Rundbrief 87 französisch

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Rundbrief 87 französisch
Circulaire
no 87, Avril 2011
Chères amies et amis de SOLWODI,
Sommaire
Des choses remarquables du monde de l’opéra, des choses bien légères, ou plutôt difficiles – vous allez retrouver toute la panoplie de
SOLWODI s’agrandit: le proSOLWODI dans notre actuelle circulaire. Ainsi, j’ai eu le plaisir en
jet „Stella“ à Aix-la-Chapelle
page 1
début de cette année – et déjà pour la deuxième fois – de rencontrer
le réalisateur d’opéra Bruno Berger-Gorski. Après notre rencontre à
Lacmé – une femme en Inde
Trèves, vous allez apprendre page 2 pourquoi je commence à avoir
qui termine brûlée
page 2
l’impression que c’est un co-engagé de notre organisation.
Du fructueux, c’est-à-dire du fleuri nous attendra à Coblence à l’exposition fédérale
Sans détours au jardin floral
florale, où nous serons de la partie à plusieurs reprises, au printemps et en été. Pour de Coblence
d’autres informations, voir page 2.
page 2
Cela pousse non seulement là-bas, mais la croissance a lieu chez SOLWODI même:
Cauchemars vécus: Elena
Avec le projet «Stella» à Aix-la-Chapelle, nous avons ouvert en début de 2011 notre lutte contre leurs séquelles
ième
15 centre de consultation en Allemagne. Je me réjouis de notre présence à Aix-lapage 3
Chapelle afin de soutenir des femmes en détresse (voir plus bas).
SOLWODI Kenya se réjouit aussi d’un élargissement: un deuxième tuk-tuk (taxi bi- La perturbation posttraumatique - une définition
cycle) pour les footballeuses du groupe SOLASA. Le sac-à-dos PAUL (qui transpage 3
forme de l’eau sale en eau potable) déjà décrit dans notre circulaire de décembre, est
Bien atterri au Kenya, avec
arrivé à Mombasa et a été mis en service (page 4).
PAUL
Toutes les choses ne vont pas si bien ou si vite qu’on le souhaite peut-être. Parfois,
page 4
beaucoup de patience est nécessaire avant de voir une lumière à l’horizon. L’histoire
d’Elena, accompagnée par SOLWODI depuis maintenant dix ans, montre l’utilité de 475 ans pour les sœurs Ursula persévérance. Cette jeune femme de la Lituanie a vécu des horreurs dans notre lines
page 4
propre pays. Elle souffre d’une perturbation post-traumatique. Lisez plus en page 3.
Pour finir, je souhaite remercier tous les sponsors de SOLWODI. Sans leur soutien, Imprimeur
page 4
notre travail ne serait pas possible. A leur place, je souhaite mentionner ici la congrégation des Ursulines qui a fêté ses 475 ans l’an dernier; elle nous a fait à nous, jubilaire tellement plus jeune un cadeau très spécial. Lors de célébrations et projets très
nombreux, les Ursulines ont récolté de l’argent pour nous dans leurs écoles et monastères (page 4).
J’espère que vous tous gardez la fidélité qui nous est si nécessaire et pour beaucoup de femmes nécessitant de
l’aide. Votre engagement est payant. Je vous souhaite un beau et inspirant printemps. Peut-être nous verrons nous
personnellement au jardin floral à Coblence.
Votre Sœur Lea
SOLWODI s’agrandit: le projet „Stella“ à Aix-la-Chapelle
Depuis janvier 2011, SOLWODI a un nouveau centre de consultation: le 15ième en Allemagne et le 3ième en Rhénanie
du Nord-Westphalie. Madame Roshan-Heiler en est la directrice, soutenue par deux autres collègues femmes.
L’offre de consultation contient l’accompagnement social et psychologique des femmes migrantes, victimes de la
traite, de la prostitution forcée, du mariage forcé. Les femmes collaboratrices à Aix-la-Chapelle offrent de l’aide aux
prostitués pour quitter le milieu; elles font aussi du travail social allant vers les gens, dans la rue Antoniusstrasse;
elles organisent la qualification professionnelle et scolaire de leurs clientes. L’équipe SOLWODI Aachen est joignable par téléphone au numéro 00 49 (0)241-4131747-11, par fax sous 00 49 (0)0241-4131747-13 ou par e-Mail
sous: [email protected] .
