Campagnes 47 - Chambre d`Agriculture de Lot-et

Transcription

Campagnes 47 - Chambre d`Agriculture de Lot-et
Campagnes 47
Supplément
technique N°
Décembre 2015
6
Supplément
technique 2015
Ce numéro spécial a été
édité grâce à la participation
financière du FEADER
productions vegetales - elevage - territoire - entreprise
Un crédit vous engage et doit être remboursé. Vérifiez vos capacités de remboursement avant de vous engager.
Qua
P lité
Ser rix
vice
Avec Le cRéDIT RégLo finance,
RégLez voTRe fIouL DomesTIque
en pLusIeuRs moIs à cRéDIT
Qua
P lité
Ser rix
vice
C’est aussi du fioul à prix E.Leclerc
Renseignements à l’accueil de votre magasin
« L’énergie est notre avenir, économisons-la ! »
Offre valable pour un achat et un crédit accessoire à une vente de fioul RéglO finance de 120 € à 4 500 €. Conditions en vigueur au 01/09/2013.
Vous pouvez aussi bénéficier de ces conditions de crédit avec le crédit renouvelable sous forme d’utilisations spéciales. Avec le crédit renouvelable, est proposée
une carte de crédit facultative RéglO finance.
Vous pouvez vous opposer sans frais à l’utilisation de vos données personnelles à des fins de prospection commerciale en adressant un courrier au Service
Consommateurs, BP 524, 92595 levallois Perret Cedex.
Sous réserve d’étude et d’acceptation de votre dossier par BNP Paribas Personal Finance – Etablissement de crédit - SA au capital de 453 225 976€ - Siège social : 1 boulevard Haussmann
75009 Paris – 542 097 902 RCS Paris - N°ORIAS : 07 023 128 (www.orias.fr) Vous disposez d’un droit de rétractation. Cetelem est une marque de BNP Paribas Personal Finance.
En qualité d’intermédiaire de crédit, le magasin E.leclerc participant apporte son concours à la réalisation des crédits octroyés par le prêteur BNP Paribas Personal
Finance, sans disposer de pouvoir de gestion ni d’octroi. Publicité diffusée par Banque Edel, SNC au capital de 84 852 795 € - Siège social : 60 rue Buissonnière, CS
17601, 31676 labège Cedex – B 306 920 109 RCS Toulouse – N° Orias : 07 036 333.
ire
a
m
m
o
S
Edito
« Des compétences
à votre service,
en toute
indépendance ! »
Service Productions
Végétales
4
• Aquitaine Stévia Innovation :
Une nouvelle filière innovante
de stévia bio en Lot-et-Garonne 4
• Tomate : Un ravageur à suivre de
près, Nesidiocoris tenuis6
• Des variétés de maïs pour faire
face au changement climatique 8
• Protection phytosanitaire
des fraisiers : ça bouge !
12
• Quels réglages et quelles pratiques
pour limiter la dérive sans altérer la
qualité de la pulvérisation ?
14
A
la Chambre d’agriculture, nous
produisons depuis longtemps des
références et des expérimentations
sur toutes les filières pour étayer au
quotidien les conseils que vous donnent
nos cinquante ingénieurs et techniciens.
Notre expertise est indépendante, elle
a pour seul objectif de guider vos choix
techniques et stratégiques afin de
développer l’avenir de votre entreprise à
court, moyen et long termes.
Service Territoire
Vous pouvez compter sur votre Chambre départementale :
écoute, expertise, accompagnement humain et technique,
gestion d’entreprise sont nos maîtres-mots. L’agriculture évolue
et doit répondre à des besoins diversifiés, aux enjeux toujours
plus importants avec, pour vous, de nouveaux outils, de nouvelles
pratiques, de nouveaux apprentissages.
Les ingénieurs et les techniciens de la Chambre sont à vos côtés au
quotidien pour vous conseiller sur l’exploitation, pour construire
vos projets collectifs, pour animer votre territoire, pour entendre
vos préoccupations et les relayer aux pouvoirs publics et aux
administrations.
Ils ont l’ambition de vous servir, en toute indépendance, pour
bâtir avec vous l’agriculture de demain.
Ils vous souhaitent, avec l’ensemble du personnel et moi-même,
une très bonne année 2016
Laurent Magot
Directeur de la Chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne
Contact secrétariat de direction : 05 53 77 83 00
• Bilan de la campagne
d’irrigation 2015
18
• Résultats d’essais réalisés
sur le PAT Lenclio
22
• Recyclage des plastiques agricoles :
une filière à pérenniser
27
Service Elevage 
32
• Productivité numérique en bovin
allaitant : Objectif : un veau
par vache et par an
32
• Comment prévenir
les boiteries 36
• Les prairies multi-espèces :
un « passeport » pour l’autonomie
fourragère
38
• De nouvelles perspectives
pour la filière lait bio
39
• L’eau de boisson en aviculture,
un levier de réussite
40
• Le parasitisme chez les caprins42
• Mobilisation, installation,
diversification, reconversion
en production de veaux de lait
sous la mère Label Rouge
45
Service Entreprise 47
Ce numéro spécial de CAMPAGNES 47
a été édité grâce à la participation financière
du FEADER, fonds européen.
Campagnes 47 est réalisé par Publications Agricoles, 51 rue A. Camus BP 20131 - 47004 Agen.
Tél. 05 53 77 83 70 - ISSN 1265-5600
Directeur de Publication Serge Bousquet-Cassagne, Président de la Chambre d'agriculture 47
Rédactrice en chef : Fanny Marcati
Rédaction textes : conseillers Chambre d’agriculture 47
Publicité Christiane Bulit - Impression : Rotogaronne Agen - Dépôt légal 2218. Supplément technique n°6 Décembre 2015 Les articles parus dans “Campagnes 47” sous une signature individuelle n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.
Les textes et insertions publicitaires sont publiés sous la responsabilité de leurs auteurs. Photo de couverture : CA 47
La reproduction même partielle des articles parus dans “Campagnes 47” est interdite sauf accord écrit préalable.
Retrouvez toutes les infos sur www.ca47.fr
18
• Risques psychosociaux en
agriculture : Interview
de François-Régis Lenoir
• Les nouveautés en matière
de permis de conduire
• Le prêt d’honneur Initiative
Aquitaine Agri
CEF • Recruter et gérer ses équipes
ne se fait pas au hasard !
46
48
50
51
51
Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015 3
/
s
le
a
t
e
g
e
s v
n
io
t
c
u
d
o
Pr
/
Contact :
Emmanuel MAUPAS
Chef de Service
Tél : 06 08 22 99 25 - 05 53 77 83 36
[email protected]
AQUITAINE STEVIA INNOVATION :
Une nouvelle filière
innovante de stevia bio
en Lot-et-Garonne
D
ans nos sociétés modernes, le désir de sucre est satisfait
à travers la consommation de deux types de produits
sucrants :
- Les glucides de charge, aux propriétés nutritives, avec en premier lieu le sucre (saccharose, glucose, fructose, maltose, lactose) mais aussi les polyols (alcools de sucre), les isomalts, le
lactitol et l’erythritol.
- Les édulcorants intenses, non nutritifs, dont le pouvoir sucrant est beaucoup plus grand que le sucre, et qui peuvent donc
être utilisés dans des quantités minimales.
Parmi ces édulcorants intenses nous pouvons différencier les
édulcorants d’origine chimique (Aspartame, Saccharine…) des
édulcorants d’origine naturelle comme la STEVIA. Ces produits sont peu caloriques, et leur prix est beaucoup plus élevé
que les glucides de charge. Le choix d’un mode de vie plus sain,
la lutte contre l’obésité, le diabète et les caries, sont les principaux facteurs de croissance du marché des édulcorants naturels.
C’est en 2011 que naît l’idée de développer une culture de stévia en Lot-et-Garonne, à l’initiative de Philippe BOUTIE et
Pierre JANNOT.
Structuration de la partie Amont
Les pistes de réflexion au début de l’aventure fin 2011 :
- Les études sur la nocivité des édulcorants de synthèse .
- Le souhait des consommateurs pour plus de produits naturels
et sains.
Clément Saphy et la toute nouvelle récolteuse de feuilles.
4 Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015
- L’absence sur le marché de la stévia, de produits français et de
produits certifiés en Agriculture Biologique
- La volonté de développer une nouvelle production alternative
et rentable en proposant aux agriculteurs un atelier de diversification en Agriculture Biologique.
Fort de ces certitudes et de ces prévisions d’un nouveau marché en forte croissance, les premières réunions publiques sont
lancées en Mars 2012 en collaboration étroite avec la CA47 et
Agrobio 47 pour informer les producteurs sur l’intérêt de cette
nouvelle culture. En Juin de la même année, les porteurs du
projet créent l’Association SWEET VIA avec l’adhésion d’une
dizaine d’agriculteurs dont Philippe FAUCHEUX et Clément
SAPHY. Leur priorité : lancer un premier cahier des charges
pour étudier la faisabilité d’une culture de stévia Bio sous nos
latitudes et notre environnement pédoclimatique.
Trois ans plus tard, le pari de développer en France une culture
spécifique de stévia en Bio mais aussi en culture raisonnée est
réussi. Les premiers hectares sont plantés en mai 2015 pour
Si vous êtes intéressé par la culture de stévia,
rejoignez les pionniers et Sweet Via en contactant Philippe BOUTIE au 06.46.45.38.78.
Les premiers hectares installés ont vocation à
rester en place entre 3 et 5 ans ; dans un assolement la stévia occupera donc peu d’hectares
et s’envisage comme une diversification avec
plein d’avenir !!!
être récoltés en août de la même année. Une première en
France qui n’avait jusqu’à ce jour que des expérimentations sur
de petites parcelles.
Ces 3 années de recherche, par l’intermédiaire du centre expérimental Invénio de Sainte-Livrade avec le soutien financier de
la Chambre d’agriculture pour cette expérimentation, ont permis à la filière de bien appréhender la rentabilité d’une culture
de stévia à travers un programme complet et exhaustif permettant de travailler sur chaque phase de l’itinéraire cultural.
Du semis au séchage des feuilles, en passant par la plantation,
l’entretien, la fertilisation, l’arrosage, et la récolte, chaque stade
est étudié pour en rechercher l’optimisation dans la simplicité
et le moindre coût.
La filière est aidée depuis 2014 par l’INRA et plusieurs de ses
services :
- l’UMR de Biologie des plantes avec Valérie Schurdi-Levrault
- l’UMR de Métabolomique avec Dominique Rolin
- l’UMR SAVE (Maladies) de Dominique Blancard
Une thésarde est également employée par la structure aval
Oviatis.
Nous souhaitons d’ici 3 ans pouvoir améliorer significativement notre diversité génétique de stévia et pouvoir proposer
des variétés plus adaptées à nos sols et climats du Sud-Ouest.
Objectifs de la filière :
3 ha aujourd’hui, 10 demain
et une centaine à l’horizon 2020
Structuration de la partie Aval
Parallèlement au développement de la
culture, une structure de transformation
et de commerce est venue compléter la
filière en Décembre 2013 : OVIATIS
Sa priorité : Développer un procédé de
transformation et de purification de la stévia par des moyens
naturels, sans faire appel aux solvants chimiques, et certifiable
Bio. Son souhait, obtenir une ressource végétale proche, traçable, de qualité et bio.
Les premiers produits finis (sur base de poudre et liquide de
stéviols glycosides) sortiront d’Oviatis fin 2015/début 2016
pour approvisionner les industriels et la grande distribution.
Dès Novembre, des produits de culture (feuilles et poudre
séchées) sont disponibles sur le site d’Oviatis. (www.oviatis.fr)
A noter que cette filière est labellisée par Agri Sud Ouest Innovation en 2014, et récompensée par un prix du terroir et
d’innovation au salon de l’Agriculture de Paris en 2015.
Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015 5
/ /
s
le
a
t
e
g
e
s v
n
io
t
c
u
d
o
Pr
/
Contact :
Cécile Delamarre
05.53.77.83.43 / 06.08.22.99.14
[email protected]
Tomate - un ravageur à
suivre de près : la punaise
Nesidiocoris tenuis
(ex-Cyrtopeltis tenuis)
L
e développement de Nesidiocoris tenuis punaise ravageur en cultures de tomate est observé en 2015 faisant
suite à 2 ou 3 années où elle avait déjà été identifiée mais
de façon épisodique et sur très peu de sites dans notre département. Le climat chaud de fin de printemps et début d’été a été
propice à une augmentation importante des populations.
Nésidiocoris est dans le Sud Est depuis plus de 15 ans dans les
serres de tomate et la gestion de ce phytophage a fait l’objet de
nombreuses études et essais
Nymphes et adultes se nourrissent activement en piquant les
plantes.
Comment se développe t elle?
De qui s’agit il ?
Elle appartient à la famille des Miridae, groupe des punaises.
Il peut y avoir une confusion dans l’identification avec des espèces apparentées (Macrolophus par exemple).
Elle est prédatrice d’aleurodes en s’attaquant aux oeufs et aux
larves mais aussi à de nombreux autres ravageurs (régime alimentaire très polyphage): pucerons Myzus persicae au stade
juvenile, acariens, thrips et œufs de papillons nocturnes. Son
taux de croissance est plus rapide que le Macrolophus
Elle a un cycle de développement plus rapide dés que les températures lui sont favorables et également phytophage en l’absence de proies et nuisible alors aux cultures.
Comment la reconnaître ?
L’adulte est légèrement plus petit que Macrolophus et identifiable à son collier noir et ses antennes annelées. Il mesure 6-8
mm de long avec de longues pattes et de longues antennes. Son
corps est mince, pâle et a une teinte verte ou rouge (son abdomen peut avoir une couleur rougeâtre lorsque la nourriture est
constituée d’acariens).
Le pronotum (bouclier ou plaque sur le thorax) est étroit. Les
yeux sont petits et souvent rouges. Les ailes sont membraneuses, vert pâle ou translucides.
Les nymphes sont vertes et se trouvent surtout à la face inférieure des feuilles. Elles ressemblent aux adultes, mais sans ailes.
6 Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015
Les œufs sont invisibles et insérés dans les tissus des feuilles et
des nervures (dans l’épiderme) par la femelle, à l’intérieur du
pétiole ou sur les bourgeons terminaux.
La nymphe passe par quatre à cinq étapes avant de passer au
stade adulte et change de couleur au fur et à mesure de son
évolution. La différenciation du sexe de l’individu se fait lors
du dernier stade larvaire avec des organes organes génitaux
féminins en T inversé et le mâle un point noir.
La capacité de reproduction de ces insectes dépend des espèces végétales, la présence de la nourriture, et des conditions
météorologiques. A 25°C, les œufs éclosent dans les 10 jours
environ suivant. Le cycle est plus long à des températures plus
basses. Le développement total des nymphes sur les tomates, à
25 ° C est de 17 jours (Malais, M. et al., 1991).
Le cycle de vie de Nesidiocoris tenuis passe donc par les stades
oeuf, nymphe et adulte. Sa durée dépend de la température,
soit 30 à 35 jours à 18 ° C.
Les températures chaudes permettent donc la multiplication
des populations.
Que provoquet-elle sur les
cultures ?
Lors des piqûres,
la salive injectée
par
Nesidiocoris tenuis dans les
plantes contient des
enzymes digestives
dont les propriétés oxydantes pro-
voquent la nécrose des cellules du phloème et du parenchyme.
Certains sucs de la sève peuvent être également oxydés.
Des anneaux et des chancres bruns apparaissent autour des
tiges, des pétioles et des fleurs, provoquant leur déssèchement
et leur chute ainsi que le rachitisme observés sur les feuilles.
Les feuilles deviennent petites et chétives. Des nécroses annelées entrainant le blocage des apex et la chute des bouquets floraux apparaissent.
Le dommage est d’autant plus important que la plante est attaquée à un stade jeune car Nésidiocoris préfère les parties les
plus tendres de la plante.
Les populations augmentent et les dégâts sont très rapides par
période chaude.
Comment repérer Cyrtopeltis dans les
cultures?
Présente le plus souvent sur les tiges et le long des nervures et
des fleurs, elle s’attaque non seulement à la tomate mais également au concombre, courgette, laitue...
Les larves de Nesidiocoris (difficile à différencier des larves de
macroplophus) sont en général présentes en haut des plantes
(tissus jeunes) dans les têtes mais sont difficles à repérer.
Tout comme les larves, les adultes se situent en haut des plantes
au niveau des apex et les piquent avec des dégâts en anneaux en
tête des plantes sur les 20 derniers centimètres.
Ce sont essentiellement les parties les plus tendres de la plante
qui sont attaquées.
Les moyens de gestion actuels
Il n’y a pas d’informations disponibles sur les ennemis naturels.
Des traitements de pesticides ou d’autres options de gestion
spécifiques en culture de tomate sont mis en oeuvre. Tous les
traitements qui sont généralement efficaces contre les punaises
peuvent être efficaces.
Retarder les premiers traitements dans le cadre d’une gestion spécifique:
Dès détection, la gestion avec un aspirateur (10 h/ha source
CETA Sud Est) permet de retarder les interventions chimiques.
Les têtes de tomate sont passées à l’aspirateur afin d’enlever les
larves et les adultes sans âbimer les têtes des plantes.
Cette technique peut permettre de maintenir les populations
à un niveau acceptable à condition de passer régulièrement
l’aspirateur soit tous les 10 jours environ en période de fortes
chaleurs.
Réguler par des traitements phytosanitaires :
Afin d’ écréter les populations dès qu’elles augmentent, les interventions phytosanitaires sont à réaliser régulièrement tous
les 7 à 10 jours avec un appareil équipé de 1 à 2 buses dirigées
vers les têtes des plantes. La stratégie est de traiter un rang sur
deux pour ne pas détruire toute la lutte biologique. Les seuls
produits utilisables sont des spécialités ayant un effet secondaire sur punaise.
La régulation reste très compliquée.
Une vigilance s’impose vis-à-vis des aleurodes car les populations ont tendance à augmenter ce qui occasionne souvent
un traitement larvicide et adulticide contre aleurodes ensuite.
En attaque tardive:
Dans le cas d’attaque tardive, lors de l’étêtage de fin de culture,
des bourgeons peuvent être conservés pour attirer les Nesidiocoris et ainsi éviter les piqûres sur les fruits des derniers
bouquets.
La recherche de solution intégrée s’est faite sur le terrain avec
par exemple des luttes physiques: axillaires conservés volontairement plus grands puis évacuer en dehors de la serre, positionnement de bandes engluées sur les chariots de récolte avec
l’inconvénient de pièger tous les insectes...
Le recours à des traitements phytosanitaires peut être indispensable lorsque les populations sont trop importantes. Les
produits les plus efficaces ne sont pas encore bien connus.
Jusque là, la tomate est une culture modèle en terme de protection biologique intégrée avec une utilisation réduite des traitements phytosanitaires.
La montée des populations de Nesidiocoris inquiète les producteurs de tomate.
La Protection Biologique Intégrée peut être remise en cause en
tout ou partie.
La lutte contre Nesidiocoris tenuis est incompatible avec les
prédateurs auxilliaires dans le cadre de la Protection Biologique Intégrée. Le recours aux produits phytosanitaires est
alors indispensable. Les interventions sanitaires entraînent une
désorganisation des chantiers de récolte.
Les connaissances actuelles vis-à-vis de Nésidiocoris ne permettent pas de savoir le niveau de tolérance acceptable, quelle
stratégie tenir par rapport aux introductions de macrolophus....
Sources: Koppert, Civam Bio 66, CETA PACA
Crédit photo: Valprim/Rougeline
Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015 7
/
s
le
a
t
e
g
e
s v
n
io
t
c
u
d
o
Pr
/
Contact :
Grandes Cultures
Cédric JAFFRY
Tél : 05 53 77 84 26 / 06 71 42 07 82
[email protected]
Des variétés de maïs pour
faire face au changement
climatique
L
a plupart des espèces cultivées possèdent une sensibilité particulière au déficit en eau à certaines périodes de
leur cycle végétatif. Durant ces périodes, il est primordial de satisfaire les besoins hydriques de la plante, car ils sont
directement liés à leur potentiel de rendement. Pour le maïs,
la période végétative la plus sensible au stress hydrique est la
phase de floraison. Tout stress pendant cette période entraîne
des baisses de rendement très importantes (cf. Fig. 1).
Figure 1 : Période de sensibilité du maïs
à la sécheresse (établi pour un manque
d’eau de 36 à 48%) (Cemagref, 1990)
Depuis quelques années, les obtenteurs proposent des variétés
dites «rustiques» vis à vis du manque d’eau. Ces variétés sont
présentées comme ayant une régularité de resultats dans des
conditions de disponibilité en eau difficile.
Dans les coteaux de notre département, l’accès à la ressource en
eau est bien souvent limité et chaque tour d’eau est et sera de
plus en plus précieux. De plus, l’irrigation n’est pas une charge
négligeable car il faut compter environ 20 €/ha par tour d’eau
(eau, électricité et main d’oeuvre).
Durant cette campagne 2015, la Chambre d’agriculture a testé
pour vous 16 variétés de maïs annoncées commercialement
avec une bonne capacité d’adaptation aux contextes hydriques
difficiles.
Présentation de la vitrine variétale
La vitrine a été mise en place avec la collaboration de M. Benoît
Logié de l’EARL ARBOISE. Les obtenteurs, Advanta, Dekalb,
LG, Maïsadour et Syngenta ont généreusement fourni des
échantillons de variétés présentants des caractéristiques commerciales de régularité face au stress hydrique.
