SSpérances - L`eau du bain

Transcription

SSpérances - L`eau du bain
L’eau du bain
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SSpérances
Et c’est comme lui
se sentir ainsi petit face à ce monde
et tenter de trouver la brèche pour y pénétrer
aussi petit qu’on soit elle l’est toujours plus que nous
et contempler cet objet insignifiant
qui contient on pourrait dire tout.
Performance théâtrale et
perturbations sonores
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M a n d a t
Ce qui flotte dans L’eau du bain
D
ans L’eau du bain, il y a les sons de Thomas et les mots d’Anne-Marie, il y a aussi nos corps,
la sueur et la saleté du monde. Dans un esprit performatif, nous faisons dialoguer sons, texte et
corps dans des espaces que Catherine dévoile plus qu’elle ne décore. En laissant pénétrer l’écho du
monde extérieur, nous nous plaisons à montrer la porosité de la limite entre l’individu et le monde, la
circulation entre l’intime et l’universel.
L’eau du bain s’intéresse au franchissement des frontières, celles qui séparent les médiums artistiques,
celles qui éloignent le public de l’œuvre et celles qui isolent les individus. Il utilise un langage artistique
métissé qui combine théâtre, performance et installation sonore.
En pratiquant un théâtre qui interroge son identité et chevauche d’autres disciplines, L’eau du bain veut
exploiter au maximum l’aspect vivant de cet art, son immédiateté. Des outils novateurs sont conçus
pour permettre aux artistes en scène de construire concrètement le spectacle sous l’œil du public et
avec lui. À chaque création, des nouvelles règles de jeu sont statuées et des nouvelles machines sont
inventées, pour rendre possible cette interaction entre l’espace, l’environnement sonore, les artistes, le
texte, le public et des éléments du réel.
Et le bébé?
L
a figure de l’enfant mort, le spectre qui surgit au milieu de l’oeuvre, représente pour nous une
mise à l’abri de l’aboutissement, de l’incarnation, de la réduction qu’une mise au monde aurait
provoqué. Pour L’eau du bain, cette préservation des possibles se retrouve dans les thèmes comme
dans la forme. Voilà pourquoi nous privilégions les bégaiements, les tâtonnements, les vomissements,
les contradictions, et les hésitations, pour ouvrir l’espace entre les mots et permettre à la vie muette et
à l’indicible d’émerger. En quête de formes éclatées qui privilégient la discontinuité, le désordre et les
trous dans le récit, le sens n’est pas inoculé de force et doit émerger de par lui-même. En dispersant du
sens, L’eau du bain cherche à créer des œuvres qui manifestent plus qu’elles ne signifient et laissent le
spectateur plus libre dans sa réception.
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Historique
L
’organisme sans but lucratif L’eau du bain a été incorporé le 31 juillet 2008. C’est suite à la
création de Par la fenêtre, la forêt, que l’auteure et comédienne, Anne-Marie Ouellet, le concepteur
sonore, Thomas Sinou, la scénographe, Catherine Sasseville, et la gestionnaire artistique, Geneviève
Roberge, décident de s’allier pour créer, produire et diffuser des spectacles où le théâtre rencontre
d’autres arts. Par la fenêtre, la forêt, présentait un récit troué, un voyage onirique dans l’inconscient
collectif féminin. Le spectacle a été présenté en janvier 2008 au Studio-d’Essai-Claude-Gauvreau, en
mars 2009, à la Salle Pierrette-Gaudreault, à Jonquière, et lors de l’édition 2009 du Festival Vue sur
la relève. Avec SSpérances, L’eau du bain se spécialise en choisissant d’allier théâtre, performance
et installation sonore. Le texte a fait l’objet d’une lecture, le 27 septembre 2008, dans le cadre des
Journées de la culture. De plus, pour la réalisation de ce projet, L’eau du bain jalonne son processus
de création de rencontres avec le public. SSpérances [chantier #11] a été présenté dans une usine
(ré)affectée, le 20 octobre 2009, et SSpérances [chantier #22] conclura une résidence de création à la
Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce, le 13 janvier 2010.
