Les dessous de la sexualité

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Les dessous de la sexualité
MERCREDI 16 JANVIER 2013 LE NOUVELLISTE
CHAMPEX-LAC
LE NOUVELLISTE
L’intendante
passe la main
Marie-Thérèse Vernay, intendante
du jardin botanique Flore-Alpe,
a transmis le flambeau à Alexis
Wilson. PAGE 13
VALAIS
MONTHEY | MARTIGNY | SION | SIERRE
7
jcz - bm
HES-SO Des étudiantes de la filière sociale ont créé une exposition sans tabou.
Les dessous de la sexualité
La gestion des déchets est à nouveau remise en question en Valais. NF/A
TAXE POUBELLE
Un député fulliérain
relance le débat
Noémie Charmillot et Joane Béguelin, deux des étudiantes qui ont participé à l’élaboration de l’exposition, posent dans le secteur des maladies
sexuellement transmissibles. Entre les sous-vêtements, sont inscrits les chiffres des Valaisans ayant contracté une MST en 2011. HOFMANN
CHRISTINE SAVIOZ
«La sexualité reste taboue, encore aujourd’hui. Nous l’avons remarqué lors des micro-trottoirs
qu’ont faits nos collègues. Plusieurs
personnes ont eu peur d’en parler
et ont fui le micro», racontent
Noémie Charmillot et Joane
Béguelin, deux des vingt-neuf
étudiantes (onze francophones
et dix-huit germanophones) de
la filière sociale de la HES-SO
qui ont participé à l’élaboration
de l’exposition «Ça me regarde!».
Cette exposition sur la sexualité
des Valaisans a été inaugurée
hier dans le bâtiment sierrois de
l’école.
Le mariage,
la désillusion
L’occasion pour les étudiantes
de se rendre compte des insatisfactions des Valaisans quant à la
vie de couple en général.
Après six ans de mariage, 20%
des partenaires affirment être
déçus de la réalité vécue dans
leur couple.
C’est l’une des nombreuses
sources de conflit entre conjoints. «Au fond, c’est normal, car
les personnes qui se marient
croient que c’est le plus beau jour
de leur vie. C’est après qu’elles se
rendent compte que ce n’est pas si
simple», souligne Clothilde Palazzo, enseignante à la HES-SO,
qui a co-mené ce projet d’exposition avec le SIPE (ndlr: le nouveau nom du planning familial).
Autre source de tension au
sein du couple: le (non) partage
des tâches ménagères. Dans
près de 70% des ménages suisses, c’est la femme qui porte la
d’égalité entre hommes et femmes
qui croît, aussi en Valais», ajoutet-elle.
Bonne surprise cependant. Les
recherches des étudiantes de la
HES-SO ont permis de montrer
qu’il existe des Valaisans d’un
certain âge dotés d’une vision
plus libérale de la sexualité.
«Certains ont osé en parler», note
Clothilde Palazzo.
Les tâches
«domestiques
sont l’une
des grandes sources de
conflit dans un couple.»
CLOTHILDE PALAZZO ENSEIGNANTE À LA FILIÈRE SOCIALE DE LA HES-SO
responsabilité du travail domestique, rappelle l’exposition.
«Avant d’avoir des enfants, le couple se partage un peu les tâches
domestiques, mais une fois les enfants arrivés, c’est la femme qui est
chargée de tout», souligne Clothilde Palazzo.
L’enseignante prédit que ce
phénomène va malheureusement perdurer. «Pire. Cela va aller en augmentant avec le désir
Pourtant, ces Valaisans plus
âgés n’ont pas eu droit aux cours
d’éducation sexuelle donnés aujourd’hui dans les classes enfantines et primaires du canton.
Des cours que les étudiantes de
la HES-SO ont également suivis
pour l’exposition. «Nous nous
sommes rendu compte que les enfants sont très demandeurs de ces
cours. Ils aiment avoir des réponses sur les questions qu’ils se posent
sur la sexualité, même si ça les
gêne un peu», souligne Noémie
Charmillot.
Stop aux tabous
A ses yeux, ces cours sont indispensables pour briser le tabou de
la sexualité. «Les enfants avaient
même des questions toutes simples,
comme par exemple: c’est quoi être
amoureux? Les cours leur offrent un
espace où ils peuvent demander
tout haut ce qu’ils pensent tout
bas»,raconteJoaneBéguelin.Elle
ajoute que les cours du SIPE, qui
ont lieu une demi-journée par an
en quatrième primaire, ne sont
pas suffisants. «Il en faudrait bien
davantage.» L’exposition évoque
aussi la violence sexuelle, la grossesse ou les maladies sexuellement transmissibles. «J’ai été frappée par quelques chiffres. Par exemple, on a décelé 24 cas de syphilis en
Valais en 2011, alors que je pensais
cette maladie éradiquée depuis
longtemps dans notre canton»,
lance Joane Béguelin.
