Y arriver malgré tout - Trajectoire Formation

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Grands Dossiers N° 41 - déc 2015 - jan-fév 2016
De la formation au projet de vie
Y arriver malgré tout
Jacques Lecomte
Le sentiment d’efficacité personnelle, concept défini par Albert Bandura, désigne la confiance
qu’a un individu en sa capacité de mener à bien une activité. Ce sentiment lui permet alors de
s’engager plus aisément dans l’action et de persévérer malgré les difficultés.
Y a-t-il une disposition psychologique apte à faciliter de bonnes performances sportives, à améliorer
les résultats scolaires, à permettre aux phobiques de guérir de leurs troubles, à inciter des patients à
respecter les prescriptions de leur médecin, à améliorer la compétence organisationnelle des
managers, etc. ? Oui, répond le psychologue canadien Albert Bandura. Il s’agit du sentiment
d’efficacité personnelle, appelé aussi « autoefficacité », thème auquel il a consacré un volumineux
ouvrage au début des années 2000 (1). Selon cet auteur, « l’efficacité personnelle perçue concerne la
croyance de l’individu en sa capacité d’organiser et d’exécuter la ligne de conduite requise pour
produire des résultats souhaités ».
Le parcours des innovateurs
Un sentiment optimiste d’efficacité personnelle constitue une attitude adaptative. C’est particulièrement
le cas lorsque se présentent des obstacles ou des échecs. Le parcours des innovateurs est
particulièrement instructif à cet égard. Ainsi, dans son ouvrage Rejection (2), John White souligne
qu’une caractéristique essentielle des personnes éminentes dans leur domaine est un sentiment
inébranlable d’efficacité et une croyance solide en la valeur de ce qu’ils font, ce qui leur permet de
surmonter les nombreux rejets initiaux de leur travail.
Ceci peut notamment se constater dans le domaine artistique et littéraire. Ainsi, Les Gens de Dublin
de James Joyce a été refusé par vingt-deux éditeurs. Gertrude Stein a proposé des poèmes à des
éditeurs pendant une vingtaine d’années avant que l’un d’entre eux soit intéressé. Les
impressionnistes ont organisé leurs propres expositions artistiques car leurs œuvres étaient refusées
par le Salon de Paris ; Auguste Rodin a été refusé trois fois par les Beaux-Arts.
Il ne faudrait cependant pas conclure de ces exemples que le sentiment d’efficacité est un trait de
personnalité inné utilisable en toutes circonstances. D’une part, une personne peut fort bien s’estimer
très compétente dans un domaine et pas du tout dans un autre, même au sein d’une catégorie
d’activités. Prenons le cas du sport. Personne ne sera surpris d’apprendre qu’un individu peut se
considérer bon footballeur mais piètre escrimeur. C’est la raison pour laquelle A. Bandura préconise de
mesurer le sentiment d’efficacité personnelle dans des domaines spécifiques : en mathématiques, en
sport, en communication sociale, en créativité…
Par ailleurs, le niveau d’efficacité n’est pas une donnée immuable, mais varie en fonction de divers
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paramètres. Enfin, bien qu’important, il n’est évidemment que l’un des facteurs agissant sur le
comportement de l’être humain et sur ses performances. Par exemple, il agit souvent en interaction
avec le soutien manifesté par des personnes proches.
Ainsi, lorsqu’une femme est convaincue que son mari, victime d’un infarctus, a malgré tout un cœur
solide, celui-ci mène une vie plus active sans pour autant surmener son système cardiovasculaire. La
croyance commune du couple en l’efficacité cardiaque du patient constitue alors le meilleur prédicteur
d’une bonne gestion de ses problèmes cardiaques.
Mais le sentiment d’efficacité n’est-il pas simplement une autre façon de parler d’estime de soi ? Non,
car le sentiment d’efficacité concerne les évaluations par l’individu de ses « aptitudes » personnelles,
tandis que l’estime de soi concerne les évaluations de sa « valeur » personnelle.