4 rangs de chaque variété ont été semés (écart de 80 cm et densité objectif de 80 000 gr/ha), parallèlement à trois passages
d’enrouleurs espacés de 68 m (matérialisé en bleu sur le plan de
la vitrine) afin d’obtenir deux modalités d’irrigation :
• i+ : avec des apports au plus proche de l’optimum des besoins
• i- : avec maximum 3 à 4 tours d’eau, soit 90 à 120 mm
Les variétés sont réparties en 2 groupes de précocités :
• t - variétés tardives – indices de précocité de 470 à 520 – 9
variétés
• dt - variétés demi-tardives – indices de précocité de 390 à
430 – 7 variétés
8 Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015
Carte 1 : plan
des modalités
de la vitrine
Quelle stratégie adoptée en condition
restrictive ?
Dans un contexte restrictif de disponibilité en eau, la stratégie
consiste à concentrer les apports sur la période de forte sensibilité au manque d’eau de la culture, soit autour de la floraison/
fécondation des maïs et de réduire leur fréquence. Les apports
d’irrigation réalisés durant cette campagne ont été les suivants
(Cf. Tab.1) :
Tableau 1 : calendriers d’irrigation
réalisés sur les deux modalités
La réserve en eau du sol a été très fortement sollicitée dans les
deux modalités et notamment dans la modalité i- (cf. Fig. 2).
Son évolution en cours de campagne a été suivie à l’aide de
tensiomètres et d’un bilan hydrique. Nous remarquons qu’au
delà de la RFU, la réserve de survie a également été sollicitée
par le maïs.
Malgré ces contraintes hydriques et compte tenu du positionnement des apports, aucun problème significatif de fécondation n’a été observé dans les variétés aussi bien dans les modalités i- et i+.
Résultats bruts de la vitrine
La récolte a eu lieu le 1er octobre, les résultats bruts sont présentés dans la figure 3 selon le plan de la vitrine. Certaines
variétés n’ont malheureusement pas pu être exploitées :
• la première répétition d’Aapotheoz (témoin tardif) dans iainsi que MAS51G dans i+ sont situés sur deux des trois passages d’enrouleurs ;
Figure 2 : évolution de la réserve en eau du sol et des tensions en cours de campagne
Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015 9
/
s
le
a
t
e
g
e
s v
n
io
t
c
u
d
o
Pr
/
Figure 3 : rendement aux normes (q/ha) et teneur en humidité (%)
des variétés selon le plan de la vitrine (gauche/droite = N.E./S.O.)
• deux répétitions DKC4814 (témoin demi-tardif) dans i+ ne
sont pas exploitables, l’une pour un problème de pesée à la récolte et la 2nde par manque de densité de levée non imputable
à la variété. Figure 3
De plus, la partie i+ de la vitrine filtré en marron présente une
hétérogénéité parcellaire dont la cause identifiée est un problème de structure de sol. De ce fait, les seules variétés dont les
résultats ont pu être comparés entre les modalités i+ et i- sont
les suivantes : AAPOTHEOZ, DKC5142, DKC5222, LG30.491,
MAS48F et SHANNON. Elles sont toutes les 6 des variétés de
précocité tardives.
Des variétés qui tiennent leur promesse
Les écarts d’humidité à la récolte par variétés entre les modalités i- et i+ sont négligeables, mais on observe tout de même en
moyenne un taux d’humidité moins important (-0,3%) pour
les maïs irrigués selon la modalité i-. Le manque d’irrigation
a impacté les rendements (cf. Tab. 2) de la moitié des variétés à des niveaux significatifs : SHANNON (-25%), MAS48F
(-14%) et LG30.491 (-7%)
10 Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015
Tableau 2 : comparaison rendement aux
normes entre I- et I+
Les trois autres variétés en comparaison (AAPOTHEOZ,
DKC5142 et DKC5222) ne présentent pas de perte de rendement, malgré les 2 tours d’eau de moins (50 mm). Ces variétés
semblent montrer une meilleure efficience d’utilisation de l’eau
d’irrigation.
Des irrigations valorisées par une bonne structure du sol
Comme indiqué précédemment, plus de la moitié des variétés
semées dans la modalité i+ a été impactée par une préparation
de sol de moins bonne qualité* que le reste de la parcelle (cf.
Fig. 3). De ce fait, elles ont été pénalisées par un enracinement
limité ayant une incidence sur leurs alimentations hydrique
et minérale. Malgré des apports d’irrigation plus importants
toutes ces variétés ont subi une perte moyenne de rendement
de 22,7%, avec 4 variétés sur les 10 avec une incidence supérieure à 25% (cf. Tab. 3).
*un passage de vibroculteur a été réalisé sur un sol trop humide et
donc plastique, provoquant une compaction du sol en surface. Cette
structure moins structurée et aérée a sans aucun doute limité la
prospection et le foonctionnement racinaire.
Tableau 3 : comparaison rendement aux
normes entre I- et I+
Sans mesure de PMG à notre disposition, nous ne pouvons
que supposer que les maïs, dont la préparation de sol était de
moins bonne qualité, ont moins bien valorisé les précipitations
de fin de cycle (cf. Fig. 2). De ce fait, la majorité des variétés
impactées présente une avance de maturation des grains, en
moyenne de -1,65%H mais pouvant aller jusqu’à -4,2%HQ.
Ce qu’il faut retenir
Sur les 6 variétés tardives pour lesquelles une comparaison
entre les modalités I+ et I- a été possible, seule la moitié des
variétés comparées entre i+ et i- (DKC5222, DKC5142 et AAPOTHEOZ) semble répondre à l’objectif de stabilité de rendement affiché commercialement.
De plus, malgré l’impossiblité de comparaison entre i+ et i-,
il est important de souligner les bons résultats en conditions
restrictives d’autres variétés (cf. Fig. 3) : MAS51G, SY SAVIO
et LG30.491 pour les indices tardifs et de SY Kréon, LG30.444,
COURTNEY, DKC4814 et DKC4795 pour les demi-tardifs.
Nous regrettons de n’avoir pu comparer leurs résultats avec
ceux obtenus en conditions optimales d’irrigation.
Enfin, cette vitrine nous rappelle que l’essentiel est avant tout
d’obtenir une implantation et un développement racinaire optimum de la culture, par le matient ou la création d’une bonne
structure. Sans cela, l’efficacité des irrigations chute de manière
importante. Dans cette vitrine la dégradation de la structure de
sol aura causé entre 20 et 30 % de perte de rendement, malgré
des apports en eau supérieurs.
Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015 11
commerciales
actives
du produit
(mg/kg)
d’applications
/
s
le
a
t
e
g
e
s v
n
io
t
c
u
d
o
Pr
Phytophthora
ALIETTE FLASH
Fosétyl-Aluminium
SANTHAL
Mefenoxam
= isomère actif du
métalaxyl
WG
SL
Verticillium
ROVRAL AQUA FLO
SC
Iprodione
ROVRAL WG
WG
/
PBI
ger
3 applications
SDN + SYSTEMIE
5 kg/ha
14 j
75
maximum
Application au sol,
à proximité des
racines
Métalaxyl
Température sol
SYSTEMIE
1 l/ha
30 j
=0,5
> 14°C
2 applications
maximum
Plus aucun traitement n’est homologué pour cet usage sur fraisier
FERRAMOL
Contact
SLUXX SP
24h
Myriam
Carmentran-Délias
H302, H319, H412, SPE3
METAREX RG
0/1
(R22, R41)
WARIOR Qdx /
05 53 77 83 41 Limaces INO
CARAKOL
EXTRALUGEC
[email protected]
GRANULES
H351, H400, H410, SPE3
2 l/ha
4 applications
CMR2
*
**
H319
(R36)
</1-3
6h / 8h
CONTACT
3j
15
1,33 kg/ha
24h
2 applications sous
TRAITEM
FONGICIDEENTS EN COURS DE
S
CULTURE (trai
serre
tement des
parties aérie
nnes)
1 application en
plein champ
CONTACT
Risque phytotoxicité
TRANSLAMINAIRE
0,8 l/ha
3j
par températures
SYSTEMIE
élevées pendant et
dans les heures qui
suivent l’application
3 applications
Se conserve 6 mois
dans son carton
d’origine non ouvert
HYPERPARISITISME ET
dans un endroit frais
0,6 g/m²
COMPETITION
<4°C et sec
A utiliser à 0,5 % de
concentration de la
Tableau d’éq
uivalence CLP
bouillie
/DPD
Protection sanitaire
{
des fraisiers : ça
bouge !
Nouveau
Maladies
Spécialités
commerciales
ALIETTE FLASH
LUNA SENSATION/
LUNA XTEND
Fluopyram +
trifloxystrobine
SC
Substances
Formulation Observa
actives
tions/
du produit ZNT /Nombr
e
d’applications
uminium
SANTHAL
Températu
re sol
> 14°C
2 applicatio
ns
maximum
LUNA SENSATIO
N/
LUNA XTEND
PRESTOP
SIGNUM
ORDOVAL
/
RHODIASA
N FLASH
LAZULIE /
PRESTOP
Gliocladium
catenulatum
WP
TELDOR
JAPICA
T
Pourriture
Grise
CONTACT
TRANSLAM
INAIRE
SYSTEMIE
0,8 l/ha
usage sur
3 applicatio
ns
ZNT 20 m
SIGNUM
WG
1 application
CLASSIFICAT
ION LEBELL
TRANSLAMINAIRE
d’avertiss
ement
Mentions
15
3j
2 et 1
0,6 g/m²
-
INAIRE
CONTACT
1,8 kg/ha
3j
3 kg/ha
ns
CONTACT
1 applicatio
1,5 kg/ha
n
CMR2
DIFFUSE LOCALEM
ENT 0,8
1 applicatio
kg/ha
n pour
fraises de
saison
2 pour remontan
ou sous serre tes
PENETRAN
(en plus de
T + CONTACT
celle
éventuelle
1 kg/ha
pour
anthracno
se)
1 applicatio
n
Uniqueme
nt
traitemen premier CONTACT
t très tôt
/ VAPEUR
/
en saison.
TRANSLAM
INAIRE
2 l/ha
WP
SC
a: adultes
Pictogram
mes
de danger
Mentions
fraisier
3j
10 et 1,5
14 j
10
5
1,5
3j
5 et 4
5
Boscalid +
Pyraclostrobine
75
TRANSLAM
2 applicatio
WG
Pyrimétha
nil
Famille chimique
:
anilinopyr
imidines
l: larves -
n
WG
Cyprodinil
+
Fludioxon
il
Famille chimique
:
anilinopyr
imidines
+phenylp
yrroles
SWITCH
SCALA / TOUCAN
o: oeufs -
Pictos
LMR
(mg/kg) de dan- Effet
PBI
ger
Sc / N
0/1
DRE
Phrases de
mentions risque de danger
pour étiqueta
ge
*
**
2 et 1
DIVERS
H319
(R36)
24h
-/1-2
FERRAMO
L
H302, H319,
H412, SPE3
(R22, R41)
-
SLUXX SP
METAREX
RG
INO
WARIOR Qdx
/
CARAKOL
EXTRALUG
EC
GRANULES
TECHNO
Phosphate
ferrique
Métaldéhyde
5%
Métaldéhyde
5%
Métaldéhyde
5%
Sc
TIVE PREPA
DANGEUREU RATION
SE (DPD)
GR
Cible
Dose
LMR
(mg/kg)
Pictos de
danger
Rongeurs
H302, H410
(R22, R50/53)
6h / 8h
Remarques
Avant plantation
Mentions
de danger
DAR DRE
Phrases de
V/1
6h / 8h
D
APPATS
LEOPARD 120
*
risque **
FRAISE
GB
0/1
Mé
MOLLUSTOP 3% Méta
, positionn
er les granulés
sous le paillage.
TRAITEME
NTS SOL GENERAU
En culture,
Privilégier
uniqueme
X
les applicatio
nt dans les
Limaces 12 kg/ha
allées de manière
4 applicatio ns préventives.
Appâts
localisée.
Escargots 25 kg/ha Non soumis
ns maxi
5 à 7 kg/
6h / 8h
H351, H400,
à LMR
H410,
V/1-2
Sc
ha
Appâts
Limaces
(R40, R50/53) SPE3
3j
4 à 5 kg/
Escargots
H319, H400,
24h
6h
ha
H410, H351
SPE3
Traitemen
Limaces
Appâts
(R36, R40,
t général
5 à 7 kg/
R50/53)
MOLLUST
Escargots
OP 3% Métaldéh
ha
yde 3%
Rongeurs APPATS
Limaces
Appâts
0,1
Diverses spécialité
Escargots voir étiq.
Sc
s commerci
-/1-2
ales existent
Limaces
6h / 8h
H302, H410
à base de
4 à 6 Kgs/
Chloropha
Escargots
(R22, R50/53)
cinone (mulots,
ha
En plein, conditions
souris), Bromadio
d'applicat
(souris), Difenacou lone (campagn
ion recomols, souris),
mandées :
m (souris)…
LEOPARD
Brodifacoum
.
120
(souris), Coumafèn
Traiter par
temps
e (souris),
poussant,
EC
Alpha-chloralose
T°>
hygrométrie 10°C,
>70 %,
SYSTEMIE
Graminée
l'ajout
s
d'huile
Sc
Quizalofop
0/1
annuelles 1,25 l/ha
ou végétale minérale
6h / 8h
éthyl
optimise
l'efficacité
TARGA D+
28
1 applicatio
24
h
jours
n
Délai d'utilisati
ETAMINE
EC
H317, H319,
H 304, H411
on:
30/11/201
0,05
5
Herbicides
SYSTEMIE
Graminée
SC
s
V/1
6h / 8h
« Pour le bien-êt
PILOT
H400, H410,
annuelles 1,25 l/ha
SPE3
SYSTEMIE
Graminée
re de tous,
s
conduite porte
H302, H319,(R50/53)
tout acte profess
V/1-2
EC
annuelles
H373, H410,
48h
28
sur l’utilisa
R20/22, R36,
6h /
SPE3
R43, R48/22,
tion, la distribu ionnel et dès que l’action
duits phytop
jours
SYSTEMIE
Graminée 1,2 l/ha
8h
FUSILADE
V/1-2
s
R50/53
harmaceutiqu
FluazifopMAX
tion, le conseil
H410
6h / 8h
pannuelles
H411
tificat individ
es, sera bientô
, la vente de
butyl
En plein
EC
uel pour les
(R51/53)
t
proGraminée
V/1
CMR2
3j
produits phytop soumis à la détention
ment Certiph
s
48h
48 h
H317, H351,
H304, H317,
SYSTEMIE
H410, SPE3
annuelles
du ceryto, qui atteste
DEFI
H318, H332,
harma
(R20, R38,
(R40, R43,
1,5 à
H410
R41, R43,
1 applicatio
Prosulfoca
pesticides
Graminée
R50/53)
de connaissance ceutiques, dit commu
R51/53, R65,
s 3 l/ha
rbe
n
en sécurité
0,2
R67)
Appliquer
EC
vivaces
nés suffisantes
et en réduire
avant la
42
A
partir
levée des
pour utiliser
du 26 novem
leur usage.
ANTI
Graminée
jours 48 h
mauvaises
s
les
H317, H361d,
V/1-2
herbes
bre 2015, le
GERMINAT
agricole : agricul
48h
BASTA F1
H400, H410,
H317, H400,
IF et dicotylé- 5 l/ha
Traitemen
certificat est
Glufosinate
SPE3
H410
t en désdones
teurs et salarié
0,05
(R43, R50/53)
obligatoire
herbage localisé
ammonium
vités
SL
dans le secteur
s agricoles,
territoriales.
zones cultivées. des
48 h
forestiers
» (Source :
H304, H315,
Dans les allées
et agents des
site Interne
H317, H319,
CONTACT
H400, H410,
collectit ministère
CMR2
SPE3
5 l/ha
V/1-3
de
l’agriculture)
Autorisé en
6h / 8h
0,5
H412, SPE3
cas de
Stimulateur
pourriture
(R52/53)
grise et
24 h
H360Fd, H
oïdium
de défense IODUS 2 CS /
302,
VACCIPLANT
(R41, R21/22, H311, H373, H318
Utilisation
Chaque
naturelle fruits
R48/22, R60,
en
Laminarin
produit ou
et légumes
R63)
- 10 applicatio préventif
e
« spécialité
SL
usages bien
Dose maximalens maxi. STIMULAT
commerciale
EUR
autodéfinis, par
risé: 2l/ha
» a été étudié
DE DEFENSE Botrytis
culture
Respec
et
ou groupe
pour un ou
Si volume
tez les usages
NATURELL
oïdium
d'eau < 650l/
2 l/ha
E
de culture
des
, doses, conditi
ha : 1 l/ha
s.
nés sur l’emba
Sc
ons et précau
Si volume
6h /
llage du produi
0j
d'eau > 650
tions d’empl
l/ha : 200
culture et
8h
t commercial.
cc/hl
oi mentionles traitem
SPE3
Condu
Limaces
des principa
ux étiqueta
ges10 et 1,5
1,8 kg/ha
3j
DIREC
ING AND PACKA
GING (CLP)
de danger
</1-3
Métalaxyl
=0,5
30 j
1 applicatio
WG
Fenhexam
id
Mépanipy
rim
Famille chimique
:
anilinopyr
imidines
2 l/ha
1,33 kg/ha
A utiliser à
0,5 % de
concentra
tion de la
bouillie
WG
Thirame
é pour cet
d’origine non
ouvert
dans un endroit
frais HYPERPARISITISME
<4°C et sec
ET
COMPETIT
ION
WP
Boscalid +
Pyraclostr
obine
t n’est homologu
CONTACT
2 applicatio
ns sous
serre
1 applicatio
n
plein champ en
Risque phytotoxi
par températu cité
res
élevées pendant
dans les heures et
qui
suivent l’applicati
on
3 applicatio
ns
Se conserve
6
dans son cartonmois
SC
Gliocladiu
m
catenulatu
m
Pourriture
Grise
Ne pas
alterner ces
produits :
même
famille
chimique
Fluopyram
+
trifloxystrobin
e
DAR
14 j
1 l/ha
traitemen
4 applicatio
ns
CMR2
WG
Nouveau
Doses
5 kg/ha
SYSTEMIE
Plus aucun
SC
Iprodione
SDN + SYSTEMIE
Applicatio
n au sol,
à proximité
des
racines
SL
FLO
ROVRAL WG
3 applicatio
ns
maximum
WG
Mefenoxa
= isomère m
actif du
métalaxyl
ROVRAL AQUA
Mode d’action
Fosétyl-Al
Phytophthora
Verticillium
Mé
TECHNO
(R40, R50/53)
H319, H400, H410, H351
(R36, R40, R50/53)
V/1-2
P
Mé
Produits de
traitement
2015-201TARGA
6 D+
Quiz
Utilisation
de prod
uit(s) phyto
sanitaire(s)
-
Remarques
:
Herbicides
C’EST L’ÉTI
QUETTE PROD
UIT QUI FAIT
FOI
H400, H410, SPE3
6h / 8h
(R50/53)
H302, H319, H373,Evolu
H410,
tion des SPE3
sur la class données réglement
ification, l’étiq
aires
l’emballag
Nouv
48h
R20/22, R36, R43,
R48/22,
uetage,
e
eau
et des méla des substances phyto
nges
sanitaires
R50/53
H411
6h / 8h
(R51/53)
ents selon
isez, sur ces
compte, sous
les bonnes
bases, la
votre respon
pratiques
sabilité, de
nant votre
agricoles en
exploitation.
tous les facteur
tenant
s particuliers
concer-
ETAMINE
a-Par déroga
tion, l'utilisa
tion
inscrits sur
une liste publiée de mélanges peut
être autoris
b-Jusqu’au er
par l'Anses
ée s'ils sont
1 juin
après
l’ancien systèm 2017, les produits classés évaluation.
e de classifi
, étiquetés
ne sont pas
cation et mis
et emballés
tenus d’être
sous
sur le marché
étiquetés sous
avant le 1 er
juin 2015,
le nouveau
système.
Pendant cette
phase transit
manière concom
oire, l’ancien
ne règle des
itante avec
des produi
mélanges
la nouvelle
persiste de
ts.
au fur et à
mesure des
Pour rappel,
évaluations
sont interdi
ts les mélang
> Au moins
es compre
un produit
nant :
étiqueté T+
> Ou au moins
un produit
> Au moins
étiqueté T
2 produits
comportant
> Ou au moins
une des phrase
2
s de risques
> Ou au moins produits comportant
R40 ou R68
une des phrase
2 produits
R63 ou R64
comportant
s
une des phrase de risques R48
> Pendan
s de risques
t la floraiso
R62 ou
n ou les période
thrinoïde et
s de produc
un triazole
tion d’exsu
ou un pyréth
dats un pyrérinoïde et
un imidazole.
Le point
PILOT
FUSILADE MAX
/
3 applications
ant au niveau ORDOVAL
réglementaire
qu’au niveau
des
usages, la CONTACT
place d’un
(SGH)
Thirame
WG
3 kg/ha système
14 j
10général harmonisé
V/1-2
RHODIASAN FLASH
ZNT 20 m
{
protection phytosanitaire
des fraisiers
comme CONTACT
de classification,
et d’emballage
{ d’5étiquetage V/1-2
LAZULIE / TELDOR
Fenhexamid
WG évolue
2 applications
1,5 kg/ha
DEFI
Mépanipyrim
1 application
H317, H351, H410, SPE3
dans toutes
lesJAPICA
autres filières.