1
SOLWODI – Circulaire de Avril 2011
Lacmé – une femme en Inde qui termine brûlée
Quand des femmes se trouvent entre
deux cultures, cela signifie souvent
«souffrance». Dans le pire de cas,
elles paient avec leurs vies –
comme Lacmé, la fille d’un prêtre
hindou. La protagoniste dans
l’opéra de ce nom, signé Léo Délibes, meurt brulée sur un bûcher.
Cette pièce, une rareté sur scène en
Allemagne, fit partie du répertoire
au théâtre de Trèves entre janvier et
mars.
A Trèves, les femmes de l’Inde
étaient au centre. Après avoir mis
en scène «la Tosca» à Mumbai,
Bruno Berger-Gorski a ajouté son
expérience personnelle dans Lakmé
à Trèves: Il a transposé l’action de
cet opéra, dont la première date de
1883, dans l’Inde contemporaine.
Un petit avant-goût a eu lieu au café-théâtre au début de cette année à
Trèves, où Sœur Léa aussi a été
demandée comme experte. Déjà en
regardant «Rigoletto» à Bonn, Sœur
Léa avait eu l’impression que Bruno
Berger-Gorski
était
un
cocombattant de SOLWODI. Elle a
été très heureuse qu’avec Lacmé, ce
metteur en scène a mis en lumière la
situation difficile de beaucoup de
femmes en luttant ainsi contre les
anomalies existantes.
Le metteur en
scène de cet opéra
est Bruno BergerGorski, un homme
non seulement actif sur le plan international, mais
qui s’empare aussi
de thèmes de la
critique sociale. Il
le montrait l’an
dernier à Bonn, en Sœur Léa Ackermann qui parle avec le metteur en scène
mettant en scène Bruno Berger-Gorski (à gauche), le directeur Gerhard We«Rigoletto» et en ber et le responsable dramaturgique Peter Larsen (à
introduisant
les droite).
thèmes de la prostitution, de la traite connue dans beaucoup de régions
de l’Inde, ou mal acceptée. Comme
et de l’abus sexuel.
La vie de Lacmé se termine dans le beaucoup de femmes savent à peine
feu. Elle partage ce destin avec lire ou écrire, elles ne peuvent pas
beaucoup d’autres femmes en Inde. militer pour que cette loi soit resD’après Nicholas Kristof et Sheryl pectée. Une résistance s’est formée
WuDunn, auteurs du livre: «La entre temps par l’association «pink
moitié du ciel. Comment les women».
femmes luttent-elles mondialement La cupidité de la belle-famille est la
pour un avenir meilleur», paru en raison principale pour laquelle on
2010, en Inde une femme est brûlée exerce une pression sur ces femmes.
vive toutes les deux heures. Ceci Si leurs familles ne peuvent pas saafin que le mari puisse se marier de tisfaire les revendications d’argent,
nouveau, ou bien pour punir la de voiture ou d’une télé, les jeunes
femme quand la dot semblait insuf- mariées seront maltraitées ou même
assassinées.
fisante.
Les paiements de dot sont interdits
depuis 1961, mais cette loi est in-
Sans détours au jardin floral de Coblence
SOLWODI parle rarement avec des
fleurs, mais plutôt sans détour. Mais
quand l’exposition florale se montre
toute proche, nous ne résistons plus
et nous joignons aux amateurs de
fleurs.
Du 15 avril au 16 octobre, nous suivons le mot clé „2011 – ce sera
notre été“ à Coblence, à peu de kilomètres de notre siège central d’
Hirzenach. SOLWODI participe de
plusieurs façons. Sœur Léa présente
le travail de notre organisation de
soutien pendant la «journée des
femmes à la BUGA» le mercredi 4
mai. Elle donne son discours à partir de 16 heures sur la scène Rhéna-
2
nie-Palatinat à la forteresse
d’Ehrenbreitstein.
Dans l’église de cette forteresse,
l’exposition „Oubliées dans la forêt
humaine“ fait partie du programme
du jeudi 30 juin jusqu‘au dimanche
17 juillet. La musique de Loraine et
Marlon Reinhardt accompagnera
l’inauguration officielle qui aura
lieu le 30 juin à 18 heures. Cette
confrontation visuelle de 2010 avec
le thème: «traites des femmes» a
pour support des photographies de
Marion Pfeifer et sera exposée en
coopération avec l’action «église
dans la BUGA (exposition florale)».
En plus, Sœur Léa lira le jeudi 14
juillet dans cette église des extraits
de son livre «Vivre en liberté, ce
n’était longtemps qu’un rêve». Loraine Reinhardt et Romano Säger
vont l’accompagner avec leur musique.
