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Prévention mission PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS CAISSE GÉNÉRALE DE SÉCURITÉ SOCIALE DE LA RÉUNION Revue trimestrielle - Éditée par la CGSS de La Réunion - septembre 2011 - Numéro 54 Avec la prévention, pas de bricolage P2 / SOREBRIC. Nos salariés d’aujourd’hui sont ceux de demain P3 / Nos Droits P4 - 5 / Dossier : Action régionale : avec la prevention, pas de bricolage Le « Guide des bonnes pratiques » Le logiciel « Brico’Prév » LA LIGNE PRÉVENTION P6 / INRS. La grille Digest, un outil d’auto évaluation P7 / Partenaire CGPME. Former des référents sécurité, une priorité P8 / BLOC NOTES C.G.S.S. Réunion éditorial Il y a 20 ans, sur impulsion européenne (directive cadre), le code du travail a considérablement évolué en matière de prévention des risques professionnels et la hiérarchisation des mesures de prévention a laissé la place aux principes généraux de prévention. La révolution était plus importante que ce premier alinéa pourrait le laisser supposer. En pratique, c’est l’obligation de résultat qui s’est imposée à l’employeur en matière de santé au travail, en lieu et place des très nombreuses obligations de moyens: tous les textes réglementaires étaient ainsi destinés à évoluer dans la même direction. Le Mot du CHSCT SOREBRIC NOS SALARIES D’AUJOURD’HUI SONT CEUX DE DEMAIN Entretien avec Clotilde Virapin, assistante de direction et membre du CHSCT1 du magasin de Saint-Paul et Michaël Féau, directeur des ressources humaines. L’obligation était faite au chef d’entreprise d’évaluer les risques professionnels de son activité, et de mettre en place une démarche de prévention assise sur cette évaluation et pour l’obtention d’un résultat. Le Code du travail consacrait ainsi une démarche de progrès en matière de prévention des risques professionnels. Dix ans plus tard, en 2001, un décret imposait la transcription de l’évaluation des risques dans un document, dit « document unique », qui devenait ainsi la première étape d’une bonne gestion des risques professionnels en entreprise. Pendant toute cette période, les organismes de prévention, telle la CGSS, ont multiplié les communications sur le sujet, et construit de très nombreux outils pour aider les chefs d’entreprise à satisfaire à cette obligation. Des points de situation ont été faits, et, en ce mois d’août 2011, un nouveau point vient d’être réalisé : même si elle progresse, notre région n’a pas encore la moyenne, puisque seulement 40% des entreprises ont réalisé leur document unique. Un nouvel outil est aujourd’hui proposé, pour la branche professionnelle des magasins de bricolage et de la quincaillerie. Ce nouvel outil, informatisé, a été conçu pour être adaptable à toute activité, qu’elle soit de cette branche ou non. Il fait suite à une série d’audits dans cette branche plutôt en retard en matière de prévention, et dont le présent numéro rend partiellement compte. Alain IGLIKI Mission Prévention vous ouvre une page ! Vous avez des questions, des suggestions, des remarques à nous faire partager… n’hésitez pas à nous écrire… CGSS - Prévention Rubrique Courrier des lecteurs 4 Bd Doret - 97704 Saint-Denis CEDEX 09 Mail : [email protected] LA LIGNE PRÉVENTION 2 Michaël Féau, directeur des ressources humaines. Mission Prévention : MP : Comment procédez-vous en cas Comment est structuré votre CHSCT ? Jusqu’en 2008, nous avions un seul CHSCT piloté de façon centrale. Pour être plus près du terrain, pouvoir répondre aux problématiques spécifiques de chaque surface de vente et intervenir plus efficacement et plus rapidement, nous avons décidé de mettre en place des relais dans nos cinq magasins. Les trois plus grands magasins disposent aujourd’hui de leur propre CHSCT composé de trois membres. Dans les deux autres, les délégués du personnel assument ces fonctions. d’accident ? Depuis près de 2 ans, nous avons mis en place des enquêtes post-accident du travail. Dès la survenance d’un accident ou d’un « presque » accident, les membres du CHSCT sont informés et initient rapidement cette enquête formalisée sur un document de synthèse. Elle consiste à recenser les caractéristiques de l’accident et d’identifier les éventuelles mesures correctives ou préventives permettant de limiter ou d’éviter le risque d’un nouvel accident. Tous les 3 mois, en réunion de CHSCT, elles sont étudiées en détail. Un exemple d’action concrète qui en a découlée a été la généralisation des cutters