De: nombreux
points
ont
des
substances
au
niveau
international.
Famille chimique
WP
DIFFUSE LOCALEMENT
0,8 kg/ha
1,5
V/1
48h
Ne pas
CMR2
(R40, R43, R50/53)
anilinopyrimidines
alterner ces
1 application
évolué. Il est
nécessaire d’en avoir
connaissance.
A pour
travers Concrètement, les anciennes phrases de
BASTA F1
produits :
Cyprodinil +
fraises de saison
même
Fludioxonil
2 pour remontantes
la plaquette intitulée
« Fraise Famille
: produits
deWGtraitement
2015risque « R suivi
numéro V/1-2
» ont48hété remH317, H400, H410
3 j d'un
SWITCH
chimique :
ou sous serre
PENETRANT + CONTACT 1 kg/ha
5 et 4
famille
(R43, R50/53)
anilinopyrimidines
plus de celle
chimique
2016 » reprise
en partie dans ce
document, vous(en
en
verrez
la placées par des mentions de danger « H suivi
+phenylpyrroles
éventuelle
pour
anthracnose)
1 application
mise en pratique.
d'un numéro ».
Stimulateur IODUS 2 CS /
Pyriméthanil
Uniquement premier CONTACT / VAPEUR /
H412, SPE3
de défense VACCIPLANT
SCALA / TOUCAN
Famille chimique :
SC
l/ha
5
Sc / N
V/1-3
6h / 8h
traitement très tôt
(R52/53)
De manière plus précise, le règlement
(CE) n° 1272/2008
du 16TRANSLAMINAIRE
Dans le2tableau
d’équivalence,
les correspondances
sont réperanilinopyrimidines
naturelle fruits et légumes
en saison.
er
décembre 2008 prévoit,
toriées pour en simplifier la lecture.
o: oeufsà
- l: compter
larves - a: adultes du 1 juin 2015, la mise en
H311
H331
H302
H312
H332
Danger
H304
H373
H318
H315
H317
H319
H335
H336
H400
H410
Pas de mention
Pas de pictogramme
H411
Pas de mention
H412
Phrases de
risque R
R25
R24
R23
R22
R21
R20
R65
R68
R40
R63
R62
Respectez
les usages
culture et
, doses, conditi
les
ons et
votre exploit traitements selon
les Bonne précautions d'empl
ation.
oi
s Pratiques
Agricoles mentionnés sur l'emba
en tenant
compte, sous llage du produit
comme
votre respon
sabilité de rcial. Conduisez, sur
tous les facteur
ces bases,
la
s particuliers
concernant
CMR3
{
Danger
Attention
Attention
Libellés
Symboles
Toxique en
cas d’ingestio
et indication
s
n
Toxique par
de danger
contact cutané
Toxique par
inhalation
Nocif en cas
d’ingestio
n
Nocif par contact
Toxique
cutané
Nocif par inhalation
Peut être mortel
dans les voies en cas d’ingestio
n et de pénétratio
respiratoi
Susceptib
n
le d’induire res
des
Susceptib
le de provoquer anomalies génétique
s
Susceptib
le
cancer
le de nuire
au fœtus
Susceptib
le de
Risque présuménuire à la fertilité
Nocif
d’effets
d’expositi
ons répétées graves pour les organes
ou d’une exposition
à la suite
Provoque
prolongée
des lésions
oculaires
graves
Provoque
une irritation
cutanée
Peut provoquer
une allergie
Provoque
cutanée
une sévère
irritation des
Peut irriter
yeux
les
Peut provoquervoies respiratoires
Irritant
somnolen
Très toxique
ce ou vertiges
pour les organisme
Très toxique
s aquatique
pour
Pas de symbole
les organisme
s
des effets
s aquatique
néfastes à
long terme
s, entraîne
Toxique pour
les organisme
des effets
s aquatique
néfastes à
s, entraîne
long terme
Dangereux
Nocif pour
pour
les organisme
l’environn
néfastes à
s aquatique
ement
long terme
s, entraîne
des effets
Pas de symbole
CMR2
H341
H351
H361d
H361f
Attention
H
R48/22
R41
R38
R43
R36
R37
R67
R50
R50/53
R51/53
R52/53
Source :
Syngenta
DAR non fixé
= 3 jours minimum
Sc: sans classemen
SPE8 : Dangereu t toxicologique / CMR:
Substance
x pour les
WP: Poudre
mouillable / abeilles / : Utilisable s préoccupantes pour l’homme
MG: microgran
en agricultur
en raison des
e biologique
ulés / CS: Suspensio
effets cancérogè
Nodu vert /
nes - mutagène
n de capsules / DC : concentré dispersabl
s - effets
/ EW: Emulsion
Usage sous
e/
abris uniquem
aqueuse / GR:SL: concentré soluble / SC:sur la fertilité et effets toxiques
ent / Usage
Granulés / SP:
suspension concentrée
sur le développe
pépinières /
Poudre soluble
ment /
/ SG: granulés / WG: Granulés dispersible
Mention Abeille
solubles dans
s/
l’eau / EC: Concentré
Compatibili
Emulsifiable
té
0 - CompatiblePollinisateurs
LEGENDE
H301
Danger
Attention
IMPRIMÉ
ment le soir, pollinisateurs V - Couvrir
après que tous
les ruches (préalablem
Compatibili
les bourdons
té
ent le
soient rentrés)
1. Inoffensif Faune auxiliaire
X - Combinaisosoir, après que tous les
: réduction
bourdons soient
n à éviter avec
de 25% de l’efficacité
3. Moyenneme
rentrés) < l’utilisation
Retirer les ruches
de la faune
des ruches
faune auxiliaire.nt dangereux : réduction
auxiliaire.
(préalablede 50 à 75%
de l’efficacité 2. Peu dangereux : réduction
de la faune
de 25 à 50%
auxiliaire. 4.
Très dangereux de l’efficacité de la
faune auxiliaire.
: réduction
de + de 75%
de l’efficacité
SUD
de la
PAR GRAPHIC
*Règlement
(CE) n° 1272/200
**Directi
8
ves UE 67/548/C
Liste de produits
EE ou 1999/45/
phytosanita
- AOP N 2014
ires non exhaustive.
CE
Sources
base lexagri et 2015», «base de données
mise à jour
LMR Europe : «Messages fraise APREL
21/05/2015,
Relecture et
21 mai 2015
- INVENIO
site quick-fds
modifications
au 15/10/2015. fraise», site mes parcelles
par les firmes
phytosanita
ires et SRAL
AQUITAINE
, octobre 2015.
©Myriam
avec le concours
Carmentran-
Délias /
Chambre
d’agriculture
Flu
sur
sur les parceles délais de ré-entrée
lles après trait
ement
En parallèle,
Arrêté mélang
aucun arrêté
es du 12 juin
n’est sorti
concernant
Le règlement
2015
suite à la nouvel
les délais de
(CE) n° 1272/20
ré-entrée.
produit ainsi
le classification
du 1 er juin 2015,
08 du 16 décem
Le délai vous
que dans le
la mise en
bre 2008
est notifié
tableau.
Pour rappel,
place d’un
classification,
sur l’étique
système généra prévoit, à compter
selon l’ancie
d’étiquetage
tte
n
pondance
l harmonisé
national. Ce
et
intitulé "Tablea étiquetage ou selon
(SGH)
dernier impact d’emballage des substa
le tableau
u d’équivalence
étiquetages"
langes extemp
nces au niveau de
e donc l’arrêté
de corresCLP/DPD des
oranés de
inter- >
produits phytop du 7 avril 2010 relatif
Concrètemen
principaux
Sans phrase
aux més de risque
t, les ancien
harmaceutiqu
: 8 heures
champ.
nes phrase
été rempla
es.
minimum
s de risque
cées par des
sous abri,
« R suivi d'un
mentions
> Avec phrase
Ainsi, sont
6 heures plein
de danger
numéro »
désormais
s
de
«
risque
ont
H
suivi d'un
interdits les
R 36, R 41,
> Avec phrase
> au moins
numéro ».
mélanges
R 38, R 34,
un produit
s de risque
comprenant
R 35, délai
étiquet
R42, R43 :
> Le mélang
H350, H350i,
24 heures
:
délai 48 heures
e d’un pyréth
H360FD, H360F, é H300, H301, H310,
.
H311, H330,
rinoïde est
de 24 heures
s'agit des ancien
H360D, H360Fd
d’un triazole
minimum.
, H360Df, H370 H331, H340,
doit respect
> ou au moins s produits classés toxiqu
ou H372 : il
er un délai
es ou très
deux produi
toxiques
H341, H351
ts comportant
Zones non trait
ou H371 : il
une des mentio
s'agit des ancien
ées (ZNT)
> ou au moins
ns de danger
s produits
deux produi
CMR de catégo
Toutes les
> ou au moins
ts comportant
ZNT sont à
rie 3,
deux produi
la
5 mètres sauf
dans le tableau
H361d, H361fd
ts comportant mention de danger
informations
H373,
, H361f ou
(cf. étiquet
une des mentio
spécifiques
H362.
traitement
te produit).
ns de danger
précisées
est effectu
Elle ne s’appli
é sous une
que pas lorsque
http://agricul
serre dont
ture.gouv.fr/tr
le
les
côtés sont
et-dispositifsaitement-phy
fermées (voir
Fiche mise
vegetalises-pe
tosanitaire-zo
:
à
rmanents-dvp
nes-non-traité
47) et Jean-Jajour par Myriam Carme
-ce-quil )
esFraise de la cques Pommier (Inveni ntran Délias (Cham
CA24, Jean-M
bre
o)
CA84), Ronan
arie Guicha avec la collaborationd’Agriculture
Le Garrec
rdon (LCA-C
de
Rédaction :
(Savéol)- Octobr
A41), Daniel l’équipe
Izard (Aprele 2015
CA 47
financier :
47
Impression/Diffus
ion financées
et Invenio
avec le concours
financier
par : AOPn
Fraises
Pro
G
am
:
de France
La
Tableau d’équivalence CLP/DPD des principaux étiquetages
Pictogrammes
Mentions d’avertissement
de danger
Danger
Attention
Danger
Attention
Pas de pictogramme
Phrases de risque R
Toxique en cas d’ingestion
R25
Toxique par contact cutané
R24
H331
H302
H312
H332
Toxique par inhalation
Nocif en cas d’ingestion
Nocif par contact cutané
Nocif par inhalation
Peut être mortel en cas d’ingestion et de pénétration
dans les voies respiratoires
Susceptible d’induire des anomalies génétiques
Susceptible de provoquer le cancer
Susceptible de nuire au fœtus
Susceptible de nuire à la fertilité
Risque présumé d’effets graves pour les organes à la suite
d’expositions répétées ou d’une exposition prolongée
H304
H341
H351
H361d
H361f
{
H318
Provoque des lésions oculaires graves
H315
H317
H319
H335
H336
H400
Provoque une irritation cutanée
Peut provoquer une allergie cutanée
Provoque une sévère irritation des yeux
Peut irriter les voies respiratoires
Peut provoquer somnolence ou vertiges
Très toxique pour les organismes aquatiques
Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne
des effets néfastes à long terme
H410
Pas de mention
H411
Toxique pour les organismes aquatiques, entraîne
des effets néfastes à long terme
Pas de mention
H412
Nocif pour les organismes aquatiques, entraîne des effets
néfastes à long terme
Toxique
R23
R22
R21
R20
R65
Nocif
R68
R40
R63
R62
{
R48/22
R41
Irritant
Pas de symbole
Respectez les usages, dos
culture et les traitements s
votre exploitation.
CMR3
Attention
Symboles
et indications
de danger
H311
H373
Danger
Libellés
H301
CMR2
Attention
Mentions de danger H
DIRECTIVE PREPARATION
DANGEUREUSE (DPD)
R38
R43
R36
R37
R67
R50
DAR non fixé = 3 jours minimu
Sc: sans classement toxicologique
SPE8 : Dangereux pour les abeill
WP: Poudre mouillable / MG: m
Nodu vert /
Dangereux pour
l’environnement
R51/53
Pas de symbole
R52/53
Compatibilité Pollinisateurs
0 - Compatible pollinisateurs V
ment le soir, après que tous les
Compatibilité Faune auxiliaire
1. Inoffensif : réduction de 25%
3. Moyennement dangereux : r
faune auxiliaire.
Source : Syngenta
IMPRIMÉ PAR GRAPHIC SUD
Une conséquence concrète : ce dernier règlement impacte
donc l’arrêté du 7 avril 2010 relatif aux mélanges extemporanés
de produits phytopharmaceutiques qui reposait initialement
12 Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015
Usag
R50/53
LEGENDE
CLASSIFICATION LEBELLING AND PACKAGING (CLP)
sur les phrases de risque en « R ».
Ainsi, sont désormais interdits les mélanges comprenant (cf
tableau d’équivalence):
UTILISATEURS DE PRODUITS PHYTOSANITAIRES
C’est l’étiquette qui fait foi mais surtout
LISEZ l’étiquette intégralement avant tout emploi.
- au moins un produit étiqueté H300, H301, H310, H311,
DU SOL AVANT
PLANTATION
H330,TRAITEMENTS
H331, H340,
H350,
H350i, H360FD, H360F, H360D,
INSECTES et CHAMPIGNONS du sol
H360Fd, H360Df, H370 ou H372 : il s'agit des anciens produits
classés toxiques ou très toxiques
- ou au moins deux produits comportant une des mentions
de danger H341, H351 ou H371 : il s'agit des anciens produits
CMR de catégorie 3,
- ou au moins deux produits comportant la mention de danger
H373,
- ou au moins deux produits comportant une des mentions de
danger H361d, H361fd, H361f ou H362.
Remarques :
a-par dérogation, l'utilisation de mélanges peut être autorisée
s'ils sont inscrits sur une liste publiée par l'Anses après évaluation.
TRAITEMENTS
EN COURS
DE CULTURE
(traitement des
parties aériennes)
2017,
les produits
classés,
étiquetés et emb-jusqu’au
1er juin
INSECTICIDES
ballés sous l’ancien système de classification et mis sur le marché avant le 1er juin 2015, ne sont pas tenus d’être étiquetés
sous le nouveau système.
Ravageurs /
Maladies
Spécialités
commerciales
Substances
actives
BASAMID GRANULE
Formulation
du produit
Dazomet
MG
Doses
500 kg/ha
Désinfection du sol
et Nématodes
Traitements généraux
Pictos de
danger
Remarques
1 application tous les 3 ans.
Film plastique barrière sur sol
traité recommandé. Effectuer
entre 2 à 4 semaines avant plantation et réaliser un test cresson
avant plantation.
Métam sodium
SL
H302, H315, H317, H319, H335,
H400, H410
(R22, R36/37/38, R43, R50/53)
KARATE ZEON /
LAMBDASTAR/ KARIS Lambda-cyhalothrine
KARATE XPRESS /
GALWAY / CORANO
MAGEOS MD /
CLAMEUR
Alphaméthrine
PREVICUR N /
PROPLANT
Propamocarbe HCI
TELLUS
TRIANUM P
TRIANUM G
Otiorhynques
Ravageurs
Trichoderma asperellum + T. gamsii
CS
WG
WP
MG
Gliocladium
catenulatum
WP
MET 52
Granulé
Metarhizium
anisopliae
GR
PIRIMOR G
Substances
actives
Pyrimicarbe
DAR 28 j
0,07 kg/ha
SL
PRESTOP
Spécialités
commerciales
140 l/ha
2,5 kg/ha en
culture
2,5 kg/m3 en
pépinière
30g / 1000
Plantes
750g/M3 de
substrats
ZNT 50 m
Traitement du sol
Traitement du sol
Traitements généraux Arrêt de commercialisation du
previcur N
Xi
2 applications en culture
Traitement de sol *
1 application en pépinière
pythiacées
Appliquer tôt en culture
stimulation racinaire, prévention
Traitement de sol *
des nécroses racinaires
pythiacées
Application racinaire
4 applications maximum
5 kg/ha en
Respecter les intervalles avant
pulvérisation Traitements généraux
application d'un fongicide ou
au sol
insecticide
50 à 150 kg/ha
optimum entre 15°C à 30°C
selon méthode
CONTACT
DAR 2 jours
d'application
Formulation
du produit
Observations /
ZNT /
Nombre
d'applications
WG
2 applications
Associer un mouillant et
interrompre l'aération de
la serre pendant quelques
heures après le traitement.
Ne pas traiter par températures > 28°C. Si chaud,
traiter le matin ou le soir
Non autorisé sur Myzus
persicae
Mode d'action
Doses
DAR
R20/22, R31, R34, R40, R43,
R50/53, R63
48h
-/8h
-
-
48h
R37, R42/43
6 h / 8h
-
Sc
6 h / 8h
-
LMR
Effet
de
(mg/ Pictos
danger Bourdons
kg)
et PBI
CONTACT / VAPEUR /
TRANSLAMINAIRE
0,75 kg/ha
7j
3
</2
24h
CALYPSO
DECIS PROTECH /
PEARL PROTECH /
SPLIT PROTECH
Thiaclopride
SC
2 applications
CMR2
Deltaméthrine
EW
3 applications maxi
ZNT 20 m
WG
2 applications maxi
recommandées
ZNT 50 m
Lambda-cyhalotrine
KARATE ZEON /
LAMBDASTAR/ KARIS
0,25 l/ha
1
</3-4
48h
0,2
</4
6h / 8h
H226, H410
(R50/53)
48h
H301, H317,
H319, H332,
H410
(R36/38,
R20/22, R43,
R50/53)
H302, H332,
H317, H410,
SPE3, SPE8
(R20/22, R43,
R50/53)
CONTACT / INGESTION
0,5
CS
Héxythiazox
WP
Peut s’appliquer dès la
fin de l’hiver (avant la
couverture des tunnels)
ou pendant la saison à
l’apparition des premières
formes mobiles. Action sur
acariens uniquement
ORYTIS / JOKARI/
FLANKER (a - l)
Acrinathrine
EW
3 applications
EC
Interdit de novembre à
février
3 applications
CONTACT /
TRANSLAMINAIRE
0,5 kg/ha
CONTACT / INGESTION
0,8 l/ha
0,5
3j
Abamectine
Sc
V/1
0,2
Nouveau
VERTIMEC GOLD /
AGRIMEC GOLD (l-a)
X/4
0,125 l/ha
NISSORUN (o - l)
6h / 8h
6h / 8h
</4
CONTACT /
TRANSLAMINAIRE
H301, H319,
H332, H400,
H410
(R20 R25 R36
R50/53)
0,83 l/ha
0,25 kg/ha
1,2 l/ha
0,1
24 h
SC
FLORAMITE 240 SC
(o-l-a)
Bifénazate
SC
ACRAMITE (o-l-a)
Bifénazate
SC
Fenazaquin
Thrips
1 application maxi
Action stérilisante sur les
femelles et larvicide
2 applications maximum
Action sur acariens uniquement
2 applications maximum
Action sur acariens uniquement
SC
2 applications maximum
CS
Lambda-cyhalothrine
KARATE XPRESS/
GALWAY / CORANO
Noctuelles
Nou
Interdit de
novembre à février
3 applications
WG
Cicadelles
Punaises
Deltaméthrine
EW
3 applications maxi
ZNT 20 m
DIPEL DF /
XENTARI
Bacillus
thuringiensis
WG
Traitements généraux 8
applications
peut entraîner potentiellement une réaction
allergique
SUCCESS 4 /
MUSDO 4
DECIS PROTECH /
PEARL PROTECH /
SPLIT PROTECH
Spinosad
SC
FONGICIDES
Risque dépassement LMR
(cumul)
3 applications/an
DECIS PROTECH /
PEARL PROTECH /
SPLIT PROTECH
KARATE XPRESS /
GALWAY / CORANO
EXHIBITLINE sk
EXHIBITLINE hm
Otiorhynques ENTONEM
</4
8h
</3-4
6h / 8h
H400, H410, SPE3
(R50/53)
3
0/1-3
48h
3
0/1-3
48 h
CONTACT
0,4 l/ha
CONTACT
0,2 l/ha
CONTACT
CONTACT /
INGESTION
1
</3-4
24h
0,5
0,15 kg/ha
X/4
48h
3j
0,2
1 kg/ha
1j
0,2 l/ha
CONTACT /
INGESTION
0,83 l/ha
Non fixé
Sc
0,3
3j
0,95 l/ha
CONTACT/
INGESTION
Température du sol > à 5°C
</4
6h / 8h
H226, H410
(R50/53)
6h / 8h
H319
WG
Steinernema feltiae
Température du sol > à 12°C
CAPSANEM/
EXHIBITLINE sc
Steinernema carpocapsae
Température du sol > à 15°C
MYCOTAL (l)
Lecanicillium muscarium
souche Ve6
0,25 kg/ha
8h
</4
6h / 8h
0,2
H400, H410, SPE3
(R50/53)
0,07
X/4
H226, H301, H304,
H317, H332, H335,
H336, H373, H400,
H410, SPE3, SPE8
(R10, R20/22,
R37, R43, R48/22,
R50/53, R65, R66,
R67)
H302, H335, H373,
H400, H410, SPE8
6h / 8h
(R22, R37,
R48/22, R50/53)
0,2
</4
6h / 8h
H226, H410
(R50/53)
48h
H301, H317, H319,
H332, H410
(R36/38, R20/22,
R43, R50/53)
H302, H332, H317,
H410, SPE3, SPE8
(R20/22, R43,
R50/53)
3j
0,5
50
Millions/
100m²
surface
cultivée
INGESTION
1 kg/ha
INGESTION
50
Millions/
100m²
surface
cultivée
CONTACT
1 g/l
H411
(R50/53)
</1-4
0,2
LUNA SENSA
LUNA XTEND
TOPAZE / TO
EC
SYSTHANE
NEW/ LICOR
ATOMIUM
SYSTHANE M
MYCLOSS FO
Nouvea
CIDELY TOP
KARATHANE
INOX
NIMROD
ORTIVA
Oïdium
IODUS 2 CS
VACCIPLANT
fruits et légu
SIGNUM
ARMICARB
X/4
0j
-
Sc
-
-
-
1j
Non fixé
Sc
V/1
6h/ 8h
H319
0j
-
Sc
-
-
-
0j
-
Sc
V/1
6h/ 8h
PREV-AM /
LIMOCIDE
Nouvea
COSAVET DF
Nouveau
HELIOSOUFR
HELIOTERPE
SOUFRE
THIOVIT JET
MICROBILLE
SIGNUM
Températures de 18 à 28°C,
70% d’hygrométrie minimum durant les 3 j suivant
l’application
Volume de bouillie > 1000
l/ha
Thiaclopride
SC
2 applications
CMR2
CONTACT /
INGESTION
0,25 l/ha
Pyriproxyfène
EC
2 applications
maximum
CONTACT
0,25 l/ha
Nouvea
1
</3-4
48h
0,05
V/1-2
24h
3j
Pas de spécialités commerciales autorisées.
