Première enquête tuberculinique nationale au Viet Nam
Transcription
Première enquête tuberculinique nationale au Viet Nam
INT J TUBERC LUNG DIS 17(6):738–744 © 2013 The Union Première enquête tuberculinique nationale au Viet Nam : caractéristiques et association avec la prévalence de la tuberculose N. B. Hoa,* F. G. J. Cobelens,† D. N. Sy,* N. V. Nhung,* M. W. Borgdorff,‡§ E. W. Tiemersma†¶ * Viet Nam National Tuberculosis Programme, Hanoi, Viet Nam ; † Amsterdam Institute of Global Health and Development, Academic Medical Center, Amsterdam, ‡ Public Health Service, Amsterdam, § Department of Clinical Epidemiology, Academic Medical Center, University of Amsterdam, Amsterdam, ¶ Unit Asia & Latin America, KNCV Tuberculosis Foundation, La Haye, Pays Bas RÉSUMÉ : Estimer la prévalence de l’infection par Mycobacterium tuberculosis ainsi que le risque annuel d’infection (ARTI) et les comparer avec la prévalence de la tuberculose (TB) dans les grappes et les ménages de l’étude. M É T H O D E S : Enquête nationale stratifiée d’un échantillon par grappes menée en 2006–2007 au Viet Nam afin d’évaluer la prévalence de l’infection par M. tuberculosis. Un échantillon représentatif d’enfants âgés de 6 à 14 ans a subi un test cutané tuberculinique (TST) par la méthode de Mantoux. R É S U LTAT S : Sur les 23 160 enfants enregistrés, les tests ont été exécutés, lus et disponibles pour l’analyse chez 21 487 (92,8%). Avec l’utilisation d’une limite de positivité de 10 mm, la prévalence estimée des TST positifs a été de 16,7% et l’ARTI de 1,7% (IC95% 1,5–1,8). On a observé des taux plus élevés d’infection dans les zones urbaines par rapport aux zones rurales et éloignées ; les taux d’infection ont augmenté avec l’âge. On a noté une association significative entre la prévalence de la TB et l’infection au niveau de la grappe (coefficient de régression 0,54 ; IC95% 0,06– 1,01 ; P = 0,027, coefficient de corrélation R2 = 0,120). Les risques d’avoir un TST positif sont 1,6 fois plus élevés chez les enfants ayant connu un cas récent de TB dans le ménage par rapport aux enfants de ménages sans cas récent (P < 0,05). C O N C L U S I O N : L’estimation nationale de l’ARTI est de 1,7%. La positivité du TST est en association avec la présence d’un cas de TB dans le ménage. M O T S - C L É S : Viet Nam ; tuberculose ; tuberculine ; enquête ; prévalence ; risque d’infection OBJECTIFS LES ACTIVITÉS DE LUTTE contre la tuberculose (TB) au Viet Nam ont commencé en 1957 ; actuellement, le Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNT) est basé sur les principes de la stratégie DOTS recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).1 Le risque annuel d’infection tuberculeuse (RAIT) mesure l’importance de la transmission de Mycobacterium tuberculosis dans la collectivité au cours d’un passé récent.2,3 Le RAIT est calculé à partir des enquête tuberculiniques. Bien que l’estimation directe du taux d’incidence à partir du RAIT soit problématique, les tendances du RAIT peuvent refléter la tendance de la transmission de la TB et donc la prévalence de la TB.4,5 Plusieurs enquêtes tuberculiniques locales et régionales ont été menées au Viet Nam à partir de 1986.6 Bien que ces enquêtes tuberculiniques aient fourni une information utile concernant les tendances de la transmission de la TB, ces enquêtes n’étaient pas représentatives d’un point de vue national ; elles ont été menées dans de petites zones géographiques connaissant des taux différents de couverture vaccinale par le bacille de Calmette et Guérin (BCG) ; elles ont inclus des enfants de 6 à 8 ans, uniquement dans des écoles sélectionnées, et ont utilisé différentes tuberculines.7 En 2006–2007, le PNT du Viet Nam a mis en œuvre une enquête combinant prévalence de la TB et enquête tuberculinique pour fournir au PNT du Viet Nam des informations sur l’importance du problème TB pour aider au planning de la lutte contre la TB.8 Cette étude avait pour objectif d’estimer la prévalence de l’infection par M. tuberculosis et le RAIT sur un échantillon d’enfants représentatifs à l’échelle nationale et de comparer la prévalence de l’infection à celle de la TB aux niveaux du ménage et du district. MÉTHODES Schéma et population de l’étude Entre septembre 2006 et juin 2007, nous avons mené une enquête transversale basée sur la population Auteur pour correspondance : Nguyen Binh Hoa, Viet Nam National Tuberculosis Programme, 463 Hoang Hoa Tham, Badinh, Hanoi, Viet Nam. Tel: (+84) 4 3832 6002. Fax: (+84) 4 3832 