Or, ces deux éléments ne sont pas systématiquement liés. Quelqu’un qui estime mal chanter mais qui
n’accorde pas d’importance à cette activité n’en tire pas de conclusion négative sur sa valeur
personnelle. Inversement, un huissier peut s’estimer très compétent professionnellement, mais ne pas
en retirer d’estime de soi s’il est amené à déloger des familles en difficulté financière.
Le sentiment d’efficacité diffère également d’un autre concept très utilisé en psychologie : le locus of
control. Le sentiment d’efficacité concerne la croyance de pouvoir produire certaines actions tandis
que l’on parle de locus of control – interne ou externe – pour désigner la tendance qu’ont les individus
à attribuer à eux-mêmes ou à leur environnement la cause des événements de leur vie. Dans nos
sociétés, l’internalité est mieux vue, ce qui expliquerait pourquoi les internes ont une meilleure estime
d’eux-mêmes.
Les secrets des bons entraîneurs sportifs
De multiples études ont montré que le niveau du sentiment d’efficacité est corrélé avec le niveau de
performance dans de nombreux domaines (scolarité, sport, habitudes de santé, activités
professionnelles, militantisme). Cependant, une remarque s’impose : constater une corrélation entre
deux facteurs ne démontre jamais formellement de lien de causalité. Pour cela, il faut mettre en place
un dispositif expérimental, qui tente de contrôler les différents paramètres en jeu.
Certaines études expérimentales ont ainsi montré l’impact du sentiment d’efficacité sur le résultat
obtenu. Par exemple, des chercheurs ont demandé à des sujets de réaliser une activité de force
musculaire. Puis ils ont dit à certains qu’ils avaient remporté la compétition et à d’autres qu’ils avaient
été battus. Mais cette information était donnée arbitrairement, sans lien particulier avec la performance
réalisée. On a alors constaté que cette information suscitait un niveau de sentiment d’efficacité
musculaire sensiblement plus élevé chez les premiers sujets que chez les seconds. Les uns et les
autres effectuaient ensuite une nouvelle épreuve. Résultat : plus la croyance illusoire de force était
élevée, plus les sujets faisaient preuve d’endurance pendant la compétition. De plus, confrontés à
l’échec dans une compétition ultérieure, ceux qui avaient un haut sentiment d’efficacité s’investissaient
encore davantage, alors que ceux dont les croyances d’efficacité avaient été ébranlées souffraient
encore plus de leur échec.
Voyons maintenant ce que des études de type corrélatives permettent de dire sur différents domaines
d’action du sentiment d’efficacité personnelle.
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Chez les sportifs, par exemple, des études portant sur diverses disciplines (tennis, gymnastique,
plongeon, basket-ball, course de fond) ont montré qu’un sentiment élevé d’efficacité dans ces sports
s’accompagnait d’un faible stress avant la compétition, de bonnes performances et d’une moindre
vulnérabilité aux effets négatifs de la défaite. Ainsi, un sportif sûr de ses capacités est peu perturbé par
une mauvaise performance car il l’interprète comme une difficulté passagère ; il aborde la prochaine
tentative en se focalisant sur la tâche à accomplir plutôt qu’en ruminant sur son échec.
Les bons entraîneurs, selon A. Bandura, devront donc tenir compte de l’importance du sentiment
d’efficacité de leurs sportifs. Ils attendront beaucoup de leurs joueurs, mais ils éviteront de les placer
prématurément dans des situations difficiles qui risquent d’aboutir à un échec et préféreront leur faire
jouer des matches qui ont une bonne chance de succès jusqu’à ce qu’ils gagnent de l’assurance
personnelle et la confiance de leurs coéquipiers. Par ailleurs, les entraîneurs performants continueront
à soutenir leurs joueurs lorsque ces derniers traversent une phase difficile, ils leur enseigneront à ne
pas se laisser abattre par les échecs, afin qu’ils puissent mieux gérer les situations difficiles quand
elles se représenteront plutôt que d’être submergés par elles. L’important n’est pas la difficulté en soi,
mais la manière dont elle est interprétée et ce que l’on en apprend. Ce sont les difficultés aboutissant
à la perte de confiance de l’entraîneur dans ses joueurs qui ont des effets dévastateurs sur leur
efficacité personnelle. Aussi, un critère important de l’efficacité d’entraînement est l’aptitude à amener
une équipe à rebondir après un échec démoralisant.
