Version Complète - Ministère de l`Energie

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Version Complète - Ministère de l`Energie
Sommaire
Energie & Mines
N°10 - Mars 2009
Partenariat
54
■ Mise en production de Pagoreni
Performances
4
■ 24 Février : Visite de Monsieur le Président
de la République à Oran
International spécial Opep
■ Spécial 151 Conférence extraordinaire
de l’Opep à Oran
International
■ GPL : Sonatrach à la 2e place en 2012
■ M. Chakib Khelil à Skikda, In Amenas
et Tamanrasset
■ Hassi Messaoud : Plan de développement
du gisement
■ Sonelgaz va investir 29 milliards de dollars
■ Distribution gaz : Objectif 57%
■ Mines : La montée en cadence
■ Mines : ANGCM, objectifs atteints
■ Loi de finances 2009 : Nouvelles dispositions
Ressources humaines
68
e
68
■ Pour un nouveau Bretton Woods
■ LNG 16 - Oran : Le Centre des conventions
au rendez-vous
Culture
102
■ Art et écologie
44
■ 5e Conférence formation du secteur
de l’Energie et des Mines
■ IAP : Sortie d’une première promotion
de 420 techniciens vénézuéliens
Forum féminin
51
■ Deux jeunes femmes aux chantiers
Energie & Mines
Revue du secteur de l’Energie et des Mines ISSN 1112-4873 Dépôt légal : 1094-2004
N° 10 - Mars 2009
Directeur de la publication Sid Ali Hattabi
Conseillère de la rédaction Ouardia Arkam
Assistantes Samia Guessoum Halima Chehri (Secrétariat), Lila Rahma (Documentation), Karima Oumaouche (Coordination technique), Riad Fernani (Maquette)
Rédaction Ministère de l’Energie et des Mines, Val d’Hydra, Alger Tél. : 021 48 82 56 Fax : 021 48 81 84 site web : www.mem-algeria.org email : [email protected]
Service abonnement et publicité Tél. : 021 36 92 36 / 021 36 92 22 Fax : 021 36 07 97
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PERFORMANCES
performances
Le poids des réalisations
Durant les cinq dernières années : des projets
d’envergure internationale et une poursuite des efforts
de raccordement au gaz et d’électrification des ménages
■
Le secteur de l’énergie et des mines a eu son importante part de
mutation et de développement lors des cinq dernières années avec,
notamment, le lancement de projets d’envergure internationale et une
poursuite des efforts de raccordement des plus lointaines localités du
pays en énergie électrique et au gaz de ville, chapeautés par une refonde du cadre réglementaire du secteur.
L’Algérie, qui a tiré profit de la hausse
des prix du pétrole ayant frôlé la barre
des 150 dollars le baril en juillet dernier, a été déterminée à investir une
bonne partie de ses recettes - de près de
80 milliards de dollars pour 2008 pour l’exécution de projets permettant
d’assurer une source de revenus stable
et moins dépendante des fluctuations
des cours des hydrocarbures sur les
marchés mondiaux.
Medgaz, Galsi ainsi que le TSGP sont
les plus importants projets structurants
grâce auxquels l’Algérie s’est confirmée
comme un partenaire énergétique fiable
dans la région euro-méditerranéenne.
D’un coût total de plus d’un milliard de
dollars, le gazoduc Medgaz, devant
relier l’Algérie directement à l’Espagne,
est destiné à augmenter de 8 milliards
de mètres cubes les exportations gazières algériennes et à sécuriser l’approvisionnement de l’Europe en gaz naturel.
Un autre mégaprojet de la même envergure, celui du gazoduc Galsi, doit aussi
voir le jour en 2009 pour acheminer
directement en Italie un volume annuel
de 8 milliards de mètres cubes de gaz.
D’une longueur de 1 470 km, ce mégaprojet permettra de renforcer les capacités du gazoduc Enrico-Mattei, qui
traverse la Tunisie, et portera à 40
milliards de mètres cubes les exportations de gaz algérien vers l’Italie.
Toujours dans le domaine des grands
projets gaziers qui vont remodeler le
paysage énergétique de la région, le
Transsaharan
gazoduc
pipeline
(TSGP) devrait acheminer le gaz vers
les marchés européens à partir du sud
du Nigeria via le Niger et l’Algérie, puis
la Méditerranée.
Energie & Mines
4
mars 2009
D’une longueur d’environ 4 300 km, il
devrait alimenter le marché européen à
hauteur de 20 à 30 milliards de mètres
cubes par an vers 2015.
Un nombre record de 75 découvertes
d’hydrocarbures a été, par ailleurs,
enregistré depuis 2004, dont 37 en
effort propre de la compagnie
Sonatrach et 38 en partenariat avec des
sociétés étrangères.
Le pic a été atteint en 2007 avec une
vingtaine de découvertes dont 8 en
effort propre et 12 en association avec
des partenaires étrangers.
Ces découvertes ont été réalisées au
moment où la production de plusieurs
gisements potentiels dans le monde est
en net déclin, alors que certains pays
comme l’Indonésie sont passés au rang
d’importateurs d’énergie en raison de
l’assèchement de leurs ressources. En
outre, des investissements importants,
dont le montant total frôle la centaine
de milliards de dollars, ont été engagés
à moyen et long terme dans le secteur
de l’énergie.
Sur cet ensemble, une enveloppe de 63
milliards de dollars pour la période
2008-2012 est destinée à développer
les activités internes ou à l’international
du Groupe Sonatrach.
L’objectif de ces investissements est de
diversifier le partenariat avec les sociétés pétrolières internationales et d’impulser la coopération dans le domaine
technologique ainsi que la promotion
d’associations basées sur les investissements financiers et managériaux.
Le Groupe Sonatrach a, d’autre part,
développé une nouvelle tendance vers
des secteurs à vocation hors hydrocarbures.
Il s’agit d’investissements liés, notamment, à la réalisation d’usines de pro-
performances
duction d’ammoniac et d’urée à Oran (7 000 tonnes
par jour d’urée et 4 000 t/jour d’ammoniac) et à
Arzew (4 400 t/jour d’ammoniac et 3 450 t/jour d’urée). Le domaine de dessalement de l’eau de mer a été,
lui aussi, investi par ce Groupe qui contrôle l’agence
Algerian Energy Company (AEC) chargée de l’exécution du programme de réalisation de 13 stations de
dessalement à travers tout le littoral algérien pour la
production de 2,2 millions de mètres cubes/j d’eau.
Deux de ces unités (Alger et Oran) sont déjà en exploitation alors que la livraison des 11 restantes se fera au
fur et à mesure à partir de cette année qui doit enregistrer également la réception du premier million de
mètres cubes d’eau dessalée. S’agissant des efforts
fournis par les pouvoirs publics pour acheminer toutes
les localités du pays en électricité et en gaz de ville, un
investissement de 29 milliards de dollars pour la période 2007-2017 a été engagé par le Groupe Sonelgaz à
cette fin. Le taux moyen de pénétration de gaz est de
41% en 2008, au moment où la moyenne nationale de
raccordement à l’électricité est passée à 98%. Une
réforme structurelle a été, en parallèle, engagée par les
pouvoirs publics pour adapter la politique énergétique
nationale par la mise en place de cadres et d’institutions destinés à répondre aux défis liés à la croissance
constante des besoins internes et externes en énergie.
Plusieurs lois ont été ainsi promulguées dont celle relative aux hydrocarbures en 2005 avant d’être amendée
une année plus tard.
Des outils et des programmes ont été, d’autre part, mis
en œuvre, comme l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie
(Aprue) afin de maîtriser l’énergie ou encore la société New Energy Algeria (Neal) pour le développement
des énergies renouvelables en Algérie. S’agissant des
énergies renouvelables, un objectif de porter à 5% la
part de ces énergies dans la production électrique vers
2015 a été fixé par l’Algérie.
Pour cela, plusieurs projets ont été lancés, notamment,
la centrale hybride (gaz-solaire) de Hassi R’mel, d’une
capacité de 150 MW qui sera livrée en 2010, et une
étude pour la réalisation d’une ferme éolienne de 10
MW.
Quant à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire,
un projet de loi préparé par le ministère de l’Energie
sera prochainement soumis au Conseil du gouvernement alors que la première centrale nucléaire civile en
Algérie sera mise en exploitation en 2020, toujours
selon M. Khelil.
Le domaine minier a, pour sa part, connu une nouvelle dynamique à la faveur de la loi minière adoptée en
2001 définissant le cadre juridique de cette activité en
Algérie. Ainsi, plusieurs partenariats ont été conclus
avec des leaders mondiaux dans le secteur minier, tandis que l’investissement direct étranger est estimé à
plus de 300 millions de dollars.
En outre, plus d’un millier de titres miniers ont été
octroyés ces cinq dernières années permettant à l’Etat
d’engranger des revenus dépassant les 7,5 milliards de
dinars.
Sonatrach annonce
4 découvertes de gaz
La compagnie nationale des
hydrocarbures Sonatrach a
annoncé la réalisation de
quatre découvertes de gaz,
dont une en effort propre et
les trois autres en association
avec des partenaires étrangers. La découverte faite par
Sonatrach, en effort propre,
a été effectuée dans le bassin
d’Illizi à la suite du forage du
puits IKNO-1 (In Akamil
Nord Ordovicien-1) situé
dans le périmètre Tinhert
(bloc 239a), a précisé la
compagnie dans un communiqué.
Ce puits a produit à partir du
réservoir
Ordovicien
3
11 852m /h de gaz avec une
pression de 2 500 Psi sous
duse 32/64”.
La seconde découverte a été
réalisée en association avec le
consortium Repsol exploration Algeria SA/RWEDEA
dans le bassin de Reggane à
la suite du forage KLS-1
(Kahlouch Sud-1), situé
dans le périmètre Reggane
Nord (blocs 351c, 352c).
Le test effectué sur ce puits
d’exploration a produit
3
26 208 m /h de gaz avec une
pression
en
tête
de
3 551 Psi sous duse 32/64”.
L’association a entrepris des
travaux de délinéation pour
préciser l’étendue de la
découverte, précise-t-on de
même source. Le troisième
puits découvert dans le bassin de l’Ahnet, dans le périmètre M’sari Akabli (blocs
341a3, 339a1, 337a1), en
association avec le consortium Repsol Exploration
Algeria
SA/REWDEA
AG/Edison International a
produit du gaz à partir de
deux réservoirs du Dévonien
(Emsien et Siégenien) ayant
débité
respectivement
3
10 375 m /h avec une pression de 1 519 Psi (duse
32/64”) et 4 583 m3/h avec
une pression de 812 psi
(duse
32/64”),
selon
Sonatrach.
La compagnie indique par
ailleurs avoir réalisé sa quatrième découverte dans le
bassin de Berkine en association avec le consortium
Repsol Exploration Algeria
SA/Gas Natural SDG.
Ce puits, découvert à la suite
du forage du puits AL-2
(Azzel-2) dans le périmètre
de Gassi Chergui Ouest
(blocs 214a, 216a.b) a produit du réservoir du Silurien
avec une pression de 1 035
Psi (duse 32/64”), précise
encore le communiqué de
Sonatrach.
Ces quatre découvertes sont
les premières de l’année en
cours. En 2008, le Groupe
Sonatrach avait réalisé 16
découvertes d’hydrocarbures,
dont 9 en effort propre et
7 en association avec ses partenaires.
Cinq des découvertes ont été
réalisées par Sonatrach dans
le bassin d’Illizi et les quatre
autres dans les bassins de
Amguid Messaoud, Ahnet et
Oued Mya. Les 7 découvertes en association ont été
effectuées par Medex et
Statoil Hydro, avec deux
découvertes chacune, et les
trois autres par BP, BG/Gulf
Keystone et CNPC.
Trois découvertes ont été
réalisées dans le bassin
d’Illizi, deux dans le bassin
de Gourara et les deux autres
à Béchar, Oued Namous et
Oued Mya.
Energie & Mines
5
mars 2009
PERFORMANCES
performances
53e anniversaire de la création de l'UGTA et 38e anniversaire
de la nationalisation des hydrocarbures
Le Président de la République
aux côtés des travailleurs
■
Arzew sera l’une des plus grandes plaines productrices au monde
de GNL et d’ammoniac.
Arzew, en cette double journée commémorative de la nationalisation des
hydrocarbures et de la création de
l’UGTA, a réservé au Président de la
République un accueil digne des
grands événements.
Une foule compacte, portée par le jeu
de nombreuses troupes folkloriques, a
accompagné sur son trajet le Président
qui a prononcé dans la salle omnisports
de la ville un discours à l’occasion du
e
53 anniversaire de la création de
e
l’UGTA et du 38 anniversaire de la
nationalisation des hydrocarbures.
Dans son discours prononcé dans une
salle archicomble, le Président de la
République a rendu un hommage
appuyé au monde du travail remontant
à la création même de l’UGTA, une
organisation ouvrière, creuset du nationalisme et qui, grâce au dévouement de
ses membres, a renforcé la liberté d’action du FLN engagé alors en plein
combat libérateur.
Des hommes tels que Aïssat Idir, en
pleine nuit coloniale, ou Abdelhak
Benhamouda, lors de la décennie noire,
qui, par leur sacrifice suprême, ont
permis à l’Algérie d’exister.
Le monde du travail, hier engagé dans
un combat libérateur, et dans un passé
récent, debout face aux actes terroristes
visant à détruire son outil de production est aujourd’hui un élément cardinal dans ce vaste chantier de reconstruction du tissu socio-économique…
Cet hommage que le Président de la
République a longuement développé
dans la salle omnisports d’Arzew a été,
à plusieurs reprises, ponctué par des
applaudissements d’une assistance
emportée par l’événement.
Energie & Mines
6
mars 2009
Une seconde piste pour
l’aéroport Es-Senia
Auparavant, le Président de la
République dès son arrivée à l’aéroport
d’Es Senia, a inspecté et procédé à l’inauguration de la seconde piste de l’aéroport qui a vu son importance s’accroître ces dernières années au point de
nécessiter son extension et sa mise à
niveau par la mise en place de plusieurs
équipements et aires que le trafic international exige. D’autant plus qu’Oran
qui vient tout juste d’abriter la réunion
des pays exportateurs de pétrole
(Opep) se prépare déjà à un autre rendez-vous énergétique majeur puisqu’il
concerne le Congrès mondial du gaz
prévu en 2010. Un événement qui
verra l’arrivée de milliers d’experts et
de compagnies pétrolières et gazières
du monde entier.
La seconde piste d’atterrissage que le
Président de la République a inaugurée
a été confiée à un consortium portugobrésilien, Zagob-Andrade.
Il s’agit d’une piste longue de 3 000 m
de type A, dotée de quatre bretelles qui
vient renforcer l’actuelle piste d’une
longueur équivalente.
GNL 3/Z :
4,3 millions/tonnes/an
D’Es-Senia, le Président de la
République s’est dirigé à Arzew, plus
précisément à Béthioua où il a procédé
à la pose de la première pierre du futur
complexe GNL 3. C’est le consortium
Snam-Projetti (Italie), Chyoda (Japon)
qui a décroché ce mégaprojet dont le
coût de réalisation dépasse les 280
milliards de dinars, soit 4,55 milliards
de dollars.
Il est prévu que ce nouveau train GNL
entre en production en 2012, il n’emploiera pas moins de 2 000 travailleurs.
Il permettra à l’Algérie de rester leader
mondial dans le commerce du GNL, si
on prend en considération le chantier
similaire lancé à l’est du pays, à Skikda,
dans cette seconde plaine pétrolière
dont dispose le pays.
Le projet verra la réalisation de deux
bacs de stockage de propane et de
butane, d’une jetée avec brise-lames et
d’un quai pour le chargement de
méthaniers d’une capacité allant de
3
40 000 à 220 000 m .
Deux entreprises ont été sélectionnées
successivement dans un premier temps,
puis écartées, avant que ne soit retenu
le consortium Snam-Projetti (Italie),
Chyoda (Japon).
Une première fois, en 2005, le projet en
question a été confié au Groupe espagnol Repsol et Gaz Natural à hauteur
de 80%, alors que la réalisation des
20% restants était confiée à l’entreprise
Sonatrach. Le contrat a été résilié en
2005 en raison du retard enregistré par
les Espagnols dans la réalisation du
projet. Une seconde fois en raison
(entre autres) de certains équipements
(des turbomachines de cycle General
Electric/Nuovo Pignone) qui ne répondent pas aux exigences de Sonatrach et
qu’avait retenu Petrofac/IKPT un
consortium.
Avec ce nouveau train de gaz naturel
liquéfié d’Arzew (GNL 3Z), Sonatrach
ambitionne de produire quelque
30 millions de tonnes de GNL d’ici à
2012. Ce projet d’envergure s’inscrit
dans la continuité du vaste programme
ambitieux tracé par Sonatrach pour le
développement du GNL dans l’objectif
performances
de l’exportation de 85 milliards de mètres cubes/an de gaz à l’horizon 2012.
Financé par Sonatrach, le nouveau
train GNL aura une capacité de production de plus de 4 millions de tonnes
de GNL/an et sera réalisé dans un délai
maximal de 50 mois. Ce train de GNL
sera alimenté par le gaz naturel provenant des champs de Gassi Touil et de
Rhourd Nouss. La construction de ce
train de GNL par voie sèche sera
accompagnée par celle en moyens de
stockage des produits finis constitués
de deux bacs de stockage de GNL
3
d’une capacité de 160 000 m chacun,
d’un bac de stockage de propane d’une
3
capacité de 56 000 m , d’un bac stockage de butane d’une capacité de
3
12 000 m et enfin d’une sphère de
stockage de gazoline d’une capacité de
3
1 800 m .
Sonatrach occupera, une fois concrétisés les projets du troisième train de gaz
liquéfié à Arzew et de celui de Skikda,
la deuxième place au niveau mondial en
matière d’exportation du gaz liquéfié
(GPL) à l’horizon 2012.
Ammoniac : parmi les
premiers producteurs
au monde
La troisième étape de la visite présidentielle a été consacrée à la pose de la première pierre pour la réalisation d’un
complexe d’ammoniac (4 000
tonnes/jour) et d’urée (7 000
tonnes/jour). La construction de ce
complexe a été confiée, en avril 2008, a
un consortium composé des sociétés
Mitsubishi Heavy Industries (Japon) et
Daewoo Engineering Construction
(Corée du Sud).
Une fois commencé ce complexe, qui
s’étendra sur une superficie de 90 ha, il
devra être réalisé dans un délai de 43
mois. Sa réception définitive est prévue
pour août 2013 et générera des rentrées estimées à 1 milliard de dollars
par an. C’est selon le système de financement «project finance» que ce projet
a été ficelé entre la société El Djazairia
El Omania Lil Asmida, filiale commune
du Groupe Sonatrach et du Groupe
omanais Suhail Bahwan, et un consortium de banques publiques composé du
CPA, chef de file, la BEA, la BNB, la
BDL et la CNEP.
Ces dernières devront financier le projet à hauteur de 75%, soit une contribution dépassant les 2,06 milliards de
dollars sur un coût global estimé à
2,7 milliards de dollars. Le reste du
financement (25% du coût global) proviendra des fonds propres de
Sonatrach et de Suhail Bahwan.
Arzew deviendra ainsi un pôle stratégique de production d’engrais avec la
réalisation de trois usines d’ammoniac
en partenariat respectivement avec
Orascom (Egypte), Suhail Bahwan
(Oman) et Fertiberia (Espagne) de craking d’éthane et de production d’oléfines avec Total (France) et du complexe
de méthanol avec le consortium international Almer. Rappelons que le
Président de la République avait aussi
procédé au lancement du chantier, en
décembre de l’année écoulée, de la
future usine en partenariat avec
Orascom.
Moderniser
le cadre de vie
A chacune de ses visites à Oran (il en
e
est à sa 11 !), le Président de la
République n’a eu de cesse de mettre
l’amélioration du cadre de vie des
Oranais dans son agenda de travail.
Que ce soit par le lancement de chantiers de construction de logements,
d’inauguration de cités et de résidences, l’inauguration ou le lancement de
chantiers de réalisation de station de
dessalement.
Cette fois aussi, la réhabilitation des
immeubles a été au centre de sa visite
de l’après-midi. Au siège de la wilaya, il
a particulièrement suivi les explications
portant sur les mesures envisagées
pour réhabiliter des centaines d’habitations. En effet, Oran, hélas, a fini par
subir les attaques perfides du temps.
De nombreux quartiers aussi bien dans
sa partie originelle, Sidi El Houari, ou
dans le centre-ville, relativement
moderne, connaissent, surtout en
hiver, des effondrements d’immeubles.
Après des années de demi-mesures ou
d’actions ponctuelles prises dans l’urgence pour loger des familles jetées à la
rue suite à l’effondrement de leur habitation, les pouvoirs publics ont pris la
décision d’opérer à la racine et d’engager une action d’envergure pour atta-
quer sur plusieurs fronts cette plaie qui
porte une atteinte à l’image de la cité.
600 immeubles sont concernés dans un
premier temps par cette réhabilitation
dont l’ouverture des plis pour un premier quota de 200 immeubles se fera
pour sélectionner les entreprises qui
seront chargées de cette opération de
réhabilitation et dont le coût avoisine
les 70 milliards de centimes.
Il a fallu un financement dégagé dans le
cadre du programme complémentaire
présidentiel pour rendre possible cette
réhabilitation dont on parle depuis au
poins dix ans. Dans un premier temps,
la réhabilitation concernera les immeubles dont l’état de vétusté est jugé léger
et récupérable. De ce point de vue-là, le
centre-ville sera prioritaire. Les travaux
se baseront sur le traitement des parties
communes, de l’étanchéité et des façades en préservant leur cachet architectural.
Selon les résultats préliminaires fournis
au Président de la République, quatre
opérations du vieux bâti sont en cours
et comportent trois volets (diagnostic
technique de construction, mise en
place de SIG, enquête socioéconomique) et ont concerné trois communes (Oran, Mers El Kebir et Arzew) sur
une base de 54 000 logements et 950
équipements.
A tire d’illustration, la réhabilitation du
quartier de Sidi El Houari concernera
30 000 habitants. Jusqu’à l’heure
actuelle, 1 326 logements ont été diagnostiqués et le travail est loin d’être
terminé, tout comme à El Hamri (autre
quartier prioritaire) où les opérations
de diagnostic sont toujours en cours.
Par la suite, le Président de la
République s’est rendu dans la daïra de
Bir El Djir où il a inauguré une cité de
590 LSP qui a coûté 1 412 645 318,
54 DA et inauguré 6 000 places pédagogiques au niveau du pôle universitaire. Ce qui permettra de desserrer la
pression exercée sur l’université d’EsSenia en déménageant trois facultés,
notamment celle des sciences, des
sciences islamiques et des sciences
commerciales.
Energie & Mines
7
mars 2009
PERFORMANCES
performances
gaz liquéfié
Sonatrach pourra occuper la deuxième
place mondiale à l’horizon 2012
Le Groupe Sonatrach occupera, une
fois concrétisés les projets du troisième
train de gaz liquéfié à Arzew et de celui
de Skikda, la 2e place au niveau mondial en matière d’exportation du gaz
liquéfié (GPL à l’horizon 2012), a indiqué à Oran le responsable du département des études et de développement
de l’activité Aval du Groupe, Henni
Mekki.
Intervenant à l’émission «Forum» de la
radio d’Oran, Henni Mekki a affirmé
que «la capacité globale de production
de ces deux trains est de 9,2 millions de
tonnes annuellement, ce qui permettra
au Groupe Sonatrach de s’adjuger
cette place à l’échelle mondiale».
Le même responsable a fait observer
que Sonatrach avait perdu, dans les
dernières années, sa place dans le marché mondial en matière d’exportation
du GPL. La capacité de production
annuelle du train de Skikda est de l’ordre de 4,5 millions de tonnes et celle
d’Arzew, réalisé sur la base d’un autofinancement est de 4,7 millions de tonnes. Ce dernier contribue à la création
de 6 000 à 8 000 postes d’emploi temporaire pendant sa réalisation et 500
autres permanents après son entrée en
phase de production, selon le même
responsable. Parmi les projets envisagés
en partenariat avec d’autres firmes
étrangères, l’orateur a cité le projet de
réalisation du complexe d’ammoniac et
d’urée à la zone industrielle d’Arzew,
en voie de concrétisation avec un partenaire du sultanat d’Oman.
Ce complexe, qui emploie 4 000 travailleurs temporaires dans sa phase de
réalisation et offrira 700 postes d’emploi permanents après sa mise en service, produira 4 000 tonnes d’ammoniac/jour et 3 700 tonnes d’urée/jour,
selon M. Henni qui a précisé que celuici se compose de deux unités d’ammoniac et deux autres d’urée.
Ce projet en voie de concrétisation et
celui d’ammoniac et d’urée en partenariat avec Orascom, dont le Président de
la République avait posé la première
pierre lors de sa visite dans la wilaya
d’Oran en décembre dernier, permettront à l’Algérie d’accaparer une place
importante à l’échelle mondiale en
matière d’importation de ces deux produits, avec un apport de 5% au marché
mondial, selon le même responsable.
L’invité de l’émission «Forum» a abordé
également les projets de trois unités de
séparation du GPL en voie de concrétisation pour une production annuelle
d’un million de tonnes chacun, s’ajoutant à 6 millions de tonnes annuellement produites par GPZ, soit une production annuelle globale de 9 millions
de tonnes.
Il a encore indiqué dans ce même volet
que les études et les moyens offerts
permettront de réaliser le plus important et le plus grand complexe de séparation du GPL dans le monde.
Gaz naturel
Un objectif de raccordement de 57%
de foyers à fin 2009
Lancé en 1999 par le gouvernement, le programme national gaz est destiné à faire face à la demande croissante de
gaz naturel et à mettre en œuvre le modèle de consommation énergétique national recommandé dans la nouvelle loi
sur la maîtrise de l’énergie. Une option favorable à un
recours progressif et de manière prioritaire et maximale aux
hydrocarbures gazeux, à savoir le gaz naturel et le gaz propane liquéfié.
Le programme en question a permis sur la période 2000 à
2006 d’élever le taux de pénétration du gaz de 30 à 37%.
Les prévisions du Groupe Sonelgaz indiquent que la
demande nationale de gaz devra atteindre 19,7 milliards de
mètres cubes pour l’année 2009 dont 5,2 milliards de mètres cubes destinés à la distribution publique, 3,2 milliards
de mètres cubes pour la consommation des clients industriels et 11,3 milliards de mètres cubes pour les centrales
électriques.
Energie & Mines
8
mars 2009
Le volume de la demande passera à 22,4 milliards de mètres cubes en 2012 et à 67,1 milliards de mètres cubes à
l’horizon 2017 selon le «scénario fort» établi par la
Commission de régulation de l’électricité et du gaz.
D’autre part, le nombre total des clients abonnés au gaz
naturel qui est passé de 2,2 millions environ en 2002 à 2,4
millions en 2007 devra atteindre 4,5 millions en 2017 avec
une moyenne d’évolution annuelle estimée à 7,4% et un
taux de pénétration évalué à 57% pour l’année en cours.
Le Groupe Sonelgaz, résolument engagé dans un plan
d’optimisation de l’utilisation du gaz naturel, a réalisé des
performances prometteuses pour l’avenir de cette énergie
propre et moins coûteuse. En fait, la société table sur un
raccordement de 57% des foyers algériens à la fin de 2009,
parallèlement au développement d’autres énergies de substitution à partir de l’apport solaire, notamment, dont
l’Algérie recèle de grandes potentialités.
performances
Signature de 4 contrats
d’exploration et d’exploitation
de périmètres pétroliers
Fait marquant, de nouvelles grandes compagnies sont venues
agrandir le cercle des
partenaires étrangers
de Sonatrach. Il s’agit
de l’italien ENI, du britannique British Gaz
(BG), du Groupe russe
Gazprom, qui vient de
signer par là officiellement son entrée dans
le paysage des hydrocarbures algérien et,
enfin, du géant allemand Eon Rhurghaz.
L’Agence nationale pour la valorisation
des ressources en hydrocarbures
(ALNAFT) et quatre compagnies
pétrolières internationales ont signé les
4 contrats pour l’exploration et l’exploitation
d’hydrocarbures
de
quatre périmètres pétroliers au sud du
pays.
D’un montant global de 272 millions
de dollars, les contrats concernent deux
périmètres situés dans le bassin de
Gourara (Kerzaz et Guern El Guessaâ)
et deux autres dans le bassin de Berkine
(El Assel et Rhourde Bouyakoub).
Le premier contrat signé avec la compagnie italienne ENI concerne
l’exploration et l’exploitation du périmètre de Kerzaz, d’une superficie de
2
16 042 km . Le deuxième contrat
concernant le périmètre de Guern
2
Guessa (12 166 km dans le bassin de
Gourara) a été signé avec la compagnie
britannique British Gaz (BG).
En outre, le contrat d’exploration et
d’exploitation du périmètre pétrolier
d’El Assel (bassin de Berkine), s’étalant
2
sur 3 083 km , a été signé avec la compagnie allemande EON Rhurghaz. Le
ministre de l’Energie et des Mines,
Chakib Khelil, et le P-DG de
Sonatrach, Mohamed Meziane, ont
assisté à la cérémonie de signature.
Pour rappel, ces quatre périmètres, sur
un ensemble de 16, ont été attribués
lors d’une séance publique d’ouverture
des plis relative au premier appel à la
concurrence national et international
pour les opportunités de recherche et
d’exploitation des hydrocarbures
(ALNAFT).
Ces périmètres sont tous situés au sud
et ont reçu neuf offres.
En outre, 52 compagnies préqualifiées
ont assisté aux data room organisés par
l’agence afin de permettre aux participants de consulter les périmètres proposés totalisant 307 cahiers des charges retirés, a-t-il précisé.
Selon lui, le résultat relativement faible
de cet appel à la concurrence «reflète
plus la conjoncture économique et
financière internationale» marquée par
une chute libre des prix du brut combinée à un recul des investissements
pétroliers sur l’échelle internationale en
récession économique qui affecte les
pays industrialisés depuis plusieurs
mois.
Les 12 périmètres restants devraient
être relancés en 2009 lors d’un second
appel d’offres national et international,
explique-t-on.
Pour sa part, M. Khelil a affirmé dans
une brève allocution que cet appel à la
concurrence constitue «la première
action d’importance dans le cadre de
l’application de la nouvelle loi sur les
hydrocarbures».
Il a également assuré la disponibilité de
l’Algérie, par le biais du Groupe
Sonatrach avec le concours de ses partenaires, à apporter sa contribution à
l’effort que déploie la communauté
internationale en matière de recherche
afin de faire face aux besoins mondiaux
croissants en énergie. Par ailleurs,
M. Khelil expliquera que son département développe une approche «qui permet à tout investisseur sérieux de
trouver l’opportunité adéquate pour
l’investissement et attendre en retour
un investissement honorable», a-t-il
dit, ajoutant dans ce contexte que, dans
le cadre d’une législation stable et claire, «et bénéficiant d’une coopération de
nos structures et de nos experts qui
leur permettront un gain certain d’expérience et l’expertise et une connaissance de terrain et du secteur reconnue
et avérée ».
Il est utile de rappeler que c’est la première fois aussi que de nouvelles grandes compagnies sont venues agrandir le
cercle des partenaires étrangers de
Sonatrach.
Il s’agit de l’italien ENI, du britannique
British Gaz (BG), du Groupe russe
Gazprom, qui vient de signer par là,
officiellement, son entrée dans le paysage des hydrocarbures algériens et,
enfin, du géant allemand Eon
Rhurghaz, dont les représentants ont
tous souligné leur attachement à ancrer
beaucoup plus leur présence en Algérie
par la multiplication d’opportunités de
partenariat et par l’ouverture pour certains de bureaux régionaux à Alger afin
de «renforcer nos relations professionnelles», comme le dira un responsable
de Gazprom.
Ce premier appel à la concurrence
nationale et internationale a été lancé
en juillet dernier et a abouti à la préqualification de 74 compagnies parmi
les 79 qui se sont manifestées.
Amel Zemouri
Energie & Mines
9
mars 2009
PERFORMANCES
performances
Financement du complexe d'ammoniac et d'urée de Mers El Hadjadj
Un crédit local
de 2,06 milliards de dollars
Le complexe sera l'un des plus importants au monde avec une capacité
de production de 4 000 tonnes métriques par jour d'ammoniac et 7 000
tonnes métriques par jour d'urée granulée.
Sonatrach et le Groupe omanais Suhail
Bahwan Group Holding (SBGH), à
travers leur filiale commune, la société
El Djazairia El Omania Lil Asmida
(AOA SPA) et un consortium de
banques nationales algériennes ont
signé au siège de Sonatrach la convention de la clôture financière relative au
crédit d’un montant de 2,06 milliards
de dollars américains pour le financement du projet de l’usine d’urée &
ammoniac de Mers El Hadjadj, implantée dans la zone industrielle d’Arzewn à
Mers El Hadjadj.
Le consortium de banques publiques
dirigé par le Crédit populaire d’Algérie
(CPA), en tant que chef de file, agent
teneur de comptes et agent de sûreté,
comprend la Banque extérieure
d’Algérie (BEA), la Banque nationale
d’Algérie (BNA), la Banque de développement local (BDL) et la CnepBanque. La société El Djazaria
El Omania Lil Asmida SPA, détenue à
hauteur de 49% par Sonatrach et 51%
par le Groupe omanais Suhail Bahwan
Group Holding LLC (SBGH), a été
créée le 9 mars dernier. Elle est dotée
d’un capital de 200 millions de dollars.
Le contrat de construction (EPC), qui
a été signé au mois d’avril 2008, a été
remporté par le consortium composé
des sociétés Mitsubishi Heavy
Industries LTD (MHI) et Daewoo
Engineering Construction (DEC) Ltd
devant l’italien Snamprogetti.
Mitsubishi Heavy avait remporté le
projet au mois de février pour un coût
d’environ 2,4 milliards de dollars. Le
délai de réalisation a été fixé à 42 mois,
à compter de l’entrée en vigueur du
contrat de construction.
Le complexe s’étendra sur une superficie de 90 ha et sera situé dans la zone
industrielle d’Arzew. Il sera alimenté
Energie & Mines
10
mars 2009
par du gaz naturel à hauteur de
2 milliards de mètres cubes par an,
selon Sonatrach, le coût global du projet est de 2,7 milliards de dollars et le
financement du consortium couvre
75% du coût global du projet. Le reste
du financement proviendra des deux
actionnaires.
Selon le P-DG de Sonatrach, le projet
entre dans le cadre de «la mise en
œuvre résolue de notre stratégie de
développement aval en manifestant
clairement la volonté de Sonatrach
d’aller de l’avant dans la réalisation de
son programme pétrochimique». En
ajoutant que «la technique de financement dite “Project Finances” que l’on
peut considérer comme encore nouvelle dans le paysage bancaire algérien est
devenue un mode de financement
incontournable dans un grand nombre
de projets de Sonatrach et du secteur
de l’énergie et, notamment, quand il
s’agit d’un financement de cette envergure et dans lequel notre Groupe est
actionnaire».
Le responsable de Sonatrach a indiqué
aussi que ce complexe, doté d’une
technologie de pointe, sera l’un des
complexes d’urée & ammoniac les plus
importants au monde avec une capacité de production de 4 000 tonnes
métriques par jour d’ammoniac et
7 000 tonnes métriques par jour d’urée
granulée destinées surtout à l’exportation. Il sera également doté de ses
propres utilités avec sa centrale électrique et son unité de dessalement de
l’eau de mer.
Le P-DG de Lil Asmida, Saâd Suhail
Bahwan, a indiqué à la presse que ce
projet plaçait la société Suhail Bahwan
sur le marché d’investissement algérien
au moins pour les 25 prochaines
années. Il a aussi précisé que son
Groupe examinait la possibilité de
développer d’autres projets d’investissement en Algérie, notamment dans le
domaine de la valorisation des ressources naturelles.
Sonatrach est engagée en partenariat
sur trois autres projets dans le domaine
de la pétrochimie.
Le projet avec les Omanais est l’un des
quatre projets qui avaient été conclus
sur la base des 49% et 51%. Les trois
autres sont respectivement celui de
l’ammoniac et de l’urée avec le Groupe
égyptien Orascom, de cracking d’éthane et de production d’oléfines avec le
Groupe pétrolier français Total et du
complexe de méthanol avec le consortium international Almet qui comprend
aussi une société privée algérienne.
Depuis le mois de juillet dernier, les
autorités ont décidé de négocier les
autres projets qui n’ont pas encore été
approuvés sur la base d’une majorité
dans le capital pour l’entreprise nationale (51%-49%).
Lies Sahar
Remerciements
Message de Cherif Rahmani à Chakib Khelil
«Monsieur le Ministre de l'Energie et des Mines,
C'est avec un grand plaisir que j'accuse réception du n° 07 de la Revue Aval, véritable enrichissement de par son apport à l'actualité de l'industrie du GNL et du raffinage.
Acceptez mes félicitations pour cette réussite.»
ANALYSE
analyse
Une performance
qui en appelle d’autres
Par le Dr Abdelhafid Feghouli (*)
«L’Activité Aval vient
de réaliser un nouvel
exploit dans le domaine de l’industrie du
GNL. En effet, la production cumulée de
GNL a dépassé, le 13
septembre 2008, le
cap de 1 milliard de
mètres cubes.
A
la faveur de la réalisation de
cette belle performance, qui
restera un fait marquant
dans l’histoire de la production et du développement du GNL, il
me paraît opportun de saisir cette occasion pour rendre un vibrant hommage à
l’ensemble du collectif de l’Activité Aval
pour tous les efforts consentis à tous
les niveaux d’intervention et de responsabilité.
Je perçois cet exploit significatif tel un
couronnement de nos politiques mises
en œuvre en matière de gestion, d’exploitation, de rénovation et de réhabilitation de nos installations ainsi qu’en
matière de développement de nos ressources humaines, véritable levier de
tous nos succès.
Je rends également un vif hommage à
toutes ces femmes et tous ces hommes,
visionnaires, pionniers et bâtisseurs,
porteurs de convictions et d’anticipations qui ont allumé le flambeau de l’industrie depuis 1964, date phare du
démarrage du premier complexe GL4Z
et qui ont su le transmettre aux générations chargées de prendre la relève.
Cet exploit est appelé à se renouveler à
la faveur des projets des deux mégatrains de GNL prévus à Skikda et à
Arzew et qui augmenteront de 30%
notre capacité de production et
contribueront dans la concrétisation
des objectifs fixés par Sonatrach en
matière d’exportation de gaz naturel.
Cette performance doit donc pousser
notre détermination à avancer résolument vers nos cibles prioritaires et nous
donner les impulsions nécessaires à la
réussite des grands chantiers que nous
avons engagés. Et là, il est question de
l’effort, nouveau et crucial, à fournir
pour mener à son terme, dans les
meilleurs délais et avec les résultats
attendus, notre vaste portefeuille de
projets.
Ce faisant, nous nous inscrivons pleinement dans la dynamique impulsée
par le secteur de l’énergie et des mines
et dans la stratégie globale du Groupe
Sonatrach à travers notre plan de développement. Ce plan qui attire toute l’attention des responsables du secteur, à
leur tête le ministre de l’Energie et des
Mines, le Dr Chakib Khelil, et qui vient
d’être confronté par les orientations de
Son Excellence le Président de la
République, Abdelaziz Bouteflika, émises lors de la séance consacrée à la
situation et les perspectives du secteur
des hydrocarbures.
En effet, ces orientations, qui rappellent que les hydrocarbures demeurent
encore la source essentielle des rentrées
financières du pays, vont dans le sens
de l’accélération de la promotion de
l’industrie du raffinage et de la pétrochimie à même d’augmenter la plusvalue des hydrocarbures, la veille en
permanence à la plus grande valorisation de cette ressource épuisable ainsi
qu’à la prolongation de sa durée de vie
et son usage comme véritable levier du
développement national.
Les perspectives à moyen terme confirment la poursuite de l’accroissement de
la production nationale d’hydrocarbures fruit des investissements tant de
Sonatrach seule qu’avec ses partenaires
étrangers.
Ainsi donc, avec la réalisation des complexes d’ammoniac prévus respective-
ment à Arzew, Mers El Hadjadj et Béni
Saf, le complexe de méthanol, celui de
vapocraquage d’éthane, le complexe de
déshydrogénation du propane, celui de
craquage de fuel-oil, le complexe de
production d’oléfines, etc., nous
aurons mis en place un véritable tissu
industriel pétrochimique et contribué à
la naissance d’une multitude de PME
activant dans ce domaine.
Quant à l’industrie du raffinage, elle
connaîtra une réelle relance durant les
prochaines années, à la faveur de l’entrée en service imminente de l’usine de
topping de condensat de Skikda et le
lancement du projet de la raffinerie de
Tiaret ainsi que grâce au programme
de réhabilitation de nos quatre
raffineries.
Cet ambitieux plan ne saurait être
concrétisé sans la mobilisation de toute
la ressource humaine requise et sans
être accompagné par la maîtrise technologique nécessaire. C’est dans cette
optique que la nouvelle organisation de
l’activité Aval voit la naissance d’une
nouvelle division “Recherche et technologie” ayant pour mission notamment
la formalisation de la place de technologie pour l’activité Aval, le développement des axes de la recherche & technologie, la détection des potentiels et le
développement des compétences pour
la construction de l’avenir.
Pour conclure, je reste convaincu que
les performances que nous réalisons
aiguisent notre capacité à relever les
défis du futur. C’est donc à une mobilisation exceptionnelle que nous
sommes invités dans le but de renforcer
et de préparer les nouvelles équipes de
bâtisseurs qui renoueront avec les
grandes traditions de la première génération de gaziers constructeurs de la
solide base industrielle sur laquelle
nous avons appris nos métiers et érigé
la puissance de Sonatrach.»
A. F.
* Vice-président
Activité Aval - Sonatrach
Energie & Mines
11
mars 2009
PERFORMANCES
performances
visite de Chakib Khelil à Skikda
Les mégaprojets de la wilaya
en phase de réalisation
La construction du
complexe GNL va
mobiliser entre 6 000
à 8 000 employés et
permettra une fois
achevée d’engranger
quelque 2 milliards de
dollars annuellement
à l’Algérie.
«L’Algérie est assurée de réaliser
80 milliards de dollars de recettes en
d’hydrocarbures en 2008 », c’est ce
qu’a indiqué le ministre de l’Energie et
r
des Mines, D Chakib Khelil, en marge
d’une visite de travail dans la wilaya de
Skikda.
En effet, selon lui, ce résultat sera réalisé «quelles que soient les circonstances», des prix du baril, qui ne cessent
d’osciller entre 100 et 110 dollars.
Néanmoins, comme il le précisera,
«c’est pour 2009 que nous devons nous
inquiéter», référence faite à la crise
financière aux Etats-Unis et son impact
sur les perspectives de consommation
mondiale de pétrole.
Questionné à propos de la raison des
séries de rupture d’alimentation en
électricité qui sont intervenues dans
plusieurs régions du pays, le ministre a
déclaré qu’elles sont dues aux mauvaises conditions météorologiques qui ont
causé des dégâts sur de nombreux
pylônes. Situation qui a induit le
recours au délestage pour alimenter les
centrales défaillantes, et ce afin d’équilibrer la fourniture d’énergie électrique
à travers le pays. «Il est très rare d’enregistrer une série d’incidents de ce
genre en même temps, et c’est ce qui a
nécessité le délestage», a-t-il indiqué
avant de préciser que les trois projets
de centrales d’une capacité de 1 200
MW chacune (Terga, Koudiet
Edraouch et Hadjret Enouss), et qui
Energie & Mines
12
mars 2009
devraient être réceptionnées prochainement, seront connectées au système
national «et en parallèle, une vingtaine
de centrales de 50 MW chacune vont
venir en appoint dans différentes
régions du pays».
M. Khelil a ajouté, à ce propos, que
l’Algérie doit réaliser, chaque année,
une nouvelle centrale électrique pour
faire face à l’évolution de l’économie et
des besoins croissants qui en découlent
en matière d’énergie «si la croissance
augmente de 6% annuellement, nous
devons faire de même pour l’énergie
électrique. En fait, le travail qu’on fait
actuellement c’est pour les dix prochaines années», a-t-il affirmé.
Auparavant, le ministre avait entamé sa
visite dans la wilaya de Skikda en se
rendant dans la zone industrielle où
toute une série de projets de son secteur est en chantier, comme c’est le cas
pour la station de dessalement d’eau de
mer où le ministre a procédé à la mise
en service de l’une de ses unités, en
attendant le démarrage des quatre
autres unités dans les prochains jours.
3
D’une capacité de 100 000 m /jour,
cette station permettra de satisfaire les
besoins en eau potable de la ville de
Skikda, de sa zone industrielle où de
grands projets sont initiés et de ses
environs, ce qui ne manquera pas d’alléger les effets de la pénurie d’eau potable qu’enregistre cette région.
Le ministre a ensuite inspecté les travaux de reconstruction des installations
du complexe de liquéfaction de gaz
naturel (GNL), endommagées par l’explosion survenue en 2004. M. Khelil a
souligné que ces installations entreront
en production en 2013 pour une capacité globale de 4,5 millions de tonnes/an, le taux de réalisation du chantier devant atteindre 85%, en 2011, at-il précisé.
Chakib Khelil s’est ensuite rendu sur le
chantier de réalisation du train géant de
GNL, lancé en juin 2008, pour une
capacité de production de 4,5 millions
de tonnes/an, un projet d’un coût global de 2,9 milliards de dollars. La construction de pareil site va mobiliser entre
6 000 à 8 000 employés et permettra
une fois achevée d’engranger quelque
2 milliards de dollars annuellement à
l’Algérie.
Le ministre et la délégation qui l’accompagne se sont également rendus à
l’usine de topping de condensat qui a
mobilisé une enveloppe financière de
plus de 39 milliards de dinars et
313 millions de dollars américains pour
être réceptionnée à partir de décembre
2008, avec une capacité de production
de 300 000 tonnes/an de gasoil. Ce
projet d’envergure a été qualifié de
«très important» par Chakib Khelil qui
a tenu à rappeler le fait qu’à ce jour
l’Algérie importe toujours du gasoil
«comme ça, on va approvisionner le
marché et même exporter une fois tous
les projets achevés».
En effet, cette raffinerie sera la deuxième du genre, en capacité, après celle
d’Adrar, a souligné M. Khelil, indiquant qu’une raffinerie «trois fois plus
grande» est prévue à Tiaret.
La salle de gestion des incidents, de
l’entreprise de gestion de la zone industrielle a également été une des étapes
de Chakib Khelil. Cette structure dotée
des moyens électroniques et matériels
les plus sophistiqués en matière de
sécurité, dont le fameux camion scanner, a fait l’objet de commentaires élogieux de la part des membres de la
délégation. Néanmoins, le ministre a
insisté sur la nécessité de renforcer le
dispositif de surveillance étant donné
que les accidents dans ce secteur particulier sont souvent gravissimes.
Amel Zemouri
performances
M. Khelil en visite d’inspection
à In Amenas
Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a
effectué une visite d'inspection aux principaux projets et
infrastructures relevant de son secteur à In Amenas, dans la
wilaya d'Illizi, dont celui relatif au développement de la centrale électrique d'Alrar. Le projet d'extension de la centrale
d'Alrar, située à une centaine de kilomètres à l'est d'In
Amenas, tout près des frontières algéro-libyennes, est destiné à palier les déficits en énergie électrique que connaissent les infrastructures pétrolières et d'alimenter les futurs
projets dans cette région.
La capacité actuelle de production électrique de la centrale
d'Alrar est estimée à 33 MW pour des besoins à hauteur de
45 MW, soit un déficit de 12 MW, alors que le projet d'extension, une fois achevé, devrait apporter une production
supplémentaire de 54 MW, précise-t-on de même source.
La réalisation de ce projet, dont la mise en service est prévue pour le premier trimestre 2011, a été confiée à un
consortium italien pour un montant de plus de 3 milliards
de dinars. S'adressant aux responsables de ce chantier,
M. Khelil a appelé à une plus grande implication des cadres algériens dans l'exploitation de la centrale, notamment
en matière d'engineering, en vue d'assurer un meilleur
transfert de savoir-faire et de technologie.
M. Khelil s'est brièvement arrêté au niveau du centre de
traitement de gaz, situé lui aussi à Alrar et composé de
4 trains de production de gaz pour une capacité globale de
24,8 millions de mètres cubes par jour. Cette production
est répartie sur 23,4 millions de mètres cubes/jour de gaz
sec, 2,9 millions de tonnes/jour de condensat et
2,5 millions de tonnes/jour de GPL, indique-t-on auprès
des responsables de cette infrastructure réalisée par une
compagnie américaine et mise en service en 1984.
Le ministre a, en outre, assisté à une présentation sur l'état
d'avancement du projet de développement du champ de
Zarzaïtine, à une trentaine de kilomètres de In Amenas.
Les objectifs assignés à ce projet portaient, entre autres, sur
l'augmentation de la capacité d'injection d'eau à
3
25 000 m /j avant mai 2007, et de la capacité de traitement
3
d'eau produite (décantation) de 11 000 m /j avant mai
2007. L'attribution de ce projet à Sinopec avait eu lieu en
2002 à l'issue d'un appel d'offres, rappelle-t-on de même
source. Dans une déclaration à la presse à l'issue de cette
présentation, M. Khelil a affirmé que «la situation du projet a été étudiée» en ajoutant, sans donner plus de détails,
qu'il prendra «la bonne décision quant à cet investissement
à la lumière des résultats obtenus». Le projet de la base de
vie de Stah (30 km d'In Amenas) a été également visité par
le ministre. Ce projet, visant à améliorer les conditions de
vie des employés de Sonatrach dans la région, est d'une
capacité de 302 personnes.
Chakib Khelil inspecte plusieurs projets à Tamanrasset
La science au cœur du désert
Le ministre de l'Energie et des Mines,
Chakib Khelil, a consacré l'essentiel de
sa visite de travail dans la wilaya de
Tamanrasset à l'inspection de plusieurs
projets en cours de réalisation.
Le ministre a visité le site devant
accueillir le nouveau siège de l'Institut
algérien des mines (IAM), qui sera
construit sur une surface de 10 ha et
disposera d'une capacité de 200 places
pédagogiques.
Ce nouveau siège sera doté de toutes
les infrastructures pédagogiques nécessaires : salle de cours, ateliers, laboratoires disposant de techniques
analytiques des plus performantes,
médiathèque, logements pour ingénieurs, etc. M. Khelil a, ensuite, inspecté les travaux de réaménagement de
l'Institut national spécialisé de la formation professionnelle (INSFP) en
Institut algérien des mines (IAM) pour
une durée de trois années qui est le
délai prévisionnel de la réalisation du
siège définitif de l'IAM.
La première formation de l'IAM lancée
par M. Khelil sera abritée par le centre
universitaire de la wilaya.
L'autre projet inspecté par le ministre
est le montage de la station électrique
de Tamanrasset, composée de cinq
groupes diesel d'une puissance de
8,9 MW. D'un coût de 3,4 milliards de
dinars, la station sera opérationnelle en
août 2009 et devra alimenter la population de Tamanrasset en électricité.
Le ministre a également visité le centre
de recherche nucléaire de Tamanrasset,
dont l'opération de dynamisation va
coûter 160 millions de dinars.
Ce centre comme celui de Berine
(Djelfa) et Draria (Alger) devrait aider
à produire de l'énergie nucléaire à des
fins pacifiques, a-t-il encore souligné.
M. Khelil a clôturé sa visite par
l'inspection de l'entreprise d'exploitation des mines d'or (Enor), détenue à
52% par l'australienne Gold Maining
Algeria (GMA) et à 48% par
Sonatrach. En marge de cette visite, le
ministre a indiqué que la production de
l'or devrait atteindre 700 kg cette année
au lieu des 3 000 initialement prévus à
cause du manque d'explosifs cette
année.
Energie & Mines
13
mars 2009
PERFORMANCES
performances
Lancement de l’Institut algérien
des mines de Tamanrasset Par Chakib Khelil :
«De la récession à un
développement sans précédent»
«Il m’est particulièrement agréable d’assister avec vous à Tamanrasset
au lancement de la première formation initiée par le ministère de
l’Energie et des Mines et qui s’inscrit dans le cadre du projet de création de l’Institut algérien des mines, dont l’organisation opérationnelle
a été confiée pour cette session à l’Ecole des mines d’EI-Abed.»
«Les réformes mises en place dans le
secteur et notamment dans les mines
avec la promulgation de la loi minière
et des textes pris pour son application
ont permis de créer un environnement
transparent, compétitif et incitatif propice à l'investissement dans les activités
minières.
C'est ainsi que le secteur des mines, de
la récession et la fermeture des mines
qui le caractérisait dans les années
1990 a vu depuis l'avènement de la loi
minière un développement sans précédent des activités minières. Ce nouvel
essor peut être illustré par les résultats
non exhaustifs suivants : l'accroissement des titres miniers octroyés à travers l'ensemble du territoire national,
plus de 2 879 titres miniers ont été
octroyés depuis l'année 2000 à ce jour;
la réouverture prochaine de la mine de
zinc-plomb d'EI-Abed dans la wilaya de
Tlemcen ; la mise en production de
nouvelles mines à l'instar de celle
d'Amesmessa que j'ai eu le plaisir
d'inaugurer en janvier 2008 ; l'ouverture dans un futur proche de la mine de
zinc-plomb de Oued-Amizour dans la
wilaya de Béjaïa ; l'accroissement de la
production de substances minérales
destinées aussi bien à l'industrie telles
que le fer, le phosphate, le feldspath…
qu'à la fabrication de matériaux de
construction nécessaires à la réalisation
des nombreux programmes de développement du gouvernement.
Ces réformes ont aussi permis d'encourager les investisseurs étrangers à s'intéresser davantage au potentiel minéral
algérien. Actuellement, plus de 30 pro-
Energie & Mines
14
mars 2009
jets miniers sont inscrits à l'indicatif des
Compagnies minières étrangères de
différentes nationalités (australienne,
canadienne, chinoise) et dont 11 projets sont situés dans la seule wilaya de
Tamanrasset.
La stratégie et la politique du secteur
des mines développées sont axées sur la
valorisation et le développement durable des ressources minérales à travers
l'ensemble du pays avec un intérêt particulier pour l'emploi et la formation.
Cette perspective vise notamment à
assurer l'amélioration de la performance de l'entreprise ou de la structure,
favoriser son efficience économique,
enrichir les responsabilités du personnel, relever les défis techniques ou
technologiques rencontrés.
C'est pour répondre à ces besoins
croissants en personnel hautement
qualifié que le ministère de l'Energie et
des Mines a décidé de la création de
l'Institut algérien des mines à
Tamanrasset qui sera un centre d'excellence, où seront dispensées des formations de haut niveau couvrant tous les
domaines des activités minières : l'exploration, le développement des gisements, l'exploitation, le traitement, l'économie minière, la gestion des projets
miniers, sans oublier la protection de
l'environnement liée à l'industrie
extractive.
L'institut assurera des formations spécialisées et opérationnelles au profit des
ingénieurs et techniciens supérieurs du
secteur exerçant dans le domaine des
activités minières, en adéquation avec
les besoins des institutions, des opérateurs publics ou privés. La formation
dans les métiers de la mine, quant à
performances
elle, telle que boutefeux, chefs de carrière,
foreurs, etc. est assurée par l'Ecole des mines
d'El Abed que nous avons créée et ouvert déjà en
2003 dans la wilaya de Tlemcen.
L'Institut algérien des mines de Tamanrasset
sera construit sur une surface de 10 ha octroyée
par Monsieur le wali, que je remercie vivement,
et disposera d'une capacité de 200 places pédagogiques accompagnées de toutes les infrastructures nécessaires : salles de cours, ateliers, laboratoires disposant de techniques analytiques des
plus performantes, médiathèque, logements
pour ingénieurs, enseignants et gestionnaires
ainsi que toutes les commodités nécessaires à
l'épanouissement des résidents de l'Institut :
installations sportives, médicales, des zones de
récupération, etc.
En parallèle à sa principale mission de formation, l'Institut algérien des mines est appelé à
abriter et organiser des manifestations internationales techniques et scientifiques dans les
domaines de la géologie, des mines et des sciences de la Terre en général, puisqu'il sera équipé
et doté des moyens modernes adéquats.
En attendant la construction de l'Institut algérien des mines en face du centre universitaire de
Tamanrasset, le ministère de l'Energie et des
Mines a jugé nécessaire de commencer à répondre à la demande croissante en formation dans
des domaines de plus en plus pointus et d'organiser à titre transitoire des sessions de formation
dans les locaux du centre universitaire, dont je
remercie les responsables pour leur accord d'abriter cette opération, en attendant le réaménagement de l'Institut national spécialisé de la
Formation professionnelle (INSFP) mis à notre
disposition gracieusement par le ministère de la
Formation et de l'Enseignement professionnels
et que je remercie aussi vivement. Cette première formation ayant pour thème la géostatistique
linéaire appliquée à l'estimation des ressources et
réserves minières s'étalera sur une durée de trois
semaines et sera dispensée par des enseignants
de haut niveau.
L'envoi des ingénieurs à cette première session
par les entreprises et institutions minières, à
l'exemple de l'Enor, l'ENG, Ferphos, de SHAval, l'Enof, l'ORGM, du Comena de l'ANPM et
l'ANGCM, nous réconforte dans ce choix et
nous encourage à persévérer dans cette voie.
Enfin, je voudrais féliciter de cette bonne initiative toutes les parties qui ont contribué à la mise
en œuvre de cette opération et souhaiter une
bonne réussite au démarrage de la première session de formation programmée par le projet de
l'Institut algérien des mines dans le domaine des
géostatistiques et qui, je suis convaincu, sera
très bénéfique aux ingénieurs ici présents durant
leurs parcours professionnels.»
Gaz naturel
Signature d’un contrat de
vente et d’achat de gaz
naturel entre Sonatrach
et Sorfert Algérie
Pour approvisionner en énergie
l’une des premières unités pétrochimiques algériennes de seconde
génération, le Groupe Sonatrach et
la société mixte Sorfert Algérie,
détenue par Sonatrach et l’égyptien Orascom Construction industrie (OCI), ont signé à Alger un
contrat de vente et d’achat de gaz
naturel d’une durée de 20 ans. Le
contrat porte sur la fourniture, à
partir de 2011, de 1,75 milliard de
mètres cubes par an de gaz naturel
pour l’alimentation du complexe
pétrochimique situé à Arzew qui
aura une capacité de production de
4 400 tonnes/jour d’ammoniac et
de 3 450 tonnes/jour d’urée granulée.
L’accord a été signé par Chawki
Mohamed Rahal, vice-président de
Sonatrach chargé de l’activité
Commercialisation, et Oussama
Anwar Bishai, P-DG de Sorfert, en
présence du ministre de l’Energie
et des Mines, Chakib Khelil, et de
l’ambassadeur d’Egypte à Alger.
Sorfert Algérie est une société
conjointe de production de droit
algérien détenue par Sonatrach,
qui détient 49% des parts, et le
Groupe égyptien OCI, qui en
détient les 51 % restants, est chargée de la réalisation et l’exploitation d’un grand complexe de production d’ammoniac et d’urée granulée qui doit être réalisé à Arzew
dans la wilaya d’Oran.
Dans son allocution d’ouverture, le
P-DG du Groupe pétrolier et
gazier international Mohamed
Meziane a expliqué que la mission
de Sonatrach est de se donner les
moyens pour une valorisation optimale des hydrocarbures «en saisissant les opportunités réelles de
valeur ajoutée qu’offre l’économie
nationale, la transformation aval, la
plus poussée de notre énergie primaire, et en proposant aux investisseurs nationaux et internationaux des associations mutuellement bénéfiques et des avantages
comparatifs incontestables.
Pour sa part, le P-DG de Sorfert
n’a pas hésité à dire toute la satisfaction de sa société d’avoir pu
concrétiser «ce partenariat exceptionnel», avec un groupe pétrolier
d’envergure mondiale.
C. K.
Energie & Mines
15
mars 2009
PERFORMANCES
performances
Plan de développement
du champ de Hassi Messaoud
Les grands projets
énergétiques en cours
de réalisation dans la
région de Hassi
Messaoud s'inscrivent
dans le sens du renforcement des capacités de production tant
pétrolière qu'électrique.
Dans ce sens, des efforts considérables
sont consentis pour améliorer les volets
inhérents à la gestion des installations
énergétiques par l'utilisation de technologies de pointe sur toute la chaîne
d'exploitation des hydrocarbures.
Le principal objectif ciblé dans le cadre
du plan de développement du champ
de Hassi Messaoud est de porter la
production à 600 000 barils par jour.
Dans cette optique, et afin d'avoir une
meilleure qualité du brut et un meilleur
prix, deux grands projets ont été lancés, à savoir l'Unité de dessalage du
brut et l'Unité de traitement et stabilisation du brut (UTBS).
L'Unité de dessalage du pétrole brut
connaît un taux d'avancement très
important. Elle traitera 225 000 barils
par jour et diminuera la salinité du brut
à 40 ppm au maximum. La réception
de l'unité est prévue en septembre
2010. La réalisation de ce projet est
assurée par la filiale de Sonatrach,
l'ENGTP et le Groupe norvégien Aker
Kvaerner.
Un autre projet d'envergure est en
cours de réalisation : l'Unité de traitement de brut et sa stabilisation (UTBS)
de Hassi Messaoud.
Le projet, dont la réalisation est confiée
à la compagnie italienne Saipem, est
er
entré en vigueur le 1 août 2007 et sera
réceptionné en septembre 2009. Le
projet est constitué d'une unité de stabilisation composée de trois trains
d'une capacité de production de
Energie & Mines
16
mars 2009
100 000 barils/jour chacun, d'une
unité de maintenance de quatre bacs de
3
stockage de 50 000 m chacun, d'un
3
bac off spec de 20.000 m et d'un pipeline d'expédition d'huile, d'eau et de gaz
de 45 km. Cette unité a pour objectif
d'améliorer la qualité du brut, la sécurisation des installations et l'augmentation de la capacité de traitement de la
production. Par ailleurs, et compte tenu
du volume considérable de ses réserves,
l'UTBS permettra aussi l'optimisation
de l'exploitation du gisement de Hassi
Messaoud.
Présentation du gisement
de Hassi Messaoud
Le champ de Hassi Messaoud se trouve à 900 km au sud d'Alger. Il a été
découvert en 1956 et mis en production en 1958. Le champ s'étale sur une
2
superficie de 2 500 km avec une production annuelle de l'ordre de 19
millions de t/an.