6162. e-mail: [email protected] [Traduction de l’article : « First national tuberculin survey in Viet Nam: characteristics and association with tuberculosis prevalence » Int J Tuberc Lung Dis 2013; 17(6): 738–744. http://dx.doi.org/10.5588/ijtld.12.0200] 2 The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease concernant la prévalence de la TB en combinaison avec une enquête tuberculinique incluant 94.179 adultes (âgés de ⩾15 ans) et 23.160 enfants âgés de 6 à 14 ans. On a sélectionné 70 grappes, proportionnelles à la taille de la population enregistrée en 1999 et stratifiées par région urbaine, rurale et éloignée. Les détails concernant le schéma de l’enquête de prévalence ont été présentés antérieurement.8 Tous les enfants, âgés de 6 à 14 ans, provenant des 70 mêmes grappes ont été inclus dans l’enquête pour subir un test cutané tuberculinique (TCT). Procédures de l’enquête Au cours des deux premiers jours, on a réalisé un recensement dans chaque grappe et complété le registre du recensement en notant l’âge et la classe pour tous les enfants enregistrés âgés de 6 à 14 ans. On a préparé, pour chaque classe dans chaque école de la collectivité dont des enfants étaient inclus dans le registre de recensement, une liste des enfants qui y figuraient. L’administration et la lecture du TCT ont été réalisées pour les enfants repris dans la liste. On a demandé aux enfants qui n’étaient pas venus à l’école ou qui s’étaient rendus dans une école à l’extérieur de la commune de se présenter au poste de santé de la collectivité pour le test et sa lecture les jours choisis. Test cutané tuberculinique Le TCT a été réalisé selon les recommandations internationales par des équipes entrainées pour une enquête de santé. On a utilisé deux unités de tuberculine (UT) de PPD RT23 avec du Tween 80 (Statens Serum Institute, Copenhagen, Denmark).9 On a exclu les enfants souffrant d’éruptions cutanées au niveau des deux avant-bras ou de fièvre, ceux traités pour une TB et ceux dont les parents ou les tuteurs refusaient le test. Le statut BCG, déterminé par la présence d’une cicatrice typique, a été enregistré. On a injecté dans la partie dorsale de l’avant-bras gauche 0,1 ml de PPD RT23/Tween80 contenant 2 UT. Après 72 h (3 jours), des équipes entrainées de l’enquête ont mesuré la réaction au moyen d’une réglette transparente. Prise en charge et analyse des données Toutes les données ont été introduites en double dans la version 3.1 de EpiData (EpiData Association, Odense, Denmark) ; les discordances ont été vérifiées par rapport aux données brutes. L’analyse des données a été réalisée en utilisant la version 10 SE de Stata (Stata Corporation, College Station, TX, USA). Un TCT positif a été défini comme une induration ⩾10 mm. Nous avons estimé le RAIT chez les enfants après stratification en fonction du statut BCG, du sexe, de l’âge, de la zone, de la région et du statut socio-économique (SES). Le RAIT a été calculé comme RAIT = 1 − (1 − P)1/ã, où P est la prévalence de l’infection, et ã la moyenne d’âge du groupe de l’étude au dernier anniversaire plus 0,5 année. Nous avons investigué les facteurs en association avec la prévalence de l’infection en utilisant une analyse de régression logistique univariée et multivariée et évalué l’association univariée entre un TCT positif et la présence d’un cas de TB dans le ménage. Nous avons analysé l’association entre la prévalence de la positivité du TCT et celle de la maladie TB au niveau de la grappe en utilisant la régression linéaire, avec la prévalence de la maladie TB comme variable de résultat et la prévalence de la positivité du TCT comme une variable indépendante, tout en contrôlant pour les facteurs confondants potentiels et en stratifiant pour les variables pertinentes comme la région géographique, la zone rurale et le SES. Le niveau limite de 10 mm utilisé pour définir la prévalence de l’infection peut comporter une spécificité incomplète pour l’infection tuberculeuse latente et dès lors biaiser les estimations des associations. C’est pourquoi nous avons répété les analyses en utilisant un niveau limite de 17 mm, qui est considéré comme doté d’une spécificité plus importante.6 Dans toutes les analyses, on a appliqué les poids de la population pour l’ajustement du schéma stratifié d’échantillonnage, des différences de croissance de la population depuis 1999 entre grappes et de la dimension différentielle des grappes.8 Les estimations de la prévalence de l’infection et les intervalles de confiance à 