Le dimanche 17 juillet sera „Journée SOLWODI“ sur la scène Rhénanie-Palatinat. De 11 à 14 heures,
comme de 15 à 17 heures, nous présenterons notre programme avec
des infos sur notre travail, avec une
pièce de théâtre et avec beaucoup
de musique. Django Reinhardt et
d’autres musiciens nous donneront
leur soutien.
SOLWODI – Circulaire de Avril 2011
Cauchemars vécus: Elena lutte contre leurs séquelles
Des expériences horribles laissent
des traces – souvent pendant des
années, parfois toute une vie. Elena
(nom changé) lutte contre ces séquelles. La jeune femme venant de
la Lituanie est traumatisée et
souffre d’une perturbation posttraumatiques, conséquence de la
terreur psychique et de la violence
physique auxquelles elle a été exposée. Depuis dix ans, Elena est accompagnée par SOLWODI sur son
chemin difficile.
Cette femme de 29 ans aujourd’hui
n’est pas un cas unique. Les conseillères dans les centres de consultation et dans les appartements sécurisés ont régulièrement à faire
avec des femmes de l’Europe de
l’Est, de l’Afrique, l’Asie et
l’Amérique latine – victimes de
traite, de prostitution forcée ou mariage forcé; certaines ont des traumatismes multiples. Ceci nécessite
beaucoup de tact, et surtout un savoir que l’équipe de SOLWODI
cherche à acquérir pendant des
formations avec des expertes en
traumatisme.
Retournons vers Elena. Elle vient
d’un village en Lituanie. A 19 ans,
un
Lituanien
l’attire
vers
l’Allemagne. Elle est violée et vendue dans un bordel dans le Nord.
Elle se refuse; son «acheteur»
l’amène vers le Sud. Lui et ses collabos la menacent avec une arme, la
battent et la forcent à se prostituer
dans des appartements et dans la forêt. Elle doit satisfaire les clients
dans la voiture, au rythme de 10
minutes. Sans passeport ni argent,
sans connaître l’allemand, elle est
complètement livrée à ses tortionnaires.
Quand les hommes parlent un jour
de la faire tuer pour vendre ensuite
ses organes, elle prend la fuite malgré sa peur, ses incertitudes et le
grand danger. Une femme la trouve
dans la rue et l’amène vers la police. Quelques jours plus tard, elle
vient chez SOLWODI, ne désirant
qu’une chose: rentrer dans son
pays. Mais ceci est impossible:
La perturbation post-traumatique - une définition
«Traumaleitfaden – Mémento des troubles traumatique». Ainsi s’appelle le
manuel rédigé pour la Direction Générale de la Police Judiciaire, par Eva
Schaab, psychologue diplômée et collaboratrice de SOLWODI, ensemble
avec Dr. Markos Maragkos, consultant privé. Le manuel date de 2009, il est
destiné à l’usage des administrations. Les deux auteurs décrivent, entre autres,
la perturbation post-traumatique (PTBS). Elle peut apparaître des semaines,
voire des mois après un évènement traumatique, et contenir les symptômes
suivants: revivre des parties de l’évènement traumatique, sous forme de cauchemars répétitifs ou de souvenirs involontaires, persistants et pesants.
D’autres symptômes: éviter des pensées, sentiments ou situations liés directement ou indirectement à l’évènement traumatique, comme des tentatives de
ne pas penser à l’évènement ou ne pas en parler, surexcitation physique durable, se montrant dans une irritabilité accrue, une vigilance, un état peureux,
difficultés de concentration et troubles de sommeil.
Elena apprend que les malfaiteurs
la cherchent en Lituanie et font
même pression sur ses parents.
SOLWODI l’accueille dans un appartement de protection où elle
reste pendant huit mois. Désespoir,
crises d’angoisse et cauchemars
tourmentant la jeune femme. Dans
les premières semaines, elle est
muette, ne peut presque pas manger
et à peine dormir. Peu à peu, elle
reprend confiance, un petit peu.
Elena est une femme courageuse;
elle décide de témoigner au tribunal
comme victime, avec le soutien de
SOLWODI, afin de rendre possible
la condamnation des malfaiteurs.
Entre 2002 et 2004, huit procès
l’attendent – un martyre, mais également un succès pour cette femme
traumatisée. Ses passeurs, violeurs
et proxénètes, onze hommes et une
femme, seront finalement condamnés.
