L’ONS a reporté l’utilisation d’un nouvel indice des prix à la consommation, prévu pour octobre dernier, à janvier 2009 pour mesurer le rythme d’inflation moyen, élaboré sur l’année de base 2001, et ce après sa validation par le Conseil national des statistiques (CNS) qui n’a pas encore finalisé la nouvelle méthode de calcul. Finances Augmentation du capital minimum des banques Le Conseil de la monnaie et du crédit a examiné et adopté un projet de règlement relatif au capital minimum des banques et établissements financiers exerçant en Algérie, a indiqué un communiqué du Conseil. Ainsi, le capital minimum des banques et des succursales de banques est porté de 2,5 milliards de dinars à 10 milliards de dinars alors que le capital minimum des établissements financiers et des succursales d’établissements financiers est porté de 500 millions de dinars à 3,5 milliards de dinars. Le Conseil de la monnaie et du crédit s’est réuni en session ordinaire sous la présidence de Mohamed Laksaci, Gouverneur de la Banque d’Algérie, le Conseil précise que les banques, les établissements financiers et les succursales de banques en activité disposent d’un délai de douze mois pour se conformer à ces nouvelles pres- criptions réglementaires. Cette augmentation du capital minimum des banques et établissements financiers exerçant en Algérie, ajoute le communiqué, «vise à renforcer davantage leur solidité financière ainsi que la stabilité du système bancaire en Algérie et contribue également à la protection des déposants». Par ailleurs, le Conseil a également examiné les demandes de trois banques et d’une succursale de banque exerçant en Algérie qui ont sollicité, conformément aux prescriptions de l’ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003, relative à la monnaie et au crédit, l’accord du Conseil de la monnaie et du crédit en vue d’augmenter leur capital. Ainsi, le Conseil de la monnaie et du crédit a autorisé les augmentations introduites antérieurement de : • La Banque de l’agriculture et du développement rural autorisée dans le cadre du renforcement de ses fonds propres à diminuer puis augmenter son capital de 15 000 000 000 de dinars qui s’établira à 33 000 000 000 de dinars. • La Gulf Bank Algérie est autorisée à augmenter son capital de 4 000 000 000 de dinars pour le porter à 6 500 000 000 de dinars. • BNP Paribas El Djazair est autorisée à augmenter son capital de 1 000 000 000 de dinars pour le porter à 4 500 000 000 de dinars. • La succursale de Banque HSBC Algeria est autorisée à augmenter sa dotation en capital de 800 000 000 de dinars pour le porter à 3 300 000 000. Enfin, le communiqué précise que ce renforcement de fonds propres de base s’inscrit dans la démarche d’amélioration soutenue des indicateurs de santé financière du système bancaire en Algérie, comme ancrage à sa résilience. Energie & Mines 41 mars 2009 PERFORMANCES performances Loi de finances 2009 Les nouvelles dispositions législatives Voici les principales dispositions proposées par le projet de loi de finances 2009 adopté par l'Assemblée populaire nationale (APN). A - Mesures d’élargissement du champ d’imposition et renforcement de la lutte contre la fraude fiscale 1 - Assimilation des bénéfices transférables des succursales et autres installations aux sociétés mères établies à l’étranger à des dividendes. Ainsi, les bénéfices qui seront transférés par la succursale ou toute autre installation professionnelle au siège de la société étrangère, situé hors d’Algérie, devront subir une imposition au titre des dividendes au taux de 15%. 2 - Création au sein de la Direction générale des impôts d’un service des investigations fiscales chargé, au niveau national, de mener des enquêtes en vue d’identifier les sources d’évasion et de fraude fiscales. Ce service devra disposer d’antennes régionales qui lui seront rattachées. 3 - Limitation du bénéfice des réfactions en matière de TAP aux seules factures réglées par des moyens de paiement autres que l’espèce. 4 - Non-prise en charge des montants de la TVA déductible sur les factures acquittées en espèces lorsque leur montant excède 100 000 DA. 5 - Institution de l’obligation de paiement des impôts par des moyens autres que l’espèce lorsque les sommes dues excèdent un montant défini par arrêté du ministre des Finances. 6 - Institution d’une imposition spécifique des plus-values de cession d’actions ou de parts sociales réalisées par des non-résidents. Celles-ci donneront lieu à une imposition au titre de l’IRG Energie & Mines 42 mars 2009 ou de l’IBS, selon le cas, au taux de 20%, libératoires de l’impôt et doivent faire l’objet de l’obligation de libérer, entre les mains du notaire, du cinquième (1/5) du montant de la cession. 7 - Actualisation des primes d’exécution des jugements et arrêtés, prononçant des amendes et condamnations pécuniaires, dont le recouvrement est confié à l’administration fiscale. B - Mesures pour l’encouragement de l’investissement 1 - Prorogation des périodes des exonérations en matière d’IRG et d’IBS au profit des opérations de Bourse, la mesure propose sa prorogation pour une durée de 5 années alors que la période initiale d’exonération devait expirer en décembre 2008. 2 - Extension au profit des promoteurs éligibles à l’aide du Fonds national de soutien au microcrédit, de l’exonération de l’IRG, déjà accordée aux investisseurs bénéficiant des dispositifs CNAC et ANSEJ. Cette exonération est accordée pour une durée de 5 ans. 3 - Couverture des risques de financement des crédits d’investissements à la PME. Cette mesure vise à accorder aux garanties accordées par la Caisse de garantie des crédits à l’investissement (CGCI-PME) le caractère de garantie de l’Etat. C - Mesures visant à la simplification du système fiscal 1 - Institution du mode de paiement trimestriel en matière d’IRG, de TAP et de TVA pour le contribuable suivi au régime simplifié. Ce code de paiement permettra de déclarer et de s’acquitter, trimestriellement au lieu de mensuellement, des différents droits au comptant dont ils sont redevables. 2 - Simplification du code de paiement de l’IBS (suppression des rôles) qui facilitera la gestion des dossiers fiscaux eu égard au gain de temps induit par la suppression de l’enrôlement qui permettra à cette dernière d’axer son activité autour de l’assiette et le contrôle fiscal. 3 - Exclusion du champ d’application de l’IRG des plus-values de cession à titre onéreux d’immeubles bâtis et non bâtis. D - Mesures de renforcement des garanties des contribuables 1 - Institution de la déclaration rectificative pour certaines professions et activités telles que les banques. Pour les entreprises dotées d’une assemblée devant approuver les comptes, la déclaration fiscale souscrite (bilan) doit être provisoire. Ces entreprises pourront, au plus tard dans les 15 jours qui suivent l’expiration du délai pour la tenue de l’assemblée, souscrire une déclaration définitive. 2 - Institution de l’obligation de notification des rectifications définitives arrêtées par les services fiscaux suite à un contrôle, en vue de garantir davantage aux contribuables leurs droits. 3 - Limitation des opérations de vérification de comptabilité aux agents ayant au moins le grade d’inspecteur des impôts. Prorogation de 2 à 4 mois du délai de saisine des commissions de recours. ANALYSE analyse Dispositif d’induction L’adaptation programmée pour nos nouvelles recrues Par Mme Malika Belkahla (*) C omme vous le savez, depuis l’année 2006, le Groupe Sonatrach est doté d’une politique ressources humaines actualisée. Cette politique, qui s’inscrit dans la modernisation de nos systèmes de management, vient répondre à une finalité : mieux gérer et développer notre capital humain. L’enjeu aujourd’hui étant de continuer à évoluer avec la compétitivité requise parmi nos partenaires et concurrents. Ainsi, si l’objectif pour notre Groupe est de se donner les moyens d’attirer les talents, et donc d’employer les meilleurs, comment mettre en place un processus d’intégration et de formation plus performant pour les nouvelles recrues ? En tant que DCG-RH, nous avons consenti un effort important pour la réingénierie de l’ensemble des processus de gestion et de développement ressources humaines, le processus d’induction, aujourd’hui opérationnel, en est un exemple. Il va concerner des centaines de nouvelles recrues. Son objectif est de disposer d’un potentiel de cadres opérationnels par un meilleur accompagnement au travers de mises en situation professionnelle et de formations spécifiques déployées dans ce cadre. Evidemment, dans le domaine de l’induction, notre Groupe capitalise une expérience riche depuis longtemps. Compte tenu des évolutions que nous connaissons, des actualisations et améliorations ont été apportées aux contenus pédagogiques du programme que l’ensemble des centres de formation du Groupe ont la responsabilité de mettre en œuvre aujourd’hui. Enfin, on ne peut parler de processus d’induction sans parler de transmission de culture et d’histoire. Nous avons donc veillé à ce que ce processus porte nos valeurs et notre mémoire collective. Celui-ci constituera la première expérience de nos nouvelles recrues, au sein du Groupe. Il leur permettra, nous l’espérons, de prendre conscience des opportunités d’évolution de leurs carrières et du potentiel qu’ils constituent en tant que relève pour l’avenir de notre Groupe. M. B. * Directeur RH-SH Energie & Mines 43 mars 2009 RESSOURCES HUMAINES ressources humaines Médecine du travail Un plan alimentaire pour les travailleurs de Sonatrach Un programme nutritionnel sain et équilibré destiné à la préservation de la santé des travailleurs. Au terme de l’expérience vécue par les médecins du travail de Sonatrach au cours de leurs visites médicales sur les sites du Groupe, il a été constaté une nette augmentation de certaines maladies graves au sein du collectif des travailleurs telles que les maladies cardiovasculaires (MCV), l’hypertension artérielle (HTA), le diabète et les dyslipidémies (liées aux troubles du métabolisme lipidique). Soucieuse du bien-être et de la préservation de la santé des travailleurs, Sonatrach a mené une enquête au niveau de la Division Production, région de Hassi Messaoud, retenue comme unité pilote, car présentant toutes les caractéristiques tant sur le plan humain que technique afin de mener à bien ce projet dans le Sud. Cette enquête a été finalisée par l’élaboration d’un plan alimentaire basé sur le diagnostic nutritionnel qui en a découlé. Ce plan alimentaire destiné à servir de référence dans les bases de vie de l’entreprise au Sud dans un premier temps sera ensuite généralisé à l’ensemble des entités et structures du Groupe Sonatrach. Sur une population globale soumise à la relève (SR) de 1 385 personnels toutes catégories socioprofessionnelles confondues, 982 personnes, soit 71% (moyenne d’âge 41 ans) ont été enquêtées sur la base des paramètres suivants : • Les caractéristiques de la population soumise à relève (SR) ayant pris part à l’enquête nutritionnelle (répartition selon l’âge et l’ancienneté dans l’entreprise) ; • Le rapport entre la consommation alimentaire, la dépense énergétique journalière de la population enquêtée et les facteurs de risque qui peuvent en découler ; • L’analyse des menus proposés par la Energie & Mines 44 mars 2009 Division Intendance au niveau des différents restaurants. les confondues, soumises à relève dont la moyenne d’âge est de 41 ans). Objectif du plan alimentaire Résultats de l’enquête Il a pour objectifs d’assurer au collectif de Sonatrach une alimentation saine, équilibrée tant sur les plans qualitatif que quantitatif qui tienne compte de l’effort fourni au travail, de son impact sur la santé et qui vise à prévenir contre toute pathologie liée à un déséquilibre ou une mauvaise répartition des aliments dans la ration alimentaire. • La Division Production direction régionale Hassi Messaoud est retenue comme unité pilote • L’étude a concerné 982 personnes (toutes catégories socioprofessionnel- Au plan médical • Des maladies graves ont été recensées dans la population soumise à relève (SR) enquêtée telle que le diabète insulino-dépendant (DID) 0,3 et le diabète non insulino-dépendant (DNID) 2%. L’hypertension artérielle (HTA) 3% et HTA-DNID 0,2%, dyslipidémie 4%. • Surpoids : Indice de masse corporelle (IMC) de 25 à 43% • Obésité : Indice de masse corporelle (IMC) 30 : 8% ressources humaines Au plan de la consommation alimentaire Sur le plan quantitatif L’étude montre que l’apport énergétique total est élevé : (2974+-627 versus apports nutritionnels conseillés (ANC) 2200.3200 Kcal). • Apport en protéines élevé 21+-3% vs ANC 15% • Apport en glucides faible 35+-6% vs • ANC 52% • Apport en lipides élevé 44+-7% vs ANC 33% Sur le plan qualitatif L’étude relève une consommation importante de protéines d’origine animale, de cholestérol et d’acides gras saturés, et faible en acide gras mono et poly insaturés ; ce type d’alimentation a tendance à favoriser l’apparition d’autres facteurs de risque de maladies liées en partie à l’alimentation tels l’hypercholestérolémie, diabète et HTA. Au plan de l’équilibre nutritionnel • Répartition critiquable de l’apport énergétique total (AET %) dans la journée, comparée à celle proposée par les apports nutritionnels conseillés (ANC) • Consommation importante de viande rouge et grasse ; • Consommation satisfaisante de pain, céréales, pomme de terre, féculents et légumes frais ; • Apport en fibres conforme aux recommandations nutritionnelles. Les menus proposés aux travailleurs SR, riches en gras et protéines animales, ont tendance à favoriser le surpoids et même l’obésité, surtout lorsque les sujets sont sédentaires, c’est-à-dire n’exercent aucune activité physique et sportive. Au plan de la pratique d’une activité physique et sportive La dépense énergétique liée à l’activité physique et sportive, composante incontournable de la vie quotidienne, est identifiée comme un facteur important de maintien, d’amélioration et même de recouvrement de la santé. L’étude relève, par ailleurs, qu’en association avec les habitudes alimentaires, le niveau habituel d’activité/inactivité est impliqué dans le développement et la prévention des pathologies chroniques les plus fréquentes. En effet, il est démontré que l’activité physique et l’alimentation équilibrée concourent tous deux au maintien de la santé. De l’étude, il ressort une proportion non négligeable de travailleurs (44%) qui pratique une activité sportive trois fois par semaine en moyenne. Cette étude explique que même si les effets néfastes ou protecteurs de l’alimentation ne sont font pas obligatoirement ressentir à court terme, il n’en demeure pas moins qu’une alimentation déséquilibrée a des effets délétères sur la santé. Il n’est donc pas aberrant d’émettre l’hypothèse d’une période de latence entre régime alimentaire d’une population et ses conséquences en termes de santé publique. Pour prévenir les méfaits à long terme de ces déséquilibres alimentaires, une action d’éducation nutritionnelle est nécessaire. Pour ce faire, un programme de formation a été assuré en direction du corps médical, des managers de la fonction restauration ainsi que des auxiliaires et techniciens de la restauration. Par ailleurs, la mise en œuvre du plan alimentaire doit être accompagnée par un plan de communication soutenu. Toute faiblesse dans ce domaine peut avoir des conséquences indirectes sur les qualités nutritionnelles et sanitaires. La communication doit être prioritaire aux plans : Nutritionnel : L’impact direct d’un défaut de qualité (valeur nutritionnelle) et de quantité (volume consommé) est soit la suralimentation, soit la malnutrition qui a des effets plus ou moins graves en fonction de son état d’avancement. Sanitaire : Tout manque d’hygiène et de sécurité alimentaire sont des contaminations directes ou indirectes (matériel, main-d’œuvre et milieu) rendant, par voie de conséquence, certains produits impropres à la consommation. Du travail de sensibilisation sur l’intérêt du programme nutritionnel qui sera entrepris au sein de l’entreprise dépendra l’adhésion ou non des travailleurs du Groupe à la mise en œuvre de ce plan alimentaire qui vise à proposer une alimentation en collectivité, conciliant équilibre et variété des aliments associés à la pratique d’une activité sportive régulière. En un mot, une alimentation qui garde intact le plaisir de la table tout en tenant compte des habitudes alimentaires, du mode de vie et des goûts des travailleurs. Il ne s’agit pas de contraindre ni d’interdire certains aliments mais, au contraire, de permettre d’orienter le comportement alimentaire de chacun en maintenant le plaisir et la convivialité de la table. (Equipe «Plan alimentaire») In Synergie A retenir DID : Le diabète est une maladie caractérisée par un taux trop important de glucose (sucre) dans le sang et les urines. Le diabète de type I ou DID résulte d’une production insuffisante d’insuline, hormone du pancréas qui permet de réguler la quantité du glucose dans le sang. Le traitement de ce type de diabète, qui est présent dès l’enfance, nécessite des injections quotidiennes d’insuline pendant toute la vie. DID : Ce type de diabète ou diabète de type II est lié à une «résistance» à l’action de l’insuline. Il survient surtout chez les personnes plus âgées, notamment obèses. HTA : Tension artérielle trop élevée. Dans le langage courant, on considère qu’un adulte est hypertendu au-delà de «19-9 de tension». IMC : Indice de masse corporelle ou de corpulence se calcule en mesurant le rapport du poids sur la taille au carré (m). Obésité : Excès de poids dû à un excès de graisse. L’obésité peut être liée à des facteurs nutritionnels, métaboliques, hormonaux, psychologiques et sociaux. Energie & Mines 45 mars 2009 RESSOURCES HUMAINES ressources humaines Institut algérien du pétrole Sortie d’une première promotion de 420 techniciens vénézuéliens ■ L’IAP assurera en quatre années la formation de 420 techniciens vénézuéliens. Une première promotion de 420 techniciens vénézuéliens de la compagnie pétrolière PDVSA est sortie de l’Ecole d’Oran de l’Institut algérien du pétrole (IAP). La cérémonie de remise de diplômes s’est tenue en présence du ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, et du vice-ministre du Pétrole de la République bolivarienne du Venezuela, Yvan Orellana, qui ont tous les deux souligné «l’excellente qualité du partenariat entre les deux pays, notamment dans le domaine des hydrocarbures». Cette première promotion de 420 techniciens vénézuéliens représente «le premier résultat concret de ce partenariat avec nos amis vénézuéliens», a souligné Chakib Khelil. Il a rappelé que cette formation intervient dans le cadre d’un contrat conclu entre l’IAP et la compagnie PDVSA. En vertu de cet accord, signé en octobre 2007 à Energie & Mines 46 mars 2009 Caracas (Venezuela), l’IAP assurera en quatre années la formation de 420 techniciens dans les divers segments du gaz et du pétrole, a précisé le ministre. Il a évoqué le perfectionnement en cours d’un groupe de 80 techniciens dans les divers segments du gaz et du pétrole. Il a en outre évoqué le perfectionnement en cours d’un groupe de 80 techniciens vénézuéliens au sein des Ecoles de l’IAP d’Oran et de Skikda. Le ministre des Mines et de l’Energie a rappelé la mission de l’IAP qui constitue, a-t-il dit «le principal instrument de mise en œuvre de notre politique de coopération avec nos partenaires dans le domaine de la formation». L’IAP qui capitalise quarante-quatre années d’expérience en matière de spécialisation et de formation opérationnelle est devenu une «corporate university» de standard international, a souligné M. Khelil. Le rôle de l’IAP dans le développement des ressources humaines a été également mis en évidence par le Présidentdirecteur général de Sonatrach, Mohamed Meziane, qui a fait valoir l’importance des investissements consacrés par cette société nationale sur les plans managérial et humain. Le Président-directeur général de l’IAP, Salah Khebri, a, quant à lui, rappelé que près de 21 000 personnes ont été formées dans les diverses spécialités industrielles du pétrole et du gaz depuis la création de cet établissement par Sonatrach en 1964. Lors de la remise des diplômes, l’ambassadeur du Venezuela, Mitchel Mujica, s’est félicité du «haut niveau» de cette coopération bilatérale qui est appelée à se consolider, a-t-il souligné, tablant sur la perspective d’une croissance des échanges hors hydrocarbures. RESSOURCES HUMAINES ressources humaines 5e conférence formation du secteur Chakib Khelil : «Mesurer sur le terrain les résultats des efforts accomplis» «La cinquième conférence formation de notre secteur organisée les 2 et 3 décembre 2008 a permis de mettre en exergue les efforts accomplis par les entreprises en matière de formation. Ces efforts, s'ils ne sont pas négligeables, la part du budget consacré à la formation en atteste, doivent être maintenus et orientés encore plus vers les aspects qualitatifs. Les communications ainsi que les débats qui se sont instaurés ont démontré que la formation fait partie des préoccupations des premiers responsables des entreprises du secteur. La clarté et la pertinence des axes d'amélioration proposés à l'issue de la conférence indiquent une connaissance de plus en plus grande des enjeux qui se posent à notre secteur et la nécessité de nous outiller pour optimiser nos capacités à y faire face. Cependant, si les managers à tous les niveaux hiérarchiques doivent se considérer comme des acteurs-clés dans la qualité de nos processus de formation, les responsables formation doivent constituer une force de conseil-assistance interne et fournir les outils et méthodologies pour aider à la construction des plans, à la mise en œuvre des actions de formation et à l'évaluation des résultats de celles-ci. Aussi, je vous invite à accorder la plus grande importance à l'exploitation des recommandations de la cinquième conférence formation et à mettre l'accent sur la mise en place de méthodologies et de procédures d'évaluation qui nous permettront de mesurer, sur le terrain de manière concrète, si les objectifs fixés ont été atteints et si les compétences recherchées ont été acquises. Je vous rappelle tout l'intérêt que j'accorde personnellement à la mise en œuvre de ces recommandations et vous informe que je resterai attentif aux efforts qui seront faits dans ce cadre.» Dr Chakib Khelil Synthèse et recommandations de la conférence Synthèse La cinquième Conférence formation du secteur de l’Energie et des Mines organisée les 2 et 3 décembre 2008 à Alger a atteint les objectifs fixés, à savoir évaluer de manière objective les pratiques mises en œuvre en matière de formation, mais également préconiser des pistes de solutions pour les améliorer et pour trouver une adéquation encore plus grande entre la politique et la stratégie formation et la stratégie business des entreprises. Les échanges entre les spécialistes de la formation au niveau des entreprises, nationales et étrangères, les responsables formation au niveau des institutions de formation, nationales et étrangères et les gestionnaires en leur qualité d’utilisateurs des ressources humaines formées sont synthétisées ci-dessous. Ces débats ont également donné lieu à des recommandations qui devront être prises en charge au niveau de chacune des entreprises du secteur. Conditions d’une bonne intégration de la fonction formation dans la stratégie de l’entreprise • La formation doit être pilotée par une instance proche du niveau stratégique. • Les managers doivent être fortement impliqués. • La fonction formation doit se placer en position de conseilassistance. Energie & Mines 48 mars 2009 • La stratégie formation doit être affichée et partagée. • La formation doit s’inscrire dans une approche client-fournisseur, elle doit prendre en charge les attentes du client. • L’approche développée doit être globale et tenir compte des individus, de l’organisation, des outils et des méthodes. • La mise en œuvre doit être partagée entre tous les acteurs. • Les outils de recueil des besoins, de construction du plan et de budgétisation doivent être vulgarisés et mis à la disposition des lignes managériales. Nos défis • Faire de la formation continue un élément de la culture d’entreprise chez tous les acteurs (managers et employés). • Imposer la formation comme élément-clé dans les stratégies d’affaires et dans les politiques RH. • La préparation de la relève étant une préoccupation permanente, il faut en faire une activité pérenne. • Consacrer le partenariat, avec les meilleures institutions de renommée internationale, comme moyen privilégié pour faire évoluer l’efficacité de structures de formation. • Recourir davantage aux pratiques innovantes et notamment à l’accompagnement des projets d’amélioration. • Implanter et systématiser la pratique de l’évaluation postformation et la mesure du retour sur investissement. ressources humaines Les points forts • Les dépenses formation atteignent des niveaux appréciables (9% de la masse salariale pour Sonatrach, 8% pour Sonelgaz et 6% pour Ferphos). • Les durées moyennes de formation par agent et par an sont en augmentation : 19 j/an/agent pour Sonatrach et 14 pour Sonelgaz (le minimum fixé par la directive sectorielle est de 7j) • Les actions sont très diversifiées et tiennent compte des contextes de chaque entreprise. Les points d’amélioration • La procédure d’identification des besoins de formation n’est pas toujours en liaison évidente avec les objectifs opérationnels. • Les systèmes d’évaluation, notamment celui de l’évaluation des compétences, ne sont pas maîtrisés. • Le suivi de la formation reste quantitatif ; les méthodologies d’évaluation de l’investissement ne sont pas suffisamment implantées. • Les référentiels ne comportent pas souvent des objectifs mesurables. • Le processus de préparation de la relève des managers n’est pas planifié et mis en œuvre selon une démarche structurée. • Les relations avec les institutions de formation relèvent de la simple position d’achat de formation et non d’un réel partenariat. La formation dans les entreprises étrangères • La formation permet la mobilité entre différents postes et différents métiers. • La formation est un moyen permettant de : – repérer et identifier des formateurs en interne, – utiliser les compétences internes pour le partage et le transfert des connaissances, – gérer les flux et maîtriser les départs. • La Corporate University d’ENI est dédiée à la sélection recrutement et au training development. Elle perpétue le cycle de vie des connaissances de l’entreprise. • L’employé est acteur de son développement et mis en situation de réussite. • L’entreprise lui assurant les supports nécessaires pour son développement à travers un partenariat. • La formation est une obligation légale. La contribution des structures de formation du secteur de l’Energie et des Mines • La formation est une source d’enrichissement intellectuel et un facteur de développement et de valorisation de nos ressources humaines. • Le partenariat est la meilleure voie pour acquérir de l’expertise. • La capitalisation est une nécessité qui doit être intégrée dans nos pratiques de formation. Elle doit être développée qualitativement et outillée techniquement (processus knowledge management). • Le développement et la modernisation des capacités péda- gogiques et matérielles permettront de relever les défis avec assurance. • Plusieurs projets supports sont en cours d’élaboration : – banques de données techniques à l’usage des opérateurs du secteur ; – système d’Information, de veille et de communication ; – banque de données formateurs du secteur. • Problématique d’attractivité des meilleurs formateurs, notamment pour les formations dans le domaine des mines. L’expérience des structures de formation étrangères • Un programme de formation réussi est un programme basé sur le profil de compétence, exécuté par étape et complété dans des temps maîtrisés. • La politique formation est déclinée à partir de la politique GRH. • Les compétences pour chaque poste sont codifiées et notées. • Le passage de grade se fait sur la base des formations spécifiques. • Le modèle formation-développement permet l’adéquation entre les profils de compétence explicites et les parcours professionnels individuels. • L’intégration de la multiculturalité (groupes et filiales) autour des valeurs uniques de l’entreprise se fait par la formation, en s’appuyant sur les compétences locales. Recommandations • Mette en place une veille stratégique en matière de formation pour anticiper et préparer les compétences stratégiques. • Adopter une approche par objectif faisant le lien entre la stratégie business de l’entreprise et les objectifs de la formation. • Définir des indicateurs mesurables qui facilitent l’évaluation des objectifs de formation. • Définir et mettre en place la méthodologie et les outils d’évaluation de l’impact de la formation sur la performance de l’entreprise. • Evaluer le retour sur investissement de la formation. • Diversifier les modes de développement des compétences : tutorat, coaching, mentoring... • Développer la formation continue comme support au processus de gestion des carrières. • Améliorer l’attractivité des spécialistes comme formateurs, notamment dans le domaine des mines. • Impliquer les managers dans tout le processus de formation de l’amont à l’aval. • Mettre à la disposition des institutions de formation les besoins à moyen terme pour une meilleure planification et une meilleure visibilité du plan de charge. • Assurer, de façon continue, la formation des formateurs. • Utiliser les nouvelles technologies de l’information et de la communication pour développer le e-Iearning comme autre mode de formation. Energie & Mines 49 mars 2009 RESSOURCES HUMAINES ressources humaines Inerga Promouvoir les formations internes Par Hocine Rizou (*) N e pas former en tentant de le justifier par l’importance du temps que la formation requiert est certainement la meilleure façon d’empêcher le personnel d’évoluer et, par voie de conséquence, bloquer, à terme, tout le système que constitue l’entreprise. Quand bien même les besoins en ressources humaines pourraient être satisfaits, en bonne partie même, au moyen de recrutements externes, cela ne permet souvent par d’avoir des collaborateurs immédiatement opérationnels, beaucoup d’efforts d’imprégnation et d’adaptation sont nécessaires de part et d’autre : de la part de l’entreprise et de celle des nouveaux embauchés. Lorsque les conditions prérequises sont réunies chez les candidats internes, la préparation par la formation est très efficace pour répondre aux besoins de compétences à tous les niveaux. Convaincus par cette thèse, nous œuvrons depuis le début de cette année à préparer, grâce à des actions de formations internes notamment, les bases pour sensibiliser l’encadrement à la question d’amélioration continue des compétences, à la fonction de responsable, au travail efficace… et pour consolider les qualifications du personnel opérationnel. A travers la densification des actions de formation, il y a un objectif qui est de rassurer le personnel quant à la prise en charge de son souci – plusieurs fois exprimé – de se voir empêché de se perfectionner, d’améliorer ses prestations, et, par voie de conséquence, d’évoluer. Ce souci est un sujet itératif tant chez monsieur le ministre de l’Energie et des Mines qui n’a de cesse de rappeler, à toutes les occasions, son importance dans la compétitivité du secteur, que chez monsieur le Président du Groupe Sonelgaz. A constater la création d’une filiale (IFEG) dédiée spécialement à la promotion de la formation au sein du Groupe. Avec des infrastructures et des ressources humaines considérables, il est aisé de deviner la place qu’occupe cette activité dans la stratégie du Groupe. La formation est, à dire vrai, cet outil dont dispose l’entreprise pour entretenir les compétences, sans quoi, les hommes sont inévitablement affectés par l’obsolescence de leurs connaissances. H. R. * P-DG Inerga Energie & Mines 50 mars 2009 forum feminin Portraits d’Imène Khaldi et Khadra Bengrine Deux jeunes femmes dédiées aux chantiers La force de frappe d’une véritable Algérienne est de ne jamais cesser de démontrer son savoir-faire et son rôle parfaitement accompli dans les différents domaines d’activités en reflétant sa détermination à réussir sa mission en égalité avec l’homme. Par W. Abraz (*) et Chahira Baba-Ameur (**) Cette hardiesse et cette volonté de fer sont parfaitement illustrées par les jeunes femmes nouvellement recrutées au niveau d’Etterkib, à l’image de cette demoiselle à la compétence avérée dans l’un des chantiers de la société. En effet, Imène Khaldi est un jeune ingénieur plein de volonté et très motivé. Elle a été recrutée à Etterkib en juillet 2008 en tant qu’ingénieur QA/QC au niveau du site de Skikda. Ses missions d’ingénieur en contrôle qualité, chargée du suivi des travaux de génie civil au niveau du grand projet de réhabilitation et augmentation de la capacité du réseau anti-incendie de la raffinerie de Skikda, lui ont été attribuées selon son profil professionnel déjà bien rempli. Etant donné qu’elle a déjà exercé au sein d’une société étrangère, les sorties sur chantier n’avaient rien d’extraordinaire et ne l’impressionnaient pas, elle dit même être «très contente» de retrouver à Etterkib ses bonnes vieilles habitudes de jeune femme de chantier. Sur ce point précis, elle confirme : «Mon ancien boulot exigeait de moi une présence constante sur les chantiers, je suis très heureuse de retrouver ces pratiques au niveau d’Etterkib. Je ne serai pas dépaysée…» Son caractère de fonceuse lui a permis de s’intégrer rapidement et aisément au sein du groupe de cadres de ce chantier. En tant qu’ingénieur d’Etat de formation avec une expérience de deux ans sur les chantiers, elle dit évoluer à Etterkib «d’une manière prodigieuse» dans une équipe au sein de laquelle la communication et l’information priment, entourée de collaborateurs qui maîtrisent parfaitement leur travail. Elle affirme : «Chaque responsable est important et son apport contribuera à notre perfectionnement tous ensemble.» En dehors du fait qu’elle soit native de Skikda, son sérieux et son engagement ont été les critères qui ont encouragé Etterkib à placer Imène sur un projet d’importance stratégique pour l’entreprise comme pour le client Naftec. Ses missions principales, elle les exerce de façon appliquée et assidue, elle les décrit dans les points suivants : • En collaboration avec le bureau d’études d’Etterkib, elle prépare attentivement les travaux pour les sous-traitants tout en établissant les plannings des tâches qui leur sont confiées. • Elle intervient aussi dans la préparation des relevés topographiques ainsi que les plans d’implantation des zones à mettre à la disposition du chantier tout en suivant l’évolution des travaux de génie civil. • Elle contrôle la conformité des différentes phases des travaux de génie civil et reproduit les modifications «as built» sur les plans «bon pour construire». • Enfin en tant qu’ingénieur responsable et consciencieux, elle excelle dans la réception des ouvrages achevés avec le client, tout en ayant son mot à dire dans les différentes réunions de coordination avec le client Naftec. Imène Khaldi est un ingénieur accomplie, cadre parmi tant d’autres à la Direction des travaux d’Etterkib, à qui l’avenir réserve sans doute beaucoup de moments de joie et de rebondissements et une évolution, espérons-le, rapide et sûre ainsi que pour toutes les autres jeunes recrues de la société. Elle conclura : «J’espère réussir la tâche qui m’est confiée et répondre à la confiance que mes responsables ont placée en moi…» Imène Khaldi, ingénieur QA/QC Chantier de réhabilitation du réseau anti-incendie de la raffinerie de Skikda Khadra Bengrine, technicien OPL Convention-cadre de travaux de maintenance avec Sonatrach LQS Aval ☞ Energie & Mines 51 mars 2009 FORUM FEMININ performances ☞ «Je souhaite aussi que la gent féminine s’agrandisse au niveau des chantiers sans aucune distinction, avec un respect mutuel entre tous, pour atteindre tous ensemble notre objectif noble, celui de continuer à faire d’Etterkib une société performante et prospère, réussissant dans tous ses projets, comme l’ont fait nos prédécesseurs…» Ces nouvelles pratiques sont parfaitement illustrées par l’une de nos employées au niveau du site ouest lle d’Etterkib à Arzew, à savoir M Khadra Bengrine, âgée de 31 ans et titulaire d’un DEUA en chimie industrielle de l’université Mohamed-Boudiaf à Oran, qui a intégré Etterkib en juin 2007 en tant que secrétaire de direction au site. lle M Bengrine nous confirme : «Mon travail est exclusivement sur chantier et le terrain ne peut qu’apporter un ornement à mon CV.» La toute première expérience de lle M Khadra sur le terrain a donc été au niveau du complexe GP1Z de la zone industrielle d’Arzew pour superviser les travaux de sablage et peinture des installations de production. Son travail consistait alors à suivre le déroulement et l’avancement des travaux, en établissant des rapports journaliers et supervisant le personnel intervenant au complexe : «Je me dois d’être efficace et rigoureuse dans mon travail mais aussi flexible, ce qui me permet de mieux gérer mon travail et bien superviser les devaient être achevés en six mois l’ont été avant le délai contractuel entre avril et août 2008», poursuivra-t-elle. Vu les bons résultats obtenus dans le cadre de cette convention, Etterkib a décroché d’autres contrats avec le même client dont un consiste en la peinture des installations de production, c’est un autre projet qui va, lui aussi, finir avant les délais préconisés puisqu’il a débuté en août et est sur le point d’être achevé alors qu’il a été prévu pour cinq mois. C’est au fait un deuxième chantier qui lle voit la participation de M Khadra Bengrine qui, en sa qualité de technicien OPL, dans un environnement professionnel stimulant, doit assister à Une femme pour la gestion des stocks Par Karima Aribi, technicien en gestion des stocks La force d’une entreprise se mesure à la nature de ses activités et à la méthode de gestion de ses ressources (humaines et matérielles). C’est ce qui a été constaté ces dernières années depuis l’apparition de la mondialisation qui a imposé une nouvelle approche de la gestion en faisant de plus en plus appel à la gent féminine dans l’occupation de postes dans les différents domaines de gestion au même titre que les hommes. Connue pour son climat de travail serein, imprégné de respect, la société Etterkib a, en 2007, employé pour la première fois une femme au niveau du département de gestion des stocks à la Son sérieux et son dynamisme lui ont permis d’être affectée au service logistique du site où une tâche passionnante l’attendait qui lui permettait d’appréhender le domaine technique. Après quelques mois d’exercice au poste de secrétaire à ce service, où elle a d’ailleurs pu prouver ses capacités, lle M Bengrine a obtenu le poste de technicien OPL (ordonnancement, programmation et lancement) juste après la signature, le 6 janvier 2008, de la convention-cadre portant sur les travaux de rénovation et de maintenance au niveau des complexes de liquéfaction de la division LQS de Sonatrach lle Aval. L’implication de M Bengrine dans cette convention témoigne du mérite qu’a eu Etterkib en permettant à une jeune femme de pénétrer un domaine d’activité jusque-là réservé lle aux hommes. A ce propos, M Khadra Energie & Mines 52 mars 2009 direction de la logistique où toutes les bonnes conditions de travail étaient réunies, ce qui a permis de donner de bons résultats avec l’implication de la femme, qui est ainsi pleinement intégrée dans la prise de décisions. En tant que femme, il m’est fait obligation de me dépasser de deux manières : primo, accomplir les tâches qui me sont confiées dans le respect des procédures et en appliquant les normes liées à ce poste, et secundo faire toujours plus dans l’exercice de mes fonctions afin de me hisser au plus haut niveau et ne plus avoir à me poser de questions par rapport à mes compétences vis-à-vis de mes collègues hommes. équipes sur chantier…» Il faut dire que ses qualités de femme lui permettent de ne rien laisser traîner ni de laisser échapper le moindre détail dans les activités du chantier. lle A ce titre, M Khadra nous dit : «Je suis redevable à Etterkib et à la direction du site ouest qui m’ont donné ma chance et m’ont fait confiance, car mon implication dans le chantier m’a procuré un bien-être et une évolution tant professionnels qu’humains, que je ne trouverai peut-être jamais dans une autre compagnie..» «Je dirais que le fonctionnement d’Etterkib comme une grande famille ne laisse personne indifférent, au contraire ça permet un réel avancement du travail, quelle que soit la nature de l’activité. D’ailleurs, l’esprit d’une équipe soudée au niveau du site d’Arzew et du chantier a porté ses fruits, du moment que les travaux qui toutes les étapes du projet et veiller à son bon déroulement afin d’honorer son contrat : satisfaire le client. lle Il faut dire que M Khadra Bengrine et ses semblables sont l’illustration de la véritable réussite de la société en matière de promotion de l’emploi féminin sur les chantiers, ce qui est éloquent car, faut-il le rappeler, la présence des femmes y est un avantage incontestable pour le travail d’équipe. Elles contribuent à la diversité des points de vue, plus de respect entre collaborateurs et à une meilleure ambiance, plus d’organisation, plus de performance et plus de sécurité. W. A. et C. B.