Usage pépinières /
{
Ne pas
alterner ces
produits :
même
famille
chimique
Nouveau
WP
Usage sous abris uniquement /
Nouvea
H226, H410
(R50/53)
LUNA SENSA
LUNA XTEND
ORDOVAL /
RHODIASAN
SPE3
H351, H302, H332,
H317, H400, H410
(R20/22, R40, R43,
R50/53)
H304, H315, H400,
H411, SPE3
(R38, R65, R67,
R50/53)
DAR non fixé = 3 jours minimum
Sc: sans classement toxicologique / CMR: Substances préoccupantes pour l’homme en raison des effets cancérogènes - mutagènes - effets sur la fertilité et effets toxiques sur le développement /
SPE8 : Dangereux pour les abeilles / : Utilisable en agriculture biologique / DC : concentré dispersable / SL: concentré soluble / SC: suspension concentrée / WG: Granulés dispersibles /
WP: Poudre mouillable / MG: microgranulés / CS: Suspension de capsules / EW: Emulsion aqueuse / GR: Granulés / SP: Poudre soluble / SG: granulés solubles dans l’eau / EC: Concentré Emulsifiable
Nodu vert /
Spécial
commerc
48h
3j
INGESTION
Température du sol > à 15°C
Traitements généraux 8
applications
peut entraîner potentiellement une réaction
allergique
H317, H410
V/1
0,125 l/ha
Température du sol > à 12°C
H317, H411
(R43, R51/53)
H302, H332, H400,
H410
(R20/22, R36/38,
R50/53)
H302, H332, H317,
H410, SPE3, SPE8
(R20/22, R43,
R50/53)
H301, H317, H319,
H332, H410
(R36/38, R20/22,
R43, R50/53)
Maladies
Nouveau
INGESTION
CONTACT /
INGESTION
ENTONEM /
EXHIBITLINE sf
CALYPSO (a)
1 l/ha
0,83 l/ha
2 applications maxi
ZNT 50 m
Steinernema kraussei
Heterorhabditis
megidis
Bacillus
thuringiensis
3j
0,075 l/ha
CS
Mouches
H400, H410,
SPE3
(R50/53)
H302, H319,
H373, H400,
H410, SPE3,
SPE8
(R22,
R48/20/22,
R50/53)
0,1
0,2
0,07 kg/ha
WG
Lambda-cyhalothrine
ADMIRAL Pro (l)
SPE3
(R51/53)
1,2 l/ha
3 applications maxi
ZNT 20 m
EW
Heterorhabditis
bacteriophora
DIPEL DF/
XENTARI
Aleurodes
2 applications maximum
Mentions de
danger *
Phrases de
risque **
0,25 l/ha
0,2 l/ha
Steinernema feltiae
LARVANEM
Effet
Pictos de Bourdons et DRE
danger
PBI
INGESTION /
TRANSLAMINAIRE
WG
Deltaméthrine
LMR
(mg/
kg)
CONTACT /
TRANSLAMINAIRE
EC
MAGEOS MD /
CLAMEUR
DAR
H302, H 332, H373,
H410, SPE8, SPE3
(R20/22, R48/22,
R50/53)
2 applications maximum
EW
Doses
0,5 l/ha
3 applications maxi / ZNT
20 m
Deltaméthrine
Acrinathrine
KARATE ZEON /
LAMBDASTAR/
KARIS
Duponchelia
2 applications maxi.
ZNT 50 m
Traiter le soir, en plein.
DECIS PROTECH /
PEARL PROTECH /
SPLIT PROTECH
Alphaméthrine
H351, H302,
H332, H317,
H400, H410
(R20/22, R40,
R43, R50/53)
3j
KARATE XPRESS /
GALWAY / CORANO
Acariens
Tarsonèmes
CONTACT / INGESTION
SC
Etoxazole
MAGISTER (l - a)
Observations/ ZNT /
Nombre
Mode d'action
d'applications
veau
FASTAC
Mentions de
danger *
DRE Phrases
de
risque **
Nouveau
Formulation
du produit
Abamectine
ORYTIS
Sc
Substances
actives
BORNEO (o-l-a)
KARATE ZEON /
LAMBDASTAR/
KARIS
R43
Sc
Pendant cette phase transitoire, le double affichage est repris
dans la plaquette Fraise pour faciliter l’interprétation, suivre les
évolutions des phrases de risque en mention de danger. Ainsi,
l’ancienne règle des mélanges persiste de manière concomitante avec la nouvelle au fur et à mesure des évaluations des
produits.
Cependant, il est à remarquer que très peu de produits n’ont
pas été encore passés au crible des réévaluations.
Néanmoins, pour rappel, sont interdits les mélanges comprenant :
-au moins un produit étiqueté T+
-ou au moins un produit étiqueté T
-au moins 2 produits comportant une des phrases de risques
R40 ou R68
-ou au moins 2 produits comportant une des phrases de
risques R48
-ou au moins 2 produits comportant une des phrases de risques
R62 ou R63 ou R64
-pendant la floraison ou les périodes de production d’exsudats
un pyréthrinoïde et un triazole ou un pyréthrinoïde et un imidazole.
En parallèle, de nombreuses modalités d’usage se renforcent avec
comme exemple, l’usage « uniquement sous abris » représenté
, des « périodes d’interdiction d’utilisation »,
par l’icône
, des nouveautés transcrites par une
usage « pépinières »
étiquette Nouveau , les produits listés en nodu vert (fond vert),
.
l’usage Agriculture biologique et la mention abeille
Pucerons
Acariens
Tarsonèmes
H290, H302, H332, H314, H317,
H351, H361, H373, H410
(R20/22, R31, R34, R40, R43,
R50/53, R63)
H302, H332, H317, H410, SPE3,
SPE8
48h
(R20/22, R43, R50/53)
H301, H317, H319, H332, H410
(R36/38, R20/22, R43, R50/53)
H302, H335, H373, H400, H410
6h / 8h
(R22, R37, R48/22, R50/53,
SPE8, SPE3)
0,150 kg/ha
WP
Trichoderma
harzianum T22
0,075 l/ha
Xn / - C
Spécialités
commerciales
VERTIMEC PRO /
AGRIMEC PRO (l-a)
48h
Usage par micro-irrigation
autorisé
Respecter les conditions
d'application
1200 l/ha
MONAM H+J
Phytophthora
Ravageurs
R22, R31, R34, R43, R50/53
TRAITAM SOL
TRAITEMENTS
TRAITEMENTS EN COURS DE CULTURE (traitement des parties aériennes)
INSECTICIDES
Mentions de danger *
Phrases de risque **
DRE
NEMASOL 510
Noctuelles
terricoles
Exemple tableau insecticides (extraits donnés)
Maladies des SWITCH
tâches brunes :
Nouveau
- Maladies
du feuillage CIDELY TOP
(tâches rouges
et pourpres BOUILLIE
et tâches BORDELAISE
angulaires = RSR DISPERS
BOUI
Xanthomonas) SUPER
MACCLESFIE
- Anthracnose 80 (bactério
Mention Abeille
uniquement)
HELIOCUIVR
KOCIDE 2000
KOCIDE 35 D
NORDOX 75
WG
Cette fiche est réalisée pour reprendre tous les aspects réglementaires tout en voulant
simplifier la lecture dans ce domaine en pleine évolution. Cette fiche a été mise à jour en
octobre 2015 par Myriam Carmentran-Délias (CA47) et Jean-Jacques Pommier d’Invenio
avec la collaboration de l’équipe fraise de la CA24, de Jean-Marie Guichardon (LCA-CA41),
Daniel Izard (Aprel- CA84) et Ronan Le Garrec (Savéol). Elle a été aussi relue et validée par
les firmes phytosanitaires détentrice des produits. Cette fiche ne peut pas être considérée
comme une préconisation sanitaire individuelle ou collective et ne constitue qu’une liste non
exhaustive et évolutive de produits phytosanitaires. Les rédacteurs ne peuvent pas être
tenus responsables d’une mauvaise utilisation qu’elle soit réglementaire ou à impact agronomique. L’AOP nationale Fraises de France assure le financement de l’impression.
Si vous souhaitez recevoir des fiches en version papier, veuillez
contacter Myriam Carmentran-Délias. Elle est aussi disponible
au lien suivant :
http://lot-et-garonne.chambagri.fr/productions-vegetales/
fraise-et-fruits-rouges/protection-phytosanitaire-fraise.html
Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015 13
/
s
le
a
t
e
g
e
s v
n
io
t
c
u
d
o
Pr
/
Contact :
Arboriculture
Nathalie RIVIERE
05 53 77 83 45 / 06 08 62 64 76
[email protected]
Quels réglages et quelles
pratiques pour limiter la dérive
sans altérer la qualité
de la pulvérisation ?
L
es chambres d'agriculture de Lot-et-Garonne et Tarn-etGaronne en partenariat avec le Bureau Interprofessionnel du Pruneau et le CEFEL ont organisé deux rencontres
fin juin afin de présenter aux producteurs les moyens actuellement disponibles pour améliorer la pulvérisation en arboriculture.
L'objectif était de sensibiliser les arboriculteurs aux solutions et
pratiques actuelles permettant d'obtenir une bonne qualité de
pulvérisation tout en limitant la dérive.
Des modèles d'atomiseurs actuellement distribués ont été testés sur différents types de vergers :
- une parcelle de pruniers d'Ente conduits en gobelets de fort
volume (6 mètres de hauteur et 5,5 m de largeur de végétation
environ);
- une parcelle de pruniers d'Ente conduits en axes de plus petits
volumes (5 mètres de hauteur et 2,4 mètres de largeur de végétation environ) ;
- une parcelle de pommiers conduits en haie fruitière intensive (4 mètres de hauteur et 2 mètres de largeur de végétation
environ).
La qualité de pulvérisation en arboriculture
fruitière
Une bonne qualité de pulvérisation permet d'obtenir un
nombre suffisant d'impacts de bouillie avec des gouttes les plus
homogènes possible autour de 100 à 150 µm sur l'ensemble de
la végétation ciblée.
En arboriculture, les pulvérisateurs axiaux à jet porté sont les
plus communément utilisés ; leur principe de fonctionnement
permet de remplacer l'air présent dans la végétation par un air
chargé en bouillie.
Pour ce faire, la vitesse d'avancement est adaptée à la capacité
de la turbine et au volume des arbres. Sur des arbres « volumineux », l'objectif est de faire pénétrer les gouttes jusque dans le
milieu de la frondaison ainsi que tout en haut de l'arbre. Cela
revient à avancer à une vitesse plutôt faible lors du traitement
et avec une vitesse de prise de force de 540 tours/minute afin
d'optimiser le rendement de la turbine.
Cependant, cette pratique est génératrice de dérive. Ceci est
d'autant plus vrai en présence d'arbres moins volumineux
comme les pommiers conduits en haie fruitière.
Alors, dans nos vergers actuels et avec nos équipements, sur
quoi peut-on jouer ?
Quels réglages ?
Lors des journées préparatoires aux deux rencontres dans le 47
et le 82, certains de ces réglages ont pu être testés et donnent
satisfaction d'un point de vue qualité de pulvérisation et limitation de la dérive.
- Jouer sur la limitation du volume d'air déplacé
Afin de maintenir le volume d'air déplacé dans le rang, il est
possible de jouer sur la vitesse d'avancement du tracteur et sur
la vitesse de la turbine.
Comme l'illustrent les papiers hydro-sensibles ci-dessous, une
augmentation de la vitesse d’avancement du tracteur de 6 (1) à
7 km/heure (2) diminue la dérive. De même, en diminuant la
vitesse de la prise de force, de 540 (1) à 460 tours/minute (3),
on retrouve moins d'impacts sur les papiers hydro-sensibles
Mesure de la dérive sur papiers hydrosensibles : les papiers ont été traités 2 rangs au-delà des rangs traités
1
2
Dérive gauche
Dérive droite
3
Dérive gauche
14 Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015
Dérive droite
Dérive gauche
Dérive droite
Entrez dans
une nouvelle ère
Cidely Top, la nouvelle
protection fongicide
des légumes
efficace sur melon, courgette, tomate,
fraise et concombre.
Ardesia
Allée E
Stand 96
AP_CidelyTop_MKG LEG_CP_37_09/15 - Composer.
avec
Syngenta France SAS - 12, Chemin de l’Hobit 31790 Saint-Sauveur France.
SAS au capital de 111 447 427 Euros. RCS – RSAC Toulouse 443 716 832. Numéro de TVA intra-communautaire : FR 11 443 716 832. N° d’agrément MP02249 : distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels.
CIDELY® TOP - AMM N° 2140201 - Composition : 125 g/l difénoconazole * + 15 g/l cyflufenamid - Danger - H318 - Provoque des lésions oculaires graves. H373 - Risque présumé d’effets graves pour les organes à la suite d’expositions répétées
ou d’une exposition prolongée. H410 - Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme. EUH401 - Respectez les instructions d’utilisation pour éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement. P102
Tenir hors de portée des enfants. P260 Ne pas respirer les embruns de pulvérisation. P280 Porter des gants de protection/des vêtements de protection/un équipement de protection des yeux/du visage (se reporter au livret de l’étiquette pour le
détail des protections aux différentes phases) P305+P351+P338 EN CAS DE CONTACT AVEC LES YEUX: rincer avec précaution à l’eau pendant plusieurs minutes. Enlever les lentilles de contact si la victime en porte et si elles peuvent être facilement enlevées. Continuer à rincer. P310 Appeler
immédiatement un CENTRE ANTIPOISON ou un médecin. P501 Éliminer le contenu/récipient dans une installation d’élimination des déchets agréée. SP1 Ne pas polluer l’eau avec le produit ou son emballage. SPe1 Pour protéger les eaux souterraines, ne pas appliquer ce produit ou tout autre
produit contenant du difénoconazole plus d’une fois par an sur fraisiers en plein champ. Spe3 Pour protéger les organismes aquatiques, respecter une zone non traitée comportant un dispositif végétalisé permanent de 5 mètres par rapport aux points d’eau.
® Marque enregistrée et * substance active d’une société du groupe Syngenta..
Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de
la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Pour les conditions d’emploi et les usages, doses et conditions préconisées* : se référer à l’étiquette du produit ou www.syngenta.fr (*nouveau catalogue des usages).
®
/
s
le
a
t
e
g
e
s v
n
io
t
c
u
d
o
Pr
/
mesurant la dérive. Cela, sans altérer la qualité de pulvérisation
et sa répartition dans l'arbre.
- Jouer sur le nombre de jets ouverts
L'ensemble des jets de la couronne du pulvérisateur n'est pas
dirigé vers la végétation. On s'aperçoit que la bouillie provenant des jets du bas (cf papiers hydro-sensibles) n'est pas interceptée par la végétation. De même, les jets du haut projettent
la bouillie par dessus la végétation et créent ainsi une dérive
importante.
Ainsi, il peut être intéressant de fermer les jets dirigés vers une
zone sans végétation, soit les jets du haut et/ou les jets du bas.
- Jouer sur les buses
Aujourd'hui, la qualité de pulvérisation implique l'utilisation
de buses à turbulence. Ce type de buses crée à leur sortie un jet
conique composé d'un spectre homogène de petites gouttes.
Ces buses sont particulièrement intéressantes lorsque l'on
souhaite traiter avec des volumes réduits.
Cependant, ces buses à turbulence en générant des gouttes
fines créent de la dérive.
Il existe des buses anti-dérive : la gouttelette est chargée en air
de façon à être plus lourde et donc moins sensible à la dérive.
C'est lorsque la gouttelette atteint la cible qu'elle éclate en formant moins d'impacts et de manière plus hétérogène.
L'effet de ces buses est clair vis-à-vis de la dérive mais plus
controversé quant à leur efficacité biologique. Elles sont plus
sensibles au bouchage notamment avec des faibles débits. Il est
aussi important de préciser qu'à ce jour aucune buse anti-dérive n'est homologuée en arboriculture.
C'est pour toutes ces raisons que ces buses demeurent peu utilisées.
Une des pistes qui reste à travailler serait de positionner ces
buses sur le haut de la couronne puisque, comme on vient de
le voir dans le paragraphe précédent, les jets du haut génèrent
de la dérive.
Quelles pratiques ?
Ces pratiques relèvent, pour la majorité d'entre elles, du bon
sens. En les additionnant, elles peuvent contribuer à diminuer
de manière notable la dérive.
- La gestion des tournières : couper la pulvérisation en bout
de rang au moment où le pulvérisateur change de rang et où
aucune végétation n'intercepte la bouillie.
- La gestion des bordures de parcelles : gérer l'avant dernier
rang comme le dernier rang en ne le traitant que d'un côté.
Des tests, effectués lors de la préparation des deux journées,
montrent que cette pratique n'altère pas la qualité de pulvérisation sur les deux derniers/premiers rangs de plantation.
- Le rôle des filets-paragrêle ou Al't Carpo
La présence de filet au-dessus du verger et à l'aplomb du dernier rang forme un écran au nuage chargé de bouillie. L'avantage que ce genre d'écran présente, c'est qu'il se positionne audessus de la végétation.
- La présence de haie naturelle ou artificielle joue également
un rôle d'écran vis-à-vis du nuage chargé en bouillie.
Quels matériels et quels équipements ?
Les tendances actuelles concernent l'évolution du matériel :
l'idée est de rapprocher la buse voire la source d'air de la végétation de façon à mieux cibler la végétation et à éviter la dérive.
Ces appareils sont, pour certains, des atomiseurs à jets portés équipés d'un convoyeur à flux tangentiel permettant une
répartition verticale des buses (cf Pulvérisateur DTH de la
marque CLM présenté le 31 juin à Villeneuve).
D'autres modèles sont équipés de double turbines montées
l'une au-dessus de l'autre : ces modèles ont été testés dans les
vergers de pommiers du Cefel.
De plus, le système pneumatique Turbo 2 de la marque Chabas testé dans les vergers à pruniers d'Ente, présente deux «
mains » avec des éclateurs de bouillie positionnées à l'horizontale dans la partie haute de la végétation. Le modèle à flux
tangentiel équipés de 10 mains sur une rampe formant un « U
» vertical, Opti-Ajust de la marque Chabas, a été testé dans les
haies fruitières de pommiers.
Enfin, il existe, aujourd'hui, un atomiseur homologué « antidérive », le modèle Arbojet de la marque Tecnoma. Cet atomiseur pneumatique répartit la pulvérisation sur deux rampes
verticales lorsqu'elles sont entièrement déployées. Cet atomiseur n'a pu être testé.
L'ensemble des tests réalisés sur les trois types de vergers
montrent qu'il existe une marge de manœuvre importante
16 Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015
Atomiseur simple turbine de la marque IDEAL
Ventilation inversée avec aspiration à l’avant. Peut
être équipé d’un convoyeur pour diriger le flux.
Attelage articulé. Chassis galvanisé.
Prix du modèle présenté : 13 000 € sans
électronique.
Atomiseur TGI de la marque CLM
Turbine inox inversée à aspiration avant. Redresseur
d’air en soufflerie. Turbine de 900 mm.
Prix modèle présenté : 12 000 € (avec DPAE)
Atomiseur Erwan ASI de la marque NICOLAS
Simple turbine. Aspiration avant. Pompe Orion.
Attelage articulé. Chassis de la cuve en trois parties.
Prix modèle présenté : 17 à 20 000 € (hors
électronique)
Atomiseur JUPITER 2000 de la marque HARDI
Simple turbine
Attelage fixe ou pivotant
Prix modèle présenté : 12 600 € (sans électronique)
Atomiseur double turbines de la marque S21
Turbines inversées ; déflecteurs orientables en haut
des deux turbines.