95% (IC) ont été calculés en utilisant les commandes « svy » de Stata. La présence d’une maladie TB dans les ménages a été définie comme « actuelle » s’il y avait dans le ménage un patient détecté par l’enquête (positif à la fois au frottis et à la culture),8 comme « récente » si au moins un des membres du ménage avait signalé avoir été traité pour TB au cours des 2 années précédant l’enquête ou comme « absente » dans les autres cas. Approbation éthique Le Research Board de l’Hôpital National pour la Tuberculose et les Maladies Respiratoires à Hanoi a donné une autorisation scientifique et éthique pour la mise en œuvre de l’étude.8 Au cours du recensement de l’enquête (1 à 3 jours avant le test), l’équipe terrain de l’enquête a informé les parents du but de l’enquête ainsi que des risques et des bénéfices de l’étude. Il leur a été clairement expliqué qu’ils avaient tous les droits de refuser d’y participer et qu’ils pouvaient s’y soustraire à tout moment. On a également fourni aux parents/tuteurs des enfants des brochures reprenant l’information sur le but de l’enquête, les caractéristiques du TCT, le droit de refuser ainsi que les dates du test et de sa lecture. On a ensuite demandé aux parents un consentement éclairé. RÉSULTATS Au total, 23.160 enfants âgés de 6 à 14 ans étaient inclus dans le registre de recensement. Parmi ceux-ci, 22.585 (98,7%) étaient présents le jour du test et Première enquête tuberculinique nationale au Viet Nam Figure 1 Vue d’ensemble de la première enquête tuberculinique nationale au Viet Nam, 2006–2007. 22.427 (96,8) ont été soumis au TCT. La taille de la réaction a été mesurée chez 21.487 enfants (92,8%). La durée moyenne entre l’injection et la lecture a été de 2,94 jours (IC95% 2,93–2,95 ; Figure 1). Ces enfants ont été inclus dans les analyses de données, sauf si spécifié autrement. La moyenne d’âge était de 10,8 années (déviation standard 0,02). Parmi les 21.085 enfants (98,1%) chez qui une cicatrice de BCG a été recherchée, une cicatrice existait chez 17.757 (84,2%). A la Figure 2 apparaissent les distributions de fré- 3 quence des tailles de réaction chez tous les enfants, par zone du Viet Nam (Nord, Centre et Sud), stratifiées par le statut BCG. Avec une limite de 10 mm, la prévalence estimée de positivité du TCT est de 16,7% (IC95% 15,2–18,2) ; elle est plus faible dans le groupe sans cicatrice BCG que dans le groupe avec cicatrice (13,1% vs. 17,2%, odds ratio [OR] 0,69 ; IC95% 0,62–0,77), et plus faible chez les filles que chez les garçons (15,9% vs. 17,4% ; OR 0,89 ; IC95% 0,83–0,96). La prévalence de l’infection augmente significativement avec l’âge, et est plus élevée dans les régions urbaines (21,1%) que dans les régions éloignées (15,5%) et rurales (16,4% ; P = 0,034 pour les régions urbaines par comparaison avec les régions rurales et éloignées réunies). La prévalence de la positivité du TCT est également plus élevée dans la zone Sud (19,8%) que dans la zone Nord (15,9%) et la zone Centrale du Viet Nam (15,0% ; P = 0,008 pour le Sud par comparaison avec le Nord et le Centre du Viet Nam réunis). On n’a noté aucune différence de prévalence de positivité entre enfants de SES différent (Tableau 1). Au Tableau 2 apparaissent les résultats de l’analyse multivariée, ajustés pour la cicatrice de BCG, le sexe, l’âge, les zones de résidence (urbaine, rurale, éloignée) et le SES. La prévalence de positivité du TCT est plus basse dans le groupe sans cicatrice de BCG que dans le groupe avec cicatrice (OR 0,65 ; IC95% 0,58– 0,73), chez les filles que chez les garçons (OR 0,89 ; IC95% 0,83–0,96) et dans les classes de SES très élevé ou moyen que dans les classes de SES très bas (respectivement OR 0,89 ; IC95% 0,81–0,97 et 0,88 ; Figure 2 Répartition de fréquence des dimensions de réaction chez les enfants âgés de 6 à 14 ans en fonction de la cicatrice de BCG dans la première enquête tuberculinique nationale au Viet Nam 2006–2007. On a exclu les enfants sans réaction au TCT (0 mm, dont 7.663 avec cicatrice de BCG et 1.865 sans cicatrice de BCG) et 402 enfants sans information au sujet du statut BCG. On a omis de noter en ordonnées les points de données concernant les enfants sans aucune réaction. 