Compte-rendu sur la visite du camp d`Auschwitz

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Compte-rendu sur la visite du camp d`Auschwitz
Compte-rendu sur la visite du camp d'Auschwitz-Birkenau
Dimanche 15 mars, vers 5 heures du matin nous avons quitté Issy-lesMoulineaux en car pour nous rendre à l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle. Nous avons pris
un avion qui nous a amené à l'aéroport de Cracovie, dans le sud de la Pologne.
À la sortie de l'aéroport, un car nous attendait pour aller jusqu'à Birkenau situé à
environ 70 km. Durant le trajet, une dame nous à brièvement exposé l'histoire de la Pologne.
Puis nous avons entendu le témoignage d'une ancienne déportée française qui nous a raconté
son arrestation, son passage au camp de Drancy puis son arrivée et sa vie au quotidien à
Birkenau.
Arrivés à Birkenau, nous avons été guidés dans le camp pour la visite avec les
explications du guide.
Birkenau est une annexe du camp d'Auschwitz qui se trouve à 3 km. Cette
annexe s'étend sur une centaine d'hectare et à une capacité de prisonniers supérieure à celle
d'Auschwitz. Ce sont les détenus du camp d'Auschwitz qui ont construit Birkenau. Birkenau
est un camp d'extermination destiné à la réalisation de la « solution finale », c'est-à-dire
l'extermination totale du peuple juif. En effet, les fours crématoires de Birkenau avaient un
rendement dix fois plus important que ceux d'Auschwitz (environ 5000 corps par jour).
Le camp est traversé par une longue voie ferrée construite par les détenus euxmêmes. Ces rails amenaient les personnes directement à l'intérieur où avait lieu une première
« sélection ». Les personnes âgées, les enfants et les femmes enceintes étaient directement
conduits vers le fond du camp où se trouvaient les chambres à gaz. Ils étaient dirigées à
l'intérieur pour y être assassinées. Les autres étaient amenés au « sauna » où on les
désinfectait et où on les tatouait.
Nous avons suivi le guide devant ce baraquement de la sélection puis nous
sommes allés voir les lavabos qui permettaient aux concentrationnaires de faire une toilette
plus que sommaire lorsqu'ils en avaient l'occasion. Nous avons vu également les latrines.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers le baraquement où dormaient les déportés. La pièce
sombre et froide était remplie de couchettes superposées : un premier niveau, à même le sol, à
l'époque couvert de boue, un second et un troisième niveau en bois. Ces couchettes, assez
larges pour trois ou quatre personnes devaient servir à six personnes minimum ! Des
inscriptions en allemand sur les murs « encourageaient » les détenus.
Après, nous sommes allés vers le fond du camp où se trouvaient les chambres à
gaz et les fours crématoires, maintenant en ruines. Les personnes entraient dans les salles de
déshabillage où des portes manteaux permettaient d'accrocher les vêtements. Les « SS »
conseillaient aux déportés de retenir le numéro pour mieux retrouver leurs affaires à la sortie.
Les déportés entraient dans les douches, les « SS » fermaient hermétiquement la porte et
jetaient des granules de Zyklon B qui se transforme en gaz mortel au dessus de 27°, ce qui
asphyxiait les personnes. Après 20 minutes, les « SS » ouvraient la salle une fois celle-ci
ventilée. Au début, les corps étaient jetés dans des fosses communes, puis brûlés sur des
bûchers et, après l'installation des fours crématoires, brûlés dans les crématoriums par des
prisonniers qui étaient régulièrement tués pour ne pas qu'ils révèlent quoi que ce soit. Nous
avons pu voir le lac dans lequel les cendres des victimes étaient jetées
Ensuite, nous nous sommes rendu au baraquement appelé « Canada » car c'est
dans ce lieu que les « SS » entreposaient toutes les affaires volées aux déportés notamment
des valises. À côté, nous avons vu le « sauna » où les déportés étaient « désinfectés ».On
prenait leurs vêtements et on leur en donnait d'autres, vieux et sales, on leur coupait les
cheveux et on les tatouait.
Nous sommes revenus sur nos pas pour nous recueillir près du monument qui
se trouve à proximité des fours crématoires et des chambres à gaz. Devant une stèle en
français (parmi les autres dans 27 langues différentes), nous avons écouté les deux anciennes
déportés exprimer leur impression et leur sentiment de revenir ici. Puis un rabbin a récité une
prière avec les personnes juives qui étaient présentent et nous avons observé une minute de
silence.
Nous nous sommes ensuite rendu à Auschwitz en car. Le camp a été construit
autour d'une caserne polonaise pour accueillir les prisonniers polonais, allemands et
soviétiques et les personnes opposées au régime nazi ainsi que les « asociaux ». Ce camp est à
l'origine un camp de travaux forcés.
Chaque matin les « SS » procédaient à l'appel : les prisonniers se mettaient au
garde à vous et ne bougeaient pas. Cela permettait de vérifier qu'il n'y avait eu aucune
évasion. Lorsque les évadés étaient retrouvés on les pendait .Le matin, les prisonniers allaient
travailler accompagnés d'un orchestre qui jouait des airs allemands.
Chaque détenu était reconnu par un insigne cousu à leurs vêtements : juifs,
homosexuels, prisonniers politiques. Des médecins « SS » effectuaient des expériences sur les
femmes juives pour essayer de les stériliser ou bien d'autres expériences sur les jumeaux.
Nous avons pu voir deux tonnes de cheveux de femmes que les « SS » avaient
récupérés sur les corps ainsi que des milliers de paires de chaussures appartenant aux victimes
des nazis. Dans des vitrines se trouvaient les factures des boîtes de Zyklon B et les écuelles
des détenus qui s'en servaient pour manger.
Un des baraquements servait de prison où l'on enfermait les détenus qui
seraient tués par balles ou par injection de phénol. L'une des cellules consiste en un rectangle
vertical étroit dans lequel les prisonniers étaient placés par quatre et où ils entraient à quatre
pattes par une petite porte située en bas et pouvaient y rester jusqu'à quarante nuits.
Pour terminer, nous avons vu une chambre à gaz de 70m² dans laquelle les
« SS » faisaient rentrer 700 personnes et même parfois jusqu'à 900 personnes. Par une porte,
on accède aux fours crématoires. Les murs sont noircis et on peut voir deux portes en métal
qui fermaient les fours.
Nous avons quitté le site pour retourner, en car, à l'aéroport de Cracovie puis
prendre l'avion pour Paris.
Durant le voyage, nous avions encore en mémoire les images horribles des chambres à gaz,
des fours crématoires ainsi que des cheveux (cela nous a particulièrement choqué) tout en
nous rappelant qu'il était de notre devoir de nous souvenir que la folie de certains hommes
avait tué des millions de personnes.

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