PYGMALION miniature

LàOù
Renaud Herbin Julika Mayer Paulo Duarte
marionnette contemporaine
Pygmalion
miniature
Renaud HERBIN (création 2011)
Le récit
Pygmalion miniature
Le cycle et les créations Profils
Un projet LàOù-marionnette contemporaine, soutenue par la DRAC Bretagne, le Conseil
régional de Bretagne, le Conseil général d’Ille-et-Vilaine et la Ville de Rennes.
www.laou.com
Administration de production:
Laurence Méner
mise à jour du dossier : 2 mai 2011
www.renaudherbin.com
[email protected]
O6.30.97.68.57
02.56.32.13.33
LàOù
marionnette contemporaine
Pygmalion, le récit
Merveilleux artisan, d’un ivoire de neige
Il sculpte un corps si beau qu’oncques femme en naissant
N’en reçut de pareil, puis en tombe amoureux.
Vraie figure de vierge, elle semblait vivante
Et prête à se mouvoir, n’eût été sa réserve,
Tant l’art se cache à force d’art. Emerveillé,
Il s’enflamme le cœur pour ce semblant de corps,
Souvent s’approche y met la main pour s’assurer
S’il est ivoire ou chair, ne veut le croire ivoire,
Donne et croit recevoir des baisers, parle, étreint,
Croît que cède la chair au contact de ses doigts,
Craint d’imprimer des bleus sur les membres qu’il serre,
Caresse son aimée, lui offre des cadeaux
Chers aux filles, galets, oisillons, coquillages,
Fleurs de mille couleurs, lys blanc ou balles peintes,
Et les larmes tombées de l’arbre des Héliades,
La pare aussi de vêtements, orne ses doigts
De diamants, et lui passe au cou de longs colliers,
Des chaînes sur le sein, aux oreilles des perles,
Tout lui sied, quoique nue, elle n’est pas moins belle,
Couchée sur un tapis de pourpre de Sidon,
Il l’appelle sa femme, et dépose sa nuque
Sur un mol oreiller, comme une chair sensible.
Livre X, 247-269 {Pygmalion}
Couché, lui donne des baisers, et la sent tiède,
En rapproche sa bouche et tâte sa poitrine.
L’ivoire s’amollit, perd sa rigidité,
Docile aux doigts, comme la cire de l’Hymette
Ramollie au soleil, qui, prenant mille formes
Sous le pouce, à l’usage en acquiert de nouveaux.
N’osant croire à sa joie, redoutant quelque erreur,
Surpris, il palpe et palpe encor l’objet aimé.
Il vit. Il sent la veine, elle bat sous son pouce.
Livre X, 280-289 {Pygmalion}
Sa bouche embrasse enfin
Une vraie bouche. Ayant rougi sous ses baisers,
Levant vers la lumière un timide regard,
La vierge ensemble voit le ciel et son amant.
Livre X, 291-294 {Pygmalion}
Ovide, Les Métamorphoses
Traduction Olivier Sers
Ed Les Belles Lettres, 2009
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marionnette contemporaine
Pygmalion miniature
Conception : Renaud HERBIN
Manipulations : Renaud HERBIN ou Paulo DUARTE (en alternance)
Son : Morgan DAGUENET
Lumière : Fabien BOSSARD
Durée : 25 minutes
Coproduction :
LàOù - marionnette contemporaine,
L’Agora – Scène nationale d’Evry,
Espace Malraux – Scène nationale de Chambéry
Premières les 15 et 16 avril 2011
au Grand R – Scène nationale La Roche-sur-Yon
Un homme face à la matière à sculpter, un homme au travail, donne naissance à forme
humaine, reconnaissable et désirable. Basé sur le mythe de Pygmalion, ce spectacle court à
l’échelle des marionnettes évoque la naissance du vivant et sa disparition : séparation avec
l’objet de désir et mise en abyme d’un autre pour conjurer la mort.
L’histoire de Pygmalion pourrait être un préliminaire à toutes les autres métamorphoses, car
elle raconte l’origine du vivant et l’espacement entre la matière et sa transformation en tant
qu’objet animé. Pygmalion occupe une place très spéciale dans la longue liste des
métamorphoses d’Ovide. Pour la plupart d’entre elles, il s’agit de dieux changés en animaux
pour approcher un humain, d’humains changés en cerf, laurier ou pierre, après avoir offensé
une divinité. Dans Pygmalion, il n’y a pas de changement d’espèce. La métamorphose
semble minime en apparence : l’ivoire était déjà presque vivante par le travail du sculpteur, et
les dieux, en l’occurrence Vénus, n’ont offert que le passage de l’inerte au vivant.