L’occasion enfin de rappeler à
la population valaisanne qu’elle
peut demander des conseils auprès du SIPE. Comme les quelque 35 000 personnes qui l’ont
fait l’an dernier en Valais. Renseignements sur www.sipe.vs.ch
Le Fulliérain Camille Carron
relance le débat sur les taxes
poubelle. Cet ancien conseiller
communal (ndlr: il vient tout
juste de terminer son mandat
politique) souhaite une uniformisation de la pratique sur le
canton. Pour y parvenir, il a déposé une réclamation contre
une facture en relation avec la
taxe déchets de sa commune.
Cette dernière l’a partiellement
admise. Le citoyen a donc choisi
de faire recours au Conseil d’Etat
pour la partie refusée. Elle concernait la notion de pollueurpayeur. Le gouvernement devra
rendre sa décision.
La dernière chance
Cette action est en quelque
sorte le dernier recours du politicien, membre des Verts. En tant
que député de l’Alliance de gauche, il avait déjà essayé de convaincre le Grand Conseil de légiférer sur la gestion et la valorisation des déchets, sans succès.
Sa motion du 14 décembre 2011
faisait référence à l’arrêt du
Tribunal fédéral concernant le
cas de la commune de Romanelsur-Lausanne. Cette décision
confirmait l’obligation de respecter le principe du pollueurpayeur. A travers son intervention au Parlement, Camille
Carron voulait que le canton règle la question afin d’éviter que
des recours de citoyens forcent
les communes à adapter leurs règlements. C’est aujourd’hui cette
voie qu’emprunte le Fulliérain.
«Je n’agis pas dans le but de nuire à
Fully, les enjeux sont beaucoup
plus larges», précise-t-il. «Je ne
veux pas gêner la commune qui est
d’ailleursplutôtbonélèveenlama-
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CFF
135 000 places supplémentaires pour les vacances d’hiver
Jusqu’à fin mars, les CFF mettent en marche près de 205 trains
supplémentaires durant les week-ends afin d’arriver rapidement en
Valais et dans les Grisons. Plus de 135 000 places supplémentaires
sont ainsi mises à disposition en haute saison. Les trains spéciaux
circulent quelques minutes avant les trains réguliers et offrent des
correspondances optimales autant avec les trains (MGB en Valais et
RhB aux Grisons) qu’avec les bus de ligne et cars postaux à
destination des stations. Parmi les 205 trains supplémentaires, 101 au
départ de Zurich, Bâle et Berne desserviront Viège et Brigue. Au vu des
bonnes conditions d’enneigement, les CFF comptent sur une nouvelle
grande affluence dans les stations de sport d’hiver ces prochains
week-ends. CHS/C Informations sur www.cff.ch
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tière. Mais je ne pouvais agir que
dans ma propre commune». Pour
Edouard Fellay, président de
Fully, «Camille Carron a utilisé un
droit auquel chaque citoyen peut
avoir recours». Quoi qu’il en soit,
la commune de Fully affirme
qu’elle va réviser son règlement
rapidement.
Taxe au poids
Sur le plan pratique, le citoyen
ne défend pas à tout prix la taxe
au sac. D’autres solutions existent, comme, par exemple, la
taxe au poids qui prend en
compte la quantité des déchets
produits par les ménages. Les déchets sont pesés puis le poids est
enregistré sur une carte à puce
qui permet d’ouvrir un molok.
Pour la présidente de la
Fédération des communes valaisannes, Marianne Maret, ce système est trop onéreux pour la
grande majorité des collectivités
publiques.
Pour autant, à ses yeux, «nous
n’avons plus le choix, désormais
nous devons opter entre la taxe au
sac et la taxe au poids pour se mettre en conformité avec la législation
suite à l’arrêt Romanel». Néanmoins, l’ancienne présidente de
Troistorrents estime que la voie
empruntée par Camille Carron
n’est pas forcément la meilleure:
«Ça me laisse songeuse. Je ne suis
pas sûre qu’il atteigne son objectif de
cette manière.»
Le canton, pour sa part, a informé les communes de la situation
actuelle en matière de gestion
des déchets. Dans un courrier, le
Service de la protection de l’environnement leur précise les différentes possibilités offertes aux
communes. LYSIANE FELLAY

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