Chassis galvanisé. Pompe à membrane.
Prix modèle présenté : 18 000 € (DPAE, jet biflow
anti-goutte laiton)
Atomiseur Turbo 2 de la marque CHABAS avec
système KWH
Appareil pneumatique avec éclateur de gouttes (pas
de pastillage). Système électrostatique qui charge en
ions négatifs la bouillie. Pression à 1,5 bars.
Prix du modèle présenté : de 28 à 35 000 €
pour limiter la dérive tout en maintenant une bonne qualité de
pulvérisation et un bon débit de chantier. La vérification avec
des papiers hydro-sensibles donne une bonne idée du résultat
obtenu après différents réglages et permet de sécuriser l'application. Ces papiers hydro-sensibles sont disponibles auprès
de votre distributeur de produits phytosanitaires ou auprès de
la société Solhead (Contacter Solhead ZA de Larque, 47130
Montesquieu).
Les vergers composés d'arbres à fort volume de végétation nécessitent cependant une ventilation importante pour favoriser
une bonne pénétration et une bonne répartition de la bouillie. La marge de progrès dans ces vergers existe mais demeure
moins importante que dans les vergers densifiés...
Réalisé en collaboration avec
Jean-Louis Sagnes Chambre d’Agriculture 82
Liste des démonstrateurs présents lors de
la journée du 30 juin à Villeneuve-sur-Lot
Constructeur
Caruelle-Nicolas
Chabas
CLM/Sanz
Hardi
Ideal
S21
Représenté par
M. Gaujarengue
M. Tognascini
M. Congard
SARL CEDMA
M. Martin
Site Internet / mail
www.caruelle-nicolas.com
www.chabas-sa.fr
www.clmat.com
www.hardi-fr.com/
[email protected]
www.pulvérisations21.com
Liste des distributeurs présents lors de la
journée du 30 juin à Villeneuve-sur-Lot
Représentant
Contact
la marque
Ets TONON - Virazeil IDEAL
[email protected]
SARL Lompech
NICOLAS
[email protected]
Concessionnaires
Contact :
Hydraulique
Ouafa YEBBA
05 53 77 83 40 / 06 08 63 40 35
[email protected]
Territoire
Bilan de la campagne
d’irrigation 2015
Situation météorologique de la campagne 2014-2015.
L
a saison de recharge du 1er septembre 2014 au 31 mars
2015 a enregistré un déficit en précipitations, de l’ordre
de 10 à 20 % par rapport à une saison moyenne, ce déficit
pouvant aller jusqu’à 25 % sur le Pays de Duras et le Haut Villeneuvois. Le cumul de précipitations de ces six mois de recharge
sur le département est de l’ordre de 300 à 480 mm selon les
secteurs. Depuis l’été 2014, la plupart des mois sont déficitaires
sauf novembre 2014, février et avril 2015.
Alors que le mois de mai est habituellement l’un des mois les
plus pluvieux de l’année, on note un déficit du cumul de précipitation de l’ordre de 50 à 60 % sur le département (20 à 40
mm enregistrés en mai sur le département). Les retenues ont
été utilisées précocement face aux températures caniculaires, la
vigilance s’est imposée.
Dans la continuité des mois d’avril et de mai, le début du mois
de juin a été sec. Néanmoins, de forts orages entre le 11 et le 16
juin ont provoqué des dégâts importants par endroit. Il a été
enregistré de 40 à 60 mm dans le nord-est du département et
de 80 à 105 mm dans le sud-est. On constatait donc un déficit
pluviométrique de 20 à 30 % au nord et un excédent qui s’étend
de la zone landaise au Brulhois.
Du 17 juin jusqu’à août, il n’a pas plu dans le département (31
jours globalement secs). La longueur de la période sans pluie
a été exceptionnelle, jamais vue en été depuis 1950, et c’était la
troisième fois qu’on mesurait un mois de juillet aussi chaud. En
effet, le mois de juillet a été sec sur l’ensemble du département
(cumul de précipitations de 5 à 25 mm). Le quart Sud-ouest
du département était moins sec que le reste du territoire qui a
souffert d’une sécheresse importante de période de retour dé-
Cumul
mensuel
des
précipitations
(octobre 2014
à octobre 2015)
Source Météo France
18 Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015
cennale. Plus précisément, début août, on notait un déficit de
l’ordre de 70 % sur le quart nord-est du département, et même
de 80 % sur le Périgord noir. La moitié est du département
montre 20 à 30 % d’écart à la moyenne d’humidité.
Enfin, le mois d’août pluvieux sur la majorité du département
avec un cumul de précipitation de 55 à plus de 100 mm (soit
un excédent de 30 à 60 % par rapport à la normale), auquel
s’ajoute les précipitations abondantes du 31 août (60 à 130mm)
a soulagé la campagne d’irrigation.
Pour conclure, que cela soit l’année hydrologique (de septembre à août) où l’année agricole (de mars à octobre), les cumuls de précipitations montrent un déficit généralisé d’environ
20 %. La particularité de cette année 2015 est le mois de juillet
très chaud et sec. Néanmoins, le mois d’août pluvieux a permis
de sauvé la situation. L’année 2015 est en partie comparable à
2003, mais reste loin des sécheresses de référence de 1976 et
2005.
Besoin en eau pour la campagne 2015
Le retour des correspondants de filière de l’Observatoire de
situation hydrologique pour la campagne 2015 montre une
consommation de 114 Mm3 en volume d’irrigation. Cela
confirme une estimation des besoins proches de ceux d’une
année valeur haute (= 124 Mm3).
La campagne 2014-2015 a mis en avant une irrigation raisonnée, sélective et disparate. En effet, l’accès à la ressource limité
pour un certain nombre d’agriculteurs a eu pour conséquence
l’irrigation de certaines cultures aux détriments d’autres. Ainsi,
les rendements ont été impactés.
Répartition
des besoins
en année
moyenne
valeur haute
et des
besoins réels
pour la
campagne en
cours
Evolution
mensuelle
des besoins
en irrigation
Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015 19
Territoire
Des rendements à la baisse
Les cultures récoltées à l’automne ont souffert de la sécheresse :
- Le maïs grain : chute de la production
La production est en baisse d’environ 15 % sur un an et de 4,3 %
par rapport à la moyenne 2010-2014. En effet, la sécheresse
et les températures élevées en juin et en juillet ont pénalisé le
développement du maïs. Les précipitations d’août et septembre
ont amélioré la situation dans certaines zones mais n’ont pas été
suffisantes pour compenser le retard. En point positif, le grain a
été récolté à 20-25 % d’humidité, ce qui a permis de limiter les
frais de séchage.
- Le tournesol : baisse de la surface et des rendements
Le rendement du tournesol a subit 21 % de baisse par rapport à
la moyenne. En effet, le manque de pluie pendant l’été a pénalisé
le développement. Le tournesol a nécessité cette année, un ou
deux tours d’eau.
- Le soja : augmentation des surfaces et baisses des rendements
Le soja a souffert du manque de pluie avec des rendements
diminués de 25 % sur l’an. Néanmoins, les pluies d’août et de
septembre ont permis de limiter les dégâts.
- Le colza : remplissage du grain en déficit
Le manque d’eau a entraîné une diminution du rendement de
3 % par rapport à 2014. En fonction de la nature des sols, on
constate un remplissage du grain en déficit.
- Le blé tendre : production et rendements moyens
Les rendements sont proches de la moyenne. La culture a bénéficié d’un hiver et d’un printemps chauds et ensoleillés. Par
ailleurs, les épisodes caniculaires ont eu lieu alors que le développement des blés étaient quasiment achevé.
- Les pommiers : augmentation fortes des rendements
Une augmentation de 35 % par rapport à 2014 pour les pommiers. En fonction des systèmes d’irrigation, certains pommiers
ont souffert de manque d’eau impactant la prise de calibre. La
campagne d’irrigation 2014 – 2015 a demandé dynamisme, anticipation et rigueur aux agriculteurs. Les rendements sont à la baisse,
mais les pluies de fin de saison ont permis de limiter les dégâts et
de donner un second souffle aux cultures et aux irrigants.
Nombre global
de jours de
restrictions,
tous bassins
pris en compte
Nombre de
jours de
restrictions
par bassin
versant
20 Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015
Sources : DDT 47
Le bilan des mesures de restrictions
La campagne 2014-2015 compte 116 jours de restrictions tous
bassins pris en compte du 8 juillet au 31 octobre 2015.
Les restrictions ont été essentiellement prises sur les cours
d’eau non réalimentés. Les bassins versants les plus sensibles
sont les bassins de la Lède, du Tolzac et de la Séoune.
Cette campagne d’irrigation 2014-2015 met en avant la nécessité des retenues collinaires collectives dans la réalimentation
des cours d’eau pour maintenir un débit suffisant permettant
de répondre aux besoins d’irrigation, d’éviter la mise en place
de restrictions et satisfaire le soutien d’étiage.
Le pilotage de l’irrigation
Une conduite optimale de l’irrigation passe avant tout par une
bonne connaissance de l’évolution de la disponibilité en eau du
sol au cours de la campagne.
Deux principaux types de sondes vous aident à prendre les
bonnes décisions : les sondes tensiométriques et les sondes
capacitives. Elles permettent une meilleure maîtrise des apports d’eau et de générer des économies d’eau !
Les suivis de l’irrigation de nombreuses cultures réalisés
depuis plus de dix ans par les chambres d’agriculture d’Aquitaine dans le cadre de leurs réseaux de parcelles de référence,
ont permis d’estimer le gain apporté par l’utilisation de ces
outils à 30 mm d’eau en moyenne. Par ailleurs, ces sondes
montrent toute leur utilité lors de la prise de décision au démarrage, à la reprise suite à des pluies et pour l’arrêt des irrigations. Enfin, l’ajustement des besoins de la culture au cours
de la campagne permet une valorisation optimale de l’eau. A
noter, que des financements peuvent être octroyés pour ce
type de matériel. Renseignez-vous auprès de votre conseiller
de secteur de la Chambre d’agriculture du 47.
Le pilotage de l’irrigation
Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015 21
Contact :
Florent RUYET
Service Territoires
Tél : 05 53 77 83 82- 06 89 49 43 42
[email protected]
Territoire
Trèfle avec 1 t de MS/ha
Témoin sans couvert
Résultats d’essais
réalisés sur le PAT Lenclio
U
n PAT est un dispositif mis en place par les Agences
de l’eau qui a pour objectif de reconquérir la qualité
de l’eau altérée par une ou des pollutions diffuses (nitrates, phytosanitaires ou autres) sur les AAC. Le seul PAT actuel du Lot-et-Garonne est celui de l’AAC de la source Lenclio.
Le plan d’action est réalisé sur une période de cinq ans (20142019) et s’étend sur cinq communes : Mauroux dans le Lot et
Montayral, Masquière, Thézac et Tournon d’Agenais dans le
Lot-et-Garonne. Une des actions menées sur ce territoire est
de réaliser des essais liés aux enjeux sur la qualité de l’eau chez
les agriculeurs de la zone. Ce sont des vitrines qui mettent en
évidence des tendances mais qui ne sont néanmoins pas équivalents aux essais des instituts techniques puisqu’ils ne comportent pas de répétitions.
Essai sur les couverts végétaux (trèfle violet
et lentille) dans le colza
Cinq modalités ont été appliquées dans une parcelle de colza
1. Témoin sans couvert (= colza seul)
2. Couvert de trèfle violet (4 kg/ha) semé 24 h avant le colza
3. Couvert de trèfle violet mais avec 20 unités d’azote en moins
apportées au stade E
4. Couvert de lentille (20 kg/ha) semé 24 h avant le colza
5. Couvert de lentille mais avec 20 unités d’azote en moins
apportées au stade E
La biomasse des couverts a été mesurée le 21/11/2014 avec un
résultat de 300 kg MS/ha pour la lentille et 80 kg MS/ha pour
le trèfle. Durant l’hiver, la lentille a gelé tandis que le trèfle au
moment de la récolte s’est développé pour atteindre 1 t MS/ha.
Les résultats en terme de rendement et d’écart de marge brute
par rapport au témoin sont présentés dans le graphique 1 page
suivante.
Par rapport au témoin, la différence de rendement avec la mo22 Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015
dalité « lentille » n’est pas significative (+ 1 %). En revanche,
d’un point de vue économique, l’écart (+ 36 €/ha) s’explique
par l’utilisation d’un traitement supplémentaire (NIMBUS)
dans le témoin. Dans toutes les modalités, les adventices ont
été contrôlées de manière satisfaisante. Cet essai corrobore les
bons résultats obtenus en 2014 avec la lentille. Il n’y avait aucune modalité de trèfle pur en 2014 mais des mélanges constitués à partir de vesce.
Dans tous les cas, le trèfle et les diminutions d’application
d’azote entraînent des diminutions de rendement. Les diminutions d’azote apparaissent moins dommageables dans un
couvert de trèfle que dans un couvert de lentille. Le trèfle au
contraire de la lentille n’a pas gelé pendant l’hiver et continue
de concurrencer le colza pour le restant de la saison. Le couvert de trèfle a tendance à ralentir le mûrissement des pailles.
Celles-ci peuvent entraver le triage de manière plus importante
dans la batteuse.
Ces tendances doivent être interprétées au sein d’une rotation.
Les pertes provoquées cette année par les couverts pourraient
être compensées l’année suivante par une restitution d’azote
plus importante ou par une amélioration de la fertilité du sol.
C’est ce que nous proposons de suivre l’année prochaine sur
cette même parcelle.
Essai sur l’Herbisemis dans le maïs-grain
L’Herbisemis est un équipement de pulvérisation localisée qui
se monte sur un semoir. Il permet d’appliquer le traitement
de prélevée au dessus de la ligne de semis sur une largeur de
30 cm. Une vidéo de cet équipement est disponible à cette
adresse : https://www.youtube.com/watch?v=ob03Z0y2aks.
C’est un équipement simple d’utilisation et qui permet de diviser au minimum par 2 l’IFT du traitement de prélevée puisque
seulement la moitié de la surface est traitée. Cette stratégie
Graphique 1 - rendement du colza aux normes (q/ha)
Lentille détruite par le gel
Graphique 2 - rendement aux normes (q/ha)
s’intègre bien avec le désherbage mécanique en rattrapage.
Trois modalités ont été appliquées sur une parcelle de maïsgrain.
1. Pas de traitements phytos mais un binage au stade 5 feuilles.
2. Herbisemis (Spectrum 1,1 + Merlin Flexx 1,7) et 1 binage au
stade 5 feuille.
3. Traitement prélevé en plein (Spectrum 1,1 + Merlin Flexx
1,7 + Roundup Gold 2)
Les résultats en terme de rendement sont présentés dans le graphique 2 ci-dessus.
Le rendement avec le traitement Herbisemis n’est pas différent
de celui avec le traitement phytosanitaire en plein. Par contre,
on constate une baisse de 26 q/ha soit 22 % du rendement avec
un binage unique. Ce décrochage n’est pas étonnant puisque
dans une stratégie uniquement mécanique des passages à la
herse étrille ou à la houe rotative à des stades précoces auraient
été nécessaires pour détruire les adventices à un jeune stade.
La réussite du désherbage chimique de post-levée est plus
aléatoire puisque deux cohortes de mauvaises herbes se distinguent avec des stades différents (entre-rangs vs rangs).
Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015 23
Territoire
Ces résultats mettent en avant l’importance de la compétition
hâtive des adventices sur le maïs-grain. Dans le cas de l’Herbisemis, un traitement localisé sur le rang a été suffisant pour
maîtriser cette compétition et pour conserver le potentiel de
rendement jusqu’à la récolte et malgré une importante biomasse de mauvaises herbes dans l’entre-rang. En revanche, un
deuxième binage a un stade proche de la fermeture des entrerangs du maïs aurait permis d’éviter le salissement de la parcelle Herbisemis. En 2014, un essai Herbisemis avait été mis
en place dans une parcelle de colza du PAT Lenclio. Il avait
permis de clairement identifier la limite de ce système dans
une culture d’hiver puisque le le binage n’avait pu être réalisé
à cause des conditions d’humidité du sol. Il s’en ai suivi une
infestation rapide du colza par le ray-grass qui avait pénaliser
le rendement.
Essai de différentes stratégies de désherbage
phytos et d’un désherbage à la herse étrille
dans le blé tendre d’hiver
Dans une parcelle de blé tendre d’hiver, trois zones ont été délimitées :
1. zone non désherbée
2. zone désherbée uniquement mécaniquement avec deux passages de herse étrille au stade 2 feuilles à trois jours d’intervalle
3. zone divisée en microparcelle avec différents mélanges appliqués lors des trois positionnements de traitements dans le blé
(pré-levée, automne 2 feuilles et printemps). Par la suite, chacune de ces modalités a pu être complétée par un traitement
complémentaire de pré-levée, d’automne ou de printemps.
Les rendements n’ont pas été mesurés mais des relevés de flore
ont permis d’évaluer la qualité du désherbage.
24 Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015
Pour la zone désherbée avec la herse étrille :
Le passage de la herse a permis une répression relativement
efficace des adventices. Les conditions météorologiques plutôt
sèches sont favorables au désherbage mécanique ce qui n’est
pas toujours le cas dans cette période de l’année. En effet, la
population des principales adventices telles que le ray-grass,
la véronique et les crucifères ont été divisés par deux lors d’un
relevé fin mars. Les ombellifères, quant à elles, ont été complétement réprimées. Par contre, les gaillets n’ont pas été impactés
par le passage de herse. Visuellement, la partie qui a été désherbée uniquement mécaniquement ne présentait pas de signe de
chute importante de rendement par rapport à la partie désherbée chimiquement.
Pour la zone désherbée
avec différentes stratégies phytosanitaires :
Un traitement seul que ce soit en pré-levée, en automne 2
feuilles ou à la sortie hiver ne suffit pas à maîtriser la flore
adventice. La séquence de traitement donnant de meilleures
chances de réussite est celle qui combine un traitement de prélevée suivi d’un traitement post-deux feuilles. Ces deux traitements visent les adventices à de jeunes stades au moment où
elles sont les plus sensibles. Sans cette compétition hâtive, le
blé aura une fenêtre de temps plus large pour occuper l’espace
des entre-rangs.
Dans des parcelles ayant reçu des traitements de pré-levée mais
qui n’auraient pas reçu de traitements de post-levée 2 feuilles,
les traitements de printemps permettent en général un bon rattrapage. Dans le cas des pré-levées, un mélange comprenant
du prosulfocarbe donne les meilleurs résultats sur le ray-grass.
Territoire
Contact :
Florent RUYET
Service Territoires
Tél : 05 53 77 83 82- 06 89 49 43 42
[email protected]
Recyclage des plastiques agricoles :
une filière a pérenniser
Le Comité français des plastiques en agriculture (CPA) a organisé des journées techniques les 29 et 30
septembre 2015 au lycée agricole de Sainte-Livrade-sur-Lot sur le thème "Plastiques, maraîchage et
environnement". Cet événement a réuni les professionnels de la plasturgie et de l'agriculture et fut l'occasion
de rappeler les multiples usages du plastique dans ce secteur (films de paillage, filets paragrêle, etc.).
L
es plastiques participent intégralement à l'Agriculture
écologiquement intensive puisqu'ils contribuent à améliorer la quantité et la qualité de la production tout en
diminuant les ressources et les intrants (eau, fertilisants, produits phytosanitaires, etc.). Malgré ces performances écologiques, l'utilisation du plastique en agriculture conserve un
déficit d'image auprès des consommateurs. Pour le démontrer,
une vidéo diffusée lors des journées présente un micro-trottoir où l'on y voit des personnes sur un marché s'interrogeant
sur le devenir de ces films. Pour reconquérir ces consommateurs et pour éviter une augmentation des coûts de traitement
pour les agriculteurs, il est indispensable que la filière de recyclage soit pérennisée. Malheureusement, la filière des films
de maraîchage peine encore à trouver un équilibre financier
pour la quatrième année consécutive avec un déficit de plus
de 500 000 € en 2014. En Lot-et-Garonne, 822 tonnes de films
agricoles usagés ont été collectées dont 633 tonnes en films de
paillage.
Le principal facteur de ce déséquilibre provient du taux de
souillure encore trop important et qui demande des coûts de
traitements qui ne sont pas couverts par l'éco-contribution. Les
films de maraîchage ont un taux de collecte supérieur à 90 %
et sont très coûteux à éliminer. Pour une tonne de films posés,
la quantité de films souillés à récupérer varie de 1,4 à plus de
quatre tonnes. Ramenés à la tonne de film neuf, les coûts liés à
la récupération et au recyclage peuvent varier de 100 à 300 €/
tonne. Une réduction du taux de souillure de 10 % permetrait
d'économiser 100 €/t sur les coûts de collecte et de recyclage
(source : rapport annuel 2014, CPA).
Plusieurs actions
Au niveau des exploitants agricoles, plusieurs actions peuvent
être entreprises pour permettre d'atteindre l'équilibre de la filière
des films de maraîchage à l'horizon 2017-2018.