-A. * Chargé de communication ** Assistante communication (Etterkib) In Le Lien Etterkib focus Energie & Mines 53 mars 2009 PARTENARIAT partenariat Algérie-Chine Les deux pays célèbrent le cinquantenaire de leurs relations diplomatiques L’Algérie et la Chine ont célébré le 50e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques, la Chine ayant reconnu en septembre 1958 le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et les deux pays ont établi le 20 décembre de la même année des relations diplomatiques. Depuis lors, les relations entre les deux pays se sont développées de façon continue. Les relations bilatérales ont ainsi pris un appui sur des liens historiques ayant constitué le socle d’une coopération bilatérale dynamique et fructueuse, entretenue par l’échange de visites de haut niveau et une concertation régulière. En ce sens, les relations entre les deux pays remontent à une période où l’Algérie était en lutte pour son indépendance, ce contexte historique ayant contribué à cimenter et à structurer dans la durée les rapports entre les deux pays. Au lendemain de l’indépendance et, dès 1963, l’Algérie a été le premier pays en développement à recevoir des équipes médicales chinoises sur la base d’un accord régulièrement révisé, soit 3 000 médecins chinois pour exercer dans les structures hospitalières. Dans le sillage de cet engagement solidaire, l’Algérie a activement soutenu la légitimité du recouvrement par la République populaire de Chine, en 1971, de son siège au sein des Nations unies et de son statut de membre permanent au Conseil de sécurité. L’Algérie a aussi réitéré sa position au sujet de la question de Taïwan ainsi que son soutien à l’unité et l’intégrité territoriales de la République populaire de Chine, seule représentante du peuple chinois. La régularité des contacts politiques et diplomatiques de très haut niveau, dont les visites officielles effectuées en Chine par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en octobre 2000 et novembre 2006 et celle effectuée en Algérie par son homologue chinois, Hu Jintao, en février 2004, a grandement contribué à l’impulsion décisive du développement des rela- Energie & Mines 54 mars 2009 tions de coopération entre les deux pays. La deuxième visite du chef de l’Etat en Chine (novembre 2006), à la faveur de sa participation au premier sommet du Forum de coopération sino-africain, a consacré le niveau exceptionnel des relations entre les deux pays, avec la signature de la Déclaration sur l’approfondissement des relations de coopération stratégique, inscrivant ainsi les relations algéro-chinoises dans la confiance, la durée, la globalité et l’équilibre des intérêts. Cette visite avait donné lieu à la signature de neuf accords dans les secteurs des transports (aviation civile), des finances (non-double imposition), de la coopération économique et technique, du commerce, de l’énergie et de la justice. L’année 2008, à l’instar des années précédentes, a été marquée par la régularité et la multiplicité des contacts officiels, ponctuée de plusieurs visites de haut niveau entre les responsables des deux pays dans différents domaines. Durant cette même année, le Président de la République a assisté à la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques de Pékin, marquant ainsi un témoignage d’amitié et de solidarité de l’Algérie envers le peuple et le gouvernement chinois. L’année 2008 a également connu l’installation du groupe d’amitié algéro-chinois, assorti d’un accordcadre de coopération dans le domaine parlementaire. La coopération économique, commerciale et scientifique reflète l’excellence des relations politiques entre les deux pays, les échanges commerciaux ayant atteint, en 2007, 3,82 milliards de dollars, soit une augmentation de 48% par rapport à 2006, ce qui permet à la Chine d’occuper la 4e position au rang des partenaires come merciaux de l’Algérie et la 2 en tant que fournisseur du marché national avec des exportations évaluées à 2,689 milliards de dollars en 2007. Les nombreux chantiers de construction réalisés ou en cours de réalisation en Algérie par des entreprises chinoises représentent un montant global de 8,5 milliards de dollars, alors que le mégaprojet de l’autoroute Est-Ouest dont une partie est réalisée par des entreprises chinoises, pèse 6,2 milliards de dollars. La construction de voies ferrées pour un coût de 2 milliards d’euros et les investissements dans le domaine des hydrocarbures et des mines représentent, quant à eux, une valeur globale de 760 millions de dollars. Le projet du transfert des eaux souterraines d’In Salah vers Tamanraset (750 km) a été également confié à une entreprise chinoise, avec un coût de l’ordre d’un milliard de dollars. Dans le domaine des travaux publics et du transfert du savoir-faire, une entreprise chinoise spécialisée dans ce domaine financera la construction en Algérie d’un institut supérieur de gestion des grands projets et assurera une formation de courte durée en Chine sur les techniques de gestion et de réalisation d’infrastructures autoroutières à 70 ingénieurs algériens. Par ailleurs, les statistiques font ressortir que près de 30 000 ressortissants chinois travaillant et résident en Algérie dont 120 médecins de la mission médicale. L’ouverture de la ligne aérienne Alger-Pékin ne manquera pas non plus d’être un facteur de renforcement des relations bilatérales entre l’Algérie et la Chine. partenariat Le Président Bouteflika reçoit le Président de l’Assemblée populaire nationale de Chine Le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu à Alger le Président de l’Assemblée populaire nationale de la République populaire de Chine, Wu Bangguo, en visite officielle en Algérie. L’audience s’est déroulée en présence du Président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Abdelaziz Ziari, et du président du groupe d’amitié parlementaire algéro-chinois, Saïd Bouhadja. Wu Bangguo : «Les relations algéro-chinoises traversent la meilleure étape de leur histoire» Le Président de l’Assemblée populaire nationale de la République populaire de Chine, Wu Bangguo, a souligné à Alger que les relations algéro-chinoises traversent «la meilleure étape de leur histoire». Dans une déclaration à la presse à l’issue de l’audience que lui a accordée le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, M. Bangguo a précisé avoir évoqué plusieurs questions avec le Président Bouteflika, ajoutant que les deux parties ont exprimé leur satisfaction quant aux relations bilatérales. M. Bangguo en visite officielle en Algérie à l’invitation de Abdelaziz Ziari, Président de l’Assemblée populaire nationale (APN), a estimé que les relations bilatérales algérochinoises s’érigent «en modèle en matière des relations interétatiques», saluant la contribution du Président Bouteflika au développement des liens entre les deux pays. Le responsable chinois a rappelé «l’effort considérable » consenti par le Président Bouteflika du temps où il était chef de la diplomatie algérienne «dans le recouvrement par la Chine de sa position légitime au sein des Nations unies». Il a, à ce propos, valorisé l’appui de l’Algérie «à certaines questions inhérentes aux intérêts fondamentaux de la Chine, à l’instar des questions de Taïwan et du Tibet». M. Bangguo a rappelé que le Président de la République et son homologue chinois, Hu Jintao, avaient convenu de promouvoir les relations bilatérales à un niveau stratégique. S’agissant de la coopération économique, le Président de l’Assemblée populaire nationale de la République de Chine a indiqué avoir abordé avec le Président de la République les voies de renforcement de cette coopération forte d’un «volume d’échanges commerciaux qui s’est élevé, l’an passée, à 3,8 milliards de dollars». Il a, d’autre part, affirmé la détermination des deux pays «à déployer davantage d’efforts pour la réalisation des projets d’autoroute Est-Ouest et de transfert hydraulique SudNord». Les deux pays entendent, également, selon le responsable chinois, « élargir les domaines de coopération commune, notamment dans les secteurs de l’énergie, des ressources minérales, outre la création d’une zone économique chinoise en Algérie ». Il a ajouté avoir abordé «en profondeur» avec le Président Bouteflika les questions internationales au sujet desquelles il a relevé «une compatibilité et un rapprochement des positions» des deux pays. M. Bangguo a tenu à préciser que la coopération algérochinoise vise essentiellement à «défendre et les intérêts des deux pays et ceux des pays en voie de développement». Il a, d’autre part, rappelé le contenu des entretiens qu’il a eus avec M. Ziari sanctionnés par la signature d’un protocole-cadre de coopération parlementaire entre l’APN et l’Assemblée populaire nationale de la République populaire de Chine, formant le vœu de voir «les échanges parlementaires contribuer à l’enrichissement de la coopération et de l’amitié entre les deux pays». Le responsable chinois a, enfin, indiqué avoir relevé lors de sa visite «l’amitié profonde que voue le peuple algérien au peuple chinois». Energie & Mines 55 mars 2009 PARTENARIAT partenariat algérie-pologne Le Président Bouteflika reçoit le Président du Sénat polonais Le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu à Alger le Président du Sénat polonais, Boris Borusewicz. L’audience a eu lieu en présence du Président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah. Boris Borusewicz, Président du Sénat polonais : «L’Algérie reste un marché avec d’énormes perspectives» Proche collaborateur du Président polonais, le Président du Sénat, M. Borusewicz, en visite officielle en Algérie, a répondu volontiers dans ses quartiers à la résidence El Mithaq à nos questions. En présence de Son Excellence l’ambassadrice de Pologne en me Algérie, M Lidya Milka-Wieczorkiewicz, le Président du Sénat a adopté un ton franc et optimiste à souhait. Les réformes en Algérie, sa vision des mutations que connaît notre pays, l’avenir des investissements polonais en Algérie ainsi que le dossier du Sahara occidental ont constitué les principaux axes de cet entretien, écoutons-le. Comment percevez-vous l’Algérie d’aujourd’hui ? «Ma première visite aujourd’hui en Algérie va me permettre de comprendre les différentes mutations qui s’opèrent dans ce pays, notamment dans le domaine économique. Et laissez-moi vous dire que ces changements ne sont pas du tout faciles. A titre d’exemple, quand nous avons opté pour le système libéral après avoir baigné durant des décennies dans le système communiste, le niveau de vie des Polonais, durant ce changement, a chuté de plus de 40%. Toute réforme doit être faite immédiatement et non pas dans le temps. A titre d’exemple, j’ai entendu dire que votre pays consacre chaque année une lourde facture pour l’importation des produits alimentaires de base. Nous avons connu aussi cette situation. Mais, après les réformes que nous avons menées, la Pologne enregistre maintenant un excédent dans différents produits comme le lait, les viandes, le blé… Aussi, je dois dire que l’Algérie a traversé une période cruciale durant les années 1990 et j’en suis heureux qu’elle s’en est sortie. L’Algérie, qui est un marché potentiel avec des ressources Energie & Mines 56 mars 2009 importantes, a engagé des réformes profondes, notamment celles relatives à l’investissement et à la privatisation. Mais les hommes d’affaires polonais affichent toujours une certaine frilosité. La décennie 1990, qualifiée de drame national, a énormément marqué les entrepreneurs polonais qui ont affiché une certaine hésitation. Cependant, je dois souligner que parmi les membres de la délégation qui m’accompagne figurent une trentaine d’homme d’affaires polonais. Ces derniers, et selon leur première impression, affichent un optimisme et une détermination à conclure des contrats et à faire des affaires en Algérie. Car l’Algérie reste un marché avec d’énormes perspectives. Toutefois, nous nous sommes consacrés durant tout ce temps à la maison Pologne, à notre économie et à notre adhésion à l’UE. Cela explique aussi notre absence du marché algérien d’autant que nous avons de très bonnes relations avec votre pays et qu’il est maintenant temps de promouvoir davantage cette relation. D’ailleurs, durant ces deux dernières années, plusieurs ministres du gouvernement algérien ont visité la Pologne. A cette occasion, je vous informe que des ministres algériens ainsi que le chef d’état-major sont attendus prochainement en Pologne. Concernant la question du Sahara occidental, peut-on connaître la position de votre pays à l’égard de ce dernier cas de décolonisation en Afrique ? Mon pays soutient toute solution dans le cadre des Nations unies. Nous avons même un officier de l’armée polonaise dans les rangs de la Minurso. Et je rajoute que nous soutenons aussi la tenue d’un référendum sous les auspices de l’ONU. partenariat 3e session du Conseil d'affaires algéro-russe Vers un «partenariat productif» Le Conseil d’affaires algéro-russe a tenu à Moscou sa troisième session sous la coprésidence de Abdelkader Taïeb Ezzraïmi, vice-président du Conseil pour la partie algérienne, et de Sergueï Vinnitchenko, viceprésident de la partie russe en présence des membres des deux délégations. Dans une allocution à l’ouverture de la session qui s’est tenue dans le cadre des réunions bilatérales organisées à l’occasion de la réunion du Conseil d’affaires arabo-russe organisé concomitamment er avec le 1 Salon d’affaires Arabia-expo, M. Vinnitchenko a notamment mis l’accent sur l’importance du renforcement des relations économiques et commerciales de la Russie avec l’Algérie et le monde arabe de manière générale «dans un contexte de multipolarité». L’approche de l’Algérie concernant les voies et moyens de renforcer leurs relations bilatérales dans le domaine économique «est proche de celle de la Russie», a-t-il déclaré avant de rappeler que les relations entre les deux pays sont entrées dans une nouvelle étape depuis 2005, tout particulièrement après la visite du Président Vladimir Poutine en Algérie et de celle effectuée par le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika en Russie en février 2008. Ces visites ainsi que celle du ministre russe de l’Energie en Algérie en 2007 ont permis de conclure plusieurs accords entre les deux pays, a-t-il rappelé. Il a souligné que si le travail du Conseil d’affaires algéro-russe a enregistré des succès sur plusieurs plans, «il est temps de donner une nouvelle impulsion à l’action de cette structure afin de créer une synergie contribuant à promouvoir davantage les relations d’affaires entre les opérateurs des deux pays». De son côté, Taïeb Ezzraïmi a particulièrement mis l’accent sur la nécessité pour les hommes d’affaires russes et algériens de mesurer à sa juste valeur l’importance du rôle qu’ils peuvent jouer «dans la promotion d’une coopération économique et commerciale bilatérale de haute qualité». « Cette tâche est d’autant plus aisée que nos économies disposent d’une complémentarité remarquable tout en n’ayant, jusqu’à présent, été que faiblement touchées par la crise économique mondiale», a-t-il estimé. Evoquant le climat des investissements en Algérie, il a souligné que «la situation aujourd’hui a changé de manière radicale tant du point de vue politique et sécuritaire que du point de vue économique». Compte tenu du niveau d’attractivité de l’Algérie grâce à «son ambitieuse politique fiscale d’incitation à l’investissement étranger direct, combinée aux coûts (avantageux) de la main-d’œuvre et de l’énergie et à la volonté des hommes d’affaires algériens, je puis vous affirmer qu’il y a là un terrain favorable offrant de réelles opportunités», a-t-il souligné. «L’approche stratégique développée par l’Algérie depuis plus de neuf années a été limpide et sans contradiction aucune», ce qui laisse apparaître «de grandes opportunités à s’approprier, au niveau du marché algérien, des segments entiers extrêmement intéressants, compte tenu de la taille et de la position géostratégique privilégiée de l’Algérie, que d’aucuns considèrent comme la porte principale d’entrée en Afrique», a-t-il poursuivi. Tout en appelant les opérateurs russes à s’intéresser au marché algérien, il a rappelé que la refonte de tous les textes de lois régissant la sphère économique «est un signe majeur, à même de rassurer les investisseurs russes candidats à la conclusion d’affaires avec leurs homologues algériens». Le représentant de l’ambassade d’Algérie à Moscou a, pour sa part, mis en exergue tout l’intérêt que portent les autorités algériennes aux travaux de ce forum et leur pleine disposition à accompagner l’action du Conseil d’affaires algéro-russe comme le prouve la présence dans la délégation algérienne d’un représentant de l’Agence nationale pour le développement des investissements (ANDI). Les travaux se sont poursuivis par la présentation de plusieurs opérateurs comme Saidal, l’entreprise Anabib, l’ANDL, Aquapark (projet de complexe touristique et de loisirs sur le littoral d’Annaba), du côté algérien, et de Stroitrangaz ainsi que d’une société spécialisée dans les engins de travaux publics et du machinisme agricole du côté russe. Les participants ont convenu sur proposition de la partie russe de créer, dans les meilleurs délais, un site internet dédié au Conseil d’affaires algéro-russe pour permettre aux opérateurs des deux pays de gagner du temps en échangeant des données et des informations en temps réel pouvant aider à conclure des accords. Les participants ont particulièrement mis l’accent sur la nécessité de ne pas se limiter au renforcement des échanges commerciaux mais d’œuvrer à promouvoir les investissements grâce à un «partenariat productif» à travers la création de joint-ventures dans différents secteurs d’activités d’autant que les deux pays disposent de potentialités appréciables. Ils ont également convenu, sur proposition du vice-président de la partie algérienne, de tenir la 4e session du Conseil en Algérie dont la date de la rencontre n’a pas été fixée. Cependant, les deux parties ont insisté pour que le Conseil tienne une session au moins une fois par an, tout en insistant sur la nécessité pour les secrétariats permanents de faire le bilan annuel des activités du Conseil qui a un rôle très important à jouer puisqu’il a pour mission de mettre en relation les hommes d’affaires des deux pays. Energie & Mines 57 mars 2009 PARTENARIAT partenariat algérie-allemagne Plus de 200 entreprises allemandes implantées en Algérie Une importante délégation d’hommes d’affaires allemands représentant une douzaine d’entreprises spécialisées dans les domaines du BTP, des transports et de la logistique était présente à une conférence organisée à l’hôtel Mercure par la Chambre algéro-allemande de commerce et d’industrie. Cette conférence soutenue par le ministère allemand de l’Economie et de la Technologie, et consacrée à l’exploration d’éventuelles opportunités de partenariat dans les secteurs indiqués, a mis en évidence le potentiel algérien en la matière à la faveur du programme quinquennal 2005-2009 et les perspectives de développement de la coopération bilatérale dans le cadre du prochain quinquennat 2010-2014. Dans son intervention devant les représentants des ministères algériens des Travaux publics et des Transports, le directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d’industrie a souligné l’intérêt des opérateurs de son pays pour le marché algérien dont les indicateurs économiques sont propices à la promotion de la coopération, notamment dans le domaine des infrastructures étant «le secteur-clé du programme pour la relance économique». Andréas Hergenröther a tenu à rappeler, à ce propos, que plusieurs entreprises allemandes ont déjà réussi à tisser des partenariats dans les secteurs du BTP, des transports et de la logistique avec des entreprises algériennes, citant l’exemple de la société Dywidag qui a conclu un partenariat avec Cosider pour la réalisation de la partie génie civil du métro d’Alger ou encore la société KNAUF, leader mondial dans l’industrie du plâtre, qui a décroché 50% des actions de l’usine de plâtre à Fleurus et qui ambitionne d’acquérir, cette année, la totalité des actifs de l’usine dans le cadre de la privatisation. Aussi KNAUF réalise-t-elle actuellement une deuxième ligne de production de plaques à plâtre, la plus grande en Afrique du Nord. Energie & Mines 58 mars 2009 L’investissement en question est estimé à 40 millions d’euros. D’autres jointventures ont été citées par l’intervenant dans les domaines des matériaux de construction (BASF-Orascom) ou les transports (Siemens-SNTF) pour illustrer la densité du partenariat bilatéral. Plus grand exportateur mondial en 2007 avec un volume de près de 969 milliards de dollars et 1 billion d’euros en 2008, l’Allemagne entretient, en effet, de bonnes relations économiques avec l’Algérie au regard de l’évolution des échanges commerciaux durant ces dernières années. Les exportations allemandes vers notre pays ont atteint pour les neuf premiers mois de l’année 2008 un volume de 1,6 milliard de dollars, soit une augmentation de 25% alors que les importations d’Algérie ont été de l’ordre de 2,3 milliards de dollars, soit le double par rapport à l’année 2000. M. Hergenröther a affirmé que plus de 200 entreprises allemandes sont actuellement implantées en Algérie. Le représentant du ministère des Travaux publics, Boualem Oumedjber, sousdirecteur de la Coopération a, pour sa part, présenté le schéma directeur des grandes lignes du plan de développement du secteur pour dire que le domaine des travaux publics est «un vecteur de développement qui offre beaucoup d’opportunités de partenariat et d’investissement». Le secteur qui englobe un réseau routier de 111 000 km supportant plus 95% des échanges, plus de 5 000 ouvrages d’art, 55 aérodromes, 42 infrastructures portuaires, représente, en effet, 6,3% du PIB hors hydrocarbures et une forte contribution à la croissance, notera l’intervenant. M. Oumedjber soulignera également la nécessité de mise à niveau des infrastructures sachant que le réseau autoroutier de l’Algérie devra atteindre, en 2025, un linéaire de 5 500 km. Par ailleurs, le Directeur de la Planification au ministère des Transports a mis en avant les principaux objectifs du secteur dans le sillage du prochain quinquennal 2010-2014. Il s’agira essentiellement de la création de nouvelles entreprises de transports urbains, de nouveaux téléphériques et de tramways dans les wilayas de Annaba, Oran et Constantine mais aussi de l’extension du réseau ferroviaire, fera savoir Salim Hamdane. Ce dernier qui soulignera l’intérêt accordé au secteur parlera également d’électrification du réseau ferroviaire, d’intensification du maillage du réseau, notamment au niveau du sud et de l’ouest. Il annoncera, d’autre part, la mise en exploitation prochainement de trains électrifiés dans la banlieue algéroise. partenariat Energies renouvelables Les Allemands proposent savoir-faire et transfert de technologie Les opérateurs allemands veulent apporter leur contribution dans le développement du programme des énergies renouvelables. Un groupe de six entreprises ont participé à un séminaire tenu sous l’égide de la Chambre de commerce algéro-allemande à l’hôtel Mercure à Alger. Selon son directeur général, M. Hergenrother, la mission vise à «identifier les besoins des institutions algériennes en technologies et savoir-faire» et leur faire «des propositions de solutions assurant le transfert du savoir-faire technique et technologique». Les Allemands connaissent les ambitions des Algériens de vouloir atteindre «un objectif de 5% en énergies renouvelables d’ici 2010» mais constatent aussi que «le programme accuse du retard» si l’on se fie au niveau atteint aujourd’hui dans ce domaine qui «ne dépasse pas les 0,2%», dira M. Hergenrother. De plus, la poursuite de ces objectifs exige une «actualisation du cadre juridique par la promulgation d’un décret sur les tarifs ou le système de subvention» qui permette de favoriser l’implantation des projets de production de l’électricité photovoltaïque ou à partir du solaire «en Algérie», estiment les Allemands. La rencontre a permis d’aller de l’avant avec la signature de «plusieurs accords dans le domaine du photovoltaïque et du solaire thermique», a déclaré le DG de la Chambre algéro-allemande. Les Allemands sont leaders dans le domaine du solaire et la préoccupation des Algériens a surtout porté sur le coût que «la fiabilité permet cependant de compenser» à long terme, se défendent les hommes d’affaires allemands. Ces derniers sont fortement impliqués en Algérie dans la gestion des déchets, l’environnement, le solaire. Vingt hommes d’affaires, en partenariat avec l’organisme de coopération allemande GTZ, ont mené des missions de prospection en 2008 à Alger. Une autre rencontre, tenue en juin avec les experts allemands et les représentants des ministères de l’Energie, de l’Aménagement du territoire ainsi que ceux de New Energy Algeria, a traité de la question du développement du solaire. 70 experts (30 Algériens) ont participé au dernier salon sur l’environnement. Toutes ces manifestations – qui visaient une approche du marché algérien – ont donné lieu à des séries d’accords de partenariat. Parmi les projets les plus en vue, on peut citer la fourniture d’une centrale hybride solairegaz, à Hassi R’mel par les entreprises Schott et Siemens, la construction d’une tour solaire à Sidi Abdellah, ainsi que d’autres projets réalisés par X-tern, Phaesum, Solar 23. Vollmer, Conergy… r Selon le D Abderrahmane Hamidat, du Centre des énergies renouvelables, l’Allemagne est l’un des pays partenaires au même titre que la Belgique et l’Espagne avec lesquels l’Algérie compte développer son programme des énergies renouvelables et plus particulièrement le solaire. Le cadre d’investissement avec ses mesures incitatives, c’est-à-dire la loi de 2004 sur la production de l’électricité, permet d’encourager les investisseurs potentiels. «Plusieurs entreprises allemandes se sont déjà installées dans notre pays», dira-til. Les experts allemands, qui ont animé des conférences techniques, ont montré l’utilité du développement du solaire dans le dessalement, l’irrigation, l’approvisionnement en eau, l’épuration des eaux usées avec des applications dans des pays comme le Maroc, l’Inde et la Jordanie qui peuvent «intéresser l’expérience algérienne», avait noté Olivier Mayer du centre allemand Global Research. Algérie-Suisse Intensification des relations bilatérales Le Président du Conseil national de la Confédération suisse, André Bugnon, a quitté Alger au terme d’une visite officielle de quatre jours, à l’invitation du Président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Abdelaziz Ziari. Peu avant son départ, M. Bugnon s’est félicité de sa visite qui, a-t-il affirmé dans une déclaration à la presse, «va contribuer à l’intensification des relations bilatérales». Auparavant, il a estimé à l’issue d’un entretien qu’il a eu avec le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, que les relations bilatérales «méritent de s’intensifier» car, a-t-il dit, «nos deux pays ont des valeurs à échanger», assurant que ces échanges «vont être certainement fructueux». Il a souligné enfin que ses différentes rencontres avec les hauts responsables de l’Etat ont révélé des «potentialités énormes» de part et d’autre, favorables à l’intensification des relations économiques et politiques entre les deux pays. Energie & Mines 59 mars 2009 PARTENARIAT partenariat algérie-Pays-bas Maxime Verhagen, ministre néerlandais des Affaires étrangères : «L’Algérie est un partenaire majeur pour les Pays-Bas» M. Verhagen qui s’exprimait lors d’une rencontre avec les étudiants de l’Institut diplomatique et des relations internationales (lDRI), à la résidence El Mithaq, était accompagné de son homologue algérien, Mourad Medelci. Indiquant être «très heureux de se retrouver en Algérie» et d’avoir, par-là même, rencontré le Président de la République, Abdelaziz Boutetlika, M. Verhagen n’aura de cesse durant celle conférence de rappeler que «l’Algérie est un partenaire majeur au sein de la Méditerranée pour les PaysBas». Un partenaire avec lequel son pays «a des intérêts réciproques ». Allant plus loin, le ministre dira : «Nous avons pris la décision de faire de l’Algérie un partenaire stratégique», expliquant par là que les deux parties sont tombées d’accord «sur notre participation dans cette nouvelle politique de diversification de votre économie». Evoquant les questions d’ordre international, M. Verhagen a souligné le fait que «les Pays-Bas soutiennent le Secrétaire général de l’ONU dans ses efforts pour arriver à une solution politique qui prévoit l’autodétermination du peuple du Sahara occidental». Le ministre hollandais a indiqué qu’«une solution durable au conflit ne servira pas uniquement le Sahara occidental et le Maroc, mais ouvrira les portes de la coopération dans la région du Maghreb». «Nous soutenons le Secrétaire général de l’ONU ainsi que e son envoyé spécial au 5 round des négociations (de Manhasset) entre le Front Polisario et le Maroc», a-t-il souligné. M. Verhagen, qui était en visite au Maroc a précisé qu’il avait fait la même déclaration à Rabat, en anglais, concernant le conflit entre ces deux pays. «J’ai dit la même chose au Maroc et je pense que cela est clair», a-t-il encore dit. Pour ce qui est de la teneur de ses rencontres avec les responsables algériens, l’hôte de l’Algérie a précisé que celles-ci Energie & Mines 60 mars 2009 ont porté sur des questions «extrêmement importantes» des relations bilatérales, à savoir la coopération économique et institutionnelle et la lutte contre le terrorisme. «Nous avons échangé des informations et surtout consolidé notre conviction commune de renforcer la coopération dans plusieurs domaines tels que celui de l’eau, l’agriculture les énergies renouvelables...», a-t-il dit. «Nous avons l’ambition de transformer cette relation commerciale en une relation de partenariat» dans tous les domaines, notamment celui de l’alimentaire (semences, lait et viande) et de l’industrie. Le ministre néerlandais a également affirmé que la déclaration signée à Alger sur la non-double imposition «ouvre un nouveau chapitre dans les relations bilatérales». «L’approfondissement de nos relations se manifeste dans de nombreux domaines, surtout dans le domaine économique et énergétique», a-t-il ajouté, affirmant que les entreprises néerlandaises «ont beaucoup à offrir» dans le cadre de la coopération dans d’autres créneaux tels que l’agriculture, les infrastructures et l’activité financière. De son côté, notre ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a affirmé que l’Algérie entend développer une coopération soutenue avec les Pays-Bas dans le domaine énergétique compte tenu du fait qu’elle constitue un intermédiaire important entre les pays producteurs et consommateurs. «Nous voulons développer une relation avec les Pays-Bas qui tienne compte de l’aptitude particulière de ce pays à être un intermédiaire utile entre les pays producteurs et consommateurs d’énergie». M. Medelci a en outre plaidé en faveur d’une coopération énergétique «globale» avec l’Europe. Pour rappel, la visite officielle du MAE du Royaume des Pays-Bas s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations de coopération bilatérale et de concertation politique entre les deux pays. Elle intervient également au moment où l’Algérie et les Pays-Bas affichent une volonté partagée d’imprimer à leur partenariat économique une «dynamique nouvelle» à travers «un échange désormais régulier de visites de haut niveau». partenariat Premières journées technologiques françaises à Alger 50 entreprises «exposent» leur savoir-faire Organisées par la Mission économique de l’ambassade de France en Algérie et l’agence UBIFrance, en collaboration avec la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) et le Forum des chefs d’entreprise (FCE), les journées technologiques françaises ont été ouvertes au Palais des nations. Marquée par la présence de Jean-Louis Raffarin, sénateur de la Vienne, ancien Premier ministre, cette rencontre a réuni environ 200 participants représentant 56 entreprises françaises qui ont eu, au cours de cette rencontre, à exhiber leur savoir-faire dans quatre secteurs stratégiques pour les deux pays. Il s’agit de l’énergie, hors hydrocarbures, environnement, transport et technologies de l’information et de la communication (TIC). Plus de 2 000 visiteurs professionnels algériens (responsables politiques et institutionnels, décideurs privés et publics, partenaires potentiels, agents, importateurs…) étaient attendus à cet évènement franco-algérien le plus important de l’année. Après la Pologne, le Koweït et l’Arabie Saoudite, l’Algérie a été retenue pour cette opération. A cette occasion, l’ex-Premier ministre français a affiché sa confiance quant à l’avenir de l’économie algérienne, tout en insistant sur l’importance des relations algéro-françaises et le partenariat qui a toujours existé entre les deux pays. «Je suis content de voir les entreprises françaises avoir confiance au dévelop- pement de l’Algérie. Il y a lieu d’intensifier les échanges entre les deux pays et être au centre de la technologie.» Présidée par Bruno Ponson, Directeur général de l’Ecole supérieure algérienne des affaires (ESAA), la première journée a été marquée par l’organisation d’un atelier-débat sur le management de projet. Plusieurs présentations ont eu lieu au cours de cette séance-débat. Il s’agit des exposés sur les différents projets des grandes entreprises, telles que Alstom Holdings chargée des infrastructures de production d’énergie et du transport ferroviaire, de Tansdev, opérateur de transport rivé en France, d’Egis Groupe ingénierie et conseil dans le domaine de la construction des infrastructures, montage de projets, exploitation des infrastructures routières et aéroportuaires. Il faut noter que ces journées sont marquées par une exposition regroupant les grands groupes, PME, et pôles de compétitivité français autour de ces quatre secteurs, ainsi que des ateliers axés sur trois thèmes porteurs : management de projets, transfert de savoir-faire et de technologie, schémas innovants de partenariats qui sont organisés en marge de ces travaux. Les organisateurs comptent beaucoup sur les entretiens ciblés entre décideurs publics ou privés algériens et responsables d’entreprises françaises. Il faut reconnaître que la France reste le premier fournisseur de l’Algérie et est le premier investisseur hors hydrocarbures dans le pays. On compte un peu plus de 250 entreprises françaises implantées dans le pays, employant près de 30 000 ouvriers et travailleurs. Pour les deux parties, les perspectives d’évolution du marché sont particulièrement prometteuses. Forte de ses recettes pétrolières et gazières, de l’élimination de sa dette extérieure, de réserves de change qui couvrent plus de trois ans d’importation, l’économie algérienne s’ouvre et les projets d’infrastructure abondent, ainsi que des Des experts soulignent l’importance de la communication pour l’entreprise Des chefs d’entreprise français ont souligné, à Alger, l’importance de la communication pour l’entreprise, aussi bien au plan interne qu’externe dans le management des projets afin de garantir une «meilleure efficience» dans leur élaboration et mise en œuvre. Lors d’un atelier-débat sur le thème «Management de projets», des experts ont évoqué devant un parterre de chefs d’entreprise algériens les actions à entreprendre pour améliorer les performances d’une entreprise et la réalisation de ses projets. Pour le représentant de l’entreprise Alstom (infrastructures de production d’énergie et de transport ferroviaire), Frédéric Wiscart, les facteurs de succès d’un projet consistent à «impliquer l’équipe chargée de l’exécution dans la phase commerciale et lui faire connaître le contenu des contrats». Il s’agit également, a-t-il dit, de «s’adapter aux spécificités locales, anticiper et maîtriser les risques et mettre en place une relation d’équipe». Le représentant de la société Bull Algérie (système d’information ouvert) a indiqué, de son côté, que le management de projet «s’appuie sur une méthodologie, un ensemble structurant de règles, de techniques et outils applicables pour l’ensemble du cycle de vie du projet, et sur l’accompagnement du client tout au long de la mise en œuvre des phases de changement qui sont l’introduction et la mise en service de nouvelles technologies». Le P-DG du Groupe Egis (ingénierie et conseil dans le domaine de la construction des infrastructures routières et aéroportuaires), Yazid Abela, a abordé l’aspect organisationnel, insistant sur l’importance d’identifier les différents acteurs d’un projet et de définir le rôle de chacun, notamment le comité de pilotage. projets de privatisation ou d’investissement en Greenfield, avec notamment l’arrivée de nouveaux investisseurs en provenance des pays arabes (Egypte et pays du Golfe principalement). Les secteurs les plus porteurs, outre l’énergie, sont les transports urbains, les chemins de fer, l’aéronautique, le BTP, l’eau ainsi que les technologies de l’information et de la communication. Energie & Mines 61 mars 2009 PARTENARIAT partenariat algérie-canada Le MAE canadien : «L’Algérie, un partenaire solide» Le ministre canadien des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a affirmé à Ottawa que l’Algérie est un «partenaire solide» avec lequel le Canada a bâti une «relation unique». «En cette période d’instabilité économique mondiale, il est rassurant pour le Canada, alors que le monde entier s’affaire à remettre le système financier international sur des bases stables, de compter sur l’Algérie, un partenaire solide, un allié et un complice avec lequel nous avons patiemment bâti au cours des dernières décennies avec, entre autres, le concours des entrepreneurs une relation unique», a souligné M. Cannon dans une allocution lors du déjeuner de l’Alliance d’affaires Canada-Algérie (AACA). Evoquant la coopération énergétique entre les deux pays, il a affirmé que l’Algérie et le Canada «sont des superpuissances énergétiques dans leur région respective», relevant que l’énergie «se trouve au cœur de notre commerce bilatéral qui a dépassé cinq (5) milliards de dollars en 2007 et qui a fait de l’Algérie le premier partenaire commercial du Canada en Afrique et au Moyen-Orient». «L’Algérie, a-t-il poursuivi, contribue à la sécurité énergétique du Canada en assurant l’approvisionnement pétrolier d’une partie de l’est du pays», ajoutant que «pour, leur part, les sociétés canadiennes ont reconnu le formidable potentiel du secteur énergétique algérien en y investissant fort de leur leadership technologique et de leur dynamisme». «Nous sommes bien conscients, ici au Canada, que l’influence de l’Algérie dépasse largement ses frontières nationales et qu’Alger est devenue un acteur incontournable sur les échiquiers européen et méditerranéen», a-t-il souligné. Revenant sur l’historique des relations agléro-canadiennes, M. Cannon a rappelé que «dès les premiers mois après son indépendance, l’Algérie a su trouver à ses côtés un Canada engagé résolument pour l’épauler dans ses aspirations à bâtir un pays moderne et prospère». «Aujourd’hui, a-t-il ajouté, le Canada est présent dans plusieurs secteurs d’activités en Algérie, tout comme l’Algérie l’est de plus en plus au Canada.» Concernant la communauté algérienne établie au Canada, le MAE canadien a précisé que 50 000 Algériens vivent au Canada, relevant que plusieurs d’entre eux occupent aujourd’hui des postes de responsabilité au niveau des universités, centres de recherche et certaines entreprises industrielles. Le MAE canadien a, en outre, mis en exergue l’importance de l’ouverture d’une liaison aérienne Alger-Montréal dans la facilitation des échanges dans différents domaines entre les deux pays. «J’ai moi-même paraphé l’accord aérien entre le Canada et l’Algérie qui a facilité les échanges entre nos pays. Air Algérie a d’ailleurs établi une liaison aérienne entre Alger et Montréal, la première en Amérique du Nord», a-t-il dit. Par ailleurs, M. Cannon a exprimé l’appui de son pays aux efforts de l’Algérie pour accéder à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). L’AACA a été créée en 2004 pour contribuer au développement des échanges économiques et à la promotion des investissements et du partenariat entre le Canada et l’Algérie. algérie-soudan Signature d’un procès-verbal de coopération Le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, et son homologue soudanais, Zoubeir Ahmed Al Hassène, ont procédé à Alger à la signature d’un procès-verbal de coopération entre l’Algérie et le Soudan dans le domaine énergétique dans le cadre de la consolidation de la coopération et du partenariat entre les deux pays. Intervenant à l’issue de la cérémonie de signature, M. Khelil a indiqué que ce document visait à insuffler un nouvel élan au partenariat dans divers domaines, notamment en matière d’exploration et de production de pétrole dans les deux pays à travers la compagnie Sonatrach et les entreprises pétrolières soudanaises. Le procès-verbal de coopération algéro-soudanaise prévoit également «un soutien de l’Algérie au Soudan pour le parachèvement des études de réalisation et d’exploitation des raffineries ainsi que la formation de cadres et techniciens Energie & Mines 62 mars 2009 soudanais dans les instituts algériens et les entreprises de formation spécialisées», a précisé M. Khelil. De son côté, le ministre soudanais de l’Energie s’est félicité des résultats de sa visite en Algérie, affirmant que «les deux pays œuvrent de concert en vue d’apporter les dernières retouches à la concrétisation de