à lame rétractable pour limiter le risque de coupures lors du déballage des marchandises. MP : Comment circule l’information ? Le CHSCT est un relais « terrain » dans les magasins. Il facilite les échanges. Ses membres remontent les informations et leurs observations à la direction du magasin. L’ensemble des IRP sont toujours tenues au courant de ce qui se passe. Nous privilégions les échanges d’information et la proximité afin d’être plus efficaces et d’obtenir l’adhésion du plus grand nombre. Plus nos collaborateurs seront sensibilisés à la sécurité et aux conditions de travail, plus ils seront attentifs et partie prenante. Par ailleurs, nous distribuons aussi régulièrement à tous nos collaborateurs des notes de services sur la sécurité et les bonnes pratiques. 2 MP : Quelles formations privilégiez- vous ? Depuis 3 ans, nous avons énormément investi dans la formation sécurité, à hauteur de 2 000 h/an (SST, PRAP, CACES, Habilitation électrique, Incendie, …). Tous les membres du CHSCT et de l’encadrement ont été formés à la gestion des risques. 30% de nos collaborateurs sont SST. 50 % ont reçu une formation PRAP 3 , avec pour objectif d’atteindre les 100 % d’ici 3 ans. Même si notre moyenne d’âge n’est que de 34 ans, cette démarche préventive nous paraît essentielle, car nos salariés d’aujourd’hui seront pour la nos droits Jurisprudence UTILISATION D’UNE MACHINE PAR UN STAGIAIRE COUR DE CASSATION (Chambre Criminelle) – 4 octobre 2005 – Pourvoi n° 05-82-400 (Arrêt signalé dans le Bulletin mensuel Dictionnaire permanent sécurité et conditions de travail, n°271 du 8 novembre 2005, P 3649) Un élève d’un lycée professionnel a été victime d’un accident du travail au cours d’un stage en entreprise. L’accident s’est produit alors qu’il utilisait une cisaille à guillotine pour découper du carton. Il a été blessé par la lame de la machine alors qu’il essayait de décoincer un carton à la main. Le directeur de l’usine a été condamné pour le délit de blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois. La cour d’appel a relevé que le directeur d’usine avait reconnu que la cisaille guillotine, à l’origine de l’accident, n’aurait pas du être utilisée pour découper du carton mais uniquement de la tôle. De plus, si la machine disposait de protecteurs, de deux boutons d’arrêt d’urgence et d’un double pédalier au sol, nécessitant l’intervention simultanée de deux opérateurs, les deux pédaliers avaient été rapprochés afin que le même opérateur puisse agir simultanément sur eux. L’un des trois dispositifs de sécurité était alors mis en échec. plupart ceux de demain. Par ailleurs, lors de la mise en place de nouveaux outils ou procédures de travail (compacteurs à cartons, matériel de levage, machine de découpe de bois, matériel de détection incendie), nous prenons toujours le temps d’informer et de former les équipes. MP : Quels sont vos principaux investissements ? Pour veiller aux bonnes conditions de travail, au confort et à la santé de nos équipes, nous avons effectué de nombreux investissements en matériel : caisses tactiles dotées de douchettes qui permettent de contourner les articles pour lire les codes barres au lieu de manipuler les articles lourds et/ou encombrants, renouvellement du parc de matériels de manutention (tire palettes, chariots électriques, girafes), remplacement des systèmes d’aspiration dans nos ateliers de découpe du bois… Par ailleurs, nous avons proscrit les escabeaux, et veillons à ce que les règles de sécurité (port des EPI, nettoyage, maintenance…) soient parfaitement bien respectées. Enfin, afin de limiter les risques, nous effectuons les gros travaux (comme récemment, la réfection de l’éclairage des magasins de St-Paul et de Ste-Clotilde) en dehors des heures d’ouverture des magasins. 1. CHSCT : Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail 2. IRP : Institutions Représentatives du Personnel 3. PRAP : Prévention des risques liés à l'activité physique La cour d’appel a donc jugé qu’en affectant un stagiaire, venu dans le cadre de sa scolarité en lycée professionnel, effectuer un stage en entreprise, à une activité de production, sur une machine privée de ses sécurités, qui nécessitait normalement deux opérateurs et dans des conditions non conformes à la destination de cet équipement de travail, le directeur d’usine avait commis une faute caractérisée qui exposait autrui à un risque d’une particulière gravité qu’il ne pouvait ignorer. Le directeur forme un