A ce moment là, Elena vit déjà dans
son propre petit appartement. Elle a
obtenu entre temps une autorisation
de séjour et de travail; elle essaie de
travailler comme aide de cuisine,
mais n’en peut plus après quelques
semaines. Le fait que son chef soit
un homme qui manipule des couteaux la met dans des crises
d’angoisse. Ses anciens tortionnaires la poursuivent dans ses pensées, ses sentiments et ses rêves.
Elena est en danger de se suicider;
elle va en traitement dans une clinique, pour vivre par la suite dans
un groupe thérapeutique.
En 2004, elle fait connaissance
d’un jeune homme, emménage avec
lui et plus tard l’épouse. La jeune
femme a régulièrement d’énormes
problèmes énormes pour s’investir
dans cette relation – une conséquence du traumatisme. Elle vit
tous les hauts et les bas des sentiments de colère et d’impuissance,
ce qui pèse beaucoup sur son mari.
Les conséquences de la violence
subie la mènent à se blesser ellemême. Elle se blesse elle-même;
elle se brûle avec des cigarettes;
elle dit pouvoir supporter la souffrance à l’intérieur d’elle, seulement en ressentant une souffrance
extérieure.
Elena essaie une thérapie ambulante, mais échoue d’abord. Seulement quand son mariage risque
d’échouer, elle consentit.
SOLWODI la fait passer dans une
clinique spécialisée dans les traumatismes. Ici, pour la première fois,
elle comprend ce qui s’est passé
avec elle, et quelle tempête se déchaîne à l’intérieur d’elle.
Le suivi par une thérapeute spécialiste en traumatisme l’aide à réussir
la vie quotidienne et les conflits relationnels. Entre- temps, elle a une
place d’aide soignante pour personnes âgées, ce qui lui plaît. Elle a
appris à regarder, non seulement
vers l’arrière avec la souffrance subie, mais aussi vers l’avenir avec la
chance de faire confiance à
d’autres.
3
SOLWODI – Circulaire de Avril 2011
Bien atterri au Kenya, avec PAUL
PAUL, le sac-à-dos pour eau potable, développé à l’Université de Kassel et
offert à SOLWODI, a bien atterri en Afrique. Sœur Léa l’a amené début
décembre au Kenya, s’assurant elle-même de son bon fonctionnement en
buvant la première l’eau filtrée. L’eau avait un goût excellent. Cet appareil
de filtrage d’eau sale sert maintenant dans le quartier miséreux Kaloleni de
Mombasa. Là-bas, vivent beaucoup de femmes organisées en associations
d’entraide avec leurs familles, et suivies par SOLWODI Kenya. Souvent,
choléra et diphtérie font ravage dans ce quartier. L’eau potable reste chose
rare ici.
Sœur Léa a rendu visite aux différentes initiatives au Kenya du 4 au 11 décembre 2010. Toutes ont témoigné de
leurs efforts et leurs problèmes: SOLGIDI pour des filles de prostituées, SOLASA qui réunit des jeunes femmes
autour du football, COGICHI avec des projets autour de l’eau propre, ainsi que des représentantes de six groupes
d’entraide SOLWODI et de groupes luttant contre le SIDA. Aussi, Sœur Léa a fait connaissance de la nouvelle directrice de SOLWODI Kenya, Madame Maureen Karissa, et a discuté avec les autres membres du conseil
d’administration récemment élus.
Sœur Léa se rejouissait surtout d’acheter un deuxième tuk-tuk (taxi bicycle). Elle avait obtenu le premier engin de ce genre à Mombasa en été
2010, afin de procurer une source de revenus aux femmes de l’équipe de
football. Cet achat a été possible grâce à Madame Ursula Männle, professeur en sciences sociales et femme politique au sein de la CSU, ainsi qu’à
l’association de femmes catholique dans le décanat de Königswinter, avec
leur présidente Madame Ursula Voll.
475 ans pour les sœurs Ursulines: soutien par un membre de la catégorie «poids lourd»
Quand deux jubilaires se rencontrent, quelque chose de bien en ressort: SOLWODI, avec sa jeunesse de 25 ans, a
obtenu le soutien d’un poids lourd. La congrégation des Ursulines, mondialement active, existant depuis 475 ans
l’an dernier, a soutenu à cœur ouvert notre association. Des écoles et monastères nombreuses dans la région germanophone ont collecté de l’argent dans le cadre de différents projets et évènements. Sœur Léa qui prononçait le
discours solennel pendant leur cérémonie centrale des Ursulines du Nord-Ouest allemand, s’est réjouie de cette
collecte, ainsi que son équipe SOLWODI.
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