partie 10 - World Karate Federation
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partie 10 - World Karate Federation
WORLD TI AT E F E D E R AT N FEDERA AR TE K KA RA ON PARTIE 10 IO Le Magazine Budo international a publié un interview avec le Président de la WKF, Antonio Espinós, en Anglais, Français et Espagnol. Dû à la longueur et l’intérêt de cet article, nous avons considéré approprié de le publier divisé en plusieurs parties. Parlons du Japon et de son rôle dans une discipline (je me résiste encore à l’appeler un sport) qui y est née. Le Japon est-il aujourd’hui pour la WKF un pays de plus ou est-ce un pays spécial puisque le Karaté est d’origine japonaise ? « Maintenant, avec la Fédération japonaise de Karaté, les choses vont très bien. Nous avons le directeur technique qui est japonais, Tsuguo Sakumoto. Bientôt le secrétaire général sera japonais, Nagura Toshihisa. Le Japon est une référence. Mon premier voyage important de l’année dernière fut à Tokyo. Nous savons tous d’où nous venons et il est important que nous sachions. Il est également important que les Japonais perçoivent que nous le savons. » Mais il y a des années, il y eut un moment où la Fédération japonaise connut des hauts et des bas, des tensions avec la Fédération mondiale de Karaté, non ? « Il y eut un moment très critique au Mondial de Munich en 2000. Nous avons changé les règlements de compétition du Kumite et la Fédération japonaise ne les a pas aimé du tout. Ils ont même dit que si on approuvait ces changements, ils quitteraient la WKF. Keiichi Hasumi et Toru Arakawa étaient alors à la tête. » Je les connais tous les deux. Hasumi fut pendant des années vice-président de la JKF, et dès lors la main droite de Sasagawa dans le Karaté. Arakawa, quant à lui, est 9e Dan Wado Kai et à l’époque le plus haut directeur technique. « Et bien, au Congrès mondial, c’est Arakawa qui prit la parole à ce sujet. À la fin, les changements furent quand même approuvés et rien ne se passa. » 1 WORLD TI AT E F E D E R AT N FEDERA AR TE K KA RA ON PARTIE 10 IO Et il n’y a plus d’attention spéciale envers Japon, outre cette courtoisie mentionnée avant ? « Il n’y a plus maintenant d’attention spéciale envers le Japon. Dans toute entreprise ou groupe, il arrive un moment où on doit choisir, soit le contrôle, soit la croissance. Pour grandir, il faut lâcher du lest et perdre une partie du contrôle. En nous libérant du contrôle japonais, ce que nous avons fait, c’est que universaliser le Karaté japonais. Nous en avons déjà parlé avant. » Mais le Karaté est japonais et il faut avoir certaines valeurs associées au Japon. « Nous conserverons les valeurs qui ont fait du Karaté ce qu’il est aujourd’hui. À cet égard, les Japonais ont bien fait. Le Japon est un membre, mais un membre important et ils sont tout en haut quant aux médailles. C’est une puissance, avec des hauts et des bas, mais une puissance. » En effet, pendant quelques années au début de la compétition internationale, le Japon avait évidemment les meilleurs, mais ensuite il y eut un moment où ils passèrent par une époque de une sécheresse à ce sujet. Pourquoi d’après toi ? « Les Japonais ont eu beaucoup de mal à s’adapter aux changements, mais ils l’ont fait et l’ont bien fait. Maintenant, la JKF, son président Sasagawa… sont bien avec la WKF et c’est important pour moi. De toute manière, les Japonais ont une culture très différente. Les Chinois aussi, et les Asiatiques en général. C’est un autre monde. Nous ne réalisons pas, mais ils sont encore loin de nous et c’est une question en suspens pour nous, dans les affaires comme dans de nombreux domaines. Nous n’avons pas su les conquérir comme nous l’avons fait avec d’autres pays, même en Amérique. Nous avons encore beaucoup de mal à nous entendre. » Interview de Salvador Herraiz 2