Ephéméride
Le développement du champ de Hassi
Messaoud a été réalisé en plusieurs étapes, répondant à l'évolution économique du pays et au développement
technologique du marché des hydrocarbures.
1964 : Démarrage de l'injection de gaz
1973 : Démarrage de l'injection d'eau
1976 : Introduction Gas lift
1993 : Premier forage horizontal
2006 : Acquisition de la sismique 3D
2
(2 500 km )
2007 : Réalisation du Pilot WAG
2007 : Mise en évidence du potentiel
Upside Nord, mise en évidence du potentiel des structures du pourtour de HMD.
2008 : Confirmation du potentiel
Upside Nord par les forages.
2008 : Mise en évidence de l'extension
des gisements à l'est et à l'ouest de
Hassi Messaoud.
Installations
Le champ de Hassi Messaoud comporte d'importantes installations à savoir :
• 2 mégacentres de traitement (CIS,
CINA), de compression, de stabilisation, de raffinage et de récupération de
GPL.
• 15 stations satellites de traitement (9
Nord, 6 Sud)
• 1 400 puits forés (31/8/08)
• 4 000 km de pipelines
• 59 manifolds huile
Sonatrach/Consortium
«Saipem SA/Saipem CA»
Projet extraction des liquides
des gaz à Hassi Messaoud
2e jalon après l'UTBS
Le Groupe pétrolier algérien Sonatrach
et le consortium italien Saipem
SA/Saipem CA ont procédé le 12
novembre 2008, au niveau du siège de
la Direction générale à Alger, à la
signature d'un contrat de réalisation
d'extraction des liquides des gaz associés à Hassi Messaoud et de séparation
de l'huile ligne directe haute pression
(LDHP) de la zone du complexe industriel Naili Abdelhamid (ZCINA).
Ce contrat d'un montant de près de
1,3 milliard, soit 177 milliards de
dinars, a pour objet la réalisation des
installations nécessaires pour l'extraction des liquides des gaz associés du
champ nord de Hassi Messaoud qui se
compose principalement de trois unités
de traitement de gaz. Ces installations
seront modulaires et conçues d'une
manière extensible en fonction de l'évolution de l'augmentation de la production des gaz associés.
Par ailleurs, il est prévu, dans ce même
contrat, la collecte et la séparation de
l'huile haute pression au niveau de la
nouvelle zone dénommée ZCINA,
composée principalement d'un réseau
de collecte d'huile, de séparateurs
d'huile, ainsi que de pipelines d'acheminement d'huile. Le délai de l'égalisation
des installations en question est de 42
mois.
performances
But du projet
Dans une première phase, il est prévu la
récupération des NGL (GPL et condensat)
des gaz associés excédentaires du Centre
CINA et des gaz en provenance de
OMP53 ainsi que les gaz résiduels de
l'usine d'extraction des GPL de la zone
CINA. Le nombre de trains similaires sera
de deux dans cette première phase mais
extensible à trois. Les installations serviront à séparer les NGL en GPL et condensat stabilisé aux spécifications du maître de
l'ouvrage, à produire un gaz résiduel aussi
pauvre que possible en hydrocarbures
lourds à renvoyer dans le 40 pouces pour
être dirigé vers le CIS pour les besoins de
la réinjection dans le gisement.
Plan d'implantation
des installations
Pour ce faire, les futures installations comprendront (au niveau du site) :
• Les lignes du gaz de charge, le(s) manifold(s) d'arrivée avec les gares
• Les racleurs
• Le système de retraitement des produits
GPL et condensat
• Un by pass total de l'usine de GPL afin
de pouvoir envoyer le gaz directement au
CIS lors des déclenchements de l'usine
d'extraction des NGL
• Les pomperies d'expédition des produits
GPL et condensat qui doivent être calculées sur la base de trois trains similaires
• Les lignes d'évacuations des produits:
gaz, GPL, condensat, calculées sur la base
de trois trains
• Une unité de traitement des eaux huileuses
• Une unité de traitement des eaux sanitaires
• Les utilités nécessaires au fonctionnement : fuel gas, produits chimiques,
méthanol, eau de service, air instrument,
air service, azote, eau potable et leur traitement, stockage et système de distribution. Ces dites utilités doivent couvrir les
besoins de trois trains
• Le bâtiment sécurité, le hangar et atelier
sécurité, la (es) sous-station(s) électrique
(s), le(s) poste(s) de garde,
Fiche
technique
du projet
Description de l’ouvrage
• Trois (03) trains de GPL
de 8 MM Sm3/j extensible
à 4 trains
• Une (01) ligne LDHP,
séparation triphasique de
l'huile haute pression du
champ nord de Hassi
Messaoud
• Un (01) réseau de collecte d'huile et des lignes
d'évacuation d’huile et
d'eau vers le CINA ainsi
que le raccordement avec
le GPL pour l’acheminement du gaz de séparation
Présentation du projet
• Capacité de traitement
de gaz de l'installation :
24 millions de SM3/j
• Production moyenne de
GPL : 4 600 t/jour
* Production moyenne
de condensat on spec :
300 t/jour
• Délais de réalisation :
42 mois
• Mise en production
prévisionnelle :
septembre 2012
Déroulement du processus
• Une compression de la charge d'entrée
afin de garantir une détente suffisante
pour condenser les NGL
• Un système de détente pour condenser
les NGL
• Les séparateurs et colonnes requises
pour séparer, produire des produits aux
spécifications Sonatrach
• Une aire de stockage des produits comportant :
– deux (02) bacs à toit flottant pour la production de condensat ;
– un bac à toit fixe pour le condensat hors
spécification pour une autonomie de un
jour de production
3
• Trois sphères de 500 m chacune pour le
GPL on spec
3
• Une sphère de 500 m pour le GPL hors
spécification
• Le bac d'eau incendie (calculé en tenant
compte de l'extension à trois trains) et la
pomperie
• Des systèmes fixes de détection et de
protection incendie,
• Un laboratoire équipé pour le contrôle
de la qualité des produits
•
Un
système
de
contrôle
:
DCS/ESD/F/G et SCADA
• Un groupe diesel de secours calculé sur
la base de trois trains
• Le réseau de torche
• Un bourbier, un étang d'évaporation
étanche
• Une base industrielle (bureaux et ateliers) pour la maintenance ainsi qu'un
magasin pour les pièces de rechange.
• Contrat FEED : ENC 07
416 Z
• Mise en vigueur :
2 juillet 2007
• Durée du contrat :
39 semaines
• Contractant : Saipem
• Montant du contrat :
5 911 307 £ (GBP)
• Intégration de la LDHP
dans le SCOPE du projet
GPL ZCINA : février 2008
• Date de remise des offres techniques :
31 mai 2008
• Date de remise de l’offre
commerciale :
18 octobre 2008
In L'Amont Express
Energie & Mines
17
mars 2009
PERFORMANCES
performances
Ville nouvelle de Hassi Messaoud
Inauguration du siège de
l’établissement de réalisation
Le ministre de l’Energie et des Mines,
M. Chakib Khelil, a inauguré le siège
de l’Etablissement de la ville nouvelle
de Hassi Messaoud (EVNH) dans la
wilaya de Ouargla, marquant ainsi le
lancement effectif des travaux de réalisation de ce nouveau pôle énergétique
et urbain. A la faveur de ce nouveau
siège, l’ENVH, composé d’experts
dans différents secteurs, pourrait
accomplir sa mission d’étude, de suivi
et du contrôle du projet de la nouvelle
ville de Hassi Messaoud «tout près du
site», a affirmé M. Khelil à la presse en
marge de la cérémonie d’inauguration.
La nouvelle ville du plus grand champ
pétrolier de l’Algérie devrait être fin
prête dans huit ans, soit en 2016, a
ajouté le ministre, précisant que cette
date ne va pas marquer l’arrêt des travaux de réalisation du projet qui prévoit
de futures extensions.
Le siège de l’EVNH, situé en dehors de
l’enceinte de l’ancienne ville de Hassi
Messaoud, abrite une cinquantaine
d’employés. Il est composé, notamment d’un bloc administratif, d’un bloc
d’hébergement et d’un restaurant.
M. Khelil qui était accompagné lors de
cette visite par le ministre des Finances,
M. Karim Djoudi, ainsi que par le gou-
verneur de la Banque d’Algérie, M.
Mohamed Laksaci, a également participé à une opération de plantation de
palmiers dans la région sud du projet
afin de protéger la ville nouvelle contre
les vents. «Nous avons commencé le
boisement de la région sud du projet
afin de former une forêt qui pourrait
protéger la ville, une fois réalisée,
contre les vents du sud», a-t-il indiqué
sur ce point. Cette future bande verte
devrait comprendre quelque 60 000
palmiers, sur une superficie globale de
312 hectares, a-t-on précisé auprès de
l’EVNH.
L’inauguration du nouveau siège de
l’EVNH ainsi que le lancement du boisement de la région sud du futur Hassi
Messaoud marquent le lancement
effectif des travaux d’exécution de ce
pôle, a souligné le ministre, en poursuivant que l’Etat «mettra tous les moyens
nécessaires pour aller jusqu’au bout du
projet». M. Khelil a, par ailleurs, présidé la réunion du conseil d’administration de l’EVNH. Tenue à huis clos,
cette réunion a été consacrée à l’adoption du budget pour 2009 ainsi que
l’examen et l’approbation du système
de rémunération de l’établissement,
selon le directeur général de l’EVNH,
M. Mourad Zeriati. Le contrat de réalisation des études et l’exécution des
prestations de suivi, contrôle et coordination du projet de construction de la
ville nouvelle de Hassi Messaoud
(wilaya de Ouargla) est provisoirement
attribué au groupement SNC Lavalin
International-SNC Lavalin Maghreb.
D’un coût global de 6 milliards de dollars, le projet de cette ville sera réalisé
dans un délai de 96 mois dont 16 mois
pour les travaux d’engineering.
Couvrant une superficie de 4 483 hectares, le projet est destiné à une population de 80 000 habitants et comprend
un «îlot énergie» qui constituera le
quartier général des compagnies pétrolières opérant sur les champs pétroliers
avoisinants.
Il est également prévu la construction
des immeubles administratifs, des instituts universitaires, des centres de formation, de recherche et de développement, des lieux et centres de culte, des
infrastructures, équipements et établissements du sport et de la jeunesse. La
ville nouvelle du plus grand champ
pétrolier du pays comprendra aussi des
zones d’activités destinées à la production de biens et services liés aux activités énergétiques et universitaires.
Mise en service d’un pipeline multiproduits «Arzew-Tlemcen»
Le secteur de l'Energie et des Mines de la wilaya de Tlemcen
vient de voir son potentiel infrastructurel renforcé par un
ouvrage de haut niveau visant à assurer à la wilaya dans son
ensemble un approvisionnement régulier en carburant. Il s'agit en effet de l'achèvement du pipeline multiproduits qui
vient d'être achevé récemment et qui aura un impact considérable sur la région. Avec un coût global de 332 milliards,
ce pipeline, qui a connu par le passé un retard dans sa réalisation en raison de certaines contraintes d'ordre technique,
permettra au centre enfûteur de Naftal de Remchi de disposer quotidiennement de produits de carburant, notamment
en essence (mazout, super) et autres dérivés d'hydrocarbures. Long de 168 km, cet ouvrage de grande envergure
dispose d'une salle de contrôle des collecteurs des bacs de
stockage, d'une station d'électrification ainsi que de deux
Energie & Mines
18
mars 2009
pompes destinées à répondre quotidiennement aux besoins
de la wilaya en matière de carburant. Le ministre de l'Energie
et des Mines, M. Chakib Khelil, qui a procédé à sa mise en
service, estime que la wilaya de Tlemcen à la faveur de cet
équipement n'aura plus recours aux moyens roulants pour
s'approvisionner, notamment les camions-citernes et le train
de marchandises, des moyens qui ont été le plus souvent à
l'origine de fréquents accidents de la circulation. Par ailleurs,
il y a lieu de noter que plusieurs localités seront desservies en
carburant, notamment celles qui seront localisées sur le tracé
de cet ouvrage.
Pour rappel, ce pipeline, qui a connu depuis son lancement
de grandes contraintes techniques eu égard au relief et à la
typologie des terrains, relie la station de raffinage d'Arzew à
Remchi, soit une distance de 168 km.
performances
Une vision limpide du développement durable
13 unités de dessalement
en chantier
Chakib Khelil a
procédé à Tipasa au
lancement des travaux de l'unité de
Oued Sebt. Les projets de stations de
dessalement d'eau de
mer de Fouka (daïra
de Douaouda) et de
Oued Sebt (Gouraya)
ont été au centre de
la visite dans la
wilaya de Tipasa du
ministre de l'Energie
et des Mines, Chakib
Khelil.
Les travaux du chantier de Fouka sont
«en bonne voie», a estimé le ministre
alors que ceux de Oued Sebt, encore au
stade des études d'impact seront lancés
cette année. Le ministre a indiqué qu'avec la réception de ces deux unités de
désalinisation de l'eau de mer, le
secteur de l'énergie disposera de
13 structures dont celle de Tarf qui sera
lancée prochainement et produiront
2,25 millions de mètres cubes/jour
d'eau dessalée. Dans la daïra de
Douaouda, les travaux de la station de
Fouka sont à 31,5% depuis leur lancement en février 2008. Cette station,
installée sur un site de 8 ha, ayant pour
maître d'ouvrage Myah Tipasa, en partenariat avec le canadien SNC Lavalin
et une entreprise espagnole Accina
Agua, aura une capacité de traitement
3
journalier de 270 000 m avec des
3
rejets estimés à 150 000 m /jour. Le
montant de l'investissement est de
180,17 millions de dollars répartis
entre Algeria Water Investment Inc
(100% SNC Lavalin) qui détient 51%
des parts et Algerian Energy Company
( 49%). L'unité de Fouka qui sera mise
en service en avril 2009, selon les enga-
gements des constructeurs, sera alimentée en énergie électrique à partir de
deux postes sources, celui de Ahmer El
Aïn et celui de Mazafran avec une
capacité de 30 MW chacun.
L' eau dessalée par cette usine, qui utilisera le procédé de traitement par l'osmose inverse, sera vendue à la compagnie pétrolière nationale Sonatrach et
l'Algérienne des Eaux (ADE) qui alimenteront leurs clients respectifs
d'Alger et de Tipasa. L'entreprise canadienne aura un contrat d'exploitation
de 25 ans. Dans la commune côtière
sur zone ouest de la wilaya, le ministre
a visité le site qui abritera à Oued Sebt
(Gouraya) une station de désalinisation
de l'eau de mer d'une capacité de trai3
tement de 100 000 m /jour.
Installée sur une superficie de 6 ha,
cette station, inscrite en 2004 comme
petite station monobloc, a été érigée en
grande structure suite à la visite du
ministre de l'Hydraulique, dans la perspective d'une vision à long terme dans
cette région appelée à se développer et
accueillir des projets d'expansion touristique et qui, jusque-là, a souffert
d'un déficit en eau.
D'un coût global de 115 millions de
dollars américains, les travaux de cette
station confiés à une entreprise de
Bahrein, Biwater Consortium, n'ont pas
encore démarré, attendant la finalisation de l'étude d'impact et la signature
de la convention entre les services des
domaines et le maître de l'ouvrage,
Myah Oued Sebt.
Les responsables de l'entreprise ont
annoncé le lancement des travaux en
janvier 2009 tout en s'engageant à la
mettre en service en décembre 2011
avec la même formule, soit la vente de
l'eau à Sonatrach et ADE pendant 25
ans. La station sera desservie en électricité à partir de deux postes sources
situés à El Khemis et Kherba, dans la
wilaya de Aïn Defla.
Sur site, le ministre s'est interrogé sur
les modalités de connexion avec
l'Algérienne des Eaux qui sera branchée
sur le réseau de Cherchell, selon les
explications du directeur de l'hydraulique, ainsi que sur le débit, voire la
pression d'eau envisagée sitôt l'unité
mise en service.
Avec la réception de ces deux projets, la
wilaya de Tipasa comptera trois stations de désalinisation dont la première
d'une capacité de traitement d'eau de
3
mer de 5 000 m /jour a été mise en service en juillet 2007 dans la commune
de Bou Ismaïl et réalisée par l'entreprise allemande Linde.
Energie & Mines
19
mars 2009
PERFORMANCES
performances
Hyproc Shipping. Cie
Une nouvelle politique
Le projet de la réorganisation de notre société est entré dans sa phase
de mise en œuvre. La résolution de nous projeter vers une forme d’organisation répondant aux standards internationaux commence à se
concrétiser sur le terrain par diverses actions d’amélioration.
Par Mostepha Mohammedi (*)
Ainsi, plusieurs chantiers relatifs aux
actions de court terme «Quickwinx»
ont été lancés. Parmi ceux-ci on peut
citer la «Pilot Team» relative à la fidélisation des équipages qui doit à terme
préfigurer le modèle business unit dans
le management de la flotte et concernera, dans un premier temps, quatre navires. Cette action s’inscrit, conformément au guide TMSA, dans la nouvelle
politique de notre société en matière de
gestion des équipages et des plans de
relève.
Pour marquer également notre volonté
de poursuivre le projet de transformation de notre société, qui se fera, je le
rappelle, avec tous en observant les
règles de transparence et d’équité, un
appel à candidatures, dans le cadre de
la bourse de l’emploi vient d’être publié
pour un premier lot de postes à pourvoir. En effet, cette action vise à doter,
déjà, les nouvelles entités organisationnelles, de managers qui deviendront les
principaux acteurs du changement.
De ce fait, le déroulement du plan d’actions relatif aux quickwins, l’achèvement des actions de gouvernance, la
définition des principales politiques de
la société, l’alignement des premières
organisations (structure de procurement) et la rédaction des cahiers des
charges relatifs aux systèmes d’information impriment déjà un engagement
irréversible à l’évolution du projet.
La future organisation de la société se
met en place doucement mais sûrement
grâce aux efforts de tous : Process leaders, responsables opérationnels,
cadres et partenaires social.
La réalisation des objectifs que s’est
fixés notre société en lançant ce projet
demeure un impératif majeur pour son
avenir. Au stade actuel de l’avancement
de ce projet, il convient, pour tout un
chacun, d’apporter sa brique au nouvel
édifice de la maison Hyproc. Il est des
moments, dans la vie d’une entreprise,
où il est moins risqué d’avancer, en
affrontant les changements dans ses
modes de gestion et dans sa vision stratégique que de se complaire dans un
statu quo organisationnel, rassurant
dans l’immédiat, mais très dommageable à long terme.
Je tiens particulièrement, à l’occasion
qui m’est offerte dans cet espace, à
remercier et à encourager tous ceux et
toutes celles qui œuvrent pour ce projet, en apportant chaque jour leur
contribution, non sans difficulté, tout
en assumant leurs fonctions dans le
cadre de leurs missions et tâches premières.
M. M.
* Président-Directeur général
De Hyproc Shipping. Cie
Avancement du projet
Ces derniers mois ont permis d’ores et déjà de réaliser
les premières actions préparant la mise en place d’une
nouvelle forme de management qui passera en priorité
par la reconnaissance et le développement des collaborateurs tout en soutenant le développement de notre
société.
Les différents ateliers de travail regroupant les équipes
Hyproc et Ernst & Young ont permis dans un premier
temps :
• d’approcher les «meilleures pratiques» et la représentation de processus prêts à être intégrés au sein des
systèmes d’information cibles.
• De définir des contrats de service et de management
dont l’approbation est un préalable indispensable à l’im-
Energie & Mines
20
mars 2009
plémentation de l’organisation retenue et une évolution
majeure dans le fonctionnement interne de Hyproc.
Sur la base de ces travaux, une première étape a été
franchie avec la rédaction des cahiers des charges, documents comportant notamment une description des
différentes fonctionnalités et des besoins auxquels le
futur système d’information doit répondre.
En parallèle, des actions de court terme ont été initiées
sur les différents chantiers afin de mettre en œuvre des
actions ayant un impact palpable sur l’activité quotidienne. Elles sont prises en charge par le personnel
Hyproc et conduites par des responsables opérationnels.
Ces actions préparent la transformation de la société et
l’arrivée du futur système d’information.
performances
GNL
Sonatrach Aval ambitionne d'atteindre un volume
de 85 milliards de mètres cubes en 2015
Depuis le démarrage des quatre complexes GNL de Sonatrach Aval, d’une
capacité globale de 44 millions de mètres cubes/an, la production de gaz
naturel liquéfié a atteint un seuil record
de 1 milliard de mètres cubes en
septembre 2008.
Ce volume sera porté à 85 milliards de
mètres cubes à l’horizon 2015, soit une
augmentation de 30%, selon les déclarations du Vice-Président de la société,
Abdelhafid Feghouli. Cette performance contribuera à confirmer la position
de Sonatrach en tant que première
compagnie pétrolière et gazière en
Afrique et l’un des principaux exportateurs de GNL dans le monde. En fait,
l’Algérie
exporte
annuellement
quelques 62 milliards de mètres cubes
de gaz, précisera l’intervenant sur les
ondes de la Chaîne III. M. Feghouli a
affirmé que l’entreprise compte doubler
les capacités de transport par gazoduc,
notamment vers l’Espagne et l’Italie
avec cette ambition d’explorer d’autres
marchés citant les Etats-Unis et l’Asie.
Aussi, dans le cadre de sa stratégie de
déploiement, Sonatrach Aval envisage
la création d’une société de distribution
de GNL en France. Concernant un
éventuel partenariat avec Gazprom, il
répondra que la démarche de son
entreprise qui ne «dépend pas forcément de Gazprom» consiste à diversifier ses partenariats.
«D’autres producteurs de GNL sont
aussi très importants comme la compagnie Statoil avec laquelle l’Algérie est
liée par un partenariat stratégique», at-il souligné. Dans le même contexte,
M. Feghouli ajoutera que les capacités
de raffinage de l’Algérie atteindront
26 millions de tonnes en 2009 grâce à
l’apport de la nouvelle raffinerie, indiquant que notre pays dispose de 4 raffineries d’une capacité globale de production évaluée à 20 millions de tonnes. Cette capacité sera portée à près
de 30 millions de tonnes en 2012, a-til ajouté. Avec la mise en service de la
raffinerie de Tiaret, le volume total sera
de 45 millions de tonnes en 2014. Ces
projections permettront de couvrir les
besoins nationaux et de consacrer la
moitié de la production à l’export.
Sonatrach prend une participation dans un projet
gazier au terminal de Rotterdam
L’entreprise Sonatrach négocie une prise de participation
dans le terminal gazier de Rotterdam (Pays-Bas), d’une
capacité de regazéification de 12 milliards de mètres
cubes/an, a indiqué à Alger la ministre néerlandaise des
me
Affaires économiques, M Maria Van Der Hoeven, en visite
de travail en Algérie. «Il y a des discussions entre le Groupe
Sonatrach et la compagnie néerlandaise (4 gas) sur ce projet de regazéification d’une capacité de 12 milliards de mètme
res cubes», a indiqué M Hoeven lors d’un point de presse
animé conjointement avec le ministre de l’Energie et des
Mines, Chakib Khelil, après leurs entretiens au siège du
ministère de l’Energie.
Ce projet contribuera, a-t-elle ajouté, à la création d’un marché gazier pour toute l’Europe de l’Ouest et, partant, diversifier les sources d’approvisionnement du continent européen. «Notre objectif en Hollande est de réaliser un carrefour
de gaz pour toute l’Europe de l’Ouest pour assurer l’approvisionnement de cette région en gaz et en GNL», a-t-elle dit.
Pour sa part, M. Khelil a précisé qu’il s’agit de négociations
sur une prise de participation par Sonatrach dans les unités
de regazéification que la Hollande entend développer dans le
terminal de Rotterdam. Le ministre a également fait savoir
que la partie algérienne a exprimé son souhait de développement le commerce de GPL entre les deux pays, en ajoutant
que Sonatrach a manifesté son intérêt pour la participation
dans les unités de stockage et de distribution de ce carburant
aux Pays-Bas.
La coopération au niveau international dans le domaine
gazier a été également au centre des entretiens de M. Khelil
me
avec M Hoeven. A ce propos, le ministre de l’Energie a
indiqué que les deux parties ont abordé la possibilité d’un
partenariat entre Sonatrach, la compagnie nigériane des
hydrocarbures NNPC et le Groupe anglo-néerlandais Shell
pour développer le mégaprojet du gazoduc Transsaharien
Gas pipeline (TSGP), devant relier le Nigeria à l’Europe via
l’Algérie. D’un montant dépassant les 10 milliards de dollars,
le TSGP va acheminer 20 à 30 milliards de mètres cubes de
gaz naturel du Nigeria vers l’Europe via l’Algérie et le Niger
à partir de 2015.
Ce projet devrait augmenter l’approvisionnement de
l’Europe en gaz et aussi développer les livraisons de GNL
vers les Pays-Bas, a souligné le ministre.
Les deux parties ont également discuté des possibilités de
coopération dans les énergies renouvelables, a encore fait
savoir M. Khelil qui a précisé que l’Algérie recherchait une
coopération stratégique dans ce domaine, compte tenu
qu’elle représente un futur grand marché dans ce domaine.
La Hollande est présente en Algérie à travers la compagnie
anglo-néerlandaise Shell qui active dans l’exploration et la
production des hydrocarbures et qui assiste également la
compagnie nationale Sonatrach dans le domaine du stockage du GNL et des produits pétroliers.
Energie & Mines
21
mars 2009
PERFORMANCES
performances
Sonatrach confirme
sa dynamique de croissance
Sonatrach a réalisé de nouvelles performances au cours de l’année
2007 sur le plan financier et en termes de projets de développement
du potentiel de réserves et de production d’hydrocarbures.
Au plan national, Sonatrach SPA enregistre une augmentation de la consommation d’hydrocarbures liquides et
gazeux de plus de 3% par rapport à
2006, ce qui confirme la tendance de la
croissance économique du pays. Dans
ce contexte, l’approvisionnement du
marché national a atteint 30,8 millions
TEP, en augmentation de 5% par rapport à 2006.
Au plan international, le marché pétrolier s’est caractérisé par une grande
volatilité des cours du pétrole brut qui
ont oscillé entre 50 et 96 $/bb pour le
Brent. Les équilibres ont été exacerbés
par des facteurs géopolitiques, aggravés par les limites des capacités de raffinage au niveau mondial. Le cours
moyen du Brent a ainsi atteint
72,5 $/bb sur l’année, soit une progression de 7 $/bb (11%) par rapport à
2006.
L’envolée des prix du pétrole et du gaz
a entraîné une situation très tendue du
marché des biens et services.
Cette situation a affecté d’une manière
significative les coûts des équipements,
de l’ingénierie et la construction avec
des conséquences sur les délais de
réalisation des projets.
C’est dans cet environnement particulièrement complexe et mouvant que
Sonatrach a enregistré durant l’exercice 2007 des résultats appréciables.
• Le développement du potentiel de
réserves et de production d’hydrocarbures avec la mise en évidence de vingt
(20) nouvelles découvertes.
• Une production primaire d’hydrocarbures de 233,3 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP), en progression
par rapport à l’année précédente.
Energie & Mines
22
mars 2009
Ce qui fait que la production totale
revenant à Sonatrach a été de
224,9 millions TEP et la part de la production revenant aux compagnies
associées s’est établie à 8,4 millions de
TEP. Par produits, le bilan fait ressortir
des productions de 63,8 millions de
tonnes de pétrole brut, 152,8 milliards
de mètres cubes de gaz naturel,
13,7 millions de tonnes de condensat,
8,6 millions de tonnes de GPL et
40 millions de mètres cubes de GNL.
• Un volume commercialisé d’hydrocarbures de 164,9 millions de TEP
dont 134,1 exportés et 31 destinés au
marché national.
Ainsi, même si les volumes d’hydrocarbures exportés par Sonatrach ont légè-
rement baissé, le chiffre d’affaires global réalisé de 4 287,6 milliards de
dinars enregistre une augmentation de
11% par rapport à 2006. Le chiffre
d’affaires à l’exportation est de 4 118,6
milliards de dinars, soit 59,5 milliards
USD.
Ce chiffre d’affaires intègre également
2,2 milliards USD correspondant aux
volumes commercialisés par Sonatrach
au titre de la TPE. La part des associés,
quant à elle, est de 4 milliards USD, en
baisse de 26% par rapport à 2006.
Pour le marché national, Sonatrach
réalise un chiffre d’affaires 174,8
milliards de dinars.
• En matière d’investissements en
Algérie, des efforts importants, de
performances
l’ordre de 30% par rapport à 2006, ont
été enregistrés avec un niveau de réalisation en termes de programme physique valorisé de 6,4 milliards de dollars équivalents.
Afin de consolider sa position sur les
marchés pétroliers et gaziers internationaux, Sonatrach poursuit la
modernisation de ses activités de commercialisation et de trading ainsi que le
renforcement de sa flotte de transport
maritime des hydrocarbures avec l’acquisition de nouveaux navires.
Par ailleurs, la politique de partenariat
développée par Sonatrach lui a ouvert
les marchés internationaux et permis la
commercialisation des hydrocarbures
en Europe, notamment par le renforcement de sa présence sur le marché italien et ibérique, en Amérique avec une
perspective d’entrée sur le marché brésilien et en Asie.
Exportations
hydrocarbures gazeux
65,9 millions de TEP d’hydrocarbures
gazeux exportés en 2007 pour un chiffre d’affaires record de 19,9 milliards
USD (associés inclus). Il correspond à
une évolution de près de 6% par rapport à 2006 liée à la hausse des prix du
pétrole brut et des produits pétroliers
sur lesquels les prix du gaz sont
indexés.
Gaz naturel (GN)
3
35,5 milliards m de gaz naturel exporté en 2007. Un volume en diminution
de 6% par rapport à 2006 pour un chiffre d’affaires de 595 milliards de
dinars, soit 8,2 milliards USD.
Gaz naturel liquéfié (GNL)
39,6 millions de mètres cubes exportés
en 2007. Un volume en hausse de 2%
par rapport à 2006 pour un chiffre
d’affaires de 457 milliard de dinars, soit
6,3 milliards USD.
Gaz de pétrole liquéfié (GPL)
7,4 millions de TM de GPL exportés
dont 57% de propane et 43% de butane. Ce volume est en hausse de plus de
6% par rapport à 2006. Un chiffre d’affaires de 314 milliards de dinars, soit
4,5 milliards USD.
Exportations hydrocarbures
Liquides
68,5 millions de TEP d’hydrocarbures
liquides exportés en 2007 pour un chiffre d’affaires record de 40 milliards
USD. Il est en évolution de 15% par
rapport à 2006. Cet accroissement est
dû essentiellement à la persistance
d’une conjoncture favorable en termes
de prix de marché des différents produits pétroliers.
Pétrole brut
43,248 millions de TM pour un chiffre
d’affaires de 1 759,648 milliards de
dinars, soit 25,4 milliards USD.
Les exportations de pétrole brut se
répartissent par zone géographique
comme suit : Amérique : 67, 6% ;
Europe : 24% ; Asie : 7,8% ; Océanie :
0,51%. Les exportations par région
montrent une augmentation de 11% du
volume exporté vers les Etats-Unis au
détriment des volumes exportés vers
l’Europe. Par ailleurs, les exportations
vers l’Asie ont enregistré une hausse en
volume de 35%, passant de 2,5 millions
de tonnes, en 2006, à 3,4 millions de
tonnes en 2007.
Produits raffinés
9,877 millions de TM ont été exportés
pour une valeur de 403,626 milliards
de dinars, soit 5,8 milliards USD.
La répartition des exportations s’est
établie comme suit : 38% pour
l’Amérique ; 14% pour l’Asie.
Par destination, l’année 2007 s’est
caractérisée notamment par un léger
recul de 6% des volumes exportés vers
l’Amérique par rapport à l’année 2006
et ce, à la faveur d’une augmentation
des volumes destinés à l’Europe et
l’Asie.
Condensat
12,9 millions TM de condensat exportés en 2007 (part des associés incluse)
pour un chiffre d’affaires de 588, 7
milliards de dinars, soit 8,5 milliards
USD. Ce volume est en baisse de 3,5%
par rapport à 2006. Ces exportations
ont été destinées essentiellement aux
marchés européen et américain à parts
égales.
s’est poursuivie en 2007, se traduisant
par une augmentation de la consommation nationale de 4% par rapport à
2006.
Les ventes
Les ventes s’établissent à 36,3 millions
TEP de produits pétroliers et gaziers.
Ce volume est en hausse de 4% par
rapport à 2006.
• 19,8 millions TM de pétrole brut livré
aux raffineries dont 10,2 millions TM
ont été destinés à la consommation
nationale pour une valeur de 125,6
milliards de dinars (y compris la raffinerie d’Adrar)
3
• 25,5 milliards m de gaz naturel pour
un chiffre d’affaires de 27,6 milliards
de dinars.
• 1,3 million de TM de GPL pour un
chiffre d’affaires de 4,3 milliards de
dinars. Près de 15% des ventes de GPL
ont été destinés à la clientèle privée.
• 335 milliers TM de bitumes vendus
tous grades confondus «oxydé et routier» issus de la production nationale,
pour un montant de 9,4 millions de
dinars. Ceci représente une croissance
de 26% par rapport à 2006.
Importation
Le marché national a absorbé un volume (tous produits confondus) de
1,1 million de TM, en hausse de 36%
par rapport à 2006 (807 000 TM) et
réparti comme suit :
• BRI 358 TM (+8,3%)
• Bunker C 266 121 TM (+5%)
• Bitumes 313 497 TM (+45%)
• Gasoil 217 597 TM
• Ethylène 200 TM (-96,7%)
La valeur de ces importations est évaluée à 486 millions USD, en hausse de
plus de 92% par rapport à 2006
(252 millions USD).
La répartition se fait comme suit :
• BRI 127 millions USD (+29%)
• Bunker C 100 millions USD
(+23,5%)
• Bitumes 115 millions USD (+74%)
• Gasoil 143 millions USD
• Ethylène 0,13 millions USD
In Market News
Marché national
La reprise de l’activité économique du
pays, amorcée ces dernières années,
Energie & Mines
23
mars 2009
PERFORMANCES
performances
Sonelgaz
Première conférence
sur l’audit interne
Sous le thème
«L’audit interne au
service de la performance» s’est tenue la
première conférence
sur l’audit interne du
Groupe Sonelgaz à la
salle de conférences
Djediani-Mohamed, au
centre de formation
de Ben Aknoun.
Le Groupe Sonelgaz, qui est le premier
groupe économique algérien à avoir
installé ce système d’audit interne en
2004, et est pratiquement aujourd’hui
le seul à l’avoir, considère l’audit interne comme étant une clé de bonne gouvernance. Au sein du Groupe, il est
défini «comme étant une activité indépendante et objective qui donne à
Sonelgaz une assurance raisonnable
sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les
améliorer et contribue à créer de la
valeur ajoutée».
De par les multiples relations entretenues avec ses différents partenaires, le
Groupe Sonelgaz perçoit l’audit interne comme étant une obligation vis-àvis de ses clients, mais aussi vis-à-vis de
ses partenaires économiques, de la
masse des obligataires et de la
Commission de régulation de l’électri-
cité et du gaz (CREG). Un audit dont
se prévalent en fait toutes les économies des pays les plus développés.
De plus, le parachèvement de la transformation du Groupe Sonelgaz en holding, composé de 33 filiales, a exigé
l’instauration d’un outil fiable qui est
l’audit interne. Ainsi, c’est un dispositif
d’accompagnement de la décentralisation de façon à améliorer la réactivité et
50 missions d’audit engagées en 2008
Cinquante missions d’audit ont été engagées par le Groupe
Sonelgaz au cours de l’année 2008 et une soixantaine
seront lancées en 2009, a indiqué à Alger le directeur du
département Audit de Sonelgaz, M. Malik-Salim Mazri, au
cours de la première conférence sur ce thème organisée par
le Groupe.
Ces missions ont généré 300 recommandations qui ont
porté notamment sur l’amélioration de la trésorerie (45%),
l’amélioration de l’efficacité (30%) ou les risques encourus
en matière de gestion. Les opérations d’audit au sein du
Groupe ont également permis de constituer une base de
données qui seront mises en pratique, a fait savoir
M. Mazri, précisant que le Groupe a décidé, il y a quelques
années, de lancer des audits avec pour finalité de gérer les
infrastructures de Sonelgaz et de satisfaire les 9 millions
d’abonnés. Le problème auquel était confrontée l’entreprise est l’indisponibilité des spécialistes de l’audit de qualité,
ce qui a rendu nécessaire leur formation en 2004-2005.
Energie & Mines
24
mars 2009
«Aujourd’hui, Sonelgaz peut compter sur un effectif global
de 48 cadres d’audit», a précisé M. Mazri qui a fait le bilan
des opérations menées par le Groupe depuis 2005. De son
côté, le P-DG de Sonelgaz, M. Noureddine Boutarfa, a cité
le comité d’audit instauré au sein du Sonelgaz et la «fabrication» de compétences dans ce domaine, parmi les principaux acquis assurés par cette entreprise.
«Si je devais m’exprimer sur les principaux acquis à ce jour,
je citerais la fabrication des compétences et le comité audit
dont l’émergence et la mise en place constituent un atout de
crédibilité», a dit ce responsable qui a ouvert les travaux de
cette conférence. Cette réunion placée sous le thème «Audit
au service de la performance» a vu la participation de nombreux experts nationaux et étrangers qui se sont penchés
sur la question. L’audit est un organe indépendant et un
outil d’analyse dont le rôle est de contrôler et de superviser
la gestion en coordonnant les actions entre les différentes
structures.
performances
Signature des conventions
entre les sociétés de
distribution et Algérie Poste
Ces accords sont relatifs au projet d'encaissement des factures d'énergie basse
tension/basse pression au niveau des bureaux
de poste. Pour faciliter la vie d'une partie de
leurs usagers, les sociétés de distribution d'électricité ont signé plusieurs conventions avec
Algérie Poste relatives au projet d'encaissement des factures d'énergie basse
tension/basse pression au niveau des bureaux
d'Algérie Poste. Ces accords concernent en
fait une nouvelle forme de partenariat entre les
sociétés de distribution (SD) et Algérie Poste.
Des entités qui ont mis en place un nouveau
mode de paiement qui permet aux abonnés
basse tension/basse pression de régler leurs
factures d'énergie au niveau des 3 500
bureaux d'Algérie Poste implantés sur le territoire national et reliés au réseau informatique.
Ce projet entre dans le cadre du développement des relations de partenariat entre
Sonelgaz et Algérie Poste, qui n'en n'est plus à
sa première opération. Cette mesure permettra
aux quatre sociétés de distribution de réduire
le délai crédit client, de soulager les points
d'encaissement et les points d'accueil et d'éviter le risque que comporte le transport de
fonds. De même, les relations de proximité
avec les clients seront améliorées et leurs préoccupations prises en compte. Nos abonnés
pourront ainsi diversifier leurs modes de paiement. Les travaux de ce projet ont démarré en
juin 2007. Et le schéma suivant explique le
mécanisme : un client désireux d'utiliser ce
mode de paiement doit se présenter au niveau
d'un guichet de poste personnalisé pour le
règlement de ses créances. L'agent du guichet
d'Algérie Poste procède à une saisie des informations contenues dans la facture présentée
par le client. Après encaissement du montant
de la facture, un reçu de paiement (portant le
cachet du bureau de poste et la signature du
guichetier) sera remis à l'abonné. En fin de
journée, tous les montants encaissés au
niveau des guichets d'Algérie Poste seront
traités par le centre national de calcul. Ce dernier procédera à l'affectation des différents
montants sur les comptes des services commerciaux ouverts à cet effet. Des tests à blanc
ont été réalisés sur les sites pilotes suivants :
Belouizdad, Bologhine, Gué de Constantine et
El Harrach. Une campagne d'information a été
lancée, par la suite, dans ces sites et ceux de
Laghouat, de Mila et de Mostaganem. Du 3 au
18 janvier 2009, des tests en réel dans ces
sept sites ont porté sur 1 057 mouvements
d'encaissement.
optimiser l’efficacité du Groupe.
Pour assurer cette fonction capitale et qui l’est encore davantage
maintenant qu’un important plan
d’investissement est en cours
d’exécution, des référentiels de
bonne gouvernance ont été mis
en place. De ce fait, le PrésidentDirecteur général du Groupe
Sonelgaz,
M.
Noureddine
Boutarfa, n’a pas omis de mettre
en exergue l’importance, mais
aussi la nécessité d’un pareil système, notamment dans la gestion
interne de l’entreprise, notamment pour ce qui est de ses
aspects efficacité, compétitivité et
performance.
Dans cet ordre d’idées, il a relevé
dans son allocution d’ouverture,
devant un important parterre
d’experts financiers et comptables
faisant partie de son groupe, mais
aussi de nombreuses autres sociétés d’envergure, que deux principaux acquis sont à mettre sur le
compte de cette nouvelle politique, opérationnelle depuis l’année 2005.
Il a déclaré à ce sujet : «Si je
devais m’exprimer sur les principaux acquis à ce jour, j’en citerais
deux en commençant par ce qui
me semble le plus important et le
plus stratégique, c’est la fabrication des compétences dans ce
domaine. Nous nous sommes mis
résolument dans une démarche
où le potentiel humain de cette
fonction fait l’objet d’un investissement permanent sur le plan du
développement des compétences
et de pérennisation des mécanismes et des outils de développement de ces compétences. Cette
démarche a fait qu’aujourd’hui
notre filiale IFEG, qui s’est
appuyée sur un partenaire privilégié qu’est IFACI, dont la renommée n’est plus à démontrer, est
fortement sollicitée.
Le second acquis est le comité
audit dont l’émergence et la mise
en place constituent pour nous un
atout de la crédibilité de notre
démarche.» Cela s’explique, a
ajouté le Président-Directeur
général du Groupe Sonelgaz, par
deux raisons essentielles. La première est liée à l’instance à laquelle est rattachée ce comité Audit, à
savoir le Conseil d’administration
de Sonelgaz SPA, la seconde raison, a-t-il noté, est due au fait de
sa composition dans la mesure où
deux membres de ce comité sont
externes au Groupe et au CA et
ont été choisis pour leurs compétences et leur notoriété dans les
domaines de l’amélioration des
modèles de gestion et de gouvernance des sociétés.
«Leur liberté d’opinion et la
responsabilité qu’ils ont engagée
à travers leur adhésion à la charte
de l’audit sont pour nous une
garantie forte pour la crédibilité
de la démarche et l’évaluation
permanente des jalons qui sont
posés au fur et à mesure du
temps», a souligné M. Boutarfa.
Amel Z.
Sonelgaz va investir 29 milliards
de dollars sur la période 2007-2017
La Société nationale de l’électricité et du gaz (Sonelgaz) va investir quelque
29 milliards de dollars sur la période 2007-2017 pour développer ses capacités
en matière de production et de distribution d’électricité et de gaz, a annoncé son
P-DG, Noureddine Boutarfa.
Ce montant sera destiné à financer le programme d’investissement des sept filiales de l’entreprise mère, notamment pour la production d’électricité, avec 5
milliards de dollars (MDS), du transport électricité avec 8 MDS. Le transport du
gaz avec 3 MDS, et la distribution avec plus de 6 milliards de dollars, a précisé
M. Boutarfa. Lors de la 6e Conférence stratégique internationale sur les opportunités d’investissement dans le domaine de l’énergie en Algérie, M. Boutarfa a
souligné que Sonelgaz peut jouer un rôle important dans l’intégration énergétique
régionale, la constitution du marché maghrébin de l’électricité et son extension au
marché européen ainsi que dans le développement des énergies renouvelables
et de l’électronucléaire. S’agissant des énergies renouvelables, le directeur de
transformation et de distribution au ministère de l’Energie et des Mines, Lakhdar
Benmazouz, a fait savoir, qu’à l’horizon 2050, près de 30% de l’électricité proviendra des énergies alternatives, notamment du solaire.
Energie & Mines
25
mars 2009
PERFORMANCES
performances
Sonelgaz
M. Boutarfa expose les grands
projets du secteur
«Nous prévoyons d’investir 210 milliards de dinars en 2009, dont
125 milliards de dinars en production et transport de l’électricité, soit
une augmentation de 23% par rapport à 2008. Cela représente également 145% de notre chiffre d’affaires», a annoncé le P-DG du Groupe
de production et de distribution d’électricité et de gaz.
«La filialisation de notre engineering et
de nos systèmes d’informations en
cette nouvelle année 2009 se veut être
les prémices d’une aventure fructueuse
en matière d’innovation.» C’est avec ce
constat que Noureddine Boutarfa,
P-DG du Groupe Sonelgaz, a exposé
récemment les grandes lignes du programme 2009, imparti à l’entreprise
publique.
En effet, selon lui, la question de l’approvisionnement énergétique est soulevée avec acuité. Elle l’est d’autant plus
aujourd’hui, car les prix du pétrole
connaissent une baisse qui n’est bonne
ni pour les producteurs, obligés de
réduire leur production et de vendre à
des prix très bas une ressource fossile
non renouvelable, ni pour les pays
consommateurs que la récession frappe
sévèrement, augurant une ère d’austérité. De ce fait, M. Bouterfa explique
que le marché n’a pas su trouver des
solutions à la problématique des
investissements dans le renouvelable,
dévoilant ainsi avec insistance le rôle
déterminant de l’Etat comme régulateur, comme planificateur et comme
stratège.
«A propos des investissements, nos
besoins sont de plus en plus importants
non seulement pour renouveler notre
parc de production vieillissant, mais
pour le renforcer davantage afin de
faire face à une demande qui croît
annuellement de près de 7% par an», at-il estimé.
Aussi, selon M. Bouterfa, renforcer la
production d’électricité va de pair avec
le renforcement des réseaux de
transport, des interconnexions et des
réseaux de distribution. «D’ici à 2017,
le Groupe Sonelgaz va investir près de
20 milliards de dollars, dont
Energie & Mines
26
mars 2009
7,5 milliards de dollars pour la réalisation de centrales thermiques au gaz et
pas moins de 12,5 milliards de dollars
pour le transport et la distribution de
l’électricité et du gaz.»
Par ailleurs, selon lui, la demande de
pointe dans notre pays augmente plus
vite que la demande générale. «C’est
pourquoi nous allons mettre en service
dès 2009 pas moins de 2 000 MW de
centrales turbines à gaz pour couvrir
une demande qui ne dure, en moyenne,
pas plus de trois heures.»
La demande de base sera renforcée par
les 1 200 MW de la centrale de type
cycle combiné de Hadjeret En Nouss
dont la mise en service est prévue en
mai 2009.
Des investissements importants sont
également consentis en matière de
moyens de compensation. «En 2009,
nous prévoyons d’installer 300 MVAR
en appoint aux 800 MVAR installés en
2008 afin d’améliorer la tenue de tension et stabiliser le réseau fragilisé par
les appareils de climatisation de mauvaise qualité», a-t-il annoncé.
En somme, et en dépit des difficultés
d’autofinancement du Groupe générées par le gel des tarifs, M. Bouterfa
affirme que les prévisions sont bonnes :
«Nous prévoyons d’investir
210 milliards de dinars en 2009, dont
125 milliards de dinars en production
et transport de l’électricité, soit une
augmentation de 23% par rapport à
2008. Cela représente également 145%
de notre chiffre d’affaires.»
Le P-DG a également annoncé la mise
en service prochaine de la dorsale électrique 400 kV (reliant Chafia, wilaya
d’El Tarf, à l’Espagne via le Maroc) et
l’entrée en production des nouvelles
centrales. «Tout au long de l’année
2009, nous nous éloignerons définitivement de la gestion de la production à
performances
flux tendu et du spectre des délestages et ce, au bénéfice de notre pays.»
En matière de programmes publics d’électrification et
de distribution publique de gaz naturel, il est prévu un
investissement de 37,5 milliards de dinars pour la réalisation de près de 3 000 km de lignes électriques et
5 400 km de canalisations gaz.
L’année 2009 devra atteindre un nombre jamais égalé de
mises en service de nouvelles distributions publiques du
gaz (plus de 200 contre une moyenne de 80 ces dernières années) et permettre ainsi à davantage de citoyens
de bénéficier des facilités qu’offre cette forme de livraison de gaz naturel.
Dans ce contexte, M. Bouterfa évoque le fait que son
vœu le plus cher est de trouver les meilleures voies pour
améliorer notre investissement dans le capital humain.
Un capital qui permettra «de reconstituer notre force
d’ingénierie, d’une part et, d’autre part, de consolider le
développement de nos systèmes d’information en
mettant à contribution toute l’intelligence de nos ingénieurs et techniciens», a-t-il spécifié, expliquant que «la
filialisation de notre engineering et de nos systèmes
d’information en cette nouvelle année 2009 se veut être
les prémices d’une aventure fructueuse en matière d’innovation».
Selon M. Bouterfa, sans les systèmes d’information performants et maîtrisés tant dans leur phase du développement que d’exploitation, il n’y a pas grand avenir,
d’où la création, le 1er janvier 2009, d’un filiale - qui
aura en charge d’offrir dans un horizon 5 à 7 ans des
systèmes d’information de type Entreprise ressource
planning (ERP) développés par une ressource algérienne - qui sera notre plus grande fierté et la démonstration que nous pouvons entrer avec force dans des
domaines jusque-là fermés. De plus, cette filiale aura
également pour mission de gérer l’ensemble des systèmes d’information de toutes les sociétés du Groupe
Sonelgaz (33), ce qui lui permettra dans une première
phase d’acquérir tout le savoir-faire nécessaire à la
construction de nos systèmes d’information et, dans une
seconde phase, de faire bénéficier la communauté nationale de ses avancées. Quant à l’engineering de
Sonelgaz, qui a la charge de réaliser des projets structurants, il assure actuellement la maîtrise d’œuvre de plus
de 600 de ces projets. Il devra d’ailleurs réussir dans des
délais très courts la mise en service de plus de
6 500 MW en moyens de production d’électricité.
En parallèle, les ingénieurs et techniciens feront le suivi
de la réalisation d’environ 100 postes de transformation
THT/HT.
Plus de 4 500 km de lignes THT et HT sont en chantier, auxquelles il faut ajouter 4 500 km de réseau de
télécommunication. En matière de canalisations gaz,
9 400 km de réseau de transport et de réseau de distribution publique de gaz sont actuellement en chantier.
Enfin, M. Bouterfa signale que les équipes d’engineering sont chargées de réaliser d’ici 2013 un programme
dont le financement nécessite plus de 800 milliards de
dinars.
Amel Zemouri
Trois nouvelles filiales
viennent transformer
le Groupe en holding
Les trois filiales tant attendues dans le secteur de l’électricité sont désormais créées. La société Sonelgaz a, en effet, annoncé, via un communiqué, que la cérémonie de signature des statuts de trois nouvelles filiales
du Groupe a eu lieu le 24 décembre 2008. De ce fait, les sociétés d’engineering, des systèmes d’information et de la gestion immobilière marquent le parachèvement de la transformation de Sonelgaz en un holding
de sociétés conformément à la loi n° 02-01 du 5 février 2002 relative à
l’électricité et à la distribution du gaz par canalisations, notamment son
article 165, la Société algérienne de l’électricité et du gaz, qui conserve
la dénomination de Sonelgaz SPA», est transformée en «holding de
sociétés par actions».
Désormais, la société holding exercera essentiellement les missions de
gestion du portefeuille des actions détenues dans les filiales, celles de
l’audit interne et du contrôle ainsi que l’élaboration et la mise en œuvre
de la stratégie de développement du Groupe dans son ensemble. Par la
signature de ces statuts, la filiale engineering, dénommée Société de
l’engineering des infrastructures électriques et gazières, a pour missions
d’assurer, dans le cadre du mandat, pour les filiales métier et les sociétés
en participation du Groupe Sonelgaz, la maîtrise d’œuvre des projets de
réalisation des ouvrages de production et de transport de l’électricité tels
que les centrales, les postes et les lignes ; des ouvrages de transport de
gaz, y compris les stations GPL, des ouvrages de télécommunications,
des infrastructures immobilières et des ouvrages de dessalement de l’eau
de mer. Il est entendu que la maîtrise d’œuvre couvre les opérations de
conception, d’études, de conduite et contrôle de la réalisation, de réception et de mise en service.
Ces prestations de maîtrise d’œuvre seront proposées intégralement ou
partiellement aux autres opérateurs par le biais de contrats commerciaux,
indique le communiqué, qui précise par ailleurs, que, outre ces activités,
cette filiale assure également l’assistance pour le choix du processus et
d’entreprises de réalisation, la conclusion, la signature et la gestion et ce
pour le compte du maître d’ouvrage, des contrats nécessaires au parfait
achèvement de ses ouvrages. Elle a également pour autres missions de
porter assistance aux prêteurs dans le cadre des montages de projets en
project finance, de même que l’assistance à la maîtrise d’œuvre et d’ouvrage pour compte, gestion et maintenance des réseaux informatiques et
dans le cadre d’opérations complexes et, enfin, l’assistance générale à
caractère administratif, juridique financier ou technique d’une conduite
d’opération.
S’agissant de la filiale des systèmes d’informations, dénommée El Djazaïr
Information Technology, son secteur d’activité est le domaine des technologies de l’information et de la communication, ses missions se résument
en quatre points :
• la conception, le développement, l’intégration, l’administration la maintenance et l’hébergement des logiciels de gestion des applications Internet
et Intranet (infogérance) ;
• l’installation et la maintenance des réseaux informatiques et téléphoniques, l’achat, la vente, la location, la maintenance et la réparation des
équipements informatiques ;
• l’accompagnement, la formation, le conseil, l’assistance et l’audit dans
le domaine des technologies de l’information et de la communication ;
• enfin, la troisième filiale qui est la société immobilière de gestion et de
développement d’Alger, dénommée Société des infrastructures immobilières, a pour principal objet la gestion et le développement du patrimoine
foncier et immobilier.
Cette filiale fournit aux sociétés du Groupe des espaces à usage administratif ou industriel (bureaux, salles de réunions, conférences, ateliers et
aires de stockage...) et des logements de fonction pour leur personnel
moyennant rémunération (contrat de location). Elle a en charge également l’entretien et la rénovation des biens immobiliers tous corps d’état
confondus, la maintenance des équipements et le développement des
infrastructures immobilières. En outre, elle pourra accomplir toute opération ayant un rapport avec son objet social ou pouvant aider à sa réalisation et généralement toutes opérations financières et commerciales se
rattachant à l’objet de la société, indique enfin le communiqué.
Energie & Mines
27
mars 2009
ANALYSE
analyse
Etterkib, une société
de délais
Par Mohamed Arkab (*)
La forte participation
d’Etterkib dans la
réalisation du programme d’investissement
de Sonelgaz fait d’elle
une société en pleine
activité impliquée
dans un processus de
réalisation des plus
importants.
Energie & Mines
28
mars 2009
Tous les chantiers de centrales et postes électriques sont maintenant ouverts
et connaissent un pic en matière de
mobilisation des moyens humains et
matériels. Parallèlement, Etterkib
poursuit la réalisation du grand projet
relatif à la réhabilitation et à l’extension du réseau anti-incendie de la raffinerie de Skikda ainsi que les travaux
de maintenance avec Sonatrach à
Hassi R’mel.
Nous nous situons en pleine phase de
production où l’ensemble du personnel d’Etterkib est mobilisé, avec un
renforcement de nos ressources
humaines et de nos compétences par
de nouvelles recrues qui sont à leur
tour impliquées directement et formées. Anciens et nouveaux sont mobilisés pour une meilleure prise en charge des projets et un maximum d’efficacité.
En outre, Etterkib est plus que jamais
impliquée dans une approche marketing selon une démarche qualité fondée sur la satisfaction et la fidélisation
de nos clients et partenaires avec lesquels nous participons en amont de
leurs projets et envers qui nous nous
engageons à fournir toute aide et
assistance nécessaires. L’exemple des
projets de réhabilitation et de construction des postes électriques de
Sonelgaz Distribution Ouest (SDO)
illustre parfaitement cette approche
clients (winner-winner), où Etterkib
n’a ménagé aucun effort afin de satisfaire toutes les exigences explicites,
mais est aussi allée au-delà des cahiers
des charges, en provoquant des
réunions, audits et expertises sur site
pour faire ressortir les besoins implicites du client et les satisfaire davantage.
Cette expérience avec SDO nous
donne une ouverture sur des projets
importants quelle que soit leur nature
et pour lesquels Etterkib s’engage à
participer en amont de la réalisation,
pendant et jusqu’à la mise en service.
Toutes ces actions de management
sont faites en concertation permanente avec nos partenaires sociaux en
tenant compte à la fois de la réussite
de la société mais aussi de la condition
sociale de nos travailleurs. Cette
connivence est parfaitement illustrée
par les assemblées générales tenues
dans les différents sites et chantiers de
la société, à travers le territoire national afin de recenser tous les besoins et
problèmes que rencontrent nos travailleurs, et leur transformation en
plans d’actions pour une rapide prise
en charge.
A l’heure actuelle, Etterkib a réussi à
disposer d’un plan de charge conséquent pour lequel nous exhortons tout
le personnel à tous les niveaux à fournir les efforts nécessaires pour la réalisation des objectifs en matière de performance, de délais et de rentabilité.
Pour finir, nous tenons à féliciter l’ensemble de l’encadrement et le collectif
des travailleurs au niveau des sites et
chantiers en cours qui ont excellé dans
la prise en charge des projets en tenant
compte de la qualité des prestations,
du respect des délais et de la satisfaction de nos clients. Nous insistons par
ailleurs à honorer l’ensemble du personnel alloué aux chantiers de transfert de la centrale de Béchar vers
Tamanrasset, dont les travailleurs ont
prouvé leur capacité à prendre en
charge les activités de démontage et de
remontage des équipements de la centrale tout en veillant à leur préservation et en réalisant des performances
encourageantes en matière de délais et
de respect des normes HSE, sans qu’il
y ait le moindre accident ou incident
malgré la difficulté et la délicatesse de
leur mission.
Alors continuons tous à préserver ces
facteurs de réussite qui font d’Etterkib
une société performante qui accélère
dans ses ouvrages, respecte les délais
et fidélise ses clients et partenaires.
M. A.
* P-DG Etterkib
performances
Sétif
75% de couverture en gaz
naturel en 2009
■ 50 000 foyers raccordés depuis 2005 et 41 000 autres en chantier.
«Nous attendons un taux de couverture en gaz naturel de l’ordre de 75% en
2009, nous passerons à 85% en 2010
et nous poursuivrons notre démarche
avec la même volonté et la même détermination pour traduire les objectifs du
programme du Président sur le terrain
et toucher à l’horizon 2012 l’ensemble
des communes de notre wilaya.»
En tenant de tels propos à l’issue des
cérémonies de signature de raccordement en gaz de plusieurs localités rurales de la wilaya, M. Bedoui
Noureddine, le wali de Sétif, s’il faisait
état de chiffres révélateurs qui attestent
de la dynamique particulièrement
importante qu’aura connue cette wilaya
ces dernières années, ne manquait pas
de souligner tous ces défis qui seront
également relevés à la faveur des programmes initiés par le Président de la
République et permettront ainsi de pulvériser tous les records dans un domaine aussi sensible et stratégique que
celui du gaz naturel.
En se rendant dans de nombreuses
localités des deux zones sud et nord de
la wilaya, accompagné de M. Belguebli
Lemnouar, président de la filiale
Sonelgaz Distribution Est (SDE), du
président de l’APW, des élus et autorités de la wilaya ainsi que des responsables de Sonelgaz, le wali de Sétif ne faisait en fait qu’imprégner la vitesse de
croisière à un élément fort du développement qui constitue l’une des préoccupations majeures des citoyens.
La stratégie axiale mise en œuvre à travers la wilaya et qui a permis ce jour de
toucher de nombreuses localités et porter le taux de couverture de 36%, en
1999, à plus de 75%, en 2009, grâce à
l’encouragement, les orientations et les
instructions du Président de la
République, comme le soulignera le
wali lors de cette visite marathon au
contact des populations, abonde
aujourd’hui dans le sens de la densifi-
cation pour aller vers toutes ces localités rurales.
Une démarche forgée par les efforts
d’envergure déployés par l’Etat auxquels vient s’ajouter cette contribution
du budget de wilaya qui aura tout de
même permis de dégager un montant
de 300 milliards attestent ainsi la
volonté des autorités et des élus locaux
de mettre la main à la pâte et financer
le raccordement en gaz naturel de plus
de 10 communes.
Bouhira, Aïn Messaoud, Maouane,
Kherba, Takouka et Batha dans la daïra
de Aïn Arnat font partie de ce lot avec
pas moins de 3 000 foyers qui seront
raccordés dans les jours à venir pour
un montant de 40 milliards de centimes. Dans la daïra de Hammam
Guergour, les populations de Ouled
Ayad et de Oued Sebt qui ont assisté
aussi sur place à la signature des
conventions entre la wilaya et Sonelgaz
pour le raccordement de 7 000 foyers
et un montant de 10 milliards de centimes n’ont pas manqué d’exprimer un
profond sentiment de satisfaction et
rendre un vibrant hommage au
Président de la République.
Dans la commune montagneuse de
Tizin Béchar, à la limite de la wilaya de
Béjaïa, cette joie sera exprimée au
baroud et un accueil extraordinaire
réservé au premier responsable de la
wilaya. «C’est un rêve qui devient enfin
réalité», dira un représentant de la
société civile qui savait l’impact d’une
telle opération destinée à raccorder
enfin plus de 2 500 foyers pour un
montant de 35 milliards de centimes.
A Aïn Lahdjar, les habitants des localités rurales de R’mada, R’mada
Ledjnene et M’zara ne feront pas
exception à cette règle de joie intense
annonçant l’arrivée prochaine du gaz
naturel et ses efforts sur l’impulsion
d’une dynamique agricole nouvelle.
Partout où il se rendra pour présider
ces cérémonies de signature de conventions entre la wilaya et Sonelgaz, le wali
ne manquera pas de rappeler les efforts
d’envergure consentis par l’Etat à l’effet d’ancrer le progrès dans toutes ces
zones dans un contexte d’équilibre qui
figure parmi les instructions premières
dans la concrétisation du programme
du Président de la République depuis le
plan de soutien à la relance économique au programme complémentaire
destiné à la zone nord, en passant par
celui des Hauts Plateaux qui touche 14
communes du sud de cette wilaya.