4 The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease Tableau 1 Prévalence estimée de l’infection et du RAIT avec une limite de 10 mm chez les enfants âgés de 6 à 14 ans en fonction du statut BCG, du sexe, de l’âge et de la zone dans la première enquête tuberculinique nationale au Viet Nam, 2006–2007 Catégorie Total Statut BCG Vaccinés au BCG Non-vaccinés au BCG Sexe Masculin Féminin Age, années 6 7 8 9 10 11 12 13 14 Zone Urbaine Isolée Rurale Région Nord Centre Sud Statut socio-économique (3 groupes) Bas Moyen Elevé Tests lus n Age moyen (années) TCT positif n (%)* 21.487 10,8 3.810 (16,7) Valeur de P RAIT % (IC95%) 1,7 (1,5–1,8) 0,004 17.757 3.328 10,7 11,4 3.257 (17,2) 446 (13,1) 1,7 (1,6–1,9) 1,2 (1,0–1,5) 11.058 10.365 10,8 10,8 2.052 (17,4) 1.751 (15,9) 2.010 2.152 1.924 2.185 2.366 2.477 2.810 2.804 2.759 6,5 7,5 8,5 9,5 10,5 11,5 12,5 13,5 14,5 171 (7,5) 250 (10,5) 289 (13,4) 342 (14,7) 427 (17,0) 497 (19,9) 567 (19,7) 616 (21,0) 651 (21,4) 4.749 7.187 9.551 10,7 10,8 10,9 1.078 (21,1) 1.146 (15,5) 1.586 (16,4) 0,034† 0,217† 0,655† 2,2 (1,6–2,8) 1,6 (1,4–1,8) 1,6 (1,4–1,9) 10.548 3.941 6.998 10,9 10,8 10,7 1.701 (15,9) 635 (15,0) 1.474 (19,8) 0,264† 0,273† 0,008† 1,6 (1,4–1,8) 1,5 (1,1–1,9) 2,1 (1,8–2,4) 8.671 6.154 4.842 10,8 10,8 10,8 1.527 (16,9) 1.072 (16,3) 889 (16,9) 0,740† 0,532† 0,850† 1,7 (1,5–1,9) 1,6 (1,4–1,9) 1,7 (1,5–1,9) 0,022 1,8 (1,6–1,9) 1,6 (1,4–1,8) <0,001 1,2 (0,9–1,5) 1,5 (1,3–1,7) 1,7 (1,4–2,0) 1,7 (1,4–1,9) 1,8 (1,5–2,0) 1,9 (1,6–2,2) 1,7 (1,5–2,0) 1,7 (1,5–2,0) 1,7 (1,4–1,9) * Pondéré pour la stratification en fonction de la région, des différences de croissance de la population entre 1999 et 2006 et des différences de taille des grappes. † Valeur de P pour la différence entre cette région et les deux autres réunies, entre cette zone et les deux autres réunies et entre le niveau de SES et celui des deux autres niveaux réunis. RAIT = Risque annuel d’infection tuberculeuse ; BCG = bacille de Calmette et Guérin ; TCT = test cutané tuberculinique ; IC = intervalle de confiance ; SES = statut socio-économique. IC95% 0,80–0,97). La prévalence de la positivité du TCT est plus élevée dans le Sud que dans le Nord (OR 1,28 ; IC95% 1,18–1,40) et dans les régions urbaines que dans les régions rurales (OR 1,47 ; IC95% 1,34–1,62). En appliquant une limite de ⩾17 mm, nous avons calculé également dans le modèle multivarié des OR ajustés pour le statut BCG, le sexe et l’âge. L’association entre la prévalence de la positivité du TCT dans les régions urbaines avec celle des régions rurales est plus prononcée (OR 1,74 ; IC95% 1,4–2,1), l’association en fonction des zones est modifiée (Centre vs. Nord, OR 1,32 ; IC95% 1,07–1,64 ; Sud vs. Nord, OR 1,01) et l’association avec le SES a complètement disparu (SES moyen vs SES bas, OR 0,97 ; SES élevé vs SES bas, OR1,02 ; données non fournies). Le Tableau 3 met en évidence la relation entre les résultats du TCT et la présence d’une TB actuelle ou récente dans le ménage. Comme prévu, la proportion d’enfants dont le TCT est positif est plus importante dans les ménages qui abritent un cas actuel ou récent de TB que dans les ménages qui n’ont pas connu récemment chez eux de cas de TB (OR 1,6 ; IC95% 1,3–2,0) ; cet effet est plus prononcé lorsqu’on utilise une limite ⩾17 mm (OR 2,5). Il n’existe pas de différence significative dans la proportion de TCT positifs entre les ménages qui abritent des cas actuels ou des cas récents de TB, quelle que soit la limite utilisée. La Figure 3 illustre la relation entre le logarithme de prévalence de la TB et le logarithme du RAIT pour les grappes. L’analyse de la régression linéaire mettant en régression le logarithme de prévalence de la TB contre le logarithme du RAIT pour chaque grappe a montré une association significative (coefficient de régression 0,54 ; IC95% 0,06–1,01 ; P = 0,027, coefficient de corrélation R2 0,120) entre la prévalence de la TB et du RAIT après ajustement pour les régions et zones de résidence et pour le SES. La prévalence de la TB augmente de 54% pour chaque augmentation de 100% du RAIT. Avec une limite de ⩾17 mm, le coefficient de régression est de 0,28 (IC95% 0,05–0,50 ; P = 0,019 ; R2 0,129 ; données non fournies). Première enquête tuberculinique nationale au Viet Nam 5 Tableau 2 Associations univariées et multivariées du statut BCG, du sexe, de l’âge, de la zone et de la région et du SES avec la prévalence de l’infection en utilisant la limite fixée à 10 mm dans la première enquête tuberculinique nationale au Viet Nam, 2006–2007 Infectés* n/N (%) Tous Statut BCG‡ Cicatrice de BCG Pas de cicatrice de BCG Sexe‡ Masculin Féminin Age, années 6 7 8 9 10 11 12 13 14 Zone Rurale Urbaine Isolée Région Nord Centre Sud Statut socio-économique (3 groupes) Faible Moyen Elevé OR univarié (IC95%) Valeur de P† OR