Roue de hamster en fer
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Roue de hamster en fer
RÉT ROSPEC T I V E PRODUCT IO N Roue de hamster en fer Sauver, éteindre les incendies : dans les situations critiques, les pompiers ont besoin d’une alimentation sûre en air respirable. Nous y veillons dans un site du Nord de l’Angleterre. Ici, nous développons et fabriquons la LOURDE TECHNIQUE RESPIRATOIRE utilisée dans le monde entier – des pièces détachées aux produits finis. Test : les bouteilles n’explosent qu’avec des valeurs bien supérieures à la pression de remplissage autorisée 52 REVUE DRÄGER 8 | 1 / 2014 Martin Winter, technicien de fabrication chez Dräger à Blyth. A droite : MX Award pour les opérations de production PHOTOS : PETER THOMAS U n ronronnement, un claquement : de l’acier froid heurte du laiton scintillant ! Avec cette ouverture pianissimo de tec hnique de pr écision, le bras r ouge du robot insère la pièce moulée dans la machine à fraiser. Les portes se f erment. On entend un bourdonnement dans la g rande caisse. On voit le liquide de refroidissement et de lubrification s’écouler à grosses gouttes à travers des fenêtres en matièr e plastique. Pendant que la machine munit la pièce moulée de forages et de filetages précis, les prochaines pièces attendent déjà dans des bacs en plastiq ue avec des enfoncements adaptés. Les pièces sont alignées comme les pions d’un jeu de stratégie. Chaque étape les transforme un peu plus en composants finis : un réducteur de pression pour appareils respiratoires. La fabrication automatisée de ces pièces est l’une des nombreuses étapes du processus chez Dräger à Blyth, servant à réaliser des équipements de protection lourde tel q u’un appareil respiratoire isolant par exemple. La production mise sur le travail manuel filigrane et sur la robotique moderne. Ici, une installation enroule des f ibres de carbone noires autours des bouteilles à une vitesse époustouflante. Là, des aiguilles brodent le logo de Dräger sur des sang les blanches. A côté, des spécialistes assemblent le mécanisme du détendeur. « Nous concevons, fabriquons, montons et testons nos pr oduits nousmêmes », explique Dave Hodson, responsable de la tec hnique respiratoire. Les clients et tout le secteur de la constr uction de machines en Grande-Bretagne REVUE DRÄGER 8 | 1 / 2014 l’apprécie à sa juste valeur. Il y a deux ans, l’usine, située à env. 25 km au N ord de Newcastle upon Tyne, a reçu le MX Award de l’Institution of Mechanical Engineers pour son excellente production. Le berceau de l’industrialisation Les hommes e t les f emmes, parlant le caractéristique dialecte du N ord de l’Angleterre, sont fiers de ce qu’ils fabriquent pour les pompiers du monde entier. Ils couvrent une grande partie du marché mondial. « Nous pouvons fabriquer plusieurs centaines de soupapes à la demande et de détendeurs chaque jour », dit Martin Winter, technicien de fabrication à Blyth. Depuis qu’on les produit ici, le nombre de collaborateurs a plus que triplé. L’origine du site britannique repose sur un joint-venture de Westland Helicopters et de Dräger, fondé en 1963 sous le nom de Dräger Normalair. En 1974, Dräger a repris les parts de Westland, donnant naissance à la Dräger UK. La région, où les embouchures des f leuves Tyne et Blyth se jettent dans la Mer du nord, est le berceau de l’industrialisation. C’est ici que le chemin de fer a été inventé e t que des chantiers navals gigantesques ont été créés. Ici, on a exploité le c harbon et construit des ponts, qui marquent encore le paysage. La glorieuse époque de l’industrie lourde est révolue mais les visiteurs chez Dräger à Blyth sentent encore la volonté d’innover et l’esprit inventif. Ici, nous concevons les éléments des équipements de protection respiratoire, qui passent des tests tr ès stricts. Dans la pratique, ils doivent résister aux flammes, à la fumée, à la c haleur, à l’humidité et au froid. Dans le centre d’essai, nous disposons donc de dif férentes installations et appareils d’essai pour des épr euves de charge mécaniques, sans oublier la roue de hamster en acier, où les appareils simulent pendant des heur es les chocs, comme dans la pratiq ue. On fait même exploser les bouteilles à air comprimé avec une pr ession de plus de 900 bars. Les tests sont très durs mais moins brutaux quand, dans une sér ie d’essais, les composants haute