Il soulignera cette complémentarité
agissante qui prévaut entre l’APW et le
conseil de wilaya et soulignera l’effort
consenti par Sonelgaz dans l’accompagnement efficace de cette démarche qui
s’est traduite par le raccordement de
50 000 foyers depuis 2005 alors que
41 000 autres sont en voie de l’être.
Energie & Mines
29
mars 2009
PERFORMANCES
performances
Zoom sur…
Le réseau transport
de l’électricité
Le réseau de transport de
l’électricité relie les grands
centres de production géographiquement dispersés pour
alimenter une demande généralement localisée au niveau
des villes et des zones
industrielles. Il assure l’interconnexion du système électrique et constitue à ce titre
son épine dorsale qui relie
entre eux tous les centres
névralgiques. Le réseau de
transport permet la réduction
des pertes en ligne par l’usage de la haute tension pour le
transfert sur de longues
distances d’importantes
quantités d’énergie.
Son rôle-clé dans l’équilibre dynamique entre la production et la
consommation détermine sa structure
maillée dans laquelle chaque poste du
réseau est secouru par tous les autres
pour parer à une éventuelle défaillance
du système.
Le réseau de transport a acquis une
importance particulière dans le nouveau contexte réglementaire en tant
que vecteur de développement de la
concurrence et point de rencontre des
acteurs de ce marché, utilisateurs de ce
réseau.
La croissance de sa capacité, ainsi que
le développement des interconnexions
des systèmes à travers les réseaux de
transport, tant à l’intérieur qu’au-delà
des frontières, devraient ouvrir la voie à
des marchés régionaux ou internationaux de l’électricité.
En plus du lien qu’il assure dans la
chaîne production-transport-distribution, le réseau de transport permet
effectivement de :
1 - Mutualiser la production de l’électricité : En effet, construire une ligne
électrique entre deux sites de consommation ayant chacun son centre de
génération d’électricité est une excellente manière de prévoir un secours
mutuel en cas de panne des machines
Energie & Mines
30
mars 2009
de production chez l’un ou l’autre.
2 - Localiser géographiquement la production de l’électricité dans des sites
où les conditions sont favorables :
Existence d’énergie primaire et de possibilité de refroidissement. L’idéal, au
moins du point de vue économique,
serait de produire l’énergie la où elle
devrait être consommée mais cela n’est
pas toujours le cas et les sites de production sont souvent loin des centres
de consommation, d’où la nécessité de
transporter et de distribuer l’énergie
électrique.
3 - Palier les insuffisances du stockage indirect (sous forme d’énergie primaire) à l’aide de l’interconnexion
générale de la multitude des centres de
production et de consommation. Cela
pour organiser entre eux une certaine
compensation de leurs aléas ou variations et de réguler ainsi aussi bien la
consommation globale que les possibilités de production. L’interconnexion de
deux réseaux auparavant isolés permet
de diminuer le suréquipement que chacun d’eux doit s’imposer de conserver
pour assurer la couverture de la
consommation de pointe avec une probabilité donnée.
4 - Diminuer les pertes de puissance
et de réduire les chutes de tension
grâce à la construction d’un réseau de
transport en haute et très haute tensions.
Dans l’industrie électrique, le réseau
constitue un monopole naturel : il est
plus efficace, en termes de coût et
d’impact sur l’environnement, de gérer
les activités de transport en développant un réseau unique plutôt que plusieurs pour la desserte d’une même
zone.
En effet, on peut très bien concevoir un
marché où plusieurs offreurs (producteurs et agents commerciaux) rencontrent plusieurs demandeurs (industriels
et acheteurs divers). Mais on ne peut
concevoir plusieurs réseaux de
transport.
Dès lors, on conçoit bien que la
concurrence dans le secteur de l’élec-
tricité ne puisse être effective que dans
le domaine de la production et celui de
la commercialisation. Il faut séparer les
métiers de transport et de production
pour permettre à cette dernière d’entrer
en concurrence à côté d’autres dans un
marché où les uns et les autres utilisent
le même réseau.
D’autant que les nouvelles technologies
de l’information (mesurage et contrôle)
rendent possible cette séparation
(Unbundling). Cela permet d’envisager
la concurrence dans la production, sans
remettre en question le caractère de
monopole naturel des réseaux de
transport et de distribution. Le
transport de l’électricité est réglé.
Le gestionnaire du réseau doit assurer
les capacités de transit avec la réserve
requise et développer le réseau pour les
capacités prévisionnelles et il est rémunéré en conséquence selon des tarifs
régulés. Ce gestionnaire doit également
assurer un accès non discriminatoire
des tiers au réseau qui est alors ouvert
à tous. Rappelons que l’accès au réseau
est le droit reconnu à tout client, distributeur ou producteur de faire transiter
par le réseau de transport et/ou de distribution l’énergie électrique ou gazière
achetée ou vendue, permettant ainsi la
concurrence dans les activités de production et de fourniture en énergie. Il
constitue alors, dans la plupart des
situations, le seul moyen réaliste d’accès à ce marché.
Le gestionnaire du réseau de transport
est indépendant du producteur «historique» et joue son rôle d’assurer la
capacité, la continuité et la qualité de
transit à chacun en toute neutralité et
équité.
Ces «obligations» dans un système
ouvert et concurrentiel sont autant de
défis impulsant aux gestionnaires de
réseaux une dynamique de recherche
d’évolution des réseaux et d’organisation à même d’apporter le maximum
d’efficience. Des systèmes d’information performants et des mesurages à la
pointe de la technologie font la différence. En effet, même si la production
performances
d’électricité, où plusieurs concurrents
peuvent rivaliser, est totalement séparée du transport d’électricité qui reste
un monopole naturel, on parle de système production transport à cause du
lien physique de mutualisation de la
production de l’électricité indiqué en
introduction.
Le gestionnaire du réseau de transport
qui doit veiller à ce que la capacité
nécessaire aux différents usagers soit
disponible à tout moment exerce deux
fonctions essentielles :
• l’exploitation des infrastructures de
transport (réalisation des raccordements, maintenance et développement
du réseau) ;
• la gestion des flux d’énergie (appels
des centrales, contrôle des flux, stabilité du système électrique).
Ces deux fonctions indispensables à la
réalisation des échanges d’énergie sont
confiées à une même entreprise ou à
deux entités distinctes.
Cependant, il est important de signaler
que la fiabilité du système se trouve
accrue par le fait que l’opérateur du
réseau est à la fois propriétaire des
lignes de transport et gestionnaire des
flux d’électricité.
En effet, sa généralisation, notamment
en Europe, est observée. Il y a même
quelques pays qui, après avoir expérimenté le schéma «Gestionnaire de
réseau et Opérateur système séparés»,
l’ont abandonné pour retourner à celui
de Gestionnaire de réseau et Opérateur
système intégrés.
Pour les raisons déjà indiquées, il est
essentiel que le gestionnaire du réseau
observe une complète neutralité vis-àvis de l’utilisateur pour qui le réseau
constitue la voie naturelle d’accès au
marché. Cette neutralité est si nécessaire qu’elle devrait être garantie par des
mesures structurelles et des obligations
précises. D’autant que, comme indiqué
ci-dessus, suite à la libéralisation du
secteur électrique, le réseau vise également à remplir un rôle dans la facilitation du marché de l’électricité et à faire
en sorte qu’un maximum de transactions commerciales puissent s’exécuter.
Les gestionnaires de réseaux gèrent et
échangent continuellement un volume
important d’informations avec les différents partenaires. Ces informations
concernent aussi bien la planification,
l’exploitation et la maintenance du
réseau que la conduite et la mesure des
flux d’énergie et des profils de charge.
Cela implique la mise en place et la
mise à jour d’importantes bases de
données. En Algérie, dans les années
1950 et 60, la production d’électricité
était essentiellement située au nord :
groupement de Darguinah (hydraulique), à Alger-Port, Ravin Blanc et
Annaba (thermique) et le réseau de
transport se réduisait à quelques lignes
150 kV reliant ces centres et quelques
lignes 60 kV alimentant les grandes
villes.
A l’indépendance, le vaste programme
de généralisation de l’alimentation en
électricité à tous les foyers a drainé un
rapide développement du réseau. La
nécessité de bâtir un réseau pour
répondre aux exigences du marché,
disposer d’une plus grande capacité et
assurer une meilleure sécurité du
réseau ont amené à développer l’échelon 400 kV pour l’interconnexion internationale et de transit interrégional
nord-sud.
Avec la publication en 2002 de la loi
02-01 sur l’électricité et le gaz,
l’Algérie a initié, à l’instar de ce qui
s’est fait dans différents pays, la réorganisation du secteur de l’électricité. Il est
nécessaire de rappeler qu’il s’agit d’un
secteur fortement intégré dans un seul
et même métier qui relève du servie
public et dont les investissements
étaient à 100% détenus par les filiales
de Sonelgaz.
Nous avons exposé ci-dessus les motifs
de séparation de la production, du
transport et de la distribution de l’électricité dès lors qu’il est souhaité qu’une
concurrence s’établisse.
Ces mêmes motifs ont prévalu dans le
cas algérien :
• affirmation du libre accès des tiers au
réseau de transport,
• construction d’un réseau fiable,
• opérateur du système électrique
indépendant.
La neutralité a été conçue en Algérie
par la séparation au sein même du
transport de la fonction Gestion du
réseau (exploitation, maintenance et
développement) de celle relevant de la
planification et de la conduite du
réseau ; le droit d’accès est centré sur
un péage de type timbre-poste, uniforme sur tout le territoire algérien.
La première relève du Gestionnaire du
réseau de transport de l’électricité
(GRTE) et la seconde de l’Opérateur
du système électrique (OS).
Les relations entre le GRTE et l’OS
sont gérées par une convention qui est
soumise à la Commission de régulation.
L’OS est une entreprise dont les agents
sont soumis à une obligation de stricte
confidentialité et dont aucun actionnaire ne peut posséder une participation
supérieure à 10%.
Le document de référence pour la planification, le raccordement et la
conduite du réseau appelé communément «Grid Code» a été publié sous
forme d’arrêté au 21 février 2008.
Il fixe les règles techniques de raccordement au réseau de transport de l’électricité et les règles de conduite du
système électrique.
La gestion du réseau électrique est
réglée et les tarifs d’utilisation du
réseau de transport sont fixés par le
CREG qui veille à ce que le service du
GRTE soit assuré et rémunéré dans le
respect des règles et la satisfaction des
usagers.
Le plan de développement du réseau de
transport national qui couvre une
période de dix ans (2007-2017) a été
établi dans la perspective d’une mise à
niveau pour une meilleure exploitation.
Il préconise la mise en service de dorsales sud-nord et est-ouest en 400 kV
qui, en plus de la mise à disposition
d’une capacité de réserve, renforcent
les évacuations d’énergie et facilitent
les transits interrégionaux. Ce qui, à
terme, permettrait l’élimination des
contraintes techniques (congestions)
pouvant générer les discriminations
dans l’accès et le raccordement des
usagers. La rénovation des centres de
conduite ainsi que la réflexion sur l’organisation de la gestion du réseau et de
l’efficacité du système d’information
correspondant devraient aboutir à la
modernisation du système électrique
tout en assurant les objectifs de
transparence et de non-discrimination.
In Equilibres
Bibliographie
• Henri Persoz, J.-C. Lemoine, P. Sapet, G.
Santucci La planification des réseaux électriques • Systèmes d’énergie électrique Guide de référence - Eléments économiques
& planification pour les réseaux de
transport et distribution d’électricité.
• J.-L. Lilien Transport et réseaux de distribution, 2006
• Documentation Ecole de Régulation de
Florence (FSR).
Energie & Mines
31
mars 2009
PERFORMANCES
performances
programme de développement 2008-2017 de GRTG-Sonelgaz
9 500 km à réaliser
Destiné à satisfaire la demande en gaz
naturel des ménages et l’approvisionnement des centrales électriques, le programme arrêté par GRTG, filiale de
Sonelgaz chargée du transport du gaz,
prévoit pour la période 2008-2013, la
réalisation d’ouvrages totalisant une
longueur de 9 500 km. Ce programme
inclut la construction d’une rocade
gazière Est-Ouest d’une longueur de
509 km reliant les wilayas de Khenchela
et Sidi Bel Abbès, cet ouvrage devant
suivre globalement le tracé de la rocade
routière des Hauts Plateaux. Ce projet
de rocade gazière est destiné à garantir
et sécuriser l’approvisionnement en gaz
naturel d’une vingtaine de wilayas des
Hauts Plateaux. Les ouvrages programmés par GRTG visent également à assurer l’acheminement du gaz vers les centrales électriques dont la consommation
représente à elle seule la majeure partie
des volumes transitant par le réseau
transport. Pour la seule distribution
publique du gaz naturel, la consommation estimée à 4,7 milliards de mètres
cubes par an en 2008 devrait passer à
10,6 milliards de mètres cubes en 2017,
celle des clients industriels de 3,2 à 5,2
milliards de mètres cubes, et celle des
centrales électriques de 11,1 à 15,4
milliards de mètres cubes durant la
même période.
Bordj Bou Arréridj
17 000 foyers raccordés
au gaz naturel
Près de 17 000 foyers ont été raccordés entre 2005 et 2008
au réseau de gaz naturel dans la région nord de la wilaya de
Bordj Bou Arréridj, a-t-on appris de la Direction des mines et
de l’industrie (DMI).
Cette opération a concerné le tiers des habitants des daïras de
Mansourah, de Djaâfra et Zemmourah, soit une population
estimée à 119 000 âmes, a ajouté la même source. 70 459
foyers sont actuellement raccordés au réseau de gaz naturel
dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj «dont l’ensemble des
chefs-lieux de daïras et des communes les plus importantes»,
a-t-on également précisé. Ces raccordements au gaz naturel
ont fait «chuter brutalement», au cours de cet hiver, la pres-
sion sur les bonbonnes de gaz qui sont aujourd’hui largement
disponibles, contrairement aux années précédentes. Selon les
responsables de l’entreprise Naftal, la livraison quotidienne à
partir du mini-centre enfûteur de Bordj Bou Arréridj, qui est
de l’ordre de 7 500 bonbonnes par jour vers les 34 communes, suffit à répondre aux besoins des populations.
Les 11 chefs-lieux de communes qui ne sont pas encore alimentés en gaz naturel, dans les zones montagneuses des daïras de Bordj Ghedir, de Mansourah, de Djaâfra et de
Zemmourah, sont «programmés pour l’année 2009 au fur et
à mesure de l’avancement des travaux de pose de la canalisation principale», ont indiqué les services de la DMI.
M’sila
Neuf villes alimentées en gaz naturel
Neuf villes de la wilaya de M’sila comptant 20 000 foyers ont été raccordées au
réseau de gaz naturel entre 1999 et
2009, a-t-on appris auprès de la
Direction de l’industrie et des mines
(DIM). Les projets d’extension du
réseau de gaz, actuellement en cours de
réalisation, devraient permettre l’alimentation en cette énergie de 10 000
autres foyers implantés dans cinq villes
au cours du premier semestre 2009, at-on indiqué. Dix-sept autres projets
Energie & Mines
32
mars 2009
d’extension du réseau de gaz, dont les
travaux sont également en cours de
réalisation, seront réceptionnés en
2010, a-t-on estimé à la DIM.
La wilaya de M’sila a bénéficié également de grands projets d’électrification
rurale dont ceux ayant porté sur la
construction de 115 km de lignes dans
23 communes et de 505 autres kilomètres dans 33 communes ainsi que les
lignes d’alimentation électrique de
Salah Bey (Sétif) et de Birghbalou
(Bouira) d’une capacité de 400 mégawatts. Le plus important projet électrique est celui de la centrale de Dhraâ
El Haja (500 mégawats) dont la réception est attendue entre fin 2009 et le
premier semestre 2010, a-t-on indiqué
à la DIM. Cent (100) foyers de la localité de Aïn Farès ont été, par ailleurs,
équipés courant 2008 de kits de production d’électricité solaire, a-t-on
signalé de même source.
performances
Tizi Ouzou
71 136 foyers reliés
au gaz en trois ans
Pour rattraper le retard qu’accuse la
wilaya de Tizi Ouzou en matière de
pénétration du gaz de ville, dont le taux
actuel ne dépasse pas les 22% qui est
loin de la moyenne nationale, le ministère de tutelle a accordé depuis l’exercice 2005 trois grandes opérations de
raccordement en gaz de ville de toutes
les localités de la wilaya pour un montant total de près de 950 milliards de
centimes, soit 60% du programme
national du Président de la République
qui est de l’ordre de 14 milliards de
dinars.
Ainsi, durant ces trois années, pas
moins de 71 163 foyers ont été raccordés aux réseaux de gaz naturel, dont 3
192 foyers l’ont été durant l’année en
cours. La wilaya de Tizi Ouzou, faut-il
le rappeler, aura sa propre boucle d’alimentation en cette source d’énergie par
la concrétisation du projet de gazoduc
qui ralliera la localité de Bordj Ménaël
(Boumerdès) à celle de Azzazga en traversant les localités de Sidi Naâmane et
Boudjima.
Les travaux de ce gazoduc ont démarré
il y a de cela quelques mois au niveau de
la région de Makouda, alors que la finalisation des études pour le reste des
conduites est en cours. Pour l’instant,
ce projet a vu la réalisation de 25 km
sur les 62 km de conduites prévues. Le
raccordement concernera en premier
lieux le chefs-lieux des communes de
Makouda, Boudjima, Sidi Naâmane et
Tadmaït, avant de toucher tous les villages situés sur ce tracé, l’objectif de la
Direction des mines et de l’énergie de la
wilaya de Tizi Ouzou est celui d’atteindre un taux de raccordement des foyers
en gaz de ville de 60% une fois ces trois
opérations concrétisées.
Les villageois résidant sur le tracé de ce
gazoduc se disent prêts à céder des parcelles de leurs terrains pour voir ce projet concrétiser et bénéficier du gaz dont
la population de Tizi Ouzou a tant
besoin, surtout en période d’hiver où
l’acheminent du gaz butane aux villages
se retrouve perturbé pendant de fortes
intempéries qui les isolent parfois plusieurs jours.
Sidi Bel Abbès
3 000 foyers raccordés
au gaz de ville à Ras El Ma
Dans le cadre du Programme national du gaz (PNG), 3 000
foyers de la ville de Ras El Ma, distante de 100 km au sudouest du chef-lieu de la wilaya de Sidi Bel Abbès, viennent
d’être raccordés au réseau du gaz de ville. La réalisation dudit
projet qui s’étale sur 54 km linéaires aura duré 12 mois après
son lancement en 2007 et a nécessité une enveloppe financière estimée à 117 milliards de centimes, couvrant les travaux
de transport de l’énergie à partir de Telagh, sur une distance
de 42 km, et la réalisation du réseau de distribution ainsi que
l’opération de raccordement des foyers, soit une population
de 15 000 personnes. Reste maintenant l’implication des éléments des services techniques de la Direction régionale de
Sonelgaz dans la prévention des accidents domestiques dus
au gaz pour dispenser tous les conseils préventifs, portant sur
la manipulation des appareils, sur leur conformité et sur les
moyens de sauvetage. Par ailleurs, outre le raccordement de la
ville de Ras El Ma, le PNG prévoit également la mise en service du réseau de gaz de ville à travers cinq autres communes,
à savoir Belarbi, Tilmouni, Mostéla-Ben-Brahim, Belbouche
et Sfisef, soit un total de 10 663 foyers pour une enveloppe
financière globale de 2 162 millions de dinars. D’autre part,
dans le cadre du programme des Hauts Plateaux, la wilaya de
Sidi Bel Abbès avait enregistré en 2007 l’inscription d’une
opération de raccordement de 23 communes, soit 12 917
foyers et le lancement au début de l’année en cours de la réalisation de raccordement au réseau de gaz de ville de six localités, à savoir Mezaourou, Aïn Tandamine, Dhaya, Oued
Sebaâ, Hassi Dahou et Mérine, le tout pour un montant de 8
456 millions de dinars.
Cependant, dans le cadre du programme des quartiers et des
logements sociaux (POLS), il a été attribué à la wilaya de Sidi
Bel Abbès une enveloppe de 157 millions de dinars pour la
réalisation d’un programme de 45 km linéaires consacré au
raccordement de 4 800 foyers. A la fin de l’exercice 2007, ce
projet a vu la réalisation de 20 km, soit le raccordement au
réseau de gaz de ville de 2 837 foyers. Après la réalisation de
ces projets, le taux de couverture en cette énergie, visé vers
2010, passera à 70%, contre 44% actuellement. Notons enfin
que grâce aux efforts considérables consentis par l’Etat à travers l’exécution des différents programmes accordés à la
wilaya ces dernières années, le nombre d’abonnés a atteint à
travers la wilaya 60 675 foyers.
Energie & Mines
33
mars 2009
PERFORMANCES
performances
Skikda
Un taux de couverture de 50%
dans la distribution du gaz
C’est l’objectif de la Direction de l’énergie et des mines, selon le directeur en charge du secteur lors de la 2e session ordinaire de l’APW, qui a
été réservée aux dossiers de la jeunesse, de l’alimentation en gaz et de
l’électrification rurale ainsi qu’à la présentation du rapport des rentrées
scolaire et universitaire.
«C’est un challenge qu’on s’est fixé
mais qui reste conditionné par la conjugaison des efforts de toutes les parties
prenantes, notamment l’APW dont les
propositions sont le socle fondateur de
notre travail», déclara-t-il.
L’intervenant se targue du lancement
de quatre DP (Distribution publique de
gaz) depuis ces trois dernières années,
« quand j’ai pris mes fonctions, il n’y
avait que le DP de la région de Filfila en
voie de lancement. Actuellement, on a,
en comptant ce dernier, cinq DP en
phase d’exploitation, Béni Béchir,
Menzel Bendiche, Bouchtata et
Djendel». Le PQLS, programme des
quartiers et lotissements sociaux,
connaît également des avancées notables en dépit des contraintes rencontrées sur le terrain. « Souvent, les plans
qui nous sont remis par les services
communaux ne sont pas actualisés.
A titre d’exemple, on a lancé le programme à la briqueterie sur une distance de 11 km au lieu des 5 initialement
prévus», ajoute-t-il. Il admet également
que des lacunes existent, plus particulièrement celles soulevées par les élus
lors du débat dans la salle. Parmi elles,
il convient de signaler le déséquilibre
régional dans la distribution du gaz.
Aïn Bouziane, Oum Toub et Tamalous
sont les régions qui seraient les plus
pénalisées. Ce sont les élus qui l’affirment. La dernière citée est normalement la plus mal lotie, vu sa forte population.
La couverture demeure disproportionnée par rapport aux potentialités qu’elle recèle. En prévision, à la fin 2008, il
est prévu l’atteinte de 87 935 km de
réseau de gaz. Le nombre d’abonnés,
selon les statistiques arrêtées au 31
Energie & Mines
34
mars 2009
décembre 2007, est de 42 956 familles,
970 particuliers, 785 administrations et
42 entreprises du secteur industriel. La
daïra de Skikda se taille la part du lion
avec 23 513 abonnés, suivie de
Harrouche, avec 5 291 abonnés et
Collo avec 3 603. Dans le peloton de
queue, on trouve trois daïras :
Tamalous, Ouled Attia et Aïn Kechra,
démunies totalement du raccordement
au gaz naturel.
La consommation des ménages a été
revue à la baisse en 2007 par rapport à
2006, elle est passée de 448,09 M/TH
à 469,17M/TH.
Selon un document de Sonelgaz,
21 des 38 communes que compte la
wilaya ont eu une consommation nulle
en gaz naturel. Dans le cadre du PQLS,
la wilaya a bénéficié d’une rallonge de
11 km, touchant 625 familles résidant
dans 8 lotissements relevant de trois
communes, Skikda, Sidi Mezghiche et
Ramdane Djamel. Actuellement,
comme déjà rapporté, le taux de couverture a atteint 105%.
Le DPE, distribution publique de gaz
naturel, a, quant à lui, touché quatre
communes citées plus haut. Le nombre
de branchements s’élève à 3 558.
Le réseau de distribution est de
101 318 km, celui du transport est de
l’ordre de 22 65 km. Le taux de couverture en gaz naturel est de 38%. Le
défi lancé par le secteur n’est pas irréalisable.
Zaïd Zoheir
performances
Tlemcen
79 000 foyers raccordés
au réseau du gaz naturel
Dans le cadre de son programme de
développement de son réseau de raccordement au gaz naturel, les services
de la Direction de la Sonelgaz de la
wilaya de Tlemcen ont réalisé, récemment, deux opérations de grande envergure visant à raccorder au réseau du
gaz naturel les régions déshéritées et
participer activement avec la wilaya à
l’amélioration du cadre de vie des
citoyens.
La première opération réalisée à ce titre
concerne le raccordement de 1 058
foyers de la commune de Aïn Youcef en
gaz naturel. C’est une entreprise privée
et le Groupe Kanagaz qui ont réalisé ce
programme qui a permis à une région
déshéritée de la wilaya de bénéficier de
cette énergie et qui s’approvisionnait
par le passé durant les rudes saisons de
l’hiver en gaz butane.
«Nous tenons à remercier toutes les
autorités du pays, à leur tête le
Président de la République, pour cette
réalisation qui nous réchauffe le cœur»,
note avec une bonne dose de satisfaction un vieux père de famille.
Parallèlement à cette opération de gran-
de envergure, Sonelgaz a achevé également une opération de raccordement au
gaz naturel de 8 000 foyers localisés sur
la bande frontalière, notamment à El
Betaim, Bab El Assa, Marsat Ben
M’hidi, M’ssamda, Sidi Boudjnane et
une dizaine de localités qui étaient par
le passé alimentées au moyen du gaz
butane. Dans ce cadre, il convient également de souligner qu’un programme
similaire a été réalisé à Sebra où, également, cette zone rurale située à l’extrême ouest du chef-lieu de la wilaya vient
de bénéficier de cette énergie devenue
vitale pour les régions qui ont connu
par le passé des moments bien pénibles
notamment en hiver où l’approvisionnement au gaz butane arrivait difficilement à satisfaire les besoins de ces
régions éloignées de la wilaya.
Illizi
1 700 foyers prochainement
raccordés au réseau d’électricité
Quelque 1 700 foyers de Bordj El Houès et de Bordj Omar
Idriss, dans la daïra d’In Amenas (Illizi), seront raccordés en
2009 au réseau électrique, a-t-on appris de la Direction de
l’énergie et des mines (DEM).
Plus de 270 millions de dinars ont été mobilisés pour l’opération de raccordement et la réalisation d’une nouvelle centrale
électrique (5 x 400 KWT) à Bordj Omar Idriss, dont les travaux ont été lancés en janvier dernier par une société étrangère, a précisé la même source. Un projet similaire a été lancé
dans la localité de Bordj El Houès.
D’une capacité de 6 x 250 KWT, son coût est estimé à 234
millions de dinars. Les travaux ont été confiés également à
une entreprise étrangère, selon la même source.
Cette opération de raccordement ainsi que l’alimentation des
équipements publics en électricité dans ces deux localités
éparses permettront l’amélioration des conditions de vie des
populations de cette région déshéritée, escompte-t-on.
Le taux d’électrification dans la wilaya de Illizi est, selon les
statistiques de la DEM, de 96%, alors que la moyenne nationale est de 97%, a signalé la même source.
Energie & Mines
35
mars 2009
PERFORMANCES
performances
Investissements miniers
C’est la montée en cadence
Longtemps laissé en
déshérence quasi
totale, en dépit des
immenses potentialités qu’il recèle, le secteur des mines a
connu depuis la promulgation de la loi
minière de 2000 une
refonte totale et profonde de ses cadres
juridique et organisationnel qui lui permet
aujourd’hui de vivre un
puissant renouveau.
Fruit de cette réforme, l’Agence nationale du patrimoine minier (ANPM)
vient à cet égard de présenter un bilan
éloquent des avancées qu’elle a réalisées depuis lors en termes de performances.
Exerçant en qualité d’organe de l’Etat
des prérogatives de puissance publique
dans la gestion du patrimoine minier,
jusque-là dévolues à l’administration
du ministère de l’Energie et des Mines,
l’Agence dispose de la personnalité
morale et de l’autonomie financière,
des statuts lui assurant l’indépendance
de son fonctionnement vis-à-vis des
opérateurs du secteur notamment.
Elle a pour mission principale de
mettre en place et de gérer le cadastre
minier, de délivrer les titres miniers et
de prononcer leur retrait, de suivre
l’exécution des titres miniers, d’organiser la mise en adjudication de ses titres,
d’établir et de gérer la base de données
des activités minières, de délimiter les
périmètres miniers et de promouvoir
les zones minérales potentielles ainsi
que les gisements, de fournir soutien et
assistance aux investisseurs et de promouvoir enfin la petite et moyenne
exploitation minière ainsi que l’activité
minière artisanale.
Energie & Mines
36
mars 2009
Après une période de transition de trois
ans, le lancement de l’ANPM permet à
celle-ci de se prévaloir de résultats prometteurs.
Le nombre d’attribution de titres et
l’autorisation miniers est ainsi passé de
445 en 2005 à 553 en 2007 après un
léger fléchissement enregistré en 2006
en raison de contraintes administratives externes qui continuent de générer
encore des difficultés sans entraver
toutefois la dynamique enclenchée,
mais à condition qu’elles soient levées
rapidement. Les opérations d’adjudication ont porté sur des gîtes miniers
recelant des substances diverses, principalement le calcaire et les roches pour
agrégats, le calcaire pour ciment, le calcaire pour chaux, l’argile pour produits
rouges, le sable, la pierre décorative, le
gypse et le tuf.
Répartis sur quasiment la totalité des
wilayas du pays, les sites attribués ont
permis à l’Agence de réaliser pour la
seule année 2007 des recettes dépassant le milliard de dinars, entièrement
reversées au Trésor public.
S’y ajoute le lancement en janvier de la
même année de la première opération
d’adjudication pour exploration de
sites miniers recelant des substances
telles que l’or, le zinc, le plomb, le cuir,
etc. L’opération a rapporté quelque
3,5 millions de dollars. Deux faits
majeurs sont à relever en 2007 :
l’ANPM a introduit l’attribution de
sites miniers pour la production de
sable concassé (sable de carrière) afin
de faire face à la forte demande induite
par le lancement de grands projets
nationaux d’infrastructures (autoroute
Est-Ouest) et de construction.
Enfin, un droit de préférence a été
introduit en faveur du propriétaire du
sol intéressé par l’activité minière qui
lui permet d’exercer pour son propre
compte, à condition de s’aligner sur le
mieux-disant.
Samia Kahina Bouzid
Près de 190 titres miniers attribués
L’Agence nationale du patrimoine minier (ANPM) a attribué 188 titres miniers à
l’issue de six opérations d’adjudication minières en 2008, contre 146 titres en
2007, pour un montant de 65,75 millions de dollars (environ 4,6 milliards de
dinars), a appris l’APS auprès de cette agence.
Ces attributions concernent 167 titres accordés à l’issue de 4 adjudications pour
des substances industrielles destinées à la construction et les travaux publics,
dont 150 pour exploration et 17 pour exploitation générant des revenus de
3,68 milliards dinars.
En outre, 21 titres relatifs à des substances minérales métalliques ont été délivrés
à l’issue de deux opérations d’adjudication pour un montant de 914,29 millions
dinars, selon le bilan annuel de l’ANPM.
Pour 2007, 133 titres pour des substances industrielles, dont 118 pour exploration et 15 pour exploitation, ont été attribués permettant de générer des recettes
de 713,78 millions dinars, alors que 13 titres pour des substances minérales ont
été délivrés pour un montant de 238,88 millions dinars (3,41 millions de dollars),
rappelle-t-on.
Au total, 30 opérations d’adjudication effectuées depuis 2000 dont 27 liées à l’attribution de sites pour des substances industrielles et 3 relatives aux substances
minérales ont abouti à l’octroi de 1 013 titres miniers pour un montant global de
8,29 milliards dinars (environ 118,5 millions de dollars). Concernant les substances industrielles, 578 titres miniers ont été attribués pour exploration et
performances
Selon le DG de l’Enor
«La production d’or
a atteint 720 kg»
L’Entreprise nationale d’or (Enor) enregistre pour l’année 2008 une production en or de l’ordre de 720 kg, d’une
valeur financière totale de 1 milliard de
dinars. C’est ce qu’a indiqué son directeur général, Mustapha Benzerga, lors
de son intervention sur les ondes de la
Chaîne III.
Ce dernier a fait savoir que seulement
4 kg ont été écoulés sur le marché local
alors que le reste est exporté vers
l’étranger, particulièrement en Suisse. Il
l’expliquera par le fait que l’an dernier
le niveau de mévente sur le marché local
était important, ce qui a engendré des
déficits financiers à l’Enor.
C’est ce qui a motivé, selon lui, la décision de favoriser l’exportation. Il a souligné dans ce contexte que «l’Enor a eu
une très mauvaise expérience avec le
marché local. L’entreprise était dans
l’incapacité d’écouler toute la quantité
mise à la vente. Cette mévente a généré
une grave crise au sein de l’entreprise».
Il va sans dire, toutefois, que l’entreprise est dans la possibilité de couvrir le
besoin du marché national.
Selon lui, l’Enor est en phase d’étudier
les voies et moyens pour vendre et satisfaire le marché national en or. Pour
reprendre ses dires, la production nationale enregistrée durant cet exercice a
été «maigre».
Cependant, pour l’année 2009, il est
attendu
qu’elle
soit
meilleure
puisqu’une nette progression de la production est attendue, soit à un volume
d’une tonne du côté d’Amessmessa
d’une valeur de 4 milliards de dinars. Il
a fait remarquer, également, qu’avec
l’investissement de plusieurs firmes
étrangères, l’Enor pourrait augmenter
sa production pour atteindre les trois
tonnes par an.
Si l’on s’en tient à ses déclarations,
d’autres gisements viendront s’ajouter
prochainement à la mine d’Amessmessa
et de Tirak dans le grand Hoggar et ils
sont en cours d’exploration par des
sociétés étrangères ou vers la mise en
adjudication par l’Agence nationale du
patrimoine minier.
Evoquant les prix de production,
Benzerga a fait savoir que ces derniers
avoisinent présentement les 550 dollars
l’once, ajoutant dans la foulée qu’on est
«contraint de passer par une période
d’adaptation et de mise au point des
procédés avant que le marché local se
stabilise».
en 2008, plus de 65 millions de dollars de recettes
401 pour exploitation. Les revenus encaissés à l’issue de ces
opérations sont de 7,14 milliards de dinars.
Ces sites couvrent plusieurs wilayas à travers tout le territoire national et portent, entre autres, sur le calcaire et roche
pour agrégats, l’argile, le gypse, le tuf, le sable et sable
concassé ainsi que les pierres décoratives, selon l’ANPM.
Leur attribution est destinée à améliorer l’offre des matériaux
de construction et répondre à la forte demande du marché
national, rappelle-t-on.
Les sites de substances minérales métalliques couvrent, eux
aussi, différentes régions du pays et portent, essentiellement,
sur l’or, le fer, le zinc plomb, le cuivre et le wolfram-étain.
Leur attribution a généré des entrées de l’ordre de
1,15 milliards de dinars.
Selon les explications de l’ANPM, la totalité des recettes
encaissées à la faveur de toutes ces opérations, qui proviennent notamment des concessions de titres, de ventes de
cahiers des charges et de la taxe superficielle, sont distribuées au profit du budget de fonctionnement des agences
minières, du Fonds des collectivités locales et du financement
de la recherche géologique.
Les appels d’offres pour la promotion de la petite et moyenne mine sont lancés par l’ANPM tous les trois mois, alors
que ceux liés à des substances minérales métalliques sont
lancés une fois tous les six mois.
Par ailleurs, le portefeuille de cadastre minier géré par
l’ANPM comprend 2 219 sites, dont 2 151 pour des substances industrielles destinées à la construction et les travaux
publics et 68 de substances minérales métalliques, a-t-on
indiqué.
Leur répartition géographique montre que ces sites sont
concentrés dans les régions des Hauts Plateaux comme
Tlemcen avec 118 sites, Sétif (106), Constantine (97), Batna
(80), Tiaret (72), Médéa (63), Guelma (60) ou encore
Mascara (55).
Par ailleurs, les investissements réalisés en 2007 dans le secteur minier par les sociétés algériennes et étrangères ont
atteint 51,43 millions de dollars et se répartissent entre
41,08 millions de dollars pour l’exploitation minière,
9,59 millions de dollars pour l’exploration et 757,12 dollars
pour la prospection, selon des données récentes du ministère de l’Energie et des Mines.
Energie & Mines
37
mars 2009
PERFORMANCES
performances
Rapport d'activités 2005-2007 de l'ANGCM
Les objectifs ont été atteints
Par Chakib Khelil (*)
«L
es réformes engagées dans le secteur
des mines se sont concrétisées de
manière efficace sur le terrain par la
mise en place des agences minières
(ANPM et ANGCM), instituées par la loi minière qui
ont déployé les efforts nécessaires pour leur mise en
œuvre.
Ainsi, dès son installation, l’ANPM a joué son rôle
de promoteur du domaine minier et continue de dynamiser l’activité par les adjudications organisées périodiquement dans la transparence totale.
Pour sa part, l’ANGCM n’a pas manqué au rendezvous pour jouer le rôle qui lui est dévolu par la loi
minière.
Sa mission de mettre en place un service géologique
capable de mettre à la disposition du public l’information géologique du sol et du sous-sol du pays est fondamentale et primordiale.
Dans ce cadre, le Service géologique national, institué au niveau de l’ANGCM, a lancé un programme
national de cartographie géologique et d’inventaire
minéral appuyé par la mise en place de la Banque nationale de données géologiques (BNDG) en cours de réalisation et ce, pour répondre à la demande des opérateurs
miniers, des scientifiques et des institutions de l’Etat.
A côté de cela, la publication de ses bulletins périodiques que nous avons tenu à diffuser aux institutions
de l’Etat et aux représentations diplomatiques ont suscité un intérêt de la part de ces derniers qui ont exprimé leurs félicitations pour la qualité de travail et l’intérêt scientifique accordé.
Ainsi, les actions engagées par le Service géologique
national depuis l’installation de l’ANGCM ne tarderont
pas à lui conférer un caractère de service public national et continental d’envergure.
L’autre mission qui n’est pas de moindre importance que nous avons confiée à l’ANGCM conformément à
la loi minière est la surveillance administrative et technique des activités minières.
Cette mission de contrôle est assurée par le corps de
la police des mines, institué par la loi minière, et s’exerce en étroite collaboration avec les autorités locales,
Energie & Mines
38
mars 2009
les services de la wilaya, les domaines, les impôts, la justice et la Gendarmerie nationale. Leur appui est vivement sollicité pour que nos équipes puissent accomplir
leur mission sur le terrain comme il se doit.
L’intervention de ce corps, devenu opérationnel sur tout
le territoire national, a permis de recenser un nombre
important d’exploitations anarchiques défaillantes sur le
plan sécuritaire, environnemental et autre. C’est cette
situation que nous n’accepterons pas et que nous
devons combattre par tous les moyens légaux prévus par
les textes législatifs et réglementaires.
Outre la surveillance administrative et technique des
exploitations minières, le corps de la police des mines
est sollicité par les institutions locales et nationales. Je
me réjouis de la contribution de ces services dans le
règlement des problèmes liés à l’activité minière.
L’activité minière contribue incontestablement à la
réalisation du programme de développement engagé
particulièrement en matière d’approvisionnement
d’agrégats pour la construction d’autoroutes, de logements, chemins de fer et autres projets importants.
Cependant, nous n’avons pas le droit de développer
cette activité sans se soucier de la protection de l’environnement et de la préservation de la santé de nos
citoyens, ni de permettre d’exploiter nos richesses
minières de manière anarchique.
C’est aussi pourquoi je lance un message pour les
équipes de l’ANGCM en charge du contrôle minier, de
veiller scrupuleusement à l’application des règles d’exploitation minière et d’être fermes dans les décisions
qu’ils prennent dans ce cadre. Pour cela, ils doivent
s’appuyer sur la loi minière et ses textes d’application, je
tiens à leur confirmer mon soutien total dans leur mission qu’ils doivent accomplir avec célérité.
A travers ce bilan retraçant l’activité de l’ANGCM
durant la période 2005 à 2007, il est possible d’apprécier les efforts déployés par l’ANGCM pour assurer les
missions pour lesquelles elle est instituée. Je considère
que les objectifs qui lui sont fixés pour ces trois années
d’exercice ont été atteints. Les conditions de travail sont
maintenant réunies, il est attendu pour les exercices à
venir d’autres résultats.»
C. K.
* Ministre de l’Energie
et des Mines
performances
Hausse de 2,2% de la production
industrielle publique
La production industrielle du secteur
public national a augmenté de 2,2% aux
cours des neuf premiers mois 2008,
selon les dernières données de l’Office
national des statistiques (ONS), qui
précisent que cette hausse a été de 3,8%
hors hydrocarbures.
Quant aux industries manufacturières,
elles ont enregistré une variation modérée avec 0,8% avec une tendance à la
e
baisse au 3 trimestre (–2,4%) et une
er
«bonne performance» au cours du 1 et
e
2 trimestres avec respectivement
+2,7% et +2%.
Cette hausse a été tirée, essentiellement,
par les industries de l’agroalimentaire
avec 12,8%, de l’énergie (9,1%), de la
chimie, du caoutchouc et du plastique
(+8%) et enfin l’industrie des mines et
carrières avec 7,9%. Parmi les branches
qui ont connu le plus de difficultés au
cours des neuf premiers mois de 2008
figurent les industries diverses avec
–18,9% et du bois, liège et papier
(–10,6%), estiment les experts d’office.
La baisse a également concerné les
industries sidérurgiques, métalliques,
mécaniques, électriques et électroniques (ISMMEE –5,2%), les cuirs et
chaussures (–3,2%), textiles (–1,9%) et
les matériaux de construction céramique et verre (–1,1%) ainsi que les
hydrocarbures avec –0,6%.
La production industrielle du secteur
public national a enregistré une hausse
de 0,3% en 2007 par rapport à 2006.
Cette variation est due notamment à la
hausse enregistrée par les secteurs des
mines et carrières et de l’énergie. Le
nouveau indice sur lequel a été calculée
la production industrielle de ces premiers neuf mois 2008 a été élaboré
suite aux mutations qui ont été introduites dans le secteur de l’industrie,
indiquent les experts de l’ONS.
Ainsi, le nombre d’entreprises et filiales
sorties du champ de l’enquête de l’ONS
sur la production industrielle (privati-
sées ou dissoutes) est de 90 entreprises.
La liste des produits a été réduite de 54
produits et trois branches d’activités ont
été supprimées, à savoir la branche
extraction de minerai métallique non
ferreux, celle de la fabrication de corps
gras et la branche de fabrication
d’autres produits alimentaires, précisent
les experts de l’Office.
L’indice de la production industrielle
élaboré par l’ONS a pour objectif
essentiel la mesure de l’évolution du
volume de production, ce qui explique
la prise en compte des quantités physiques par produits, paramètres de base
de suivi de la production industrielle.
Sur la base des éléments d’enquête
approfondie de l’industrie en 1989, près
de 480 entreprises et filiales du secteur
public ont servi de champ pour l’enquête trimestrielle. La production de ces
entreprises et filiales est suivie trimestriellement depuis l’année de base.
Hausse de plus de 42%
des exportations hors hydrocarbures
Les exportations hors hydrocarbures de l’Algérie ont enregistré une hausse de 42,12%, en 2008, passant à 1,89 milliard
de dollars, contre 1,33 milliard de dollars en 2007, selon les
chiffres publiés par le Centre national de l’informatique et des
statistiques (Cnis) des douanes. Malgré cette hausse «relativement importante», les exportations hors hydrocarbures
demeurent «marginales» et représentent seulement 2,42% du
volume global des exportations.
Les produits hors hydrocarbures exportés sont constitués en
grande partie par les dérivés des hydrocarbures. Il s’agit,
notamment, des hydrocarbures cycliques qui ont augmenté de
plus de 210%, passant de 17,9 millions USD à 55,7 millions
USD et des huiles et autres produits provenant de la distillation des goudrons en hausse de 51,9%, soit une valeur de
534,8 millions USD contre 351,9 millions USD.
A l’exception des produits laminés plats en fer et le zinc sous
forme brute qui ont enregistré des baisses respectives de
(–40,28%), soit 92,8 millions USD et (–17,81%) soit
50,9 millions USD, les autres produits ont affiché des haus-
ses «remarquables». La plus importante augmentation a été
enregistrée par les produits des ciments hydrauliques
(+633,13%), passant de 6,5 millions de dollars à 48 millions
de dollars en 2008, suivis par les produits des phosphates de
calcium (+140,3%), passant de 57 millions USD à
137,2 millions USD, déchet et débris de fonte (+115,42%),
soit 189,7 millions USD contre 88 millions USD. Les augmentations ont touché également les ammoniacs anhydres
(+81,03%), passant de 164,8 millions USD à 298,4 millions
USD, les eaux minérales et gazeuses (+70,79%), totalisant
28,8 millions USD, hydrogènes (argon) +54,36, soit
46,7 millions USD et enfin les déchets et débris de cuivre en
hausse de 5,37%, soit 85,5 millions USD.
Les exportations de l’Algérie ont atteint l’année passée
78,23 milliards de dollars, en hausse de 30,04% par rapport à
2007. Les exportations d’hydrocarbures ont constitué l’essentiel de ces ventes vers l’étranger avec 97,58% de la valeur
globale, en accroissement de 29,76% par rapport à 2007.
Energie & Mines
39
mars 2009
PERFORMANCES
performances
Le Président Bouteflika inaugure le Salon national de l’emploi
3,5 millions d’emplois créés
entre 1999 et 2008
Organisé par le ministère du Travail, de
l’Emploi et de la
Sécurité sociale, ce
Salon réunit quelque
800 exposants représentant plusieurs secteurs d’activités et différents dispositifs de
création d’emploi,
dont 500 microentreprises créées dans le
cadre de l’Ansej et
150 autres créées
dans le cadre de la
Caisse nationale d’assurance-chômage
(Cnac).
Le Président de la République,
Abdelaziz Bouteflika, a inauguré au
Palais des Expositions des Pins
Maritimes à Alger le Salon national de
l’emploi (Salem 2009).
Avant d’entamer l’inspection des
stands, le chef de l’Etat, accompagné du
Premier ministre, Ahmed Ouyahia, de
son représentant personnel, Abdelaziz
Belkhadem, et de membres du gouvernement, a pris connaissance du bilan de
l’emploi (1999-2008) et des perspectives de sa promotion, présentés par un
responsable de l’Agence nationale du
soutien à l’emploi de jeunes (Ansej).
A ce titre, le même responsable a expliqué au Président de la République que
3,5 millions de postes d’emploi ont été
créés entre 1999 et 2008, grâce notamment aux différents dispositifs de création de l’emploi lancés par l’Etat.
Concernant les perspectives de l’emploi
2009-2013, il est prévu la création de
3 millions de postes d’emploi durant
cette
période,
a-t-on
précisé.
Le Président Bouteflika a, par la suite,
Energie & Mines
40
mars 2009
visité plusieurs stands de jeunes promoteurs ayant bénéficié des différents
dispositifs de promotion de l’emploi.
Organisé par le ministère du Travail, de
l’Emploi et de la Sécurité sociale, ce
Salon réunit quelque 800 exposants
représentant plusieurs secteurs d’activités et différents dispositifs de création
d’emploi, dont 500 microentreprises
créées dans le cadre de l’Ansej et
150 autres créées dans le cadre de la
Caisse nationale d’assurance-chômage
(Cnac). Onze ministères et plusieurs
autres intervenants dans la création et le
soutien à l’emploi ont pris part également à ce salon qui s’est étalé jusqu’au
27 février dernier.
Cette manifestation se veut un «espace
d’information dans le domaine de l’emploi, favorisant les contacts avec les partenaires dans le domaine de la création
d’activités (banques, douanes, chambres de commerce)», expliquent les
organisateurs.
Elle représente aussi un espace d’échanges entre les jeunes chefs d’entreprise, les opérateurs économiques et les
jeunes aspirant à monter leurs propres
microentreprises, et permettra aux jeunes promoteurs d’exposer les produits
et services qu’ils offrent.
Plusieurs conférences ont été organisées durant ce salon et ont abordé des
thèmes tels que les opportunités d’investissement et de création de microentreprises par les jeunes promoteurs et le
bilan et les perspectives des dispositifs
de création d’activités.
Les performances de l’entreprise et le
rôle du Fonds de garantie des crédits
aux PME ont été également parmi les
thèmes de ces conférences.
Le taux de chômage en Algérie a été
réduit à 11,3% en 2008, contre 13,8%
en 2007, selon les données statistiques
d’une enquête réalisée par les services
de l’Office national des statistiques
(ONS).
performances
Selon l’ONS
4,3% d’inflation en 2008 en Algérie
Le rythme d’inflation moyen en Algérie
a atteint 4,3% durant les onze premiers
mois de l’année 2008, tandis que les
prévisions tablent sur un taux de 4,2%
pour toute l’année 2008, selon l’Office
national des statistiques (ONS).
er
La variation enregistrée du 1 janvier à
novembre dernier est due essentiellement à une hausse de 7,3% des prix des
biens alimentaires, avec 11,9% pour les
produits alimentaires industriels et
2,9% pour les produits agricoles frais,
précise l’Office.
Quant aux prix des produits manufacturés, ils ont progressé de 1,1% alors
que ceux des services ont évolué de
2,4% pendant les onze premiers mois
de l’année en cours, précise la même
source. A l’exception de la baise des prix
de la pomme de terre (-25,3%), tous les
autres produits du groupe alimentation
s’étaient inscrits en hausse dont essentiellement les huiles et graisses
(+40,5%), café, thé et infusions
(+28,5%), poissons frais (+18,8%),
volaille, lapin et œufs (+14,4%), fruits
(+14%), légumes (+9,2%), lait, fromage et dérivés (+7,1%), pain et céréales
(+3,6%). La hausse des produits du
groupe s’étend également aux viandes
et poissons en conserve (+2,5%), la
viande et abats de mouton (+2,2%), la
viande et abats de bœuf (+0,5%) et les
sucres et produits sucrés (+0,4%).
Concernant le taux d’inflation enregistré durant le mois de novembre 2008, il
a connu une évolution de +2,5% par
rapport au mois d’octobre (–0,5%), soit
une variation mensuelle nettement
supérieure à celle relevée le même mois
en 2007 (+1%). Cette augmentation
s’est traduite, selon l’Office, par une
hausse des prix des biens alimentaires à
hauteur de +4,5%, se distinguant par
un relèvement de 10,1% pour les produits agricoles frais. Des accroissements substantiels de prix ont été observés durant le mois de novembre pour
certains produits dont notamment les
viandes et abats de mouton (+8%), la
viande de poulet (+11,3%), les œufs
(+21,8%) et les légumes (18,8%).
L’ONS relève, par contre, une baise de
1,1% pour les prix des produits alimentaires industriels en novembre comparativement au mois précédent, en raison
d’une baisse des prix des huiles et graisses (–4,4%) et des sucres et produits
sucrés (–2,9%). Le rythme annuel d’inflation est passé de 29,04%, en 1994, à
3,5% en 2007, signale-t-on. Il est à rappeler que le plan d’action du gouvernement, adopté par l’APN, table sur un
taux d’inflation de 4% pour toute l’année 2008 du fait de l’inflation importée,
alors que l’année 2009 devrait connaître une baise du taux d’inflation à 3,5%,
soit le même taux enregistré en 2007.
L’ONS a reporté l’utilisation d’un nouvel indice des prix à la consommation,
prévu pour octobre dernier, à janvier
2009 pour mesurer le rythme d’inflation moyen, élaboré sur l’année de base
2001, et ce après sa validation par le
Conseil national des statistiques (CNS)
qui n’a pas encore finalisé la nouvelle
méthode de calcul.
Finances
Augmentation du capital minimum des banques
Le Conseil de la monnaie et du crédit a
examiné et adopté un projet de règlement relatif au capital minimum des
banques et établissements financiers
exerçant en Algérie, a indiqué un communiqué du Conseil. Ainsi, le capital
minimum des banques et des succursales de banques est porté de 2,5 milliards
de dinars à 10 milliards de dinars alors
que le capital minimum des établissements financiers et des succursales d’établissements financiers est porté de
500 millions de dinars à 3,5 milliards de
dinars. Le Conseil de la monnaie et du
crédit s’est réuni en session ordinaire
sous la présidence de Mohamed
Laksaci, Gouverneur de la Banque
d’Algérie, le Conseil précise que les
banques, les établissements financiers et
les succursales de banques en activité
disposent d’un délai de douze mois
pour se conformer à ces nouvelles pres-
criptions réglementaires. Cette augmentation du capital minimum des
banques et établissements financiers
exerçant en Algérie, ajoute le communiqué, «vise à renforcer davantage leur
solidité financière ainsi que la stabilité
du système bancaire en Algérie et
contribue également à la protection des
déposants». Par ailleurs, le Conseil a
également examiné les demandes de
trois banques et d’une succursale de
banque exerçant en Algérie qui ont sollicité, conformément aux prescriptions
de l’ordonnance n° 03-11 du 26 août
2003, relative à la monnaie et au crédit,
l’accord du Conseil de la monnaie et du
crédit en vue d’augmenter leur capital.
Ainsi, le Conseil de la monnaie et du
crédit a autorisé les augmentations
introduites antérieurement de :
• La Banque de l’agriculture et du développement rural autorisée dans le cadre
du renforcement de ses fonds propres à
diminuer puis augmenter son capital de
15 000 000 000 de dinars qui s’établira
à 33 000 000 000 de dinars.
• La Gulf Bank Algérie est autorisée à
augmenter son capital de 4 000 000 000
de dinars pour le porter à 6 500 000 000
de dinars.
• BNP Paribas El Djazair est autorisée à
augmenter son capital de 1 000 000 000
de dinars pour le porter à 4 500 000 000
de dinars.
• La succursale de Banque HSBC
Algeria est autorisée à augmenter sa
dotation en capital de 800 000 000 de
dinars pour le porter à 3 300 000 000.
Enfin, le communiqué précise que ce
renforcement de fonds propres de base
s’inscrit dans la démarche d’amélioration soutenue des indicateurs de santé
financière du système bancaire en
Algérie, comme ancrage à sa résilience.
Energie & Mines
41
mars 2009
PERFORMANCES
performances
Loi de finances 2009
Les nouvelles dispositions
législatives
Voici les principales dispositions proposées par le projet de loi de
finances 2009 adopté par l'Assemblée populaire nationale (APN).
A - Mesures d’élargissement
du champ d’imposition et renforcement de la lutte contre
la fraude fiscale
1 - Assimilation des bénéfices transférables des succursales et autres installations aux sociétés mères établies à
l’étranger à des dividendes. Ainsi, les
bénéfices qui seront transférés par la
succursale ou toute autre installation
professionnelle au siège de la société
étrangère, situé hors d’Algérie, devront
subir une imposition au titre des dividendes au taux de 15%.
2 - Création au sein de la Direction
générale des impôts d’un service des
investigations fiscales chargé, au niveau
national, de mener des enquêtes en vue
d’identifier les sources d’évasion et de
fraude fiscales. Ce service devra disposer d’antennes régionales qui lui seront
rattachées.
3 - Limitation du bénéfice des réfactions en matière de TAP aux seules factures réglées par des moyens de paiement autres que l’espèce.
4 - Non-prise en charge des montants
de la TVA déductible sur les factures
acquittées en espèces lorsque leur
montant excède 100 000 DA.
5 - Institution de l’obligation de paiement des impôts par des moyens autres
que l’espèce lorsque les sommes dues
excèdent un montant défini par arrêté
du ministre des Finances.
6 - Institution d’une imposition spécifique des plus-values de cession d’actions ou de parts sociales réalisées par
des non-résidents. Celles-ci donneront
lieu à une imposition au titre de l’IRG
Energie & Mines
42
mars 2009
ou de l’IBS, selon le cas, au taux de
20%, libératoires de l’impôt et doivent
faire l’objet de l’obligation de libérer,
entre les mains du notaire, du cinquième (1/5) du montant de la cession.
7 - Actualisation des primes d’exécution des jugements et arrêtés, prononçant des amendes et condamnations
pécuniaires, dont le recouvrement est
confié à l’administration fiscale.
B - Mesures pour l’encouragement de l’investissement
1 - Prorogation des périodes des exonérations en matière d’IRG et d’IBS au
profit des opérations de Bourse, la
mesure propose sa prorogation pour
une durée de 5 années alors que la
période initiale d’exonération devait
expirer en décembre 2008.
2 - Extension au profit des promoteurs
éligibles à l’aide du Fonds national de
soutien au microcrédit, de l’exonération de l’IRG, déjà accordée aux investisseurs bénéficiant des dispositifs
CNAC et ANSEJ. Cette exonération est
accordée pour une durée de 5 ans.
3 - Couverture des risques de financement des crédits d’investissements à la
PME. Cette mesure vise à accorder aux
garanties accordées par la Caisse de
garantie des crédits à l’investissement
(CGCI-PME) le caractère de garantie
de l’Etat.
C - Mesures visant à la simplification du système fiscal
1 - Institution du mode de paiement
trimestriel en matière d’IRG, de TAP et
de TVA pour le contribuable suivi au
régime simplifié. Ce code de paiement
permettra de déclarer et de s’acquitter,
trimestriellement au lieu de mensuellement, des différents droits au comptant
dont ils sont redevables.
2 - Simplification du code de paiement
de l’IBS (suppression des rôles) qui
facilitera la gestion des dossiers fiscaux
eu égard au gain de temps induit par la
suppression de l’enrôlement qui permettra à cette dernière d’axer son activité autour de l’assiette et le contrôle
fiscal.
3 - Exclusion du champ d’application
de l’IRG des plus-values de cession à
titre onéreux d’immeubles bâtis et non
bâtis.
D - Mesures de renforcement
des garanties des contribuables
1 - Institution de la déclaration rectificative pour certaines professions et
activités telles que les banques. Pour les
entreprises dotées d’une assemblée
devant approuver les comptes, la déclaration fiscale souscrite (bilan) doit être
provisoire. Ces entreprises pourront,
au plus tard dans les 15 jours qui suivent l’expiration du délai pour la tenue
de l’assemblée, souscrire une déclaration définitive.
2 - Institution de l’obligation de notification des rectifications définitives
arrêtées par les services fiscaux suite à
un contrôle, en vue de garantir davantage aux contribuables leurs droits.
3 - Limitation des opérations de vérification de comptabilité aux agents ayant
au moins le grade d’inspecteur des
impôts.
Prorogation de 2 à 4 mois du délai de
saisine des commissions de recours.
ANALYSE
analyse
Dispositif d’induction
L’adaptation programmée
pour nos nouvelles recrues
Par Mme Malika Belkahla (*)
C
omme vous le savez, depuis l’année 2006, le Groupe Sonatrach est doté d’une
politique ressources humaines actualisée. Cette politique, qui s’inscrit dans la
modernisation de nos systèmes de management, vient répondre à une finalité :
mieux gérer et développer notre capital humain. L’enjeu aujourd’hui étant de continuer à
évoluer avec la compétitivité requise parmi nos partenaires et concurrents.
Ainsi, si l’objectif pour notre Groupe est de se donner les moyens d’attirer les talents,
et donc d’employer les meilleurs, comment mettre en place un processus d’intégration et
de formation plus performant pour les nouvelles recrues ?
En tant que DCG-RH, nous avons consenti un effort important pour la réingénierie
de l’ensemble des processus de gestion et de développement ressources humaines, le processus d’induction, aujourd’hui opérationnel, en est un exemple. Il va concerner des centaines de nouvelles recrues. Son objectif est de disposer d’un potentiel de cadres opérationnels par un meilleur accompagnement au travers de mises en situation professionnelle et de formations spécifiques déployées dans ce cadre.
Evidemment, dans le domaine de l’induction, notre Groupe capitalise une expérience
riche depuis longtemps. Compte tenu des évolutions que nous connaissons, des actualisations et améliorations ont été apportées aux contenus pédagogiques du programme que
l’ensemble des centres de formation du Groupe ont la responsabilité de mettre en œuvre
aujourd’hui.
Enfin, on ne peut parler de processus d’induction sans parler de transmission de culture et d’histoire. Nous avons donc veillé à ce que ce processus porte nos valeurs et notre
mémoire collective. Celui-ci constituera la première expérience de nos nouvelles recrues,
au sein du Groupe. Il leur permettra, nous l’espérons, de prendre conscience des opportunités d’évolution de leurs carrières et du potentiel qu’ils constituent en tant que relève
pour l’avenir de notre Groupe.
M. B.
* Directeur RH-SH
Energie & Mines
43
mars 2009
RESSOURCES HUMAINES
ressources
humaines
Médecine du travail
Un plan alimentaire pour
les travailleurs de Sonatrach
Un programme nutritionnel sain et équilibré destiné à la préservation
de la santé des travailleurs.
Au terme de l’expérience vécue par les
médecins du travail de Sonatrach au
cours de leurs visites médicales sur les
sites du Groupe, il a été constaté une
nette augmentation de certaines maladies graves au sein du collectif des travailleurs telles que les maladies cardiovasculaires (MCV), l’hypertension
artérielle (HTA), le diabète et les dyslipidémies (liées aux troubles du métabolisme lipidique).
Soucieuse du bien-être et de la préservation de la santé des travailleurs,
Sonatrach a mené une enquête au
niveau de la Division Production,
région de Hassi Messaoud, retenue
comme unité pilote, car présentant toutes les caractéristiques tant sur le plan
humain que technique afin de mener à
bien ce projet dans le Sud. Cette
enquête a été finalisée par l’élaboration
d’un plan alimentaire basé sur le diagnostic nutritionnel qui en a découlé.
Ce plan alimentaire destiné à servir de
référence dans les bases de vie de l’entreprise au Sud dans un premier temps
sera ensuite généralisé à l’ensemble des
entités et structures du Groupe
Sonatrach.
Sur une population globale soumise à la
relève (SR) de 1 385 personnels toutes
catégories socioprofessionnelles confondues, 982 personnes, soit 71% (moyenne d’âge 41 ans) ont été enquêtées sur la
base des paramètres suivants :
• Les caractéristiques de la population
soumise à relève (SR) ayant pris part à
l’enquête nutritionnelle (répartition
selon l’âge et l’ancienneté dans l’entreprise) ;
• Le rapport entre la consommation
alimentaire, la dépense énergétique
journalière de la population enquêtée et
les facteurs de risque qui peuvent en
découler ;
• L’analyse des menus proposés par la
Energie & Mines
44
mars 2009
Division Intendance au niveau des différents restaurants.
les confondues, soumises à relève dont
la moyenne d’âge est de 41 ans).