pourvoi en cassation. Il invoquait le fait qu’aucun délit de blessures involontaires ne pouvait être retenu à son encontre dès lors qu’il n’avait enfreint aucune règle de sécurité au travail. En effet, la cisaille guillotine avait fait l’objet d’une mise en conformité l’année précédent l’accident. Un organisme spécialisé en diagnostic des équipements de travail avait préconisé certaines modifications de la machine et celles-ci avaient été mises en œuvre par l’entreprise. De plus l’inspection du travail et la CRAM avaient déclaré, par la suite, que l’équipement de travail était conforme à l’article R.233-16 du code du travail. Le directeur se prévalait également du fait que le stagiaire avait commis une faute en voulant décoincer manuellement les cartons sur la machine, alors qu’il avait pourtant une certaine expérience. Il avait en effet déjà accompli, l’année précédente, un stage dans la même entreprise. La Cour de Cassation rejette le pourvoi. Elle relève que la cour d’appel a parfaitement caractérisé le délit de blessures involontaires. Le directeur d’usine avait bien commis une faute caractérisée en laissant un jeune stagiaire inexpérimenté à un poste de production, sur une machine, privée de plus, de ses sécurités. La machine était utilisée à une autre finalité que celle prévue et ceci présentait une pratique habituelle que le directeur d’usine avait laissé perdurer. 3 DOSSIER action régionale AVEC LA PREVENTION, PAS DE BRICOLAGE L’action régionale qui cible actuellement les activités des matériaux de construction, de bricolage et les magasins populaires s’inscrit dans la continuité des travaux déjà entrepris dans le but d’agir dans les secteurs prioritaires. Article rédigé par Marion Bloquet (Etudiante Master Environnementaliste Groupe ISA Lille. Service PRP de la CGSS). Marion Bloquet, chargée de l'action " bricolage" Présentation de la campagne d'audit Le Comité Technique National G (Commerces non alimentaires) de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAMTS) a retenu plusieurs orientations de prévention qui seront appliquées dans les commerces de matériaux de construction, de détails de bricolage ayant une surface supérieure à 400 m² et de quincaillerie et de droguerie ayant une surface inférieure à 400 m². Une importante campagne d’audit Ainsi, pour le plan d’actions 2009/2012, l’accent a été mis sur : le risque routier ; les chutes de plain-pied ; l’amélioration de l’accueil et la formation des nouveaux embauchés ; la prévention du risque de Troubles musculosquelettiques (TMS). En adéquation avec le programme de la CNAMTS et désireuse de voir ces entreprises s’engager dans une politique d’intégration de la prévention des risques professionnels, la CGSS et ses partenaires (ARVISE, Intermétra-Métrag et SISTBI) ont réalisé une campagne d’audits. Ils ont également développé des outils d’accompagnement des entreprises dans la prise en compte de la prévention. Un bilan a été présenté lors de la Matinée de la Prévention du 1er septembre 2011. 257 entreprises ciblées L’étude du contexte régional a montré que les établissements visés par l’action étaient au nombre de 257. La majorité d’entre eux (54%) LA LIGNE PRÉVENTION 4 sont de types quincailleries/drogueries avec une surface inférieure à 400 m². En plus d’être les plus présentes dans le maillage professionnel réunionnais, les quincailleries/drogueries sont aussi les plus sinistrées. En effet, la majorité des sinistres sont recensés dans ces établissements (62% des accidents de travail, 71% des accidents de trajet et 100% des maladies professionnelles). La répartition des audits a ainsi privilégié ces entreprises, lieu où les actions de prévention sont les plus urgentes. Enfin, 69 établissements de bricolage ont été audités ce qui représente 26,8% de la branche d’activité. Peut (bien) mieux faire De nombreux éléments ont été évalués lors de la campagne d’audit, parmi les plus importants en matière de prévention : le Document Unique, le risque routier, la circulation en entreprise, l’accueil et la formation des nouveaux salariés, les troubles musculosquelettiques. Les résultats de ces audits mettent clairement en évidence, l’absence de Document unique dans plus de la moitié des cas, un important déficit d’information et de formation, le non respect de nombreuses consignes de prévention… (voir résultats détaillés en page 5). Pour accompagner les employeurs dans la gestion de la santé et de la sécurité au travail, la CGSS