D- Protection vaccinale du nouveau-né et du nourrisson

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D- Protection vaccinale du nouveau-né et du nourrisson
TROISIEME PARTIE
Sage-femme et santé de l’enfant : quelle contribution ?
D- La protection vaccinale du nouveau- né et nourrisson
Les vaccins ont pour but de prévenir ou atténuer une ou plusieurs maladies infectieuses
chez le sujet auquel il sont administrés. L’objectif est, au-delà de la protection individuelle
fournie à l’individu vacciné, de freiner, enrayer ou éradiquer la diffusion d’une infection ou sa
propagation dans la population par la protection d’une partie importante de celle-ci.
Chaque année vers le mois d’avril, l’Institut National de Veille Sanitaire (INVS) publie, dans
le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH), les recommandations du Haut Comité de
la Santé Publique en matière de vaccinations (abonnement en ligne gratuit sur
www.invs.sante.fr). On distingue les vaccinations obligatoires ou recommandées qui
concernent tous les enfants (sauf contre indications), les vaccins prescrits dans des cas
particuliers ou enfin des stratégies qui protègent notamment l’entourage de l’individu cible (le
cocooning).
1- Schéma vaccinal standard
Ces données sont issues du BEH du 22 mars 2011 / n°10-11 accessibles sur le site Invs.
A noter : de nombreuses particularités y sont précisées, nous vous recommandons de
vous y reporter.
Calendrier de vaccination standard chez les nourrissons, l’enfant et l’adulte
Âge
Vaccin
Valences
Vaccin hexavalent
Diphtérie,
Tétanos,
Coqueluche,
Polio,
infections à Haemophilus influenzae b,
Hépatite B
Vaccin 13-valent
Pneumocoque
Vaccin pentavalent
Diphtérie,
Tétanos,
Coqueluche,
infections à Haemophilus influenzae b
Vaccin hexavalent
Diphtérie,
Tétanos,
Coqueluche,
Polio,
infections à Haemophilus influenzae b,
Hépatite B
Vaccin 13-valent
Pneumocoque
Vaccin 13-valent
Pneumocoque
vaccin trivalent
Rougeole, oreillons, rubéole
vaccin trivalent
Rougeole, oreillons, rubéole
Deux mois
Trois mois
Quatre mois
Douze mois
Treize
et
quatre mois
vingt-
Polio,
1
Douze à vingt-quatre
mois
vaccin méningococcique C
conjugué
Méningocoque de sérogroupe non B
Vaccin hexavalent
Diphtérie,
Tétanos,
Coqueluche,
Polio,
infections à Haemophilus influenzae b,
Hépatite B
6 ans
vaccin DTPolio
Diphtérie, Tétanos, Polio,
11-13 ans
vaccin DTCa-Polio ;
Diphtérie, Tétanos, Coqueluche, Polio,
14 ans
vaccin quadrivalent,
vaccin bivalent
16-18 ans
vaccin dTPolio ;
Diphtérie, Tétanos, Coqueluche, Polio,
26-28 ans
vaccin dTca-Polio ;
Diphtérie, Tétanos, Coqueluche, Polio,
puis tous les 10 ans
vaccin dT-Polio ;
Diphtérie, Tétanos, Polio,
Seize à dix-huit mois
ou
HPV (trois injections : voir détails schéma
vaccinal selon vaccin)
Données spécifiques pour la Guyane :
Fièvre jaune : adultes et enfants âgés de 9 mois et plus, 1 dose unique de 0,5ml du vaccin
reconstitué.
Néanmoins le HCSP recommande de reporter cette vaccination chez les femmes qui
allaitent, tant que le nourrisson allaité n’a pas atteint l’âge de 6 mois, sauf en cas de situation
épidémique.
2- Les spécificités du nouveau-né
Il est recommandé de commencer les vaccinations après la période néonatale (28 jours)
quand cela est possible. Néanmoins, certains contextes ou antécédents familiaux obligent à
recommander des vaccins. Notamment :
Pour les nouveau-nés de mère porteuse de l’antigène HBs, la vaccination doit être
pratiquée impérativement à la naissance, selon un schéma en 3 injections (1 dose à 0, 1 et 6
mois), la 1ère dose étant associée à l’administration d’immunoglobulines anti-HBs.
Pour les enfants exposés à un risque élevé de tuberculose, la vaccination par le BCG
est recommandée dès la naissance. Pour les enfants à risque de la naissance à l’âge de 2
mois révolus : 0,05ml de BCG par voie intradermique sans IDR préalable.
Voir liste pays à forte endémie sur www.invs.santé.fr
Le cocooning contre la coqueluche
Du fait de la persistance de cas graves voire mortels de coqueluche chez des nouveau-nés
ou de très jeunes nourrissons avant que leur immunité vaccinale soit complète, le HCSP
préconise la stratégie du cocooning. Il s’agit de protéger par une vaccination efficace
l’entourage des nourrissons dans les premiers mois de leur vie.
La vaccination contre la coqueluche est donc recommandée chez les adultes susceptibles
de devenir parents dans les mois ou années à venir. Lors du rappel à 26-28 ans, il est
recommandé de pratiquer un DTCaPolio.