multivarié (IC95%) Valeur de P 3.810/21.487 (17,7) <0,001 1 3.257/17.757 (18,3) 1 446/3.328 (13,4) <0,001 0,69 (0,62–0,77) 0,65 (0,58–0,73) 2.052/11.058 (18,6) 1 1.751/10.365 (16,9) 0,89 (0,83–0,96) 0,002 1 0,89 (0,83–0,96) 0,003 171/2.010 (8,5) 250/2.152 (11,6) 289/1.924 (15,0) 342/2.185 (15,7) 427/2.366 (18,0) 497/2.477 (20,1) 567/2.810 (20,2) 616/2.804 (22,0) 651/2.759 (23,6) 1 <0,001 1 <0,001 1,41 (1,15–1,75) 1,43 (1,15–1,76) 1,90 (1,55–2,34) 1,82 (1,48–2,25) 2,00 (1,64–2,44) 1,99 (1,63–2,44) 2,37 (1,95–2,87) 2,37 (1,95–2,88) 2,70 (2,23–3,26) 2,75 (2,27–3,33) 2,72 (2,26–3,27) 2,85 (2,36–3,44) 3,03 (2,52–3,64) 3,23 (2,68–3,90) 3,32 (2,76–3,99) 3,58 (2,97– 4,32) 1.586/9.551 (16,6) 1.078/4.749 (22,7) 1.146/7.187 (15,9) 1 1 1,47 (1,35–1,61) <0,001 1,47 (1,34–1,62) <0,001 0,95 (0,88–1,04) 0,252 1,03 (0,94–1,13) 0,485 1.701/10.548 (16,1) 1 1 635/3.941 (16,1) 1,00 (0,90–1,10) <0,001 0,90 (0,81–1,01) 0,067 1.474/6.998 (21,1) 1,39 (1,28–1,50) <0,001 1,28 (1,18–1,40) <0,001 1.527/8.671 (17,6) 1.072/6.154 (17,4) 889/4.842 (18,4) 1 0,99 (0,90–1,08) 1,05 (0,96–1,15) 1 0,763 0,89 (0,81–0,97) 0,275 0,88 (0,80–0,97) 0,011 0,012 * Réaction du test cutané tuberculinique ⩾10 mm. † Basé sur le test χ2. ‡ Le total n’atteint pas 21.487 en raison d’informations manquantes. BCG = bacille de Calmette et Guérin. SES = statut socio-économique ; OR = odds ratio ; IC = intervalle de confiance. DISCUSSION l’âge. L’association avec le SES a été nulle ou faible en fonction de la limite utilisée pour la positivité du TCT. Nous avons trouvé une association significative entre la prévalence de l’infection/RAIT et la prévalence de la TB au niveau des grappes. Nous avions signalé précédemment la répartition des taux de prévalence de la TB provenant de la même enquête et leur association avec le SES.8,10 On a noté certains types de différences frappants : la prévalence de positivité du TCT et du RAIT sont plus élevés dans les Dans cette enquête tuberculinique nationale, nous avons estimé la prévalence de l’infection tuberculeuse au Viet Nam à 16,7% et le RAIT à 1,7% en utilisant une limite fixée à 10 mm. Les prévalences de la positivité du TCT et du RAIT se sont révélés plus élevés dans les zones urbaines que dans les zones rurales et éloignées, plus bas dans le Nord que dans le Centre et/ou le Sud du Viet Nam et ils ont augmenté avec Tableau 3 Relations entre les résultats du TCT observés chez les enfants âgés de 6 à 14 ans et la présence de patients TB dans les ménages, lors de la première enquête tuberculinique nationale au Viet Nam, 2006–2007 Limite = 10 mm Antécédents de TB dans le ménage Aucun cas au cours des 2 années précédentes ⩾1 cas de TB au cours des 2 années précédentes ⩾1 cas de TB au cours des 2 années précédentes mais pas de cas actuellement ⩾1 cas de TB actuellement Limite = 17 mm Enfants n Cas TCT-positifs n (%) OR (IC95%) Cas TCT-positifs n (%) 21.055 432 3.699 (17.6) 111 (25,7) 1,0 (référence) 1,6 (1,3–2,0) 662 (3,1) 32 (7,4) 243 189 60 (24,7) 51 (27,0) 1,0 (référence) 1,1 (0,7–1,8) TCT = test cutané tuberculinique ; OR = odds ratio ; IC = intervalle de confiance. 13 (5,4) 19 (10,1) OR (IC95%) 1,0 (référence) 2,5 (1,6–3,6) 1,0 (référence) 0,87 (0,38–1,92) 6 The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease Figure 3 Logarithme de prévalence de la tuberculose et logarithme du risque annuel d’infection tuberculeuse (RAIT), par grappes lors le la première enquête tuberculinique nationale au Viet Nam, 2006–2007. zones urbaines, alors qu’il n’y a pas de différence de prévalence de la TB entre les zones urbaines, rurales et éloignées. Alors que la prévalence de la TB a diminué de manière significative avec l’augmentation du niveau du SES, on n’a pas noté d’association étroite entre la prévalence de positivité du TCT et le SES. Une explication possible est que, dans la présente enquête, la prévalence mesurée de l’infection résulte de l’exposition cumulative pendant une moyenne de 10,8 années, alors qu’on s’attend à ce que dans les grappes avec peu de cas de TB la prévalence de la TB varie de façon aléatoire en fonction du moment de l’enquête. De plus, certains cas positifs au TCT ont été attribuables à des mycobactéries autres que Mycobacterium tuberculosis (MOTT) et dès lors, ne sont pas associés à une exposition à la TB. Les résultats obtenus par les enquêtes tuberculiniques répétées au Viet Nam montrent une tendance à la baisse du RAIT dans trois de cinq provincessentinelle entre les enquêtes menées respectivement de 1993 à 1997 et