et ses partenaires ont développé le « Guide des bonnes pratiques » et le logiciel informatique « Brico’Prév ». La prévention, c’est l’affaire de tous Il est primordial que l’employeur s’investisse dans sa démarche de prévention et qu’il implique tous ses salariés. C’est ensemble qu’ils sont à même de construire une politique de prévention des risques professionnels pertinente. Le but est de sensibiliser et d’informer les employeurs sur leurs risques et leurs obligations. Puis, de leur donner les outils permettant de maitriser ces risques et de répondre à ces obligations. L’enjeu est l’autonomie de l’entreprise dans sa démarche d’amélioration de la santé, la sécurité et des conditions de travail. Ainsi, la CGSS espère aider les entreprises à garantir leur capital humain et leur santé économique en insufflant une énergie nouvelle à la profession. Claire Bonoris qui est en robe noire sur la photo, chargée de l'action DU LES PRINCIPAUX RESULTATS DE L’AUDIT Le Document Unique : 56, 5 % des entreprises auditées n’en ont pas La première phase de l’action de prévention est l’évaluation des risques professionnels. Selon les articles R. 4121-2 à 5 du Code du Travail : « L’employeur transcrit et met à jour dans un document dit Document Unique les résultats de l’évaluation des risques pour la sécurité et la santé des travailleurs ». Cette démarche permet de mettre en œuvre une politique de prévention dans les entreprises pouvant être ensuite déclinée en actions. Néanmoins, le Document Unique n’est pas rédigé pour plus de la moitié des entreprises (56, 5 %). Le risque routier, un déficit de protocole et d’information Un salarié sur la route, c’est un salarié au travail. Plusieurs aspects de ce risque ont été évalués : le risque lié à la livraison de marchandises par une entreprise extérieure : sa maîtrise demande l’élaboration d’un protocole de sécurité chargement/déchargement permettant de coordonner les activités du magasin et du fournisseur. Il n’est effectué que pour 15, 9 % des entreprises ; le risque routier de mission, plus particulièrement la mission de livraison : il apparait que 88 % des entreprises possèdent au moins un véhicule (véhicule utilitaire léger, camion ...). Ces véhicules sont équipés en éléments de sécurité passive (A.B.S., airbags, climatisation …) à hauteur de 64 % ; le risque routier de trajet : il concerne le trajet qu’effectue le salarié de son domicile jusqu’à son lieu de travail et jusqu’à son lieu de repas. Les entreprises sensibilise et informe peu leurs salariés sur ce risque (14, 5 % des entreprises). La circulation en entreprise, sol en mauvais état et circulation encombrée Le risque de chute de plain-pied intervient pendant le déplacement du salarié et sur des surfaces planes ou présentant des ruptures de niveaux. L’étude de la circulation en entreprise a démontré que, pour bon nombre d’audités (46, 4 %), le sol n’était pas dans un état correct. La sensibilisation a été bien intégrée dans la prévention des chutes de plain-pied (59, 4 %), elle se concrétise le plus souvent par des consignes sur le rangement des postes de travail et est transmise, la plupart du temps, oralement. Malgré cela, il a été constaté que 18, 8 % des entreprises présentent des espaces de travail surchargés et 30, 4 % des entreprises présentent des allées de circulation encombrées. L’accueil et la formation des nouveaux salariés, des résultats insuffisants L’employeur est tenu d’informer et de former ses salariés. Les formations portent non seulement sur la maîtrise de l’environnement de travail mais aussi sur les risques spécifiques du poste de travail. Elles sont à dispenser lors de l’embauche et à renouveler aussi souvent que nécessaire. De plus, les salariés non permanents (CDD, stagiaires, intérimaires, apprentis …) doivent bénéficier de la même politique de prévention que les salariés permanents (CDI). Ainsi, il a été constaté que parmi les entreprises embauchant des salariés non permanents (74 %), 66 % leur délivraient une information générale sur l’entreprise (livret d’accueil, visite …) et 56 % les formaient aux risques généraux présents dans l’entreprise. De plus, lorsque ces salariés sont amenés à occuper un poste de travail particulier (liés à l’électricité, aux machines ou engins divers …), 60 % d’entre eux reçoivent une formation et/ou une habilitation adaptées. Les Troubles musculosquelettiques, encore un effort à faire Les TMS regroupent un grand nombre de maladies qui touchent