projets mixtes dans le secteur des mines et du raffinage du pétrole», avant de prévoir «d’autres contrats d’association à l’avenir entre l’Algérie et le Soudan». Le ministre soudanais a également fait part de la volonté de son pays de bénéficier de l’expérience algérienne dans le domaine de l’énergie tout en exprimant le souhait de lancer «un partenariat d’investissement à travers la création au Soudan d’une entreprise mixte spécialisée dans la prospection pétrolière». partenariat algérie-états-unis d’amérique L’ambassadeur d’Algérie à Washington devant le Conseil d’affaires algéro-américain : «Nous nous félicitons du volume sans cesse croissant des échanges entre nos deux pays» ■ M. Baâli a également reçu les représentants de la communauté algérienne établie aux Etats-Unis. L’ambassadeur d’Algérie aux EtatsUnis, Abdallah Baâli, a tenu une réunion de travail qui a regroupé les présidents des différentes associations de la communauté nationale établie aux Etats-Unis, a-t-on appris auprès de l’ambassade. S’adressant aux représentants de la communauté nationale, M. Baâli a affirmé sa disponibilité à écouter leurs préoccupations et à œuvrer au renforcement des moyens de la section consulaire, ainsi qu’à la rationalisation de ses méthodes de travail pour répondre au mieux à leurs attentes. Il les a dans ce cadre appelés à «s’engager dans la promotion des intérêts et de l’image de l’Algérie» aux Etats-Unis et à participer «de façon plus résolue au processus de développement interne». Lors du débat, les représentants de la communauté nationale établie aux Etats-Unis ont soumis un certain nombre de propositions visant à «une meilleure prise en charge» de leurs préoccupations au niveau de la section consulaire» et se sont déclarés «pleinement disposés à contribuer au rayonnement de l’Algérie aux Etats-Unis et à son entreprise de redressement». L’ambassadeur s’est engagé, de son côté, à tenir des réunions périodiques avec les dirigeants de la communauté nationale en vue d’assurer le suivi des décisions prises lors de la réunion. Par ailleurs, M. Baâli, qui a été l’hôte du Conseil d’affaires algéro-américain (USABC), s’est félicité du volume «sans cesse croissant» des échanges commerciaux entre l’Algérie et les Etats-Unis (20 milliards de dollars américains), faisant de notre pays, a-t-il dit, le premier partenaire des Etats-Unis au Maghreb et le second dans le monde arabe et des Etats-Unis, le premier client de l’Algérie et son quatrième fournisseur. L’ambassadeur qui a en outre relevé la «prédominance» de la composante hydrocarbures qui caractérise encore les échanges entre les deux pays a, à cette occasion, appelé les entreprises américaines à «saisir les opportunités de coopération et d’investissement que recèle le marché algérien aux fins de leur diversification». Soulignant l’impératif d’une coopération constructive entre l’ambassade et le Conseil d’affaires afin de permettre aux deux pays d’atteinte leurs objectifs communs, M. Baâli a enfin réitéré son soutien comme celui du gouvernement algérien à l’USABC dans son action et à «agir dans un sens qui puisse favoriser l’amélioration de l’image de marque de l’Algérie aussi bien au niveau des entreprises américaines qu’au sein des instances fédérales des Etats-Unis, dont le Congrès». Energie & Mines 63 mars 2009 PARTENARIAT partenariat Associée à l'exploitation du grand champ de gaz de Camisea Sonatrach signe un nouveau succès au Pérou avec la mise en production du gisement de Pagoreni Le gisement de gaz humide de Pagoreni dans le département de Cusco, au Pérou, vient d’entrer en production. La cérémonie officielle d’inauguration de l’entrée en production de ce gisement qui relève du grand champ de Camisea à la mise en valeur duquel la compagnie nationale Sonatrach est associée aux côtés d’autres compagnies pétrolières s’est déroulée à Pisco en présence de Mohamed Meziane, P-DG de Sonatrach. Avec une production initiale de 6,5 millions de mètres cubes par jour de gaz et quelque 20 000 barils/jour de liquides, la mise en production de ce gisement constitue un succès indéniable de Sonatrach dans sa stratégie de développement à l’international. Engagée depuis 2002 dans le projet Camisea, Sonatrach avait, en 2003, augmenté sa mise dans le bloc 88. Un avenant signé avec la compagnie Pluspetrol avait permis à Sonatrach de prendre une participation de 10% dans le champ de Camisea en amont et d’augmenter de 10% sa participation en aval dans le transport par canalisations. En 2004, le consortium en charge de Camisea et regroupant Pluspetrol, Hunt Oil, SKGROUP, Technit et Sonatrach avait obtenu les droits de développement du champ gazier Pagoreni sur lequel un puits avait déjà été foré. Les ressources estimées de cette zone sont de 223 milliards de mètres cubes. Chakib Khelil décoré de l’ordre du «Soleil de Pérou» Dr Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines, a effectué sa visite officielle au Pérou durant laquelle il a eu d’intenses activités et a été décoré de l’ordre du «Soleil du Pérou». L’entretien a été l’occasion de passer en revue l’état des relations de coopération dans le domaine de l’énergie et des mines ainsi que les perspectives de leur renforcement. Monsieur le Ministre a également été reçu par le Premier ministre péruvien, Yehude Simon, et le Vice-Président du Congrès. r Au cours de cette visite, D Chakib Khelil a eu une séance de travail avec son homologue péruvien, le ministre de l’Energie et des Mines, Pedro Sanchez Gamarra, élargie aux membres des deux délégations. Le procès-verbal signé au terme de ces discussions réaffirme la volonté des deux parties de renforcer davantage la coopération entre les deux pays, notamment dans les domines de la formation des cadres péruviens en Algérie (IAP), de l’exportation et de production d’hydrocarbures, de la commercialisation, du transport du gaz naturel, du raffinage et de la pétrochimie. Un accent particulier a été mis sur le secteur des mines où la partie péruvienne a marqué sa disponibilité à partager son expérience dans ce domaine avec Energie & Mines 64 mars 2009 l’Algérie. Pour la mise en œuvre des axes de coopération identifiés dans ce procès-verbal, un groupe mixte a été mis en place. Le ministre a également visité l’unité de traitement de gaz à Pisco et l’usine de liquéfaction en cours de réalisation à Malchorita (200 km au sud de Lima). Pour rappel, Sonatrach est présente au Pérou dans le projet Camisea qui est un projet intégré comprenant les segments amont, transport, distribution et GNL avec une prise de participation de 10% dans la partie développement et production et 20% dans le transport par gazoduc. En marge de sa visite au Pérou, le ministre a été décoré, suite à une décision du Président de la République du Pérou, de l’ordre du «Soleil du Pérou» en reconnaissance au mérite et aux efforts qu’il a déployés dans la promotion et le développement des relations d’amitié et de coopération entre l’Algérie et le Pérou. La cérémonie de remise de cette distinction honorifique, deuxième du genre après celle de 2004, s’est déroulée au siège de la chancellerie sous la présidence du ministre des Affaires étrangères péruvien en présence de hauts responsables politiques, économiques et parlementaires. Dans son allocution de remerciements, le ministre a réaffirmé sa ferme volonté pour le renforcement et la diversification des relations de coopération et de partenariat entre l’Algérie et le Pérou pour en faire un modèle de coopération Sud-Sud. focus Energie & Mines 65 mars 2009 PARTENARIAT partenariat Clôture de la 17e session de la grande commission mixte algéro-tunisienne Un nouveau souffle à la coopération bilatérale ■ Signature de 8 projets d'accords, mémorandums et programmes exécutifs. Huis projets d’accords, mémorandums et programmes exécutifs ont été signés e à l’issue de la 17 session de la grande commission mixte algéro-tunisienne. Ces documents concernent les volets économiques et commercial, les ressources humaines et le volet consulaire et social. L’accord commercial préférentiel porte sur un système de liste de produits à échanger et l’octroi des mêmes avantages accordés à l’Union européenne dans le cadre de l’accord d’association. Trois listes tarifaires ont été retenues dans cet accord pour être soumises à l’exonération. Il s’agit du démantèlement douanier à partir de l’entrée en vigueur de l’accord, de la réduction de 20% durant les cinq premières années et de 10% pendant 10 ans. L’accord énonce également des mesures relatives à la lutte contre la concurrence déloyale et aux mesures préventives. Un accord entre le Centre algérien de contrôle technique des travaux publics (CTTP) et le Centre tunisien d’étude technique et de la construction (CETEC) a été également conclu entre les deux parties. Il vise notamment à échanger des expériences, des stagiaires et des experts et d’instaurer un partenariat pour soumission dans le cadre d’appels d’offres nationaux et internationaux. Le volet des ressources humaines comporte, quant à lui, un accord de coopération et un programme exécutif dans le domaine de l’enseignement supérieur. L’accord prévoit l’encouragement de la coopération entre les universités et les instituts de l’enseignement supérieur dans les domaines des énergies renouvelables, la lutte contre la désertification, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, la biotechnologie, la santé et l’agriculture. Le programme prévoit la facilitation des échanges des délégations estudiantines et scientifiques entre les deux pays. Le volet consulaire et social renferme un protocole d’accord dans le domaine des affaires religieuses, une convention de coopération entre l’Office national d’appareillage et accessoires pour handicapés et la Caisse de la sécurité sociale de Tunisie et un protocole de coopération dans le domaine de la Sécurité sociale. Il prévoit aussi un programme exécutif (2008-2010) dans le domaine du travail et des relations professionnelles. Accord pour doubler les approvisionnements de la Tunisie en GPL algérien L’état et le développement de la coopération énergétique avec, à la clef, un accord d’accroissement des exportations de gaz algérien vers la Tunisie ont focalisé les travaux de la séance de travail coprésidée à Tunis par le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, et son homologue tunisien, Afif Chelbi. L’occasion a été saisie pour annoncer la conclusion d’un accord entre les deux parties pour doubler les quantités de GPL livrées à la Tunisie, actuellement de 150 000 tonnes/an, à près de 300 000 tonnes/an pour couvrir les besoins de la Tunisie en la matière. «C’est un très bon accord entre les deux parties», a déclaré à ce sujet Chakib Khelil, en précisant qu’«outre cet accord de 300 000 tonnes/an, renouvelable, il est également question pour Sonatrach de participer dans les facilités de stockage de GPL en Tunisie». Les deux parties ont évoqué la possibilité de développer à l’avenir un stockage terrien, en Tunisie, de GPL qui servi- Energie & Mines 66 mars 2009 rait de base de stockage du produit, destinée aussi bien à couvrir les besoins de la Tunisie que ceux d’autres pays de la Méditerranée en la matière. Les deux parties ont, en outre, discuté du développement du gaz découvert en Tunisie, notamment le mode de sa commercialisation et de la construction prochaine d’une équipe de travail appelée à plancher sur la question, a ajouté le ministre. Les autres dossiers évoqués ont porté sur l’approvisionnement en GPL et en gaz naturel des zones frontalières tunisiennes à partir de l’Algérie, ainsi que le projet de l’interconnexion électrique entre les deux pays. «Nous espérons commencer en 2009 le transfert de l’électricité sur des liaisons de 400 kilovolts», dira Chakib Khelil en soulignant qu’«avec l’interconnexion faite depuis quelques semaines avec le Maroc, le paysage maghrébin dans le domaine de l’électricité commence à devenir une réalité». partenariat e 25 anniversaire de la TTPC Le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, a assisté à la célébration du 25e anniversaire de la création de la Trans-Tunisian Pipeline Company (TTPC). La TTPC est la société qui assure la gestion et l’exploitation du tronçon tunisien (370 km) du gazoduc transméditerranéen (Transmed) reliant l’Algérie à l’Italie, via la Tunisie ; un projet long de 2 500 km, dont 171 km en eau profonde, qui permet l’acheminement du gaz des champs du Sud algérien vers l’Europe. M. Khelil, qui conduit une délégation de responsables du ministère de l’Energie et des Mines et Groupe Sonatrach, s’est rendu dans la région du Cap Bon (littoral), est de la Tunisie, où il a visité les installations de la station de compression d’El Haouaria. La station, implantée après 170 km de gazoduc en territoire tunisien, est placée en amont des conduites sous-marines du canal de Sicile. Elle est équipée de 10 unités de compression (jusqu’à 210 bars) de cycle régénératif d’une puissance totale de 260 MW, selon une fiche technique présentée à l’occasion. Le Transmed a fait l’objet d’un projet, réalisé par le Groupe italien ENI, d’accroissement de près de 25% en deux phases de ses capacités de transport, soit de 27 milliards de mètres cubes par Remerciements an à 33,5 milliards de mètres cubes par an à l’exécution totale du projet début octobre 2008. Une première phase de cet accroissement, soit pour une capacité de 1,2 milliard de mètres cubes/an a été livrée en avril 2008 et une seconde pour 3,3 milliards de mètres cubes/an début octobre 2008, pour un investissement de plus de 500 millions d’euros, a-t-on précisé. Transmed est un ouvrage comprenant deux gazoducs, dont le premier d’une capacité de 12 milliards de mètres cubes/an, a été mis en exploitation en 1983 et le second portant la capacité globale à 27 milliards de mètres cubes /an opérationnel depuis 1994. Les deux gazoducs sont mis en parallèle et traversent le territoire tunisien sur 370 km de l’Oued Saf-Saf, à la frontière algéro-tunisienne, jusqu’à la station d’El Haouaria à la pointe du Cap Bon sur le littoral est de la Tunisie. Cette dernière est reliée à la Sicile à travers cinq lignes en mer équipée de terminal de départ et d’arrivée (TMPC), est-il ajouté. Pour Chakib Khelil, l’ouvrage, qui prend forme dans le désert algérien, traverse la Tunisie et aboutit en Italie, revêt une dimension particulière et constitue un lien physique important rapprochant les rives nord et sud de la Méditerranée. «En reliant deux continents, l’ouvrage est le symbole même de l’interdépendance entre ces pays et l’un de ses objectifs est certainement, et non des moindres, celui d’orienter les efforts des pays impliqués vers un même objectif de développement et d’agir comme un facteur de rapprochement entre l’Algérie, la Tunisie et l’Italie», a-t-il souligné lors de la cérémonie de célée bration du 25 anniversaire de la TTPC. «Les volumes de gaz livrés aux clients de Sonatrach sur le Transmed sont estimés à ce jour à plus de 450 milliards de mètres cubes», a affirmé le ministre. Cette cérémonie s’est tenue en présence, outre de Chakib Khelil et de son homologue tunisien, Afif Chelbi, de la sous-secrétaire d’Etat italienne aux me Affaires étrangères, M Stephania Craxi, et des cadres des entreprises d’hydrocarbures algérienne Sonatrach, italienne ENI, tuniso-italienne Sergaz et tunisiennes Etap et Sotugat. Remerciements Energie & Mines 67 mars 2009 Energie & Mines 68 mars 2009 INTERNATIONAL SPECIAL OPEP Conférence extraordinaire de l'Opep d'Oran Une forte présence de la presse internationale La conférence a enregistré la présence de : • Près de 300 journalistes et photographes dont plus de 90 journalistes étrangers et 22 correspondants de la presse étrangère accréditée à Alger. • Plus de 40 organes de la presse nationale dont la Télévision algérienne avec ses trois chaînes, la Radio nationale (Chaînes I, II, III, RAI, Radio El Bahia) • 46 organes de la presse étrangère mondiale n’ont pas manqué ce rendez-vous planétaire. Il s’agit notamment de la presse américaine présente en force à Oran à travers : • Bloomberg (TV et agence) avec 10 journalistes • L’agence Platts avec 4 journalistes • L’agence Associated Press (AP) avec 4 journalistes • L’agence Dow Jones (4) ainsi que le Financial Times (1), le Wall Street Journal (1) et le Business Week. La presse britannique représentée par : • Reuters (agence et TV) avec 10 journalistes • The Economist (1) Les Espagnols avec l’agence EFE (2) et la Radio extérieure d’Espagne. Etaient présents également l’AFP (6), Radio France internationale (1) et Radio France (1), le quotidien italien Li Sole 24 (1), la télévision allemande ZDF. La presse japonaise a été représentée par l’agence de presse japonaise (Jiji presse) (1), les télévisions japonaises NHK Japan TV et Kyodo News, ainsi que les quotidiens Nikkei, Tokyo Newspaper et Shimbun. La presse chinoise était également de la partie à travers l’agence Chine Nouvelle avec 7 journalistes et la télévision publique de Chine (CCTV). Des organes de la presse russe, nigériane, émiratie, qatarie, iranienne ainsi que les chaînes de télévision arabes (El Arabia, la BBC Arabic, El Ikhbaria, LBC, El Hurra, Press TV, Arab News Agency) ont aussi assuré la couverture médiatique de cet événement. Il est à relever qu’une quinzaine de journalistes étrangers accrédités n’ont pas pu faire le déplacement à Oran en raison du retard dans la délivrance des visas. Energie & Mines 69 mars 2009 INTERNATIONAL SPECIAL OPEP 151e Conférence extraordinaire de l’Opep - Oran, 17 déc. 2008 147 dollars en juillet, 39 en décembre, Cinq mois de chute libre du baril Le baril de pétrole qui a atteint un record historique à 147,50 dollars à la mi-juillet 2008 ne vaut aujourd’hui que le tiers de cette valeur, sinon moins. Voici les momentsclés de cinq mois de chute des prix. 11 juillet. Le prix du Brent de la mer du Nord (Londres) atteint un record historique à 147,50 dollars (USD) et le Light sweed crude 147,27 USD, soutenu par les tensions géopolitiques et la faiblesse du dollar. 14 juillet. Les cours s’orientent à la baisse, tombant à 143,93 USD à New York et à 143,32 USD à Londres. 17 juillet. Le baril perd 10 dollars à 134,60 dollars à New York après une hausse imprévue des stocks de brut aux Etats-Unis. 23 juillet. Le Brent plonge en Asie à 129,01 USD et le Light sweed crude à 127,69 USD. 1er août. Les cours reculent à 123,26 USD en Asie, déprimé par la croissance américaine jugée décevante au deuxième trimestre. 11 août. Le Brent de Londres tombe à 111,44 USD en raison des inquiétudes sur la consommation mondiale du brut. 15 août. Le brut approche le seuil de 110 USD, atteignant 111,34 USD à New York, après le rapport de l’Opep annonçant une légère révision à la baisse de la croissance de la demande pétrolière mondiale. 3 septembre Le brut lâche près de 6 USD à New York, après la dissipation des craintes sur l’ouragan Gustav, clôturant à 109,71 USD. 6 septembre Les prix baissent à New York à 106,23 USD, le bond du chômage aux Etats-Unis alimentant les craintes d’un nouveau recul de la demande pétrolière. 9 septembre. Repli des cours à 105,79 USD à New York et à 103,30 dollars à Londres. 12 septembre. Brève baisse du prix du baril de pétrole sous les 100 dollars, touchant 99,99 USD à New York. 29 septembre. Le pétrole abandonne plus de 10 dollars à New York à 96,37 après le rejet du plan de sauvetage des banques aux USA. 1er octobre. Le Brent de la mer du Nord recule à 94,88 USD après l’annonce d’indicateurs économiques prévoyant une dégradation des perspectives mondiales de la demande pétrolière. 22 octobre. Les cours du pétrole enfoncent le seuil des 70 dollars, lâchant plus de 4 USD à New York à 68,10 dollars et 3,70 USD à Londres à 66,02 après la publication des stocks hebdomadaires américains. Energie & Mines 70 mars 2009 3 novembre. Les prix du pétrole dégringolent encore, chutant de près de 4 dollars à New York à 63,91 dollars sur un marché restant pessimiste quant à l’évolution de la demande mondiale de pétrole. 5 novembre. Les prix du pétrole repartent en forte baisse, perdant plus de 5 dollars à New York USD à 65,30 dollars après l’annonce d’une hausse des réserves de produits pétroliers aux Etats-Unis. 6 novembre. Le prix du baril frôle le seuil de 60 dollars à New York et tombe sous 57 dollars à Londres, son niveau le plus bas depuis février 2007, sous l’effet d’une rechute des marchés d’action. 11 novembre. Le pétrole plonge sous le seuil de 60 dollars à New York, plus bas depuis mars 2007, et s’échange à moins de 55 USD à Londres, un niveau plus atteint depuis janvier 2007 malgré l’annonce du plan de relance chinois. 12 novembre. Les prix du pétrole touchent un nouveau plancher depuis vingt mois, perdant plus de 3 dollars à New York à 56,16 USD. 14 novembre. Les prix du pétrole reculent à 54,24 dollars à Londres face à l’accumulation des signes de détérioration de l’économie aux Etats-Unis comme en Europe. 19 novembre. Les cours du pétrole tombent sous le seuil de 54 dollars à New York pour la première fois depuis janvier 2007 et s’approchent des 50 dollars à Londres. 20 novembre. Les prix cassent la barre symbolique des 50 dollars un peu plus bas depuis presque deux ans et s’échangeait à 50,22 USD à New York à 48,54 USD à Londres sous l’effet de l’intensification de la crise économique. 5 décembre. Le Brent casse le seuil des 40 dollars à Londres en chutant à 39,74 dollars après la publication des chiffres sur l’emploi américain. 8 décembre. Le brut rebondit vigoureusement, prenant près de 3 dollars à 42,67 dollars à Londres et à 43,72 dollars à New York, stimulé par l’anticipation d’une réduction importante de l’offre de l’Opep à Oran. 11 décembre. Les cours bondissent encore plus de 4 dollars à 46,73 dollars pour le Brent de la mer du Nord (Londres) et à 47,68 dollars pour le Light sweed crude (New York) en prévision d’une baisse importante de l’offre de l’Opep avec le soutien possible de la Russie. 12 décembre. Les cours du pétrole cèdent leurs derniers gains à 44,76 dollars à Londres et à 44,87 dollars à New York, plombés par les Bourses et le secteur automobile aux Etats-Unis. international special opep 151e Conférence extraordinaire de l’Opep - Oran, 17 déc. 2008 Un organisme né il y a 48 ans à Baghdad L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) est un organisme permanent intergouvernemental créé à Baghdad (Irak) en septembre 1960. Elle a pour objectif principal de coordonner et d’unifier les politiques pétrolières entre les pays membres afin d’assurer la stabilité du marché pétrolier international et des prix correspondants du pétrole brut. Les cinq membres fondateurs de l’Opep sont l’Iran, l’Irak, le Koweït, l’Arabie Saoudite et le Venezuela. Ils ont été rejoints progressivement par neuf autres Etats membres : le Qatar (1961), l’Indonésie (en 1962) et qui doit quitter l’Organisation en 2009, la Libye (1962), les Emirats arabes unis (1967), l’Algérie (1969), le Nigeria (1971), l’Equateur (1973) qui s’est retiré en 1992 pour intégrer à nouveau l’Organisation en 2007, l’Angola (2007) et le Gabon (1975) avant de la quitter définitivement en 1994. Son instance suprême est la conférence ministérielle qui se tient tous les six mois à l’exclusion des nombreuses réunions extraordinaires qui ont jalonné l’histoire de l’Organisation. En outre, trois sommets des souverains et chefs d’Etat des pays membres se sont tenus jusqu’à présent à des moments cruciaux pour le marché pétrolier international (à Alger en 1975, à Caracas en 2000 et à Ryadh en 2008). C’est que le parcours mouvementé de l’Opep, long de près d’un demi-siècle, a connu des moments forts de cohésion et de solidarité active mais aussi des manifestations très préjudiciables de désunion, heureusement ponctuelles et souvent passagères car tout simplement contraires aux intérêts de ses membres dont la plupart tirent l’essentiel de leurs ressources des exportations pétrolières qu’ils réalisent. Le nécessaire équilibre qui a toujours fait la force de ce groupe- ment d’intérêt a failli ainsi voler en éclats au milieu de la décennie 1980 lorsque pour diverses raisons dictées par la géopolitique du moment, les prix ont atteint des seuils critiques (jusqu’à 7 dollars par baril), engendrant une rupture de la discipline au sein de l’Organisation et donnant lieu à ce qu’on a appelé alors la «guerre des prix». L’Organisation a dû se ressaisir par la suite pour une ferme reprise en main du marché, ce qui est sa raison d’être jusqu’à imaginer il y a de cela quelques années un système de régulation automatique de sa production pour défendre des prix justes et rémunérateurs pour ses membres. Elle a en outre toujours veillé à pendre des mesures qui assurent un «prix d’équilibre», c’est-à-dire un prix consensuel qui ne soit ni trop bas ni trop élevé et qui contente, en définitive, toutes les parties prenantes au marché pétrolier, producteurs et consommateurs, et qui ne soit pas un facteur supplémentaire de déstabilisation de l’économie mondiale. Enfin, l’Opep a souvent eu à cœur sans toujours réussir d’associer les autres pays producteurs et exportateurs de pétrole pour des actions communes et concertées en faveur d’un équilibre durable du marché pétrolier international et, partant, de l’économie mondiale prise en tant que tout. L’Organisation qui compte aujourd’hui treize (13) Etats membres à part entière représente environ 43% de la production mondiale de brut. A elle seule, l’Arabie Saoudite assure 12,5% des extractions mondiales, quasiment au même niveau qu’un autre gros producteur comme la Russie. Le siège de l’Opep était implanté à Genève (Suisse) durant les cinq premières années de l’existence de l’Organisation avant d’être transféré à Vienne (Autriche) le 1er septembre 1965. Nicolas Sarkis préconise un prix plancher de 90-100 dollars par baril «L’Opep doit opter pour un prix plancher du pétrole oscillant entre 90 et 100 dollars si elle veut assurer ses investissements et développer ses capacités de production», selon l’expert pétrolier Nicolas Sarkis, tout en estimant qu’une réduction de production d’au moins 2 millions de barils/jour était nécessaire pour redresser les prix du brut. «Il est dans l’intérêt de tous (consommateurs et producteurs) que les prix du pétrole remontent à 90-100 dollars au moins pour assurer les investissements requis et développer les capacités de production», a précisé M. Sarkis, qui est le directeur d’Arab Petroleum Research Centre (APRC). Selon lui, c’est le niveau de prix qui permettrait de compenser ce déclin naturel de la production des gisements matures, atteignant actuellement un rythme alarmant de 8 à 9% par an et de faire face également à l’accroissement des besoins de consommation. M. Sarkis considère par ailleurs que les mesures prises jusqu’ici par l’Opep pour stopper l’effondrement des prix étaient nettement insuffisantes, précisant qu’une autre décision de baisse a besoin d’une détermination des pays membres de l’Organisation à respecter leurs engagements. «Trop peu et trop tard. Ce constat résume les mesures nettement insuffisantes et tardives prises jusqu’ici par l’Opep pour stopper la baisse des prix. Pire encore, la réduction de 2 millions de b/j de la production n’a été respectée qu’à moitié», constate-t-il. Interrogé sur les capacités de l’organisation à jouer actuellement le rôle de régulateur du marché, l’analyse a expliqué que l’Opep «ne peut être le seul maître du marché pétrolier mais peut y jouer un rôle plus ou moins déterminant selon les circonstances». Une réduction substantielle de la production d’au moins 2 millions de barils/jour lors de la réunion cruciale d’Oran pourrait restituer à l’Organisation une partie de son pouvoir qu’elle a perdu au gré de la crise économique et de la baisse de la demande pétrolière mondiale, estime encore le directeur de la revue Pétrole et Gaz arabes (PGA). «Dans un contexte caractérisé par une baisse de la demande, une offre largement excédentaire, une forte augmentation des stocks et un effondrement des prix, il est clair que l’Opep peut changer complètement la donne en réduisant sa production d’une manière substantielle, soit d’au moins 2 millions de barils/jour», recommande t-il. Selon lui, une coordination de la politique de production et des prix avec la Russie et d’autres exportateurs «faciliterait énormément la tâche de l’Opep et serait dans l’intérêt de tout le monde», conclut l’expert d’APRC. Energie & Mines 71 mars 2009 INTERNATIONAL SPECIAL OPEP Energie & Mines 72 mars 2009 focus Energie & Mines 73 mars 2009 ANALYSE analyse Les raisons de la crise des prix Barils papier ou barils réels ? Croissance des produits dérivés ou problèmes dans les marchés physiques du pétrole «Fondamentaux» du marché en crise ou spéculation financière ? Qui est à l’origine de la hausse des prix du pétrole ? Pour essayer de comprendre ce qui se passe, nous avons posé aux principaux experts de l’industrie les cinq mêmes questions. Ils semblaient tous s’accorder sur un point, à savoir que la capacité de production croît difficilement et que – pour diverses raisons – la demande semble incapable de ralentir avec la même intensité et rapidité qu’autrefois. Energie & Mines 74 mars 2009 Pour expliquer les hauts niveaux atteints récemment par les prix pétroliers, nous devons considérer deux points. D’une part, nous avons ceux qui attribuent la crise actuelle à la forte croissance des marchés pour les produits dérivés (barils papier), et en particulier à la demande accrue de contrats à terme de la part des investisseurs institutionnels et la spéculation sur ces derniers. A l’opposé, nous avons ceux qui affirment que les problèmes résident dans le marché physique du pétrole, qui a commencé à manifester des signes d’insuffisance de croissance de la demande actuelle. La réserve de capacité de production des pays de l’Opep est faible, les investissements dans la nouvelle capacité sont insuffisants, la production de pétrole est proche d’un pic et la croissance future de la demande est trop élevée. Quelle est, selon vous, l’explication la plus plausible ? Drollas – Avant de déterminer si les records atteints par les prix du pétrole sont dus aux «fondamentaux du marché» ou aux «mécanismes financiers», il nous faut être clairs au sujet des bases de l’économie. Il est permis de douter que l’Arabie Saoudite a conduit l’Opep à comprimer le marché pétrolier en 2007. Selon les estimations du CGES, la réduction de la production de l’Arabie Saoudite l’année dernière était de 440 000 b/j, soit les 2/3 de la baisse de la production des 11 pays de l’Opep (à l’exception de l’Angola et de l’Equateur). La réduction de l’Opep a été masquée par l’entrée de l’Angola dans l’Organisation en janvier 2007 et celle de l’Equateur en décembre 2007. Face à une demande de pétrole mon- diale additionnelle de l’ordre de 1,1 mbj en 2007 et une baisse de 0,8 mbj dans les fournitures non Opep (y compris les LGN de l’Opep), avec le ralliement de l’Angola au camp de l’Opep, le monde avait eu besoin d’environ 2 mbj de pétrole supplémentaire de l’Opep l’année dernière. Il reçut en fait juste un peu plus de 1 mbj de pétrole additionnel de cette source, le tout attribuable à l’entrée de l’Angola dans l’Organisation. Ayant besoin de plus de pétrole et ne l’obtenant pas auprès de son fournisseur d’appoint, l’industrie pétrolière devait puiser sur ses stocks, ce qu’elle fit effectivement en 2007 en prélevant 0,93 mbj. Les stocks pétroliers mondiaux ont diminué pendant six trimestres consée cutifs depuis la fin du 3 trimestre 2006. Ceci a fait baisser la couverture e de stock de 73 jours au début du 4 trimestre 2006 à 67 jours au début du e 3 trimestre 2008, après une formation e de stocks minuscule durant le 2 trimestre 2008. A cette compression globale des stocks, il faut ajouter la perte des fournitures de pétrole du Nigeria, à savoir du brut léger et doux très demandé pour la production de distillats moyens, produits connaissant une pénurie en ce moment. Le marché pétrolier, en conséquence, avait de bonnes raisons d’être préoccupé par la capacité et le désir des fournisseurs d’appoint de l’industrie de continuer à satisfaire la demande pétrolière mondiale grandissante, dont le taux de croissance avait récemment ralenti mais qui requiert entre 0,6 et 1,0 mbj supplémentaires de pétrole chaque année. Les marchés à terme du pétrole ont dû faire face à et s’accommoder de cette rigueur actuelle persistante, et sont aujourd’hui très étendus (les positions ouvertes sur les contrats WTI du international special opep Nymex excèdent à l’heure actuelle les 1, 3 milliard b, contre 440 millions b en 2001). Compte tenu du faible rendement des Bons du Trésor américain (environ 1,8% d’une année sur l’autre) et de «roll returns» à 3 mois pour les contrats à terme du WTI approchant de 4% cette année, les investisseurs considèrent logiquement le marché à terme comme offrant un bon modèle de picking (sélection d’actions). Lorsque des considérations géopolitiques entrent en jeu - comme des rumeurs grandissantes quant à l’éventualité d’une attaque israélienne sur les installations nucléaires de l’Iran et la croissance du nationalisme des ressources en Russie et au Kazakhstan –, toutes les conditions sont réunies pour que les prix du pétrole augmentent et restent élevés. En termes plus simples, cela se résume ainsi : le marché pétrolier est devenu tendu en 2007 suite aux restrictions imposées par l’Opep en ramenant les niveaux des stocks pétroliers au plus bas ; ce faisant, le marché a commencé à se préoccuper de l’approvisionnement futur tant auprès des pays de l’Opep que non-Opep ; le marché à terme a avalé la mer et les poissons, nourri par les rumeurs d’une instabilité géopolitique prochaine. Un dernier point est, à mon avis, concluant. Les fondamentaux du pétrole n’ont pas beaucoup évolué depuis janvier 2008 – la croissance de la demande de pétrole mondiale est peut-être encore plus faible – et pourtant le WTI est passé de 89,4$/b durant la dernière semaine de janvier à 145$/b le 3 juillet, soit une hausse de 63% ! Lewis - Le marché du pétrole d’aujourd’hui est très différent de celui d’autrefois, où pendant ces 30 dernières années environ, l’Opep jouait un rôle majeur en imposant et administrant une certaine forme de structure de prix, quoiqu’à des degrés de réussite variables. Ceci a fourni des repères, ou «paramètres d’espérance», selon lesquels les intervenants sur le marché pouvaient baser leurs échanges ou comportements d’investissement. Depuis 2004 cependant, l’Opep a une seule fois eu l’occasion de rejouer ce rôle : en 2006, après une période de forte baisse des prix du pétrole brut. Ceci témoignait de la capacité de l’Opep à fixer un plancher de prix mais l’Organisation n’a pas été capable ni/ou disposée à fixer un prix plafond. Considérant le large éventail de transactions qui en a résulté, et particulièrement le potentiel haussier important, il n’est pas surprenant que le marché pétrolier ait attiré des spéculateurs. Les spéculateurs à court terme exacerbent très certainement la volatilité des prix, mais il n’y a aucune preuve ni raisonnement qui nous amènerait à penser que ce groupe soit responsable de la hausse des prix. Orientés à plus long terme, les investisseurs institutionnalisés ont également augmenté leur engagement dans les produits de base en général, y compris le pétrole, mais à nouveau, une analyse des hausses de prix relatives des différents produits de base, certains étant ouverts aux investisseurs et d’autres non, n’indique aucune corrélation entre l’engagement de fonds et l’importance de la hausse des prix. L’impulsion haussière sur les prix du pétrole est très probablement liée aux fondamentaux de l’offre/demande. Pour la majeure partie des 3 ou 4 années passées, le marché pourrait être décrit comme étant globalement «en équilibre», mais avec une étroitesse sous-jacente dans certains secteurs (pour ce qui est des bruts légers et doux et distillats moyens pauvres en soufre). Si ceci a été à l’origine de l’élan derrière la percée initiale des cours en 2004/2005, l’impulsion la plus récente sur les prix, particulièrement cette année, semble être davantage liée aux perceptions futures des faiblesses de l’offre. Le marché est donc, en termes économiques classiques, en train d’essayer d’opérer une péréquation de l’offre et de la demande à travers les prix. Puisque l’offre est beaucoup moins sensible au prix à court terme, c’est la demande qui doit être ajustée. En l’absence de tout plafond «artificiel» imposé par l’Opep, le marché continuera donc à pousser les prix plus haut jusqu’à contraction de la demande. Long – Je ne pense pas que la hausse des prix du pétrole soit le résultat d’une activité de spéculation sur les marchés «papier». Les prix du pétrole - et d’autres produits de base - sont tirés par deux puissantes forces fondamentales du marché à long terme : forte demande et offre restreinte. Du côté de la demande, la Chine et l’Inde sont en train de transformer la structure de l’économie mondiale en mettant sur le marché 2,5 milliards de futurs consommateurs. Du côté de l’offre, les contraintes politiques et la hausse des coûts ont inhibé l’investissement dans les nouvelles capacités de raffinage et de production en amont, restreignant l’offre de pétrole et contribuant à pousser les prix vers le haut. Aucune des deux n’est susceptible de reculer de manière significative au cours des cinq prochaines années. En dépit de la hausse des prix du pétrole, la demande continue de croître fortement en Chine et en Inde alimentée par la combinaison d’une croissance économique rapide, des contrôles du prix intérieur et des subventions. L’année dernière, l’économie de la Chine s’est développée de 12% et celle de l’Inde de 9% et l’utilisation du pétrole a progressé de 5% en Chine et de 7% en Inde. A eux deux, ces pays intervenaient pour la moitié de la croissance de la demande mondiale de pétrole d’un peu plus de 1 mb/j en 2007. Comme les consommateurs en Chine et en Inde sont encore protégés de la hausse des prix du marché pétrolier par les contrôles intérieurs et les subventions, ils sont moins incités à l’utiliser de manière plus efficiente. Le pétrole est également largement utilisé pour la production d’électricité - notamment des petits générateurs diesel utilisés pour pallier les pannes de réseau. Dans le même temps, l’offre de pétrole se resserre. En amont, la production de pétrole brut en dehors des pays de l’Opep est maintenant en baisse, créant un fossé que seule l’Opep peut combler. Au premier semestre de cette année, l’offre de pétrole brut non-Opep a chuté de 600 000 b/j (1,5%) bouleversant les prévisions d’une forte ☞ Energie & Mines 75 mars 2009 ANALYSE analyse ☞ augmentation. Mais, en dépit de recet- tes pétrolières beaucoup plus élevées, les gouvernements des pays membres de l’Opep n’investissent toujours pas suffisamment dans de nouvelles capacités de production et préfèrent utiliser l’argent à d’autres fins. Avec autant de réserves de pétrole mondiales toujours inexploitées concentrées dans les pays de l’Opep – en particulier au MoyenOrient – et contrôlées par des compagnies nationales, il devient de plus en plus difficile d’élargir l’offre. Mais ce n’est pas tout. Cette année, les prix du pétrole sont tirés encore plus haut par une pénurie de diesel. La demande de diesel croît à un rythme insoutenable car les raffineurs de pétrole n’arrivent pas à en fabriquer suffisamment. Au premier trimestre de cette année, la demande de diesel a augmenté de 8% par rapport à la même période un an plus tôt. Mais la demande pour d’autres principaux produits de raffinage a été soit inchangée (essence) ou a diminué (huile de chauffage et mazout résiduel). La demande s’étend plus rapidement en Chine et en Inde où le diesel est utilisé tant pour le transport que pour la production d’électricité, en particulier dans les petits générateurs. La demande de diesel a grimpé de 14% dans ces deux pays au cours du premier trimestre. Marzo – Je partage personnellement le point de vue selon lequel la vérité est dans le juste milieu. D’une part, les dernières années ont été marquées par une très forte augmentation des aspects financiers liés aux marchés énergétiques. Non seulement le pétrole, mais le gaz naturel et l’électricité ont connu également une activité commerciale très active, bien avant la véritable turbulence pétrolière. Les préoccupations financières accrues au sujet du pétrole interpellent de nouveaux types d’agents sur les marchés de futures : les fonds d’investissement, les fonds d’arbitrage et les fonds souverains. Dans une période caractérisée par la faible rentabilité des marchés financiers traditionnels, les placeurs pour compte Energie & Mines 76 mars 2009 non pétroliers motivés par la perspective de rendements élevés ont trouvé une nouvelle forme d’investissement financier, par l’entremise de leur rôle d’opérateur très actif sur les marchés financiers. D’autre part, les anticipations d’une prochaine hausse du prix du pétrole ont un fondamental «réel» : la demande soutenue en provenance de la Chine et de l’Inde sème le doute sur la disponibilité future du pétrole. Dans un certain sens, la seule explication potentielle réelle de la turbulence actuelle est peut-être liée à une sorte de «crainte» de pénurie future. Morse – Il ne fait aucun doute que la principale cause de la hausse des prix du pétrole est le sous-investissement à tous les niveaux de la chaîne énergétique depuis une vingtaine d’années. La même situation a été constatée pour d’autres matières premières, y compris les métaux de base et les produits agricoles. Depuis plus de deux décennies, les prix des produits de base ont diminué en termes de valeur relative, décourageant de nouveaux investissements. Puis, au début de