B i o s
Anne-Marie Ouellet a étudié l’art dramatique dans un conservatoire à Paris où on lui a décerné les
Félicitations unanimes du jury lors de l’audition finale. Depuis son retour à Montréal, elle agit en tant
que comédienne, auteure et metteure en scène. En 2005, sa pièce, Soap, a été présentée au Théâtre du
Rond-Point à Paris dans une mise en scène de l’auteure. On l’a vu récemment sur les planches dans
Par la fenêtre, la forêt, un texte qu’elle a écrit et qui a été mis en scène par Dany Lefrançois. Dans le
cadre d’un doctorat à l’Université du Québec à Montréal, elle s’intéresse présentement au concept de
limite dans la société postmoderne et dans l’esthétique postdramatique.
Thomas Sinou est ingénieur son. Sa passion pour la musique le conduit à toucher à toutes sortes
d’instrument, à composer et à inventer des machines permettant des rapports interactifs entre le son
et le jeu. Issu du milieu musical, c’est en étant régisseur d’un théâtre qu’il s’intéresse peu à peu à ce
médium. D’abord concepteur sonore, il s’aventure de plus en plus loin jusqu’à investir le plateau. En
passant au-delà de sa console, Thomas intègre maintenant son corps et celui des autres acteurs dans
ses installations de façon à ce que la musique passe par eux et fasse partie du jeu au même titre que le
texte.
Catherine Sasseville évolue dans le milieu théâtral depuis 10 ans, au niveau de la scénographie,
technique de scène, régie de plateau et plus récemment à la direction de production. Elle a participé à
plusieurs productions au Québec avant d’avoir l’opportunité de travailler à l’étranger, soit en Suisse,
en France, au Japon et en Chine.
Nancy Bussières est diplômée de l’Ecole supérieure de théâtre de l’UQAM. Elle travaille comme
conceptrice d’éclairage depuis trois ans et a déjà une quinzaine de conceptions à son actif pour le
théâtre, la musique et la danse. Elle a travaillé entre autres avec Louise Bédard Danse et Danièle
Desnoyers. Elle est la conceptrice lumières de L’amour incurable qui sera présenté à L’espace libre, à
l’hiver 2010.
Vanessa Seiler a suivi sa formation de comédienne au studio Alain de Bock à Paris. On a a pu la voir
au théâtre dans Au-delà de la peau et dans plusieurs courts-métrages. En 2007, elle co-fonde le collectif
Second Souffle qui présente Quand je serai petite au Rallye Midi-Minuit 2008 et Les présidentes de
Werner Schwab, à la Maison de la culture Maisonneuve et au Goethe Institut, en 2009.
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Synopsis
I
ls sont trois dans les décombres d’un centre
commercial. Il y a une femme et son Amourfrère-étranger. Il y a aussi une autre femme qu’ils
ont trouvée et qui passe son temps à respirer de la
colle près d’une roche. Elle ne parle pas, mais ses
yeux en disent long. Ils se tiennent dans ces ruines
et n’en sortent pas. Et, en l’occurrence, dehors
n’existe peut-être plus.
À un moment on apporte un enfant, chose incongrue en terrain asséché. D’où vient-il? On soupçonne
que c’est Celle-qui-respire-de-la-colle qui aurait accouché dans un silence de mort. Dans leur réalité,
où l’avenir n’est pas une option, comment peuvent-ils élever un enfant? Il disparaît aussitôt. Et, depuis,
un chant aigu et perçant flotte juste au-dessus des têtes. « Mort déjà. Presque non-né. Une vie non
avenue. »
Lui voudrait bien qu’il se passe encore quelque chose. Alors, parfois, il émet un souhait : « Ce soir,
j’aimerais bien que la nuit vienne » ou « Nous sortirons d’ici et il fera soleil. » Elle, son amour-sœurétrangère, ne supporte pas ses illusions à la vie d’avant. Cela lui donne des envies de tuer.