pression sont testés 10 000 fois à 300 bars. « Nos tests font partie d’un processus global, alliant la pr oduction aux secteurs du design, du développement et de l’assurance-qualité », explique Martin Winter. Cela permet de garantir une meilleure qualité des produits mais aussi une intégration optimale de différents équipements dans le système global. Ces valeurs sont importantes pour Winter, surtout s’il se penche sur l’avenir de la technique lourde de protection respiratoire : « Mécanique et électronique se rapprochent, avec une intég ration croissante de la télémétrie et de la communication dans les équipements mais aussi une meilleure cohésion entre vêtements de protection et appareils respiratoires. » Au coeur de l’équipement respiratoire le mécanisme alimente le porteur avec un débit d’air régulé. L’air comprimé, emmagasiné dans la bouteille, est amené à une pression moyenne par le réducteur de pression. De nos jours, on utilise des bouteilles de 300 bars qui, une fois connectées à un appareil respiratoire, permettent grâce à un réducteur de pression d’obtenir une pression de 6 à 9 bar s. En général, elle s’élève à 7 bars. « 300 bars, ça n’a pas l’air > 53 Fiables jusque dans les détails : les composants de la technique de protection respiratoire Dräger sont fabriqués et montés dans le Nord de l’Angleterre, du manomètre (à g.) au réducteur de pression (au centre) et au harnais > de grand-chose, » dit Dave Hodson, « mais c’est environ cent fois plus que la pression contenue dans un pneu de voiture. » Dans une bouteille de six litr es de volume, on peut ainsi stocker env. 1 800 litres d’air à pression atmosphérique. Pendant leurs interventions, les pompiers et autres secouristes se fient à un approvisionnement fiable avec ce tte réserve. Ainsi, Dräger n’est pas seulement synonyme de technique de protection respiratoire mais aussi de la confiance que les clients témoignent à nos appareils. Et cela est réciproque car les ingénieur s du service de design et de développement apprécient les expériences faites par les utilisateurs pendant leurs interventions. « Le feedback est important pour la mise au point de nouveaux pr oduits et pour améliorer des solutions exist antes », dit Mar tin Winter. Parmi les thèmes importants pour les utilisateurs figure l’amélioration de l’ergonomie. Les ingénieurs de Dräger ont testé différentes versions du système de portage, conjointement avec les pompiers. L’analyse des mouvements du por teur de l’appareil de protection respiratoire et la détermination des points de poussée a permis de mettre en évidence les endroits où le système de portage peut encore être optimisé pour répartir encore mieux le poids de l’équipement. 54 PHOTOS : PETER THOMAS Le feedback des clients est important pour le développement de nouveaux produits Qualité en série : nous disposons d’une chaîne sur deux étages pour le traitement des bouteilles REVUE DRÄGER 8 | 1 / 2014 P RO D U C T I O N Lors de l’utilisation d’appar eils de protection respiratoire lourds, l’air chemine d’abord dans la bouteille. Aujourd’hui, on utilise des cylindres en aluminium pour remplacer les lourdes bouteilles en acier. Lors de la f abrication, la bouteille est entourée dans un pr emier temps de cinq faisceaux composés de fibres de carbone, longues de plusieurs centaines de mètres. Les fils en carbone entourent la bouteille dans tous les sens, comme les traits épais et brillants d’un feutre doux. Lorsque le corps en carbone a une épaisseur de q uelques millimètres, on applique une couche de fibre de verre d’env. un millimètre. Ce cocon est imbibé de r ésine synthétique, poli et vernis. Très apprécié : le motif de de lignes horizontales et verticales entrecroisées. Les ouvriers anglais l’appellent le tartan Dräger, une référence ironique au folklore de leurs voisins écossais. Via la soupape de la bouteille, l’air arrive dans le réducteur mécanique de pression, dont la soupape est commandée par un ressort. Si la pression moyenne dans le tuy au vers le détendeur baisse au-dessous de la valeur réglée, la force du ressort et la pression atmosphérique franchissent tous deux la soupape vers la zone de haute pr ession et l’air comprimé s’écoule dans le réducteur de pression en direction du masque. Pour garantir le réglage correspondant, le composant est protégé par un plombage. Le corps du réducteur de pression est fabriqué