Objectif du plan alimentaire
Résultats de l’enquête
Il a pour objectifs d’assurer au collectif
de Sonatrach une alimentation saine,
équilibrée tant sur les plans qualitatif
que quantitatif qui tienne compte de
l’effort fourni au travail, de son impact
sur la santé et qui vise à prévenir contre toute pathologie liée à un déséquilibre ou une mauvaise répartition des aliments dans la ration alimentaire.
• La Division Production direction
régionale Hassi Messaoud est retenue
comme unité pilote
• L’étude a concerné 982 personnes
(toutes catégories socioprofessionnel-
Au plan médical
• Des maladies graves ont été recensées dans la population soumise à relève (SR) enquêtée telle que le diabète
insulino-dépendant (DID) 0,3 et le
diabète
non
insulino-dépendant
(DNID) 2%. L’hypertension artérielle
(HTA) 3% et HTA-DNID 0,2%, dyslipidémie 4%.
• Surpoids : Indice de masse corporelle (IMC) de 25 à 43%
• Obésité : Indice de masse corporelle
(IMC) 30 : 8%
ressources humaines
Au plan de la consommation
alimentaire
Sur le plan quantitatif
L’étude montre que l’apport énergétique total est élevé : (2974+-627 versus apports nutritionnels conseillés
(ANC) 2200.3200 Kcal).
• Apport en protéines élevé 21+-3% vs
ANC 15%
• Apport en glucides faible 35+-6% vs
• ANC 52%
• Apport en lipides élevé 44+-7% vs
ANC 33%
Sur le plan qualitatif
L’étude relève une consommation
importante de protéines d’origine animale, de cholestérol et d’acides gras
saturés, et faible en acide gras mono et
poly insaturés ; ce type d’alimentation a
tendance à favoriser l’apparition d’autres facteurs de risque de maladies liées
en partie à l’alimentation tels l’hypercholestérolémie, diabète et HTA.
Au plan de l’équilibre nutritionnel
• Répartition critiquable de l’apport
énergétique total (AET %) dans la journée, comparée à celle proposée par les
apports nutritionnels conseillés (ANC)
• Consommation importante de viande
rouge et grasse ;
• Consommation satisfaisante de pain,
céréales, pomme de terre, féculents et
légumes frais ;
• Apport en fibres conforme aux
recommandations nutritionnelles.
Les menus proposés aux travailleurs
SR, riches en gras et protéines animales, ont tendance à favoriser le surpoids
et même l’obésité, surtout lorsque les
sujets sont sédentaires, c’est-à-dire
n’exercent aucune activité physique et
sportive.
Au plan de la pratique d’une activité
physique et sportive
La dépense énergétique liée à l’activité
physique et sportive, composante
incontournable de la vie quotidienne,
est identifiée comme un facteur important de maintien, d’amélioration et
même de recouvrement de la santé.
L’étude relève, par ailleurs, qu’en association avec les habitudes alimentaires,
le niveau habituel d’activité/inactivité
est impliqué dans le développement et
la prévention des pathologies chroniques les plus fréquentes. En effet, il
est démontré que l’activité physique et
l’alimentation équilibrée concourent
tous deux au maintien de la santé.
De l’étude, il ressort une proportion
non négligeable de travailleurs (44%)
qui pratique une activité sportive trois
fois par semaine en moyenne. Cette
étude explique que même si les effets
néfastes ou protecteurs de l’alimentation ne sont font pas obligatoirement
ressentir à court terme, il n’en demeure pas moins qu’une alimentation déséquilibrée a des effets délétères sur la
santé.
Il n’est donc pas aberrant d’émettre
l’hypothèse d’une période de latence
entre régime alimentaire d’une population et ses conséquences en termes de
santé
publique. Pour prévenir les méfaits à
long terme de ces déséquilibres alimentaires, une action d’éducation nutritionnelle est nécessaire.
Pour ce faire, un programme de formation a été assuré en direction du corps
médical, des managers de la fonction
restauration ainsi que des auxiliaires et
techniciens de la restauration.
Par ailleurs, la mise en œuvre du plan
alimentaire doit être accompagnée par
un plan de communication soutenu.
Toute faiblesse dans ce domaine peut
avoir des conséquences indirectes sur
les qualités nutritionnelles et sanitaires.
La communication doit être prioritaire
aux plans :
Nutritionnel : L’impact direct d’un
défaut de qualité (valeur nutritionnelle)
et de quantité (volume consommé) est
soit la suralimentation, soit la malnutrition qui a des effets plus ou moins
graves en fonction de son état d’avancement.
Sanitaire : Tout manque d’hygiène et
de sécurité alimentaire sont des contaminations directes ou indirectes (matériel, main-d’œuvre et milieu) rendant,
par voie de conséquence, certains produits impropres à la consommation.
Du travail de sensibilisation sur l’intérêt du programme nutritionnel qui sera
entrepris au sein de l’entreprise dépendra l’adhésion ou non des travailleurs
du Groupe à la mise en œuvre de ce
plan alimentaire qui vise à proposer
une alimentation en collectivité, conciliant équilibre et variété des aliments
associés à la pratique d’une activité
sportive régulière. En un mot, une alimentation qui garde intact le plaisir de
la table tout en tenant compte des habitudes alimentaires, du mode de vie et
des goûts des travailleurs.
Il ne s’agit pas de contraindre ni d’interdire certains aliments mais, au
contraire, de permettre d’orienter le
comportement alimentaire de chacun
en maintenant le plaisir et la convivialité de la table.
(Equipe «Plan alimentaire»)
In Synergie
A retenir
DID : Le diabète est une maladie caractérisée par un taux trop important de
glucose (sucre) dans le sang et les urines. Le diabète de type I ou DID
résulte d’une production insuffisante
d’insuline, hormone du pancréas qui
permet de réguler la quantité du glucose dans le sang. Le traitement de ce type
de diabète, qui est présent dès l’enfance, nécessite des injections quotidiennes
d’insuline pendant toute la vie.
DID : Ce type de diabète ou diabète de
type II est lié à une «résistance» à l’action de l’insuline. Il survient surtout
chez les personnes plus âgées, notamment obèses.
HTA : Tension artérielle trop élevée.
Dans le langage courant, on considère
qu’un adulte est hypertendu au-delà de
«19-9 de tension».
IMC : Indice de masse corporelle ou de
corpulence se calcule en mesurant le rapport du poids sur la taille au carré (m).
Obésité : Excès de poids dû à un excès
de graisse. L’obésité peut être liée à des
facteurs nutritionnels, métaboliques,
hormonaux, psychologiques et sociaux.
Energie & Mines
45
mars 2009
RESSOURCES HUMAINES
ressources
humaines
Institut algérien du pétrole
Sortie d’une première promotion
de 420 techniciens vénézuéliens
■ L’IAP assurera en quatre années la formation de 420 techniciens
vénézuéliens.
Une première promotion de 420 techniciens vénézuéliens de la compagnie
pétrolière PDVSA est sortie de l’Ecole
d’Oran de l’Institut algérien du pétrole
(IAP). La cérémonie de remise de
diplômes s’est tenue en présence du
ministre de l’Energie et des Mines,
Chakib Khelil, et du vice-ministre du
Pétrole de la République bolivarienne
du Venezuela, Yvan Orellana, qui ont
tous les deux souligné «l’excellente qualité du partenariat entre les deux pays,
notamment dans le domaine des hydrocarbures». Cette première promotion de
420 techniciens vénézuéliens représente
«le premier résultat concret de ce partenariat avec nos amis vénézuéliens», a
souligné Chakib Khelil. Il a rappelé que
cette formation intervient dans le cadre
d’un contrat conclu entre l’IAP et la
compagnie PDVSA. En vertu de cet
accord, signé en octobre 2007 à
Energie & Mines
46
mars 2009
Caracas (Venezuela), l’IAP assurera en
quatre années la formation de 420 techniciens dans les divers segments du gaz
et du pétrole, a précisé le ministre. Il a
évoqué le perfectionnement en cours
d’un groupe de 80 techniciens dans les
divers segments du gaz et du pétrole. Il
a en outre évoqué le perfectionnement
en cours d’un groupe de 80 techniciens
vénézuéliens au sein des Ecoles de l’IAP
d’Oran et de Skikda.
Le ministre des Mines et de l’Energie a
rappelé la mission de l’IAP qui constitue, a-t-il dit «le principal instrument de
mise en œuvre de notre politique de
coopération avec nos partenaires dans
le domaine de la formation». L’IAP qui
capitalise quarante-quatre années d’expérience en matière de spécialisation et
de formation opérationnelle est devenu
une «corporate university» de standard
international, a souligné M. Khelil.
Le rôle de l’IAP dans le développement
des ressources humaines a été également mis en évidence par le Présidentdirecteur général de Sonatrach,
Mohamed Meziane, qui a fait valoir
l’importance des investissements consacrés par cette société nationale sur les
plans managérial et humain. Le
Président-directeur général de l’IAP,
Salah Khebri, a, quant à lui, rappelé que
près de 21 000 personnes ont été formées dans les diverses spécialités industrielles du pétrole et du gaz depuis la
création de cet établissement par
Sonatrach en 1964. Lors de la remise
des diplômes, l’ambassadeur du
Venezuela, Mitchel Mujica, s’est félicité
du «haut niveau» de cette coopération
bilatérale qui est appelée à se consolider, a-t-il souligné, tablant sur la perspective d’une croissance des échanges
hors hydrocarbures.
RESSOURCES HUMAINES
ressources
humaines
5e conférence formation du secteur
Chakib Khelil : «Mesurer sur le terrain
les résultats des efforts accomplis»
«La cinquième conférence formation de notre secteur organisée les 2 et 3 décembre 2008 a permis
de mettre en exergue les efforts accomplis par les
entreprises en matière de formation.
Ces efforts, s'ils ne sont pas négligeables, la part du
budget consacré à la formation en atteste, doivent
être maintenus et orientés encore plus vers les
aspects qualitatifs. Les communications ainsi que
les débats qui se sont instaurés ont démontré que
la formation fait partie des préoccupations des premiers responsables des entreprises du secteur.
La clarté et la pertinence des axes d'amélioration
proposés à l'issue de la conférence indiquent une
connaissance de plus en plus grande des enjeux
qui se posent à notre secteur et la nécessité de
nous outiller pour optimiser nos capacités à y faire
face. Cependant, si les managers à tous les
niveaux hiérarchiques doivent se considérer comme
des acteurs-clés dans la qualité de nos processus
de formation, les responsables formation doivent
constituer une force de conseil-assistance interne et
fournir les outils et méthodologies pour aider à la
construction des plans, à la mise en œuvre des
actions de formation et à l'évaluation des résultats
de celles-ci.
Aussi, je vous invite à accorder la plus grande
importance à l'exploitation des recommandations de
la cinquième conférence formation et à mettre l'accent sur la mise en place de méthodologies et de
procédures d'évaluation qui nous permettront de
mesurer, sur le terrain de manière concrète, si les
objectifs fixés ont été atteints et si les compétences
recherchées ont été acquises.
Je vous rappelle tout l'intérêt que j'accorde personnellement à la mise en œuvre de ces recommandations et vous informe que je resterai attentif aux
efforts qui seront faits dans ce cadre.»
Dr Chakib Khelil
Synthèse et recommandations
de la conférence
Synthèse
La cinquième Conférence formation du secteur de l’Energie
et des Mines organisée les 2 et 3 décembre 2008 à Alger a
atteint les objectifs fixés, à savoir évaluer de manière objective les pratiques mises en œuvre en matière de formation,
mais également préconiser des pistes de solutions pour les
améliorer et pour trouver une adéquation encore plus grande entre la politique et la stratégie formation et la stratégie
business des entreprises. Les échanges entre les spécialistes
de la formation au niveau des entreprises, nationales et étrangères, les responsables formation au niveau des institutions
de formation, nationales et étrangères et les gestionnaires en
leur qualité d’utilisateurs des ressources humaines formées
sont synthétisées ci-dessous. Ces débats ont également
donné lieu à des recommandations qui devront être prises en
charge au niveau de chacune des entreprises du secteur.
Conditions d’une bonne intégration de la fonction
formation dans la stratégie de l’entreprise
• La formation doit être pilotée par une instance proche du
niveau stratégique.
• Les managers doivent être fortement impliqués.
• La fonction formation doit se placer en position de conseilassistance.
Energie & Mines
48
mars 2009
• La stratégie formation doit être affichée et partagée.
• La formation doit s’inscrire dans une approche client-fournisseur, elle doit prendre en charge les attentes du client.
• L’approche développée doit être globale et tenir compte des
individus, de l’organisation, des outils et des méthodes.
• La mise en œuvre doit être partagée entre tous les acteurs.
• Les outils de recueil des besoins, de construction du plan
et de budgétisation doivent être vulgarisés et mis à la disposition des lignes managériales.
Nos défis
• Faire de la formation continue un élément de la culture
d’entreprise chez tous les acteurs (managers et employés).
• Imposer la formation comme élément-clé dans les stratégies d’affaires et dans les politiques RH.
• La préparation de la relève étant une préoccupation permanente, il faut en faire une activité pérenne.
• Consacrer le partenariat, avec les meilleures institutions de
renommée internationale, comme moyen privilégié pour faire
évoluer l’efficacité de structures de formation.
• Recourir davantage aux pratiques innovantes et notamment à l’accompagnement des projets d’amélioration.
• Implanter et systématiser la pratique de l’évaluation postformation et la mesure du retour sur investissement.
ressources humaines
Les points forts
• Les dépenses formation atteignent des niveaux appréciables (9% de la masse salariale pour Sonatrach, 8% pour
Sonelgaz et 6% pour Ferphos).
• Les durées moyennes de formation par agent et par an sont
en augmentation : 19 j/an/agent pour Sonatrach et 14 pour
Sonelgaz (le minimum fixé par la directive sectorielle est de 7j)
• Les actions sont très diversifiées et tiennent compte des
contextes de chaque entreprise.
Les points d’amélioration
• La procédure d’identification des besoins de formation
n’est pas toujours en liaison évidente avec les objectifs
opérationnels.
• Les systèmes d’évaluation, notamment celui de l’évaluation
des compétences, ne sont pas maîtrisés.
• Le suivi de la formation reste quantitatif ; les méthodologies d’évaluation de l’investissement ne sont pas suffisamment implantées.
• Les référentiels ne comportent pas souvent des objectifs
mesurables.
• Le processus de préparation de la relève des managers n’est
pas planifié et mis en œuvre selon une démarche structurée.
• Les relations avec les institutions de formation relèvent de
la simple position d’achat de formation et non d’un réel
partenariat.
La formation dans les entreprises étrangères
• La formation permet la mobilité entre différents postes et
différents métiers.
• La formation est un moyen permettant de :
– repérer et identifier des formateurs en interne,
– utiliser les compétences internes pour le partage et le
transfert des connaissances,
– gérer les flux et maîtriser les départs.
• La Corporate University d’ENI est dédiée à la sélection
recrutement et au training development. Elle perpétue le
cycle de vie des connaissances de l’entreprise.
• L’employé est acteur de son développement et mis en situation de réussite.
• L’entreprise lui assurant les supports nécessaires pour son
développement à travers un partenariat.
• La formation est une obligation légale.
La contribution des structures de formation
du secteur de l’Energie et des Mines
• La formation est une source d’enrichissement intellectuel
et un facteur de développement et de valorisation de nos ressources humaines.
• Le partenariat est la meilleure voie pour acquérir
de l’expertise.
• La capitalisation est une nécessité qui doit être intégrée
dans nos pratiques de formation. Elle doit être développée
qualitativement et outillée techniquement (processus knowledge management).
• Le développement et la modernisation des capacités péda-
gogiques et matérielles permettront de relever les défis avec
assurance.
• Plusieurs projets supports sont en cours d’élaboration :
– banques de données techniques à l’usage des opérateurs du secteur ;
– système d’Information, de veille et de communication ;
– banque de données formateurs du secteur.
• Problématique d’attractivité des meilleurs formateurs,
notamment pour les formations dans le domaine des mines.
L’expérience des structures de formation étrangères
• Un programme de formation réussi est un programme basé
sur le profil de compétence, exécuté par étape et complété
dans des temps maîtrisés.
• La politique formation est déclinée à partir de la politique
GRH.
• Les compétences pour chaque poste sont codifiées et
notées.
• Le passage de grade se fait sur la base des formations spécifiques.
• Le modèle formation-développement permet l’adéquation
entre les profils de compétence explicites et les parcours professionnels individuels.
• L’intégration de la multiculturalité (groupes et filiales)
autour des valeurs uniques de l’entreprise se fait par la formation, en s’appuyant sur les compétences locales.
Recommandations
• Mette en place une veille stratégique en matière de formation pour anticiper et préparer les compétences stratégiques.
• Adopter une approche par objectif faisant le lien entre la
stratégie business de l’entreprise et les objectifs de la
formation.
• Définir des indicateurs mesurables qui facilitent l’évaluation des objectifs de formation.
• Définir et mettre en place la méthodologie et les outils d’évaluation de l’impact de la formation sur la performance de
l’entreprise.
• Evaluer le retour sur investissement de la formation.
• Diversifier les modes de développement des compétences :
tutorat, coaching, mentoring...
• Développer la formation continue comme support au processus de gestion des carrières.
• Améliorer l’attractivité des spécialistes comme formateurs,
notamment dans le domaine des mines.
• Impliquer les managers dans tout le processus de formation de l’amont à l’aval.
• Mettre à la disposition des institutions de formation les
besoins à moyen terme pour une meilleure planification et
une meilleure visibilité du plan de charge.
• Assurer, de façon continue, la formation des formateurs.
• Utiliser les nouvelles technologies de l’information et de la
communication pour développer le e-Iearning comme autre
mode de formation.
Energie & Mines
49
mars 2009
RESSOURCES HUMAINES
ressources
humaines
Inerga
Promouvoir
les formations internes
Par Hocine Rizou (*)
N
e pas former en tentant de le justifier par l’importance du temps que la formation requiert est certainement la meilleure façon d’empêcher le personnel d’évoluer et, par voie de conséquence, bloquer, à terme, tout le système que constitue l’entreprise.
Quand bien même les besoins en ressources humaines pourraient être satisfaits, en
bonne partie même, au moyen de recrutements externes, cela ne permet souvent par d’avoir des collaborateurs immédiatement opérationnels, beaucoup d’efforts d’imprégnation
et d’adaptation sont nécessaires de part et d’autre : de la part de l’entreprise et de celle
des nouveaux embauchés.
Lorsque les conditions prérequises sont réunies chez les candidats internes, la préparation par la formation est très efficace pour répondre aux besoins de compétences à tous
les niveaux.
Convaincus par cette thèse, nous œuvrons depuis le début de cette année à préparer,
grâce à des actions de formations internes notamment, les bases pour sensibiliser
l’encadrement à la question d’amélioration continue des compétences, à la fonction de
responsable, au travail efficace… et pour consolider les qualifications du personnel
opérationnel.
A travers la densification des actions de formation, il y a un objectif qui est de rassurer le personnel quant à la prise en charge de son souci – plusieurs fois exprimé – de se
voir empêché de se perfectionner, d’améliorer ses prestations, et, par voie de conséquence, d’évoluer.
Ce souci est un sujet itératif tant chez monsieur le ministre de l’Energie et des Mines
qui n’a de cesse de rappeler, à toutes les occasions, son importance dans la compétitivité du secteur, que chez monsieur le Président du Groupe Sonelgaz.
A constater la création d’une filiale (IFEG) dédiée spécialement à la promotion de la
formation au sein du Groupe. Avec des infrastructures et des ressources humaines considérables, il est aisé de deviner la place qu’occupe cette activité dans la stratégie du
Groupe.
La formation est, à dire vrai, cet outil dont dispose l’entreprise pour entretenir les
compétences, sans quoi, les hommes sont inévitablement affectés par l’obsolescence de
leurs connaissances.
H. R.
* P-DG Inerga
Energie & Mines
50
mars 2009
forum feminin
Portraits d’Imène Khaldi et Khadra Bengrine
Deux jeunes femmes
dédiées aux chantiers
La force de frappe d’une véritable Algérienne est de ne jamais cesser
de démontrer son savoir-faire et son rôle parfaitement accompli dans
les différents domaines d’activités en reflétant sa détermination à
réussir sa mission en égalité avec l’homme.
Par W. Abraz (*) et Chahira Baba-Ameur (**)
Cette hardiesse et cette volonté de fer
sont parfaitement illustrées par les jeunes femmes nouvellement recrutées au
niveau d’Etterkib, à l’image de cette
demoiselle à la compétence avérée dans
l’un des chantiers de la société. En effet,
Imène Khaldi est un jeune ingénieur
plein de volonté et très motivé. Elle a été
recrutée à Etterkib en juillet 2008 en
tant qu’ingénieur QA/QC au niveau du
site de Skikda.
Ses missions d’ingénieur en contrôle
qualité, chargée du suivi des travaux de
génie civil au niveau du grand projet de
réhabilitation et augmentation de la
capacité du réseau anti-incendie de la
raffinerie de Skikda, lui ont été attribuées selon son profil professionnel déjà
bien rempli.
Etant donné qu’elle a déjà exercé au sein
d’une société étrangère, les sorties sur
chantier n’avaient rien d’extraordinaire et
ne l’impressionnaient pas, elle dit même
être «très contente» de retrouver à
Etterkib ses bonnes vieilles habitudes de
jeune femme de chantier. Sur ce point
précis, elle confirme : «Mon ancien boulot exigeait de moi une présence constante sur les chantiers, je suis très heureuse
de retrouver ces pratiques au niveau
d’Etterkib. Je ne serai pas dépaysée…»
Son caractère de fonceuse lui a permis
de s’intégrer rapidement et aisément au
sein du groupe de cadres de ce chantier.
En tant qu’ingénieur d’Etat de formation avec une expérience de deux ans sur
les chantiers, elle dit évoluer à Etterkib
«d’une manière prodigieuse» dans une
équipe au sein de laquelle la communication et l’information priment, entourée de collaborateurs qui maîtrisent parfaitement leur travail. Elle affirme :
«Chaque responsable est important et son
apport contribuera à notre perfectionnement tous ensemble.»
En dehors du fait qu’elle soit native de
Skikda, son sérieux et son engagement
ont été les critères qui ont encouragé
Etterkib à placer Imène sur un projet
d’importance stratégique pour l’entreprise comme pour le client Naftec.
Ses missions principales, elle les exerce
de façon appliquée et assidue, elle les
décrit dans les points suivants :
• En collaboration avec le bureau d’études d’Etterkib, elle prépare attentivement les travaux pour les sous-traitants
tout en établissant les plannings des
tâches qui leur sont confiées.
• Elle intervient aussi dans la préparation des relevés topographiques ainsi
que les plans d’implantation des zones à
mettre à la disposition du chantier tout
en suivant l’évolution des travaux de
génie civil.
• Elle contrôle la conformité des différentes phases des travaux de génie civil
et reproduit les modifications «as built»
sur les plans «bon pour construire».
• Enfin en tant qu’ingénieur responsable
et consciencieux, elle excelle dans la
réception des ouvrages achevés avec le
client, tout en ayant son mot à dire dans
les différentes réunions de coordination
avec le client Naftec.
Imène Khaldi est un ingénieur accomplie, cadre parmi tant d’autres à la
Direction des travaux d’Etterkib, à qui
l’avenir réserve sans doute beaucoup de
moments de joie et de rebondissements
et une évolution, espérons-le, rapide et
sûre ainsi que pour toutes les autres jeunes recrues de la société. Elle conclura :
«J’espère réussir la tâche qui m’est
confiée et répondre à la confiance que
mes responsables ont placée en moi…»
Imène Khaldi, ingénieur QA/QC
Chantier de réhabilitation du réseau
anti-incendie de la raffinerie de Skikda
Khadra Bengrine, technicien OPL
Convention-cadre de travaux de
maintenance avec Sonatrach LQS Aval
☞
Energie & Mines
51
mars 2009
FORUM FEMININ
performances
☞
«Je souhaite aussi que la gent féminine
s’agrandisse au niveau des chantiers
sans aucune distinction, avec un
respect mutuel entre tous, pour atteindre tous ensemble notre objectif noble,
celui de continuer à faire d’Etterkib une
société performante et prospère, réussissant dans tous ses projets, comme
l’ont fait nos prédécesseurs…»
Ces nouvelles pratiques sont parfaitement illustrées par l’une de nos
employées au niveau du site ouest
lle
d’Etterkib à Arzew, à savoir M Khadra
Bengrine, âgée de 31 ans et titulaire
d’un DEUA en chimie industrielle de
l’université Mohamed-Boudiaf à Oran,
qui a intégré Etterkib en juin 2007 en
tant que secrétaire de direction au site.
lle
M Bengrine nous confirme : «Mon
travail est exclusivement sur chantier et
le terrain ne peut qu’apporter un ornement à mon CV.»
La toute première expérience de
lle
M Khadra sur le terrain a donc été au
niveau du complexe GP1Z de la zone
industrielle d’Arzew pour superviser les
travaux de sablage et peinture des
installations de production. Son travail
consistait alors à suivre le déroulement
et l’avancement des travaux, en établissant des rapports journaliers et supervisant le personnel intervenant au complexe : «Je me dois d’être efficace et
rigoureuse dans mon travail mais aussi
flexible, ce qui me permet de mieux
gérer mon travail et bien superviser les
devaient être achevés en six mois l’ont
été avant le délai contractuel entre avril
et août 2008», poursuivra-t-elle.
Vu les bons résultats obtenus dans le
cadre de cette convention, Etterkib a
décroché d’autres contrats avec le
même client dont un consiste en la
peinture des installations de production, c’est un autre projet qui va, lui
aussi, finir avant les délais préconisés
puisqu’il a débuté en août et est sur le
point d’être achevé alors qu’il a été
prévu pour cinq mois.
C’est au fait un deuxième chantier qui
lle
voit la participation de M Khadra
Bengrine qui, en sa qualité de technicien OPL, dans un environnement
professionnel stimulant, doit assister à
Une femme pour la gestion des stocks
Par Karima Aribi, technicien en gestion des stocks
La force d’une entreprise se mesure à la nature de
ses activités et à la méthode de gestion de ses ressources (humaines et matérielles). C’est ce qui a
été constaté ces dernières années depuis l’apparition de la mondialisation qui a imposé une nouvelle approche de la gestion en faisant de plus en plus
appel à la gent féminine dans l’occupation de postes dans les différents domaines de gestion au
même titre que les hommes.
Connue pour son climat de travail serein, imprégné de respect, la société Etterkib a, en 2007,
employé pour la première fois une femme au
niveau du département de gestion des stocks à la
Son sérieux et son dynamisme lui ont
permis d’être affectée au service logistique du site où une tâche passionnante l’attendait qui lui permettait d’appréhender le domaine technique.
Après quelques mois d’exercice au
poste de secrétaire à ce service, où elle
a d’ailleurs pu prouver ses capacités,
lle
M Bengrine a obtenu le poste de technicien OPL (ordonnancement, programmation et lancement) juste après
la signature, le 6 janvier 2008, de la
convention-cadre portant sur les travaux de rénovation et de maintenance
au niveau des complexes de liquéfaction de la division LQS de Sonatrach
lle
Aval. L’implication de M Bengrine
dans cette convention témoigne du
mérite qu’a eu Etterkib en permettant à
une jeune femme de pénétrer un
domaine d’activité jusque-là réservé
lle
aux hommes. A ce propos, M Khadra
Energie & Mines
52
mars 2009
direction de la logistique où toutes les bonnes
conditions de travail étaient réunies, ce qui a permis de donner de bons résultats avec l’implication
de la femme, qui est ainsi pleinement intégrée dans
la prise de décisions. En tant que femme, il m’est
fait obligation de me dépasser de deux manières :
primo, accomplir les tâches qui me sont confiées
dans le respect des procédures et en appliquant les
normes liées à ce poste, et secundo faire toujours
plus dans l’exercice de mes fonctions afin de me
hisser au plus haut niveau et ne plus avoir à me
poser de questions par rapport à mes compétences
vis-à-vis de mes collègues hommes.
équipes sur chantier…»
Il faut dire que ses qualités de femme
lui permettent de ne rien laisser traîner
ni de laisser échapper le moindre détail
dans les activités du chantier.
lle
A ce titre, M Khadra nous dit : «Je suis
redevable à Etterkib et à la direction du
site ouest qui m’ont donné ma chance
et m’ont fait confiance, car mon implication dans le chantier m’a procuré un
bien-être et une évolution tant professionnels qu’humains, que je ne trouverai peut-être jamais dans une autre
compagnie..» «Je dirais que le fonctionnement d’Etterkib comme une grande
famille ne laisse personne indifférent,
au contraire ça permet un réel avancement du travail, quelle que soit la nature de l’activité. D’ailleurs, l’esprit d’une
équipe soudée au niveau du site
d’Arzew et du chantier a porté ses
fruits, du moment que les travaux qui
toutes les étapes du projet et veiller à
son bon déroulement afin d’honorer
son contrat : satisfaire le client.
lle
Il faut dire que M Khadra Bengrine et
ses semblables sont l’illustration de la
véritable réussite de la société en matière de promotion de l’emploi féminin
sur les chantiers, ce qui est éloquent
car, faut-il le rappeler, la présence des
femmes y est un avantage incontestable
pour le travail d’équipe. Elles contribuent à la diversité des points de vue,
plus de respect entre collaborateurs et à
une meilleure ambiance, plus d’organisation, plus de performance et plus de
sécurité.
W. A. et C. B.-A.
* Chargé de communication
** Assistante communication (Etterkib)
In Le Lien Etterkib
focus
Energie & Mines
53
mars 2009
PARTENARIAT
partenariat
Algérie-Chine
Les deux pays célèbrent le cinquantenaire
de leurs relations diplomatiques
L’Algérie et la Chine ont célébré le 50e anniversaire de l’établissement
de leurs relations diplomatiques, la Chine ayant reconnu en septembre
1958 le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA)
et les deux pays ont établi le 20 décembre de la même année des
relations diplomatiques.
Depuis lors, les relations entre les deux
pays se sont développées de façon
continue. Les relations bilatérales ont
ainsi pris un appui sur des liens historiques ayant constitué le socle d’une
coopération bilatérale dynamique et
fructueuse, entretenue par l’échange de
visites de haut niveau et une concertation régulière. En ce sens, les relations
entre les deux pays remontent à une
période où l’Algérie était en lutte pour
son indépendance, ce contexte historique ayant contribué à cimenter et à
structurer dans la durée les rapports
entre les deux pays.
Au lendemain de l’indépendance et, dès
1963, l’Algérie a été le premier pays en
développement à recevoir des équipes
médicales chinoises sur la base d’un
accord régulièrement révisé, soit 3 000
médecins chinois pour exercer dans les
structures hospitalières.
Dans le sillage de cet engagement solidaire, l’Algérie a activement soutenu la
légitimité du recouvrement par la
République populaire de Chine, en
1971, de son siège au sein des Nations
unies et de son statut de membre permanent au Conseil de sécurité.
L’Algérie a aussi réitéré sa position au
sujet de la question de Taïwan ainsi que
son soutien à l’unité et l’intégrité territoriales de la République populaire de
Chine, seule représentante du peuple
chinois. La régularité des contacts politiques et diplomatiques de très haut
niveau, dont les visites officielles effectuées en Chine par le président de la
République, Abdelaziz Bouteflika, en
octobre 2000 et novembre 2006 et celle
effectuée en Algérie par son homologue
chinois, Hu Jintao, en février 2004, a
grandement contribué à l’impulsion
décisive du développement des rela-
Energie & Mines
54
mars 2009
tions de coopération entre les deux
pays. La deuxième visite du chef de
l’Etat en Chine (novembre 2006), à la
faveur de sa participation au premier
sommet du Forum de coopération
sino-africain, a consacré le niveau
exceptionnel des relations entre les
deux pays, avec la signature de la
Déclaration sur l’approfondissement
des relations de coopération stratégique, inscrivant ainsi les relations
algéro-chinoises dans la confiance, la
durée, la globalité et l’équilibre des
intérêts.
Cette visite avait donné lieu à la signature de neuf accords dans les secteurs
des transports (aviation civile), des
finances (non-double imposition), de la
coopération économique et technique,
du commerce, de l’énergie et de la justice. L’année 2008, à l’instar des années
précédentes, a été marquée par la régularité et la multiplicité des contacts officiels, ponctuée de plusieurs visites de
haut niveau entre les responsables des
deux pays dans différents domaines.
Durant cette même année, le Président
de la République a assisté à la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques de
Pékin, marquant ainsi un témoignage
d’amitié et de solidarité de l’Algérie
envers le peuple et le gouvernement
chinois. L’année 2008 a également
connu l’installation du groupe d’amitié
algéro-chinois, assorti d’un accordcadre de coopération dans le domaine
parlementaire. La coopération économique, commerciale et scientifique
reflète l’excellence des relations politiques entre les deux pays, les échanges
commerciaux ayant atteint, en 2007,
3,82 milliards de dollars, soit une augmentation de 48% par rapport à 2006,
ce qui permet à la Chine d’occuper la 4e
position au rang des partenaires come
merciaux de l’Algérie et la 2 en tant
que fournisseur du marché national
avec des exportations évaluées à 2,689
milliards de dollars en 2007. Les nombreux chantiers de construction réalisés
ou en cours de réalisation en Algérie
par des entreprises chinoises représentent un montant global de 8,5 milliards
de dollars, alors que le mégaprojet de
l’autoroute Est-Ouest dont une partie
est réalisée par des entreprises chinoises, pèse 6,2 milliards de dollars.
La construction de voies ferrées pour
un coût de 2 milliards d’euros et les
investissements dans le domaine des
hydrocarbures et des mines représentent, quant à eux, une valeur globale de
760 millions de dollars. Le projet du
transfert des eaux souterraines d’In
Salah vers Tamanraset (750 km) a été
également confié à une entreprise chinoise, avec un coût de l’ordre d’un
milliard de dollars. Dans le domaine
des travaux publics et du transfert du
savoir-faire, une entreprise chinoise
spécialisée dans ce domaine financera
la construction en Algérie d’un institut
supérieur de gestion des grands projets
et assurera une formation de courte
durée en Chine sur les techniques de
gestion et de réalisation d’infrastructures autoroutières à 70 ingénieurs algériens. Par ailleurs, les statistiques font
ressortir que près de 30 000 ressortissants chinois travaillant et résident en
Algérie dont 120 médecins de la mission médicale. L’ouverture de la ligne
aérienne Alger-Pékin ne manquera pas
non plus d’être un facteur de renforcement des relations bilatérales entre
l’Algérie et la Chine.
partenariat
Le Président Bouteflika reçoit
le Président de l’Assemblée populaire
nationale de Chine
Le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu à Alger le
Président de l’Assemblée populaire nationale de la République populaire
de Chine, Wu Bangguo, en visite officielle en Algérie. L’audience s’est
déroulée en présence du Président de l’Assemblée populaire nationale
(APN), Abdelaziz Ziari, et du président du groupe d’amitié parlementaire
algéro-chinois, Saïd Bouhadja.
Wu Bangguo : «Les relations algéro-chinoises
traversent la meilleure étape de leur histoire»
Le Président de l’Assemblée populaire nationale de la République
populaire de Chine, Wu Bangguo, a
souligné à Alger que les relations
algéro-chinoises traversent «la
meilleure étape de leur histoire».
Dans une déclaration à la presse à
l’issue de l’audience que lui a
accordée le Président de la
République, Abdelaziz Bouteflika,
M. Bangguo a précisé avoir évoqué
plusieurs questions avec le
Président Bouteflika, ajoutant que
les deux parties ont exprimé leur
satisfaction quant aux relations bilatérales.
M. Bangguo en visite officielle en Algérie à l’invitation de
Abdelaziz Ziari, Président de l’Assemblée populaire nationale (APN), a estimé que les relations bilatérales algérochinoises s’érigent «en modèle en matière des relations
interétatiques», saluant la contribution du Président
Bouteflika au développement des liens entre les deux pays.
Le responsable chinois a rappelé «l’effort considérable »
consenti par le Président Bouteflika du temps où il était
chef de la diplomatie algérienne «dans le recouvrement par
la Chine de sa position légitime au sein des Nations unies».
Il a, à ce propos, valorisé l’appui de l’Algérie «à certaines
questions inhérentes aux intérêts fondamentaux de la
Chine, à l’instar des questions de Taïwan et du Tibet».
M. Bangguo a rappelé que le Président de la République et
son homologue chinois, Hu Jintao, avaient convenu de
promouvoir les relations bilatérales à un niveau stratégique.
S’agissant de la coopération économique, le Président de
l’Assemblée populaire nationale de la République de Chine
a indiqué avoir abordé avec le Président de la République
les voies de renforcement de
cette coopération forte d’un
«volume d’échanges commerciaux qui s’est élevé, l’an passée, à 3,8 milliards de dollars».
Il a, d’autre part, affirmé la
détermination des deux pays «à
déployer davantage d’efforts
pour la réalisation des projets
d’autoroute Est-Ouest et de
transfert hydraulique SudNord». Les deux pays entendent, également, selon le
responsable chinois, « élargir
les domaines de coopération commune, notamment dans
les secteurs de l’énergie, des ressources minérales, outre la
création d’une zone économique chinoise en Algérie ».
Il a ajouté avoir abordé «en profondeur» avec le Président
Bouteflika les questions internationales au sujet desquelles
il a relevé «une compatibilité et un rapprochement des
positions» des deux pays.
M. Bangguo a tenu à préciser que la coopération algérochinoise vise essentiellement à «défendre et les intérêts des
deux pays et ceux des pays en voie de développement».
Il a, d’autre part, rappelé le contenu des entretiens qu’il a
eus avec M. Ziari sanctionnés par la signature d’un protocole-cadre de coopération parlementaire entre l’APN et
l’Assemblée populaire nationale de la République populaire
de Chine, formant le vœu de voir «les échanges parlementaires contribuer à l’enrichissement de la coopération et de
l’amitié entre les deux pays».
Le responsable chinois a, enfin, indiqué avoir relevé lors de
sa visite «l’amitié profonde que voue le peuple algérien au
peuple chinois».
Energie & Mines
55
mars 2009
PARTENARIAT
partenariat
algérie-pologne
Le Président Bouteflika reçoit
le Président du Sénat polonais
Le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu à Alger le
Président du Sénat polonais, Boris Borusewicz. L’audience a eu lieu en
présence du Président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah.
Boris Borusewicz, Président du Sénat polonais : «L’Algérie
reste un marché avec d’énormes perspectives»
Proche collaborateur du Président
polonais, le Président du Sénat,
M. Borusewicz, en visite officielle
en Algérie, a répondu volontiers
dans ses quartiers à la résidence
El Mithaq à nos questions.
En présence de Son Excellence
l’ambassadrice de Pologne en
me
Algérie,
M
Lidya
Milka-Wieczorkiewicz, le Président
du Sénat a adopté un ton franc et
optimiste à souhait. Les réformes
en Algérie, sa vision des mutations
que connaît notre pays, l’avenir des
investissements polonais en Algérie ainsi que le dossier du
Sahara occidental ont constitué les principaux axes de cet
entretien, écoutons-le.
Comment percevez-vous
l’Algérie d’aujourd’hui ?
«Ma première visite aujourd’hui en Algérie va me permettre de comprendre les différentes mutations qui s’opèrent
dans ce pays, notamment dans le domaine économique. Et
laissez-moi vous dire que ces changements ne sont pas du
tout faciles. A titre d’exemple, quand nous avons opté pour
le système libéral après avoir baigné durant des décennies
dans le système communiste, le niveau de vie des Polonais,
durant ce changement, a chuté de plus de 40%.
Toute réforme doit être faite immédiatement et non pas
dans le temps. A titre d’exemple, j’ai entendu dire que votre
pays consacre chaque année une lourde facture pour l’importation des produits alimentaires de base. Nous avons
connu aussi cette situation.
Mais, après les réformes que nous avons menées, la
Pologne enregistre maintenant un excédent dans différents
produits comme le lait, les viandes, le blé… Aussi, je dois
dire que l’Algérie a traversé une période cruciale durant les
années 1990 et j’en suis heureux qu’elle s’en est sortie.
L’Algérie, qui est un marché potentiel avec des ressources
Energie & Mines
56
mars 2009
importantes, a engagé des
réformes profondes, notamment celles relatives à l’investissement et à la privatisation.
Mais les hommes d’affaires
polonais affichent toujours une
certaine frilosité.
La décennie 1990, qualifiée de
drame national, a énormément
marqué les entrepreneurs polonais qui ont affiché une certaine hésitation. Cependant, je
dois souligner que parmi les
membres de la délégation qui
m’accompagne figurent une trentaine d’homme d’affaires
polonais. Ces derniers, et selon leur première impression,
affichent un optimisme et une détermination à conclure des
contrats et à faire des affaires en Algérie. Car l’Algérie reste
un marché avec d’énormes perspectives.
Toutefois, nous nous sommes consacrés durant tout ce
temps à la maison Pologne, à notre économie et à notre
adhésion à l’UE. Cela explique aussi notre absence du marché algérien d’autant que nous avons de très bonnes relations avec votre pays et qu’il est maintenant temps de promouvoir davantage cette relation. D’ailleurs, durant ces
deux dernières années, plusieurs ministres du gouvernement algérien ont visité la Pologne. A cette occasion, je
vous informe que des ministres algériens ainsi que le chef
d’état-major sont attendus prochainement en Pologne.
Concernant la question du Sahara occidental,
peut-on connaître la position de votre pays à
l’égard de ce dernier cas de décolonisation
en Afrique ?
Mon pays soutient toute solution dans le cadre des Nations
unies. Nous avons même un officier de l’armée polonaise
dans les rangs de la Minurso. Et je rajoute que nous soutenons aussi la tenue d’un référendum sous les auspices de
l’ONU.
partenariat
3e session du Conseil d'affaires algéro-russe
Vers un «partenariat productif»
Le Conseil d’affaires
algéro-russe a tenu à
Moscou sa troisième
session sous la
coprésidence de
Abdelkader Taïeb
Ezzraïmi, vice-président du Conseil pour
la partie algérienne,
et de Sergueï
Vinnitchenko, viceprésident de la partie
russe en présence des
membres des deux
délégations.
Dans une allocution à l’ouverture de la
session qui s’est tenue dans le cadre des
réunions bilatérales organisées à l’occasion de la réunion du Conseil d’affaires
arabo-russe organisé concomitamment
er
avec le 1 Salon d’affaires Arabia-expo,
M. Vinnitchenko a notamment mis l’accent sur l’importance du renforcement
des relations économiques et commerciales de la Russie avec l’Algérie et le
monde arabe de manière générale «dans
un contexte de multipolarité».
L’approche de l’Algérie concernant les
voies et moyens de renforcer leurs relations bilatérales dans le domaine économique «est proche de celle de la
Russie», a-t-il déclaré avant de rappeler
que les relations entre les deux pays
sont entrées dans une nouvelle étape
depuis 2005, tout particulièrement
après la visite du Président Vladimir
Poutine en Algérie et de celle effectuée
par le Président de la République,
Abdelaziz Bouteflika en Russie en
février 2008.
Ces visites ainsi que celle du ministre
russe de l’Energie en Algérie en 2007
ont permis de conclure plusieurs
accords entre les deux pays, a-t-il
rappelé.
Il a souligné que si le travail du Conseil
d’affaires algéro-russe a enregistré des
succès sur plusieurs plans, «il est temps
de donner une nouvelle impulsion à
l’action de cette structure afin de créer
une synergie contribuant à promouvoir
davantage les relations d’affaires entre
les opérateurs des deux pays».
De son côté, Taïeb Ezzraïmi a particulièrement mis l’accent sur la nécessité
pour les hommes d’affaires russes et
algériens de mesurer à sa juste valeur
l’importance du rôle qu’ils peuvent
jouer «dans la promotion d’une coopération économique et commerciale bilatérale de haute qualité».
« Cette tâche est d’autant plus aisée que
nos économies disposent d’une complémentarité remarquable tout en n’ayant,
jusqu’à présent, été que faiblement touchées par la crise économique mondiale», a-t-il estimé.
Evoquant le climat des investissements
en Algérie, il a souligné que «la situation
aujourd’hui a changé de manière radicale tant du point de vue politique et
sécuritaire que du point de vue économique».
Compte tenu du niveau d’attractivité de
l’Algérie grâce à «son ambitieuse politique fiscale d’incitation à l’investissement étranger direct, combinée aux
coûts (avantageux) de la main-d’œuvre
et de l’énergie et à la volonté des hommes d’affaires algériens, je puis vous
affirmer qu’il y a là un terrain favorable
offrant de réelles opportunités», a-t-il
souligné. «L’approche stratégique développée par l’Algérie depuis plus de neuf
années a été limpide et sans contradiction aucune», ce qui laisse apparaître
«de grandes opportunités à s’approprier, au niveau du marché algérien, des
segments entiers extrêmement intéressants, compte tenu de la taille et de la
position géostratégique privilégiée de
l’Algérie, que d’aucuns considèrent
comme la porte principale d’entrée en
Afrique», a-t-il poursuivi.
Tout en appelant les opérateurs russes à
s’intéresser au marché algérien, il a rappelé que la refonte de tous les textes de
lois régissant la sphère économique «est
un signe majeur, à même de rassurer les
investisseurs russes candidats à la
conclusion d’affaires avec leurs homologues algériens».
Le représentant de l’ambassade
d’Algérie à Moscou a, pour sa part, mis
en exergue tout l’intérêt que portent les
autorités algériennes aux travaux de ce
forum et leur pleine disposition à
accompagner l’action du Conseil d’affaires algéro-russe comme le prouve la
présence dans la délégation algérienne
d’un représentant de l’Agence nationale
pour le développement des investissements (ANDI).
Les travaux se sont poursuivis par la
présentation de plusieurs opérateurs
comme Saidal, l’entreprise Anabib,
l’ANDL, Aquapark (projet de complexe
touristique et de loisirs sur le littoral
d’Annaba), du côté algérien, et de
Stroitrangaz ainsi que d’une société
spécialisée dans les engins de travaux
publics et du machinisme agricole du
côté russe. Les participants ont convenu sur proposition de la partie russe de
créer, dans les meilleurs délais, un site
internet dédié au Conseil d’affaires
algéro-russe pour permettre aux opérateurs des deux pays de gagner du temps
en échangeant des données et des informations en temps réel pouvant aider à
conclure des accords.
Les participants ont particulièrement
mis l’accent sur la nécessité de ne pas se
limiter au renforcement des échanges
commerciaux mais d’œuvrer à promouvoir les investissements grâce à un «partenariat productif» à travers la création
de joint-ventures dans différents
secteurs d’activités d’autant que les
deux pays disposent de potentialités
appréciables.
Ils ont également convenu, sur proposition du vice-président de la partie algérienne, de tenir la 4e session du Conseil
en Algérie dont la date de la rencontre
n’a pas été fixée.
Cependant, les deux parties ont insisté
pour que le Conseil tienne une session
au moins une fois par an, tout en insistant sur la nécessité pour les secrétariats
permanents de faire le bilan annuel des
activités du Conseil qui a un rôle très
important à jouer puisqu’il a pour mission de mettre en relation les hommes
d’affaires des deux pays.
Energie & Mines
57
mars 2009
PARTENARIAT
partenariat
algérie-allemagne
Plus de 200 entreprises allemandes
implantées en Algérie
Une importante délégation d’hommes
d’affaires allemands représentant une
douzaine d’entreprises spécialisées dans
les domaines du BTP, des transports et
de la logistique était présente à une
conférence organisée à l’hôtel Mercure
par la Chambre algéro-allemande de
commerce et d’industrie. Cette conférence soutenue par le ministère allemand de l’Economie et de la
Technologie, et consacrée à l’exploration d’éventuelles opportunités de partenariat dans les secteurs indiqués, a
mis en évidence le potentiel algérien en
la matière à la faveur du programme
quinquennal 2005-2009 et les perspectives de développement de la coopération bilatérale dans le cadre du prochain
quinquennat 2010-2014. Dans son
intervention devant les représentants
des ministères algériens des Travaux
publics et des Transports, le directeur
général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d’industrie a souligné l’intérêt des opérateurs de son pays
pour le marché algérien dont les indicateurs économiques sont propices à la
promotion de la coopération, notamment dans le domaine des infrastructures étant «le secteur-clé du programme
pour la relance économique».
Andréas Hergenröther a tenu à rappeler, à ce propos, que plusieurs entreprises allemandes ont déjà réussi à tisser
des partenariats dans les secteurs du
BTP, des transports et de la logistique
avec des entreprises algériennes, citant
l’exemple de la société Dywidag qui a
conclu un partenariat avec Cosider
pour la réalisation de la partie génie civil
du métro d’Alger ou encore la société
KNAUF, leader mondial dans l’industrie
du plâtre, qui a décroché 50% des
actions de l’usine de plâtre à Fleurus et
qui ambitionne d’acquérir, cette année,
la totalité des actifs de l’usine dans le
cadre de la privatisation. Aussi KNAUF
réalise-t-elle actuellement une deuxième ligne de production de plaques à
plâtre, la plus grande en Afrique du
Nord.
Energie & Mines
58
mars 2009
L’investissement en question est estimé
à 40 millions d’euros. D’autres jointventures ont été citées par l’intervenant
dans les domaines des matériaux de
construction (BASF-Orascom) ou les
transports (Siemens-SNTF) pour illustrer la densité du partenariat bilatéral.
Plus grand exportateur mondial en
2007 avec un volume de près de 969
milliards de dollars et 1 billion d’euros
en 2008, l’Allemagne entretient, en
effet, de bonnes relations économiques
avec l’Algérie au regard de l’évolution
des échanges commerciaux durant ces
dernières années.
Les exportations allemandes vers notre
pays ont atteint pour les neuf premiers
mois de l’année 2008 un volume de
1,6 milliard de dollars, soit une
augmentation de 25% alors que les
importations d’Algérie ont été de l’ordre de 2,3 milliards de dollars, soit le
double par rapport à l’année 2000.
M. Hergenröther a affirmé que plus de
200 entreprises allemandes sont actuellement implantées en Algérie. Le représentant du ministère des Travaux
publics, Boualem Oumedjber, sousdirecteur de la Coopération a, pour sa
part, présenté le schéma directeur des
grandes lignes du plan de développement du secteur pour dire que le
domaine des travaux publics est «un
vecteur de développement qui offre
beaucoup d’opportunités de partenariat
et d’investissement».
Le secteur qui englobe un réseau routier de 111 000 km supportant plus
95% des échanges, plus de 5 000
ouvrages d’art, 55 aérodromes,
42 infrastructures portuaires, représente, en effet, 6,3% du PIB hors hydrocarbures et une forte contribution à la
croissance, notera l’intervenant.
M. Oumedjber soulignera également la
nécessité de mise à niveau des infrastructures sachant que le réseau autoroutier de l’Algérie devra atteindre, en
2025, un linéaire de 5 500 km. Par
ailleurs, le Directeur de la Planification
au ministère des Transports a mis en
avant les principaux objectifs du secteur
dans le sillage du prochain quinquennal
2010-2014. Il s’agira essentiellement de
la création de nouvelles entreprises de
transports urbains, de nouveaux téléphériques et de tramways dans les
wilayas de Annaba, Oran et Constantine
mais aussi de l’extension du réseau
ferroviaire, fera savoir Salim Hamdane.
Ce dernier qui soulignera l’intérêt
accordé au secteur parlera également
d’électrification du réseau ferroviaire,
d’intensification du maillage du réseau,
notamment au niveau du sud et de
l’ouest. Il annoncera, d’autre part, la
mise en exploitation prochainement
de trains électrifiés dans la banlieue
algéroise.
partenariat
Energies renouvelables
Les Allemands proposent savoir-faire
et transfert de technologie
Les opérateurs allemands veulent apporter leur contribution dans le développement du programme des énergies
renouvelables. Un groupe de six entreprises ont participé à
un séminaire tenu sous l’égide de la Chambre de commerce algéro-allemande à l’hôtel Mercure à Alger. Selon son
directeur général, M. Hergenrother, la mission vise à
«identifier les besoins des institutions algériennes en technologies et savoir-faire» et leur faire «des propositions de
solutions assurant le transfert du savoir-faire technique et
technologique».
Les Allemands connaissent les ambitions des Algériens de
vouloir atteindre «un objectif de 5% en énergies renouvelables d’ici 2010» mais constatent aussi que «le programme
accuse du retard» si l’on se fie au niveau atteint aujourd’hui dans ce domaine qui «ne dépasse pas les 0,2%», dira M.
Hergenrother. De plus, la poursuite de ces objectifs exige
une «actualisation du cadre juridique par la promulgation
d’un décret sur les tarifs ou le système de subvention» qui
permette de favoriser l’implantation des projets de production de l’électricité photovoltaïque ou à partir du solaire «en
Algérie», estiment les Allemands.
La rencontre a permis d’aller de l’avant avec la signature de
«plusieurs accords dans le domaine du photovoltaïque et
du solaire thermique», a déclaré le DG de la Chambre algéro-allemande. Les Allemands sont leaders dans le domaine
du solaire et la préoccupation des Algériens a surtout porté
sur le coût que «la fiabilité permet cependant de compenser» à long terme, se défendent les hommes d’affaires allemands. Ces derniers sont fortement impliqués en Algérie
dans la gestion des déchets, l’environnement, le solaire.
Vingt hommes d’affaires, en partenariat avec
l’organisme de coopération allemande GTZ, ont mené des
missions de prospection en 2008 à Alger. Une autre rencontre, tenue en juin avec les experts allemands et les représentants des ministères de l’Energie, de l’Aménagement du
territoire ainsi que ceux de New Energy Algeria, a traité de
la question du développement du solaire. 70 experts
(30 Algériens) ont participé au dernier salon sur l’environnement. Toutes ces manifestations – qui visaient une
approche du marché algérien – ont donné lieu à des séries
d’accords de partenariat. Parmi les projets les plus en vue,
on peut citer la fourniture d’une centrale hybride solairegaz, à Hassi R’mel par les entreprises Schott et Siemens, la
construction d’une tour solaire à Sidi Abdellah, ainsi que
d’autres projets réalisés par X-tern, Phaesum, Solar 23.
Vollmer, Conergy…
r
Selon le D Abderrahmane Hamidat, du Centre des énergies renouvelables, l’Allemagne est l’un des pays partenaires au même titre que la Belgique et l’Espagne avec lesquels
l’Algérie compte développer son programme des énergies
renouvelables et plus particulièrement le solaire. Le cadre
d’investissement avec ses mesures incitatives, c’est-à-dire la
loi de 2004 sur la production de l’électricité, permet d’encourager les investisseurs potentiels. «Plusieurs entreprises
allemandes se sont déjà installées dans notre pays», dira-til. Les experts allemands, qui ont animé des conférences
techniques, ont montré l’utilité du développement du solaire dans le dessalement, l’irrigation, l’approvisionnement en
eau, l’épuration des eaux usées avec des applications dans
des pays comme le Maroc, l’Inde et la Jordanie qui peuvent
«intéresser l’expérience algérienne», avait noté Olivier
Mayer du centre allemand Global Research.
Algérie-Suisse
Intensification des relations bilatérales
Le Président du Conseil national de la
Confédération suisse, André Bugnon, a
quitté Alger au terme d’une visite officielle de quatre jours, à l’invitation du
Président de l’Assemblée populaire
nationale (APN), Abdelaziz Ziari.
Peu avant son départ, M. Bugnon s’est
félicité de sa visite qui, a-t-il affirmé
dans une déclaration à la presse, «va
contribuer à l’intensification des relations bilatérales».
Auparavant, il a estimé à l’issue d’un
entretien qu’il a eu avec le ministre des
Affaires étrangères, Mourad Medelci,
que les relations bilatérales «méritent de
s’intensifier» car, a-t-il dit, «nos deux
pays ont des valeurs à échanger», assurant que ces échanges «vont être certainement fructueux».
Il a souligné enfin que ses différentes
rencontres avec les hauts responsables
de l’Etat ont révélé des «potentialités
énormes» de part et d’autre, favorables
à l’intensification des relations économiques et politiques entre les deux pays.
Energie & Mines
59
mars 2009
PARTENARIAT
partenariat
algérie-Pays-bas
Maxime Verhagen, ministre néerlandais des Affaires étrangères :
«L’Algérie est un partenaire majeur
pour les Pays-Bas»
M. Verhagen qui s’exprimait lors d’une rencontre avec les étudiants de
l’Institut diplomatique et des relations internationales (lDRI), à la résidence El Mithaq, était accompagné de son homologue algérien,
Mourad Medelci.
Indiquant être «très heureux de se
retrouver en Algérie» et d’avoir, par-là
même, rencontré le Président de la
République, Abdelaziz Boutetlika,
M. Verhagen n’aura de cesse durant
celle conférence de rappeler que
«l’Algérie est un partenaire majeur au
sein de la Méditerranée pour les PaysBas». Un partenaire avec lequel son
pays «a des intérêts réciproques ».
Allant plus loin, le ministre dira : «Nous
avons pris la décision de faire de
l’Algérie un partenaire stratégique»,
expliquant par là que les deux parties
sont tombées d’accord «sur notre participation dans cette nouvelle politique de
diversification de votre économie».
Evoquant les questions d’ordre international, M. Verhagen a souligné le fait
que «les Pays-Bas soutiennent le
Secrétaire général de l’ONU dans ses
efforts pour arriver à une solution politique qui prévoit l’autodétermination du
peuple du Sahara occidental». Le
ministre hollandais a indiqué qu’«une
solution durable au conflit ne servira
pas uniquement le Sahara occidental et
le Maroc, mais ouvrira les portes de la
coopération dans la région du
Maghreb». «Nous soutenons le
Secrétaire général de l’ONU ainsi que
e
son envoyé spécial au 5 round des
négociations (de Manhasset) entre le
Front Polisario et le Maroc», a-t-il souligné. M. Verhagen, qui était en visite au
Maroc a précisé qu’il avait fait la même
déclaration à Rabat, en anglais, concernant le conflit entre ces deux pays. «J’ai
dit la même chose au Maroc et je pense
que cela est clair», a-t-il encore dit.
Pour ce qui est de la teneur de ses rencontres avec les responsables algériens,
l’hôte de l’Algérie a précisé que celles-ci
Energie & Mines
60
mars 2009
ont porté sur des questions «extrêmement importantes» des relations bilatérales, à savoir la coopération économique et institutionnelle et la lutte contre le terrorisme.
«Nous avons échangé des informations
et surtout consolidé notre conviction
commune de renforcer la coopération
dans plusieurs domaines tels que celui
de l’eau, l’agriculture les énergies
renouvelables...», a-t-il dit.
«Nous avons l’ambition de transformer
cette relation commerciale en une relation de partenariat» dans tous les
domaines, notamment celui de l’alimentaire (semences, lait et viande) et de
l’industrie.
Le ministre néerlandais a également
affirmé que la déclaration signée à Alger
sur la non-double imposition «ouvre un
nouveau chapitre dans les relations
bilatérales».
«L’approfondissement de nos relations
se manifeste dans de nombreux domaines, surtout dans le domaine économique et énergétique», a-t-il ajouté,
affirmant que les entreprises néerlandaises «ont beaucoup à offrir» dans le
cadre de la coopération dans d’autres
créneaux tels que l’agriculture, les
infrastructures et l’activité financière.
De son côté, notre ministre des Affaires
étrangères, Mourad Medelci, a affirmé
que l’Algérie entend développer une
coopération soutenue avec les Pays-Bas
dans le domaine énergétique compte
tenu du fait qu’elle constitue un intermédiaire important entre les pays producteurs et consommateurs.
«Nous voulons développer une relation
avec les Pays-Bas qui tienne compte de
l’aptitude particulière de ce pays à être
un intermédiaire utile entre les pays
producteurs et consommateurs d’énergie». M. Medelci a en outre plaidé en
faveur d’une coopération énergétique
«globale» avec l’Europe.
Pour rappel, la visite officielle du MAE
du Royaume des Pays-Bas s’inscrit dans
le cadre du renforcement des relations
de coopération bilatérale et de concertation politique entre les deux pays. Elle
intervient également au moment où
l’Algérie et les Pays-Bas affichent une
volonté partagée d’imprimer à leur partenariat économique une «dynamique
nouvelle» à travers «un échange désormais régulier de visites de haut niveau».
partenariat
Premières journées technologiques françaises à Alger
50 entreprises «exposent»
leur savoir-faire
Organisées par la
Mission économique
de l’ambassade de
France en Algérie et
l’agence UBIFrance,
en collaboration avec
la Chambre algérienne
de commerce et d’industrie (CACI) et le
Forum des chefs d’entreprise (FCE), les
journées technologiques françaises ont
été ouvertes au Palais
des nations.
Marquée par la présence de Jean-Louis
Raffarin, sénateur de la Vienne, ancien
Premier ministre, cette rencontre a
réuni environ 200 participants représentant 56 entreprises françaises qui
ont eu, au cours de cette rencontre, à
exhiber leur savoir-faire dans quatre
secteurs stratégiques pour les deux
pays.
Il s’agit de l’énergie, hors hydrocarbures, environnement, transport et technologies de l’information et de la communication (TIC). Plus de 2 000 visiteurs professionnels algériens (responsables politiques et institutionnels, décideurs privés et publics, partenaires
potentiels, agents, importateurs…)
étaient attendus à cet évènement franco-algérien le plus important de l’année. Après la Pologne, le Koweït et
l’Arabie Saoudite, l’Algérie a été retenue
pour cette opération.
A cette occasion, l’ex-Premier ministre
français a affiché sa confiance quant à
l’avenir de l’économie algérienne, tout
en insistant sur l’importance des relations algéro-françaises et le partenariat
qui a toujours existé entre les deux pays.
«Je suis content de voir les entreprises
françaises avoir confiance au dévelop-
pement de l’Algérie. Il y a lieu d’intensifier les échanges entre les deux pays et
être au centre de la technologie.»
Présidée par Bruno Ponson, Directeur
général de l’Ecole supérieure algérienne
des affaires (ESAA), la première journée a été marquée par l’organisation
d’un atelier-débat sur le management
de projet. Plusieurs présentations ont eu
lieu au cours de cette séance-débat. Il
s’agit des exposés sur les différents projets des grandes entreprises, telles que
Alstom Holdings chargée des infrastructures de production d’énergie et du
transport ferroviaire, de Tansdev, opérateur de transport rivé en France,
d’Egis Groupe ingénierie et conseil
dans le domaine de la construction des
infrastructures, montage de projets,
exploitation des infrastructures routières et aéroportuaires.