La peur de la maladie est mauvaise conseillère
Un autre domaine d’action de l’efficacité personnelle concerne les habitudes de vie favorables ou
préjudiciables à la santé. Par exemple, les fumeurs qui s’estiment incapables d’abandonner la
cigarette n’essaient généralement pas de le faire ; et s’ils essaient, ils renoncent rapidement, même
s’ils sont inquiets des risques du tabac pour la santé. Dans une étude menée auprès de gros fumeurs
qui avaient essayé de s’arrêter de fumer par eux-mêmes, ceux qui ont réussi avaient initialement un
sentiment d’efficacité plus élevé que ceux qui ont rechuté ou qui n’ont pas tenté de s’arrêter. Cela
montre clairement que la connaissance d’un risque est insuffisante pour modifier un comportement, si
elle n’est pas accompagnée d’un sentiment d’efficacité à pouvoir changer de comportement.
Par ailleurs, les connaissances sur l’efficacité personnelle fournissent des orientations sur la façon de
mener des campagnes de sensibilisation. La plupart des messages de santé reposent sur un appel à
la peur, en décrivant les ravages causés par la maladie. Or, ce type de stratégie peut avoir l’effet
inverse de celui escompté. En fait, la réaction des personnes dépend en grande partie de leur niveau
initial de sentiment d’efficacité. Une étude a montré qu’une campagne sur les maladies sexuellement
transmissibles basée sur la peur suscite l’adoption accrue de pratiques sexuelles protégées lorsque le
sentiment d’efficacité est élevé, mais diminue leur adoption quand il est bas. Lorsque la peur n’est pas
accompagnée d’un sentiment de contrôle, la protection personnelle est ressentie comme un exercice
inutile.
Aussi, si l’on en croit A. Bandura, pour être les plus efficaces possible, les campagnes sanitaires
devraient être présentées de manière à susciter chez les individus la croyance qu’ils peuvent modifier
leurs habitudes de vie et devraient leur apprendre comment le faire. Les personnes doivent apprendre
comment contrôler le comportement qu’elles souhaitent modifier, se fixer des sous-objectifs limités et
accessibles, et faire appel à leur environnement social afin de maintenir l’effort nécessaire pour
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réussir.
Le sentiment d’efficacité peut moduler la gestion de la douleur. Ainsi, au cours de tests de stress par le
froid, plus un individu s’estime apte à supporter et à réduire la douleur, moins il la ressent. Si on lui fait
remarquer que sa tolérance à la douleur est haute, comparativement à celle d’autres personnes (alors
même que ce n’est pas particulièrement le cas), cela élève sa croyance en son efficacité à gérer la
douleur, ce qui augmente sa tolérance réelle à la douleur. Le résultat est inverse si on lui signale
(toujours sans fondement réel) que sa tolérance à la douleur est peu élevée.
Réagir positivement aux catastrophes
Le sentiment d’efficacité est également susceptible de jouer un rôle important lorsque la personne est
confrontée à une situation particulièrement traumatisante. Une recherche a étudié l’intensité du stress
ressenti par les habitants juste après l’éruption volcanique du mont Saint Helens (1980) puis trois ans
plus tard, en fonction de plusieurs facteurs.
L’ampleur de la perte et le sentiment d’efficacité perçu à faire face à la situation ont prédit le niveau de
stress peu après l’éruption. Par contre, trois ans plus tard, le sentiment qu’avaient les victimes de
pouvoir gérer les conséquences de la catastrophe les protégeait d’un excès de stress.