les parties du corps permettant de se mouvoir et de travailler (tendons, muscles et articulations au niveau du cou, dos, coude, poignets, genoux …). Ils apparaissent lorsque que des tâches sont répétitives ou difficiles par exemple comme c’est le cas pour les manutentions manuelles. La règlementation française limite le port de charges à 25 kg. L’implication des entreprises et l’adaptation au contexte des fournisseurs a permis le respect de cette limite pour environ 70 % des professionnels. Si la charge est plus lourde ou dès que cela est possible, il est préférable d’utiliser des moyens d’aide à la manutention (chariots, diables, transpalettes …). Ils doivent être adaptés à la tâche à effectuer et au lieu d’évolution. Le « Guide des bonnes pratiques » Il correspond à un ensemble de fiches reprenant les sujets évoqués dans le questionnaire d’audit. En format papier, il permet une diffusion optimale de l’information (la plus concise et complète possible), une manipulation facile et une association pratique : 1 fiche = 1 thème = 1 couleur. Au nombre de 15, elles contiennent : u Une présentation succincte de la règlementation en vigueur ; u Des mesures techniques et pratiques adéquates au thème dont il est question ; u Une adaptation concrète aux magasins de bricolage ; u Des exemples de brochures élaborées par l’INRS sur le thème de la fiche. Les fiches sont présentées dans une pochette introduisant différentes définitions (risque, danger, exposition) ainsi que les principes généraux de prévention. Elles rappellent également la responsabilité du chef d’entreprise dans l’organisation de la sécurité. Le logiciel « Brico’Prév » Véritable outil de traçabilité, ce logiciel fonctionne en complément du « Guide des bonnes pratiques ». Il accompagne les chefs d’entreprise dans la concrétisation et l’organisation de leur politique Santé et Sécurité au travail. La page d’accueil permet de renseigner quelques informations principales sur l’entreprise et d’ajouter un logo. Il permet l’accès à : u Document Unique : identification, évaluation des risques et impression du plan d’actions ; u Gestion des salariés : renseignements sur les salariés et suivi de leurs formations ; u Gestion des vérifications et contrôles : aide à la gestion des vérifications et contrôles ; u Recyclages à effectuer : liste des salariés ayant une date de recyclage de formation dépassée ; u Vérifications et contrôles à effectuer : liste des matériels et domaines dont la date de vérification/contrôle est dépassée ; u Fiche Individuelle d’exposition : document vierge à imprimer et compléter dans le cadre de la gestion du risque chimique lorsque le salarié est présent dans l’entreprise ; u Attestation d’exposition : document vierge à imprimer et compléter dans le cadre de la gestion du risque chimique lorsque le salarié quitte l’entreprise. 5 Entreprise INRS LA GRILLE DIGEST, UN OUTIL D’AUTO EVALUATION (Article rédigé par Claire Bonoris (Etudiante Master Environnementaliste Groupe ISA Lille. Stagiaire Service PRP de la CGSS) Grille d’auto évaluation élaborée par l’INRS, Digest a été conçue pour répondre au mieux aux besoins des TPE et PME. Intuitif et utilisant un vocabulaire adapté aux entreprises de petite taille, ce programme leur permet de s’auto évaluer dans le but d’améliorer de manière continue leur politique de Santé et Sécurité au Travail (SST) sur 10 thèmes, selon 4 notes. GRILLE DE PRESENTATION DES 10 THEMES D’EVALUATION DE L’OUTIL DIGEST Les 10 thèmes traités correspondent aux différents sujets sur lesquels repose la gestion de la SST. Ils représentent donc des domaines dans lesquelles l’entreprise peut s’investir pour améliorer sa politique de prévention. Thèmes d'évaluation D Sujet 1 - Organisation générale : gestion de la production, ordre, propreté, signalisation, accueil exterieurs, référent santé et sécurité au travail Sujet 2 - Evaluation des risques Sujet 3 - Actions préventives : aménagement en sécurité des postes et des situations de travail Sujet 4 - Traitement des situations d'urgence (accidents, incendies, …) et analyse des incidents, anomalies, accidents de travail C B A Pour chaque sujet, il existe 4 notes (colonnes de D à A) correspondant à 4 types de comportement vis-à-vis de la Santé Sécurité au Travail : D = non impliqué C = réactif B = organisé A = proactif Sujet 5 - Vérification périodique et maintenance des équipements Sujet 6 - Attitude de l'entreprise vis-àvis du recrutement des opérateurs (CDI, intérim, CDD, Stagiaires, apprentis, …) Sujet 7 - Formation continue en Santé et Sécurité au Travail, compétences, rôles, responsabilités Le but est bien entendu de tendre vers un comportement proactif et d'atteindre la lettre A Sujet 8 - Achats (matériels, machines, matières, produits, constructions, services …), sous-traitance, chantiers Sujet 9 - Santé et Sécurité au Travail et suivi médical Sujet 10 - Politique, objectifs, indicateurs, communication, valeurs en Santé et Sécurité au Travail Chaque sujet/thème est présenté sous forme de grille à lire linéairement. Les contenus des cellules décrivent une situation et/ou un comportement concret(s). Pour chaque ligne, l’entreprise devra se positionner dans la cellule la décrivant au mieux au moment des faits. EXEMPLE D’UNE GRILLE D’AUTOEVALUATION Sujet 2 - Evaluation des risques Objectifs : j'intègre dans nos pratiques professionnelles l'identification systématique des situations dangereuses et l'évaluation des riques(1), en prenant des précautions dans la mise en œuvre pour être autonome et avoir un résultat qui corresponde le plus possible à la réalité (2), et en faisant des mises à jour de façon régulière (3). D 1 C B Evaluation 31/03/10 15/03/11 A E0 E1 je considère qu'il n'ya pas ou peu de situations dangereuses dans l' entreprise. Je procède formellement aux identifications de certaines situations dangereuses. Je procède régulièrement à l'inventaire des situations dangereuse prévisibles et à une évaluation des risques correspondants. Notre évaluation des risques intègre les situations actuelles et futures de travail ( projets de nouvelles machines, nouveaux jeux locaux et équipements, nouveaux produits, …). a b Pas d'action menée sur ce thème. Je demande à une personne exterieure à l'entreprise (stagiaire, consultant, …) de me rédiger le DUER* de mon entreprise. Je m'investis personnellement et j'organise l'élaboration du DUER règlementaire de mon entreprise. Nous consignons ces situations dangereuses actuelles et futures dans le DUER de notre entreprise. a a Pas d'action menée sur ce thème Une partie de mon personnel participe occasionnellement à l'élaboration du DUER Tout notre personnel participe régulièrement à l'élaboration du DUER. a b Pas d'action menée sur ce thème je mets à jour une fois par an le DUER Nous mettons à jour le DUER lors de tout événement important touchant à la S et ST. a a 2 3 1. Une évaluation initiale E0 : Lors de la première évaluation, l’entreprise devra reporter pour chaque cellule la lettre de la colonne correspondante en bout de ligne, dans la colonne E0. 2. Une évaluation initiale E1 : Cette seconde évaluation se réalise après un délai suffisant pour concrétiser les axes de progrès définis auparavant. E0 : Possibilité de progrès ➔ Je n'ai pas mis beaucoup de choses en place (s2) - E1 : Possibilité de progrès ➔ Je dois commencer par mieux gerer mon carnet de commande et ranger mes ateliers (s2) Une synthese Une fois l’évaluation terminée, l’onglet synthèse permet de représenter graphiquement la situation de l’entreprise LA LIGNE PRÉVENTION 6 Impasse sur le document unique En 2011, 60% des entreprises réunionnaises n’ont pas réalisé leur Document Unique (voir « Les actes du colloque du 25 août 2011 »). Les magasins de matériaux de construction, de bricolage, de quincaillerie ne font pas exception à ce constat puisque 56,5% d’entre eux ne se sont pas investis dans la mise en place de ce document. Par ailleurs, le tissu économique de La Réunion révèle que 98% des entreprises sont des TPE-PME. Encore une fois, cette tendance se constate dans la cible « magasins de bricolage » puisque au moins 79% de ces derniers sont des entreprises de moins de 50 salariés. De plus, la taille des entreprises est un facteur influençant grandement la sensibilité et les moyens mis en œuvre en termes de prévention dans une entreprise. PARTENAIRE CGPME FORMER DES REFERENTS SECURITE, UNE PRIORITÉ Entretien avec Thierry Fayet - Directeur de la commission formation de la CGPME Sollicitée par la CGSS pour participer à la restitution de l’étude sur la sécurité et la santé au travail menée sur les magasins de bricolage à La Réunion, la CGPME a fait part de son expérience et de ses initiatives dans le domaine. Elle a entre autres présenté son projet de « référent sécurité ». Maintenant que ce premier principe a été acté, nous allons nous rapprocher de la CGSS pour concevoir et valider un parcours de formation à part entière intitulé « référent sécurité ». La CGPME pourra ainsi, dans un troisième temps, solliciter les organismes de formation locaux habilités afin de former ces « référents sécurité ». Une fois dotés des compétences nécessaires, ils auront pour mission première d’intégrer le plan de prévention sur les risques hygiène et sécurité au sein de leur société. Chacun d’entre eux sera « le référent » non seulement auprès de son chef d’entreprise, mais aussi des autres salariés, comme peuvent l’être les membres d’un CHSCT au sein d’une entreprise de taille plus importante. La commission formation de la CGPME et la commission régionale de formation de l’Agefos PME travaillent sur un projet commun dans ce domaine. Thierry Fayet - Directeur de la commission formation de la CGPME Mission Prévention : Quelles sont les principales missions de la CGPME ? Elle joue un rôle essentiel en matière d’information de ses adhérents. Le responsable d’une petite entreprise a en effet de plus en plus de « choses à savoir et de règles à respecter », il ne dispose que rarement du temps nécessaire pour assurer une veille régulière et n’a pas les moyens de démultiplier les postes. Il est important de rappeler que cette problématique se retrouve dans la plupart des entreprises réunionnaises, car 88% d’entre elles ont moins de 10 salariés. La CGPME se veut donc un lieu de rencontre, d’échange d’expérience et de savoir-faire, mais aussi un espace d’assistance et de conseil. Nous relayons l’information auprès de nos adhérents via notre lettre interne, notre site intranet et les Matinales que nous organisons régulièrement. MP : Quelles sont les pistes de réflexion de votre commission formation ? Cette commission composée de chefs d’entreprises des secteurs du commerce, de l’industrie et des services a été mise en place à l’initiative de notre président Dominique Vienne. Dirigeant d’un organisme de formation et président du groupe régional de la Fédération de la formation professionnelle, j’en assure moi-même l’animation. La sécurité est l’un de nos thèmes de réflexion ; notamment car elle engage l’entrepreneur qui se doit entre autres d’organiser la formation de ses salariés dans ce domaine. Notre commission œuvre à l’heure actuelle pour la création d’un module de formation « référent sécurité ». Nous préconisons également une structuration des branches professionnelles, dont celle du bricolage à La Réunion. Il s’agit en effet d’un passage obligé pour mieux répondre aux besoins des entreprises et pouvoir mobiliser certains fonds spécifiques. MP : Qu’entendez-vous par « référent sécurité » ? Il s’agit d’une personne dédiée, identifiée et identifiable au sein de chaque entreprise. Ce « référent sécurité » est amené à jouer un rôle essentiel en matière de veille et de suivi de la politique de prévention aux côtés du chef d’entreprise. Il doit mobiliser un savoir être, un savoir faire et un savoir dire, d’où la nécessité de recevoir une formation adéquate. CQP, qu’est-ce que c’est ? Afin de répondre aux difficultés de recrutement, à la qualification et à la valorisation de ses métiers, la branche du bricolage a créé en 1999 des certificats de qualification professionnelle ou CQP. Ces titres sont créés et délivrés au sein d’une branche professionnelle, par la Commission Paritaire nationale de l’emploi et de la formation professionnelle, dans le cadre d’accords qui en définissent le processus de création et de mise en œuvre. Il atteste d’une qualification (généralement acquise à l’issue d’un parcours de formation formalisé) dans un emploi propre à sa branche. Sur les cinq CQP créées pour la branche bricolage (vendeur qualifié, caissier-réassortisseur, employé SAV, chef de secteur, chef de magasin), seule la formation "vendeur qualifié" est dispensée à ce jour à La Réunion. 7 BLOC-NOTES A LIRE Le Document Unique Evaluation des risques professionnels. Aide au repérage des risques dans les PME-PMI (ED 840) Cette brochure aide les chefs d’entreprises à initier de manière simple une démarche d’évaluation des risques. Le risque électrique L’électricité comment s’en protéger ? (ED 548) Simple, didactique et illustré avec humour, ce document s’adresse au personnel d’exécution non-électricien. Sécurité électrique : protection des personnes (ED4190) Ce dossier détaille les mesures de protection, les essais sur plate-forme et le travail en laboratoire en basse tension. Le risque incendie Prévention des incendies sur les lieux de travail (TJ 20) Un aide