• Lors de la dépose des films ou des filets, il faut veiller à diminuer autant que possible le taux de souillure et à enlever tous
les accessoires (élastique, plaquettes, fils de fer, etc.). En effet,
les opérations de lavage et de tri manuel ou automatique mis en
place par les collecteurs sont très couteux et demandent du matériel spécifique. La mise en balle permet également de diminuer
les coûts de transport (en moyenne 200 €/t). Par exemple, il est
possible de charger plus de 20 t de plastiques en balle dans un
camion de 60 m3, au lieu de 5 t en cas de vrac (source : Adivalor).
Parmi les solutions innovantes, le projet Rafu (Recyclage agriculture films usagés) coordonné par Adivalor et opéré par Invenio a
permis de développer une machine de dépose de films de paillage
et de semi-forçage. Une vidéo de démonstration est disponible à
cette adresse : https://www.youtube.com/watch?v=FPDnJfoI7b0.
Cette machine réalise les opérations de déterrage, de nettoyage
et de d'enroulement des films en une seule opération. "Dans la
production de carotte, la masse de souillure est divisé par quatre,
faisant passer de 1 à 0,5 t/ha le poids de films à la dépose. Ainsi,
Rafu permettrait de diminuer de 1 000 t la quantité de souillure
aujourd'hui transportée dans ce secteur. Cette performance est
aussi dépendante de la qualité de la pose", souligne Franck Cogneau, concepteur machinisme chez Invenio. Ce projet très prometteur passe désormais dans une phase de développement pour
l'adapter à chaque culture et à chaque pratique culturale des agriculteurs pour ainsi la rendre disponible au plus grand nombre.
Si vous-même avez des solutions innovantes pour diminuer le
taux de souillure, vous pouvez contacter la Chambre d’agriculture pour partager vos innovations dans ce domaine (contact :
Florent Ruyet ; [email protected]).
• Lors de vos achats de filets ou de films
plastiques, vous pouvez vérifier la présence du sigle APE (Agriculture, Plastique
et Environnement). Celui-ci indique que
le fabricant et le distributeur contribuent
au financement du programme national de collecte et de valorisation des plastiques usagés. Dans le cas des filets, la mention
"éco-contribution APE" sur la facture permet une reprise gratuite
de ceux-ci sur le principe du "1 pour 1" : une tonne reprise gratuitement pour une tonne de achetée avec éco-contribution APE.
• Les films de plastique épais tels que les couvertures de serres
sont très bien valorisés et permettent de compenser le déficit
financier des films de paillage. Des structures qui ne participent
pas au réseau Adivalor peuvent collecter gratuitement ces films
épais sans prendre en charge la collecte des films de paillage.
Pour pérenniser la filière de récupération des films de paillage, il
est souhaitable que les films épais soient apportés sur un site du
réseau Adivalor. Ces sites sont répertoriés sur la plaquette "Collecte des déchets agricoles" disponible sur le site de la Chambre
d’agriculture (http://lot-et-garonne.chambagri.fr/territoires/gestion-des-dechets.html).
Toutes ces actions ont pour objectif d'optimiser la valorisation
des films régénérés en granules qui pourront être entre autres
utilisés pour la confection de mobilier urbain des collectivités.
Ainsi le plastique agricole contribue à l'économie circulaire où le
déchet d'une industrie devient une matière première secondaire
pour une autre industrie.
Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015 27
28 Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015
Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015 29
Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015 31
Contacts :
Service Elevage :
05 53 77 83 23
Caroline Guibé
Technicienne Bovins
Croissance 47 & Identification des animaux CA 47
Elevage
Productivité numérique
en bovin allaitant
Objectif : un veau
par vache et par an
7 200 €, c’est le gain moyen de revenu
envisagé pour un cheptel de 41 vaches et ce,
en jouant uniquement sur la productivité
numérique de son troupeau.
En effet, chaque année, le tableau de bord vaches allaitantes
évalue l’impact économique entre les résultats de reproduction
des exploitations suivies et les valeurs raciales de référence. Il
met alors en lumière la plus-value à gagner si l’on améliore ses
résultats de reproduction. La productivité est un élément clé de
la rentabilité des élevages, quel que soit le type de production.
Une vache, qu’elle produise ou non un veau sur l’exploitation, génère un coût d’entretien journalier. Un veau mort, un
intervalle vêlage-vêlage trop important ou encore une génisse
mise à la reproduction tardivement sont autant de facteurs de
« jours d’improductivité » sur l’exploitation, et donc de perte de
revenu. La nouvelle Aide Bovine Allaitante de la PAC pousse
également les éleveurs à être vigilants sur le maintien d’un certain niveau de productivité (0,8 veau/vache sur 15 mois).
Or, ces dernières années, le niveau de productivité global des
exploitations a baissé. Le contrôle de performance Bovins
Croissance l’a analysé sur les élevages de Blondes d’Aquitaine
au niveau national. Malgré une augmentation du cheptel bovin,
la productivité globale est assez faible (86,8 % en moyenne) et
s’est détériorée depuis 2005.
(cf. figure 1 : +21 % sur 10 ans sur l’effectif de vaches présentes mais -6 % sur la productivité globale).
Jean Luc Goualc’h
Technicien Bovins
Croissance 47
Jean-Claude Dufaud
Technicien Bovins
Croissance 47
Sonia Crochet
Technicienne bovins et
ovins viande CA 47
Cette dégradation des résultats s’explique souvent par des IVV
mal maîtrisés (en moyenne 410 jours, soit 9 jours de plus qu’en
2005 d’après le graphique 1) ou encore une mortalité des veaux
accentuée (>10% d’après le tableau 1 ci-après).
Ces résultats sont cependant à nuancer. En effet, il existe une
disparité de résultats entre les élevages suivis. On distingue
ainsi qu’un quart des élevages possède un IVV supérieur à
434 jours, alors qu’un autre quart (le quart le plus performant) possède un IVV inférieur à 385 jours. En étant proche
d’un IVV de 1 an, ces exploitations travaillent sur cet indicateur afin de se rapprocher au plus près de l’objectif un veau par
vache et par an...
A une échelle plus locale, le tableau 2 détaille les résultats des
exploitations suivis au contrôle de performance en Lot-et-Garonne. La moyenne du groupe sur l’année 2014 est assez éloignée des données de référence raciale : seulement 72,5 % de
productivité globale. Le quart supérieur a de très bons résultats sur le taux de vêlage, le taux de premier vêlage et le taux de
mortalité, mais des résultats moins convaincants sur les IVV.
Les indicateurs à surveiller
La figure 2 illustre bien les indicateurs jouant sur la productivité. Le quart supérieur du groupe national Bovins Croissance 2014, a une productivité globale bien meilleure que la
moyenne du groupe. En effet, l’IVV, la mortalité des veaux et
Figure 2 : Comparaison des critères de reproduction
du quart supérieur classé sur la productivité globale
l’ensemble du groupe, base 100 = moyenne du
Figure 1 : Évolutions de 2005 à 2014 du nombre de àgroupe
en 2014
vaches et des résultats de reproduction, sous échantillon constant de 879 élevages, base 100 = 2005
32 Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015
Tableau 1 : Résultats de reproduction des élevages en race Blondes d’Aquitaine de 2012 à 2014
l’âge au premier vêlage sont plus faibles ; le taux de premiers
vêlages est plus important que ceux de la moyenne.
Avec une productivité globale de 105,5 %, les élevages du
quart supérieur sèvrent 10 veaux de plus que la moyenne
du groupe BC national, tout en élevant le même nombre de
vaches (50 mères).
En fonction de la race, des objectifs pour chaque indicateur
sont définis. Ils permettent de situer les résultats de chaque exploitation et donc de savoir sur quel levier intervenir en priorité. (cf. tableau 2, colonne « Données raciales de référence »)
Les impacts économiques d’une mauvaise
productivité
Lorsque les résultats de productivité numérique chutent, c’est
le résultat économique de l’atelier en entier qui est impacté.
Suivant le système de production, +/-16 % de productivité
numérique se traduisent par une variation de 5 000 à 6 000
euros d’EBE. Il s’agit donc d’un fort manque à gagner. Cela
peut paraître surprenant mais cette variation sur le niveau de
productivité a plus de conséquences sur l’EBE qu’une variation de +/- 15 % sur le coût du carburant ou encore de +/-
Tableau 2 : Résultats de reproduction des élevages suivis pas Bovins Croissance 47 en 2014
Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015 33
Elevage
Figure 3 : Sensibilité de l’EBE de différents systèmes bovins viandes
selon des variations de postes de charges, de prix ou de performance
20 % sur le coût des concentrés de la ration... (cf. figure 3) Ce
qui pèse le plus dans le revenu, c’est le nombre d’animaux produits, plus que les charges.
Évaluation de l’impact économique
des résultats de reproduction
Les données ci-dessous traduisent en nombre de veaux et en
jours d’entretien le différentiel qu’il peut exister entre les critères techniques d’un élevage lot-et-garonnais moyen sur la
dernière campagne et l’atteinte des références raciales. Pour
évaluer la perte de chiffres d’affaires, le nombre de veaux est
multiplié par 800 euros.
Au regard du tableau 3, la marge de progrès globale pour une
exploitation moyenne du département est de 7 200 euros.
La productivité numérique de votre troupeau
au cœur de votre métier d’éleveur
Dans un environnement de plus en plus incertain, chaque effort sur la productivité numérique permet de consolider la rentabilité et le revenu de l’exploitation. Plusieurs leviers existent
pour améliorer ces résultats (cf figure 4), les conditions d’éle-
vage, et notamment de bâtiment, peuvent notamment influencer le travail autour du vêlage (cf. tableau 4) ...
Pour gagner en productivité, il est donc indispensable de faire
un état des lieux de ses pratiques. Rapprochez vous des techniciens de Bovins Croissance et de la chambre qui vous y aideront.
Figure 4 : Leviers d’amélioration de la productivité
numérique
Reproduction :
Planning
Suivi des chaleurs
Suivi des saillies
Conduite en bâtiment/
en extérieur...
Sanitaire :
Surveillance des veaux
Parasitisme
Vaccination...
Troupeau :
Réforme
Renouvellement
Bâtiment et matériel...
Alimentation:
Complémentation
Ages clés (génisses,
avant/après vêlage)
Moments clés de l’année...
Tableau 3 : Comparaison «exploitation moyenne/objectifs» sur 4 indicateurs de productivité et conséquences de ces écarts. Nombre moyen de vaches : 41, nombre de vêlages : 32, renouvellement : 20 %.
34 Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015
Tableau 4 : Recommandations de surfaces en stabulation libre
Sources :
- 1 : Résultats 2014 des élevages bovins viande suivis par
Bovins Croissance, 2015, A. BLACHON, A. BRISSON, B.
LOMELET, D. ODEN, C.LECOMTE, P. DIMON, Inosys
réseau d’élevage, Bovins Croissance, Institut de l’élevage.
-2 : Bilan de productivité du troupeau bovin allaitant, 2014,
Bovins Croissance Lot-et-Garonne
-3 : Données Réseau Bovin Viande Aquitaine, 2008
-4 : Agricultures, Objectif : un veau par vache et par an,
Chambre d’Agriculture 19, octobre novembre décembre 2011
-« la productivité numérique du troupeau bovin allaitant,
un gain à portée de main », 2008, Claire Pagès pour le
groupe technique bovin viande Midi-Pyrénées Languedoc
Roussillon
-Bilan des TBVA objectif : productivité, 2014, Pascale Martin, Chambre d’Agriculture Hautes Pyrénées
Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015 35
Contact :
Sébastien Brunet
05.53.77.83.26 / 06.32.50.06.93
[email protected]
Elevage
Comment prévenir
les boiteries
Fourbure, panaris, fourchet, dermatite, mieux vaut détecter
rapidement les boiteries pour mieux les limiter. Bien observer
ses animaux, c’est indispensable.
P
our évaluer l’intensité des boiteries
et juger l’ensemble d’un troupeau
sur la qualité des ses aplombs, il est
conseillé de regarder les anomaux régulièrement.
Noter le troupeau 1 fois par mois : 0 :
posture normale, 1 : posture modifiée, 2 :
posture détériorée
Notez 0 (bonne note), lorsque la posture
est normale : membres droits et parallèles, ligne de dos comme il faut.
Notez 1 (note moyenne), lorsque la
posture est légèrement modifiée. Légère
rotation de l’un ou des deux membres
postérieurs vers l’intérieur sans soulagement du pied. La ligne de dos est parfois
arquée, mais pas toujours.
Notez 2 (mauvaise note), lorsque la
posture est vraiment modifiée. La vache
soulage un pied par intermittence ou
bien elle s’appuie sur la pointe du pied.
La rotation des membres postérieurs
vers l’extérieur est vraiment marquée et
la ligne du dos est souvent arquée.
La fourbure, la Mortellaro
et le fourchet forment le trio de tête.
Le panaris reste au pied du podium
La fourbure : à l’origine il y a toujours un basculement de la
3ème phalange (dernier os du pied).
Pour pallier la douleur, la vache modifie ses appuis. A la clé,
des lésions de type :
- « ouverture de la ligne blanche » quand la muraille se fragilise
à force d’être sollicitée
- « bleimes », hémorragies de la corne en cas de pression importante
- « ulcère », si la corme arrête d’être fabriquée. L’ulcère se développe à l’endroit même où la 3ème phalange se retrouve à fleur
de corne.
La dermatite digitée appelée aussi maladie de Mortellaro :
très contagieuse, fait intervenir les mêmes bactéries que pour
le fourchet, mais aussi et surtout d’autres d’un genre un peu
particulier, les tréponèmes. Celles-ci s’installent très en profondeur. Les lésions, couronne, granuleuse, rouge vifs bordées
d’un liseré blanc se situent dans neuf cas sur dix sur l’arrière des
pieds arrière au niveau de l’espace interdigité. Parfois aussi sur
les antérieurs et l’avant des pieds. Le traitement ne détruit pas
les tréponèmes en profondeur. Le lésion réapparaît quelques
semaines plus tard.
Mortellaro , Conseils pour éviter son arrivée :
- limiter les achats de bovins ou bien effectuer au moins un
contrôle des pieds pour vérifier l’absence de lésions de dermatite.
- Désinfecter régulièrement le matériel de parage. Exiger que
vos intervenants pareurs exercent de bonnes pratiques de nettoyage et de désinfection de leurs matériels : reinettes, disques
de meuleuse, cage, … .
36 Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015
La fourbure
La dermatite digitée appelée aussi maladie de Mortellaro
Le fourchet est provoqué par un développement de bactéries
au niveau du talon.
Elles creusent la peau. Des sillons apparaissent de part et d’autre
du talon et décrivent un « V ». Avec cette gêne occasionnée,
l’animal a tendance à piétiner sur place pour soulager son pied.
A la longue, cela provoque un défaut d’usure du talon : la corne
s’épaissit, se dédouble parfois.
Elle se fragilise et se dégrade. Un ulcère apparaît au stade ultime.
Dans le cas du panaris, des bactéries contaminent l’espace
interdigité
Une fragilisation de cette zone devient la porte d’entrée. Les
signes sont très caractéristiques, la boiterie est soudaine, douloureuse, le pied est enflé de façon symétrique au-dessus des
deux onglons. Il est chaud et rouge (si le gonflement n’est pas
symétrique ce n’est pas un panaris).
Le fourchet
Le trio de tête le plus coûteux,
trois incidences à prendre en compte
- impact sur la production laitière : Selon leur intensité, les
boiteries peuvent réduire la production laitière de 5 à 36 %.
C’est logique, un animal qui boite se déplace moins et donc
mange moins. Ajoutez à cela une douleur et l’inflammation,
pas agréable pour l’animal.
- impact sur la reproduction : les études montrent une augmentation des intervalles vêlages / IA1 et IAF et une diminution du taux de réussite à l’IA. Logique aussi : les chevauchements sont plus difficiles et réduits. On observe moins bien les
signes de chaleur. S’ajoute l’amaigrissement et donc le déficit
énergétique des animaux atteints de boiterie.
- impact sur la longévité : le taux de réforme pour cause de
boiterie peut atteindre 35 % dans certains troupeaux. Il s’agit
fréquemment de réformes prématurées. Pertes nettes, l’éleveur
a investi dans la génétique mais le potentiel n’a pas eu le temps
de s’exprimer.
Prévention : Gare aux erreurs alimentaires,
à l’humidité
Attention aux erreurs alimentaires : excès d’énergie, déficit
azoté, manque de fibres, mauvaise synchronisation des apports
en énergie et en azote, mauvaise transition entre le tarissement
et le début de lactation… On connaît le lien entre acidose et
fourbure. Avec le fourchet, le déficit énergétique est impliqué,
car le talon est majoritairement constitué d’un coussinet graisseux. Cette couche de graisse a tendance à fondre lorsque la
vache maigrit. L’arrière du pied se rapproche alors du sol et
baigne dans l’humidité et la bouse au contact des bactéries.
Le panaris
Limiter au maximum les zones humides : parcours boueux
en sortie de bâtiment, raclage insuffisant en qualité et en fréquence (deux passages au minimum), fuites d’abreuvoir, zones
de stagnation des animaux et déjections (devant le Dac, devant
les râteliers), défaut de ventilation, manque de luminosité… .
Autant de facteurs favorisant les contacts entre les pieds et les
bactéries. Toutes les zones favorisant la macération des pieds
sont à éliminer.
Limiter la station debout prolongée : Le cumul de pressions
excessives sur les pieds fatigue les tissus, notamment les ligaments. Ceux-ci s’étirent, donnent plus de possibilité de mouvement à la troisième phalange et provoque son basculement.
Le lit de la fourbure s’installe. Ajuster le nombre de places à
l’auge, au couchage, le temps de traite et donc d’attente pour
les dernières. Gare aux défauts de conception des logettes. Ils
peuvent engendrer des temps de coucher et/ou de relever trop
long avec des défauts d’appuis importants. Quand tout se passe
bien, une vache doit se coucher en six et sept secondes, une fois
le mouvement initié, et ce mouvement doit être fluide.
Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015 37
Elevage
Contact :
Michel Galinou
Service Elevage
Tél : 05 53 77 83 23 - 06 77 01 33 89
[email protected]
Les prairies multi-espèces :
un « passeport » pour
l’autonomie fourragère
Dans un contexte devenu très difficile pour les éleveurs, l’herbe représente
un atout économique non négligeable qu’il faut savoir utiliser pour limiter
la dégradation du revenu.
L
es surfaces en herbe du département sont de 65 880 ha
(23 % de la SAU) dont 31 000 ha de prairies temporaires.
Potentiellement, ces dernières sont capables de fournir
plus de protéines/ha que n’importe quelle autre plante (jusqu’à
2T./ha) à condition qu’elles soient performantes et de qualité.
Les prairies multi-espèces répondent parfaitement aux objectifs recherchés en permettant d’allier rendement, pérennité,
valeur énergétique et protéique.
Une prairie multi-espèces est composée d’au moins 3 espèces
issues de 2 familles : graminées – légumineuses.
Exemples :
• RGA – Fétuque élevée – Dactyle – Trèfle blanc – Lotier
• Dactyle – Fétuque élevée – RGA – Fléole – Trèfle violet –
Luzerne
Les avantages de tels mélanges sont nombreux, ils permettent :
• D’avoir une prairie à vocation mixte, souple d’utilisation.
• De mieux s’adapter à l’hétérogénéité intra-parcellaire et aux
aléas climatiques.
• D’améliorer la pérennité, le rendement et d’obtenir une valeur
alimentaire plus régulière.
• D’engendrer un meilleur étalement de la pousse.
• De faire des économies en fertilisation azotée grâce aux légumineuses.
intérêt alimentaire, leur capacité à couvrir le sol ou à synthétiser l’azote de l’air ( trèfle blanc, lotier, fléole, pâturin des prés).
Les prairies multi-espèces au « banc d’essai ».
(Préconisations après 6 années d’essai)
Pour la pâture - Composition conseillée :
RGA diploîde → 2 kg , RGA tétraploïde → 2 kg,
Fétuque élevée →8kg , Dactyle → 9 kg, Trèfle blanc → 3 kg, Lotier → 3 kg
- En sol humide, le dactyle sera remplacé par la fétuque des
prés. Après 2 années d’exploitation, un sur-semis peut s’avérer
nécessaire.
Pour la fauche - Composition conseillée :
Fétuque élevée → 5 kg, Dactyle → 8 kg, RGA diploïde → 2 kg,
Luzerne → 8 kg, Trèfle violet → 5 kg
Associer :
Le dactyle et la fétuque pour la production et la pérennité
Le Ray Gras Anglais pour sa rapidité d’installation et son
appétence
La luzerne pour sa teneur en protéines et sa capacité de
production estivale
Le trèfle violet pour la rapidité d’installation et son agressivité en 1e année
Il est nécessaire de concevoir un mélange adapté à sa situation en intégrant :
• L’agressivité des espèces, la capacité à recoloniser et la productivité en début de vie.
Les règles de base à respecter :
• Choisir les espèces selon le milieu et le mode d’exploitation.
• Semer tôt au printemps pour s’affranchir des adventices d’hiver ou en fin d’été.
• Pas d’apport d’azote en 1ère année afin de favoriser le développement des légumineuses.
• Implantation de 6 à 7 espèces maximum.
• Assurer le « fond prairial » avec des espèces dominantes (dactyle, fétuque, ray grass, luzerne ou trèfle violet)
• Compléter avec des espèces d’accompagnement pour leur
38 Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015
L’herbe pâturée est très économique.
Le pâturage tournant permet une bonne gestion de l’herbe au
printemps et des performances optimales :
• Couverture de 25 kg de lait.
