Une conférence de Dr Rosalind Brown-Grant, Professeur de
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Une conférence de Dr Rosalind Brown-Grant, Professeur de
Le FER ULg et le Centre interdisciplinaire MOYEN ÂGE TARDIF ET PREMIÈRE MODERNITÉ de la faculté de Philosophie et Lettres Une conférence de Dr Rosalind Brown-Grant, Professeur de Français à l’Université de Leeds, Grande-Bretagne 10h à la salle Lumière Jeudi 6 mai 2010 Mise en prose, remise en question du roman médiéval : l’exemple de Blancandin Les mises en prose des textes en vers (romans et chansons de geste) des XIIe et XIIIe siècles sont longtemps restées méconnues de la critique moderne. Malgré l’énorme popularité dont elles jouissaient auprès des lecteurs du XVe siècle, surtout à la cour de Bourgogne, on n’a cessé de les qualifier d’ouvrages ennuyeux et d’imitations inférieures de leurs textes-sources. Récemment, dans le sillage de Georges Doutrepont, le premier chercheur moderne qui leur ait reconnu un intérêt intrinsèque dans son étude pionnière de 1939, de nombreux érudits ont commencé à remettre en question ces jugements dépréciatifs sur les mises en proses. Selon eux, il faut avant tout tenir compte du fait que la transition du vers en prose s’accompagnait d’une mise à jour du contenu du récit au moyen d’un processus d’acculturation, i.e. l’adaptation de la matière empruntée en conformité avec de nouvelles normes culturelles et idéologiques. Alors que cette revalorisation des mises en prose a bel et bien été entamée, un aspect important de ce processus d’acculturation reste relativement peu exploré par la critique, à savoir, la façon dont les rôles masculins et féminins dans les romans en vers étaient transformés dans les remaniements. Afin de montrer à quel point les rapports entre hommes et femmes, le lien entre armes et amour étaient soumis à des changements radicaux dans le climat culturel du Moyen Âge finissant, cette communication s’attachera à comparer un roman bourguignon « historico-réaliste » et son texte-source. Il s’agit du remaniement de Blancandin (écrit entre 1450 et 1460), ouvrage dans lequel il est question d’une dame réfractaire aux attraits de l’amour et qui finira par se faire conquérir par un vaillant chevalier. Au terme de cette analyse, on verra que la mise en prose équivaut à une remise en question des éléments clés du roman médiéval lui-même. Renseignements : Elizabeth L’Estrange, ULg, Sciences historiques, Histoire de l’Art (Temps modernes) Tél : 04/366.54.01 Courriel : [email protected]