Lettre ouverte à Madame le Maire de Parnac Mairie de - E

Environnement Durable en Boischaut Sud - Association loi 1901
9, La Dinière 36170 La Châtre L’Anglin – www.edbs.e-monsite.com.
Lettre ouverte à
Madame le Maire de Parnac
Mairie de Parnac
36170 PARNAC
Madame le Maire,
Le bulletin municipal de Parnac du premier semestre 2015 consacre une page entière à l’évocation
d’un projet d’implantation de 12 éoliennes industrielles géantes qui s’étendrait du Bois de Chinan à la
limite de Mouhet, en passant par La Villonnière, La Rémondière, Le Verger, les Cinq Routes et la
Maison Seule.
Aucun détail relatif à ce projet, qu’il s’agisse de localisation précise ou de hauteur de ces machines
n’est indiqué ; l’article laisse même à penser que la Mairie et le Conseil Municipal n’auraient pas
d’information, ce que nous avons peine à croire.
Nous découvrons par la même occasion qu’un projet avait déjà été à l’étude entre 2004 et 2008 alors
qu’aucune information n’avait été faite à l’époque auprès de la population.
Il semblerait donc qu’en 2015 comme en 2004, il y ait une volonté délibérée de tenir la
population dans l’ignorance pour éviter toute tentative d’opposition et la mettre devant le fait
accompli une fois les délais de recours épuisés.
Selon la Nouvelle République du 27 Janvier 2008, ce projet avait été annulé par le Préfet de l’Indre
après l’avis défavorable de la DDE, motivé par l’impact majeur sur le paysage. Il suffit de voir le nord
du département, du côté de Vatan, pour constater qu’ils avaient raison.
Une question vient à l’esprit : pourquoi cet acharnement à construire des éoliennes chez nous alors
qu’une haute instance locale a, voici 7 ans, conclut à l’inverse ?
Contrairement à vos prédécesseurs qui n’avaient pas la connaisance que l’on a aujourd’hui, vous ne
pouvez ignorer que l’implantation de centrales éoliennes géantes est un saccage environnemental, un
désastre sanitaire et un naufrage économique.
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Un saccage environnemental :
Les promoteurs, qui n’habitent jamais à proximité des machines qu’ils entendent installer chez les
autres, minimisent systématiquement tous les inconvénients qu’auront à subir les riverains. Ils
promettent qu’il n’y aura pas d’agressions visuelles et que l’intégration dans le paysage sera pris en
compte.
Comment peut-on entendre un tel discours qui est contredit par la réalité ? Connaissez-vous le nord du
département, dans la région de Vatan où se dressent pas loin de 40 éoliennes qui bouchent l’horizon ?
Comment peut-on prétendre à l’intégration de ces géants de 150 à 190 mètres de hauteur qui
agressent le paysage à plus de dix kilomètres à la ronde, au milieu d’arbres dont la hauteur ne
dépasse pas vingt-cinq mètres? Même les pylônes à haute tension, pourtant si décriés, ne font « que »
40 mètres. On est ici à 4 fois plus !
Comment ignorer la captation hypnotique du regard provoquée par les pales lorsqu’elles tournent, le
bruit régulier qu’elles font de nuit comme de jour, les feux clignotant en permanence la nuit comme le
jour ?
Comment ignorer la destruction du bocage pour le redressement des routes pour faire passer les
convois de 50 mètres de long, les plateformes et surtout, les monstrueux massifs de béton qu’il sera
impossible de démolir à terme et qui resteront enfouis dans le sol comme autant de cadeaux
empoisonnés pour les générations à venir ?
En validant un tel projet, vous porteriez le poids d’avoir laissé saccager le cadre de vie de vos
administrés.
Un désastre sanitaire :
De plus en plus de pays commencent à ouvrir les yeux sur les dangers que représentent les éoliennes
sur la santé des riverains
Tout récemment, le Congrès des Médecins allemands réuni à Frankfort du 12 au 15 mai 2015 a lancé
une alerte (Beschlussprotokoll des 118. Deutschen Ärztetages in Frankfurt am Main vom 12. bis
15.05.2015 [PDF] p353) concernant l’impact néfaste sur la santé de l’implantation d’éoliennes à
proximité des habitations.
Elle attire l’attention sur les graves carences des critères de danger retenus et tout particulièrement sur
les risques liés aux basses fréquences et aux infrasons. Ce rapport souligne les effets sanitaires
néfastes des fréquences éoliennes inférieures à 1 Hz et mentionne leurs effets potentiels même en
l’absence de toute rotation des pales, sous la seule action des vibrations solidiennes générées par le
mat.
La motion considère que ces effets peuvent se propager jusqu’à 10km, et déplore que le
développement éolien s’accompagne d’un risque sanitaire non maitrisé.
Les dernières publications scientifiques apportent un faisceau de présomptions qui ne semble plus
laisser la moindre place au doute sur la réalité de la dangerosité des infrasons :
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1°) P.Schomer (U.S.A.) vient de décrire l’explication du mécanisme biologique par lequel les
fréquences éoliennes inférieures à 1 Hz, agissant sur les otolithes de l’oreille interne, entraineraient
migraines nausées vertiges et différents symptômes communs avec le mal des transports,
également provoqué par cette même fréquence, dont le pic nauséogénique se situe à 0.167Hz
(Griffin 1990)
2°) J.Mikolajczak (Pologne) vient de mettre en évidence l’augmentation du taux de cortisol,
marqueur de stress, sur des oies élevées à 500m d’éoliennes.