mémoire juridique sur ce sujet « brûlant ». Le poste de travail Evaluer et mesurer l’exposition professionnelle au bruit (ED 6035) Ce guide présente la réglementation, des notions acoustiques liées à l’exposition professionnelle au bruit et une démarche progressive d’évaluation du risque. L’aménagement des bureaux (ED 23) Cette fiche pratique présente les principales données ergonomiques concernant l’aménagement des bureaux. La manutention Manutention manuelle (TJ 18) Un aide-mémoire juridique très complet sur l’organisation du travail, la formation, l’information… Transpalettes électriques à conducteur accompagnant (ED 36) Une fiche-pratique sur les mesures de prévention à prendre en compte afin d’éviter les risques d’accidents. Chariots automoteurs de manutention La brochure ED 812 donne des conseils sur le choix du matériel le plus approprié et la ED 766 résume les précautions minimales à observer pour la conduite de ces engins. Arrimage des charges sur les véhicules routiers (ED 759) Ce manuel traite des règles générales à respecter pour réaliser un arrimage sûr et de l’arrimage des charges spécifiques (produits bétons, conteneurs, produits palettisés). Le risque chimique La fiche de données sécurité (ED 954) Cet aide-mémoire technique propose une méthodologie de rédaction et d’emploi de la Fiche de données de sécurité (FDS). Activités annexes Poussières de bois. Prévenir les risques (ED 974) Après un rappel des risques pour la santé sont présentés la démarche de prévention et un ensemble d’actions. Valeurs limites d’exposition professionnelle aux agents chimiques en France (ED 984) Cette brochure regroupe dans un tableau unique, les différents agents pour lesquels le ministère chargé du travail a publié des valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP). Les formations à la sécurité Formation à la sécurité. Obligations réglementaires (ED 832) Ce guide présente la formation générale à la sécurité, les formations techniques spécifiques et la formation particulière des membres de CHSCT. Le CACES. Certificat d’aptitude à la conduite en sécurité (ED 96) Cette fiche propose des tableaux récapitulant les catégories d’engins nécessitant un CACES et les recommandations correspondantes. Les travailleurs non permanents Accidents de plain-pied ou APP (ED 4291) Ce document traite des APP qui se produisent en situation de travail et de leur prévention Constituer des fiches de poste intégrant la sécurité (ED 126) L’un des supports écrit permettant à l’opérateur d’être informé sur les risques à son poste de travail peut être la fiche de poste. Le risque routier en mission (ED 986) Ce guide aide les entreprises à évaluer ce risque professionnel et à mettre en place des mesures de prévention adaptées. Ce service en ligne de l’Assurance Maladie-Risques Professionnels met à votre disposition des informations utiles concernant votre compte AT/MP (accidents de travail et maladies professionnelles). Prévention du risque chimique sur le lieu de travail (TJ 23) Cet aide-mémoire présente de façon synthétique la réglementation dans ce domaine. L’intérim (TJ 21) Cet aide-mémoire juridique présente : les obligations de l’entreprise de travail temporaire (ETT) et de l’entreprise utilisatrice (EU) et les droits individuels du travailleur intérimaire. Le risque routier www.net-entreprises.fr Evaluation du risque chimique (ND 2121) Outil d’aide à la décision, cette méthode permet d’établir des priorités en vue de déterminer une politique de prévention en entreprise. Le risque de chute Risques de chute de hauteur (ED 4290) Des conseils essentiels sur ce risque qui constitue la seconde cause d’accidents mortels après ceux de la circulation. En ligne Les entreprises extérieures Intervention d’entreprises extérieures (ED 941) Cet aide-mémoire juridique présente : les obligations de l’entreprise de travail temporaire (ETT) et de l’entreprise utilisatrice (EU) et les droits individuels du travailleur intérimaire. Pour vos commandes de documentation, contactez la Direction de la Prévention des Risques Professionnels au 02 62 90 47 00 ou la Chargée de Mission au 02 62 90 47 09 ou par email en nous indiquant vos coordonnées [email protected] Mission Prévention est une publication de la CGSS Directeur de la publication : Jean Paul Phélippeau Rédacteur en chef : Alain Iglicki Photos : Service Prévention Rédaction : Fabienne Jonca - Coordination : Évelyne Rassi Mise en page et impression : Design System DL : n° 419