cette décennie, les conséquences du sous-investissement ont créé un resserrement des conditions de marché et une augmentation des prix. Dans le cas du pétrole, trois secteurs de la chaîne de l’offre du pétrole ont soudainement été touchés par une escalade des prix du fait d’un prélèvement massif sur les stocks ou les capacités inutilisées. Ces trois secteurs comprennent le secteur des services, où les pénuries de main-d’œuvre et de matériel ont provoqué une escalade des prix ; le secteur du raffinage, où l’utilisation des capacités a grimpé à plus de 95% à l’échelle mondiale ; et la production où, en raison de facteurs géopolitiques au Venezuela, Nigeria et Irak, l’infrastructure disponible pour la production du pétrole a été restreinte. Ce n’est que dans le contexte d’une offre réellement serrée que le rôle des facteurs financiers peut être compris. Les facteurs financiers qui ont fait que les prix se sont envolés encore plus haut que ne le justifient les fondamen- taux sont, entre autres : • la dépréciation du dollar, qui est responsable d’au moins 30% des hausses des prix depuis 2003 ; • l’introduction de fonds indiciels seulement à long terme ; • la croissance des opérations sur les marchandises, les firmes de long/court terme, qui sont à l’origine d’une instabilité des prix plus grande que cela n’aurait autrement été le cas ; • les placements à court terme pour rapporter de l’argent sur la probabilité d’une interruption de l’offre attribuable à des conditions climatiques ou géopolitiques ; • le retrait des producteurs de pétrole et de gaz des opérations en couverture qui a engendré de profonds déséquilibres sur les marchés financiers et accentué les flux spéculatifs. Lorsque le pétrole a atteint 145$ et plus au début de l’été, mon opinion était que ces facteurs financiers étaient responsables de 50$ de cette hausse. Mais l’augmentation à 95$ était purement le résultat des fondamentaux physiques. Un renforcement de la réglementation des transactions financières dans les marchés ? Le marché des dérivés du pétrole et les prévisions qu’il engendre (prévision d’une crise structurelle dans l’offre) semble avoir un rôle important dans la hausse des prix qui sévit depuis des années. Pensez-vous que ces prévisions sont rationnelles et justifiées ou sont-elles fondées sur les prétendus scénarios catastrophes (la fin du pétrole) annoncés par les traditionnels oiseaux de mauvais augure ? Pour éviter que les prix de pétrole ne soient à la merci de prévisions irrationnelles ou de spéculations, pensezvous que des réglementations et des contrôles plus stricts des opérations financières dans les marchés dérivés soient nécessaires pour faire obstacle ou prévenir la manipulation qui profite à une minorité au détriment de l’économie mondiale ? international special opep Drollas – Certaines prévisions sont rationnelles et justifiées, d’autres non. Il y a de bonnes raisons de s’inquiéter de la perte dans la capacité de production de pétrole dans certains pays comme le Venezuela (0,9 million b/j depuis 1998) ; l’Indonésie (0,6 million b/j depuis 1998) et le Nigeria (0,7 million b/j en raison de la fermeture momentanée de puits depuis l’année passée), la baisse de la production au Mexique et la stagnation de celle-ci en Russie. Il y a également lieu de s’inquiéter quant à l’insuffisance d’investissement dans les nouvelles découvertes dans l’ensemble des pays de l’Opep, à l’exception de l’Arabie Saoudite, et l’exclusion constante des compagnies pétrolières internationales de toute opération dans les grands pays producteurs de pétrole du Moyen-Orient. Cependant, le marché ne doit pas se tracasser à l’idée que le pétrole en tant que ressource est littéralement en train de s’épuiser. Au niveau mondial, il y a plus d’un trillion de barils de réserves conventionnelles prouvées de pétrole, ce qui représente 43 années d’offre au rythme d’extraction actuel, 170 milliards de barils de pétrole enfouis dans les sables asphaltiques du Canada et plus de 300 milliards de barils de brut lourd dans la ceinture de l’Orénoque au Venezuela. Les «peak oilers» (défenseurs de la théorie du pic de production de pétrole) sont aux commandes du train pessimiste qui est en marche, et sont écoutés, apparemment avec avidité, par des investisseurs désireux de justifier leur orientation vers les matières premières en général et le pétrole en particulier. Pour ce qui est du renforcement de la réglementation des marchés à terme afin d’endiguer les incidences «irrationnelles», toute forme de réglementation qui réduit la liquidité et par-là même l’efficacité de ce marché doit être rejetée car les marchés à terme sont des systèmes de détermination des prix très élaborés. A l’heure qu’il est, et d’après les données disponibles aujourd’hui, ces marchés estiment que d’ici 2016 le cours du pétrole devrait graviter autour de $ 145/b. Si de nouvelles données sont portées à la connaissance du marché ce qui est inévitable au fil du temps -, alors la perception des prix du pétrole par le marché changera sans aucun doute et les prix pourraient augmenter davantage, ou chuter encore plus. Lewis – Durant ces derniers mois, la perception était croissante au sein de l’industrie de la probabilité d’une pénurie de l’offre de pétrole à court/moyen terme - qu’elle soit la conséquence du «pic pétrolier» ou de «l’insuffisance d’investissement» – le résultat est le même. A mon avis, cette dernière conclusion est assez plausible. La dépendance toujours croissante des investissements des NOC pour assurer dans l’avenir une offre incrémentielle est inévitable. Les temps ont changé, nous ne sommes plus à l’époque où les compagnies pétrolières commerciales jouaient essentiellement ce rôle. Les NOC doivent rendre compte à leurs gouvernements souverains, lesquels ont des objectifs différents de ceux des compagnies pétrolières commerciales et, en particulier dans un environnement de prix pétroliers haussiers, vont probablement opter pour moins d’investissements (résultant de la conjugaison de facteurs tels que la course au financement, la crainte d’un sur-approvisionnement du marché et d’une baisse des prix et la conservation des ressources). Les reproches à diverses parties d’être responsables de la hausse prix résultent de la frustration des pays consommateurs qui subissent une pression économique et politique, en étant incapables d’exercer une influence sur le marché pétrolier. Les propositions pour réglementer l’activité des marchés à terme semblent être dictées par des facteurs principalement politiques et ce particulièrement durant l’année électorale aux USA. Sans preuve de lien de causalité, de telles mesures n’auront pas grand effet même si elles sont mises en œuvre. Long – Il est évident que dans tout marché de matières premières, les anticipations jouent un rôle crucial dans la détermination des prix des livraisons à terme, surtout pour ce qui est des échéances plus longues. Cependant, elles ne sont pas «irrationnelles» car elles conjecturent l’avenir. Une fonction-clé des marchés à terme est d’être un forum où les prévisions peuvent être discutées afin de partager les risques. Les spéculations améliorent les déterminations des prix (price discovery) en injectant des liquidités. Des études sur d’autres marchés de matières premières où la spéculation a été bannie (marchés à terme américain sur l’oignon et de Berlin pour le blé) montrent que les prix étaient plus élevés et plus instables après l’interdiction qu’auparavant. Dans le cas du pétrole, les anticipations ont systématiquement sous-estimé les prix futurs du pétrole laissant penser qu’elles suivent ce qui se passe dans le marché physique plutôt qu’elles ne le contrôlent. Toutes les études sur le comportement des investisseurs, dans les marchés à terme du pétrole, montrent que les spéculations suivent les mouvements des prix plutôt qu’elles ne les créent. L’interdiction des activités spéculatives porterait préjudice aux marchés sans rien changer aux fondamentaux sous-jacents du marché. Marzo – Comme je l’ai déjà dit, de tel- les prévisions ne sont pas totalement «irrationnelles». A la base, il y a le doute que si la Chine et l’Inde continuent de croître au même rythme qu’aujourd’hui à long terme, des problèmes de volumes de pétrole nécessaires au soutien de leur développement pourraient survenir. Pour le moment, il ne s’agit pas d’un problème de pénurie réelle, mais plutôt la «crainte» d’une future pénurie. ☞ Energie & Mines 77 mars 2009 ANALYSE analyse ☞ Morse – Pensez-vous que pour éviter que le prix du pétrole ne soit otage de «prévisions» irrationnelles ou de spéculations, il est nécessaire de renforcer la réglementation et le contrôle sur les opérations financières instaurées dans les marchés dérivés, afin de restreindre ou d’empêcher la manipulation des marchés qui profite à une minorité au détriment de l’économie mondiale ? A mon avis, les principaux facteurs qui gèrent les flux financiers, en dehors de la dépréciation du dollar face à un panier de monnaies, ont été les incertitudes et les prévisions édictées par ces mêmes incertitudes. Les incertitudes sont provoquées principalement par l’absence de transparence et, à son tour, l’absence de transparence a été provoquée par un changement dans l’offre et la demande de l’OCDE, des pays non-Opep vers les marchés en émergence et les pays de l’Opep. Durant les trois prochaines années, la majorité de l’augmentation de l’offre viendra des pays du MoyenOrient appartenant à l’Opep qui n’aiment pas la transparence et qui gardent jalousement les informations sur leurs exportations tels des secrets d’Etat. Etant donné que la plus grande partie de la demande incrémentielle vient des marchés émergents, dont les données douanières sont peu fiables et trompeuses, nous ne pouvons plus suivre ces flux. Dans les marchés émergeants, qui représentent la plus grande partie de la demande (spécialement au MoyenOrient même et en Asie du Sud et de l’Est), les gouvernements sont soit incapables de quantifier les entrées de fonds, soit répugnent à le faire. Le marché est donc faussé - le monde obtient indirectement une offre incrémentielle qui évolue malgré n’importe quel système de criblage ; et la demande incrémentielle aboutit à un infini trou noir. Dans cet environnement, les anticipations plutôt que les connaissances prévalent. Les analystes et les compagnies pétrolières ont fini par se faire à l’idée que le pic pétrolier est bien là. Cette conclusion démolit 140 ans d’histoire que le pétrole est une marchandise Energie & Mines 78 mars 2009 commerciale, mais elle influence les anticipations qui, à leur tour, ont un grand impact sur les flux financiers qui exacerbent les prix. Comme nous le savons cependant, la trajectoire des prix est imprévisible et n’est pas à sens unique. Les prix ne peuvent évoluer selon une base parabolique pendant très longtemps, et qu’ils aient atteint leur sommet au début de ce mois, à la fin du mois dernier ou qu’ils ne l’aient pas encore fait, toujours est-il que durant les trois prochaines années, ils seront largement ene dessous du niveau du 2 trimestre. Sommes-nous retombés dans le marché dot-com du début des années 2000 ? A votre avis, les investissements dans le domaine des dérivés du pétrole sont-ils caractéristiques du long terme ou, en cas de première baisse de prix, pensez-vous à une fuite des capitaux qui provoquerait une chute soudaine de la valeur de ces activités (confirmant la théorie d’une bulle spéculative en place) ? Y a-t-il des similitudes avec ce qui s’est produit dans le marché dot-com du début des années 2000 ? Drollas – On sait que la participation dans les contrats à terme du pétrole tend à être plus importante à court terme, mais va rétrécir à mesure que nous progressons dans la courbe à terme. D’autre part, en raison de leur nature, les informations sur les contrats de swap sont rares, mais ils couvrent toutes sortes d’éventualités et l’engagement dans ces contrats est à la fois à court et à long terme. Le pétrole est depuis quelques années maintenant «la tendance à la mode» pour les investisseurs et plusieurs d’entre eux ont été amplement récompensés pour n’avoir investi que dans le pétrole. Cependant, s’il devait y avoir un début de constitution de réserves de pétrole, les prix au comptant commenceraient à baisser sur les marchés à terme, créant ainsi un report significatif. Dans ces circonstances y aura-t-il une ruée vers la vente des contrats à terme le long de la courbe, provoquant ainsi l’effondrement de la courbe tout entière, ou le report va-t-il simplement s’élargir et encourager l’achat de pétrole pour le stockage, ceci va dépendre de la perception de l’étroitesse du marché par ce dernier dans le futur. Si le marché pense que la demande de pétrole restera faible et que les fournitures pétrolières augmenteront à long terme, alors une histoire du type dotcom pourrait apparaître, avec des ventes tout le long de la courbe à terme, causant une baisse très importante des cours du pétrole qui ramènerait le prix du pétrole au comptant à des niveaux plus en accord avec les fondamentaux à long terme. La question concerne les marchés dérivés pétroliers, qui ne semblent pas attirer autant les investisseurs que ne le font les bourses pétrolières organisées, telles que le Nymex. Les marchés dérivés sont essentiellement des systèmes de protection sur mesure qui offrent, à un certain coût, une protection contre les prix pour les consommateurs et producteurs de pétrole. Ceci ne veut pas dire que les investisseurs ne considèrent pas les marchés dérivés pétroliers comme étant utiles, car que je suis sûr que c’est le cas pour beaucoup d’entre eux, cependant la plupart des investisseurs préféreront la liquidité, la transparence et les échéances offertes par les bourses organisées. Lewis – Le volume des investissements financiers dans les marchés à terme pétroliers contribue très certainement à la volatilité. On peut s’attendre en effet à une forte baisse des prix une fois le pic atteint. Etant donné que celle-ci ne sera pas nécessairement accompagnée d’une baisse conséquente de la demande pétrolière, cependant, l’Opep devrait être en mesure de fixer un prix planché en réduisant la production. Long – Je ne pense pas que les prix du pétrole forment une bulle spéculative. Les prix pétroliers sont tirés à la hausse par l’étroitesse des fondamentaux actuels du marché. Le pétrole est une marchandise essentielle au fonctionne- international special opep ment de l’économie mondiale avec une valeur réelle pour les consommateurs non pas un bien spéculatif comme une action dot-com dont le prix est lié aux anticipations des profits futurs. A court terme, il n’existe pas de réel substitut du pétrole dans son marché premier, le transport. En cas de pénurie de carburant pour le transport et en particulier le diesel, la majorité des consommateurs paieront un prix très élevé pour s’en assurer la disponibilité. Le pétrole est une activité à long terme. Il implique des investissements de cinq, voire dix ans, dans les nouvelles raffineries et nouveaux gisements pétroliers et de nombreux actifs gros consommateurs de pétrole ont une durée de vie encore plus longue. Aussi les marchés à terme du pétrole ont-ils besoin, pour être plus efficaces, d’échéances à long terme. S’il y a un effondrement soudain des cours du pétrole, il sera dû à un brusque changement dans les fondamentaux du marché et dans les anticipations de prix, tel que le retour de l’Iraq comme producteur de pétrole majeur ou l’invention d’un vrai substitut au pétrole pour le transport, et non à cause de l’éclatement d’une bulle spéculative. Marzo – Personnellement, je ne pense pas que les prix actuels du pétrole soient déterminés par une «bulle» dans le sens d’activité spéculative. Les prix ne sont pas nécessairement élevés parce qu’il y a bulle spéculative. En ce moment, je pense que la crainte d’une future pénurie résulte de la constatation de faibles taux de remplacement des réserves des grandes compagnies pétrolières conjuguée à de faibles taux d’investissement dans le forage et l’extraction. Par-dessus tout, il y a les tensions géopolitiques dans la région du Golfe où est principalement concentré le pétrole. A ce sujet, voyez-vous des similitudes avec ce qui s’est produit dans le marché dot-com du début des années 2000 ? Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de points communs entre la situation actuelle et l’expérience dot-com. Paradoxalement, plus faible est l’investissement dans le forage et la recherche de gisements pétroliers, plus le prix du pétrole pourrait être élevé et renforcer le phénomène de pénurie ou la crainte de pénurie. Dans l’expérience dot-com, la faiblesse des investissements a provoqué la baisse des cotations des netcompagnies (nouveaux modèles d’entreprises). Au contraire, avec des prix pétroliers plus forts, les valeurs des actions des compagnies pétrolières seront plus élevées. Leo P. Drollas Directeur adjoint et économiste en chef au Centre for Global Energy Studies (CGES), un centre d’études et de recherche sur l’énergie basé à Londres. Après l’obtention de son doctorat au London School of Economics, M. Drollas intègre le département Corporate Planning de la société British Petroleum où il dirige l’unité de modélisation économique en menant de nombreuses études sur divers aspects du marché pétrolier. En 1989, il rejoint le CGES qui fut fondé cette année-là par Zaki Yamani, ancien ministre du Pétrole de l’Arabie Saoudite. Morse – Il n’y a pas de réponse claire à cette question. La majorité des flux financiers dans le secteur du pétrole est le résultat de nouveaux instruments qui permettent aux gestionnaires de portefeuille une diversification des actifs en leur assurant une exposition directe à long terme pour équilibrer les autres actifs en actions/obligations. Mark F. Lewis Membre du comité exécutif de FGE. Après l’obtention de sa licence en économie et finances, M. Lewis a accumulé plus de 30 ans d’expérience comme consultant dans le secteur du pétrole et de l’énergie. Il a travaillé pendant plus de 15 ans pour la société Petroleum Economics où il a occupé le poste de Directeur général, avant de devenir membre fondateur d’EMC. Au fil des années, il exerça comme consultant pour de nombreux clients, allant des multinationales américaines aux anciennes compagnies européennes monopoles d’Etat et producteurs tels que les NOC. Ces instruments sont devenus particulièrement intéressants pour les caisses de retraite, qui ont récemment bénéficié de leurs investissements dans les matières premières, alors que leurs actions et obligations ont été beaucoup moins rentables. Ces instruments sont, de par leur nature, à plus long terme et ne sont pas susceptibles de diminuer, même en cas de baisse des prix des matières premières. D’autre part, les flux spéculatifs peuvent évoluer de flux principalement à long terme, et booster les prix, à des flux principalement à court terme et accentuer la baisse des prix, ce qui finira vraisemblablement par se produire. Dans le même temps, un autre facteur influe : celui des coûts de découverte et de développement du pétrole. Ces derniers ont augmenté au cours de la demi-décennie écoulée et expliquent sans doute pourquoi les cours à terme reportés ou à long terme ont augmenté de façon si spectaculaire par rapport à 20$ le baril au début de cette décennie. Les pressions sur les coûts vont finalement diminuer à mesure que les goulets d’étranglement de l’offre et de l’emploi sont résorbés, la diminution de ces facteurs de tension entraînant de ce fait celle des coûts reportés. David Long Consultant indépendant pour le secteur pétrolier, il entama sa carrière à British Petroleum en 1977, où il travailla au département Approvisionnement et Corporate Planning. Il rejoignit ensuite the Oxford Institute for Energy Studies pour étudier les mécanismes de la formation des prix à terme dans le marché du Brent, le développement de l’industrie du raffinage en Europe et les liens entre les marchés à terme, futures et physiques du gasoil. En 1986, il fonda Oxford Petroleum Research Associates dont il est l’un des directeurs. Massimiliano Marzo Professeur associé au département des sciences économiques de l’Université de Bologne, il obtint un doctorat en économie à l’Université de Yale en 1997. Il enseigna la macroéconomie ainsi que l’économie et la finance internationales. Ses publications traitent de la politique budgétaire et monétaire, des marchés financiers et du développement et de la régulation des marchés des actions. Il siège au comité scientifique du magazine Energia. Edward Morse Consultant exécutif de Hess Energy Trading Co., LLC, il dirige le département crises de l’Institut James A. Baker III à l’Université Rice à Houston, Texas. Il a été président de Petroleum Intelligence Weekly Inc. Pendant les années des administrations Carter et Reagan, il occupa plusieurs postes, y compris celui de Secrétaire d’Etat adjoint à la Politique énergétique internationale, et représentant des Etats-Unis à l’Association internationale de l’énergie. Energie & Mines 79 mars 2009 INTERNATIONAL international Institutions de Bretton Woods Le Président Bouteflika : «Un nouveau Bretton Woods» ■ Le XIIe sommet de la francophonie a clos ses travaux au Centre des congrès de Québec. Le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, l'invité spécial à ce forum, s'est attelé au cours de ses nombreuses interventions à «reconnecter» ce sommet qui a été pris en otage par la crise financière mondiale et les efforts pour y porter remède à la réalité des pays du Sud. Notamment des Africains dont des milliers meurent de faim, de maladies quotidiennement au moment où le Nord réunit, en quelques jours, près de 2 000 milliards de dollars pour sauver le système financier mis en place il y a plus de soixante ans. Comme lors de son discours devant les chefs d'Etat et de gouvernement conviés au sommet, le Président de la République est revenu à la charge sur «la crise financière internationale». Arguments à l'appui, il a plaidé pour «l'émergence d'une instance internationale de régulation et de surveillance» qui pourrait «veiller au bon fonctionnement du système financier international», «tenir éloignés les désordres et les risques systémiques quels qu'en soient les auteurs et les causes». Comme nombre d'économistes de renom et de chefs d'Etat, M. Bouteflika suggère un «nouveau Bretton Woods», celui-ci rendrait possible, explique-t-il après avoir rappelé que cette revendica- tion des pays du Sud date des années 7190, «un système monétaire et financier international transparent, juste et équitable où chacun aurait sa place» à même de mettre fin au «libéralisme débridé et la ''spéculation financière'' qui menace l'économie réelle et l'équilibre de l'ensemble des sociétés humaines». Notamment les moins nanties. «La tenue à Doha de la conférence chargée d'examiner la mise en œuvre du consensus de Monterrey sur le financement du développement en 2002 nous semble une excellente opportunité de progresser vers cet objectif», dit-il. La restauration de la paix et de la sécurité, primordiale pour nos pays «La restauration de la paix et de la sécurité et leur préservation revêtent pour nos pays une importance primordiale», dit-il, en intervenant lors de la discussion sur le thème «Enjeux de la paix, la démocratie et l'Etat de droit». Précision de M. Bouteflika : la concrétisation de cette triple quête (prévention, gestion et règlement des conflits) ne nécessite pas seulement une volonté politique. Elle a besoin de moyens matériels et logistiques. Choses dont certains pays africains manquent. Idem pour la bonne gouvernance inscrite dans la réalisation des objectifs du millénaire. Selon le Président de la République qui a fait état des progrès accomplis par plusieurs pays africains dans la bonne gouvernance et des progrès accomplis par ceux qui ont adhéré au Nepad, celle-ci nécessite une «coopération internationale». Cette coopération pourrait être initiée dans l'espace francophone qui réunit le Nord et le Sud et servir d'exemple à d'autres espaces. Pas seulement dans ce thème, mais aussi dans d'autres «enjeux». Comme l'environnement où les pays africains sont «les plus vulnérables» sans qu'ils en soient, pour autant, responsables, M. Bouteflika a rappelé au Canada aux pays développés leurs engagements : transfert des technologies et augmentation du volume d'aide aux pays en développement pour «faire face aux risques environnementaux». «En ces temps difficiles, aucun pays n'est à l'abri des conséquences induites par la mondialisation et la globalisation», conclut le Président de la République appelant les pays du Nord à «évacuer» toute notion d'assistance au Sud pour lui substituer celle du partenariat et de la solidarité. La crise financière Il voyait clair celui-là… Quand Thomas Jefferson évoquait les institutions bancaires “I believe that banking institutions are more dangerous to our liberties than standing armies. If the American people ever allow private banks to control the issue of their currency, first by inflation, then by deflation, the banks and corporations that will grow up around the banks will deprive the people of all property until their children wake-up homeless on the continent their fathers conquered.” Thomas Jefferson 1802 Energie & Mines 80 mars 2009 «Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d'abord par l'inflation, ensuite par la récession, jusqu'au jour où leurs enfants se réveilleront sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquise.» Thomas Jefferson 1802 international M. Laksaci appelle le FMI à jouer un rôle plus actif dans la stabilité financière mondiale Le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci a appelé le Fonds monétaire international à jouer un rôle plus actif pour préserver la stabilité monétaire et financière internationale. Dans une intervention faite devant le Comité international monétaire et financer (CMF) du FMI dans le cadre des assemblées annuelles des institutions de Bretton Woods qui se tiennent à Washington, M. Laksaci a rappelé que lors de la dernière réunion du CIMF, la situation économique mondiale était déjà considérablement détériorée avec une croissance économique mondiale fortement ralentie, notamment aux Etats-Unis, et dans beaucoup de pays avancés qui sont maintenant au bord de la récession. La récente intensification de la crise financière et sa diffusion rapide à d’autres pays, y compris des pays émergeants et en développement, assombrissent davantage les perspectives de croissance économique mondiale, a déploré le gouverneur qui intervenait au nom du groupe des pays composé, outre l’Algérie, de l’Afghanistan, le Ghana, l’Iran, le Maroc, le Pakistan et la Tunisie. Dans ce contexte de choc à l’économie mondiale sans précédent depuis les années 1930 et d’incertitudes accrues, malgré les actions prises récemment dans plusieurs capitales importantes, stabiliser les marchés et rétablir la confiance sont nos principales priorités, a-t-il noté. Mais cela dépend de manière cruciale de la coopération et du renforcement de la coordination internationale des politiques, y compris en assurant une liquidité adéquate, en prenant en charge la question des avoirs compromis des banques et celle de la recapitalisation des institutions financières, ainsi qu’en assurant une garantie adéquate des déposants, a-t-il considéré. En parallèle, les politiques monétaires et financières, dans le contexte de tendance à la baisse des pressions inflationnistes, doivent être orientées vers le soutien de la rapide reprise économique, tout en préservant la stabilité budgétaire à moyen terme. En tant qu’institution universelle ayant pour mandat de préserver la stabilité monétaire et financière internationale, le FMI doit jouer un rôle proactif et de premier plan dans la promotion de la coordination et en prodiguant des conseils efficaces, a plaidé M. Laksaci. Sur ce point, il a souligné que le groupe qu’il représente au sein du CIMF accueille favorablement l’annonce par le directeur général du FMI de l’activation par cette institution financière internationale de procédures d’urgence pour répondre rapidement aux demandes d’assistance, avec accès élevé aux financements et conditionnalité atténuée. «Nous réitérons notre appel pour l’établissement dans les meilleurs délais d’un nouvel instrument de liquidité pour les pays ayant accès aux marchés et ceux souhaitant une plus grande intégration dans l’économie mondiale», a prôné le banquier central algérien. Il est également très important de souligner que cette crise et ses coûts élevés pour l’économie mondiale ont mis en avant le besoin pour le FMI de regagner le terrain perdu d’accomplissement effectif de son mandat, a-t-il jugé. En particulier, sa mission centrale de surveillance, notamment des économies et marchés financiers systématiquement importants, doit être considérablement renforcée afin de permettre une détection précoce des risques pour la stabilité et de prodiguer à temps des conseils efficaces, a encore insisté le gouverneur de la Banque d’Algérie. Pour lui, l’efficacité de la surveillance du FMI ne peut être renforcée que si ses recommandations et ses conseils sont pris en considération par tous ses pays membres, particulièrement ceux à importance systémique. Afin de permettre que les évaluations et conseils du FMI dans ses principaux domaines de responsabilité soient de la plus haute qualité et pertinence, le renforcement de ses capacités d’analyse et d’expertise dans ces domaines, y compris à travers le recrutement et la préservation de personnel de haute qualité, est crucial et ne doit pas être entravé par des contraintes budgétaires excessives, a-t-il conseillé. Par ailleurs, il a abordé la question relative aux revenus du FMI qui doivent être adéquats et stables pour le FMI. A cet égard, il est crucial que soient obtenues dans les meilleurs délais les nécessaires ratifications parlementaires des composantes essentielles du modèle de revenus récemment adopté pour le FMI, à savoir l’extension des pouvoirs du FMI en matière d’investissement et la vente d’une partie de ses avoirs en or, a encore plaidé M. Laksaci. Tel que souligné à raison par le DG du FMI, «en même temps que la crise financière est prise en charge, l’attention doit continuer à être portée sur la nécessité de contenir l’impact des prix élevés des produits alimentaires et de l’énergie sur les pays membres les plus vulnérables». A cet égard, il a fait savoir que le groupe qu’il représente accueille favorablement les amendements apportés récemment à la Facilité pour Chocs Externes (FCE) afin d’aider ces pays à faire face aux chocs externes : «Nous encourageons le FMI à continuer à jouer un rôle catalytique dans la mobilisation d’une assistance financière. Plus importante en faveur des pays affectés par les prix élevés des produits alimentaires et de l’énergie, et de leur apporter conseils et assistance technique adéquats, en prenant en compte leurs circonstances et contraintes sociopolitiques.» Energie & Mines 81 mars 2009 INTERNATIONAL international Karim Djoudi : «L’Algérie est munie des “éléments de protection” contre la crise financière internationale» Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a soutenu que l’Algérie est dotée des «éléments de protection» de son économie contre la crise financière internationale grâce à sa politique de financement de l’économie et à son mode de gestion de ses actifs extérieurs. M. Djoudi a fait cette déclaration à la presse en marge de la session plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée à l’adoption du projet de loi relatif aux modalités d’octroi par concession du foncier destiné aux investissements. Interrogé sur les éventuels effets que pourrait induire la débâcle financière américaine sur la situation économique et financière du pays, l’argentier du pays a souligné tout d’abord que dans une économie globale où les échanges sont globaux, «nous ne pouvons pas ne pas prendre en considération ce qui se passe dans le monde». Cependant, il a expliqué : «Les décisions prises par le gouvernement algérien et les autorités financière et monétaire nationales en matière de conduite de financement de notre économie et de la gestion de nos actifs extérieurs à travers la dette extérieure ou les réserves de change font que nous avons les éléments de protection de notre économie.» Faisant allusion à l’ingénierie financière pratiquée par les banques américaines sans supervision rigoureuse favorisant les créances douteuses et la propagation de la tourmente financière américaine à travers les places financières européennes, l’argentier du pays a expliqué que l’Algérie n’est pas présente sur ces marchés internationaux puisque «nos banques n’interviennent pas dans les activités de ces portefeuilles sur le marché international». M. Djoudi a indiqué aussi que la politique de désendettement mise en œuvre par l’Algérie s’est traduite par une réduction de la charge des intérêts et, par ricochet, «nous ne subissons donc pas les insuffisances qu’il y a sur le marché international en termes de crise de liquidité et de la montée des taux d’intérêt». Au sujet de la gestion du matelas de devises dont dispose l’Algérie, M. Djoudi a indiqué que «la Banque d’Algérie suit une logique en Energie & Mines 82 mars 2009 matière de gestion des réserves de change qui est d’aller vers des actifs sûrs et non vers des actifs risques». Les actifs sûrs, selon lui, reposent sur «la qualité de celui chez qui nous déposons l’argent». Pour le ministre, il existe deux natures de risques pour les actifs : un «risque nul» lorsque l’argent est déposé auprès du Trésor américain ou de ceux de pays européens ou de tout autre pays (bons de Trésor). Quant aux actifs risqués, il s’agit des dépôts effectués auprès de banques et d’entreprises. Le ministre a précisé que la différence entre ces deux risques est le niveau de rémunération des actifs déposés qui diffère en fonction du risque qu’encourent ces actifs. Or, historiquement, «le choix de l’Algérie est d’aller vers des risques nuls» à travers les actifs souverains et, en conséquence, «nos réserves de change sont placées en actifs publics où la rémunération est relativement faible mais le capital est garanti», a explicité M. Djoudi. Revenant sur la question des fonds souverains que certains milieux en ont suggéré la création, M. Djoudi a considéré que la crise financière internationale actuelle «confirme le choix du gouvernement de ne pas aller vers des fonds souverains» car, selon lui, une telle option, même si elle donne lieu, parfois, à plus de rendements, elle aurait abouti à une situation incertaine. Il est à rappeler que lors de l’audition annuelle consacrée au secteur des finances, le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a affirmé que «pour ceux qui suggèrent de se lancer dans l’aventure d’un Fonds souverain pour rentabiliser davantage nos réserves de change à l’étranger, le pays continue d’avoir un énorme besoin de capitaux pour le développement de l’économie nationale, qui ne plaide pas actuellement pour ce choix». Les motsclés pour comprendre les maux de la finance Subprime. Aux Etats-Unis, crédit hypothécaire accordé aux ménages modestes par des établissements non soumis à la réglementation bancaire, sans considération de leur incapacité à rembourser. Titrisation. Montage permettant à un établissement financier de transformer un lot de créances (immobilier, consommation…) en titres commercialisables dans le but de transférer à un tiers le risque de non-remboursement du crédit initial. Marché interbancaire. Chaque fois qu’une banque prête 1 000 euros, elle met en réserve, sur un compte de la Banque centrale, 2% de ce crédit, soit 20 euros. Si une banque n’a pas assez de réserves pour prêter, elle peut emprunter les réserves des autres banques. Ces prêts entre banques ont lieu sur le marché interbancaire. Injection de liquidités. Lorsque les banques ne peuvent – ou ne veulent plus – se prêter entre elles, elles se tournent vers la Banque centrale. Celle-ci prête alors à court terme en échange de titres. Hors bilan. Le bilan des banques n’est plus la photographie de leur patrimoine. La déréglementation et le progrès technologique ont donné aux institutions financières de multiples possibilités d’innover en matière de crédit et d’assurance financière. CDO (Collateralised Debt Obligations). Chaque CDO représente un lot de créances bancaires commercialisées dans le but de recréer de la liquidité ou de se défaire sur un tiers d’un risque de non-remboursement de crédit. Le CDO est une forme de titrisation. CDS (Credit Default Swap). L’acheteur du CDS paie une prime d’assurance au vendeur sans que celui qui assure ait l’obligation de mettre de côté des fonds pour garantir la transaction. international Forum des pays exportateurs de gaz Adoption du statut et désignation de Doha siège du Forum e Les travaux du 7 Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) qui se sont déroulés le 23 décembre 2009 ont été marqués par la signature des statuts du Forum et le choix de Doha (Qatar) pour abriter le siège de ce Forum. L’Algérie est représentée aux travaux de ce Forum par le ministre de l’Energie et r des Mines, D Chakib Khelil. Le FPEG est un espace pour échanger les expériences en vue de consolider les relations et de développer des projets de partenariat entre les pays producteurs r et exportateurs de gaz. D Chakib Khelil a estimé dans son intervention que ce Forum doit s’adapter à chaque évolution de l’industrie gazière. «Chaque étape de l’évolution prévisible de l’industrie gazière doit se traduire par une adaptation en conséquence de l’organisation de notre Forum et chaque restructuration doit refléter les évolutions possibles de nos objectifs», a r déclaré D Chakib Khelil. Cependant, le ministre de l’Energie et des Mines a rappelé que l’un des objectifs essentiels à l’origine de l’existence du Forum, à savoir le partage d’informations et d’expériences, est «l’identification et la concrétisation des voies et moyens permettant de promouvoir la coopération» entre les pays membres du Forum. Cette coopération «sera de plus en plus nécessaire pour assurer un développe- ment harmonieux de notre industrie», a-t-il estimé. Pour Chakib Khelil, cela devrait permettre de «garantir la meilleure valorisation possible» des exportations gazières «sur la base de conditions équitables assurant les intérêts de toutes les parties». Créé en 2001 à Téhéran, rappelle-t-on, le FPEG compte 15 Etats membres dont l’Algérie, la Russie, l’Iran, le Venezuela et le Qatar qui détiennent 73% des réserves de gaz et plus de la moitié de la production mondiale de gaz. Au cours de cette rencontre, les participants ont également choisi la e capitale du Qatar pour accueillir la 8 session du FPEG. Avec la mise en service du Medgaz L’Algérie exportera plus de gaz en 2009 L’année 2009 verra les exportations de gaz de l’Algérie augmenter. En effet, avec les 8 milliards de mètres cubes qui seront acheminés d’ici fin 2009 par le nouveau gazoduc Medgaz, et les 7,7 milliards de mètres cubes qui représentent l’augmentation des capacités des gazoducs déjà existants entre l’Algérie et l’Europe, pas moins de 15 milliards de mètres cubes viendront s’ajouter aux capacités exportées actuellement par le pays. Ainsi, l’Algérie ambitionne de porter ses exportations de gaz à 85 milliards de mètres cubes en 2011 contre 63 milliards actuellement. Ce projet stratégique qui offre la voie la plus directe et la plus économique d’approvisionnement de l’Espagne en gaz naturel vise la sécurité énergétique du sud de l’Europe. Le Medgaz est un projet international et multidisciplinaire constitué par Sonatrach (36%, majoritaire), les espagnoles Cepsa et Iberdrola (20% chacune), Gaz de France et Endesa (12% chacun). En décembre, le consortium Medgaz a terminé la pose du gazoduc qui relie directement l’Algérie et l’Espagne. Avec cette «dernière soudure», Saipem SPA, entreprise italienne chargée de l’infrastructure sous-marine, achève les travaux de connexion d’un gazoduc qui s’étend sur 210 km entre Béni Saf et Almeria. Le premier navire en eaux peu profondes (jusqu’à 550 m de fond) avait soudé et monté une partie du gazoduc du côté espagnol vers Almeria. Dans une deuxième phase, entre août et novembre, le Saipem 7000 avait, quant à lui, pris en charge la pose du tuyau sur le parcours le plus profond du tracé (jusqu’à 2 160 m de fond). La «dernière soudure» réalisée par le Crawler achève donc le montage du premier gazoduc posé en mer Méditerranée à plus de 2 000 m de fond. D’une capacité de 8 milliards de mètres cubes de gaz par an, ce gazoduc a une longueur totale de 210 km en off-shore sur une profondeur allant jusqu’à 2 160 m. Sonatrach, premier producteur de gaz en Afrique, confirme ses ambitions : consolider sa place de deuxième fournisseur européen de gaz, se développer sur le marché prometteur du gaz naturel liquéfié (GNL) et sortir du précarré algérien en opérant à l’étranger. Avec l’Europe, «son marché naturel», le développement passe par l’expansion du réseau de gazoducs. Ainsi, en plus de l’apport du Medgaz, Sonatrach ambitionne d’augmenter ses parts de marché en Italie, en portant la capacité du Transmed de 26 à 33 milliards de mètres cubes, auquel s’ajoutera en 2012 celle du Galsi transitant par la Sardaigne. Quant au projet du Transsaharien, une canalisation de 4 000 km devant connecter le Nigeria à l’Algérie, est «en pleine phase de montage pour un horizon 2015-2017». Pour s’émanciper des tuyaux et toucher les marchés asiatiques, le Groupe Sonatrach mise aussi sur le GNL, transporté par méthaniers. La capacité de liquéfaction du Groupe va «doubler à l’horizon 