Il faut noter que ces journées sont marquées par une exposition regroupant les
grands groupes, PME, et pôles de compétitivité français autour de ces quatre
secteurs, ainsi que des ateliers axés sur
trois thèmes porteurs : management de
projets, transfert de savoir-faire et de
technologie, schémas innovants de partenariats qui sont organisés en marge de
ces travaux. Les organisateurs comptent beaucoup sur les entretiens ciblés
entre décideurs publics ou privés algériens et responsables d’entreprises
françaises.
Il faut reconnaître que la France reste le
premier fournisseur de l’Algérie et est le
premier investisseur hors hydrocarbures dans le pays. On compte un peu plus
de 250 entreprises françaises implantées dans le pays, employant près de
30 000 ouvriers et travailleurs.
Pour les deux parties, les perspectives
d’évolution du marché sont particulièrement prometteuses. Forte de ses
recettes pétrolières et gazières, de l’élimination de sa dette extérieure, de
réserves de change qui couvrent plus de
trois ans d’importation, l’économie
algérienne s’ouvre et les projets d’infrastructure abondent, ainsi que des
Des experts soulignent
l’importance de la
communication
pour l’entreprise
Des chefs d’entreprise français ont souligné, à Alger, l’importance de la communication pour l’entreprise, aussi bien au plan
interne qu’externe dans le management
des projets afin de garantir une «meilleure
efficience» dans leur élaboration et mise en
œuvre. Lors d’un atelier-débat sur le thème
«Management de projets», des experts ont
évoqué devant un parterre de chefs
d’entreprise algériens les actions à entreprendre pour améliorer les performances
d’une entreprise et la réalisation de ses
projets. Pour le représentant de l’entreprise
Alstom (infrastructures de production d’énergie et de transport ferroviaire), Frédéric
Wiscart, les facteurs de succès d’un projet
consistent à «impliquer l’équipe chargée de
l’exécution dans la phase commerciale et lui
faire connaître le contenu des contrats».
Il s’agit également, a-t-il dit, de «s’adapter
aux spécificités locales, anticiper et maîtriser les risques et mettre en place une
relation d’équipe». Le représentant de la
société Bull Algérie (système d’information
ouvert) a indiqué, de son côté, que le
management de projet «s’appuie sur une
méthodologie, un ensemble structurant de
règles, de techniques et outils applicables
pour l’ensemble du cycle de vie du projet,
et sur l’accompagnement du client tout au
long de la mise en œuvre des phases de
changement qui sont l’introduction et la
mise en service de nouvelles technologies».
Le P-DG du Groupe Egis (ingénierie et
conseil dans le domaine de la construction
des infrastructures routières et aéroportuaires), Yazid Abela, a abordé l’aspect
organisationnel, insistant sur l’importance
d’identifier les différents acteurs d’un projet
et de définir le rôle de chacun, notamment
le comité de pilotage.
projets de privatisation ou d’investissement en Greenfield, avec notamment
l’arrivée de nouveaux investisseurs en
provenance des pays arabes (Egypte et
pays du Golfe principalement).
Les secteurs les plus porteurs, outre l’énergie, sont les transports urbains, les
chemins de fer, l’aéronautique, le BTP,
l’eau ainsi que les technologies de l’information et de la communication.
Energie & Mines
61
mars 2009
PARTENARIAT
partenariat
algérie-canada
Le MAE canadien : «L’Algérie,
un partenaire solide»
Le ministre canadien des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a affirmé à
Ottawa que l’Algérie est un «partenaire
solide» avec lequel le Canada a bâti une
«relation unique».
«En cette période d’instabilité économique mondiale, il est rassurant pour le
Canada, alors que le monde entier s’affaire à remettre le système financier
international sur des bases stables, de
compter sur l’Algérie, un partenaire
solide, un allié et un complice avec
lequel nous avons patiemment bâti au
cours des dernières décennies avec,
entre autres, le concours des entrepreneurs une relation unique», a souligné
M. Cannon dans une allocution lors du
déjeuner de l’Alliance d’affaires
Canada-Algérie (AACA). Evoquant la
coopération énergétique entre les deux
pays, il a affirmé que l’Algérie et le
Canada «sont des superpuissances
énergétiques dans leur région respective», relevant que l’énergie «se trouve au
cœur de notre commerce bilatéral qui a
dépassé cinq (5) milliards de dollars en
2007 et qui a fait de l’Algérie le premier
partenaire commercial du Canada en
Afrique et au Moyen-Orient».
«L’Algérie, a-t-il poursuivi, contribue à
la sécurité énergétique du Canada en
assurant l’approvisionnement pétrolier
d’une partie de l’est du pays», ajoutant
que «pour, leur part, les sociétés canadiennes ont reconnu le formidable
potentiel du secteur énergétique algérien en y investissant fort de leur
leadership technologique et de leur
dynamisme».
«Nous sommes bien conscients, ici au
Canada, que l’influence de l’Algérie
dépasse largement ses frontières nationales et qu’Alger est devenue un acteur
incontournable sur les échiquiers européen et méditerranéen», a-t-il souligné.
Revenant sur l’historique des relations
agléro-canadiennes, M. Cannon a rappelé que «dès les premiers mois après
son indépendance, l’Algérie a su trouver
à ses côtés un Canada engagé résolument pour l’épauler dans ses aspirations
à bâtir un pays moderne et prospère».
«Aujourd’hui, a-t-il ajouté, le Canada
est présent dans plusieurs secteurs d’activités en Algérie, tout comme l’Algérie
l’est de plus en plus au Canada.»
Concernant la communauté algérienne
établie au Canada, le MAE canadien a
précisé que 50 000 Algériens vivent au
Canada, relevant que plusieurs d’entre
eux occupent aujourd’hui des postes de
responsabilité au niveau des universités,
centres de recherche et certaines entreprises industrielles.
Le MAE canadien a, en outre, mis en
exergue l’importance de l’ouverture
d’une liaison aérienne Alger-Montréal
dans la facilitation des échanges dans
différents domaines entre les deux pays.
«J’ai moi-même paraphé l’accord aérien
entre le Canada et l’Algérie qui a facilité les échanges entre nos pays. Air
Algérie a d’ailleurs établi une liaison
aérienne entre Alger et Montréal, la première en Amérique du Nord», a-t-il dit.
Par ailleurs, M. Cannon a exprimé l’appui de son pays aux efforts de l’Algérie
pour accéder à l’Organisation mondiale
du commerce (OMC).
L’AACA a été créée en 2004 pour
contribuer au développement des
échanges économiques et à la promotion des investissements et du partenariat entre le Canada et l’Algérie.
algérie-soudan
Signature d’un procès-verbal de coopération
Le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, et son
homologue soudanais, Zoubeir Ahmed Al Hassène, ont procédé à Alger à la signature d’un procès-verbal de coopération
entre l’Algérie et le Soudan dans le domaine énergétique
dans le cadre de la consolidation de la coopération et du partenariat entre les deux pays.
Intervenant à l’issue de la cérémonie de signature, M. Khelil
a indiqué que ce document visait à insuffler un nouvel élan
au partenariat dans divers domaines, notamment en matière
d’exploration et de production de pétrole dans les deux pays
à travers la compagnie Sonatrach et les entreprises pétrolières soudanaises.
Le procès-verbal de coopération algéro-soudanaise prévoit
également «un soutien de l’Algérie au Soudan pour le parachèvement des études de réalisation et d’exploitation des
raffineries ainsi que la formation de cadres et techniciens
Energie & Mines
62
mars 2009
soudanais dans les instituts algériens et les entreprises de formation spécialisées», a précisé M. Khelil.
De son côté, le ministre soudanais de l’Energie s’est félicité
des résultats de sa visite en Algérie, affirmant que «les deux
pays œuvrent de concert en vue d’apporter les dernières
retouches à la concrétisation de projets mixtes dans le secteur des mines et du raffinage du pétrole», avant de prévoir
«d’autres contrats d’association à l’avenir entre l’Algérie et le
Soudan».
Le ministre soudanais a également fait part de la volonté de
son pays de bénéficier de l’expérience algérienne dans le
domaine de l’énergie tout en exprimant le souhait de lancer
«un partenariat d’investissement à travers la création au
Soudan d’une entreprise mixte spécialisée dans la prospection pétrolière».
partenariat
algérie-états-unis d’amérique
L’ambassadeur d’Algérie à Washington
devant le Conseil d’affaires algéro-américain :
«Nous nous félicitons du volume sans cesse
croissant des échanges entre nos deux pays»
■ M. Baâli a également reçu les représentants de la communauté
algérienne établie aux Etats-Unis.
L’ambassadeur d’Algérie aux EtatsUnis, Abdallah Baâli, a tenu une réunion de travail qui a regroupé les présidents des différentes associations de la
communauté nationale établie aux
Etats-Unis, a-t-on appris auprès de
l’ambassade.
S’adressant aux représentants de la
communauté nationale, M. Baâli a affirmé sa disponibilité à écouter leurs préoccupations et à œuvrer au renforcement des moyens de la section consulaire, ainsi qu’à la rationalisation de ses
méthodes de travail pour répondre au
mieux à leurs attentes. Il les a dans ce
cadre appelés à «s’engager dans la promotion des intérêts et de l’image de
l’Algérie» aux Etats-Unis et à participer
«de façon plus résolue au processus de
développement interne».
Lors du débat, les représentants de la
communauté nationale établie aux
Etats-Unis ont soumis un certain nombre de propositions visant à «une
meilleure prise en charge» de leurs préoccupations au niveau de la section
consulaire» et se sont déclarés «pleinement disposés à contribuer au rayonnement de l’Algérie aux Etats-Unis et à
son entreprise de redressement».
L’ambassadeur s’est engagé, de son
côté, à tenir des réunions périodiques
avec les dirigeants de la communauté
nationale en vue d’assurer le suivi des
décisions prises lors de la réunion.
Par ailleurs, M. Baâli, qui a été l’hôte du
Conseil d’affaires algéro-américain
(USABC), s’est félicité du volume «sans
cesse croissant» des échanges commerciaux entre l’Algérie et les Etats-Unis
(20 milliards de dollars américains), faisant de notre pays, a-t-il dit, le premier
partenaire des Etats-Unis au Maghreb
et le second dans le monde arabe et des
Etats-Unis, le premier client de l’Algérie
et
son
quatrième
fournisseur.
L’ambassadeur qui a en outre relevé la
«prédominance» de la composante
hydrocarbures qui caractérise encore
les échanges entre les deux pays a, à
cette occasion, appelé les entreprises
américaines à «saisir les opportunités de
coopération et d’investissement que
recèle le marché algérien aux fins de
leur diversification».
Soulignant l’impératif d’une coopération constructive entre l’ambassade et le
Conseil d’affaires afin de permettre aux
deux pays d’atteinte leurs objectifs communs, M. Baâli a enfin réitéré son soutien comme celui du gouvernement
algérien à l’USABC dans son action et à
«agir dans un sens qui puisse favoriser
l’amélioration de l’image de marque de
l’Algérie aussi bien au niveau des entreprises américaines qu’au sein des
instances fédérales des Etats-Unis, dont
le Congrès».
Energie & Mines
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mars 2009
PARTENARIAT
partenariat
Associée à l'exploitation du grand champ de gaz de Camisea
Sonatrach signe un nouveau succès au Pérou
avec la mise en production du gisement de Pagoreni
Le gisement de gaz humide de Pagoreni dans le département de Cusco, au Pérou, vient d’entrer en production.
La cérémonie officielle d’inauguration de l’entrée en production de ce gisement qui relève du grand champ de
Camisea à la mise en valeur duquel la compagnie nationale Sonatrach est associée aux côtés d’autres compagnies
pétrolières s’est déroulée à Pisco en présence de Mohamed
Meziane, P-DG de Sonatrach.
Avec une production initiale de 6,5 millions de mètres
cubes par jour de gaz et quelque 20 000 barils/jour de
liquides, la mise en production de ce gisement constitue un
succès indéniable de Sonatrach dans sa stratégie de
développement à l’international. Engagée depuis 2002
dans le projet Camisea, Sonatrach avait, en 2003, augmenté sa mise dans le bloc 88. Un avenant signé avec la compagnie Pluspetrol avait permis à Sonatrach de prendre une
participation de 10% dans le champ de Camisea en amont
et d’augmenter de 10% sa participation en aval dans le
transport par canalisations. En 2004, le consortium en
charge de Camisea et regroupant Pluspetrol, Hunt Oil,
SKGROUP, Technit et Sonatrach avait obtenu les droits de
développement du champ gazier Pagoreni sur lequel un
puits avait déjà été foré. Les ressources estimées de cette
zone sont de 223 milliards de mètres cubes.
Chakib Khelil décoré de l’ordre
du «Soleil de Pérou»
Dr Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines, a effectué sa visite
officielle au Pérou durant laquelle il a eu d’intenses activités et a été
décoré de l’ordre du «Soleil du Pérou».
L’entretien a été l’occasion de passer en
revue l’état des relations de coopération
dans le domaine de l’énergie et des
mines ainsi que les perspectives de leur
renforcement. Monsieur le Ministre a
également été reçu par le Premier
ministre péruvien, Yehude Simon, et le
Vice-Président du Congrès.
r
Au cours de cette visite, D Chakib
Khelil a eu une séance de travail avec
son homologue péruvien, le ministre de
l’Energie et des Mines, Pedro Sanchez
Gamarra, élargie aux membres des
deux délégations.
Le procès-verbal signé au terme de ces
discussions réaffirme la volonté des
deux parties de renforcer davantage la
coopération entre les deux pays, notamment dans les domines de la formation
des cadres péruviens en Algérie (IAP),
de l’exportation et de production d’hydrocarbures, de la commercialisation,
du transport du gaz naturel, du raffinage et de la pétrochimie.
Un accent particulier a été mis sur le
secteur des mines où la partie péruvienne a marqué sa disponibilité à partager
son expérience dans ce domaine avec
Energie & Mines
64
mars 2009
l’Algérie. Pour la mise en œuvre des
axes de coopération identifiés dans ce
procès-verbal, un groupe mixte a été
mis en place. Le ministre a également
visité l’unité de traitement de gaz à
Pisco et l’usine de liquéfaction en cours
de réalisation à Malchorita (200 km au
sud de Lima). Pour rappel, Sonatrach
est présente au Pérou dans le projet
Camisea qui est un projet intégré comprenant les segments amont, transport,
distribution et GNL avec une prise de
participation de 10% dans la partie
développement et production et 20%
dans le transport par gazoduc.
En marge de sa visite au Pérou, le
ministre a été décoré, suite à une décision du Président de la République du
Pérou, de l’ordre du «Soleil du Pérou»
en reconnaissance au mérite et aux
efforts qu’il a déployés dans la promotion et le développement des relations
d’amitié et de coopération entre
l’Algérie et le Pérou.
La cérémonie de remise de cette distinction honorifique, deuxième du
genre après celle de 2004, s’est déroulée au siège de la chancellerie sous la
présidence du ministre des Affaires
étrangères péruvien en présence de
hauts responsables politiques, économiques et parlementaires.
Dans son allocution de remerciements,
le ministre a réaffirmé sa ferme volonté
pour le renforcement et la diversification des relations de coopération et de
partenariat entre l’Algérie et le Pérou
pour en faire un modèle de coopération
Sud-Sud.
focus
Energie & Mines
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mars 2009
PARTENARIAT
partenariat
Clôture de la 17e session de la grande commission mixte algéro-tunisienne
Un nouveau souffle
à la coopération bilatérale
■ Signature de 8 projets d'accords, mémorandums et programmes
exécutifs.
Huis projets d’accords, mémorandums
et programmes exécutifs ont été signés
e
à l’issue de la 17 session de la grande
commission mixte algéro-tunisienne.
Ces documents concernent les volets
économiques et commercial, les ressources humaines et le volet consulaire
et social.
L’accord commercial préférentiel porte
sur un système de liste de produits à
échanger et l’octroi des mêmes avantages accordés à l’Union européenne
dans le cadre de l’accord d’association.
Trois listes tarifaires ont été retenues
dans cet accord pour être soumises à
l’exonération. Il s’agit du démantèlement douanier à partir de l’entrée en
vigueur de l’accord, de la réduction de
20% durant les cinq premières années
et de 10% pendant 10 ans.
L’accord énonce également des mesures
relatives à la lutte contre la concurrence
déloyale et aux mesures préventives. Un
accord entre le Centre algérien de
contrôle technique des travaux publics
(CTTP) et le Centre tunisien d’étude
technique et de la construction
(CETEC) a été également conclu entre
les deux parties. Il vise notamment à
échanger des expériences, des stagiaires
et des experts et d’instaurer un partenariat pour soumission dans le cadre d’appels d’offres nationaux et internationaux. Le volet des ressources humaines
comporte, quant à lui, un accord de
coopération et un programme exécutif
dans le domaine de l’enseignement
supérieur. L’accord prévoit l’encouragement de la coopération entre les universités et les instituts de l’enseignement
supérieur dans les domaines des énergies renouvelables, la lutte contre la
désertification, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, la biotechnologie, la santé et l’agriculture. Le programme prévoit la
facilitation des échanges des délégations estudiantines et scientifiques entre
les deux pays. Le volet consulaire et
social renferme un protocole d’accord
dans le domaine des affaires religieuses,
une convention de coopération entre
l’Office national d’appareillage et accessoires pour handicapés et la Caisse de la
sécurité sociale de Tunisie et un protocole de coopération dans le domaine de
la Sécurité sociale.
Il prévoit aussi un programme exécutif
(2008-2010) dans le domaine du travail
et des relations professionnelles.
Accord pour doubler les approvisionnements
de la Tunisie en GPL algérien
L’état et le développement de la coopération énergétique
avec, à la clef, un accord d’accroissement des exportations
de gaz algérien vers la Tunisie ont focalisé les travaux de la
séance de travail coprésidée à Tunis par le ministre de
l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, et son homologue
tunisien, Afif Chelbi.
L’occasion a été saisie pour annoncer la conclusion d’un
accord entre les deux parties pour doubler les quantités de
GPL livrées à la Tunisie, actuellement de 150 000 tonnes/an, à près de 300 000 tonnes/an pour couvrir les
besoins de la Tunisie en la matière. «C’est un très bon
accord entre les deux parties», a déclaré à ce sujet Chakib
Khelil, en précisant qu’«outre cet accord de 300 000 tonnes/an, renouvelable, il est également question pour
Sonatrach de participer dans les facilités de stockage de
GPL en Tunisie».
Les deux parties ont évoqué la possibilité de développer à
l’avenir un stockage terrien, en Tunisie, de GPL qui servi-
Energie & Mines
66
mars 2009
rait de base de stockage du produit, destinée aussi bien à
couvrir les besoins de la Tunisie que ceux d’autres pays de
la Méditerranée en la matière.
Les deux parties ont, en outre, discuté du développement
du gaz découvert en Tunisie, notamment le mode de sa
commercialisation et de la construction prochaine d’une
équipe de travail appelée à plancher sur la question, a ajouté le ministre.
Les autres dossiers évoqués ont porté sur l’approvisionnement en GPL et en gaz naturel des zones frontalières
tunisiennes à partir de l’Algérie, ainsi que le projet de l’interconnexion électrique entre les deux pays.
«Nous espérons commencer en 2009 le transfert de l’électricité sur des liaisons de 400 kilovolts», dira Chakib Khelil
en soulignant qu’«avec l’interconnexion faite depuis
quelques semaines avec le Maroc, le paysage maghrébin
dans le domaine de l’électricité commence à devenir une
réalité».
partenariat
e
25 anniversaire de la TTPC
Le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, a assisté à la célébration du 25e anniversaire de la création de la Trans-Tunisian Pipeline
Company (TTPC).
La TTPC est la société qui assure la
gestion et l’exploitation du tronçon
tunisien (370 km) du gazoduc transméditerranéen (Transmed) reliant l’Algérie
à l’Italie, via la Tunisie ; un projet long
de 2 500 km, dont 171 km en eau profonde, qui permet l’acheminement du
gaz des champs du Sud algérien vers
l’Europe.
M. Khelil, qui conduit une délégation
de responsables du ministère de
l’Energie et des Mines et Groupe
Sonatrach, s’est rendu dans la région
du Cap Bon (littoral), est de la Tunisie,
où il a visité les installations de la station
de compression d’El Haouaria.
La station, implantée après 170 km de
gazoduc en territoire tunisien, est placée en amont des conduites sous-marines du canal de Sicile. Elle est équipée
de 10 unités de compression (jusqu’à
210 bars) de cycle régénératif d’une
puissance totale de 260 MW, selon une
fiche technique présentée à l’occasion.
Le Transmed a fait l’objet d’un projet,
réalisé par le Groupe italien ENI, d’accroissement de près de 25% en deux
phases de ses capacités de transport,
soit de 27 milliards de mètres cubes par
Remerciements
an à 33,5 milliards de mètres cubes par
an à l’exécution totale du projet début
octobre 2008.
Une première phase de cet accroissement, soit pour une capacité de
1,2 milliard de mètres cubes/an a été
livrée en avril 2008 et une seconde pour
3,3 milliards de mètres cubes/an début
octobre 2008, pour un investissement
de plus de 500 millions d’euros, a-t-on
précisé.
Transmed est un ouvrage comprenant
deux gazoducs, dont le premier d’une
capacité de 12 milliards de mètres
cubes/an, a été mis en exploitation en
1983 et le second portant la capacité
globale à 27 milliards de mètres cubes
/an opérationnel depuis 1994.
Les deux gazoducs sont mis en parallèle et traversent le territoire tunisien sur
370 km de l’Oued Saf-Saf, à la frontière algéro-tunisienne, jusqu’à la station
d’El Haouaria à la pointe du Cap Bon
sur le littoral est de la Tunisie. Cette
dernière est reliée à la Sicile à travers
cinq lignes en mer équipée de terminal
de départ et d’arrivée (TMPC), est-il
ajouté. Pour Chakib Khelil, l’ouvrage,
qui prend forme dans le désert algérien,
traverse la Tunisie et aboutit en Italie,
revêt une dimension particulière et
constitue un lien physique important
rapprochant les rives nord et sud de la
Méditerranée.
«En reliant deux continents, l’ouvrage
est le symbole même de l’interdépendance entre ces pays et l’un de ses
objectifs est certainement, et non des
moindres, celui d’orienter les efforts des
pays impliqués vers un même objectif
de développement et d’agir comme un
facteur de rapprochement entre
l’Algérie, la Tunisie et l’Italie», a-t-il
souligné lors de la cérémonie de célée
bration du 25 anniversaire de la TTPC.
«Les volumes de gaz livrés aux clients
de Sonatrach sur le Transmed sont estimés à ce jour à plus de 450 milliards de
mètres cubes», a affirmé le ministre.
Cette cérémonie s’est tenue en présence, outre de Chakib Khelil et de son
homologue tunisien, Afif Chelbi, de la
sous-secrétaire d’Etat italienne aux
me
Affaires étrangères, M Stephania
Craxi, et des cadres des entreprises
d’hydrocarbures algérienne Sonatrach,
italienne ENI, tuniso-italienne Sergaz et
tunisiennes Etap et Sotugat.
Remerciements
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Energie & Mines
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mars 2009
INTERNATIONAL SPECIAL OPEP
Conférence extraordinaire de l'Opep d'Oran
Une forte présence
de la presse internationale
La conférence a enregistré la présence de :
• Près de 300 journalistes et photographes dont plus de 90
journalistes étrangers et 22 correspondants de la presse
étrangère accréditée à Alger.
• Plus de 40 organes de la presse nationale dont la
Télévision algérienne avec ses trois chaînes, la Radio
nationale (Chaînes I, II, III, RAI, Radio El Bahia)
• 46 organes de la presse étrangère mondiale n’ont pas
manqué ce rendez-vous planétaire.
Il s’agit notamment de la presse américaine présente
en force à Oran à travers :
• Bloomberg (TV et agence) avec 10 journalistes
• L’agence Platts avec 4 journalistes
• L’agence Associated Press (AP) avec 4 journalistes
• L’agence Dow Jones (4) ainsi que le Financial Times (1),
le Wall Street Journal (1) et le Business Week.
La presse britannique représentée par :
• Reuters (agence et TV) avec 10 journalistes
• The Economist (1)
Les Espagnols avec l’agence EFE (2) et la Radio extérieure d’Espagne. Etaient présents également l’AFP (6), Radio
France internationale (1) et Radio France (1), le quotidien
italien Li Sole 24 (1), la télévision allemande ZDF.
La presse japonaise a été représentée par l’agence de
presse japonaise (Jiji presse) (1), les télévisions japonaises NHK Japan TV et Kyodo News, ainsi que les quotidiens Nikkei, Tokyo Newspaper et Shimbun.
La presse chinoise était également de la partie à travers
l’agence Chine Nouvelle avec 7 journalistes et la télévision
publique de Chine (CCTV).
Des organes de la presse russe, nigériane, émiratie, qatarie, iranienne ainsi que les chaînes de télévision arabes (El
Arabia, la BBC Arabic, El Ikhbaria, LBC, El Hurra, Press
TV, Arab News Agency) ont aussi assuré la couverture
médiatique de cet événement.
Il est à relever qu’une quinzaine de journalistes étrangers
accrédités n’ont pas pu faire le déplacement à Oran en raison du retard dans la délivrance des visas.
Energie & Mines
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mars 2009
INTERNATIONAL SPECIAL OPEP
151e Conférence extraordinaire de l’Opep - Oran, 17 déc. 2008
147 dollars en juillet, 39 en décembre,
Cinq mois de chute libre du baril
Le baril de pétrole qui a atteint un record historique à
147,50 dollars à la mi-juillet 2008 ne vaut aujourd’hui que
le tiers de cette valeur, sinon moins. Voici les momentsclés de cinq mois de chute des prix.
11 juillet. Le prix du Brent de la mer du Nord (Londres)
atteint un record historique à 147,50 dollars (USD) et le
Light sweed crude 147,27 USD, soutenu par les tensions
géopolitiques et la faiblesse du dollar.
14 juillet. Les cours s’orientent à la baisse, tombant à
143,93 USD à New York et à 143,32 USD à Londres.
17 juillet. Le baril perd 10 dollars à 134,60 dollars à New
York après une hausse imprévue des stocks de brut aux
Etats-Unis.
23 juillet. Le Brent plonge en Asie à 129,01 USD et le
Light sweed crude à 127,69 USD.
1er août. Les cours reculent à 123,26 USD en Asie, déprimé par la croissance américaine jugée décevante au
deuxième trimestre.
11 août. Le Brent de Londres tombe à 111,44 USD en
raison des inquiétudes sur la consommation mondiale du
brut.
15 août. Le brut approche le seuil de 110 USD, atteignant 111,34 USD à New York, après le rapport de
l’Opep annonçant une légère révision à la baisse de la
croissance de la demande pétrolière mondiale.
3 septembre Le brut lâche près de 6 USD à New York,
après la dissipation des craintes sur l’ouragan Gustav, clôturant à 109,71 USD.
6 septembre Les prix baissent à New York à 106,23
USD, le bond du chômage aux Etats-Unis alimentant les
craintes d’un nouveau recul de la demande pétrolière.
9 septembre. Repli des cours à 105,79 USD à New York
et à 103,30 dollars à Londres.
12 septembre. Brève baisse du prix du baril de pétrole
sous les 100 dollars, touchant 99,99 USD à New York.
29 septembre. Le pétrole abandonne plus de 10 dollars
à New York à 96,37 après le rejet du plan de sauvetage des
banques aux USA.
1er octobre. Le Brent de la mer du Nord recule à 94,88
USD après l’annonce d’indicateurs économiques prévoyant une dégradation des perspectives mondiales de la
demande pétrolière.
22 octobre. Les cours du pétrole enfoncent le seuil des
70 dollars, lâchant plus de 4 USD à New York à 68,10
dollars et 3,70 USD à Londres à 66,02 après la publication des stocks hebdomadaires américains.
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70
mars 2009
3 novembre. Les prix du pétrole dégringolent encore,
chutant de près de 4 dollars à New York à 63,91 dollars
sur un marché restant pessimiste quant à l’évolution de la
demande mondiale de pétrole.
5 novembre. Les prix du pétrole repartent en forte baisse, perdant plus de 5 dollars à New York USD à
65,30 dollars après l’annonce d’une hausse des réserves
de produits pétroliers aux Etats-Unis.
6 novembre. Le prix du baril frôle le seuil de 60 dollars
à New York et tombe sous 57 dollars à Londres, son
niveau le plus bas depuis février 2007, sous l’effet d’une
rechute des marchés d’action.
11 novembre. Le pétrole plonge sous le seuil de 60 dollars à New York, plus bas depuis mars 2007, et s’échange
à moins de 55 USD à Londres, un niveau plus atteint
depuis janvier 2007 malgré l’annonce du plan de relance
chinois.
12 novembre. Les prix du pétrole touchent un nouveau
plancher depuis vingt mois, perdant plus de 3 dollars à
New York à 56,16 USD.
14 novembre. Les prix du pétrole reculent à 54,24 dollars à Londres face à l’accumulation des signes de détérioration de l’économie aux Etats-Unis comme en Europe.
19 novembre. Les cours du pétrole tombent sous le seuil
de 54 dollars à New York pour la première fois depuis janvier 2007 et s’approchent des 50 dollars à Londres.
20 novembre. Les prix cassent la barre symbolique des
50 dollars un peu plus bas depuis presque deux ans et s’échangeait à 50,22 USD à New York à 48,54 USD à
Londres sous l’effet de l’intensification de la crise économique.
5 décembre. Le Brent casse le seuil des 40 dollars à
Londres en chutant à 39,74 dollars après la publication
des chiffres sur l’emploi américain.
8 décembre. Le brut rebondit vigoureusement, prenant
près de 3 dollars à 42,67 dollars à Londres et à 43,72 dollars à New York, stimulé par l’anticipation d’une réduction
importante de l’offre de l’Opep à Oran.
11 décembre. Les cours bondissent encore plus de 4
dollars à 46,73 dollars pour le Brent de la mer du Nord
(Londres) et à 47,68 dollars pour le Light sweed crude
(New York) en prévision d’une baisse importante de l’offre de l’Opep avec le soutien possible de la Russie.
12 décembre. Les cours du pétrole cèdent leurs derniers
gains à 44,76 dollars à Londres et à 44,87 dollars à New
York, plombés par les Bourses et le secteur automobile aux
Etats-Unis.
international special opep
151e Conférence extraordinaire de l’Opep - Oran, 17 déc. 2008
Un organisme né il y a 48 ans à Baghdad
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) est un organisme permanent intergouvernemental créé à Baghdad (Irak) en
septembre 1960.
Elle a pour objectif principal de
coordonner et d’unifier les politiques pétrolières entre les pays
membres afin d’assurer la stabilité
du marché pétrolier international et
des prix correspondants du pétrole
brut. Les cinq membres fondateurs
de l’Opep sont l’Iran, l’Irak, le
Koweït, l’Arabie Saoudite et le
Venezuela. Ils ont été rejoints progressivement par neuf autres Etats
membres : le Qatar (1961),
l’Indonésie (en 1962) et qui doit
quitter l’Organisation en 2009, la
Libye (1962), les Emirats arabes
unis (1967), l’Algérie (1969), le
Nigeria (1971), l’Equateur (1973)
qui s’est retiré en 1992 pour intégrer à nouveau l’Organisation en
2007, l’Angola (2007) et le Gabon
(1975) avant de la quitter définitivement en 1994.
Son instance suprême est la conférence ministérielle qui se tient
tous les six mois à l’exclusion des
nombreuses réunions extraordinaires qui ont jalonné l’histoire de
l’Organisation.
En outre, trois sommets des souverains et chefs d’Etat des pays membres se sont tenus jusqu’à présent à
des moments cruciaux pour le marché pétrolier international (à Alger
en 1975, à Caracas en 2000 et à
Ryadh en 2008). C’est que le parcours mouvementé de l’Opep, long
de près d’un demi-siècle, a connu
des moments forts de cohésion et de
solidarité active mais aussi des
manifestations très préjudiciables de
désunion, heureusement ponctuelles et souvent passagères car tout
simplement contraires aux intérêts
de ses membres dont la plupart
tirent l’essentiel de leurs ressources
des exportations pétrolières qu’ils
réalisent. Le nécessaire équilibre qui
a toujours fait la force de ce groupe-
ment d’intérêt a failli ainsi voler en
éclats au milieu de la décennie 1980
lorsque pour diverses raisons dictées par la géopolitique du moment,
les prix ont atteint des seuils critiques (jusqu’à 7 dollars par baril),
engendrant une rupture de la discipline au sein de l’Organisation et
donnant lieu à ce qu’on a appelé
alors la «guerre des prix».
L’Organisation a dû se ressaisir par
la suite pour une ferme reprise en
main du marché, ce qui est sa raison
d’être jusqu’à imaginer il y a de cela
quelques années un système de
régulation automatique de sa
production pour défendre des prix
justes et rémunérateurs pour ses
membres.
Elle a en outre toujours veillé à pendre des mesures qui assurent un
«prix d’équilibre», c’est-à-dire un
prix consensuel qui ne soit ni trop
bas ni trop élevé et qui contente, en
définitive, toutes les parties prenantes au marché pétrolier, producteurs
et consommateurs, et qui ne soit pas
un facteur supplémentaire de déstabilisation de l’économie mondiale.
Enfin, l’Opep a souvent eu à cœur
sans toujours réussir d’associer les
autres pays producteurs et exportateurs de pétrole pour des actions
communes et concertées en faveur
d’un équilibre durable du marché
pétrolier international et, partant, de
l’économie mondiale prise en tant
que tout.
L’Organisation qui compte aujourd’hui treize (13) Etats membres à
part entière représente environ 43%
de la production mondiale de brut.
A elle seule, l’Arabie Saoudite assure 12,5% des extractions mondiales,
quasiment au même niveau qu’un
autre gros producteur comme la
Russie.
Le siège de l’Opep était implanté à
Genève (Suisse) durant les cinq
premières années de l’existence
de l’Organisation avant d’être transféré à Vienne (Autriche) le
1er septembre 1965.
Nicolas Sarkis préconise
un prix plancher de
90-100 dollars par baril
«L’Opep doit opter pour un prix plancher du
pétrole oscillant entre 90 et 100 dollars si elle
veut assurer ses investissements et développer
ses capacités de production», selon l’expert
pétrolier Nicolas Sarkis, tout en estimant qu’une
réduction de production d’au moins 2 millions de
barils/jour était nécessaire pour redresser les prix
du brut.
«Il est dans l’intérêt de tous (consommateurs et
producteurs) que les prix du pétrole remontent à
90-100 dollars au moins pour assurer les investissements requis et développer les capacités de
production», a précisé M. Sarkis, qui est le directeur d’Arab Petroleum Research Centre (APRC).
Selon lui, c’est le niveau de prix qui permettrait
de compenser ce déclin naturel de la production
des gisements matures, atteignant actuellement
un rythme alarmant de 8 à 9% par an et de faire
face également à l’accroissement des besoins de
consommation. M. Sarkis considère par ailleurs
que les mesures prises jusqu’ici par l’Opep pour
stopper l’effondrement des prix étaient nettement
insuffisantes, précisant qu’une autre décision de
baisse a besoin d’une détermination des pays
membres de l’Organisation à respecter leurs
engagements.
«Trop peu et trop tard. Ce constat résume les
mesures nettement insuffisantes et tardives
prises jusqu’ici par l’Opep pour stopper la baisse
des prix. Pire encore, la réduction de 2 millions
de b/j de la production n’a été respectée qu’à
moitié», constate-t-il. Interrogé sur les capacités
de l’organisation à jouer actuellement le rôle de
régulateur du marché, l’analyse a expliqué que
l’Opep «ne peut être le seul maître du marché
pétrolier mais peut y jouer un rôle plus ou moins
déterminant selon les circonstances».
Une réduction substantielle de la production d’au
moins 2 millions de barils/jour lors de la réunion
cruciale d’Oran pourrait restituer à l’Organisation
une partie de son pouvoir qu’elle a perdu au gré
de la crise économique et de la baisse de la
demande pétrolière mondiale, estime encore le
directeur de la revue Pétrole et Gaz arabes
(PGA).
«Dans un contexte caractérisé par une baisse
de la demande, une offre largement excédentaire,
une forte augmentation des stocks et un effondrement des prix, il est clair que l’Opep peut changer
complètement la donne en réduisant sa production d’une manière substantielle, soit d’au moins
2 millions de barils/jour», recommande t-il.
Selon lui, une coordination de la politique de
production et des prix avec la Russie et d’autres
exportateurs «faciliterait énormément la tâche de
l’Opep et serait dans l’intérêt de tout le monde»,
conclut l’expert d’APRC.
Energie & Mines
71
mars 2009
INTERNATIONAL SPECIAL OPEP
Energie & Mines
72
mars 2009
focus
Energie & Mines
73
mars 2009
ANALYSE
analyse
Les raisons de la crise des prix
Barils papier ou barils réels ?
Croissance des produits
dérivés ou problèmes dans les
marchés physiques du pétrole
«Fondamentaux» du
marché en crise ou
spéculation financière
? Qui est à l’origine
de la hausse des prix
du pétrole ? Pour
essayer de comprendre ce qui se passe,
nous avons posé aux
principaux experts
de l’industrie les cinq
mêmes questions.
Ils semblaient tous
s’accorder sur un
point, à savoir que
la capacité de production croît difficilement
et que – pour diverses
raisons – la demande
semble incapable de
ralentir avec la même
intensité et rapidité
qu’autrefois.
Energie & Mines
74
mars 2009
Pour expliquer les hauts niveaux
atteints récemment par les prix pétroliers, nous devons considérer deux
points. D’une part, nous avons ceux
qui attribuent la crise actuelle à la
forte croissance des marchés pour les
produits dérivés (barils papier), et en
particulier à la demande accrue de
contrats à terme de la part des investisseurs institutionnels et la spéculation sur ces derniers.
A l’opposé, nous avons ceux qui affirment que les problèmes résident dans
le marché physique du pétrole, qui a
commencé à manifester des signes
d’insuffisance de croissance de la
demande actuelle. La réserve de capacité de production des pays de l’Opep
est faible, les investissements dans la
nouvelle capacité sont insuffisants, la
production de pétrole est proche d’un
pic et la croissance future de la
demande est trop élevée.
Quelle est, selon vous, l’explication la
plus plausible ?
Drollas – Avant de déterminer si les
records atteints par les prix du pétrole
sont dus aux «fondamentaux du marché» ou aux «mécanismes financiers»,
il nous faut être clairs au sujet des bases
de l’économie. Il est permis de douter
que l’Arabie Saoudite a conduit l’Opep
à comprimer le marché pétrolier en
2007. Selon les estimations du CGES,
la réduction de la production de
l’Arabie Saoudite l’année dernière était
de 440 000 b/j, soit les 2/3 de la baisse de la production des 11 pays de
l’Opep (à l’exception de l’Angola et de
l’Equateur). La réduction de l’Opep a
été masquée par l’entrée de l’Angola
dans l’Organisation en janvier 2007 et
celle de l’Equateur en décembre 2007.
Face à une demande de pétrole mon-
diale additionnelle de l’ordre de 1,1 mbj
en 2007 et une baisse de 0,8 mbj dans
les fournitures non Opep (y compris les
LGN de l’Opep), avec le ralliement de
l’Angola au camp de l’Opep, le monde
avait eu besoin d’environ 2 mbj de
pétrole supplémentaire de l’Opep l’année dernière. Il reçut en fait juste un
peu plus de 1 mbj de pétrole additionnel de cette source, le tout attribuable à
l’entrée
de
l’Angola
dans
l’Organisation. Ayant besoin de plus de
pétrole et ne l’obtenant pas auprès de
son fournisseur d’appoint, l’industrie
pétrolière devait puiser sur ses stocks,
ce qu’elle fit effectivement en 2007 en
prélevant 0,93 mbj.
Les stocks pétroliers mondiaux ont
diminué pendant six trimestres consée
cutifs depuis la fin du 3 trimestre
2006. Ceci a fait baisser la couverture
e
de stock de 73 jours au début du 4 trimestre 2006 à 67 jours au début du
e
3 trimestre 2008, après une formation
e
de stocks minuscule durant le 2 trimestre 2008. A cette compression globale des stocks, il faut ajouter la perte
des fournitures de pétrole du Nigeria, à
savoir du brut léger et doux très
demandé pour la production de distillats moyens, produits connaissant
une pénurie en ce moment. Le marché
pétrolier, en conséquence, avait de
bonnes raisons d’être préoccupé par la
capacité et le désir des fournisseurs
d’appoint de l’industrie de continuer à
satisfaire la demande pétrolière mondiale grandissante, dont le taux de
croissance avait récemment ralenti
mais qui requiert entre 0,6 et 1,0 mbj
supplémentaires de pétrole chaque
année.
Les marchés à terme du pétrole ont dû
faire face à et s’accommoder de cette
rigueur actuelle persistante, et sont
aujourd’hui très étendus (les positions
ouvertes sur les contrats WTI du
international special opep
Nymex excèdent à l’heure actuelle les
1, 3 milliard b, contre 440 millions b en
2001). Compte tenu du faible rendement des Bons du Trésor américain
(environ 1,8% d’une année sur l’autre)
et de «roll returns» à 3 mois pour les
contrats à terme du WTI approchant
de 4% cette année, les investisseurs
considèrent logiquement le marché à
terme comme offrant un bon modèle de
picking (sélection d’actions). Lorsque
des considérations géopolitiques entrent en jeu - comme des rumeurs grandissantes quant à l’éventualité d’une
attaque israélienne sur les installations
nucléaires de l’Iran et la croissance du
nationalisme des ressources en Russie
et au Kazakhstan –, toutes les conditions sont réunies pour que les prix du
pétrole augmentent et restent élevés.
En termes plus simples, cela se résume
ainsi : le marché pétrolier est devenu
tendu en 2007 suite aux restrictions
imposées par l’Opep en ramenant les
niveaux des stocks pétroliers au plus
bas ; ce faisant, le marché a commencé
à se préoccuper de l’approvisionnement futur tant auprès des pays de
l’Opep que non-Opep ; le marché à
terme a avalé la mer et les poissons,
nourri par les rumeurs d’une instabilité
géopolitique prochaine. Un dernier
point est, à mon avis, concluant.
Les fondamentaux du pétrole n’ont pas
beaucoup évolué depuis janvier 2008
– la croissance de la demande de pétrole mondiale est peut-être encore plus
faible – et pourtant le WTI est passé de
89,4$/b durant la dernière semaine de
janvier à 145$/b le 3 juillet, soit une
hausse de 63% !
Lewis - Le marché du pétrole d’aujourd’hui est très différent de celui
d’autrefois, où pendant ces 30 dernières années environ, l’Opep jouait un
rôle majeur en imposant et administrant une certaine forme de structure
de prix, quoiqu’à des degrés de réussite variables. Ceci a fourni des repères,
ou «paramètres d’espérance», selon
lesquels les intervenants sur le marché
pouvaient baser leurs échanges ou
comportements d’investissement.
Depuis 2004 cependant, l’Opep a une
seule fois eu l’occasion de rejouer ce
rôle : en 2006, après une période de
forte baisse des prix du pétrole brut.
Ceci témoignait de la capacité de
l’Opep à fixer un plancher de prix mais
l’Organisation n’a pas été capable
ni/ou disposée à fixer un prix plafond.
Considérant le large éventail de transactions qui en a résulté, et particulièrement le potentiel haussier important, il
n’est pas surprenant que le marché
pétrolier ait attiré des spéculateurs. Les
spéculateurs à court terme exacerbent
très certainement la volatilité des prix,
mais il n’y a aucune preuve ni raisonnement qui nous amènerait à penser
que ce groupe soit responsable de la
hausse des prix.
Orientés à plus long terme, les investisseurs institutionnalisés ont également
augmenté leur engagement dans les
produits de base en général, y compris
le pétrole, mais à nouveau, une analyse
des hausses de prix relatives des différents produits de base, certains étant
ouverts aux investisseurs et d’autres
non, n’indique aucune corrélation
entre l’engagement de fonds et l’importance de la hausse des prix.
L’impulsion haussière sur les prix du
pétrole est très probablement liée aux
fondamentaux de l’offre/demande.
Pour la majeure partie des 3 ou
4 années passées, le marché pourrait
être décrit comme étant globalement
«en équilibre», mais avec une étroitesse
sous-jacente dans certains secteurs
(pour ce qui est des bruts légers et
doux et distillats moyens pauvres en
soufre). Si ceci a été à l’origine de l’élan derrière la percée initiale des cours
en 2004/2005, l’impulsion la plus
récente sur les prix, particulièrement
cette année, semble être davantage liée
aux perceptions futures des faiblesses
de l’offre. Le marché est donc, en termes économiques classiques, en train
d’essayer d’opérer une péréquation de
l’offre et de la demande à travers les
prix. Puisque l’offre est beaucoup
moins sensible au prix à court terme,
c’est la demande qui doit être ajustée.
En l’absence de tout plafond «artificiel»
imposé par l’Opep, le marché continuera donc à pousser les prix plus haut
jusqu’à contraction de la demande.
Long – Je ne pense pas que la hausse
des prix du pétrole soit le résultat d’une
activité de spéculation sur les marchés
«papier». Les prix du pétrole - et d’autres produits de base - sont tirés par
deux puissantes forces fondamentales
du marché à long terme : forte demande et offre restreinte. Du côté de la
demande, la Chine et l’Inde sont en
train de transformer la structure de l’économie mondiale en mettant sur le
marché 2,5 milliards de futurs consommateurs. Du côté de l’offre, les
contraintes politiques et la hausse des
coûts ont inhibé l’investissement dans
les nouvelles capacités de raffinage et
de production en amont, restreignant
l’offre de pétrole et contribuant à pousser les prix vers le haut. Aucune des
deux n’est susceptible de reculer de
manière significative au cours des cinq
prochaines années.
En dépit de la hausse des prix du pétrole, la demande continue de croître fortement en Chine et en Inde alimentée
par la combinaison d’une croissance
économique rapide, des contrôles du
prix intérieur et des subventions.
L’année dernière, l’économie de la
Chine s’est développée de 12% et celle
de l’Inde de 9% et l’utilisation du pétrole a progressé de 5% en Chine et de 7%
en Inde. A eux deux, ces pays intervenaient pour la moitié de la croissance
de la demande mondiale de pétrole
d’un peu plus de 1 mb/j en 2007.
Comme les consommateurs en Chine
et en Inde sont encore protégés de la
hausse des prix du marché pétrolier par
les contrôles intérieurs et les subventions, ils sont moins incités à l’utiliser
de manière plus efficiente. Le pétrole
est également largement utilisé pour la
production d’électricité - notamment
des petits générateurs diesel utilisés
pour pallier les pannes de réseau.
Dans le même temps, l’offre de pétrole
se resserre. En amont, la production de
pétrole brut en dehors des pays de
l’Opep est maintenant en baisse, créant
un fossé que seule l’Opep peut combler. Au premier semestre de cette
année, l’offre de pétrole brut non-Opep
a chuté de 600 000 b/j (1,5%) bouleversant les prévisions d’une forte
☞
Energie & Mines
75
mars 2009
ANALYSE
analyse
☞ augmentation. Mais, en dépit de recet-
tes pétrolières beaucoup plus élevées,
les gouvernements des pays membres
de l’Opep n’investissent toujours pas
suffisamment dans de nouvelles capacités de production et préfèrent utiliser
l’argent à d’autres fins. Avec autant de
réserves de pétrole mondiales toujours
inexploitées concentrées dans les pays
de l’Opep – en particulier au MoyenOrient – et contrôlées par des compagnies nationales, il devient de plus en
plus difficile d’élargir l’offre.
Mais ce n’est pas tout. Cette année, les
prix du pétrole sont tirés encore plus
haut par une pénurie de diesel. La
demande de diesel croît à un rythme
insoutenable car les raffineurs de
pétrole n’arrivent pas à en fabriquer
suffisamment. Au premier trimestre de
cette année, la demande de diesel a
augmenté de 8% par rapport à la même
période un an plus tôt. Mais la demande pour d’autres principaux produits de
raffinage a été soit inchangée (essence)
ou a diminué (huile de chauffage et
mazout résiduel). La demande s’étend
plus rapidement en Chine et en Inde où
le diesel est utilisé tant pour le
transport que pour la production d’électricité, en particulier dans les petits
générateurs. La demande de diesel a
grimpé de 14% dans ces deux pays au
cours du premier trimestre.
Marzo – Je partage personnellement le
point de vue selon lequel la vérité est
dans le juste milieu. D’une part, les
dernières années ont été marquées par
une très forte augmentation des aspects
financiers liés aux marchés énergétiques. Non seulement le pétrole, mais
le gaz naturel et l’électricité ont connu
également une activité commerciale
très active, bien avant la véritable turbulence pétrolière. Les préoccupations
financières accrues au sujet du pétrole
interpellent de nouveaux types d’agents
sur les marchés de futures : les fonds
d’investissement, les fonds d’arbitrage
et les fonds souverains.
Dans une période caractérisée par la
faible rentabilité des marchés financiers
traditionnels, les placeurs pour compte
Energie & Mines
76
mars 2009
non pétroliers motivés par la perspective de rendements élevés ont trouvé une
nouvelle forme d’investissement financier, par l’entremise de leur rôle d’opérateur très actif sur les marchés financiers. D’autre part, les anticipations
d’une prochaine hausse du prix du
pétrole ont un fondamental «réel» : la
demande soutenue en provenance de la
Chine et de l’Inde sème le doute sur la
disponibilité future du pétrole. Dans un
certain sens, la seule explication potentielle réelle de la turbulence actuelle est
peut-être liée à une sorte de «crainte»
de pénurie future.
Morse – Il ne fait aucun doute que la
principale cause de la hausse des prix
du pétrole est le sous-investissement à
tous les niveaux de la chaîne énergétique depuis une vingtaine d’années. La
même situation a été constatée pour
d’autres matières premières, y compris
les métaux de base et les produits agricoles. Depuis plus de deux décennies,
les prix des produits de base ont diminué en termes de valeur relative,
décourageant de nouveaux investissements. Puis, au début de cette décennie, les conséquences du sous-investissement ont créé un resserrement des
conditions de marché et une augmentation des prix.
Dans le cas du pétrole, trois secteurs de
la chaîne de l’offre du pétrole ont soudainement été touchés par une escalade des prix du fait d’un prélèvement
massif sur les stocks ou les capacités
inutilisées. Ces trois secteurs comprennent le secteur des services, où les
pénuries de main-d’œuvre et de matériel ont provoqué une escalade des prix
; le secteur du raffinage, où l’utilisation
des capacités a grimpé à plus de 95% à
l’échelle mondiale ; et la production où,
en raison de facteurs géopolitiques au
Venezuela, Nigeria et Irak, l’infrastructure disponible pour la production du
pétrole a été restreinte.
Ce n’est que dans le contexte d’une
offre réellement serrée que le rôle des
facteurs financiers peut être compris.
Les facteurs financiers qui ont fait que
les prix se sont envolés encore plus
haut que ne le justifient les fondamen-
taux sont, entre autres :
• la dépréciation du dollar, qui est
responsable d’au moins 30% des hausses des prix depuis 2003 ;
• l’introduction de fonds indiciels seulement à long terme ;
• la croissance des opérations sur les
marchandises, les firmes de long/court
terme, qui sont à l’origine d’une instabilité des prix plus grande que cela
n’aurait autrement été le cas ;
• les placements à court terme pour
rapporter de l’argent sur la probabilité
d’une interruption de l’offre attribuable
à des conditions climatiques ou géopolitiques ;
• le retrait des producteurs de pétrole
et de gaz des opérations en couverture
qui a engendré de profonds déséquilibres sur les marchés financiers et accentué les flux spéculatifs. Lorsque le
pétrole a atteint 145$ et plus au début
de l’été, mon opinion était que ces facteurs financiers étaient responsables de
50$ de cette hausse. Mais l’augmentation à 95$ était purement le résultat des
fondamentaux physiques.
Un renforcement de la
réglementation des
transactions financières
dans les marchés ?
Le marché des dérivés du pétrole et
les prévisions qu’il engendre (prévision d’une crise structurelle dans l’offre) semble avoir un rôle important
dans la hausse des prix qui sévit
depuis des années. Pensez-vous que
ces prévisions sont rationnelles et justifiées ou sont-elles fondées sur les
prétendus scénarios catastrophes (la
fin du pétrole) annoncés par les traditionnels oiseaux de mauvais augure ?
Pour éviter que les prix de pétrole ne
soient à la merci de prévisions irrationnelles ou de spéculations, pensezvous que des réglementations et des
contrôles plus stricts des opérations
financières dans les marchés dérivés
soient nécessaires pour faire obstacle
ou prévenir la manipulation qui profite à une minorité au détriment de
l’économie mondiale ?
international special opep
Drollas – Certaines prévisions sont
rationnelles et justifiées, d’autres non.
Il y a de bonnes raisons de s’inquiéter
de la perte dans la capacité de production de pétrole dans certains pays
comme le Venezuela (0,9 million b/j
depuis 1998) ; l’Indonésie (0,6 million
b/j depuis 1998) et le Nigeria (0,7
million b/j en raison de la fermeture
momentanée de puits depuis l’année
passée), la baisse de la production au
Mexique et la stagnation de celle-ci en
Russie.
Il y a également lieu de s’inquiéter
quant à l’insuffisance d’investissement
dans les nouvelles découvertes dans
l’ensemble des pays de l’Opep, à l’exception de l’Arabie Saoudite, et l’exclusion constante des compagnies pétrolières internationales de toute opération
dans les grands pays producteurs de
pétrole du Moyen-Orient. Cependant,
le marché ne doit pas se tracasser à
l’idée que le pétrole en tant que
ressource est littéralement en train de
s’épuiser.
Au niveau mondial, il y a plus d’un
trillion de barils de réserves conventionnelles prouvées de pétrole, ce qui
représente 43 années d’offre au rythme
d’extraction actuel, 170 milliards de
barils de pétrole enfouis dans les sables
asphaltiques du Canada et plus de 300
milliards de barils de brut lourd dans la
ceinture de l’Orénoque au Venezuela.
Les «peak oilers» (défenseurs de la
théorie du pic de production de pétrole) sont aux commandes du train pessimiste qui est en marche, et sont écoutés, apparemment avec avidité, par des
investisseurs désireux de justifier leur
orientation vers les matières premières
en général et le pétrole en particulier.
Pour ce qui est du renforcement de la
réglementation des marchés à terme
afin d’endiguer les incidences «irrationnelles», toute forme de réglementation qui réduit la liquidité et par-là
même l’efficacité de ce marché doit être
rejetée car les marchés à terme sont des
systèmes de détermination des prix très
élaborés.
A l’heure qu’il est, et d’après les données disponibles aujourd’hui, ces marchés estiment que d’ici 2016 le cours
du pétrole devrait graviter autour de $
145/b. Si de nouvelles données sont
portées à la connaissance du marché ce qui est inévitable au fil du temps -,
alors la perception des prix du pétrole
par le marché changera sans aucun
doute et les prix pourraient augmenter
davantage, ou chuter encore plus.
Lewis – Durant ces derniers mois, la
perception était croissante au sein de
l’industrie de la probabilité d’une pénurie de l’offre de pétrole à court/moyen
terme - qu’elle soit la conséquence du
«pic pétrolier» ou de «l’insuffisance
d’investissement» – le résultat est le
même.
A mon avis, cette dernière conclusion
est assez plausible. La dépendance toujours croissante des investissements
des NOC pour assurer dans l’avenir
une offre incrémentielle est inévitable.
Les temps ont changé, nous ne sommes
plus à l’époque où les compagnies
pétrolières commerciales jouaient
essentiellement ce rôle. Les NOC doivent rendre compte à leurs gouvernements souverains, lesquels ont des
objectifs différents de ceux des compagnies pétrolières commerciales et, en
particulier dans un environnement de
prix pétroliers haussiers, vont probablement opter pour moins d’investissements (résultant de la conjugaison de
facteurs tels que la course au financement, la crainte d’un sur-approvisionnement du marché et d’une baisse des
prix et la conservation des ressources).
Les reproches à diverses parties d’être
responsables de la hausse prix résultent
de la frustration des pays consommateurs qui subissent une pression économique et politique, en étant incapables
d’exercer une influence sur le marché
pétrolier. Les propositions pour réglementer l’activité des marchés à terme
semblent être dictées par des facteurs
principalement politiques et ce particulièrement durant l’année électorale aux
USA. Sans preuve de lien de causalité,
de telles mesures n’auront pas grand
effet même si elles sont mises en
œuvre.
Long – Il est évident que dans tout
marché de matières premières, les anticipations jouent un rôle crucial dans la
détermination des prix des livraisons à
terme, surtout pour ce qui est des
échéances plus longues. Cependant,
elles ne sont pas «irrationnelles» car
elles conjecturent l’avenir. Une fonction-clé des marchés à terme est d’être
un forum où les prévisions peuvent être
discutées afin de partager les risques.
Les spéculations améliorent les déterminations des prix (price discovery) en
injectant des liquidités.
Des études sur d’autres marchés de
matières premières où la spéculation a
été bannie (marchés à terme américain
sur l’oignon et de Berlin pour le blé)
montrent que les prix étaient plus élevés et plus instables après l’interdiction
qu’auparavant. Dans le cas du pétrole,
les anticipations ont systématiquement
sous-estimé les prix futurs du pétrole
laissant penser qu’elles suivent ce qui
se passe dans le marché physique plutôt qu’elles ne le contrôlent. Toutes les
études sur le comportement des investisseurs, dans les marchés à terme du
pétrole, montrent que les spéculations
suivent les mouvements des prix plutôt
qu’elles ne les créent. L’interdiction des
activités spéculatives porterait préjudice aux marchés sans rien changer aux
fondamentaux sous-jacents du marché.
Marzo – Comme je l’ai déjà dit, de tel-
les prévisions ne sont pas totalement
«irrationnelles». A la base, il y a le
doute que si la Chine et l’Inde continuent de croître au même rythme
qu’aujourd’hui à long terme, des problèmes de volumes de pétrole nécessaires au soutien de leur développement
pourraient survenir. Pour le moment, il
ne s’agit pas d’un problème de pénurie
réelle, mais plutôt la «crainte» d’une
future pénurie.
☞
Energie & Mines
77
mars 2009
ANALYSE
analyse
☞ Morse – Pensez-vous que pour éviter
que le prix du pétrole ne soit otage de
«prévisions» irrationnelles ou de spéculations, il est nécessaire de renforcer la
réglementation et le contrôle sur les
opérations financières instaurées dans
les marchés dérivés, afin de restreindre
ou d’empêcher la manipulation des
marchés qui profite à une minorité au
détriment de l’économie mondiale ? A
mon avis, les principaux facteurs qui
gèrent les flux financiers, en dehors de
la dépréciation du dollar face à un panier de monnaies, ont été les incertitudes
et les prévisions édictées par ces mêmes
incertitudes.
Les incertitudes sont provoquées principalement par l’absence de transparence et, à son tour, l’absence de
transparence a été provoquée par un
changement dans l’offre et la demande
de l’OCDE, des pays non-Opep vers
les marchés en émergence et les pays de
l’Opep. Durant les trois prochaines
années, la majorité de l’augmentation
de l’offre viendra des pays du MoyenOrient appartenant à l’Opep qui n’aiment pas la transparence et qui gardent
jalousement les informations sur leurs
exportations tels des secrets d’Etat.
Etant donné que la plus grande partie
de la demande incrémentielle vient des
marchés émergents, dont les données
douanières sont peu fiables et trompeuses, nous ne pouvons plus suivre ces
flux.
Dans les marchés émergeants, qui
représentent la plus grande partie de la
demande (spécialement au MoyenOrient même et en Asie du Sud et de
l’Est), les gouvernements sont soit
incapables de quantifier les entrées de
fonds, soit répugnent à le faire. Le marché est donc faussé - le monde obtient
indirectement une offre incrémentielle
qui évolue malgré n’importe quel système de criblage ; et la demande incrémentielle aboutit à un infini trou noir.
Dans cet environnement, les anticipations plutôt que les connaissances prévalent. Les analystes et les compagnies
pétrolières ont fini par se faire à l’idée
que le pic pétrolier est bien là. Cette
conclusion démolit 140 ans d’histoire
que le pétrole est une marchandise
Energie & Mines
78
mars 2009
commerciale, mais elle influence les
anticipations qui, à leur tour, ont un
grand impact sur les flux financiers qui
exacerbent les prix.
Comme nous le savons cependant, la
trajectoire des prix est imprévisible et
n’est pas à sens unique. Les prix ne
peuvent évoluer selon une base parabolique pendant très longtemps, et qu’ils
aient atteint leur sommet au début de
ce mois, à la fin du mois dernier ou
qu’ils ne l’aient pas encore fait, toujours est-il que durant les trois prochaines années, ils seront largement ene
dessous du niveau du 2 trimestre.
Sommes-nous retombés dans
le marché dot-com du début
des années 2000 ?
A votre avis, les investissements dans
le domaine des dérivés du pétrole
sont-ils caractéristiques du long
terme ou, en cas de première baisse
de prix, pensez-vous à une fuite des
capitaux qui provoquerait une chute
soudaine de la valeur de ces activités
(confirmant la théorie d’une bulle
spéculative en place) ? Y a-t-il des
similitudes avec ce qui s’est produit
dans le marché dot-com du début des
années 2000 ?
Drollas – On sait que la participation
dans les contrats à terme du pétrole
tend à être plus importante à court
terme, mais va rétrécir à mesure que
nous progressons dans la courbe à
terme. D’autre part, en raison de leur
nature, les informations sur les contrats
de swap sont rares, mais ils couvrent
toutes sortes d’éventualités et l’engagement dans ces contrats est à la fois à
court et à long terme. Le pétrole est
depuis quelques années maintenant «la
tendance à la mode» pour les investisseurs et plusieurs d’entre eux ont été
amplement récompensés pour n’avoir
investi que dans le pétrole.
Cependant, s’il devait y avoir un début
de constitution de réserves de pétrole,
les prix au comptant commenceraient à
baisser sur les marchés à terme, créant
ainsi un report significatif. Dans ces
circonstances y aura-t-il une ruée vers
la vente des contrats à terme le long de
la courbe, provoquant ainsi l’effondrement de la courbe tout entière, ou le
report va-t-il simplement s’élargir et
encourager l’achat de pétrole pour le
stockage, ceci va dépendre de la perception de l’étroitesse du marché par ce
dernier dans le futur.