• Gain de 1000 g. de GMQ.
Photo Annabel Fourcade - Chambre d’agriculture 47
Contact :
Agriculture biologique
Séverine Chastaing
05 53 77 83 12 / 06 77 01 59 97
[email protected]
Bovins lait
Sébastien Brunet
05 53 77 83 26 / 06 32 50 06 93
[email protected]
De nouvelles
perspectives pour
la filière lait bio
L
a croissance du marché bio est liée à des tendances de
marché globales. Nous sommes dans un contexte de
croissance de la consommation des laits bio sur le marché national, et au-delà nous observons un développement du
marché de lait infantile bio avec Nutribio. Cet essor se traduit
aussi par l’expansion de la filière Yéo (yaourts bio) de Sodiaal,
et du lait de consommation avec Candia. Plus précisément
pour Sodiaal, une multiplication par trois du marché du lait
bio est prévue d’ici à 2020, avec un objectif national de 150
millions de litres.
Un point de collecte prévu
au nord du département
Localement, le site de Montauban (82) a fait l’objet d’investissements co-financés par des partenaires chinois pour développer
un procédé d’extraction du lactosérum directement à partir du
lait écrémé. Pour la région Sud-ouest, la croissance attendue
est de 24 millions de litres de lait bio d’ici à 2020, avec passage
de 8 millions de litres à 32 millions de litres. L’objectif de progression est de 13 millions de litres en 2016 et 11 millions de
litres en 2017. Pour atteindre ses objectifs, Sodiaal sensibilise
ses adhérents coopérateurs. Des zones de collecte ont été prédessinées et pour le Lot-et-Garonne, un point de collecte est
prévu au nord du département. Cela n’exclut pas le reste du
département, s’il y a un noyau suffisant de producteurs.
La valorisation proposée sera de 30 €/1 000 litres en supplément
du prix du conventionnel pendant les deux ans de conversion,
puis de 80 à 120 €/1 000 litres pour le lait bio en plus du prix
conventionnel avec un plancher minimal (en cas de crise) de
60 €/1 000 litres contractualisé sur cinq ans. La grille qualité
Cilaisud s’applique toujours. Par rapport à la grille de paiement
de Sodiaal actuelle, tout sera considéré en A. Le prix moyen de
la dernière campagne était en bio de 430 à 440 €/1 000 litres.
Pour accompagner le changement de pratiques, une formation
sur la conversion à l’agriculture biologique pourra être proposée associée avec des diagnostics individuels de conversion.
Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015 39
Contact :
Tiffany MASSALVE
05.53.77.83.28 / 06.45.82.45.30
[email protected]
Elevage
L'eau de boisson en aviculture,
un levier de réussite
Quelques rappels
Au cours de sa vie, un poulet consomme
en moyenne 1,8 fois plus d'eau que
d'aliments. C'est pourquoi la qualité
de l'eau de boisson est un facteur
déterminant pour la réussite de l'élevage.
(source Reussir Aviculture)
U
ne eau de mauvaise qualité peut avoir différentes
conséquences à la fois sur les animaux, en transmettant des bactéries ou en causant des problèmes digestifs. D’où une baisse des performances avec une diminution
du revenu de l’éleveur. Mais également des conséquences sur
le matériel, en développant le biofilm (support des bactéries)
et en bouchant les pipettes (limite la consommation d'eau et
donc d'aliment).
Quelques bonnes pratiques en matière de traitement de l'eau de boisson
* Quelle fréquence pour les analyses :
Faire une analyse physico-chimique une fois tous les 5 ans si
l'élevage est relié au réseau d'eau public.
Si l'élevage est relié à un forage, il faut réaliser 2 à 3 analyses
pendant l'année d'installation puis une analyse tous les 3 ans.
Il convient de faire une analyse bactériologique au minimum
1 fois par an et idéalement 1 fois par lot et après chaque vide
sanitaire
Le prélèvement se fait en bout de ligne, en laissant couler un
peu d'eau avant et en désinfectant le bout de la tuyauterie avant
de faire l'échantillon.
Interprétation :
INTERPRETER SES ANALYSES
OBJECTIFS A ATTEINDRE
PHYSICO-CHIMIE
•Le PH
•La Dureté (TH)
•Le fer
•Le manganèse
•Les nitrates
•Les nitrites
•L'ammonium
•Les matières organiques
BACTERIOLOGIE
PARAMETRE
BACTERIOLOGIQUE
• Flore totale
(Biofilm)
• Flore
indicatrice*
(germes
fécaux)
(source : ITAVI)
Germes totaux
à 22°C
à 37°C
Coliformes totaux
E.coli fécaux
Entérocoques
intestinaux
Bactéries
sulfito-réductrices
VALEURS PRECONISEES
5,5 < pH < 6,5
10 à 15° F
< 0,2 mg/l
< 0,05 mg/l
< 50 mg/l
< 0,1 mg/l
< 0,5 mg/l
< 2 mg O2/l
PRECONISATIONS
ELEVAGE
(Germe par volume d’eau
prélevée)
< 100 (dans 1ml)
< 10 (dans 1 ml)
0 (dans 100 ml)
0 (dans 100 ml)
0 (dans 100 ml)
0 (dans 100 ml)
La dureté et le pH sont les deux critères essentiels. Ils peuvent
avoir un impact sur l'équipement, interagir avec les traitements
anti-bactériens ou encore perturber les performances des animaux.
Attention au biofilm qui augmente le risque de colmatage des
pipettes et de développement microbien.
(source : ITAVI)
Les coliformes totaux présents dans l'eau et le sol sont liés à
l'évolution des matières organiques et au cycle de l'azote.
40 Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015
Pour une eau de qualité
Penser à entretenir vos installations en réalisant un nettoyage
mécanique par le biais de purge ou bien un nettoyage chimique
pour éliminer les dépôts organiques, le tartre et le fer. Faire attention aux choix des acides (l'acide phosphorique est le moins
agressif).
Pour éliminer les dépôts organiques, il faut utiliser un produit
de type base forte et pour les dépôts minéraux un produit de
type acide fort.
Pour la désinfection de la conduite, il est nécessaire d'utiliser
un produit homologué. Avant l'arrivée des animaux il faut faire
un dernier rinçage.
Pour les traitements bactériologiques
La chloration :
C'est une solution économique, facilement manipulable, efficace et faiblement toxique. La dose de chlore devra être raisonnée selon la qualité initiale de l'eau et les objectifs. La préparation doit être utilisée rapidement.
Le dioxyde de chlore :
C'est la même efficacité de désinfection que le chlore pour
des concentrations moindres. Il est plus efficace pour la destruction des spores, des bactéries, des virus et des autres organismes pathogènes. Il permet de détruire le biofilm dans les
systèmes de transport d'eau. En revanche le coût du fonctionnement est supérieur à celui du chlore.
Le peroxyde :
Ce traitement est efficace quelque soit le pH et la dureté de
l'eau. Il présente un fort pouvoir décapant. Attention, il ne faut
jamais mélanger le peroxyde au chlore. Ce procédé est plus
cher que le chlore.
La stérilisation par rayonnement UV :
C'est un traitement sans produit chimique. En amont de la
lampe à ultraviolet il faut installer 3 filtres pour que le traitement soit efficace. Attention à bien calibrer la grosseur de la
lampe UV en fonction du débit maximum utilisé.
Récapitulatifs :
Les points clés d’une bonne gestion de l’eau :
*analyser régulièrement la qualité de l’eau en bout de ligne
* protéger, nettoyer et entretenir le captage (puits, forage)
*établir une conception de circuits d’eau facile à entretenir
(circuits bouclés, matériaux non oxydables, éviter les culs de
sacs, installer des réducteurs de pression).
*suivre la consommation d’eau (compteur) pour être réactif
*maîtriser, contrôler et entretenir le matériel de distribution
et de traitement
*ne mettre en place que les traitements physico-chimiques
indispensables et en vérifier l’efficacité
*appliquer un protocole de nettoyage- désinfection efficace
au vide sanitaire et en cours de lot
*si nécessaire, mettre en place un traitement bactériologique permanent et rémanent (chlore, peroxyde), et en vérifier l’efficacité ( contrôler et adapter les doses résiduelles en
bout de ligne).
simplifiez et optimisez le suivi de votre exploitation
OPTEZ pour Mes p@rcelles, le leader du service en ligne
qui vous permet de prévoir et enregistrer vos pratiques.
De la sécurité à la performance
sécurité
simplicité
performance
proximité
mobilité
Contactez Hélène rouffaud, votre conseillère au 06 80 12 75 60
Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015 41
Contact :
Fabien Constantin
05 53 77 83 25 / 06 32 28 26 66
[email protected]
Elevage
Le parasitisme
chez les caprins
Le parasitisme est un problème majeur dans les élevages. L'enjeu est donc de trouver
des solutions pour préserver la santé et la production des chèvres. Plusieurs principes de
préventions sont essentiels comme une gestion rigoureuse du pâturage et une surveillance
régulière des animaux. Lutter contre le parasitisme c'est aussi limiter les résistances
en s'imposant une utilisation raisonnée des antiparasitaires. Des alternatives comme
l'homéopathie et la phytothérapie présentent également des résultats encourageants.
Connaître les parasites et leurs cycles
Le cycle d'infestation passe par plusieurs phases parasitaires.
Ils utilisent des hôtes intermédiaires, tels que les fourmis ou
les gastéropodes, qui leur permettent d'évoluer dans leur
stade larvaire. Ils sont ensuite ingérés par les ruminants pour
prendre leur forme finale de vers. A ce stade, ils se reproduisent et excrètent des œufs qui sont éliminés dans les fèces.
On recommence alors un nouveau cycle parasitaire.
Les prairies se contaminent par les excréments infestés, c'est
42 Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015
pourquoi la pratique du pâturage nécessite une bonne connaissance de ce phénomène.
Gérer la pâture : les points clés
Les chèvres contrairement aux vaches vont souvent pâturer
l'herbe proche de leurs crottes qui sont sèches et éparses. Plus
le chargement est important et plus les chèvres vont être en
contact fréquent avec les zones à risques proches des excréments. Le chargement variera en fonction des saisons, de la
disponibilité en herbe et du type de pâturage.
Le temps, la période de pâturage et le chargement:
L'essentiel des parasites se situe dans les cinq premiers centimètres d'herbe. Le mieux est donc une hauteur de sortie de
parcelle supérieure à ce seuil.
En pâturage tournant, le chargement peut être entre 150 et 200
chèvres/ha, le temps de présence conseillé est de 3-4 j et on limite l'utilisation d'un bloc de parcelles à trois mois maximum.
En pâturage continu, de 7 à 15 chèvres/ha, on peut laisser les
animaux jusqu'à deux mois sur une même parcelle. Il faudra
veiller à la hauteur de pâture et faire diminuer le chargement
le cas échéant.
Quand l'herbe est humide, les parasites ont tendance à monter
en haut de l'herbe. On évitera de sortir les animaux trop tôt
dans la journée pour limiter la contamination.
Pour l’affouragement, on réglera la hauteur de fauche entre 5
à 7 cm, selon l'humidité en tenant compte du niveau d'infestation présumé de la parcelle. On peut aussi appliquer cela pour
l'enrubanné.
Cas des chevrettes : on préférera une parcelle dédiée uniquement à elles et/ou non utilisée depuis au moins un an.
Le repos des parcelles :
Afin de casser les cycles parasitaires le repos des parcelles est
nécessaire. Dans notre zone il correspond à la période hivernale. Il est possible de cultiver des plantes nématicides (action
sur larves L3) comme la moutarde entre les périodes de pâturage. Néanmoins un nettoyage complet de parcelle peut nécessiter trois ans de repos.
Au-delà de la gestion des parcelles, l'utilisation intelligente
des traitements sur le troupeau permet également de limiter
l'infestation des prairies.
La coproscopie : outil indispensable
Visuellement, une « belle »chèvre peut être contaminée et inversement une chèvre « moche » peut ne pas souffrir de parasitisme. Réaliser des coproscopies régulières permet une surveillance précise de son troupeau. La mesure de la contamination
se fait en œuf par gramme d'excrément (OPG).
Les moments clés :
- Fin du cycle de pâturage à la rentrée en chèvrerie : établi le
niveau troupeau car sauf traitement, il sera le même à la sortie
au printemps suivant.
- Avant la mise à l'herbe : si on n' a pas fait celui à l'entrée en
chèvrerie afin de connaître le seuil de départ et de l'abaisser
avant sortie si nécessaire.
- Après traitement : à 10 j (benzimidazole et levamisole) ou 15 j
(avermectines) pour voir s'il a fonctionné.
La réalisation :
On a un échantillon représentatif grâce à une analyse par lot
en prenant des crottes fraîches en différents endroits du lot à
la levée des chèvres (on marche en zigzag et on prend 25 à 30
crottes sur la longueur du parc quelle que soit la taille du lot).
Les prélèvements individuels sont fait directement au rectum
pour s'assurer d'avoir des crottes fraîches non souillées (cinq à
dix suffisent).
Les prélèvements sont ensuite broyés de façon homogène pour
permettre l'analyse.
Il est préférable de les envoyer rapidement dans un sachet plastique étanche identifié au marqueur permanent. On peut les
mettre 1 à 2 h au frigo avant un envoi prioritaire au labo pour
éviter l'évolution des œufs
Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015 43
Elevage
Traitements alternatifs
Exemple d'un traitement curatif en aromathérapie (contre la plupart des parasites internes):
Traitements : précautions et alternatives
Préventions et perspectives
Les précautions d'emploi:
Il est impératif de respecter la posologie pour constater une
efficacité des traitements et limiter les résistances des parasites.
Pour cela on se base sur l'animal le plus lourd du lot à traiter.
Le mieux est de limiter le plus possible les traitements de
groupe pour ne pas favoriser les résistances. Si plusieurs traitements doivent être faits sur la même saison, il est préférable
d'alterner les familles de molécules actives notamment si les
résultats n'ont pas été probants avec la molécule précédente.
Peu de produits possèdent une autorisation de mise sur le
marché. Les seuls autorisés pendant la lactation sont à base de
benzimidazoles. Dans tous les cas, il faut une prescription vétérinaire alors pensez également à lui demander conseil.
Les alternatives :
Face aux résistances de plus en plus fréquentes des parasites
aux traitements allopathiques, l'homéopathie, l'aromathérapie
(huiles essentielles) ou encore la phytothérapie (plantes) sont
des solutions alternatives.
Favoriser les moyens de défense de la chèvre :
L'alimentation est un facteur clé de l'immunité. Un apport
d'aliment riche en tanin peut permettre une diminution de
l'infestation et peut se faire grâce à la pâture d'espèces comme
la chicorée, le sainfoin, le lotier, et celle des haies ou sous-bois
contenants des essences taniques.
Réaliser un calendrier de pâturage :
Ce document permet à l'éleveur de suivre ses parcelles, de
gérer leur chargement et respecter les temps de repos.
Le compostage :
Pour les éleveurs qui fertilisent leurs prairies avec du fumier, le
compostage va permettre d'assainir son fumier pour éviter de
contaminer lors de l'épandage,
44 Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015
Contact :
Association le Veau sous la mère
05 55 87 09 01
Elvea 47 : 05 53 47 64 99
Expalliance : 05 53 36 41 39
Mobilisation,installation,
diversification, reconversion
en production de veaux de
lait sous la mère Label Rouge
D
epuis de nombreuses années, l’Association Le Veau
Sous La Mère et les organisations de producteurs du
Lot-et-Garonne (Elvea47 et Expalliance) se mobilisent
fortement pour attirer en nombre de nouveaux éleveurs vers la
production de veaux de lait sous la mère sous démarche Label
Rouge. En effet, la production est de plus en plus insuffisante
durant les mois d’automne, d’hiver et de début printemps pour
satisfaire la demande d’un marché qui est loin d’être saturé. La
raison principale en est que la production accuse un déficit important d’installations par rapport aux cessations d’activité des
éleveurs qui atteignent l’âge de la retraite. Or il est à craindre
une aggravation de ce bilan installations/cessations dans les
prochaines années car la pyramide des âges accuse un fort
vieillissement.
Ces dernières années, les efforts de promotion de la production
de veaux de lait sous la mère ont été dirigés prioritairement
vers les écoles d’agriculture et spécialement vers les jeunes en
formation dans les filières préparant l’installation, au travers
de l’organisation des journées « 20/20 Formation Installation »
(conférences + visites d’élevages). A partir de cette année 2015,
l’association a élargi ses cibles avec trois autres catégories de
public visées :
- les jeunes diplômés en projet d’installation dans une production allaitante et notamment les « hors-cadre familial » (aujourd’hui un jeune sur trois qui s’installe en veaux sous la mère
est un hors-cadre familial)
- les éleveurs de broutards spécialisés, dont un certain nombre
pourrait opportunément se diversifier dans l’élevage de veaux
sous la mère en période hivernale avec des veaux nés de vêlages
d’automne. De tels éleveurs pourraient contribuer utilement à
combler le fort déficit hivernal de production.
- des éleveurs bovins laitiers qui projettent de se reconvertir en
production de viande bovine, en particulier ceux qui n’arrêtent
pas la production laitière pour des raisons de rythme et d’horaire de travail. Plusieurs dizaines d’éleveurs laitiers ont déjà
franchi le pas ces trois dernières années.
Les atouts de la production et les arguments ne manquent pas
afin de convaincre de tels candidats potentiels à se reconvertir
dans le veau sous la mère Label Rouge :
- le produit dispose d’une niche de marché franco-française
très spécifique, positionnée sur le haut de gamme de la qualité,
génératrice de plus-value et protégée des crises agricoles européennes ou mondiales
Thierry et Sylvie Triballeau
- la filière est bien organisée et contractualisée autour de la
démarche de qualité Label Rouge qui garantit l’écoulement de
la production vers des débouchés stables et loin d’être saturés
- cette production offre des rentrées de trésorerie rapides et
régulières
- mais aussi et surtout, elle dégage le meilleur revenu à l’hectare
d’herbe ou à la vache de toutes les productions du troupeau
allaitant (veau sous la mère, broutard, taurillon, génisse de
boucherie, etc.)
- c’est une production qui s’est fortement modernisée ces 25
dernières années avec des avancées techniques considérables
(ex : les salles de tétée de 1ère puis de 2ème générations) en vue
d’améliorer les conditions de travail et de faciliter le remplacement à la tétée, tout cela afin de mieux concilier le rythme de
travail et la qualité de vie des éleveurs.
Ainsi, on peut dire aujourd’hui que la production de veaux
sous la mère est parvenue à réunir les deux aspirations majeures de tout éleveur : la viabilité économique de la production et la vivabilité du métier.
Dans le cadre de la nouvelle campagne de mobilisation autour
de l’installation, la diversification et la reconversion en veaux
sous la mère, ce sont tous ces messages que l’Association Le
Veau Sous La Mère, Elvea47 et Expalliance ont voulu transmettre lors de la réunion de presse organisée le 12 octobre chez
Thierry et Sylvie Triballeau, éleveurs de veaux sous la mère
Label Rouge à Beaugas, dans le Lot-et-Garonne.
Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015 45
e
is
r
p
e
r
t
n
E
Contact :
Didier Sol
Tél : 06 75 74 77 65 - 05 53 77 83 96
[email protected]
Risques psychosociaux en agriculture : interview de François-Régis LENOIR
«Il faut montrer la réalité ...
poser le système humain
à côté du système économique»
Propos recueillis par Didier Sol, chef du Service
Entreprise et coach, Chambre d’agriculture de
Lot-et-Garonne
Campagnes 47 : Comment intéresser les agriculteurs sur ce
sujet des RPS (Risques psychosociaux en agriculture) ? les
amener à en parler ? A demander un rendez-vous auprès des
conseillers de la Chambre d’agriculture ?
François-Régis Lenoir : La prise de conscience a beaucoup
avancé. L’impact du stress sur le corps et les esprits est maintenant connu de beaucoup et questionne les personnes. Je
vois l’évolution sur dix ans. Ce que ne mesurent pas encore
les personnes, c’est l’impact sur le système cognitif et plus largement sur « les pensées », leur structure, leur orientation…
Les mécanismes du stress sont redoutables et bloquent des
qualités individuelles nécessaires dans les phases de changement que nous vivons, notamment la faculté d’adaptation qui
repose elle-même sur l’ouverture à la nouveauté, aux autres et
à des idées nouvelles. L’autre point est l’impact terrible sur les
relations humaines et sociales qui sont abîmées alors qu’elles
peuvent être un des piliers d’une vie agréable.
Une majorité de personnes peuvent donc aujourd’hui en parler facilement lorsqu’elles sont prêtes, mais toutes ne sont pas
prêtes et l’expression d’une souffrance ou simplement des émotions n’est pas aisé pour tous.
L’intégration dans les moments de changement (installation,
retraite, projet, création d’une Cuma ou autre…) de moments
d’échanges sur le ressenti individuel et la compréhension de la
vie du groupe est fondamental. Croire que l’on va réussir ensemble de manière « naturelle » parce qu’on fait partie de la
même famille ou qu’on fait le même métier est un leurre. On
réussit ensemble parce qu’on se met d’accord sur les principes
de fonctionnement, qu’on débat, qu’on négocie, qu’on écoute,
qu’on affirme, qu’on pose pragmatiquement les problèmes.