Que s’est-il passé? Qu’est-ce qui a mené à l’effondrement du centre commercial? Y a-t-il eu une
guerre? Lui répond : « Il me semble bien qu’il y a eu une guerre, qu’il y a continuellement une guerre,
non? Sous différentes formes. Celle-là-qui-respire-de-la-colle près de la roche, par exemple, n’est-elle
pas la preuve à moitié morte d’une guerre que nous nous faisons? Je veux dire l’homme. »
Il reste peu d’objets du monde d’avant, mais des sons survivent dans les décombres. Il suffit d’y
circuler pour les réveiller, ces restes sonores de vie qui viennent de loin et nous emportent ailleurs.
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Démarche artistique
S
ur le chantier inachevable du théâtre, les corps se
cherchent, les voix bégaient, la musique se fraie.
Pour que la prise de parole dise aussi l’impossible
du dire, montrer la fable en même temps que sa
décomposition. Tenter d’énoncer le (un) monde. Faire
de l’énonciation, l’acte de création.
Propos
L
e titre de la pièce allie le terme « espérance » avec l’acronyme de l’organisation nazie pour
interroger l’espoir aujourd’hui. Que peut-on espérer dans un monde où le progrès a produit
des désastres tels qu’Auschwitz et Hiroshima, où la surconsommation mène à la destruction
de la planète, où l’individualisme isole les individus et menace de les enfermer complètement
à l’intérieur d’eux-mêmes? Ce sont les thèmes de l’espoir et du désenchantement que nous
voulons questionner par le projet SSpérances. Sans jamais asséner une morale, nous voulons
rencontrer le public pour interroger ensemble notre rapport au monde.
Le titre fait référence à la Seconde guerre mondiale pour la démesure de sa violence, mais notre objectif
n’est pas de raconter l’histoire du nazisme. SSpérances traite de la guerre en général, la guerre continue
que l’homme fait subir à l’homme. Il existe les guerres entre des pays, des religions, des gangs, mais
il y a aussi les guerres interpersonnelles qui prennent la forme du viol, de l’infanticide, de la violence
conjugale ou encore les guerres individuelles, celles de l’autodestruction par la drogue, l’anorexie,
certaines formes de folies…
SSpérances présente trois personnages qui se tiennent dans les ruines d’un centre commercial et
constatent que la vie n’est plus possible. Le soleil ne se couche jamais, dehors n’existe plus et les
personnages posent des actes qui peuvent sembler terribles. On fait allusion à une guerre mais sans
mentionner laquelle. Le centre commercial qui a été anéanti semble représenter le monde entier, comme
s’il n’y avait maintenant plus rien. Tout ce qui reste du monde d’avant, en plus de ces trois personnages,
ce sont des sons qui s’élèvent des décombres.
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Son
D
es dispositifs médiatiques sonores, conçus par Thomas Sinou, permettent de manipuler le son
grâce à des capteurs dispersés sur la scène. Les acteurs-performeurs déclenchent, triturent et
spatialisent le matériau sonore. Des règles sont établies pour dialoguer avec l’environnement sonore
de manière à faire répondre (au sens large) le texte en fonction des sons suscités. De nombreux
schémas de représentations sont possibles. L’environnement sonore est fait de musique, de sons
concrets et de voix, vestiges d’une autre époque. La musique allie sons naturels, rock minimaliste et
brut à une ambiance électro-industrielle. Cette installation permet aussi de traiter en direct les voix
des acteurs-performeurs.
Texte
É
crit par Anne-Marie Ouellet, le texte privilégie les répliques qui ne se répondent pas, les monologues
qui s’enchevêtrent, les dialogues de sourds. Il bouscule le langage en minimisant l’utilisation de
la ponctuation. Loin d’une forme théâtrale traditionnelle, il se veut un matériau pouvant servir à faire
du théâtre. Il utilise une langue plus près de la poésie, une langue qui produit des sonorités et des
images avant du sens, une langue qui se cherche au lieu d’affirmer.
Mise en scène
P
our contrebalancer un texte sombre, la mise en scène est perforée d’éclats lumineux, menée dans
une fougue et une urgence qui est celle d’un besoin de survie. Dans une esthétique plus rock que
mélodramatique les personnages se battent, s’affirment, chantent, crient et dansent. Il y a un ton léger
et ironique. Désabusés, ils ne se prennent pas au sérieux, ce qui leur permet de rire de leur sort.