Si le marché pense que la demande de
pétrole restera faible et que les fournitures pétrolières augmenteront à long
terme, alors une histoire du type dotcom pourrait apparaître, avec des ventes tout le long de la courbe à terme,
causant une baisse très importante des
cours du pétrole qui ramènerait le prix
du pétrole au comptant à des niveaux
plus en accord avec les fondamentaux à
long terme.
La question concerne les marchés dérivés pétroliers, qui ne semblent pas attirer autant les investisseurs que ne le
font les bourses pétrolières organisées,
telles que le Nymex. Les marchés dérivés sont essentiellement des systèmes
de protection sur mesure qui offrent, à
un certain coût, une protection contre
les prix pour les consommateurs et
producteurs de pétrole. Ceci ne veut
pas dire que les investisseurs ne considèrent pas les marchés dérivés pétroliers comme étant utiles, car que je suis
sûr que c’est le cas pour beaucoup
d’entre eux, cependant la plupart des
investisseurs préféreront la liquidité, la
transparence et les échéances offertes
par les bourses organisées.
Lewis – Le volume des investissements
financiers dans les marchés à terme
pétroliers contribue très certainement à
la volatilité. On peut s’attendre en effet
à une forte baisse des prix une fois le
pic atteint. Etant donné que celle-ci ne
sera pas nécessairement accompagnée
d’une baisse conséquente de la demande pétrolière, cependant, l’Opep devrait
être en mesure de fixer un prix planché
en réduisant la production.
Long – Je ne pense pas que les prix du
pétrole forment une bulle spéculative.
Les prix pétroliers sont tirés à la hausse par l’étroitesse des fondamentaux
actuels du marché. Le pétrole est une
marchandise essentielle au fonctionne-
international special opep
ment de l’économie mondiale avec une
valeur réelle pour les consommateurs non pas un bien spéculatif comme une
action dot-com dont le prix est lié aux
anticipations des profits futurs. A court
terme, il n’existe pas de réel substitut
du pétrole dans son marché premier, le
transport. En cas de pénurie de carburant pour le transport et en particulier
le diesel, la majorité des consommateurs paieront un prix très élevé pour
s’en assurer la disponibilité.
Le pétrole est une activité à long terme.
Il implique des investissements de cinq,
voire dix ans, dans les nouvelles raffineries et nouveaux gisements pétroliers
et de nombreux actifs gros consommateurs de pétrole ont une durée de vie
encore plus longue. Aussi les marchés à
terme du pétrole ont-ils besoin, pour
être plus efficaces, d’échéances à long
terme. S’il y a un effondrement soudain
des cours du pétrole, il sera dû à un
brusque changement dans les fondamentaux du marché et dans les anticipations de prix, tel que le retour de
l’Iraq comme producteur de pétrole
majeur ou l’invention d’un vrai substitut au pétrole pour le transport, et non
à cause de l’éclatement d’une bulle spéculative.
Marzo – Personnellement, je ne pense
pas que les prix actuels du pétrole
soient déterminés par une «bulle» dans
le sens d’activité spéculative. Les prix
ne sont pas nécessairement élevés
parce qu’il y a bulle spéculative. En ce
moment, je pense que la crainte d’une
future pénurie résulte de la constatation de faibles taux de remplacement
des réserves des grandes compagnies
pétrolières conjuguée à de faibles taux
d’investissement dans le forage et l’extraction. Par-dessus tout, il y a les tensions géopolitiques dans la région du
Golfe où est principalement concentré
le pétrole.
A ce sujet, voyez-vous des similitudes
avec ce qui s’est produit dans le marché
dot-com du début des années 2000 ?
Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de
points communs entre la situation
actuelle et l’expérience dot-com.
Paradoxalement, plus faible est l’investissement dans le forage et la recherche
de gisements pétroliers, plus le prix du
pétrole pourrait être élevé et renforcer
le phénomène de pénurie ou la crainte
de pénurie. Dans l’expérience dot-com,
la faiblesse des investissements a provoqué la baisse des cotations des netcompagnies (nouveaux modèles d’entreprises). Au contraire, avec des prix
pétroliers plus forts, les valeurs des
actions des compagnies pétrolières
seront plus élevées.
Leo P. Drollas
Directeur adjoint et économiste en chef au
Centre for Global Energy Studies (CGES), un
centre d’études et de recherche sur l’énergie
basé à Londres. Après l’obtention de son doctorat au London School of Economics, M.
Drollas intègre le département Corporate
Planning de la société British Petroleum où il
dirige l’unité de modélisation économique en
menant de nombreuses études sur divers
aspects du marché pétrolier. En 1989, il
rejoint le CGES qui fut fondé cette année-là
par Zaki Yamani, ancien ministre du Pétrole
de l’Arabie Saoudite.
Morse – Il n’y a pas de réponse claire à
cette question. La majorité des flux
financiers dans le secteur du pétrole est
le résultat de nouveaux instruments qui
permettent aux gestionnaires de portefeuille une diversification des actifs en
leur assurant une exposition directe à
long terme pour équilibrer les autres
actifs en actions/obligations.
Mark F. Lewis
Membre du comité exécutif de FGE. Après
l’obtention de sa licence en économie et
finances, M. Lewis a accumulé plus de 30 ans
d’expérience comme consultant dans le secteur du pétrole et de l’énergie. Il a travaillé
pendant plus de 15 ans pour la société
Petroleum Economics où il a occupé le poste
de Directeur général, avant de devenir membre fondateur d’EMC. Au fil des années, il
exerça comme consultant pour de nombreux
clients, allant des multinationales américaines aux anciennes compagnies européennes
monopoles d’Etat et producteurs tels que les
NOC.
Ces instruments sont devenus particulièrement intéressants pour les caisses
de retraite, qui ont récemment bénéficié de leurs investissements dans les
matières premières, alors que leurs
actions et obligations ont été beaucoup
moins rentables. Ces instruments sont,
de par leur nature, à plus long terme et
ne sont pas susceptibles de diminuer,
même en cas de baisse des prix des
matières premières.
D’autre part, les flux spéculatifs peuvent évoluer de flux principalement à
long terme, et booster les prix, à des
flux principalement à court terme et
accentuer la baisse des prix, ce qui finira vraisemblablement par se produire.
Dans le même temps, un autre facteur
influe : celui des coûts de découverte et
de développement du pétrole. Ces derniers ont augmenté au cours de la
demi-décennie écoulée et expliquent
sans doute pourquoi les cours à terme
reportés ou à long terme ont augmenté
de façon si spectaculaire par rapport à
20$ le baril au début de cette décennie.
Les pressions sur les coûts vont finalement diminuer à mesure que les goulets
d’étranglement de l’offre et de l’emploi
sont résorbés, la diminution de ces facteurs de tension entraînant de ce fait
celle des coûts reportés.
David Long
Consultant indépendant pour le secteur
pétrolier, il entama sa carrière à British
Petroleum en 1977, où il travailla au département Approvisionnement et Corporate
Planning. Il rejoignit ensuite the Oxford
Institute for Energy Studies pour étudier les
mécanismes de la formation des prix à terme
dans le marché du Brent, le développement
de l’industrie du raffinage en Europe et les
liens entre les marchés à terme, futures et
physiques du gasoil. En 1986, il fonda Oxford
Petroleum Research Associates dont il est
l’un des directeurs.
Massimiliano Marzo
Professeur associé au département des
sciences économiques de l’Université de
Bologne, il obtint un doctorat en économie à
l’Université de Yale en 1997. Il enseigna la
macroéconomie ainsi que l’économie et la
finance internationales. Ses publications traitent de la politique budgétaire et monétaire,
des marchés financiers et du développement
et de la régulation des marchés des actions.
Il siège au comité scientifique du magazine
Energia.
Edward Morse
Consultant exécutif de Hess Energy Trading
Co., LLC, il dirige le département crises de
l’Institut James A. Baker III à l’Université Rice
à Houston, Texas. Il a été président de
Petroleum Intelligence Weekly Inc. Pendant
les années des administrations Carter et
Reagan, il occupa plusieurs postes, y compris celui de Secrétaire d’Etat adjoint à la
Politique énergétique internationale, et représentant des Etats-Unis à l’Association internationale de l’énergie.
Energie & Mines
79
mars 2009
INTERNATIONAL
international
Institutions de Bretton Woods
Le Président Bouteflika :
«Un nouveau Bretton Woods»
■ Le XIIe sommet de la francophonie a clos ses travaux au Centre
des congrès de Québec.
Le Président de la République,
Abdelaziz Bouteflika, l'invité spécial à ce
forum, s'est attelé au cours de ses nombreuses interventions à «reconnecter»
ce sommet qui a été pris en otage par la
crise financière mondiale et les efforts
pour y porter remède à la réalité des
pays du Sud. Notamment des Africains
dont des milliers meurent de faim, de
maladies quotidiennement au moment
où le Nord réunit, en quelques jours,
près de 2 000 milliards de dollars pour
sauver le système financier mis en place
il y a plus de soixante ans. Comme lors
de son discours devant les chefs d'Etat
et de gouvernement conviés au sommet,
le Président de la République est revenu
à la charge sur «la crise financière internationale». Arguments à l'appui, il a
plaidé pour «l'émergence d'une instance
internationale de régulation et de surveillance» qui pourrait «veiller au bon
fonctionnement du système financier
international», «tenir éloignés les désordres et les risques systémiques quels
qu'en soient les auteurs et les causes».
Comme nombre d'économistes de
renom et de chefs d'Etat, M. Bouteflika
suggère un «nouveau Bretton Woods»,
celui-ci rendrait possible, explique-t-il
après avoir rappelé que cette revendica-
tion des pays du Sud date des années
7190, «un système monétaire et financier international transparent, juste et
équitable où chacun aurait sa place» à
même de mettre fin au «libéralisme
débridé et la ''spéculation financière'' qui
menace l'économie réelle et l'équilibre
de l'ensemble des sociétés humaines».
Notamment les moins nanties. «La
tenue à Doha de la conférence chargée
d'examiner la mise en œuvre du consensus de Monterrey sur le financement du
développement en 2002 nous semble
une excellente opportunité de progresser vers cet objectif», dit-il.
La restauration de la paix et
de la sécurité, primordiale
pour nos pays
«La restauration de la paix et de la sécurité et leur préservation revêtent pour
nos pays une importance primordiale»,
dit-il, en intervenant lors de la discussion sur le thème «Enjeux de la paix, la
démocratie et l'Etat de droit». Précision
de M. Bouteflika : la concrétisation de
cette triple quête (prévention, gestion et
règlement des conflits) ne nécessite pas
seulement une volonté politique. Elle a
besoin de moyens matériels et logistiques. Choses dont certains pays
africains manquent. Idem pour la
bonne gouvernance inscrite dans la
réalisation des objectifs du millénaire.
Selon le Président de la République qui
a fait état des progrès accomplis par
plusieurs pays africains dans la bonne
gouvernance et des progrès accomplis
par ceux qui ont adhéré au Nepad,
celle-ci nécessite une «coopération
internationale». Cette coopération
pourrait être initiée dans l'espace francophone qui réunit le Nord et le Sud et
servir d'exemple à d'autres espaces. Pas
seulement dans ce thème, mais aussi
dans d'autres «enjeux». Comme l'environnement où les pays africains sont
«les plus vulnérables» sans qu'ils en
soient, pour autant, responsables, M.
Bouteflika a rappelé au Canada aux
pays développés leurs engagements :
transfert des technologies et augmentation du volume d'aide aux pays en développement pour «faire face aux risques
environnementaux». «En ces temps difficiles, aucun pays n'est à l'abri des
conséquences induites par la mondialisation et la globalisation», conclut le
Président de la République appelant les
pays du Nord à «évacuer» toute notion
d'assistance au Sud pour lui substituer
celle du partenariat et de la solidarité.
La crise financière
Il voyait clair celui-là…
Quand Thomas Jefferson évoquait les institutions bancaires
“I believe that banking institutions are more dangerous to
our liberties than standing armies. If the American people
ever allow private banks to control the issue of their currency, first by inflation, then by deflation, the banks and
corporations that will grow up around the banks will deprive the people of all property until their children wake-up
homeless on the continent their fathers conquered.”
Thomas Jefferson 1802
Energie & Mines
80
mars 2009
«Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au
combat. Si le peuple américain permet un jour que des
banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et
toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d'abord par l'inflation,
ensuite par la récession, jusqu'au jour où leurs enfants se
réveilleront sans maison et sans toit, sur la terre que leurs
parents ont conquise.»
Thomas Jefferson 1802
international
M. Laksaci appelle le FMI à jouer
un rôle plus actif dans la stabilité
financière mondiale
Le gouverneur de
la Banque d’Algérie,
Mohamed Laksaci
a appelé le Fonds
monétaire international à jouer un rôle
plus actif pour préserver la stabilité monétaire et financière
internationale.
Dans une intervention faite devant le
Comité international monétaire et
financer (CMF) du FMI dans le cadre
des assemblées annuelles des institutions de Bretton Woods qui se tiennent
à Washington, M. Laksaci a rappelé
que lors de la dernière réunion du
CIMF, la situation économique mondiale était déjà considérablement détériorée avec une croissance économique
mondiale fortement ralentie, notamment aux Etats-Unis, et dans beaucoup
de pays avancés qui sont maintenant au
bord de la récession.
La récente intensification de la crise
financière et sa diffusion rapide à d’autres pays, y compris des pays émergeants et en développement, assombrissent davantage les perspectives de
croissance économique mondiale, a
déploré le gouverneur qui intervenait
au nom du groupe des pays composé,
outre l’Algérie, de l’Afghanistan, le
Ghana, l’Iran, le Maroc, le Pakistan et
la Tunisie.
Dans ce contexte de choc à l’économie
mondiale sans précédent depuis les
années 1930 et d’incertitudes accrues,
malgré les actions prises récemment
dans plusieurs capitales importantes,
stabiliser les marchés et rétablir la
confiance sont nos principales priorités, a-t-il noté. Mais cela dépend de
manière cruciale de la coopération et
du renforcement de la coordination
internationale des politiques, y compris
en assurant une liquidité adéquate, en
prenant en charge la question des
avoirs compromis des banques et celle
de la recapitalisation des institutions
financières, ainsi qu’en assurant une
garantie adéquate des déposants, a-t-il
considéré. En parallèle, les politiques
monétaires et financières, dans le
contexte de tendance à la baisse des
pressions inflationnistes, doivent être
orientées vers le soutien de la rapide
reprise économique, tout en préservant
la stabilité budgétaire à moyen terme.
En tant qu’institution universelle ayant
pour mandat de préserver la stabilité
monétaire et financière internationale,
le FMI doit jouer un rôle proactif et de
premier plan dans la promotion de la
coordination et en prodiguant des
conseils efficaces, a plaidé M. Laksaci.
Sur ce point, il a souligné que le groupe qu’il représente au sein du CIMF
accueille favorablement l’annonce par
le directeur général du FMI de l’activation par cette institution financière
internationale de procédures d’urgence
pour répondre rapidement aux demandes d’assistance, avec accès élevé aux
financements
et
conditionnalité
atténuée.
«Nous réitérons notre appel pour l’établissement dans les meilleurs délais
d’un nouvel instrument de liquidité
pour les pays ayant accès aux marchés
et ceux souhaitant une plus grande
intégration dans l’économie mondiale»,
a prôné le banquier central algérien.
Il est également très important de souligner que cette crise et ses coûts élevés
pour l’économie mondiale ont mis en
avant le besoin pour le FMI de regagner le terrain perdu d’accomplissement effectif de son mandat, a-t-il jugé.
En particulier, sa mission centrale de
surveillance, notamment des économies et marchés financiers systématiquement importants, doit être considérablement renforcée afin de permettre
une détection précoce des risques pour
la stabilité et de prodiguer à temps des
conseils efficaces, a encore insisté le
gouverneur de la Banque d’Algérie.
Pour lui, l’efficacité de la surveillance
du FMI ne peut être renforcée que si
ses recommandations et ses conseils
sont pris en considération par tous ses
pays membres, particulièrement ceux à
importance systémique.
Afin de permettre que les évaluations et
conseils du FMI dans ses principaux
domaines de responsabilité soient de la
plus haute qualité et pertinence, le renforcement de ses capacités d’analyse et
d’expertise dans ces domaines, y compris à travers le recrutement et la préservation de personnel de haute qualité, est crucial et ne doit pas être entravé par des contraintes budgétaires
excessives, a-t-il conseillé.
Par ailleurs, il a abordé la question relative aux revenus du FMI qui doivent
être adéquats et stables pour le FMI. A
cet égard, il est crucial que soient obtenues dans les meilleurs délais les nécessaires ratifications parlementaires des
composantes essentielles du modèle de
revenus récemment adopté pour le
FMI, à savoir l’extension des pouvoirs
du FMI en matière d’investissement et
la vente d’une partie de ses avoirs en
or, a encore plaidé M. Laksaci.
Tel que souligné à raison par le DG du
FMI, «en même temps que la crise
financière est prise en charge, l’attention doit continuer à être portée sur la
nécessité de contenir l’impact des prix
élevés des produits alimentaires et de
l’énergie sur les pays membres les plus
vulnérables». A cet égard, il a fait savoir
que le groupe qu’il représente accueille
favorablement les amendements apportés récemment à la Facilité pour Chocs
Externes (FCE) afin d’aider ces pays à
faire face aux chocs externes : «Nous
encourageons le FMI à continuer à
jouer un rôle catalytique dans la mobilisation d’une assistance financière.
Plus importante en faveur des pays
affectés par les prix élevés des produits
alimentaires et de l’énergie, et de leur
apporter conseils et assistance technique adéquats, en prenant en compte
leurs circonstances et contraintes
sociopolitiques.»
Energie & Mines
81
mars 2009
INTERNATIONAL
international
Karim Djoudi :
«L’Algérie est munie des
“éléments de protection” contre
la crise financière internationale»
Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a soutenu que
l’Algérie est dotée des «éléments de protection» de
son économie contre la crise financière internationale
grâce à sa politique de financement de l’économie et
à son mode de gestion de ses actifs extérieurs.
M. Djoudi a fait cette déclaration à la presse
en marge de la session plénière de l’Assemblée
populaire nationale (APN) consacrée à l’adoption du projet de loi relatif aux modalités d’octroi par concession du foncier destiné aux
investissements.
Interrogé sur les éventuels effets que pourrait
induire la débâcle financière américaine sur la
situation économique et financière du pays,
l’argentier du pays a souligné tout d’abord que
dans une économie globale où les échanges
sont globaux, «nous ne pouvons pas ne pas
prendre en considération ce qui se passe dans
le monde». Cependant, il a expliqué : «Les
décisions prises par le gouvernement algérien
et les autorités financière et monétaire nationales en matière de conduite de financement
de notre économie et de la gestion de nos
actifs extérieurs à travers la dette extérieure ou
les réserves de change font que nous avons les
éléments de protection de notre économie.»
Faisant allusion à l’ingénierie financière pratiquée par les banques américaines sans
supervision rigoureuse favorisant les créances
douteuses et la propagation de la tourmente
financière américaine à travers les places
financières européennes, l’argentier du pays
a expliqué que l’Algérie n’est pas présente
sur ces marchés internationaux puisque
«nos banques n’interviennent pas dans les
activités de ces portefeuilles sur le marché
international».
M. Djoudi a indiqué aussi que la politique de
désendettement mise en œuvre par l’Algérie
s’est traduite par une réduction de la charge
des intérêts et, par ricochet, «nous ne subissons donc pas les insuffisances qu’il y a sur le
marché international en termes de crise de
liquidité et de la montée des taux d’intérêt».
Au sujet de la gestion du matelas de devises
dont dispose l’Algérie, M. Djoudi a indiqué
que «la Banque d’Algérie suit une logique en
Energie & Mines
82
mars 2009
matière de gestion des réserves de change qui
est d’aller vers des actifs sûrs et non vers des
actifs risques». Les actifs sûrs, selon lui, reposent sur «la qualité de celui chez qui nous
déposons l’argent».
Pour le ministre, il existe deux natures de
risques pour les actifs : un «risque nul»
lorsque l’argent est déposé auprès du Trésor
américain ou de ceux de pays européens ou de
tout autre pays (bons de Trésor).
Quant aux actifs risqués, il s’agit des dépôts
effectués auprès de banques et d’entreprises.
Le ministre a précisé que la différence entre
ces deux risques est le niveau de rémunération
des actifs déposés qui diffère en fonction du
risque qu’encourent ces actifs.
Or, historiquement, «le choix de l’Algérie est
d’aller vers des risques nuls» à travers les actifs
souverains et, en conséquence, «nos réserves
de change sont placées en actifs publics où la
rémunération est relativement faible mais le
capital est garanti», a explicité M. Djoudi.
Revenant sur la question des fonds souverains
que certains milieux en ont suggéré la création, M. Djoudi a considéré que la crise financière internationale actuelle «confirme le choix
du gouvernement de ne pas aller vers des
fonds souverains» car, selon lui, une telle
option, même si elle donne lieu, parfois, à plus
de rendements, elle aurait abouti à une situation incertaine.
Il est à rappeler que lors de l’audition annuelle consacrée au secteur des finances, le
Président de la République, Abdelaziz
Bouteflika, a affirmé que «pour ceux qui suggèrent de se lancer dans l’aventure d’un Fonds
souverain pour rentabiliser davantage nos
réserves de change à l’étranger, le pays continue d’avoir un énorme besoin de capitaux
pour le développement de l’économie nationale, qui ne plaide pas actuellement pour ce
choix».
Les motsclés pour
comprendre
les maux de
la finance
Subprime. Aux Etats-Unis,
crédit hypothécaire accordé
aux ménages modestes par
des établissements non soumis à la réglementation bancaire, sans considération de
leur incapacité à rembourser.
Titrisation. Montage permettant à un établissement
financier de transformer un
lot de créances (immobilier,
consommation…) en titres
commercialisables dans le
but de transférer à un tiers le
risque de non-remboursement du crédit initial.
Marché interbancaire.
Chaque fois qu’une banque
prête 1 000 euros, elle met
en réserve, sur un compte
de la Banque centrale, 2%
de ce crédit, soit 20 euros. Si
une banque n’a pas assez
de réserves pour prêter, elle
peut emprunter les réserves
des autres banques. Ces
prêts entre banques ont lieu
sur le marché interbancaire.
Injection de liquidités.
Lorsque les banques ne peuvent – ou ne veulent plus –
se prêter entre elles, elles se
tournent vers la Banque centrale. Celle-ci prête alors à
court terme en échange
de titres.
Hors bilan. Le bilan des
banques n’est plus la photographie de leur patrimoine.
La déréglementation et le
progrès technologique ont
donné aux institutions
financières de multiples
possibilités d’innover en
matière de crédit et
d’assurance financière.
CDO (Collateralised
Debt Obligations).
Chaque CDO représente un
lot de créances bancaires
commercialisées dans le but
de recréer de la liquidité ou
de se défaire sur un tiers
d’un risque de non-remboursement de crédit. Le CDO
est une forme de titrisation.
CDS (Credit Default Swap).
L’acheteur du CDS paie une
prime d’assurance au vendeur sans que celui qui
assure ait l’obligation de mettre de côté des fonds pour
garantir la transaction.
international
Forum des pays exportateurs de gaz
Adoption du statut et désignation
de Doha siège du Forum
e
Les travaux du 7 Forum des pays
exportateurs de gaz (FPEG) qui se sont
déroulés le 23 décembre 2009 ont été
marqués par la signature des statuts du
Forum et le choix de Doha (Qatar)
pour abriter le siège de ce Forum.
L’Algérie est représentée aux travaux de
ce Forum par le ministre de l’Energie et
r
des Mines, D Chakib Khelil. Le FPEG
est un espace pour échanger les expériences en vue de consolider les relations et de développer des projets de
partenariat entre les pays producteurs
r
et exportateurs de gaz. D Chakib
Khelil a estimé dans son intervention
que ce Forum doit s’adapter à chaque
évolution de l’industrie gazière.
«Chaque étape de l’évolution prévisible
de l’industrie gazière doit se traduire
par une adaptation en conséquence de
l’organisation de notre Forum et
chaque restructuration doit refléter les
évolutions possibles de nos objectifs», a
r
déclaré D Chakib Khelil. Cependant, le
ministre de l’Energie et des Mines a
rappelé que l’un des objectifs essentiels
à l’origine de l’existence du Forum, à
savoir le partage d’informations et
d’expériences, est «l’identification et la
concrétisation des voies et moyens permettant de promouvoir la coopération»
entre les pays membres du Forum.
Cette coopération «sera de plus en plus
nécessaire pour assurer un développe-
ment harmonieux de notre industrie»,
a-t-il estimé. Pour Chakib Khelil, cela
devrait permettre de «garantir la
meilleure valorisation possible» des
exportations gazières «sur la base de
conditions équitables assurant les intérêts de toutes les parties».
Créé en 2001 à Téhéran, rappelle-t-on,
le FPEG compte 15 Etats membres
dont l’Algérie, la Russie, l’Iran, le
Venezuela et le Qatar qui détiennent
73% des réserves de gaz et plus de la
moitié de la production mondiale de
gaz. Au cours de cette rencontre, les
participants ont également choisi la
e
capitale du Qatar pour accueillir la 8
session du FPEG.
Avec la mise en service du Medgaz
L’Algérie exportera plus de gaz en 2009
L’année 2009 verra les exportations de gaz de l’Algérie augmenter. En effet, avec les 8 milliards de mètres cubes qui
seront acheminés d’ici fin 2009 par le nouveau gazoduc
Medgaz, et les 7,7 milliards de mètres cubes qui représentent l’augmentation des capacités des gazoducs déjà existants entre l’Algérie et l’Europe, pas moins de 15 milliards
de mètres cubes viendront s’ajouter aux capacités exportées
actuellement par le pays. Ainsi, l’Algérie ambitionne de porter ses exportations de gaz à 85 milliards de mètres cubes
en 2011 contre 63 milliards actuellement.
Ce projet stratégique qui offre la voie la plus directe et la
plus économique d’approvisionnement de l’Espagne en gaz
naturel vise la sécurité énergétique du sud de l’Europe.
Le Medgaz est un projet international et multidisciplinaire
constitué par Sonatrach (36%, majoritaire), les espagnoles
Cepsa et Iberdrola (20% chacune), Gaz de France et
Endesa (12% chacun).
En décembre, le consortium Medgaz a terminé la pose du
gazoduc qui relie directement l’Algérie et l’Espagne. Avec
cette «dernière soudure», Saipem SPA, entreprise italienne
chargée de l’infrastructure sous-marine, achève les travaux
de connexion d’un gazoduc qui s’étend sur 210 km entre
Béni Saf et Almeria.
Le premier navire en eaux peu profondes (jusqu’à 550 m
de fond) avait soudé et monté une partie du gazoduc du
côté espagnol vers Almeria. Dans une deuxième phase,
entre août et novembre, le Saipem 7000 avait, quant à lui,
pris en charge la pose du tuyau sur le parcours le plus profond du tracé (jusqu’à 2 160 m de fond). La «dernière soudure» réalisée par le Crawler achève donc le montage
du premier gazoduc posé en mer Méditerranée à plus de
2 000 m de fond.
D’une capacité de 8 milliards de mètres cubes de gaz par
an, ce gazoduc a une longueur totale de 210 km en
off-shore sur une profondeur allant jusqu’à 2 160 m.
Sonatrach, premier producteur de gaz en Afrique, confirme
ses ambitions : consolider sa place de deuxième fournisseur
européen de gaz, se développer sur le marché prometteur du
gaz naturel liquéfié (GNL) et sortir du précarré algérien en
opérant à l’étranger.
Avec l’Europe, «son marché naturel», le développement
passe par l’expansion du réseau de gazoducs. Ainsi, en plus
de l’apport du Medgaz, Sonatrach ambitionne d’augmenter ses parts de marché en Italie, en portant la capacité du
Transmed de 26 à 33 milliards de mètres cubes, auquel s’ajoutera en 2012 celle du Galsi transitant par la Sardaigne.
Quant au projet du Transsaharien, une canalisation de
4 000 km devant connecter le Nigeria à l’Algérie, est «en
pleine phase de montage pour un horizon 2015-2017».
Pour s’émanciper des tuyaux et toucher les marchés asiatiques, le Groupe Sonatrach mise aussi sur le GNL,
transporté par méthaniers. La capacité de liquéfaction du
Groupe va «doubler à l’horizon 2012». L’objectif à terme
est «d’assurer 50/50, entre le gaz naturel et le GNL».
Energie & Mines
83
mars 2009
INTERNATIONAL
international
Forum des pays exportateurs de gaz
Chakib Khelil : «L’Algérie a très
tôt préconisé le développement
d’un modèle global gazier»
Les tendances du secteur énergétique et les perspectives de la branche
gazière à la lumière des conditions actuelles ont été à l’ordre du jour
de cette 7e réunion ministérielle.
e
Les travaux du 7 Forum des pays
exportateurs de gaz (FPEG) ont pris fin
par la signature des statuts du Forum et
le choix de Doha (Qatar) pour abriter le
siège de ce Forum. Les participants ont
également choisi la capitale du Qatar
e
pour accueillir la 8 session du FPEG, a
indiqué le ministre russe de l’Energie,
M. Sergueï Chmatko, dans une conférence de presse organisée à l’issue des
travaux.
L’Algérie est représentée aux travaux de
ce Forum par le ministre de l’Energie et
des Mines, Chakib Khelil. Le FPEG est
un espace pour échanger les expériences en vue de consolider les relations
commerciales et de développer des projets de partenariat entre les pays producteurs et exportateurs du gaz.
Dans la dynamique des marchés énergétiques, le Forum des pays exportateurs de gaz, dont les travaux se sont
ouverts à Moscou, doit être en mesure
de «mettre en place les outils qui permettront une véritable coordination des
anticipations afin de ne pas seulement
réagir aux événements ou aux décisions
unilatérales prises par les autres», c’est
ce qu’a affirmé notre ministre de
l’Energie et des Mines lors d’un discours devant ses pairs.
En effet, selon Khelil, «c’est à la lumière de cette nécessité que l’Algérie a très
tôt préconisé le développement d’un
modèle global gazier». Soulignant le fait
que celui-ci «est plus que jamais d’actualité», Khelil a estimé que cela devrait
permettre «de mieux évaluer les impacts
des projets de développement à l’échelle mondiale et de conduire les pays
membres à s’informer sur leurs plans
Energie & Mines
84
mars 2009
d’investissements respectifs et, par là
même, d’identifier les surcapacités temporaires potentielles, tout en neutralisant leurs conséquences négatives sur
un marché régional».
Aussi, l’organisation du Forum des pays
exportateurs de gaz doit s’adapter à
chaque évolution de l’industrie gazière,
a-t-il préconisé. «Chaque étape de l’évolution prévisible de l’industrie gazière
doit se traduire par une adaptation en
conséquence de l’organisation de notre
Forum et chaque restructuration doit
refléter les évolutions possibles de nos
objectifs», a déclaré M. Khelil au cours
e
de cette 7 réunion ministérielle du
FPEG qu’accueille la capitale russe.
Il a cependant rappelé que l’un des
objectifs essentiels à l’origine de l’existence du Forum, à savoir le partage
d’informations et d’expériences, est «l’identification et la concrétisation des
voies et moyens permettant de promouvoir la coopération», entre les pays
membres du Forum. Cette coopération
«sera de plus en plus nécessaire pour
assurer un développement harmonieux
de notre industrie», a-t-il estimé.
Selon lui, elle permettra, d’une part,
d’éviter les déséquilibres offre-demande
sur les marchés pendant des périodes
plus ou moins longues et, d’autre part,
de «faire face à des développements
et/ou des initiatives imprévus de ces
mêmes marchés ou de leurs cadres
institutionnels».
Pour M. Khelil, cela devrait permettre
de «garantir la meilleure valorisation
possible» des exportations gazières «sur
la base de conditions équitables assurant les intérêts de toutes les parties».
M. Khelil, qui a rappelé que le FPEG
n’avait «ni statut, ni secrétariat, ni budget», s’est dit convaincu que cette lacune sera comblée par les statuts proposés
par le comité ad hoc qui avait été chargé à Doha (Qatar) en 2007 de réfléchir
sur les améliorations à apporter à l’organisation et aux modes de fonctionnement du Forum. «Cette étape nouvelle
de l’évolution de notre organisation est
nécessaire et la démarche qui nous est
proposée est la plus appropriée», a-t-il
soutenu.
Le FPEG, créé en 2001, regroupe une
quinzaine de pays producteurs de gaz
naturel, dont l’Algérie, l’Iran, la Russie,
le Qatar et le Venezuela qui disposent
de 73% des réserves mondiales et assurent 42% de la production. Les membres de ce Forum discutent depuis début
2007 de la création d’une organisation
gazière sur le modèle de l’Opep.
Le 16 novembre dernier, M. Khelil avait
affirmé que la création d’une instance
pour le gaz sur le modèle de
l’Organisation des pays exportateurs de
pétrole (Opep) «n’est pas dans l’intérêt
des pays gaziers, car cela inciterait les
pays consommateurs, notamment européens, à opter de plus en plus pour
d’autres énergies».
Le ministre de l’Energie et des Mines,
M. Chakib Khelil, s’était rendu à
Moscou pour participer à la réunion
dont les tendances du secteur énergétique et les perspectives de la branche
gazière à la lumière des conditions
actuelles ont été à l’ordre du jour de la
réunion.
Amel Zemouri
international
Ce n’est pas
une Opep
du gaz
Si, a priori, l’organisation et le
mode de fonctionnement du
FPEG ressemblent à ceux de
l’Opep, les deux organisations
sont fondamentalement différentes, a tenu à relever M.
Khelil. Selon le ministre, le
FPEG est beaucoup plus
«tourné vers l’avenir» et ne
doit pas se concentrer sur les
problèmes quotidiens comme
c’est le cas de l’Opep qui doit
agir en fonction de l’évolution
quotidienne du marché
pétrolier.
«Etant donné que la plupart
des pays membres ont,
comme l’Algérie, signé des
contrats à long terme, le
FPEG ne peut pas jouer le
même rôle que l’Opep.»
«Il y a une grande différence.
Le FPEG qui regarde beaucoup plus vers l’avenir ne doit
pas être obnubilé par les problèmes quotidiens», a-t-il
souligné.
«Le Forum a notamment pour
rôle l’échange d’informations,
la coopération dans des
domaines spécifiques ainsi
que les questions liées à la
diminution de la consommation d’énergies fossiles à forte
concentration de carbone et
le recours à d’autres sources
d’énergie de substitution,
comme l’énergie nucléaire,
solaire ou éolienne», a-t-il
encore expliqué.
Le ministre russe de l’Energie,
Sergueï Chmatko, avait lui
aussi affirmé que la rencontre
de Moscou n’avait pas pour
objectif la création d’une
«Opep du gaz» qui suscite
les craintes des pays
consommateurs.
«Nous n’avons pas l’intention
de créer un cartel des producteurs (de gaz) mais d’instaurer
un équilibre entre les producteurs de gaz et de coordonner
la politique entre les producteurs et consommateurs»,
avait-il déclaré à des médias
russes à la veille du Forum.
La Russie favorable
à une augmentation
des prix du gaz
Le Premier ministre
russe, Vladimir Poutine,
a averti les pays
consommateurs que les
prix du gaz pourraient
augmenter, au cours
d’un forum à Moscou
des principaux pays
producteurs dont les
intentions suscitent
des craintes quant à la
possible création d’une
«Opep du gaz».
«L’époque des ressources énergétiques
bon marché, du gaz bon marché, touche à
sa fin en dépit des problèmes financiers
connus», a déclaré M. Poutine dans un
discours au Forum des pays exportateurs
de gaz (FPEG) réunis à Moscou.
«La crise financière et la crise économique
qui a suivi sont devenues une épreuve
sérieuse pour le secteur du pétrole et du
gaz dans le monde», a ajouté le chef du
gouvernement russe.
«D’août à novembre, les prix du pétrole
ont été presque divisés par quatre», alors
que «les frais pour l’exploitation, la production et le transport de gaz augmentent
inévitablement», a-t-il souligné.
L’évolution des cours mondiaux du pétrole, sur lesquels sont indexés ceux du gaz,
figure parmi les sujets abordés par le
FPEG.
Les déclarations de M. Poutine interviennent après une crise de plusieurs mois
entre l’Ukraine et la Russie, concernant
les dettes de Kiev auprès du géant gazier
russe Gazprom et le prix que l’Ukraine
devait payer après le nouvel an.
«Le but de la rencontre est de faire (du
FPEG) un forum plus organisé et nous
attendons des décisions en ce sens», a
déclaré le vice-président de Gazprom,
Alexandre Medvedev. «Ceci est une nonOpep gaz», a-t-il insisté.
«Ce n’est pas une organisation, nous
défendons nos intérêts nationaux», a renchéri le ministre vénézuélien de l’Energie,
Rafael Ramirez. «Notre réunion est
importante au sens stratégique, dans la
mesure où elle tient compte d’une situation de crise de l’économie à laquelle il
faut faire face au niveau mondial», a-t-il
ajouté.
Cette réunion «démontre notre sérieuse
détermination à continuer à échanger des
informations», a commenté pour sa part le
ministre iranien de l’Energie, Gholam
Hossein Nozari.
Son homologue vénézuélien a toutefois
laissé la porte ouverte à la création d’une
«Opep du gaz». «Nous voyons dans ce
Forum une occasion de bâtir une organisation solide se fondant sur les mêmes
principes qui ont donné naissance à
l’Opep», a déclaré Rafael Ramirez.
Remerciements
Message de Son Excellence l’Ambassadeur de Cuba
Excellence,
«L’ambassade de la République de Cuba en Algérie présente ses compliments à l’honorable
ministère de l’Energie et des Mines de la République algérienne démocratique et populaire et a
l’honneur de lui confirmer, en référence à sa note n° 89/CAB.09, la réception de l’Annuaire 2009
de la communication du secteur de l’énergie et des mines.
En remerciant l’honorable ministère de l’Energie et des Mines pour l’envoi de ce document, l’ambassade de la République de Cuba en Algérie saisit cette occasion pour lui renouveler le témoignage de sa plus haute et distinguée considération.»
Energie & Mines
85
mars 2009
INTERNATIONAL
international
La crise gazière entre la Russie et l’Ukraine suscite d’abondants
commentaires dans la presse autrichienne
«L’Algérie représente l’espoir de l’Europe
pour échapper à la dépendance du gaz russe»
La polémique suscitée autour des livraisons de gaz russe transitant par
le territoire ukrainien est abondamment commentée par la presse autrichienne qui pointe les difficultés d’approvisionnement auxquelles se
trouvent confrontées l’Autriche, la Bulgarie, la Tchéquie, la Hongrie et
la Roumanie, mettant en évidence la dépendance de l’Europe à l’égard
de la Russie.
Ainsi, le quotidien Salzburger Nachrichten soutient que «l’Afrique du Nord est l’espoir de
l’Europe pour échapper à la dépendance du gaz
russe. Particulièrement l’Algérie qui attire avec
ses immenses réserves. Ce pays est le quatrième
producteur mondial de gaz et développe ensemble avec les Européens et les aides financières
européennes des gazoducs qui relient les champs
de gaz du Sahara et l’Europe, en passant sous la
Méditerranée».
«L’Afrique du Nord deviendra de plus en plus
importante dans les affaires de pétrole et de gaz»,
prophétisent les diplomates. «Le gazoduc
Medgaz est prêt, et la liaison est faite entre les
stations de pompage de la ville portuaire de Béni
Saf et la ville espagnole Almeria.
La mise en service du nouveau gazoduc algéroeuropéen, avec un coût de 1 milliard d’euros, se
fera probablement en septembre 2009. Il pompera près de 8 milliards de mètres cubes de gaz vers
l’Europe. D’autres gazoducs sont projetés. Celui
de Galsi du nord de l’Algérie vers la Sardaigne
italienne, puis vers l’intérieur du pays. Il absorbera, jusqu’en 2012, 10 milliards de mètres cubes.
Deux autres gazoducs déjà présents seront développés. Celui de Transmed qui passe par la
Sahara via la Tunisie vers la Sicile. Les 24
milliards de mètres cubes s’élèveront jusqu’à 33
milliards de mètres cubes. Le pipeline MaghrebEurope va de l’Algérie via le Maroc, en traversant
la mer par le détroit de Gibraltar vers le sud de
l’Espagne. L’actuelle production de ce pipeline est
de 9 milliards de mètres cubes et doit comporter
12 milliards de mètres cubes à l’avenir.
«Au Nigeria se trouvent les plus grands réserves
de toute l’Afrique : 30 milliards de mètres cubes
de gaz seront livrés, annuellement, par le gazoduc
transsaharien en projet», conclut le journal.
Samia Kahina Bouzid
Energie & Mines
86
mars 2009
En prévision du Congrès mondial du gaz
Lancement
de plusieurs projets à Oran
Une cérémonie de signature d’un accord entre Sonatrach Aval et
l’Entreprise nationale des grands ouvrages d’art (ENGOA) s’est déroulée au siège de Sonatrach à Oran. L’accord en question prévoit la réalisation d’une trémie longue de 90 m, d’une largeur de
15 m et d’une hauteur de 5,5 m.
Cet ouvrage que l’ENGOA doit réaliser dans un délai de 6 mois
facilitera l’accès au Palais des Congrès qui a déjà, avant même
qu’il ne soit terminé, un rendez-vous avec un événement planétaire :
la 16e édition du Congrès mondial du gaz qui doit se dérouler du 18 au
21 février 2010 à Oran. Le coût de cette trémie est estimé à 833
millions de dinars. Une bagatelle au vu des sommes d’une tout autre
grandeur injectées ou prévues dans différents travaux à terminer impérativement avant cette date-butoir du Congrès mondial du gaz.
Ainsi, pour donner un exemple, le Palais des Congrès qui s’élèvera
dans la partie est de la ville d’Oran fait partie, en réalité, de tout un
ensemble qui comprend, entre autres, un hôtel de classe internationale.
Cette infrastructure hôtelière, dont le contrat a été signé il y a quelque
temps entre le vice-président de Aval Sonatrach et Starwood, prévoit
que cette dernière aura en charge cet hôtel ; un futur Méridien sur une
période de 30 ans, une période durant laquelle Sonatrach utilisera ce
label pour ses propres activités.
Starwood a été justement sélectionnée en raison de sa réputation internationale dans les questions managériales d’infrastructures de haut
standing. Le complexe, hôtel, palais des congrès, restaurant, etc. qui
offrira 3 000 places pour les congressistes et plus de 2 000 couverts
n’est pas la seule construction qui aura en charge d’accueillir les milliers
de participants au Congrès mondial du gaz qui viendront des quatre
coins de la planète mais l’aéroport d’Es Sénia est aussi intégré dans
cette dynamique puisque le premier espace qui aura à recevoir le flux
des participants sera bien évidemment l’aéroport qui est déjà depuis
quelques années un chantier ouvert. Différents espaces d’accueil, d’orientation et d’acheminement rapides de matériels sont prévus dans
l’enceinte même de l’aéroport pour traiter avec célérité les milliers de
personnes que le Congrès attirera. Sonatrach Aval et l’entreprise chargée de la gestion des infrastructures aéroportuaires se sont à plusieurs
reprises réunies pour régler dans les détails les contours qu’aura cet
aéroport en prévision de cet événement.
international
Engineering pétrolier et gazier
Un des géants mondiaux
s’installe en Algérie
La filiale algérienne de la compagnie
japonaise JGC, des géants mondiaux de
l’engineering pétrolier et gazier, a été
lancée officiellement le 25 novembre
dernier à l’occasion de la tenue de la 6e
session du comité économique algérojaponais, a annoncé
l’ambassade
d’Algérie au Japon dans un communiqué.
JGC compte élargir le domaine de sa
coopération et sortir du cadre des
hydrocarbures pour des investissements
dans des centrales électriques, des usines de dessalement d’eau et d’autres
secteurs d’activités, selon son président,
Yoshiro Shgehisa, également président
du comité Algérie du Keidanren et
coprésident du comité économique
algéro-japonais, cité par le communiqué.
JGC veut également faire de l’Algérie
«un point d’appui pour son redéploiement mondial et l’exportation de ses
services vers l’Afrique».
Pour M. Shgehisa, «l’Algérie offre toutes les perspectives pour être un centre
de rayonnement de l’engineering en
Afrique», poursuit le communiqué.
Le constructeur de la première raffinerie de l’Algérie postindépendance se
projette aussi au rang de «facilitateur
des affaires et investisseur tout en agissant comme catalyseur pour l’investissement nippon en Algérie», selon la
e
même source. La 6 session du comité
économique algéro-japonais tenue les
24 et 25 novembre 2008 à Alger a vu la
participation de représentants d’une
vingtaine de grandes entreprises japonaises.
Pétrole et Gaz arabes
Sonatrach prévoit d’étendre d’un tiers la longueur
de son réseau de transport d’hydrocarbures
L’Algérie dispose d’un important réseau de transport d’hydrocarbures - pétrole brut, condensats, gaz naturel et gaz de
pétrole liquéfiés - mais ses besoins internes et sa volonté d’accroître ses exportations impliquent des travaux importants
pour entretenir et développer ce réseau. Dans un document
de présentation, l’activité Transport par canalisations (TRC)
de Sonatrach indique que son programme d’extension du
réseau vise à faire passer celui-ci de 16 200 km actuellement
à 21 500 km à l’horizon 2012, soit un accroissement de 5 300
km (+32,7%). Sonatrach ajoute qu’un autre programme
intensif, portant sur la réhabilitation des installations existantes, a également été lancé et qu’il est doté d’un budget de 51
milliards. Si l’orientation est claire, les chiffres précis sont un
peu sujets à confusion. Dans des tableaux accompagnant le
commentaire évoque ci-dessus, l’activité TRC fait état d’un
réseau d’une longueur de 18 894 km à la fin 2007 et d’un
objectif de 22 800 km à la fin 2012, ce qui représenterait une
progressions de 20,7% (ces tableaux sont reproduits ci-dessous).Les différences entre les chiffres ne sont pas explicitées
dans ce document mais elles pourraient provenir de la prise en
compte ou pas des gazoducs internationaux auxquels l’Algérie
est partie.
Les capacités de transport actuelles de l’Algérie sont estimées
à 322 millions de tonnes équivalent pétrole et elles atteindraient 445 Mtep à la fin 2012. Sonatrach dispose de 19 systèmes de transport par canalisations dont 8 pour le gaz naturel, 7 pour le pétrole brut, 2 pour les condensats et 2 pour les
GPL. Ce nombre devrait passer à 22 d’ici à la fin 2012, dont
10 pour le gaz et 3 pour les condensats (pas de changement
pour le brut et pur les GPL).
Les projets en cours de réalisation par l’Activité TRC incluent
la construction de l’oléoduc LZ2, qui permettra de renforcer
et de sécuriser la chaîne GPL, le gazoduc GZ4 entre Hassi
R’mel et Béni Saf, qui alimentera le gazoduc Medgaz entre
l’Algérie et l’Espagne ainsi que des centrales électriques, un
futur complexe d’aluminium et de pétrochimie à Béni Saf et
des postes de distribution publique de Sonelgaz ; le gazoduc
GK3/GK4, qui alimentera le futur gazoduc Galsi entre
l’Algérie et l’Italie et le pipeline NK1, qui évacuera les condensats de Haoud El Hamra vers Skikda et alimentera l’unité de
topping des condensats qui est en construction à Skikda.
La construction de Medgaz a été achevée en décembre 2008
Saipem a réalisé la dernière soudure sur le Medgaz avec le
navire spécialisé Crawler à 1,6 km de la côte algérienne.
Medgaz relie Béni Saf à Almeria sur 210 km. Le consortium
Medgaz a souligné que la construction avait été achevée dans
les délais prévus. Des tests hydrauliques, destinés à vérifier le
bon fonctionnement du gazoduc, seront effectués au premier
trimestre 2009. La mise en service de Medgaz interviendra au
cours du second semestre de cette année.
La capacité initiale du gazoduc est de 8 milliards de mètres
cubes par an. Son diamètre est de 24 pouces. Les investissements requis étaient estimés à 900 millions d’euros. La pose
du pipeline a représenté un exploit technique puisque la profondeur maximale en mer est de 2 160 m.
In PGA
Energie & Mines
87
mars 2009
INTERNATIONAL
international
Un nouveau centre de conventions à Oran
Chakib Khelil : «Satisfaire aux besoins
de l’événement»
«Au nom du gouvernement algérien, j’ai le grand plaisir
d’annoncer la construction d’un nouveau Centre de
conventions destiné à accueillir la 16e Conférence internationale et l’exposition sur le gaz naturel liquéfié (GNL 16),
prévue du 18 au 21 avril 2010.
L’Algérie, qui a eu l’honneur d’organiser le LNG 4 en 1974
à Alger, est fière d’accueillir encore une fois cet événement.
En 20l0, le LNG 16 se déroulera à Oran, la deuxième grande ville d’Algérie. Oran abrite également les installations à
Arzew, ce qui facilitera l’organisation des visites techniques
qui font partie intégrante du programme de cette manifestation. Le nouveau Centre de conventions d’Oran a été
conçu pour satisfaire les besoins spécifiques de l’événement
du LNG16. Il sera composé principalement d’un auditorium de 3 000 places, de 2 salles de sessions de 500 places
chacune, de 20 salles de réunion, d’un palais des expositions de 20 000 m2, d’une salle de banquet de 2 000 couverts et d’un hôtel cinq étoiles de 300 chambres.
Le contrat de réalisation de ce nouveau Centre de conventions a été remporté par le groupe espagnol OHL. Les par-
ticipants au LNG 15 connaissent le travail d’OHL à travers
le Centre de conventions international de Barcelone
(CCIB) qui a abrité cette conférence.
La ville d’Oran connaît un regain significatif en matière
d’infrastructures, elle abrite les structures de l’une des
branches de Sonatrach, en l’occurrence l’Activité Aval,
dont le nouveau siège social vient d’être opérationnel, ainsi
que plusieurs projets d’hôtels de standards internationaux
qui seront réceptionnés avant la tenue du LNG 16. En
outre, le gouvernement algérien travaille avec le Comité
national d’organisation (CNO) du LNG 16 et avec
Sonatrach pour assurer aux participants des vols directs, le
transport local, la sécurité, la facilité d’obtention de visas…
et toutes les conditions nécessaires à un événement
de cette importance.Situé sur un promontoire donnant sur
la mer Méditerranée, le Centre de conventions d’Oran sera
une structure iconique de notre ville qui conviendra à l’envergure internationale du LNG 16. Nous attendons avec
intérêt de vous accueillir au LNG 16, à Oran, en avril
2010.»
Dr Abdelhafid Feghouli :
«La cadence s’accélère»
«Dernier-né des publications Aval, la revue LNG 16 News affiche d'emblée son
ambition de s'imposer comme un outil indispensable pour accompagner une des
plus importantes manifestations internationales dans le domaine de l'énergie.»
«Oran sera en 2010 la capitale mondiale du gaz naturel
liquéfié (GNL) et une plaque tournante de l’industrie
gazière au vu de l’importance de cette rencontre, du nombre élevé de participants, de leur rang et de leur qualité.
Instrument de promotion d’une image de marque d’une
Algérie moderne, la revue LNG 16 News se veut également,
par le biais de ses diverses rubriques, un support susceptible de faire connaître les énormes opportunités d’investissement et de partenariat qui s’avère incontournable, voire
indispensable, quant aux perspectives prometteuses de la
wilaya d’Oran.
Au sommaire de cette édition, une multitude d’informations retraçant les différentes étapes franchies dans l’organisation de cette importante manifestation.
La conférence LNG 16 est un rendez-vous international
de grande envergure qui va se caractériser par une forte
participation étrangère, et toutes les disponibilités affichées
dès à présent par nos partenaires sont des gages quant à
drainer un nombre impressionnant de participants.
Cet esprit de coopération s’illustre parfaitement dans la
composition du Comité national d’organisation du (CNO
LNG 16) qui a été élargi aux représentants de nos partenaires et des compagnies étrangères basées en Algérie et
Energie & Mines
88
mars 2009
activant dans le domaine du GNL. Leur implication active
pour la réussite de cette manifestation témoigne de l’importance de ces enjeux et de leur conviction de la forte
position dont jouit l’Algérie dans le domaine de l’industrie
du gaz. La vocation gazière de notre pays ne cesse de s’affirmer et les résultats concrets réalisés sont là pour conforter cette réalité.
En effet, nous sommes heureux d’annoncer que notre production cumulée de GNL depuis 1964 vient d’atteindre, en
ce mois de septembre 2008, le seuil de 1 milliard de mètres cubes. Cette performance est appelée à s’améliorer
dans les années à venir, et ce grâce aux projets de mégatrains de GNL en cours de réalisation à Skikda et à Arzew,
qui augmenteront la capacité de production de Sonatrach
de 30%, et à l’efficacité de nos managers et collectifs.
Autre motif de satisfaction, les progrès enregistrés dans la
réalisation du Centre de conventions d’Oran qui commence à prendre forme sous l’impulsion de Son Excellence le
r
ministre de l’Energie et des Mines, le D Chakib Khelil, qui
accorde un intérêt particulier à ce projet.
C’est donc avec une certaine fierté que nous suivons ce
chantier qui avance à une cadence très soutenue. Cette
fierté est également motivée par le fait d’offrir à El Bahia
international
(Oran) une infrastructure moderne qui contribuera
à la hisser au niveau des grandes métropoles internationales et illustrera le rôle que joue Sonatrach
dans l’intérêt de la collectivité nationale.
Le Centre de conventions d’Oran a fait l’objet d’une
visite effectuée le 27 août 2008 par le président du
Steering Committee LNG 16, Anadon Lopez
Ernesto, et des membres de cette instance, qui sont
repartis confiants quant à notre capacité de réunir
les conditions idéales pour la tenue de cette conférence. La revue LNG 16 News rend compte de cette
visite et des activités organisées à cette occasion.
Ce deuxième numéro met également en relief l’essor
que prend Oran à la faveur des grands projets
inscrits à son actif et ce, dans les différents domaines comme en témoigne l’interview que nous a
accordée le wali d’Oran, Tahar Sakrane, et dans
laquelle il brosse un tableau exhaustif des préparatifs de cette manifestation.
Autre destination, autre ville : prévue dans le périmètre des manifestations culturelles du LNG 16,
nous vous invitons à partir à la découverte de
Tlemcen, ville d’art et d’histoire et haut lieu du tourisme. Il me reste à dire combien nous espérons que
cette publication aura restitué fidèlement les préparatifs du LNG 16 qui vont en s’intensifiant et aura
contribué à faire mieux connaître notre pays et à
promouvoir son image de marque.»
Installation officielle du Comité national
d’organisation (CNO) du LNG 16
Le ministre de l’Energie et des Mines, le Dr Chakib Khelil, a procédé le 29 mai 2008 à l’installation officielle du Comité national
d’organisation (CNO) de la 16e édition de la Conférence internationale sur le GNL (LNG16) lors d’une cérémonie qui s’est
déroulée au siège du ministère de l’Energie et des Mines.
Mohamed Meziane, Président-Directeur général de Sonatrach
et président d’honneur du CNO, a abordé dans son intervention
le volet des préparatifs de cette rencontre tout en évoquant les
différents comités mis en place pour la circonstance. Il a tenu,
par ailleurs, à remercier les représentants des compagnies
étrangères activant dans le domaine du GNL en Algérie d’avoir
accepté d’intégrer ce comité tout en leur assurant que toutes les
conditions seront réunies pour la réussite de cette manifestation. Le ministre de l’Energie et des Mines a, pour sa part, mis
en exergue le vaste programme engagé par le gouvernement
algérien et l’intérêt accordé à la réussite de cette rencontre
avant de procéder à l’installation officielle du CNO.
Le Comité national d’organisation du LNG 16 a tenu sa première réunion le 9 juin 2008 au niveau du siège de l’Activité Aval à
Oran sous la présidence du Dr Abdelhafid Feghouli.
A l’issue de cette rencontre, la délégation a visité le site devant
abriter le Centre de conventions d’Oran puis s’est rendue à la
zone industrielle d’Arzew pour visiter les complexes GNL.
Une deuxième réunion du CNO a eu lieu le 26 août 2008 pour
évaluer l’état d’avancement de la préparation de la conférence
LNG 16.
Energie & Mines
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FOCUS
international
Energie & Mines
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mars 2009
gnl 16 oran
Energie & Mines
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mars 2009
INTERNATIONAL
international
Selon le FMI
Evolution économique, financière
et monétaire favorable pour l’Algérie
La tenue des assemblées annuelles conjointes du FMI et de la Banque
mondiale est l’occasion de la publication de rapports financiers, monétaires et économiques, sorte de diagnostic grandeur nature des économies dans le monde.
Chacun sait que la tenue de ces assemblées se tient présentement dans des
conditions particulièrement dramatiques avec des chutes historiques pour
les Bourses et les marchés financiers
occidentaux et asiatiques, notamment,
où règne un vent de panique.
Le rapport du FMI a des indications
tout à fait favorables concernant une
économie comme la nôtre, dont les
experts du Fonds estiment que les
grands agrégats ont des effets positifs.
En matière de croissance économique,
les prévisions donnent 4,9% pour 2008,
contre 4,6% pour 2004. En 2009, ce
taux devrait se situer autour de 4,5%.
Du côté de la balance des paiements,
elle devrait connaître des excédents de
l’ordre de 28,1 milliards de dollars
(22,8 M en 2007). Le taux d’inflation
devrait pour sa part se situer à 4,3%
pour 2008 contre 3,6% en 2007. En
2009, ce taux atteindrait 4%.
Ce taux est jugé à la baisse pour les prochaines années. Les experts du FMI
accordent un large satisfecit à l’Algérie
qui, à travers sa politique de désendettement à la réduction de la dette extérieure, a accru sa crédibilité. Dans un
contexte de crise financière aiguë et des
marchés financiers particulièrement
tendus, le rapport du FMI vient conforter les récentes analyses faites par les
responsables politiques algériens et les
autorités monétaires et financières de
notre pays.
Outre que les experts du FMI ont
confirmé une tendance qui est celle de
l’économie nationale depuis ces dernières années, l’Algérie a su prendre des
mesures de sauvegarde qui lui permettent de se protéger des effets dévastateurs de la crise mondiale.
Intervenant tour à tour, le chef du gouvernement, les ministres des Finances et
Energie & Mines
92
mars 2009
de l’Energie, le gouverneur de la
Banque d’Algérie ont rappelé ces mesures de sauvegarde qui épargnent, pour
l’heure, notre économie des soubresauts
de la crise.
Ahmed Ouyahia trouve dans le peu de
financiarisation de notre système économique des raisons qui font que les
effets de la crise ne sont pas palpables
aujourd’hui chez nous.
Notre économie est indexée sur le poste
hydrocarbures. Les variations du prix
du baril rythment la vie économique.
Mais les pouvoirs publics ont su mettre
en place des instruments de régulation.
Les réserves de change confortables
(plus de 130 milliards de dollars), le
paiement anticipé de la dette extérieure
auront contribué à prémunir notre pays
des chocs extérieurs liés notamment à la
réduction des financements extérieurs
et au durcissement de leur octroi.
La politique de réduction de la dette
extérieure aura permis une utilisation à
bon escient des ressources alors que les
graves perturbations qui secouent les
marchés financiers extérieurs depuis
2007 ont donné lieu à un durcissement
des conditions d’octroi des crédits par
les banques internationales.
Le gouverneur de la Banque d’Algérie,
Mohamed Laksaci, signalait que l’augmentation actuelle du taux de change de
l’euro par rapport au dollar aurait
déculpé l’impact de la dette extérieure et
porté préjudice au budget de l’Etat, s’il
n’y avait pas lieu le remboursement
anticipé de la dette avant l’éclatement
de la crise internationale.
La politique fiscale, celle entreprise à
l’égard des banques, la gestion rigoureuse des interventions de la politique
monétaire, la prudence en matière de
gestion budgétaire, tout cela a contribué
à une stabilisation du système qui profite à l’économie du pays.
Dans une gestion où la démonstration
est faite que l’expérience est nécessaire
pour surmonter les effets de la crise, ou
mieux de les prévenir, notre pays fait de
la prudence une règle aujourd’hui
assortie de stabilisateurs qui apparaissent d’une grande opportunité.
Le FMI dans ses différents rapports a
relevé cet effort de notre pays en matière de réforme et de stabilité monétaire
et financière, insistant pourtant sur la
nécessité d’une diversification du tissu
économique et sur la productivité.
Remerciements
Message de Son Excellence l'Ambassadeur de l'Inde à Alger…
Excellence,
«J'ai l'honneur d'accuser réception avec des remerciements la lettre de Votre Excellence
n° 89/CAB.09 datant du 26 janvier 2009 relative à l'envoi de l'Annuaire de la communication du secteur de l'énergie et des mines. En effet, c'est une publication d'une grande utilité
et elle procure d'importantes informations et sera utilisée d'une manière appropriée par
notre mission. Tout en vous remerciant encore une fois, Excellence, je saisis cette opportunité pour vous transmettre l'assurance de ma haute considération.»
Dr Ashok K. Amrohi
international
Selon Algex
Hausse de 78% de l’excédent commercial
de l’Algérie avec les pays de l’UMA
L’excédent commercial de l’Algérie avec
les quatre autres pays de l’Union du
Maghreb Arabe (UMA) a connu une
hausse de 78,48% au cours des 8 premiers mois de 2008, passant à 445,23
millions de dollars, contre 249,45
millions de dollars durant la même
période de 2007.
Les exportations algériennes vers les
autres pays de l’UMA ont atteint 677,7
millions de dollars, en hausse de 59,6%.
Quant aux importations, elles se sont
chiffrées à 232,54 millions de dollars,
en augmentation de 32,84% par rapport à la période de référence, selon
l’Agence nationale de promotion du
commerce extérieur (Algex).
Par ailleurs, la balance commerciale
hors hydrocarbures de l’Algérie avec les
pays de l’UMA a connu un solde négatif (-85,06 millions de dollars) durant
les 8 premiers mois 2008, contre -50,15
millions de dollars pour la même période 2007, selon une publication d’Algex.
S’agissant des exportations de l’Algérie
vers les pays maghrébins (Tunisie,
Maroc, Libye et Mauritanie), elles restent dominées par les hydrocarbures
avec une part de 78,24%, soit une
valeur de 530,28 millions de dollars,
contre 300,03 millions, en évolution de
76,74%.