2012». L’objectif à terme est «d’assurer 50/50, entre le gaz naturel et le GNL». Energie & Mines 83 mars 2009 INTERNATIONAL international Forum des pays exportateurs de gaz Chakib Khelil : «L’Algérie a très tôt préconisé le développement d’un modèle global gazier» Les tendances du secteur énergétique et les perspectives de la branche gazière à la lumière des conditions actuelles ont été à l’ordre du jour de cette 7e réunion ministérielle. e Les travaux du 7 Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) ont pris fin par la signature des statuts du Forum et le choix de Doha (Qatar) pour abriter le siège de ce Forum. Les participants ont également choisi la capitale du Qatar e pour accueillir la 8 session du FPEG, a indiqué le ministre russe de l’Energie, M. Sergueï Chmatko, dans une conférence de presse organisée à l’issue des travaux. L’Algérie est représentée aux travaux de ce Forum par le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil. Le FPEG est un espace pour échanger les expériences en vue de consolider les relations commerciales et de développer des projets de partenariat entre les pays producteurs et exportateurs du gaz. Dans la dynamique des marchés énergétiques, le Forum des pays exportateurs de gaz, dont les travaux se sont ouverts à Moscou, doit être en mesure de «mettre en place les outils qui permettront une véritable coordination des anticipations afin de ne pas seulement réagir aux événements ou aux décisions unilatérales prises par les autres», c’est ce qu’a affirmé notre ministre de l’Energie et des Mines lors d’un discours devant ses pairs. En effet, selon Khelil, «c’est à la lumière de cette nécessité que l’Algérie a très tôt préconisé le développement d’un modèle global gazier». Soulignant le fait que celui-ci «est plus que jamais d’actualité», Khelil a estimé que cela devrait permettre «de mieux évaluer les impacts des projets de développement à l’échelle mondiale et de conduire les pays membres à s’informer sur leurs plans Energie & Mines 84 mars 2009 d’investissements respectifs et, par là même, d’identifier les surcapacités temporaires potentielles, tout en neutralisant leurs conséquences négatives sur un marché régional». Aussi, l’organisation du Forum des pays exportateurs de gaz doit s’adapter à chaque évolution de l’industrie gazière, a-t-il préconisé. «Chaque étape de l’évolution prévisible de l’industrie gazière doit se traduire par une adaptation en conséquence de l’organisation de notre Forum et chaque restructuration doit refléter les évolutions possibles de nos objectifs», a déclaré M. Khelil au cours e de cette 7 réunion ministérielle du FPEG qu’accueille la capitale russe. Il a cependant rappelé que l’un des objectifs essentiels à l’origine de l’existence du Forum, à savoir le partage d’informations et d’expériences, est «l’identification et la concrétisation des voies et moyens permettant de promouvoir la coopération», entre les pays membres du Forum. Cette coopération «sera de plus en plus nécessaire pour assurer un développement harmonieux de notre industrie», a-t-il estimé. Selon lui, elle permettra, d’une part, d’éviter les déséquilibres offre-demande sur les marchés pendant des périodes plus ou moins longues et, d’autre part, de «faire face à des développements et/ou des initiatives imprévus de ces mêmes marchés ou de leurs cadres institutionnels». Pour M. Khelil, cela devrait permettre de «garantir la meilleure valorisation possible» des exportations gazières «sur la base de conditions équitables assurant les intérêts de toutes les parties». M. Khelil, qui a rappelé que le FPEG n’avait «ni statut, ni secrétariat, ni budget», s’est dit convaincu que cette lacune sera comblée par les statuts proposés par le comité ad hoc qui avait été chargé à Doha (Qatar) en 2007 de réfléchir sur les améliorations à apporter à l’organisation et aux modes de fonctionnement du Forum. «Cette étape nouvelle de l’évolution de notre organisation est nécessaire et la démarche qui nous est proposée est la plus appropriée», a-t-il soutenu. Le FPEG, créé en 2001, regroupe une quinzaine de pays producteurs de gaz naturel, dont l’Algérie, l’Iran, la Russie, le Qatar et le Venezuela qui disposent de 73% des réserves mondiales et assurent 42% de la production. Les membres de ce Forum discutent depuis début 2007 de la création d’une organisation gazière sur le modèle de l’Opep. Le 16 novembre dernier, M. Khelil avait affirmé que la création d’une instance pour le gaz sur le modèle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) «n’est pas dans l’intérêt des pays gaziers, car cela inciterait les pays consommateurs, notamment européens, à opter de plus en plus pour d’autres énergies». Le ministre de l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, s’était rendu à Moscou pour participer à la réunion dont les tendances du secteur énergétique et les perspectives de la branche gazière à la lumière des conditions actuelles ont été à l’ordre du jour de la réunion. Amel Zemouri international Ce n’est pas une Opep du gaz Si, a priori, l’organisation et le mode de fonctionnement du FPEG ressemblent à ceux de l’Opep, les deux organisations sont fondamentalement différentes, a tenu à relever M. Khelil. Selon le ministre, le FPEG est beaucoup plus «tourné vers l’avenir» et ne doit pas se concentrer sur les problèmes quotidiens comme c’est le cas de l’Opep qui doit agir en fonction de l’évolution quotidienne du marché pétrolier. «Etant donné que la plupart des pays membres ont, comme l’Algérie, signé des contrats à long terme, le FPEG ne peut pas jouer le même rôle que l’Opep.» «Il y a une grande différence. Le FPEG qui regarde beaucoup plus vers l’avenir ne doit pas être obnubilé par les problèmes quotidiens», a-t-il souligné. «Le Forum a notamment pour rôle l’échange d’informations, la coopération dans des domaines spécifiques ainsi que les questions liées à la diminution de la consommation d’énergies fossiles à forte concentration de carbone et le recours à d’autres sources d’énergie de substitution, comme l’énergie nucléaire, solaire ou éolienne», a-t-il encore expliqué. Le ministre russe de l’Energie, Sergueï Chmatko, avait lui aussi affirmé que la rencontre de Moscou n’avait pas pour objectif la création d’une «Opep du gaz» qui suscite les craintes des pays consommateurs. «Nous n’avons pas l’intention de créer un cartel des producteurs (de gaz) mais d’instaurer un équilibre entre les producteurs de gaz et de coordonner la politique entre les producteurs et consommateurs», avait-il déclaré à des médias russes à la veille du Forum. La Russie favorable à une augmentation des prix du gaz Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a averti les pays consommateurs que les prix du gaz pourraient augmenter, au cours d’un forum à Moscou des principaux pays producteurs dont les intentions suscitent des craintes quant à la possible création d’une «Opep du gaz». «L’époque des ressources énergétiques bon marché, du gaz bon marché, touche à sa fin en dépit des problèmes financiers connus», a déclaré M. Poutine dans un discours au Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) réunis à Moscou. «La crise financière et la crise économique qui a suivi sont devenues une épreuve sérieuse pour le secteur du pétrole et du gaz dans le monde», a ajouté le chef du gouvernement russe. «D’août à novembre, les prix du pétrole ont été presque divisés par quatre», alors que «les frais pour l’exploitation, la production et le transport de gaz augmentent inévitablement», a-t-il souligné. L’évolution des cours mondiaux du pétrole, sur lesquels sont indexés ceux du gaz, figure parmi les sujets abordés par le FPEG. Les déclarations de M. Poutine interviennent après une crise de plusieurs mois entre l’Ukraine et la Russie, concernant les dettes de Kiev auprès du géant gazier russe Gazprom et le prix que l’Ukraine devait payer après le nouvel an. «Le but de la rencontre est de faire (du FPEG) un forum plus organisé et nous attendons des décisions en ce sens», a déclaré le vice-président de Gazprom, Alexandre Medvedev. «Ceci est une nonOpep gaz», a-t-il insisté. «Ce n’est pas une organisation, nous défendons nos intérêts nationaux», a renchéri le ministre vénézuélien de l’Energie, Rafael Ramirez. «Notre réunion est importante au sens stratégique, dans la mesure où elle tient compte d’une situation de crise de l’économie à laquelle il faut faire face au niveau mondial», a-t-il ajouté. Cette réunion «démontre notre sérieuse détermination à continuer à échanger des informations», a commenté pour sa part le ministre iranien de l’Energie, Gholam Hossein Nozari. Son homologue vénézuélien a toutefois laissé la porte ouverte à la création d’une «Opep du gaz». «Nous voyons dans ce Forum une occasion de bâtir une organisation solide se fondant sur les mêmes principes qui ont donné naissance à l’Opep», a déclaré Rafael Ramirez. Remerciements Message de Son Excellence l’Ambassadeur de Cuba Excellence, «L’ambassade de la République de Cuba en Algérie présente ses compliments à l’honorable ministère de l’Energie et des Mines de la République algérienne démocratique et populaire et a l’honneur de lui confirmer, en référence à sa note n° 89/CAB.09, la réception de l’Annuaire 2009 de la communication du secteur de l’énergie et des mines. En remerciant l’honorable ministère de l’Energie et des Mines pour l’envoi de ce document, l’ambassade de la République de Cuba en Algérie saisit cette occasion pour lui renouveler le témoignage de sa plus haute et distinguée considération.» Energie & Mines 85 mars 2009 INTERNATIONAL international La crise gazière entre la Russie et l’Ukraine suscite d’abondants commentaires dans la presse autrichienne «L’Algérie représente l’espoir de l’Europe pour échapper à la dépendance du gaz russe» La polémique suscitée autour des livraisons de gaz russe transitant par le territoire ukrainien est abondamment commentée par la presse autrichienne qui pointe les difficultés d’approvisionnement auxquelles se trouvent confrontées l’Autriche, la Bulgarie, la Tchéquie, la Hongrie et la Roumanie, mettant en évidence la dépendance de l’Europe à l’égard de la Russie. Ainsi, le quotidien Salzburger Nachrichten soutient que «l’Afrique du Nord est l’espoir de l’Europe pour échapper à la dépendance du gaz russe. Particulièrement l’Algérie qui attire avec ses immenses réserves. Ce pays est le quatrième producteur mondial de gaz et développe ensemble avec les Européens et les aides financières européennes des gazoducs qui relient les champs de gaz du Sahara et l’Europe, en passant sous la Méditerranée». «L’Afrique du Nord deviendra de plus en plus importante dans les affaires de pétrole et de gaz», prophétisent les diplomates. «Le gazoduc Medgaz est prêt, et la liaison est faite entre les stations de pompage de la ville portuaire de Béni Saf et la ville espagnole Almeria. La mise en service du nouveau gazoduc algéroeuropéen, avec un coût de 1 milliard d’euros, se fera probablement en septembre 2009. Il pompera près de 8 milliards de mètres cubes de gaz vers l’Europe. D’autres gazoducs sont projetés. Celui de Galsi du nord de l’Algérie vers la Sardaigne italienne, puis vers l’intérieur du pays. Il absorbera, jusqu’en 2012, 10 milliards de mètres cubes. Deux autres gazoducs déjà présents seront développés. Celui de Transmed qui passe par la Sahara via la Tunisie vers la Sicile. Les 24 milliards de mètres cubes s’élèveront jusqu’à 33 milliards de mètres cubes. Le pipeline MaghrebEurope va de l’Algérie via le Maroc, en traversant la mer par le détroit de Gibraltar vers le sud de l’Espagne. L’actuelle production de ce pipeline est de 9 milliards de mètres cubes et doit comporter 12 milliards de mètres cubes à l’avenir. «Au Nigeria se trouvent les plus grands réserves de toute l’Afrique : 30 milliards de mètres cubes de gaz seront livrés, annuellement, par le gazoduc transsaharien en projet», conclut le journal. Samia Kahina Bouzid Energie & Mines 86 mars 2009 En prévision du Congrès mondial du gaz Lancement de plusieurs projets à Oran Une cérémonie de signature d’un accord entre Sonatrach Aval et l’Entreprise nationale des grands ouvrages d’art (ENGOA) s’est déroulée au siège de Sonatrach à Oran. L’accord en question prévoit la réalisation d’une trémie longue de 90 m, d’une largeur de 15 m et d’une hauteur de 5,5 m. Cet ouvrage que l’ENGOA doit réaliser dans un délai de 6 mois facilitera l’accès au Palais des Congrès qui a déjà, avant même qu’il ne soit terminé, un rendez-vous avec un événement planétaire : la 16e édition du Congrès mondial du gaz qui doit se dérouler du 18 au 21 février 2010 à Oran. Le coût de cette trémie est estimé à 833 millions de dinars. Une bagatelle au vu des sommes d’une tout autre grandeur injectées ou prévues dans différents travaux à terminer impérativement avant cette date-butoir du Congrès mondial du gaz. Ainsi, pour donner un exemple, le Palais des Congrès qui s’élèvera dans la partie est de la ville d’Oran fait partie, en réalité, de tout un ensemble qui comprend, entre autres, un hôtel de classe internationale. Cette infrastructure hôtelière, dont le contrat a été signé il y a quelque temps entre le vice-président de Aval Sonatrach et Starwood, prévoit que cette dernière aura en charge cet hôtel ; un futur Méridien sur une période de 30 ans, une période durant laquelle Sonatrach utilisera ce label pour ses propres activités. Starwood a été justement sélectionnée en raison de sa réputation internationale dans les questions managériales d’infrastructures de haut standing. Le complexe, hôtel, palais des congrès, restaurant, etc. qui offrira 3 000 places pour les congressistes et plus de 2 000 couverts n’est pas la seule construction qui aura en charge d’accueillir les milliers de participants au Congrès mondial du gaz qui viendront des quatre coins de la planète mais l’aéroport d’Es Sénia est aussi intégré dans cette dynamique puisque le premier espace qui aura à recevoir le flux des participants sera bien évidemment l’aéroport qui est déjà depuis quelques années un chantier ouvert. Différents espaces d’accueil, d’orientation et d’acheminement rapides de matériels sont prévus dans l’enceinte même de l’aéroport pour traiter avec célérité les milliers de personnes que le Congrès attirera. Sonatrach Aval et l’entreprise chargée de la gestion des infrastructures aéroportuaires se sont à plusieurs reprises réunies pour régler dans les détails les contours qu’aura cet aéroport en prévision de cet événement. international Engineering pétrolier et gazier Un des géants mondiaux s’installe en Algérie La filiale algérienne de la compagnie japonaise JGC, des géants mondiaux de l’engineering pétrolier et gazier, a été lancée officiellement le 25 novembre dernier à l’occasion de la tenue de la 6e session du comité économique algérojaponais, a annoncé l’ambassade d’Algérie au Japon dans un communiqué. JGC compte élargir le domaine de sa coopération et sortir du cadre des hydrocarbures pour des investissements dans des centrales électriques, des usines de dessalement d’eau et d’autres secteurs d’activités, selon son président, Yoshiro Shgehisa, également président du comité Algérie du Keidanren et coprésident du comité économique algéro-japonais, cité par le communiqué. JGC veut également faire de l’Algérie «un point d’appui pour son redéploiement mondial et l’exportation de ses services vers l’Afrique». Pour M. Shgehisa, «l’Algérie offre toutes les perspectives pour être un centre de rayonnement de l’engineering en Afrique», poursuit le communiqué. Le constructeur de la première raffinerie de l’Algérie postindépendance se projette aussi au rang de «facilitateur des affaires et investisseur tout en agissant comme catalyseur pour l’investissement nippon en Algérie», selon la e même source. La 6 session du comité économique algéro-japonais tenue les 24 et 25 novembre 2008 à Alger a vu la participation de représentants d’une vingtaine de grandes entreprises japonaises. Pétrole et Gaz arabes Sonatrach prévoit d’étendre d’un tiers la longueur de son réseau de transport d’hydrocarbures L’Algérie dispose d’un important réseau de transport d’hydrocarbures - pétrole brut, condensats, gaz naturel et gaz de pétrole liquéfiés - mais ses besoins internes et sa volonté d’accroître ses exportations impliquent des travaux importants pour entretenir et développer ce réseau. Dans un document de présentation, l’activité Transport par canalisations (TRC) de Sonatrach indique que son programme d’extension du réseau vise à faire passer celui-ci de 16 200 km actuellement à 21 500 km à l’horizon 2012, soit un accroissement de 5 300 km (+32,7%). Sonatrach ajoute qu’un autre programme intensif, portant sur la réhabilitation des installations existantes, a également été lancé et qu’il est doté d’un budget de 51 milliards. Si l’orientation est claire, les chiffres précis sont un peu sujets à confusion. Dans des tableaux accompagnant le commentaire évoque ci-dessus, l’activité TRC fait état d’un réseau d’une longueur de 18 894 km à la fin 2007 et d’un objectif de 22 800 km à la fin 2012, ce qui représenterait une progressions de 20,7% (ces tableaux sont reproduits ci-dessous).Les différences entre les chiffres ne sont pas explicitées dans ce document mais elles pourraient provenir de la prise en compte ou pas des gazoducs internationaux auxquels l’Algérie est partie. Les capacités de transport actuelles de l’Algérie sont estimées à 322 millions de tonnes équivalent pétrole et elles atteindraient 445 Mtep à la fin 2012. Sonatrach dispose de 19 systèmes de transport par canalisations dont 8 pour le gaz naturel, 7 pour le pétrole brut, 2 pour les condensats et 2 pour les GPL. Ce nombre devrait passer à 22 d’ici à la fin 2012, dont 10 pour le gaz et 3 pour les condensats (pas de changement pour le brut et pur les GPL). Les projets en cours de réalisation par l’Activité TRC incluent la construction de l’oléoduc LZ2, qui permettra de renforcer et de sécuriser la chaîne GPL, le gazoduc GZ4 entre Hassi R’mel et Béni Saf, qui alimentera le gazoduc Medgaz entre l’Algérie et l’Espagne ainsi que des centrales électriques, un futur complexe d’aluminium et de pétrochimie à Béni Saf et des postes de distribution publique de Sonelgaz ; le gazoduc GK3/GK4, qui alimentera le futur gazoduc Galsi entre l’Algérie et l’Italie et le pipeline NK1, qui évacuera les condensats de Haoud El Hamra vers Skikda et alimentera l’unité de topping des condensats qui est en construction à Skikda. La construction de Medgaz a été achevée en décembre 2008 Saipem a réalisé la dernière soudure sur le Medgaz avec le navire spécialisé Crawler à 1,6 km de la côte algérienne. Medgaz relie Béni Saf à Almeria sur 210 km. Le consortium Medgaz a souligné que la construction avait été achevée dans les délais prévus. Des tests hydrauliques, destinés à vérifier le bon fonctionnement du gazoduc, seront effectués au premier trimestre 2009. La mise en service de Medgaz interviendra au cours du second semestre de cette année. La capacité initiale du gazoduc est de 8 milliards de mètres cubes par an. Son diamètre est de 24 pouces. Les investissements requis étaient estimés à 900 millions d’euros. La pose du pipeline a représenté un exploit technique puisque la profondeur maximale en mer est de 2 160 m. In PGA Energie & Mines 87 mars 2009 INTERNATIONAL international Un nouveau centre de conventions à Oran Chakib Khelil : «Satisfaire aux besoins de l’événement» «Au nom du gouvernement algérien, j’ai le grand plaisir d’annoncer la construction d’un nouveau Centre de conventions destiné à accueillir la 16e Conférence internationale et l’exposition sur le gaz naturel liquéfié (GNL 16), prévue du 18 au 21 avril 2010. L’Algérie, qui a eu l’honneur d’organiser le LNG 4 en 1974 à Alger, est fière d’accueillir encore une fois cet événement. En 20l0, le LNG 16 se déroulera à Oran, la deuxième grande ville d’Algérie. Oran abrite également les installations à Arzew, ce qui facilitera l’organisation des visites techniques qui font partie intégrante du programme de cette manifestation. Le nouveau Centre de conventions d’Oran a été conçu pour satisfaire les besoins spécifiques de l’événement du LNG16. Il sera composé principalement d’un auditorium de 3 000 places, de 2 salles de sessions de 500 places chacune, de 20 salles de réunion, d’un palais des expositions de 20 000 m2, d’une salle de banquet de 2 000 couverts et d’un hôtel cinq étoiles de 300 chambres. Le contrat de réalisation de ce nouveau Centre de conventions a été remporté par le groupe espagnol OHL. Les par- ticipants au LNG 15 connaissent le travail d’OHL à travers le Centre de conventions international de Barcelone (CCIB) qui a abrité cette conférence. La ville d’Oran connaît un regain significatif en matière d’infrastructures, elle abrite les structures de l’une des branches de Sonatrach, en l’occurrence l’Activité Aval, dont le nouveau siège social vient d’être opérationnel, ainsi que plusieurs projets d’hôtels de standards internationaux qui seront réceptionnés avant la tenue du LNG 16. En outre, le gouvernement algérien travaille avec le Comité national d’organisation (CNO) du LNG 16 et avec Sonatrach pour assurer aux participants des vols directs, le transport local, la sécurité, la facilité d’obtention de visas… et toutes les conditions nécessaires à un événement de cette importance.Situé sur un promontoire donnant sur la mer Méditerranée, le Centre de conventions d’Oran sera une structure iconique de notre ville qui conviendra à l’envergure internationale du LNG 16. Nous attendons avec intérêt de vous accueillir au LNG 16, à Oran, en avril 2010.» Dr Abdelhafid Feghouli : «La cadence s’accélère» «Dernier-né des publications Aval, la revue LNG 16 News affiche d'emblée son ambition de s'imposer comme un outil indispensable pour accompagner une des plus importantes manifestations internationales dans le domaine de l'énergie.» «Oran sera en 2010 la capitale mondiale du gaz naturel liquéfié (GNL) et une plaque tournante de l’industrie gazière au vu de l’importance de cette rencontre, du nombre élevé de participants, de leur rang et de leur qualité. Instrument de promotion d’une image de marque d’une Algérie moderne, la revue LNG 16 News se veut également, par le biais de ses diverses rubriques, un support susceptible de faire connaître les énormes opportunités d’investissement et de partenariat qui s’avère incontournable, voire indispensable, quant aux perspectives prometteuses de la wilaya d’Oran. Au sommaire de cette édition, une multitude d’informations retraçant les différentes étapes franchies dans l’organisation de cette importante manifestation. La conférence LNG 16 est un rendez-vous international de grande envergure qui va se caractériser par une forte participation étrangère, et toutes les disponibilités affichées dès à présent par nos partenaires sont des gages quant à drainer un nombre impressionnant de participants. Cet esprit de coopération s’illustre parfaitement dans la composition du Comité national d’organisation du (CNO LNG 16) qui a été élargi aux représentants de nos partenaires et des compagnies étrangères basées en Algérie et Energie & Mines 88 mars 2009 activant dans le domaine du GNL. Leur implication active pour la réussite de cette manifestation témoigne de l’importance de ces enjeux et de leur conviction de la forte position dont jouit l’Algérie dans le domaine de l’industrie du gaz. La vocation gazière de notre pays ne cesse de s’affirmer et les résultats concrets réalisés sont là pour conforter cette réalité. En effet, nous sommes heureux d’annoncer que notre production cumulée de GNL depuis 1964 vient d’atteindre, en ce mois de septembre 2008, le seuil de 1 milliard de mètres cubes. Cette performance est appelée à s’améliorer dans les années à venir, et ce grâce aux projets de mégatrains de GNL en cours de réalisation à Skikda et à Arzew, qui augmenteront la capacité de production de Sonatrach de 30%, et à l’efficacité de nos managers et collectifs. Autre motif de satisfaction, les progrès enregistrés dans la réalisation du Centre de conventions d’Oran qui commence à prendre forme sous l’impulsion de Son Excellence le r ministre de l’Energie et des Mines, le D Chakib Khelil, qui accorde un intérêt particulier à ce projet. C’est donc avec une certaine fierté que nous suivons ce chantier qui avance à une cadence très soutenue. Cette fierté est également motivée par le fait d’offrir à El Bahia international (Oran) une infrastructure moderne qui contribuera à la hisser au niveau des grandes métropoles internationales et illustrera le rôle que joue Sonatrach dans l’intérêt de la collectivité nationale. Le Centre de conventions d’Oran a fait l’objet d’une visite effectuée le 27 août 2008 par le président du Steering Committee LNG 16, Anadon Lopez Ernesto, et des membres de cette instance, qui sont repartis confiants quant à notre capacité de réunir les conditions idéales pour la tenue de cette conférence. La revue LNG 16 News rend compte de cette visite et des activités organisées à cette occasion. Ce deuxième numéro met également en relief l’essor que prend Oran à la faveur des grands projets inscrits à son actif et ce, dans les différents domaines comme en témoigne l’interview que nous a accordée le wali d’Oran, Tahar Sakrane, et dans laquelle il brosse un tableau exhaustif des préparatifs de cette manifestation. Autre destination, autre ville : prévue dans le périmètre des manifestations culturelles du LNG 16, nous vous invitons à partir à la découverte de Tlemcen, ville d’art et d’histoire et haut lieu du tourisme. Il me reste à dire combien nous espérons que cette publication aura restitué fidèlement les préparatifs du LNG 16 qui vont en s’intensifiant et aura contribué à faire mieux connaître notre pays et à promouvoir son image de marque.» Installation officielle du Comité national d’organisation (CNO) du LNG 16 Le ministre de l’Energie et des Mines, le Dr Chakib Khelil, a procédé le 29 mai 2008 à l’installation officielle du Comité national d’organisation (CNO) de la 16e édition de la Conférence internationale sur le GNL (LNG16) lors d’une cérémonie qui s’est déroulée au siège du ministère de l’Energie et des Mines. Mohamed Meziane, Président-Directeur général de Sonatrach et président d’honneur du CNO, a abordé dans son intervention le volet des préparatifs de cette rencontre tout en évoquant les différents comités mis en place pour la circonstance. Il a tenu, par ailleurs, à remercier les représentants des compagnies étrangères activant dans le domaine du GNL en Algérie d’avoir accepté d’intégrer ce comité tout en leur assurant que toutes les conditions seront réunies pour la réussite de cette manifestation. Le ministre de l’Energie et des Mines a, pour sa part, mis en exergue le vaste programme engagé par le gouvernement algérien et l’intérêt accordé à la réussite de cette rencontre avant de procéder à l’installation officielle du CNO. Le Comité national d’organisation du LNG 16 a tenu sa première réunion le 9 juin 2008 au niveau du siège de l’Activité Aval à Oran sous la présidence du Dr Abdelhafid Feghouli. A l’issue de cette rencontre, la délégation a visité le site devant abriter le Centre de conventions d’Oran puis s’est rendue à la zone industrielle d’Arzew pour visiter les complexes GNL. Une deuxième réunion du CNO a eu lieu le 26 août 2008 pour évaluer l’état d’avancement de la préparation de la conférence LNG 16. Energie & Mines 89 mars 2009 FOCUS international Energie & Mines 90 mars 2009 gnl 16 oran Energie & Mines 91 mars 2009 INTERNATIONAL international Selon le FMI Evolution économique, financière et monétaire favorable pour l’Algérie La tenue des assemblées annuelles conjointes du FMI et de la Banque mondiale est l’occasion de la publication de rapports financiers, monétaires et économiques, sorte de diagnostic grandeur nature des économies dans le monde. Chacun sait que la tenue de ces assemblées se tient présentement dans des conditions particulièrement dramatiques avec des chutes historiques pour les Bourses et les marchés financiers occidentaux et asiatiques, notamment, où règne un vent de panique. Le rapport du FMI a des indications tout à fait favorables concernant une économie comme la nôtre, dont les experts du Fonds estiment que les grands agrégats ont des effets positifs. En matière de croissance économique, les prévisions donnent 4,9% pour 2008, contre 4,6% pour 2004. En 2009, ce taux devrait se situer autour de 4,5%. Du côté de la balance des paiements, elle devrait connaître des excédents de l’ordre de 28,1 milliards de dollars (22,8 M en 2007). Le taux d’inflation devrait pour sa part se situer à 4,3% pour 2008 contre 3,6% en 2007. En 2009, ce taux atteindrait 4%. Ce taux est jugé à la baisse pour les prochaines années. Les experts du FMI accordent un large satisfecit à l’Algérie qui, à travers sa politique de désendettement à la réduction de la dette extérieure, a accru sa crédibilité. Dans un contexte de crise financière aiguë et des marchés financiers particulièrement tendus, le rapport du FMI vient conforter les récentes analyses faites par les responsables politiques algériens et les autorités monétaires et financières de notre pays. Outre que les experts du FMI ont confirmé une tendance qui est celle de l’économie nationale depuis ces dernières années, l’Algérie a su prendre des mesures de sauvegarde qui lui permettent de se protéger des effets dévastateurs de la crise mondiale. Intervenant tour à tour, le chef du gouvernement, les ministres des Finances et Energie & Mines 92 mars 2009 de l’Energie, le gouverneur de la Banque d’Algérie ont rappelé ces mesures de sauvegarde qui épargnent, pour l’heure, notre économie des soubresauts de la crise. Ahmed Ouyahia trouve dans le peu de financiarisation de notre système économique des raisons qui font que les effets de la crise ne sont pas palpables aujourd’hui chez nous. Notre économie est indexée sur le poste hydrocarbures. Les variations du prix du baril rythment la vie économique. Mais les pouvoirs publics ont su mettre en place des instruments de régulation. Les réserves de change confortables (plus de 130 milliards de dollars), le paiement anticipé de la dette extérieure auront contribué à prémunir notre pays des chocs extérieurs liés notamment à la réduction des financements extérieurs et au durcissement de leur octroi. La politique de réduction de la dette extérieure aura permis une utilisation à bon escient des ressources alors que les graves perturbations qui secouent les marchés financiers extérieurs depuis 2007 ont donné lieu à un durcissement des conditions d’octroi des crédits par les banques internationales. Le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, signalait que l’augmentation actuelle du taux de change de l’euro par rapport au dollar aurait déculpé l’impact de la dette extérieure et porté préjudice au budget de l’Etat, s’il n’y avait pas lieu le remboursement anticipé de la dette avant l’éclatement de la crise internationale. La politique fiscale, celle entreprise à l’égard des banques, la gestion rigoureuse des interventions de la politique monétaire, la prudence en matière de gestion budgétaire, tout cela a contribué à une stabilisation du système qui profite à l’économie du pays. Dans une gestion où la démonstration est faite que l’expérience est nécessaire pour surmonter les effets de la crise, ou mieux de les prévenir, notre pays fait de la prudence une règle aujourd’hui assortie de stabilisateurs qui apparaissent d’une grande opportunité. Le FMI dans ses différents rapports a relevé cet effort de notre pays en matière de réforme et de stabilité monétaire et financière, insistant pourtant sur la nécessité d’une diversification du tissu économique et sur la productivité. Remerciements Message de Son Excellence l'Ambassadeur de l'Inde à Alger… Excellence, «J'ai l'honneur d'accuser réception avec des remerciements la lettre de Votre Excellence n° 89/CAB.09 datant du 26 janvier 2009 relative à l'envoi de l'Annuaire de la communication du secteur de l'énergie et des mines. En effet, c'est une publication d'une grande utilité et elle procure d'importantes informations et sera utilisée d'une manière appropriée par notre mission. Tout en vous remerciant encore une fois, Excellence, je saisis cette opportunité pour vous transmettre l'assurance de ma haute considération.» Dr Ashok K. Amrohi international Selon Algex Hausse de 78% de l’excédent commercial de l’Algérie avec les pays de l’UMA L’excédent commercial de l’Algérie avec les quatre autres pays de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) a connu une hausse de 78,48% au cours des 8 premiers mois de 2008, passant à 445,23 millions de dollars, contre 249,45 millions de dollars durant la même période de 2007. Les exportations algériennes vers les autres pays de l’UMA ont atteint 677,7 millions de dollars, en hausse de 59,6%. Quant aux importations, elles se sont chiffrées à 232,54 millions de dollars, en augmentation de 32,84% par rapport à la période de référence, selon l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex). Par ailleurs, la balance commerciale hors hydrocarbures de l’Algérie avec les pays de l’UMA a connu un solde négatif (-85,06 millions de dollars) durant les 8 premiers mois 2008, contre -50,15 millions de dollars pour la même période 2007, selon une publication d’Algex. S’agissant des exportations de l’Algérie vers les pays maghrébins (Tunisie, Maroc, Libye et Mauritanie), elles restent dominées par les hydrocarbures avec une part de 78,24%, soit une valeur de 530,28 millions de dollars, contre 300,03 millions, en évolution de 76,74%. Concernant les exportations hors hydrocarbures, elles ont enregistré une hausse de 18,46% avec une valeur de 147,48 millions de dollars au cours des huit premiers mois de 2008. Elles sont constituées essentiellement du groupe «demi-produits» avec 113,16 millions de dollars, suivis par les produits alimentaires avec 22,91 millions de dollars (+178,03%), et les biens d’équipements industriels (5,88 millions de dollars), en hausse de 138,06% par rapport aux huit premiers mois de 2007. Les produits de consommation non alimentaires avec une valeur de 3,28 millions de dollars ont connu une baisse de 18,52%, suivis par les biens d’équipements agricoles avec 0,52 million de dollars et enfin les produits bruts avec une valeur de 0,17 million de dollars. Concernant les importations, la répartition par groupes de produits fait ressortir une hausse pour la plupart des groupes de produits, à l’exception des produits alimentaires, les produits bruts et les biens d’équipements agricoles. Les importations des demi-produits viennent en tête avec une valeur de 87,94 millions de dollars en hausse de près de 50%, suivis par les biens d’équipements industriels avec 80,36 millions de dollars (+70,98%), les biens de consommation non alimentaires avec 44,52% millions de dollars (33,65%). Le montant des importations des produits alimentaires a atteint 9,8 millions de dollars, en baisse de 45,8%, les produits bruts 8,9 millions de dollars (-48,05%), et enfin les biens d’équipements agricoles avec 0,11 million en baisse également de 73,81%. Les importations algériennes auprès des autres pays maghrébins s’étaient situées à 279 millions de dollars en 2007 (contre 235 millions de dollars en 2006) alors que ses exportations s’étaient établies à 695 millions de dollars en 2007 (contre 515 millions de dollars en 2006). Le commerce intermaghrébin se caractérise par une «faiblesse structurelle» des échanges qui se situent entre 1% et 2% du commerce extérieur de la région et par une structure «peu diversifiée» des produits échangés due à la similitude des productions et le manque de compétitivité, selon la même source. Dans le but de promouvoir les échanges commerciaux entre les pays de l’UMA, Alger a abrité la première Foire maghrébine fin novembre dernier en présence de 267 exposants dont 189 entreprises algériennes, 35 libyennes, 32 marocaines et 11 tunisiennes. Energie & Mines 93 mars 2009 INTERNATIONAL international Semaine de l’énergie de l’Algérie (SEA4) Sonatrach, leader sur le continent «Après avoir relevé le défi de la construction d’une industrie pétrolière et gazière qui fait ses preuves, il nous faut maintenant redoubler d’efforts pour relever le défi de la compétitivité dans un environnement de plus en plus exigeant en termes de qualité et de prix, notamment pour les compagnies pétrolières nationales», c’est ce qu’a indiqué en substance le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, lors de l’ouverture des travaux de la 4e Semaine de l’énergie (SEA4) à l’hôtel Hilton d’Alger. En effet, le ministre a souligné que cet événement intervient au moment où le secteur de l’énergie «œuvre pour la consolidation institutionnelle d’une bonne gouvernance, notamment pour le nucléaire civil, dont la coopération connaît une nouvelle impulsion». Placée cette année sous le thème «Le nouveau monde de l’énergie, des défis mais aussi des opportunités», la plus grande compagnie pétrolière et gazière du continent organise l’une des plus importantes manifestations du secteur de l’énergie. En effet, quelque 1 700 participants et 240 entreprises, provenant de 35 pays, e ont participé à cette 4 édition de la Semaine de l’énergie de l’Algérie (SEA4) qui a duré jusqu’au 19 novembre 2008. Cette manifestation internationale à laquelle participent également le prix Nobel de la paix et expert du changement climatique et développement durable, Mohan Munasinghé, de même que la Commissaire européenne charme gée de la concurrence, M Neelie Kroes, est une occasion pour faire connaître aux professionnels ainsi qu’au grand public les progrès technologiques Energie & Mines 94 mars 2009 réalisés dans l’industrie de l’énergie, en général, et celle des hydrocarbures en particulier, affirment les organisateurs. Ce rendez-vous comprend également d’autres événements incontournables, es tels que les 8 Journées scientifiques et e techniques (JST8), la 6 Conférence stratégique internationale sur les opportunités d’investissement dans le domaine de l’énergie en Algérie (CSI6) ainsi e que la 3 Exposition internationale sur le pétrole et le gaz (Aloge 4). Il intervient au moment où «le secteur de l’énergie et des mines œuvre pour la consolidation institutionnelle et la mise en place d’une bonne gouvernance, notamment pour le nucléaire civil», comme l’a précisé dans son discours inaugural la Directrice exécutive des ressources humaines à Sonatrach, me M Malika Belkahla, qui se trouve être également la présidente du comité ad hoc d’organisation de la manifestation. Cette nouvelle édition aspire à devenir, d’après ses organisateurs, «un carrefour d’échanges multiforme au service de la promotion et du développement économique et technologique de l’industrie des hydrocarbures et de l’énergie en Algérie». Pour le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, l’organisation d’une rencontre internationale d’une telle ampleur contribue à une plus large diffusion de l’information concernant les investissements et les projets réalisés dans le secteur énergétique, notamment en matière de développement de la pétrochimie et le dessalement de l’eau de mer. «Le ministère de l’Energie a mis le paquet pour une plus grande communication avec l’environnement qu’il entoure, particulièrement, la presse qui, à son tour, doit refléter au grand public les défis auxquels doit faire face ce secteur», a-t-il affirmé sur ce point. Les thèmes retenus pour ces rencontres porteront, entre autres, sur le management du risque industriel et commercial, la commercialisation de l’énergie, l’efficacité énergétique et les mines… soit tout un programme. A propos des événements parallèles à la SEA4 Devenue un rendez-vous immanquable depuis sa création, la Conférence (CSI6), à laquelle la présence d'un représentant de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) est annoncée par les organisateurs, vise à «constituer un espace privilégié de rencontre permettant aux différentes compagnies d'échanger leurs expériences et débattre des opportunités de développement et d'investissement dans le secteur de l'énergie en Algérie». Près de 500 participants sont attendus pour cette conférence qui vise, en outre, à permettre aux sociétés internationales opérant en Algérie de partager leurs expériences et aux nouvelles sociétés de s'informer sur les opportunités d'investissement offertes par la législation en vigueur. L'exposition Aloge 4, dont l'objectif est de permettre aux organismes pétroliers et gaziers nationaux et internationaux de présenter leurs technologies et leur savoir-faire, devrait regrouper 240 sociétés provenant de 35 pays. Concernant l'utilité de la tenue de pareils événements dans le monde des hydrocarbures, ceux-ci ont pour principaux objectifs de permettre aux cadres du secteur aux niveaux national et international ainsi qu'à la communauté scientifique de débattre des derniers développements et des défis liés à la technologie, à la protection de l'environnement, au rôle des ressources humaines, au management du risque, à l'économie et à la finance et à la mondialisation, a souligné Mme Belkahla. Les trois précédentes Semaines de l'énergie ont été organisées en décembre 2002, juin 2004 et novembre 2006. international Le nucléaire civil, l’autre pétrole ■ Un haut responsable du groupe nucléaire français Areva a estimé que la construction, d’ici à 2020, de la première centrale nucléaire algérienne est une option très réalisable. ■ Les investissements doivent être financés dans le cadre de partenariats étrangers, estiment les experts. S’agissant de l’annonce faite par le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, quant à la