de 1998 à 2002. Si l’on utilise une limite de 10 mm, la moyenne du RAIT estimée à partir de sept enquêtes tuberculiniques menées dans la période 1986–1994 est de 1,7%.7 Dans l’enquête actuelle, nous trouvons que le RAIT est également de 1,7%. Toutefois, les données des études antérieures ne peuvent pas être comparées à celles de l’étude actuelle, les enquêtes antérieures ayant été menées dans de petites zones géographiques et n’étant pas représentatives de l’ensemble du pays. Dans notre population d’enfants, 84,2% avaient une cicatrice BCG. Le Viet Nam est connu pour son taux élevé de couverture vaccinale par le BCG, qui a augmenté au fil du temps ;6,11 il est dès lors vraisemblable qu’une proportion importante des enfants sans cicatrice de BCG aient été probablement vaccinés à la naissance sans formation de cicatrice. Une analyse séparée des distributions de fréquence des tailles d’induration chez les enfants avec et sans cicatrice de BCG a montré qu’elles étaient presque similaires (Figure 2) bien qu’un nombre significativement plus important d’enfants sans cicatrice n’aient pas réagi à la tuberculine par comparaison avec les enfants porteurs d’une cicatrice (56,0% vs 43,1% ; P < 0,001). Nous avons donc combiné les deux groupes, comme recommandé par la plupart des directives les plus récentes sur la façon de mener des enquêtes tuberculiniques.12 De nombreuses études ont montré que le BCG administré à la naissance n’avait pas ou peu d’effets sur les résultats du TCT chez les enfants.13–16 Toutefois, dans cette étude, nous avons trouvé que la prévalence de l’infection était significativement plus importante chez les enfants avec cicatrice BCG que chez ceux qui n’en avaient pas ; cette association a été observée même après ajustement pour l’âge, le sexe, la région, la zone et le SES. Comme dans la littérature, nous avons observé une augmentation de la prévalence de la positivité du TCT avec l’âge,17–21 probablement parce que des enfants plus âgés encourent le risque d’une infection tuberculeuse pendant une période plus longue.18 Le même schéma a été observé lorsque nous prenons 17 mm comme limite de l’infection tuberculeuse. De nombreuses études antérieures ont montré une relation entre le taux de transmission du bacille tuberculeux et le nombre de sources d’infection dans la collectivité.19,22 Notre étude a révélé une association entre la positivité du TCT et la présence d’un patient TB dans le ménage. Le risque qu’un enfant ait un TCT positif est significativement plus élevé dans les ménages comportant un patient TB que dans ceux n’en comportant pas (1,6 à 2,5 fois, selon qu’on utilise la limite de 10 ou 17 mm pour le TCT positif). Il n’y a pas de différence significative entre le risque de positivité du TCT dans les ménages comportant un cas de TB actuel (identifié dans l’enquête) par rapport au cas de TB récent (identifié par le dépistage passif), quelle que soit la valeur limite utilisée. Ceci indique que les sujets découverts par l’enquête de prévalence (dépistage actif des cas) sont aussi contagieux que les cas de TB détectés par dépistage passif, alors que presque la moitié de ceux-ci ne signalaient pas (encore) une toux productive persistante et auraient donc échappé si l’on avait suivi les directives actuelles de dépistage du PNT. Ceci suggère qu’un dépistage actif des cas à la recherche de cas de TB non symptomatiques peut être nécessaire pour réduire de manière substantielle la transmission de la TB dans la population vietnamienne. L’association entre la prévalence de la TB et la prévalence de la positivité du TCT dans les grappes était conforme aux attentes. Comme la régression a été exécutée sur une échelle logarithmique, l’association se traduit dans une augmentation de prévalence de 32% de la TB (entre 145 et 191 pour 100.000 habitants), si le RAIT observée de 1,67% augmente d’un Première enquête tuberculinique nationale au Viet Nam point complet de pourcentage jusqu’à 2,67 (en cas d’utilisation d’une limite de 10 mm pour le TCT). Toutefois les valeurs R2 étaient faibles, ce qui suggère qu’une petite proportion seulement de la variation observée dans les taux de prévalence de la TB peut être expliquée par la prévalence de la positivité du TCT. L’association entre la prévalence de la TB et la prévalence de l’infection a un caractère causal, puisqu’une prévalence élevée de la TB dans la collectivité entraine une prévalence élevée de l’infection par contagion, et à son tour une prévalence élevée de l’infection conduit