3°) S.Cooper (Australie) vient d’établir le lien incontestable entre ces sensations (migraines,
nausées…) et les infrasons éoliens dans une étude effectuée pour la filière elle-même et qui le
reconnait sur son propre site. (Pacific Hydro)
4°) L’acousticien Swinbanks (Cambridge, U.K.) a été la propre victime de ces mêmes effets
sanitaires pour lesquels il était venu procéder au mesurage des infrasons éoliens.
Ces 4 études, qui datent de moins de 6 mois, démontrent bien que les éoliennes posent un réel
problème sanitaire et qu’il ne s’agit pas simplement, de la part des plaignants, de symptômes
imaginés en raison d’une opposition de principe au développement éolien.
Le principe de précaution a conduit beaucoup de pays à imposer une distance minimale entre les
habitations et les éoliennes de 1.500 mètres chez les uns, ou de 10 fois la hauteur totale de l’éolienne
chez les autres.
En France, la distance minimale est de 500 mètres alors que l’Académie de Médecine préconise 1500
mètres. En Mars 2015, le Sénat français, sous l’impulsion du Sénateur Jean Germain, a voté une loi
portant cette distance à 1.000 mètres, mais cette loi a été rejetée par l’Assemblée.
Dans le projet éolien dit « du Sandeau », les distances entre les éoliennes et les habitations sont
certes supérieures à 500 mètres, mais très inférieures aux préconisations prudentielles :
Boisrémond :
Les Cinq Routes :
Les Ptes Girauderies :
La Villonnière :
600m
725m
800m
840m
Mazotin :
643m
Le Verger : 825m
La Rémondière:820m
St Gilles :
690m
En validant un tel projet, vous porteriez le poids d’avoir ainsi mis en jeu la santé de vos
administrés ?
Un naufrage financier
Les seuls gagnants sont les promoteurs et les exploitants eux-mêmes.
Le bailleur, propriétaire ou exploitant du terrain loué, va certes percevoir un loyer mais, en fin de vie
des éoliennes, il se retrouvera seul pour répondre du démantèlement. Or, le recyclage hypothétique
des matériaux ne couvrira pas le coût réel de la remise en état du terrain, qui se monte à près de
150.000 € (valeur 2015 – hors démolition du massif). C’est donc la collectivité qui aura à en supporter
la charge. Avec quels moyens ?
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La Commune percevra des miettes car c’est la Communauté de Communes et le Département qui se
partageront respectivement 70% et 30% de l’IFER (imposition forfaitaire sur les Entreprises de
Réseau).
En revanche, pensez-vous que des éoliennes seront un pôle d’attractivité pour attirer de nouveaux
habitants ? La population de Parnac est passée en 40 ans de 1.000 à 520 habitants. Pensez-vous que
des éoliennes géantes donneront l’envie à des jeunes de s’installer dans la commune, ou à des
retraités de choisir de venir y passer leur retraite méritée?
En validant un tel projet, vous porteriez le poids d’avoir accéléré la désertification rurale au
seul motif d’un maigre gain immédiat ?
Nous voulons ici porter à votre connaissance le témoignage, produit dans le cadre des articles 200 à
203 du nouveau code de procédure civile (qui punit d’emprisonnement toute attestation faisant état de
faits matériellement inexacts) de Christian C…, 68 ans, retraité, demeurant en Vendée (85110) qui
résume la teneur du problème (nous tenons à votre disposition une copie de ce document) :
« En 2003, j’ai acheté une ruine à Jans (44) pour y finir mes jours, mais non prévenu de projets
éoliens. J’ai découvert des chantiers visibles de mon jardin …. Et depuis quelques mois un mât de
mesures à Jans qui illumine mon jardin, en plus des autres feux clignotants rouges. J’ai d’abord cru à
cette énergie du vent mais j’ai vite compris les gênes apparentes mais aussi ce que l’on
ressent…Alors que tout allait bien avec cette retraite mérité, j’ai perdu le sommeil et suis devenu
irritable. Puis des reflux gastriques dont 2 fibroscopies n’ont pu définir l’origine. Mais les problèmes de
santé ont déclenché des acouphènes pulsatifs.. ORL et IRM n’ont pu définir l’origine. Bourré de
médicaments sans résultat, j’ai pris la décision de quitter cette région envahie par les éoliennes, ayant
remarqué un mieux-être loin des machines lors de mon voyage sur l’Ile de Pâques au Chili. J’ai donc
bradé ma maison et le verger de Jans (44) pour m’installer en Vendée (85) le 18 mars 2015. Région
officiellement sans projets éoliens et présence de ma famille. Voilà 2 mois que je n’ai pas vu une
éolienne dans mon cadre de vie. Je dors toutes les nuits et j’ai retrouvé le calme et les problèmes
gastriques ont disparu. Il reste les acouphènes mais moins présents.
Je suis persuadé que les éoliennes étaient responsables. »
Madame le Maire, votre jeunesse est un espoir pour insuffler une vision d’avenir à la commune. Pas
pour la sacrifier à l’autel d’un écolo-business qui n’aspire qu’à gagner des millions d’euros en faisant
main-basse sur la beauté et la quiétude de notre cadre de vie.
Nous formons l'espoir que vous prendrez à coeur la défense de l'intérêt général et de tous ceux qui
vous ont fait confiance pour un avenir meilleur à la tête de notre commune de Parnac.
Et vous prions de croire, Madame le Maire, en l’expression de notre considération distinguée.
Pour l’Association Environnement Durable en Boischaut Sud,
Serge Néollier
Président
Philippe Barrault
Vice-Président
Patrick Mendez
Secrétaire
Environnement Durable en Boischaut Sud – 9, La Dinière 36170 La Châtre L’Anglin