construction d’ici à 2020 de la première centrale nucléaire algérienne, M. de Mereuil a estimé que l’Algérie pourrait atteindre cet objectif dans un tel délai à la faveur du cadre réglementaire qui devrait être mis en place dans les tout prochains mois.M. Khelil avait annoncé à l’occasion de l’ouverture de la CSI que l’Algérie aura sa première centrale nucléaire dédiée à l’électricité en 2020. Selon lui, la construction de cette centrale interviendra après l’adoption prévue début 2009 par le gouvernement du projet de loi sur l’énergie nucléaire. Concernant le financement des projets, ce texte prévoit au début que les entreprises privées et publiques prennent en charge le financement des petits projets, alors que l’Etat financera les projets coûteux. En outre, le consultant au Groupe Sonatrach, Mahmoud Lomri, a affirmé que ce projet de loi devrait lever les contraintes financières face au développement de l’énergie nucléaire civile en Algérie grâce essentiellement à la «pérennisation de la recherche dans ce domaine et qui serait garantie par l’Etat». Les investissements dans l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins civiles devraient être financés dans le cadre de partenariats et alliances stratégiques étrangers, ont estimé les participants à une session dans le cadre de la e 6 Conférence stratégique internationale (CSI). Ainsi, les intervenants à cette session ont reconnu que l’investissement dans l’utilisation civile de cette énergie, particulièrement dans la phase de démarrage, nécessite d’importants investissements à mobiliser dans le cadre de partenariats avec l’étranger. Le directeur de marketing du groupe nucléaire français Areva, Jacques de Mereuil, a axé son intervention sur cet aspect, en mettant en exergue la nécessité de mobiliser d’importants fonds pour les investissements en amont, notamment la recherche et l’exploration d’uranium ou encore la construction de centrales. Selon lui, ces financements pourraient être rentabilisés après l’entrée en service des centrales construites, grâce à la compétitivité du coût de production d’énergie nucléaire par rapport aux autres sources comme le gaz ou le charbon. Par ailleurs, le directeur du Commissariat national à l’énergie atomique (Comena), Brahim Meftah, a précisé que le potentiel existant, quelque 30 000 tonnes d’uranium concentrées essentiellement dans l’extrême Sud de l’Algérie, demeure sousexploré et nécessite un renforcement de l’activité minière Amont. Actuellement, le nucléaire représente 14% de l’énergie électrique produite dans le monde, selon des chiffres avancés lors de cette rencontre-débat qui a précédé la clôture de la 6CSI. Pour rappel, la quatrième édition de la Semaine de l’énergie en Algérie a été inaugurée par le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, en présence du prix Nobel et expert en changement climatique et développement durable, Mohan Munasinghe, ainsi que de la Commissaire européenne chargée de la concurrence, Mme Neelie Kroes. Quelque 500 participants nationaux et étrangers ont pris part aux différents travaux de ce carrefour énergétique biannuel, placé cette année sous le thème «Le nouveau monde de l’énergie: des défis mais aussi des opportunités». Amel Zemouri Sonatrach, une compagnie qui veut se hisser au topten e «Sonatrach est classée actuellement 12 au monde. Nous voulons qu’elle se place parmi les dix meilleures compagnies pétrolières», a déclaré son P-DG, Mohamed Meziane, expliquant par là le fait que loin de dormir sur ses lauriers, cette entreprise se remet tout le temps en question, d’où la tenue de l’édition 2008 et la Semaine de l’énergie. Et pour cette fois, le challenge pour Sonatrach est très important, puisque cette importante manifestation a lieu à un moment où le secteur de l’énergie et des mines œuvre pour la consolidation institutionnelle d’une bonne gouvernance, notamment pour le nucléaire civil, dont la coopération connaît une nouvelle impulsion. Cela d’autant que la compagnie algérienne intervient également dans d’autres secteurs, tels que la production électrique, les énergies nouvelles et renouvelables et le dessalement de l’eau de e mer. Classée 12 compagnie pétrolier mondial, elle est aussi e e 2 exportateur de GNL et de GPL au monde, 3 exportateur er de gaz naturel et 1 en condensat. «Nous voulons aller de l’avant et cette Semaine de l’énergie va nous permettre justement de faire le bilan, aussi bien négatif que positif, de la compagnie. J’ai été très heureux de constater que des centaines de propositions ont émané de nos jeunes ingénieurs et cadres au cours de cette Semaine. C’est la preuve que nous savons nous remettre en question», a résumé M. Meziane, fier de la relève qui commence à faire ses preuves. Energie & Mines 95 mars 2009 ANALYSE analyse «Nouvelle donne et nouveaux acteurs» Par Samir Allal (*) et Moncef Ben Abdellah (**) «J’ai passé mon existence à m’efforcer de faire comprendre à des économistes récalcitrants qu’à partir du moment où le développement économique rencontrait la nature, il rencontrait aussi sa véritable dimension : la véritable dimension de l’acte économique n’est pas seulement de manipuler de la monnaie, mais est aussi de transformer des réalités matérielles et énergétiques pour en produire des biens utiles, au prix du rejet d’un certain nombre d’éléments perturbateurs pour la biosphère. Il y avait là tout un champ nouveau qui s’ouvrait à l’économie.» René Passet, professeur émérite Université de Paris 1 - Panthéon Sorbonne (Université Méditerranéenne d’été - Carthage - 28 et 29 septembre 2004) Energie & Mines 96 mars 2009 out le monde s'accorde aujourd’hui pour dire que tout progrès dans le domaine de la maîtrise de l’énergie et la promotion des énergies renouvelables permet de diminuer le potentiel d’émissions de gaz à effet de serre et contribue à réduire la dépendance de l’activité économique par rapport à l’énergie. L’enjeu principal est, alors, de savoir comment on peut à la fois répondre aux besoins énergétiques en forte croissance, lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, rester compétitifs en maîtrisant nos consommations, dans un marché de plus en plus libre et concurrentiel. Existe-t-il des politiques capables de modifier nos comportements collectifs et d’infléchir des évolutions supposées inéluctables ? L’équation n’est pas simple. Elle semble beaucoup plus complexe aujourd’hui qu’elle ne l’était au moment du lancement du LEF. T Quelques points de consensus L’énergie est au cœur de l’ambition du développement durable. Elle l’est en tant que moyen incontournable pour accéder à un certain nombre de biens et de services publics fondamentaux comme l’éducation, la santé, l’eau, l’alimentation, le transport, l’insertion sociale ou pour développer des activités génératrices de revenus et mobiliser ainsi les forces productives. Elle l’est aussi en tant qu’ensemble d’activités et de filières potentiellement responsables d’atteintes à l’environnement ou à la pérennité des ressources non renouvelables de la planète. La poursuite des tendances actuelles de la consommation d’énergie au niveau mondial se heurte à des contraintes insurmontables, accentue les inégalités entre pays riches et pays pauvres et contribue à la fracture sociale. La sécurité énergétique et les contraintes environnementales sont un défi pour le développement économique et social à l’échelle de la planète. Ce développement ne peut être que freiné, voire rendu impossible, par l’insécurité et la dégradation de l’environnement. Ce défi ne peut être relevé que par la mise en chantier d’un nouveau modèle des systèmes énergétiques compatible avec le développement durable, afin de «répondre aux besoins du présent sans compromettre la possibilité pour les générations futures d’accéder à leurs propres besoins». Or, force est de constater que le système énergétique mondial actuel pose le problème de l’accès du plus grand nombre à des formes d’énergie modernes. Il ne permet aucune possibilité réelle de développement et de sortie de la spirale de la pauvreté pour au moins un habitant sur trois de la planète. Il est fondé, par ailleurs, sur des modes de consommation dont la charge en carbone et de pollution est déjà préoccupante. Il n’y a donc pas d’alternative à un système énergétique renouvelé, un système durable fondé sur l’accessibilité élargie au Sud et sur la sobriété dans ses composantes d’efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables, dans les pays du Nord, mais également dans les pays du Sud. «La sobriété est un comportement qui est inspiré soit par l’amour de la santé, soit par l’impuissance de manger beaucoup.» L’approche classique du paradigme énergétique a été de considérer la question énergétique comme concernant uniquement l’offre d’énergie, celle-ci devant répondre à une demande toujours croissante, aux meilleures conditions d’approvisionnement et de coût : à une croissance de la demande considérée comme illimitée devait correspondre une croissance similaire de developpement durable l’offre. Et dans ce cas, le concept d’économie d’énergie renvoie seulement à la performance énergétique des appareils (rendements des centrales, consommation des voitures, appareils de chauffage et de climatisation...). C’est très important, certes, mais ce n’est pas suffisant. Les «chocs pétroliers» ont permis de faire prendre conscience que les ressources énergétiques fossiles ne sont pas illimitées, que leur consommation sans précaution entraînerait leur raréfaction et l’augmentation de leur coût, et enfin, que la concentration des ressources les plus importantes dans certaines zones géographiques peut entraîner de graves crises économiques et politiques. Malgré cet avertissement et les menaces sur l’environnement global qui se confirment année après année, les tendances actuelles selon le paradigme de priorité à l’offre d’énergie persistent et conduisent à davantage de «vulnérabilité» micro et macroéconomique. En effet, les besoins de l’usager (ménage, entreprise, collectivité locale) ne sont pas directement des produits énergétiques mais des biens et des services indispensables au développement économique et social, au bien-être et à la qualité de vie. L’obtention de ces biens et services nécessite, pour être satisfaite, une certaine consommation d’énergie. La maîtrise des consommations d’énergie implique des changements de comportement mais surtout l’adoption généralisée des techniques les plus performantes. La question des infrastructures est cruciale (bâtiments, moyens de transport, développement urbain, aménagement du territoire). Les politiques d’efficacité énergétique et de promotion des énergies locales et renouvelables qui visent spécialement les territoires sont de ce point de vue fondamentales. Le nouveau paradigme énergétique consiste alors à concevoir le «système énergétique» comme englobant non seulement le secteur énergétique (offre) mais également la consommation d’énergie (demande) et à assurer son développement de façon à obtenir un service énergétique dans les conditions optimales en termes de ressources, de coûts économiques et sociaux et de protection de l’environnement local et global. Ces nouvelles orientations de politique énergétique posent donc un certain nombre de problèmes à la fois de type microéconomique au niveau des pays et des territoires, mais aussi de type macroéconomique sur lesquels il faut travailler. Aujourd’hui, nous faisons de plus en plus confiance aux mécanismes du marché. Or, si les prix du marché sont un bon signal pour l’investissement dans les domaines de l’efficacité énergétique et des énergies alternatives, peut-on s’appuyer sur des prix, relativement volatils, pour anticiper et faire les choix les plus optimaux ? Et si le marché est relativement myope, comment peut-on changer d’échelle dans ces domaines avec une vision qui soit plutôt de long terme ? Bien évidemment, cette question centrale soulève une interrogation sur la place de l’Etat par rapport au marché pour le changement d’échelle dans les politiques de maîtrise de l’énergie et des énergies renouvelables dans des marchés de plus en plus dérégulés. Au fond, dans le domaine des économies d’énergie et des énergies renouvelables, qui sont des domaines où la rentabilité sociale est très élevée, avec une rentabilité économique supérieure à la rentabilité financière à court terme, peut-on se limiter à faire confiance aux seuls mécanismes de marché ? Comment l’Etat va-t-il peser dans les choix futurs ? S’agit-il seulement d’orienter les choix en donnant l’information et en corrigeant les distorsions ? Quelle est la bonne combinaison des politiques sectorielles énergétiques à mettre en place pour répondre à des préoccupations différentes, mais également à des contraintes différentes ? Quelle cohérence doit-il trouver entre des axes de politique énergétique nationale et le développement des politiques énergétiques des territoires ? En un mot, si l’Etat doit intervenir, mais dans un contexte «d’ouverture à la concurrence», quel instrument, quel dispositif institutionnel, quel mécanisme faut-il alors mettre en œuvre pour atteindre les objectifs de durabilité ? Il y a une très grande indétermination empirique dans l’évaluation coût/avantage des programmes d’économie d’énergie. Ce type d’évaluation reste à l’origine de toute logique économique en matière de prise de décision. Après tout, c’est du bon sens de dire : «On ne prend une décision que si les bénéfices attendus dépassent les coûts qu’on peut évaluer sur le terrain.» Cette difficulté, malgré le fondement théorique solide d’une approche coût/avantage, fait que, de plus en plus, nous sommes arrivés dans l’évaluation des programmes d’économie d’énergie à une évaluation multicritères. Mais ces évaluations multicritères font souvent l’impasse sur la pondération des différents critères. A maintes occasions, on constate que pour certains critères, il y a bel et bien des critères objectifs qu’on peut déterminer, mais il y a aussi des critères qui sont purement du domaine subjectif et normatif. Même la somme pondérée qui est parfois appliquée pour évaluer les projets et les programmes ne permet pas de dépasser ces problèmes normatifs de jugement de valeur. C’est pour cela que la Banque mondiale, par exemple, développe une approche multicritères participative : il faut associer tous ceux qui sont directement concernés par le projet ou les programmes pour pouvoir, ensemble, déterminer le poids des différents critères qui entrent dans l’évaluation et aussi pour surmonter le problème d’acceptabilité sociale. Voilà pourquoi les approches de partenariat prennent un autre poids et apportent un autre éclairage. En effet, le retour d’expérience montre que les investissements lourds dans la sobriété énergétique n’ont pas été produits de façon spontanée par le seul jeu du marché, mais par la mise en place de politiques élaborées, comprenant des composantes économiques, institutionnelles et réglementaires, avec des moyens publics d’intervention importants : programmes de recherche et développement ; réglementations sur les consommations d’énergie ; ☞ Energie & Mines 97 mars 2009 ANALYSE analyse ☞ programmes d’information pour les consommateurs et de formation pour les techniciens et les gestionnaires ; incitations financières (subventions, prêts à taux bonifiés, déductions fiscales) pour stimuler l’innovation, la démonstration ou les investissements d’utilisation rationnelle de l’énergie et enfin création d’institutions, d’organismes et d’entreprises de services pour la conception et la réalisation de programmes et de projets d’efficacité énergétique. La participation des citoyens à ces programmes et à ces projets est importante. La réussite de ces programmes suppose une prise de conscience citoyenne, mais aussi une information la plus large pour une mobilisation la plus forte de l’opinion publique et de tous les acteurs. Il faut permettre aux citoyens de comprendre, puis s’appuyer sur leurs initiatives pour trouver des solutions qu’ils auront eux-mêmes validées. Une politique de contrôle à sens unique par une administration centralisée ne peut être que contreproductive. En effet, au-delà des mesures prises par les gouvernements, ce qui est peut-être le plus important, ce sont les changements de mentalité ; il est certain que sous cet angle, les évolutions sont très lentes. Cependant, on peut citer quelques exemples qui apparaissent ici et là de groupes qui défendent l’idée d’une certaine sobriété dans la vie quotidienne et qui, de ce point de vue, illustrent la maxime de La e Rochefoucauld qui disait déjà au XVII siècle : «La sobriété est un comportement qui est inspiré soit par l’amour de la santé, soit par l’impuissance de manger beaucoup.» Nous ne devons pas souhaiter une sobriété qui soit inspirée par l’impuissance de manger beaucoup, mais qu’en revanche si l’amour de la santé inspire une plus grande sobriété dans la façon de consommer l’énergie, tout le monde sera gagnant. Energie & Mines 98 mars 2009 Les politiques «business as usual» conduisent à une impasse du développement Si nous nous limitons aux déclarations des responsables de la politique énergétique, nous avons tout lieu d’être satisfaits parce que, contrairement à ce qui se passait il y a une vingtaine d’années, toutes les déclarations commencent par la priorité de la maîtrise de la demande avant toute action sur l’offre d’énergie. continuer à se diffuser des usages de l’énergie ou des services énergétiques qui sont souvent très énergétivores et qui ne répondent pas à la satisfaction des besoins fondamentaux. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) publie annuellement des perspectives énergétiques mondiales (World Energy Outlook) dont le principe d’élaboration est basé sur une analyse des besoins et des ressources et sur la poursuite des politiques actuelles des Etats et des entreprises (scénario «business as usual» ou BAU). Cependant, si on regarde de façon plus attentive ce qui se passe, les évolutions sont plus nuancées. D’un côté, il est certain que l’efficacité des dispositifs de conversion des sources d’énergies primaires en services énergétiques, en règle générale, continue de progresser. Mais d’un autre côté, nous voyons La consommation mondiale d’énergie primaire serait dans ce scénario BAU multipliée par 1,8 entre 2000 et 2030 (taux de croissance annuel de 1,5 %), et les émissions de CO2 par 1,62. La consommation de gaz naturel connaîtrait une croissance annuelle moyenne de 2,1% par an, mais le pétrole developpement durable resterait l’énergie dominante. La biomasse augmente sa contribution, les «autres renouvelables» (éolien, solaire) connaissant une forte croissance mais restant marginales en 2030 en valeur absolue. La croissance annuelle de la consommation d’énergie primaire serait, à partir de 2003, de 1,5%. L’investissement total dans le secteur énergétique (offre) serait sur la période 2000-2030 de plus de 20 000 milliards de dollars, dont 60% pour l’électricité (production, transport et distribution) et 18% de ces investissements en Chine. Cette perspective tracée par l’AIE s’accompagne de profonds bouleversements de la structure de la demande énergétique mondiale, sur le plan géographique et sur le plan sectoriel. En effet, 62% de l’augmentation de la consommation d’énergie se situeraient dans les pays en développement. La part de ces pays dans la consommation mondiale passerait de 30% aujourd’hui à 43% en 2030. La Chine se taillerait la part du lion dans cet accroissement de consommation, avec près du tiers de l’accroissement total des pays en développement, suivie par l’Inde et le Brésil (5% chacun). Elle consommerait en 2030 à peu près ce que consomme aujourd’hui l’Amérique du Nord ou l’équivalent de ce que consommerait la totalité de l’Europe à cette époque. Sur le plan sectoriel, les transports et les usages captifs de l’électricité seraient appelés à poursuivre une croissance plus forte que la moyenne, tandis que les usages thermiques connaîtraient une croissance plus modérée. Le poids des transports dans la consommation finale d’énergie du monde passerait ainsi de 29% aujourd’hui à 33% en 2030, et l’électricité de 18 % à 22 %. Or, qui dit transport dit pétrole, et qui dit électricité dit rendement de Carnot et pertes de transformation et de distribution importantes. Le monde énergétique que nous suggère l’AIE pour 2030 serait ainsi un monde où les usages quasiment captifs du pétrole se seraient considérablement alourdis, malgré la menace de raréfaction des ressources, et où l’efficience globale se serait dégradée, malgré la menace du changement climatique : il n’y a pas de développement durable compatible avec ce modèle et ce paradigme énergétique. Même à population constante, la consommation totale d’énergie primaire dépasserait 30 milliards de tep, soit presque le triple de la consommation actuelle. Si, comme le prédisent les démographes (et en l’absence de catastrophes mondiales), la population mondiale devait atteindre 9 à 11 milliards, un tel raisonnement conduirait à une consommation de l’ordre de 50 milliards de tep. Une telle situation n’est pas seulement «non durable», elle est tout simplement impossible (en termes de ressources, de coûts économiques, de dommages environnementaux, de conflits armés...). Le système énergétique ne serait pas capable de répondre à une telle demande : il faudrait trois à cinq «Planète Terre» pour y parvenir ! L’aspiration au développement économique et social est légitime et, pour cela, on a besoin d’énergie. Ce que montrent les perspectives énergétiques de l’AIE, c’est que la poursuite du développement suivant le modèle énergétique actuel des pays industrialisés (que les pays en développement prennent comme un objectif à atteindre) est tellement difficile et coûteuse que, du seul fait de l’énergie, le développement économique et social serait radicalement compromis et pas seulement pour les pays les plus pauvres. De plus, cette voie aggraverait inexorablement les risques de changement climatique. Une étude récente réalisée par Enerdata et LEPI-EPE présente deux scénarios énergétiques à l’horizon 2050 : un scénario «business as usual» (BAU) comparable à celui de l’AIE et un scénario «Facteur 4» (F4) qui a pour objectif de diviser par quatre les émissions de CO2 de la France en fin de période par rapport à leur niveau de 1990. Cette étude, outre le cas de la France, étudie également les systèmes énergétiques européens et mondiaux. Le scénario BAU aboutit à une consommation finale mondiale en 2050 de l’ordre de 16 milliards de tep, ordre de grandeur que l’on retrouve dans la plupart des scénarios «business as usual». Le scénario F4 aboutit à une consommation finale en 2050 légèrement inférieure à celle de 2001 (année de départ de l’exercice de prospective) : dans ce scénario, la demande mondiale d’énergie se stabiliserait entre 2015 et 2020 et décroîtrait ensuite. Un tel résultat est obtenu grâce à la mise en œuvre, dans tous les pays, d’une politique vigoureuse de la maîtrise des consommations d’énergie dans tous les secteurs. L’enjeu est de taille mais les bénéfices en termes économiques, de sécurité énergétique et d’environnement sont considérables : un tel scénario est en particulier la condition indispensable à la baisse des émissions de gaz à effet de serre nécessitée par la lutte contre le changement climatique. ☞ Energie & Mines 99 mars 2009 ANALYSE analyse ☞ D’une logique exclusive de fourniture d’un produit énergétique à une logique de réponse globale à un besoin de service : nouvelle donne, nouveaux acteurs Les implications du nouveau paradigme énergétique (sobriété énergétique, promotion des énergies renouvelables) sont considérables à bien des égards. Les conséquences en termes économiques et environnementaux sont à la mesure des gains, comme nous l’avons dit précédemment : réduction de la dépense énergétique signifie amélioration de la sécurité énergétique, diminution considérable des pollutions et des risques. Mais la modification la plus profonde de la question énergétique est la fin de l’usurpation des questions énergétiques par les «compagnies énergétiques» qui contrôlent la production, le transport et la distribution d’énergie (Bernard Laponche, Actes de l’UMET, 2004). La dynamique de croissance de ces entreprises et les politiques énergétiques qu’elles ont imposées dans les faits peuvent aboutir à des impasses économiques et écologiques. L’utilisateur s’est vu imposer un rôle passif, réduit au paiement des factures énergétiques, lorsque l’énergie était fournie et qu’il pouvait la payer. La politique d’efficacité énergétique sort de ce système fermer : l’obtention du service énergétique devient l’affaire de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, de la construction des bâtiments, de la production des équipements. Chaque usager, entreprise, collectivité locale, ménage n’est plus seulement consommateur d’énergie mais directement partie prenante de l’élaboration et de la mise en œuvre d’une nouvelle politique énergétique. Architectes, urbanistes, constructeurs, équipementiers ont un rôle aussi important que le fournisseur d’énergie. Le champ d’action de l’efficacité énergétique n’est pas limité au secteur de Energie & Mines 100 mars 2009 l’énergie ; il s’étend à l’industrie, au bâtiment, aux transports, au comportement des consommateurs, aux modes de consommation. Dans ce nouveau contexte, de nouveaux acteurs apparaissent, avec un rôle déterminant : les ménages, les entreprises, les collectivités locales et territoriales. L’Etat a un rôle à jouer, mais beaucoup plus comme régulateur que comme maître du jeu. Les entreprises énergétiques doivent, elles aussi, modifier leurs pratiques et passer de la logique exclusive de fourniture d’un produit énergétique à une logique de réponse globale à un besoin de service. L’agglomération urbaine est le lieu où se concentre la grande majorité des services énergétiques : consommation des ménages, des bureaux, des lieux d’éducation et de soins médicaux, de loisirs et de culture, de déplacement des personnes et des marchandises... La ville occupe alors une position privilégiée de consommateur d’énergie, mais aussi de promoteur, sous toutes ses manifestations, du développement des services énergétiques pour un développement durable. Les municipalités et les autres collectivités territoriales ont une responsabilité essentielle dans l’animation et la mobilisation des acteurs. Le défi de la gouvernance, la mobilisation et le renforcement de la capacité des acteurs (pouvoirs publics, autorités locales, secteur privé et société civile), dans le cadre d’un système qui respecterait une conception éthique partagée de la durabilité, seraient indispensables. La réappropriation de la question énergétique par les citoyens est certainement la dimension la plus intéressante et la plus porteuse d’avenir du nouveau paradigme énergétique. Cela ne veut pas dire que la solution est simple, mais cela signifie que le développement durable, la conduite de la planète, c’est un sacré problème qui imposera le respect de contraintes très dures, sans lesquelles aucune survie ne sera possible. Mais nous voyons apparaître des perspectives qui, auparavant, n’existaient pas. Ce sont ces perspectives qui justifient la nécessité de changement de paradigme. Ce que Prigogine, Schroedinger nous font redécouvrir, c’est la possibilité et la responsabilité de l’homme comme acteur de l’histoire et gestionnaire de cette planète. (René Passet, 2004) Conclusion Pour un «new deal global énergétique et climatique» Le changement profond de paradigme énergétique qui substitue à la priorité de l’offre la priorité de la demande modifie profondément les rapports du citoyen aux systèmes énergétiques. La satisfaction d’un «service énergétique» à la place d’une «fourniture d’énergie» place au premier rang des acteurs nouveaux : entreprises, collectivités, ménages, professionnels du bâtiment, des transports, de la production industrielle ou agricole et du secteur tertiaire. Les villes et les collectivités territoriales deviennent des animateurs et des promoteurs essentiels de ces nouvelles politiques. Le potentiel d’économies d’énergies et de carbone est considérable. Il dépend pour partie des technologies à promouvoir et pour partie de comportements nouveaux à encourager. Plusieurs estimations fiables montrent, sur les vingt prochaines années, un potentiel de l’ordre de 20% de la consommation (plus si les prix de l’énergie continuent d’augmenter). Les politiques mises en œuvre dans les pays émergents durant les dix années qui viennent seront décisives. La Chine, l’Inde, le Brésil, les pays méditerranéens et d’autres connaissent des croissances économiques fortes et de nombreux facteurs jouent en faveur de la maîtrise de la demande d’énergie : faibles ressources en hydrocarbures et poids sur leur économie des importations de pétrole, très fort potentiel dans les infrastructures nouvelles (urbanisme, bâtiments, moyens de transport), développement des énergies renouvelables dont la combinaison avec la maîtrise de la demande est la voie la plus prometteuse pour l’avenir. developpement durable Même si les pays sont dans des situations très différentes, ils ont tous des marges de manœuvre pour améliorer l’efficience de leurs usages énergétiques et contribuer à un développement énergétique durable, avec des rythmes différents dans chaque pays. La bifurcation souhaitée implique un changement de paradigme et la reconversion des économies des pays basées essentiellement sur les énergies fossiles (charbon, gaz et pétrole). Cette orientation est une option réaliste pour tous les pays, en termes de sécurité énergétique comme en termes de sécurité climatique. La croissance inconsidérée de la demande énergétique n’est donc pas une fatalité. Le problème essentiel aujourd’hui n’est pas la pénurie des ressources mais son utilisation plus rationnelle et plus économe. Le principal objectif est de conduire, dans ce siècle pour 9 ou 10 milliards d’individus, une révolution industrielle et des changements des modes de consommation, avec des rythmes différents dans chaque pays, et de se donner les moyens d’orienter dès maintenant les investissements à longue durée de vie (centrales électriques, bâtiments, systèmes de transport et autres infrastructures) vers des solutions plus efficaces, moins intensives en carbone et moins vulnérables aux effets du changement climatique. La question du financement des investissements dans les économies d’énergie reste le point le plus faible. Les causes de ces difficultés proviennent en particulier de la dispersion des projets et du fait qu’ils ne constituent pas, de façon générale, la première préoccupation de ceux qui pourraient les porter. La mise en place d’instruments économiques adossés au marché apparaît nécessaire pour internaliser les externalités, orienter les choix et corriger les distorsions, mais non suffisante. En effet, sans mesures structurelles (par exemple offre de transport public, programme de construction de logement économe), ces mesures restent inefficaces. Le mécanisme de développement propre créé par le Protocole de Kyoto n’est pas à la hauteur des enjeux ; ces mécanismes doivent donc être complétés pour infléchir les dynamiques d’investissement dans les infrastructures énergétiques et urbaines et alléger les contraintes de compétitivité industrielle. La recherche d’un compromis acceptable entre la confiance dans le marché pour ce qui touche aux prix, le recours à l’intervention de l’Etat pour ce qui est de la promotion de nouvelles technologies, et le souci d’une stratégie coopérative pour ce qui relève de l’environnement, constitue un enjeu majeur de l’énergie même si les préférences des Etats ne sont pas toujours compatibles dans ce domaine. La prise de conscience de l’importance de l’enjeu climatique est en train d’augmenter dans les pays émergents. Ces pays ont également pris conscience qu’avec un baril de pétrole à plus de 100 dollars, l’inefficacité énergétique devient un obstacle majeur pour leur croissance, leur indépendance et l’équilibre de leurs budgets. D’ores et déjà, la croissance «sale» mine leur développement. Bibliographie • Agence internationale de l’énergie (AIE) : World Energy Outlook 2007. Samir Allal et Stéphane Quefelec (2006), «Politique énergétique et développement durable en Méditerranée : défis et nouveaux enjeux», Liaison e Energie Francophonie, n° 71, 2 trimestre 2006. • Samir Allal et Stéphane Quefelec (2008), «Energie et environnement en Méditerranée. Pour un ‘’new deal climatique’’ dans la région», Medenergie, n° 25, janvier 2008. • Christian de Perthuis, Houda Ben Jannet, Stéphane Pouffary, «Le mécanisme de développement propre dans les pays méditerranéens. Comment accélérer la mise en œuvre ?», Liaison Energie Francophonie, IEPE, n° 71, 2e trimestre 2006. • Bernard Laponche, Moncef Ben Abdallah, Samir Allal, «La maîtrise de l’énergie», Cahier Prisme n° 1, IEPE. Bernard Laponche, «Maîtriser la consommation d’énergie», Paris, Editions Le Pommier, 2004. L’Europe peut proposer aux pays émergents un «new deal global» qui intègre différents volets : des programmes d’efficacité énergétique et d’économie de carbone avec partage du surcoût des investissements, des incitations économiques locales et mondiales efficaces, des droits de propriétés intellectuelles, et enfin de définition de normes adaptées aux caractéristiques des pays. Le champ d’un tel accord conduira à l’élaboration d’un partenariat renforcé sur un nouveau modèle de développement... S. A. & M. B. In Liaison Energie-Francophonie (*) Directeur de l’Institut universitaire de technologie (Université de Versailles), France (**) Ambassadeur de Tunisie en République fédérale d’Allemagne et ancien ministre de l’Industrie et de l’Energie Energie & Mines 101 mars 2009 CULTURE culture Exposition du peintre péruvien Sergio Silva Cajahuaringa au Musée national d'art moderne et contemporain (Mama) L’homme, l’art et l’écologie «La peinture doit être pour l’artiste comme pour quiconque s’y confronte une révélation, la résolution inattendue et sans précédent d’un besoin éternellement familier», Mark Rothko. Par Mohamed Djehiche (*) Toute œuvre reflète, d’une manière très intime, les impulsions de l’âme, les quêtes et les pérégrinations de son auteur. Peindre devient ainsi un besoin vital pour se raconter et pour exprimer d’une manière poétique les inquiétudes émotionnelles ressenties, les choses qui affectent ou touchent. Peintre engagé dans l’abstraction, Sergio Silva Cajahuaringa place son exposition sous le double signe du passé et du futur, il s’intéresse aussi bien à l’archéologie et aux éléments ancestraux de sa culture inca qu’aux questions de l’écologie dont dépendent le salut et le parfait équilibre de l’homme. La relation de ce dernier par rapport au cosmos est rendue avec beaucoup de sensibilité et ses toiles ressemblent à des paysages où se manifeste la petitesse de l’être. Dans ce cas, son travail traduit sa colère face aux grandes menaces qui planent sur l’environnement. Energie & Mines 102 mars 2009 Grâce aux formes, aux couleurs et aux matières, les espaces naturels, picturaux et mentaux se confondent alors ici en une œuvre extrêmement vibrante et poignante. Bien que son but prioritaire demeure avant tout un travail plastique agencé par rapport à des prises de positon, il est le résultat d’un projet initial précis où le peintre s’est découvert des formes nouvelles et une liberté d’expression accrue qui incitent le regardeur à la rêverie. Une abstraction allusive, en référence à l’immensité des espaces, à la force des éléments naturels, à l’archéologie et à l’intervention architecturale dans la nature, crée un dilemme permanent dans ses recherches picturales et devient le terrain propice à une méditation plus intériorisée. Sergio Silva Cajahuaringa fait preuve d’une maîtrise totale de l’huile sur petits et grands formats. Sa poétique à la fois sourde et solaire prête un souffle irrésistible à un créneau pictural déjà très exploité. C’est par la forme que Sergio Silva Cajahuaringa a renouvelé son écriture qui nous incite à la rêverie active. Les équilibres et déséquilibres de ses agencements, le télescopage des lignes et de ses divers plans dans un espace défini par les dimensions du tableau génèrent une dynamique évolutive et sans limites. Sa palette référentielle – rouges, terres jaunes, bruns, bleus, noires – et la lumière qui en émane possède un caractère qui semble être celui de l’or que les Incas présentaient en offrande aux dieux. La sensation que son œuvre est débordante de spiritualité incantatoire ne nous quitte pas après s’être imprégné de ses œuvres. M. D. (*) Directeur du Musée focus Energie & Mines 103 mars 2009 FOCUS culture Energie & Mines 104 mars 2009 focus Handball Chakib Khelil reçoit les joueurs du GS Pétrolier Le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, a e reçu à Alger les vainqueurs de la 30 édition de la Coupe d’Afrique des clubs de handball, les joueurs du Groupement sportif des pétroliers d’Alger (GSP). Au cours d’une cérémonie organisée au siège de la Direction générale de Sonatrach, à laquelle assistaient le Directeur général de l’entreprise, Mohamed Meziane, le président du Comité olympique algérien (COA), Mustapha Berraf, et le Directeur de l’association sportive du GSP, Mohamed Djouad, le ministre s’est félicité de la performance réalisée par le GSP qui, a-t-il dit, «a su honorer les couleurs algériennes lors des compétitions internationales». Le capitaine de l’équipe de handball du GSP, Loukil Abdelghani, a remis au ministre le trophée continental brillamment remporté par ses camarades. Ensuite, le ministre a reçu des mains du président de l’association les nouvelles tenues de couleur orange de la formation du GSP, portant l’emblème national et le sigle de l’entreprise. Le manager de la section, Djaâfar Belhocine, a indiqué à l’APS que «nous sommes fiers de ce premier titre gagné par le GSP, après seulement quelques mois de sa création, et qui vient étoffer la centaine de titres (nationaux et internationaux) glanés avec l’ancienne équipe, le MC Alger». «C’était donc une mission très importante pour relever le défi», a-t-il souligné en ajoutant que cette cérémonie a eu lieu à la veille d’un événement important, à savoir la come mémoration du 38 anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures. Une photo souvenir avec tous les joueurs accompagnés des staffs techniques et administratifs a clos cette cérémonie qui s’est déroulée dans une ambiance conviviale. Sonatrach s’est officiellement retirée en 2008 du Mouloudia club d’Alger (MCA), en créant sa propre association sportive (GSP) et en restituant «à la tutelle» (ministère) le sigle du MCA. e En finale de la 30 édition disputée en décembre dernier à Casablanca, le GSP avait remporté son premier titre africain, en battant par 22-20 l’équipe de la Rabita du Maroc, rappelle-t-on. Une opération de grande envergure durant le mois de Ramadhan Le Groupe Sonatrach au top de la solidarité Les filiales du Groupe Sonatrach ont largement été sollicitées durant le mois sacré de Ramadhan et elles n’ont pas manqué le rendez-vous de la solidarité envers les familles et les citoyens nécessiteux. Les entreprises, Enageo, GCB, Naftal, Enafor, ETP, GTP, ENSP, EGZIA, pour ne citer qu’elles, sont intervenues dans l’ensemble des wilayas du pays, emmenées par leur maison mère. Aux contributions non exprimées en montant financier, il convient d’ajouter les dotations consenties par exemple par Enageo (2 millions de dinars) GCB (500 000 DA), Naftal (500 couffins) qui ont concerné les wilayas de Laghouat, Alger, Boumerdès, El Bayadh, Ouargla, Ghardaïa, Illizi, Tamanrasset, Adrar et Jijel. Les entreprises Naftal, Enafor, ENTP et GTP ont servi durant le mois sacré quelque 1 650 repas par jour dans les wilayas de M’sila, Mostaganem, Ouargla, Béjaïa, Constantine, Oran, Alger. Plus de 2 millions de dinars sous forme de dons et contributions financières ont été versés par EGZIA, ENTP, ENSP, Enafor et GCB à des associations de bienfaisance ainsi qu’à des institutions publiques dans plusieurs wilayas. En ont bénéficié, les services locaux de certains ministères, les promoteurs algériens, la Protection civile, Algérie Télécom, les Scouts musulmans algériens ainsi que des camps de réfugiés sahraouis. Plus de 30 000 couffins du Ramadhan ont été distribués par le Groupe durant le mois sacré et ont concerné l’ensemble des wilayas du pays. Remerciements A Chakib Khelil «Je vous prie, Monsieur le Ministre, de bien vouloir accepter mes sincères et vifs remerciements pour le don que vous avez eu l'amabilité de faire au profit de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger. Le bel ouvrage de M. Abderahmane Khelifa, intitulé Honaine, ancien port du royaume de Tlemcen, est venu par votre honorable geste enrichir le fonds de notre bibliothèque, rendant ainsi accessible au travers la connaissance tout un pan de notre patrimoine de mémoire, si riche et si étendue. Je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de mon profond respect et de ma parfaite considération.» Le Directeur de l'Ecole supérieure des beaux-arts Energie & Mines 105 mars 2009 SCIENCES& &technologie TECHNOLOGIE sciences Géologie «Les megafans du Sud-Ouest algérien à la rescousse de l’interprétation des figures géologiques de la planète Mars» Par MT. Bouarroudj & N. Bourenane (*) En plus des observations et de la description des tâches et expériences menées par l’équipage de l’expédition 18 de la Station spatiale internationale (ISS) composée de Mike Fincke, F. E-1 Yuri Lonchakov, FE-2 Sandra Magnus lors de cette mission, le rapport d’activité de la NASA de la journée du er 1 /1/2009, paru dans le site Web – www.spaceref.com – décrit des figures géologiques particulières, repérées au sud-ouest de l’Algérie, analogues à celles découvertes sur la planète Mars. Il y est notamment écrit : «... La cible de la photo prise aujourd’hui par l’équipage d’observation de la Terre est représentée par les méga cônes de déjection du Sud-Ouest algérien. Une bande nuageuse inhabituelle sur l’ouest du désert saharien algérien a nécessité de les approcher de plus près. Le pointage à droite de la piste pour 60 secs à partir de la cible est relativement vaste. Les éléments de ces méga cônes de déjection peuvent être vus à travers n’importe quel nuage épars. Comme pour les très grandes étendues de sédiment fluviatile, les méga cônes de déjection expliquent le déploiement énigmatique des “plaines plates caillouteuses” décrites par les premiers explorateurs dans le Sahara. Hormis leur intérêt intrinsèque à cause de leur nouvelle appréciation en tant que figures géologiques, les méga cônes de déjection sont en train d’être étudiés comme étant analogues aux structures de la planète Mars (megafans*), et viennent juste d’être utilisés dans une nouvelle reconstitution des anciens paysages d’Amazonie.» (In NASA ISS onorbit status of 1/1/2009.) Cette observation confirme celle qui a été réalisée le 13/3/2008 où ces cônes de déjection ont été localisés au sudouest de l’Algérie. Deux cônes de déjection ont été suivis, l’un d’eux présente Energie & Mines 106 mars 2009 Perspective de la circonférence du cratère Holden de la planète Mars. Le ventilateur alluvial peut être vu au centre et le système de canal d'Uzboi Vallis est évident sur la droite. (09/05/2005). Source : site web : www.cielqr/planetemarsun.php. un rayon de 320 km et montre une surface évidente de cours d’eau. Ces structures sont traversées par des rivières qui coulent à l’ouest des montagnes locales où le climat était plus humide il y a 5 000-15 000 ans. Ces énormes masses sédimentaires ont été identifiées récemment dans cette région lointaine du désert saharien. Ce sont des figures analogues à celles rencontrées sur la planète Mars où d’énormes quantités de sédiments stratifiés apparemment fluviatiles affleurent (spécialement dans la zone de notre plus grand intérêt : Sinus Meridiani, où le robot Opportunity continue à fonctionner). Les sédiments ont recouvert la base des collines le long du NE des méga cônes de déjection de manière à reproduire les cratères d’impact recouvrant Mars. Les repères visuels sont : les dunes linéaires localisées au NW, les roches cantonnées immédiatement à l’Est, et les méga cônes de l’Algérie centrale (NE de la cible, sur laquelle affleure un complexe de petits deltas. La compréhension des détails de ces complexes permettra une modélisation plus sophistiquée des couches sédimentaires de Mars, en cours de réalisation). (In NASA ISS on-orbit status of 3/12/2008.) Conférence des ministres en charge du Développement des ressources minérales 13-14 octobre 2008 - Addis Abeba SUPPLEMENT Vision du régime minier de l’Afrique Energie & Mines pour 2050 Cette vision commune présente : • Un secteur minier africain fondé sur la connaissance, catalyseur et contribuant à une large croissance et au développement qui s’intègre pleinement à un marché africain commun à travers : – interdépendance en aval dans l’enrichissement des minerais et la production ; – interdépendance en amont des biens d’équipement miniers, des consommables et des industries de services ; – interdépendance médiane dans le domaine des infrastructures (énergie, logistiques, communications, eau) et du développement des compétences et des technologies (HRD et R&D) ; – partenariats mutuellement bénéfiques entre l’Etat, le secteur privé, la société civile, les communautés locales et d’autres acteurs ; et – une connaissance exhaustive du patrimoine minier. • Un secteur minier durable et bien régi qui produit effectivement et génère des rentes sur les ressources, qui est sûr, sain, tient compte des aspects genre et ethnie, de l’environnement, qui est socialement responsable et est apprécié des communautés environnantes. • Un secteur minier qui fait partie intégrante d’une économie afri- caine globalement diversifiée, dynamique et compétitive sur le plan industriel. • Un secteur minier qui a permis de créer des infrastructures à travers la maximisation de son interdépendance économique propulsive aux niveaux local et régional. • Un secteur minier qui optimise et contient d’énormes ressources minières finies, qui est diversifié, intégrant des métaux industriels de moindre valeur commerciale à grande et à petite échelle, et • Un secteur minier qui est un acteur-clé dans les marchés compétitifs et dynamiques des produits de base à l’échelle continentale et internationale. Introduction La Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) a tenu une réunion du 20 au 22 août 2008 du groupe technique d’experts en vue d’élaborer la nouvelle Vision du régime minier de l’Afrique en 2050 en préparation de la première conférence de l’Union africaine des ministres en charge du Développement des ressources minières. Le Groupe technique d’expert mis en place conjointement par l’Union africaine (UA) et la CEA compte notamment des représentants du partenariat minier africain (le Forum intergouvernemental des ministres ••• Historique chargés des Mines), la Banque africaine de déve••• africains loppement (BAD), la Cnuced et l’Onudi. La Vision du régime minier de l’Afrique en 2050 est le résultat de nombreuses initiatives et d’efforts aux niveaux sous-régional, continental et mondial visant à élaborer des cadres régulatoires de politiques afin de maximiser les produits issus de l’exploitation des ressources minières. On peut citer, entre autres, la Déclaration de politique de Johannesburg ainsi que le Plan de mise en œuvre (le chapitre 42 et les alinéas f et g du chapitre 62 relatifs au développement durable en Afrique), du Sommet mondial sur le développement durable, la vision de Yaoundé sur l’exploitation minière artisanale et à petite échelle, le partenariat minier africain sur la Charte de développement durable et le cadre de politique minière, le cadre SADC de mise en œuvre de l’harmonisation des politiques minières, les normes, les cadres législatifs et régulatoires, la politique minière commune de l’UEMOA et le code minier communautaire, le rapport sommaire «Big Table» de 2007 sur la «Gestion des ressources naturelles minières de l’Afrique pour la croissance et la réduction de la pauvreté» qui a fait l’objet d’une réunion organisée conjointement par la CEA et la BAD, les travaux du Groupe de travail international chargé de la révision des régimes miniers d’Afrique. L’annexe 1 présente une liste de toutes les initiatives prises dans le cadre du processus d’élaboration de la Vision du régime minier de l’Afrique. La mise en œuvre de la vision sera faite progressivement et tiendra compte du contexte local et de la spécificité. Supplément E&M 2 mars 2009 Exploitation des ressources naturelles : clé du développement de l’Afrique L’Afrique est le plus grand producteur de nombreuses ressources minières dans le monde ainsi que d’autres ressources importantes mais l’Afrique souffre encore gravement d’un manque de cartographie géologique qui pourrait révéler un potentiel encore plus grand de ressources. Malheureusement, la majorité des minerais en Afrique sont exportés sous la forme de minerais concentrés ou métalliques sans véritable valeur ajoutée. Il existe par conséquent un important potentiel en matière d’enrichissement de minerais. L’Afrique renferme également de nombreuses ressources connues sous le nom de carburants fossiles (pétrole, gaz et charbon) et un vaste potentiel de biomasse et de biocarburants (éthanol, biodiésel) notamment dans les tropiques. En outre, l’Afrique a un énorme potentiel hydroélectrique (Inga 45 GW et la rivière Congo 200 GW) ainsi qu’un grand potentiel géothermique inévalué le long de la Grande Vallée africaine du Rift. L’urgence de l’industrialisation de l’Afrique est reconnue de par le monde. La transformation de nos économies est une composante essentielle de toute stratégie à long terme en vue d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMO) en Afrique, la croissance et le développement durables ainsi que d’éradiquer la pauvreté à travers le continent. Le problème essentiel réside toutefois dans la formulation et la mise en œuvre de stratégies d’industrialisation efficaces reposant sur les atouts uniques de notre continent plutôt que dans l’émulation de stratégies qui auraient pu être efficientes sous d’autres cieux. Une stratégie d’industrialisation et de développement de l’Afrique fondée sur ses ressources doit reposer sur l’utilisation des énormes ressources de l’Afrique afin de booster un développement industriel diversifié comme dans le cas des succès enregistrés dans la mise en œuvre de plu- sieurs anciennes économies du monde développé tels la Finlande, la Suède, l’Allemagne (particulièrement dans la région de Ruhr), aux Etats-Unis il y a plus d’un siècle et dans une certaine mesure dans les pays à revenu moyen que sont la Malaisie, le Brésil et l’Afrique du Sud. Les stratégies de développement et d’industrialisation basées sur les ressources ne sont pas une nouveauté. La vision selon laquelle les ressources minières pourraient stimuler la modernisation de l’Afrique transparaît dans de nombreux plans et stratégies de développement en Afrique aux niveaux national et régional (par exemple le Plan d’action de Lagos, le Programme sectoriel minier de la SADC, le chapitre minier du Nepad, et plus récemment le partenariat minier africain). Toutefois, la majorité de ces plans et stratégies visent à élaborer des projets ambitieux et grandioses (exemples des usines de fer et d’acier d’Ajaokuta au Nigeria) conçus dans un esprit de «boîte minière» très étroite. Nombre de ces projets étaient de gros consommateurs de capitaux et dépendaient d’intrants étrangers. Ils ont pour la plupart échoué car ils étaient inefficaces et peu durables étant donné le faible niveau des infrastructures de développement, des impératifs du marché et du manque de connaissance dont souffraient les pays bénéficiaires. L’expérience de développement et d’industrialisation reposant sur les ressources dans les pays nordiques révèle que la durabilité et le succès de cette stratégie dépendent de facteurs favorables externes et internes telles les ressources naturelles ainsi que des actions anticipées et délibérées des principales parties prenantes, notamment les gouvernements. Ces actions sont particulièrement nécessaires et servent à : • Faciliter et favoriser le développement des ressources humaines et l’acquisition de compétences de pair avec le développement d’agglomérations technologiques de ressources à travers la facilitation de la recherche et du développement (R & D) et la mise sur pied de réseaux de connaissance et de segments dont des universitaires, des industries, le gouvernement et d’autres acteurs. • Mettre en place des infrastructures d’appui notamment des routes, des projets énergétiques et hydrauliques et ainsi que des réseaux de télécommunications. • Encourager l’établissement d’une masse cruciale d’acteurs industriels-clés similaires, secondaires, interdépendants et associés qui collaborent et compatissent à l’effet d’améliorer le facteur initial d’avantages, stimule la compétence, l’innovation et la diversification. • Promouvoir l’enrichissement au niveau local et la valeur ajoutée des minerais afin d’obtenir la matière première pour la production industrielle. • Etablir une base industrielle au travers de la corrélation en amont et en aval. • Encourager et soutenir les petites et moyennes entreprises afin de les intégrer à la chaîne de production. • Accroître la confiance et la participation du secteur privé. • Créer des marchés incitatifs nécessaires de capitaux et de produits de base. • Faciliter la recherche et le développement (R & D) et mettre sur pied des réseaux et des segments de connaissance avec des universitaires, des industries, le gouvernement et d’autres intervenants ; et • Exploiter le partenariat Potentiel privé public (PPP). ••• Supplément E&M 3 mars 2009 ••• L’innovation permanente et le développement des ressources humaines sont déterminants dans la réduction de la dépendance de l’apport du facteur initial (ressources naturelles) dans la construction et le soutien d’une économie enracinée localement, compétitive et diversifiée. Par contre, quand il n’y a pas assez de capitaux humains, physiques et institutionnels de connaissance ainsi que des limites en matière de gouvernance, des systèmes d’innovation insuffisants, un faible taux de sensibilisation économique et de progrès, un manque d’organisation des affaires. Il est impossible de transformer l’apport du facteur initial en une plate-forme de construction de segments réussis et d’économies diversifiées. Les leçons tirées de l’expérience des pays nordiques suggère qu’il importe de partager une vision stratégique commune, délibérée et anticipée d’une action collective conduite par le gouvernement, des interventions en temps utile et la coordination des intérêts communautaires du public et du privé à tous les niveaux afin de réaliser au niveau continental une stratégie de développement et d’industrialisation en Afrique fondée sur les ressources. Par ailleurs, il est nécessaire d’identifier aux niveaux régional et national les principaux projets qui seront contenus dans la stratégie. Toutefois, en vue de pallier les contraintes majeures d’infrastructures, le continent doit en outre surmonter «l’enclave» des ressources du passé dans le développement de ses ressources afin de s’assurer que les nombreuses ressources ainsi que la corrélation économique des ressources se concrétisent localement à travers le continent. A cet effet, il a été proposé premièrement de mettre en place un Programme de développement spatial africain (Posa) constitué d’un réseau de Corridors de développement à travers l’Afrique afin d’exploiter les ressources du continent et tout son potentiel. Le PDSA vise à synchroniser l’offre en infrastructures avec les usagers afin de renforcer le potentiel des investissements et de créer un environnement de rigueur économique pour les investissements en infras- Supplément E&M 4 mars 2009 tructure. Il sert également à évaluer les projets conformément à un mécanisme économique et d’affaires, ce qui permet de prioriser effectivement les investissements dans le domaine des infrastructures. En vue d’assurer la réussite du PDSA, il est nécessaire de créer des opportunités de participation locale notamment dans la fourniture des biens et services. On peut distinguer ces opportunités en assurant la transparence de l’industrie minière, ce qui permettrait d’identifier les points d’entrée pour (i) accroître en aval les secteurs de soutien (fournisseur/industries d’intrants); (ii) renforcer en amont les industries basées sur l’augmentation de l’enrichissement local et la valeur ajoutée des biens ; (iii) faciliter la migration latérale des technologies minières vers d’autres industries ; (iv) multiplier les capitaux humains, social, institutionnel de connaissance (qui peut être utilisé dans d’autres secteurs) ; (v) promouvoir l’amélioration des conditions de vie des communautés minières ; et (vi) créer des petites et moyennes entreprise de même qu’une économie équilibrée et diversifiée avec des effets multiplicateurs plus grands et le potentiel de créer des emplois. Le rôle de la coopération et de l’intégration régionale dans la réduction des coûts des transactions, l’établissement de synergies intrarégionales, le renforcement de la compétitivité et la réalisation d’économies d’échelle qui boosteraient le développement de segments de minerais ne doivent pas être sous-estimés. Néanmoins, en vue de faciliter le libre mouvement des biens, services, capitaux et autres facteurs, il importe d’accélérer l’harmonisation des lois, de la réglementation et des régimes fiscaux, entre autres, facteurs déterminants. Une telle Stratégie africaine d’industrialisation et de développement basée sur les ressources (SA/DR), reposant sur l’utilisation du patrimoine des énormes ressources de l’Afrique (avantage comparatif) en vue de booster la croissance dans d’autres secteurs, pourrait servir de composante viable d’une stratégie de croissance et de développement intégrés et durables pour l’Afrique. Cette stratégie servirait à maximiser l’interdépendance dans le secteur des ressources en créant des segments intégrés de ressources industrielles (interdépendance en aval, en amont et médiane) ainsi que le développement de compétences de haut niveau au sein des segments, à travers l’accélération de l’investissement dans le Développement des ressources humaines (DRH) et la Recherche et le développement (R & D) afin de permettre à l’Afrique de construire progressivement un avantage compétitif durable tiré de l’avantage comparatif de ses ressources. Un tel avantage compétitif serait ultérieurement indépendant de son patrimoine en ressources. pact de la hausse des prix des denrées alimentaires sur les populations rurales pauvres et vulnérables d’Afrique. La question essentielle reste néanmoins de savoir combien de temps durera cette expansion. Va-t-elle disparaître progressivement comme les précédentes ? Elle a été présentée par les entreprises transnationales minières comme un «super cycle» car elle a connu une durée de vie plus longue que les précédents booms. Le moteur fondamental de la demande en minerais est l’intensité des métaux face à la croissance du PIB mondial. Le diagramme suivant présente l’intensité de l’acier (qui est un bon indicateur de l’intensité des métaux) par rapport au PIB mondial. L’expansion actuelle des produits de base : une mine d’opportunités et de profits à long terme pour l’Afrique De nombreux pays africains ont récemment connu une croissance dynamique après plusieurs décennies de stagnation à cause de la récente expansion des produits de base suite à une forte demande de la Chine et dans une moindre mesure d’autres économies émergentes tels l’Inde et le Vietnam. Nombre de pays africains disposent d’énormes potentialités dans la production des produits de base, notamment les minerais, et l’Afrique a ainsi connu une résurgence remarquable des IDE depuis 2002, particulièrement dans le secteur des ressources minières. L’essor des ressources a connu son envolée en 2003 avec une progression exponentielle des prix des minerais suivie de la flambée des prix des biocarburants agricoles en 2006 et, enfin, d’autres matières premières agricoles en 2007. La dépréciation des prix des subventions agricoles des pays développés au sein de l’OCDE ajouté à l’inélasticité dans la production des minerais avaient très certainement provoqué le décalage des prix des produits agricoles face à la demande asiatique. Toutefois, bien que l’amélioration des prix dans le monde soit une aubaine au développement de la majorité des populations rurales africaines, des stratégies urgentes sont nécessaires afin d’améliorer l’im- L’intensité de l’acier par rapport au PIB mondial révèle trois phases distinctes depuis la Seconde Guerre mondiale. 1. Phase 1 (1950-1984) : Haute intensité. La reconstruction des pays développés après la Seconde Guerre mondiale et leur pouvoir d’achat croissant ont entraîné une forte demande des minerais ainsi qu’une progression des prix. Cet impact a été négligeable dans les pays en développement. 2. Phase Il (1984-2000) : Faible intensité. La création d’infrastructures dans les pays développés, le mouvement des services (seuls les «tigres asiatiques» dans la phase de haute intensité mais trop faible pour avoir un impact sur la tendance mondiale) ont entraîné une surproduction et l’affaissement des prix des minerais. C’était une preuve de l’échec d’une croissance mondiale qui perdure à cause de l’hégémonie des pays développés face au système commercial international et l’utilisation de plus en plus grande des subventions (ex. CAP & acier). 3. Phase III (2000 à ce jour) : Haute intensité (plus élevée qu’à la phase 1). Avec le démarrage des pays développés et la révision constante des règles commerciales qui ••• Supplément E&M 5 mars 2009 ••• dénote d’une perte partielle de l’hégémonie des pays développés sur les systèmes commerciaux internationaux. Période de forte demande et de progression des prix. L’intensité des métaux sur la scène internationale aurait connu une tendance haussière constante si la croissance mondiale s’était répandue à la majorité des populations du monde dans les années 1980, mais cette croissance n’a profité qu’aux «tigres» asiatiques avec une population de moins de 80 millions. Le monde dans son ensemble n’a connu la croissance (et son ampleur) que vingt années plus tard (BRIC et autres). Plusieurs pays africains étaient encore des colonies durant la phase I et au moment des indépendances, ils ont adopté des régimes «statiques» d’exploitation de leurs ressources naturelles juste avant le début de la faible intensité de la phase II caractérisée par une faible demande et une dépréciation des prix. Ce qui a entraîné la révision générale des régimes des ressources naturelles dans les années 1980 et 1990 (généralement initiée par la Banque mondiale) afin d’attirer les IDE (Investissements directs étrangers) en faveur des CTN (Compagnies transnationales) caractérisés par une faible conditionnalité, une faible répartition par l’Etat des rentes issues des ressources et une corrélation faible du secteur des ressources avec les économies nationales. Etant donné le nouveau scénario mondial, ces régimes doivent être urgemment révisés afin que «l’expansion» actuelle stimule le développement durable dans les pays riches en ressources d’Afrique. Etant donné que la Chine (RPC) est à environ un tiers de sa phase de haute intensité, que l’Inde est à environ un tiers de l’intensité de la Chine et que la population de ces deux pays avoisine celle des pays développés, on peut raisonnablement supposer que la phase de haute intensité actuelle des métaux dans le monde pourrait se poursuivre au moins aussi longtemps que la phase 1 (voir diagramme Acier/PIS) ou presque 30 années (1950-1980) ! Cette hypothèse ne tient pas compte de l’intensité croissante d’autres économies émergentes comme le Brésil, le Vietnam, l’Indonésie, entre autres, car s’il fallait en tenir compte, on aurait une phase de haute intensité de 30 à 50 années. Il serait par conséquent prudent de supposer que l’explosion actuelle sera un «super cycle» long sans précédent seulement si la Chine et l’Inde conservent une croissance vigoureuse. La question fondamentale demeure à savoir : comment la croissance actuelle des Etats africains boostée par les ressources peut-elle être transformée en industrialisation et développement durable ? Un secteur minier en pleine croissance : instrument historique de progrès en Afrique L’Afrique a depuis toujours exploité ses ressources minières. En effet, les plus vieilles mines dans le monde se trouvent en Afrique, parmi lesquelles on peut citer la mine Ingwenya au Swaziland qui a été exploitée, il y a 20 000 ans, pour son fer ocre qui était utilisé pour les peintures faites sur la roche. Par ailleurs, il existe des milliers de mines d’or ancien et de métal à travers le continent. Supplément E&M 6 mars 2009 Ces mines sont généralement intégrées dans les économies précoloniales locales et fournissent les principales matières premières et les biens de grande valeur au commerce (or, cuivre). Avec la conquête coloniale européenne, le secteur minier africain a été intégré aux économies européennes à travers la fourniture de matières premières pour leur industrialisation. Avec l’indépendance, les dirigeants africains se sont penchés sur le renforcement du secteur minier et sa contribution au développement économique et social du continent. Dans les années 1960 et 1970, conformément à la question récurrente de la souveraineté nationale qui prévalait alors suite à la fin du colonialisme, la pensée dominante consistait à considérer que le développement ne pouvait être atteint que si l’Etat disposait d’une bonne part ou, mieux, de la pleine propriété des compagnies minières. Cela a permis la nationalisation d’importantes entreprises privées, et dans nombre de pays dont le Ghana, la Guinée et la Zambie, l’Etat a pris le contrôle des industries. On espérait que la nationalisation serait le moteur de la croissance et d’une industrialisation rapide qui généreraient des bénéfices économiques énormes à la nation et amélioreraient les conditions de vie des populations. Entre autres facteurs ayant contribué à la stagnation et même au déclin des compagnies minières nationalisées, on peut citer les interférences politiques dans la prise de décision, le manque de respect ou l’inadéquation de l’expertise managériale et technique, un réinvestissement insuffisant qui a entraîné la consommation du capital, le manque d’accès aux financements et l’affaissement des prix des minerais. Vers la fin des années 1980, l’industrie minière en Afrique vivait, pour une bonne part, une situation de crise et enregistrait des résultats en dessous des performances. Ce qui a incité le gouvernement à changer d’attitude. Il y a eu un profond changement de système et une redéfinition du rôle de l’Etat qui est passé d’un contrôle de 100% à la dérégulation et au retrait presque total. De nombreux pays africains se sont embarqués dans un processus de réformes radicales visant à attirer les investissements directs étrangers en vue de réhabiliter leur secteur minier en déclin. A cet effet, les entreprises d’Etat ont été privatisées ; des efforts et des ressources ont été déployés à l’effet de créer un environnement propice aux investissements. De nouvelles politiques légales, régulatoires et administratives favorables aux investissements privés ont été élaborées et mises en application. La priorité a été axée sur la sécurité de jouissance et le renforcement des droits miniers. Une série d’incitations en termes de réduction des taxes et de redevances a été mis en place en faveur des investisseurs dans le domaine minier. Toutes ces mesures associées au renchérissement des prix ont favorisé l’explosion du secteur minier, augmenté les investissements directs étrangers et permis l’afflux du capital minier, des technologies et des compétences. Toutefois, vers la fin des années 1990 et à l’aube du XXIe siècle, des critiques ont déclaré que l’essor des ressources et les profits en termes d’efficacité qui en résultaient ainsi que la hausse des recettes d’exportation dans de nombreuses économies d’Afrique produisaient des bénéfices sociaux et un développement incertains. Ils estimaient que la plupart des réformes étaient limitées et visaient davantage à attirer les investissements privés et à promouvoir plutôt qu’à favoriser le développement local. Ils pensaient par ailleurs que les réformes étaient sectorielles et ne tenaient pas compte des objectifs macroéconomiques qui pouvaient donner un coup d’accélérateur à des objectifs de développement de plus grande portée ; selon ces critiques, ces réformes donnaient la prééminence aux IDE au détriment du développement du capital local. Certains ont révélé que bien que les profits engrangés par le secteur minier dans certaines économies nationales soient importants, le prix à payer au niveau local (impact environnemental, perturbations sociales et culturelles) notamment dans les communautés locales ne pouvait compenser cette évidence. Ils se sont, en outre, appesantis sur l’importance des mesures incitatives offertes aux compagnies minières, qui, dans un certain sens, réduisaient la part de rente dont dépendaient les gouvernements africains pour le financement de leurs programmes sociaux et de développement. Ils ont ajouté que le secteur minier n’avait pas atteint son objectif de réduction de la pauvreté qui n’avait pas été intégré dans des politiques minières car la corrélation au niveau des économies locale, régionale et nationale était faible. Ils se sont également préoccupés de ce que le processus de réforme a été impulsé pour l’essentiel par le gouvernement. Selon eux, les relations asymétriques du pouvoir dans les processus de communication, de consultation et de prise de décision privilégieraient les initiatives bipolaires (gouvernement et secteur privé) et les résultats qui, de ce fait, ne seraient pas suffisamment représentatifs et participatifs. Les objectifs de développement seraient par conséquent limités et ne tiendraient compte que des intérêts du gouvernement et des entreprises minières sans aucune considération des opinions et aspirations des communautés locales et de la société civile dans son ensemble. Face aux nouvelles pressions confrontées par l’industrie minière quant à la répartition équitable des bénéfices et la maximisation de l’impact local pour un développement durable, l’industrie minière a envisagé d’adopter un nouveau contrat social qui pourrait aboutir à un développement intégré avec des ramifications économiques diverses, le relèvement du bien-être social, la sécurité dans les conditions de vie et la réduction de la vulnérabilité des communautés pauvres mais qui tiendrait compte de la nature locale du patrimoine minier qui requiert la répartition équitable des bénéfices locaux avec la mise en œuvre de stratégies durables nationales en vue de réduire la pauvreté. De nouveaux contrats et des textes juridiques permettant d’encourager la participation active des communautés locales et d’autres intervenants ainsi que de nouvelles recettes (générées des redevances, l’impôt sur le revenu, la taxe foncière, les rentes sur le bail; etc.), des mécanismes de distribution et de répartition au niveau local d’une part des rentes collectées au niveau central, sont autant de mesures et de défis envisagés dans le cadre de ce nouveau système de développement. Dans la même lancée, le triple partenariat entre le gouvernement, le secteur privé et les communautés locales est mis en œuvre à l’effet de renforcer les relations de ces trois parties prenantes et d’atteindre le développement social au niveau local. Il en va de même de la participation publique afin de s’assurer l’aval du gouvernement dans les actions industrielles. Toutefois dans tout système, il s’agit de trouver le juste équilibre entre les paiements des rentes issues des ressources entre les régions riches en ressources et celles qui sont pauvres en ressources car ces rentes sont consacrées en définitive aux investissements en infrastructures physiques et humaines afin de stimuler la compétitivité à venir au niveau national. Certaines entreprises minières ont laissé tomber les anciennes méthodes de développement et des relations communautaires caractérisées soit de «Strictement affaires» soit de «Partenariats pratiques» et ont adopté des statuts sur la responsabilité sociale des entreprises «moins instrumentalistes et plus holistiques» de même que des approches au développement qui permettent de renforcer effectivement les capacités des communautés locales. Il semble en outre qu’il existe une meilleure compréhension de ce que le développement durable dans le cadre du secteur minier signifie que l’exploitation minière dans le monde doit être durable dans les domaines environnemental, économique et social et doit tenir compte de la dynamique du marché, de l’innovation technologique, de l’implication de la communauté, de l’impact sanitaire, sécuritaire et environnemental, et enfin du cadre institutionnel. Le monde des entreprises commence ainsi à comprendre que les compagnies et industries minières à succès seront évaluées selon trois critères, notamment la réussite financière, la contribution au développement social et économique, la gestion environnementale. Ce principe a inspiré l’Initiative mondiale sur les Etats financiers (IMEF) dans l’élaboration des recommandations de son rapport sur le secteur minier et métallurgique. Les recommandations de l’IMEF relatives au secteur minier ont paru en 2004 et présentent les indicateurs sociaux environnementaux et économiques dans des domaines aussi divers que Ia production de recettes, la gestion et la distribution, la valeur ajoutée ventilée au niveau du pays, les indemnisations des communautés locales, les avantages des employés en dehors de ceux qui sont légalement prescrits, et la description des politiques ou des programmes sur l’égalité des opportunités entre autres. Aucune mention n’est faite sur l’intégration du secteur minier dans les économies locales et régionales quant à sa corrélation déterminante en amont, en aval et médiane. Pourquoi une vision du régime minier en Afrique pour 2050 ? La décolonisation de l’Afrique a malheureusement coïncidé avec la chute de l’intensité d’utilisation des métaux dans le monde comme mentionné précédemment. Depuis leur indépendance, la majorité des pays africains, avec quelques exceptions près, n’a pas fait assez de progrès dans l’intégration du secteur minier dans leurs économies locales à cause en partie de l’effondrement des prix et des politiques inadaptées. Le boom asiatique offre à l’Afrique une nouvelle opportunité d’intégration du secteur minier ••• Supplément E&M 7 mars 2009 ••• dans les économies locales à travers la création d’une corrélation essentielle. Mais cela n’arrivera pas automatiquement, d’où la pertinence d’une vision du régime minier en Afrique et la mise en place d’une série de stratégies et d’interventions appropriées en vue de réaliser cette vision. Les objectifs majeurs de la vision du régime minier en Afrique permettant de stimuler une forte croissance et le développement, si on se base sur les stratégies de développement mises en œuvre avec succès ailleurs, sont la maximisation des opportunités offertes par un patrimoine de ressources minières notamment l’affermissement du secteur minier à travers l’optimisation de sa corrélation dans l’économie locale. Les principales opportunités offertes par ce patrimoine minier sont : • Les Rentes issues des ressources : L’utilisation des rentes inespérées dans l’amélioration des infrastructures physiques de base et humaines de la nation au travers de l’investissement dans ces infrastructures physiques, sociales et humaines. • Les Infrastructures physiques : L’utilisation indirecte des infrastructures construites par les rentes générées des ressources favorise le développement des zones d’accès et offre une opportunité pour des ressources potentielles tels l’agriculture, la foresterie et le tourisme qui peuvent ainsi générer des recettes. • La valeur ajoutée en aval : L’utilisation de l’avantage de la région (CAFFOB) à produire des ressources brutes avec la possibilité de mettre sur pied des industries de transformation des ressources (enrichissement) qui, à leur tour, produisent la matière première pour la production et l’industrialisation. • La valeur ajoutée en amont : L’utilisation de ressources relativement importantes dans le cadre d’un marché sectoriel en vue de développer le secteur de production des ressources et d’intrants (biens d’équipement, consommables, services). • Le Développement des technologies et des produits : L’exploitation des technologies liées aux ressources doit généralement s’adapter aux conditions locales (ex. climat, minéralogie, sol) qui offrent des opportunités de développement de compétences technologiques par segment dans le secteur des intrants. Ce secteur requiert essentiellement le renforcement de ses capacités et, de ce fait, doit être «primé» au travers de l’investissement en R&H et R&D. Toutefois, de nombreuses études ont démontré que ce secteur avait la capacité de se «réinventer» ultérieurement en dehors du secteur des ressources au travers de la migration latérale des compétences technologiques afin de produire de nouveaux produits pour d’autres marchés. Contraintes majeures et facteurs de succès pour la réalisation de la vision La question essentielle est de savoir pourquoi la majorité des Etats africains n’a pas pu tirer profit de ces opportunités offertes par son patrimoine de ressources afin d’aboutir à cette corrélation indispensable et ainsi atteindre la diversification, la croissance et le développement ? Les échecs de chacune de ces opportunités sont : Supplément E&M 8 mars 2009 Rentes issues des ressources : La «malédiction des ressources» renvoie au transfert classique des rentes dans la consommation à court terme (importations), et parfois la sortie clandestine des ressources et qui entraîne de faibles niveaux de réinvestissement. Toutefois, une gouvernance inadéquate en est la véritable cause, notamment le manque ou encore l’ineffectivité d’institutions appropriées. Cela affecte quelquefois la quote-part des rentes de l’Etat au point où les Etats africains qui ont un faible niveau de gouvernance n’arrivent généralement pas à imposer un régime fiscal qui assure une répartition équitable des rentes en particulier les rentes exceptionnelles, à cause de l’incapacité de l’Etat ou encore la perte de sa capacité à produire des résultats globalement satisfaisants. • Utilisation collatérale des infrastructures issues des ressources : dans une certaine mesure, c’est un avantage dont bénéficient la majorité des économies riches en ressources mais le développement d’autres secteurs notamment l’agriculture à des fins commerciales, le long et à l’intérieur des infrastructures des «zones desservies» est gravement entravé par l’impact macroéconomique de l’expansion des ressources (fortes devises ou la Dutch Disease) et par l’incapacité à investir et à maintenir les infrastructures d’amont nécessaires reliées aux infrastructures issues des ressources. • Valeur ajoutée en aval : Parmi les nombreuses raisons de cet échec, on peut citer la non-disponibilité d’autres intrants majeurs, hormis les ressources à l’état brut nécessaires à un enrichissement compétitif que sont l’énergie ainsi que les barrières de grand impact (économies d’échelle) de plusieurs processus d’enrichissement (ex. fer et acier alumine/aluminium et cuivre) et les stratégies mondiales d’enrichissement d’entreprise des CTN (Compagnies transnationales) qui préfèrent souvent envoyer les ressources brutes à une usine d’enrichissement dans un autre pays, ou encore adopter la politique de s’en tenir à leurs «compétences essentielles» en matière d’extraction de ressources, et ensuite rendre disponible la ressource à moitié transformée à un prix de monopole (prix assurant la parité) sur le marché local à condition de détenir une position de monopole ou d’oligopole dans le pays concerné. On pourrait affirmer que c’est également un échec de gouvernance d’imposer des minima d’enrichissement dans l’accord sur l’extraction du minerai ou de créer une structure de régulation compétitive et efficace. • Valeur ajoutée en amont : les principaux échecs ici sont les stratégies centralisées d’achat de la plupart des CTN spécialisées dans l’extraction des ressources, l’inexistence d’une structure d’affaires nationale dotée de la capacité nécessaire et pouvant avoir accès aux capitaux lui permettant de mettre à profit ces opportunités et le manque de ressources humaines locales ainsi que l’expertise technologique pour mettre en place ces industries à forte intensité de connaissance. La gouvernance reste un élément déterminant ici afin d’assurer le programme de minima locaux dans les contrats et les permis et d’investir dans le développement de technologies appropriées en DRH (Développement des ressources humaines). • Développement des technologies et des produits (migration latérale) : ce point est étroitement lié au précédent pour ce qui est de la mise à profit des ressources et, à cet effet, il est nécessaire que l’Etat et les entreprises spécialisées dans les ressources ciblent l’investissement dans le DRH ainsi que dans la R&D (Recherche et Développement). Toutefois, les CTN centralisent généralement leur R&D dans les pays du monde minoritaire (souvent leur base locale) qui disposent généralement des ressources humaines nécessaires ainsi que des infrastructures de R&D notamment le soutien de l’Etat et les mesures incitatives pour le développement des technologies et des produits. On pourrait encore parler ici d’un échec de gouvernance par rapport à l’imposition des conditions sur le DRH et la R&D aux entreprises spécialisées dans les ressources et de faciliter ce processus à travers l’investissement de l’Etat dans le DRH technique et les incitations sur la R&D. • La principale stratégie d’optimisation d’un patrimoine de ressources consiste à mettre sur pied un régime régulatoire des ressources qui détermine directement la «répartition relative des bénéfices liés» et qui influence indirectement le renforcement du secteur à travers une corrélation en aval et en amont des économies locales, régionales et nationales. A cet effet, on peut citer cinq points d’intervention stratégiques : cet effet conclure des transactions qui tiennent compte de la juste répartition des rentes et bénéfices futurs générés de l’exploitation de ses ressources. • Autoévaluer le régimes fiscaux par rapport aux ressources qui augmentent avec une rentabilité croissante permettant ainsi à l’Etat d’accumuler des rentes inespérées pendant la période d’explosion des prix des matières premières qui sont préférables pour les ressources plutôt que l’impôt ordinaire en termes de pourcentage des bénéfices. Un tel taux de rendement (TR) ou encore des régimes fiscaux basés sur la rentabilité sont fondés sur les bénéfices en termes de pourcentage du chiffre d’affaires ou des recettes plutôt que sur les bénéfices seuls, mais sont