la ceremonie de la famille

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la ceremonie de la famille
DISCOURS PRONONCE PAR M. LE PREFET A L'OCCASION DE
LA CEREMONIE DE LA FAMILLE
VENDREDI 19 JUIN 2009
18 HEURES
SALON D’HONNEUR DE LA PREFECTURE
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux de vous accueillir aujourd’hui dans les salons de la préfecture en cette journée où seront mises à
l’honneur des femmes particulièrement méritantes, lauréates de la médaille de la famille.
Je félicite tout particulièrement Madame BARBE Madeleine, seule récipiendaire de cette promotion pouvant
prétendre à l’échelon or, distinction la plus élevée de la médaille de la famille, pour avoir élevé 8 enfants.
Je salue également l’action que mène l’Union Départementale des Associations Familiales du Gers en faveur des
familles depuis plusieurs décennies. Son rôle est primordial dans l’accompagnement de la politique familiale.
Je remercie les Maires des communes d’Estang, de Panassac, d’Aignan et de Lectoure qui se sont investis
personnellement et ont ainsi permis que se déroule cette cérémonie.
Cette contribution est d’autant plus précieuse que les règles qui président à la gestion de cette distinction ne sont
pas encore totalement définies. Depuis 2 ans, nous vivons une période transitoire qui a définitivement mis un terme
au dispositif de la médaille de la famille française, en lui substituant celui de la famille.
Pour l’heure, les critères d’obtention sont ceux qui ont été arrêtés lors de la création de la médaille de la famille
française, en 1920.
Basés, sur un principe simple qui consiste à récompenser les mères de famille exemplaires, celles qui ont eu de
nombreux enfants, qui les ont accompagnés jusqu’à l’âge adulte, en leur assurant à la fois la stabilité et l’amour
nécessaires à leur épanouissement personnel, mais aussi en leur transmettant les valeurs fondamentales qui
constituent le socle des règles qui régissent nos sociétés.
Cette cérémonie illustre aussi une singularité de notre pays. La France se caractérise par une progression de sa
population, une dynamique qui comparée à celle de nos voisins européens fait de notre démographie, une véritable
exception française.
En la matière, la France bat tous les records pour ce qui est de la fécondité, avec un taux de 198 enfants pour 100
femmes en âge d'enfanter. Un tel chiffre permet pratiquement d'assurer le renouvellement de la population, alors que
l'Allemagne, mais aussi l'Europe du Sud, ont des taux d'à peine 1,2 à 1,4 par femme.
Cette tendance s'inscrit dans la durée, car ce regain de natalité date du milieu des années 1990 et il ne s'est jamais
démenti depuis lors, le nombre de nouveau-nés passant de 711 000 en 1994 à 816 500 en 2007.
Ce renouveau, à contre-courant de la quasi-totalité du reste de l'Europe, est d'autant plus remarquable que notre
pays, depuis la fin de l'Ancien Régime, s'est toujours caractérisé par un extraordinaire contrôle de ses naissances, et
bien avant qu'apparaissent les méthodes contraceptives modernes.
S’il faut trouver une explication à l'exception française, celle de l’immigration ne peut à elle seule y répondre car
l'immigration est bien supérieure en Italie ou en Espagne, alors que ces pays n'ont pas vu leur natalité remonter.
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Il me parait plus judicieux d'évoquer la politique de soutien à la famille et à l'enfance pratiquée avec constance par la
France depuis plus de soixante ans.
Quelques exemples récents pour illustrer mon propos :
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la création, en octobre dernier, du Haut Conseil de la Famille qui aura pour mission d’animer le débat sur
l’ensemble des questions liées aux politiques familiales.
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la signature, le 24 mars 2009, d’un protocole d'accord entre l’Etat et la Caisse nationale d'allocations
familiales (Cnaf) portant sur les crédits d'action sociale et les emplois des caisses d'allocations familiales
pour la période 2009-2012.
Ce protocole prévoit une évolution des crédits d'action sociale de la branche famille de 7,5 % par an sur quatre ans.
Au total 1,25 milliard d'euros supplémentaires qui seront notamment orientés vers le financement de 100 000
nouvelles places en accueil collectif pour les jeunes enfants d'ici à 2012.
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Cette cérémonie est aussi l’occasion de rendre hommage à la famille, cellule de base de la société, lieu
d’apprentissage des règles de vie collective et d’épanouissement pour les enfants.
Mais ces deux aspects sont intimement liés.
La famille, est le périmètre naturel de l’enfant où il apprend, dans un environnement rassurant, les valeurs de
solidarité, de générosité et de don de soi, mais aussi celles du respect des règles et de l’autre.
L’éducation donnée par les parents, par l’environnement familial représente une formation essentielle de l’être
humain et lui permet de se forger une place dans notre société.
Il me paraît ici opportun de citer les propos de l’ancien Président de la République, qui soulignait lors d’une remise
des médailles que « lorsque la famille est absente, lorsqu’elle est défaillante, l’enfant manque de repères. Il risque de
basculer dans l‘incivilité ou la violence. Il devient une proie pour les influences les plus néfastes… »
Le rôle des parents est et reste donc primordial dans la transmission des valeurs individuelles et collectives et nulle
autre structure ne peut s’y substituer. Bien sur, l’école transmet elle aussi un nombre de valeurs aux enfants, et nul
ne saurait minorer sa contribution dans leur maturation intellectuelle et sociale, mais elle agit d‘abord comme un
complément et non comme un palliatif aux apprentissages et parfois aux manques familiaux.
Notre conviction à tous ici présents est que la famille est une institution essentielle de notre société. Elle est le cadre
dans lequel le plus grand nombre de Français se retrouvent pour partager joies et peines. Elle est un lieu
d’apprentissage et d’exercice de la solidarité et de la responsabilité.
Aujourd’hui, à travers l’ensemble des mères de famille qui se verront décerner une médaille, ce sont toutes les
mères de familles que nous distinguons.
Peu d’entre nous savent réellement ce que représente le quotidien d’une mère, qu’elle soit chargée de l’éducation
d’une famille nombreuse, où qu’elle partage ce temps avec une activité professionnelle.
A toute, je leur rends un hommage symbolique, un hommage par lequel l’Etat témoigne aux mères de famille la
reconnaissance de notre pays pour leur dévouement et leur courage exceptionnels.
Aussi, je vous adresse mes plus sincères et chaleureuses félicitations au nom de la République.
Je vous remercie de votre attention.
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