Exposition - Comité Professionnel des Galeries d`Art
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Exposition - Comité Professionnel des Galeries d`Art
19 nov. - 17 dec. 2016 vernissage samedi 19 novembre MAIN Exposition UNIQUES EN LEURS GENRES un commissariat de Stéphane Corréard «P asser sa porte, ce n’était pas errer dans un monde marginal, c’était franchir le seuil d’un autre monde», écrivit Bourgeade à propos de Molinier, figure tutélaire de cette exposition. Cet «autre monde», c’est celui de l’auto-érotisme, des jeux de la personnalité, de l’espace domestique comme théâtre des fantasmes les plus intimes. Toutes les variations y sont envisageables, les rôles n’y sont pas figés comme au-dehors ; dans la pénombre relative du foyer, la réalité peut renvoyer des reflets pleins de surprises. ©Hélène Delprat, Les Fées Gonflables, 2016, détail Pierre Molinier (1900-1976), bien sûr, est un pilier de cette aventure de l’« autre monde ». Précurseur de l’art corporel, virtuose des montages d’identités, il est ici accompagné par un double imaginaire, Marcel Bascoulard (1913-1978), le clochard de Bourges. Témoin à 18 ans du meurtre de son père par sa mère adorée, Bascoulard refusa toute sa vie de «travailler», vivant dans des abris précaires et passant ses journées à étudier (la mécanique ferroviaire, la géographie, l’histoire du vêtement féminin...) et à dessiner, obsessionnellement, des vues de la ville déserte, transformée sous sa plume en territoire fantôme et morbide. Bel adolescent devenu homme mûr aux traits épais, Marcel Bascoulard multiplia les autoportraits photographiques en habits de femme, le plus souvent savamment conçus par ses soins, suivant des «poses» prédéterminées et dûment nomenclaturées. Ces « autoportraits transformés » de Molinier et Bascoulard introduisent dans l’exposition une section dévolue aux « photographies d’identités » au pluriel, rassemblant les fantasmes imagés de Morton Bartlett ou Hans Bellmer, avec l’appui de mannequins et de poupées, ceux de Julien Carreyn, John Kayser, Miroslav Tichý, s’appropriant les images de complices plus ou moins consentantes, ou encore d’Eugene Von Bruenchenhein transformant sa femme Marie en ménagère pin-up, grâce notamment au renfort de décorations de Noël, Michel Journiac jouant des scènes d’inceste avec ses parents. Enfin, dans la grande nef de la galerie s’épanouit «Sexe au Logis», ce plaidoyer pour une sexualité affirmée et omniprésente, saturant l’espace intime et submergeant les digues de la pudeur conjugale. Y trônent une peinture monumentale d’Hélène Delprat, peuplée de créatures artificielles dévolues aux plaisirs solitaires, un grand format de Betty Tompkins, gros-plan de cinéma sur une pénétration en noir et blanc, des images de pin-ups échappées d’Internet, capturées par les objectifs de Roe Ethridge et Thomas Ruff. A travers ces « stations », « Uniques en leurs genres » se propose en somme d’explorer les implications du statement de Jacques Lacan : « Nous sommes bien tous d’accord que l’amour est une forme de suicide ». Stéphane Corréard Né en 1968, Stéphane Corréard est depuis près de trente ans un spécialiste de l’art contemporain, et notamment de la scène française, successivement ou simultanément galeriste, collectionneur, commissaire d’exposition, expert, journaliste et critique d’art. —Après avoir fondé la Galerie Météo en 1992 et codirigé Bownstone, Corréard et Cie de 1998 à 2000, et ainsi participé à de nombreuses foires internationales, Stéphane Corréard contribue désormais régulièrement à des périodiques (Beaux-Arts Magazine, Libération Next, Particules…) et signe des textes pour de nombreux éditeurs ou institutions. Commissaire, il a dirigé le Salon de Montrouge de 2009 à 2015, et est régulièrement invité à réaliser des expositions dans des institutions (Palais de Tokyo, Villa Arson, Villa Tamaris…) et des galeries (Christian Berst, Gabrielle Maubrie, Kréo, Loevenbruck, White Project…). —Stéphane Corréard a notamment participé en tant qu’expert aux comités de sélection du Prix Marcel Duchamp, aux sélections de l’Académie de France à Rome (Villa Médicis), au Programme Hors-les-Murs de l’Institut français ainsi qu’aux Assises de la Jeune Création organisées par le ministère de la Culture et de la Communication. GALE RIE CHRISTOPHE GAILLARD 5 rue Chapon 75003 Paris w w w. g a l e r i e g a i l l a r d . c o m +33 (0)1 42 78 49 16 [email protected]