Les croyances d’efficacité personnelle jouent également un rôle important dans le rapport que l’adulte
entretient avec le travail. Ceci se manifeste avant le choix de carrière, selon des options envisagées.
Par exemple, le sentiment d’efficacité mathématique contribue plus aux choix scolaires et
professionnels faisant appel à des compétences quantitatives que la quantité de cours de
mathématiques dispensés au lycée, ou même le niveau de réussite dans cette discipline. Comme
dans d’autres domaines, le sentiment d’efficacité professionnelle peut varier en fonction des réactions
de l’environnement social. Dans une expérience, des managers ordinairement doués, mais qui avaient
été amenés à croire que la prise de décision complexe est une aptitude innée, que les organisations
ne sont pas facilement contrôlables et que leur performance professionnelle était insuffisante, ont vu
leur fonctionnement managérial se détériorer progressivement. Ils ont douté de plus en plus d’euxmêmes, limité leurs aspirations organisationnelles et obtenu de moins en moins de résultats. Par
contre, les managers auxquels on a tenu des propos inverses ont manifesté un sentiment d’efficacité
élevé même quand on leur a assigné des standards de productivité particulièrement difficiles à
atteindre : ils se sont fixé des objectifs organisationnels stimulants et ont fait preuve d’une bonne
pensée analytique, ce qui s’est traduit par une productivité organisationnelle élevée.
Combattre le stress et retrouver un emploi
Le stress professionnel suscitant beaucoup d’intérêt chez les chercheurs, divers travaux ont visé à
repérer le lien entre sentiment d’efficacité et stress. Les individus qui ont un sentiment élevé
d’efficacité ont recours à des stratégies de résolution de problèmes destinées à améliorer leur situation
: restructurer la situation de travail, accroître leurs connaissances et leurs compétences, considérer le
problème comme un défi et une occasion d’améliorer ses compétences, se focaliser sur les aspects
positifs de la situation. Au contraire, ceux qui estiment ne pas pouvoir faire grand-chose pour modifier
les aspects stressants de leur travail utilisent des stratégies de réduction du stress qui relèvent plutôt
de la fuite devant la réalité, telles que le fait de se divertir pour éliminer le problème de leur esprit,
boire ou trop manger pour réduire la tension, et ne plus s’impliquer dans la vie professionnelle. Mais,
selon A. Bandura, la prévention et la réduction du stress professionnel ne doivent pas être envisagées
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seulement au niveau personnel, mais aussi organisationnel. En effet, les employés, ayant besoin d’un
certain contrôle de leur activité professionnelle, devraient bénéficier de programmes afin d’acquérir et
d’améliorer des compétences et d’un feed-back utile qui leur permette d’accroître leur sentiment
d’efficacité et de succès. Par ailleurs, les activités doivent être variées, stimulantes et fournir l’occasion
de prendre des initiatives. Enfin, les employés ont besoin du soutien de leurs collègues et d’un
leadership efficace qui crée un sentiment de mission et de projet.
Mais que se passe-t-il lorsque la personne se retrouve au chômage ? Une étude a comparé l’impact
de différents facteurs sur le réemploi : l’âge de l’employé, ses performances au travail, le niveau de
dépression et les obstacles perçus à la réembauche. Le sentiment d’efficacité est apparu comme un
facteur significatif de réembauche ultérieure. Plus l’efficacité perçue était élevée, plus le comportement
de recherche d’emploi était important et plus le taux de réembauche était élevé. Les chômeurs qui
avaient confiance en leur capacité à trouver un travail parvenaient à découvrir des offres d’emploi et se
présentaient d’une manière facilitant l’obtention du poste. Un programme a d’ailleurs été mis au point
pour aider les ouvriers à augmenter leur efficacité à retrouver un emploi de qualité. Ils ont reçu une
formation sur la façon de mener une recherche efficace d’emploi et ont participé à des jeux de rôle à
cet effet, ce qui leur a permis d’identifier les obstacles potentiels et de trouver des solutions
alternatives. La formation leur a également appris à persister en dépit des déceptions subies au cours
de leur recherche. Ils ont également reçu un soutien social de la part de l’équipe et des autres
participants pour maintenir leurs efforts. Le suivi de ces personnes a montré qu’elles avaient un
sentiment plus élevé d’efficacité à la recherche d’emploi, trouvaient un emploi plus rapidement et de
meilleure qualité, et recevaient un salaire plus élevé que ceux qui n’avaient pas suivi le programme.