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Motif érotique
L’histoire de Pygmalion est celle d’un égarement, une métamorphose, fruit d’un amour
impossible. Le désir y est source de croyance (belle et dérisoire face une image perçue
comme existante), si intense que le fantasme devient réalité. La dimension érotique du récit
passe par l’intimité de la relation naissante entre Pygmalion et sa sculpture : du toucher au
voir, de la contemplation aux enlacements. Par palpation, il finit par lui donner souffle. Voulant
y croire, ne croyant pas ce qu’il voit, finissant par admettre que son vœu est exhaussé.
Pygmalion, c’est aussi l'origine du désir d’altérité, la possibilité de créer une forme de toute
pièce. Un Autre à modeler en trois dimensions (que l’on peut toucher, contrairement à image
miroir de Narcisse qui ne rencontrera pas la même clémence des dieux) : source de
confusion entre le vrai et le faux. Pygmalion ou la naissance de l’illusion.
Transgression, la statue vivante
Bien que ce soient les dieux qui lui octroient cette faveur, Pygmalion se place à l’endroit du
Créateur, tel Prométhée créant le premier homme. Passages et échanges de l'humain au
divin. Ici, la créature créée semble pallier à un manque, une absence. Pygmalion transgresse
les règles et les frontières entre le vivant et l’inerte, et pose le rapport symbolique entre
animation et résurrection. Il défie la mort : entre les os et la chair.
Image et simulacre
« L’histoire du sculpteur chypriote qui tombe amoureux de son œuvre, et que les dieux, dans
un élan de magnanimité, décident d’animer, est la première grande histoire de simulacres de
la culture occidentale. Sa portée est tout autre que celle d’autres « mythes d’origine ». La
particularité de l’histoire de Pygmalion est que sa statue n’y imite rien (ni personne). Elle est
le fruit de son imagination et de son « art » et la femme que les dieux lui donnent comme
épouse est un être étrange, un artefact doué d’âme et de corps – mais néanmoins, un
fantasme. Un simulacre, justement. » V.I.Stoichita, L’effet Pygmalion, Ed. Droz, 2008, p.12.
La sculpture et la marionnette peuvent être ainsi considérées en tant qu’images. Images
perçues comme vivantes. Il y a là infraction dans la représentation, mise entre parenthèse de
la mimésis (car aucun modèle ne pose), et déviation du désir vers la matière et l’objet.
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De la page blanche…
Seconde peau, écorce rigide, coque ou enveloppe, quasi minérale. Le bruit de la croûte,
craquement de la fibre qui va vers l'articulation, la possibilité de mise en mouvement. Des
courbes et des plis, des formes organiques apparaissent. D’autres, plus élaborées,
complètent la sculpture. Un corps se constitue, éclairé de toute part.
…à la sculpture articulée
Le volume accueille le souffle, source d'animation et d'intention. Donner à sentir le pouls par
le cycle respiratoire, la rougeur par la naissance de la conscience de soi, de son corps et du
regard que l'autre y porte.
La marionnette, comme un corps autre et hors d’échelle, à animer. La sculpture,
comme prolongement de son propre corps, à découvrir. L’objet vient compléter les
formes. De l’idée de moulage, entre absence et présence, à celle de sculpture et
d’image. Complémentarité illusoire des êtres, vers une réelle union. Un corps humain
modelé, jusqu’au trouble de l’inanimé animé. Naissance d’une marionnette. Zoom sur
les modes d’illusion de l’animation.
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Profils – cycle porté par Renaud Herbin 2010/2013
Tout change, rien ne meurt. Le souffle de la vie,
Errant ici ou là, vagabondant, se fixe
Dans les corps à son gré, passant du fauve à l’homme
Ou bien de l’homme au fauve, et ne périt jamais
Comme la cire en formes neuves façonnée
N’est plus ce qu’elle fut, et changeant de figure
Est la même pourtant, je professe que l’âme,
Migrant de forme en forme, est toujours la même âme.