Pour que les personnes demandent un rendez-vous, il faut
communiquer sur ces questions, présenter des études de cas,
montrer la réalité des échecs lorsqu’on ne « cause pas », qu’on ne
pose pas le système humain à côté du système économique…
Il faut aussi décupler les formations et interventions qui permettent aux personnes … de mieux se connaître (qu’est-ce que
je veux ? quelles sont les facteurs de réussite ?) et de mieux
connaître les facteurs de réussite d’un groupe humain.
46 Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015
Et du côté des élus et responsables professionnels ?
Il est important de penser un parcours global qui part d’une
sensibilisation jusqu’à l’action et la prévention. Les impacts
économiques et sociaux des RPS sont considérables. Il est
étonnant que cette valeur ajoutée résiduelle ( la qualité de vie
au travail), productrice de marge, facilitatrice de l’adaptation
au changement ne soit pas explorée avec plus de détermination. Des personnes avec moins de RPS, c’est moins de malades
(impact sur les comptes sociaux), c’est plus d’innovation (impact sur les comptes économiques) et c’est plus d’attractivité
(on préfère tous travailler avec des personnes sympas et bien
dans leur peau qu’avec des personnes en souffrance)…
Par ailleurs, il me semble que les élus et responsables professionnels auraient une boussole bien plus valide s’ils utilisaient
les indicateurs RPS comme des cadres pour ne pas faire sortir
de la route une filière, un territoire, un métier… Rappelons
que pour une action RPS, un euro dépensé rapporte 13,6 euros.
Quelles sont les situations les plus fréquentes que vous rencontrez dans la population agricole ? Quelles en sont les
causes ?
Vaste question car nous sommes sur des problématiques dites
François-Régis LENOIR
Maître d’œuvre « Prévention des Risques Psychosociaux »
Consultant & Formateur (44 ans), il est Docteur en Psychologie Sociale, Psychologue, créateur et gérant de la
SARL Puzzle Concept (2002). Avec quinze ans d’expérience en Audit pour la Prévention des Risques Psychosociaux, il est le garant du bon déroulement de la
démarche. Il manage ou participe à des projets comme
Profiler au sein de l’Agence Spatiale Européenne et la
Clinique Spatiale (sélection des astronautes 2008, Bedrest 2006). Il est également Responsable d’audits et
d’actions de réorganisation dans tout type d’établissement, de l’association à la collectivité, de la PME et à
la multinationale, et Responsable de travaux d’études
auprès de la Mutualité Sociale Agricole...
Il est Co-auteur du livre « stress et société 1&2», P.U.
Reims, 2002, 2005, et Co-auteur du Premier Dictionnaire des RPS, SEUIL, 2014 / Dictionnaire de la Fatigue,
SEUIL,2015. Co-responsable et co-auteur du premier
rapport d’étude sur le stress et les Risques Psychosociaux dans le secteur agricole (en collaboration avec
les services d’étude et de
médecine du travail de la
Mutualité Sociale Agricole),
il en a fait la présentation
auprès du Conseil Économique et Social Français
(Paris, 2008).
Conseiller
indépendant
auprès du Ministre de
l’Agriculture dans le cadre
de la mise en place d’un
plan d’actions pour lutter
contre le suicide chez les
Agriculteurs (Annonce à
Rennes,2011).
Maître d’œuvre (d’après la terminologie employée par
la CARSAT), il est habilité pour diriger des audits RPS. Il
est aussi conventionné par la MSA dans le cadre du Plan
de Prévention suicide (2011).
multifactorielles. Pour les personnes en « fort risque psychosocial » et parfois « fort risque suicidaire », nous avons toujours
une déstructuration de l’équilibre psychosocial, soit le plus
souvent en agriculture un surinvestissement professionnel au
détriment des autres moments/lieux de vie. Nous avons souvent – mais pas toujours - une situation technico-économique
dégradée pendant de nombreuses années. Enfin, nous avons
une situation de « comportement viril » par rapport à l’histoire
familiale et à tout l’affectif qui compose tout un chacun.
Il est important de penser un parcours
global qui part d’une sensibilisation
jusqu’à l’action et la prévention
Les personnes que nous recevons sont en souffrance car elles
ne se donnent pas le droit de penser la remise en cause d’un
système qu’elle subisse. C’est le jeune installé qui subit la loi du
père ou du grand-père, c’est l’homme à la cinquantaine qui ne
change pas ses pratiques et son mode de fonctionnement car il
vit encore sous le regard familial et il est quelque peu psychorigide… La culture du changement et de la remise en cause n’est
pas une qualité identique chez les êtres humains, l’habitude
reste une solution de facilité.
Beaucoup ont encore leur destin dans leurs mains cependant
je pense que l’environnement ne joue pas toujours un rôle positif. Quelques exemples : les banques ont de plus en plus de
mal à accompagner l’économie réelle et encore plus l’agriculture… qui a un cycle long ; l’Etat ne sait pas bien manier les
encouragements et son rôle régalien. Enfin, de manière globale, je pense que beaucoup d’acteurs du monde agricole ont
grossi au point de perdre le contact avec des exploitations qui
sont pour la plupart à la taille d’une, deux ou trois personnes.
Cette distance est réelle et symbolique, elle marque une rupture majeure que je résume en un aspect, certains acteurs n’ont
plus des personnes agriculteurs en face mais des « petits clients
nombreux » qu’il serait souhaitable de « normer, stréréotyper »
pour plus de bénéfices, moins de contraintes. La diversité gêne
et l’homogénéisation tant crainte à l’aube de la mondialisation
prend forme déjà à l’échelle nationale ou européenne. Il y a une
tentation à l’institutionnalisation de l’état (ce n’est pas nouveau)
mais aussi des banques, de la MSA, entreprises privées, et parfois des coopératives et tous ces grands machins… En face
de systèmes rodés de plusieurs milliers de personnes, experts,
vous avez des numéros, des identifiants,…
Je ne parle pas des comportements détestables – ils se reconnaîtront – de ceux qui pénalisent les personnes déjà en difficultés (majorations, commissions, pénalités…). Ceux-là sont les
bras armés de la violence institutionnelle, ce sont parfois des
meurtriers et parfois eux-mêmes en burn-out tant leur boulot
est dépersonnalisant.
Quelles sont vos premières réponses ?
Des réponses à plusieurs niveaux. Développer les personnes
pour qu’elles se remettent en cause mais aussi sachent dire non,
reconquérir des solidarités et mutualisations locales (assolement, matériel) et nationales (unité au sein des filières pour
faire face aux interlocuteurs). D’un point de vue économique,
il faut reconquérir la valeur ajoutée en gardant la maîtrise de la
production jusqu’au consommateur. Pour cela, il faut des rapports de force équilibrés dans toutes les filières.
Donc des accompagnements individuels et collectifs de type
coaching , des formations, des créations de groupes, de clubs,
etc.
Connaissez-vous une action remarquable conduite dans un
autre département que l’on pourrait dupliquer chez nous ?
Idéalement les banques de travail (vers Tours) à l’échelle d’un
canton qui permettent de mutualiser toutes les compétences et
tous les moyens humains, il existe des Cuma (Sarthe) remar-
e
is
r
p
e
r
t
n
E
quables où non seulement les personnes ont baissé fortement
leurs charges mais en plus se forment, se développent et vivent
bien car ont développé leurs compétences psychosociales (travailler ensemble)…
Il faut développer les personnes pour
qu’elles se remettent en cause mais
sachent aussi dire non...
Quel devrait être le rôle des conseillers ? Comment l’articuler avec les impératifs commerciaux et économiques ?
Pour moi, il est évident que le facteur psychosocial devrait être
déterminant dans l’action en direction des personnes. Je profile
des créateurs d’entreprise innovante pour des investisseurs et
nous voyons qu’un échec sur deux vient du facteur humain (relation entre les personnes, compétences sociales insuffisantes,
expression inadéquate de sa personnalité, etc…). En agriculture, c’est identique, certaines exploitations ont des difficultés
et ce facteur psychosocial n’est pas assez étudié. Cela est vrai
non seulement à la reprise/installation, mais aussi lors de nouveaux projets (diversification) ou encore simplement parce que
le contexte change vite.
La compétence technique a été acquise et nous n’intégrons pas
les compétences psychosociales, sociales, organisationnelles…
alors qu’elles se travaillent et s’apprennent de la même façon.
Il n’y a pas de réussite commerciale et économique sans des
hommes qui sont bien dans leur travail, qu’ils soient conseillers
ou agriculteurs. Nous avons vu au sein de Puzzle Concept des
entreprises disparaître car elles ne comprenaient plus rien aux
ressorts de la motivation des projets et des actions concrètes.
En résumé, le conseiller doit être capable d’alerter, d’évaluer le
besoin d’évaluation « psychosocial » puis d’articuler sa mission
avec des préventeurs et des curateurs des RPS. Négliger ce rôle,
c’est faire du conseil sans ambition et à court terme.
Enfin, quels sont les grands projets de puzzle-concept en
matière de prévention des RPS en agriculture ?
Ils sont nombreux car, après dix ans de travaux, nous avons à
la fois beaucoup avancé dans l’étude des RPS en agriculture et
nous avons un vrai challenge devant nous, celui de comprendre
la relation entre tous les facteurs classiques (psychologiques,
économiques, sociaux, historiques) et d’autres plus complexes
(transgénérationnel, psychosociologie des territoires, ethnologique…). En fait, une condition doit être posée en agriculture
comme elle l’est dans les autres systèmes, pourquoi certains
territoires voient les RPS se démultiplier et pourquoi d’autres
sont quasiment indemnes… toute chose égale (ou presque) par
ailleurs…
En résumé, un grand programme de recherche avec plusieurs
recrutements à la clef dans plusieurs disciplines, des actions
« politiques » pour augmenter encore la prise de conscience et
tendre vers la prévention primaire (réorganisation des filières,
des métiers et de la formation), soutenir la reconnaissance et le
travail pour le traitement en amont du risque psychosocial et
du risque suicidaire.
48 Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015
Les
nouveautés
en matière
de permis
de conduire
Depuis le 8 août 2015, toute personne en
possession de son permis B peut conduire un
véhicule agricole. En effet, L’article 87 de la
loi n° 2012-387 du 22 mars 2012 relative à la
simplification du droit et à l’allégement des
démarches administratives a été remplacé
par l’article 27 de la LOI n° 2015-990 du 6 août
2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité
des chances économiques.
C
e nouveau texte modifie l’article L221-2 du code de la
route, son objectif étant d’élargir le champ d’application
de la dérogation du permis poids lourd et l’autorisation
accordée de conduire des véhicules agricoles avec un simple
permis B.
Cette dérogation avait été accordée à certaines catégories de
conducteurs : ceux qui avaient cessé leur activité agricole mais
aussi les employés municipaux, ainsi que les affouagistes, ceci
afin de pouvoir conduire les tracteurs des communes et pour
des usages autres qu’agricoles ou forestiers.
Aujourd’hui, cette règle a été élargie à toute personne titulaire
du permis B (*) qui se voit autorisée à conduire tous les véhicules et appareils agricoles ou forestiers dont la vitesse n’excède
pas 40 kilomètres par heure, ainsi que les véhicules qui peuvent
y être assimilés, sans être titulaire du permis poids lourds.
Cette dispense va même plus loin, dans le cadre de l’activité
(*) Le permis B autorise la conduite des véhicules ayant un
poids total autorisé en charge inférieur à 3,5 tonnes affectés au
transport de personnes et comportant, outre le siège du conducteur, huit places assises au maximum ou affectés au transport
de marchandises l’article. L221-2 du code de la route rappelle en
préambule que le fait de conduire un véhicule sans être titulaire
du permis de conduire correspondant à la catégorie du véhicule
considéré est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros
d’amende.
En tant que stagiaire, apprenti
ou salarié, le
conducteur doit
avoir au moins
16 ans pour
conduire un
ensemble tracteur + véhicule
remorqué ou un
tracteur avec
outil porté.
agricole à travers une dispense totale de permis : ainsi, pendant
la durée de son activité agricole, un conducteur de tracteur
agricole et appareils agricoles ou forestiers peut conduire sans
permis à condition que le véhicule qu’il conduit soit attaché
à une exploitation agricole ou forestière, à une entreprise de
travaux agricoles ou à une coopérative d’utilisation de matériel
agricole.
L’article R. 221-20 du code de la route précise que le tracteur
agricole s’entend y compris la remorque sans limite de poids
total en charge autorisé (PTAC).
S’agissant des appareils agricoles, il faut entendre les machines
agricoles automotrices, les ensembles comprenant un matériel
remorqué, les ensembles comprenant un véhicule tracteur et
plusieurs remorques ou matériels remorqués ainsi que les ensembles comprenant une remorque transportant du personnel.
Attention à l’âge limite pour conduire
En tant que stagiaire, apprenti ou salarié, le conducteur doit
avoir au moins 16 ans pour conduire un ensemble tracteur +
véhicule remorqué ou un tracteur avec outil porté à condition
que cet ensemble respecte le gabarit routier en termes de masse
admissible à l’essieu et de longueur et que sa largeur hors tout
ne dépasse pas 2,50 m, sachant que la largeur retenue pour rester dans le gabarit routier est 2,55 m.
Il faut avoir au moins 18 ans pour conduire un véhicule de plus
de 2,50 m de large, conduire un ensemble comprenant un véhicule tracteur et une remorque transportant du personnel, ou
un tracteur avec plusieurs remorques ou matériels remorqués,
ainsi que pour la conduite de toutes machines dangereuses.
L’usage agricole
Afin de bénéficier de la dispense de permis de conduire, une
mention relative à l’usage du véhicule « véhicule agricole –numéro d’exploitation » doit être inscrite sur le certificat d’immatriculation. En tant qu’exploitant, entrepreneur de travaux
agricoles ou forestiers, ou Cuma, le propriétaire du véhicule
fait la demande d’inscription de cette mention spécifique en
préfecture en apportant la preuve de son affiliation à la MSA
pour pouvoir inscrire son numéro d’exploitation (article 4 de
l’arrêté du 9 février 2009).
Le propriétaire peut justifier l’usage agricole en apposant une
plaque avec son numéro d’exploitant, fixée à l’arrière du véhicule. Avec le nouveau système d’immatriculation des véhicules
(SIV), cette plaque vient en complément de la plaque d’immatriculation.
Pour que le conducteur puisse bénéficier de la dérogation de
permis, des critères d’affiliation aux régimes de protection
sociale des non-salariés et des salariés des professions agricoles sont considérées, en lien avec les activités agricoles telles
qu’elles sont mentionnées respectivement aux articles L. 722-1
et L. 722-20 du code rural.
Les cotisants au régime agricole et qui peuvent conduire sans
permis B sont :
- Les chefs d’exploitation ou d’entreprise à titre principal ou
temporaire, et par extension les conjoints participant aux
travaux, les collaborateurs à titre principal ou secondaire et
les aides familiaux mineurs (mais avoir plus de 16 ans pour
conduire) et majeurs.
- Les retraités qui poursuivent la mise en valeur d’une surface
minimale d’assujettissement.
- Les salariés agricoles, qu’ils soient en activité à temps plein ou
en contrat à durée déterminée,
Dans le cas de l’entraide, tous ceux qui ont une activité agricole
et qui cotisent à la MSA (un voisin agriculteur ou son fils, ou
son salarié) peuvent donc conduire sans permis les véhicules
agricoles qui sont rattachés à l’exploitation voisine.
Attention, pour les prestations en dehors de l’activité agricole
ou forestière que pourraient faire un agriculteur, une Cuma
ou une ETA, à la demande d’une commune par exemple : le
conducteur du tracteur devra être en possession du permis B,
au même titre qu’un conducteur d’entreprise de travaux publics ou d’entreprise industrielle.
Contact :
Mélanie Sire
Service Entreprise
05 53 77 83 19
[email protected]
e
Entrepris
Le prêt d’honneur
Initiative Aquitaine Agri
Un nouveau
dispositif d’aide
pour les installations
sans DJA.
C
’est un dispositif qui
a été inventé et testé
en Dordogne depuis
2010, en partenariat entre
la Chambre d’agriculture et
le réseau France Initiative.
Sous l’impulsion du Conseil
Régional Aquitaine et avec
l’appui du FSE, il a été étendu
à toute l’Aquitaine depuis ce
début d’année 2015.
Qu’est-ce que c’est ?
A qui est-ce destiné ?
A tous les porteurs de projet
non éligibles à la DJA (du
fait du diplôme ou de l’âge),
et qui ont un projet d’installation à titre principal (ou se
sont installés à titre principal
depuis moins d’un an).
Quelles sont
les conditions ?
Il faut pouvoir justifier d’un
apport personnel (mobilisé ou pas pour le projet) au
moins égal au montant du
prêt. Le prêt d’honneur doit
également s’adosser à un prêt
bancaire classique. Il peut
financer tout investissement
lié à l’exploitation, y compris
du fonds de roulement.
Comment en faire
la demande ?
La première démarche à
réaliser est de contacter le
Point Accueil Installation
Transmission pour engager
la demande (05 53 77 83 60 /
[email protected]). Le porteur de projet doit ensuite
monter un dossier économique puis le défendre devant un comité régional, qui
donne une réponse immédiate.
Quels avantages ?
Au-delà de l’absence de taux
d’intérêt, le principal atout
du prêt d’honneur est de faciliter l’accès au prêt bancaire,
en diminuant la demande
de prêt classique mais aussi
en rassurant les banques sur
la solidité du projet via un
accompagnement cadré des
projets et une validation en
comité régional.
L’engagement de la Chambre
d’agriculture est un accompagnement personnalisé tout
au long de la démarche, et
plus particulièrement lors de
la présentation du projet en
comité régional.
04/2015 - C41501 - Édité par Crédit Agricole, S.A., agréé en tant qu’établissement de crédit – Siège social : 12, place des États-Unis, 92127 Montrouge Cedex –
Capital social : 7 729 097 322 € – 784 608 416 RCS Nanterre. Crédit photo : Getty Images.
Un prêt à 0 %, d’un mon-
tant compris entre 5 000 et
20 000 €, d’une durée comprise entre deux et cinq ans.
# NOUVEAU : LIVRET PROJET AGRI
Pour 1 € de Droits générés par les intérêts de votre épargne,
ce sont 100 € de crédit à un taux préférentiel pour votre installation.
Dans les conditions et selon les limites indiquées au contrat Compte Sur Livret (CSL) PROJET AGRI. Offre réservée aux personnes physiques.
Sous réserve d’étude et d’acceptation de votre dossier de prêt par votre Caisse régionale.
credit-agricole.fr
Contact :
Centre de l’emploi et de la formation
Jocelyne Chollet - Tél : 05 53 77 83 50
271 rue de Péchabout
47 000 Agen
CEF
Recruter et gérer ses équipes
ne se fait pas au hasard !
Il ne faut pas négliger la gestion des ressources humaines sur l’exploitation,
dans l’entreprise agricole et para-agricole .
Q
ui porte le projet d’exploitation, le projet
d’entreprise ? L’exploitant agricole, le chef d’entreprise bien sûr ; mais il n’est
pas le seul. Les salariés permanents ou saisonniers le portent
aussi à leur manière.
C’est au travers de leurs degrés
d’investissement et de motivation, au travers des missions
et champs de responsabilités
investis qu’ils contribuent à
la faisabilité et au développement du projet d’exploitation,
d’entreprise.
Chaque personne travaillant sur l’exploitation, au sein
de l’entreprise, se trouve au
cœur du projet, pleinement
ou ponctuellement, en emploi
saisonnier ou durable. Chaque
personne est « actrice » du
projet et de son développement. Le chef d’entreprise
doit en être conscient, pour,
à partir de là, en tirer des enseignements. Toute nouvelle
personne embauchée devra
partager le projet : par conséquent, recruter n’est pas un
acte anodin !
Recruter se pense,
se réfléchit
Recruter, c’est au moins
prendre le temps de répondre
à quatre questions essentielles :
. De quelles compétences
mon exploitation a-t-elle
besoin ?
. Quelles missions la personne recrutée devra-telle investir ? Quel sera son
champ de responsabilités ?
Et avec quels objectifs de travail ?
. Comment donner à la
personne recrutée accès
1
2
3
au projet d’entreprise ? Comment intégrer et mobiliser la
personne à faire « bien » son
travail ?
. Comment partager l’information en lien avec
l’activité ? Comment communiquer, expliquer ? donner du sens aux consignes de
travail ?
4
Le recrutement
renvoie directement
à la gestion,
au management
des équipes
Trouver une personne compétente, avec un niveau d’autonomie significatif et suffisant pour apporter sa valeur
ajoutée est déjà un exercice
en soi. Lui faire partager
le projet d’entreprise pour
qu’elle puisse se l’approprier
et donner le meilleur d’elle-
même en est un autre .Recruter et manager une personne
ou une équipe s’anticipe et
s’organise.
C’est avant tout pour le chef
d’entreprise et d’exploitation
la nécessité de s’interroger
sur ses pratiques pour les
mettre en question et les faire
évoluer .
Peu confortable ? Peut-être,
mais absolument indispensable ! L’évolution d’un système de travail passe inévitablement par l’évolution des
hommes qui le composent.
Le conseil en Gestion des ressources humaines développé
par le CEF de la Chambre
d’agriculture accompagne l’entreprise dans ses projets de recrutement et de management
des équipes.
Campagnes 47 - supplément technique - Décembre 2015 51