par tournage dans un alliage spécial. Les prototypes pour les nouveaux pr oduits sont fabriqués à Blyth, dans notre propre atelier, sur une fraise CNC avec le matériau plein. Mais dans la pr oduction courante, les pièces moulées présentent de nets avan- REVUE DRÄGER 8 | 1 / 2014 tages. Leur aspect extérieur correspond en grande partie aux dimensions du composant usiné, de sor te qu’il suffit d’éliminer très peu de matériau. En outre, ce procédé a une influence positive sur la déformation du matériau. Un équipement adapté La production à Blyth est surtout axée sur les composants destinés aux appar eils de protection respiratoire PSS 3000, 5000 e t 7000 et à la série PAS. « Nous avons l’équipement adapté pour t ous les pom piers, que ce soit volont aires ou pr ofessionnels. Ils savent tous ce qu’ils font », dit Martin Winter. Surtout les PSS 5000 et 7000 offrent un degré élevé d’individualité avec des systèmes de télémétrie, qui permettent de transmettre des données importantes du foyer de l’incendie au centr e d’intervention, ce q ui permet d’améliorer encore davantage la sécurité des pompiers. « Pour les nouveaux composants, nous considérons toujours le système global : du détendeur au réducteur de pression, en passant par la bouteille, sans oublier toutes les autres pièces de l’équipement », souligne Dave Hodson. C’est pourquoi les experts en protection respiratoire à Blyth misent sur une alliance entre recherche et développement avec la production. Cela se reflète non seulement dans les laboratoires et bureaux de développement mais aussi dans no tre propre atelier d’échantillons. « Cela nous distingue des concurrents », nous explique Winter. Peter Thomas Vidéo : Visite éclair – En visite dans l’usine d’appareils respiratoires Dräger/Blyth. www.draeger.com/8/pss R ÉT ROS PEC T I V E MENTIONS LÉGALES Éditeur : Drägerwerk AG & Co. KGaA, Corporate Communications Adresse de la rédaction : Moislinger Allee 53–55, 23558 Lübeck, Allemagne [email protected], www.draeger.com Rédacteur en chef : Björn Wölke, Tél. +49 451 882 20 09, Fax +49 451 882 39 44 Conseils rédactionnels : Nils Schiffhauer Direction artistique, agencement, rédaction photographique et coordination : Redaktion 4 GmbH Traduction : Lektornet GmbH Impression : Lehmann Offsetdruck GmbH ISSN 1869-7275 Référence : 90 70 368 Les reportages dans la Revue Dräger vous informent des produits et de leurs applications en général. Ils ne sont pas destinés à garantir certaines propriétés précises des produits ou leur aptitude pour une utilisation concrète. Tous les experts et spécialistes sont invités à appliquer uniquement les connaissances qu’ils ont acquises lors de leur formation et formation continue ainsi que leurs expériences pratiques. Les opinions, avis et propos des personnes citées nommément et des auteurs externes, exprimés dans les textes, ne correspondent pas nécessairement à l’opinion de la Drägerwerk AG & Co. KGaA. Il s’agit uniquement de l’avis des personnes respectives. Tous les produits, cités dans ce magazine, ne sont pas disponibles dans le monde entier. Les packs d’équipements peuvent différer en fonction des pays. Sous réserve de modifications des produits. Vous recevrez les informations actuelles auprès de votre revendeur Dräger compétent. © Drägerwerk AG & Co. KGaA, 2014. Tous droits réservés. Cette publication ne doit pas être reproduite, entièrement ou partiellement, être mémorisée dans un système de données ou transmise sous quelque forme que ce soit, ni électroniquement, ni mécaniquement, par photographies, illustrations ou autres, sans l’autorisation préalable des Drägerwerk AG & Co. KGaA. Information pour les professionnels de santé Classe dispositifs médicaux Fabius MRI et Oxylog : IIb Organisme notifié : TÜV SÜD Product Service GmbH Classe dispositif médical Polaris : I Fabricant : Dräger Medical GmbH Merci de prendre impérativement connaissance des instructions disponibles dans les notices d’utilisation des produits. Date de réalisation : mai 2014 La Dräger Safety AG & Co. KGaA, Lübeck, Allemagne, fabrique les caméras thermiques UCF 7000 et UCF 9000 (p. 18 et suivantes) ainsi que le PSS 3000/5000/7000 (p. 55) et le Quaestor 7000 (p. 56). La Dräger Medical GmbH, Lübeck, Allemagne, fabrique le Zeus (p. 17), Fabius MRI (p. 25), l’Oxylog 3000 plus (p. 35) et la Polaris 760 (p. 44 et suivantes). www.draeger.com 55