Ovide, Les Métamorphoses, XV, 165-172
Profils, un monde peuplé de personnages sans cesse sollicités, déplacés ; en perpétuelle
transformation, de façon douce ou abrupte. Avec en arrière fond Les Métamorphoses
d’Ovide. Des natures non répertoriées naissent et évoluent, en chasse, au repos, au travail :
de la parade au retrait, du guet à la rencontre.
Entre miniature et péplum, Profils questionne les échelles. De lʼintime au social, la
transformation se fait par matière interposée : la marionnette, le masque et la coiffe, la parure
prennent formes et viennent compléter ou jouer avec l’image des corps, éclairer les modes de
mise en relation du corps à l’objet, et des corps entres eux.
La pratique de marionnettiste de Renaud Herbin se situe à la croisée de la marionnette, de la
danse et d’une réflexion sur les images. Les corps, les objets, les images sont autant de
représentations et d’entrées possibles dans des imaginaires poétiques. La marionnette
contemporaine se définit alors comme une façon de mettre ces éléments en relation.
Le projet Profils donne lieu à trois spectacles de formats et d’enjeux artistiques
complémentaires :
Pygmalion miniature : forme courte et légère, solo marionnette (25’’, 2011),
Profils métamorphoses (titre provisoire) : spectacle en salle avec une équipe élargie
d’interprètes marionnettistes et danseurs (70’’, 2012).
Campagnes péplum (titre provisoire) : une forme questionnant l’espace public (35’’, 2013),
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marionnette contemporaine
Les créations PROFILS
La volonté de décliner Profils en trois créations distinctes répond à des préoccupations
spécifiques pour chacune d’elles, déclinaisons de l’univers d’Ovide à différentes échelles.
> PYGMALION miniature (création forme courte marionnette, 2011)
l'échelle de l'individu (Pygmalion face à ses désirs, la naissance de l'altérité par le simulacre d'une
poupée)
Solo. Environ 25 minutes.
Un homme face à la matière à sculpter, un homme au travail, donne naissance à forme
humaine, reconnaissable, séparée et désirable. Ce spectacle parlera de la naissance du
vivant et de sa disparition – mise en abyme d’un autre pour conjurer la mort ; de la séparation
avec l’objet de désir. Basé sur le mythe de Pygmalion, ce spectacle court et léger à l’échelle
des marionnettes est une porte d’entrée dans l’univers de Profils.
coproduction : LàOù - marionnette contemporaine, L'agora - SN Evry, Espace Malraux - SN Chambéry.
création les 16 et 17 avril 11 au Grand R - SN Le Roche sur Yon
Montant prévisionnel de production : 18 700 euros
> PROFILS métamorphoses (titre provisoire, création forme longue, 2013)
l'échelle du face à face (des récits de rencontres, les amours de Jupiter, Diane et Actéon, Hercule et
Achélous..., d'amour et de conflits, sur le plateau : des corps de danseurs et de marionnettes)
5 à 6 interprètes. Environ 70 minutes.
Après la miniature, PROFILS métamorphoses confronte les présences des interprètes
avec la matière, l’objet et la marionnette : variations d‘échelles entre les corps à formes
variables ; plongée dans l’univers mythologique d’Ovide à travers un montageassemblage des récits qui se répondent ; réflexions et jeux sur la représentation, mise en
corps, mise en marionnette et mise en image. Pièce pour 5 ou 6 marionnettistes,
danseurs et circassiens, elle constitue l’aboutissement du cycle Profils.
Montant pré visionnel de production : 135 000 !
> CAMPAGNES péplum (titre provisoire, création questionnant l’espace public, 2012)
l'échelle de la communauté (des figures de la foule, les Mirmidons, les dents du dragon transformées en
armée,..., la foule comme un grand organisme, chaos et des organisations sociales, des marionnettes
géantes, des traces encollées dans l'espace public, )
2 à 3 interprètes et des groupes d’amateurs. Environ 35 minutes.
Un péplum contemporain : campagne pour toutes les métamorphoses. L'individu et le groupe.
Naissance et métamorphoses de la communauté, un chœur. Vers la construction d'un grand
corps articulé, une marionnette géante. Articulation avec l'espace public (courses,
mouvements de foule, meutes et rumeurs : les formes du groupe et ses organisations). Des
récits possibles : La renommée, Actéon et ses chiens, les Héliades, les Mirmidons, Cadmus
et le Dragon…
Montant prévisionnel de production : 50 000 !
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