à une incidence élevée de la TB et dès lors de la prévalence de la TB. Des études ultérieures devraient investiguer de façon plus approfondie une association potentielle entre ces divers taux. Pour identifier les cas d’infection tuberculeuse, nous avons choisi la limite de 10 mm. Toutefois, si l’on prend en compte l’association de la prévalence de l’infection tuberculeuse avec le statut de vaccination BCG et le ratio relativement élevé de prévalence de l’infection tuberculeuse par patient TB prévalent, la limite de 10 mm peut inclure un certain nombre de réactions non spécifiques. Nous avons dès lors mené une analyse avec la limite de 17 mm ; au moyen d’une analyse multivariée, la différence significative de prévalence de l’infection tuberculeuse entre les zones (Sud vs. Nord) et entre les différents niveaux de SES a disparu. Ceci peut être expliqué par le fait que les réactions croisées étaient plus fréquentes dans le Sud du Viet Nam que dans le Nord, ce qui reflète probablement une différence de la prévalence des MOTT qui peut également être en association avec le SES. Le point fort de cette enquête est qu’elle inclut un échantillon représentatif national combiné avec une enquête nationale de prévalence de la TB où le taux de participation (92,8%) a été plus élevé que celui d’autres enquêtes.19,23,24 Notre étude connait diverses limites. Premièrement, le RAIT calculé à partir d’enquêtes tuberculiniques repose sur plusieurs suppositions telles que le fait que le risque d’acquisition d’une infection reste constant au fil du temps et que le risque d’acquisition d’une infection chez les enfants est le même que dans le reste de la population ; ces suppositions sont discutables dans un pays à évolution rapide comme le Viet Nam.12 Deuxièmement, toutes les enquêtes tuberculiniques doivent faire face à des difficultés méthodologiques dans l’interprétation des résultats.22 Troisièmement, les réactions non-spécifiques provenant de l’infection par MOTT et du BCG surviennent dans des proportions différentes dans les trois zones géographiques du Viet Nam.4,12 Quatrièmement, nos données montrent une forte préférence pour les chiffres ronds dans la lecture du TCT.25 Cinquièmement, il est difficile d’arriver à une limite utile et valable, particulièrement lorsque la répartition des résultats du TCT n’est pas clairement bimodale, ce qui est le cas dans notre enquête.22 Finalement, il s’agit ici d’une enquête trans- 7 versale et dès lors, bien que nous ayons montré qu’il existe une association entre l’infection tuberculeuse chez les enfants et la présence d’un cas de TB dans le ménage, nos données ne fournissent pas d’information concernant le lieu de l’infection et la personne qui a infecté les enfants ni au sujet des enfants chez qui cette infection progressera vers une maladie TB. CONCLUSION Dans la première enquête tuberculinique nationale au Viet Nam, utilisant une limite de 10 mm, le RAIT est estimé à 1,7% pour l’ensemble du pays. Les enfants vivant dans un ménage comportant un patient atteint récemment de TB ont une probabilité plus importante d’être infectés que ceux qui vivent dans les ménages où aucun cas récent de TB n’a été identifié. Bien que nos données indiquent qu’il existe une association entre d’une part la prévalence de la positivité du TST et du RAIT et d’autre part la prévalence de la TB, cette association nécessite des investigations complémentaires. Remerciements Les auteurs remercient le Conseil d’administration du Programme National de la Tuberculose du Viet Nam, toutes les équipes nationales, régionales, provinciales, les équipes au niveau du district et de la commune impliquées dans l’enquête ainsi que tous les individus vivant dans les sites de l’étude et y ayant pris part. L’enquête de prévalence a été soutenue financièrement par le Ministère de la Santé du Viet Nam, le Gouvernement des Pays-Bas, la KNCV Tuberculosis Foundation, le Fonds Mondial Contre le SIDA, la Tuberculose et la Malaria et l’Organisation Mondiale de la Santé. NBH a été partiellement soutenu par une bourse de recherche opérationnelle par l’Union Internationale Contre la Tuberculose et les Maladies Respiratoires. Conflit d’intérêt : aucun conflit déclaré. Références 1 Huong N T, Duong B D, Co N V, et al. Establishment and development of the National Tuberculosis Control Programme in Vietnam. Int J Tuberc Lung Dis 2005; 9: 151–156. 2 Shanaube K, Sismanidis C, Ayles H, et al. Annual risk of tuberculous infection using different methods in communities with a high prevalence of TB and HIV in Zambia and South Africa. PLoS ONE 2009; 4: e7749. 