plus courants dans les régimes régissant le gaz et le pétrole que dans les régimes régissant les ressources minières. L’inconvénient est que ces bénéfices sont plus difficiles à déterminer que les bénéfices ordinaires mais ce problème n’est pas propre aux matières premières sur les marchés boursiers (détermination constante des prix sur le plan international) car le chiffre d’affaires sera simplement fonction du volume et d’un prix transparent. Il ya lieu d’avoir une comptabilité créative dans la détermination des bénéfices, ce qui est courant dans les deux systèmes. Le niveau et la qualité des données potentielles des ressources : Moins on est informé de la valeur potentielle d’une ressource, plus grande évidemment sera la quote-part des rentes qu’exigera l’investisseur à cause du risque élevé de découverte et d’évaluation de la ressource, qui pourrait se révéler sans grand enjeu économique. Cette hypothèse s’applique principalement aux ressources minières et énergétiques mais on peut également en tenir compte dans la conclusion des transactions relatives à d’autres ressources telles que les sols pour l’agriculture, la foresterie, la pêche et le tourisme. La plupart des Etats africains ne disposent pas d’une cartographie géologique de base ou, au mieux, celle-ci est inadéquate. Cette situation est un facteur de risque pour les investisseurs qui, par conséquent, exigent un régime fiscal extrêmement favorable pour toute opération qui pourrait résulter de leur exploration fondamentale. Afin de répondre au défi dé cette «infrastructure de connaissance», les Etats africains doivent adopter les mesures ciaprès : • Mettre aux enchères les «actions» éventuelles des ressources. Cette pratique est courante dans les régimes régissant le pétrole, le gaz, la pêche, la foresterie et l’exploitation forestière mais elle est rare dans les régimes miniers. La plupart des régimes miniers ont tendance à avoir un régime fiscal incitatif pour ce qui concerne les ressources minières, ce qui permet d’attirer des investisseurs dans l’exploration de sols inconnus à haut risque malgré une relative potentialité (problème de «taille unique qui va à tous»). Mais il existe généralement une conversion automatique virtuelle qui permet de passer d’un permis minier, ce qui signifie que dès lorsque le permis d’exploration est accordé, l’Etat n’a plus qu’un droit de regard limité sur le régime fiscal applicable aux ressources minières quelle que soit la rentabilité ou l’importance financière du gisement minier. Dans la plupart des cas, l’investisseur aura une meilleure idée de la valeur des éventuelles actions que l’Etat et la mise aux enchères compétitive serait, dans certaines circonstances, une méthode efficace d’obtenir une juste valeur. Toutefois, dans le cas où il existerait très peu ou pas du tout de données géologiques, il est improbable qu’une vente aux enchères amoindrisse la valeur réelle, et ces sols seraient mieux régis à travers un système fiscal transparent basé sur le taux de rendement. • Accroître l’investissement dans la réhabilitation des infrastructures de connaissance issues des ressources. De nombreuses études ont clairement démontré que l’investissement dans la prospection géologique de base génère d’énormes bénéfices à l’Etat. Outre ces investissements dans des infrastructures physiques, l’Afrique et ses partenaires bilatéraux et multilatéraux doivent envisager d’investir dans ses infrastructures de connaissance issues des ressources. Il va sans dire que plus un Etat est au fait de la valeur potentielle d’une ressource, il pourra à • Sélectionner les sols contenant des ressources selon leur potentiel. Conformément aux meilleures pratiques en vigueur dans le secteur pétrolier et gazier, ce système va diviser un pays en régions à haut risque (données géologiques inadéquates) et régions à faible risque par rapport aux sols riches en minerais métalliques (tels que les régions aurifères africaines, les complexes à couches, les gisements houillers, les régions riches en cuivre de Zambie et du Congo, etc.). Un régime fiscal basé sur un taux de rendement fixe peut s’appliquer au premier cas de ••• Supplément E&M 9 mars 2009 ••• figure (sol d’exploration) alors que le dernier (sol délimité) aura ses actions mises aux enchères et les prélèvements de l’Etat (quote-part des rentes) seraient les principaux critères pour la mise aux enchères afin d’obtenir la meilleure transaction pour l’Etat. Avec l’augmentation des investissements dans la cartographie des ressources (prospection géologique) et la collecte de données géologiques, les régions seraient reclassées en régions à haut risque (exploration : faible conditionnalité, régime fiscal basé sur le TR) et en régions à faible risque (délimitation : conditionnalité élevée, régime fiscal basé sur la mise aux enchères) et vice-versa. Toutefois, il y aura toujours un flou entre les avoirs connus (vente aux enchères) et les avoirs inconnus (permis d’exploration) des ressources partiellement connues (indiquées). Ce fossé pourra être comblé si on autorise une exploration PPP (prospection géologique) qui stipule que dans le cas où une ressource viable serait délimitée, la société privée chargée de l’exploration est assurée de recevoir les step-in-rights (droits intégrés) dès lors que la ressource est éventuellement mise aux enchères. C’est le cas pour ce qui concerne l’exploration du pétrole et du gaz où les compagnies de prospection sismique reçoivent partiellement ou en totalité des droits intégrés pour toute action vendue aux enchères dans la zone de prospection. Le taux des droits intégrés «reçus» (5% à 20%) sera déterminé par le coût et la durée du programme d’exploration ainsi que la prospectivité du sol. La détermination des sols miniers «connus» et «inconnus» doit être transparente et objective sur la base de données géologiques solides. A cet effet, des systèmes existants de classification des ressources doivent être utilisés tels JORC (Australie) et Samrec (Afrique du Sud) et attestés par un consultant géologique (personne compétente), mais l’Afrique doit envisager la mise en place d’un système à l’échelle continentale ou «CRMA» (Classification des ressources minières africaines) sous le couvert d’un organe professionnel continental (à l’exemple de l’Institution des mines et de métallurgie d’Afrique australe : IMMAS). Capacité de négociation des contrats Deuxième intervention capitale : le renforcement des capacités de négociation des Etats africains avec les multinationales sur le régime d’exploitation des ressources. De manière générale, ces négociations se font à deux vitesses. D’un côté, les multinationales qui disposent de ressources et des compétences et, de l’autre, les Etats, moins outillés. Ainsi, au cours des dernières années, les interventions de certains bailleurs de fonds ont porté sur le redressement de cet état de chose à travers le recrutement des consultants internationaux en vue d’accompagner les Etats dans le processus sensible de négociation des contrats/licences ainsi que dans le renforcement des capacités des Etats dans le domaine. La Banque africaine de développement met actuellement en place un cadre de consultation juridique pour appuyer les Etats membres dans ce processus complexe de contrat à long terme. Supplément E&M 10 mars 2009 (a) Très souvent, les autorités préfèrent ne prendre aucune décision (ou retardent le processus) en ce qui concerne les grands contrats d’exploitation des ressources pour éviter de signer un mauvais accord ; cet état de chose s’explique par le fait que ces autorités sont conscientes de leur manque de capacités de négociation technique et juridique et craignent de saboter l’accord (avec, sans aucun doute, des répercussions sur le plan politique), ce qui ne profite ni à l’Etat concerné ni à la multinationale en question. Ces contrats d’exploitation des ressources s’étalent généralement sur une très longue durée (20 à 30 ans) (permis d’exploitation minière), d’où la nécessité d’établir un bon contrat dès le début des opérations ; (b) le recours aux mécanismes d’autoajustement qui intègrent toutes les phases du processus ; (c) l’introduire les déclencheurs/étapes dans la durée du contrat afin de parer aux imprévus. Il est important de se pencher sur la capacité de l’Etat à optimiser la concession (octroi des permis) dès le départ (accord du contrat d’exploitation), dans la mesure où il est difficile de renégocier systématiquement les contrats à une phase ultérieure au risque d’envoyer des signaux rouges à l’endroit des investisseurs, ce qui serait synonyme d’incertitude desdits contrats avec, au final, une perception du risque élevé de l’investissement négatif. Il est par conséquent opportun d’identifier tous les liens de référence dès le début du processus (dans le contrat/concession/permis d’exploitation), même si l’économie locale n’est pas en mesure de tirer profit de telles opportunités. Les éléments les plus importants à considérer se présentent ainsi qu’il suit : • distribution équitable des locations des ressources ; • accès non discriminatoire des tiers aux infrastructures de référence (notamment le transport, l’énergie et l’eau) ; • le développement, le cas échéant, de la chaîne prestataire/intrant de référence (notamment les biens d’équipement, les services et les consommables) au niveau local à travers l’utilisation des étapes adaptées au contenu local et flexible ; • la construction des usines de transformation des ressources à travers l’utilisation des étapes et mesures incitatives de valorisation et la prescription initiale d’une formulation concurrentielle des prix des retombées/produits sur le marché local pendant la durée du projet ; et • le développement des ressources humaines locales requises, ainsi que des capacités technologiques à travers les investissements à forfait dans le domaine de la formation, de la recherche et du développement, de préférence en partenariat avec l’Etat (financement conjoint et fonds de contrepartie). Développement des ressources africaines en cours et capacité de gestion Troisième intervention-clé : le développement des capacités de l’Afrique en matière d’audit, de suivi, de réglementation et d’amélioration des régimes d’exploitation des ressources en cours et le développement des liens du secteur de référence dans l’économie locale. Cela sera possible grâce à l’insertion du volet transfert des compétences dans tous les contrats de consultance au cours des négociations des concessions/permis, ainsi qu’à travers une stratégie ciblée en vue du développement d’une telle capacité de gestion des ressources. Vu le manque de telles capacités en Afrique, l’accent pourra être mis sur la mise en commun des ressources des Etats voisins à travers la réglementation des infrastructures des ressources transfrontalières (autorités des transports, leviers d’usine, organismes de retenue d’eau, etc.) ; la possibilité de gestion commune des ressources transfrontalières et la création d’une capacité au sein des communautés économiques régionales. Ces capacités peuvent également être renforcées à travers l’adhésion aux organisations continentales et internationales de suivi et de supervision des ressources, à l’instar du MAEP1 de l’Union africaine, de l’EITI2 et du «Processus de Kimberley pour la certification des diamants». Tout en développant cette capacité africaine, l’accent pourra être mis sur le transfert de certains aspects de la réglementation, de l’audit et de suivi, à l’instar de l’audit des déclarations de l’impôt sur les entreprises avec toutefois des dispositions particulières sur le transfert des compétences. L’élément majeur permettant d’affirmer que l’existence de ressources dans un pays est synonyme de malédiction ou de bénédiction, c’est la capacité de gestion et l’existence d’institutions solides. Les pays africains peuvent néanmoins se retrouver face à une situation du genre «la poule et l’œuf» dans la mesure où ils sont sous-développés du fait justement du manque de gouvernance et de la faiblesse de leurs institutions. Il est difficile d’élucider cette énigme maison peut soutenir que le contexte international s’est amélioré, permettant ainsi de contredire l’assertion selon laquelle le terme «ressource» est associé à une malédiction. Les éléments ci-dessous militent en faveur de cet argumentaire : • Nous assistons de plus en plus au phénomène de globalisation, avec notamment la création des mécanismes de suivi et de réglementation à l’échelle planétaire, à l’instar de l’OMC, de l’accord de Kyoto (CCNUCC3) et des principes bancaires de l’Equateur ; • La plupart des pays développés considèrent désormais le phénomène de la corruption dans les Etats africains comme une infraction (cet élément est utilisé pour déduire le revenu imposable) ; • Avec la fin de la guerre froide, les raisons politiques («anticommunisme») ne justifient plus le soutien des grandes puissances pour les gouvernements africains corrompus ; • la société civile est de plus en plus regardante sur les activités des multinationales en Afrique qui doivent désormais produire un «rapport sur le développement durable» sur la base des directives internationales sur l’élaboration des rapports ; • les communautés, les syndicats et les collectivités locales peuvent désormais participer au processus d’exploitation et de supervision des ressources grâce aux nouvelles normes d’élaboration des rapports (processus à trois niveaux «Rapport sur le développement durable», ESI4 & PAS5) ; • les Etats africains ont la possibilité de joindre les nouveaux mécanismes de suivi des bénéfices issus des ressources à l’échelle planétaire, à l’instar de EITI, du Processus de Kimberley et très récemment encore, l’initiative pour la transparence dans l’industrie de construction (COST) ; • les pays peuvent adhérer aux nouveaux systèmes régionaux et sous régionaux d’évaluation et de suivi de la gouvernance, à l’instar du MAEP de l’Union africaine; • avec l’émergence de la Chine et de l’Inde en tant que marchés et investisseurs de référence, les Etats africains ont désormais plus d’options qu’ils n’avaient sous l’ancien système colonial occidental et le néo-colonialisme. Il est évident qu’il n’existe pas de stratégie uniforme en matière de renforcement de la gouvernance et des institutions africaines. Néanmoins, certaines stratégies peuvent s’appliquer dans l’ensemble, notamment l’adhésion aux protocoles internationaux (MEAP, EIT) et la mise en place d’institutions stratégiques pour permettre l’exploitation optimale des ressources naturelles, notamment : - un système judiciaire indépendant et l’utilisation des protocoles régionaux et internationaux ; - des autorités de concurrence indépendantes et l’intégration dans les blocs économiques régionaux (accords de libre-échange, unions douanières) afin d’élargir la taille du marché et d’accroître la capacité d’autorégulation du marché ; - les régulateurs des infrastructures (transport, énergie, eau, télécommunications) et la mise en commun des ressources nationales limitées à travers des régulateurs transfrontaliers (organismes de retenue, autorités des transports, leviers, d’usines, etc.) ; - les institutions universitaires autonomes (universités, écoles supérieures) et la mise en liaison de ces institutions avec d’autres institutions régionales et internationales ; - les institutions de développement technologique (R&D) avec le secteur privé (PPP). A ce niveau également, les projets de recherche et de développement régionaux permettront de mettre en place une grande quantité d’intrants dans le développement technologique et des produits ; - les marchés boursiers locaux indépendants (banques, Bourses de valeurs,) et marchés commerciaux. Une fois de plus, les institutions régionales vont accroître la viabilité en augmentant la taille des marchés ; - les Institutions de développement des finances locales (lDF) notamment en ce qui concerne l’appui aux PMME6 (accès aux capitaux et aux compétences) bien que l’expérience des IDF africaines ne soit pas particulièrement éloquente. Les institutions régionales et continentales pourraient s’avérer bénéfiques dans la mise en commun des ressources, dans l’atteinte d’un marché plus grand et dans l’amélioration de la supervision ; - néanmoins, la plus grande institution est l’autorité qui accorde ou délivre les permis d’exploitation des ressources ; elle est entourée de la supervision nationale, régionale (CER), continentale (MAEP-UA) et internationale (EITI, KPC). ••• Supplément E&M 11 mars 2009 ••• Les alternatives des multinationales en matière de ressources Afin de se doter rapidement de capitaux et de compétences, la plupart des Etats africains ont décidé de promouvoir les capitaux étrangers plutôt que de s’appuyer essentiellement sur le développement des sociétés d’exploitation locale. Néanmoins, un secteur de ressources doté par les capitaux étrangers (multinationales & JSE7) est susceptible d’être politiquement non durable ou du moins reste problématique. En outre, les capitaux locaux sont plus à même de faciliter l’intégration du secteur des ressources dans l’économie locale à cause : • de la maîtrise des opportunités et des marchés d’approvisionnement locaux, grâce à des réseaux efficaces, • de l’absence d’un réseau d’achat (par rapport aux multinationales) qui incite les entreprises locales à rechercher des opportunités d’approvisionnement sur place, à l’instar de la chaux, le charbon actif (à partir de l’écorce de noix de coco) pour le traitement de l’or (ces produits sont généralement importés par les multinationales des pays africains producteurs de l’or, malgré la disponibilité du calcaire et des écorces de noix de coco sur place) ; • le manque d’infrastructures de transformation (valorisation) des ressources (par rapport aux multinationales) exige des investissements dans les infrastructures locales afin d’assurer la valorisation, comme cela a été le cas dans les pays nordiques ; • du manque de stratégie d’exploitation des ressources («exploitation sale») au sein des entreprises «compétences essentielles» (par rapport aux multinationales et aux jeunes entreprises d’exploitation) ; cette stratégie met l’accent exclusivement sur l’extraction des ressources et ne donne pas aux Etats africains la possibilité de valoriser les ressources et approvisionner les entreprises. Cela est en partie dû au fait que dans les premières phases de développement économique, il existe une tendance pour la croissance vers une diversification des conglomérats (afin de constituer la base du capital social requis pour les grands projets) dans de nombreux pays, il y a par exemple le «zaibatsu» au Japon, le «chaebol» en Corée, le «Bombay club» en Inde, ainsi que la diversification des «Mining Houses» en Afrique du Sud et au Zimbabwe. Au fil des ans, ces structures se sont décomposées en sociétés spécialisées dans des industries spécifiques. Cette désintégration s’accélère du fait que les grandes firmes mondiales s’inscrivent dans les grandes places boursières minoritaires dans un contexte international accru (institutionnel) où elles subissent une grande pression pour «dégrouper» et céder les activités secondaires et valoriser les actions détenues ; • l’absence de technologie et le manque des capacités de développement des ressources humaines (R&D et DRH) hors des Etats africains dans le monde minoritaire (par rapport aux multinationales) amène les investisseurs locaux à développer les technologies (R&D) et les compétences des institutions locales ou en interne ; • enfin, le désir intrinsèque de développer l’économie locale : le fameux capital «patriotique» (souvent étayé par un Etat plus grand et l’influence publique sur les entreprises locales). Supplément E&M 12 mars 2009 Les Etats africains se caractérisent généralement à bien des égards par un secteur d’activités extrêmement faible. A cause de cette faiblesse, les pays africains ne peuvent pas exploiter leurs potentialités (en termes de secteur des ressources et de «relations» avec les autres secteurs). Dans tous les cas, il faut élaborer des stratégies ciblées, spécifiques aux pays pour permettre aux capitaux locaux de tirer profit des richesses locales ; il existe tout de même quelques stratégies génériques qu’il y a lieu de relever : • l’accès au crédit, l’une des contraintes les plus répandues en Afrique ; les lDF pourraient jouer à ce stade un rôle important en dehors de leur fonction classique de facilitation de la mise en place d’un système bancaire solide et indépendant. Chaque lDF ayant une mission d’actionnaire clairement définie sans ingérence dans le fonctionnement quotidien a eu un impact positif sur le développement des capitaux locaux. Néanmoins, il est probablement préférable de mettre en place une lDF de recherche spécialisée dotée de compétences requises en sciences de la terre pour des partenariats avec les JSE locales dans le cadre de projets d’exploration à haut risque comme cela a été fait au Québec dans les années 1960 où une lDF spécialisée fut créée (Soquem) pour développer des capitaux miniers francophones ; • les partenariats avec les agences de financement bilatérales et multilatérales ainsi qu’avec les organisations philanthropiques constituent de plus en plus des capitaux à risque et des fournisseurs de compétences en Afrique notamment pour les PME ; • la stabilité macroéconomique confère davantage de prévisibilité et réduit le coût du capital pour les nouveaux entrepreneurs, et cette stabilité est facilitée par l’intégration régionale sous la forme des zones monétaires et unions douanières communes ainsi que les mécanismes institutionnels qui empêchent les régimes futurs d’annuler ou d’interrompre le processus ; • l’accès aux compétences pour les entrepreneurs et le personnel des nouvelles entreprises locales est fondamental ; il peut être valorisé par les partenariats avec les institutions multilatérales (Groupe de la Banque mondiale, organismes des Nations unies), les Etats voisins et les agences de financement appropriées ; • l’accès aux technologies est également vital et peut être encouragé par les institutions universitaires locales et régionales, les organismes de R&D à travers les partenariats de technologie avec les multinationales locales qui font face à des défis technologiques similaires ; • l’accès aux infrastructures requises est tout aussi important et peut être encouragé par des mécanismes d’accès aux infrastructures ouverts et développés à travers les lDF (multinationales) ; • enfin, on peut soutenir que le principal facteur de développement du capital local repose sur les investissements étrangers (multinationales) qui disposent du capital nécessaire, des compétences et de l’expertise requise mais ne sont pas portées vers le développement des compétences locales. Cela doit par conséquent être intégré dans le contrat d’exploitation à travers des dispositions telles que celles contenues dans la «Charte minière» de l’Afrique du Sud ; à savoir : – le développement des ressources humaines locales (DRH) ; – les cibles complémentaires du personnel technique et des cadres ; – les achats locaux ; – les investissements minoritaires locaux (propriété) ; – les cibles/étapes de valorisation locale ; – les cibles et mesures incitatives de recherche et de développement local ; – la création des fonds d’investissement en partenariats locaux. Comme sus-évoqué, la capacité de l’Etat à imposer ses conditionnalités se déploie au début du processus (lors de l’octroi du permis d’exploitation). Par conséquent, les choses doivent être bien claires dès le départ pour éviter de mauvaises négociations plus tard. Améliorer la capacité de gestion des ressources minières L’un des mécanismes auquel les Etats d’accueil avaient recours dans le passé pour essayer de capter les rentes minières était la création des sociétés d’exploitation minière publique. Ces structures existent encore bien que n’étant plus l’instrument de prédilection des Etats. De nombreux pays ont privatisé ces sociétés ou les ont démantelées. Il a souvent été relevé que les investissements publics dans les projets miniers exposent les gouvernements à des risques inutiles et que la part des gouvernements dans les sociétés minières, même à titre gracieux, n’offre aucun avantage considérable lorsque les dividendes ne sont pas déclarés. La décision sur le quoi faire face à une situation précise devrait être motivée par le contexte précis et ne devrait pas être prise de façon dogmatique ou par mimétisme. Les projets miniers entièrement supportés par l’Etat sont de plus en plus rares en Afrique et dans la plupart des pays en développement. Il est de plus en plus fréquent de voir, dans les régimes miniers, l’Etat ou la communauté prendre des intérêts minoritaires dans les projets de ce secteur. Parfois, ces intérêts sont rémunérés dès le départ ou alors à partir des dividendes lorsque ceux-ci sont déclarés. Dans certains cas de figure, aucun paiement direct n’est effectué et l’allocation fait tout simplement partie intégrante du partage global des bénéfices. Une fois de plus, il est important de déterminer clairement si la prise de participation est juste symbolique (parfois onéreuse) ou si elle permet d’engranger un quelconque bénéfice. Précisément, une telle participation devrait être comparée à d’autres mécanismes tels que les redevances. De nombreux Etats s’accordent aujourd’hui sur le fait qu’ils peuvent atteindre la plupart de leurs objectifs (définis dans les projets miniers) à travers le processus réglementaire ou à travers les instruments politiques. Cette position part de l’hypothèse selon laquelle l’Etat n’a aucune difficulté à attirer les investisseurs privés mais est incapable de mobiliser les financements nécessaires et ne dispose pas de compétences techniques et des cadres requis pour se lancer directement dans les projets miniers. Par contre, si l’Etat dispose des ressources requises, il est possible d’investir dans un projet rentable et purement à caractère commercial comme ce fut le cas avec la Deswana, une société diamantifère, copropriété de la De Beers et du gouvernement botswanais. De même, la Royal Bafokeng Nation (RFN) d’Afrique du Sud est un bon exemple d’une communauté qui a su tirer profit de sa participation dans les projets d’exploitation minière réalisés sur ses terres. L’obligation que les gouvernements ont de rendre compte des recettes issues des projets miniers est devenue un grand sujet de gouvernance. La «campagne de publication des paiements effectués ou (Publish What You Pay) lancée par un groupe d’ONG ainsi que l’Initiative sur la transparence dans les industries extractives (EITI) appuyée par le gouvernement britannique constituent des initiatives remarquables qui, aujourd’hui, contribuent à porter la question de gouvernance dans les programmes internationaux. Les deux initiatives bénéficient de l’appui d’un certain hombre de gouvernements, des agences multilatérales, des entreprises et des groupes de la société civile. Néanmoins, il faut relever que certains gouvernements africains marquent timidement le pas en ce qui concerne l’application des principes de l’EITI et des campagnes connexes. Si les décideurs nationaux ont généralement mis l’accent sur l’équité dans la répartition des bénéfices entre les investisseurs miniers et le pays d’accueil, aujourd’hui, l’attention est portée sur les bénéfices tirés par les communautés où les projets miniers sont implantés pour assurer l’équilibre entre les préoccupations et les intérêts locaux et nationaux. Ces bénéfices peuvent revêtir plusieurs formes. Il s’agit par exemple des recettes accumulées par la communauté à cause de la location (taux de propriété et location des terres), des bénéfices qui représentent la part de la communauté en ce qui concerne les recettes du gouvernement central et les bénéfices hors revenus tels que l’emploi pour les résidents locaux ; l’aide aux institutions de santé et d’éducation communautaires; l’accès à l’utilisation des infrastructures minières par le grand public, etc. L’un des grands sujets de préoccupation pour les décideurs dans les pays en développement porte sur les mécanismes d’allocation des parts des recettes minières du gouvernement central aux communautés minières locales, et la gestion des fonds ainsi alloués. L’élément le plus important auquel il faut veiller en ce qui concerne les recettes reversées aux communautés (de même que les recettes retenues par le gouvernement central), c’est la façon de gérer et d’utiliser ces fonds. Etant donné que les gisements miniers ont une durée de vie limitée, les économies locales qui dépendent essentiellement sur l’exploitation minière peuvent à un moment donné s’arrêter de tourner si ••• Supplément E&M 13 mars 2009 ••• l’utilisation et la gestion des recettes de la communauté ne sont pas planifiées de manière judicieuse. Le défi majeur reste la diversification de l’économie pour éviter la création des communautés minières qui dégénèrent en villes fantômes après l’établissement des ressources. Une attention particulière devra être portée sur la formation de ces communautés en gestion des recettes, sur le renforcement de leurs capacités de négociation avec les gouvernements et le secteur privé, ainsi que leurs capacités à investir dans les activités économiques après l’exploitation minière et dans les infrastructures utilitaires. Il existe plusieurs programmes de gestion des recettes minières des pays ou communautés d’accueil. Il y a, par exemple, l’Alaska Permanent Fund (basé sur les recettes pétrolières) et les Fonds fiduciaires implantés dans l’île Nauru qui sont alimentés par les recettes de phosphate. Le plan d’allocation, de gestion et de suivi des recettes du projet pipeline Tchad-Cameroun intègre le principe de sauvegarde d’une partie des recettes de l’Etat «pour les générations futures. Il existe deux autres aspects de ce schéma qui pourront servir de modèle pour d’autres projets miniers en Afrique. Il s’agit de : a) l’attribution d’une proportion des recettes en vue du financement des secteurs prioritaires définis dans l’économie nationale ; b) la création d’un comité de supervision (composé des représentants des administrations et des membres de la société civile) chargé de gérer et de contrôler les fonds injectés dans la structure. Etant donné que le projet vient tout juste de démarrer, il serait judicieux d’évaluer l’efficacité de ce schéma de gestion dans sa phase pratique. Il pourrait y avoir des dispositions et des accords spéciaux entre les sociétés minières et les communautés locales respectives susceptibles de promouvoir efficacement le développement desdites communautés. Il s’agit, entre autres, des mécanismes facilitant l’accès du grand public à certaines installations et infrastructures minières (lignes électriques, routes, etc.) ; de l’aide à la construction et à l’opérationnalisation des services de santé et d’éducation ; et des mécanismes concernant l’emploi préférentiel de la main-d’œuvre locale et le recours aux services des entreprises locales. A titre d’illustration, les sociétés minières dans les champs aurifères du Lac Victoria en Tanzanie ont conclu des accords de développement communautaire similaires avec les autorités locales. Une société minière peut également accepter de fournir certaines infrastructures aux communautés en contrepartie des dégrèvements d’impôts. Autres défis majeurs que devront relever les décideurs : c) la création et la pérennisation des richesses minières sans compromettre les considérations environnementale, sociale et culturelle et en assurant un cadre réglementaire qui favorise la création des minerais ; d) la sauvegarde à travers les investissements des recettes minières afin d’assurer la pérennité des richesses ; Supplément E&M 14 mars 2009 e) l’amélioration de la gouvernance et de la politique macroéconomique afin de remédier aux phénomènes tels que le «syndrome hollandais», la recherche des rentes et la corruption, l’impact de l’exploitation des ressources naturelles sur les conflits et les facteurs exogènes tels que l’instabilité des prix des produits de première nécessité. Le boom des ressources a très souvent une incidence négative sur l’économie locale. Il s’agit, par exemple, du «syndrome hollandais» après que les phénomènes ci-dessous furent observés suite au boom du gaz naturel en Hollande dans les années 1960 : • Le renforcement du compte courant du fait de ce boom qui a provoqué l’accroissement des rentes, ce qui a renforcé la monnaie locale, rendant par conséquent d’autres secteurs moins compétitifs, notamment l’industrie manufacturière dont les contrats ont conduit à la désindustrialisation. • L’engloutissement d’un capital local et des ressources humaines limités dans le secteur minier en expansion, entraînant de ce fait le sous-développement des autres secteurs et, par ricochet, une totale dépendance économique vis-à-vis du secteur en plein essor. • L’instabilité fiscale provoquée par une baisse soudaine des recettes de l’Etat (boom/dépression des rentes) au terme du cycle, ce qui ne saurait correspondre au resserrement de la dépense publique qui, en retour, entraîne les déficits de l’Etat, le recours accru à la dette et à une pression inflationniste sur la monnaie locale. Il s’agit là d’une image réelle de ce qui s’est produit en Zambie dans les années 1980 suite à la chute du cours du cuivre. L’une des stratégies communément utilisées consiste à garder les rentes perçues de façon inattendue dans un fonds de «stabilisation» ou d’ «avenir» offshore et à ne pas augmenter rapidement les dépenses publiques en fonction de l’accroissement des revenus. Généralement, ces fonds sont ensuite investis dans une diversité d’instruments (titres, obligations, marchés de capitaux, etc.) devant constituer des sources de revenus fiables dans l’avenir. C’est le cas de la Norwegian «Future Fund». Cependant, pour les pays ne disposant pas d’infrastructures de base, une partie de ces fonds pourraient bien être investie dans des projets infrastructurels à long terme, tels que les routes, les chemins de fer, les ports, l’énergie, l’eau, les télécommunications, etc., susceptibles de soutenir la concurrence dans d’autres secteurs (diversification). Cela permettrait de réinvestir peu à peu l’argent des rentes dans l’économie sur une période de 10 à 20 ans, et d’améliorer théoriquement l’effet de choc des grands flux des changes sur la balance des paiements (compte courant) et le budget national. Toutefois, il est extrêmement difficile pour les pays pauvres de satisfaire aux besoins immédiats et pressants de leurs populations. Ainsi, de telles politiques fiscales doivent être enracinées dans des lois qui ne laissent pas à un éventuel gouvernement populiste la possibilité d’utiliser les fonds offshore pour se payer une popularité à court terme. Une telle stabilisation des fonds futurs pourrait également assurer une équité transgénérationnelle en matière d’ex- traction de ressources non renouvelables dans la mesure où ce sont les générations futures qui bénéficieraient des investissements visant à améliorer le paysage infrastructurel. Le réinvestissement des revenus tirés de ce boom permettrait également le développement des entreprises locales du secteur des infrastructures (construction et ingénierie), ainsi que des entreprises de fourniture (ciment, barre à béton armé, équipement. etc.) au lieu de ne compter exclusivement que sur les entreprises et fournisseurs étrangers (importations). Pour les pays africains ne disposant pas d’opportunités de se doter d’infrastructures à long terme, une partie des fonds offshore pourrait être réinvestie dans un fonds d’investissement régional ou continental, à l’instar du Fonds panafricain pour le développement des infrastructures (FPDI) qui allouerait aux pays des revenus futurs. Il faciliterait également le développement des marchés régionaux pour les produits nationaux et baisserait le coût des produits régionaux et de la logistique en vue de ses exportations futures. Résoudre les problèmes infrastructurels en Afrique Une stratégie de développement basée sur les ressources connaît généralement de graves difficultés dans nombre de pays africains du fait du manque des infrastructures (notamment transport et énergie) nécessaires à la réalisation de leur potentiel en ressources naturelles. Ceci est particulièrement vrai pour les pays enclavés et, d’une manière générale, les coûts de logistique relatifs de l’Afrique représentent environ 250% de la moyenne mondiale ; ceci pour quatre raisons : • L’Afrique est le continent le plus élevé en altitude (il compte peu de fleuves navigables) et 93% du continent se situent dans les zones de grandes précipitation9, ce qui entraîne des coûts plus élevés en termes de construction, de fonctionnement et d’entretien des infrastructures. • La mauvaise balkanisation de l’Afrique par l’Europe a donné lieu à l’enclavement de nombreux pays africains (14) ; • L’Afrique ne dispose que de 10% de terre à l’intérieur de la côte (comparativement à 18% pour l’OCDE et 27% pour l’Amérique latine) ; • Seulement 21 % de sa population vivent dans les 100 km de côte (contre 69% dans l’OCDE et 42% en Amérique latine). frontières politiques. Par conséquent, le vaste potentiel de l’Afrique en matière de ressources peut bien se réaliser par les Corridors de développement intégré multilatéraux (Annexe 2), au lieu d’une autre ruée vers les ressources. Cadre d’action Le cadre d’action définit une matrice tant au plan national, sous-régional que continental qui permet de mettre en œuvre la Vision minière de l’Afrique à l’horizon 2050. Trois étapes de mise en œuvre ont été identifiées, à savoir une étape à court terme (de 0 à 5 ans à compter de l’adoption de la vision), une étape à moyen terme (5 à 20 ans) et une étape à long terme (entre 20 et 50 ans). Les attributions des principaux acteurs ont été définies chaque fois que cela était possible. Ce cadre d’action doit être considéré comme un outil dynamique adapté au contexte local et comme une étape du développement de l’économie minière. Ainsi, les trajectoires de réalisation de la vision au niveau national et sous-régional seront différentes. Malgré tout, l’Afrique ne pourra atteindre son objectif ultime d’industrialisation et de développement que dans une action collective. Notes • MAEP : Mécanisme africain d’évaluation par les pairs • EITI : Initiative pour la transparence dans l’industrie extractive • CCNUCC : Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques • EIS : Evaluation de l’impact social • PAS : Plan d’action social • PMME : Petites, micro et moyennes entreprise • JSE : Jeune société d’exploitation • Le FPDI a été créé par un groupe de caisses de retraite en Afrique pour le développement du continent et pour allouer à ces caisses des revenus futurs. • Zone de convergence intertropicale A cause de cette difficulté, les ressources de nombre de pays africains sont «coincées» et ne peuvent actuellement pas être exploitées puisque l’on ne peut se permettre d’allouer à des projets isolés les sommes colossales nécessaires aux infrastructures du fait de l’insuffisance des rentes. Néanmoins, des groupes de projets ou bien quelques projets à grands capitaux (notamment dans les domaines des mines et de l’énergie) peuvent souvent soutenir collectivement les investissements infrastructurels à travers des contrats de type «use-or-pay» passés avec les maîtres d’œuvre. Cette uniformisation des usages nécessite une collaboration transfrontalière, dans la mesure où les questions de ressources s’accommodent très peu des ••• Energie & Mines Supplément E&M 15121 mars 2009 mars 2009 ••• Actions en cours d’après les termes de la vision • Renforcement des capacités – DRH (technique, négociation, affaires, marché des produits de base) & institutionnelles (renforcement de celles existantes et création de nouvelles nécessaires aux plans national, régional et continental). • R & D visant au développement des capacités locales pour soutenir le processus d’industrialisation. • Partenariat entre l’Etat et le secteur privé, les organisations de la société civile, les communautés et d’autres acteurs-clés. • Engagement des partenaires au développement tels que la BAD, l’ONU, la Banque mondiale, etc. ainsi que d’autres acteurs à l’échelle du continent, à l’instar de l’AMP et autres associations de producteurs. • Une revue continentale par la CEA/CUA des performances des pays ou de la sous-région en matière de respect des normes et stratégies adoptées. Actions spécifiques Objectifs Actions correspondantes Niveau national Niveau sous-régional Niveau continental Promouvoir la gouvernance des ressources naturelles (gérer l’engagement des parties prenantes durant tout le cycle d’exploitation de la mine ; améliorer la gestion des paiements par transfert) Intégrer les principes de l’EITI et le Plan de certification du processus de Kimberly dans les politiques, les lois et la réglementation nationales, encourager la création d’organismes nationaux de contrôle et impliquer les parlementaires et les comités indépendants dans le suivi des projets miniers ; envisager la décentralisation de la distribution des revenues miniers, renforcer les capacités de gestion des revenus miniers des institutions nationales et sousrégionales Accélérer les processus d’harmonisation au niveau sous-régional Inclure un chapitre sur les ressources humaines dans le MAEP Promouvoir l’équité transgénérationnelle Envisager l’utilisation des Fonds pour les générations futures et les Fonds de stabilisation ; intégrer le secteur minier dans les plans nationaux de développement et les stratégies de réduction de la pauvreté Court terme < 5 ans Supplément E&M 16 mars 2009