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Jeu
C
e jeu avec l’environnement sonore, avec sa part d’imprévu, demande aux acteurs-performeurs
d’être constamment aux aguets. En ce sens, nous privilégions un jeu d’acteur ouvert, n’enfermant
pas, par une interprétation psychologique, le texte dans une univocité. Les acteurs-performeurs
n’incarnent pas des entités psychologiques, mais offrent leur corps, leur présence, leur voix
momentanément aux personnages. Acteurs, ils livrent un texte qu’ils ont appris. Performeurs, ils
posent des actes concrets sur scène : manipulent le son, font des push-up, lavent le plancher, courent,
mangent des fruits, sans préméditation. Ils sont avant tout des artistes dans un espace concret qu’ils
explorent en donnant vie à des mots, des sons et des images.
Espace et lumières
L
e sol est parsemé de graviers. Ceux-ci, en plus de donner une allure brute à l’espace, sont utilisés
pour déclencher les sons, en lançant des cailloux près des capteurs, soulevant un caillou, le
déplaçant... Cela aide à représenter l’idée que les sons sont enfouis sous les décombres. Les câbles
lézardent le sol. Les sources d’éclairages sont visibles et intégrées au décor, des néons sont accrochés,
des ampoules pendent du plafond. Les acteurs régissent eux-mêmes l’éclairage, comme le son.
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Installation sonore
Objectif
L’objectif est de créer une interaction directe entre les acteurs-performeurs et l’univers sonore pour que
l’espace de jeu devienne l’instrument qui génère le son.
Fonctionnement
L’installation se divise en quatre parties :
1.
Les capteurs sont dispersés sur la surface de jeu avec laquelle les acteurs-performeurs sont
en contact direct. Pour notre installation, nous avons choisi des capteurs piézo-électriques, des
interrupteurs et des potentiomètres.
2.
Le cœur prend en charge la gestion des capteurs
et la conversion des signaux envoyés par les
capteurs pour les traiter par ordinateur. Le cœur est
une interface électronique basée autour d’un micro
contrôleur. Il gère la réception des signaux transmis
par les capteurs, le traitement, et la conversion en
signaux midi. Le micro contrôleur est programmé en
langage C, et permet à la machine d’être entièrement
autonome à la façon d’un contrôleur midi. On peut
ainsi, grâce aux capteurs contrôler n’importe quel
type de machine instrumentale via midi (sampler,
synthétiseur, ordinateur)
3.
L’ordinateur s’occupe du traitement des données et de la gestion des sons et de la diffusion. Les
logiciels utilisés sont Pure Data et Ableton Live.
4.
Le système de diffusion répartit les sons dans l’espace, enveloppant les acteurs-performeurs et
le public dans un environnement sonore qui évolue en fonction des actions.
L’installation sonore est donc un véritable instrument de musique à l’intérieur duquel les acteursperformeurs évoluent. Quand ils se déplacent, touchent des objets, parlent, ils agissent sur l’univers
sonore en déclenchant ou modifiant des sons ou des séquences de sons. Le son, en perpétuel mouvement,
influe sur les réactions des acteurs-performeurs qui eux-mêmes influent sur l’évolution du son. Il en
résulte une sorte de dialogue direct et abstrait entre l’individu et l’univers sonore, donnant ainsi une
identité propre au son lui-même.
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Équipe de création
Texte
:
Anne-Marie Ouellet
Son
:
Thomas Sinou
Regard
:
Nini Bélanger
Espace
:
Catherine Sasseville
Images
:
Irène Sinou
Lumières :
Jeu
Nancy Bussières
: Anne-Marie Ouellet, Sylvie Polonio
Vanessa Seiler, Thomas Sinou
Contacts
L’eau du bain
Directrice artistique
Anne-Marie Ouellet
[email protected]
(514) 523-6709
2063 Gascon
Montréal, Québec
H2K 2W3
(514) 523-6709
[email protected]
www.eaudubain.com
Directeur technique
Thomas Sinou
[email protected]
(514) 618-3846
Photographies de ce dossier : Irène Sinou
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