3 Gopi P G, Subramani R, Santha T, Kumaran P P, Kumaraswami V, Narayanan P R. Relationship of ARTI to incidence and prevalence of tuberculosis in a district of south India. Int J Tuberc Lung Dis 2006; 10: 115–117. 4 van Leth F, van der Werf M J, Borgdorff M W. Prevalence of tuberculous infection and incidence of tuberculosis; a reassessment of the Styblo rule. Bull World Health Organ 2008; 86: 20–26. 5 Dye C. Breaking the law: tuberculosis disobeys Styblo’s rule [Commentary]. Bull World Health Organ 2008; 86: 4. 6 Huong N T, Duong B D, Co N V, et al. Tuberculosis epidemiology in six provinces of Vietnam after the introduction of the DOTS strategy. Int J Tuberc Lung Dis 2006; 10: 963–969. 7 Ministry of Health Viet Nam, World Health Organization Regional Office for the Western Pacific, KNCV Tuberculosis Foundation, International Union Against Tuberculosis and Lung Disease. Report of a workshop: Assessment of the Tuberculosis 8 8 9 10 11 12 13 14 15 The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease Epidemiology in Viet Nam, Hanoi, 21–25 November 2005. Hanoi, Viet Nam: Ministry of Health, 2005. Hoa N B, Sy D N, Nhung N V, Tiermersma E W, Borgdorff M W, Cobelens F G J. National survey of tuberculosis prevalence in Viet Nam. Bull World Health Organ 2010; 88: 273– 280. Arnadottir T, Rieder H L, Trébucq A, Waaler H T. Guidelines for conducting tuberculin skin test surveys in high prevalence countries. Tuberc Lung Dis 1996; 77 (Suppl 1): S1–S20. Hoa N B, Tiemersma E W, Sy D N, et al. Household expenditure and tuberculosis prevalence in Viet Nam: prediction by a set of household indicators. Int J Tuberc Lung Dis 2011; 15: 32–37. Buu T N, Quy H T, Qui N C, Lan N T N, Sy D N, Cobelens F G J. Decrease in risk of tuberculosis infection despite increase in tuberculosis among young adults in urban Vietnam. Int J Tuberc Lung Dis 2010; 14: 289–295. Rieder H L, Chadha V K, Nagelkerke N J D, van Leth F, van der Werf M J. Guidelines for conducting tuberculin skin test surveys in high-prevalence countries. 2nd ed. Int J Tuberc Lung Dis 2011; 15 (Suppl 1): S1–S25. Gopi P G, Subramani R, Nataraj T, Narayanan P R. Impact of BCG vaccination on tuberculin surveys to estimate the annual risk of tuberculosis infection in South India. Indian J Med Res 2006; 124: 71–76. Chadha V K, Jagannatha P S, Kumar P. Can BCG-vaccinated children be included in tuberculin surveys to estimate the annual risk of tuberculous infection in India? Int J Tuberc Lung Dis 2004; 8: 1437–1442. Chadha V K, Krishna Murthy M S, Shashidhara A N, Jagannath P S, Magnus K. Estimation of annual risk of tuberculosis infection among BCG-vaccinated children. Indian J Tuberc 1999; 46: 105–112. 16 Neuenschwander B E, Zwahlen M, Kim S J, Lee E G, Rieder H L. Determination of the prevalence of infection with Mycobacterium tuberculosis among persons vaccinated with bacillus Calmette-Guérin in South Korea. Am J Epidemiol 2002; 155: 654–663. 17 Tupasi T E, Radhakrishna S, Pascual M L, et al. BCG coverage and the annual risk of tuberculosis infection over a 14-year period in the Philippines assessed from the Nationwide Prevalence Surveys. Int J Tuberc Lung Dis 2000; 4: 216–222. 18 Salaniponi F M L, Kwanjana J, Veen J, Misljenovic O, Borgdorff M W. Risk of infection with Mycobacterium tuberculosis in Malawi: national tuberculin survey 1994. Int J Tuberc Lung Dis 2004; 8: 718–723. 19 Addo K K, van den Hof S, Mensah G I, et al. A tuberculin skin test survey among Ghanaian school children. BMC Infect Dis 2010; 10: 35. 20 Groth-Petersen E, Knudsen J, Wilbek E. Epidemiological basis of tuberculosis eradication in an advanced country. Bull World Health Organ 1959; 21: 5– 49. 21 Rieder H L. Epidemiologic basis of tuberculosis control. Paris, France: International Union Against Tuberculosis and Lung Disease, 1999. 22 Rieder H L. Methodological issues in the estimation of the tuberculosis problem from tuberculin surveys. Tubercle Lung Dis 1995; 76: 114–121. 23 Shrestha K B, Malla P, Jha K K, et al. First national tuberculin survey in Nepal. Int J Tuberc Lung Dis 2008; 12: 909–915. 24 Tupasi T E, Radhakrishna S, Chua J A, et al. Significant decline in the tuberculosis burden in the Philippines ten years after initiating DOTS. Int J Tuberc Lung Dis 2009; 13: 1224–1230. 25 Eilers P H C, Borgdorff M W. Modeling and correction of digit preference in tuberculin surveys. Int J Tuberc Lung Dis 2004; 8: 232–239.