Concernant les exportations hors
hydrocarbures, elles ont enregistré une
hausse de 18,46% avec une valeur de
147,48 millions de dollars au cours des
huit premiers mois de 2008.
Elles sont constituées essentiellement
du groupe «demi-produits» avec
113,16 millions de dollars, suivis par les
produits
alimentaires
avec
22,91 millions de dollars (+178,03%),
et les biens d’équipements industriels
(5,88 millions de dollars), en hausse de
138,06% par rapport aux huit premiers
mois de 2007.
Les produits de consommation non alimentaires avec une valeur de
3,28 millions de dollars ont connu une
baisse de 18,52%, suivis par les biens
d’équipements agricoles avec 0,52
million de dollars et enfin les produits
bruts avec une valeur de 0,17 million de
dollars. Concernant les importations, la
répartition par groupes de produits fait
ressortir une hausse pour la plupart des
groupes de produits, à l’exception des
produits alimentaires, les produits bruts
et les biens d’équipements agricoles.
Les importations des demi-produits
viennent en tête avec une valeur de
87,94 millions de dollars en hausse de
près de 50%, suivis par les biens d’équipements industriels avec 80,36 millions
de dollars (+70,98%), les biens de
consommation non alimentaires avec
44,52% millions de dollars (33,65%).
Le montant des importations des produits alimentaires a atteint 9,8 millions
de dollars, en baisse de 45,8%, les produits bruts 8,9 millions de dollars
(-48,05%), et enfin les biens d’équipements agricoles avec 0,11 million en
baisse également de 73,81%.
Les importations algériennes auprès des
autres pays maghrébins s’étaient situées
à 279 millions de dollars en 2007 (contre 235 millions de dollars en 2006)
alors que ses exportations s’étaient établies à 695 millions de dollars en 2007
(contre 515 millions de dollars
en 2006).
Le commerce intermaghrébin se caractérise par une «faiblesse structurelle»
des échanges qui se situent entre 1% et
2% du commerce extérieur de la région
et par une structure «peu diversifiée»
des produits échangés due à la similitude des productions et le manque de
compétitivité, selon la même source.
Dans le but de promouvoir les échanges
commerciaux entre les pays de l’UMA,
Alger a abrité la première Foire maghrébine fin novembre dernier en présence
de 267 exposants dont 189 entreprises
algériennes, 35 libyennes, 32 marocaines et 11 tunisiennes.
Energie & Mines
93
mars 2009
INTERNATIONAL
international
Semaine de l’énergie de l’Algérie (SEA4)
Sonatrach, leader sur le continent
«Après avoir relevé le défi
de la construction d’une
industrie pétrolière et
gazière qui fait ses preuves, il nous faut maintenant redoubler d’efforts
pour relever le défi de la
compétitivité dans un environnement de plus en plus
exigeant en termes de
qualité et de prix, notamment pour les compagnies
pétrolières nationales»,
c’est ce qu’a indiqué en
substance le ministre de
l’Energie et des Mines,
Chakib Khelil, lors de l’ouverture des travaux de la
4e Semaine de l’énergie
(SEA4) à l’hôtel Hilton
d’Alger.
En effet, le ministre a souligné que cet
événement intervient au moment où le
secteur de l’énergie «œuvre pour la
consolidation institutionnelle d’une
bonne gouvernance, notamment pour le
nucléaire civil, dont la coopération
connaît une nouvelle impulsion».
Placée cette année sous le thème «Le
nouveau monde de l’énergie, des défis
mais aussi des opportunités», la plus
grande compagnie pétrolière et gazière
du continent organise l’une des plus
importantes manifestations du secteur
de l’énergie.
En effet, quelque 1 700 participants et
240 entreprises, provenant de 35 pays,
e
ont participé à cette 4 édition de la
Semaine de l’énergie de l’Algérie
(SEA4) qui a duré jusqu’au 19 novembre 2008.
Cette manifestation internationale à
laquelle participent également le prix
Nobel de la paix et expert du changement climatique et développement
durable, Mohan Munasinghé, de même
que la Commissaire européenne charme
gée de la concurrence, M Neelie
Kroes, est une occasion pour faire
connaître aux professionnels ainsi qu’au
grand public les progrès technologiques
Energie & Mines
94
mars 2009
réalisés dans l’industrie de l’énergie, en
général, et celle des hydrocarbures en
particulier, affirment les organisateurs.
Ce rendez-vous comprend également
d’autres événements incontournables,
es
tels que les 8 Journées scientifiques et
e
techniques (JST8), la 6 Conférence
stratégique internationale sur les opportunités d’investissement dans le domaine de l’énergie en Algérie (CSI6) ainsi
e
que la 3 Exposition internationale sur
le pétrole et le gaz (Aloge 4).
Il intervient au moment où «le secteur
de l’énergie et des mines œuvre pour la
consolidation institutionnelle et la mise
en place d’une bonne gouvernance,
notamment pour le nucléaire civil»,
comme l’a précisé dans son discours
inaugural la Directrice exécutive des
ressources humaines à Sonatrach,
me
M Malika Belkahla, qui se trouve être
également la présidente du comité ad
hoc d’organisation de la manifestation.
Cette nouvelle édition aspire à devenir,
d’après ses organisateurs, «un carrefour
d’échanges multiforme au service de la
promotion et du développement économique et technologique de l’industrie
des hydrocarbures et de l’énergie en
Algérie».
Pour le ministre de l’Energie et des
Mines, Chakib Khelil, l’organisation
d’une rencontre internationale d’une
telle ampleur contribue à une plus large
diffusion de l’information concernant
les investissements et les projets réalisés
dans le secteur énergétique, notamment
en matière de développement de la
pétrochimie et le dessalement de l’eau
de mer.
«Le ministère de l’Energie a mis le
paquet pour une plus grande communication avec l’environnement qu’il
entoure, particulièrement, la presse qui,
à son tour, doit refléter au grand public
les défis auxquels doit faire face ce secteur», a-t-il affirmé sur ce point.
Les thèmes retenus pour ces rencontres
porteront, entre autres, sur le management du risque industriel et commercial, la commercialisation de l’énergie,
l’efficacité énergétique et les mines…
soit tout un programme.
A propos
des événements
parallèles
à la SEA4
Devenue un rendez-vous immanquable depuis sa création, la Conférence
(CSI6), à laquelle la présence d'un
représentant de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) est
annoncée par les organisateurs, vise à
«constituer un espace privilégié de
rencontre permettant aux différentes
compagnies d'échanger leurs expériences et débattre des opportunités
de développement et d'investissement
dans le secteur de l'énergie en
Algérie».
Près de 500 participants sont attendus
pour cette conférence qui vise, en
outre, à permettre aux sociétés internationales opérant en Algérie de partager leurs expériences et aux nouvelles
sociétés de s'informer sur les opportunités d'investissement offertes par la
législation en vigueur.
L'exposition Aloge 4, dont l'objectif est
de permettre aux organismes pétroliers et gaziers nationaux et internationaux de présenter leurs technologies
et leur savoir-faire, devrait regrouper
240 sociétés provenant de 35 pays.
Concernant l'utilité de la tenue de
pareils événements dans le monde
des hydrocarbures, ceux-ci ont pour
principaux objectifs de permettre aux
cadres du secteur aux niveaux national et international ainsi qu'à la communauté scientifique de débattre des
derniers développements et des défis
liés à la technologie, à la protection de
l'environnement, au rôle des ressources humaines, au management du
risque, à l'économie et à la finance et
à la mondialisation, a souligné
Mme Belkahla.
Les trois précédentes Semaines de l'énergie ont été organisées en décembre 2002, juin 2004 et novembre 2006.
international
Le nucléaire civil, l’autre pétrole
■ Un haut responsable du groupe nucléaire français Areva a estimé que
la construction, d’ici à 2020, de la première centrale nucléaire
algérienne est une option très réalisable.
■ Les investissements doivent être financés dans le cadre de partenariats étrangers, estiment les experts.
S’agissant de l’annonce faite par le
ministre de l’Energie et des Mines,
Chakib Khelil, quant à la construction
d’ici à 2020 de la première centrale
nucléaire algérienne, M. de Mereuil a
estimé que l’Algérie pourrait atteindre
cet objectif dans un tel délai à la faveur
du cadre réglementaire qui devrait être
mis en place dans les tout prochains
mois.M. Khelil avait annoncé à l’occasion de l’ouverture de la CSI que
l’Algérie aura sa première centrale
nucléaire dédiée à l’électricité en 2020.
Selon lui, la construction de cette centrale interviendra après l’adoption prévue début 2009 par le gouvernement du
projet de loi sur l’énergie nucléaire.
Concernant le financement des projets,
ce texte prévoit au début que les entreprises privées et publiques prennent en
charge le financement des petits projets,
alors que l’Etat financera les projets
coûteux. En outre, le consultant au
Groupe Sonatrach, Mahmoud Lomri, a
affirmé que ce projet de loi devrait lever
les contraintes financières face au développement de l’énergie nucléaire civile
en Algérie grâce essentiellement à la
«pérennisation de la recherche dans ce
domaine et qui serait garantie par
l’Etat».
Les investissements dans l’utilisation de
l’énergie nucléaire à des fins civiles
devraient être financés dans le cadre de
partenariats et alliances stratégiques
étrangers, ont estimé les participants à
une session dans le cadre de la
e
6 Conférence stratégique internationale (CSI).
Ainsi, les intervenants à cette session
ont reconnu que l’investissement dans
l’utilisation civile de cette énergie, particulièrement dans la phase de démarrage, nécessite d’importants investissements à mobiliser dans le cadre de partenariats avec l’étranger.
Le directeur de marketing du groupe
nucléaire français Areva, Jacques de
Mereuil, a axé son intervention sur cet
aspect, en mettant en exergue la nécessité de mobiliser d’importants fonds
pour les investissements en amont,
notamment la recherche et l’exploration
d’uranium ou encore la construction de
centrales.
Selon lui, ces financements pourraient
être rentabilisés après l’entrée en service des centrales construites, grâce à la
compétitivité du coût de production
d’énergie nucléaire par rapport aux autres sources comme le gaz ou le charbon.
Par
ailleurs,
le
directeur
du
Commissariat national à l’énergie atomique (Comena), Brahim Meftah, a
précisé que le potentiel existant,
quelque 30 000 tonnes d’uranium
concentrées essentiellement dans l’extrême Sud de l’Algérie, demeure sousexploré et nécessite un renforcement de
l’activité minière Amont.
Actuellement, le nucléaire représente
14% de l’énergie électrique produite
dans le monde, selon des chiffres avancés lors de cette rencontre-débat qui a
précédé la clôture de la 6CSI.
Pour rappel, la quatrième édition de la
Semaine de l’énergie en Algérie a été
inaugurée par le ministre de l’Energie et
des Mines, Chakib Khelil, en présence
du prix Nobel et expert en changement
climatique et développement durable,
Mohan Munasinghe, ainsi que de la
Commissaire européenne chargée de la
concurrence, Mme Neelie Kroes.
Quelque 500 participants nationaux et
étrangers ont pris part aux différents
travaux de ce carrefour énergétique
biannuel, placé cette année sous le
thème «Le nouveau monde de l’énergie:
des défis mais aussi des opportunités».
Amel Zemouri
Sonatrach, une compagnie qui veut se hisser au topten
e
«Sonatrach est classée actuellement 12 au monde. Nous
voulons qu’elle se place parmi les dix meilleures compagnies pétrolières», a déclaré son P-DG, Mohamed Meziane,
expliquant par là le fait que loin de dormir sur ses lauriers,
cette entreprise se remet tout le temps en question, d’où la
tenue de l’édition 2008 et la Semaine de l’énergie.
Et pour cette fois, le challenge pour Sonatrach est très
important, puisque cette importante manifestation a lieu à
un moment où le secteur de l’énergie et des mines œuvre
pour la consolidation institutionnelle d’une bonne gouvernance, notamment pour le nucléaire civil, dont la coopération connaît une nouvelle impulsion. Cela d’autant que la
compagnie algérienne intervient également dans d’autres
secteurs, tels que la production électrique, les énergies
nouvelles et renouvelables et le dessalement de l’eau de
e
mer. Classée 12 compagnie pétrolier mondial, elle est aussi
e
e
2 exportateur de GNL et de GPL au monde, 3 exportateur
er
de gaz naturel et 1 en condensat.
«Nous voulons aller de l’avant et cette Semaine de l’énergie
va nous permettre justement de faire le bilan, aussi bien
négatif que positif, de la compagnie. J’ai été très heureux de
constater que des centaines de propositions ont émané de
nos jeunes ingénieurs et cadres au cours de cette Semaine.
C’est la preuve que nous savons nous remettre en question», a résumé M. Meziane, fier de la relève qui commence à faire ses preuves.
Energie & Mines
95
mars 2009
ANALYSE
analyse
«Nouvelle donne
et nouveaux acteurs»
Par Samir Allal (*)
et Moncef Ben Abdellah (**)
«J’ai passé mon existence à m’efforcer de
faire comprendre à
des économistes
récalcitrants qu’à partir du moment où le
développement économique rencontrait la
nature, il rencontrait
aussi sa véritable
dimension : la véritable dimension de l’acte économique n’est
pas seulement de
manipuler de la monnaie, mais est aussi
de transformer des
réalités matérielles et
énergétiques pour en
produire des biens utiles, au prix du rejet
d’un certain nombre
d’éléments perturbateurs pour la biosphère. Il y avait là tout un
champ nouveau qui
s’ouvrait à l’économie.» René Passet,
professeur émérite
Université de Paris 1
- Panthéon Sorbonne
(Université
Méditerranéenne d’été
- Carthage - 28 et
29 septembre 2004)
Energie & Mines
96
mars 2009
out le monde s'accorde
aujourd’hui pour dire que tout
progrès dans le domaine de la
maîtrise de l’énergie et la promotion des énergies renouvelables permet de diminuer le potentiel
d’émissions de gaz à effet de serre et
contribue à réduire la dépendance de
l’activité économique par rapport à
l’énergie. L’enjeu principal est, alors, de
savoir comment on peut à la fois
répondre aux besoins énergétiques en
forte croissance, lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, rester
compétitifs en maîtrisant nos consommations, dans un marché de plus en
plus libre et concurrentiel. Existe-t-il
des politiques capables de modifier nos
comportements collectifs et d’infléchir
des évolutions supposées inéluctables ?
L’équation n’est pas simple. Elle semble
beaucoup plus complexe aujourd’hui
qu’elle ne l’était au moment du lancement du LEF.
T
Quelques points
de consensus
L’énergie est au cœur de l’ambition du
développement durable. Elle l’est en
tant que moyen incontournable pour
accéder à un certain nombre de biens et
de services publics fondamentaux
comme l’éducation, la santé, l’eau, l’alimentation, le transport, l’insertion
sociale ou pour développer des activités
génératrices de revenus et mobiliser
ainsi les forces productives. Elle l’est
aussi en tant qu’ensemble d’activités et
de filières potentiellement responsables
d’atteintes à l’environnement ou à la
pérennité des ressources non renouvelables de la planète. La poursuite des
tendances actuelles de la consommation d’énergie au niveau mondial se
heurte à des contraintes insurmontables, accentue les inégalités entre pays
riches et pays pauvres et contribue à la
fracture sociale.
La sécurité énergétique et les contraintes environnementales sont un défi
pour le développement économique et
social à l’échelle de la planète. Ce développement ne peut être que freiné, voire
rendu impossible, par l’insécurité et la
dégradation de l’environnement. Ce
défi ne peut être relevé que par la mise
en chantier d’un nouveau modèle des
systèmes énergétiques compatible avec
le développement durable, afin de
«répondre aux besoins du présent sans
compromettre la possibilité pour les
générations futures d’accéder à leurs
propres besoins».
Or, force est de constater que le système énergétique mondial actuel pose le
problème de l’accès du plus grand
nombre à des formes d’énergie modernes. Il ne permet aucune possibilité
réelle de développement et de sortie de
la spirale de la pauvreté pour au moins
un habitant sur trois de la planète.
Il est fondé, par ailleurs, sur des modes
de consommation dont la charge en
carbone et de pollution est déjà préoccupante. Il n’y a donc pas d’alternative
à un système énergétique renouvelé, un
système durable fondé sur l’accessibilité élargie au Sud et sur la sobriété dans
ses composantes d’efficacité énergétique et de développement des énergies
renouvelables, dans les pays du Nord,
mais également dans les pays du Sud.
«La sobriété est un comportement qui
est inspiré soit par l’amour de la santé,
soit par l’impuissance de manger
beaucoup.»
L’approche classique du paradigme
énergétique a été de considérer la question énergétique comme concernant
uniquement l’offre d’énergie, celle-ci
devant répondre à une demande toujours croissante, aux meilleures conditions d’approvisionnement et de coût :
à une croissance de la demande considérée comme illimitée devait correspondre une croissance similaire de
developpement durable
l’offre. Et dans ce cas, le concept d’économie d’énergie renvoie seulement à
la performance énergétique des appareils (rendements des centrales,
consommation des voitures, appareils
de chauffage et de climatisation...).
C’est très important, certes, mais ce
n’est pas suffisant.
Les «chocs pétroliers» ont permis de
faire prendre conscience que les ressources énergétiques fossiles ne sont
pas illimitées, que leur consommation
sans précaution entraînerait leur raréfaction et l’augmentation de leur coût,
et enfin, que la concentration des ressources les plus importantes dans certaines zones géographiques peut
entraîner de graves crises économiques
et politiques. Malgré cet avertissement
et les menaces sur l’environnement global qui se confirment année après
année, les tendances actuelles selon le
paradigme de priorité à l’offre d’énergie persistent et conduisent à davantage de «vulnérabilité» micro et macroéconomique.
En effet, les besoins de l’usager (ménage, entreprise, collectivité locale) ne
sont pas directement des produits énergétiques mais des biens et des services
indispensables au développement économique et social, au bien-être et à la
qualité de vie. L’obtention de ces biens
et services nécessite, pour être satisfaite, une certaine consommation d’énergie. La maîtrise des consommations
d’énergie implique des changements de
comportement mais surtout l’adoption
généralisée des techniques les plus performantes. La question des infrastructures est cruciale (bâtiments, moyens
de transport, développement urbain,
aménagement du territoire). Les politiques d’efficacité énergétique et de
promotion des énergies locales et
renouvelables qui visent spécialement
les territoires sont de ce point de vue
fondamentales.
Le nouveau paradigme énergétique
consiste alors à concevoir le «système
énergétique» comme englobant non
seulement le secteur énergétique
(offre) mais également la consommation d’énergie (demande) et à assurer
son développement de façon à obtenir
un service énergétique dans les conditions optimales en termes de ressources, de coûts économiques et sociaux et
de protection de l’environnement local
et global. Ces nouvelles orientations de
politique énergétique posent donc un
certain nombre de problèmes à la fois
de type microéconomique au niveau
des pays et des territoires, mais aussi de
type macroéconomique sur lesquels il
faut travailler.
Aujourd’hui, nous faisons de plus en
plus confiance aux mécanismes du
marché. Or, si les prix du marché sont
un bon signal pour l’investissement
dans les domaines de l’efficacité énergétique et des énergies alternatives,
peut-on s’appuyer sur des prix, relativement volatils, pour anticiper et faire
les choix les plus optimaux ? Et si le
marché est relativement myope, comment peut-on changer d’échelle dans
ces domaines avec une vision qui soit
plutôt de long terme ? Bien évidemment, cette question centrale soulève
une interrogation sur la place de l’Etat
par rapport au marché pour le changement d’échelle dans les politiques de
maîtrise de l’énergie et des énergies
renouvelables dans des marchés de plus
en plus dérégulés.
Au fond, dans le domaine des économies d’énergie et des énergies renouvelables, qui sont des domaines où la rentabilité sociale est très élevée, avec une
rentabilité économique supérieure à la
rentabilité financière à court terme,
peut-on se limiter à faire confiance aux
seuls mécanismes de marché ?
Comment l’Etat va-t-il peser dans les
choix futurs ? S’agit-il seulement d’orienter les choix en donnant l’information et en corrigeant les distorsions ?
Quelle est la bonne combinaison des
politiques sectorielles énergétiques à
mettre en place pour répondre à des
préoccupations différentes, mais également à des contraintes différentes ?
Quelle cohérence doit-il trouver entre
des axes de politique énergétique nationale et le développement des politiques
énergétiques des territoires ? En un
mot, si l’Etat doit intervenir, mais dans
un contexte «d’ouverture à la concurrence», quel instrument, quel dispositif
institutionnel, quel mécanisme faut-il
alors mettre en œuvre pour atteindre
les objectifs de durabilité ?
Il y a une très grande indétermination
empirique dans l’évaluation coût/avantage des programmes d’économie
d’énergie. Ce type d’évaluation reste à
l’origine de toute logique économique
en matière de prise de décision. Après
tout, c’est du bon sens de dire : «On ne
prend une décision que si les bénéfices
attendus dépassent les coûts qu’on
peut évaluer sur le terrain.» Cette difficulté, malgré le fondement théorique
solide d’une approche coût/avantage,
fait que, de plus en plus, nous sommes
arrivés dans l’évaluation des programmes d’économie d’énergie à une évaluation multicritères.
Mais ces évaluations multicritères font
souvent l’impasse sur la pondération
des différents critères. A maintes occasions, on constate que pour certains
critères, il y a bel et bien des critères
objectifs qu’on peut déterminer, mais il
y a aussi des critères qui sont purement
du domaine subjectif et normatif.
Même la somme pondérée qui est parfois appliquée pour évaluer les projets
et les programmes ne permet pas de
dépasser ces problèmes normatifs de
jugement de valeur. C’est pour cela que
la Banque mondiale, par exemple,
développe une approche multicritères
participative : il faut associer tous ceux
qui sont directement concernés par le
projet ou les programmes pour pouvoir, ensemble, déterminer le poids des
différents critères qui entrent dans
l’évaluation et aussi pour surmonter le
problème d’acceptabilité sociale. Voilà
pourquoi les approches de partenariat
prennent un autre poids et apportent
un autre éclairage.
En effet, le retour d’expérience montre
que les investissements lourds dans la
sobriété énergétique n’ont pas été produits de façon spontanée par le seul jeu
du marché, mais par la mise en place de
politiques élaborées, comprenant des
composantes économiques, institutionnelles et réglementaires, avec des
moyens publics d’intervention importants : programmes de recherche
et développement ; réglementations
sur les consommations d’énergie ; ☞
Energie & Mines
97
mars 2009
ANALYSE
analyse
☞
programmes d’information pour les
consommateurs et de formation pour
les techniciens et les gestionnaires ;
incitations financières (subventions,
prêts à taux bonifiés, déductions fiscales) pour stimuler l’innovation, la
démonstration ou les investissements
d’utilisation rationnelle de l’énergie et
enfin création d’institutions, d’organismes et d’entreprises de services pour la
conception et la réalisation de
programmes et de projets d’efficacité
énergétique.
La participation des citoyens à ces programmes et à ces projets est importante. La réussite de ces programmes
suppose une prise de conscience
citoyenne, mais aussi une information
la plus large pour une mobilisation la
plus forte de l’opinion publique et de
tous les acteurs. Il faut permettre aux
citoyens de comprendre, puis s’appuyer sur leurs initiatives pour trouver
des solutions qu’ils auront eux-mêmes
validées. Une politique de contrôle à
sens unique par une administration
centralisée ne peut être que contreproductive.
En effet, au-delà des mesures prises par
les gouvernements, ce qui est peut-être
le plus important, ce sont les changements de mentalité ; il est certain que
sous cet angle, les évolutions sont très
lentes. Cependant, on peut citer
quelques exemples qui apparaissent ici
et là de groupes qui défendent l’idée
d’une certaine sobriété dans la vie quotidienne et qui, de ce point de vue,
illustrent
la
maxime
de
La
e
Rochefoucauld qui disait déjà au XVII
siècle : «La sobriété est un comportement qui est inspiré soit par l’amour de
la santé, soit par l’impuissance de manger beaucoup.» Nous ne devons pas
souhaiter une sobriété qui soit inspirée
par l’impuissance de manger beaucoup, mais qu’en revanche si l’amour
de la santé inspire une plus grande
sobriété dans la façon de consommer
l’énergie, tout le monde sera gagnant.
Energie & Mines
98
mars 2009
Les politiques «business as usual» conduisent à une impasse
du développement
Si nous nous limitons aux déclarations
des responsables de la politique énergétique, nous avons tout lieu d’être satisfaits parce que, contrairement à ce qui
se passait il y a une vingtaine d’années,
toutes les déclarations commencent par
la priorité de la maîtrise de la demande
avant toute action sur l’offre d’énergie.
continuer à se diffuser des usages de
l’énergie ou des services énergétiques
qui sont souvent très énergétivores et
qui ne répondent pas à la satisfaction
des besoins fondamentaux.
L’Agence internationale de l’énergie
(AIE) publie annuellement des perspectives énergétiques mondiales
(World Energy Outlook) dont le principe d’élaboration est basé sur une analyse des besoins et des ressources et sur
la poursuite des politiques actuelles des
Etats et des entreprises (scénario
«business as usual» ou BAU).
Cependant, si on regarde de façon plus
attentive ce qui se passe, les évolutions
sont plus nuancées. D’un côté, il est
certain que l’efficacité des dispositifs de
conversion des sources d’énergies primaires en services énergétiques, en
règle générale, continue de progresser.
Mais d’un autre côté, nous voyons
La consommation mondiale d’énergie
primaire serait dans ce scénario BAU
multipliée par 1,8 entre 2000 et 2030
(taux de croissance annuel de 1,5 %),
et les émissions de CO2 par 1,62. La
consommation de gaz naturel connaîtrait une croissance annuelle moyenne
de 2,1% par an, mais le pétrole
developpement durable
resterait l’énergie dominante. La biomasse augmente sa contribution, les
«autres renouvelables» (éolien, solaire)
connaissant une forte croissance mais
restant marginales en 2030 en valeur
absolue. La croissance annuelle de la
consommation d’énergie primaire
serait, à partir de 2003, de 1,5%.
L’investissement total dans le secteur
énergétique (offre) serait sur la période
2000-2030 de plus de 20 000 milliards
de dollars, dont 60% pour l’électricité
(production, transport et distribution)
et 18% de ces investissements en
Chine. Cette perspective tracée par
l’AIE s’accompagne de profonds bouleversements de la structure de la demande énergétique mondiale, sur le plan
géographique et sur le plan sectoriel.
En effet, 62% de l’augmentation de la
consommation d’énergie se situeraient
dans les pays en développement. La
part de ces pays dans la consommation
mondiale passerait de 30% aujourd’hui
à 43% en 2030. La Chine se taillerait la
part du lion dans cet accroissement de
consommation, avec près du tiers de
l’accroissement total des pays en développement, suivie par l’Inde et le Brésil
(5% chacun). Elle consommerait en
2030 à peu près ce que consomme
aujourd’hui l’Amérique du Nord ou l’équivalent de ce que consommerait la
totalité de l’Europe à cette époque.
Sur le plan sectoriel, les transports et
les usages captifs de l’électricité
seraient appelés à poursuivre une croissance plus forte que la moyenne, tandis
que les usages thermiques connaîtraient une croissance plus modérée.
Le poids des transports dans la
consommation finale d’énergie du
monde passerait ainsi de 29% aujourd’hui à 33% en 2030, et l’électricité de
18 % à 22 %. Or, qui dit transport dit
pétrole, et qui dit électricité dit rendement de Carnot et pertes de transformation et de distribution importantes.
Le monde énergétique que nous suggère l’AIE pour 2030 serait ainsi un
monde où les usages quasiment captifs
du pétrole se seraient considérablement
alourdis, malgré la menace de raréfaction des ressources, et où l’efficience
globale se serait dégradée, malgré la
menace du changement climatique : il
n’y a pas de développement durable
compatible avec ce modèle et ce paradigme énergétique. Même à population
constante, la consommation totale d’énergie primaire dépasserait 30 milliards
de tep, soit presque le triple de la
consommation actuelle.
Si, comme le prédisent les démographes (et en l’absence de catastrophes
mondiales), la population mondiale
devait atteindre 9 à 11 milliards, un
tel raisonnement conduirait à une
consommation
de
l’ordre
de
50 milliards de tep. Une telle situation
n’est pas seulement «non durable», elle
est tout simplement impossible (en termes de ressources, de coûts économiques, de dommages environnementaux, de conflits armés...). Le système
énergétique ne serait pas capable
de répondre à une telle demande : il
faudrait trois à cinq «Planète Terre»
pour y parvenir !
L’aspiration au développement économique et social est légitime et, pour
cela, on a besoin d’énergie. Ce que
montrent les perspectives énergétiques
de l’AIE, c’est que la poursuite du
développement suivant le modèle énergétique actuel des pays industrialisés
(que les pays en développement prennent comme un objectif à atteindre) est
tellement difficile et coûteuse que, du
seul fait de l’énergie, le développement
économique et social serait radicalement compromis et pas seulement pour
les pays les plus pauvres. De plus, cette
voie aggraverait inexorablement les
risques de changement climatique.
Une étude récente réalisée par
Enerdata et LEPI-EPE présente deux
scénarios énergétiques à l’horizon
2050 : un scénario «business as usual»
(BAU) comparable à celui de l’AIE et
un scénario «Facteur 4» (F4) qui a
pour objectif de diviser par quatre les
émissions de CO2 de la France en fin
de période par rapport à leur niveau de
1990. Cette étude, outre le cas de la
France, étudie également les systèmes
énergétiques européens et mondiaux.
Le scénario BAU aboutit à une
consommation finale mondiale en
2050 de l’ordre de 16 milliards de tep,
ordre de grandeur que l’on retrouve
dans la plupart des scénarios «business
as usual».
Le scénario F4 aboutit à une consommation finale en 2050 légèrement inférieure à celle de 2001 (année de départ
de l’exercice de prospective) : dans ce
scénario, la demande mondiale d’énergie se stabiliserait entre 2015 et 2020 et
décroîtrait ensuite. Un tel résultat est
obtenu grâce à la mise en œuvre, dans
tous les pays, d’une politique vigoureuse de la maîtrise des consommations
d’énergie dans tous les secteurs.
L’enjeu est de taille mais les bénéfices
en termes économiques, de sécurité
énergétique et d’environnement sont
considérables : un tel scénario est en
particulier la condition indispensable à
la baisse des émissions de gaz à effet de
serre nécessitée par la lutte contre le
changement climatique.
☞
Energie & Mines
99
mars 2009
ANALYSE
analyse
☞ D’une logique exclusive
de fourniture d’un
produit énergétique à
une logique de réponse
globale à un besoin de
service : nouvelle
donne, nouveaux
acteurs
Les implications du nouveau paradigme énergétique (sobriété énergétique,
promotion des énergies renouvelables)
sont considérables à bien des égards.
Les conséquences en termes économiques et environnementaux sont à la
mesure des gains, comme nous l’avons
dit précédemment : réduction de la
dépense énergétique signifie amélioration de la sécurité énergétique, diminution considérable des pollutions et des
risques. Mais la modification la plus
profonde de la question énergétique est
la fin de l’usurpation des questions
énergétiques par les «compagnies énergétiques» qui contrôlent la production,
le transport et la distribution d’énergie
(Bernard Laponche, Actes de l’UMET,
2004).
La dynamique de croissance de ces
entreprises et les politiques énergétiques qu’elles ont imposées dans les
faits peuvent aboutir à des impasses
économiques et écologiques.
L’utilisateur s’est vu imposer un rôle
passif, réduit au paiement des factures
énergétiques, lorsque l’énergie était
fournie et qu’il pouvait la payer.
La politique d’efficacité énergétique
sort de ce système fermer : l’obtention
du service énergétique devient l’affaire
de l’aménagement du territoire et de
l’urbanisme, de la construction
des bâtiments, de la production des
équipements. Chaque usager, entreprise, collectivité locale, ménage n’est plus
seulement consommateur d’énergie
mais directement partie prenante de
l’élaboration et de la mise en œuvre
d’une nouvelle politique énergétique.
Architectes, urbanistes, constructeurs,
équipementiers ont un rôle aussi
important que le fournisseur d’énergie.
Le champ d’action de l’efficacité énergétique n’est pas limité au secteur de
Energie & Mines
100
mars 2009
l’énergie ; il s’étend à l’industrie, au
bâtiment, aux transports, au comportement des consommateurs, aux modes
de consommation. Dans ce nouveau
contexte, de nouveaux acteurs apparaissent, avec un rôle déterminant : les
ménages, les entreprises, les collectivités locales et territoriales. L’Etat a un
rôle à jouer, mais beaucoup plus
comme régulateur que comme maître
du jeu. Les entreprises énergétiques
doivent, elles aussi, modifier leurs pratiques et passer de la logique exclusive
de fourniture d’un produit énergétique
à une logique de réponse globale à un
besoin de service.
L’agglomération urbaine est le lieu où
se concentre la grande majorité des
services énergétiques : consommation
des ménages, des bureaux, des lieux
d’éducation et de soins médicaux, de
loisirs et de culture, de déplacement
des personnes et des marchandises...
La ville occupe alors une position privilégiée de consommateur d’énergie,
mais aussi de promoteur, sous toutes
ses manifestations, du développement
des services énergétiques pour un
développement durable. Les municipalités et les autres collectivités territoriales ont une responsabilité essentielle
dans l’animation et la mobilisation des
acteurs. Le défi de la gouvernance, la
mobilisation et le renforcement de la
capacité des acteurs (pouvoirs publics,
autorités locales, secteur privé et société civile), dans le cadre d’un système
qui respecterait une conception éthique
partagée de la durabilité, seraient
indispensables.
La réappropriation de la question énergétique par les citoyens est certainement la dimension la plus intéressante
et la plus porteuse d’avenir du nouveau
paradigme énergétique. Cela ne veut
pas dire que la solution est simple, mais
cela signifie que le développement
durable, la conduite de la planète, c’est
un sacré problème qui imposera le
respect de contraintes très dures, sans
lesquelles aucune survie ne sera possible. Mais nous voyons apparaître des
perspectives qui, auparavant, n’existaient pas. Ce sont ces perspectives qui
justifient la nécessité de changement de
paradigme.
Ce que Prigogine, Schroedinger nous
font redécouvrir, c’est la possibilité et la
responsabilité de l’homme comme
acteur de l’histoire et gestionnaire de
cette planète. (René Passet, 2004)
Conclusion
Pour un «new deal
global énergétique
et climatique»
Le changement profond de paradigme
énergétique qui substitue à la priorité
de l’offre la priorité de la demande
modifie profondément les rapports du
citoyen aux systèmes énergétiques. La
satisfaction d’un «service énergétique»
à la place d’une «fourniture d’énergie»
place au premier rang des acteurs nouveaux : entreprises, collectivités, ménages, professionnels du bâtiment, des
transports, de la production industrielle ou agricole et du secteur tertiaire.
Les villes et les collectivités territoriales
deviennent des animateurs et des promoteurs essentiels de ces nouvelles
politiques.
Le potentiel d’économies d’énergies et
de carbone est considérable. Il dépend
pour partie des technologies à promouvoir et pour partie de comportements
nouveaux à encourager. Plusieurs estimations fiables montrent, sur les vingt
prochaines années, un potentiel de l’ordre de 20% de la consommation (plus
si les prix de l’énergie continuent
d’augmenter).
Les politiques mises en œuvre dans les
pays émergents durant les dix années
qui viennent seront décisives. La Chine,
l’Inde, le Brésil, les pays méditerranéens et d’autres connaissent des croissances économiques fortes et de nombreux facteurs jouent en faveur de la
maîtrise de la demande d’énergie : faibles ressources en hydrocarbures et
poids sur leur économie des importations de pétrole, très fort potentiel dans
les infrastructures nouvelles (urbanisme, bâtiments, moyens de transport),
développement des énergies renouvelables dont la combinaison avec la maîtrise de la demande est la voie la plus prometteuse pour l’avenir.
developpement durable
Même si les pays sont dans des situations très différentes, ils ont tous des
marges de manœuvre pour améliorer
l’efficience de leurs usages énergétiques et contribuer à un développement énergétique durable, avec des
rythmes différents dans chaque pays.
La bifurcation souhaitée implique un
changement de paradigme et la reconversion des économies des pays basées
essentiellement sur les énergies fossiles
(charbon, gaz et pétrole). Cette orientation est une option réaliste pour tous
les pays, en termes de sécurité énergétique comme en termes de sécurité
climatique.
La croissance inconsidérée de la
demande énergétique n’est donc pas
une fatalité. Le problème essentiel
aujourd’hui n’est pas la pénurie des
ressources mais son utilisation plus
rationnelle et plus économe. Le principal objectif est de conduire, dans ce
siècle pour 9 ou 10 milliards d’individus, une révolution industrielle et des
changements des modes de consommation, avec des rythmes différents
dans chaque pays, et de se donner les
moyens d’orienter dès maintenant les
investissements à longue durée de vie
(centrales électriques, bâtiments, systèmes de transport et autres infrastructures) vers des solutions plus efficaces,
moins intensives en carbone et moins
vulnérables aux effets du changement
climatique.
La question du financement des investissements dans les économies d’énergie reste le point le plus faible. Les causes de ces difficultés proviennent en
particulier de la dispersion des projets
et du fait qu’ils ne constituent pas, de
façon générale, la première préoccupation de ceux qui pourraient les porter.
La mise en place d’instruments économiques adossés au marché apparaît
nécessaire pour internaliser les externalités, orienter les choix et corriger les
distorsions, mais non suffisante. En
effet, sans mesures structurelles (par
exemple offre de transport public,
programme de construction de logement économe), ces mesures restent
inefficaces.
Le mécanisme de développement propre créé par le Protocole de Kyoto n’est
pas à la hauteur des enjeux ; ces mécanismes doivent donc être complétés
pour infléchir les dynamiques d’investissement dans les infrastructures énergétiques et urbaines et alléger les
contraintes de compétitivité industrielle. La recherche d’un compromis
acceptable entre la confiance dans le
marché pour ce qui touche aux prix, le
recours à l’intervention de l’Etat pour
ce qui est de la promotion de nouvelles
technologies, et le souci d’une stratégie
coopérative pour ce qui relève de l’environnement, constitue un enjeu
majeur de l’énergie même si les préférences des Etats ne sont pas toujours
compatibles dans ce domaine.
La prise de conscience de l’importance
de l’enjeu climatique est en train d’augmenter dans les pays émergents. Ces
pays ont également pris conscience
qu’avec un baril de pétrole à plus de
100 dollars, l’inefficacité énergétique
devient un obstacle majeur pour leur
croissance, leur indépendance et l’équilibre de leurs budgets. D’ores et déjà, la
croissance «sale» mine leur développement.
Bibliographie
• Agence internationale de l’énergie
(AIE) : World Energy Outlook 2007.
Samir Allal et Stéphane Quefelec
(2006), «Politique énergétique et développement durable en Méditerranée :
défis et nouveaux enjeux», Liaison
e
Energie Francophonie, n° 71, 2 trimestre 2006.
• Samir Allal et Stéphane Quefelec
(2008), «Energie et environnement en
Méditerranée. Pour un ‘’new deal climatique’’ dans la région», Medenergie,
n° 25, janvier 2008.
• Christian de Perthuis, Houda Ben
Jannet, Stéphane Pouffary, «Le mécanisme de développement propre dans
les pays méditerranéens. Comment
accélérer la mise en œuvre ?», Liaison
Energie Francophonie, IEPE, n° 71, 2e
trimestre 2006.
• Bernard Laponche, Moncef Ben
Abdallah, Samir Allal, «La maîtrise de
l’énergie», Cahier Prisme n° 1, IEPE.
Bernard Laponche, «Maîtriser la
consommation d’énergie»,
Paris, Editions Le Pommier, 2004.
L’Europe peut proposer aux pays émergents un «new deal global» qui intègre
différents volets : des programmes d’efficacité énergétique et d’économie de
carbone avec partage du surcoût des
investissements, des incitations économiques locales et mondiales efficaces,
des droits de propriétés intellectuelles,
et enfin de définition de normes adaptées aux caractéristiques des pays.
Le champ d’un tel accord conduira à
l’élaboration d’un partenariat renforcé
sur
un
nouveau
modèle
de
développement...
S. A. & M. B.
In Liaison Energie-Francophonie
(*) Directeur de l’Institut universitaire de
technologie (Université de Versailles),
France
(**) Ambassadeur de Tunisie en
République fédérale d’Allemagne et
ancien ministre de l’Industrie et de
l’Energie
Energie & Mines
101
mars 2009
CULTURE
culture
Exposition du peintre péruvien Sergio Silva Cajahuaringa au Musée
national d'art moderne et contemporain (Mama)
L’homme, l’art et l’écologie
«La peinture doit être pour l’artiste comme pour quiconque s’y confronte une révélation, la résolution inattendue et sans précédent d’un
besoin éternellement familier», Mark Rothko.
Par Mohamed Djehiche (*)
Toute œuvre reflète, d’une manière très
intime, les impulsions de l’âme, les quêtes et les pérégrinations de son auteur.
Peindre devient ainsi un besoin vital
pour se raconter et pour exprimer d’une
manière poétique les inquiétudes émotionnelles ressenties, les choses qui
affectent ou touchent.
Peintre engagé dans l’abstraction,
Sergio Silva Cajahuaringa place son
exposition sous le double signe du passé
et du futur, il s’intéresse aussi bien à
l’archéologie et aux éléments ancestraux de sa culture inca qu’aux questions de l’écologie dont dépendent le
salut et le parfait équilibre de l’homme.
La relation de ce dernier par rapport au
cosmos est rendue avec beaucoup de
sensibilité et ses toiles ressemblent à des
paysages où se manifeste la petitesse de
l’être. Dans ce cas, son travail traduit sa
colère face aux grandes menaces qui
planent sur l’environnement.
Energie & Mines
102
mars 2009
Grâce aux formes, aux couleurs et aux
matières, les espaces naturels, picturaux
et mentaux se confondent alors ici en
une œuvre extrêmement vibrante et poignante. Bien que son but prioritaire
demeure avant tout un travail plastique
agencé par rapport à des prises de positon, il est le résultat d’un projet initial
précis où le peintre s’est découvert des
formes nouvelles et une liberté d’expression accrue qui incitent le regardeur à la rêverie. Une abstraction allusive, en référence à l’immensité des espaces, à la force des éléments naturels, à
l’archéologie et à l’intervention architecturale dans la nature, crée un dilemme permanent dans ses recherches picturales et devient le terrain propice à
une méditation plus intériorisée.
Sergio Silva Cajahuaringa fait preuve
d’une maîtrise totale de l’huile sur petits
et grands formats. Sa poétique à la fois
sourde et solaire prête un souffle
irrésistible à un créneau pictural déjà
très exploité. C’est par la forme que
Sergio Silva Cajahuaringa a renouvelé
son écriture qui nous incite à la rêverie
active. Les équilibres et déséquilibres de
ses agencements, le télescopage des
lignes et de ses divers plans dans un
espace défini par les dimensions du
tableau génèrent une dynamique évolutive et sans limites.
Sa palette référentielle – rouges, terres
jaunes, bruns, bleus, noires – et la
lumière qui en émane possède un caractère qui semble être celui de l’or que les
Incas présentaient en offrande aux
dieux. La sensation que son œuvre est
débordante de spiritualité incantatoire
ne nous quitte pas après s’être imprégné de ses œuvres.
M. D.
(*) Directeur du Musée
focus
Energie & Mines
103
mars 2009
FOCUS
culture
Energie & Mines
104
mars 2009
focus
Handball
Chakib Khelil reçoit les joueurs
du GS Pétrolier
Le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, a
e
reçu à Alger les vainqueurs de la 30 édition de la Coupe
d’Afrique des clubs de handball, les joueurs du
Groupement sportif des pétroliers d’Alger (GSP).
Au cours d’une cérémonie organisée au siège de la
Direction générale de Sonatrach, à laquelle assistaient le
Directeur général de l’entreprise, Mohamed Meziane, le
président du Comité olympique algérien (COA),
Mustapha Berraf, et le Directeur de l’association sportive
du GSP, Mohamed Djouad, le ministre s’est félicité de la
performance réalisée par le GSP qui, a-t-il dit, «a su honorer les couleurs algériennes lors des compétitions
internationales».
Le capitaine de l’équipe de handball du GSP, Loukil
Abdelghani, a remis au ministre le trophée continental
brillamment remporté par ses camarades. Ensuite, le
ministre a reçu des mains du président de l’association les
nouvelles tenues de couleur orange de la formation du
GSP, portant l’emblème national et le sigle de l’entreprise.
Le manager de la section, Djaâfar Belhocine, a indiqué à
l’APS que «nous sommes fiers de ce premier titre gagné
par le GSP, après seulement quelques mois de sa création,
et qui vient étoffer la centaine de titres (nationaux et internationaux) glanés avec l’ancienne équipe, le MC Alger».
«C’était donc une mission très importante pour relever le
défi», a-t-il souligné en ajoutant que cette cérémonie a eu
lieu à la veille d’un événement important, à savoir la come
mémoration du 38 anniversaire de la nationalisation des
hydrocarbures.
Une photo souvenir avec tous les joueurs accompagnés
des staffs techniques et administratifs a clos cette cérémonie qui s’est déroulée dans une ambiance conviviale.
Sonatrach s’est officiellement retirée en 2008 du
Mouloudia club d’Alger (MCA), en créant sa propre association sportive (GSP) et en restituant «à la tutelle»
(ministère) le sigle du MCA.
e
En finale de la 30 édition disputée en décembre dernier à
Casablanca, le GSP avait remporté son premier titre africain, en battant par 22-20 l’équipe de la Rabita du Maroc,
rappelle-t-on.
Une opération de grande envergure durant le mois de Ramadhan
Le Groupe Sonatrach au top de la solidarité
Les filiales du Groupe Sonatrach ont
largement été sollicitées durant le mois
sacré de Ramadhan et elles n’ont pas
manqué le rendez-vous de la solidarité
envers les familles et les citoyens nécessiteux. Les entreprises, Enageo, GCB,
Naftal, Enafor, ETP, GTP, ENSP,
EGZIA, pour ne citer qu’elles, sont
intervenues dans l’ensemble des wilayas
du pays, emmenées par leur maison
mère.
Aux contributions non exprimées en
montant financier, il convient d’ajouter
les dotations consenties par exemple
par Enageo (2 millions de dinars) GCB
(500 000 DA), Naftal (500 couffins)
qui ont concerné les wilayas de
Laghouat, Alger, Boumerdès, El
Bayadh, Ouargla, Ghardaïa, Illizi,
Tamanrasset, Adrar et Jijel. Les entreprises Naftal, Enafor, ENTP et GTP ont
servi durant le mois sacré quelque 1
650 repas par jour dans les wilayas de
M’sila, Mostaganem, Ouargla, Béjaïa,
Constantine, Oran, Alger. Plus de 2
millions de dinars sous forme de dons et
contributions financières ont été versés
par EGZIA, ENTP, ENSP, Enafor et
GCB à des associations de bienfaisance
ainsi qu’à des institutions publiques
dans plusieurs wilayas. En ont bénéficié, les services locaux de certains
ministères, les promoteurs algériens, la
Protection civile, Algérie Télécom, les
Scouts musulmans algériens ainsi que
des camps de réfugiés sahraouis.
Plus de 30 000 couffins du Ramadhan
ont été distribués par le Groupe durant
le mois sacré et ont concerné l’ensemble
des wilayas du pays.
Remerciements
A Chakib Khelil
«Je vous prie, Monsieur le Ministre, de bien vouloir accepter mes sincères et vifs remerciements pour le don que vous avez eu l'amabilité de faire au profit de l'Ecole supérieure des
beaux-arts d'Alger. Le bel ouvrage de M. Abderahmane Khelifa, intitulé Honaine, ancien
port du royaume de Tlemcen, est venu par votre honorable geste enrichir le fonds de notre
bibliothèque, rendant ainsi accessible au travers la connaissance tout un pan de notre
patrimoine de mémoire, si riche et si étendue. Je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre,
l'expression de mon profond respect et de ma parfaite considération.»
Le Directeur de l'Ecole supérieure des beaux-arts
Energie & Mines
105
mars 2009
SCIENCES& &technologie
TECHNOLOGIE
sciences
Géologie
«Les megafans du Sud-Ouest algérien
à la rescousse de l’interprétation des
figures géologiques de la planète Mars»
Par MT. Bouarroudj & N. Bourenane (*)
En plus des observations et de la description des tâches et expériences
menées par l’équipage de l’expédition
18 de la Station spatiale internationale
(ISS) composée de Mike Fincke, F. E-1
Yuri Lonchakov, FE-2 Sandra Magnus
lors de cette mission, le rapport d’activité de la NASA de la journée du
er
1 /1/2009, paru dans le site Web
– www.spaceref.com – décrit des figures géologiques particulières, repérées
au sud-ouest de l’Algérie, analogues à
celles découvertes sur la planète Mars.
Il y est notamment écrit : «... La cible de
la photo prise aujourd’hui par l’équipage d’observation de la Terre est représentée par les méga cônes de déjection
du Sud-Ouest algérien.
Une bande nuageuse inhabituelle sur
l’ouest du désert saharien algérien a
nécessité de les approcher de plus près.
Le pointage à droite de la piste pour
60 secs à partir de la cible est relativement vaste. Les éléments de ces méga
cônes de déjection peuvent être vus à
travers n’importe quel nuage épars.
Comme pour les très grandes étendues
de sédiment fluviatile, les méga cônes
de déjection expliquent le déploiement
énigmatique des “plaines plates caillouteuses” décrites par les premiers explorateurs dans le Sahara.
Hormis leur intérêt intrinsèque à cause
de leur nouvelle appréciation en tant
que figures géologiques, les méga cônes
de déjection sont en train d’être étudiés
comme étant analogues aux structures
de la planète Mars (megafans*), et viennent juste d’être utilisés dans une nouvelle reconstitution des anciens paysages d’Amazonie.» (In NASA ISS onorbit status of 1/1/2009.)
Cette observation confirme celle qui a
été réalisée le 13/3/2008 où ces cônes
de déjection ont été localisés au sudouest de l’Algérie. Deux cônes de déjection ont été suivis, l’un d’eux présente
Energie & Mines
106
mars 2009
Perspective de la circonférence du cratère Holden de la planète Mars.
Le ventilateur alluvial peut être vu au centre et le système de canal d'Uzboi Vallis
est évident sur la droite. (09/05/2005). Source : site web : www.cielqr/planetemarsun.php.
un rayon de 320 km et montre une
surface évidente de cours d’eau. Ces
structures sont traversées par des rivières qui coulent à l’ouest des montagnes
locales où le climat était plus humide il
y a 5 000-15 000 ans.
Ces énormes masses sédimentaires ont
été identifiées récemment dans cette
région lointaine du désert saharien. Ce
sont des figures analogues à celles rencontrées sur la planète Mars où d’énormes quantités de sédiments stratifiés
apparemment fluviatiles affleurent (spécialement dans la zone de notre plus
grand intérêt : Sinus Meridiani, où le
robot Opportunity continue à fonctionner).
Les sédiments ont recouvert la base des
collines le long du NE des méga cônes
de déjection de manière à reproduire les
cratères d’impact recouvrant Mars.
Les repères visuels sont : les dunes
linéaires localisées au NW, les roches
cantonnées immédiatement à l’Est, et
les méga cônes de l’Algérie centrale
(NE de la cible, sur laquelle affleure un
complexe de petits deltas. La compréhension des détails de ces complexes
permettra une modélisation plus
sophistiquée des couches sédimentaires
de Mars, en cours de réalisation). (In
NASA ISS on-orbit status of
3/12/2008.)
Conférence des ministres en charge du
Développement des ressources minérales
13-14 octobre 2008 - Addis Abeba
SUPPLEMENT
Vision du régime
minier de l’Afrique
Energie & Mines
pour 2050
Cette vision commune présente :
• Un secteur minier africain
fondé sur la connaissance, catalyseur et contribuant à une large
croissance et au développement qui s’intègre pleinement à
un marché africain commun à
travers :
– interdépendance en aval dans
l’enrichissement des minerais et
la production ;
– interdépendance en amont des
biens d’équipement miniers, des
consommables et des industries
de services ;
– interdépendance médiane
dans le domaine des infrastructures (énergie, logistiques, communications, eau) et du développement des compétences et des
technologies (HRD et R&D) ;
– partenariats mutuellement
bénéfiques entre l’Etat, le secteur privé, la société civile, les
communautés locales et d’autres acteurs ; et
– une connaissance exhaustive
du patrimoine minier.
• Un secteur minier durable et
bien régi qui produit effectivement et génère des rentes sur
les ressources, qui est sûr, sain,
tient compte des aspects genre
et ethnie, de l’environnement,
qui est socialement responsable
et est apprécié des communautés environnantes.
• Un secteur minier qui fait partie
intégrante d’une économie afri-
caine globalement diversifiée,
dynamique et compétitive sur le
plan industriel.
• Un secteur minier qui a permis
de créer des infrastructures à
travers la maximisation de son
interdépendance économique
propulsive aux niveaux local et
régional.
• Un secteur minier qui optimise
et contient d’énormes ressources minières finies, qui est diversifié, intégrant des métaux
industriels de moindre valeur
commerciale à grande et à petite
échelle, et
• Un secteur minier qui est un
acteur-clé dans les marchés
compétitifs et dynamiques des
produits de base à l’échelle
continentale et internationale.
Introduction
La Commission économique des
Nations unies pour l’Afrique
(CEA) a tenu une réunion du 20
au 22 août 2008 du groupe technique d’experts en vue d’élaborer la nouvelle Vision du régime
minier de l’Afrique en 2050 en
préparation de la première
conférence de l’Union africaine
des ministres en charge du
Développement des ressources
minières. Le Groupe technique
d’expert mis en place conjointement par l’Union africaine (UA)
et la CEA compte notamment
des représentants du partenariat
minier africain (le Forum intergouvernemental des ministres
•••
Historique
chargés des Mines), la Banque africaine de déve••• africains
loppement (BAD), la Cnuced et l’Onudi.
La Vision du régime minier de l’Afrique en 2050 est le
résultat de nombreuses initiatives et d’efforts aux niveaux
sous-régional, continental et mondial visant à élaborer des
cadres régulatoires de politiques afin de maximiser les produits issus de l’exploitation des ressources minières. On
peut citer, entre autres, la Déclaration de politique de
Johannesburg ainsi que le Plan de mise en œuvre (le chapitre 42 et les alinéas f et g du chapitre 62 relatifs au développement durable en Afrique), du Sommet mondial sur le
développement durable, la vision de Yaoundé sur l’exploitation minière artisanale et à petite échelle, le partenariat
minier africain sur la Charte de développement durable et
le cadre de politique minière, le cadre SADC de mise en
œuvre de l’harmonisation des politiques minières, les normes, les cadres législatifs et régulatoires, la politique
minière commune de l’UEMOA et le
code minier communautaire, le rapport
sommaire «Big Table» de 2007 sur la
«Gestion des ressources naturelles
minières de l’Afrique pour la croissance
et la réduction de la pauvreté» qui a fait
l’objet d’une réunion organisée conjointement par la CEA et la BAD, les travaux
du Groupe de travail international chargé
de la révision des régimes miniers
d’Afrique. L’annexe 1 présente une liste
de toutes les initiatives prises dans le
cadre du processus d’élaboration de la
Vision du régime minier de l’Afrique. La
mise en œuvre de la vision sera faite
progressivement et tiendra compte du
contexte local et de la spécificité.
Supplément E&M
2
mars 2009
Exploitation des ressources naturelles :
clé du développement de l’Afrique
L’Afrique est le plus grand producteur de
nombreuses ressources minières dans le
monde ainsi que d’autres ressources
importantes mais l’Afrique souffre encore
gravement d’un manque de cartographie
géologique qui pourrait révéler un potentiel
encore plus grand de ressources.
Malheureusement, la majorité des minerais
en Afrique sont exportés sous la forme de
minerais concentrés ou métalliques sans
véritable valeur ajoutée. Il existe par conséquent un important potentiel en matière
d’enrichissement de minerais.
L’Afrique renferme également de nombreuses ressources connues sous le nom de
carburants fossiles (pétrole, gaz et charbon) et un vaste potentiel de biomasse et
de biocarburants (éthanol, biodiésel)
notamment dans les tropiques.
En outre, l’Afrique a un énorme potentiel
hydroélectrique (Inga 45 GW et la rivière
Congo 200 GW) ainsi qu’un grand potentiel
géothermique inévalué le long de la
Grande Vallée africaine du Rift. L’urgence de l’industrialisation de l’Afrique est reconnue de par le monde. La transformation de nos économies est une composante essentielle de toute stratégie à long terme en vue d’atteindre les
Objectifs du millénaire pour le développement (OMO) en
Afrique, la croissance et le développement durables ainsi
que d’éradiquer la pauvreté à travers le continent. Le problème essentiel réside toutefois dans la formulation et la
mise en œuvre de stratégies d’industrialisation efficaces
reposant sur les atouts uniques de notre continent plutôt
que dans l’émulation de stratégies qui auraient pu être efficientes sous d’autres cieux.
Une stratégie d’industrialisation et de développement de
l’Afrique fondée sur ses ressources doit reposer sur l’utilisation des énormes ressources de l’Afrique afin de booster un développement industriel diversifié comme dans le
cas des succès enregistrés dans la mise en œuvre de plu-
sieurs anciennes économies du monde développé tels la
Finlande, la Suède, l’Allemagne (particulièrement dans la
région de Ruhr), aux Etats-Unis il y a plus d’un siècle et
dans une certaine mesure dans les pays à revenu moyen
que sont la Malaisie, le Brésil et l’Afrique du Sud.
Les stratégies de développement et d’industrialisation
basées sur les ressources ne sont pas une nouveauté.
La vision selon laquelle les ressources minières pourraient
stimuler la modernisation de l’Afrique transparaît dans de
nombreux plans et stratégies de développement en Afrique
aux niveaux national et régional (par exemple le Plan d’action de Lagos, le Programme sectoriel minier de la SADC,
le chapitre minier du Nepad, et plus récemment le partenariat minier africain). Toutefois, la majorité de ces plans et
stratégies visent à élaborer des projets ambitieux et grandioses (exemples des usines de fer et d’acier d’Ajaokuta
au Nigeria) conçus dans un esprit de «boîte minière» très
étroite. Nombre de ces projets étaient de gros consommateurs de capitaux et dépendaient d’intrants étrangers. Ils
ont pour la plupart échoué car ils étaient inefficaces et peu
durables étant donné le faible niveau des infrastructures
de développement, des impératifs du marché et du
manque de connaissance dont souffraient les pays bénéficiaires.
L’expérience de développement et d’industrialisation reposant sur les ressources dans les pays nordiques révèle
que la durabilité et le succès de cette stratégie dépendent
de facteurs favorables externes et internes telles les ressources naturelles ainsi que des actions anticipées et délibérées des principales parties prenantes, notamment les
gouvernements. Ces actions sont particulièrement nécessaires et servent à :
• Faciliter et favoriser le développement des ressources
humaines et l’acquisition de compétences de pair avec le
développement d’agglomérations technologiques de ressources à travers la facilitation de la recherche et du développement (R & D) et la mise sur pied de réseaux de
connaissance et de segments dont des universitaires, des
industries, le gouvernement et d’autres acteurs.
• Mettre en place des infrastructures d’appui notamment
des routes, des projets énergétiques et hydrauliques et
ainsi que des réseaux de télécommunications.
• Encourager l’établissement d’une masse cruciale d’acteurs industriels-clés similaires, secondaires, interdépendants et associés qui collaborent et compatissent à l’effet
d’améliorer le facteur initial d’avantages, stimule la compétence, l’innovation et la diversification.
• Promouvoir l’enrichissement au niveau local et la valeur
ajoutée des minerais afin d’obtenir la matière première
pour la production industrielle.
• Etablir une base industrielle au travers de la corrélation
en amont et en aval.
• Encourager et soutenir les petites et moyennes entreprises afin de les intégrer à la chaîne de production.
• Accroître la confiance et la participation du secteur privé.
• Créer des marchés incitatifs nécessaires de capitaux et
de produits de base.
• Faciliter la recherche et le développement (R & D) et mettre sur pied des réseaux et des segments de connaissance avec des universitaires, des industries, le gouvernement et d’autres intervenants ; et
• Exploiter le partenariat Potentiel privé public (PPP).
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L’innovation permanente et le développement des ressources humaines sont déterminants dans la réduction de la
dépendance de l’apport du facteur initial (ressources naturelles) dans la construction et le soutien d’une économie
enracinée localement, compétitive et diversifiée. Par contre, quand il n’y a pas assez de capitaux humains, physiques et institutionnels de connaissance ainsi que des
limites en matière de gouvernance, des systèmes d’innovation insuffisants, un faible taux de sensibilisation économique et de progrès, un manque d’organisation des affaires. Il est impossible de transformer l’apport du facteur
initial en une plate-forme de construction de segments
réussis et d’économies diversifiées.
Les leçons tirées de l’expérience des pays nordiques suggère qu’il importe de partager une vision stratégique commune, délibérée et anticipée d’une action collective
conduite par le gouvernement, des interventions en temps
utile et la coordination des intérêts communautaires du
public et du privé à tous les niveaux afin de réaliser au
niveau continental une stratégie de développement et d’industrialisation en Afrique fondée sur les ressources.
Par ailleurs, il est nécessaire d’identifier aux niveaux régional et national les principaux projets qui seront contenus
dans la stratégie.
Toutefois, en vue de pallier les contraintes majeures d’infrastructures, le continent doit en outre surmonter «l’enclave» des ressources du passé dans le développement de
ses ressources afin de s’assurer que les nombreuses ressources ainsi que la corrélation économique des ressources se concrétisent localement à travers le continent. A cet
effet, il a été proposé premièrement de mettre en place un
Programme de développement spatial africain (Posa)
constitué d’un réseau de Corridors de développement à
travers l’Afrique afin d’exploiter les ressources du continent
et tout son potentiel. Le PDSA vise à synchroniser l’offre en
infrastructures avec les usagers afin de renforcer le potentiel des investissements et de créer un environnement de
rigueur économique pour les investissements en infras-
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tructure. Il sert également à évaluer les projets conformément à un mécanisme économique et d’affaires, ce qui
permet de prioriser effectivement les investissements dans
le domaine des infrastructures.