Les centaines de recherches menées sur l’efficacité personnelle depuis plus d’un quart de siècle ont
ainsi démontré le rôle majeur qu’elle est susceptible de jouer dans de multiples activités humaines. On
pourrait parler d’un « métaprocessus » psychologique puisqu’il est capable d’influer sur des processus
aussi divers que la motivation, la gestion du stress, les apprentissages cognitifs, etc. On peut
néanmoins regretter la quasi-absence de recherches examinant l’influence des facteurs affectifs dans
la construction de l’efficacité personnelle. Nul doute qu’il s’agit là d’un grand chantier en perspective.
Des telenovelas inattendues
Miguel Sabido, un producteur de télévision mexicain, s’est intéressé aux travaux d’Albert Bandura sur
le sentiment d’efficacité personnelle. Il en a tiré des séries télévisées intégrant des messages à propos
de la limitation des naissances, la scolarisation des filles, l’alphabétisation d’adultes, la prévention du
sida ou encore la protection de l’environnement.
Dans chaque série sont mis en scène trois types de personnages caractéristiques. Il y a un
« antimodèle », dont les actions peu recommandables incitent à une réaction de rejet chez le
téléspectateur. Par exemple, un mari violent ou une belle-mère superstitieuse ; une personne au profil
exactement inverse, au comportement exemplaire. Une troisième qui, selon la théorie d’Albert
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Bandura, cherche à surmonter ses difficultés. C’est à elle que les téléspectateurs sont censés
s’identifier. Au départ, elle adopte des comportements problématiques, puis prend conscience de
l’impasse dans laquelle elle se trouve. Elle s’efforce alors d’accéder à une vie meilleure, lutte contre
les obstacles, et parvient finalement à réaliser la vie dont elle a rêvé. À la fin de chaque épisode, les
leçons apprises sont résumées, souvent par une célébrité locale
À partir de 1975, Sabido produit la série Viens avec moi (Ven conmigo). Contrairement à la tendance
des feuilletons, qui faisaient appel à des femmes blondes aux yeux bleus, M. Sabido choisit des
actrices brunes ayant l’accent de la classe ouvrière. Le feuilleton tourne autour de la vie d’adultes
inscrits dans un cours d’alphabétisation, en particulier Barbara, issue d’une famille pauvre, et qui
devient enseignante. Après un épisode mentionnant l’adresse du centre national fournissant
gratuitement des brochures d’alphabétisation, 25 000 personnes s’y sont présentées le lendemain. La
première année de diffusion de la série, neuf fois plus de personnes se sont inscrites à des cours
d’alphabétisation, comparativement à l’année précédente.
Aujourd’hui, la société de production Population Communications International diffuse ce genre de
série dans une cinquantaine de pays.
À lire
• Entertainment-Education and Social Change. History, research, and practice
Arvind Singhal, Michael Cody, Everett Rogers et Miguel Sabido, Routledge, 2003.
Jacques Lecomte
Jacques Lecomte
Docteur en psychologie, enseignant à l’université ParisX, il a récemment dirigé Introduction à la
psychologie positive, Dunod, 2014.
NOTES
1
Albert Bandura, Autoefficacité. Le sentiment d’efficacité personnelle, De Boeck, 2007.
2
John White, Rejection, Addison Wesley, 1982.
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