Au cours d’une grossesse, la mise à jour des vaccinations pour les membres de l’entourage
familial (enfant qui n’est pas à jour pour cette vaccination, adulte qui n’a pas reçu de
vaccination contre la coqueluche au cours des dix dernières années), est préconisée selon
les modalités suivantes :
2
– durant la grossesse pour le père, la fratrie, les grands-parents et, le cas échéant, l’adulte
en charge de la garde du nourrisson pendant ses 6 premiers mois de vie ;
– pour la mère, en post-partum immédiat (l’allaitement ne constitue pas une contre-indication
à la vaccination anticoquelucheuse). Selon certaines équipes, la remise d’une ordonnance
d’un vaccin tétravalent à la mère lors de la sortie de suites de couches améliore la
couverture vaccinale anticoquelucheuse.
Est également recommandé le rattrapage des professionnels en contact avec des
nourrissons trop jeunes pour avoir reçu 3 doses de vaccin coquelucheux :
professionnels de santé en service de gynécologie obstétrique et en néonatologie ;
personnel de la petite enfance.
Chez l’adulte, le délai minimal séparant une vaccination DTPolio de l’administration du
vaccin quadrivalent DTCaPolio peut être ramené à 2 ans (La vaccination contre la
coqueluche est toujours pratiquée avec un vaccin combiné à d’autres valences). Selon un
rapport du HCSP, en cas de survenue de cas groupés en collectivité, ce délai peut être
ramené à un mois (cf. rapport du HCSP relatif à la conduite à tenir devant un ou plusieurs
cas de coqueluche).
Remarque : en l’état actuel des connaissances, il n’y a pas lieu d’administrer plus d’une dose de
vaccin quadrivalent DTCaPolio chez l’adulte.
3- La sage-femme et la vaccination
La sage-femme peut réaliser la plupart des vaccinations chez la femme ou chez le nouveauné. Elle doit s’appuyer sur les recommandations du calendrier vaccinal visé à l’article L.31111 du CSP et tenir compte des contre-indications éventuelles des vaccins. Dans le cadre de
l’exercice de ses compétences, la sage-femme est autorisée à pratiquer :
Chez le nouveau-né :
- La vaccination par le BCG
- La vaccination contre l’hépatite B chez le nouveau-né de mère porteuse de l’antigène
anti-HBs, en association avec les immunoglobulines spécifiques anti-HBs
Chez les femmes :
ACTUALITE Dans le tout récent arrêté du 11 octobre 2011 qui actualise la liste des
médicaments que les sages-femmes peuvent prescrire aux femmes et abroge l’arrêté
du 23 février 2004, les vaccins contre la rougeole et les oreillons et contre le
méningocoque C, sont absents.
Ces vaccins ne pourraient donc être prescrits par les sages-femmes alors que, selon
l’arrêté du 10 Janvier 2011 toujours en vigueur, ils font partie de la liste des vaccins
que les sages-femmes peuvent pratiquer. Cette contradiction fait actuellement
l’objet d’une demande de correction par le CNO au Ministère de la Santé.
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Dans cette attente,rappelons néanmoins l’arrêté du 10 Janvier 2011 en vigueur
autorisant les sages-femmes à pratiquer :
-La vaccination contre le tétanos
-La vaccination contre la diphtérie
-La vaccination contre la poliomyélite
-La vaccination contre la coqueluche par vaccin acellulaire
-La vaccination contre l’hépatite B
-La vaccination contre la grippe
-Le vaccin trivalent rougeole-rubéole-oreillons depuis 2011. absent de l’arrêté actuel
-Le vaccin contre le méningocoque C depuis 2011
absent de l’arrêté actuel
-Le vaccin contre le Papillomavirus humain (HPV) depuis 2011
A noter à propos de la vaccination antirubéolique :
-Désormais, il est recommandé de pratiquer un vaccin trivalent (rougeole, rubéole, oreillons).
-Il n’y a pas lieu de revacciner des femmes ayant reçu deux vaccinations préalables, quel
que soit le résultat de la sérologie antirubéolique si elle a été pratiquée.
-Pour les femmes dont la sérologie prénatale est négative ou inconnue, la vaccination ne
pouvant être pratiquée pendant la grossesse, elle devra être pratiquée immédiatement après
l’accouchement, de préférence avant la sortie de la maternité, ou à défaut au plus tôt après
la sortie.
-Il est nécessaire de s’assurer de l’absence d’une grossesse débutante et d’éviter toute
grossesse dans les deux mois suivant la vaccination, en raison d’un risque tératogène
théorique.
Références bibliographiques
- Le Calendrier des vaccinations et les recommandations vaccinales 2011 selon l’avis du
Haut Conseil de la santé publique, BEH, n° 10-11 du 22 mars 2011.
- Recommandations sanitaires pour les voyageurs 2010 ; BEH n°21-22 du 1er juin 2010.
- Arrêté du 10 janvier 2011 modifiant l’arrêté du 22 mars 2005 fixant la liste des vaccinations
que les sages-femmes sont autorisées à pratiquer.
- Arrêté du 22 mars 2005 fixant la liste des vaccinations que les sages-femmes sont
autorisées à pratiquer.
- Arrêté du 12 Octobre 2011 fixant la liste des médicaments que peuvent prescrire les sagesfemmes et portant abrogation des dispositions règlementaires
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