En vue d’assurer la réussite du PDSA, il est nécessaire de
créer des opportunités de participation locale notamment
dans la fourniture des biens et services. On peut distinguer
ces opportunités en assurant la transparence de l’industrie
minière, ce qui permettrait d’identifier les points d’entrée
pour (i) accroître en aval les secteurs de soutien (fournisseur/industries d’intrants); (ii) renforcer en amont les industries basées sur l’augmentation de l’enrichissement local et
la valeur ajoutée des biens ; (iii) faciliter la migration latérale des technologies minières vers d’autres industries ;
(iv) multiplier les capitaux humains, social, institutionnel de
connaissance (qui peut être utilisé dans d’autres secteurs)
; (v) promouvoir l’amélioration des conditions de vie des
communautés minières ; et (vi) créer des petites et moyennes entreprise de même qu’une économie équilibrée et
diversifiée avec des effets multiplicateurs plus grands et le
potentiel de créer des emplois.
Le rôle de la coopération et de l’intégration régionale dans
la réduction des coûts des transactions, l’établissement de
synergies intrarégionales, le renforcement de la compétitivité et la réalisation d’économies d’échelle qui boosteraient
le développement de segments de minerais ne doivent pas
être sous-estimés. Néanmoins, en vue de faciliter le libre
mouvement des biens, services, capitaux et autres facteurs, il importe d’accélérer l’harmonisation des lois, de la
réglementation et des régimes fiscaux, entre autres, facteurs déterminants.
Une telle Stratégie africaine d’industrialisation et de développement basée sur les ressources (SA/DR), reposant
sur l’utilisation du patrimoine des énormes ressources de
l’Afrique (avantage comparatif) en vue de booster la croissance dans d’autres secteurs, pourrait servir de composante viable d’une stratégie de croissance et de développement intégrés et durables pour l’Afrique.
Cette stratégie servirait à maximiser l’interdépendance
dans le secteur des ressources en créant des segments
intégrés de ressources industrielles (interdépendance en
aval, en amont et médiane) ainsi que le développement de
compétences de haut niveau au sein des segments, à travers l’accélération de l’investissement dans le
Développement des ressources humaines (DRH) et la
Recherche et le développement (R & D) afin de permettre
à l’Afrique de construire progressivement un avantage
compétitif durable tiré de l’avantage comparatif de ses ressources.
Un tel avantage compétitif serait ultérieurement indépendant de son patrimoine en ressources.
pact de la hausse des prix des denrées alimentaires sur
les populations rurales pauvres et vulnérables d’Afrique.
La question essentielle reste néanmoins de savoir combien de temps durera cette expansion. Va-t-elle disparaître
progressivement comme les précédentes ? Elle a été présentée par les entreprises transnationales minières
comme un «super cycle» car elle a connu une durée de vie
plus longue que les précédents booms.
Le moteur fondamental de la demande en minerais est l’intensité des métaux face à la croissance du PIB mondial. Le
diagramme suivant présente l’intensité de l’acier (qui est
un bon indicateur de l’intensité des métaux) par rapport au
PIB mondial.
L’expansion actuelle des produits de base : une mine
d’opportunités et de profits à long terme pour l’Afrique
De nombreux pays africains ont récemment connu une
croissance dynamique après plusieurs décennies de stagnation à cause de la récente expansion des produits de
base suite à une forte demande de la Chine et dans une
moindre mesure d’autres économies émergentes tels
l’Inde et le Vietnam. Nombre de pays africains disposent
d’énormes potentialités dans la production des produits de
base, notamment les minerais, et l’Afrique a ainsi connu
une résurgence remarquable des IDE depuis 2002, particulièrement dans le secteur des ressources minières.
L’essor des ressources a connu son envolée en 2003 avec
une progression exponentielle des prix des minerais suivie
de la flambée des prix des biocarburants agricoles en 2006
et, enfin, d’autres matières premières agricoles en 2007.
La dépréciation des prix des subventions agricoles des
pays développés au sein de l’OCDE ajouté à l’inélasticité
dans la production des minerais avaient très certainement
provoqué le décalage des prix des produits agricoles face
à la demande asiatique. Toutefois, bien que l’amélioration
des prix dans le monde soit une aubaine au développement de la majorité des populations rurales africaines, des
stratégies urgentes sont nécessaires afin d’améliorer l’im-
L’intensité de l’acier par rapport au PIB mondial révèle trois
phases distinctes depuis la Seconde Guerre mondiale.
1. Phase 1 (1950-1984) : Haute intensité. La reconstruction des pays développés après la Seconde Guerre mondiale et leur pouvoir d’achat croissant ont entraîné une
forte demande des minerais ainsi qu’une progression des
prix. Cet impact a été négligeable dans les pays en développement.
2. Phase Il (1984-2000) : Faible intensité. La création d’infrastructures dans les pays développés, le mouvement des
services (seuls les «tigres asiatiques» dans la phase de
haute intensité mais trop faible pour avoir un impact sur la
tendance mondiale) ont entraîné une surproduction et l’affaissement des prix des minerais. C’était une preuve de l’échec d’une croissance mondiale qui perdure à cause de
l’hégémonie des pays développés face au système commercial international et l’utilisation de plus en plus grande
des subventions (ex. CAP & acier).
3. Phase III (2000 à ce jour) : Haute intensité (plus élevée
qu’à la phase 1). Avec le démarrage des pays développés
et la révision constante des règles commerciales qui
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dénote d’une perte partielle de l’hégémonie des pays
développés sur les systèmes commerciaux internationaux.
Période de forte demande et de progression des prix.
L’intensité des métaux sur la scène internationale aurait
connu une tendance haussière constante si la croissance
mondiale s’était répandue à la majorité des populations du
monde dans les années 1980, mais cette croissance n’a
profité qu’aux «tigres» asiatiques avec une population de
moins de 80 millions. Le monde dans son ensemble n’a
connu la croissance (et son ampleur) que vingt années
plus tard (BRIC et autres).
Plusieurs pays africains étaient encore des colonies durant
la phase I et au moment des indépendances, ils ont adopté des régimes «statiques» d’exploitation de leurs ressources naturelles juste avant le début de la faible intensité de
la phase II caractérisée par une faible demande et une
dépréciation des prix. Ce qui a entraîné la révision générale des régimes des ressources naturelles dans les
années 1980 et 1990 (généralement initiée par la Banque
mondiale) afin d’attirer les IDE (Investissements directs
étrangers) en faveur des CTN (Compagnies transnationales) caractérisés par une faible conditionnalité, une faible
répartition par l’Etat des rentes issues des ressources et
une corrélation faible du secteur des ressources avec les
économies nationales. Etant donné le nouveau scénario
mondial, ces régimes doivent être urgemment révisés afin
que «l’expansion» actuelle stimule le développement durable dans les pays riches en ressources d’Afrique.
Etant donné que la Chine (RPC) est à environ un tiers de
sa phase de haute intensité, que l’Inde est à environ un
tiers de l’intensité de la Chine et que la population de ces
deux pays avoisine celle des pays développés, on peut raisonnablement supposer que la phase de haute intensité
actuelle des métaux dans le monde pourrait se poursuivre
au moins aussi longtemps que la phase 1 (voir diagramme
Acier/PIS) ou presque 30 années (1950-1980) ! Cette
hypothèse ne tient pas compte de l’intensité croissante
d’autres économies émergentes comme le Brésil, le
Vietnam, l’Indonésie, entre autres, car s’il fallait en tenir
compte, on aurait une phase de haute intensité de 30 à 50
années.
Il serait par conséquent prudent de supposer que l’explosion actuelle sera un «super cycle» long sans précédent
seulement si la Chine et l’Inde conservent une croissance
vigoureuse. La question fondamentale demeure à savoir :
comment la croissance actuelle des Etats africains boostée par les ressources peut-elle être transformée en industrialisation et développement durable ?
Un secteur minier en pleine croissance :
instrument historique de progrès en Afrique
L’Afrique a depuis toujours exploité ses ressources minières. En effet, les plus vieilles mines dans le monde se trouvent en Afrique, parmi lesquelles on peut citer la mine
Ingwenya au Swaziland qui a été exploitée, il y a 20 000
ans, pour son fer ocre qui était utilisé pour les peintures faites sur la roche. Par ailleurs, il existe des milliers de mines
d’or ancien et de métal à travers le continent.
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Ces mines sont généralement intégrées dans les économies précoloniales locales et fournissent les principales
matières premières et les biens de grande valeur au commerce (or, cuivre). Avec la conquête coloniale européenne,
le secteur minier africain a été intégré aux économies
européennes à travers la fourniture de matières premières
pour leur industrialisation.
Avec l’indépendance, les dirigeants africains se sont penchés sur le renforcement du secteur minier et sa contribution au développement économique et social du continent.
Dans les années 1960 et 1970, conformément à la question récurrente de la souveraineté nationale qui prévalait
alors suite à la fin du colonialisme, la pensée dominante
consistait à considérer que le développement ne pouvait
être atteint que si l’Etat disposait d’une bonne part ou,
mieux, de la pleine propriété des compagnies minières.
Cela a permis la nationalisation d’importantes entreprises
privées, et dans nombre de pays dont le Ghana, la Guinée
et la Zambie, l’Etat a pris le contrôle des industries. On
espérait que la nationalisation serait le moteur de la croissance et d’une industrialisation rapide qui généreraient des
bénéfices économiques énormes à la nation et amélioreraient les conditions de vie des populations.
Entre autres facteurs ayant contribué à la stagnation et
même au déclin des compagnies minières nationalisées,
on peut citer les interférences politiques dans la prise de
décision, le manque de respect ou l’inadéquation de l’expertise managériale et technique, un réinvestissement
insuffisant qui a entraîné la consommation du capital, le
manque d’accès aux financements et l’affaissement des
prix des minerais.
Vers la fin des années 1980, l’industrie minière en Afrique
vivait, pour une bonne part, une situation de crise et enregistrait des résultats en dessous des performances. Ce qui
a incité le gouvernement à changer d’attitude. Il y a eu un
profond changement de système et une redéfinition du rôle
de l’Etat qui est passé d’un contrôle de 100% à la dérégulation et au retrait presque total. De nombreux pays africains se sont embarqués dans un processus de réformes
radicales visant à attirer les investissements directs étrangers en vue de réhabiliter leur secteur minier en déclin.
A cet effet, les entreprises d’Etat ont été privatisées ; des
efforts et des ressources ont été déployés à l’effet de créer
un environnement propice aux investissements. De nouvelles politiques légales, régulatoires et administratives
favorables aux investissements privés ont été élaborées et
mises en application. La priorité a été axée sur la sécurité
de jouissance et le renforcement des droits miniers. Une
série d’incitations en termes de réduction des taxes et de
redevances a été mis en place en faveur des investisseurs
dans le domaine minier. Toutes ces mesures associées au
renchérissement des prix ont favorisé l’explosion du secteur minier, augmenté les investissements directs étrangers et permis l’afflux du capital minier, des technologies et
des compétences.
Toutefois, vers la fin des années 1990 et à l’aube du XXIe
siècle, des critiques ont déclaré que l’essor des ressources
et les profits en termes d’efficacité qui en résultaient ainsi
que la hausse des recettes d’exportation dans de nombreuses économies d’Afrique produisaient des bénéfices
sociaux et un développement incertains. Ils estimaient que
la plupart des réformes étaient limitées et visaient davantage à attirer les investissements privés et à promouvoir
plutôt qu’à favoriser le développement local. Ils pensaient
par ailleurs que les réformes étaient sectorielles et ne
tenaient pas compte des objectifs macroéconomiques qui
pouvaient donner un coup d’accélérateur à des objectifs de
développement de plus grande portée ; selon ces critiques,
ces réformes donnaient la prééminence aux IDE au détriment du développement du capital local.
Certains ont révélé que bien que les profits engrangés par
le secteur minier dans certaines économies nationales
soient importants, le prix à payer au niveau local (impact
environnemental, perturbations sociales et culturelles)
notamment dans les communautés locales ne pouvait
compenser cette évidence. Ils se sont, en outre, appesantis sur l’importance des mesures incitatives offertes aux
compagnies minières, qui, dans un certain sens, réduisaient la part de rente dont dépendaient les gouvernements africains pour le financement de leurs programmes
sociaux et de développement. Ils ont ajouté que le secteur
minier n’avait pas atteint son objectif de réduction de la
pauvreté qui n’avait pas été intégré dans des politiques
minières car la corrélation au niveau des économies locale, régionale et nationale était faible.
Ils se sont également préoccupés de ce que le processus
de réforme a été impulsé pour l’essentiel par le gouvernement. Selon eux, les relations asymétriques du pouvoir
dans les processus de communication, de consultation et
de prise de décision privilégieraient les initiatives bipolaires
(gouvernement et secteur privé) et les résultats qui, de ce
fait, ne seraient pas suffisamment représentatifs et participatifs. Les objectifs de développement seraient par conséquent limités et ne tiendraient compte que des intérêts du
gouvernement et des entreprises minières sans aucune
considération des opinions et aspirations des communautés locales et de la société civile dans son ensemble.
Face aux nouvelles pressions confrontées par l’industrie
minière quant à la répartition équitable des bénéfices et la
maximisation de l’impact local pour un développement
durable, l’industrie minière a envisagé d’adopter un nouveau contrat social qui pourrait aboutir à un développement intégré avec des ramifications économiques diverses, le relèvement du bien-être social, la sécurité dans les
conditions de vie et la réduction de la vulnérabilité des
communautés pauvres mais qui tiendrait compte de
la nature locale du patrimoine minier qui requiert la répartition équitable des bénéfices locaux avec la mise en
œuvre de stratégies durables nationales en vue de réduire
la pauvreté.
De nouveaux contrats et des textes juridiques permettant
d’encourager la participation active des communautés
locales et d’autres intervenants ainsi que de nouvelles
recettes (générées des redevances, l’impôt sur le revenu,
la taxe foncière, les rentes sur le bail; etc.), des mécanismes de distribution et de répartition au niveau local d’une
part des rentes collectées au niveau central, sont autant de
mesures et de défis envisagés dans le cadre de ce nouveau système de développement. Dans la même lancée,
le triple partenariat entre le gouvernement, le secteur privé
et les communautés locales est mis en œuvre à l’effet de
renforcer les relations de ces trois parties prenantes et
d’atteindre le développement social au niveau local. Il en
va de même de la participation publique afin de s’assurer
l’aval du gouvernement dans les actions industrielles.
Toutefois dans tout système, il s’agit de trouver le juste
équilibre entre les paiements des rentes issues des ressources entre les régions riches en ressources et celles qui
sont pauvres en ressources car ces rentes sont consacrées en définitive aux investissements en infrastructures
physiques et humaines afin de stimuler la compétitivité à
venir au niveau national.
Certaines entreprises minières ont laissé tomber les
anciennes méthodes de développement et des relations
communautaires caractérisées soit de «Strictement affaires» soit de «Partenariats pratiques» et ont adopté des
statuts sur la responsabilité sociale des entreprises «moins
instrumentalistes et plus holistiques» de même que des
approches au développement qui permettent de renforcer
effectivement les capacités des communautés locales. Il
semble en outre qu’il existe une meilleure compréhension
de ce que le développement durable dans le cadre du secteur minier signifie que l’exploitation minière dans le
monde doit être durable dans les domaines environnemental, économique et social et doit tenir compte de la
dynamique du marché, de l’innovation technologique, de
l’implication de la communauté, de l’impact sanitaire, sécuritaire et environnemental, et enfin du cadre institutionnel.
Le monde des entreprises commence ainsi à comprendre
que les compagnies et industries minières à succès seront
évaluées selon trois critères, notamment la réussite financière, la contribution au développement social et économique, la gestion environnementale.
Ce principe a inspiré l’Initiative mondiale sur les Etats
financiers (IMEF) dans l’élaboration des recommandations
de son rapport sur le secteur minier et métallurgique. Les
recommandations de l’IMEF relatives au secteur minier ont
paru en 2004 et présentent les indicateurs sociaux environnementaux et économiques dans des domaines aussi
divers que Ia production de recettes, la gestion et la distribution, la valeur ajoutée ventilée au niveau du pays, les
indemnisations des communautés locales, les avantages
des employés en dehors de ceux qui sont légalement
prescrits, et la description des politiques ou des programmes sur l’égalité des opportunités entre autres. Aucune
mention n’est faite sur l’intégration du secteur minier dans
les économies locales et régionales quant à sa corrélation
déterminante en amont, en aval et médiane.
Pourquoi une vision du régime minier
en Afrique pour 2050 ?
La décolonisation de l’Afrique a malheureusement coïncidé avec la chute de l’intensité d’utilisation des métaux dans
le monde comme mentionné précédemment. Depuis leur
indépendance, la majorité des pays africains, avec
quelques exceptions près, n’a pas fait assez de progrès
dans l’intégration du secteur minier dans leurs économies
locales à cause en partie de l’effondrement des prix et des
politiques inadaptées. Le boom asiatique offre à l’Afrique
une nouvelle opportunité d’intégration du secteur minier
•••
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dans les économies locales à travers la création d’une corrélation essentielle. Mais cela n’arrivera pas automatiquement, d’où la pertinence d’une vision du régime minier en
Afrique et la mise en place d’une série de stratégies et d’interventions appropriées en vue de réaliser cette vision.
Les objectifs majeurs de la vision du régime minier en
Afrique permettant de stimuler une forte croissance et le
développement, si on se base sur les stratégies de développement mises en œuvre avec succès ailleurs, sont la
maximisation des opportunités offertes par un patrimoine
de ressources minières notamment l’affermissement du
secteur minier à travers l’optimisation de sa corrélation
dans l’économie locale.
Les principales opportunités offertes par ce patrimoine
minier sont :
• Les Rentes issues des ressources : L’utilisation des rentes inespérées dans l’amélioration des infrastructures physiques de base et humaines de la nation au travers de l’investissement dans ces infrastructures physiques, sociales
et humaines.
• Les Infrastructures physiques : L’utilisation indirecte des
infrastructures construites par les rentes générées des ressources favorise le développement des zones d’accès et
offre une opportunité pour des ressources potentielles tels
l’agriculture, la foresterie et le tourisme qui peuvent ainsi
générer des recettes.
• La valeur ajoutée en aval : L’utilisation de l’avantage de
la région (CAFFOB) à produire des ressources brutes avec
la possibilité de mettre sur pied des industries de transformation des ressources (enrichissement) qui, à leur tour,
produisent la matière première pour la production et l’industrialisation.
• La valeur ajoutée en amont : L’utilisation de ressources
relativement importantes dans le cadre d’un marché sectoriel en vue de développer le secteur de production des
ressources et d’intrants (biens d’équipement, consommables, services).
• Le Développement des technologies et des produits :
L’exploitation des technologies liées aux ressources doit
généralement s’adapter aux conditions locales (ex. climat,
minéralogie, sol) qui offrent des opportunités de développement de compétences technologiques par segment
dans le secteur des intrants. Ce secteur requiert essentiellement le renforcement de ses capacités et, de ce fait, doit
être «primé» au travers de l’investissement en R&H et
R&D. Toutefois, de nombreuses études ont démontré que
ce secteur avait la capacité de se «réinventer» ultérieurement en dehors du secteur des ressources au travers de la
migration latérale des compétences technologiques afin de
produire de nouveaux produits pour d’autres marchés.
Contraintes majeures et facteurs
de succès pour la réalisation de la vision
La question essentielle est de savoir pourquoi la majorité
des Etats africains n’a pas pu tirer profit de ces opportunités offertes par son patrimoine de ressources afin d’aboutir à cette corrélation indispensable et ainsi atteindre la
diversification, la croissance et le développement ? Les
échecs de chacune de ces opportunités sont :
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Rentes issues des ressources : La «malédiction des ressources» renvoie au transfert classique des rentes dans la
consommation à court terme (importations), et parfois la
sortie clandestine des ressources et qui entraîne de faibles
niveaux de réinvestissement. Toutefois, une gouvernance
inadéquate en est la véritable cause, notamment le
manque ou encore l’ineffectivité d’institutions appropriées.
Cela affecte quelquefois la quote-part des rentes de l’Etat
au point où les Etats africains qui ont un faible niveau de
gouvernance n’arrivent généralement pas à imposer un
régime fiscal qui assure une répartition équitable des rentes en particulier les rentes exceptionnelles, à cause de
l’incapacité de l’Etat ou encore la perte de sa capacité à
produire des résultats globalement satisfaisants.
• Utilisation collatérale des infrastructures issues des ressources : dans une certaine mesure, c’est un avantage
dont bénéficient la majorité des économies riches en ressources mais le développement d’autres secteurs notamment l’agriculture à des fins commerciales, le long et à l’intérieur des infrastructures des «zones desservies» est gravement entravé par l’impact macroéconomique de l’expansion des ressources (fortes devises ou la Dutch Disease)
et par l’incapacité à investir et à maintenir les infrastructures d’amont nécessaires reliées aux infrastructures issues
des ressources.
• Valeur ajoutée en aval : Parmi les nombreuses raisons de
cet échec, on peut citer la non-disponibilité d’autres
intrants majeurs, hormis les ressources à l’état brut nécessaires à un enrichissement compétitif que sont l’énergie
ainsi que les barrières de grand impact (économies d’échelle) de plusieurs processus d’enrichissement (ex. fer et
acier alumine/aluminium et cuivre) et les stratégies mondiales
d’enrichissement
d’entreprise
des
CTN
(Compagnies transnationales) qui préfèrent souvent
envoyer les ressources brutes à une usine d’enrichissement dans un autre pays, ou encore adopter la politique de
s’en tenir à leurs «compétences essentielles» en matière
d’extraction de ressources, et ensuite rendre disponible la
ressource à moitié transformée à un prix de monopole (prix
assurant la parité) sur le marché local à condition de détenir une position de monopole ou d’oligopole dans le pays
concerné. On pourrait affirmer que c’est également un
échec de gouvernance d’imposer des minima d’enrichissement dans l’accord sur l’extraction du minerai ou de créer
une structure de régulation compétitive et efficace.
• Valeur ajoutée en amont : les principaux échecs ici sont
les stratégies centralisées d’achat de la plupart des CTN
spécialisées dans l’extraction des ressources, l’inexistence
d’une structure d’affaires nationale dotée de la capacité
nécessaire et pouvant avoir accès aux capitaux lui permettant de mettre à profit ces opportunités et le manque de
ressources humaines locales ainsi que l’expertise technologique pour mettre en place ces industries à forte intensité de connaissance. La gouvernance reste un élément
déterminant ici afin d’assurer le programme de minima
locaux dans les contrats et les permis et d’investir dans le
développement de technologies appropriées en DRH
(Développement des ressources humaines).
• Développement des technologies et des produits (migration latérale) : ce point est étroitement lié au précédent
pour ce qui est de la mise à profit des ressources et, à cet
effet, il est nécessaire que l’Etat et les entreprises spécialisées dans les ressources ciblent l’investissement dans le
DRH ainsi que dans la R&D (Recherche et
Développement). Toutefois, les CTN centralisent généralement leur R&D dans les pays du monde minoritaire (souvent leur base locale) qui disposent généralement des ressources humaines nécessaires ainsi que des infrastructures de R&D notamment le soutien de l’Etat et les mesures
incitatives pour le développement des technologies et des
produits. On pourrait encore parler ici d’un échec de gouvernance par rapport à l’imposition des conditions sur le
DRH et la R&D aux entreprises spécialisées dans les ressources et de faciliter ce processus à travers l’investissement de l’Etat dans le DRH technique et les incitations sur
la R&D.
• La principale stratégie d’optimisation d’un patrimoine de
ressources consiste à mettre sur pied un régime régulatoire des ressources qui détermine directement la «répartition
relative des bénéfices liés» et qui influence indirectement
le renforcement du secteur à travers une corrélation en
aval et en amont des économies locales, régionales et
nationales. A cet effet, on peut citer cinq points d’intervention stratégiques :
cet effet conclure des transactions qui tiennent compte de
la juste répartition des rentes et bénéfices futurs générés
de l’exploitation de ses ressources.
• Autoévaluer le régimes fiscaux par rapport aux ressources qui augmentent avec une rentabilité croissante permettant ainsi à l’Etat d’accumuler des rentes inespérées
pendant la période d’explosion des prix des matières premières qui sont préférables pour les ressources plutôt que
l’impôt ordinaire en termes de pourcentage des bénéfices.
Un tel taux de rendement (TR) ou encore des régimes fiscaux basés sur la rentabilité sont fondés sur les bénéfices
en termes de pourcentage du chiffre d’affaires ou des
recettes plutôt que sur les bénéfices seuls, mais sont plus
courants dans les régimes régissant le gaz et le pétrole
que dans les régimes régissant les ressources minières.
L’inconvénient est que ces bénéfices sont plus difficiles à
déterminer que les bénéfices ordinaires mais ce problème
n’est pas propre aux matières premières sur les marchés
boursiers (détermination constante des prix sur le plan
international) car le chiffre d’affaires sera simplement fonction du volume et d’un prix transparent. Il ya lieu d’avoir
une comptabilité créative dans la détermination des bénéfices, ce qui est courant dans les deux systèmes.
Le niveau et la qualité des données potentielles
des ressources :
Moins on est informé de la valeur potentielle d’une ressource, plus grande évidemment sera la quote-part des
rentes qu’exigera l’investisseur à cause du risque élevé de
découverte et d’évaluation de la ressource, qui pourrait se
révéler sans grand enjeu économique. Cette hypothèse
s’applique principalement aux ressources minières et
énergétiques mais on peut également en tenir compte
dans la conclusion des transactions relatives à d’autres
ressources telles que les sols pour l’agriculture, la foresterie, la pêche et le tourisme.
La plupart des Etats africains ne disposent pas d’une cartographie géologique de base ou, au mieux, celle-ci est
inadéquate. Cette situation est un facteur de risque pour
les investisseurs qui, par conséquent, exigent un régime
fiscal extrêmement favorable pour toute opération qui
pourrait résulter de leur exploration fondamentale. Afin de
répondre au défi dé cette «infrastructure de connaissance», les Etats africains doivent adopter les mesures ciaprès :
• Mettre aux enchères les «actions» éventuelles des ressources. Cette pratique est courante dans les régimes
régissant le pétrole, le gaz, la pêche, la foresterie et l’exploitation forestière mais elle est rare dans les régimes
miniers. La plupart des régimes miniers ont tendance à
avoir un régime fiscal incitatif pour ce qui concerne les ressources minières, ce qui permet d’attirer des investisseurs
dans l’exploration de sols inconnus à haut risque malgré
une relative potentialité (problème de «taille unique qui va
à tous»). Mais il existe généralement une conversion automatique virtuelle qui permet de passer d’un permis minier,
ce qui signifie que dès lorsque le permis d’exploration est
accordé, l’Etat n’a plus qu’un droit de regard limité sur le
régime fiscal applicable aux ressources minières quelle
que soit la rentabilité ou l’importance financière du gisement minier. Dans la plupart des cas, l’investisseur aura
une meilleure idée de la valeur des éventuelles actions que
l’Etat et la mise aux enchères compétitive serait, dans certaines circonstances, une méthode efficace d’obtenir une
juste valeur. Toutefois, dans le cas où il existerait très peu
ou pas du tout de données géologiques, il est improbable
qu’une vente aux enchères amoindrisse la valeur réelle, et
ces sols seraient mieux régis à travers un système fiscal
transparent basé sur le taux de rendement.
• Accroître l’investissement dans la réhabilitation des
infrastructures de connaissance issues des ressources.
De nombreuses études ont clairement démontré que l’investissement dans la prospection géologique de base
génère d’énormes bénéfices à l’Etat. Outre ces investissements dans des infrastructures physiques, l’Afrique et
ses partenaires bilatéraux et multilatéraux doivent envisager d’investir dans ses infrastructures de connaissance
issues des ressources. Il va sans dire que plus un Etat est
au fait de la valeur potentielle d’une ressource, il pourra à
• Sélectionner les sols contenant des ressources selon leur
potentiel. Conformément aux meilleures pratiques en
vigueur dans le secteur pétrolier et gazier, ce système va
diviser un pays en régions à haut risque (données géologiques inadéquates) et régions à faible risque par rapport
aux sols riches en minerais métalliques (tels que les
régions aurifères africaines, les complexes à couches, les
gisements houillers, les régions riches en cuivre de
Zambie et du Congo, etc.). Un régime fiscal basé sur un
taux de rendement fixe peut s’appliquer au premier cas de
•••
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•••
figure (sol d’exploration) alors que le dernier (sol délimité)
aura ses actions mises aux enchères et les prélèvements
de l’Etat (quote-part des rentes) seraient les principaux critères pour la mise aux enchères afin d’obtenir la meilleure
transaction pour l’Etat. Avec l’augmentation des investissements dans la cartographie des ressources (prospection
géologique) et la collecte de données géologiques, les
régions seraient reclassées en régions à haut risque
(exploration : faible conditionnalité, régime fiscal basé sur
le TR) et en régions à faible risque (délimitation : conditionnalité élevée, régime fiscal basé sur la mise aux enchères) et vice-versa.
Toutefois, il y aura toujours un flou entre les avoirs connus
(vente aux enchères) et les avoirs inconnus (permis d’exploration) des ressources partiellement connues (indiquées). Ce fossé pourra être comblé si on autorise une
exploration PPP (prospection géologique) qui stipule que
dans le cas où une ressource viable serait délimitée, la
société privée chargée de l’exploration est assurée de
recevoir les step-in-rights (droits intégrés) dès lors que la
ressource est éventuellement mise aux enchères. C’est le
cas pour ce qui concerne l’exploration du pétrole et du gaz
où les compagnies de prospection sismique reçoivent partiellement ou en totalité des droits intégrés pour toute
action vendue aux enchères dans la zone de prospection.
Le taux des droits intégrés «reçus» (5% à 20%) sera déterminé par le coût et la durée du programme d’exploration
ainsi que la prospectivité du sol.
La détermination des sols miniers «connus» et «inconnus»
doit être transparente et objective sur la base de données
géologiques solides. A cet effet, des systèmes existants de
classification des ressources doivent être utilisés tels
JORC (Australie) et Samrec (Afrique du Sud) et attestés
par un consultant géologique (personne compétente),
mais l’Afrique doit envisager la mise en place d’un système à l’échelle continentale ou «CRMA» (Classification des
ressources minières africaines) sous le couvert d’un organe professionnel continental (à l’exemple de l’Institution
des mines et de métallurgie d’Afrique australe : IMMAS).
Capacité de négociation des contrats
Deuxième intervention capitale : le renforcement des capacités de négociation des Etats africains avec les multinationales sur le régime d’exploitation des ressources. De
manière générale, ces négociations se font à deux vitesses. D’un côté, les multinationales qui disposent de ressources et des compétences et, de l’autre, les Etats, moins
outillés. Ainsi, au cours des dernières années, les interventions de certains bailleurs de fonds ont porté sur le
redressement de cet état de chose à travers le recrutement
des consultants internationaux en vue d’accompagner les
Etats dans le processus sensible de négociation des
contrats/licences ainsi que dans le renforcement des capacités des Etats dans le domaine. La Banque africaine de
développement met actuellement en place un cadre de
consultation juridique pour appuyer les Etats membres
dans ce processus complexe de contrat à long terme.
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(a) Très souvent, les autorités préfèrent ne prendre aucune décision (ou retardent le processus) en ce qui concerne les grands contrats d’exploitation des ressources pour
éviter de signer un mauvais accord ; cet état de chose
s’explique par le fait que ces autorités sont conscientes de
leur manque de capacités de négociation technique et juridique et craignent de saboter l’accord (avec, sans aucun
doute, des répercussions sur le plan politique), ce qui ne
profite ni à l’Etat concerné ni à la multinationale en question. Ces contrats d’exploitation des ressources s’étalent
généralement sur une très longue durée (20 à 30 ans)
(permis d’exploitation minière), d’où la nécessité d’établir
un bon contrat dès le début des opérations ;
(b) le recours aux mécanismes d’autoajustement qui intègrent toutes les phases du processus ;
(c) l’introduire les déclencheurs/étapes dans la durée du
contrat afin de parer aux imprévus.
Il est important de se pencher sur la capacité de l’Etat à
optimiser la concession (octroi des permis) dès le départ
(accord du contrat d’exploitation), dans la mesure où il est
difficile de renégocier systématiquement les contrats à une
phase ultérieure au risque d’envoyer des signaux rouges à
l’endroit des investisseurs, ce qui serait synonyme d’incertitude desdits contrats avec, au final, une perception du
risque élevé de l’investissement négatif. Il est par conséquent opportun d’identifier tous les liens de référence dès
le début du processus (dans le contrat/concession/permis
d’exploitation), même si l’économie locale n’est pas en
mesure de tirer profit de telles opportunités. Les éléments
les plus importants à considérer se présentent ainsi qu’il
suit :
• distribution équitable des locations des ressources ;
• accès non discriminatoire des tiers aux infrastructures de
référence (notamment le transport, l’énergie et l’eau) ;
• le développement, le cas échéant, de la chaîne prestataire/intrant de référence (notamment les biens d’équipement, les services et les consommables) au niveau local à
travers l’utilisation des étapes adaptées au contenu local et
flexible ;
• la construction des usines de transformation des ressources à travers l’utilisation des étapes et mesures incitatives de valorisation et la prescription initiale d’une formulation concurrentielle des prix des retombées/produits sur
le marché local pendant la durée du projet ; et
• le développement des ressources humaines locales
requises, ainsi que des capacités technologiques à travers
les investissements à forfait dans le domaine de la formation, de la recherche et du développement, de préférence
en partenariat avec l’Etat (financement conjoint et fonds de
contrepartie).
Développement des ressources africaines
en cours et capacité de gestion
Troisième intervention-clé : le développement des capacités de l’Afrique en matière d’audit, de suivi, de réglementation et d’amélioration des régimes d’exploitation des ressources en cours et le développement des liens du secteur
de référence dans l’économie locale. Cela sera possible
grâce à l’insertion du volet transfert des compétences dans
tous les contrats de consultance au cours des négociations
des concessions/permis, ainsi qu’à travers une stratégie
ciblée en vue du développement d’une telle capacité de
gestion des ressources. Vu le manque de telles capacités
en Afrique, l’accent pourra être mis sur la mise en commun
des ressources des Etats voisins à travers la réglementation des infrastructures des ressources transfrontalières
(autorités des transports, leviers d’usine, organismes de
retenue d’eau, etc.) ; la possibilité de gestion commune
des ressources transfrontalières et la création d’une capacité au sein des communautés économiques régionales.
Ces capacités peuvent également être renforcées à travers l’adhésion aux organisations continentales et internationales de suivi et de supervision des ressources, à l’instar du MAEP1 de l’Union africaine, de l’EITI2 et du
«Processus de Kimberley pour la certification des
diamants».
Tout en développant cette capacité africaine, l’accent pourra être mis sur le transfert de certains aspects de la réglementation, de l’audit et de suivi, à l’instar de l’audit des
déclarations de l’impôt sur les entreprises avec toutefois
des dispositions particulières sur le transfert des compétences. L’élément majeur permettant d’affirmer que l’existence de ressources dans un pays est synonyme de malédiction ou de bénédiction, c’est la capacité de gestion et
l’existence d’institutions solides. Les pays africains peuvent néanmoins se retrouver face à une situation du genre
«la poule et l’œuf» dans la mesure où ils sont sous-développés du fait justement du manque de gouvernance et de
la faiblesse de leurs institutions. Il est difficile d’élucider
cette énigme maison peut soutenir que le contexte international s’est amélioré, permettant ainsi de contredire l’assertion selon laquelle le terme «ressource» est associé à
une malédiction. Les éléments ci-dessous militent en
faveur de cet argumentaire :
• Nous assistons de plus en plus au phénomène de globalisation, avec notamment la création des mécanismes
de suivi et de réglementation à l’échelle planétaire, à l’instar de l’OMC, de l’accord de Kyoto (CCNUCC3) et des
principes bancaires de l’Equateur ;
• La plupart des pays développés considèrent désormais le
phénomène de la corruption dans les Etats africains
comme une infraction (cet élément est utilisé pour déduire
le revenu imposable) ;
• Avec la fin de la guerre froide, les raisons politiques
(«anticommunisme») ne justifient plus le soutien des grandes puissances pour les gouvernements africains corrompus ;
• la société civile est de plus en plus regardante sur les
activités des multinationales en Afrique qui doivent désormais produire un «rapport sur le développement durable»
sur la base des directives internationales sur l’élaboration
des rapports ;
• les communautés, les syndicats et les collectivités locales peuvent désormais participer au processus d’exploitation et de supervision des ressources grâce aux nouvelles
normes d’élaboration des rapports (processus à trois
niveaux «Rapport sur le développement durable», ESI4 &
PAS5) ;
• les Etats africains ont la possibilité de joindre les nouveaux mécanismes de suivi des bénéfices issus des ressources à l’échelle planétaire, à l’instar de EITI, du
Processus de Kimberley et très récemment encore, l’initiative pour la transparence dans l’industrie de construction
(COST) ;
• les pays peuvent adhérer aux nouveaux systèmes régionaux et sous régionaux d’évaluation et de suivi de la gouvernance, à l’instar du MAEP de l’Union africaine;
• avec l’émergence de la Chine et de l’Inde en tant que
marchés et investisseurs de référence, les Etats africains
ont désormais plus d’options qu’ils n’avaient sous l’ancien
système colonial occidental et le néo-colonialisme.
Il est évident qu’il n’existe pas de stratégie uniforme en
matière de renforcement de la gouvernance et des institutions africaines. Néanmoins, certaines stratégies peuvent
s’appliquer dans l’ensemble, notamment l’adhésion aux
protocoles internationaux (MEAP, EIT) et la mise en place
d’institutions stratégiques pour permettre l’exploitation optimale des ressources naturelles, notamment :
- un système judiciaire indépendant et l’utilisation des
protocoles régionaux et internationaux ;
- des autorités de concurrence indépendantes et l’intégration dans les blocs économiques régionaux (accords de
libre-échange, unions douanières) afin d’élargir la taille du
marché et d’accroître la capacité d’autorégulation du marché ;
- les régulateurs des infrastructures (transport, énergie,
eau, télécommunications) et la mise en commun des ressources nationales limitées à travers des régulateurs
transfrontaliers (organismes de retenue, autorités des
transports, leviers, d’usines, etc.) ;
- les institutions universitaires autonomes (universités,
écoles supérieures) et la mise en liaison de ces institutions
avec d’autres institutions régionales et internationales ;
- les institutions de développement technologique (R&D)
avec le secteur privé (PPP). A ce niveau également, les
projets de recherche et de développement régionaux permettront de mettre en place une grande quantité d’intrants
dans le développement technologique et des produits ;
- les marchés boursiers locaux indépendants (banques,
Bourses de valeurs,) et marchés commerciaux. Une fois
de plus, les institutions régionales vont accroître la viabilité en augmentant la taille des marchés ;
- les Institutions de développement des finances locales
(lDF) notamment en ce qui concerne l’appui aux PMME6
(accès aux capitaux et aux compétences) bien que l’expérience des IDF africaines ne soit pas particulièrement éloquente. Les institutions régionales et continentales pourraient s’avérer bénéfiques dans la mise en commun des
ressources, dans l’atteinte d’un marché plus grand et dans
l’amélioration de la supervision ;
- néanmoins, la plus grande institution est l’autorité qui
accorde ou délivre les permis d’exploitation des ressources ; elle est entourée de la
supervision nationale, régionale (CER), continentale
(MAEP-UA) et internationale (EITI, KPC).
•••
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•••
Les alternatives des multinationales en matière
de ressources
Afin de se doter rapidement de capitaux et de compétences, la plupart des Etats africains ont décidé de promouvoir
les capitaux étrangers plutôt que de s’appuyer essentiellement sur le développement des sociétés d’exploitation
locale. Néanmoins, un secteur de ressources doté par les
capitaux étrangers (multinationales & JSE7) est susceptible d’être politiquement non durable ou du moins reste problématique. En outre, les capitaux locaux sont plus à
même de faciliter l’intégration du secteur des ressources
dans l’économie locale à cause :
• de la maîtrise des opportunités et des marchés d’approvisionnement locaux, grâce à des réseaux efficaces,
• de l’absence d’un réseau d’achat (par rapport aux multinationales) qui incite les entreprises locales à rechercher
des opportunités d’approvisionnement sur place, à l’instar
de la chaux, le charbon actif (à partir de l’écorce de noix de
coco) pour le traitement de l’or (ces produits sont généralement importés par les multinationales des pays africains
producteurs de l’or, malgré la disponibilité du calcaire et
des écorces de noix de coco sur place) ;
• le manque d’infrastructures de transformation (valorisation) des ressources (par rapport aux multinationales)
exige des investissements dans les infrastructures locales
afin d’assurer la valorisation, comme cela a été le cas dans
les pays nordiques ;
• du manque de stratégie d’exploitation des ressources
(«exploitation sale») au sein des entreprises «compétences essentielles» (par rapport aux multinationales et aux
jeunes entreprises d’exploitation) ; cette stratégie met l’accent exclusivement sur l’extraction des ressources et ne
donne pas aux Etats africains la possibilité de valoriser les
ressources et approvisionner les entreprises. Cela est en
partie dû au fait que dans les premières phases de développement économique, il existe une tendance pour la
croissance vers une diversification des conglomérats (afin
de constituer la base du capital social requis pour les
grands projets) dans de nombreux pays, il y a par exemple
le «zaibatsu» au Japon, le «chaebol» en Corée, le
«Bombay club» en Inde, ainsi que la diversification des
«Mining Houses» en Afrique du Sud et au Zimbabwe. Au fil
des ans, ces structures se sont décomposées en sociétés
spécialisées dans des industries spécifiques. Cette désintégration s’accélère du fait que les grandes firmes mondiales s’inscrivent dans les grandes places boursières minoritaires dans un contexte international accru (institutionnel)
où elles subissent une grande pression pour «dégrouper»
et céder les activités secondaires et valoriser les actions
détenues ;
• l’absence de technologie et le manque des capacités de
développement des ressources humaines (R&D et DRH)
hors des Etats africains dans le monde minoritaire (par
rapport aux multinationales) amène les investisseurs
locaux à développer les technologies (R&D) et les compétences des institutions locales ou en interne ;
• enfin, le désir intrinsèque de développer l’économie locale : le fameux capital «patriotique» (souvent étayé par un
Etat plus grand et l’influence publique sur les entreprises
locales).
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Les Etats africains se caractérisent généralement à bien
des égards par un secteur d’activités extrêmement faible.
A cause de cette faiblesse, les pays africains ne peuvent
pas exploiter leurs potentialités (en termes de secteur des
ressources et de «relations» avec les autres secteurs).
Dans tous les cas, il faut élaborer des stratégies ciblées,
spécifiques aux pays pour permettre aux capitaux locaux
de tirer profit des richesses locales ; il existe tout de même
quelques stratégies génériques qu’il y a lieu de relever :
• l’accès au crédit, l’une des contraintes les plus répandues
en Afrique ; les lDF pourraient jouer à ce stade un rôle
important en dehors de leur fonction classique de facilitation de la mise en place d’un système bancaire solide et
indépendant. Chaque lDF ayant une mission d’actionnaire
clairement définie sans ingérence dans le fonctionnement
quotidien a eu un impact positif sur le développement des
capitaux locaux. Néanmoins, il est probablement préférable de mettre en place une lDF de recherche spécialisée
dotée de compétences requises en sciences de la terre
pour des partenariats avec les JSE locales dans le cadre
de projets d’exploration à haut risque comme cela a été fait
au Québec dans les années 1960 où une lDF spécialisée
fut créée (Soquem) pour développer des capitaux miniers
francophones ;
• les partenariats avec les agences de financement bilatérales et multilatérales ainsi qu’avec les organisations philanthropiques constituent de plus en plus des capitaux à
risque et des fournisseurs de compétences en Afrique
notamment pour les PME ;
• la stabilité macroéconomique confère davantage de prévisibilité et réduit le coût du capital pour les nouveaux
entrepreneurs, et cette stabilité est facilitée par l’intégration
régionale sous la forme des zones monétaires et unions
douanières communes ainsi que les mécanismes institutionnels qui empêchent les régimes futurs d’annuler ou
d’interrompre le processus ;
• l’accès aux compétences pour les entrepreneurs et le
personnel des nouvelles entreprises locales est fondamental ; il peut être valorisé par les partenariats avec les
institutions multilatérales (Groupe de la Banque mondiale,
organismes des Nations unies), les Etats voisins et les
agences de financement appropriées ;
• l’accès aux technologies est également vital et peut être
encouragé par les institutions universitaires locales et
régionales, les organismes de R&D à travers les partenariats de technologie avec les multinationales locales qui
font face à des défis technologiques similaires ;
• l’accès aux infrastructures requises est tout aussi important et peut être encouragé par des mécanismes d’accès
aux infrastructures ouverts et développés à travers les lDF
(multinationales) ;
• enfin, on peut soutenir que le principal facteur de développement du capital local repose sur les investissements
étrangers (multinationales) qui disposent du capital nécessaire, des compétences et de l’expertise requise mais ne
sont pas portées vers le développement des compétences
locales. Cela doit par conséquent être intégré dans le
contrat d’exploitation à travers des dispositions telles que
celles contenues dans la «Charte minière» de l’Afrique du
Sud ; à savoir :
– le développement des ressources humaines locales
(DRH) ;
– les cibles complémentaires du personnel technique et
des cadres ;
– les achats locaux ;
– les investissements minoritaires locaux (propriété) ;
– les cibles/étapes de valorisation locale ;
– les cibles et mesures incitatives de recherche et de développement local ;
– la création des fonds d’investissement en partenariats
locaux.
Comme sus-évoqué, la capacité de l’Etat à imposer ses
conditionnalités se déploie au début du processus (lors de
l’octroi du permis d’exploitation). Par conséquent, les choses doivent être bien claires dès le départ pour éviter de
mauvaises négociations plus tard.
Améliorer la capacité de gestion des ressources minières
L’un des mécanismes auquel les Etats d’accueil avaient
recours dans le passé pour essayer de capter les rentes
minières était la création des sociétés d’exploitation minière publique. Ces structures existent encore bien que n’étant plus l’instrument de prédilection des Etats. De nombreux pays ont privatisé ces sociétés ou les ont démantelées. Il a souvent été relevé que les investissements
publics dans les projets miniers exposent les gouvernements à des risques inutiles et que la part des gouvernements dans les sociétés minières, même à titre gracieux,
n’offre aucun avantage considérable lorsque les dividendes ne sont pas déclarés. La décision sur le quoi faire face
à une situation précise devrait être motivée par le contexte précis et ne devrait pas être prise de façon dogmatique
ou par mimétisme.
Les projets miniers entièrement supportés par l’Etat sont
de plus en plus rares en Afrique et dans la plupart des pays
en développement. Il est de plus en plus fréquent de voir,
dans les régimes miniers, l’Etat ou la communauté prendre des intérêts minoritaires dans les projets de ce secteur.
Parfois, ces intérêts sont rémunérés dès le départ ou alors
à partir des dividendes lorsque ceux-ci sont déclarés. Dans
certains cas de figure, aucun paiement direct n’est effectué
et l’allocation fait tout simplement partie intégrante du partage global des bénéfices. Une fois de plus, il est important
de déterminer clairement si la prise de participation est
juste symbolique (parfois onéreuse) ou si elle permet d’engranger un quelconque bénéfice. Précisément, une telle
participation devrait être comparée à d’autres mécanismes
tels que les redevances. De nombreux Etats s’accordent
aujourd’hui sur le fait qu’ils peuvent atteindre la plupart de
leurs objectifs (définis dans les projets miniers) à travers le
processus réglementaire ou à travers les instruments politiques. Cette position part de l’hypothèse selon laquelle
l’Etat n’a aucune difficulté à attirer les investisseurs privés
mais est incapable de mobiliser les financements nécessaires et ne dispose pas de compétences techniques et
des cadres requis pour se lancer directement dans les projets miniers. Par contre, si l’Etat dispose des ressources
requises, il est possible d’investir dans un projet rentable et
purement à caractère commercial comme ce fut le cas
avec la Deswana, une société diamantifère, copropriété de
la De Beers et du gouvernement botswanais. De même, la
Royal Bafokeng Nation (RFN) d’Afrique du Sud est un bon
exemple d’une communauté qui a su tirer profit de sa participation dans les projets d’exploitation minière réalisés
sur ses terres.
L’obligation que les gouvernements ont de rendre compte
des recettes issues des projets miniers est devenue un
grand sujet de gouvernance. La «campagne de publication
des paiements effectués ou (Publish What You Pay) lancée par un groupe d’ONG ainsi que l’Initiative sur la
transparence dans les industries extractives (EITI)
appuyée par le gouvernement britannique constituent des
initiatives remarquables qui, aujourd’hui, contribuent à porter la question de gouvernance dans les programmes internationaux. Les deux initiatives bénéficient de l’appui d’un
certain hombre de gouvernements, des agences multilatérales, des entreprises et des groupes de la société civile.
Néanmoins, il faut relever que certains gouvernements
africains marquent timidement le pas en ce qui concerne
l’application des principes de l’EITI et des campagnes
connexes.
Si les décideurs nationaux ont généralement mis l’accent
sur l’équité dans la répartition des bénéfices entre les
investisseurs miniers et le pays d’accueil, aujourd’hui, l’attention est portée sur les bénéfices tirés par les communautés où les projets miniers sont implantés pour assurer
l’équilibre entre les préoccupations et les intérêts locaux et
nationaux. Ces bénéfices peuvent revêtir plusieurs formes.
Il s’agit par exemple des recettes accumulées par la communauté à cause de la location (taux de propriété et location des terres), des bénéfices qui représentent la part de
la communauté en ce qui concerne les recettes du gouvernement central et les bénéfices hors revenus tels que
l’emploi pour les résidents locaux ; l’aide aux institutions de
santé et d’éducation communautaires; l’accès à l’utilisation
des infrastructures minières par le grand public, etc.
L’un des grands sujets de préoccupation pour les décideurs dans les pays en développement porte sur les mécanismes d’allocation des parts des recettes minières du
gouvernement central aux communautés minières locales,
et la gestion des fonds ainsi alloués. L’élément le plus
important auquel il faut veiller en ce qui concerne les recettes reversées aux communautés (de même que les recettes retenues par le gouvernement central), c’est la façon
de gérer et d’utiliser ces fonds. Etant donné que les gisements miniers ont une durée de vie limitée, les économies
locales qui dépendent essentiellement sur l’exploitation
minière peuvent à un moment donné s’arrêter de tourner si
•••
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•••
l’utilisation et la gestion des recettes de la communauté ne
sont pas planifiées de manière judicieuse. Le défi majeur
reste la diversification de l’économie pour éviter la création
des communautés minières qui dégénèrent en villes fantômes après l’établissement des ressources. Une attention
particulière devra être portée sur la formation de ces communautés en gestion des recettes, sur le renforcement de
leurs capacités de négociation avec les gouvernements et
le secteur privé, ainsi que leurs capacités à investir dans
les activités économiques après l’exploitation minière et
dans les infrastructures utilitaires.
Il existe plusieurs programmes de gestion des recettes
minières des pays ou communautés d’accueil. Il y a, par
exemple, l’Alaska Permanent Fund (basé sur les recettes
pétrolières) et les Fonds fiduciaires implantés dans l’île
Nauru qui sont alimentés par les recettes de phosphate. Le
plan d’allocation, de gestion et de suivi des recettes du
projet pipeline Tchad-Cameroun intègre le principe de sauvegarde d’une partie des recettes de l’Etat «pour les générations futures. Il existe deux autres aspects de ce schéma
qui pourront servir de modèle pour d’autres projets miniers
en Afrique. Il s’agit de :
a) l’attribution d’une proportion des recettes en vue du
financement des secteurs prioritaires définis dans l’économie nationale ;
b) la création d’un comité de supervision (composé des
représentants des administrations et des membres de la
société civile) chargé de gérer et de contrôler les fonds
injectés dans la structure.
Etant donné que le projet vient tout juste de démarrer, il
serait judicieux d’évaluer l’efficacité de ce schéma de gestion dans sa phase pratique.
Il pourrait y avoir des dispositions et des accords spéciaux
entre les sociétés minières et les communautés locales
respectives susceptibles de promouvoir efficacement le
développement desdites communautés. Il s’agit, entre autres, des mécanismes facilitant l’accès du grand public à
certaines installations et infrastructures minières (lignes
électriques, routes, etc.) ; de l’aide à la construction et à
l’opérationnalisation des services de santé et d’éducation ;
et des mécanismes concernant l’emploi préférentiel de la
main-d’œuvre locale et le recours aux services des entreprises locales. A titre d’illustration, les sociétés minières
dans les champs aurifères du Lac Victoria en Tanzanie ont
conclu des accords de développement communautaire
similaires avec les autorités locales. Une société minière
peut également accepter de fournir certaines infrastructures aux communautés en contrepartie des dégrèvements
d’impôts.
Autres défis majeurs que devront relever les décideurs :
c) la création et la pérennisation des richesses minières
sans compromettre les considérations environnementale,
sociale et culturelle et en assurant un cadre réglementaire
qui favorise la création des minerais ;
d) la sauvegarde à travers les investissements des recettes minières afin d’assurer la pérennité des richesses ;
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e) l’amélioration de la gouvernance et de la politique
macroéconomique afin de remédier aux phénomènes tels
que le «syndrome hollandais», la recherche des rentes et
la corruption, l’impact de l’exploitation des ressources
naturelles sur les conflits et les facteurs exogènes tels que
l’instabilité des prix des produits de première nécessité.
Le boom des ressources a très souvent une incidence
négative sur l’économie locale. Il s’agit, par exemple, du
«syndrome hollandais» après que les phénomènes ci-dessous furent observés suite au boom du gaz naturel en
Hollande dans les années 1960 :
• Le renforcement du compte courant du fait de ce boom
qui a provoqué l’accroissement des rentes, ce qui a renforcé la monnaie locale, rendant par conséquent d’autres
secteurs moins compétitifs, notamment l’industrie manufacturière dont les contrats ont conduit à la désindustrialisation.
• L’engloutissement d’un capital local et des ressources
humaines limités dans le secteur minier en expansion,
entraînant de ce fait le sous-développement des autres
secteurs et, par ricochet, une totale dépendance économique vis-à-vis du secteur en plein essor.
• L’instabilité fiscale provoquée par une baisse soudaine
des recettes de l’Etat (boom/dépression des rentes) au
terme du cycle, ce qui ne saurait correspondre au resserrement de la dépense publique qui, en retour, entraîne les
déficits de l’Etat, le recours accru à la dette et à une pression inflationniste sur la monnaie locale. Il s’agit là d’une
image réelle de ce qui s’est produit en Zambie dans les
années 1980 suite à la chute du cours du cuivre.
L’une des stratégies communément utilisées consiste à
garder les rentes perçues de façon inattendue dans un
fonds de «stabilisation» ou d’ «avenir» offshore et à ne pas
augmenter rapidement les dépenses publiques en fonction
de l’accroissement des revenus. Généralement, ces fonds
sont ensuite investis dans une diversité d’instruments
(titres, obligations, marchés de capitaux, etc.) devant constituer des sources de revenus fiables dans l’avenir. C’est le
cas de la Norwegian «Future Fund». Cependant, pour les
pays ne disposant pas d’infrastructures de base, une partie de ces fonds pourraient bien être investie dans des projets infrastructurels à long terme, tels que les routes, les
chemins de fer, les ports, l’énergie, l’eau, les télécommunications, etc., susceptibles de soutenir la concurrence dans
d’autres secteurs (diversification). Cela permettrait de réinvestir peu à peu l’argent des rentes dans l’économie sur
une période de 10 à 20 ans, et d’améliorer théoriquement
l’effet de choc des grands flux des changes sur la balance
des paiements (compte courant) et le budget national.
Toutefois, il est extrêmement difficile pour les pays pauvres
de satisfaire aux besoins immédiats et pressants de leurs
populations. Ainsi, de telles politiques fiscales doivent être
enracinées dans des lois qui ne laissent pas à un éventuel
gouvernement populiste la possibilité d’utiliser les fonds
offshore pour se payer une popularité à court terme.
Une telle stabilisation des fonds futurs pourrait également
assurer une équité transgénérationnelle en matière d’ex-
traction de ressources non renouvelables dans la mesure
où ce sont les générations futures qui bénéficieraient des
investissements visant à améliorer le paysage infrastructurel. Le réinvestissement des revenus tirés de ce boom permettrait également le développement des entreprises locales du secteur des infrastructures (construction et ingénierie), ainsi que des entreprises de fourniture (ciment, barre
à béton armé, équipement. etc.) au lieu de ne compter
exclusivement que sur les entreprises et fournisseurs
étrangers (importations).
Pour les pays africains ne disposant pas d’opportunités de
se doter d’infrastructures à long terme, une partie des
fonds offshore pourrait être réinvestie dans un fonds d’investissement régional ou continental, à l’instar du Fonds
panafricain pour le développement des infrastructures
(FPDI) qui allouerait aux pays des revenus futurs. Il faciliterait également le développement des marchés régionaux
pour les produits nationaux et baisserait le coût des produits régionaux et de la logistique en vue de ses exportations futures.
Résoudre les problèmes infrastructurels en Afrique
Une stratégie de développement basée sur les ressources
connaît généralement de graves difficultés dans nombre
de pays africains du fait du manque des infrastructures
(notamment transport et énergie) nécessaires à la réalisation de leur potentiel en ressources naturelles. Ceci est
particulièrement vrai pour les pays enclavés et, d’une
manière générale, les coûts de logistique relatifs de
l’Afrique représentent environ 250% de la moyenne mondiale ; ceci pour quatre raisons :
• L’Afrique est le continent le plus élevé en altitude (il
compte peu de fleuves navigables) et 93% du continent se
situent dans les zones de grandes précipitation9, ce qui
entraîne des coûts plus élevés en termes de construction,
de fonctionnement et d’entretien des infrastructures.
• La mauvaise balkanisation de l’Afrique par l’Europe a
donné lieu à l’enclavement de nombreux pays africains
(14) ;
• L’Afrique ne dispose que de 10% de terre à l’intérieur de
la côte (comparativement à 18% pour l’OCDE et 27% pour
l’Amérique latine) ;
• Seulement 21 % de sa population vivent dans les 100 km
de côte (contre 69% dans l’OCDE et 42% en Amérique latine).
frontières politiques.
Par conséquent, le vaste potentiel de l’Afrique en matière
de ressources peut bien se réaliser par les Corridors de
développement intégré multilatéraux (Annexe 2), au lieu
d’une autre ruée vers les ressources.
Cadre d’action
Le cadre d’action définit une matrice tant au plan national,
sous-régional que continental qui permet de mettre en
œuvre la Vision minière de l’Afrique à l’horizon 2050. Trois
étapes de mise en œuvre ont été identifiées, à savoir une
étape à court terme (de 0 à 5 ans à compter de l’adoption
de la vision), une étape à moyen terme (5 à 20 ans) et une
étape à long terme (entre 20 et 50 ans). Les attributions
des principaux acteurs ont été définies chaque fois que
cela était possible. Ce cadre d’action doit être considéré
comme un outil dynamique adapté au contexte local et
comme une étape du développement de l’économie minière. Ainsi, les trajectoires de réalisation de la vision au
niveau national et sous-régional seront différentes. Malgré
tout, l’Afrique ne pourra atteindre son objectif ultime d’industrialisation et de développement que dans une action
collective.
Notes
• MAEP : Mécanisme africain d’évaluation par les pairs
• EITI : Initiative pour la transparence dans l’industrie extractive
• CCNUCC : Convention-cadre des Nations unies sur les
changements climatiques
• EIS : Evaluation de l’impact social
• PAS : Plan d’action social
• PMME : Petites, micro et moyennes entreprise
• JSE : Jeune société d’exploitation
• Le FPDI a été créé par un groupe de caisses de retraite en
Afrique pour le développement du continent et pour allouer à
ces caisses des revenus futurs.
• Zone de convergence intertropicale
A cause de cette difficulté, les ressources de nombre de
pays africains sont «coincées» et ne peuvent actuellement
pas être exploitées puisque l’on ne peut se permettre d’allouer à des projets isolés les sommes colossales nécessaires aux infrastructures du fait de l’insuffisance des rentes. Néanmoins, des groupes de projets ou bien quelques
projets à grands capitaux (notamment dans les domaines
des mines et de l’énergie) peuvent souvent soutenir collectivement les investissements infrastructurels à travers
des contrats de type «use-or-pay» passés avec les maîtres d’œuvre. Cette uniformisation des usages nécessite
une collaboration transfrontalière, dans la mesure où les
questions de ressources s’accommodent très peu des
•••
Energie & Mines
Supplément
E&M
15121
mars 2009
mars 2009
•••
Actions en cours d’après les termes de la vision
• Renforcement des capacités – DRH (technique, négociation, affaires, marché des produits de base) & institutionnelles (renforcement de celles existantes et création de nouvelles nécessaires aux plans national, régional et
continental).
• R & D visant au développement des capacités locales pour soutenir le processus d’industrialisation.
• Partenariat entre l’Etat et le secteur privé, les organisations de la société civile, les communautés et d’autres
acteurs-clés.
• Engagement des partenaires au développement tels que la BAD, l’ONU, la Banque mondiale, etc. ainsi que
d’autres acteurs à l’échelle du continent, à l’instar de l’AMP et autres associations de producteurs.
• Une revue continentale par la CEA/CUA des performances des pays ou de la sous-région en matière de respect
des normes et stratégies adoptées.
Actions spécifiques
Objectifs
Actions correspondantes
Niveau national
Niveau sous-régional
Niveau continental
Promouvoir la
gouvernance des
ressources
naturelles (gérer
l’engagement des
parties prenantes
durant tout le
cycle d’exploitation de la mine ;
améliorer la gestion des
paiements par
transfert)
Intégrer les principes de l’EITI et le Plan
de certification du processus de
Kimberly dans les politiques, les lois et
la réglementation nationales, encourager la création d’organismes nationaux
de contrôle et impliquer les parlementaires et les comités indépendants dans
le suivi des projets miniers ; envisager
la décentralisation de la distribution des
revenues miniers, renforcer les capacités de gestion des revenus miniers des
institutions nationales et sousrégionales
Accélérer les processus
d’harmonisation au
niveau sous-régional
Inclure un chapitre sur les
ressources humaines
dans le MAEP
Promouvoir
l’équité
transgénérationnelle
Envisager l’utilisation des Fonds pour
les générations futures et les Fonds de
stabilisation ; intégrer le secteur minier
dans les plans nationaux de développement et les stratégies de réduction de la
pauvreté
Court terme < 5 ans
Supplément E&M
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